organization:université de liverpool

  • Les marges spectaculaires des pharmas sur le cancer en Suisse Tybalt Félix et Valentin Tombez. Collaboration François Ruchti - 17 Février 2019 - RTS
    https://www.rts.ch/info/economie/10221246-les-marges-spectaculaires-des-pharmas-sur-le-cancer-en-suisse.html

    Les médicaments contre le cancer ont coûté en 2018 près d’un milliard de francs aux assurés suisses. Des traitements sont facturés plus de 80 fois leurs coûts de fabrication, révèle dimanche la RTS dans Mise au Point.

    Le cancer, c’est le marché de l’avenir pour la pharma. Chaque année en Suisse, 40’000 personnes apprennent qu’elles ont un cancer. Conséquence, les pharmas se battent pour lancer de nouveaux traitements. Les sommes en jeu sont considérables.

    En cinq ans, les remboursements LAMal pour les anti-cancéreux ont bondi de 54%, passant de 603 à 931 millions de francs par an, selon des chiffres inédits obtenus par la RTS auprès de l’association faîtière des assureurs maladie Curafutura. L’oncologie est le domaine qui pèse le plus au niveau des remboursements de médicaments, dont le total atteint 6,8 milliards de francs.

    Remboursements des médicaments contre le cancer (en francs)
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    Les remboursements pour un seul anti-cancéreux ont dépassé 74 millions de francs. Parmi les 15 traitements qui pèsent le plus sur l’assurance de base, quatre anti-cancéreux sont commercialisés par le groupe bâlois Roche, l’un des leaders mondiaux du marché.

    Anti-cancéreux les plus remboursés entre 2014 et 2018
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    Prix déconnectés des coûts
    Si la facture finale est si élevée, c’est parce que le coût annuel des traitements par patient dépasse en général plusieurs milliers de francs. Il excède même fréquemment la centaine de milliers de francs. Or, ces prix sont totalement déconnectés des coûts de production, comme le montre notre enquête.

    Examinons l’Herceptin, le traitement phare de Roche contre le cancer du sein. Disponible depuis 20 ans, ce blockbuster a rapporté au géant suisse 82,8 milliards de francs à l’échelle mondiale. En Suisse, les remboursements LAMal pour ce médicament, parmi les plus élevés, ont totalisé 257 millions de francs entre 2014 et 2018, d’après les données de Curafutura.

    Quelle partie de cette somme sert à fabriquer et développer le médicament ? Quelle partie constitue les profits de l’entreprise ?

    85% de marges
    Très secrètes, les pharmas ne dévoilent pas ces chiffres. Sur la base d’études scientifiques, de rapports d’analystes financiers et d’experts, la RTS a estimé les marges réalisées sur cet anti-cancéreux (voir la méthodologie en encadré).

    Selon des spécialistes en biotechnologies, un flacon d’Herceptin sous sa forme la plus répandue coûterait environ 50 francs à produire. En 2018, il était vendu 2095 francs en Suisse, soit 42 fois son coût de fabrication.

    Même en prenant en compte les coûts de recherche et de distribution, la marge sur un flacon d’Herceptin atteint au moins 85% du prix public, en dépit d’une baisse du prix en 2018. Autrement dit, sur les 257 millions payés entre 2014 et 2018 par les assurés suisses, au moins 221 millions ont atterri dans les caisses de Roche.

    L’Herceptin n’est pas une exception. Pour le Mabthera, l’un des autres anti-cancéreux à succès de Roche, les gains en 2018 se sont élevés à au moins 81% du prix public.

    Estimation des marges de deux anti-cancéreux de Roche
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    Prix basés sur « les bénéfices à la société »
    Interrogé sur ces marges, Roche refuse de les commenter. Une porte-parole répond toutefois que « les prix des traitements ne sont pas basés sur les investissements pour un traitement en particulier ». Elle précise que les prix des médicaments « sont basés sur les bénéfices qu’ils procurent aux patients et à la société dans son ensemble ».

    Comment ces « bénéfices aux patients et à la société » sont-ils mesurés ? Soulignant que l’Herceptin a permis de traiter en vingt ans plus de deux millions de personnes à travers le monde, Roche met en avant des études qui mesurent le prix d’un médicament en fonction des années de vie supplémentaires et de la qualité de vie qu’il procure. En d’autres termes, plus un traitement est efficace, plus son tarif est élevé, même s’il coûte peu à produire.

    « Les pharmas doivent gagner quelque chose mais c’est ridicule d’avoir des gains pareils, il n’y aurait jamais cela dans un marché concurrentiel », dénonce le professeur Thomas Cerny, président de la recherche suisse contre le cancer. Pour lui, ces prix basés sur la monétisation des années de vie posent problème et amènent à des comparaisons aberrantes : « Est-ce qu’un anti-cancéreux a plus de valeur qu’un téléphone qui profite à l’ensemble de la population et qui peut aussi sauver des vies ? »

    Le Glivec, vendu 86 fois son coût de fabrication
    Autre cas édifiant, le Glivec de Novartis. Vendue il y a 10 ans 3940 francs, la boîte de 30 pilules au dosage le plus utilisé coûte aujourd’hui environ 2600 francs. Pourtant, selon le pharmacologue du CHUV, Thierry Buclin, le Glivec n’est pas plus cher à produire qu’un anti-inflammatoire standard, rarement vendu plus de 50 francs.

    Selon une étude de l’université de Liverpool, une boîte de Glivec coûterait au maximum 30 francs à fabriquer. C’est 86 fois moins que les 2592 francs facturés par Novartis. En prenant en compte les coûts de recherche et la part de la distribution, le gain de Novartis sur une boîte vendue 2592 s’établit entre 2181 et 2251 francs. Soit une marge de près de 85%.

    Estimation des marges sur le Glivec (Novartis)
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    « Financer la prochaine génération de traitements »
    Novartis refuse également de commenter ces chiffres. L’autre géant bâlois indique que « ses investissements dans la recherche sur Glivec ont été maintenus au cours des 15 dernières années » et que « les ventes ont également permis de financer la prochaine génération de traitements innovants, notamment des essais cliniques portant sur de nouvelles molécules expérimentales ». La firme ne communique pas dans le détail les montants réinvestis dans la recherche sur le Glivec, mais rappelle ses dépenses annuelles de 9 milliards de dollars en recherche et développement.

    Cet argumentaire de la pharma est contesté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon elle, « les prix élevés des médicaments contre le cancer ont généré des gains largement supérieurs aux possibles coûts de recherche ». Dans un rapport publié en janvier, l’organisation constate que pour chaque dollar investi dans la recherche contre le cancer, les entreprises pharmaceutique ont obtenu en moyenne des revenus de 14,5 dollars. L’organisation conclut qu’"une diminution des prix est indispensable pour l’accès aux médicaments, la pérennité financière des systèmes de santé et l’innovation future".

    Des prix fixés à l’aveugle
    En Suisse, les tarifs des médicaments sont négociés et validés à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Comment le gendarme du système justifie-t-il ces prix ? « Si on se base sur le coût de recherche et développement, le prix de l’Herceptin n’est pas justifié », reconnaît un porte-parole de l’OFSP. « En revanche, si on s’appuie sur notre base légale, ce prix correspond à nos critères d’économicité », assure-t-il.

    L’OFSP se base sur deux critères : les prix pratiqués dans 9 pays européens et la comparaison thérapeutique, c’est-à-dire les prix d’autres médicaments utilisés dans le traitement de la maladie.

    Pour l’Herceptin, le Mabthera et le Glivec, comme il n’existe pas de substance équivalente, seule la comparaison internationale est prise en compte. Pourtant, l’OFSP admet ne pas connaître les prix réels à l’étranger. « La plupart des Etats ne paient pas le prix qu’ils affichent. C’est comme l’achat d’un produit de grande consommation. Tout le monde bénéficie d’un rabais, tout le monde rentre à la maison avec le sentiment d’avoir obtenu le meilleur prix, mais au final personne n’est vraiment sûr », image son porte-parole.

    On ne va pas pouvoir continuer comme ça. On n’y arrivera pas au niveau financier, même en Suisse
    Derrière ces réponses alambiquées se cache l’impuissance de l’OFSP. D’une part, les pharmas utilisent ces prix élevés pour fixer leurs tarifs à l’étranger. « La Suisse a avantage à ce que les médicaments sur le marché intérieur soient relativement chers pour justifier des prix élevés à l’étranger qui vont rapporter à l’industrie suisse », explique le pharmacologue du CHUV, Thierry Buclin.

    D’autre part, l’industrie tient le couteau par le manche à l’heure de déterminer les tarifs. L’émission Rundschau de SRF a récemment révélé comment Roche a fait valider le prix d’un autre anti-cancéreux, le Perjeta, à 3450 francs, alors que l’OFSP voulait le fixer à 1850 francs. La clé de cette négociation : la menace de voir un médicament vital demeurer inaccessible en Suisse.

    Solange Peters, la cheffe du service d’oncologie médicale au CHUV, demande plus de transparence afin d’obtenir des prix plus raisonnables. « On ne va pas pouvoir continuer comme ça. On n’y arrivera pas au niveau financier, même en Suisse », explique-t-elle. A terme, le risque est de ne plus pouvoir payer certains médicaments. Si le système ne change pas, « on va soit vers une médecine à deux vitesses, soit on va exclure du panel de traitements certains médicaments pour tous. »

    #big_pharma #industrie_pharmaceutique #profits #laboratoires_pharmaceutiques #assurances_maladies #cancer #ruissellement #prix #Roche #Perjeta #Herceptin #Femmes #prix-vitrine

    • Méthodologie
      Pour calculer les marges des entreprises pharmaceutiques, nous avons soustrait des remboursements les coûts de fabrication, de distribution et les coûts de recherche ventilés sur les ventes des médicaments. Les quantités de vente en Suisse ont été déduites des remboursements divisés par les prix unitaires. Les dépenses marketing n’ont pas été prises en compte.
      Cette méthodologie et les estimations qui en découlent ont été soumises à plusieurs experts du domaine.
      Les données utilisées sont les suivantes :

      HERCEPTIN
      Coûts de recherche : 802 millions de francs, selon le rapport de Roche « Développement de nouveaux médicaments anticancéreux & Pipeline Roche Oncologie »
      Ventes mondiales totales : 82.8 milliards de francs, selon les rapports annuels de Roche
      Coûts de fabrication : 50.56 francs, selon le rapport « Biosimilars : Commercial Perspective » du cabinet spécialisé Alliance Bernstein, cité par la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis
      Remboursement LAMal 2014-2018 : 257.7 millions de francs, selon Curafutura
      Prix fabricant (flacon de 20 ml) : 1854.24 francs, selon l’ OFSP
      Coûts de distribution : 240.91 francs, selon l’OFSP
      Coûts de production maximaux estimés (fabrication et recherche) : 68.50 francs

      MABTHERA
      Coûts de recherche : 802 millions de francs, selon le rapport de Roche « Développement de nouveaux médicaments anticancéreux & Pipeline Roche Oncologie »
      Ventes mondiales totales : 91 milliards de francs, selon les rapports annuels de Roche
      Coûts de fabrication : 91.08 francs, selon le rapport « Biosimilars : Commercial Perspective » du cabinet spécialisé Alliance Bernstein, cité par la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis
      Remboursement LAMal 2014-2018 : 224.5 millions de francs, selon Curafutura
      Prix fabricant (flacon de 50 ml) : 1415.32 francs, selon l’ OFSP
      Coûts de distribution : 198.43 francs, selon l’OFSP
      Coûts de productions maximaux estimés (fabrication et recherche) : 103.55 francs

      GLIVEC
      Coûts de recherche : fourchette entre 623 millions (selon Research and Development Spending to Bring a Single Cancer Drug to Market and Revenues After Approval) et 2.3 milliards de francs (selon Innovation in the pharmaceutical industry : New estimates of R&D costs)
      Ventes mondiales totales : 55.4 milliards de francs, selon les rapports annuels de Novartis
      Coûts de fabrication : 30.35 francs, selon l’étude Estimated costs of production and potential prices for the WHO Essential Medicines List
      Remboursement LAMal 2014-2018 : 114.8 millions de francs, selon Curafutura
      Prix fabricant (400 mg sécables, 30 tablettes) : 2308.04 francs, selon l’ OFSP
      Coûts de distribution : 284.81 francs selon l’OFSP
      Coûts de production maximaux estimés (fabrication et recherche) : entre 56.28 francs et 126.10 francs

  • La rigueur scientifique à l’épreuve de la reproductibilité

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/10/02/la-rigueur-scientifique-a-l-epreuve-de-la-reproductibilite_5195088_1650684.h

    Les résultats d’une expérience doivent être reproduits pour être validés scientifiquement. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas.

    Il y a péril en la demeure. Le « système immunitaire de la science » connaît des ratés, comme le constate le psychologue Chris Chambers dans son livre, The Seven Deadly Sins of Psychology (« Les sept péchés mortels de la psychologie », Princeton University Press, non traduit). Le nom savant de cette défense est « reproductibilité », c’est-à-dire la possibilité de refaire et confirmer une ­expérience. « La reproductibilité et la réplication sont les pierres angulaires de la science. Sans elles, nous n’avons aucun moyen de savoir quelles découvertes sont vraies et lesquelles sont causées par le jeu du hasard, de l’erreur ou de la fraude, précise Chris Chambers, de l’université de Cardiff. On ne vole pas dans un avion qui n’a pas été rigoureusement testé, encore et encore. Il en va de même pour toutes les branches de la science. »

    En 2014, devant l’impossibilité de plusieurs laboratoires à répéter un protocole prétendant obtenir des cellules souches pluripotentes, l’équipe japonaise qui avait clamé la découverte dans Nature est contrainte d’avouer qu’elle a fraudé. La biologiste fautive, Haruko Obokata, a démissionné, et l’un de ses coauteurs, Yoshiki Sasai, pourtant innocenté, se suicidera.

    Idem pour une technique d’édition du génome, qui promettait de faire mieux que la très en ­vogue technique Crispr-Cas9. L’article, publié par Nature Biotechnology en 2016, a été retiré en août, après l’échec de plusieurs équipes à reproduire le résultat.

    Pourtant, en 2005, John Ioannidis, de l’université Stanford, ébranlait la communauté par un article dans PloS Medicine suggérant que « la plupart des résultats scientifiques sont faux », car impossibles à reproduire. De nombreuses expériences de réplication ont depuis été conduites, montrant l’ampleur de la défaillance du système. En 2012, une équipe de la société de biotechnologie Amgen expliquait n’avoir retrouvé les résultats publiés que dans six cas sur 53 en oncologie.

    En 2015, la première initiative du Centre pour la science ouverte aux Etats-Unis tente de reproduire 100 expériences de psychologie et n’y parvient que dans 39 cas. Deux ans plus tard, un programme identique de réplication en cancérologie publie ses premiers résultats. Sur sept études, quatre ont été reproduites, une autre n’a pu l’être et deux restent impossibles à interpréter. Reste encore 29 études à vérifier dans ce projet. Souvent, c’est la mauvaise interprétation de tests statistiques qui les rend fragiles à répliquer.

    Preuve supplémentaire du ­malaise, en mai 2016, Nature ­publiait un sondage dévastateur : 70 % des 1 576 répondants déclarent avoir échoué à reproduire un résultat et même 50 % à refaire leur propre expérience…

    L’heure est si grave qu’en janvier 2017, dix auteurs signent un « Manifeste pour la science reproductible », dans Nature Human Behaviour, appelant à plus de ­rigueur dans les méthodes, les comptes rendus et l’évaluation de la recherche.

    La « crise », comme elle a été baptisée, ne touche pas seulement la psychologie ou l’oncologie. En imagerie cérébrale par IRM fonctionnelle, plusieurs études ont montré que des activations de pixels jugées significatives sont en réalité des faux positifs. L’une de ces études montre qu’en fonction des méthodes utilisées, les images produites peuvent être fort différentes. « Dans mon équipe, nous testons nos méthodes sur plusieurs jeux de données afin d’éviter ces pièges », explique Bertrand Thirion, de l’Institut ­national de recherche en informatique et en automatique.

    En chimie, Raphaël Lévy de l’université de Liverpool cite, dans la revue Médecine/Sciences du 18 septembre, le cas de trois équipes dont les résultats publiés ne sont toujours pas corrigés malgré ses contestations et celles d’autres chercheurs auprès de la revue. « Le système n’encourage pas à la critique ni à la réplication des résultats. Il faut être un peu fou pour s’engager dans ces processus, même si ça ne nuit pas à ma carrière »,témoigne le chercheur. Les revues scientifiques ne sont en effet pas toujours promptes à corriger les erreurs publiées, qui entament leur réputation.

    « Le public a le droit de fonder sa confiance en la science sur la réalité et non sur la fiction. La science est sans aucun doute le meilleur moyen de découvrir la vérité sur le monde et de prendre des décisions rationnelles. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas ou ne ­devrait pas être améliorée. Nous devons trouver des solutions pratiques face à ses défauts », estime Chris Chambers.

    La liste qu’il propose dans son ­livre ou qui est reprise par le manifeste qu’il a cosigné fourmille d’idées. Comme relever les exigences en matière de rigueur statistique. Ou favoriser la transparence dans les procédures, en donnant accès aux données brutes, images, chiffres, méthodes utilisées… « Il y a encore des freins face à cette ouverture. Pour certains, les données c’est le pouvoir. Pour d’autres, c’est la peur qu’on trouve des défauts dans leur travail, ­regrette Bertrand Thirion. Mais justement, c’est bien de trouver des erreurs, pour pouvoir les corriger ! » Chris Chambers et d’autres ont d’ailleurs lancé en 2016 une charte pour les relecteurs d’articles qui s’engagent à n’évaluer des manuscrits que si les auteurs transmettent leurs données.

    Une autre solution consiste dans les préenregistrements d’expérience, comme pratiqué depuis plusieurs années pour les essais cliniques. Les chercheurs doivent détailler leur protocole et les ­méthodes qu’ils utiliseront pour leur expérience, afin d’éviter la tentation d’adapter la méthode ou les tests aux observations. Des sites comme l’Open Science Framework, lancé par le Centre pour la science ouverte, permettent ­désormais de remplir facilement ce genre de recommandations. Autre idée, défendue par provocation par John Ioannidis en 2014 : sortir des « incitations » à publier à outrance afin de promouvoir les études de réplication, le partage des données…

    « Nous avons la lourde responsabilité publique de veiller à ce que la prochaine génération de scientifiques ne souffre pas des problèmes de ma génération. Ce n’est que ­lorsque la science est aussi ouverte et solide que possible qu’elle peut apporter le maximum d’avantages à l’humanité », ­conclut Chris Chambers.

    Anticiper les problèmes

    En écologie, ce n’est pas encore la crise de la reproductibilité mais on s’y prépare. Un article, disponible depuis août sur BioRxiv, relate la collaboration de 14 laboratoires en Europe pour tester la robustesse de leur domaine face à cette difficulté à valider certains résultats publiés.

    L’idée était de tester si la même expérience, à savoir l’effet d’une légumineuse sur la croissance d’une graminée plantée conjointement, pouvait être strictement reproduite dans différents laboratoires dans les mêmes conditions. « On avait quelques indices que la reproductibilité est inférieure à celle attendue, explique Alexandru Milcu de l’Ecotron à Montpellier et du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS), à l’origine de cette collaboration. Il y a des conditions de laboratoire spécifiques qui nous échappent, comme la nature du micro-environnement, le rôle des expérimentateurs… »

    Finalement, cette variabilité a bien été constatée. Mais l’équipe a aussi trouvé une parade consistant à multiplier les expériences avec des plantes aux génotypes différents. C’est contre-intuitif, mais cette variabilité ajoutée et contrôlée « noie » en quelque sorte les spécificités du lieu et augmente ainsi la reproductibilité des expériences. « Il faudra répéter ce genre d’étude. Ce qui au départ était une question de curiosité est devenu fascinant ! », note le chercheur.

  • Revenu universel : une fausse bonne idée ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article833

    Un rapport, récemment remis au Premier ministre et visant à restructurer les minima sociaux s’inspire, dans une de ses propositions, de la notion de « revenu universel ». Ce projet n’en étant à l’heure actuelle qu’au stade embryonnaire, il est impossible d’en préciser l’ensemble des tenants et des aboutissants. En soi, l’idée que chacun puisse disposer, quelles que soient les circonstances, d’un revenu lui permettant de vivre, est bien entendu sympathique. Encore faut-il se demander si, par hasard, nos gentils gouvernants (présents et à venir) n’auraient rien à cacher là-dessous. Au vu du comportement du pouvoir envers les « sans-dents » et autres gens d’en bas, il est pour le moins prudent de se poser la question.

    L’idée de base est de fournir à l’ensemble des membres d’une communauté sociale un revenu minimum capable de pallier les besoins vitaux, primaires. Cela sans aucune condition préalable de ressources ni aucune obligation de travail. Les individus désireux de travailler pouvant cumuler ce revenu de base avec le salaire déterminé par leur activité professionnelle. Différentes visions du revenu de base s’opposent à l’heure actuelle, offrant un large éventail de conceptions, allant de certains néomarxistes à des libertariens. Elles s’accordent cependant dans l’ensemble pour procurer ce revenu minimum à tous les individus, de leur majorité jusqu’à leur mort.

    Une telle mesure permettrait selon ses supporters d’éradiquer la pauvreté. A première vue cela semble tomber sous le sens. En attribuant une dotation minimum à tous, même les plus pauvres d’entre nous posséderaient au moins de quoi survenir à leurs besoins les plus essentiels. Mais, est-ce si évident ? Une des premières choses qui peut se produire, c’est que, plus ou moins progressivement, les produits de base renchérissent, c’est-à-dire que les vendeurs adaptent leurs prix aux possibilités financières des clients. Un exemple type nous est fourni actuellement par le prix des médicaments : ce prix n’est pas fixé en fonction de ce que l’on pourrait appeler les « réalités économiques » (coût de la recherche, des matières premières, de la production...) mais, pour la France, en fonction de ce que les laboratoires pharmaceutique estiment que la Sécurité sociale « peut cracher au bassinet ». Ainsi, certains médicaments sont vendus jusqu’à 200 fois leur prix réel [1] .

    Si un revenu universel sans condition de ressources était attribué, il produirait plus que probablement une augmentation des prix, et il y a fort à parier que les pauvres resteraient donc proportionnellement toujours aussi pauvres et ne pourraient aucunement améliorer leurs conditions matérielles.

    En l’état actuel, le projet de loi servant de point de départ à cet article n’est pas encore arrivé à maturité. Contrairement au revenu vraiment universel, il ne se propose d’allouer cette allocation qu’en dessous d’un certains niveau de revenu des ménages, cela pour tous les individus majeurs. Il serait peut être plus juste — mais moins électoraliste — de prendre également en compte le revenu des parents. Je pense ici aux jeunes et notamment aux étudiants. Une augmentation des revenus de l’ensemble d’une classe d’âge, ici les 18-25 ans, se reportera sur les prix des produits qu’ils consomment. En particulier, cela se traduira probablement par une augmentation des loyers des chambres, studios et T1. C’est d’ailleurs ce qui a pu être observé, il y a une quarantaine d’années. Pour permettre aux étudiants de se loger, la mesure prise à l’époque avait été une allocation logement pour tous les étudiants, sans condition de ressources. Résultat ? Une augmentation générale des loyers des chambres, studios et T1 ; les propriétaires « intégrant » d’emblée l’allocation dans le prix et y ajoutant, grosso modo, le prix antérieur. Résultat de ce résultat : les étudiants des couches moyennes et supérieures ont pu continuer à se loger, les étudiants venant de
    milieux populaires ont continué à galérer. On est en droit de penser qu’un revenu sans condition de ressource des parents provoquera un résultat identique et que les jeunes défavorisés le resteront.

    Dans sa version libertarienne assumée, le revenu de base pourrait venir se substituer aux autres prestations sociales et minimas sociaux. Ce qui est mis en avant, c’est le souci de « simplification administrative ». Derrière cette « simplification », ce qui se profile, c’est une privatisation des services publics comme la santé et l’éducation ; car, dans cette logique, le revenu universel s’accompagne en quelque sorte d’une obligation personnelle « d’économiser » pour faire face aux coups durs mais aussi de tout gérer pour répondre à l’ensemble des besoins. La fracture entre des services « low cost » pour les pauvres et services « bios » pour les bourgeois ne fera que s’aggraver.

    Les partisans du revenu universel s’appuient sur des expériences réalisées, notamment en Namibie et en Inde, pour conforter leurs théories. Ils soulignent que le niveau de vie des habitants des régions où ce système a été instauré est meilleur qu’auparavant. A priori, il n’y a pas lieu de remettre en cause cette observation, mais il est indispensable de la contextualiser. Ces expériences sont faites à toute petite échelle sur des zones géographiquement restreintes (un millier de personnes pour reprendre l’exemple Namibien), de ce fait, si elles entraînent un renchérissement du coût de la vie, il est limité, contrebalancé par le reste de la région ou du pays. Ceci dit, il serait intéressant de savoir si ces mesures n’ont pas entraîné une dégradation des conditions de vie des populations des zones limitrophes.

    Un autre argument avancé en faveur du revenu universel est qu’il permettrait au travailleur de ne plus être dans l’obligation économique d’accepter n’importe quel emploi qu’on lui proposerait, puisqu’il disposerait d’un minimum vital. Il pourrait refuser les travaux les plus pénibles et les moins valorisants. D’autre part, n’étant pas dans l’obligation de travailler, les individus pourraient employer leur temps ainsi disponible à des activités bénévoles, socialement utiles mais considérées comme non rentables.

    Cette argumentation pose deux question, directement celle sur le travail (en particulier les travaux pénibles), indirectement celle des salaires. Concernant ce dernier point, sachant que les salariés disposeraient déjà d’un revenu minimum, les patrons pourraient imputer ce bonus dans les salaires qu’ils versent. C’est-à-dire faire ce que les propriétaires ont fait pour le logement étudiant dans l’exemple que nous donnons plus haut. Dans cette hypothèse, le niveau de vie resterait le même pour les ouvriers et autres salariés, le revenu universel se traduisant simplement comme une augmentation des bénéfices des patrons !

    Le premier point soulevé (la question du travail) mériterait un plus large développement que celui que permet cet article. Parasité par les capitalistes, le travail est de nos jours essentiellement une corvée destinée à les engraisser. Mais, il serait nécessaire de garder en ligne de mire que, dans toute société il y a — et il risque d’y avoir longtemps encore — des tâches nécessaires, indispensables même, mais pénibles et difficiles. Sur ce point, il me semble nécessaire de garder en ligne de mire l’aboutissement de la réflexion des générations de libertaires (et d’anarchosyndicalistes en particulier) qui nous ont précédés et qui se résume dans l’adage : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Cela suppose que ceux qui sont en état de le faire se partagent le travail qu’il soit facile ou difficile. C’est la base de la solidarité sociale. Sinon cela veut dire que les tâches pénibles mais indispensables seraient « confiées » (c’est-à-dire, dans les faits, imposées) à d’autres (main d’œuvre immigrée ou tâches délocalisées), ce qui est, de mon point de vue, totalement inacceptable.

    Il faudra donc être très attentif à tout ce qui risque de se passer autour de la notion de « revenu universel ». Nous ne devons pas accepter que cela se traduise, in fine, par une augmentation de la pauvreté ici, ni par une augmentation de la misère ailleurs dans le monde. C’est d’ailleurs pourquoi on peut affirmer que c’est plus que d’une « réforme » dont le monde a besoin.

    [1] Voici un exemple précis que donne « Médecins du Monde » : un médicament, le Glivec, a révolutionné le traitement de cancers rares du sang et de la moelle osseuse. Ce traitement coûte entre 2 270 et 3 400 euros par mois en France selon le dosage, soit jusqu’à 40 000 euros le traitement pour un an – sachant que la durée de traitement va de quelques mois à plusieurs années. Selon Andrew Hill, pharmacologue et chercheur à l’université de Liverpool, si l’on prend en compte le coût réel de production du Glivec, auquel on ajoute le coût des autres étapes de fabrication et du transport, avec une marge bénéficiaire de 50 %, le médicament pourrait être vendu moins de 200 euros par an. Ce médicament est donc vendu 200 fois plus cher qu’il ne devrait. Médecins du Monde souligne que n’est qu’un exemple, que les traitements contre les autres cancers, contre l’hépatite C,... suivent la même logique de racket.
    Référence :https://leprixdelavie.medecinsdu-monde.org/fr-FR/une-leucemie-c-est-en-moyenne-20000-pourcent-de-marg

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

  • Violences gynécologiques : on est toutes concernées | Glamour
    http://www.glamourparis.com/amour-et-sexe/sexualite/articles/violences-gynecologiques-on-est-toutes-concernees/45727

    Il suffit de lancer un appel à témoins sur les réseaux sociaux pour se rendre compte que les violences gynécologiques touchent un nombre très important des femmes, et ce, quels que soit leur âge, leur origine sociale et l’endroit où elles vivent. Ces maltraitances médicales prennent différentes formes et nous placent dans la honte et la culpabilité. Mais comment savoir quand un comportement relève d’une violence ou d’un simple acte médical ? On fait le point.

    • 4 demandes de pose d’un #DIU d’une jeune nullipare, 4 refus, depuis, ils se débrouillent tout deux comme ils peuvent pour qu’elle ne se retrouve pas enceinte. L&L 18 et 19 ans, depuis 4 ans ensemble, n’ont pas trouvé de gynéco qui accepte de lui poser un DIU comme elle le souhaite.
      La première a dit que c’était trop dangereux, qu’à l’âge qu’elle avait et puisqu’elle connait bien les adolescents on couche avec tout le monde, donc c’était trop risqué.
      La seconde a demandé à la mère accompagnante si elle prenait un contraceptif oral, donc elle n’en était pas morte, qu’il faudrait tout de même songer à faire le vaccin Gardasil® à sa fille. Puis elle a expliqué que ça déchirerait l’utérus et qu’elle était bien obligée de l’informer comme la loi l’exige.
      La troisième, vue seule, a pris les mesures de l’utérus et décrété que c’était impossible à poser, nouveau refus.
      Et pourtant chacune de ces gynécos avaient été contactées auparavant pour s’assurer qu’elles étaient d’accord (pour poser un DIU à une nullipare) et que la bienveillance était de mise.
      La quatrième a été assassinée avant de parler et depuis ils mangent des bricolis et mettent dans son vagin du miel qui d’après le sorcier du village est un bon spermicide.

      #honte_française #maltraitance_médicale #médecine #gynécologie

    • Je me souviens du remplaçant de mon gynéco. J’y vais pour des douleurs des rapports parce que ça peut cacher un soucis et que par ailleurs, ce n’est pas souhaitable.
      Réponse : « Y a pas besoin d’avoir du plaisir pour faire des enfants ».

      J’étais tellement abasourdie que je n’ai rien trouvé à répondre, sous le choc. Je n’y ai jamais refoutu les pieds et je lui ai fait une pub d’enfer à ce connard, mais j’ai payé la consulte, et là, je m’en veux encore.

      Sinon, maintenant, je vais chez une sage femme pour toute la gynéco : elle fait à peu près tout, sans faire 140km AR, sans prendre RDV 1 an à l’avance, sans faire payer le double en dépassement, sans plier la visite bisannuelle en 10 mn chrono, paiement compris, sans faire mal, en étant attentive et bienveillante.

    • Si j’ai un jour une raison d’y allé j’irais voire une sage-femme ou une généraliste.

      edit - Une nouvelle façon de refuser l’accès à l’information aux femmes : la tokophobie - ou phobie de la grossesse et de l’accouchement.
      Les réseaux sociaux sont jugés responsable d’une épidémie de tokophobie liée au fait que les femmes ont accès à de l’information sur la grossesse et l’accouchement et qui donc une fois informée (enfin un peu loyalement et non plus à base de « plus beau jour de ta vie ») ne sont pas très chaudes pour se faire traiter de genisse par le corps médicale et se retrouvé avec la chatte recousu avec « le point du mari ».

      Libé, le Gardian sont parti en croisade contre le droit des femmes à être informé et à choisir de ne pas se faire dépossédé de leur corps par une éjaculat. Les textes sont alarmiste alors qu’on devrait se réjouir qu’enfin 14% des femmes accèdent un peu à la liberté de pas enfanter. Le libre choix des femmes est pathologisé, on parle d’une phobie, alors qu’on peu simplement envisagé ceci comme la réaction rationnelle à une information loyal. Un foetus ca te chie et pisse dans le sang pendant des mois, ca te déchire les entrailles en sortant quant ca te tue pas et tout ce que les femmes ont à y gagné c’est de devenir des servantes invisibles, méprisées.

      https://www.liberation.fr/france/2018/09/15/les-reseaux-sociaux-contribuent-ils-a-la-peur-d-accoucher_1678820

      La tokophobie, c’est la peur panique de la grossesse et de l’accouchement. Selon une étude britannique publiée en mars, regroupant la trentaine d’études à ce sujet, elle affecterait 14% des femmes. L’université de Hull en Angleterre, a consacré un débat à cette maladie mardi, lors du British Science Festival, événement national qui réunissait scientifiques et universitaires.

      Parmi eux, Catriona Jones, maître conférencière à Hull et sage-femme, a notamment mis en cause les réseaux sociaux, comme le rapporte le Guardian jeudi. « Il suffit de taper le mot "accouchement" sur les moteurs de recherche pour tomber sur un tsunami d’horreurs », a-t-elle expliqué. Catriona Jones pointe du doigt le plus populaire réseau de forums dédiés à la famille au Royaume-Uni, Mumsnet : « Sur ce forum, il y a des femmes qui racontent de véritables bains de sang, ce qui peut être assez effrayant pour les autres femmes. » Avant de nuancer : « Je ne dirais pas que les réseaux sociaux poussent les femmes à avoir peur d’accoucher, mais qu’ils y contribuent. »

      La tokophobie peut être liée à de nombreux facteurs comme des traumatismes liés à un accouchement précédent, ou développés dans l’enfance après, par exemple, un abus sexuel… Mais la cause culturelle de cette phobie est de plus en plus prise en considération, à mesure que des mères n’hésitent plus à raconter minute par minute leur accouchement, sur les réseaux sociaux, forums, émissions de télé-réalité. « Les histoires partagées dans des environnements sains peuvent être informatives, mais certaines femmes sont prédisposées à développer une phobie liée à des histoires extraites de leur contexte… » estime Louise Kenny, qui enseigne à l’université de Liverpool.

      Reste maintenant à la science, qui ne s’est penchée que récemment sur la tokophobie, à déterminer avec exactitude si le phénomène est réellement en expansion.

      J’avoue que ce qui me surprend et me semble pathologique c’est que des femmes acceptent encore aujourd’hui d’enfanter.

      ici le texte du gardian ; https://www.theguardian.com/lifeandstyle/2010/mar/04/i-have-phobia-of-pregnancy
      on trouve des ref à cet article dans la press gratuite, grand publique et « féminine », slate, femme actuelle, terra femina... histoire que les femmes reçoivent bien l’info que ne pas vouloir d’enfants est une maladie.
      #tokophobie

  • La mer des Caraïbes émet un son étrange qui intrigue les chercheurs - martinique 1ère
    http://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/la-mer-des-caraibes-emet-un-son-etrange-qui-intrigue-les-cherche

    Curieux, ils ont poussé plus loin leurs investigations. Ils se sont rendu compte que ce sifflement est causé par une vague géante qui se déplace d’Est en Ouest dans l’océan Atlantique. Elle vient se heurter au bassin Caraïbe. Puis elle met 120 jours pour atteindre le bord Est du bassin. C’est ce déplacement qui provoque un bruit étrange. Ce dernier est si fort qu’il peut être capté dans l’espace « par l’intermédiaire d’oscillations dans le champ de gravité de la terre ».

    https://www.youtube.com/watch?v=gj9pB0rI08w

    cc @intempestive non ?

    • « Vous avez un courant qui circule d’Est en Ouest dans la mer des Caraïbes. Il est très étroit et très fort. Il devient instable et crée des tourbillons », explique Chris Hugues de l’Université de Liverpool. « Lorsque vous soufflez dans un sifflet, le jet d’air devient instable et excite l’onde sonore de résonance qui se loge dans la cavité de sifflet. Puisque le sifflet est ouvert, le son rayonne de sorte que vous pouvez l’entendre », compare le chercheur. « De même, le courant océanique qui coule à travers la mer des Caraïbes devient instable et excite une résonance, une sorte de vague océanique appelée onde de Rossby ». La mer des Caraïbes se comporterait alors comme un gigantesque sifflet.

    • (re)bienvenu, donc

      L’oscillation semble due à une résonance locale (au bassin des Caraïbes) de l’onde de Rossby…

      Le résumé de l’article original

      A #Rossby whistle : A resonant basin mode observed in the Caribbean Sea - Hughes - 2016 - Geophysical Research Letters - Wiley Online Library
      http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2016GL069573/abstract

      We show that an important source of coastal sea level variability around the Caribbean Sea is a resonant basin mode. The mode consists of a baroclinic Rossby wave which propagates westward across the basin and is rapidly returned to the east along the southern boundary as coastal shelf waves. Almost two wavelengths of the Rossby wave fit across the basin, and it has a period of 120 days. The porous boundary of the Caribbean Sea results in this mode exciting a mass exchange with the wider ocean, leading to a dominant mode of bottom pressure variability which is almost uniform over the Grenada, Venezuela, and Colombia basins and has a sharp spectral peak at 120 day period. As the Rossby waves have been shown to be excited by instability of the Caribbean Current, this resonant mode is dynamically equivalent to the operation of a whistle.

      Et WP pour l’onde de Rossby
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Onde_de_Rossby