• Pédagogie différenciée : 10 conseils + 1 ! (Sylvain Grandserre, Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2013/09/09092013Article635143083792793702.aspx

    1/ Dans une classe, l’hétérogénéité est la règle ! L’homogénéité étant l’exception, il faut cesser d’être surpris de ne pas pouvoir faire avancer tout le monde de la même manière même si les programmes en donnent l’illusion.

    2/ La différence entre élèves est normale ! Qu’il s’agisse d’écarts de vitesse, d’autonomie, de motivation, d’intérêt, de compréhension, on ne peut plus être « indifférents aux différences » mais devons inclure cette approche dans le fonctionnement habituel de la classe.

    3/ Dans aucune classe, le travail n’est accompli en même temps avec la même efficacité. Il est donc nécessaire d’anticiper sur ces différences d’autant plus qu’un travail inadapté et l’attente sont des facteurs inducteurs de désordre. C’est donc à tout moment qu’un élève doit pouvoir trouver un travail intéressant à faire.

    4/ La différenciation n’est pas un problème, c’est une solution ! Ça peut sembler difficile, surtout pour une pratique que l’on n’a le plus souvent ni vue ni vécue. Mais il est encore bien plus difficile de s’en tenir à la coercition. La souplesse pédagogique est la vraie rigueur, la rigidité étant signe de laxisme.

    5/ Tous les élèves ont besoin de différenciation ! Dans un système scolaire où trop d’élèves s’ennuient, il faut aussi penser la pédagogie différenciée à destination des meilleurs élèves.

    6/ La différenciation n’est pas le différentialisme ! Il ne s’agit pas d’enfermer un élève mais de lui permettre de s’en sortir. C’est justement le moyen d’échapper au déterminisme et à la reproduction sociale.

    7/ L’individualisation s’équilibre avec une pédagogie coopérative. La différenciation ne consiste pas à personnaliser en permanence le travail de l’élève mais à l’adapter au bon moment. La coopération entre élèves garantit l’échange, l’entraide, la communication, le tutorat, la vie de classe.

    8/ Pour différencier le travail des élèves, on doit actionner tous les leviers d’une classe :
    – Le temps (en donner plus ou moins)
    – La difficulté (graduer le travail autour d’une même notion avec des exercices différents)
    – Les outils (autoriser ou pas le dictionnaire, le cahier de leçons, les anciens exercices, les affichages…)
    – La quantité (plus ou moins de travail à faire en un même temps)
    – Les aides (avec ou sans celles de l’adulte ou des camarades)
    – L’autonomie (un travail aux étapes indiquées ou pas)
    – L’organisation (temps de travail collectif et individuel)

    9/ Inverser l’idée qu’on se fait du travail collectif en classe : non pas une tâche que ne finissent jamais les derniers mais un travail que tout le monde réalise, la différenciation intervenant pour ceux qui ont réussi le plus vite au travers d’activités en autonomie :
    – Approfondir par un autre exercice
    – Écrire un texte libre qu’on présentera à la classe
    – Effectuer des recherches pour un exposé à venir
    – Mémoriser sa poésie, une chanson, une leçon, son texte de théâtre (selon projet)
    – Fabriquer un exercice ou un jeu en lien avec le travail collectif
    – Mettre à jour sa correspondance (lettre, invention de jeux, mise au propre)
    – Lire en silence (notamment pour préparer une présentation d’ouvrage à la classe)
    – Préparer une lecture pour une autre classe (notamment maternelle)
    – Faire des jeux d’entraînement sur l’ordinateur
    – Rédiger son courrier pour les boîtes aux lettres de la classe (propositions, problèmes, félicitations…)
    – Illustrer sa poésie, sa correspondance, avancer dans le projet d’arts visuels
    – Créer une construction géométrique pour la classe (mesurer, tracer, utiliser les outils)
    – Avancer dans son plan de travail notamment dans les fichiers de lecture ou de maths
    – Faire des jeux : sudoku, mots mêlés, mots croisés, charades…
    – Aller aider les autres qui le demandent et sans faire à leur place
    […]

    10/ Quand un enfant dit « j’ai tout fait ! », ne pas lui dire d’ouvrir la fenêtre ;-) mais lui demander ce qu’il aimerait faire maintenant. On sera parfois surpris des bonnes idées que peuvent avoir les élèves pour occuper leur temps intelligemment.

    +1/ Bonus de mise en garde : la pédagogie différenciée demande à l’enseignant une remise en cause de l’approche traditionnelle d’enseignement. Elle peut être source de travail supplémentaire pour sa mise en place. Elle réclame un certain niveau de maîtrise et d’expertise. Pourtant, le plus difficile peut être à venir ! En effet, la prise en compte des difficultés de l’élève peut être rejetée par les parents qui peuvent vivre cette adaptation comme une discrimination. Certains préfèrent que leur enfant soit en échec en faisant comme tout le monde plutôt que de le voir réussir un travail à part et adapté. Il en est de même parfois pour les élèves. Autant dire que cette pratique s’accompagnera nécessairement d’une bonne communication avec les parents, les élèves, les collègues, mais aussi d’un climat de classe apaisé, confiant et bienveillant.

    #éducation #école #pédagogie #différenciation #bienveillance

    • Les recommandations des pédagogues se transforment le plus souvent sur le terrain en injonctions hiérarchiques qui ne laissent aucune place à l’échange entre enseignants. Echanges qui, dans ce cadre, me paraissent indispensables car la solution miracle n’existe pas. Je me suis usé pendant toute ma carrière à tenter de mettre en place LA méthode qui me conviendrait. Je n’ai trouvé que peu de réponses satisfaisantes et comme toute méthode en matière de relations humaines, elle a trouvé ses limites, liées à des contraintes purement matérielles, exigüité des locaux, ressources limitées de l’école entre autres.

    • Il y a cette fameuse blague :

      « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! » (Albert Einstein)
      J’ai toujours pensé que la pédagogie était à l’intersection de la théorie et de la pratique…

      Du côté de la hiérarchie, il est certain qu’il n’y a rien à attendre, voire même que leur seule compétence est de transformer avec constance l’or en plomb et de récompenser la médiocrité ordinaire…

      Néanmoins, c’est tellement mieux d’essayer… avec les quelques marges de manœuvre qui nous restent, même si j’entends qu’à l’heure des comptes, la déception peut être au rendez-vous. Quant à Sylvain Grandserre, c’est mieux qu’un pédagogue, c’est un pédagogue-en-classe et sa synthèse est une belle feuille de route à garder en tête quand tout semble prendre l’eau.

      Et puis cette année, je n’ai pas envie de me laisser aller à la morosité. J’ai un beau projet de réalisation de très-courts-métrages en tutorat lycéens pro - CP. J’ai hâte de voir ce que ça va donner :)

  • Profs débutants : 10 bonnes raisons d’échapper au numérique (Michel Guillou)
    http://gingko.neottia.net/post/60527894660/profs-debutants-10-bonnes-raisons-dechapper-au

    Première bonne raison : vous n’avez pas été formé. […]
    Deuxième bonne raison : personne ne vérifiera vos compétences dans ce domaine. […]
    Troisième bonne raison : vous n’avez, justement, pas de matériel, ni de ressources. […]
    Quatrième bonne raison : il n’y a pas d’Internet ! […]
    Cinquième bonne saison : l’ENT, c’est source de problèmes ! […]
    Sixième bonne raison : travailler avec le numérique, c’est mettre à mal l’organisation de la classe. […]
    Septième bonne raison : le numérique, ce n’est pas bon pour la santé
    Huitième bonne raison : vous venez d’écouter Alain Finkielkraut sur France-Culture. […]
    Neuvième bonne raison : c’est la posture du maître qui est mise à mal avec le numérique. […]
    Dixième bonne raison : vous n’avez pas envie, c’est votre liberté pédagogique, vous faites ce que vous voulez. […]

    #éducation #pédagogie #TICE

  • « En septembre 2013, un cycle de conférences débute à #La_Cantine avec comme idée principale d’expliquer et d’aider à comprendre comment fonctionne #Internet. Chaque conférence développe un thème précis, regroupant aussi bien le fonctionnement général, des détails techniques, des notions théoriques ou des exemples de configurations.

    Les conférences sont diffusées en direct via le site ubicast.eu (quand elles ont lieu à la cantine), l’ensemble (vidéos, slides, bonus…) est sous licence #Creative_Commons BY:SA-fr. En espérant qu’elles puissent servir à beaucoup, que ce soit pour comprendre ou construire un morceau d’Internet. »

    http://confs.fr

    #pédagogie #vulgarisation

  • Lettre à un jeune prof (Eveline Charmeux)
    http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2013/08/21/222-lettre-a-un-jeune-prof

    Nous travaillons avec des personnes, les élèves, qui sont absolument nos égaux en droit […]. Cela veut dire qu’un enseignant a certes des responsabilités à leur égard, mais n’a aucun pouvoir sur eux. La fameuse « autorité », dont on va te rebattre les oreilles, n’a rien à voir avec le fait d’exiger de l’obéissance, au besoin par la peur.

    […]

    Notre tâche est de faire en sorte que les élèves apprennent.
    Il est donc impossible de leur demander d’effectuer des activités qui n’ont pas fait l’objet d’un apprentissage précis préalable. […]
    De la même manière, si tu veux qu’ils puissent les réussir, tu devras prévoir des moments d’apprentissage de la lecture des consignes d’exercices : la première cause d’échecs des élèves dans les diverses disciplines est en effet qu’ils n’ont pas compris ce qu’on leur demandait de faire dans la consigne.

    […]

    Ce qui définit un apprentissage réussi, c’est la possibilité de réinvestir ce qui a été appris en commun dans des situations diverses. Or, pour obtenir ce résultat, il faut que l’élève ait été actif : il faut qu’il ait travaillé à partir de ce qu’il a entendu ou observé. Actif et coopératif : qu’il ait travaillé en collaboration avec ses pairs. Pour qu’il soit coopératif il faut qu’il puisse échanger librement avec ses camarades de travail. S’entraider n’est pas tricher. Collaborer est éducatif.
    […]
    En fait, un cours magistral ne peut aider que les enfants qui se sont posé des questions avant d’arriver... Et tu vois aisément de quels enfants il peut s’agir. Si bien que le système que tu as connu — le Maître parle, les élèves apprennent ce qu’il vient de dire, ils font les exercices que le Maître leur demande de faire et ils ont droit ensuite à une correction qui leur dit (trop tard) ce qu’il aurait fallu faire — est en réalité celui d’une école d’élite sociale qui favorise ceux qui savent déjà, et laisse sur le palier ceux qui sont là pour apprendre ce qu’ils ne peuvent apprendre qu’à l’école.

    […]

    Je voudrais seulement en ajouter une, la dernière, apparemment secondaire aux yeux de beaucoup mais absolument essentielle aux miens.
    Je te la dis comme une prière :
    Mets du soleil dans ta classe !! De la beauté sur ses murs, dans les textes que tu fais lire, dans les musiques que tu fais écouter — souvent ! — , dans les poèmes que l’on savoure chaque matin. Que la vie de tes élèves avec toi, grâce à toi, vibre d’émotions qui les marqueront pour toujours, frémisse d’enthousiasmes, d’admiration, de rires et d’humour. Que l’on s’y amuse à créer, à détourner, à transformer, à ne pas obéir. Que disparaisse définitivement ce qui depuis des années tue lentement l’école : l’ennui, la peur, les menaces, les classements et les notes.

    #éducation #apprentissage #école #pédagogie

  • Les #migrations dans la #classe : #Altérité, #identités et #humanité

    Cet ouvrage collectif se propose de donner à l’#histoire_des_migrations sa vraie place dans les #programmes_scolaires en suscitant une réflexion sur les #pratiques_pédagogiques. Il s’agit de permettre, de manière pluridisciplinaire, ouverte et stimulante, une connaissance et un questionnement des phénomènes migratoires sous des angles multiples : historique, géographique, sociologique, économique, linguistique, artistique, mémoriel…

    http://www.histoire-immigration.fr/education-et-recherche/la-pedagogie/bibliographies-filmographies/les-migrations-dans-la-classe

    #pédagogie #manuel #manuel_scolaire #école

  • Les enfants ne savent pas se servir d’un ordinateur et vous devriez vous en inquiéter.
    http://nicolaslegland.wordpress.com/2013/08/15/les-enfants-ne-savent-pas-se-servir-dun-ordinateur

    La vérité est que les enfants ne savent pas utiliser d’ordinateur polyvalent, ni la plupart des adultes que je connais non-plus. Il y a bien un petit nombre de personnes, à l’école, que je considère techniquement compétents8. Ce sont grosso-modo des gens entre trente et cinquante ans, qui ont possédé un ordinateur personnel durant la majeure partie de leur vie d’adulte. Il y a bien sûr des exceptions parmi les enseignants comme parmi les élèves. Il y a toujours un ou deux enfants dans chaque promotion qui ont déjà commencé la programmation ou le développement Web ou qui peuvent démonter un ordinateur jusqu’à l’os, remplacer une carte mère et réinstaller un système d’exploitation. Il y a généralement quelques enseignants férus de technologie en dehors de cette tranche d’âge, souvent en mathématiques ou en sciences, qui sont seulement pris au dépourvu par les ordinateurs de l’école parce qu’ils n’ont pas les droits d’administrateur, mais ce sont des cas isolés.

    • Tout au long de leur vie, je l’ai fait à leur place.

      Mais le programme n’est pas le seul domaine dans lequel nous nous sommes plantés. Les infrastructures réseau des écoles du Royaume-Uni sont tout autant à blâmer. Nous avons imité les réseaux d’entreprise, en empêchant les enfants et les enseignants d’accéder aux paramètres du système, à la ligne de commande et en exigeant des droits d’administrateur pour faire quoi que ce soit. Ils sont assis devant un ordinateur polyvalent sans la capacité de faire de l’informatique générique. Ils ont accès à quelques applications et c’est tout.

      Nous devrions apprendre aux enfants à ne pas installer des logiciels malveillants, au lieu de verrouiller les machines de sorte que ce soit pratiquement impossible. Nous devrions enseigner aux enfants à rester en sécurité quand ils sont en ligne, plutôt que de filtrer leur Internet. Google et Facebook récompensent les enfants qui parviendraient à trouver et à exploiter des failles de sécurité dans leurs systèmes. À l’école, nous excluons les élèves qui auraient tenté de pirater nos systèmes. Est-ce juste ?

      #pédagogie ?

    • Un enfant lève la main. Il me dit qu’il a un virus sur son ordinateur. Je regarde son écran. Affichée dans son navigateur web, ce qui semble être une boite de dialogue d’avertissement de Windows XP l’averti que son ordinateur est infecté et lui propose un nettoyage gratuit et des outils de suppression. Il est sur un poste Windows 7. Je ferme l’onglet incriminé. Il ne sait pas se servir d’un ordinateur.

      Notre stagiaire, issu d’une école d’informatique (Epitech), fait ce genre de conneries. Il sait écrire des programmes, faire des sites web, mais il lui manque une « culture informatique » de base, comme à 90% de sa génération (- de 25 ans).

      Comme d’hab -> #education

    • Yep, je le reconnais, c’est le Rogue, bien chiant et longuet à nettoyer. C’est un pote (moins de 30 ans) qui m’a appelé l’hiver dernier parce que son ordi ramait à fond et qu’il avait des messages d’alerte de partout. Je me suis retrouvée devant un système Window Vista (arg), le truc pratiquement jamais utilisé pour ma part et c’est parti pour la pédagogie : installer et paramétrer le navigateur qui va bien, expliquer qu’on n’est pas au clicodrome international, qu’on doit lire les messages d’alerte en entier, que quand on ne sait pas, on pose la question à Google, qu’on n’ouvre les pièces jointes des mails qu’avec circonspection (Est-ce que je connais le gus qui me l’envoie ? Est-ce qu’il m’envoie des conneries ? Est-ce que c’est bien raisonnable de penser qu’il a voulu partager « grosnichons.exe » avec moi ? Est-ce que je ne ferais pas mieux de l’appeler pour être bien sûr — et prendre de ses nouvelles en passant — etc.).
      Tout ça en découvrant l’OS à la volée, en cherchant le nom du virus, les outils de nettoyage, etc.
      Bref, quelques bonnes heures quand même.

  • Soutenez « cultures-robinson »
    http://association-intermedes-robinson.aiderenligne.fr/cultures-robinson.html

    Depuis des années, l’association Intermèdes Robinson réalise à Longjumeau, particulièrement dans le quartier grand ensemble, un travail en pédagogie sociale, essentiellement un travail de rue.
    À partir d’ateliers qui prennent directement place dans les espaces publics, il s’agit de proposer aux parents, enfants, adolescents et adultes du quartier, une action de réappropriation des espaces et de la vie publique.
    […]
    Ces ateliers de rue sont une pratique caractéristique et commune en pédagogie sociale ; on la retrouve chez ATD Quart Monde, mais aussi dans toutes les organisations qui ont décidé de reconquérir les espaces publics , pour en faire des espaces de vie, pour produire et habiter ensemble.
    Le travail à partir d’ateliers de rue modifie profondément les relations sociales et éducatives. Nul n’est contraint, les enfants vont et viennent librement. De même tout est gratuit. De fait, autour des ateliers, les âges et les cultures se mélangent naturellement. On tisse petit à petit des relations conviviales qui vont s’intensifiant.
    Un des paradoxes dans ces pratiques de rue, c’est que leur apparente fragilité (pas de local, pas d’espace consacré) cache en réalité une grande force : les relations créées sont libres et authentiques ; elles sont durables, car les ateliers sont durables.
    […]
    Or, depuis quelque temps, la plupart de ces expériences ont en commun de rencontrer des difficultés qui sont trop massives, trop absurdes pour être considérées comme fortuites. Il faut bien que ce soit notre manière même de travailler qui soit aujourd’hui en butte aux politiques essentiellement locales et municipales.
    […]
    La fragilité de nos subventions, suspendues à des projets renouvelables chaque année, perpétuellement évaluables, nous oblige à un travail administratif et comptable complexe, professionnel, énorme… pour lequel nous n’avons aucun financement. Pire, nous devons sans arrêt définir et redéfinir nos actions en petits morceaux pour répondre à tel ou tel appel à projets. Et nous devrons bien entendu rendre des comptes sur chacun de ces petits morceaux
    Nous courons sans arrêt le risque de perdre les maigres moyens de nos activités. […]
    Et de fait, notre association n’est pas la seule, loin s’en faut, à se trouver ainsi en difficulté : toutes les initiatives que nous connaissons de ce type sont aujourd’hui en grande difficulté.
    […]
    Nous ne savons pas à ce jour si nous pourrons terminer l’année 2013, si nous pourrons poursuivre nos activités.

    #éducation #pédagogie_sociale #financement #Institution

  • Votán IV
    Jour J moins 7

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Votan-IV-Jour-J-moins-7

    Dans lequel on dévoile un peu de ce que le cœur zapatiste
    admire chez d’autres, on avise qu’il y a des dispensé•e•s
    et on prodigue des conseils inutiles que personne ne suivra

    Août 2013.

    Bon, il ne manque plus grand-chose. Je veux parler des jours qu’il reste pour commencer la petite école, pas de ce que nous avons et tenons à dire.

    Si vous cherchez ailleurs une école qui assigne un maître, une maîtresse, à chaque étudiant individuel, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui soit gratuite et laïque, et qui vous fournisse la nourriture et l’hébergement pendant l’apprentissage-enseignement, eh bien nous vous souhaitons bonne chance. (...)

    #Mexique #Chiapas #zapatistes #Marcos #école #pédagogie #éducation

  • Votán III
    Section No FAQ

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Votan-III-Section-No-FAQ

    Tout ce que vous auriez toujours voulu savoir
    sur les zapatistes, leur fameuse petite école
    et les conséquences que peut entraîner d’y assister

    Juillet 2013.

    Eh bien il semble que commence à s’éclaircir plus ou moins le panorama sur le thème « mais à quoi diable pensent les zapatistes quand nous parlons de la petite école ? ».

    Mais il faut s’attendre à ce que, maintenant, vous ayez plus de questions que de réponses. Bien que vous ne vous souciiez plus de cette histoire de chaussures, il vous reste des interrogations. Il vous vient alors à l’idée que ce n’est peut-être pas vrai que la rébellion zapatiste soit une rébellion du XXIe siècle, habile dans tout ce qui a à voir avec la cybernétique (ils ont même un tagueur de murs virtuels). Alors vous allez au café internet le plus proche, ou vous allumez votre ordinateur, et vous cherchez : « petite école zapatiste, doutes, questions fréquentes, FAQ, etc. » (...)

  • Votán II
    Les Gardien•ne•s

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Votan-II-Les-Gardien-o-ne-o-s

    Juillet 2013.

    Bon, maintenant il faut vous expliquer comment ça va marcher, la petite école (la liste du matériel scolaire, la méthodologie, les maîtres•ses, le programme, les horaires, etc.), et ce qui vient en premier c’est…

    Ce dont vous avez besoin

    La seule chose dont vous avez objectivement besoin pour assister à la petite école zapatiste (en plus d’être invité•e, bien sûr, et de vos cent pesos pour le paquet de livres-DVD), c’est d’être disposé•e à écouter.

    Alors vous n’avez pas à faire attention aux conseils et recommandations de ces personnes, aussi bien intentionnées soient-elles, qui vous disent d’apporter tel ou tel équipement en se vantant qu’elles, « elles ont vécu dans les communautés ». (...)

  • Produire l’injustice au nom de l’équité
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/07/27/produire-linjustice-au-nom-de-lequite

    L’École républicaine nous a longtemps donné le modèle d’un « Tous pareils », égalitaire, qui servait de prétexte commode pour tout ce qui prétendument n’y serait pas possible. À cet égalitarisme ci, nous sommes habitués et nous en trouvons encore de nombreux vestiges dans les empêchements ordinaires de vivre et de penser a l’école.
    C’est ainsi, au nom de l’équité, parce qu’il ne serait pas juste que tout le monde ne puisse faire les mêmes choses au même moment, que l’idée d’égalité a été si ordinairement mise a mal.

    […]

    Bien entendu il n’y a pas plus de réelle égalité dans l’égalitarisme républicain qui n’est que l’affirmation de l’indifférence à toutes les différences, qu’il n’y en a eu dans l’héritage et les vestiges de la révolution française.
    Mais c’est tout autre chose qui se développe actuellement dans le domaine de la vie sociale, depuis une décennie.
    Aujourd’hui, l’exigence d’équité sert à trier les pauvres entre eux et à leur donner un numéro d’ordre et de priorité ; elle sert à rejeter les demandes des plus précaires, elle sert à ne pas ou ne plus entendre les plaintes ou les besoins criants de nos enfants.
    L’exigence d’équité est censée faire taire, toute demande et toute prétention à une vie meilleure ; mais c’est aussi en son nom qu’on en vient à justifier les refus de droits, y compris des droits fondamentaux.

    #équité #égalité #injustice #pédagogie_sociale

  • Éducation bolivarienne au Venezuela, par Ken Jones | Venezuela infos
    http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/07/30/education-bolivarienne-au-venezuela-par-ken-jones

    Lors de mon voyage au Venezuela au sein d’une délégation d’enseignants (1), je n’ai pas entendu une seule fois les mots “prise de responsabilité”ou “tests à haut risque” (2). En tant que professeur formant des enseignants aux États-Unis, je discute rarement des politiques éducatives et des réalités de mon pays sans devoir affronter ces concepts stressants. Mais dans les écoles et dans les systèmes éducatifs du Venezuela ? Cela n’entre pas dans la discussion.

    Là-bas, le dialogue porte davantage sur l’éducation comme droit humain et comme responsabilité de l’État. Il ne s’agit pas des “produits” comme nous disons aux États-Unis mais davantage “d’accès” et de “possibilités”. Ce que notre petit groupe venu des États-Unis a découvert fut une foule de témoignages, pas un “test”.

  • #Entretien avec #Félix_Guattari qui évoque entre autres la tyrannie des thérapies comportementales qui n’ont qu’un seule objectif selon lui, celui de construire des individus qui intègre le « système »

    Partie 1
    http://www.youtube.com/watch?v=jXi8eNHlSM4

    http://1libertaire.free.fr/Guattari16.html

    Né le 30 mars 1930, à Villeneuve-les-Sablons (Oise), Félix Guattari passa son enfance et son adolescence dans une proche banlieue ouvrière de Paris, à La Garenne. Les bouleversements considérables de cette période ont marqué profondément son existence : lui-même faisait très souvent référence à ce qu’il avait baptisé le « complexe de 1936 ». Indirectement touché — vu son jeune âge — par l’éclatement des mouvements de jeunesse et la dispersion des idéaux politiques, en opposition avec son milieu familial relativement aisé, il connut sa première grande rupture émancipatoire avec la rencontre qu’il fit de #Fernand_Oury, artisan passionné du futur mouvement de #Pédagogie_institutionnelle.

    Encouragé par le frère de Fernand, #Jean_Oury, #psychiatre, il s’oriente à partir de 1950 vers la #psychiatrie, alors en pleine effervescence. Par son « don » des rencontres, par sa rapidité d’esprit et son insatiable curiosité, il sut intégrer de façon très ouverte de multiples univers — philosophie, #ethnologie, #linguistique, architecture, etc. — afin de mieux définir l’orientation, la délimitation et l’efficacité de l’acte psychiatrique. Avec Jean Oury, dont il était devenu depuis 1955 le principal collaborateur, il poursuivit cette recherche à la clinique psychiatrique de #La_Borde à Cour-Cheverny. Lieu de stage pour d’innombrables étudiants, philosophes, #psychologues, ethnologues, #travailleurs_sociaux, La Borde resta pour Félix Guattari le principal ancrage.

    Partie 2
    http://www.youtube.com/watch?v=hUj-UmEvITE

    Il participa au mouvement du #G_T_psy, qui regroupa de nombreux psychiatres au début des années soixante et créa la Société de psychothérapie_institutionnelle en novembre 1965. C’est au même moment que Félix Guattari fonda, avec d’autres militants, la F.G.E.R.I. (Fédération des groupes d’études et de recherches institutionnelles) et sa revue Recherches , s’ouvrant sur la philosophie, les mathématiques, la psychanalyse, l’#éducation, l’architecture, l’ethnologie, etc.

    La #F_G_E_R_I. représentait l’aboutissement des multiples #engagements #politiques et culturels de Félix Guattari : le Groupe jeunes hispano, les Amitiés franco-chinoises (à l’époque des communes populaires), l’opposition active à la #guerre d’#Algérie, à la guerre du #Vietnam, la participation à la M.N.E.F., à l’U.N.E.F., la politique des bureaux d’aide psychologique universitaire (B.A.P.U.), l’organisation des groupes de travail universitaire (G.T.U.), mais également les réorganisations des stages des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (C.E.M.E.A.) pour infirmiers psychiatriques, ainsi que la formation d’Amicales d’infirmiers (en 1958), les études sur l’architecture et les projets de construction d’un hôpital de jour pour « étudiants et jeunes travailleurs ». Très influencé par le travail de #Lacan — dont il fut l’analysant jusqu’en 1960 —, il prit cependant quelques distances vis-à-vis de l’élaboration théorique de celui-ci. Il fut l’un des acteurs des événements de mai #1968, à partir du Mouvement du 22 mars. Engagé #existentiellement et #éthiquement dans cette remise en question des valeurs fondamentales, c’est alors qu’il rencontra #Gilles_Deleuze à l’#université_de_#Vincennes — deuxième grande rencontre.

    Partie 3
    http://www.youtube.com/watch?v=Fk_OrkMG5YI

    Dans son dernier livre, #Chaosmose (1992), dont le thème est déjà partiellement développé dans Qu’est-ce que la philosophie ? (1991, avec G. Deleuze), Félix Guattari reprend son thème essentiel : la question de la subjectivité. « Comment la produire, la capter, l’enrichir, la réinventer en permanence de façon à la rendre compatible avec des Univers de valeur mutants ? Comment travailler à sa libération, c’est-à-dire à sa re-singularisation ? [...] Toutes les disciplines auront à conjoindre leur créativité pour conjurer les épreuves de #barbarie. » Cette idée revient comme un leitmotiv, depuis Psychanalyse et #transversalité (regroupement d’articles de 1957 à 1972) jusqu’aux Années d’hiver — 1980-1986 (1985) et aux Cartographies #schizo-analytiques (1989). Il insiste sur la fonction de récit #« a-signifiant », lequel joue le rôle de support d’une subjectivité en acte, à partir de quatre paramètres : « Les flux sensibles et signalétiques, les #Philum de propositions #machiniques, les #Territoires #existentiels et les Univers de référence incorporels. » Ce travail d’#écriture est en prise avec ses engagements #sociopolitiques et culturels, comme en témoignent les Neuf Thèses de l’opposition de #gauche . Il est l’un des principaux organisateurs de l’opération « Un milliard pour le Viet-Nam ». En 1967, il figure parmi les fondateurs de l’#Osarla (Organisation de solidarité et d’aide à la révolution latino-américaine).

    Partie 4
    http://www.youtube.com/watch?v=aleBHgDS-Qg

    C’est au siège de la F.G.E.R.I. que se rencontrent, en 1968, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Jacques Lebel, Julian Beck... En 1970, il crée le C.E.R.F.I. (Centre d’études et de recherches et de formation institutionnelle) qum reprend la direction de la revue Recherches . Celle-ci publiera des ouvrages relevant de domaines variés, avec la participation de #Gilles_Deleuze, Theodor Zeldin, #Michel_Foucault... Plus tard, soutenant les radios libres, il fonde #Radio Tomate en 1980. Il est attiré par l’expérience #gauchiste autonome italienne. Dans la lignée de #Basaglia, puis de #Rotelli, il participe aux élaborations de l’expérience psychiatrique de #Trieste. Son voyage à Athènes puis à l’île de Léros le met directement en contact avec la révoltante misère psychiatrique concentrationnaire. Ses engagements et son travail philosophique lui ayant valu une renommée internationale, il est reçu dans les universités du Japon, du Brésil, des États-Unis, du Canada, etc. C’est alors qu’il s’engage dans les mouvements #écologiques, essayant de trouver une voie autre que celle de la droite ou de la #« vieille gauche ». Dans #Les_Trois_Écologies (1989), il soutient que l’#« écologie_environnementale » devrait être pensée d’un seul tenant avec l’#écologie_sociale et l’#écologie_mentale, à travers une « écosophie » de caractère #éthico-politique. Au printemps de 1987, il fait paraître, avec Deleuze, le premier numéro de la revue #Chimères. Ses multiples engagements, ponctués par un séminaire se tenant chez lui à Paris, ne l’empêchaient pas de poursuivre avec Gilles Deleuze un travail philosophique scandé par la parution d’ouvrages fondamentaux, tels que #Mille_Plateaux (1980), #Rhizome (1976), #Kafka, pour une littérature mineure (1975). Leur premier livre en commun, L’Anti-Œdipe (1972), avait fait scandale. Ils soutenaient que le délire est « l’investissement inconscient d’un champ social historique ». Critiquant l’élaboration théorique de la psychanalyse, ils proposaient la notion de #« machines_désirantes » ainsi qu’une pratique originale : la #« schizoanalyse ». C’est dans cette perspective que Félix Guattari écrivit #la_Révolution_moléculaire (1977) et #L_Inconscient_machinique (1979).

    Partie 5
    http://www.youtube.com/watch?v=CV_w--wir50

    #Psychanalyse #Philosophie #Anti_oedipe #Individuation #Domination #Anti-psychiatrie #Subjectivité #Perception #Transmission #Structuralisme #Scientisme #Ethique #Ecosophie #Sciences_sociales #Psychologie #Singularité #Esthétique #Technoscience #Mass_média #Livres #Vidéo

  • #Peter_Watkins cinéaste engagé et auteur d’un livre radical, « Média Crisis » paru aux édition homnisphères, évoque son film sur la commune et fait un parallèle entre le traitement de la commune dans les manuels d’histoire de France et le rôle des « mass média » audiovisuel(MMAV) qui sont selon lui, sont le moteur de la propagande néolibérale.

    http://www.article11.info/?Peter-Watkins-une-bouffee-d

    Dans son livre « Media Crisis », Peter Watkins analyse le lavage de cerveau médiatique, la pauvreté de la forme et l’inanité du fond de la plupart des productions contemporaines. Portant aussi la casquette de réalisateur, il applique dans ses films des principes inverses à ceux qui président à l’abrutissement des masses. Une efficacité cinématographique démente et un impact politique non négligeable.

    Partie 1
    http://www.youtube.com/watch?NR=1&feature=endscreen&v=K44rNau16EY

    (...)

    Dans sa très grande majorité, remarque Peter Watkins, la société refuse toujours de reconnaître le rôle de la forme et des processus de diffusion et de réception des productions des #MMAV. Ce qui signifie que les formes de langage qui structurent les messages des #films ou des programmes télévisés, ainsi que les processus tout entiers (hiérarchiques ou autres) de diffusion à l’attention du public sont complètement négligés et ne font pas l’objet de #débat. Consécutivement à ce manque de débat critique public, plus de 95% des messages diffusés par les MMAV sont #structurés selon le principe de #la_Monoforme.
    Ce « manque de débat critique public » est l’un des chevaux de bataille de l’auteur de #Media_Crisis. Non que les #téléspectateurs souhaitent des émissions de mauvaise qualité : ce sont les professionnels des médias qui le leur imposent. Et ce bien que personne n’a jamais demandé aux spectateurs leur avis. C’est même un véritable tabou, provoquant les ricanements du monde #audiovisuel. Faire participer les téléspectateurs aux grilles de programme ? Et puis, quoi encore ? Pourquoi pas leur proposer de se mêler du processus de création du film tant qu’on y est ?
    Dans ce manque de débat public, le formatage induit par les MMAV joue aussi un rôle essentiel. Comment le spectateur pourrait opter pour autre chose, lorsqu’aucun choix ne lui est laissé et qu’il est gavé de saloperie depuis sa naissance ? Quand un véritable #lavage de #cerveau s’ingénie à réduire tout sens critique, à donner constamment le goût des mauvaises choses et de la facilité intellectuelle, sans jamais - ou presque - proposer la moindre alternative valable ou
    crédible ?

    Partie 2
    http://www.youtube.com/watch?v=cFm9q1zzx-Q

    (...)

    Plus fondamentalement, ce que les professionnels des MMAV ont accompli durant les 20 ou 30 dernières années, c’est la diffusion et l’implantation efficace d’un « climat » #psychologique qui a servi de levier à l’idéologie consumériste, écrit Watkins. […] En d’autres termes, l’objet même du #consumérisme, qui sature le rendement des MMAV, est renforcé à de nombreux niveaux inconscients, par un processus caché et hiérarchique - avec son propre discours sociétal souterrain, où il apparaitrait que nous sommes incapables (ou non désireux) de vouloir l’identifier ou de le reconnaître.
    Ce climat, soigneusement inculqué, injecté au plus profond de notre psyché par les formes saccadées et fragmentées du langage des MMAV et par l’industrie du cinéma #commercial à l’échelle globale a entraîné chez nous une sérieuse diminution de notre capacité de concentration, un manque de tolérance pour des processus soutenus ou pour n’importe quelle forme de communication qui exigerait d’y consacrer plus de dix secondes, une amnésie de plus en plus généralisée face à notre histoire (surtout chez les jeunes générations), un besoin perpétuel et accru de changements. Tout cela a permis de façonner une société manifestement plus #privatisée, où règnent l’#insécurité et une agitation constante. Une société où la pensée compétitive, l’#égotisme, le #gain #personnel, et l’#indifférence envers la #violence et la #souffrance deviennent de plus en plus « la #norme » et où disparaissent la #pluralité authentique et l’#interaction #communautaire.

    (...)
    Partie 3
    http://www.youtube.com/watch?v=Z2_JP0vYtSY

    En faisant travailler ces acteurs non professionnels, il s’agit de jouer sur leur conscience politique. De déclencher leurs réactions à chaud. De les aider à oublier la camera. Et de se rapprocher ainsi au maximum de la réalité, de toucher à une authenticité que ne pourraient pas rendre des #acteurs professionnels. Dans les films de Peter Watkins, chacun conserve souvent son propre rôle, à peine travesti par les besoins scénaristiques. Ce qui explique pourquoi les spectateurs peuvent se retrouver soufflés par l’impression de #réalisme.
    Dans La Commune, le #réalisateur a été jusqu’à recruter des acteurs #amateurs en fonction de leurs #opinions conservatrices, avant de les habiller en #soldats versaillais, de les réunir dans une pièce et de les inviter à discuter. En résultent des débats et des prises de position puant le naturel (du genre : « Il faut de l’#ordre dans la #société, c’est évident, sinon ça ne peut pas marcher… »). Dans le même temps, le spectateur est constamment renvoyé à sa propre condition, que ce soit par des adresses directes ou au travers de procédés ana-ou-u-chroniques (qui n’ont pas eu lieu). Dans La Commune, c’est notamment le rôle de deux #journalistes-acteurs, qui interviewent les #communards tout au long du film.
    Un processus si efficace que les acteurs et certains passionnés du film se sont organisés en une association, Rebond pour la Commune, dont le but est de faire perdurer le processus réflexif du film. Une démonstration parfaite que, à l’inverse des productions prédigérées dont on ne se souvient pas cinq minutes après la fin, Watkins arrive à susciter un véritable processus de réflexion. Un réel boulot politique, quoi. Mais aussi un vrai danger pour les tenants de l’ordre #établi.

    Parie 4
    http://www.youtube.com/watch?v=ELj5hJDd-no&NR=1&feature=endscreen

    #Propagande #Télévision #Cinéma #Publicité #Communication #Pédagogie #Education #Enseignement #Critique #Médias #Histoire #1871 #la_commune #Paris
    #Mondialisation #Livre #Vidéo

  • #Jacques_Rancière est longuement interviewé sur son dernier livre « la méthode de l’égalité ». Il évoque aussi sa pensée, sa méthode, son système philosophique, son travail sur les archives ouvrières notamment sur « la nuit des prolétaires » remarquable livre qui tend à décrire comment la classe ouvrière a rompu le cercle infernal de l’éternelle répétition du travail et du repos à travers la parole(les réunions), l’écrit (la correspondance, le récit)...
    On a coutume aujourd’hui d’opposer la pensée de #Pierre_Bourdieu à celle de Jacques Rancière, pour faire simple, l’un démontre (approche sociologique) que les structures (école, travail, éducation...) participent à la domination sociale et culturelle qui conditionnent les individus dans leurs fonctions (Bourdieu), l’autre (approche libertaire) prenant acte que la" parole" et la "conscience ouvrière" sont des facteurs qui produisent de la matière politique source d’émancipation ( Rancière). Pour ma part je ne tranche ni pour l’un ni pour l’autre je pense que ces deux systèmes sont complémentaires. Dénoncer les structures sans prises de conscience des dominés serait incomplet mais le contraire aussi.

    http://www.dailymotion.com/video/xx107q_jacques-ranciere-invite-de-en-direct-de-mediapart_new

    extrait du livre la méthode de l’égalité
    http://www.lieux-dits.eu/Presence/ranciere.htm

    Dans la pensée, il y a aussi des choses comme ça, des phrases qui vous construisent et avec lesquelles on élabore quelque chose qu’on met en rapport avec d’autres phrases venues d’ailleurs. Petit à petit, il se construit, à partir de ces refrains entêtants, une certaine forme d’intelligibilité d’un domaine, que ce soit la politique, la littérature, le cinéma ou que sais-je."p95

    "Mais aussi j’ai montré, dans l’analyse de l’émancipation, comment le problème n’était pas d’échapper aux griffes d’une sorte de monstre tentaculaire mais de concevoir la possibilité de mener d’autres vies que celle qu’on était en train de mener."p112

    "J’ai toujours essayé de dire qu’un être supposé fixé à une place était toujours en réalité participant à plusieurs mondes, ce qui était une position polémique contre cette théorie asphyxiante des disciplines, mais aussi une position théorique plus globale contre toutes les formes de théories identitaires. Il s’agissait de dire que ce qui définit les possibles pour les individus et les groupes, ce n’est jamais le rapport entre une culture propre, une identité propre et les formes d’identification du pouvoir qui est en question, mais le fait qu’une identité se construit à partir d’une multitude d’identités liée à la multitude des places que les individus peuvent occuper, la multiplicité de leurs appartenances, des formes d’expérience possibles."p113

    "Toute écriture un peu forte est une écriture capable de parcourir les plus grands espaces sans dire qu’elle les parcourt."p146

    « Qu’est-ce que le social pour moi ? C’est le lieu où opère constamment un conflit des compétences. Le social est le lieu où opère la question : est-ce que le fait que les ouvriers veulent gagner plus est une affaire privée ou non ? Il est le lieu où on pose la question de savoir si tel ou tel désagrément ou souffrance que vivent les gens est une pure affaire personnelle, privée, ou si c’est une question publique qui appelle une action collective. Le social est le lieu où se noue la question du partage. » p220

    bibliographie selective :
    – La méthode de l’égalité entretien avec Laurent Jeanpierre et Dork Zabunyan paru aux éditions Bayard

    –la nuit des #prolétaires existe en poche dans la collection Pluriel

    – la haine de la #démocratie paru aux éditions la Fabrique

    – Et tant pis pour les gens fatigués(livre d’entretiens) paru aux éditions #Amsterdam

    –Le #maitre_ignorant existe en poche dans la collection 10/18

    _ Bourdieu/Rancière de #Charlotte_Nordmann paru aux éditions Amsterdam

    #philosophie #Politique #Histoire #Archives #Peuple #Egalitarisme #Démocratie #Société #Gouvernance #Ouvriers #Travail #Révolution #Emancipation #Pédagogie #joseph_jacotot #livres #vidéo

    • Pas encore eu la patience d’attendre la fin des 40 (quarante !) secondes de pub pour écouter l’entretien...

      Un autre extrait de La méthode de l’égalité", DISPERSION DES IMAGES : UN AUTRE RÉGIME DE L’ART ?
      http://www.artpress.com/uploads/pdf/3680.pdf

      Le maître ignorant, première leçon
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4348

      Quant à l’opposition Bourdieu/Rancière, il ne s’agit pas d’une « coutume » mais d’un différent intellectuel et politique réel, dont on trouve des prodromes dans le cinglant "La leçon d’Althusser" (1973, republié chez La fabrique) où J.R prend ses distances avec le scientisme althusserien, et aussi dans une revue, Les Révoltes Logiques, L’empire du Sociologue (1984), dont les textes ne semblent pas disponibles en ligne (un commentaire :" une concentration statistique sur l’identité des transmetteurs et des récepteurs des messages fige l’histoire, elle renvoie chaque groupe culturel à une position qu’il doit nécessairement, inévitablement occuper. Pour Bourdieu, chaque groupe social a son goût précis, et il y a des oeuvres d’art qui offrent des valeurs figées pour répondre aux besoins propres du groupe. L’oeuvre d’art devient un message qui dit toujours la même chose pour son groupe donné.").

      C’est en revanche il me semble suite à la publication du livre de Charlotte Nordmann (Bourdieu/Rancière, la politique entre sociologie et philosophie , 2006/2008) qu’il devient « coutumier » de chercher à penser une confrontation des travaux respectifs de l’un et de l’autre par de-là leur opposition.

  • Eléments de réflexion pour aborder « des cartes pour comprendre le monde »

    via @Bénédicte_Tratnjek

    L’objet du diaporama d’Elisabeth Loth et Frédéric Pinchinat est de proposer quelques jalons et éléments de réflexion sur les enjeux, difficultés et possibilités pour traiter cette question du thème introductif du programme.

    Les pistes proposées ne portent que sur cette première question, étude à l’échelle mondiale, laissant de côté l’exemple de la Russie qui sera alors l’occasion d’observer des emboîtements d’échelles.

    Les premières diapositives offrent une présentation générale à travers quelques outils : ressources, vocabulaire cartographique.

    L’essentiel de la présentation rend compte des questionnements que soulève la mise en œuvre de cette question du thème 1.
    Sa limitation horaire et sa fonction introdutive conduisent à se méfier de toute tendance à approfondir les connaissances. Il s’agit d’ouvrir des pistes sur des thématiques qui seront approfondies au cours de l’année scolaire.
    Les diapositives de cette partie tentent donc d’apporter des réponses aux contraintes de la question :

    - envisager des situations d’apprentissage pour que les élèves s’approprient les quatre grilles de lecture ainsi que l’analyse de cartes ;

    - proposer un dispositif pédagogique en trois étapes ;

    - construire une possible légende de croquis de synthèse pour l’examen.

    Les deux dernières parties de la présentation proposent l’élaboration de traces écrites pour les élèves, pour deux des grilles de lecture : un schéma analytique pour la grille géopolitique et un croquis cartographique simple pour une lecture géo-économique du monde.

    http://disciplines.ac-bordeaux.fr/histoire-geo/?id_category=20&id_rubrique=50&id_page=301

    #cartographie #pédagogie

    cc @reka

  • « L’éducation en questions : Que doivent savoir les Maîtres ? »
    Un entretien avec le philosophe #Jacques_Rancière auteur de l’indispensable « le maitre ignorant »

    http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-l-education-en-questi

    Qu’elle soit sentimentale ou spécialisée, l’éducation a pour vocation première de faire sortir l’homme, comme la plante sort de terre et comme Hamlet sort de ses gonds. Ex ducere, conduire à l’extérieur, se libérer, oui mais par qui ? et vers où ? Si l’éducation est le modelage du matériau brut qu’est l’homme, la sculpture d’un donné naturel, alors qui est l’artiste, et quel modèle copie-t-il ? Même dans les cas d’écoles les plus libertaires, l’éducateur crée des hommes à son image, guide, endigue, hisse, pousse, martèle, encourage, contraint et libère, mais toujours en vue d’un but, d’une idée, d’une direction à suivre et d’une autre à éviter. Comment alors l’éducation, déterminée à la fois par le contenu et par la forme, c’est-à-dire par la nature des connaissances qui sont transmises et par la méthode choisie pour enseigner, peut-elle vraiment accroitre la liberté ?
    Comment enseigner des connaissances, des méthodes, des valeurs, tout en transmettant les outils qui permettent de les critiquer en retour ? et dès lors qu’elle est nationale, l’éducation peut-elle ne pas être normative ?

    Page Wikipédia consacré à #Joseph_Jacotot personnage central du livre de Rancière
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Jacotot

    #Education #Pédagogie #Emancipation #Egalité #Transmission #hiérarchie #Savoir_empirique #philosophie #Ecole #Radio #Audio #Livre

  • Les parents déstabilisés par les nouvelles pédagogies
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/05/29/01016-20130529ARTFIG00718-les-parents-destabilises-par-les-nouvelles-pedago

    Rappelons que les « nouvelles » pédagogies sont vieilles d’au moins un siècle…

    Une étude internationale constate que les familles, notamment en France, ne comprennent pas pourquoi à l’école on ne fait plus de lecture syllabique et de « par cœur », conformément à l’enseignement traditionnel.
    […]
    Auparavant, selon la sociologue Séverine Kakpo, les parents d’origine populaire accusaient le caractère jugé inutile, trop intellectuel de certains enseignements. Désormais l’école est considérée comme insuffisamment exigeante.
    […]
    L’enseignement de la lecture est emblématique. Il n’est plus question de subordonner à la parfaite maîtrise du déchiffrage, la compréhension, la syntaxe, etc. Les enseignants s’efforcent de développer toutes ces compétences simultanément, au grand dam des parents qui s’étonnent de voir leurs enfants confrontés à des textes avant de savoir complètement déchiffrer.
    […]
    Sur vingt familles françaises interrogées, sept apprennent à lire elles-mêmes à leurs enfants grâce à des méthodes anciennes syllabiques comme la méthode françaiseBoscher ou la méthode africaine Mamadou et Bineta qui date des années 1950.
    […] Selon le sociologue Christophe Delay, cette préférence pour les méthodes anciennes pourrait s’expliquer par le fait qu’elles « sont moins exigeantes que les nouvelles ». Elles font davantage appel « à la bonne volonté et au travail » qu’à un développement intellectuel progressif de l’enfant, et sont donc accessibles au plus grand nombre.

    #éducation #parents #pédagogies_nouvelles #lecture

    • Quelles gogolitudes de pédagogistes prétentieux...

      Si un nombre très élevé de parents (ayant le patrimoine culturel/temps/argent/etc) passent du temps à apprendre eux-mêmes la lecture à leurs enfants, c’est surtout qu’ils ont bien vu les ravages des méthodes « on fait un peu de tout en même temps » (donc surtout n’importe quoi !) distillées depuis les dernières décennies (allez, 30 ans quoi).

      Comme si la méthode syllabique se résumait obligatoirement à des manuels vieux de 50 ans (autrement dit forcément périmés). Il est pourtant très facile de citer de multiples manuels et méthodes parfaitement récentes et actuelles, se basant uniquement sur du syllabique. Ne serait-ce que Léo et Léa quoi... Syllamots... et bien d’autres...

      Jamais vu un gosse se plaindre du manque de sens en syllabique, à partir du moment où il trouve ce sens autre part (les gens qui prétendent le contraire ont-ils réellement essayé ?). Ce dernier se fait avant tout par la lecture riche de l’adulte, de textes non-niais, complexes, et éventuellement compatibles avec les goûts de l’enfant (s’il est passionné par tel ou tel domaine). La chose la plus essentielle qui fera que les enfants aiment lire c’est d’abord de leur lire (nous, adultes, donc) des choses, avec enthousiasme (cf la « haute langue orale » http://www.sauv.net/montelle2.php).

  • Les forces qui vont me manquer un jour, je les dépense
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/05/25/les-forces-qui-vont-me-manquer-un-jour-je-les-depense-association-p

    Nous ne savons plus très bien où nous allons. Une incertitude profonde, interminable est organisée dans tous les domaines de la vie sociale, éducative, politique, économique. Elle freine tous les élans, tarit toutes les initiatives.
    […]
    Le seul entreprendre qui resterait à notre portée serait « l’entreprendre de soi même », véritable injonction moderne à ne pas vivre, à s’isoler, à se soustraire.
    […]
    Et c’est dans ce contexte si contraire que nous nous disons qu’il s’agit de créer… C’est dans ce temps si froid et si maussade qu’il nous a pris de semer ; c’est auprès de ceux que l’on renvoie sur les routes, que nous avons décidé de bâtir du durable. C’est auprès de ceux que l’on rejette des établissements scolaires, que nous avons choisi d’instruire et d’enseigner ; c’est auprès de ceux que l’on renvoie des ludothèques, que nous avons décidé de jouer.
    Nous encourageons les enfants à se manifester , à se construire , à se bâtir.
    […]
    Ces forces qui vont me manquer un jour , je les dépense aujourd’hui, car sinon demain, il n’y aura plus rien. C’est tout simple.
    […]
    Nous sommes trop pauvres pour économiser l’essentiel. Alors nous le produirons.
    Faites de la Politique : « Ne respectez plus les puissants de ce monde, admirez de plus impressionnantes personnes. N’interrogez plus les savants de ce monde, palabrez avec de plus sages personnes. Ne négociez plus avec les influents de ce monde, traitez avec de plus considérables personnes. Ne charmez plus les séduisants de ce monde, affolez de plus étonnantes personnes. Faites de la politique ! Racontez de drôles d’histoires et des histoires drôles. Jouez ! » (M.Butel)

    #éducation #pédagogie_sociale

  • Jacques Derrida : « toute prise de parole est un acte pédagogique »
    http://www.jacquesderrida.com.ar/frances/lire.htm

    Les philosophes sont souvent difficiles. Mais, avec vous, le genre de difficultés que rencontre le lecteur est-il encore de même nature qu’avec Aristote ou Kant ?

    Jacques Derrida. Le discours philosophique est souvent difficile. Mais on ne s’étonne pas qu’un mathématicien ou un physicien parle dans une langue inaccessible à la plupart. Il y a là un préjugé qu’il faut analyser. Que peut répondre un philosophe quand il prend au sérieux cette inquiétude ? Qu’il fait tout pour être aussi largement et aussi facilement intelligible que possible. C’est un devoir. Mais il faut éviter un écueil qui consisterait à faire semblant de croire qu’il y a, en général, une langue immédiatement intelligible : c’est faux. Même les professionnels du « parler à tout le monde, tous les jours » parlent un langage codé. Quand on me dit : « Faites des réponses faciles ! votre langage ne passera pas », on se règle sur le fantasme - c’est un fantasme ! - du lecteur vierge, dont on connaît l’attente, la capacité de lecture. Or, quand on s’adresse à quelqu’un, on doit certes tout faire pour être compris, mais l’on doit aussi former pédagogiquement des capacités de lecture et d’intelligence. Toute prise de parole est aussi un acte pédagogique. De plus, la philosophie a une histoire riche et sédimentée. Chaque question que nous croyons posée à partir de rien a une mémoire stratifiée. La difficulté du discours philosophique tient à ce que cette mémoire est potentialisée, formalisée, traduite dans des formes économiques...

    #Derrida #Philosophie #Pédagogie #Déconstruction #Engagement