Togo : la folie du Tramadol | ARTE Reportage
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Togo : la folie du Tramadol | ARTE Reportage
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Mexique : Fentanyl, le nouveau poison des cartels | Arte Reportage
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Fentanyl à Ottawa : la crise des opioïdes touche la capitale canadienne
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Au Canada, la crise des opioïdes fait des ravages à Ottawa. La capitale fédérale canadienne est particulièrement frappée par l’augmentation du trafic et avec lui, des #overdoses et de la criminalité... Comme aux Etats-Unis voisins, les autorités pointent du doigt le fentanyl, cet analgésique puissant, désormais omniprésent dans les drogues de rue en Amérique. Près de 40 000 Canadiens sont morts d’une surdose depuis 2016 et, dans 75 % des cas, le #fentanyl était en cause, selon Santé Canada. Reportage à Ottawa de nos correspondants.
vu par San Francisco Streets - Channel 5
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Opioïdes : La famille Sackler paiera 6 milliards de $ pour éviter des poursuites civiles JTA - Time of israel
Une décision de la cour d’appel fédérale américaine protège la famille juive propriétaire de Purdue Pharma et permet à l’entreprise d’indemniser les victimes et leurs familles
La famille Sackler, les milliardaires juifs dont la commercialisation de l’antidouleur OxyContin a alimenté le phénomène de l’épidémie d’opioïdes aux États-Unis, bénéficiera d’une immunité totale contre Purdue Pharma, leur société, en échange d’allocation de fonds, pouvant aller jusqu’à 6 milliards de dollars, à des programmes de traitement et de prévention de la toxicomanie.
La décision d’une cour d’appel fédérale mardi d’accorder l’immunité met effectivement fin aux milliers de poursuites civiles qui ont été intentées contre Purdue Pharma en raison des décès dus aux opioïdes.
Selon le plan approuvé mardi par la deuxième cour d’appel fédérale de New York, les membres de la riche famille Sackler céderaient la propriété de Purdue, basée à Stamford, dans le Connecticut, qui deviendrait une nouvelle société connue sous le nom de Knoa, dont les bénéfices seraient versés à un fonds destiné à prévenir et à traiter les dépendances.
Les membres de la famille contribueraient également à hauteur de 5,5 à 6 milliards de dollars en espèces au fil du temps, soit environ la moitié de ce que le tribunal a estimé être leur fortune collective, dont une grande partie est détenue à l’étranger. Une grande partie de cet argent – au moins 750 millions de dollars – ira aux victimes individuelles de la crise des opioïdes et à leurs survivants. Les paiements devraient s’échelonner entre 3 500 et 48 000 dollars.
La décision de mardi protège également les membres de la famille Sackler contre les poursuites judiciaires liées aux effets des opioïdes, même s’ils n’ont pas déposé le bilan.

Ces protections sont au cœur de l’accord proposé qui mettrait fin aux plaintes déposées par des milliers d’États, de collectivités locales, de gouvernements tribaux amérindiens et d’autres entités. Les membres de la famille Sackler ont clairement indiqué que sans ces protections, ils ne respecteraient pas leur part de l’accord.
L’accord n’accorde pas aux membres de la famille Sackler l’immunité contre d’éventuelles poursuites pénales.
« C’est un grand jour pour les victimes, dont certaines ont désespérément besoin d’argent et attendent ce jour depuis longtemps », a déclaré Ed Neiger, un avocat représentant des victimes individuelles.
Cheryl Juaire, une femme du Massachusetts qui a perdu deux fils à la suite d’overdoses, a déclaré qu’elle ne savait pas à quel montant s’attendre. « Mes enfants sont partis et il n’y a rien que je puisse faire pour les ramener », a-t-elle déclaré, mais elle a ajouté que les fonds aideraient les enfants de ses fils. « Ils auront des appareils dentaires, des lunettes, des choses dont ils ont besoin et qu’ils n’auraient pas pu avoir autrement. »
Les membres de la famille Sackler et Purdue ont également salué la décision.
« Les membres de la famille Sackler estiment que la mise en œuvre tant attendue de cette résolution est essentielle pour fournir des ressources substantielles aux personnes et aux communautés dans le besoin », ont déclaré les membres de la famille propriétaire de Purdue dans un communiqué mardi. « Nous sommes heureux de la décision de la Cour de permettre à l’accord d’aller de l’avant et nous attendons avec impatience qu’il prenne effet dès que possible. »

Les fondateurs de Purdue, Arthur, Mortimer et Raymond Sackler, sont les fils d’immigrants juifs de Brooklyn qui ont suivi des études de médecine en Écosse parce que les écoles américaines n’admettaient pas les juifs à l’époque. Mortimer et Raymond ont lancé l’OxyContin en 1996, après qu’Arthur a quitté l’entreprise ; la famille a ensuite gagné des milliards en commercialisant agressivement le médicament pendant plus de deux décennies, alors même que des signes montraient qu’il entraînait les utilisateurs dans la dépendance aux opiacés.
Les trois frères sont décédés, mais d’autres membres de la famille ont conservé le contrôle de Purdue Pharma et leur fortune, estimée à environ 11 milliards de dollars il y a deux ans.
Le nom Sackler était régulièrement présent dans les cercles philanthropiques jusqu’à ce que les poursuites contre les opioïdes commencent à s’accumuler en 2019, date à laquelle de nombreuses institutions culturelles ont commencé à refuser les dons de la famille et à retirer leur nom des bâtiments. L’artiste et activiste juive Nan Goldin a été le fer de lance d’un mouvement populaire s’opposant à la famille pendant des années.

L’un des bénéficiaires notables des Sackler, l’université de Tel Aviv, a résisté aux pressions visant à supprimer le nom Sackler de son école de médecine – bien que l’aile de son école de médecine tournée vers les États-Unis ait discrètement supprimé le nom Sackler de son matériel de marketing l’année dernière.
Purdue est peut-être l’acteur le plus médiatisé de l’industrie des opioïdes. Mais plusieurs autres fabricants de médicaments, sociétés de distribution et pharmacies ont également été poursuivis par les États et les collectivités locales. Si une poignée d’affaires ont été portées devant les tribunaux, beaucoup sont en cours de règlement.
La valeur totale des règlements proposés et finalisés au cours des dernières années s’élève à plus de 50 milliards de dollars. Parmi les entreprises qui ont conclu des accords figurent les fabricants de médicaments Johnson & Johnson et Teva, les géants de la distribution AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson, ainsi que les chaînes de pharmacies CVS, Walgreens et Walmart.
Un seul autre grand règlement de procès concernant les opioïdes prévoyait des paiements pour les victimes.

Un militant installant des pierres tombales en carton avec les noms des victimes d’overdose d’opioïdes devant le palais de justice où se déroule le procès de la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. (Crédit : AP Photo/Seth Wenig/Dossier)
Ces dernières années, la plupart des décès ont été liés au fentanyl et à d’autres opioïdes synthétiques illicites, et non à des analgésiques délivrés sur ordonnance.
#Sackler #purdue_pharma #big_pharma #santé #oxycontin #fentanyl #opioïdes #McKinsey #Johnson_&_Johnson #Teva #AmerisourceBergen #Cardinal_Health #McKesson #CVS #Walgreens #Walmart #oxycodone #naloxone #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #carfentanil #overdose
Source ▻https://fr.timesofisrael.com/opioides-la-famille-sackler-paiera-6-mds-de-pour-eviter-des-poursu
Ces deux dernières années, les Etats-Unis ont perdu plus de 2 ans d’espérance de vie…
[…] Les autorités américaines ont confirmé, en décembre dernier, que l’espérance de vie à la naissance avait chuté de manière significative en deux ans seulement : de 78,8 ans en 2019, cette dernière n’était plus que de 76,1 ans en 2021. Le pays régresse ainsi à un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis 1996.
Les plus jeunes en première ligne
L’espérance de vie a fléchi dans d’autres régions du monde à cause de la pandémie, mais les Etats-Unis sont le pays développé où le déclin est le plus marqué - et le seul où cette tendance ne s’est pas inversée avec l’arrivée des vaccins. Le plus choquant : ce recul est surtout lié à une hausse des morts violentes parmi les plus jeunes.
Les enfants âgés de 5 ans vivant aux #Etats-Unis ont une chance sur vingt-cinq de mourir avant leur 40 anniversaire, selon les calculs du « Financial Times ». Pour d’autres pays développés, dont la France, ce taux est plus proche d’un sur cent. En revanche, l’#espérance_de_vie d’un Américain de 75 ans diffère peu de celle d’autres pays de l’OCDE.
Les causes de cet effondrement sont multiples. Parmi elles figure une hausse marquée des morts par overdose. A San Francisco, en 2020, 697 personnes sont décédées à cause d’une dose létale de drogue, en général le fentanyl. C’est plus du double que le nombre de morts liées au #Covid pendant cette période.
A l’origine de cette crise, des médicaments puissants dont l’oxycodone. Trop prescrits par les médecins, encouragés par une industrie pharmaceutique peu scrupuleuse, ils ont eu pour conséquence de faire basculer des centaines de milliers d’Américains dans la dépendance. Les #overdoses par fentanyl sont désormais la première cause de décès pour les 18-49 ans aux Etats-Unis, selon le « Washington Post ».
Selon le CDC, le Centre de prévention et de contrôle des maladies, les drogues ont coûté la vie à 564.000 Américains entre 1999 et 2020. Et cette tendance s’accélère nettement ces dernières années. En 2021, ce centre comptabilise plus de 100.000 morts par overdose dans le pays.
Plus généralement, des chercheurs s’alarment d’une hausse des « morts de désespoir » aux Etats-Unis. Cette catégorie comprend les décès par overdose, mais aussi ceux liés à l’alcoolisme et les suicides. Dans leur livre « Morts de désespoir. L’avenir du capitalisme », Anne Case et Angus Deaton analysent cette tendance inquiétante, qui touche surtout les hommes blancs peu éduqués, mais aussi les femmes n’ayant pas fait d’études. Deux catégories de population particulièrement touchées par la mondialisation et l’automatisation de certaines tâches.
Au lieu d’embaucher des salariés à temps plein, les entreprises choisissent de plus en plus des contrats flexibles du type autoentrepreneurs. Ce qui ôte aux personnes qui n’ont pas fait d’études la possibilité de grimper dans la hiérarchie. « Les piliers qui structuraient la vie et aidaient à lui donner du sens - un travail avec des perspectives d’évolution, une vie de famille stable, une voix dans la communauté - ont tous disparu », note l’auteure. […]
L’envers du rêve américain
(Les Échos, 26 mai 2023)
Risque tout de même de minimiser l’effet Covid, puisqu’on lit ces deux phrases :
C’est plus du double que le nombre de morts liées au #Covid pendant cette période [2020].
[…]
En 2021, ce centre comptabilise plus de 100.000 morts par overdose dans le pays.
Pour le Covid, les estimations sont de largement plus d’un million de morts depuis le début de l’épidémie. Ici par exemple, je lis que l’université Johns Hopkins compte 770 000 personnes décédées du Covid en 2021 (contre 100 000 overdoses) :
▻https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/etats-unis-le-nombre-de-morts-du-covid-depasse-le-bilan-de-2020-1365568
Oxycodone : après les Etats-Unis, une crise des opoïdes en France ?
▻https://www.lexpress.fr/sciences-sante/oxycodone-apres-les-etats-unis-la-france-visee-lalerte-des-pharmacologues-X
Ça veut dire que les Sackler sont à la manœuvre en France.
#corruption #opioïdes
Francesco Salvo : C’est une histoire qui démarre en septembre 2022, à partir d’appels de confrères médecins au centre régional de pharmacovigilance du CHU de Bordeaux. Surtout des chirurgiens et des anesthésistes : ils s’étonnaient de voir que, dans leurs cliniques ou leurs hôpitaux, les pharmaciens leur proposaient de l’oxycodone en remplacement de la morphine pour leurs patients souffrant de douleurs postopératoires. Ces collègues travaillent dans différents établissements, mais les explications qui leur étaient avancées semblaient toujours un peu les mêmes : moins de constipation, moins de problèmes rénaux… Nous avons commencé à regarder cela de plus près, et nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait aucun argument pharmacologique pour préférer l’oxycodone à la morphine. On ne peut pas dire que ce produit présente moins d’effets indésirables, c’est faux. Pourtant, certains confrères nous ont indiqué qu’il s’agissait désormais du seul opioïde à leur disposition pour leurs patients opérés. C’est très frappant, car ce médicament ne devrait être proposé qu’en deuxième intention. Nous avons donc décidé de regarder les données de consommation de plus près.
Le film « Toute la beauté du Monde et le sang versé » raconte un combat, léans un Monde où les cartels se prolétarisent et certains vendent du fentanyl , 300€ le kg, avec un peu d’héroïne et autres. La culbute financière est très bonne…les overdoses sont de la responsabilité de l’acheteur, au courant des risques #Vancouver #fentanyl #naltrexone #lobby #Sackler ►https://fr.wikipedia.org/wiki/Toute_la_beaut%C3%A9_et_le_sang_vers%C3%A9?wprov=sfti1
Le film « Toute la beauté du Monde et le sang versé » raconte un combat, léans un Monde où les cartels se prolétarisent et certains vendent du fentanyl , 300€ le kg, avec un peu d’héroïne et autres. La culbute financière est très bonne…les overdoses sont de la responsabilité de l’acheteur, au courant des risques #Vancouver #fentanyl #naltrexone #lobby #Sackler ►https://fr.wikipedia.org/wiki/Toute_la_beaut%C3%A9_et_le_sang_vers%C3%A9?wprov=sfti1
Le film « Toute la beauté du Monde et le sang versé » raconte un combat, léans un Monde où les cartels se prolétarisent et certains vendent du fentanyl , 300€ le kg, avec un peu d’héroïne et autres. La culbute financière est très bonne…les overdoses sont de la responsabilité de l’acheteur, au courant des risques #Vancouver #fentanyl #naltrexone #lobby #Sackler ►https://fr.wikipedia.org/wiki/Toute_la_beaut%C3%A9_et_le_sang_vers%C3%A9?wprov=sfti1
Opioïdes aux Etats-Unis : Walmart, Walgreens et CVS condamnés à verser 650 millions de dollars Le Temps
▻https://www.letemps.ch/monde/opioides-aux-etatsunis-walmart-walgreens-cvs-condamnes-verser-650-millions-d
Les pharmacies de Walmart, Walgreens et CVS ont été condamnées mercredi par un juge fédéral en Ohio, dans le nord des Etats-Unis, à verser 650,6 millions de dollars à deux comtés de cet Etat, Lake et Trumbull, a annoncé le cabinet d’avocats qui a défendu les deux comtés, The Lanier Law Firm.
Cette somme permettra de « financer des programmes d’éducation et de prévention et de rembourser les agences et organisations pour les frais encourus pour gérer la crise », a-t-il ajouté. Walmart a annoncé dans un communiqué son intention de faire appel, dénonçant un procès « truffé d’erreurs juridiques et factuelles ».
Les trois géants de la distribution aux Etats-Unis, qui avaient distribué massivement des antidouleurs dans ces deux comtés, avaient été jugés coupables en novembre.
« Une épidémie de drogue soutenue par la cupidité des entreprises »
Les avocats des deux comtés dans l’Ohio étaient parvenus à convaincre le jury que la présence massive d’opiacés constituait bien une nuisance publique et que les pharmacies y avaient participé en ignorant pendant des années des signaux d’alarme sur des prescriptions suspectes.
Les responsables des comtés « voulaient simplement être dédommagés du fardeau d’une épidémie de drogue soutenue par la cupidité des entreprises, la négligence et le manque de responsabilité de ces chaînes pharmaceutiques », a commenté leur avocat, Mark Lanier, cité dans le communiqué.
Les chaînes de pharmacies estiment que les pharmaciens ne font que respecter des ordonnances légales rédigées par des médecins, qui prescrivent des substances approuvées par les autorités sanitaires. Certaines parties avaient conclu des accords avec les comtés de Lake et Trumbull pour mettre fin aux poursuites en échange de versements financiers. C’est le cas des chaînes de pharmacies Rite Aid et Giant Eagle.
Des distributeurs jugés responsables pour la première fois
C’était la première fois que des distributeurs de médicaments, et non pas des producteurs, étaient jugés responsables dans cette crise sanitaire à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux Etats-Unis, et qui a donné lieu à une myriade de procédures lancées par des collectivités.
La condamnation de producteurs d’opiacés sur la base de lois sur les nuisances publiques a cependant connu des revers, en Californie et en Oklahoma. L’été dernier CVS, Walgreens, Rite Aid et Walmart avaient accepté de verser 26 millions de dollars au total à deux comtés de l’Etat de New York.
Lire aussi : Crise des opioïdes aux Etats-Unis : l’indécent ballet des groupes pharma ▻https://www.letemps.ch/opinions/crise-opioides-aux-etatsunis-lindecent-ballet-groupes-pharma
#McKinsey #oxycodone #naloxone #opioides #sackler #big_pharma #santé #fentanyl #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #oxycontin #carfentanil #overdose #Walmart #Walgreens #CVS
Le groupe Purdue Pharma :
Selon une enquête du New Yorker, le groupe aurait réalisé près de 35 milliards de dollars de bénéfice grâce au seul OxyContin entre 1996 et 2019.
Un plan prévoit désormais le versement de 6 milliards de dollars à titre d’indemnisation à plus de 140 000 victimes directes qui avaient porté plainte, ainsi que des collectivités.
Opioïdes, l’insurmontable crise aux Etats-Unis - 107 000 morts par overdose en 2021 Valérie de Graffenried
Nouveau record américain : 107 000 morts par overdose en 2021. La responsabilité des entreprises pharmaceutiques et médecins qui prescrivent des antidouleurs trop facilement est montrée du doigt.
Comment ne pas être pris de vertige ? En mai, les autorités sanitaires américaines annonçaient un nouveau « record » : 107 000 morts par overdose en 2021, 15% de plus que l’année précédente. L’équivalent, en moyenne, d’une personne toutes les cinq minutes. La spirale infernale ne s’arrête pas. Si les chiffres augmentent chaque année, la hausse était encore plus marquée entre 2019 et 2020 : +30%. Malgré les efforts de prévention, de lutte contre les trafiquants de drogues ou de distribution plus large de naloxone, qui permet de « ressusciter » une personne en train de faire une overdose via un spray nasal ou une injection, ce mal qui ronge la société américaine peine à se résorber. La pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. . . . . . . . . .
La suite payante, le lien : ▻https://www.letemps.ch/monde/opioides-linsurmontable-crise-aux-etatsunis
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Guerre du Vietnam : 58 000 américains morts en une quinzaine d’années.
Curieux les médias qui n’attirent l’attention que sur les « décès » du covid, et pas vers les morts entrainés par l’avidité financière des laboratoires pharmaceutiques secondés par McKinsey.
Très curieux !
c’est sûr !…
rien que dans ton fil @bce_106_6
▻https://seenthis.net/recherche?recherche=opioid&follow=bce_106_6
sinon, sur ST, depuis fin 2016, très régulièrement
Il y a aussi :
Cocaïne , 2 fois moins chère à Paris qu’à Londres.
Le trafic de meth et ses violences se répandent en Suisse romande François Ruchti/boi
▻https://www.rts.ch/info/suisse/11980800-le-trafic-de-meth-et-ses-violences-se-repandent-en-suisse-romande.html
Pendant de nombreuses années, la consommation de méthamphétamine s’est limitée à quelques rares villes de Suisse romande. Mais la situation a changé et le milieu marginal et violent de la meth se développe. Les cantons de Berne, Fribourg et Vaud sont maintenant touchés par cette drogue.
Début janvier, la police neuchâteloise perquisitionne une série d’appartements dans le canton, une opération de plus dans le milieu de la méthamphétamine. L’objectif est simple : maintenir la pression sur les trafiquants et freiner le développement du marché de la meth.
Pas de deal de rue
Le sergent Yann Perrot est la personne de référence à Neuchâtel pour cette drogue de synthèse. Cela fait plus de dix ans qu’il travaille contre le marché de la meth. « Le milieu compte plusieurs centaines de toxicomanes à Neuchâtel. A force, je connais presque tous les dealers de la région », confie-t-il dimanche dans Mise au Point.
Actuellement, le marché de la meth reste marginal en comparaison à d’autres drogues comme la cocaïne et l’héroïne. Mais il est également très différent. « Il n’y a pas de deal de rue. Tous les vendeurs sont consommateurs en Suisse. C’est un trafic peu structuré, mais très violent », détaille Yann Perrot.
Agressions, violences sexuelles, passages à tabac et coups de feu, le milieu de la meth est très brutal. « On m’a frappé à coups de marteau », explique par exemple un consommateur qui souhaite rester anonyme. « C’est un milieu ultra-violent. Certains consommateurs-dealers deviennent fou avec cette drogue de synthèse. Elle est tellement addictive. » Cette violence est toutefois invisible et rares sont les consommateurs-dealers qui portent plainte.
Agir rapidement
Pour le procureur fribourgeois Philippe Barboni, la situation est sous contrôle, mais il faut agir maintenant : « Il ne faut pas laisser se développer cette drogue en Suisse. Il y a un vrai problème de violence et de délinquance lié à ce trafic. Nous sommes face à milieu comme celui du Platzspitz dans les années 90 à Zurich. »
« La différence est que ce milieu est très discret, ajoute Philippe Barboni. Tout se passe dans des appartements, dans des groupes d’amis, tout est invisible. La violence et la détresse des toxicomanes sont pourtant bien réelles. »
Neuchâtel et Fribourg ont dédié des policiers pour lutter contre ce problème, alors que d’autres cantons sont plus laxistes. Pourtant, le trafic de meth se répand partout en Suisse et presque aucun canton n’est épargné.
#drogues #drogue #méthamphétamine #pervitine #captagon #opioides #héroïne #overdose #crystal #mdma #Suisse #violence
#Overdoses aux #opioïdes : l’#antidote existe mais reste trop difficile à se procurer
▻https://www.francetvinfo.fr/sante/medicament/overdoses-aux-opioides-l-antidote-existe-mais-n-est-pas-encore-assez-di
L’antidote à base de #naloxone pour stopper en urgence une surdose d’opioïdes médicamenteux ou illicites comme l’héroïne est encore très loin d’être facilement accessible à tous, ont dénoncé samedi 31 août l’association France patients experts addictions et plusieurs spécialistes.
Des kits d’antidotes prêts à l’emploi pour stopper l’overdose en attendant l’arrivée des secours sont actuellement commercialisés en France : une forme injectable en intramusculaire, le Prenoxad, depuis mai 2019, et un spray nasal, le Nalscue, depuis 2018. "La procédure pour commander le Prenoxad est trop compliquée, les pharmaciens doivent s’adresser directement au laboratoire. En pratique, il n’est pas vraiment à la disposition de tous", explique le Pr Michel Reynaud, président du Fonds actions addictions.
Une pharmacie sur quarante
« D’après un testing réalisé avec une association d’usagers de drogues, l’antidote n’était présent que dans une pharmacie sur quarante et les deux tiers des pharmacies ne connaissaient pas ce produit », relève Michel Reynaud.
La situation en France est certes sans commune mesure avec la crise des opioïdes aux Etats-Unis et leurs plus de 70 000 décès en 2017, selon le ministère de la Santé. Mais la tendance à l’augmentation des overdoses ces dernières années est préoccupante, en particulier celles dues à des médicaments antidouleurs, selon le Pr Nicolas Authier, de l’Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma)."Entre 2000 et 2015, les décès par overdoses d’opioïdes médicaments (hors héroïne et méthadone) sont passés de 75 à 200", dit-il et « c’est probablement une sous-estimation ».
Le « naming », un piège à Louvre Texte Nicolas Cori Photo Denis Allard/Réa Édité par François Meurisse - 6 Aout 2019 - Les Jours
Le musée s’est embourbé dans un contrat de mécénat avec la généreuse famille Sackler, accusée d’avoir créé la crise des opioïdes aux États-Unis.
Prenez La Joconde, son sourire mystérieux et ses millions de visiteurs annuels. Imaginez maintenant des hordes d’activistes dénoncer régulièrement devant elle la complicité du Louvre face à l’une des plus grandes crises sanitaires qu’ait connues les États-Unis.
Un tel scénario a dû donner des cauchemars à la direction du musée parisien. Le 1er juillet dernier, une poignée de militants emmenés par la photographe américaine Nan Goldin, les pieds dans l’eau et des banderoles à la main, ont manifesté devant la pyramide du Louvre afin de demander à ce que l’aile Sackler des antiquités orientales soit débaptisée. La famille Sackler est propriétaire du groupe pharmaceutique Purdue Pharma, accusé d’avoir incité les médecins américains à prescrire à tout va depuis le début des années 2000 de l’Oxycontin, un analgésique contenant de l’opium, créant ainsi la plus grosse épidémie d’overdoses médicamenteuses jamais vue outre-Atlantique. Eh bien, quelques semaines après ce modeste happening, la direction du Louvre a décidé d’effacer en toute discrétion le nom de Sackler de ses salles, tout en adoptant une communication très alambiquée.
Interrogé le 16 juillet sur RTL, Jean-Luc Martinez, le président du Louvre, a ainsi affirmé qu’il n’avait pas à « débaptiser ces salles » car elles ne portaient « plus le nom de Sackler » depuis des années, étant donné que le « nommage » des salles – datant des années 1990 – ne durait que « vingt ans ». Une information que, visiblement, seul l’intéressé possédait : pourquoi une manifestation quinze jours auparavant sinon ? Cet épisode est révélateur de la gêne de la direction du Louvre, mais aussi des problèmes éthiques pesant sur l’une des contreparties (lire l’épisode 2, « Les riches jouent aux gros dons ») les plus contestables du mécénat : le « naming » ou « nommage » d’espaces pour remercier un donateur particulièrement généreux. Permettre qu’une entreprise ou une personne fortunée donne son nom à un bout de musée, c’est prendre le risque de voir la réputation de l’établissement mise à mal si le mécène ne s’avère pas sans reproches. Et qui est sans tache ? Le récit du mécénat Sackler au Louvre permet de s’en rendre compte..
Overdoses
En 2015, le nombre d’overdoses mortelles dues à des médicaments opioïdes a atteint le chiffre de 33 000 contre 4 000 en 1994, avant l’introduction de l’Oxycontin. Ce médicament était à l’origine destiné à soulager les malades du cancer mais la firme Purdue Pharma a développé une politique marketing très agressive, convaincant les médecins de prescrire ce médicament à tous les publics. . . . . . . .
La suite, payante sur : ▻https://lesjours.fr/obsessions/mecenes-mecenat/ep5-louvre-sackler
#art #musée #mécénat #culture #peinture #musées #exposition #mémoire #merci #france #opioides #sackler #Oxycontin #big_pharma #drogues #opiacés #addiction #drogue #pharma #santé_publique #overdose #opioids #Louvre #naming
Le discours de Nan Goldin
« Je suis ici aujourd’hui pour demander à ce que le Louvre retire le nom “Sackler”. Il y a douze salles dans le département des antiquités orientales qui ont le nom “Sackler”. Les Sackler possèdent un groupe pharmaceutique qui a déchaîné la plus grande crise de santé publique aux États-Unis. Les gens meurent à cause d’eux. (…) 1,7 million de personnes sont dépendantes. »
U.S. Life Expectancy Drops for Third Year in a Row, Reflecting Risi...
▻https://diasp.eu/p/9310111
U.S. Life Expectancy Drops for Third Year in a Row, Reflecting Rising Drug Overdoses, Suicides | #expectancy #life #overdose #suicide #US
Narcan Makes Fentanyl Overdoses Feel Safer to Some - The Atlantic
▻https://www.theatlantic.com/health/archive/2019/06/narcan-makes-fentanyl-overdoses-feel-safer-users/591217
The drug, which can shut down breathing in less than a minute, became the leading cause of opioid deaths in the United States in 2016. More and more drug users are seeking it out, craving its powerful high.
Some of those users say they feel a measure of security because many of their peers carry naloxone, which can quickly restore their breathing if they overdose.
Data suggest that in San Francisco, drug users may be reversing as many overdoses as paramedics—or more. In both cases, the numbers have risen sharply in recent years.
Read: America’s health-care system is making the opioid crisis worse
In 2018, San Francisco paramedics administered naloxone to 1,647 people, up from 980 two years earlier, according to numbers from the city’s emergency-response system.
That compares with 1,658 naloxone-induced overdose reversals last year by laypeople, most of them drug users, according to self-reported data from the DOPE Project, a Bay Area overdose-prevention program run by the publicly funded Harm Reduction Coalition. That’s nearly double the 2016 figure.
“People who use drugs are the primary witnesses to overdose,” says Eliza Wheeler, the national overdose-response strategist for the coalition. “So it would make sense that when they are equipped with naloxone, they are much more likely to reverse an overdose.”
The widespread availability of naloxone has radically changed the culture of opioid use on the streets, Hogan said. “In the past, if you OD’d, man, it was like you were really rolling the dice.” Now, he said, people take naloxone for granted.
“I feel like as long as there is Narcan around, the opiates can’t kill you,” says Nick Orlick, 26, referring to one of the brand names for the overdose-reversal drug.
Des #épidémies et des hommes... (3/4) : Crise des : l’Amérique en #overdose
▻https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/des-epidemies-et-des-hommes-34-crise-des-opioides-lamerique-en-overdos
La dépendance aux opioïdes est devenue l’une des premières causes de mortalité du pays avec 70 000 personnes décédées d’une overdose en 2017, plus de six fois le nombre de personnes tuées par armes à feu la même année. La crise des opioïdes étant un problème qui se propage à grande échelle, les autorités ont du mal à la contrôler. Le gouvernement fédéral a dû décréter l’état d’urgence sanitaire il y a deux ans.
Comment une telle crise sanitaire a-t-elle pu s’installer dans le pays le plus riche du monde ? Qui sont les responsables ? Que nous apprend cette épidémie du système d’accès aux soins états-unien et de son marché du #médicament ? Que nous révèle-t-elle de la crise multiforme traversée par les États-Unis ? Quelles sont les solutions pour les milliers de personnes tombées dans l’#addiction aux opioïdes ?
L’espérance de vie en panne (Éditorial, LeMonde.fr, 19.02.19)
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/19/l-esperance-de-vie-en-panne_5425318_3232.html
Après avoir augmenté de trente ans depuis le début du XXe siècle, l’#espérance_de_vie plafonne en France depuis quatre ans, révélant une image peu rassurante de la #société d’aujourd’hui.
[…]
Aux Etats-Unis, on observe même depuis trois ans un recul inquiétant de l’espérance de vie, notamment du fait d’une explosion des #overdoses médicamenteuses, des #suicides et des maladies chroniques provoquées par l’#obésité.
[…]
L’une des hypothèses consiste à mettre en cause la convergence des modes de vie entre les hommes et les femmes.
[…]
Autre piste à ne pas négliger : le creusement des #inégalités qui taraude les sociétés occidentales.
Cool ! On va enfin pouvoir faire baisser l’âge de la retraite !
L’âge du départ en retraite dans le privé dépasse l’espérance de vie en bonne santé (Rapports de Force, 05.03.2019)
▻https://seenthis.net/messages/764918
C’est un nouveau cap qui a été franchi l’an dernier. Selon les données de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse pour 2018, l’#âge_moyen_du_départ_en_retraite des salariés du privé est passé à 62 ans 8 mois et 2 semaines, et même 63 ans pour les femmes. Soit deux mois et demi de plus qu’en 2017, où il avait déjà surpassé celui de l’âge_légal_de_départ_en_retraite fixé à 62 ans. Pour la première fois cette année, il dépasse également l’#espérance_de_vie_en_bonne_santé qui s’établit selon les chiffres de l’Insee à 62,6 années en 2017.
Show #374: I Laughed When Lennon Got #shot...
▻http://www.radiopanik.org/emissions/l-etranger/show-374-i-laughed-when-lennon-got-shot-
“When beggars die, there are no comets seen; The heavens themselves blaze forth the #death of princes.” - William Shakespeare - Julius Caesar, Act II, scene 2, line 30.
Part 1 - #john_lennon (d. 08/12/80 - murder, by shooting)
1. The National Cynical Network & Negativland - Conversation with Death from ‘To Be, Or What?’ digital, 2012 2. V/Vm – Imagine from ‘Sick Love’ CD (V/Vm Test Records, UK, 2000) 3. John Oswald - Way/ Sfield from ‘69 Plunderphonics 96’ CD (Seeland, USA, 2001) 4. Muslimgauze - Death of Saint Jarnaii Singh Bindranwale from ‘Blinded Horses’ LP (Limited Editions, UK, 1985) 5. The Plain People Of England - An Irish Airhead Foresees His Death from ‘The Gab-Gift Or Curse?’ digital, 1999 6. Anthony Pasquarosa - On The Death Of Humanity X from ‘Morning Meditations’ LP (Vin Du (...)
#darby_crash #overdose #heroin #obsession #celebrity #darby_crash,shot,john_lennon,overdose,heroin,obsession,celebrity,death
▻http://www.radiopanik.org/media/sounds/l-etranger/show-374-i-laughed-when-lennon-got-shot-_05953__1.mp3
US life expectancy continues to move in reverse (▻https://arstechnic...
▻https://diasp.eu/p/8109802
US life expectancy continues to move in reverse | #overdoses #expectancy #life #suicides
US life expectancy drops in 2017 due to drug #overdoses, #suicides - CNN
▻https://www.cnn.com/2018/11/29/health/life-expectancy-2017-cdc/index.html
Dr. Robert Redfield, CDC director, called the trend tragic and troubling. “Life expectancy gives us a snapshot of the Nation’s overall health and these sobering statistics are a wakeup call that we are losing too many Americans, too early and too often, to conditions that are preventable,” he wrote in a statement.
American Life Expectancy Continues to Fall: Rise in Suicides, Overdose Deaths the Big Culprit | naked capitalism
▻https://www.nakedcapitalism.com/2018/11/american-life-expectancy-continues-fall-rise-suicides-overdose-deat
While this assessment is technically correct, it is too superficial in seeing the rising rate of what Angus Deaton and Ann Case called “deaths of despair” as a health problem, rather than symptoms of much deeper societal ills. Americans take antidepressants at a higher rate than any country in the world. The average job tenure is a mere 4.4 years. In my youth, if you changed jobs in less than seven or eight years, you were seen as an opportunist or probably poor performer. The near impossibility of getting a new job if you are over 40 and the fact that outside hot fields, young people can also find it hard to get work commensurate with their education and experience, means that those who do have jobs can be and are exploited by their employers. Amazon is the most visible symbol of that, working warehouse workers at a deadly pace, and regularly reducing even white collar males regularly to tears.
Ce livre est un polar, et pourtant tout est vrai. À Paris, en 2016, un dentiste, une étudiante et un informaticien sont morts d’une #overdose. Le premier après avoir consommé de la #cocaïne, la deuxième de la #MDMA et le troisième une #drogue aphrodisiaque prisée de certains milieux gays. Le groupe Surdoses, unité spéciale de la brigade des stupéfiants, enquête sur les trois affaires. À partir d’indices récoltés sur les corps et les téléphones des défunts, les policiers remontent jusqu’à un “cocaïne call-center” de la capitale, un bar à chicha de #Sevran et un site internet fantôme d’#Amsterdam. Après un an d’immersion au sein de l’unité Surdoses, le journaliste Alexandre Kauffmann nous embarque pour une plongée en apnée dans l’intimité des victimes, des enquêteurs et des dealers.
Canada : Les surdoses mortelles d’opioïdes continuent d’augmenter Marie Vastel - 19 Septembre 2018 - Le Devoir
▻https://www.ledevoir.com/societe/537059/les-surdoses-mortelles-aux-opioides-continuent-d-augmenter
Le nombre de décès causés par des surdoses liées aux opioïdes continue de se multiplier au Québec et au Canada. À tel point que, si la tendance des trois premiers mois de l’année se maintient, le nombre de morts surpassera celui de l’an dernier.
Le Canada a maintenant perdu plus de 8000 vies, depuis janvier 2016, à cause de la crise des surdoses d’opioïdes qui sévit particulièrement à l’ouest du Québec, rapportait mardi l’Agence de la santé publique du Canada.
Au cours des trois premiers mois de l’année 2018 seulement, ce sont 1036 personnes qui ont perdu la vie apparemment à cause d’une consommation d’opioïdes – une augmentation constante par rapport aux mêmes périodes en 2017 et en 2016. Au Québec, 82 décès liés à une consommation d’opioïdes ont été constatés entre janvier et mars 2018 : 320 en Ontario, 203 en Alberta et 390 en Colombie-Britannique.À ce rythme, pas moins de 328 personnes pourraient ainsi perdre la vie au Québec en 2018. En 2016, 235 décès avaient été constatés. En 2017, le gouvernement fédéral n’avait reçu que des chiffres incomplets du Québec, répertoriant seulement les décès survenus pendant la deuxième moitié de l’année, et ceux-ci s’élevaient à 181 décès.
La tendance à la hausse est la même dans les provinces les plus touchées par ce phénomène. L’an dernier, 3996 personnes sont décédées de surdoses d’opioïdes au Canada (1473 en Colombie-Britannique et 1265 en Ontario), tandis que le chiffre atteignait 3005 personnes en 2016 (1011 en Colombie-Britannique et 867 en Ontario). Si on extrapole les statistiques du comité consultatif fédéral-provincial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes, dévoilées mardi, plus de 1500 personnes pourraient ainsi décéder en Colombie-Britannique cette année, plus de 800 en Alberta et près de 1300 en Ontario.
Des décès constatés entre janvier et mars dernier, 94 % ont été classées comme des surdoses accidentelles. Et 73 % de celles-ci impliquaient la drogue #fentanyl (une drogue de synthèse qui peut être 100 fois plus forte que la morphine et qui est intégrée à certaines drogues du marché noir à l’insu des consommateurs).
La ministre Petitpas-Taylor a déploré l’état de la crise. « Nous avons toujours dit qu’il n’y a pas de solution magique pour la crise des opioïdes. On va continuer de travailler en étroite collaboration avec les provinces et territoires, et aussi les gens qui travaillent dans la rue avec ces gens qui sont souvent affectés par la crise des opioïdes », a-t-elle réagi mardi.
#Quebec #opioïdes #overdose #big_pharma #pharma #drogues #drogue #opiacés #overdose #santé #santé_publique #marché_noir
En Suisse aussi, la forte hausse des prescriptions d’opioïdes inquiète Pauline Turuban - 3 Juillet 2018 - RTS
►http://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/9665325-en-suisse-aussi-la-forte-hausse-des-prescriptions-d-opioides-inquiete.ht
- Les prescriptions d’antidouleurs opioïdes, des médicaments au fort potentiel addictif, ont explosé ces dernières années en Suisse. Des spécialistes appellent à la vigilance alors que la crise sanitaire fait rage aux Etats-Unis. _
Aux Etats-Unis, l’addiction aux analgésiques opioïdes est au coeur d’une crise sanitaire aux conséquences dramatiques. Selon les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), environ deux millions d’Américains sont aujourd’hui dépendants à ces substances, naturelles ou synthétiques, dont les effets sur l’organisme sont comparables à ceux de la morphine.
En 2016, 42’000 personnes ont succombé à une overdose d’opioïdes et, parmi ces décès, 40% impliquaient des antidouleurs délivrés sur ordonnance.
▻http://www.rts.ch/2018/07/03/20/22/9692764.image?w=900&h=506
La Suisse, 7e consommateur d’opioïdes au monde
Ces derniers mois, des scientifiques se sont inquiétés de savoir si une épidémie comparable était imaginable en Suisse. Bien qu’il n’existe pas de données centralisées et aussi détaillées que celles disponibles aux Etats-Unis, leurs travaux mettent en lumière une hausse drastique de l’usage de ce type de produits dans le pays.
L’étude la plus récente, basée sur les données de l’International Narcotics Control Board (INCB) et publiée en juin dans la Revue médicale suisse (RMS), indique que la consommation d’opioïdes forts a été multipliée par 23 entre 1985 et 2015, passant de 18 à 421 mg/habitant/année.
Selon ces chercheurs romands, la Suisse est le septième consommateur au monde, largement au-dessus de la moyenne européenne mais au milieu de celle de ses pays limitrophes, et nettement derrière l’Amérique du Nord.
Consommation totale d’opioïdes en 2015 Le lien ►http://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/9665325-en-suisse-aussi-la-forte-hausse-des-prescriptions-d-opioides-inquiete.ht
Ventes en hausse de 80% en huit ans
Les remboursements de ces médicaments -en particulier fentanyl, buprénorphine et oxycodone- par la seule caisse-maladie Helsana ont plus que doublé entre 2006 et 2013, passant de près de 65’000 à 137’000 cas, pointe une autre étude parue l’an passé dans BMC Health Services Research.
Les ventes, elles, évoluent logiquement dans le même sens : de 36 millions en 2008, elles ont progressé de manière constante jusqu’à atteindre 66 millions d’unités vendues en 2016, soit une hausse de 80% en huit ans, selon des chiffres d’Interpharma parus dans Suchtmagazin.
Pas de signe d’une hausse des addictions
D’une manière générale, la prise de tous les antidouleurs forts, pas uniquement opioïdes, tend à augmenter. Mais selon Addiction Suisse, la part de la population qui en fait un usage quotidien et prolongé -qui pourrait dénoter une dépendance-, elle, n’augmente pas : après avoir atteint un pic en 2013 (2,5%), elle est redescendue à 1,8% en 2016, ce qui représente environ 122’000 personnes.
Et à ce stade, rien n’indique que la progression de l’usage d’opioïdes ait eu pour corollaire une multiplication des cas d’addictions.
Alors qu’aux Etats-Unis, le taux de décès liés à la drogue a bondi de 30% entre 2010 et 2015, il a baissé d’environ 10% sur la même période en Suisse. On comptait aux Etats-Unis 16,3 cas d’overdoses pour 100’000 habitants en 2015, contre 1,58 cas en Suisse, soit près de 10 fois moins.
Etienne Maffli, chercheur à Addiction Suisse et auteur de l’étude parue dans Suchtmagazin, déplore toutefois le manque de recul de ces statistiques.
« On n’a pas un thermomètre très direct : si les cas de décès venaient à augmenter, on ne le verrait que deux ou trois ans après, ce qui est déjà bien trop tard. Aux Etats-Unis, les signaux d’alarme n’ont pas fonctionné correctement », avertit le scientifique qui préconise l’établissement d’un système d’alerte précoce.
Réglementation plus forte qu’en Amérique du Nord
Reste que la délivrance d’opioïdes est bien plus réglementée en Suisse qu’en Amérique du Nord. Pour les médicaments les plus forts, une ordonnance spéciale est émise en trois exemplaires comprenant un numéro d’identification unique. Un exemplaire demeure chez le médecin, un auprès de la pharmacie et le troisième auprès de la caisse-maladie.
S’ils reconnaissent que ce système de carnets à souche limite le risque d’abus, les spécialistes cités plus haut déplorent l’absence d’un registre centralisant les prescriptions et le manque de contrôles systématiques, qui permettraient de mieux lutter contre le « tourisme pharmaceutique ».
Aujourd’hui, seules les personnes à risque faisant l’objet d’une dénonciation auprès du pharmacien cantonal sont limitées à un seul médecin et une seule pharmacie.
« Le retour à l’’opiophobie’ serait contre-productif »
La nette hausse du recours à ces substances, utilisées notamment pour traiter les douleurs liées aux cancers, est en partie liée au vieillissement de la population. Mais, pour Etienne Maffli, l’explication réside surtout dans une évolution de l’éthique médicale, qui remet davantage en question « la nécessité de souffrir, et s’interroge sur la manière dont on peut mieux soulager les patients ».
Le propos n’est pas de diaboliser les opioïdes. « Le retour à une ’opiophobie’, contre laquelle nos aînés ont combattu, serait contre-productif », notent d’ailleurs les auteurs de l’étude publiée dans la Revue médicale suisse.
Toute la difficulté est de savoir où se situe la limite entre une meilleure prise en charge de la douleur et une prescription trop libérale d’opioïdes qui pourrait constituer un risque. « On ne sait pas vraiment où se situe l’optimum », insiste Etienne Maffli. La vigilance est donc nécessaire pour, résume-t-il, ne pas « dépasser cet optimum » et risquer un dérapage à l’américaine.
#opioides #fentanyl #pharma #drogues #big_pharma #opiacés #drogue #santé #santé_publique #addiction #opioïdes #overdose #Suisse
Au coeur de l’Amérique du charbon
Fidèle à sa promesse de relancer l’#industrie_du_charbon aux États-Unis, Donald Trump a assoupli la réglementation et permis d’en augmenter la production. Un espoir pour les mines et l’économie de la #Virginie-Occidentale.
Dans ce petit État traversé par les #Appalaches, qui se pare à l’automne de couleurs chatoyantes, résonne encore le sifflement des locomotives chargées de charbon. Depuis l’élection de Donald #Trump, l’espoir renaît en Virginie-Occidentale, une région économiquement sinistrée. Selon les statistiques de l’administration minière fédérale, 1 345 emplois y ont été créés dans la filière « charbon » au cours de l’année 2017.
Pour ce #documentaire, la réalisatrice Carmen Butta a suivi une famille de mineurs et le travail de ces derniers jusque dans les entrailles de la terre. Elle a également assisté à une messe pentecôtiste et rencontré le shérif Martin West, qui a décidé d’attaquer en justice les trois plus puissants groupes pharmaceutiques américains pour les ravages causés par la surconsommation d’opioïdes.
#espérance_de_vie des hommes = 64 ans, soit la plus basse des Etats-Unis
Les plus récentes statistiques nous apprennent que les #opioïdes tuent en moyenne huit personnes par jour au pays, la faute au #fentanyl la plupart du temps. Et, fait à souligner avec votre feutre fluo préféré, plusieurs en prennent à leur insu.
Il y a quelques jours à Montréal, des consommateurs occasionnels de cocaïne ont eu la (mauvaise) surprise de 1) faire une #overdose 2) apprendre que leur #coke était coupée avec du fentanyl. Une nouveauté dont on se serait bien passé et qui a fait au moins un mort, allongeant la longue liste des victimes de l’Apache.
On ne vous fera pas la morale : ce que vous ou vos amis mettez dans votre nez ou vos veines, ça ne nous regarde pas. On ne vous fera pas la morale, soit. Mais vous aider à sauver une vie dans une soirée qui tourne mal, ça on va le faire. Suzanne Campbell, une sympathique pharmacienne, a accepté de nous montrer comment administrer l’antidote qui peut renverser une surdose d’opioïdes.
▻https://urbania.ca/article/la-trousse-contre-les-surdoses-de-fentanyl-dont-vous-avez-besoin-sans-le-sav
La naloxone est un médicament injectable utilisé pour contrecarrer une surdose de fentanyl, mais aussi de morphine, d’héroïne, de Dilaudid ou autre opioïde.
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Naloxone
Les toxicomanes stigmatisés jusque dans la profession médicale Le Devoir - Camille Bains - 1 er Janvier 2018
Les médecins de famille devraient se trouver sur le front de la lutte contre la dépendance, mais plusieurs refusent de s’instruire sur la toxicomanie malgré la crise qui sévit partout au pays, déplore le responsable de l’enseignement médical dans le plus grand hôpital universitaire canadien en matière de santé mentale.
Le docteur Peter Selby, du Centre de toxicomanie et de santé mentale à Toronto, signale que la discrimination et la stigmatisation nuisent à la formation des médecins quant à la manière de traiter des patients devenus dépendants à des opioïdes tels que l’héroïne ou les médicaments antidouleur.
« Ça vient de ce manque fondamental de compréhension et de formation sur comment aider les gens vivant avec une dépendance en tant que condition médicale, a-t-il expliqué, en entrevue téléphonique depuis Toronto. C’est encore vu comme quelque chose que font de mauvaises personnes. »
Le docteur Selby juge inacceptable que des médecins disent ne pas en savoir assez sur ce type de soins. Le traitement de la toxicomanie devrait selon lui être intégré aux soins primaires de sorte que les patients puissent troquer la substance dont ils abusent pour des médicaments comme la méthadone et la suboxone, qui réduisent les symptômes de sevrage.
On a un noyau entier de médecins établis au Canada qui refusent d’accepter des patients avec une dépendance, qui ne dispensent pas les soins fondés sur des données probantes. Et ça mène à des conséquences considérables, comme des surdoses et des décès.
Le docteur Peter Selby, du Centre de toxicomanie et de santé mentale à Toronto
La colère d’un médecin
Selon Santé Canada, 2816 personnes ont succombé à de présumées surdoses d’opioïdes en 2016 au pays. Cette année, les plus récents chiffres disponibles font état de 602 surdoses mortelles entre les mois de janvier et de mars seulement.
Du côté de la Colombie-Britannique, 1208 surdoses mortelles ont été recensées entre les mois de janvier et d’octobre, soit 683 de plus qu’à la même période l’année précédente.
Leslie McBain raconte que son fils, Jordan Miller, craignait avoir développé une dépendance à l’oxycodone qui lui avait été prescrit pour une blessure au dos.
Elle l’a accompagné lorsqu’il est allé consulter un médecin, qui se serait mis en colère dès que la question de la toxicomanie a fait surface.
« Il s’est enflammé », relate Mme McBain, une des membres fondatrices du groupe Moms Stop the Harm, qui soutient quelque 300 familles canadiennes ayant perdu un être cher en raison d’une surdose.
« Je n’ai jamais vu un professionnel perdre son sang-froid comme ça. C’était laid, se souvient-elle. J’étais assise dans le bureau, je ne faisais qu’observer et je me suis dit : “Mon fils est venu ici en prenant son courage à deux mains pour dire qu’il a besoin d’aide et ce médecin lui hurle dessus.” »
Son mari et elle ont ensuite pris eux-mêmes des mesures pour faire entrer leur fils unique dans un centre de désintoxication en Colombie-Britannique, mais elle n’a pas pu lui dénicher un conseiller, un psychiatre ou un expert en dépendance pour le soutenir pendant les deux mois ayant suivi son séjour, lors desquels il était aux prises avec de douloureux symptômes de sevrage.
Jordan Miller a alors connu une rechute et « magasiné des médecins » dans des cliniques sans rendez-vous, en quête de médicaments sur ordonnance pour atténuer son agonie. Il est mort en février 2014, à l’âge de 25 ans.
Leslie McBain se désole que la reconnaissance de la toxicomanie comme une véritable condition chronique se fasse attendre au sein de la profession médicale.
Elle reconnaît néanmoins que les établissements qui forment les médecins s’efforcent de les sensibiliser à cet effet et de continuer d’instruire ceux qui manifestent un intérêt envers cet enjeu.
Un traitement complexe
Le directeur général du développement professionnel et du soutien à la pratique au Collège des médecins de famille du Canada, Jeff Sisler, souligne que le traitement de la dépendance est considéré comme complexe et moins attrayant que les autres spécialisations.
« Mais la demande clinique et les pressions sociales pour que les médecins gèrent mieux ceci se font sentir », souligne-t-il.
Le Collège cherche à mettre les médecins en contact avec des réseaux de mentorat, à l’instar de l’Ontario, où ils ont accès à des spécialistes en ligne, par l’entremise de textos ou encore par téléphone, ajoute-t-il.
« C’est une relation à long terme entre les médecins de famille ordinaires et des gens avec plus d’expertise pour fournir des informations adaptées à la personne et aussi pour les encourager, les mettre en confiance, répondre à certaines des inquiétudes qu’entretiennent les médecins de famille à propos de ces patients complexes », expose le docteur Sisler. « On essaie en ce moment de faire en sorte que d’autres provinces offrent des réseaux semblables. »
Le directeur du Centre de consommation de drogues de la Colombie-Britannique, Evan Wood, croit que le traitement de la toxicomanie doit se défaire de son image repoussante. Il s’agit selon lui d’une discipline pourtant gratifiante, car une fois soignés, les patients font des progrès considérables.
« On veut que les gens comprennent que c’est un des domaines les plus excitants en médecine en ce moment », explique-t-il.
Le docteur Wood estime toutefois que malgré les efforts de recrutement et de formation, un système de primes s’impose.
Soigner un patient à la suboxone peut prendre jusqu’à trois heures la première journée seulement, illustre-t-il.
Les médecins touchent déjà des primes pour le traitement à la méthadone, de même que pour d’autres conditions chroniques comme le diabète et l’hypertension.
« Si ça prend deux fois plus de temps et qu’on est payé deux fois moins, on n’aura pas assez de médecins altruistes pour affronter ça », martèle M. Wood.
#dépendance comprendre la crise des #Opioides et d’où elle vient #USA #Canada #médecins #dépendances #surdoses #overdoses #stigmatisation
Aux Etats-Unis, l’épidémie d’overdoses atteint un nouveau pic
▻http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/12/29/aux-etats-unis-l-epidemie-d-overdoses-atteint-un-nouveau-pic_5235517
Ainsi, en 2016, une personne est morte toutes les huit minutes d’une surdose de drogues. Sur les 63 600 victimes, plus de 42 000 ont succombé à une overdose d’opioïdes, en grande partie obtenus sur prescription médicale, ce qui représente une hausse de 28 % par rapport à l’année précédente.
Et 2017 s’annonce tout aussi sombre. Au point que les autorités sanitaires américaines lient désormais ces décès à l’une des statistiques les plus préoccupantes de ces dernières décennies : l’espérance de vie des Américains a baissé pour la deuxième année consécutive, un phénomène inédit depuis le début des années 1960. Deux autres raisons contribuent à expliquer cette tendance : la maladie d’Alzheimer et les suicides.
Cette évolution correspondrait à la consommation de plus en plus fréquente du puissant fentanyl (+ 88 % entre 2013 et 2016), une drogue de synthèse délivrée sur ordonnance, mais également accessible sur Internet ou dans la rue. Ses effets dévastateurs sont accentués par la mise sur le marché de cachets contrefaits, fabriqués en Chine ou au Mexique. Une nouvelle tendance que les autorités peinent à circonscrire, en dépit des promesses de Donald Trump de mettre fin à « l’inondation » du marché américain par le fentanyl venu de Chine.
En attendant, le décompte macabre annuel a provoqué une prise de conscience dans l’opinion publique et chez les professionnels de santé. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, tout le monde ou presque connaît de près ou de loin une personne dépendante aux antidouleurs.
Selon les estimations officielles, 97 millions de personnes ont pris des opiacés en 2015. Parmi elles, 12 millions en ont consommé sans avis ni prescription d’un médecin. Et près de 2 millions souffrent de troubles qui y sont liés. Aussi, 76 % des Américains considèrent les prescriptions excessives d’antidouleur comme un problème de santé publique « grave ou très grave », selon le Pew Research Center ; ils étaient 63 % en 2013.
Addiction Inc. Marketing wizards and urine-testing millionaires: Inside the lucrative business of America’s opioid crisis.
America’s Addiction Crisis ranks among the great epidemics of our age. Millions of people have fallen victim to painkiller abuse, alcoholism, the rise of meth and the revival of heroin. Sorrowful tales of death at a young age and of families torn apart have become a defining feature of the early 21st century American experience.
La crise des opioïdes aux États-Unis. D’un abus de prescriptions à une épidémie aiguë
La mortalité par abus de médicaments antidouleur (painkillers) constitue aujourd’hui une problématique majeure aux États-Unis. Depuis 2000, la consommation d’opioïdes – sous forme légale, détournée ou illégale – a causé plus de 300 000 décès par surdose, donnant lieu à une crise sanitaire sans précédent.
La crise des opioïdes est responsable de plus des deux tiers des 72 000 décès par surdose aux États-Unis en 2017.
L’épidémie a débuté dans les années 1990, lorsque la prescription des antidouleurs à base d’opioïdes, jusqu’alors réservés au traitement des cancers, a été élargie à tous les types de douleur chronique, ouvrant la voie aux stratégies commerciales des firmes pharmaceutiques productrices d’oxycodone. Au début de l’épidémie, les populations touchées sont celles qui ont les moyens de consulter un médecin : adultes de moins de 50 ans issus des classes moyennes, actifs, majoritairement blancs, résidant dans les Etats ruraux (notamment de la Rust Belt), hommes et femmes confondus. Puis, rapidement, l’effet d’accoutumance aux opioïdes a poussé ces patients à détourner l’usage des médicaments prescrits et à rechercher d’autres sources d’approvisionnement. Si les pouvoirs publics ont commencé à restreindre l’accès aux opioïdes légaux à partir de 2010, cela n’a pas empêché les usagers de se tourner vers des opioïdes illégaux : d’abord l’héroïne, vendue sur le marché noir par les cartels mexicains, puis, à partir de 2013, des opioïdes de synthèse plus puissants, notamment le fentanyl puis le carfentanyl, fabriqués par des laboratoires chinois et vendus sur internet. Le report sur ces autres produits a contribué à démultiplier le nombre de surdoses mortelles.
À la différence de l’épidémie de crack dans les années 1980, dont les victimes issues des minorités ont fait l’objet de réponses jugées répressives, celles de l’épidémie d’opioïdes ont d’emblée été présentées comme des victimes auxquelles l’État doit apporter une réponse thérapeutique. Ainsi l’état d’urgence sanitaire a-t-il été proclamé en octobre 2017 par le président Trump. Un budget de six milliards de dollars a été dégagé pour permettre une prévention renforcée ainsi qu’un meilleur accès aux traitements de substitution et à la Naloxone, un antidote efficace en cas de surdose. Si certains laboratoires pharmaceutiques ont été lourdement condamnés, cette judiciarisation s’est accompagnée d’un effort de sensibilisation des médecins, incités à ne plus prescrire aussi facilement les opioïdes.
L’épidémie, qui s’est élargie à toutes les catégories sociales, ne donnait pas de signes de ralentissement en 2017. Les estimations tablent sur au moins 500 000 décès de plus dans les années à venir.
▻https://www.ifri.org/fr/publications/notes-de-lifri/potomac-papers/crise-opioides-aux-etats-unis-dun-abus-de-prescriptions
On avait bien remarqué que les pauvres pouvaient crever alors que ce qui touche les riches est préoccupant.
Pendant combien de temps les gens vont-ils supporter d’être punis d’être des victimes de la cupidité de quelques uns ?
Sur la route mortelle des opioïdes - Libération
►http://www.liberation.fr/planete/2017/06/25/sur-la-route-mortelle-des-opioides_1579449
Aux Etats-Unis, l’addiction aux psychotropes de synthèse fait des ravages, avec la complicité de labos et médecins sans scrupules. Reportage en Virginie-Occidentale.
La première chose qui frappe, ce sont ses yeux. Vert foncé, surmontés de fard à paupière rose. Pétillants et espiègles sans doute à l’adolescence, mais aujourd’hui empreints d’une profonde lassitude. Comme recouverts d’un voile cotonneux. A lui seul, le regard de Tiffany Vincent trahit une vie d’excès. Son épais maquillage ne gomme pas la dureté des traits de cette femme de 33 ans passée par toutes les drogues ou presque. Et brisée à la fois par l’addiction et le deuil. A l’étage de la modeste maison où elle nous reçoit, dans la petite ville morose de Madison, en Virginie-Occidentale, Tiffany a retrouvé le corps sans vie de sa mère, Mary Kathryn, décédée d’une overdose à l’âge de 50 ans. C’était le 23 décembre 2015, deux jours avant un Noël qui devait être le premier en famille depuis trois ans. « Elle avait acheté des cadeaux pour tout le monde. Elle était si excitée, si heureuse, comme une enfant », se souvient Tiffany, les larmes aux yeux.
L’addiction de Mary Kathryn a débuté en 1997. Un violent accident de voiture. De lancinantes douleurs au dos. Et un médecin qui lui prescrit de l’Oxycontin, puissant analgésique dérivé de l’opium. Un an plus tôt, ce médicament a été introduit aux Etats-Unis par le laboratoire Purdue Pharma, qui en assure une promotion marketing agressive auprès des docteurs et pharmaciens. Les arguments sont rodés : l’Oxycontin serait un opiacé sûr, capable de soulager des douleurs sévères sans générer d’addiction. La réalité se révèle bien différente. Le cercle infernal est enclenché : on estime qu’au moins 2 millions d’Américains sont accrocs aux opiacés, qui ont tué plus de 300 000 personnes en quinze ans.
« En quelques mois, Mary Kathryn est devenue dépendante », résume Kay Mullins, la mère de la défunte, et grand-mère de Tiffany. Pendant près de deux décennies, cette mère courage qui, à 70 ans, travaille encore chez un fleuriste de Madison pour faire vivre la famille - Tiffany et ses deux fillettes habitent chez elle - a tenté d’aider sa fille à s’en sortir. A plusieurs reprises, elle l’a envoyée dans de rares et coûteuses cliniques de désintoxication. Sans succès. Pour se procurer les pilules dont elle avait besoin, Mary Kathryn a écumé les cabinets médicaux et pharmacies sans scrupules de la région, roulant parfois près de deux heures pour se procurer ici une ordonnance, là une boîte de médicaments. « Le dernier docteur qui l’a reçue était néphrologue ! Il lui a prescrit du Xanax et de l’oxycodone, deux médicaments que vous n’êtes pas censé associer car cela peut vous tuer. Elle l’a vu le lundi. Le mercredi, elle était partie », se désole Kay.
Ordonnances
Après les funérailles de sa fille, la septuagénaire à la voix douce et au regard affable a décroché son téléphone pour appeler le cabinet du néphrologue. A la secrétaire, elle se souvient simplement d’avoir dit que Mary Kathryn ne reviendrait pas pour son prochain rendez-vous, prévu quelques jours plus tard. Si le médecin en question n’a pas été inquiété, d’autres ont en revanche été contraints de fermer boutique. Certains ont été poursuivis en justice. A l’image de Michael Kostenko, qui délivrait des ordonnances à la chaîne dans une clinique au milieu de la forêt, où il animait officiellement des groupes de parole fondés sur la spiritualité. Tiffany, qui y a accompagné sa mère, se souvient : « Les gens passaient la nuit devant le bâtiment pour pouvoir entrer. Il y avait 40 personnes dans une salle. Le docteur te disait que Dieu était le seul à pouvoir soulager ta douleur. Puis il te donnait ta prescription. »
L’an dernier, le docteur Kostenko a été arrêté et inculpé pour avoir fourni de l’oxycodone sans raisons médicales à de nombreux patients, dont au moins deux ont succombé à une overdose. Le dossier constitué par le procureur donne le tournis. En une seule journée, en décembre 2013, ce médecin aurait par exemple signé 375 ordonnances pour 271 patients, sans en avoir vu un seul. Soit plus de 22 000 pilules d’oxycodone prescrites en échange de plus de 20 000 dollars (18 000 euros) en espèces.
Le 25 avril, Michael Kostenko a plaidé coupable devant un tribunal fédéral. Il encourt jusqu’à vingt ans de prison et un million de dollars d’amende. Sa peine sera prononcée le 23 août. Certains de ses patients ont déjà écopé, bien malgré eux, de la peine capitale. Mi-juin, pas moins de 47 personnes ont été arrêtées dans l’Etat pour avoir écoulé illicitement de l’oxycodone.
A une cinquantaine de kilomètres au sud de Madison, Logan symbolise le déclin économique de la Virginie-Occidentale, berceau sinistré de l’industrie du charbon. Dans cette région reculée, à l’ombre des Appalaches, des milliers d’emplois ont disparu dans les mines. Laissant derrière eux une génération de chômeurs en proie à des douleurs physiques et des traumatismes mentaux. Un terreau parfait pour l’épidémie d’opiacés qui, contrairement à celle de crack dans les années 80, touche davantage l’Amérique blanche et rurale.
Si les experts notent une corrélation entre chômage et consommation de drogue, le fléau n’épargne aucun milieu social. Chelsea Carter peut en témoigner. « J’ai grandi dans une belle maison. Mon père était le maire. Nous allions à l’église deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi », raconte cette femme de 30 ans, blonde aux yeux bleus et à la taille de guêpe. Quand on l’entend raconter son passé de « gymnaste et pom-pom girl au collège », on ne peut s’empêcher de penser à l’adolescente qui fait tourner la tête de Kevin Spacey dans American Beauty. A 12 ans pourtant, l’ado modèle déraille au contact de l’une de ses amies qui lui raconte comment, le week-end, elle « se défonce » avec son père dealer. Chelsea essaie l’alcool puis l’herbe. Suivront pilules antidouleur, cocaïne, méthamphétamine et ecstasy. Le tout avant l’âge de 15 ans.
« Les opiacés étaient vraiment ma drogue préférée », se souvient-elle. La mort rapprochée de sa grand-mère et d’un ami (d’une overdose) la font basculer. Sa rencontre, à 19 ans, avec un dealer de deux fois son âge l’entraîne vers le fond. Ils entament une relation « drug fueled » (« alimentée par la drogue ») : « A l’époque, je consommais jusqu’à 10 pilules d’oxycodone par jour. Chacune coûtait 100 dollars au marché noir. Je faisais à mon dealer tout ce qu’il voulait et en échange, j’obtenais la drogue dont j’avais besoin. » Chelsea finit par rompre cette relation toxique. Mais pour financer sa consommation, elle monte une bande de cambrioleurs. L’arrestation du gang fait la une du journal local. Condamnée, elle échappe à la prison en échange d’une cure de désintoxication et de contrôles réguliers. Elle replonge presque aussitôt. « J’ai échoué à un test antidrogue. Ils m’ont mis les menottes, une combinaison orange et m’ont conduite en prison. Il n’y a pas d’endroit plus humiliant sur Terre », dit-elle d’un accent traînant.
« Un fléau familial »
C’était le 29 septembre 2008. Pour ne jamais oublier cette date, Chelsea l’a fait tatouer récemment sur l’intérieur de son poignet gauche. Précédé de ces quelques mots : « I once was lost » (« Jadis, j’étais perdue »). Depuis ce jour, elle n’a jamais retouché à la drogue. « Cela fait neuf ans que je suis sobre et cela se passe bien. Je ne dis pas que je n’ai pas pensé par moments à replonger. Vous savez, les drogués recherchent la satisfaction immédiate. Se désintoxiquer n’apporte pas de satisfaction immédiate. C’est beaucoup de travail », confie-t-elle. Un travail qui est devenu le sien : après des études de psychologie et de travail social, Chelsea est aujourd’hui thérapeute dans un centre de traitement des addictions à Logan.
Dans son bureau épuré, la trentenaire à la longue chevelure soignée a accroché quelques cadres « feel good » : « Dreams come true », « Love is all you need », « Follow your heart ». Il y a aussi, dans un coin, une copie de son mugshot - la photo méconnaissable prise par la police le jour de son arrestation - et quelques coupures de presse sur son parcours. Rare exemple de désintoxication et de reconversion réussie, Chelsea tâche de transmettre un message d’espoir aux centaines de toxicomanes qu’elle suit. Tout en constatant à la fois l’ampleur de la crise et le manque de moyens : « Tous les jours, je reçois des gens dont la mère, le fils, le père sont aussi suivis ici. C’est un fléau familial. Nous avons besoin de plus de centres de traitement. Nous avons besoin d’aide. Notre Etat traverse une crise profonde, et nous voyons mourir devant nos yeux des générations entières. »
« Heroin babies »
Une étudiante de 21 ans au volant de sa voiture accidentée. Un père de 47 ans et son fils de 26 ans sur le sol de leur salle de bain. Trois amies de 23, 27 et 32 ans dans un jardin. Un homme de 59 ans dans un buisson. Un couple de quadragénaires dans les toilettes d’une station-essence. Le 15 août 2016, ces neuf personnes - et près d’une vingtaine d’autres - ont fait une overdose à Huntington, deuxième ville de Virginie-Occidentale. Vingt-six overdoses en à peine quatre heures. Un traumatisme pour la ville et ses services de secours. « C’est comme si l’enfer s’était déchaîné », dira plus tard Steve Williams, le maire de Huntington, 50 000 habitants. Comme un miracle au milieu de cet enfer, toutes les victimes ont pu être sauvées, la plupart grâce au Narcan, médicament antidote à base de naloxone, administré par intraveineuse ou par voie nasale et qui annule les effets des opiacés.
Ce jour-là, toutes les victimes avaient consommé la même héroïne frelatée. Face aux contrôles accrus imposés aux médecins et aux pharmaciens, se procurer des opiacés sur ordonnance s’avère de plus en plus complexe. Les toxicomanes se tournent alors vers des médicaments contrefaits ou, de plus en plus fréquemment, vers l’héroïne, bien moins chère mais aussi beaucoup plus dangereuse. Entre 2014 et 2015, les overdoses mortelles d’héroïne ont ainsi bondi de plus de 20 % aux Etats-Unis. Car la drogue, principalement importée par les cartels mexicains, est souvent mélangée avec d’autres molécules, dont le fentanyl. Trois grains de sable de cet opiacé synthétique, cent fois plus puissant que la morphine, constituent une dose mortelle.
Selon les statistiques du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), plus de 33 000 Américains ont succombé à une overdose d’opiacés en 2015, quatre fois plus qu’en 1999. Avec un taux d’overdoses mortelles de 41,5 pour 100 000 habitants, la Virginie-Occidentale était de loin l’Etat le plus touché, devant le New Hampshire et le Kentucky. Une enquête récente du journal local, le Charleston Gazette-Mail, récompensé au printemps d’un prix Pulitzer, a montré que 780 millions de pilules d’opiacés (oxycodone et hydrocodone) ont été écoulées en Virginie-Occidentale entre 2007 et 2012. Et les chiffres de 2016 indiquent qu’en dépit de la prise de conscience, l’épidémie n’a pas encore atteint son pic. L’an dernier, 818 personnes sont mortes d’une overdose en Virginie-Occidentale - 13 % de plus qu’en 2015.
Au milieu de cette marée de statistiques, un chiffre stupéfie plus que tout autre : un bébé sur cinq né l’an dernier dans le principal hôpital d’Huntington a été exposé à la drogue au cours de la grossesse. La moitié d’entre eux, soit environ 9 % des nouveaux-nés, ont hérité de l’addiction de leur mère aux opiacés. On les appelle familièrement les « heroin babies », victimes les plus jeunes - et les plus vulnérables - de cette épidémie ravageuse. « Ils souffrent de tremblements très rapides et incontrôlés, d’un sommeil très agité, de crampes, de diarrhées. Ils pleurent de manière effrénée, ont du mal à s’alimenter et à réguler leur température », décrit le néonatalogiste Sean Loudin.
Outre une unité spécialisée au sein de la maternité, une structure externe baptisée Lily’s Place a ouvert fin 2014 pour accueillir ces nourrissons qui souffrent du syndrome d’abstinence néonatale (SAN). La clinique compte douze chambres et chaque bébé bénéficie d’un traitement médical personnalisé. Du type de drogue et de la quantité consommée par la mère dépend la durée du sevrage. Quelques semaines le plus souvent, plusieurs mois parfois. Les parents, privés de la garde de leur enfant dès que de la drogue est détectée dans son organisme, sont autorisés à venir s’en occuper la journée, sous la supervision des infirmières. « Certains sont présents tous les jours, du matin au soir. D’autres ne viennent quasiment jamais et disparaissent parfois pendant plusieurs semaines », raconte Rhonda Edmunds, l’une des deux fondatrices de Lily’s Place.
Infirmière depuis trente ans, elle a assisté à l’explosion du nombre de bébés atteints de SAN. « En 2011, nous sommes allés visiter le seul endroit aux Etats-Unis qui s’occupait de ces bébés, dans l’Etat de Washington [nord-ouest du pays, ndlr]. En vingt ans d’existence, ils avaient acquis beaucoup d’expérience. On a compris qu’on ne faisait pas les choses de la bonne manière. » A leur retour, Rhonda et sa collègue infirmière adaptent donc leurs méthodes. A l’hôpital d’abord, puis au sein de Lily’s Place. Finies les lumières vives, place à un éclairage tamisé. Les bercements de haut en bas sont remplacés par des mouvements latéraux, mieux tolérés par les nourrissons.
Bataille
Malgré l’ampleur du phénomène - plus de 27 000 bébés américains nés avec le SAN en 2013, dix fois plus qu’en 2000 -, cette expérience acquise par l’équipe de Lily’s Place reste peu connue. Et peu partagée. La recherche sur le sujet demeure embryonnaire et les structures quasi inexistantes. Pour le néonatalogiste Sean Loudin, directeur médical de Lily’s Place, le fait que des milliers de bébés à travers le pays ne reçoivent aucun traitement approprié pour leur addiction s’apparente à de la torture. « Un bébé en manque qui n’est pas traité traverse d’énormes souffrances. Tout le monde serait choqué si, dans un hôpital, on laissait partir sans traitement un adulte dépendant aux opiacés en sevrage. Cet adulte serait en train de hurler, de vomir, il aurait la diarrhée. Si quelqu’un voyait cet être humain, il dirait que c’est une injustice. Et pour les bébés alors ? » s’emporte-t-il.
Retour à Madison. Devant la maison familiale, Tiffany Vincent s’amuse avec ses deux filles de 7 et 11 ans. Après deux heures d’interview douloureuse, entrecoupée de longs silences et de sanglots, c’est la première fois qu’on la voit sourire. Adossée au porche écaillé, sa grand-mère, Kay, observe la scène. Dans son regard avenant, on perçoit tantôt la joie, celle de voir ses arrières petites-filles heureuses. Tantôt l’angoisse morbide de celle qui en a trop vu et se demande si Tiffany sera encore vivante dans trois, cinq ou dix ans. Car Tiffany, comme sa mère décédée, combat depuis longtemps les démons de l’addiction. Opiacés, speed, héroïne, méthamphétamines : elle a beaucoup testé. Et beaucoup consommé.
Lors de notre rencontre, elle assurait être sobre depuis six mois environ. Mais sa grand-mère ne semblait guère convaincue. En pleurs, Tiffany s’est confessée sur ses peurs. Et mis des mots déchirants sur sa bataille : « Je peux être sobre pendant plusieurs mois. Mais quelque chose va m’arriver, le sol va se dérober sous mes pieds et je vais aller me défoncer. Et je ne pourrai rien y faire. J’aime mes filles plus que tout. Mais quand je suis défoncée, mon addiction prend le dessus et je commence à aimer la drogue plus que j’aime mes enfants. Ce truc, c’est comme le diable. C’est le diable. Je peux courir pour lui échapper. Je peux ne pas le vouloir. Je peux me cacher. Mais il trouvera toujours son chemin jusqu’à moi. »
Frédéric Autran Envoyé spécial en Virginie-Occidentale
#drogue #opiacés #héroïne #Virginie #addiction #overdose #big_pharma
Très bon article.
Drogues légales, drogues illégales, dealer en blouse blanche ou dealer de la rue, au final le même résultat, la dépendance dans toute sa cruauté. On notera que comme tout phénomène social, les rapports de classe jouent leur rôle puisque celle qui s’en sort dans l’article est celle qui vient d’un milieu friqué, fille du maire.
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