• #José_Vieira : « La #mémoire des résistances face à l’accaparement des terres a été peu transmise »

    Dans « #Territórios_ocupados », José Vieira revient sur l’#expropriation en #1941 des paysans portugais de leurs #terres_communales pour y planter des #forêts. Cet épisode explique les #mégafeux qui ravagent le pays et résonne avec les #luttes pour la défense des #biens_communs.

    Né au Portugal en 1957 et arrivé enfant en France à l’âge de 7 ans, José Vieira réalise depuis plus de trente ans des documentaires qui racontent une histoire populaire de l’immigration portugaise.

    Bien loin du mythe des Portugais·es qui se seraient « intégré·es » sans le moindre problème en France a contrario d’autres populations, José Vieira s’est attaché à démontrer comment l’#immigration_portugaise a été un #exode violent – voir notamment La Photo déchirée (2001) ou Souvenirs d’un futur radieux (2014) –, synonyme d’un impossible retour.

    Dans son nouveau documentaire, Territórios ocupados, diffusé sur Mediapart, José Vieira a posé sa caméra dans les #montagnes du #Caramulo, au centre du #Portugal, afin de déterrer une histoire oubliée de la #mémoire_collective rurale du pays. Celle de l’expropriation en 1941, par l’État salazariste, de milliers de paysans et de paysannes de leurs terres communales – #baldios en portugais.

    Cette #violence étatique a été opérée au nom d’un vaste #projet_industriel : planter des forêts pour développer économiquement ces #territoires_ruraux et, par le même geste, « civiliser » les villageois et villageoises des #montagnes, encore rétifs au #salariat et à l’ordre social réactionnaire de #Salazar. Un épisode qui résonne aujourd’hui avec les politiques libérales des États qui aident les intérêts privés à accaparer les biens communs.

    Mediapart : Comment avez-vous découvert cette histoire oubliée de l’expropriation des terres communales ou « baldios » au Portugal ?

    José Vieira : Complètement par hasard. J’étais en train de filmer Le pain que le diable a pétri (2012, Zeugma Films) sur les habitants des montagnes au Portugal qui sont partis après-guerre travailler dans les usines à Lisbonne.

    Je demandais à un vieux qui est resté au village, António, quelle était la définition d’un baldio – on voit cet extrait dans le documentaire, où il parle d’un lieu où tout le monde peut aller pour récolter du bois, faire pâturer ses bêtes, etc. Puis il me sort soudain : « Sauf que l’État a occupé tous les baldios, c’était juste avant que je parte au service militaire. »

    J’étais estomaqué, je voulais en savoir plus mais impossible, car dans la foulée, il m’a envoyé baladé en râlant : « De toute façon, je ne te supporte pas aujourd’hui. »

    Qu’avez-vous fait alors ?

    J’ai commencé à fouiller sur Internet et j’ai eu la chance de tomber sur une étude parue dans la revue de sociologie portugaise Análise Social, qui raconte comment dans les années 1940 l’État salazariste avait pour projet initial de boiser 500 000 hectares de biens communaux en expropriant les usagers de ces terres.

    Je devais ensuite trouver des éléments d’histoire locale, dans la Serra do Caramulo, dont je suis originaire. J’ai passé un temps fou le nez dans les archives du journal local, qui était bien sûr à l’époque entièrement dévoué au régime.

    Après la publication de l’avis à la population que les baldios seront expropriés au profit de la plantation de forêts, plus aucune mention des communaux n’apparaît dans la presse. Mais rapidement, des correspondants locaux et des éditorialistes vont s’apercevoir qu’il existe dans ce territoire un malaise, qu’Untel abandonne sa ferme faute de pâturage ou que d’autres partent en ville. En somme, que sans les baldios, les gens ne s’en sortent plus.

    Comment sont perçus les communaux par les tenants du salazarisme ?

    Les ingénieurs forestiers décrivent les paysans de ces territoires comme des « primitifs » qu’il faut « civiliser ». Ils se voient comme des missionnaires du progrès et dénoncent l’oisiveté de ces montagnards peu enclins au salariat.

    À Lisbonne, j’ai trouvé aussi une archive qui parle des baldios comme étant une source de perversion, de mœurs légères qui conduisent à des enfants illégitimes dans des coins où « les familles vivent presque sans travailler ». Un crime dans un régime où le travail est élevé au rang de valeur suprême.

    On retrouve tous ces différents motifs dans le fameux Portrait du colonisé d’Albert Memmi (1957). Car il y a de la part du régime un vrai discours de colonisateur vis-à-vis de ces régions montagneuses où l’État et la religion ont encore peu de prise sur les habitants.

    En somme, l’État salazariste veut faire entrer ces Portugais reculés dans la modernité.

    Il y a eu des résistances face à ces expropriations ?

    Les villageois vont être embauchés pour boiser les baldios. Sauf qu’après avoir semé les pins, il faut attendre vingt ans pour que la forêt pousse.

    Il y a eu alors quelques histoires d’arrachage clandestin d’arbres. Et je raconte dans le film comment une incartade avec un garde forestier a failli virer au drame à cause d’une balle perdue – je rappelle qu’on est alors sous la chape de plomb du salazarisme. D’autres habitants ont aussi tabassé deux gardes forestiers à la sortie d’un bar et leur ont piqué leurs flingues.

    Mais la mémoire de ces résistances a peu été transmise. Aujourd’hui, avec l’émigration, il ne reste plus rien de cette mémoire collective, la plupart des vieux et vieilles que j’ai filmés dans ce documentaire sont déjà morts.

    Comment justement avez-vous travaillé pour ce documentaire ?

    Quand António me raconte cette histoire d’expropriation des baldios par l’État, c’était en 2010 et je tournais un documentaire, Souvenirs d’un futur radieux. Puis lorsqu’en 2014 un premier incendie a calciné le paysage forestier, je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette.

    J’ai travaillé doucement, pendant trois ans, sans savoir où j’allais réellement. J’ai filmé un village situé à 15 kilomètres de là où je suis né. J’ai fait le choix d’y suivre des gens qui subsistent encore en pratiquant une agriculture traditionnelle, avec des outils de travail séculaires, comme la roue celte. Ils ont les mêmes pratiques que dans les années 1940, et qui sont respectueuses de l’écosystème, de la ressource en eau, de la terre.

    Vous vous êtes aussi attaché à retracer tel un historien cet épisode de boisement à marche forcée...

    Cette utopie industrialiste date du XIXe siècle, des ingénieurs forestiers parlant déjà de vouloir récupérer ces « terres de personne ». Puis sous Salazar, dans les années 1930, il y a eu un débat intense au sein du régime entre agrairistes et industrialistes. Pour les premiers, boiser ne va pas être rentable et les baldios sont vitaux aux paysans. Pour les seconds, le pays a besoin de l’industrie du bois pour décoller économiquement, et il manque de bras dans les villes pour travailler dans les usines.

    Le pouvoir central a alors même créé un organisme étatique, la Junte de colonisation interne, qui va recenser les baldios et proposer d’installer des personnes en leur donnant à cultiver des terres communales – des colonies de repeuplement pour résumer.

    Finalement, l’industrie du bois et de la cellulose l’a emporté. La loi de boisement des baldios est votée en 1938 et c’est en novembre 1941 que ça va commencer à se mettre en place sur le terrain.

    Une enquête publique a été réalisée, où tout le monde localement s’est prononcé contre. Et comme pour les enquêtes aujourd’hui en France, ils se sont arrangés pour dire que les habitants étaient d’accord.

    Qu’en est-il aujourd’hui de ces forêts ? Subsiste-t-il encore des « baldios » ?

    Les pinèdes sont exploitées par des boîtes privées qui font travailler des prolos qui galèrent en bossant dur. Mais beaucoup de ces forêts ont brûlé ces dernière décennies, notamment lors de la grande vague d’incendies au Portugal de 2017, où des gens du village où je filmais ont failli périr.

    Les feux ont dévoilé les paysages de pierre qu’on voyait auparavant sur les photos d’archives du territoire, avant que des pins de 30 mètres de haut ne bouchent le paysage.

    Quant aux baldios restants, ils sont loués à des entreprises de cellulose qui y plantent de l’eucalyptus. D’autres servent à faire des parcs d’éoliennes. Toutes les lois promues par les différents gouvernements à travers l’histoire du Portugal vont dans le même sens : privatiser les baldios alors que ces gens ont géré pendant des siècles ces espaces de façon collective et très intelligente.

    J’ai fait ce film avec en tête les forêts au Brésil gérées par les peuples autochtones depuis des siècles, TotalEnergies en Ouganda qui déplace 100 000 personnes de leurs terres pour du pétrole ou encore Sainte-Soline, où l’État aide les intérêts privés à accaparer un autre bien commun : l’eau.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021223/jose-vieira-la-memoire-des-resistances-face-l-accaparement-des-terres-ete-

    #accaparement_de_terres #terre #terres #dictature #histoire #paysannerie #Serra_do_Caramulo #communaux #salazarisme #progrès #colonisation #colonialisme #rural #modernité #résistance #incendie #boisement #utopie_industrialiste #ingénieurs #ingénieurs_forestiers #propriété #industrie_du_bois #Junte_de_colonisation_interne #colonies_de_repeuplement #cellulose #pinèdes #feux #paysage #privatisation #eucalyptus #éoliennes #loi #foncier

  • Stockez du carbone ! - Institut de recherche pour le développement (IRD)
    http://www.ird.fr/la-mediatheque/dossiers-thematiques/desertification-et-degradation-des-terres/a-lire/stockez-du-carbone

    Afin d’apporter une approche factuelle et scientifique à cet engagement, les initiateurs de l’étude « Soil Carbon 4 per mille » [1] ont sélectionné 20 pays possédant des bases de données disponibles. « L’ Afrique du Sud présente un potentiel élevé de #séquestration_de_carbone dans les #sols. Ses stocks sont en effet fortement dégradés du fait de la mauvaise gestion des #pâturages couvrant 50 % de la surface du pays,souligne le pédologue à l’IRD, Vincent Chaplot. Auparavant, un équilibre existait de par le broutage par les troupeaux qui se déplaçaient constamment. Mais l’homme a rompu cette harmonie en cloisonnant et brûlant ces espaces, ce qui a conduit à un appauvrissement du sol et des émissions massives de gaz à effet de serre vers l’atmosphère. »

    La dégradation de ces zones de pâturage a ainsi généré une perte pouvant aller jusqu’à 90 % du stock de carbone. A l’échelle du pays, la mise en place du pâturage intensif éphémère – passage dense d’herbivores durant une courte période – augmenterait le stock de carbone de 80 millions de tonnes à 110 millions de tonnes par an. Soit un accroissement de 35 pour mille par an, pour un objectif mondial de 4 pour mille.

    Outre cette nouvelle pratique de pâturage, l’apport d’amendements organiques (+ 0,5 tonne de carbone par hectare par an), la rotation des cultures (+ 0,2 tonne de carbone par hectare par an), le
    reboisement (+0,6 tonne de carbone par hectare par an) et la diminution du labour (+0,3 tonne de carbone par hectare par an) sont autant d’outils en réponse à l’initiative « 4 pour mille ».

    Soil carbon 4 per mille
    http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0016706117300095

    • #pastoralisme

      Vincent Delargillière (Dairy) livre ses techniques de pâturage tournant
      http://www.web-agri.fr/conduite-elevage/alimentation/article/dairy-devoile-ses-techniques-pour-realiser-des-economies-grace-a-l-herbe-11

      « Grand Calife » du forum de Web-agri depuis près de dix ans, celui qui se fait surnommer « Dairy » sur la toile est éleveur non loin de Beauvais dans l’Oise. Avec son père et son frère, Vincent Delargillière élève 85 vaches laitières, une trentaine de bœufs et cultive 200 hectares, dont 75 ha de prairies.

      En 1999, Vincent effectue son stage six mois dans une ferme de 700 vaches en Nouvelle-Zélande : pas de stabulation, des vaches dehors toute l’année, pas de concentré, des lactations synchronisées avec la saison de l’herbe et parfois jusqu’à 50 vêlages dans la même journée. Avec un lait payé moins de 200 €/t, les Néo-zélandais parvenaient à tirer un revenu. Vincent retient les enseignements : ce qui compte ce n’est pas tant la production par vache, mais bien la marge sur coût alimentaire et le nombre de litres de lait par hectare d’herbe.
      […]
      « L’objectif, c’est d’avoir un fort chargement instantané avec toujours de l’herbe fraîche disponible au bon stade. J’utilise environ 80 ares d’herbe par 24 heures avec 85 vaches. Au total, cela représente 25 ares d’herbe accessibles par vache, ce n’est pas énorme, mais le #pâturage_tournant_intensif permet de vraiment valoriser l’herbe disponible. Ça ne coûte quasiment rien, quelques abreuvoirs et du fil électrique, par contre on a beaucoup à y gagner, en argent comme en temps de travail ! » En avril par exemple, avec de l’herbe de qualité, le troupeau a produit 60.000 litres de lait avec moins de 3 tonnes de tourteau de colza acheté au prix fort à 340 €/t. Alors qu’en hiver avec du maïs et de l’enrubannage, la consommation avoisine plutôt les 15 tonnes de tourteau par mois pour un litrage équivalent.

    • L’Afrique du Sud n’est pas un pays souffrant de la faim si ce n’est à cause des inégalités mais pas par manque de ressources. C’est un gros producteur de viande dont une partie est destinée à l’exportation. Le ranching qui est pratiqué a détruit les sols, ce n’est donc pas un luxe de mieux gérer ces sols, de les restaurer, c’est une nécessité...

  • La géographie humaine des régions montagneuses post-socialistes

    Matthias Schmidt
    Human Geography of Post-Socialist Mountain Regions [Texte intégral]
    An Introduction
    Géographie humaine des régions montagneuses post-socialistes [Texte intégral | traduction]
    Une introduction
    Alexey Gunya
    Land Reforms in Post-Socialist Mountain Regions and their Impact on Land Use Management : a Case Study from the Caucasus [Texte intégral]
    Les réformes foncières dans les régions de montagnes post-socialistes et leur impact sur l’aménagement du territoire – une étude de cas dans le #Caucase [Texte intégral | traduction]
    Jesse Quinn
    Gatekhili Mountains, gatekhili State : Fractured Alpine Forest Governance and Post-Soviet Development in the Republic of Georgia [Texte intégral]
    Montagnes gatekhili, État gatekhili : gestion fracturée de la #forêt alpine et développement post-soviétique en République de #Géorgie [Texte intégral | traduction]
    Aiganysh Isaeva et Jyldyz Shigaeva
    Soviet Legacy in the Operation of Pasture Governance Institutions in Present-Day Kyrgyzstan [Texte intégral]
    L’héritage soviétique dans les actions des institutions de gestion des #pâturages au #Kirghizistan [Texte intégral | traduction]
    Irène Mestre
    Quand les bergers creusent la montagne. Impact des activités minières artisanales sur les systèmes agropastoraux du #Kirghizstan. Étude de cas dans la région de #Naryn [Texte intégral]
    When Shepherds Mine Mountains : The Impact of Artisanal Mining on Agropastoral Systems in Kyrgyzstan. Case Study of Naryn Province [Texte intégral | traduction]
    Andrea Membretti et Bogdan Iancu
    Dai contadini operai agli amenity migrants. L’eredità del socialismo e il futuro del ruralismo montano in Romania [Texte intégral]
    From Peasant Workers to Amenity Migrants. Socialist Heritage and the Future of Mountain Rurality in Romania [Texte intégral | traduction]

    http://rga.revues.org/3555
    #soviétisme #post-soviétisme #post-socialisme #montagne #revue #Roumanie #mines

  • « En #Afrique, on n’a pas suffisamment investi dans le #pastoralisme ! » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2015/11/24/en-afrique-on-n-a-pas-suffisamment-investi-dans-le-pastoralisme_1415844?x

    Un demi-milliard de personnes à travers le monde sont nomades, à travers 75 pays du globe. Mais partout, même en Europe du Nord, ce sont des peuples marginalisés. On considère le pastoralisme comme une activité secondaire pas suffisamment rémunératrice. On n’a pas suffisamment investi dans ce secteur ! Les pouvoirs publics doivent assurer l’accès à des zones de #pâturages, à des points d’eau, et leur garantir une sécurité foncière. Les gouvernements, mais aussi la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international doivent investir dans ce secteur. Il représente une ressource économique, moins destructrice de l’environnement que l’activité agricole, qui épuise des sols fragiles, dans des zones climatologiques extrêmes. Quand on demande à la nature de produire ce qu’elle ne peut pas produire, on arrive à des situations d’aberrations environnementales, sociales et économiques.

    #agriculture

  • #Amazonie : stocks de carbone du sol en balance - Institut de recherche pour le développement (IRD)
    http://www.ird.fr/toute-l-actualite/actualites/actualites-generales/amazonie-stocks-de-carbone-du-sol-en-balance

    Avec les océans et les #forêts, les #sols constituent l’un des principaux réservoirs de carbone de la planète. Au cours du 20e siècle, ce stock a considérablement diminué du fait de la déforestation, de l’agriculture intensive et de mauvaises pratiques culturales associées. Autant de carbone émis vers l’atmosphère sous forme de #CO2 et contribuant au réchauffement climatique…

    Des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires viennent de publier une synthèse, dans la revue Global Change Biology , sur l’évolution des quantités de carbone dans les sols suite à la déforestation en Amazonie.

    Cependant, les chercheurs s’attendaient à des valeurs bien plus importantes dans les #pâturages, supposés offrir un grand potentiel de séquestration du carbone. De plus, l’augmentation des quantités de carbone provenant des graminées dans les pâturages atteint un seuil au bout d’une vingtaine d’années. Elle ne compense donc en aucun cas les émissions de #gaz_à_effet de serre globales de la déforestation...

    Enfin, cette synthèse révèle que, contrairement à ce que l’on observe ailleurs dans le monde, la quantité de précipitations n’a pas d’influence sur la plus ou moins grande capacité de stockage du carbone par le sol en Amazonie.

    From forest to cropland and pasture systems: a critical review of soil organic carbon stocks changes in Amazonia
    http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/gcb.12906/abstract

    The impact of deforestation on soil organic carbon (SOC) stocks is important in the context of climate change and agricultural soil use. Trends of SOC stock changes after agroecosystem establishment vary according to the spatial scale considered, and factors explaining these trends may differ sometimes according to meta-analyses. We have reviewed the knowledge about changes in SOC stocks in Amazonia after the establishment of pasture or cropland, sought relationships between observed changes and soil, climatic variables and management practices, and synthesized the δ13C measured in pastures. Our dataset consisted of 21 studies mostly synchronic, across 52 sites (Brazil, Colombia, French Guiana, Suriname), totalling 70 forest–agroecosystem comparisons. We found that pastures (n = 52, mean age = 17.6 years) had slightly higher SOC stocks than forest (+6.8 ± 3.1 %), whereas croplands (n = 18, mean age = 8.7 years) had lower SOC stocks than forest (−8.5 ± 2.9 %). Annual precipitation and SOC stocks under forest had no effect on the SOC changes in the agroecosystems. For croplands, we found a lower SOC loss than other meta-analyses, but the short time period after deforestation here could have reduced this loss. There was no clear effect of tillage on the SOC response. Management of pastures, whether they were degraded/nominal/improved, had no significant effect on SOC response. δ13C measurements on 16 pasture chronosequences showed that decay of forest-derived SOC was variable, whereas pasture-derived SOC was less so and was characterized by an accumulation plateau of 20 Mg SOC ha−1 after 20 years. The large uncertainties in SOC response observed could be derived from the chronosequence approach, sensitive to natural soil variability and to human management practices. This study emphasizes the need for diachronic and long-term studies, associated with better knowledge of agroecosystem management.

    #forêt #déforestation #agro-industrie

    • Agriculture intelligente face au climat

      Le modèle d’agriculture intelligente face au climat que la FAO s’efforce de promouvoir a trois grands objectifs :

      Accroître durablement la productivité et les revenus agricoles
      Aider les communautés rurales et les agriculteurs à s’adapter aux effets du changement climatique et à renforcer leur #résilience
      Réduire ou éliminer, si possible, les émissions de #gaz_à_effet_de_serre de l’#agriculture.

      La manière dont les agriculteurs affrontent ces objectifs varie selon les contextes locaux.

      L’aide de la FAO

      La FAO collabore avec les partenaires nationaux et locaux dans le monde entier pour les aider à mettre au point des solutions testées et adaptées à l’échelon local.

      Par exemple, sur les hauts plateaux du Kilimandjaro, l’Organisation a travaillé avec les agriculteurs pour relancer un système d’#agroforesterie vieux de 800 ans, connu sous le nom de Kihamba, qui fait vivre environ un million de personnes et une des populations rurales à plus haute densité d’Afrique.

      L’agroécosystème Kihamba, semblable à une forêt vierge tropicale de montagne, optimise l’utilisation de terres limitées, offre une grande variété d’aliments tout au long de l’année et maintient les eaux souterraines en bonne santé, entre autres services environnementaux.

      Pendant ce temps, un projet en Chine dispense aux éleveurs de yaks de nouvelles connaissances et de nouveaux outils pour restaurer les #pâturages dégradés, en améliorant l’efficacité et la productivité de leurs troupeaux tout en piégeant le #carbone de l’atmosphère.

      Dans les Andes péruviennes, la FAO encourage la conservation des variétés locales de maïs, de pommes de terre et de quinoa, qui sont cultivées avec succès depuis des siècles dans des conditions climatiques et d’altitude spécifiques. Garantir une vaste #biodiversité des cultures et des animaux sera déterminant pour adapter l’agriculture au #changement_climatique.

      Parmi les autres études de cas présentées dans la publication FAO success stories on climate-smart agriculture, citons :

      Au Kenya et en Tanzanie, le travail avec les agriculteurs dans des écoles de terrain, qui a permis d’identifier et de mettre au point des systèmes agricoles résilients, intelligents face au climat, adaptés aux conditions locales
      En Inde, un projet qui a exploité le potentiel des femmes en tant qu’agents de changement social pour promouvoir les pratiques agricoles intelligentes face au climat
      Au Nicaragua, une initiative visant à aider les communautés côtières à élaborer leur propre plan de gestion des ressources naturelles et stratégie de développement rural, pour inverser la dégradation de l’environnement et renforcer leur résilience
      Au Malawi, au Vietnam et en Zambie, une assistance aux décideurs pour concevoir des politiques nationales visant à promouvoir et à soutenir l’agriculture intelligente face au climat
      Au Nigeria, des projets qui ont introduit de nouvelles technologies d’engrais, et en Ouganda, des approches innovantes de gestion de l’utilisation des #sols dans le bassin du fleuve Kagera.

      #ruralité #paysannerie