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  • Les végans meilleurs soutiens de Nétanyaou ? Israël terre promise du vegan-washing Paul Aries - 24 Avril 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/les-vegans-meilleurs-soutiens-de-netanyaou-israel-terre-promise-du-veg

    Un site végan me soupçonnait récemment d’antisémitisme (ce qui est un comble) parce que j’évoquais l’importance du lobby végan en Israël dans ma Lettre aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser (Larousse). Je vais cependant récidiver en m’abritant derrière le site autorisé de la Chambre de commerce France-Israël qui titrait, au lendemain de la réélection du candidat de la droite la plus dure : « Le véganisme : clé de la victoire de Nétanyaou ? ».

    La thèse, même sous forme interrogative, mérite le détour pour qui connait Israël. Il est exact que pour emporter les voix des « amis des animaux », Netanyahou a annoncé arrêter de consommer de la viande. Lors d’une conférence de presse donnée le 10 mars 2019, la députée Sharren Haskel, membre du parti du Likoud et proche de « Bibi », a annoncé que le Premier ministre et toute sa famille « avaient opté pour le végétarisme ». « Pas entièrement », a-t-elle ajouté à mi-mot. La presse conclut qu’en « s’entourant de cette figure appréciée par les défenseurs des bêtes, « Bibi » a probablement gagné des points dans les urnes ». Beaucoup de sites dont Actualité Israël ont repris aussitôt cette analyse. Sharren Haskel a joué effectivement un rôle central dans la véganisation de la droite. Ex-membre volontaire des commandos de la police des frontières, opposée récemment aux projets d’amélioration de la situation juridique des gays, reconnue comme proche idéologiquement du Tea Party des Etats-Unis, elle n’a cessé de se droitiser, au fils des années, expliquant, par exemple, qu’« ll n’y a pas d’armée plus morale dans le monde que la nôtre » (sic). Les journalistes s’interrogent cependant : « Deux questions émergent lorsqu’on constate l’importance de ces mouvements en Israël : y a-t-il un lien entre l’antispécisme et la spécificité historique d’Israël, à savoir sa définition comme « Etat des Juifs » ? Ensuite, cet engouement pour la cause animale a-t-il un lien avec le conflit israélo-palestinien ? ». La faute politique du candidat travailliste aurait été de ne jamais préciser si, de son côté, il mangeait encore du poulet, lit-on sous la plume des experts.

    L’instrumentalisation du véganisme à des fins politiques ne date pas cependant de cette seule période électorale ni même de la présence de Sharren Haskel. Nétanyaou se dit depuis longtemps favorable aux « lundis sans viande » et l’armée israélienne se proclame végane (alimentation et vêtements).

    Les faits sont assez têtus pour permettre de raconter une tout autre histoire. Cette pseudo « première nation végane » (comme on le lit dans la presse) reste l’un des pays au monde consommant le plus de viande (80 kilos par personne et par an contre 66 en France), notamment de poulets (57 kilos), et les végans, avec 8 % de la population, n’y sont guère plus nombreux qu’ailleurs… Alors pourquoi Israël passe-t-elle pour être le paradis des végans dans le monde ? L’Etat israélien est l’inventeur du vegan-washing en tant que stratégie politique.

    Israël a été d’abord le laboratoire d’une expérience grandeur nature, en matière de conversion, puisque 60 % des téléspectateurs réguliers de l’émission de télé-réalité « Big Brother » ont changé leur façon de manger. Tel Gilboa (née en 1978), fondatrice du Front israélien de libération des animaux (ALF) en 2013, a remporté la sixième édition de « Big Brother » en 2014, en utilisant, avec la complicité de la production, l’émission pour propager, en prime time, le véganisme, et ceci durant trois mois et demi… Végan France titrait le 10 février 2016 : « Une activiste végane remporte « Big Brother » ». Elle portait pour la finale un T-shirt « Go Végan », son opposant en finale (Eldad) était aussi végan, comme d’ailleurs 4 des 18 occupants de la « maison ». On sait aujourd’hui qu’elle a bénéficié d’une véritable mise en scène, un autre candidat était un pseudo-éleveur bovin engagé par la production et dont le rôle était de provoquer et de pousser la participation végane, la production a même autorisé l’ami de Tal à venir parler de véganisme devant les résidents de la « maison » et leur a projeté une vidéo sur l’industrie des œufs, de la viande et du lait, séance enregistrée puis projetée à la télévision, avec une séquence montrant les résidents fondant en larmes. Yoram Zack, directeur de la production, a prononcé un discours après sa victoire : « Il y a cent neuf jours vous êtes entrée dans la maison pour accomplir une mission. Vous êtes venue ici pour servir de voix à ceux qui ne peuvent pas parler . »

    Cette belle aventure n’est pas sans lien avec le fait que le gouvernement israélien a choisi de faire des biotechnologies (notamment dans le domaine agricole) un secteur de pointe, avec la fondation de plus 1 350 firmes, dont 612 créées depuis 2007, et qui mobilisent 20 % du total des investissements. Un exemple : la start-up SuperMeat commercialise une viande vegan friendly , grâce à un blanc de poulet issu de cultures cellulaires, les cellules sont prélevées par biopsie puis cultivées industriellement en laboratoire, elles se nourrissent d’acides aminés d’origine végétale et de glucose. L’association #L214 a relayé l’appel aux dons à SuperMeat sur Facebook. Le professeur Yaakov Nahmias, cofondateur et directeur de recherche de SuperMeat, est aussi directeur du Grass Center for Bioengineering de l’Université hébraïque de Jérusalem et membre du Broad Institute de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ces projets sont soutenus par des organisations comme l’ONG A #Well-fed_World (Un monde bien nourri) qui distribue de l’alimentation végane aux nécessiteux. Cette ONG travaille avec le Fonds international pour l’Afrique afin de généraliser des repas scolaires strictement végétariens (Éthiopie). La #Modern_Agriculture_Foundation et l’université de Tel-Aviv ont lancé, en 2014, un projet de viande de poulet cultivée, sous la direction d’Amit Gefen, un des principaux experts mondiaux en ingénierie tissulaire. La firme #Jet-Eat vient de lancer la première imprimante alimentaire 3D végane…au monde.

    Cette belle aventure n’est pas non plus sans lien avec la possibilité que donne le #vegan-washing de laver plus blanc l’Etat d’Israël et sa politique de colonisation.

    Gary Yourofsky, le meilleur VRP végan en Israël
    Le militant étasunien Gary Yourofsky est l’un des nouveaux visages du véganisme israélien. Sa vidéo a été visionnée par plus d’un million d’habitants sur une population de huit millions, ses conférences font le plein et attirent l’élite de la société y compris des politiques comme Tzipi Livni (ancienne agente du Mossad, ancienne députée, elle vient d’abandonner la politique) … à tel point que la presse se demandait si Netanyaou n’irait pas la prochaine fois dans le cadre de sa stratégie assister à une conférence de Yourofsky. Gary Yourofsky ne recycle pas seulement les plus vieux clichés du végétarisme, l’humanité serait herbivore, toutes les maladies majeures seraient dues à la consommation carnée, car il se veut aussi ouvertement misanthrope et « dérape » souvent : « Au fond de moi, j’espère sincèrement que l’oppression, la torture et le meurtre se retournent dix fois contre les hommes qui s’en moquent ! Je souhaite que des pères tirent accidentellement sur leurs fils à l’occasion des parties de chasse, pendant que les carnivores succombent lentement à des crises cardiaques. Que chaque femme emmitouflée dans la fourrure doive endurer un viol si brutal qu’elle en soit marquée à vie. Et que chaque homme couvert de fourrure se fasse sodomiser si violemment que ses organes internes en soient détruits. Que chaque cowboy et chaque matador soit encorné jusqu’à la mort, que les tortionnaires du cirque se fassent piétiner par des éléphants et lacérer par des tigres . » Gary Yourofsky a pris position également en faveur d’Israël contre la Palestine : « Alors que les Israéliens sont dans un processus de destruction des industries de viande, de produits laitiers et d’œufs – ce qui amènera à l’éradication des camps de concentration pour les animaux, les Palestiniens et leurs sympathisants “droitdelhommistes”, psychotiques, sont en train de construire encore plus de camps pour les animaux ! […] Les Palestiniens sont le problème. C’est le groupe de personnes le plus psychotique du monde . »

    Cette position n’est malheureusement pas isolée. Eyal Megged appelle Netanyahou à faire d’Israël la terre des droits des animaux plutôt que de chercher inutilement une paix impossible avec les Palestiniens . Aeyal Gross, professeur israélien de droit international, s’insurge : « Le végétarisme devient un outil pour améliorer l’image des forces de défense israélienne, ou celle d’Israël dans son ensemble […] À Tel-Aviv aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de trouver de la nourriture dont la préparation n’a pas impliqué l’exploitation des animaux que de trouver une nourriture dont la production n’a pas entraîné l’oppression et le déracinement d’autres êtres humains ». Le mouvement palestinien de défense des animaux dénonce Israël comme le premier pays du monde à faire du vegan-washing (blanchiment de l’image par le véganisme comme d’autres font du green-washing alors qu’ils bousillent la planète). On peut lire sur le site de Palestinian Animal League la mise en garde suivante : « Israël utilise le vegan washing pour couvrir les dégâts causés aux vies palestiniennes et au véganisme en Palestine, et obtient maintenant le soutien international de végétaliens bien connus, qui sont intentionnellement ou involontairement des outils dans le jeu de vegan washing du « paradis végétarien ». Les Palestiniens dénoncent ainsi le rôle d’institutions de propagande comme Vibe Israël qui invite d’éminents blogueurs végétaliens à visiter « l’empire végan appelé Israël ». Le mouvement palestinien accuse aussi Binthnight Israël, une association de défense d’Israël auprès des juifs du monde entier, d’avoir ajouté à son programme « Israël pour les végans »… Les palestiniens rappellent que la plus grande partie des productions véganes est réalisée dans les colonies israéliennes illégales à l’intérieur des territoires palestiniens.
    
Le gouvernement israélien, et notamment, son armée communique sur « Tsahal, l’armée la plus vegane au monde… », de là à soutenir qu’elle fait une guerre propre, le passage est souvent étroit).

    Cette propagande consistant à utiliser le véganisme pour légitimer la politique d’Israël fonctionne à plein au sein des multiples relais communautaires. Le JForum.fr (portail juif francophone) a ouvert un Forum sur « Israël, terre promise des végans ». Infos-Israël.News ajoute qu’Israël, paradis pour les végétariens mérite le détour et le soutien actif… L’association végétarienne de France titre « Ici, il fait bon être végé ! » et intègre Tel-Aviv « nation végane selon le Ministère du tourisme » dans les lieux de vacances de tout bon végan. Tribune Juive se fait l’écho cependant du débat qui secoue la communauté.

    Israël champion du vegan-washing ?
    Jérôme Segal nous aide à comprendre les raisons du véganisme israélien. Il y voit déjà une idéologie de substitution pour une gauche orpheline de victoires. Il cite le rôle des juifs, comme Peter Singer et Henry Spira, dans la naissance du véganisme. Il prolonge, également l’analyse de Jean Stern, selon lequel le pinkwashing était une stratégie politique visant à promouvoir Tel-Aviv comme capitale mondiale de la tolérance envers les minorités sexuelles dans le seul but de présenter le pays autrement que comme un Etat épinglé par des associations humanitaires pour ses manquements aux droits humains. Jérôme Segal parle donc du vegan-washing comme d’une stratégie délibérée servant les intérêts militaristes, colonialistes, économiques de l’Etat israélien. Le journaliste Gidéon Levy (éditorialiste au quotidien Haaretz) explique que le véganisme permet de mieux camoufler ce qui se passe en Cisjordanie. La gauche israélienne a tenté naturellement de surfer sur ce courant végan (comme certains dirigeants politiques de la gauche française le font encore). Conséquence : la gauche est de plus en plus marginalisée en Israël, au point que le seul parti qui ose encore se dire de gauche aujourd’hui, Meretz, n’a obtenu que 3,6 % des suffrages en avril 2019. Ce n’est pas pourtant faute d’avoir fait des efforts, puisque Tamar Zandberg, député du Meretz, est l’organisateur de la journée végane, au sein même de la Knesset, réunissant tous les députés…

    La gauche et les milieux écologistes israéliens ne parviendront à retrouver une parole forte qu’en se portant à la défense de l’élevage paysan israélien et palestinien.

    Paul Ariès

    #végan #biotechnologies #véganisation de la droite #antispécisme #vegan-washing #SuperMeat #vibe_israël #végétalisme #tsahal
    #sharren_haskel https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharren_Haskel
    #gary_yourofsky https://fr.wikipedia.org/wiki/Gary_Yourofsky
    # Tzipi_Livni https://fr.wikipedia.org/wiki/Tzipi_Livni
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  • Sois heureux et travaille : quand le bonheur devient une injonction de tous les instants - Idées - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/idees/sois-heureux-et-travaille-quand-le-bonheur-devient-une-injonction-de-tous-l

    Selon la sociologue israélienne Eva Illouz, professeure à l’Université hébraïque de Jérusalem et directrice d’études à l’EHESS, auteure avec Edgar Cabanas d’Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, la psychologie positive, née aux Etats-Unis à la fin des années 1990, qui promeut à tout-va l’épanouissement personnel et le bien-être, a fait des ravages. Le bonheur n’est plus une émotion, idéale source de vertu durant des siècles de philosophie, il est devenu une injonction de tous les instants, une norme sociale qui dicte sa loi et enferme l’individu dans un moule. « Le portrait-robot de la personne heureuse correspond point par point au portrait idéal du ­citoyen néolibéral »…

    L’une des caractéristiques de cette « happycratie », c’est d’étouffer toute revendication sociale ou politique…
    L’happycratie est cette injonction permanente au bonheur, considéré comme l’horizon suprême du moi, l’expression la plus haute de l’accomplissement personnel. Qu’elle soit portée par des psys, des coachs, des conférenciers, des manuels, des blogs, des applications pour téléphone ou des émissions télévisuelles, la pseudo-science du bonheur promet d’enseigner à tous l’art d’être heureux, l’art de voir les choses de façon positive. Cette idéologie, centrée sur l’individu, le considère logiquement comme responsable de ses succès et de ses échecs, source de ses biens et de ses maux : il n’y aurait donc jamais de problème structurel, politique ou social, mais seulement des déficiences psychologiques individuelles, pouvant être traitées et améliorées. Nous ne sommes pas loin de la vision néolibérale d’une Margaret Thatcher qui disait que la société n’existait pas, et qu’il n’y avait que des individus… La tyrannie du bonheur fait en effet peser sur le seul individu tout le poids de son destin social.

    A partir du moment où Martin Seligman, l’inventeur de la psychologie positive, professeur à l’Université de Pennsylvanie, a été élu en 1998 à la tête de l’APA (American Psychological ­Association), des multinationales comme Coca-Cola et des institutions comme l’armée ont commencé à financer ce nouveau champ de recher­che, qui optimisait à leurs yeux les chances d’avoir des salariés ou des soldats performants et obéissants. Car ce qu’exalte Martin Seligman, ce sont très étrangement les qualités psychiques nécessaires à l’organisation économique et au mode de travail des gran­des entreprises ; la capacité à être flexible, à passer d’un emploi à un autre ; l’aptitude à gérer cette incertitude sans anxiété et à voir toujours le bon côté des choses ; le fait de pouvoir non seulement accepter un probable licenciement mais de s’en réjouir.

    Comment cette science du bonheur est-elle devenue une industrie ?
    Appliquée à tous les domaines de la vie quotidienne, le travail, la sexualité, le couple, l’alimentation, le sommeil, etc., elle est gouvernée par une pure logique de marché. Avec elle, le marché des consommateurs potentiels de la psychologie n’a cessé de s’élargir. Au départ, la psychologie s’occupait des fous et des névrosés ; elle s’intéresse aujourd’hui à tous ceux qui se sentent bien, ou pas trop mal, et leur vend l’idée qu’ils pourraient maximiser leur bien-être, dans la lignée de la pensée libérale et utilitariste du philosophe anglais Jeremy Bentham (1748-1832). C’est le grand tournant opéré par Martin Seligman : changer le paradigme d’une psychologie centrée sur la pathologie par une psychologie centrée sur le bonheur. C’est comme si on allait chez le médecin pour qu’il nous parle exclusivement des organes qui fonctionnent bien dans notre corps… La psychologie ne cherche plus à remédier à la souffrance — elle la nie au contraire, comme on l’a vu. Elle cherche à maximiser les potentialités de l’individu.

    #Psychologie #Néolibéralisme #Happycratie #Eva_Illouz

  • Liberté pour Lara Alqasem, l’étudiante américaine arrêtée à l’aéroport Ben Gourion
    8 octobre | Haaretz |Traduction SF pour l’AURDIP |
    https://www.aurdip.org/liberte-pour-lara-alqasem-l.html

    Lara Alqasem, une étudiante américaine de 22 ans qui est arrivée en Israël la semaine dernière pour entreprendre un master à l’Université Hébraïque, entame lundi son sixième jour de détention à l’aéroport Ben Gourion. Son « délit », selon le ministère des Affaires Stratégiques, est, alors qu’elle était en licence en Floride, d’avoir présidé la section de cet état d’un groupe qui encourage au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël, comme moyen de lutter contre l’occupation.

    Un rapport spécial du ministère sur ses activités politiques, exagérément qualifié de « sensible » inclut une information issue de cinq pages internet. Quatre d’entre elles viennent de Facebook et la cinquième vient d’un site internet appelé Canary Mission, qui exerce une honteuse surveillance civile sur des militants de gauche sur les campus des collèges universitaires américains. Selon la même information « sensible », lorsque Alqasem était membre de la section, qui comptait moins de dix membres, le groupe a promu le boycott d’une marque israélienne de Houmous, soutenu la pétition d’un auteur contre le financement par Israël d’un centre culturel et appelé une entreprise internationale de sécurité à cesser ses activités en Israël.

    On a peine à croire que ce genre de raisons ridicules soient utilisées par un ministère gouvernemental, dirigé par le ministre anti boycott Gilad Erdan, pour justifier l’expulsion et la longue détention de l’étudiante. Dans son témoignage en cour d’appel (qui a rejeté sa demande de rester), elle a dit : « Je ne soutiens pas BDS. Si c’était le cas, je ne pourrais pas venir en Israël comme étudiante ». Alqasem a ensuite déclaré que pendant son séjour en Israël elle n’appellerait pas au boycott ni ne participerait à des activités de BDS. Pour autant, elle reste en garde à vue et son expulsion est prévue, en attendant un second appel qu’elle a interjeté près le Tribunal du district de Tel Aviv.

    #Lara_Alqasem #Palestine #BDS #Douane #Frontière #Aéroport #expulsions_frontières (d’israel)
    https://seenthis.net/messages/728123

  • Un plancton infecté par un virus influence la formation des nuages

    https://www.gurumed.org/2018/08/16/un-plancton-infect-par-un-virus-influence-la-formation-des-nuages

    Selon une nouvelle étude, une espèce de phytoplancton marin qui éclate après avoir contracté un virus pourrait jouer un rôle dans la régulation du climat de la Terre.

    L’Emiliania huxleyi est un type d’organisme unicellulaire semblable à une algue, appelé coccolithophore, qui est omniprésent dans les océans du monde. Dans de bonnes conditions, elle se multiplie rapidement pour former des groupements géants, connus sous le nom d’efflorescence, dont la superficie peut atteindre plusieurs milliers de kilomètres carrés.

    Lorsque ces efflorescences sont infectées par le virus appelé E. huxleyi (EhV), les coccolithophores éclatent. Leurs exosquelettes de carbonate de calcium, ou coccolithes, sont ensuite dispersés dans la colonne d’eau.

    Ainsi transformés en une fine pulvérisation de particules en suspension, les fragments de l’exosquelette sont dits aérosolisés. Des recherches publiées menées par des chercheurs de l’Institut Weizmann des sciences et de l’université hébraïque de Jérusalem, en Israël, montrent que dans cet état, ils peuvent contribuer à promouvoir la formation de nuages et potentiellement altérer les processus atmosphériques.

    • La réalité que veut faire oublier cette étude : La mer de Galilée s’assèche, sa salinité augmente et compromet la qualité de l’eau
      https://fr.timesofisrael.com/la-mer-de-galilee-sasseche-sa-salinite-augmente-et-compromet-la-qu

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      En octobre, l’Autorité de l’eau avait alerté sur le niveau dangereusement bas de la mer de Galilée, s’attendant à atteindre « le niveau le plus bas jamais enregistré ».

      Le nord d’Israël accuse un déficit de 2,5 milliards de m³ d’eau, comparé aux années sans sécheresse, soit l’équivalent d’un million de piscines olympiques. Cette eau s’écoule normalement via les cours d’eau israéliens et les nappes souterraines vers le lac de Tibériade et autres sources d’eau.
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  • Pour Yuval Harari « ce que les enfants apprennent aujourd’hui sera inutile en 2050 »

    https://usbeketrica.com/article/pour-yuval-harari-ce-que-les-enfants-apprennent-aujourd-hui-sera-inutil

    je poste ça là juste pour alimenter le débat en cours sur seenthis. Comme certaines et certains l’ont déjà xprimé, je trouve aussi que dire que l’apprentissage d’aujourd’hui sera inutile est très dangereux dans la mesure où cette expression trop rapide fait fi de la formation initiale, fondamentale : penser, écrire, lire, analysr, rechercher, compter, décrire, déconstruire, comprendre, etc.

    L’historien Yuval Noah Harari fait partie des rares intellectuels à s’adonner sérieusement à l’exercice de la prospective. De larges extraits de son nouvel ouvrage, 21 leçons pour le XXIe siècle, ont été publiés dans l’édition britannique du magazine Wired. Et si l’auteur fait preuve de l’optimisime qui le caractérise, il enjoint l’humanité à prendre des décisions fortes, notamment en termes d’éducation, si elle veut s’adapter aux bouleversements en cours.

    Il avait résumé l’histoire de l’humanité en quelques pages dans Sapiens, une brève histoire de l’humanité, en 2011. Puis s’était attaqué aux années à venir dans Homo Deus : Une brève histoire de l’avenir (2017). Dans son nouvel ouvrage, 21 leçons pour le XXIe siècle, qui paraîtra à la rentrée, Yuval Noah Harari s’attache à se projeter en 2050.

    Notre espèce « fait face à des révolutions sans précédents »

    Dans de larges extraits publiés dans l’édition britannique de Wired, le professeur d’histoire à l’université hébraïque de Jérusalem s’attache à répondre à la question de savoir comment éduquer nos enfants à une époque où le futur est de plus en plus incertain.
    Apprendre dans un monde en mutation

    Dans Sapiens, Yuval Harari insistait sur les histoires que l’humanité aime à se raconter, et sur la manière dont au fil du temps ces mythes (l’argent, la propriété…) s’inscrivent dans nos usages et dans nos codes juridiques. Aujourd’hui, notre espèce « fait face à des révolutions sans précédents », pose d’emblée l’historien. « Nos vieilles histoires s’effondrent et aucune nouvelle histoire n’a jusqu’ici émergé pour les remplacer ».

    La question centrale de son nouvel ouvrage est ainsi de savoir ce que l’on doit apprendre à un enfant né en 2018 pour se dépatouiller dans un monde en perpétuelle mutation, et dont l’avenir sera marqué par « la technologie qui nous permettra de concevoir corps, cerveaux et esprits ». La seule certitude de l’historien ? « Nous ne pouvons plus être certains de rien. »

  • Éducation à l’oppression : les institutions universitaires israéliennes lient leur destin à l’élite sécuritaire israélienne
    Shir Hever, BRICUP, juillet 2018
    https://www.bdsfrance.org/education-a-loppression-les-institutions-universitaires-israeliennes-lien

    Le premier s’est produit à l’Université hébraïque de Jérusalem, alors que l’université accueillait un événement de recrutement pour l’Association de sécurité israélienne (ISA), également connue sous le nom de « Shin Bet », « Shabak » ou simplement police secrète. La militante Ilana Hammerman a assisté à l’événement et en a parlé, exposant comment l’université offrait sans réserve un espace de publicité pour l’une des organisations les plus dangereuses et les moins scrupuleuses d’Israël, impliquée dans la torture, le recrutement de collaborateurs et plus encore.

    Le deuxième événement était que l’Université de Haïfa a remporté l’appel d’offres pour organiser des études supérieures pour l’armée. L’université a conçu un programme spécial pour les officiers militaires afin de leur permettre d’obtenir des diplômes universitaires tout en perturbant le moins possible leurs tâches liées à l’occupation [des territoires palestiniens]. Grâce au programme de l’Université de Haïfa, ils pourraient arrêter les Palestiniens sans procès, ordonner le bombardement de quartiers civils et établir des critères arbitraires aux checkpoints, tout en trouvant le temps de suivre des leçons et de passer des examens. L’Université de Haïfa a obtenu le droit de gérer trois collèges militaires : le Collège de la défense nationale, le Collège de commandement et d’état-major et le Collège du commandement tactique. L’unification des trois collèges sous la supervision académique de l’Université de Haïfa crée une responsabilité directe de l’université en ce qui concerne la formation et l’éducation du corps des officiers israéliens, et les premiers cours débutent déjà en juillet 2018.

    Le troisième événement a été le fonds conjoint de capital-risque de l’université de Tel-Aviv avec l’ISA, pour soutenir des start-ups sécuritaires. La coopération entre l’ISA et l’Université de Tel-Aviv signifie que l’ISA aura accès aux technologies de contrôle des populations, en utilisant l’argent du fonds d’investissement et la réputation universitaires pour donner aux start-ups un air de respectabilité. Selon une déclaration conjointe de l’ISA et de l’Université de Tel-Aviv datée du 3 juillet, quatre start-ups financées comprennent une start-up qui identifie des « fausses informations », une autre un programme d’intelligence artificielle pour analyser des vidéos et des documents, une autre une technologie de réalité virtuelle destinée à être utilisée dans le pilotage de drones à distance et une dernière proposant des prédictions basées sur le big data et l’apprentissage automatique.

    #Palestine #Universités #Armée_israélienne #Collaboration #BDS #Embargo_militaire #Boycott_universitaire

  • Un ancien soldat israélien face aux manifestations à Gaza : « On place notre génération dans une situation insoluble », Piotr Smolar, Le Monde
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/05/14/un-ancien-soldat-israelien-face-aux-manifestations-a-gaza-on-place-notre-gen

    Ils ont fait une partie de leur service militaire le long de la bande de Gaza. Des années plus tard, deux jeunes Israéliens, conscients du défi auquel est confrontée l’armée face aux manifestants palestiniens, confient leur expérience au « Monde ».

    Ils ont presque le même âge et des convictions en commun. Ils ont tous deux effectué leur service militaire il y a quelques années, dont une partie a eu lieu le long de la frontière de la bande de Gaza. C’est là, mardi 15 mai, qu’aura lieu le final redouté de la « marche du grand retour », ce mouvement palestinien lancé le 30 mars, au cours duquel près de 45 personnes ont été tuées et 2 000 blessées par balles par l’armée israélienne. Les deux anciens soldats dont Le Monde a recueilli le témoignage narrent ce que fut leur quotidien, la banalité de leur mission.

    Shaï Iluk, 27 ans, est étudiant en troisième année de droit à l’Université de Tel-Aviv. Il se destine à devenir avocat, par passion de la justice. « Je cherche les façons les plus efficaces de lutter contre les discriminations et mettre fin à l’occupation », dit-il. Les parents de Shaï, originaires du Maroc, sont arrivés dans les années 1970.

    Lui est né à Jérusalem. « On n’a jamais parlé de politique à la maison. Mes parents ne se préoccupaient que de leur survie, c’était une réalité très minimaliste. Tout a changé quand j’ai rejoint les scouts israéliens. » Dans ce mouvement de jeunesse, Shaï découvre le patriotisme. Ses deux grandes sœurs travaillent dans le secteur de la mode et des relations publiques. Son grand frère a émigré aux Etats-Unis.

    Passionné par l’engagement civique, Shaï Iluk est une sorte d’anomalie dans sa famille. Après le lycée, il fait un an de service national volontaire auprès de jeunes en difficulté, tout en suivant une préparation sportive à l’armée. Il la rejoint le 24 novembre 2010. La carte militaire dans son portefeuille en témoigne : il a été dans une unité de combat, au sein de la brigade d’infanterie Nahal. Pendant seize mois, il suit une formation poussée en contre-terrorisme, en guerre urbaine. Puis il est déployé, pendant trois mois, le long de la frontière de Gaza.

    « On était basé près de Nahal Oz [le kibboutz le plus proche de la frontière Est de Gaza]. Notre relation avec la frontière n’avait rien à voir avec nos opinions, l’idéologie ou la politique. Dans la nuit, l’arme à la main, votre objectif est de rentrer à la base en un seul morceau. En gros, je savais qu’il y avait une frontière me séparant de gens hostiles, et j’avais des familles à défendre. On ne rencontrait jamais les gens en face, ils étaient à distance, séparés par une zone stérile le long de la clôture. C’était donc très différent de la Cisjordanie, où l’on voit les Palestiniens chaque jour, on est au milieu de leur routine.

    Mon équipe était composée de 22 personnes, dont plusieurs snipers. On recevait des coordonnées, on devait s’y rendre et rapporter ce qu’on avait vu. On se planquait, camouflés, parfois pendant trois jours, à surveiller cet endroit. On regardait si quelqu’un approchait pour déplacer quelque chose. Un des scénarios pour lesquels on s’est beaucoup entraîné prévoyait que des combattants du Hamas essayeraient de poser des engins explosifs artisanaux dans la zone tampon, pour qu’ils explosent si on entrait. J’étais un tireur de précision [sharpshooter]. Je voyais bien à 300 mètres. La nuit, j’avais une lunette de vision sur mon arme.

    Je ne sais pas si j’ai des critiques au sujet de nos règles d’engagement. Plutôt sur la latitude laissée sur le terrain pour les interpréter. En mai 2011, on a eu une opération spéciale pour la journée de la Nakba [commémoration de l’exode de près de 800 000 Palestiniens lors de la fondation d’Israël en 1948]. On nous a dit : “Des milliers de personnes vont venir vers la clôture, on doit les empêcher d’entrer en Israël”. C’était ça, le cadre général. Toutes les équipes étaient sur le terrain, les snipers disposés sur les points plus élevés, nous en bas, attendant de voir si les choses dérapaient.

    La mission consistait à identifier les principaux instigateurs. Après l’approbation de notre commandant, lui-même recevant une approbation au-dessus de lui, on pouvait agir. Pour chaque balle tirée, le travail du spotter [observateur] est de documenter où elle est partie. Lors du débriefing, on pose des questions. Si un manifestant est tué, pourquoi est-ce arrivé, alors qu’on doit viser les jambes.

    Ce jour-là, il y eut un mort, et je ne sais plus combien de blessés, j’ai dû consulter par la suite les sites d’information pour le savoir. Je n’ai atteint personne, je n’ai pas ouvert le feu, c’était le rôle des snipers, après l’utilisation du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Dans leur position, on ne pense pas aux conséquences. On se sent attaqué quand on voit un grand nombre de gens secouant la clôture. Le problème est que, face à tellement de monde, on ne peut viser que le premier rang. Or les principaux instigateurs sont au milieu de la foule. L’ordre est de les viser, mais comment ?

    C’est une situation très complexe. On nous demande de défendre notre pays, sous peine d’être considéré comme un traître. Mais on place notre génération dans une situation insoluble. La veille de cette journée, de façon informelle, sous la douche, j’ai demandé au commandant adjoint de l’unité : “Toi, comme être humain, t’as l’impression que ça sent bon de tirer sur des manifestants ?” Il n’a pas répondu.

    Rencontre avec des villageois palestiniens

    On ne nous a jamais dit clairement : tirez sur toute personne franchissant la frontière. Mais mon sentiment était qu’un franchissement n’était même pas envisageable. Derrière vous, il y a toute l’armée, le gouvernement. Mon pote qui a tué le manifestant ce jour-là, personne n’est venu discuter avec lui, autant que je sache. Personne n’a été interrogé, n’est allé en prison.

    Par contre, un jour, j’ai perdu le coffret protégeant ma lunette de vision nocturne. Je suis passé devant le tribunal et j’ai reçu une amende de 1 200 shekels [285 euros]. Là, les mesures disciplinaires s’appliquaient. Sur le reste, on estime que les erreurs arrivent, dans la noble mission de protection d’Israël. »

    Après Gaza, Shaï Iluk a suivi une formation pour devenir infirmier et a été envoyé en Cisjordanie, dans les collines au sud d’Hébron. Le jeune homme est alors plein de doutes, il observe les mécanismes de l’occupation, au quotidien. Une des missions de son unité consiste à empêcher les travailleurs palestiniens d’entrer clandestinement en Israël, là où le mur de séparation n’est pas achevé.

    Certains soldats se contentent de renvoyer les Palestiniens chez eux ; d’autres non. « Un jour, les gars ont pris la voiture d’un Palestinien et l’ont précipité contre un mur, puis ils ont confisqué les pneus et la batterie, pour qu’il ne recommence pas. » Ils ont immortalisé la scène avec un portable et ont partagé la photo. Shaï se souvient, à la fin de son service, de la vision hallucinante d’un camion entier, à la base, plein de batteries et de pneus saisis.

    Après un « long processus de réflexion », et une rencontre en civil avec des villageois palestiniens, il réalise qu’il vit « dans une bulle ». Shaï Iluk annonce à son commandant qu’il refusera, dorénavant, de servir dans les territoires occupés. Une démarche exceptionnelle, au milieu de son service, qu’il a achevé comme infirmier dans une clinique. Le jeune homme est aujourd’hui un militant actif au sein de l’organisation Combattants pour la paix, qui regroupe à la fois des Israéliens et des Palestiniens.

    Hostile à l’occupation

    Le second témoin veut garder l’anonymat. Appelons-le Mordechaï. Il a 26 ans, il vit à Jérusalem, où il étudie le droit à l’Université hébraïque. Ce jeune homme est né dans un kibboutz, le long de la frontière de Gaza, avant d’emménager avec sa mère à Tel-Aviv. Mordechaï a beaucoup hésité avant de faire l’armée. Sa sœur y avait échappé, son grand frère avait servi.

    Lui se sentait déjà politiquement conscient, hostile à l’occupation, et cherchait « la meilleure façon de résister ». Poussé par ses copains au sein d’un mouvement de jeunes, il décide pourtant de servir sous les drapeaux. Nous sommes alors en 2011. Le jeune homme subit la période de formation les dents serrées, en raison des règles de vie très strictes. Puis il est déployé le long de la frontière de Gaza, où il passe trois mois.

    « On avait une vision très claire du bien et du mal, des bons et des méchants. Par groupe de trois véhicules, on faisait des inspections de routine le long de la frontière. Par exemple, quand la clôture électrique indiquait qu’on l’avait touchée, ou qu’un habitant nous alertait. Les Palestiniens ne pouvaient s’approcher à moins de 100 mètres de la clôture. Sinon, c’était pour attaquer, pour dissimuler des engins explosifs. On savait ce qu’on devait faire alors.

    Si quelqu’un approchait à moins de 100 mètres, on devait tirer en l’air ou dans une cible neutre, comme une pierre ou un mur. On tirait souvent ainsi, lors d’une mission sur deux. On a trouvé trois fois des engins explosifs artisanaux dissimulés. Si quelqu’un venait encore plus près et paraissait vouloir franchir la clôture, on pouvait le viser aux jambes. S’il réussissait à traverser, alors on revenait à une procédure d’arrestation classique : on ne pouvait le viser que s’il avait une arme et manifestait l’intention de s’en servir. S’il a un couteau et se trouve à distance, on ne tire pas. S’il a un pistolet et qu’il se rapproche, oui.

    On a vu des gens traverser la clôture, juste pour s’enfuir de Gaza, pas pour agresser quelqu’un. En trois mois, c’est arrivé une fois dans ma base : trois types de 15-16 ans, qui ne cherchaient pas d’ennuis. Au briefing qu’on recevait, on nous disait clairement que des gens essayaient de traverser pour aller en prison. Certains le font même aujourd’hui armés de couteaux, pour être sûrs d’aller au trou. Ils ne veulent pas que l’armée les renvoie chez eux à Gaza.

    Je ne sais pas quelles instructions précises ont reçu les soldats déployés en ce moment le long de Gaza. Mais je pense que les gens à Gaza comprennent l’incapacité de l’armée à gérer des civils en grand nombre. Il n’y a aucune bonne réponse pour empêcher la foule de franchir la frontière. Notre armée est dans la situation d’un homme qui saute du 10e étage et se demande, à hauteur du 5e, ce qu’il faut faire. Il n’y a pas de bonne façon d’agir : on ne peut pas les laisser passer, et on ne doit pas tirer sur eux. L’armée dans son ensemble, et les soldats comme individus, sont coincés. Le nombre de Palestiniens blessés par balles [près de 2 000] témoigne de la panique de notre système. »

    Après cette période de déploiement près de Gaza, Mordechaï a basculé dans la réalité quotidienne de l’occupation, dans le nord de la Cisjordanie, près de Naplouse. Pendant six mois, il procède à d’innombrables arrestations de jeunes, accusés de lancer des pierres. Lui et ses soldats essaient de minimiser la force employée. « La grande leçon, pour moi, est qu’il n’y a aucune façon de bien mener l’occupation. Sans l’armée, les colons sont en danger. Mais tant qu’il y a des colonies et que l’armée est là, on rend la vie des Palestiniens misérable. »

  • Les étranges fréquentations antisémites de la droite israélienne

    19 FÉVRIER 2018 PAR THOMAS CANTALOUBE
    Depuis plusieurs années, Benjamin Netanyahou et le Likoud n’hésitent plus à franchir ce qui était autrefois une ligne rouge évidente : la proximité avec des dirigeants et des partis politiques européens et américains flirtant avec la xénophobie et le rejet des juifs.

    C’était sans doute le symbole de trop. Le symbole trop évident d’une collusion qui aurait été jugée encore impensable il y a une quinzaine d’années en Israël : celle de la droite nationaliste israélienne avec la mouvance antisémite. Début septembre 2017, Yair Netanyahou, le fils du premier ministre, désireux de défendre son père contre diverses accusations, postait sur Facebook une caricature qui montrait le milliardaire George Soros en train de manipuler une créature reptilienne dirigeant une figure au nez crochu qui, elle-même, tire les ficelles de l’ancien chef de gouvernement travailliste Ehud Barak et de deux autres citoyens israéliens.

    Si Yair Netanyahou, du haut de ses 26 ans et de ses études en histoire, philosophie et relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem, n’avait pas décodé le caractère profondément antisémite du dessin qu’il promouvait, les experts en la matière ne s’y sont pas trompés. Ainsi l’ancien grand sorcier américain du Ku Klux Klan et négationniste notoire David Duke tweetait : « Bienvenue au club, Yair, c’est extraordinaire, waouh ! » Quant au fondateur du site néonazi Daily Stormer, Andrew Anglin, il écrivait : « Yair Netanyahou est un vrai frangin. Bientôt, il va appeler au gazage. »

    Mais ce faux pas de Yair Netanyahou qui, face au tollé provoqué en Israël et dans la communauté juive à travers le monde, avait retiré sa caricature au bout de quelques heures, ne surgit pas de nulle part. George Soros, d’origine juive hongroise, est un philanthrope qui finance nombre de mouvements et d’associations « libérales » (au sens économique et politique du terme). Il est par ailleurs opposé aux politiques d’annexion des territoires palestiniens par les Israéliens. Mais il est surtout devenu, depuis trois décennies, un des épouvantails favoris des sphères d’extrême droite sur la planète : la figure emblématique du riche juif qui cherche à influencer la marche du monde.

    Attention : dessin antisémite ! Yair Netanyahou ne l’avait visiblement pas décodé, et il s’est attiré les félicitations de néonazis notoires
    Cette caricature antisémite de Soros est un “mème” dans les différentes fachosphères, mais également au-delà, comme on a pu le constater début février 2018 quand le quotidien conservateur britannique le Daily Telegraph a fait sa une sur « L’homme qui a dévalisé la Banque d’Angleterre appuie un plan secret visant à faire dérailler le Brexit ». Ou comment chausser ses gros sabots bourrés de sous-entendus. C’est ce qu’a fait remarquer sur Twitter le rédacteur en chef du Jewish Chronicle et partisan du Brexit Stephen Pollard : « L’article du Telegraph est dégueulasse en raison de l’idée qu’il y a un “plan secret”. Soros est incroyablement transparent dans ce qu’il fait. On peut dire qu’on n’est pas d’accord avec lui, très bien. Mais l’idée d’un plan secret est exactement le thème utilisé en Hongrie et ailleurs précisément parce qu’il est juif. »

    Pollard fait référence à des affiches déployées en juillet 2017 en Hongrie dans laquelle le Fidesz, le parti du premier ministre Viktor Orban, utilisait Soros somme repoussoir avec des slogans du type : « 99 % des gens rejettent l’immigration illégale. Ne laissons pas Soros avoir le dernier mot. » La communauté juive de Hongrie avait immédiatement réagi en dénonçant l’antisémitisme latent d’une telle campagne ; l’ambassadeur d’Israël à Budapest avait exigé le retrait de cet affichage, avant d’être contredit par… son premier ministre, Benjamin Netanyahou qui avait rappelé qu’il était parfaitement légitime de critiquer Soros. Autrement dit, le chef du gouvernement israélien soutenait la liberté d’expression des amis politiques d’Orban (eux-mêmes peu portés sur cette notion) contre le sentiment éprouvé par de nombreux juifs européens.

    Que les idées professées et financées par George Soros déplaisent à Netanyahou est une chose, mais que celui-ci en fasse à son tour un épouvantail et qu’il accoure à la rescousse de ceux qui manient avec plus ou moins de subtilité les antiques métaphores antisémites est significatif. Le premier ministre israélien a d’ailleurs remis le couvert en accusant début février 2018 Soros de se trouver derrière les manifestations lui demandant de renoncer à l’expulsion de migrants et demandeurs d’asile africains. Il n’a apporté aucune preuve de cette affirmation et Soros l’a démenti. Ce qui a conduit le journaliste israélien de Haaretz Chemi Shalev à dénoncer la rhétorique du patron du Likoud : « En se focalisant sur le Soros juif, Netanyahou se positionne avec son parti épaule contre épaule avec les ordures antisémites. Pire, il salit Israël. »

    « Peut-être que les efforts persistants de son gouvernement pour assimiler l’opposition à ses politiques vis-à-vis des Palestiniens à un nouvel antisémitisme a fait oublier à Netanyahou que la figure historique de la détestation des juifs n’est pas le soldat israélien ou le colon juif, mais les juifs riches et cosmopolites comme Soros, qui étaient accusés de fomenter la souillure de la race aryenne ou la contamination du sang chrétien par le biais de l’invasion du pays par des réfugiés inférieurs et malveillants. L’État juif ne peut techniquement pas être accusé d’antisémitisme, mais quand Netanyahou accuse sans cesse Soros, il fait partie de ceux qui applaudissent cet antisémitisme. »

  • Israël boycotte l’ouverture d’un festival de cinéma israélien à Paris | The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/israel-boycotte-louverture-dun-festival-de-cinema-israelien-a-pari

    L’ambassadrice d’Israël en France ne participera pas à la soirée d’ouverture du festival du cinéma israélien de Paris en raison de la diffusion du film controversé « #Foxtrot », a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères de l’Etat hébreu.

    L’ambassade « a suggéré à la direction du festival de choisir un film qui ne suscite pas la controverse pour sa soirée d’ouverture mais à la suite de son refus (…), le ministère a décidé que l’ambassadrice ne sera pas présente à cette soirée », a-t-il affirmé dans un communiqué.

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    Le film complexe et surréel « Foxtrot » du réalisateur israélien Samuel Maoz a obtenu l’an dernier le Lion d’argent Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise et le prix du meilleur film à la cérémonie des Ophirs.

    La ministre israélienne de la Culture Miri Regev avait alors accusé le film de prêter le flanc à une accusation de « meurtre rituel » à l’encontre de soldats israéliens.

    Elle s’était réjouie de la non-sélection aux Oscars de « Foxtrot » en janvier, affirmant que « cette décision nous a épargné une déception amère et une représentation mensongère dans le monde de l’armée israélienne ».

    « L’ambassade d’Israël en France est fière de soutenir le festival du cinéma israélien à Paris depuis sa création il y a 18 ans et n’a pas l’habitude de se mêler du choix des films diffusés durant le festival », a néanmoins précisé le communiqué du ministère.

    Le réalisateur avait affirmé en septembre 2017 qu’il critiquait l’endroit où il vivait « parce que je me fais du souci, parce que je veux le protéger, je le fais par amour ».

    La 18e édition du festival du cinéma israélien se déroulera du 13 au 20 mars à Paris.

    • “Foxtrot”, le film de guerre qui dérange en Israël - Cinéma - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/cinema/foxtrot,-le-film-de-guerre-qui-derange-en-israel,n5391546.php

      Mettant en scène une bavure de l’armée, “Foxtrot”, de Samuel Maoz, qui représente Israël aux Oscars, a créé la polémique dans son pays. Raya Morag, professeur d’études du cinéma à l’Université hébraïque de Jérusalem, nous explique pourquoi.

      Lion d’argent à la Mostra de Venise, Foxtrot, de Samuel Maoz, qui représente Israël aux Oscars, vient d’être sacré meilleur film étranger par le National Board of Review. Une pluie de récompenses à laquelle la très controversée ministre israélienne de la Culture n’est sans doute pas étrangère, même s’il y a fort à parier qu’elle n’en tire aucune fierté… Et pour cause, en septembre dernier, Miri Regev s’en est violemment pris au second film du réalisateur Samuel Maoz (après Lebanon), affirmant « avoir honte » que l’académie israélienne ait loué les mérites d’une œuvre qui « salit l’image de l’armée » de son pays.

      Miri Regev s’est tout particulièrement insurgée contre une scène du film montrant des soldats israéliens tuant accidentellement des civils innocents à un check-point, puis la dissimulation de cette bavure par un bulldozer. Samuel Maoz, qui a lui-même participé à la première guerre du Liban de 1982, a riposté en expliquant que cette scène « allégorique » était destinée à montrer comment la société israélienne préférait « enterrer la vérité dans la boue que nous avons créée au lieu de s’y confronter »

      Avec une lecture particulière du #prix_à_payer

      En quoi renouvelle-t-il le genre du film antiguerre ?
      Ce long métrage revisite la norme du film de guerre israélien. Au cours de la dernière décennie, la guerre du Liban de 1982 a inspiré une série de films de fiction comme Valse avec Bachir (Ari Folman), Beaufort (Joseph Cedar) ou Lebanon (le premier film de Samuel #Maoz) qui présentaient les soldats israéliens comme les principales victimes du conflit. Par contraste, Foxtrot montre le traumatisme du soldat israélien qui a commis une erreur tragique, qu’il aurait préféré ne jamais commettre, tout en désignant le civil palestinien comme la véritable victime du drame qui se joue dans un check-point. Le film présente le prix élevé de l’occupation militaire israélienne payé de part et d’autre du conflit.

    • Peut-être une des meilleures critiques du film…

      Foxtrot (2017 film) - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Foxtrot_(2017_film)

      In a follow-up statement, [Israel’s Minister of Culture Miri] Regev said it was “outrageous that Israeli artists contribute to the incitement of the young generation against the most moral army in the world by spreading lies in the form of art.

      #l'armée_la_plus_morale_du_monde, il fallait en effet que ce fut rappelé…

  • Je suis la première Juive interdite en Israël pour soutien au BDS -
    samedi 29 juillet 2017
    Le Rabbin Alissa Wise est la directrice adjointe de « Jewish Voice for Peace » (la Voix Juive pour la Paix).
    Traduit par Yves Jardin membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers

    http://www.france-palestine.org/Je-suis-la-premiere-Juive-interdite-en-Israel-pour-soutien-au-BDS

    Bien avant que j’aie été empêchée d’embarquer sur un vol vers Israël en raison de mes opinions politiques, j’éprouvais des sentiments partagés au sujet de ma décision de me pointer dimanche dernier à l’Aéroport International Dulles. J’étais en partance pour Israël et la Palestine en tant que membre d’une délégation inter-religieuse co-parrainée par mon organisation, la Voix Juive pour la Paix, ainsi que par les Musulmans Américains pour la Palestine et par l’Association Presbytérienne pour la Paix.

    Bien que j’aie été en Israël/Palestine près d’une douzaine de fois auparavant — j’ai grandi en me rendant en Israël avec ma famille, j’ai passé un été en Israël lors de mon camp d’été juif, j’ai fait des études universitaires à l’Université Hébraïque à Jérusalem-Est Occupée, et j’ai passé trois étés en Cisjordanie en vivant et en travaillant dans des villages palestiniens — je suis devenue beaucoup plus mal à l’aise à propos de ces voyages. Depuis l’université, époque à laquelle j’ai découvert le déplacement forcé des Palestiniens qui a commencé en 1948 et qui se poursuit à ce jour, j’ai été profondément perturbée à l’idée que j’ai le « droit » de me rendre dans la terre ancestrale de chers amis et collègues palestiniens qui eux-mêmes ne peuvent pas se rendre dans ce qu’ils estiment être leur patrie.(...)

  • Le renseignement britannique surveille aussi Israël de près
    LE MONDE | 07.12.2016 | Par Jacques Follorou
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/12/07/le-renseignement-britannique-surveille-aussi-israel-de-pres_5044882_4408996.

    On ne se méfie jamais assez de ses amis, surtout les plus proches. Officiellement, Israël et les deux agences de surveillance anglo-saxonnes les plus puissantes, l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine et son homologue britannique, le GCHQ (Government Communications Headquarters), sont unis par une sacro-sainte alliance. Intense du fait des enjeux de survie pour Israël, confiante au regard de l’excellence reconnue aux Israéliens en matière d’espionnage, et en forte croissance depuis dix ans, cette coopération unique a pourtant une face plus obscure.

    De nouvelles pièces, extraites par Le Monde, en collaboration avec le site The Intercept, des archives de l’ex-consultant de la NSA Edward Snowden confiées à Glenn Greenwald et Laura Poitras, dévoilent en effet l’ampleur de la surveillance des intérêts israéliens par le GCHQ. Les Britanniques ont espionné la diplomatie israélienne, aussi bien à Jérusalem qu’à l’étranger. Ils visaient aussi des sociétés privées du secteur de la défense, des organismes d’Etat chargés de la coopération internationale ou encore des centres universitaires connus pour leur très haut niveau scientifique. Ces cibles apparaissent sous forme d’adresses électroniques ou de numéros de téléphone dans des rapports d’interception des techniciens du GCHQ, heureux de montrer qu’ils étaient parvenus à les identifier dans les flux de communications satellitaires entre le continent africain et le reste du monde. Au bas de chaque compte rendu, il est mentionné que la collecte peut désormais devenir automatique.

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    Espionnage d’Air France, d’Israël et de l’Autorité palestinienne : nouvelles révélations Snowden
    LE MONDE | 07.12.2016 | Par Martin Untersinger et Jacques Follorou
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/12/07/espionnage-d-air-france-d-israel-et-de-l-autorite-palestinienne-ce-qu-apport

    Les documents consultés par Le Monde montrent que les Britanniques ont espionné la diplomatie israélienne, aussi bien à Jérusalem qu’à l’étranger. Ils visaient aussi des sociétés privées du secteur de la défense, des organismes d’Etat chargés de la coopération internationale ou encore des centres universitaires connus pour leur très haut niveau scientifique.

    The Wall Street Journal et Der Spiegel avaient déjà montré que les services anglais et américains avaient surveillé les communications du premier ministre Benyamin Nétanyahou et celles du bureau du premier ministre Ehoud Olmert. Selon nos informations, les espions ratissent beaucoup plus large. Ils visaient des services de l’Etat, notamment ses diplomates. Parmi ces identifiants figurent ainsi le numéro de téléphone du numéro deux du ministère des affaires étrangères israélien ou encore les e-mails d’ambassadeurs en poste à Nairobi, au Kenya, et à Abuja, au Nigeria. Mais on trouve aussi parmi les cibles de ces agences des employés de sociétés de défense, comme Ophir Optronics, l’un des fleurons de la fibre optique et du laser, deux éléments-clés des armements modernes et des industries de pointe, ou encore des centres de recherche de l’université hébraïque de Jérusalem.

    Au Proche-Orient, la NSA et le GCHQ ne font pas d’exceptions : tout comme Israël, l’Autorité palestinienne a été mise sous surveillance serrée par les agences américaines et britanniques. Là encore, la NSA et son homologue britannique entretiennent pourtant d’étroites relations avec la monarchie jordanienne et l’Autorité palestinienne dans le domaine du renseignement. La NSA et l’EWD, le service de renseignement électronique jordanien, sont même de très proches alliés : « A lui seul, l’EWD fournit une grande part des noms d’individus ciblés par la NSA » dans cette région, reconnaît une note des services américains. Pourtant, dans les longues listes d’interceptions du GCHQ, se trouvent les coordonnées de la cour royale de Jordanie, du chef du protocole du roi et de l’ambassade de Jordanie à Washington.

    L’Autorité palestinienne a également fait l’objet d’une surveillance intensive, loin de se limiter aux hauts responsables. Fin 2008 et en 2009, le GCHQ a ainsi ciblé les communications du cabinet du secrétaire général de l’OLP et celles d’un grand nombre de délégations palestiniennes dans le monde. Notamment en France, en Belgique, au Portugal, au Pakistan, en Afrique du Sud ou en Malaisie. Des figures palestiniennes modérées étaient également espionnées : le Dr Ahmed Tibi, homme politique et député arabe israélien, chef du Mouvement arabe pour le renouveau, ou encore Ahmed Qoreï, premier ministre de l’Autorité entre 2003 et 2006. Autant d’éléments qui rappellent une règle ancienne de l’espionnage : les amis n’existent pas.

  • Les manuscrits de Kafka sont la propriété de la Bibliothèque nationale d’Israël
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/les-manuscrits-de-kafka-sont-la-propriete-de-la-bibliotheque-nationale-d-israel/66370

    « #L'Affaire_K. », surnom donné par certains aux aventures juridiques autour des manuscrits de #Franz_Kafka, pourrait enfin trouver sa conclusion : la plus haute instance judiciaire d’Israël a rejeté lundi l’appel présenté par les héritiers de Max Brod.

    Ce dernier, ami de Kafka, avait reçu ses manuscrits et n’avait pu se résoudre, comme l’avait réclamé l’auteur du Procès, à brûler les documents. Brod les avait ensuite emportés avec lui lors de son exil vers la Palestine, alors qu’il fuyait la Tchécoslovaquie menacée par les nazis. Il décide ensuite de léguer les manuscrits à Esther Hoffe, sa secrétaire, en 1968.

    Dans son testament, Brod demandait à Esther Hoffe de léguer les archives de Kafka à « l’Université hébraïque de Jérusalem ou à la bibliothèque municipale de Tel-Aviv ou à une autre institution en Israël ou à l’étranger », rapporte l’AFP. Comme celles de Kafka, les dernières volontés de Brod ne furent pas suivies : en 1988, Esther Hoffe vendait aux enchères le manuscrit du Procès pour 2 millions $... À sa mort, en 2007, Esther Hoffe avait légué les documents restants à ses deux filles.

    #littérature

    • C’est un procès #kafkaïen qui a pris fin en Israël. Après près de sept ans de procédure, les manuscrits de #Franz_Kafka sont donc définitivement la propriété de la bibliothèque nationale d’Israël.

      Imbroglio de volontés

      Si les dernières volontés de Kafka (1883-1924) avaient été respectées, cet imbroglio n’aurait pas eu lieu. A sa mort, Kafka lègue ses œuvres à Max Brod, son ami et #écrivain en lui donnant pour ordre de les brûler. Ce qu’il ne fit pas. Bien lui en a pris car c’est lui qui fera découvrir l’oeuvre kafkaïenne au monde. Mais à sa mort, Brod lègue les manuscrits à sa secrétaire, Ester Hoffe. Quand elle décède, ses filles héritent de l’oeuvre de Kafka.

      Alors que Brod souhaitait que les #manuscrits reviennent à une institution culturelle israélienne, Ester Hoffe ne va pas respecter ce souhait. « C’est kafkaïen car la Cour se prononce sur les vœux de Brod non respectés par Ester Hoffe, tout en sachant que Brod n’avait déjà pas respecté les vœux de Kafka ! » selon l’avocat spécialiste de l’édition Me Emmanuel Pierrat.

      Quel avenir pour « Le Procès » ?

      Vendu pour près de 2 millions d’euros par #Sotheby's en 1988, le manuscrit du Procès est aujourd’hui détenu par le musée de Marbach en Allemagne. Cette décision peut-elle entrainer l’annulation de la vente et le retour du manuscrit en Israël ? « Ils avaient déjà fait une demande officielle en 2009, on imagine qu’avec cette décision définitive, les israéliens vont encore insister pour obtenir le manuscrit » prédit Me Emmanuel Pierrat.

      http://www.franceculture.fr/litterature/dernier-rebondissement-dans-la-longue-histoire-des-manuscrits-de-kafka

  • Albert Einstein : Sa lettre à sa fille Lieserl

    À la fin des années 1980, #Lieserl, la fille du célèbre génie Albert Einstein, a donné 1 400 lettres des Einstein à l’Université hébraïque, avec l’ordre de ne pas rendre publique son contenu jusqu’à vingt ans après sa mort. (Nous n’avons pas trouvé de sources sérieuses en français sur le net à propos de ces lettres)

    « Lorsque j’ai proposé la théorie de la relativité, très peu m’ont compris, et ce que je vais vous révéler maintenant que vous transmettez au site rentre en collision aussi avec l’incompréhension et les torts du monde.

    Malgré cela, je vous demande d’attendre le temps nécessaire avant publier, jusqu’à ce que la société ait avancée assez pour tenir compte de ce que j’explique ci-dessous.

    Il y a une force extrêmement puissante pour qui jusqu’à présent, la science n’a pas trouvé une explication officielle. C’est une force qui comprend et régit toutes les autres et est même derrière tout phénomène qu’elle opère dans l’univers et qui a été identifié par nos soins. Cette force universelle est l’Amour.

    Lorsque les scientifiques étaient à la recherche d’une théorie unifiée de l’univers, ils ont oublié la plus invisible et la plus puissante des forces :
    L’Amour est Lumière, parce qu’il éclaire celui qui s’y donne et la reçoit. L’Amour est gravité, car elle rend certaines personnes attirées par l’autre. L’Amour est la puissance, car elle démultiplie la meilleure chose que nous ayons et permet que l’humanité ne s’éteigne pas dans son égoïsme aveugle. L’Amour révèle et se révèle. Par l’Amour, meurt et vit. L’Amour est Dieu, et Dieu est Amour.

    Cette force explique tout et donne son sens premier à la vie. Il s’agit de la variable que nous avons ignoré pendant trop longtemps, peut-être parce que l’Amour nous fait peur, puisque c’est la seule énergie de l’univers que l’homme n’a pas appris à gérer à sa guise.

    Pour donner une visibilité à l’Amour, j’ai fait une simple substitution dans mon équation célèbre. Si, au lieu de E = mc2 nous acceptons qu’il peut être obtenu par l’énergie le pouvoir de guérir le monde à travers l’Amour multiplié par la vitesse de la lumière au carré, nous arrivons à la conclusion que l’Amour est la force la plus puissante qui existe, car il n’a pas de limites.

    L’Amour est la seule et la dernière réponse.
    Après l’échec de l’humanité dans l’utilisation et le contrôle des autres forces de l’univers, qui se sont retournés contre nous, il est urgent que nous nous nourrissions d’un autre type d’énergie. Si nous voulons que notre espèce survive, si nous voulons trouver un sens à la vie, si nous voulons sauver le monde et chaque être sensible dans la vie, l’Amour est la seule et la dernière réponse.

    Peut-être nous ne sommes pas encore prêts à fabriquer une « pompe d’Amour », un appareil assez puissant pour détruire toute la haine, l’égoïsme et la cupidité qui affligent la planète. Cependant, chaque individu porte à l’intérieur un petit mais puissant générateur d’Amour dont l’énergie est en attente d’être libéré.

    L’Amour est la quintessence de la vie.
    Lorsque nous apprenons à donner et à recevoir cette Énergie universelle, chère Lieserl, nous pouvons vérifier la puissance de cette formule. Car l’Amour est toujours vainqueur, il transcende tout et peut tout faire, parce que l’Amour est la quintessence de la vie.

    Je regrette vivement de ne pas pouvoir exprimer ce qui dans mon coeur, a palpité silencieusement pour vous toute ma vie. Il est peut être trop tard pour demander pardon, mais comme le temps est relatif, j’ai besoin de vous dire : je t’aime et merci à vous, je suis arrivé à la dernière réponse.

    Votre père : Albert Einstein »

  • Les droits des Palestiniennes négligés en faveur de la libération nationale | Middle East Eye | Catherine Anderson | 5 novembre 2015
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/les-droits-des-palestiniennes-n-glig-s-en-faveur-de-la-lib-ration-nat

    Une étudiante palestinienne de l’université de Birzeit, le visage couvert d’un traditionnel keffieh à damier (AFP)

    RAMALLAH – La Jerusalemite Women’s Coalition, un groupe de Palestiniennes de Jérusalem-Est, a publié un communiqué le 24 octobre demandant la « protection immédiate » de la communauté internationale en raison de la récente vague de violences qui secoue Israël et les territoires palestiniens occupés laquelle, affirment-elles, les fait « vivre dans un état de peur et d’horreur ».

    Cette coalition « demande à ce que les femmes et les filles soient protégées », puisque ces groupes « sont particulièrement vulnérables à diverses formes de violence étatique et d’atrocités de masse ».

    Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par l’occupation, selon Nadera Shalhoub-Kevorkian, professeure à l’Université hébraïque de Jérusalem, qui a rédigé ce communiqué au nom de la coalition.

    « Les aspects liés au genre ont toujours été évidents dans l’occupation israélienne », a-t-elle déclaré.

    Dans toute la Cisjordanie, des familles hésitent à laisser les femmes sortir seules en raison du ciblage délibéré des femmes et des filles par les forces israéliennes.

    Les femmes ne peuvent pas aller travailler et les filles manquent également davantage l’école que les garçons, ce qui provoque une « reproduction du patriarcat » dans la société palestinienne, a expliqué Shalhoub-Kevorkian à Middle East Eye.

    Eileen Kuttab, directrice de l’Institut d’études des femmes (IWS) à l’université de Birzeit en Cisjordanie, a fait écho aux sentiments de la Jerusalemite Women’s Coalition, en déclarant qu’en raison de la nature structurelle, cyclique et hiérarchique des violences, les femmes deviennent souvent des « amortisseurs » dans le conflit, et les Palestiniennes sont les plus mal loties sous l’occupation.

    Cependant, les obstacles à l’avancée des droits des femmes ne se résument pas aux effets de l’occupation, a expliqué Kuttab. En Palestine, les droits des femmes souffrent des forces imbriquées de l’oppression politique et sociale. Ces forces sont indissociables et œuvrent à se renforcer et à s’entretenir mutuellement, créant de nouvelles formes d’oppression, a précisé Shalhoub-Kevorkian.

    Au lieu de trouver un équilibre entre la libération nationale et sociale, « les gens font plus attention à la libération de la terre au détriment de la libération des femmes », a déclaré Rawda Basir, directrice de l’antenne de Naplouse du Women’s Studies Centre (WSC), à MEE.

  • Israël compte sur les « tribus perdues » pour accroître le nombre de juifs | Middle East Eye

    Face à une majorité palestinienne, les autorités israéliennes cherchent à élargir la définition juridique d’un « juif », afin que des millions de personnes aient aussi le droit d’immigrer dans le pays.

    Israël étudie les moyens d’élargir le champ d’application de la « loi du retour », élément fondamental de la législation israélienne définissant qui est juif, afin d’autoriser l’immigration de millions de personnes.

    Une commission gouvernementale mandatée le mois dernier permettra de déterminer si le droit à l’immigration devrait être étendu aux « groupes ayant des liens avec le peuple juif ». Cela inclurait ce qu’on appelle les « tribus perdues », ces communautés loin d’Israël - en Inde, en Amérique latine et ailleurs - qui prétendent avoir eu des ancêtres juifs.

    Cette initiative fait suite à une récente déclaration de Silvan Shalom, ministre de l’Intérieur et proche allié du Premier ministre Benjamin Netanyahou, où il exprimait son intention d’appliquer « la politique la plus libérale possible en matière d’immigration, pour faire venir des gens du monde entier ».

    Selon les experts, la modification de la loi pourrait rendre éligibles à l’immigration plus de trois millions de personnes supplémentaires, qui recevraient instantanément la citoyenneté israélienne.

    La création de cette commission semble refléter l’inquiétude grandissante des autorités : Israël serait en train de perdre contre les Palestiniens la « bataille du nombre ». Question devenue d’autant plus pressante que Netanyahou refuse d’engager des pourparlers pour mettre fin à l’occupation et créer un État palestinien.

    Sergio DellaPergola, démographe de premier plan à l’université hébraïque de Jérusalem, a récemment sonné l’alarme : les Palestiniens sont désormais majoritaires dans la zone sous autorité israélienne comprenant Israël et les territoires occupés. Israël comprend une importante minorité d’1,5 million de citoyens palestiniens.

    Cela fait plus de 10 ans que les taux d’immigration juive sont au point mort, alors que les Palestiniens continuent globalement d’afficher un taux de natalité plus élevé que celui des juifs israéliens.

    Loi « raciste et antidémocratique »

    La loi du retour, adoptée en 1950, limite l’immigration en Israël à ceux qu’elle définit comme juifs. C’est à dire, actuellement, toute personne ayant un grand-parent juif. Ces gens ont le droit d’amener avec eux un conjoint et tous leurs enfants, et leur famille est éligible à un large éventail d’avantages financiers.

    Des historiens expliquent que la loi du retour ainsi qu’une autre loi accordant aux non-juifs une citoyenneté spéciale ont été conçues pour garantir le maintien d’une forte majorité juive, suite à l’expulsion de 750 000 Palestiniens pendant la guerre de 1948 qui a donné naissance à Israël.

    Jamal Zahalka, membre arabe du parlement israélien, a accusé le gouvernement de chercher à exploiter encore davantage une « loi raciste et antidémocratique ».

    « La loi du retour a été créée spécifiquement pour permettre l’immigration de millions de juifs n’ayant aucun lien avec cette terre et d’empêcher le retour de millions de réfugiés palestiniens et de leurs descendants chez eux », a-t-il déclaré à Middle East Eye.

    « Cette loi est immorale et donne aux immigrants plus de droits qu’aux populations autochtones. Elle doit être abolie, et non pas modifiée aux fins d’attirer toujours plus de gens dans notre pays. »

    Selon les chiffres officiels, la loi du retour a, jusqu’à ce jour, permis à quelque trois millions de juifs d’immigrer en Israël.

    Voici ce qu’Ilan Pappé, historien et chroniqueur israélien, a déclaré à MEE : Israël espère qu’« avec l’endoctrinement adéquat et des incitations suffisantes, on pourra donner envie d’immigrer à des non-juifs qui ne sont pas arabes, et faire ainsi pencher la balance [démographique] en faveur des juifs ».

    Élargir la définition de l’appartenance juive est « un moyen supplémentaire de dé-arabiser la Palestine - dans le droit fil de la purification et dépossession ethniques » commencées en 1948.

    Un amalgame avec l’apartheid redouté

    De hauts fonctionnaires ont exprimé leurs craintes d’amalgames croissants avec l’apartheid s’il apparaissait qu’une minorité juive exerçait son pouvoir sur une majorité palestinienne. Dès 2007, le Premier ministre de l’époque, Ehud Olmert, avait émis le même avertissement.

    Ces préoccupations sont d’autant plus fortes que plusieurs membres de la coalition de droite menée par Netanyahou sont notoirement favorables à l’annexion de la Cisjordanie, ce qui renforcerait le contrôle israélien sur les Palestiniens de cette région.

    Mohammed Zeidan, directeur de l’Association des droits de l’homme de Nazareth, a déclaré que la refonte de la loi du retour trahissait en fait la panique croissante du gouvernement devant les courbes démographiques.

    « Il devient de plus en plus évident que, dans la zone sous contrôle d’Israël, sévit un système d’apartheid qui ne donne pas aux Palestiniens les mêmes droits qu’aux juifs », a-t-il dit à MEE.

    « Quand un État prétendument démocratique doit instrumentaliser la démographie pour justifier de maintenir une communauté sous le contrôle d’une autre, c’est le signe d’un grave problème. »

    Les politiciens israéliens ont toujours fait preuve de prudence à l’idée de changer la loi, car ses dispositions causent déjà de grandes tensions avec les autorités rabbiniques orthodoxes du pays.

    Les rabbins orthodoxes croient que seuls sont habilités à se définir comme juifs ceux dont la mère est juive - définition beaucoup plus étroite, fondée sur la tradition religieuse.

    Tout indique, cependant, que le ministère de la Diaspora israélienne, en charge des relations avec les communautés juives à l’étranger, passera outre et recommandera l’élargissement du vivier d’immigrants potentiels.

    Communautés défavorisées

    Mohammed Zeidan a fait remarquer que la plupart des communautés juives traditionnelles hors d’Israël - aux États-Unis, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni - prospèrent et ne montrent guère d’intérêt à venir s’installer en Israël.

    Au début de l’année, suite aux violentes attaques subies par les communautés juives à Paris et Copenhague, Netanyahou a exhorté les juifs européens à venir habiter en Israël, affirmant que c’était le seul endroit où ils seraient en sécurité. Or, les statistiques de cette année montrent que, jusqu’à présent, les taux d’immigration n’ont pas enregistré la hausse espérée.

    Une nouvelle catégorie de communautés juives « émergentes » accorderait des droits aux communautés pauvres et vulnérables de tous les pays en voie de développement, plus susceptibles d’être tentées d’immigrer en Israël.

    Les organisations de droite font depuis des années pression pour la reconnaissance des « tribus perdues », ainsi que de ceux qu’on appelle les « Beit Anusim », dont les ancêtres ont été contraints de se convertir au christianisme pendant les inquisitions espagnole et portugaise.

    « Les juifs prospères ne demandent pas à immigrer. Israël a donc besoin de trouver d’autres communautés, moins privilégiées, qu’il sera plus facile de pousser à immigrer pour venir combler le déficit », a déclaré Zeidan.

    Un succès notable a été enregistré avec les Bnei Menashe, une communauté habitant une zone reculée du nord-est de l’Inde. Bien que la loi du retour l’interdise, le gouvernement Netanyahou les a autorisés à immigrer en grand nombre en 2012.

    Pour le quotidien Haaretz, cette décision d’organiser sur fonds publics l’immigration d’une communauté non juive est un fait « sans précédent ».

    Shavei Israël, une organisation fondée en 2004 qui fait du lobbying en faveur des Bnei Menashe, a célébré en juin l’arrivée du 3 000e immigrant de cette communauté. 7 000 autres se trouvent encore en Inde.

    Influence des colons

    L’idéologie de droite de mouvements comme Shavei Israël a été prouvée lorsque la plupart des nouveaux immigrants ont été logés dans des colonies illégales en Cisjordanie. Dernièrement, un groupe de près de 80 Bnei Menashe a été envoyé dans des colonies juives établies dans le Golan, territoire syrien illégalement annexé par Israël depuis 1967.

    Jamal Zahalka a fait remarquer que le ministre israélien de l’Immigration, Ze’ev Elkin, photographié en train d’accueillir les nouveaux arrivants, est lui-même un colon qui a publiquement soutenu l’annexion de la totalité de la Cisjordanie.

    « La droite souhaite élargir la définition de ce qu’est un juif afin de pouvoir introduire dans les colonies le plus grand nombre possible de ces nouveaux immigrants », a-t-il dénoncé.

    « Le but est d’arriver à une solution sioniste et l’établissement d’un État unique en repoussant de force les Palestiniens dans des enclaves, pour ensuite confisquer leurs terres et les donner à des juifs. Pour atteindre leur objectif, ils ont besoin d’attirer ici toujours plus de gens, pour rendre légitime le vol de toujours plus de terres aux Palestiniens ».

    Selon certains médias israéliens, des indices montrent que le gouvernement serait en train de biaiser la composition de la commission pour être sûr qu’elle entérinera sa décision de modifier la loi du retour.

    Dvir Kahana, directeur général du ministère de la Diaspora et créateur de la commission, est un colon éminent. Il occupait auparavant un poste élevé au sein d’Elad, organisation d’extrême-droite qui œuvre à installer des juifs au cœur même du grand quartier palestinien de Silwan à Jérusalem-Est.

    Kahana a nommé au bureau de la commission des fonctionnaires susceptibles de soutenir une augmentation de l’immigration et ainsi renforcer les colonies.

    Des liens avec Netanyahou

    Le ministère de la Diaspora a refusé de répondre aux questions des journalistes. Cependant, dans un communiqué, Dvir Kahana a affirmé qu’il y a « une prise de conscience grandissante de l’existence de larges groupes qui ne peuvent en aucune manière se définir comme juifs, mais qui possèdent certains liens avec le peuple juif ». Il a ajouté que, de ce fait, « se pose la question des liens que le gouvernement devrait avoir avec eux ».

    Michael Freund, fondateur de Shavei Israël, a pris la tête de la campagne en faveur de l’extension des droits à l’immigration aux « tribus perdues ». C’était un proche collaborateur de Netanyahou à la fin des années 1990. Freund a écrit qu’Israël doit « aborder de façon plus créative comment remédier à l’érosion permanente du profil démographique juif du pays ».

    Shavei Israël n’a pas souhaité faire de commentaires. On lit cependant sur son site web : « Le peuple juif est actuellement confronté à une crise démographique et spirituelle, dans des proportions sans précédent ». « Nous sommes de plus en plus faibles en nombre » a-t-il ajouté, et il est donc du devoir d’Israël « de tendre aimablement la main à tous ceux qui souhaitent retourner au pays ».

    Outre celle des Bnei Menashe, Shavei Israël énumère d’autres communautés importantes qu’il espère attirer en Israël, notamment celles implantées actuellement au Brésil, en Russie méridionale, en Pologne, en Chine, au Pérou, en Turquie et en Afrique.

    Haaretz a demandé au ministère de la Diaspora si Freund prodiguait ses conseils à la commission mais le journal n’a obtenu aucune réponse.

    Le ministère a officiellement invité des experts à s’exprimer devant la commission, et leurs avis ont souligné les avantages politiques de recruter des communautés juives « émergentes ». Ces communautés pourraient être recrutées pour contribuer aux campagnes de hasbara gouvernementale, c’est-à-dire ses efforts pour améliorer l’image d’Israël dans le monde.

    La commission devrait présenter ses conclusions dans six mois.

    À la poursuite du « gène juif »

    Le concept de « tribus perdues » a suscité la controverse en Israël. Les tests effectués sur les Bnei Menashe, entre autres groupes soutenus par Shavei Israël, n’ont pas trouvé trace de marqueurs génétiques indiquant une ascendance juive.

    D’autres critiques ont fait valoir qu’on se fourvoie de toute façon à s’acharner à trouver un soi-disant « gène juif » et que cette recherche répond à des objectifs purement politiques.

    Dans son livre paru en 2009, L’Invention du peuple juif, Shlomo Sand, historien de l’université de Tel-Aviv, montre que depuis deux décennies les résultats de la recherche génétique sont contradictoires. Il conclut : « Après tant de coûteux efforts ‘’scientifiques’’, il s’avère qu’il est impossible de définir un juif par un critère biologique, quel qu’il soit. »

    Après examen de la plupart des récents travaux consacrés à la recherche d’un gène juif, c’est aussi le point de vue défendu en 2013 par Eran Elhaik, généticien israélien à la John Hopkins School of Public Health de Baltimore.

    Dans une interview accordée au journal Haaretz, il a soutenu que « les conclusions des chercheurs étaient écrites avant même de commencer les recherches. Ils ont commencé par tirer leur flèche pour ensuite peindre autour le centre de la cible ».

    On peut craindre que l’élargissement de la définition d’une personne juive n’exacerbe les tensions existantes dans la société juive israélienne.

    Après l’effondrement de l’Union soviétique et l’arrivée en Israël d’un million d’immigrants dans les années 1990, les autorités rabbiniques en Israël avaient refusé l’identité juive à quelque 350 000 d’entre eux.

    Ces immigrants se sont alors retrouvés dans un vide juridique et social car les rabbins contrôlent exclusivement les questions liées au statut personnel – dont le mariage, le divorce et l’enterrement – pour la population juive. Pour contourner ces restrictions, nombre d’entre eux ont donc été contraints de se marier à l’étranger.
    – See more at : http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/isra-l-compte-sur-les-tribus-perdues-pour-accro-tre-le-nombre-de-juif
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    #israel#racisme#apartheid#juifs

  • Le premier bénéficiaire israélien des financements européens se trouve dans la partie occupée de Jérusalem Est | David Cronin, 14 avril 2015 |Traduction : Lila L. pour l’Agence Média Palestine |
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/04/23/le-premier-beneficiaire-israelien-des-financements-europeens-se

    Un collège universitaire situé dans la partie occupée de Jérusalem Est est le premier bénéficiaire israélien des financements de l’Union européenne dans le domaine de la science.

    L’Université hébraïque de Jérusalem a participé à 237 projets dans le cadre d’un programme de recherche scientifique européen pluri-annuel qui s’est étendu de 2007 à 2013.

    Selon un document interne de l’UE que j’ai consulté, l’Université était le principal participant israélien du programme.

    Les fonctionnaires de l’UE ont fait preuve d’une grande détermination pour continuer à aider l’Université. Après la publication des directives européennes de 2013 selon lesquelles les entreprises et institutions israéliennes basées à Jérusalem Est et ailleurs dans la Cisjordanie occupée ne devraient pas bénéficier de subventions, ses représentants se sont empressés d’affirmer que l’Université hébraïque n’en serait pas affectée.

    Un document portant sur « les questions fréquemment posées » distribué par l’ambassade de l’UE à Tel-Aviv soutenait que l’Université hébraïque ne se trouvait pas dans les territoires occupés, même si elle possédait un campus dans la partie Est de Jérusalem. L’argument des diplomates reposait sur la manière dont le Mont Scopus, où ce campus se trouve, a été capturé par les forces sionistes en 1948, et non en 1967.

  • Pour Zeev #Sternhell, « la #gauche a favorisé la #droitisation de la société israélienne »
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/03/14/pour-zeev-sternhell-la-gauche-a-favorise-la-droitisation-de-la-societe-israe

    J’ai adhéré au #parti_travailliste après la défaite de 1977. Avec plusieurs amis de l’Université hébraïque, nous avions mis sur pied un groupe d’intellectuels pour reconstruire le parti moralement, idéologiquement, et présenter une alternative à la droite. Nous avons déployé des efforts héroïques pour convaincre le leadership du parti que suivre le peuple, s’il glisse vers la droite, n’était pas moral. C’est de la mauvaise politique qui conduira d’une défaite à l’autre. En 1982, c’était fini avec la première guerre au Liban.

    Il y a eu ensuite l’éclaircie Itzhak Rabin [premier ministre entre 1992 et 1995, jusqu’à son assassinat], puis Ehoud Barak [1999-2001], car #Nétanyahou venait de faire ses premières preuves. On en a tellement marre de sa gueule aujourd’hui, qu’il y a une chance minime de changement. Mais quel que soit le gouvernement issu de ces élections, je ne crois pas qu’il aura le courage de prendre le taureau par les cornes. Sauf si les Etats-Unis et l’UE s’y mettent et exercent des pressions significatives : “Négociez sérieusement avec les Palestiniens, ou bien le veto américain en votre faveur au Conseil de sécurité ne sera plus assuré.” Je vous assure que ça marcherait.

    #Israël #Palestine

  • Après Gaza, Israël se bat sur le terrain du droit
    http://www.lefigaro.fr/international/2014/08/07/01003-20140807ARTFIG00322-apres-gaza-israel-se-bat-sur-le-terrain-du-droit.

    Une armada d’experts en droit international a été mobilisée par les ministères de la Justice et des Affaires étrangères. Mais, comme le reconnaît Youval Shani, un juriste de l’Université hébraïque de Jérusalem, « notre situation n’est pas brillante ». Les responsables israéliens admettent que les images de destructions, de victimes civiles et d’enfants tués ont eu un effet dévastateur dans le monde.

    La question est désormais de savoir si Israël va accepter de participer à ces enquêtes internationales.

  • Idith Zertal : « Israël a peur de la paix »
    propos recueillis par Anne Guion
    Créé le 16/09/2013 / modifié le 17/09/2013

    Historienne israélienne, Idith Zertal a enseigné à l’université hébraïque de Jérusalem. Elle vient de publier avec le journaliste israélien Akiva Eldar un livre* sur l’histoire de la colonisation israélienne. Pour La Vie, elle analyse l’échec des accords d’Oslo, 20 ans après.
    http://www.lavie.fr/dyn/imprimer.php?link=/actualite/monde/idith-zertal-israel-a-peur-de-la-paix-16-09-2013-44063_5.php

    Pensez-vous qu’un boycott culturel d’Israël soit utile ?

    Idith Zertal : Je ne sais pas. C’est une question difficile. Car la production culturelle d’Israël vient plutôt du camp de ceux qui critiquent la politique israélienne, qui cherchent à changer les choses. Si, par exemple, la France boycottait Israël, mon livre n’aurait pas vu le jour en français. Le documentaire de Dror Moreh, The Gatekeepers, qui fait parler six anciens chefs du Shabac (les Services de sécurité israéliens) n’aurait pas été projeté à la télévision française.

    Mais comme Israël a perdu la raison et se dirige vers le gouffre, comme il est en train de devenir un Etat d’Apartheid, je me dis aussi que, peut-être, un boycott pourrait être la seule solution pour rendre la raison à ce pays. Peut-être que si les Etats-Unis arrêtaient de vendre des armes à Israël, ce qui paraît utopique - nous produisons d’ailleurs aujourd’hui une grande partie de nos « besoins » militaires et en exportons - peut-être qu’alors nous nous mettrions enfin à chercher des solutions politiques à nos problèmes, nous arrêterions de flirter avec l’abîme, avec l’impossible. L’Europe doit aussi prendre ses responsabilités. Elle ne les prend pas parce qu’elle a peur d’être accusée d’antisémitisme. Et parce qu’il y a ce sentiment de culpabilité collective.

    Alors oui, il y a une part de moi qui voudrait qu’on nous boycotte. Ce livre, c’est ailleurs un peu un appel au secours, ainsi qu’un avertissement. Si les Israéliens sont certains qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, il est justement grand temps que le monde nous aide à nous sauver de nous-mêmes.

    * Les Seigneurs de la Terre, histoire de la colonisation israélienne des territoires occupés, par Idith Zertal et Akiva Eldar (Seuil,25 euros)

  • Des pièces d’or et des bijoux de l’époque byzantine découverts à Jérusalem

    http://www.lorientlejour.com/article/832200/des-pieces-dor-et-des-bijoux-de-lepoque-byzantine-decouverts-a-jerusa

    Des archéologues israéliens ont découvert 36 pièces d’or, un médaillon et plusieurs bijoux datant de l’époque byzantine dans la Vieille ville de Jérusalem, a annoncé lundi l’Université hébraïque de Jérusalem.
    La directrice des fouilles, Eilat Mazar, citée dans un communiqué, a évoqué « une découverte à couper le souffle qui n’arrive qu’une seule fois dans une vie ».

    Le trésor comprend 36 pièces d’or, un médaillon en or gravé d’un candélabre juif et plusieurs bijoux en or et en argent.

    #patrimoine