organization:université de sao paulo

  • Une nouvelle piste de recherche : des linguistes cherchent le lien entre le langage et les arts pariétal et rupestre. Mais l’article original en dit plus sur les capacités cognitives d’Homo Sapiens.

    The writing on the wall. Did humans speak through cave art ?"

    Citation après traduction :

    Une des clés de cette idée est que l’art rupestre est souvent situé dans des « points chauds » acoustiques, où le son résonne fortement, comme certains chercheurs l’ont observé. Ces dessins sont situés dans des parties plus profondes et plus difficiles d’accès des grottes, ce qui indique que l’acoustique était la principale raison de l’emplacement des dessins dans les grottes.

    Les dessins, à leur tour, peuvent représenter les sons que les premiers humains ont générés dans ces endroits. Dans le nouveau papier, cette convergence du son et du dessin est ce que les auteurs appellent un « transfert d’information sur la modalité », une convergence de l’information auditive et de l’art visuel qui, selon les auteurs, « permet aux premiers humains d’améliorer leur capacité symbolique. en pensant. » La combinaison des sons et des images est l’une des choses qui caractérisent le langage humain aujourd’hui, avec son aspect symbolique et sa capacité à générer de nouvelles phrases infinies.

    Les idées proposées par Miyagawa, Lesure et Nobrega ne font qu’énoncer une hypothèse de travail qui vise à susciter des réflexions supplémentaires sur les origines du langage et à pointer vers de nouvelles questions de recherche.

    Les remarques faites juste avant la conclusion de l’article original vont plus loin et sont dans un autre domaine encore plus intéressant :
    L’article original : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2018.00115/full

    On y parle en effet de la présence chez Homo Sapiens de POU3F2 qui est un facteur de transcription indispensable pour la différenciation neurale et la génération du système nerveux normal, en particulier l’hypothalamus. Ce facteur ne serait pas présent chez les Neandertaliens et l’Homme de Denisova.

    Et de poursuivre :

    Comme le note Huijbregts (2017), ce changement pourrait être considéré comme menant à l’acquisition d’un discours complet. Compte tenu de la similitude avec l’art, nous pouvons spéculer avec Huijbregts qu’un changement génétique similaire peut avoir donné lieu à l’apparition de l’art multimodal qui a eu lieu partout dans le monde en même temps que le langage.

    Ainsi :

    La pensée symbolique qui s’est développée chez les humains a conduit à l’innovation technologique rapide, aux arts visuels sophistiqués, et au langage. Cette capacité cognitive nouvellement formée peut avoir eu un autre résultat inattendu. Après une croissance continue de la taille au cours de la pléistocène, notre cerveau a diminué de taille de 13% au cours des 20 000 dernières années (Hawks, 2011 et ses références). Une explication possible est que la pensée symbolique qui s’est développée chez les humains modernes a conduit à une manière fondamentalement différente de calculer les données, qui n’extrait que l’essentiel de la représentation abstraite au lieu de calculer l’ensemble des données brutes entrantes (Tattersall, 2017). Notre membrane cérébrale est métaboliquement coûteuse, de sorte que l’algorithme nouvellement formé qui nécessite moins de données conduit à l’excrétion de la membrane non nécessaire, entraînant une diminution du cerveau au cours du temps évolutif récent. Notre proposition est que la pensée symbolique omniprésente chez les humains qui a conduit à la diminution du cerveau est illustrée, et était même valorisé, par le CMIT que l’on voit dans la grotte et l’art rupestre de l’Afrique et ailleurs dans le monde et par le développement du langage. Ainsi, contrairement à Wallace, le développement des arts a donné à l’homme moderne un puissant avantage évolutif.

    L’article résumé ici : http://news.mit.edu/2018/humans-speak-through-cave-art-0221
    et là : https://www.sciencedaily.com/releases/2018/02/180221122923.htm

    Les auteurs :

    – Shigeru Miyagawa professeur au Department of Linguistics and Philosophy, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, MA, United States.
    https://loop.frontiersin.org/people/73842/overview

    – Cora Lesure, étudiante en doctorat au Département de linguistique du MIT ;
    https://loop.frontiersin.org/people/523222/overview

    – Vitor A. Nobrega, doctorant en linguistique à l’Université de Sao Paulo, au Brésil.
    https://loop.frontiersin.org/people/202119/overview

    #Préhistoire #langage #cerveau #MIT #art_pariétal #art_rupestre #Lesure #Nobrega #Miyagawa

  • ‪LA MOTO À HYDROGÈNE‬

    Avec un peu de connaissances en mécanique, et beaucoup d’imagination, cet inventeur brésilien a créé, dans son garage de Sao Paulo, la Moto H2O. Ricardo Azevedo a transformé une Honda de 1993 en une moto futuriste, qui fonctionne à l’hydrogène, à faible coût. L’engin utilise une batterie de voiture pour produire de l’électricité, et avec l’électrolyse, l’hydrogène est isolé. La combustion fait avancer la moto.

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    Un Brésilien construit un moteur à eau pour sa moto !

    Ricardo Azevedo est un officier publique brésilien résidant à São Paulo. Dans son garage il a développé un moteur où il récupère l’hydrogène comme propulseur. Avec une autonomie de 500km/L, cela pourrait-il être une alternative au pétrole ?

    Avec un peu de connaissances en mécanique, et beaucoup d’imagination, cet inventeur brésilien a créé, dans son garage de Sao Paulo, la Moto H2O. Ricardo Azevedo a transformé une Honda de 1993 en une moto futuriste, qui fonctionne à l’hydrogène, à faible coût. L’engin utilise une batterie de voiture pour produire de l‘électricité, et avec l‘électrolyse, l’hydrogène est isolé. La combustion fait avancer la moto.
    Six mois après avoir lancé son concept, et après plusieurs tests et améliorations, Azevedo pense que son projet pourrait contribuer à réduire le niveau de pollution : seule de la vapeur d’eau s‘échappe, au lieu du monoxyde de carbone.
    Pour tester sa technologie maison, l’inventeur brésilien a utilisé plusieurs types d’eau, comme l’eau potable, l’eau minérale ou même l’eau d’une rivière locale très polluée. Et le résultat n’a pas varié.
    Si l’hydrogène n’est peut-être pas la seule réponse aux besoins énergétiques mondiaux, c’est au moins une alternative à la combustion de combustibles fossiles. Marcelo Alves est professeur de génie mécanique à l’Université de São Paulo, et il apprécie le procédé.
    L’hydrogène est l‘élément le plus abondant dans l’Univers, mais sur terre, l’hydrogène gazeux pur est très rare, car il est trop léger. L’hydrogène en général est lié à d’autres atomes, comme de l’oxygène dans l’eau.
    Les recherches sur la combustion de l’hydrogène se sont multipliées ces dernières années, et de nombreux constructeurs automobiles ont lancé différents types de véhicules.
    Un moteur à hydrogène, comme celui de Ricardo Azevedo, ne crée pas de pollution, comme les émissions de carbone des moteurs à essence classiques. Bien que le marché potentiel soit énorme, il est encore freiné par les moyens de contenir en toute sécurité le gaz d’hydrogène qui reste hautement inflammable.

    http://fr.euronews.com/2016/02/09/la-moto-a-hydrogene-inventee-dans-un-garage-bresilien
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    #hydrogen #carburant #moteuraeau
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    https://www.youtube.com/watch?v=mm6qwpJFEO0

  • #Zika, le #virus qui menace les #bébés brésiliens
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/01/07/le-virus-zika-menace-une-generation-au-bresil_4842863_3244.html

    Le #Brésil est en état d’urgence sanitaire depuis le mois de décembre 2015, victime d’une épidémie étrange et monstrueuse provoquée par [ #Aedes_aegypti ] Sa piqûre, déjà responsable de la #dengue et de la #maladie tropicale du #chikungunya, peut transmettre aux femmes enceintes le virus Zika (ou de Zika), provoquant une #malformation fœtale, la #microcéphalie. Les nourrissons naissent avec un périmètre crânien inférieur à 33 centimètres et un retard mental irréversible, lorsqu’ils parviennent à survivre. Plus rarement, le virus peut provoquer chez l’adulte le syndrome de Guillain Barré, une maladie neurologique occasionnant dans quelques cas des paralysies.

    De l’ordre de 150 par an, entre 2010 et 2014, les cas suspects de microcéphalie atteignent désormais 3 174 dans le pays, selon le bulletin du ministère de la santé dévoilé mardi 5 janvier. La plupart sont localisés dans les Etats du Nord-Est, en particulier celui du Pernambouc (1 185 cas), mais l’épidémie se propage et touche maintenant 684 villes dans 21 Etats. La psychose gagne les femmes enceintes : la maladie se manifeste parfois par une légère fièvre, des douleurs articulaires et des taches rouges sur la peau, mais peut ne s’accompagner d’aucun symptôme. La période la plus critique est celle du premier trimestre de #grossesse, mais rien ne permet d’affirmer que le danger soit écarté les mois suivants

    [...]

    A Sao Paulo, une course contre la montre est lancée. La cité de béton a accueilli mardi quatre chercheurs de l’#institut_Pasteur de Dakar. Deux autres experts sont attendus d’ici à la fin de la semaine. Paolo Zanotto, bactériologiste de la prestigieuse université de Sao Paulo (USP), nourrit beaucoup d’espoir dans ce soutien. « On manque de certitudes. Nous avons besoin d’aide pour mettre sur pied un système de détection du virus. Aujourd’hui, on ne connaît pas encore la taille réelle du problème », décrit le professeur. « C’est un désastre. »

    La maladie, découverte en Ouganda dans la forêt de Zika en 1947, ne s’est d’abord attaquée qu’aux singes avant de frapper les humains en Afrique et en Asie. En 2007, une épidémie est recensée en Micronésie et, en 2013, en Polynésie française. En juin 2015, le Brésil est frappé à son tour, probablement contaminé par des spectateurs présents lors de la coupe du monde de football de 2014. Il faudra ensuite cinq mois au géant d’Amérique latine pour établir un lien entre le virus et l’explosion des cas de microcéphalie.

    [...]

    Mais la grave crise économique, politique et budgétaire que traverse le pays complique la guerre contre l’Aedes aegypti. « C’est effrayant. La situation est dramatique. D’ici quatre à cinq ans, le Brésil pourrait devoir gérer 100 000 cas de microcéphalie. Il faudra des structures pour ces enfants. Imaginez, le traumatisme sur la société et le coût inimaginable pour le système de santé déjà en sous-investissements », s’alarme Artur Timerman, le président de la Société brésilienne de la dengue et des arboviroses (virus transmis par les insectes tels que les moustiques), qui, pour lutter contre le fléau, préconise aux femmes de reporter leur projet de grossesse.

    [...]

    Le Brésil et ses quelque 200 millions d’habitants n’est pas la seule cible de cette tragédie. La Colombie, le Guatemala, la Guyane française, Porto Rico, le Honduras… au total une douzaine de pays ou territoires sont touchés depuis 2015. « Tous les pays qui ont souffert d’#épidémie de dengue ont eu, ou auront une épidémie de Zika », prévient Sylvain Aldighieri, de l’Organisation panaméricaine de la santé. Et d’ajouter : « Préoccupé ? Oui, je le suis. Le virus est transmissible pendant cinq jours et on peut désormais faire 20 000 kilomètres en moins de vingt-quatre heures. »

  • Entretien / Les villes brésiliennes, des villes émergées ? Entretien avec Hervé Théry : Urbanités
    http://www.revue-urbanites.fr/entretien-les-villes-bresiliennes-des-villes-emergees-entretien-avec

    Hervé Théry est directeur de recherche au CNRS-CREDA et professeur invité à l’Université de São Paulo. Il est coordinateur de la revue Confins, revue franco-brésilienne de géographie. Il vient de publier Le Brésil, pays émergé aux éditions Armand Colin.

    #Brésil #espace_urbain #population #sport

    • Je pense que l’évolution des quartiers populaires vers l’état de ruine ou d’insécurité (trafiquants, gangs, etc) , par exemple dans le cas des favelas brésiliennes, est une stratégie des pouvoirs pour ensuite « reconquérir » ces mêmes quartiers : les réaménarger, les revaloriser, et spéculer, tout en virant les pauvres ailleurs.

    • Merci pour le partage de cette « géographie urbaine » du Brésil, c’est une lecture intéressante.

      Sinon, dans le texte, j’ai trouvé l’interprétation du terme Black blocs assez critiquable ; il aurait été plus juste, je pense, qu’ils parlent d’activistes exprimant des revendications (certainement légitimes) plutôt que de « groupes de casseurs » qui désirent simplement produire du chaos.

      Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Bloc

      #novlangue

    • Je pense qu’il faut être critique sur l’usage de langage visant à verrouiller la pensée. Comme lorsque les mots qui ont un certain sens sont supprimés du vocabulaire ou dévoyés : le terme Black bloc a une signification bien précise, mais il y a apparemment volonté de le réduire à l"insignifiance", pour taire une revendication sociétale (une société plus égalitaire et moins corrompue par exemple), que cette revendication passe ou non par la destruction symbolique de biens privés - probablement aussi de biens publics, je ne sais pas.

      A mon avis c’est important aujourd’hui de rétablir la signification et le sens des mots, comme avec le mot « démocratie » - le faite d’employer le mot démocratie pour un régime qui fonctionne sur le principe de l’#aristocratie ...

      http://www.youtube.com/watch?v=XovHoV4xexs

      Repression is part and parcel of democracy a power system that, while it needs legitimacy, also requires control, and redefining the limits within which being “free citizens.” It is often necessary to counter the enemy to the point of making it inoffensive. Genoa’s G8 Summit in 2001 demonstrated this in the fiercest of ways.Through Lena, Niels, Chabi, Mina, Dan, Michael and Muli, the film aims to restore the testimony of those who experienced the violence in the raid on the Diaz school and the torture at the Bolzaneto detention centre.

      #black_bloc

    • Monsieur Monolecte me parlait d’un énième reportage admiratif de la télévision publique française sur la manière dont le Brésil avait « nettoyé » les favelas sans trop préciser ce que thème recouvrait concrètement, avec des « hommes d’affaire » qui avaient « récupéré » des terrains sur les collines sécurisées où ils avaient édifié (mais on préfère aussi ne pas s’étendre sur les conditions de construction) des résidences de luxe avec vue imprenables. D’autre racontaient que les « prix de l’#immobilier » des favelas avaient été multipliés par 3 ou 4.
      Mais absolument ni contexte, ni critique... et surtout pas de questions.

    • Monsieur Monolecte a bien raison d’être attentif aux discours médiatiques qui tendent à prendre la forme de propagande plutôt que celle de vrai journalisme ... Je ne suis pas surpris de la spéculation foncière et immobilière qui accompagne le « nettoyage » des quartiers populaires et les opérations d’aménagements.

      C’est quand même incroyable que les institutions politiques brésiliennes soient parvenues à promulguer des lois d’expulsion pour les favelas, sans aucune discussion, sous pretexte de coupe du monde...

  • Quand les banlieues bougent
    http://www.elcorreo.eu.org/Quand-les-banlieues-bougent
    Voilà qui explique très bien le développement des Mall, ces espaces commerciaux totalement privés qui sont en fait des enclaves de consommation uniquement destinées à faire baver les pauvres et à éviter qu’ils ne perturbent les courses des riches.

    Les rolezinhos (de rolé, passer un moment) ont lieu depuis quelques années de la part d’étudiants ou de fans de musiciens ou de célébrités du sport. L’un des rolezinhos les plus célèbres a été dès 2007 celui des étudiants en économie de l’Université de Sao Paulo (USP) au centre commercial Eldorado. Ils n’ont jamais été poursuivis, ni même gênés par la sécurité, bien qu’ils arrivent en masse sans prévenir. Ils crient de façon exubérante et quand certains montent sur les tables, la sécurité leur demande poliment de descendre (Folha de Sao Paulo, le 21 janvier 2014).

    Au contraire, quand il s’agit des jeunes de la #banlieue, les propriétaires des centres commerciaux les filtrent à travers des décisions de justice, les vendeurs ferment les commerces et les clients les insultent et les traitent comme des délinquants. Ils créent le climat propice à la répression de la Police militaire, l’une des plus mortelles du monde.

    La journaliste Eliane Brum demande : « Pourquoi la jeunesse noire des périphéries du Grand Sao Paulo est-elle criminalisée ? » (El País-Brasil, le 23 décembre 2013). Dans l’imaginaire nationale, soutient- elle , pour les jeunes pauvres s’amuser en dehors des limites du ghetto et désirer des objets de #consommation est un peu transgressif, parce que « les centre commerciaux ont été construits pour les maintenir du côté du dehors ». Pas seulement les centre commerciaux : la société entière les laisse dehors.

    Chaque fois que ceux d’en bas se déplacent, se montrent, même si c’est seulement pour sortir de la #périphérie en utilisant les mêmes codes de la société capitaliste, ils sont discriminés et frappés, parce qu’ils occupent des espaces qui ne leur correspondent. Dans ce cas ils ont commis un délit majeur : non seulement ils défient en arborant sur leurs corps bruns les mêmes objets que les riches, mais ils commencent à occuper des espaces - temples sacrés pour les classes moyennes et élevées.

    #violence #privatisation #ville