• De l’Objectivation

    « Le #concept est la première arme dans la soumission d’autrui – car il le transforme en objet (alors que le sujet ne se réduit pas au concept) ; délimiter un objet comme « l’Orient » ou « l’Arabe » est déjà un acte de violence. Ce geste est si lourd de signification qu’il neutralise en fait la valeur de prédicat qu’on ajoutera : « l’arabe est paresseux » est un énoncé raciste, mais « l’arabe est travailleur » l’est presque tout autant, l’essentiel est de parler ainsi de « l’Arabe ».... » ( Tzvetan #Todorov , préface à l’édition française de _L’#Orientalisme_ d’#Edward_Saïd)

  • Aujourd’hui porte ouverte du lycée ou L. aimerait aller.
    Le grand écrémage va se poursuivre même s’il a déjà commencé depuis quelques semaines. L. me rapporte avec consternation que les collègiens de 3em (14 ans) dont la moyenne ne dépassent pas 7/20 ne seront pas aidés pour tenter de se remonter, inutile apparemment de perdre du temps avec eux.
    Au lycée que nous visitons, 1200 élèves, il y a bien un bac avec une seconde en Arts Appliqués, mais il faut avoir une moyenne de 14/15, 35 places sont attribuées par une machine aux meilleurs,
    (http://seenthis.net/messages/97642)
    mais personne ne saura vous dire combien ils sont à demander ce cursus. C’est comme ça, le rectorat se garde ses chiffres jalousement, et aucun proviseur ne connait les raisons d’une telle opacité !
    En tout cas, avec un 12 de moyenne c’est déjà mort pour cette orientation. On visite la dichotomie française entre Arts Plastiques et Arts Appliqués, Arts ou Technologies si vous préférez : Artistes ou Chefs d’entreprise. Léonard de Vinci ? Connait pas. Ici en Arts Plastiques ils sont censés exprimer leur souffrance, pardon, leur sensibilité Van Goghienne, c’est comme ça et ce sera tout, c’est la france éducative, et en Arts Appliqués ils vont être des gagnants du design.

    #la-gerbe #scandale #éducation #lycée #orientation #Van-Gogh-Michet

  • Une puce à ADN pourra-t-elle un jour établir un portrait-robot ?
    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/une-puce-a-adn-pourra-t-elle-un-jour-etablir-un-portrait-robot_43997/#xtor=RSS-8

    À partir des séquences génétiques qui codent pour certains traits physiques, des chercheurs ont mis au point une micropuce à ADN en mesure de déterminer simultanément et de manière relativement fiable le sexe d’une personne, la couleur de ses yeux et celle de ses cheveux, ainsi que son origine géographique …

    Source : Futura-Sciences

    #ADN #puce_à_ADN #portrait-robot #génétique #test_ADN #justice #police_judiciaire #sexe #origine_géographique #couleur_des_yeux #couleur_des_cheveux #séquence_génétique #ADN_codant #ADN_non_codant #génome #prouver_la_culpabilité #prouver_l

  • La Cour des Comptes propose d’en finir avec l’orientation imposée aux élèves | Peut mieux faire
    http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2012/12/12/la-cour-des-comptes-propose-den-finir-avec-lorientation-im

    La Cour a mis là le doigt sur un débat qui a du mal à émerger pour une raison simple : les victimes de l’orientation scolaire ne sont pas ceux qui ont le pouvoir, savent se faire entendre, mais les moins bien informés et les moins à l’aise face à l’institution scolaire.

    #école #orientation

  • http://boutique.monde-diplomatique.fr/extrait-l-islam-la-republique-et-le-monde

    Moi, qui étais de culture française, qui parlais bien mieux cette langue que l’arabe, je n’ai pas compris pourquoi des avions français nous bombardaient, j’ai pleuré en apprenant que Port-Saïd avait capitulé, je me suis réjoui à l’annonce de la défaite des envahisseurs.

    Durant ces années au Caire, on se politisait jeune, malgré l’interdiction des partis et la chape pesante du nouveau régime nassérien. Nous vivions une époque formidable. L’Empire britannique se désagrégeait, la conférence de Bandoung (1955) annonçait le mouvement des non-alignés, la guerre de libération battait son plein en Algérie et, au Caire, nul ne doutait un instant ni de la justesse de cette cause ni de sa victoire

    Je découvrais que même des penseurs de la gauche radicale peinaient à produire des analyses sans partir de la prétendue « supériorité » de l’Europe sur le monde « oriental ».

    #egypte #nasser #colonialisme #orientalisme

  • Leçon d’origamis, de dépliages, par Marc Fichou – Lense.fr
    http://www.lense.fr/2012/09/29/lecon-dorigamis-par-marc-fichou

    Sobrement intitulé Origamis, la série de Marc Fichou étonne par le soin apporté à l’ensemble. De l’éclairage discret à la justesse de la superposition des deux formes(à la pliure près), ces drôles d’animaux de papiers posent la question de la frontière entre art et photographie.

    #Origami #Photographie

  • « L’Europe méprise la production intellectuelle venant du monde arabe »

    http://www.la-croix.com/Debats/Opinions/Debats/L-Europe-meprise-la-production-intellectuelle-venant-du-monde-arabe-_NP_-2

    L’Europe méprise la production intellectuelle venant du monde arabe et de la Turquie. C’est l’une des autres grandes découvertes de cette étude. Nous restons prisonniers de nos cultures d’empire, de notre ethnocentrisme et de notre européocentrisme. L’orientalisme – cette construction par l’Occident de ce qu’est l’Orient, le monde arabe et au-delà – se poursuit et entretient cette simplification des imaginaires. L’Europe s’est construite dans une logique de centre à périphérie. Nous sommes au centre et ce que nous produisons est central, les autres sont aux marges et ce qu’ils produisent est marginal. Ce déficit de connaissances peut en partie expliquer que nous n’ayons pas vu venir les révolutions arabes et que nous restions démunis face à ces bouleversements : dans les six à dix-huit mois qui ont suivi ces révolutions, on a essentiellement publié des commentateurs français sur le monde arabe et non pas traduit des auteurs arabe.

    #arabe #arab #egypt #tunisie #orientalisme #colonisation #culture #traduction

  • La continuité gouvernementale ne cesse de se confirmer :

    http://www.mediapart.fr/journal/france/300812/universites-la-remise-en-ordre-pas-la-revolution

    Comment sortir les universités de l’ornière ? On sait que le contexte budgétaire n’est pas très favorable.

    Plutôt que de les mettre sous tutelle comme l’avait décidé le précédent gouvernement – ce qui est une drôle de vision de l’ #autonomie –, nous avons décidé de les accompagner. Nous avons mis en place des indicateurs d’alarme qui permettent d’anticiper les ennuis à venir pour éviter que leurs situations ne dégénèrent. Par ailleurs, nous allons nous doter des vrais outils de management que sont les #contrats. Il y a toujours eu des contrats avec les universités, mais il s’agissait pratiquement de coquilles vides. Il faut remettre de l’exigence et faire de ces contrats un outil de pilotage et un outil de confiance entre les universités et l’État.

    Cette contractualisation se fera sur nos priorités : la réussite des étudiants en premier cycle, une meilleure visibilité de notre recherche avec une organisation plus efficace, et enfin une #gouvernance des universités qui soit à la fois efficace, là aussi, et collégiale – ce n’est pas antinomique. Nous regarderons sur tous ces points les actions réellement engagées.

    Mettre des indicateurs d’alerte sur les finances des universités, c’est une chose, mais s’il n’y a pas d’argent supplémentaire, tous les indicateurs vont rester au rouge, non ?

    On ne peut pas dire qu’il n’y a pas d’argent dans l’ #université française. Qu’elles soient en déficit ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’argent. Il y a des niches d’efficience : elles peuvent mieux s’organiser, mutualiser des moyens, faire du redéploiement.

    [...]

    Pour financer l’université, certains prônent une hausse des frais d’inscription. Est-ce une piste sur laquelle vous travaillez ?

    Je ne dis pas que Bercy ne m’y a pas poussé cette année. Nous avons quand même les frais d’inscription les moins chers du monde et les boursiers en sont totalement exonérés. Mais je souhaite qu’ils n’augmentent pas de manière significative.

    [...]

    Lors de votre audition à l’Assemblée nationale, vous avez laissé entendre que les universités pourraient aussi trouver des ressources propres ?

    C’est certain. Elles pourraient faire de la formation tout au long de la vie. On peut peut-être aussi les utiliser l’été. Beaucoup d’entre elles ont des écoles d’été.

    [...]

    Même si on sait qu’il existe déjà beaucoup de formes de sélection à l’université, intégrer les classes prépa à l’université, n’est-ce pas remettre en cause la non-sélection à l’entrée de l’université ?

    Non. Je préfère parler d’ #orientation plutôt que de parler de #sélection.

    • Un article de Sauvons La Recherche alertait déjà sur la direction prise :

      Qu’attendre des Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche ? Rien, ou pire encore ?
      http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3741

      Le Bilan

      Ce secteur a été l’objet durant ces cinq années d’une “attention” toute particulière du gouvernement et du législateur et en ressort profondément transformé, voire traumatisé. Il s’est vu imposé un nouveau mode d’organisation dont le maître mot est la concurrence, imposée de manière systématique entre universités, organismes de recherche, laboratoires et même individus. [...] la loi #LRU (Liberté et responsabilité des universités) votée en 2007 a contraint les universités à se plier aux méthodes de management jusque là réservées au secteur marchand, en privant ses structures démocratiques et collégiales de tout véritable rôle dans la stratégie et les décisions. [...] L’ensemble du secteur est désormais jaugé au regard de critères de performance quantitatifs par une agence unique d’évaluation ( #AERES) qui échappe à tout contrôle académique. Véritable monstre bureaucratique censé tout évaluer, contrôler, noter, cette agence est devenue la pierre angulaire de cette entreprise de normalisation, au sens du programme néo-libéral, du secteur universitaire et de recherche. Bien qu’épargnées jusque là par la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, les institutions de recherche et d’enseignement supérieur n’en sortent pas moins financièrement exsangues. Ayant vu échapper une large part de leurs financements publiques au profit de l’ #ANR, cette agence de financement sous contrôle direct du ministère, elles n’ont eu qu’à gérer la pénurie [...]

      Le changement

      La loi LRU, pourtant largement contestée en 2009, ne sera pas abrogée . La vague de non-renouvellement de CDD qui traduit la volonté de l’Etat d’échapper aux mesures de CDIsation prévues par la loi Sauvadet, se poursuivra. L’AERES ne sera pas supprimée , même si ces missions pourraient être redéfinies, et L’ANR verra ses moyens administratifs renforcés. Les conventions #IDEX, qui entérinent les rapprochements forcés entre université dans des conditions frôlant parfois l’absurde, ne seront pas remises en cause, quand bien même auraient-elles été signées dans l’urgence à la veille des élections du printemps.

      [...]

      En matière de financement des organismes de recherche et des universités, l’aggravation de la situation est explicitement programmée. Alors que les budgets sont déjà au plus bas - près d’un quart des universités afficheront des comptes en déficit cette année - le ministère de l’enseignement et de la recherche sera soumis, comme les autres, à une baisse de 7% de son budget de fonctionnement en 2013, puis de 4% pour les deux années suivantes, soit une baisse cumulée de plus de 15% qu’il convient de comparer avec la stagnation de ces mêmes budgets durant le quinquennat précédent

      [...]

      La réalité de l’emploi dans son ensemble devrait être bien plus noire, si l’on intègre à cette analyse la baisse brutale de crédits de fonctionnement que les institutions devront absorber dans les années à venir. Pour les universités, déjà financièrement étranglées et devant faire face à de nombreuses dépenses contraintes, il n’y aura pas d’autre solution que de se délester massivement de milliers de précaires, dont le nombre total est estimé selon une étude récente [2] à plus de 40000 pour l’ensemble du secteur. Autre solution à laquelle elles ne pourront sans doute échapper, la transformation de postes de titulaires en crédit de fonctionnement selon le principe de comptabilité publique portant le doux nom de “fongibilité asymétrique” (la conversion inverse étant elle interdite). Les 5000 postes prétendument créés pourraient donc bien se traduire au final pour les postulants par un effondrement sans précédent des possibilités de recrutement.

      [...]

      l’occasion de mener plus loin encore l’agenda des réformes d’inspiration néo-libérale inscrit depuis une quinzaine d’années dans les traités de #Bologne et Lisbonne. Adoptés sous le gouvernement #Jospin, ces traités visent à mettre l’enseignement supérieur et de la recherche au service de la compétitivité et de la croissance économique européenne. N’ayant d’autre modèle que celui du #marché, les rédacteurs de ces traités en appellent à la mise en concurrence des systèmes nationaux,

      [...]

      Ces traités, régulièrement approfondis depuis, ont trouvé leur déclinaison nationale avec la loi pour l’innovation de C. #Allègre (1999), la réforme #LMD (2002), la loi pour la recherche (2006) , la loi LRU (2007), ainsi que les initiatives d’excellence (2010).

      [...]

      Cette forme résiduelle de démocratie universitaire, même très limitée par le mode de scrutin qui l’encadre, entrave la transformation radicale dans les formes de gestion universitaire qu’appellent de leur voeux les “modernisateurs”. Face à cette situation créée par la loi LRU, Mme #Fioraso, dans un habile retournement argumentaire, critique le manque de collégialité et de démocratie dans les prises de décision et l’excessif pouvoir donné au président d’université, pour proposer la création d’un “ #sénat_académique ” afin, dit-elle, “de mieux distinguer ce qui relève de la stratégie scientifique de ce qui relève de la #gestion [3].

      Faute de remettre en cause les pré-supposés de la loi LRU, à savoir que la gestion d’une université, son “ #pilotage ”, ne peut être confiée qu’à des managers professionnels, la ministre ne peut que proposer son approfondissement. Le choix des mots, et de l’expression “sénat académique” en particulier, n’est pas anodin. Il renvoie explicitement au modèle anglo-saxon dans lequel l’essentiel des décisions stratégiques, administratives, financières ou juridiques sont entre les mains d’un conseil d’administration resserré, composé exclusivement des représentants des donneurs d’ordre externes que sont les pouvoirs publics et les financeurs privés. Quant aux universitaires, ils n’interviennent qu’au travers d’un pléthorique sénat académique dont la responsabilité se limite aux affaires d’ordre… académique. Ce mode d’organisation, qui tend à se généraliser, était explicitement préconisé par une large partie de la droite lors du débat parlementaire en 2007 [4]. Par peur d’un rejet de la part des universitaires, le législateur lui avait préféré la solution intermédiaire - certains diront batarde - consistant à donner plus de poids au CA tout en conservant son caractère partiellement démocratique. En 2008, Gilbert Béréziat, ancien président de Paris 6, avait dit de la loi LRU qu’elle était une “loi de transition, non aboutie”. Il est probable que ce soit à la gauche socialiste que l’on doive in fine son aboutissement.

  • #Internet, les #origines | Andréa Fradin
    http://owni.fr/2012/08/09/internet-les-origines

    Mais qui a inventé Internet ? Au cœur de l’été, un débat fait rage de l’autre côté de l’Atlantique pour attribuer la paternité du roi des réseaux. Imputable aux efforts des seules entreprises privées pour certains, dû au gouvernement américain pour d’autres. Plongée dans les origines du Net.

    #Cultures_numériques #Récit #Vive_Internet ! #arpanet #Darpa #Farhad_Manjoo #Gordon_Crovitz #slate #USA

  • La « #belle-Juive » : l’imaginaire oriental au féminin - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/La-belle-Juive-l-imaginaire.html

    On peut également regretter que l’auteur ne se soit pas engagé dans une approche comparative en utilisant les prismes d’analyse du genre, champ dans lequel s’inscrit pourtant cette étude. Si la « belle Juive » reflète les rapports de domination et de genre qui se jouent dans la sphère sociale, elle n’en est pas le seul exemple littéraire. Nous avons vu que la Juive peut être un trésor jalousement gardé par son père. Mais c’est un destin commun aux femmes qui représentent d’éternité une valeur marchande, comme objets de transmission de l’héritage au même titre qu’un patrimoine matériel. Nous retrouvons cette idée notamment dans L’Avare (1668) de Molière. La « belle Juive » n’est pas non plus le seul exemple de fantasme de l’altérité, même si elle occupe une place importante du fait de sa présence au sein même de la société européenne. Esméralda ou Carmen en disent long sur les rapports fantasmés de cette domination de #l’altérité. Et si la « belle Juive » a presque disparu des représentations populaires, l’interrogation sur le déplacement éventuel du fantasme de l’Autre demeure. On ne peut donc que regretter que l’auteur n’ait pas prolongé sa réflexion sur la transformation de la figure d’altérité en construction dans la société française actuelle. Un nouveau fantasme collectif d’une femme « étrangère » mais présente, « trop » visible mais « voilée », n’est-il pas en fabrication, à la fois cause et produit de la peur, de la fascination, et d’une certaine volonté de domination

    #orientalisme #anti-sémitisme #philo-sémitisme

  • Misreading Feminism & Women’s Rights in Tehran : Beyond Chadors, Ninjabis, & Secular Fantasies « Ajam Media Collective
    http://ajammc.wordpress.com/2012/06/30/misreading-feminism-in-tehran-beyond-chadors-ninjabis-secular-fant

    Des hommes blancs libérant les femmes bronzées des hommes bronzés, c’est ainsi que l’orientalisme a souvent essayé de justifier un temps le colonialisme, un autre les interventions dites humanitaires. On trouvera dans ce texte une réfutation brillante de ces concepts à propos des femmes iraniennes et d’une information sur les femmes ninjas et la manière dont les médias occidentaux en ont rendu compte

    #Iran #orientalisme #féminisme

  • Pour l’UE, chez les filles, la science passe par le rouge à lèvres
    http://blogs.rue89.com/mon-oeil/2012/06/27/pour-lue-la-science-pour-les-filles-passe-par-le-rouge-levre-227888

    Tous les clichés sur les femmes, réduites à leur rôle de séductrices, sont là :
    – le rose ;
    – les minijupes ;
    – les talons aiguilles ;
    – la démarche chaloupée (qui trouble jusqu’à un scientifique mâle pourtant très sérieux, le seul à bosser) ;
    – les regards coquins par dessus les lunettes de soleil ;
    – l’omniprésent bâton de rouge à lèvres (qui forme même le I de science, à la fin).

    #éducation #orientation #sexisme

  • La rentrée des classes (La vie des idées)
    http://www.laviedesidees.fr/La-rentree-des-classes.html
    Du désordre dans l’école à la reproduction sociale

    Les inégalités sociales de scolarisation étaient au cœur des débats et des analyses dans les années 1970, lorsque l’élargissement de la scolarisation dans le secondaire (trop précipitamment qualifié de démocratisation scolaire, disait Bourdieu) révélait que l’égalité formelle affichée par une école plus ouverte aux enfants des différentes classes sociales ne produisait pas l’égalisation sociale attendue des réformes scolaires. Alors que ce constat conduisait à la production de grands modèles théoriques d’analyse centrés sur la manière dont l’école remplit une fonction de reproduction sociale, Willis déplaçait le regard et l’angle d’analyse du système scolaire et de son fonctionnement vers la boîte noire de l’école qu’il aborde par les pratiques et la culture des élèves de familles ouvrières. Pour paraphraser le sous-titre du livre, la question que pose Willis est la suivante : comment les enfants d’ouvriers scolarisés dans une école qui leur ouvre plus largement l’accès au secondaire en viennent à obtenir et, davantage, à accepter des emplois d’ouvriers non qualifiés en usine ?
    […]
    Selon la thèse soutenue dans le livre, l’orientation des enfants d’ouvriers vers les voies de relégation scolaire et vers la sortie de l’école sans qualification ne procède pas seulement d’un mécanisme d’exclusion qui les contraint, mais est aussi un effet de la manière dont ils s’approprient, avec créativité, l’école, et affirment leur appartenance à un autre monde que celui de l’institution scolaire. Parlant d’une « auto-damnation » de ces fils d’ouvriers, Willis montre qu’ils participent activement, par leur opposition et leurs résistances aux exigences et à l’ordre scolaires, à la reproduction des positions sociales familiales et à leur orientation vers des emplois industriels socialement peu valorisés, mais qu’ils valorisent.
    […]
    Il montre ainsi que l’expérience scolaire des gars les conduit à une perception ou une prise de conscience (qu’il nomme pénétration culturelle) que l’école leur propose un marché de dupes : acceptez de renoncer aux formes culturelles de votre existence, aux plaisirs de la sociabilité juvénile et ouvrière masculine pour sortir de votre condition, alors que « la possibilité d’une véritable mobilité vers le haut semble si éloignée, qu’elle en devient utopique » (p. 59). En quelque sorte, la résistance des gars à l’école ne serait pas sans rationalité si on considère ce qu’ils perdent et les chances de gagner en acceptant de jouer le jeu scolaire et d’être des élèves « conformistes ».
    […]
    Ce n’est pas un moindre apport du livre que nous rappeler que les phénomènes qui sont constitués en problèmes sociaux contemporains sont vieux comme la massification scolaire amorcée dans les années 1960-1970 et amplifiée après les années 1980 ; une massification qui a introduit au sein de l’école les contradictions de nos sociétés inégalitaires et que manifestement l’institution scolaire n’a pas réussi à résoudre ou à réduire.

    #éducation #inégalités #échec_scolaire #démocratisation_scolaire #reproduction_sociale #orientation #classes_sociales

  • #Arts plastiques : pour en finir avec l’#orientalisme
    Véronique Rieffel, directrice de l’Institut des cultures d’#Islam, à Paris.

    Dans #Islamania, Véronique Rieffel montre en quoi le monde musulman a été une source d’inspiration artistique pour les Occidentaux, alors que les arts dits « islamiques » restent méconnus. Retour sur plus d’un siècle d’échanges et d’influences réciproques.
    Le regard que porte l’#Occident sur la #civilisation islamique est trop souvent voilé par la bruissante multitude des préjugés et des a priori. De la représentation des femmes alanguies dans le harem à celle des terroristes kamikazes prêts à se faire exploser en souvenir de Ben Laden, l’orientalisme s’est considérablement métamorphosé sans pour autant disparaître. Pourtant, le monde des arts apporte aujourd’hui des réponses subtiles, souvent ambivalentes, aux questions de société nées de la confrontation entre des mondes qui ont parfois du mal à se comprendre. Avec Islamania. De l’#Alhambra à la burqa, histoire d’une fascination artistique, Véronique Rieffel propose une réflexion différente sur la rencontre, les échanges et le
    dialogue entre les arts dits « islamiques » et l’Occident. Inspirations, influences, enrichissement, la directrice de l’Institut des cultures d’islam décortique une passion mutuelle bien plus fécondante qu’on ne le dit. Rencontre.
    Extraits
    En quoi l’art islamique a-t-il influencé l’#abstraction ?
    Je suis toujours très méfiante quand il s’agit d’attribuer une causalité unique à un phénomène. Au début du XXe siècle, l’Occident arrive à l’abstraction pour différentes raisons. Ce qui m’a intéressée, en lisant les nombreux écrits des artistes, c’est que l’art islamique est alors une référence. Frantisek #Kupka, Vassily #Kandinsky ou Paul #Klee ne se sont pas contentés d’aller en #Orient pour y puiser l’inspiration, ils ont vraiment découvert l’art islamique. La période de la fin du XIXe et du début du XXe, qui voit naître l’abstraction, marque d’une certaine manière la fin de l’orientalisme – même si je vous répondais tout à l’heure de façon provocatrice qu’il n’était pas mort. Avant, l’Orient représente une source d’inspiration ; après, il y a une véritable rencontre entre deux arts. Pour expliquer la naissance de l’abstraction, on peut parler des théories développées par Hegel dans L’Esthétique ou d’une forme d’épuisement de l’art occidental qui avait tout exploré… Mais la rencontre avec l’art islamique a sans doute été un déclencheur qui a permis de franchir le pas. On s’est dit que l’abstraction n’était pas si aberrante…
    http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2640p144-bis.xml0

    • @ewwe n’hésite pas à utiliser la fonction « citation » (maj+tab) pour plus de lisibilité, en l’occurrence, l’extrait de l’interview que tu cites

      Je suis toujours très méfiante quand il s’agit d’attribuer une causalité unique à un phénomène. Au début du XXe siècle, l’Occident arrive à l’abstraction pour différentes raisons. etc.

  • Pour un #féminisme sans #orientalisme
    LE MONDE | 09.03.2012
    Par Eric Fassin, sociologue, université Paris-VIII.

    En 1978, l’écrivain palestinien #Edward_Said développait aux Etats-Unis une analyse critique de l’orientalisme qui demeure d’actualité : en renvoyant l’Orient dans une altérité radicale, cette représentation savante a fonctionné dans l’Europe colonisatrice comme une opération de pouvoir d’autant plus efficace qu’elle se niait comme telle. Hier comme aujourd’hui, l’orientalisme renvoie en miroir l’image d’un « occidentalisme » : c’est un même culturalisme qui dessine les figures inversées, mais pareillement imaginaires, de l’Orient et de l’Occident.

    Depuis la fin de la guerre froide, comme au temps des colonies, l’orientalisme connaît de beaux jours. La rhétorique du « conflit des civilisations », dont l’intellectuel américain #Samuel_Huntington s’est fait le héraut en 1993, inspire aujourd’hui notre ministre de l’intérieur : selon #Claude_Guéant, « toutes les civilisations ne se valent pas ». Depuis le 11-Septembre, on parle même d’un « conflit sexuel des civilisations » : contre l’islam en particulier, on a découvert les vertus de l’égalité entre les sexes pour mieux stigmatiser l’immigration.
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/03/09/pour-un-feminisme-sans-orientalisme_1655608_3232.html

  • Can the Subaltern Draw?: The Spectre of #Orientalism in Craig Thompson’s Habibi

    by Nadim Damluji

    “Edward Said talks about Orientalism in very negative terms because it reflects the prejudices of the west towards the exotic east. But I was also having fun thinking of Orientalism as a genre like Cowboys and Indians is a genre – they’re not an accurate representation of the American west, they’re like a fairy tale genre.” – Craig Thompson, PopTones Interview, September 1, 2011

    It’s easy to inventory my feelings about Craig Thompson’s Habibi. For well over a year, I approached its release with equal parts excitement and fear. The fear sprang from the 2010 Stumptown Comics Festival — held in Thompson’s hometown of Portland, OR near the completion of Habibi — as I sat in the audience of a Q&A session with him about the processes of publishing and creation.

    There he explained (as he has in many venues since) that Habibi was going to be an expansive book about Islam and the idea was birthed out a place of post-9/11 guilt he felt in reaction to America’s Islamophobic tendencies. Had he traveled much in the Middle East? No, except Morocco. Did he know Arabic? No, but he had learned the alphabet. At one point he actively said he was playing “fast and loose with culture” picking from here and there in order to tell his story as he saw fit. As I sat in the audience I saw red flags going up. I was about the spend a year abroad studying how The Adventures of Tintin is a Orientalist text precisely because Hergé rarely left the confines of Belgium while drawing the far off landscapes of India, Egypt, China, or made-up Arab lands like Khemed. And here was Craig Thompson some 80 odd years later, well intentioned, proposing a very similar project of creating a made-up Arab land of Wanatolia for the purposes of quelling his own guilt. What he called “fast and loose,” I called cultural appropriation.

    http://hoodedutilitarian.com/2011/10/can-the-subaltern-draw-the-spectre-of-orientalism-in-craig-thomps

  • March 2012

    Stranger #Orientalism by Daisy Rockwell

    “We all know what shariah law does to women — women must wear burqas, women are subject to humiliation and into controlled marriages under Sharia law. We want to prevent it from ever happening in Texas.” — Texas state Rep. Leo Berman

    For an empire to mobilize its people against an enemy, it must provide motivation and define that enemy as an other, possibly less human, group of people. If the enemy, or the colonized peoples, are not drawn in garish caricature, then how does one justify their subjugation? Since al-Qaeda’s attacks on the United States in 2001, there has been a consistent effort on the part of the US government and those in public life who have a particular stake in supporting our two conventional wars and the Global War on Terror (GWOT), to paint our enemy, generally construed as Muslim and Arab or South Asian, as animated by “religious extremism,” under which category are such nefarious plots as the desire to impose Sharia law in the United States and make our women wear burkas. This religious extremism is shorthand for a whole host of mysterious and mystifying practices that renders Muslims “other” and infinitely unknowable. While our “enemy” (understood to be Muslim) is motivated in his (irrational) hatred of us by religious fervor, we (the citizens of Empire) are motivated by rationality, truth and a love of “freedom.” There is no scope within this narrative for resentment of the United States’ imperial practices and increasingly bloody foreign policies in the Middle East. Resentment of policies is the province of rational beings, not of religious fanatics.

    http://www.bookslut.com/white_chick_with_a_hindi_phd/2012_03_018789.php

  • ÊTRE NON- #MUSULMAN APRES LE #PRINTEMPSARABE !

    http://goo.gl/V5PjU

    Les #chrétiens d’ #Orient sous la #menace des frères.

    Les #coptes d’ #Egypte viennent de perdre, #ChenoudaIII, le patriarche de l’ #église qui a largement débordé d’Homme de sa mission d’homme de culte, à celui d’avoir fait expression de l’opinion politique de la communauté religieuse qu’il a représentée. Tout en dénonçant la politique discriminatoire à l’égard des coptes, il était hostile à #Israël. Sa véhémence pour la sagesse est reconnue, du point de vue qu’il a contenu les ardeurs de la confrontation #ethnique et religieuse à la fois !