Ma difficulté, en famille plus ou moins alcoolisée, est de passer au delà de la déblatération. Même avec ma moitié, j’ai un mal fou à évoquer certains sujets, du fait de la vision que je crois être étendue sur le sujet, et de la nécessité à mon sens de prendre le sujet à ce niveau là, plutôt que par le bout qu’on nous tend dans tel ou tel article de journal.
Exemple :
L’info sur la sécu, et les centaines d’euros qu’on veut nous ponctionner.
Niveau « repas de famille » : « Ah ben faut bien résorber l’trou ».
Moi : « Ah mais l’trou, il a une origine, et c’est pas forcément les dépenses qui augmentent ».
Famille : « j’ai un voisin, il arrête pas de truander, j’te dis pas, c’est normal qu’y ait un trou »
Moi : « Ah mais souvenez vous en 2010, Sarko qui annonce la suppression de telle recette pour la Sécu. Y-a pas eu de compensation depuis et pire, y-a eu de nouvelles ponctions dans les recettes par Hollande ».
Famille2 répondant à Famille1 : « t’as raison, moi aussi j’ai un voisin qui truande, c’est vraiment infernal, faut responsabiliser les gens ».
Moi : « ... »
Comment on sort du niveau « tripes » pour en arriver au niveau « cerveau » ? A part en lisant, lisant, lisant ?
Je m’en sors parfois si on en a le temps. Une fois comme cela, j’ai réussi à obtenir un peu d’écoute sur une discussion qui commençait sur « Ah mais les grecs, y payaient pas leurs impôts, c’est normal ce qu’il leur arrive ». Grinçage de dents. J’ai commencé par la façon dont tous les droits ont été rognés, et j’ai terminé sur les contrats d’armements qui étaient tous confirmés. Mais que d’efforts pour passer la barrière du bon sens à la « Langlet/Baverez/Editocrate ».