• #Assurance-chômage : #guerre_aux_chômeurs, paix au capital

    En résumé :

    L’enjeu est de faire accepter aux travailleurs les offres d’emploi dans les conditions satisfaisantes pour le capital. Autrement dit, c’est une réforme qui vient renforcer la position des employeurs dans un rapport de force qui menace de devenir favorable aux salariés.

    Et l’article complet

    Le gouvernement défend sa réforme accélérée de l’assurance-chômage au nom du #plein-emploi. Mais ce qui se joue ici n’est rien d’autre qu’un renforcement de la #répression des travailleurs pour satisfaire un #système_économique en crise.

    Faire le bonheur des travailleurs, malgré eux : ce pourrait être la doctrine affichée par le ministre du travail #Olivier_Dussopt et la première ministre #Elisabeth_Borne, qui ont décidé en cette rentrée d’accélérer sur leur nouvelle #réforme de l’assurance-chômage. L’ambition affichée de la réforme, c’est de parvenir au « plein-emploi », lequel est considéré, après cinq décennies de #chômage_de_masse, comme une forme de graal permettant de renverser une nouvelle corne d’abondance sur le pays.

    Ce concept est devenu, depuis quelques semaines, le mantra du gouvernement que tous les membres, ainsi même que le président de la République, ne cessent de marteler à chaque prise de parole. Ce plein-emploi serait « à portée de main », répète inlassablement Emmanuel Macron, mais il ne serait possible que si l’on en passe par cette réforme qui réduit singulièrement les #droits des #demandeurs_d’emploi.

    Si l’on devait résumer la vision gouvernementale (et patronale, car les #Rencontres_des entreprises_de_France fin août ont mis en lumière une parfaite identité de vue entre le #Medef et l’exécutif sur le sujet), on pourrait le dire ainsi : le système économique est capable de fournir un #emploi à tous, mais une partie de la #force_de_travail refuse cette opportunité.

    Ce faisant, ces inconscients refusent tous les délices du plein-emploi effectif : une augmentation des revenus, un rapport de force favorable aux salariés et une forme d’accomplissement individuel et social. Aux universités d’été de La France insoumise (LFI) fin août, la ministre déléguée Olivia Grégoire, par ailleurs économiste, a même pu se prévaloir de Marx pour défendre la réforme gouvernementale et assurer le plein-emploi. Il est donc urgent de contraindre ces brebis égarées par le faux bonheur de l’#oisiveté au bonheur qu’ils s’obstinent à refuser. Et pour cela, l’usage du bâton est indispensable.

    Dans cette vision angélique, l’#indemnité_chômage serait si généreuse qu’elle troublerait leur raison et les empêcherait d’accéder à ce bonheur qu’est le plein-emploi. Mais ce n’est là qu’une hypothèse et cette hypothèse même est une contradiction dans les termes. Le récit gouvernemental ne résiste guère à l’analyse. Dans un régime de plein-emploi, le rapport de force s’inverse en faveur des salariés. Si ce dernier était authentiquement atteignable, l’assurance-chômage ne saurait être trop élevée.

    Les salaires augmenteraient, les #conditions_de_travail s’amélioreraient pour rendre son pseudo-avantage compétitif caduc. Cela est d’autant plus vrai que, puisque 60 % des demandeurs d’emploi ne sont pas indemnisés, ces derniers devraient se jeter sur les offres disponibles, faire ainsi monter les salaires et rendre l’indemnisation moins intéressante. Pour peu évidemment que lesdits emplois soient attractifs et adaptés.

    En d’autres termes, si un véritable plein-emploi était à « portée de main », l’indemnisation chômage ne serait pas un problème. L’enjeu de cette nouvelle réforme de l’assurance-chômage n’est donc pas de parvenir au plein-emploi, mais bien plutôt de faire accepter aux demandeurs d’emploi les offres existantes, sans s’interroger sur leur contenu, les #conditions_de_travail et les #rémunérations.

    Les derniers chiffres de la Dares montrent que si les tensions sur le #marché_du_travail sont élevées, elles le sont en grande partie en raison de conditions de travail et de #déficit_de_formation que les entreprises refusent de prendre en charge. Bref, le nœud du problème, comme toujours en régime capitaliste, c’est bien le #coût.

    L’enjeu est de faire accepter aux travailleurs les offres d’emploi dans les conditions satisfaisantes pour le #capital. Autrement dit, c’est une réforme qui vient renforcer la position des employeurs dans un rapport de force qui menace de devenir favorable aux salariés. Loin de favoriser le plein-emploi, il s’agit surtout de contourner les vraies conséquences du plein-emploi pour le capital.

    Des emplois abondants et repoussants

    Le récit gouvernemental et patronal est donc un leurre qui s’appuie sur un plein-emploi fétichisé mais vidé de sa fonction. Il fait miroiter un pouvoir accru des salariés alors qu’il désarme précisément la capacité des salariés de choisir leur emploi. Réduire les droits des chômeurs indemnisés, conditionner d’une manière ou d’une autre l’accès au #RSA, c’est affaiblir la position des salariés face aux employeurs. C’est faire en sorte que, contraints par la nécessité, les demandeurs d’emploi acceptent non pas un travail adapté à leurs envies, à leurs formations et à leurs besoins, mais un emploi répondant à la nécessité de la #production_de_valeur. C’est bien pour cette raison qu’il refuse toute réflexion sur la qualité – au sens large allant du salaire à sa fonction sociale – des emplois proposés.

    Derrière ces réformes proposées avec un discours quasi humanitaire, il y a donc le renforcement de l’emprise la plus classique de la #domination_capitaliste. Le travail abstrait, quantifiable mais désincarné, vecteur de la loi de la valeur dont le capital a impérieusement besoin, impose sa loi au travail concret, fruit d’une activité humaine spécifique.

    Le travailleur doit, sous cette #pression, cesser d’exister en tant qu’individu, il n’est que le rouage de cette production de valeur. Il lui faut alors accepter n’importe quel travail pour pouvoir subsister. Dans ces conditions, tout emploi qui apparaît est bon, et tout ce qui est bon apparaît comme emploi. Le refus de l’emploi devient donc insupportable pour le système économique.

    Les #protections_salariales n’ont jamais fait disparaître totalement cette logique. Mais la situation actuelle des économies occidentales et de l’#économie française en particulier rend le renforcement de ce mode de #domination plus urgent et nécessaire que jamais pour le capital. Les emplois créés ne sont abondants que parce qu’ils sont peu productifs. L’embellie actuelle de l’emploi, alors même que la croissance reste faible, est l’illustration même de ce phénomène.

    Le problème, alors, est que ces emplois ne sont tenables que s’ils sont bon marché ou soumis à des conditions de travail dégradées, précisément parce qu’ils sont peu productifs. Créer de la valeur dans un régime de faible #productivité suppose mécaniquement une plus forte #exploitation du travail. Et c’est en saisissant cette réalité que l’on peut comprendre le paradoxe de l’époque : les emplois peuvent être à la fois abondants et repoussants et le plein-emploi peut avoir une fonction répressive pour le travail.

    Cette fonction se constate à longueur de page et d’émission dans les leçons de morale données aux travailleurs qui seraient trop exigeants ou trop oisifs. La récente polémique sur les #arrêts_maladie jugés trop fréquents des salariés est venue illustrer cette situation. Cette pression augmente avec l’approche du plein-emploi, car plus le travail est censé être abondant, plus il faut accepter ses conditions de travail dégradées, intensifier la production et allonger le temps de travail.

    C’est bien pour cette raison que ce plein-emploi peut être désormais fétichisé par le patronat : parce qu’il ne produit plus les effets négatifs pour le capital. À condition, bien sûr, que l’État assure la soumission du monde du travail par des contre-réformes. La réforme française, comme d’autres, n’est donc pas urgente parce qu’elle permettrait d’apporter le bonheur et l’abondance dans le pays, elle est urgente parce qu’elle est un passage obligé dans le mode de gestion d’un capitalisme de bas régime qui est le nôtre.

    Face à la faiblesse des gains de productivité, la réponse du capital est celle de chercher des assurances, ce que l’économiste anglo-roumaine #Daniela_Gabor appelle le « #de-risking », ou la #réduction_du_risque. Les recherches de cette dernière se sont concentrées sur la finance, mais ce mouvement semble beaucoup plus large. Les réformes du marché du travail et de l’assurance-chômage visent ainsi à maintenir une pression constante sur les travailleurs, quelle que soit la situation de l’emploi. La baisse vertigineuse actuelle des salaires réels dans les pays qui, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les États-Unis, sont officiellement en plein-emploi vient confirmer ce mouvement.

    Les déclarations de l’exécutif ne doivent donc pas tromper. La #répression_sociale comprise par ces réformes est la solution de facilité pour le système économique actuel. Tout renversement réel du rapport de force l’amènerait en effet face à des questions qu’il veut à tout prix éviter : que produit-il ? dans quel but ? dans quelles conditions ? Dès lors, le leurre d’un plein-emploi à portée de main et d’un discours moralisateur sur des chômeurs oisifs est la dernière ligne de défense de l’économie. Celle qui permet de renforcer son hégémonie au cœur même de sa crise.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/090922/assurance-chomage-guerre-aux-chomeurs-paix-au-capital
    #chômage #guerre_aux_pauvres #capitalisme #plein_emploi

  • Diminuer sa consommation de viande ou arrêter la voiture ?
    http://carfree.fr/index.php/2022/09/01/diminuer-sa-consommation-de-viande-ou-arreter-la-voiture

    Sandrine Rousseau, que nous connaissons bien sur Carfree France pour ses positions anti-vélo, n’en finit plus de susciter la #polémique. En ce moment, c’est le barbecue qui est sur le Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Réchauffement_climatique #climat #CO2

    • Je te colle le lien polémique de la vidéo tf1 où tu n’es censé retenir que le barbecue et le vélo …

      tf1info.fr/politique/video-le-barbecue-symbole-de-virilite-sur-lci-sandrine-rousseau-confie-en-avoir-marre-2230719.html

      « la nourriture des hommes émet 41% de plus de gaz à effet de serre que celle des femmes. »

      seenthis, quelqu’un·e peut m’éclairer, carfree tourne avec ceux de la décroissance ? vu que j’ai arrêté d’acheter leur journal n’ayant plus la force de supporter le sexisme de leur propos.
      Ça va finir par être la même chose avec carfree en tout cas.
      Les chevaliers blancs, j’en ai plein le cul.

  • De la #démocratie en #Pandémie. #Santé, #recherche, #éducation

    La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

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    Et une citation :

    « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des #polémiques à la #confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le #savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’ _#omerta_ n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »

    #syndémie #désert_médical #zoonose #répression #prévention #confinement #covid-19 #coronavirus #inégalités #autonomie #état_d'urgence #état_d'urgence_sanitaire #exception #régime_d'exception #Etat_de_droit #débat_public #science #conflits #discussion_scientifique #résistance #droit #santé #grève #manifestation #déni #rationalité #peur #panique #colère #confinement #enfermement #défiance #infantilisation #indiscipline #essentiel #responsabilité #improvisation #nudge #attestation_dérogatoire_de_déplacement #libéralisme_autoritaire #autoritarisme #néolibéralisme #colloque_Lippmann (1938) #économie_comportementale #Richard_Thaler #Cass_Sunstein #neuroscience #économie #action_publique #dictature_sanitaire #consentement #acceptabilité_sociale #manufacture_du_consentement #médias #nudging #consulting #conseil_scientifique #comité_analyse_recherche_et_expertise (#CARE) #conseil_de_défense #hôpitaux #hôpital_public #système_sanitaire #éducation #destruction #continuité_pédagogique #e-santé #université #portefeuille_de_compétences #capital_formation #civisme #vie_sociale #déconfinement #austérité #distanciation_sociale #héroïsation #rhétorique_martiale #guerre #médaille_à_l'engagement #primes #management #formations_hybrides #France_Université_Numérique (#FUN) #blended_learning #hybride #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR ou #LPPR) #innovation #start-up_nation #couvre-feu #humiliation #vaccin #vaccination
    #livre #livret #Barbara_Stiegler

    • secret @jjalmad
      https://twitter.com/jjalmad/status/1557720167248908288

      Alors. Pour Stiegler je veux bien des ref si tu as ça, j’avais un peu écouté des conf en mode méfiance mais il y a un moment, sans creuser, et je me disais que je devais pousser parce qu’en effet grosse ref à gauche

      @tapyplus

      https://twitter.com/tapyplus/status/1557720905828253698

      Check son entretien avec Desbiolles chez les colibris par ex. T’as aussi ses interventions à ASI, son entretien avec Ruffin, etc. C’est une philosophe médiatique, on la voit bcp. Et elle dit bien de la merde depuis qq tps. Aussi un live de la méthode scientifique avec Delfraissy

      Je suis pas sur le PC mais je peux te lister pas mal de sources. D’autant plus pbtk parce que « réf » à gauche. Mais dans le détail elle dit de la merde en mode minimiser le virus + méconnaissance de l’antivaccinisme. Et du « moi je réfléchit » bien claqué élitiste et méprisant.

      Quelques interventions de B Stiegler (en vrac) :
      Alors la première m’avait interpellée vu qu’elle était partie en HS complet à interpeller Delfraissy sur les effets secondaires des vaccins : https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/et-maintenant-la-science-d-apres-8387446
      (le pauve N Martin se retrouvait sur un débat complètement HS)

      Il y a d’une part la critique politique (rapport à la démocratie en santé publique), mais pour Stiegler outre la position « le gvt en fait trop, c’est des mesures autoritaires inutiles » elle se positionne par ailleurs sur des choix

      Parler des EI des vaccins sans balancer avec les effets de la maladie. Utilisation de la santé mentale des enfants pour critiquer le port du masque à l’école, lecture de la situation où il n’y aurait que gvt vs libertay, et en omettant complètement toutes les positions développées par l’autodéfense sanitaire et les militants antivalidistes et de collectifs de patients (immunodéprimés, covid long, ...) quand ils ne vont pas dans son narratif.

      Elle met de côté toutes les lectures matérialistes de la situation et sort clairement de son champ de compétence sur certains points, tout en ne donnant que très peu de sources et de points de référence pour étayer ses propos.

      Genre elle critique la pharmacovigilance et les EI mais elle ne donne jamais aucune source ni aucune information sur les outils, méthodes et acteurs qui travaillent ces sujets. Pareil quand elle dit découvrir les critiques des vaccination. Il y a de quoi faire avec les travaux historique sur la #santé_publique et la vaccination. A t elle interrogé des spécialiste de ces sujets, notamment les spécialistes qui ne vont pas que dans le sens de son propos. Elle semble manquer cruellement de référence historique sur le sujet alors qu’elle s’en saisit et qu’elle a une aura d’#intellectuelle_de_gauche, donc plein de monde lui accorde une confiance et trouve qu’elle est très pertinente sur certains sujets. Mais sur le traitement des points techniques elle me semble plutôt à la ramasse et ce qui ne va pas dans son sens est renvoyé à la doxa gouvernementale ou technoscientiste liberale, sans apparemment regarder les contenus eux même. Et Desbiolles c’est pareil. Alla je connais moins et je l’ai entendu dire qq trucs pertinents (sur les profils des non vaccines par exemple) mais le fait qu’il cite Desbiolles devant l’opecst, alors que celle ci racontait des trucs bien limites sur les masques et les enfants, ça me met des warnings.

      Je rajouterai 2 points : 1) il y a des sujets super intéressants à traiter de trouver comment on construit une position collective sur des questions de santé publique, ni individualiste ni subissant l’autorité de l’état. Genre comment penser une réflexions sur les vaccinations (en général, pas spécifiquement covid) dans une perspective émancipatrice et libertaire, comment on fait collectif, comment on mutualise des risques, comment on se donne des contraintes individuelles pour soutenir celles et ceux qui en ont plus besoin.

      Stiegler ne fait que critiquer l’autoritarisme d’état, parle de démocratie, mais ne propose aucune piste concrète ni axe de réflexion pour développer cela. D’autres personnes le font et développent cela, et c’est des sujets non triviaux sur lesquels il est important de délibérer.

      2) Un autre point c’est son discours, comme ceux d’autres intellectuels, est surtout axé sur la partie « choix libre » de la phrase « choix libre et éclairé », et n’évoquent pas vraiment la manière dont on construit collectivement la partie « éclairé »

      Il y a des sujets super importants à traiter sur le rapport aux paroles d’expert, de la place des scientifiques dans un débat public, de la dialectique entre connaissance scientifique et choix politiques et éthiques, bref plein d’enjeux d’éducation populaire

      Ah et aussi dernier point que j’ai déjà évoqué par le passé : l’axe « liberté » sur les questions de vaccination, c’est un argument central des discours antivaccinaux, qui axent sur le fait que les individus peuvent choisir librement etc. C’est assez documenté et c’est par exemple un registre argumentaire historique de la Ligue Nationale Pour la Liberté de Vaccination (LNPLV), qui défend le rapport au choix, défendant les personnes qui ont refusé les vaccinations obligatoires. Mais sous couvert de nuance et de démocratie, ce sont des positions antivaccinales assez claires qui sont défendues. Ce truc de la nuance et de la liberté, tu la retrouves par exemple également chez les anthroposophes (j’en parlais récemment dans un thread).

      j’ai enfin compris pourquoi on dit intellectuel de gauche : c’est pour indiquer avec quel pied leur marcher dessus.

  • Banosh (bouillie de maïs)
    https://www.cuisine-libre.org/banosh-bouillie-de-mais

    Émincer la ciboule, couper séparément le fromage et le lard en dès. Faire griller le lard dans une poêle chaude. Dans une marmite épaisse, mélanger l’eau et la crème puis porter doucement à ébullition, en remuant de temps en temps. Saler et poivrer. Verser progressivement la semoule de maïs en mince filet, en remuant sans arrêt avec une cuillère en bois. Réduire le feu et mélanger en continu jusqu’à épaississement et que des gouttelettes grasses apparaissent à la surface. Servir le banosh bien chaud,… #Feta, #Polenta, #Crème_sure, #Ukraine, #Polentas / #Sans œuf, #Bouilli

  • Radiations, suppressions d’allocations… Les demandeurs d’emploi doivent faire face à des sanctions plus musclées

    Le rapport annuel du Médiateur national de Pôle emploi, Jean-Louis Walter, note l’aggravation des mesures répressives.

    Les demandeurs d’emploi qui manquent à leurs obligations font l’objet de sanctions plus musclées. C’est l’un des constats saillants du rapport annuel présenté mardi 28 juin par Jean-Louis Walter, le médiateur national de Pôle emploi chargé de traiter les différends entre l’opérateur public et les usagers. Cette tendance est liée, d’après lui, à l’une des dispositions de la réforme de l’assurance-chômage, adoptée durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

    Les personnes inscrites à Pôle emploi ont des droits – par exemple être épaulées par un conseiller – mais aussi des devoirs – rechercher activement un poste, se présenter aux rendez-vous, mettre à jour leur dossier, etc. Celles qui ne tiennent pas leurs engagements s’exposent à des mesures répressives, pouvant se traduire par une radiation des listes assortie, le cas échéant, d’une suppression de l’allocation, pour des périodes plus ou moins longues.

    Dans la loi de septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », le gouvernement d’Edouard Philippe a introduit de nouvelles règles, qui ont « semblé répondre à [la] préoccupation » d’établir une « gradation des sanctions », écrit M. Walter. Mais ce texte a, en réalité, « rigidifié les pratiques, en les enfermant dans un barème plus sévère encore et en fournissant une légitimité nouvelle aux postures excessives ». Sans livrer de chiffres, le médiateur observe « un usage fréquent des radiations de six mois et surtout [la] suppression définitive du revenu de remplacement », c’est-à-dire de l’indemnisation versée par le système. Certaines décisions, ajoute-t-il, paraissent « véritablement disproportionnées, tant dans leur gravité que dans leurs conséquences », les individus concernés étant privés de prestation et d’accompagnement.

    Injonctions des pouvoirs publics

    De telles procédures avaient été suspendues au début de la crise sanitaire, tout comme les vérifications sur les recherches d’emploi effectuées par les chômeurs. Puis elles ont repris leur cours. En novembre 2021, M. Macron a annoncé un « renforcement des contrôles », comme le rappelle le rapport. C’est pourquoi le médiateur explique que les sanctions ne résultent pas uniquement d’une « vision des choses » portée par ceux qui les prononcent : elles découlent de l’application de textes et d’injonctions émanant des pouvoirs publics.

    Précision importante : les requêtes imputables à des radiations représentent « à peine 3 % » des demandes adressées à M. Walter et à son réseau de médiateurs régionaux. Si les sanctions retiennent l’attention, c’est donc plus en raison de leur « inadéquation » que de « leur fréquence ». Dès lors, il convient « de prendre en compte la situation spécifique de la personne », en se fondant « sur des faits et non sur l’application mécanique d’un barème ».

    M. Walter met la focale sur une autre difficulté provoquée par le télescopage de deux décrets pris durant la précédente législature. Le premier, qui date d’avril 2020, a cherché à atténuer les effets préjudiciables de la récession économique pour les chômeurs : il a allongé la période qui sert de référence pour rechercher les moments où le demandeur d’emploi était en activité et pour lui ouvrir un droit à l’assurance-chômage s’il a travaillé assez longtemps. Le deuxième décret, publié en septembre 2021, a modifié en profondeur le mode de calcul de l’allocation. « L’application conjuguée » de ces deux textes peut avoir des incidences pénalisantes, dans certains cas : en étendant la période de référence, Pôle emploi est parfois amené à prendre en considération des contrats de travail moins bien rémunérés, ce qui aura, au final, « un impact négatif sur le montant » de l’indemnisation.

    D’après M. Walter, l’opérateur public avait repéré le problème « dès le départ » et l’avait signalé à la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle, une administration centrale sous l’autorité du ministre du travail. « Mais cette alerte n’a pas abouti à des ajustements », affirme le médiateur. Par conséquent, les agences « se sont retrouvées [face à] des réclamations sans avoir d’autre solution que de confirmer leurs décisions et d’orienter les demandeurs d’emploi vers les médiateurs régionaux ». Ces derniers ont reçu 1 654 saisines, à la mi-mai. L’examen de ces dossiers « est très chronophage et usant » : il « mobilise en permanence les équipes des médiateurs régionaux et les éloigne de leur cœur de métier », à savoir le traitement de cas individuels issus d’un litige avec Pôle emploi.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/06/28/radiations-suppressions-d-allocations-les-demandeurs-d-emploi-doivent-faire-

    pfff...

    Walter, ex secrétaire général de la CGE-CGC a été nommé médiateur de Pôle emploi en 2010, après la démission de Benoît Génuini qui dénonçait le manque de moyens associés à la fonction depuis sa création. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Walter).

    Le plein-emploi (si si) sera difficile à atteindre en 2022
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/06/25/le-plein-emploi-sera-difficile-a-atteindre-en-2022_6131992_3234.html

    Si l’Insee estime que le chômage, à 7,4 % en 2021, pourrait poursuivre sa décrue, la Banque de France pense qu’il devrait s’établir, fin 2022, aux alentours de 8 %.

    #chômage #chômeurs #Pôle_emploi #Médiateur_Pôle_emploi #droit_au_chômage

    • La fiesta à 300 000 euros de Pôle-emploi
      « Le Canard enchaîné » 29/06/2022

      Les chômeurs seront ravis de l’apprendre : c’est la fête à Pôle emploi ! Pas pour leurs allocs, qui ont encore diminué avec la réforme de l’an dernier, mais pour les hauts cadres de l’organisme public. Le 17 juin dernier,Pôle emploi Île-de-France s’est offert un « séminaire managers » au stade de France pour communier avec ses cadres dirigeants dans l’esprit de sobriété qui présidait à la réforme. Accès aux tribunes basse, cocktail, scène installée sur la pelouse et écran géant : un séminaire boulot-boulot auquel étaient invités au moins 1 100 forçats « Une véritable armée mexicaine », sourit un ancien conseiller . Un évènement exceptionnel qui n’a provoqué aucun débordement aux abords du stade, puisqu’il était organisé dans la plus grande discrétion. [...]

      « Le Canard » qui a contacté la direction régionale de Pôle emploi évoque le prix de la sauterie à 260 euros par invité, hors taxes. Et rappelle à la fin de l’article :

      […] Dans un rapport paru en 2020, la Cour des comptes pointait les « excès » de Pôle emploi dans la gestion de ses ressources humaines très qualifiées. On y apprenait, par exemple, que le salaire minimum d’un directeur régional était fixé depuis 2014 à 7 950 euros brut par mois, sans compter les avantages en nature. Et les sorties en plein air...

      Je comprends mieux comment la réforme passe sans vaseline, il suffit d’arroser les huiles !

    • Qu’on ne dise pas que le gouvernement ne fait rien ! un nouveau décret autorise l’accès de Policemploi à davantage de données : Pôle emploi : la lutte contre la fraude aux allocations chômage s’intensifie
      https://www.dossierfamilial.com/actualites/emploi/pole-emploi-les-demandeurs-demploi-pourront-etre-davantage-controle

      Les agents de Pôle emploi en charge de la prévention des fraudes pourront contrôler certaines informations personnelles sur les demandeurs d’emploi auprès de leur banque, fournisseur d’énergie ou encore opérateur de téléphonie.

      L’arsenal de Pôle emploi pour contrôler les chômeurs continue de s’étoffer. Un décret, publié jeudi 30 juin au Journal officiel, permet à l’organisme public d’avoir accès à de nouvelles informations sur les demandeurs d’emploi soupçonnés d’avoir triché, rapporte Capital. Le texte est pris en application de la loi de finances de 2021.

      Désormais, les agents chargés de la prévention des fraudes agréés et assermentés de Pôle emploi pourront obtenir auprès de certains organismes et entreprises, notamment les établissements bancaires, les fournisseurs d’énergie et les opérateurs de téléphonie, les documents et informations nécessaires pour contrôler l’exactitude des déclarations faites par les demandeurs d’emploi ainsi que l’authenticité des documents fournis par ces derniers en vue de percevoir des prestations versées par l’opérateur public.

      Un droit de communication encadré

      Toutefois, le décret encadre ce droit de communication. Les agents pourront uniquement demander les informations suivantes :

      la situation géographique du demandeur d’emploi ;
      son niveau d’activité ou niveau des ressources perçues, « ces niveaux pouvant être exprimés en montant financier ou en nombre ou fréquence des opérations réalisées ou des versements reçus », précise le texte ;
      son mode de paiement ou de rémunération.
      Par ailleurs, la demande d’informations ne pourra porter que sur une période de 18 mois au maximum. Enfin, les informations communiquées devront être conservées pendant trois ans au maximum, à partir de leur réception.

      Un arsenal de contrôle de plus en plus étoffé

      Cette disposition va permettre à Pôle emploi de renforcer son pouvoir de #contrôle contre les fraudeurs. Fin mars, un précédent décret avait donné la possibilité aux agents de l’organisme public de consulter les données du fichier national des contrats de capitalisation et d’assurance-vie (Ficovie), qui recense tous les contrats de capitalisation et d’assurance-vie souscrits auprès d’organismes d’assurance établis en France.

      Auparavant, Pôle emploi pouvait déjà consulter le fichier Ficoba (fichier national des comptes bancaires et assimilés), qui répertorie l’ensemble des comptes bancaires ouverts en France et leurs titulaires, ainsi que la base d’évaluation des biens immobiliers, Patrim.

  • Non seulement il est question de demander aux allocataires du RSA de travailler gratuitement mais l’État met en place progressivement la privatisation de l’insertion professionnelle. Dernier avatar de cette politique : la Seine-Saint-Denis, avec la contribution active du département !

    Voici le passage du dernier compte rendu du Comité technique (instance paritaire) de la CGT des territoriaux des Lilas (j’en suis) sur ce sujet :

    INTERCO – EST-ENSEMBLE - cr_ct_24_mai_2022.pdf
    https://cgt-territoriaux-leslilas.org/IMG/pdf/cr_ct_24_mai_2022.pdf

    La CGT a demandé de prendre la parole afin d’interpeller l’employeur au sujet de l’avenir du Projet
    Insertion Emploi (PIE) du CCAS. Le PIE est un dispositif déployé sur toutes les collectivités pour
    accompagner les allocataires du RSA dans le retour à l’emploi.
    Deux collègues, contractuelles, qui travaillent au PIE des Lilas nous ont alerté car l’information leur a
    été donnée par leur hiérarchie et leur réseau professionnel que ce service serait prochainement
    privatisé.
    Cette situation est la conséquence des choix du département, suite à l’annonce, en septembre 2021,
    de la prise en charge par l’État du financement des allocations de RSA sur le 93. Dans la foulée de
    cette annonce, le département décide de remplacer les PIE par des Agences locales d’insertion (ALI).
    Alors que rien ne justifiait que la mise en place des ALI entraîne la disparition du service public, le
    département a clairement choisi de livrer des allocataires du RSA au marché privé de l’insertion
    (associations, coopératives et entreprises, dont certaines dépendent de requins tels que Veolia) ! Le
    département de Seine-Saint-Denis a clairement programmé la disparition de plus de 200 postes de
    service public sur les collectivités territoriales du 93 !
    Les contrats des collègues arrivent à terme prochainement : l’une en août, l’autre en septembre.
    Le maire n’étant pas encore arrivé en séance, au moment de notre prise de parole, c’est le Directeur
    Général des Services qui nous répond. Il confirme les informations sur la recentralisation du RSA mais
    par contre il ne confirme pas le fait qu’il y aurait une volonté de privatiser l’insertion sur la
    circonscription de notre collectivité, laquelle regroupe Le Pré Saint-Gervais, Bagnolet et les Lilas.
    Le DGS indique que le projet de mise en place des ALI a pris du retard. Selon lui, la ville des Lilas
    n’approuve pas le schéma proposé actuellement par le département. Les contrats des deux collègues
    du PIE seront reconduits car l’employeur n’a aucune autre solution à mettre en place d’ici là.
    Nous demandons :
    ➢ que ce sujet fasse l’objet d’un point mis à l’ordre du jour du prochain CT (juin 2022).
    ➢ qu’une note soit donnée rapidement aux agents du CCAS afin de clarifier la situation, notamment
    pour ce qui concerne, à court terme, la situation des deux agentes contractuelles.
    Le DGS s’est engagé à ce que ces demandes soient satisfaites.

    Nul doute qu’il sera encore plus facile de déclarer que la pauvreté recule quand on aura écrémé les allocataires les plus précaires. Il suffira de demander le résultat attendu aux prestataires. Ils ne manqueront pas de faire du zèle. Déjà les professionnelles (essentiellement des femmes) des PIE voient comment cela se met en place : aucun tuilage n’est prévu entre les PIE et les ALI, cela signifie que les allocataires sur lequel le suivi est le plus long, donc, avec peu de probabilité d’un retour à l’emploi, ne seront pas repris par les ALI et disparaîtront dans la nature sur l’insertion et donc, à terme du versement du RSA.

    Par contre, parmi les allocataires les plus proches du retour à l’emploi, une bonne partie seront recasés au sein même des ALI. Une des collègues du PIE décrivait cela comme un système d’insertion à la Ponzi.

    Un déroulé chronologique explicatif de la mise en place de cette privatisation :

    Objet : mise en œuvre de la recentralisation du RSA en Guyane et à Mayotte - Décret n° 2018-1321 du 28 décembre 2018 - article 81 loi de finances initiale pour 2019 - legifrance.gouv.fr
    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037883089

    Un décret met en place la recentralisation du RSA et du revenu de solidarité à La Réunion et en Guyane (banquedesterritoires.fr - 3 janvier 2020)
    https://www.banquedesterritoires.fr/un-decret-met-en-place-la-recentralisation-du-rsa-et-du-revenu-

    Déclaration de M. Jean Castex, Premier ministre, sur l’expérimentation de la recentralisation du revenu de solidarité active (RSA) en Seine-Saint-Denis, Bobigny le 21 septembre 2021 (vie-publique.fr)
    https://www.vie-publique.fr/discours/281596-jean-castex-21092021-revenu-de-solidarite-active-rsa-seine-saint

    Renationalisation du RSA : pour Jean Castex, « jamais un gouvernement n’avait autant agi pour la Seine-Saint-Denis » (leparisien.fr - 21/09/2021)
    https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/renationalisation-du-rsa-pour-jean-castex-jamais-un-gouvernement-navait-a

    Expérimentation de la renationalisation du financement du RSA : accord historique entre l’Etat et le Département de la Seine-Saint-Denis (seinesaintdenis.fr - Communiqué de presse - 21 septembre 2021)
    https://seinesaintdenis.fr/Experimentation-de-la-renationalisation-du-financement-du-RSA-accord

    Bénéficiaires du RSA : la Seine-Saint-Denis lance sa "nouvelle" politique d’insertion (banquedesterritoires.fr - 13/12/2021)
    https://www.banquedesterritoires.fr/beneficiaires-du-rsa-la-seine-saint-denis-lance-sa-nouvelle-pol

    Appel à manifestation d’interêt " Agence Locale d’Insertion" (Publié le 23 décembre 2021 par le Centre de Resssources des Partenaires de la Seine-Saint-Denis)
    https://ressources.seinesaintdenis.fr/Appel-a-manifestation-d-interet-Agence-Locale-d-Insertion

    Exemples de prestataires intervenant sur le marché de l’insertion :

    Philippe Crouzet conduit une mission d’insertion comme une entreprise du CAC 40 (lesechos.fr - 23/09/2014)
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/leadership-management/philippe-crouzet-conduit-une-mission-dinsertion-comme-une-entreprise-du-cac

    L’insertion professionnelle, un engagement prioritaire (vedif.eau.veolia.fr)
    https://www.vedif.eau.veolia.fr/actualites/linsertion-professionnelle-engagement-prioritaire

    Le principal acteur de l’insertion francilien démultiplie ses moyens (fondation.veolia.com)
    https://www.fondation.veolia.com/fr/le-principal-acteur-de-l-insertion-francilien-demultiplie-ses-moye

    #RSA #recentralisation #renationalisation #Seine-Saint-Denis #Privatisation #Fonction_publique_territoriale #93 #insertion #pôle-emploi #allocataires_RSA #Troussel #précarité #ALI #AMI #PIE #Appel_à_manifestation_d’intérêt #syndicalisme #syndicat

  • Sandrine Rousseau, l’écologiste anti-vélo
    http://carfree.fr/index.php/2022/06/08/sandrine-rousseau-lecologiste-anti-velo

    Tout est parti d’une petite phrase de Sandrine Rousseau, la candidate à la primaire écologiste de #2022, lors d’une émission de télévision en juillet 2021, petite phrase qui a fait Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Vélo #alternatives #critique #cyclistes #écologie #élections #féminisme #paris #polémique #politique

    • sont massivement transportés à vélo-cargo

      Le vélo-cargo est massivement un transport de bourgeois qui a un garage pour le ranger même sans avoir de voiture (ou parfois en ayant une voiture aussi). Une voiture est difficilement volable et ne craint pas les intempéries même garée dehors dans la rue, alors qu’un vélo-cargo en milieu citadin est rigoureusement impossible pour 99% : très dangereux à laisser garé dehors (c’est un véhicule qui coute cher tout en se volant en 5min avec une disqueuse portative puisque juste protégé par un antivol s’il est dehors) et qui rouille si laissé à l’extérieur. Or le vélo-cargo est quasi le seul moyen cyclable possible quand on a plusieurs enfants à la fois. Sauf qu’étant réservé à 1% de bourges qui ont un garage en milieu urbain (et je suis gentil c’est sûrement même moins de 1% !), bah oui de fait c’est un truc de riches. Et pareil pour les remorques à accrocher derrière.

      Donc en tant que solution individuelle (faire le choix tout seul d’utiliser ce mode, en le finançant, en sachant comment le garder et l’entretenir etc), oui c’est un truc de riches, et majoritairement d’hommes (mais surtout de riches).

      Après dans un monde idéal, on peut toujours imaginer des villes totalement différentes avec des parcs de véhicules cyclables partagés qui sont protégés dans lieux exprès, et que chaque parents-travailleurs peut aller prendre le matin pour emmener ses enfants à l’école puis aller au travail etc. Mais ça c’est de la prospective, sur le constat de l’utilisation là dans les villes de maintenant, c’est plutôt raccord avec la réalité.

      (Et je me sens obligé de préciser : je dis ça depuis une position de cycliste extrémiste :p qui n’a pas de voiture, qui n’utilise même presque jamais bus et tram en préférant le vélo, et qui a un enfant. Mais de fait, je suis un mec, smicard donc plutôt pauvre mais avec une terrasse protégée, et j’ai donc une situation extrêmement rare par rapport à la plupart des habitant⋅es de ma ville, encore plus celleux du quartiers de HLM non loin : je ne me voile pas la face en pensant que les autres pourraient faire facilement autant que moi.)

    • on se retrouve avec toujours les mêmes hommes et femmes politiques dont le seul leitmotiv soit de trouver tous les cas possibles où « on ne peut pas faire de vélo » au lieu de trouver des moyens de favoriser au maximum le vélo pour tout le monde.

    • Sandrine Rousseau a aussi l’inconvénient d’être une femme, politique, écologiste, qui quand on l’interroge sur le vélo, répond ce qu’elle pense, même quand le sujet de l’interview n’est pas forcément celui qu’elle pensait traiter, ce qui permet ensuite à d’autres de faire comme si Sandrine Rousseau s’était donnée pour mission unique et permanente de lutter contre l’usage du vélo.

  • A Note About Today’s Wordle Game - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/05/09/crosswords/a-note-about-todays-wordle-game.html

    At New York Times Games, we take our role seriously as a place to entertain and escape, and we want Wordle to remain distinct from the news.

    Today’s New York Times Wordle Answer is Fetus
    https://gizmodo.com/new-york-times-apologizes-after-wordle-of-the-day-is-fe-1848898991

    Emotions are running high around the word “fetus” after last week’s news about the possible end to Roe V. Wade and women’s right to safe abortion.

    F-E-T-U-S is also a five-letter word, so some people were more than a little surprised when it ended up as one of the answers to Monday’s Wordle.

    NYT’s Wordle swap part of an ongoing gaming debate
    https://www.axios.com/2022/05/09/wordle-new-york-times-political-games

    The New York Times’ decision to change Monday’s Wordle answer is part of a long-running debate about how politically charged games should be.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #jeu_vidéo_wordle #the_new_york_times #the_new_york_times_games #actualité #politique #mots_croisés #débat #polémique #fœtus #vocabulaire #justice #législation #états-unis #everdeen_mason #naomi_clark #jeu_vidéo_far_cry_6 #jeu_vidéo_call_of_duty #ian_bogost #roe_v_wade

  • Numérisation et contrôle social à la #CAF, à #Pôle Emploi et à la #CNAM, « Vive la sociale »
    http://vivelasociale.org/les-emissions-recentes/176-numerisation-caf-et-pole-emploi
    http://vivelasociale.org/images/emission-radio-vive-la-sociale/2022/22-03-03-vls-numerisation-2.mp3

    Camille, de la CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires et privés d’emploi, et Louise et Didier, de l’association Changer de cap, décrivent les méthodes de contrôle adoptées par ces deux institutions depuis que le travail de leurs salariés est encadré, voire dicté, par des algorithmes. Des algorithmes de toute évidence conçus pour réduire artificiellement le nombre officiel de chômeurs et d’allocataires. Une logique déshumanisante aux conséquences souvent dramatiques pour ceux qui dépendent de ces allocations pour vivre.

    #numérisation #contrôle_social #radio

  • Tu as besoin de savoir ? Paye tes allocs ! - Association nationale des assistants de service social
    https://www.anas.fr/Paye-tes-allocs-_a1880.html

    DÉCLARATION DE L’ANAS DU 4 AVRIL 2022

    Paris, le 4 avril 2022,
     

    Depuis plus de trois ans, le site « mes-allocs.fr » prospère illégalement sur le dos des personnes les plus fragiles.

    Ce site se présente comme un simulateur de droits et propose aux internautes d’estimer leur éligibilité à certaines prestations en espèces à l’instar du site gouvernemental gratuit https://www.mesdroitssociaux.gouv.fr.

    Pourtant, derrière la vitrine d’une louable ambition énoncée sur son site internet, le fonctionnement de cette plateforme vient montrer une réalité bien plus mercantile en totale violation de la loi.

    En effet, il est proposé aux internautes de renseigner une multitude de données personnelles pour estimer un potentiel droit à une ou plusieurs prestations sociales. Dans un second temps, le site propose à l’utilisateur que ses « experts » réalisent le remplissage et l’envoi de formulaires d’accès à ces mêmes prestations en contrepartie de frais d’inscription et d’un abonnement de 29,90 euros par trimestre.

    Or, par un travail de collecte, d’analyse et de recherche, notre association, l’Association Nationale des Assistants de Service Social (ANAS), a établi le caractère illégal de l’activité de ce site internet (voir documents ci-dessous). Elle a par conséquent déposé plainte auprès de la procureure de la République d’Evry. Les principales institutions de sécurité sociale ont également été alertées.

    Pour l’ANAS, l’accès au système de protection sociale est gratuit et doit le demeurer au nom du principe de solidarité nationale.

    ben oui, on sait jamais à quelle sauce on va être mangé (ou trashé). le service public est ainsi fait que toute entreprise qui vient remédier à l’absence d’information sur les droits peut espérer prospérer. 30 balles c’est 10% de l’APL individuelle au montant le plus élevée possible. un RSA pour personne isolée, c’est 506 euros (max, car 12% de "forfait logement est ôté au montant théorique partout rabâche par la presse toujours plus ministérielle). le pire c’est de se faire une idée des montants de prime d’activité, ou de cumul alloc chômage, salaire de la chômeuse en activité à temps réduit...

    #opacité #allocataires #droits_sociaux #données_personnelles #mes-allocs.fr #racket #abus_de_faiblesse #CAF #simulateur_de_droits #Pôle_emploi #précarité

  • Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme
    https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/21/quand-eric-zemmour-tentait-de-manipuler-l-auteur-de-la-loi-de-1972-sur-le-ra

    « Il n’est pas de bonne foi »
    Le jeune homme rédige ainsi une proposition de loi, adoptée à l’unanimité, promulguée le 1er juillet 1972, qui devint curieusement « la loi Pleven », du nom du garde des sceaux – qui n’y était pas du tout favorable : « il n’est pas utile de susciter l’adoption de nouveaux textes en matière de #discriminations_raciales », déclarait encore René Pleven six mois plus tôt, pour qui le racisme restait « exceptionnel » en France. « Moi, j’ai toujours dit qu’il fallait l’appeler loi de 1972, comme on appelle la loi de 1901, la loi de 1905, c’est une meilleure référence », dit #Alain_Terrenoire.

    Il discute à bâtons rompus avec Eric Zemmour. « Je lui manifestais clairement mon désaccord, notamment sur les juifs et Pétain, se souvient Alain Terrenoire. Quand il disait qu’à Londres, les premiers à être venus rejoindre la France libre, c’était les copains de Maurras. J’ai essayé de lui faire comprendre que d’abord, Maurras, c’est un personnage exécrable. Si mon père a été torturé et déporté à Dachau, c’est parce que Mauras l’avait dénoncé. » Le journaliste n’entend pas. « Quand on croit que quelqu’un est de bonne foi, on essaie de lui expliquer. En réalité, il n’est pas de bonne foi. »

    Puis Eric #Zemmour, candidat à la présidentielle, est invité le 16 décembre 2021 sur France Inter. « La #loi_Pleven, je l’abolirai, déclare le #polémiste. Elle a été dévoyée par les juges, j’ai parlé avec le véritable auteur de cette loi, M. Terrenoire, qui m’a expliqué que ce n’était pas du tout l’objet que de faire une loi liberticide comme elle a été utilisée par les juges de gauche. » Le vieux monsieur, stupéfait, écrit à la radio, que « cette loi a été reconnue comme un progrès significatif et indispensable dans notre société démocratique, vigilante sur le respect des droits de l’homme (…) Bien évidemment, je ne peux que vouloir, avec la plus grande fermeté, qu’elle reste en vigueur et qu’elle soit appliquée. »

    « #Usage_politique » de la #loi
    Eric Zemmour persiste dans l’émission « C à vous » sur France 5, le 16 février. Patrick Cohen lui met la lettre sous le nez, mais le candidat ne se démonte pas. « Je connais bien M. Terrenoire. Je l’ai vu à de nombreuses reprises, et je sais ce qu’il m’a dit en privé, répond l’ancien journaliste. Et je sais qu’il m’a dit que sa loi a été dévoyée. Je vais vous raconter ce qu’il m’a dit, et il ne pourra pas démentir. Il m’a dit que sa loi n’avait été absolument pas utilisée jusqu’en 1981. Et à partir de la victoire de la gauche, il a eu la surprise de voir que des juges, utilisaient de plus en plus sa loi. En vérité qu’est-ce qui s’est passé ? Il y a une instrumentalisation de cette loi par des juges et par des associations, qui l’utilisent pour abattre des adversaires et leur coller l’étiquette infamante de raciste. »

    Voir le comparateur : Comparez les programmes des principaux candidats
    Eric Zemmour n’a entendu que ce qu’il voulait entendre. « Oui, je lui ai dit que la loi avait été beaucoup plus appliquée à partir de 1981, admet l’ancien député, tout simplement parce qu’il y a eu une évolution sociale, sociologique de la magistrature. Parce qu’aussi, les associations ont eu le droit d’ester en justice. Dans cette loi, l’élément majeur, c’est celui-là. Il fallait que le système se mette en place, que la magistrature y soit suffisamment sensibilisée. Ça a effectivement pris du temps. »

    Le polémiste en donne une version toute personnelle dans son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré, 2021). Alain Terrenoire lui aurait dit : « Je n’ai jamais voulu ça ! Ma loi n’est pas une loi contre la liberté d’expression ! C’est intolérable. Je le dirai. Je viendrai témoigner au tribunal en votre faveur à la première occasion. » Puis, « pendant des années, ma loi ne fut pas utilisée. Les juges s’en moquaient. J’étais presque vexé. Et puis, est arrivé 1981. Les juges de gauche ont compris l’usage politique qu’ils pouvaient en faire. Mais ils ont dénaturé l’esprit de ma loi en faisant un texte liberticide. C’est honteux. Honteux. Je le dirai. Je témoignerai en votre faveur. » Eric Zemmour indique qu’à chaque nouveau procès, il a demandé à Alain Terrenoire de venir témoigner. « A chaque fois, il y aura un propos “intolérable” de ma part qui l’en empêchera. »

    Le vieux monsieur a un geste de lassitude. « Zemmour m’a utilisé dans cette controverse. Rien que l’amalgame qu’il fait entre islam et islamisme pourrait, de mon point de vue, concerner l’application de la loi. Il a accumulé depuis des choses insupportables, qui me paraissent marquées par un #extrémisme_de_droite, même s’ils se réfèrent à de Gaulle et au RPR. C’est ce qui me donne le plus de boutons. »

  • Chômage de masse : Pôle Emploi en souffrance
    https://www.franceculture.fr/emissions/sous-les-radars/chomage-de-masse-pole-emploi-en-souffrance


    Sous les radars par Nora Hamadi

    Au moment de la mise en place de la réforme sur l’allocation #chômage, une grève suivie par un quart des employés de #Pôle_Emploi fin janvier souligne la pression qui s’exerce sur les conseillers face à un chômage qui malgré une embellie récente, reste massif et structurel.

  • Appel à témoignages CAF – Changer de cap
    https://changerdecap.net/2022/02/05/appel-a-temoignages-caf

    Appel à témoignages sur l’évolution des pratiques des CAF

    Le Collectif Changer de Cap est alerté par certains de ses membres sur l’utilisation des algorithmes utilisés par les services publics pour le contrôle de nos concitoyens et en particulier des plus précaires. Notre attention se porte sur les contrôles automatisés des CAF (Caisses d’allocations familiales) et le recueil des données des allocataires :

    Pas moins de 1000 données seraient consignées par allocataire, pour 13 millions de foyers représentant 30 millions de personnes (cf. Télérama du 13 octobre 2021).

    Ce fichier est nourri par l’interconnexion à notre insu des fichiers administratifs, bancaires, URSSAF, électricité, etc. auxquels les CAF ont maintenant accès.
    Les données sont manipulées pour établir un « profil » des familles et établir un « scoring de risque ».
    La CNAF elle-même annonce plus de 32 millions de contrôles automatisés en 2020 (voir p. 8 https://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/210617%20DP_résultats%202020%20de%20la%20politique%20de%20prévention%20et%20lutt)
    Le scoring enclenche de façon quasi-automatique un surcontrôle des personnes les plus précaires, en particulier les allocataires des minima sociaux, les familles monoparentales, ou les personnes à faible revenubénéficiant d’allocations sous conditions de ressources (prime d’activité, allocations logement…).

    En parallèle, une numérisation forcée des procédures et de la vie quotidienne impose à tous des démarches par Internet alors que l’on compte 17 % d’exclus numériques dans la population.

    Les premiers témoignages recueillis sont parfois accablants. Il semble que le déclenchement d’un contrôle puisse se traduire par la suspension des versements (allocations familiales, APL, allocation adulte handicapé, etc.). La plupart des décisions ne sont pas motivées, et il est quasiment impossible de trouver un interlocuteur pour rectifier une erreur, car les relations sont assurées par des machines et de nombreux emplois ont été supprimés. Ainsi, la CAF créée à l’origine pour assurer une sécurité aux familles tend à instaurer une insécurité croissante pour les plus modestes d’entre nous et à les enfermer dans la précarité., elle contribue aujourd’hui à l’émergence d’une société inhumaine.

    Notre collectif ne peut pas rester insensible à ce gigantesque espionnage de nos vies et à ce harcèlement des plus précaires. Les associations membres du collectif nous indiquent que certaines populations sont soumises à un véritable harcèlement et souhaitent une action commune.

    C’est pourquoi nous lançons un appel à témoignages afin de recueillir des exemples d’atteintes aux droits, d’absence de dialogue ou de discriminations, montrer en quoi ils sont systématiques et contraires à la loi, aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes.

    [...]

    #toctoc #CAF #contrôle #data #précaires #contrôles_automatisés #recueil_de_données #allocataires #droits_sociaux #non_recours #témoignages #arbitraire #minima_sociaux #mères #prime_d’activité #APL #AAH #précarité #dématérialisation #numérisation #droits_fondamentaux

  • #Déclarations sur les migrants : #Gianni_Infantino est un “profiteur déguisé en missionnaire”

    L’instance dirigeante du #football mondial et son président sont dans la tourmente après avoir suggéré qu’une #Coupe_du_monde tous les deux ans donnerait de “l’#espoir” aux Africains et les dissuaderait de traverser la Méditerranée. La presse internationale décrit une organisation prête à tout pour amasser les billets, quitte à feindre l’humanisme.

    Des propos au mieux "lunaires", au pire "scandaleux", versant même dans le "racisme". Le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Gianni Infantino, a créé la #polémique après sa prise de parole devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg, mercredi 26 janvier.

    L’Italo-Suisse présentait son projet pour le "#futur_du_football" dont le point central est l’organisation de la Coupe du monde tous les deux ans - l’événement sportif phare se tient actuellement tous les quatre ans. À la fin d’un discours d’une quinzaine de minutes, le patron du football mondial a suggéré qu’une telle réforme donnerait de "l’espoir" aux Africains, et les découragerait de traverser la Méditerranée.

    Nous devons trouver des solutions pour impliquer le monde entier. Nous devons donner de l’espoir aux Africains pour qu’ils ne soient plus obligés de traverser la Méditerranée pour trouver, peut-être, une meilleure vie ou, plus probablement, la mort en mer. Nous devons offrir des #opportunités et de la #dignité."

    Le caractère scabreux de cet argument n’a pas échappé à la presse africaine. "En quoi jouer la Coupe du monde tous les deux ans inciterait les enfants de l’Afrique à rester sur leur continent ??", interroge le site algérien spécialisé La Gazette du Fennec, avançant que Gianni Infantino déguise sa recherche du profit sous un vernis philanthropique.

    Pour promouvoir une Coupe du monde tous les deux ans, Gianni Infantino, président de la #FIFA, est capable de tout. Jusqu’à lâcher des arguments lunaires qu’on peut référer aux temps des empereurs qui pensaient qu’organiser des jeux suffisait pour distraire Rome. Ainsi, pour le patron de la FIFA, un mondial biennal résoudrait les problèmes en #Afrique. Rien que ça."

    Un raisonnement aussi décalé a suscité les moqueries du quotidien britannique I. "Que ferions-nous sans grands maîtres du #sport blancs et dans la force de l’âge nous dispensant leur sagesse de comptoir ?? La solution aux problèmes du monde ?? Mais c’est davantage de #foot, bien sûr ?!" Poursuivant sur un ton ironique, le journaliste se demande si la FIFA serait prête à organiser les prochaines coupes du monde dans des zones de guerre, et même à déplacer son siège à Juba au Soudan du Sud ou à Tripoli en Libye. En conclusion, le titre invite à "laisser le soin de réfléchir à des gens sérieux, pas à des profiteurs déguisés en missionnaires".

    Du côté du site espagnol Público, le faux pas de Gianni Infantino prête plus à la colère qu’à l’ironie. Dans un texte particulièrement acerbe, l’auteur évoque un état d’esprit caractéristique du #complexe_de_supériorité européen hérité de l’histoire. "Le #paternalisme aux relents colonialistes et racistes d’Infantino reflète ce qu’est l’Europe, ni plus, ni moins. La façon dont le Vieux continent s’arroge le rôle de tuteur de l’Afrique alors que tout ce qu’il veut en réalité, c’est l’exploiter et la saigner jusqu’à la dernière goutte, est intolérable."

    Conscient de l’indignation générée par les propos de son patron, la FIFA a communiqué via ses réseaux sociaux, affirmant que ceux-ci avaient été mal interprétés et sortis de leur contexte. "S’il y avait davantage d’#opportunités disponibles, y compris en Afrique mais pas seulement, cela permettrait aux gens d’en profiter dans leur propre pays. Il s’agissait d’un commentaire généraliste qui n’était pas directement lié à la possibilité d’organiser une Coupe du monde tous les deux ans."

    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/football-declarations-sur-les-migrants-gianni-infantino-est-u

    #dissuasion #migrations #asile #réfugiés #racisme

    ping @isskein @cede @karine4

  • 52 300 #radiations à @pole_emploi au quatrième trimestre 2021 : un niveau jamais atteint depuis 1996 ! 166 400 radiations en 2021, c’est 60% de plus qu’en 2020.

    CGT chômeurs précaires, @CNTPEP_CGT
    https://twitter.com/CNTPEP_CGT/status/1486365970914496515

    Le nombre de chômeurs sans activité en France en baisse de 12,6 % sur un an
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/26/chomage-le-nombre-de-demandeurs-d-emploi-sans-activite-a-diminue-de-5-9-au-q

    La décrue du chômage s’est poursuivie au dernier trimestre de 2021 avec une baisse nette de 5,9 % du nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres publiés mercredi 26 janvier par Pôle emploi. Cette diminution représente 208 500 inscrits en moins, sur un total de 3,336 millions de personnes
    .
    Sur un an, la baisse est de 12,6 %, soit 479 600 #chômeurs en moins. Cette diminution record fait plus qu’effacer la hausse spectaculaire de 7,5 % de 2020 due au Covid. Le nombre de chômeurs atteint à la fin de 2021 son plus bas niveau depuis le 3e trimestre 2012.

    #Pôle_emploi #policemploi

    • Derrière la reprise de l’emploi, l’ombre de la précarité

      Le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 12,6 % en un an, selon les chiffres de Pôle emploi. Un résultat positif pour l’exécutif à trois mois de l’élection présidentielle. Mais cette performance repose en partie sur des contrats de travail de courte durée.

      Au moment où s’esquisse le bilan du quinquennat, voilà des chiffres flatteurs qui tombent à point nommé pour Emmanuel Macron. Durant le dernier trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a, de nouveau, baissé, d’après les données du ministère du travail et de Pôle emploi, publiées mercredi 26 janvier. Il atteint désormais un peu moins de 3,34 millions sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), soit un recul de 5,9 % par rapport aux trois mois précédents. Si l’on raisonne sur une année, la diminution se révèle encore plus nette : – 12,6 %, ce qui est sans précédent depuis le lancement de cette série statistique, en 1996.

      Grâce à ce reflux spectaculaire, les dégâts provoqués par le choc récessif de 2020 sont plus que compensés, l’indicateur se situant désormais à un niveau inférieur (de 6,1 %) à celui du quatrième trimestre 2019. Les effectifs de la catégorie A n’ont jamais été aussi bas depuis 2012. Ils se sont réduits de 11,8 % si l’on compare mai 2017 à décembre 2021. « Le président de l’emploi, c’est Emmanuel Macron », s’est réjouie, mercredi, la ministre du travail, Elisabeth Borne, sur Twitter.

      Toutes les tranches d’âge bénéficient de l’amélioration enregistrée au cours des douze derniers mois, à commencer par les jeunes (– 17,8 % en métropole). La courbe est également descendante pour les inscrits à Pôle emploi âgés de 25 à 49 ans (– 14,4 %) et, à un degré moindre, pour ceux qui ont franchi le seuil de la cinquantaine (– 8,2 %).

      « Ces résultats, incontestablement très bons, sont en rapport avec les fortes créations d’emplois », commente Gilbert Cette, professeur d’économie à la Neoma Business School. De la fin 2020 à la fin 2021, les déclarations d’embauche ont progressé de 39 %, d’après l’Urssaf. L’année écoulée a été « atypique », comme l’a déclaré le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, lors d’une conférence de presse, mardi : elle a à la fois été marquée par la « crise sanitaire » et par une reprise « plus forte qu’estimé [initialement] », a-t-il ajouté. Ainsi, les offres de poste « déposées » auprès de l’opérateur public se sont accrues de 28,5 %, entre décembre 2019 et décembre 2021.

      Une continuité de réformes

      Le « quoi qu’il en coûte » a permis de limiter la casse en 2020, tout en contribuant au rebond impressionnant sur l’exercice suivant : recours intensif au chômage partiel, aides à l’embauche – en particulier d’apprentis, dont le nombre devrait, une fois encore, battre des records en 2021… Rien que pour le plan « 1 jeune, 1 solution », destiné à épauler les moins de 26 ans, plus de 9 milliards d’euros ont été mis sur la table, d’après le gouvernement.

      Les performances relevées mercredi s’inscrivent aussi dans une dynamique de réformes engagées depuis au moins quinze ans, décrypte l’économiste Bertrand Martinot, auteur de plusieurs études sur l’emploi et la formation professionnelle pour l’Institut Montaigne. Selon lui, une « certaine continuité » a prévalu dans les décisions prises par les pouvoirs publics, « y compris sous François Hollande » : baisse du coût du travail peu qualifié grâce aux allégements des cotisations sociales sur les rémunérations basses, assouplissement des procédures pour ajuster les effectifs dans les entreprises, encadrement des indemnisations prud’homales permettant aux patrons de savoir combien ils devront payer pour un licenciement sans cause réelle et sérieuse, instauration de la rupture conventionnelle qui a facilité les séparations entre employeur et salarié, libéralisation de l’apprentissage qui a beaucoup concerné les jeunes inscrits dans le supérieur, etc. « Nous assistons à une tendance lourde, qui a été accentuée sous le mandat d’Emmanuel Macron », complète M. Martinot.

      Tout n’est pas rose pour autant. D’abord, les individus qui pointent à Pôle emploi tout en exerçant une activité sont plus nombreux, notamment ceux qui ont travaillé plus de soixante-dix-huit heures sur un mois (+ 8,6 % en un an, dans l’Hexagone) . Les femmes et les hommes dans une telle situation sont répertoriés dans la catégorie C : celle-ci « rassemble des personnes en emploi à temps partiel subi ou ayant des conditions de travail défavorables, qui les conduisent à se maintenir comme demandeur d’emploi et à la recherche d’un autre poste », explique Anne Fretel, maîtresse de conférences à l’université Paris-VIII. Il y a aussi, dans cette même catégorie C, des salariés recrutés en CDD, « qui savent que les perspectives de l’emploi retrouvé ne sont pas durables ». En somme, il est très probable qu’une partie des inscrits dans la catégorie A aient basculé dans la C. Ce jeu de vases communicants « questionne la nature de la reprise d’emploi et la qualité des emplois retrouvés », juge Mme Fretel. « Ce sont des contrats précaires », résume Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO.

      Problématique des salaires

      D’autres évolutions suscitent la perplexité. Ainsi en va-t-il de l’augmentation des radiations administratives, prononcées envers des demandeurs d’emploi ayant manqué à leurs obligations. Denis Gravouil, de la CGT, se montre « dubitatif » : y a-t-il un durcissement des contrôles des chômeurs, sachant que l’exécutif a annoncé qu’ils allaient être plus fréquents en 2022 ?

      « Ce qui m’étonne, c’est que les effectifs de salariés dans le secteur privé sont supérieurs à ceux qui avaient été recensés avant la crise sanitaire, alors même que le PIB est à peine revenu à son niveau de la fin 2019 », enchaîne Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques. Autrement dit, on produit autant de richesses, avec davantage de main-d’œuvre, ce qui signifie que la productivité est en berne. Un tel contexte laisse peu de « marge de manœuvre aux entreprises pour financer des hausses structurelles de salaire », souligne M. Cette.

      C’est problématique dans une période où l’inflation redémarre. Les conflits, liés au bulletin de paie et à la préservation du pouvoir d’achat, se multiplient. Cette préoccupation est d’ailleurs au cœur de la journée nationale d’action interprofessionnelle, organisée, jeudi 27 janvier, par la CGT, FO, la FSU, Solidaires et par plusieurs mouvements de jeunesse. Si les dirigeants de société ne rétribuent pas mieux leurs collaborateurs, ils risquent d’être confrontés à un phénomène dont se plaint le patronat depuis des mois : les difficultés de recrutement. Celles-ci affectent « plus de sept établissements sur dix » ayant cherché à recruter, d’après une récente enquête de Pôle emploi. Dans plusieurs secteurs, comme l’hôtellerie-restauration ou « la santé humaine et l’action sociale », la moitié des employeurs interrogés affirment que « les candidats sont plus exigeants par rapport aux rémunérations proposées ».

      Mais le plus gros point noir tient sans doute au fait que les individus en quête d’un poste se comptabilisent par millions : « Malgré de réels progrès, la France reste un des rares pays avancés à connaître un chômage massif », rappelle M. Cette.
      La route vers le plein-emploi est donc encore longue. C’est le cap que s’est fixé M. Macron, lors de son allocution du 9 novembre 2021. A ce stade, le chef de l’Etat n’a pas vraiment formulé comment il entendait y parvenir. Mais les personnalités en lice dans la course à l’Elysée n’ont pas été beaucoup plus bavardes sur le sujet. L’une des questions qui se pose aujourd’hui est de savoir si la vitalité du marché du travail émergera comme thème de débat durant la campagne électorale.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/01/27/derriere-la-reprise-de-l-emploi-l-ombre-de-la-precarite_6111195_823448.html

  • Chômage : comment #Pôle_emploi #contrôle les demandeurs d’emploi en 2022 ? | Dossier Familial
    https://www.dossierfamilial.com/actualites/emploi/comment-pole-emploi-mene-ses-controles-en-2022-901843

    « Compte tenu des fortes tensions de recrutement dans un contexte de reprise économique, les plateformes de contrôle de la recherche d’emploi utilisent à titre exceptionnel les seules requêtes nationales ‘‘Métiers en tension’’ et ‘‘Sortants de formation’’ au cours du premier semestre 2022, puis mobilisent à nouveau l’ensemble des requêtes utilisées dans le cadre du contrôle de la recherche d’emploi au cours du second semestre 2022 », est-il écrit dans ce document, que Dossier Familial s’est procuré.

    Sur toute l’année, « entre 50 % et 60 % des contrôles » doivent liées à ces requêtes nationales. 

    « Dans un souci d’universalité du contrôle, les contrôles aléatoires sont maintenus, à proportion d’entre 20 % et 30 % des contrôles opérés dans le cadre du contrôle de la recherche d’emploi » en 2022, précise la délibération.

    « Afin de maintenir les synergies entre les conseillers en charge du contrôle de la recherche d’emploi et les conseillers référents, de continuer d’harmoniser la culture du contrôle au sein du réseau et d’inscrire plus fortement le contrôle comme levier de remobilisation des demandeurs d’emploi, les contrôles effectués sur la base d’un signalement par les conseillers référents sont maintenus au niveau observé en 2021, soit environ 20 % », est-il encore écrit.

    Les métiers connaissant des tensions de recrutement sont par exemple ceux d’agent d’entretien, d’aide-soignant ou d’employé polyvalent de la restauration.

    #emploi #policemploi

  • Des chômeurs lésés par une nouvelle mesure censée les protéger, Cécile Hautefeuille
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/140122/des-chomeurs-leses-par-une-nouvelle-mesure-censee-les-proteger

    Victimes d’une mesure « illogique et injuste » liée aux confinements, des demandeurs et demandeuses d’emploi perçoivent une allocation réduite. Un « effet de bord » identifié par Pôle emploi et le ministère du travail, qui semblent enfin prendre le problème au sérieux.

    Situation ubuesque depuis l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage. Si vous êtes indemnisé·e par Pôle emploi depuis le 1er octobre 2021, vérifiez bien le montant de votre allocation. Il se peut qu’il vous soit défavorable. C’est la mauvaise surprise qu’ont eue plusieurs demandeurs et demandeuses d’emploi, inscrit·es depuis l’automne dernier.

    Mediapart a recueilli le témoignage de quatre personnes dont les allocations sont ainsi amputées de quelques dizaines... à plusieurs centaines d’euros par mois. Et qui n’ont, pour le moment, pas réussi à se faire entendre.

    Au ministère du travail, qui confirme l’existence d’un « effet de bord », l’affaire suscite un certain embarras. Car c’est bien une règle censée être protectrice qui entraîne ce dérapage. Annexée à la réforme, cette mesure entend compenser onze mois de confinements et couvre-feux en 2020 et 2021, en allongeant automatiquement la « période d’affiliation » de tous les nouveaux inscrits (voir notre onglet Prolonger).

    Pour le dire plus simplement, #Pôle_emploi va chercher, plus loin dans le temps que prévu, des emplois et des salaires dans le passé professionnel, pour compenser l’éventuelle inactivité de ces onze mois. Un mécanisme pensé pour offrir aux demandeurs d’emploi une meilleure allocation. Mais qui peut se retourner contre eux.

    Les moins de 53 ans doivent désormais fournir des bulletins de salaire sur 35 mois maximum, au lieu de 24. Cela va même jusqu’à 47 mois, contre 36, pour les plus de 53 ans. La règle s’applique à tout le monde, sans exception. Et c’est bien le problème.

    Olivier*, un trentenaire au chômage depuis octobre, gagnait beaucoup moins il y a trois ans. La prise en compte automatique de ses salaires de 2018 fait dégringoler le montant de son allocation chômage. 600 euros en moins par mois, selon ses calculs. « L’écart est conséquent, parce que j’avais vraiment un gros salaire les deux dernières années », s’excuse-t-il presque, s’empressant d’ajouter qu’il n’est pas « le plus à plaindre ».

    Il n’en juge pas moins la situation absurde. Et injuste. « Les confinements n’ont eu aucune incidence sur mon contrat de travail. Je ne suis pas du tout concerné par cette règle d’exception Covid. C’est très bien pour ceux qui sont favorisés mais le caractère automatique ouvre la porte à des exceptions... défavorables ! »

    Même scénario pour Jean-Daniel. Il a 55 ans et a dû fournir « presque quatre ans » de fiches de paie et autres attestations employeur. Bilan : près de 700 euros de différence par rapport à un calcul sur 36 mois. La « faute » à une année 2017 moins faste.

    Les plus petits salaires enregistrent des écarts moindres. Mais tout aussi arbitraires et pénalisants. C’est le cas de Léa*, qui chiffre sa perte à une centaine d’euros par mois. Ou encore de Michèle, qui l’évalue à quelques dizaines d’euros. D’ailleurs, la quinquagénaire « tient tête » à Pôle emploi depuis octobre. « Je refuse de leur donner mes fiches de paie au-delà des 36 mois, explique-t-elle. Je n’étais pas à temps complet à l’époque et je sais que cela me pénalisera. »

    Pour le moment, Pôle emploi lui verse une allocation provisoire et la relance pour obtenir les documents demandés. Mais Michèle s’obstine. « Je suis têtue et avec l’âge, ça ne s’arrange pas, glisse-t-elle. Je n’ai rien contre Pôle emploi, ils appliquent la règle, comme on le leur demande. Ce qui me gêne, c’est ce côté illogique, injuste, inhumain. Sans cas par cas. »

    Sollicité par Mediapart, Pôle emploi confirme également l’existence de cet effet de bord. « Dès lors qu’un demandeur d’emploi considèrerait qu’un tel allongement [de sa période d’affiliation] lui est défavorable, il peut solliciter le médiateur de Pôle emploi sur sa région d’inscription », indique le service de communication.
    En à peine 48 heures, les choses ont pris une nouvelle tournure.

    Or, les quatre personnes avec qui Mediapart s’est entretenu ont toutes exercé des recours, jusqu’ici en vain. Auprès de leur agence, d’abord, puis des médiatrices et médiateurs locaux de Pôle emploi. Jean-Daniel, lui, a même saisi le tribunal administratif.

    À chaque fois, leurs demandes de réexamen, étayées et argumentées, ont reçu une fin de non-recevoir. « Malheureusement, Pôle emploi n’a pas souhaité revenir sur sa décision », écrivait par exemple, en fin d’année 2021, une médiatrice régionale à l’un d’eux. S’appuyant sur la réglementation, elle indique même que « le médiateur n’a pas pouvoir de décision » et que « Pôle emploi estime avoir respecté les textes en vigueur ».

    Mais depuis, et en à peine 48 heures, les choses ont pris une nouvelle tournure. Suite aux questions de Mediapart, une page du site de Pôle emploi a été mise à jour, en toute hâte semble-t-il. Elle informe les allocataires de leur possibilité d’exercer un recours auprès du médiateur ou de la médiatrice, « si cet allongement aboutit à une solution désavantageuse dans [leur] cas ».

    Et surtout, d’après nos informations, au moins un dossier est en voie d’être rouvert par une médiation régionale. L’information a été transmise le jour même où le cabinet de la ministre du travail annonçait à Mediapart « demander à Pôle emploi de creuser » les situations éventuellement défavorables.

    Combien de personnes ont eu un calcul défavorable sans le savoir ?
    Auraient-elles pu être évitées ? Les services d’Élisabeth Borne concèdent que l’effet de bord était « identifié, mais non chiffré » et que la ministre « avait demandé, en interne, du cas par cas », avec cette possibilité de saisir les médiateurs et médiatrices.

    Des déclarations qui font sourire Simon*, agent spécialisé dans les questions d’indemnisation à Pôle emploi. Il a l’impression que tout le monde se renvoie la patate chaude. « Nous, on a une consigne claire depuis août 2021 : la règle s’applique, sans cas par cas. Tout ce qu’on peut faire, c’est conseiller aux gens d’engager des recours. Quant aux médiateurs, je rappelle qu’ils sont censés être indépendants... », glisse-t-il.

    Simon pense surtout « à tous les chômeurs qui ont eu un calcul moins favorable sans le savoir. Et qui ne se défendront pas ». Si le ministère du travail affirme que la règle avantage plus de monde qu’elle n’en pénalise, la proportion de gens lésés est en réalité impossible à quantifier.

    « Tout ceci était-il calculé, pour faire quelques économies en douce ? », s’interroge Jean-Daniel, qui s’estime lésé de 700 euros mensuels. « Le doute est permis », juge-t-il.
    Simon, l’agent de Pôle emploi, n’en pense pas moins. « Généralement, quand on nous parle de simplicité, sans cas par cas, c’est pour gratter de l’argent », ironise-t-il. Et il conclut : « On est dans un changement de paradigme énorme, avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage. Nous ne sommes plus dans des règles qui ont toujours été pensées au bénéfice des chômeurs. Maintenant, c’est le loto : ceux qui gagnent, tant mieux. Ceux qui perdent, tant pis. »

    Le grand n’importe quoi cette instance sur le « cas par cas ». Plus personne ne se souvient d’autres modalités, collectives, comme celle qui déterminé remontant des pensions de retraites sur les meilleures années en terme de salaire (ça a été raboté grave), ou des droits au congés maladie (IJ) qui sont ouverts selon des critères Sécu généraux mais variables afin d’assurer une couverture aux assurés. Plus personne ne se souvient de l’intérêt de règles collectives précisément faites pour intégrer des cas divers.

    #chômeurs #Allocations_chômage #droits_sociaux

  • Croisière olympique BTP : l’innovation au service du recrutement ? |#Pôle_emploi
    https://www.pole-emploi.fr/region/ile-de-france/employeur/croisiere-olympique-btp--linnova.html

    L’agence Pôle emploi de Saint-Ouen et l’Établissement public territorial de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) ont organisé conjointement un job dating prenant la forme d’une croisière sur les bords de Seine. Objectif : pourvoir un maximum d’offres d’emploi du secteur du BTP pour les chantiers des Jeux olympiques et paralympiques 2024.

    En croisière olympique avec Paulo, DRH d’Eiffage qui souligne que « cet événement mêle recrutement et convivialité en ces temps compliqués. Cette croisière permet aux candidats d’aborder les recrutements sous un autre angle, d’apprendre, de mélanger la culture, et de passer des entretiens : ça correspond tout à fait à ce qu’Eiffage souhaite faire de ses job datings ».
    Ils en ont de la chance les chômeureuse-s parigot dis-donc, la croisière s’amuse "du pain et des jeux" que demande le peuple !
    https://nineteensomething.bandcamp.com/track/bread-and-games


    La même Bread And Games mais en live
    https://nineteensomething.bandcamp.com/track/bread-and-games-live

    Le catalogue de Nineteen & Twenty Something est ici :
    https://nineteensomething.bandcamp.com
    en route mauvaise troupe comme dit @davduf
    #Eiffage #Dirty_Hands

  • Internet sinon rien : Pôle emploi radie un chômeur qui postulait par courrier, Cécile Hautefeuille

    Un chômeur a été radié pour avoir envoyé des candidatures à des employeurs par courrier postal recommandé. Pôle emploi lui reproche de n’avoir pas utilisé les canaux numériques et conclut à un manque de sérieux dans ses démarches. Le demandeur d’emploi a saisi le tribunal administratif.

    Un mois sans allocation chômage. Un mois de privation totale de revenus pour avoir envoyé des candidatures jugées pas assez modernes, c’est-à-dire sous format papier et par La Poste, en recommandé simple. Patrick* a en effet été radié par Pôle emploi entre septembre et octobre 2021, à la suite d’un contrôle de sa recherche d’emploi.

    Dans la décision, que Mediapart a pu consulter, l’opérateur lui reproche d’avoir transmis des candidatures « ne correspondant plus aux standards adoptés par les entreprises depuis de nombreuses années » et le sanctionne pour « insuffisance d’actions en vue de retrouver un emploi », constatant « l’absence de caractère sérieux des démarches » entreprises pour retrouver un travail. Sollicitée par Mediapart pour commenter cette sanction, la direction générale de Pôle emploi n’a pas donné suite. 

    Au chômage depuis de nombreuses années, Patrick recherche un emploi en région parisienne dans un secteur de niche qu’il préfère ne pas dévoiler. « Les offres y sont peu nombreuses », indique-t-il. Ayant épuisé ses droits à l’ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi, versée par l’Unédic), il perçoit 507,30 euros mensuels d’allocation de solidarité spécifique (ASS, versée par l’État). Une somme dont il a donc été privé pendant un mois.

    Quelques semaines plus tôt, au déclenchement de son contrôle, il s’était pourtant plié à toutes les exigences et avait adressé « un pli de 66 pages » à Pôle emploi. « J’y apportais des réponses exhaustives au questionnaire ainsi que la copie de 29 candidatures envoyées à des employeurs, accompagnées des avis de recommandés », souligne le quadragénaire.

    Pôle emploi a d’ailleurs reconnu « la fourniture de très nombreuses candidatures » dans le cadre du contrôle. Ce qui démontre que Patrick est en recherche active. Mais c’est bien son choix de postuler par courrier postal qui a été balayé. L’opérateur n’est jamais revenu sur sa décision, à la suite du recours du demandeur d’emploi. Le directeur régional adjoint, chargé des opérations, a en effet maintenu la radiation, jugeant que la transmission des candidatures sous format papier « ne permet pas de garantir la recevabilité de celles-ci auprès des recruteurs » et répétant que le format numérique est devenu « le modèle standard »

    « Le recommandé, c’est au contraire l’assurance que mon courrier a été reçu, rétorque Patrick, insistant sur l’investissement financier que représentent, pour lui, ces envois postaux. Ça me rend visible auprès des employeurs. »

    Il brandit d’ailleurs l’extrait d’une formation en ligne à laquelle il a participé pour « dynamiser son évolution professionnelle ». Le livret recommande, comme « ultime astuce de la candidature spontanée », d’envoyer des courriers postaux pour se distinguer dans le flux des dizaines « voire centaines de mails » reçus chaque jour par les managers. Ironie de l’histoire, l’organisme de formation préconisant ces démarches est référencé sur le portail de... Pôle emploi.

    Pour expliquer son choix, Patrick poursuit : « Je n’aime pas que mes données numériques traînent sur le Net. Et surtout, comme je rogne sur tout, je n’ai pas d’abonnement Internet, je n’avais pas d’ordinateur personnel à l’époque du contrôle et je détiens un simple forfait téléphonique à quelques euros par mois. »

    Une « précarité numérique » sur laquelle il a insisté dans son recours gracieux. Un argument, là encore, rejeté par Pôle emploi. « Votre situation ne permet pas de justifier de l’impossibilité d’utiliser les modes de communication dématérialisés (téléphone portable, email, ordinateur) tel (sic) que les services de Pôle emploi vous l’ont recommandé afin d’optimiser vos chances de recrutement », lui a répondu le directeur régional adjoint.

    Ne souhaitant pas en rester là, Patrick a saisi le tribunal administratif, le 17 novembre, pour contester la décision. Pôle emploi a reçu sa requête le 30 novembre. « A priori, ils ont un mois pour répondre, mais ça peut traîner », précise le demandeur d’emploi. 

    « Je suis tombé dans une trappe à pauvreté, souffle-t-il, pudiquement. Pour Pôle emploi, je suis un méchant chômeur de longue durée et je sais bien que je suis dans le collimateur. Pour me pousser à rechercher autre chose, sur des métiers en tension. Et me forcer la main, pour passer au numérique. »

    Trois contrôles en cinq ans

    Il y a une dizaine d’années, Patrick avait déjà été radié 15 jours au motif qu’il ne se connectait pas assez à son espace personnel sur Internet et que ce dernier n’était pas assez enrichi. Pôle emploi avait finalement annulé la sanction, après une action de la coordination des intermittents et précaires.

    Ces cinq dernières années, il a également été contrôlé à trois reprises sur sa recherche d’emploi. Sans jamais, jusqu’alors, être sanctionné. « L’avant-dernière fois, c’était en 2017, indique-t-il, document à l’appui. J’avais procédé exactement de la même manière, en adressant mes candidatures papier, envoyées en recommandé. Ça n’avait posé aucun problème ! Pôle emploi avait reconnu que je respectais mes obligations de recherche d’emploi. Aujourd’hui, ils me disent que les employeurs favorisent les canaux numériques “depuis de nombreuses années” . Mais 2017, ça n’est pas si loin. »

    Patrick ne manque pas de rappeler cet épisode, dans sa requête devant le tribunal administratif. « Dans les faits, Pôle emploi vient se déjuger et se contredire, montrant encore plus ici le caractère totalement arbitraire de cette décision de radiation. »

    Il souligne également « qu’aucun texte n’interdit l’usage des services postaux » ou « n’impose de recourir obligatoirement au numérique, pour démarcher sérieusement des entreprises » et dénonce « une erreur manifeste d’appréciation des faits par rapport au droit existant ». Patrick s’appuie sur le Bulletin officiel de Pôle emploi, citant une instruction de 2019 selon laquelle « le demandeur d’emploi justifie ses recherches et démarches par tout moyen ».

    Outre la contestation de la sanction sur le fond, Patrick interpelle également sur des irrégularités dans sa procédure de radiation. Des bizarreries kafkaïennes, comme Pôle emploi sait parfois en produire. D’abord, il a été radié le 15 septembre mais la notification de la sanction ne lui est parvenue que sept jours plus tard. Le cachet de la poste du courrier de Pôle emploi, que Mediapart a pu vérifier, étant daté du 20 septembre.

    Or, depuis 2012, les chômeurs ne peuvent plus être radiés rétroactivement [https://www.lemonde.fr/emploi/article/2012/12/27/pole-emploi-abolit-la-retroactivite-des-radiations-administratives_1810981_1, à la date du manquement constaté, mais bien à la date de la notification de la sanction au demandeur d’emploi, comme indiqué dans cette instruction du Bulletin de Pôle emploi [http://www.bo-pole-emploi.org/bulletinsofficiels/instruction-n2012-166-du-10-dece.html?type=dossiers/2012/bope-n2012-131-du-19-decembre-20].

    La seconde irrégularité, pointée par Patrick, porte sur le courrier « d’avertissement avant sanction », que Pôle emploi est tenu d’envoyer avant de conclure à une radiation. Il expose les griefs de l’opérateur et accorde au demandeur d’emploi un délai de dix jours pour se justifier.

    Or, dans le cas de Patrick, le courrier d’avertissement ne lui reprochait pas ses envois de candidatures en recommandé mais... de n’avoir fourni aucun élément pour prouver ses démarches de recherche !

    Pour une raison obscure, ses 66 pages de justificatifs n’avaient pas toutes été prises en compte. « Sur mon espace personnel, Pôle emploi avait uniquement enregistré et validé sept pages ! Les dizaines d’autres étaient notées comme “réceptionnées mais non prises en compte” », s’étrangle le quadragénaire qui avait immédiatement contesté. « Je suis surpris de votre lettre d’avertissement, dans laquelle vous prétendez ne pas disposer d’éléments vous permettant d’évaluer mes recherches d’emploi, alors qu’ils apparaissent tous réceptionnés depuis plus d’un mois par vos services, mais qu’ils n’ont pas été pris en compte », avait-il écrit, en réponse à l’avertissement.

    Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir, quinze jours plus tard, qu’il était bel et bien radié. Mais cette fois, à cause des fameuses candidatures envoyées par La Poste. « Ils ont changé le motif en cours de route », s’indigne Patrick. Dans sa requête administrative, il regrette donc de n’avoir « pas été en mesure de présenter [ses] observations écrites dans le respect du contradictoire » puisque la sanction reposait sur d’autres griefs que ceux pour lesquels il a été amené à s’expliquer.

    Les contrôles de la recherche d’emploi vont s’intensifier

    « Tout ceci est absurde, rien ne tient la route ! », commente Camille, membre de la CGT des Privés d’emploi qui a publié un communiqué de soutien à Patrick, co-signé par plusieurs autres organisations, dont Solidaires Sud, Culture Sud ou encore la Quadrature du Net. L’association, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique », a d’ailleurs évoqué le sort du demandeur d’emploi dans ce billet de blog sur Mediapart [https://blogs.mediapart.fr/la-quadrature-du-net/blog/221221/pole-emploi-dematerialisation-et-controle-social-marche-forcee] pointant « la marche forcée vers la dématérialisation et le contrôle numérique des personnes privées d’emploi ».

    Un appel à témoignages est également lancé à destination « de celles et ceux ayant fait l’objet d’un contrôle Pôle emploi ou CAF ou auprès des agent·es du service public qui en ont été témoins » [https://solidaires.org/Controles-radiations-pole-emploi-caf-Appel-a-temoignages-et-a-AG]. Camille, de la CGT des Privés d’emploi, indique avoir déjà reçu des témoignages « de gens qui sont dans de grosses batailles individuelles, parfois depuis plusieurs années » et espère « créer un espace collectif, avec des relais locaux » autour de ces questions de contrôles, y compris numériques.

    Si Patrick a su trouver la force et les armes pour se défendre face à une sanction qu’il juge injustifiée, beaucoup de demandeurs d’emploi baissent les bras « alors qu’ils pourraient contester et obtenir gain de cause », souligne encore Camille. Elle rappelle que les contrôles de la recherche d’emploi vont s’intensifier. Depuis le 1er décembre, et pour les six prochains mois, 250 000 contrôles seront réalisés. Soit 25 % de plus par rapport à la moyenne habituelle.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/291221/internet-sinon-rien-pole-emploi-radie-un-chomeur-qui-postulait-par-courrie

    #Pôle_emploi #contrôle_des_chômeurs #radiations #revenu (dématérialisé) #dématérialisation

  • La CAF prive d’accès à son site une partie de ses allocataires étrangers

    Un changement des modalités d’accès au site de la Caisse d’allocations familiales empêche les étrangers titulaires d’un numéro de Sécurité sociale provisoire d’y effectuer des démarches. 68 000 allocataires sont concernés. La CAF assure qu’ils continueront à percevoir leurs aides.

    En apparence, il ne s’agit que d’un changement technique. En réalité, la modification des modalités d’accès au site de la Caisse d’allocations familiales (#CAF) depuis le 9 octobre génère de nouveaux problèmes. En effet, pour accéder à son compte dans la nouvelle interface, il faut inscrire son identifiant, son mot de passe et désormais son numéro de Sécurité sociale. Rien d’exceptionnel. Sauf que seuls les numéros commençant par 1 ou 2 sont reconnus.

    Les détenteurs et détentrices d’un numéro provisoire, commençant par 7 ou 8, soit des étrangers, des travailleurs étrangers ou réfugiés, n’arrivent plus à se connecter. Ce qui peut engendrer des pertes de droits, concernant le #RSA, les aides au logement ou la prime de naissance ou de Noël. Cela le temps que la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) ou l’Ofpra pour les réfugié·es leur délivrent un numéro définitif, ce qui peut prendre plusieurs semaines ou mois.

    68 000 personnes sont concernées. La CAF a entrepris de les aviser par courrier pour leur donner une parade, et leur demander de se rapprocher de leur caisse.

    Florence*, agente administrative d’une Caisse d’allocations familiales dans l’est de la France, confirme les différents problèmes posés par le logiciel. Après les bugs en série ou la fuite de données, le site de la CAF complique de nouveau la vie de ses usager·es. « Oui, les gens concernés n’arrivent pas à accéder à leur espace CAF Connect car leur numéro n’est pas reconnu. Ni aux autres administrations comme #Pôle_emploi. »

    L’allocataire, en se rapprochant de la CAF, peut obtenir un numéro provisoire, le NIR, qui débute lui par 1 ou 2. Mais encore faut-il le savoir, explique Florence. « Si la personne se présente avec une carte d’identité et un titre de séjour, on peut lui communiquer un numéro mais pour ça, il faut obtenir un rendez-vous. Ce qui n’est pas évident en ce moment. »

    Un document interne fourni aux agent·es d’accueil recensant les anomalies les plus fréquentes et les solutions palliatives existantes, que Mediapart a pu consulter, leur présente les éléments de langage à fournir. Si le cas se présente à eux, il leur est demandé d’authentifier le demandeur ou la demandeuse « à l’accueil avec une pièce d’état civil » ou au téléphone avec ses nom, prénom, date de naissance et diverses coordonnées.

    À ce moment-là, l’agent·e pourra transmettre un numéro de Sécurité sociale temporaire, généré lors de la création du dossier et commençant par 1 ou 2, qui pourrait permettre aux usagers de se connecter. Cependant, certaines personnes ne pourront pas accéder aux services en ligne « dans l’immédiat », comme les demandeurs et demandeuses d’asile.

    Contactée par Mediapart, la CAF confirme l’existence de ce problème et explique que « les identifiants provisoires attribués par les caisses primaires d’assurance-maladie permettent à celles-ci de gérer les droits à l’assurance-maladie (uniquement) de personnes dont la situation est en cours de régularisation. Ces identifiants sont donc internes et ne peuvent être utilisés par les autres organismes de protection sociale ».

    D’où la refonte du site, qui a été conçue pour simplifier la consultation de l’espace personnel avec un numéro connu par tous qui permet d’utiliser France Connect, « pour accéder aux services en ligne des organismes publics (impôts, assurance-maladie, assurance retraite, etc.) » et aussi aux membres d’un foyer d’avoir tous accès à un compte. Elle assure au contraire « qu’il s’agit de faciliter l’accès de tous les usager·es aux services proposés par les CAF ».

    La CAF assure que le temps que le NIR, le numéro de Sécurité sociale, soit délivré, un numéro de Sécurité sociale d’attente peut être attribué par la CAF en prenant rendez-vous, via le site, lequel est plus ou moins clair.

    En attendant, celles et ceux qui sont déjà allocataires percevront toujours leurs aides. « Il est important de préciser que dans l’attente d’un NIR, ces personnes ne peuvent provisoirement pas accéder à leur espace personnel, mais que leurs aides continuent de leur être versées », poursuit la CAF.

    L’organisme précise aussi que des espaces numériques sont présents dans presque toutes les agences d’accueil et qu’ainsi « les moins à l’aise avec l’outil numérique » ont accès à des ordinateurs et peuvent être accompagnés. Mais la CAF oublie de préciser que certains espaces ne sont plus accessibles pour des raisons sanitaires, comme l’indique le site à Paris par exemple.

    De fait, la dématérialisation qui a cours à la CAF, et dans les services publics en général, complique davantage les choses. « Si les gens ne sont pas accompagnés par un travailleur social ou un proche qui n’hésite pas à chercher à contourner le truc, je pense que c’est très difficile, ils passent à côté de leurs droits car les demandes de prestations sociales ne sont pas rétroactives », explique encore l’agente de la CAF.

    De même que résoudre le blocage en déposant des documents en version papier n’est pas une option puisque cette démarche reste très longue, « au moins trois semaines », précise l’agente, quand c’est possible.

    De son côté, Rudy Derumier, secrétaire général CGT à la CAF du Nord, considère que cette impossibilité de se connecter facilement entrave les droits des bénéficiaires et démontre encore les difficultés posées par le tout-numérique. « On rajoute de la précarité à la précarité. Comment expliquer aux personnes déjà dans des situations délicates qu’elles ne peuvent obtenir le RSA ou gérer un complément de mode de garde ? Et parfois il n’est même pas possible de déposer un dossier papier. C’est là qu’on voit les limites de la #dématérialisation des services. »

    Le casse-tête ne s’arrête pas à la CAF, puisque certains usager·es se rendent à la CPAM pour essayer d’obtenir un numéro définitif et se sortir de ce bourbier administratif.

    Karen Mantovani, agente d’accueil à la CPAM de l’Isère et déléguée syndicale CGT, reçoit des sollicitations d’usager·es perdus. « Depuis quelque temps, les personnes qui vont à la CAF et n’ont pas de numéro de Sécurité sociale définitif viennent nous voir. C’est facile, on est en face géographiquement. On leur explique les démarches mais c’est long et pas toujours simple. »

    En effet, les assurés qui n’ont pas fourni d’extrait d’acte de naissance à la CPAM, se voient attribuer un numéro de Sécurité sociale provisoire, qui commence par un 8 pour les femmes et par un 7 pour les hommes. Il faut ensuite que les agent·es contactent les pays d’origine. En fonction de celui-ci, la certification peut prendre entre deux et six mois en moyenne , explique encore l’agente d’accueil de la CPAM.

    Comme les agent·es de la CAF, Karen Mantovani confirme la difficulté d’obtenir des réponses car les informations restent floues. « C’est compliqué, la personne vient une première fois, on lui propose un rendez-vous téléphonique. Mais parfois les personnes sont difficiles à joindre parce qu’elles sont en cours ou au travail. Sans compter que celles et ceux qui ont un abonnement Lyca Mobile [des forfaits sans engagement – ndlr] sont injoignables, car nous avons un message d’erreur. Tout est compliqué, ça met un temps fou. »

    Elle-même a reçu des personnes concernées et a pu mesurer leur détresse. « Les étudiant·es sont seuls, n’ont personne pour les accompagner. Il y a la barrière de la langue, le langage administratif aussi et beaucoup de documents à fournir… Le public ciblé est un public précaire et on voudrait les aider, mais on n’en pas les moyens en dehors de la bidouille. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/161121/la-caf-prive-d-acces-son-site-une-partie-de-ses-allocataires-etrangers?ong

    avant la remigration, la préférence nationale comme lapsus informatique.

    #droits_sociaux #étrangers

  • Les manifestations du « Covid long » ne seraient pas forcément liées à l’infection par le SARS-CoV-2
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/11/les-manifestations-du-covid-long-ne-sont-pas-forcement-liees-a-l-infection-p


    Dans le service d’infectiologie de l’Hôtel-Dieu, à Paris, le 6 septembre 2021.
    MARIN DRIGUEZ POUR « LE MONDE »

    Une étude menée sur la plus grande cohorte épidémiologique française suggère que d’un point de vue statistique, le fait d’être convaincu d’avoir eu le Covid-19 est davantage associé à des symptômes de type « Covid long » que d’avoir effectivement contracté la maladie.

    Fatigue chronique, essoufflement, douleurs thoraciques, musculaires ou articulaires, troubles de la mémoire immédiate ou de la concentration, céphalées, anxiété… Plus d’un mois après avoir contracté le Covid-19, certaines personnes continuent d’éprouver une variété de symptômes persistants, parfois très invalidants. Une nouvelle terminologie, dite « #Covid_long », forgée par les patients, s’est peu à peu imposée pour décrire cette nouvelle entité pathologique. Mais celle-ci est-elle réellement due à l’infection par le nouveau coronavirus ?

    Une explosive et méticuleuse étude épidémiologique, publiée lundi 8 novembre par la revue JAMA Internal Medicine, remet en cause l’éventualité d’un tel lien de causalité. Elle n’invalide pas le fait que certaines personnes puissent souffrir d’un syndrome post-infectieux mais suggère que, d’un point de vue statistique, c’est la conviction d’avoir été infecté par le SARS-CoV-2 qui est liée aux symptômes du « Covid long », plus que le fait d’avoir été bel et bien infecté.

    Dans un contexte où de nombreux patients souffrant d’un « Covid long » estiment ne pas être pris au sérieux par la communauté médicale, ces travaux alimentent un vif débat. « Il faut faire attention : nos résultats ne disent en aucun cas que les troubles rapportés par les patients sont imaginaires ou nécessairement psychosomatiques, prévient d’emblée Cédric Lemogne (AP-HP, Inserm, Université de Paris), chef du service de psychiatrie de l’adulte à l’Hôtel-Dieu, et coordinateur de l’étude. Notre analyse se borne à suggérer que la présence de symptômes prolongés ne serait pas spécifiquement associée au fait d’avoir été infecté par le nouveau coronavirus, et non que ces symptômes n’existent pas. Puisque ces patients les ressentent, ces symptômes existent par définition. »

    Un ou plusieurs symptômes persistants
    Les chercheurs ont utilisé les données de la cohorte Constances, la plus grande cohorte épidémiologique française. Environ 30 000 de ses membres ont répondu à un questionnaire leur demandant en particulier s’ils pensaient avoir contracté le Covid-19, si un diagnostic ferme avait été posé, et s’ils souffraient d’un ou plusieurs symptômes persistants, plusieurs semaines après le début de la maladie.

    Les chercheurs ont ensuite croisé ces réponses avec le statut sérologique de chacun des participants. Au cours de la période étudiée par les chercheurs – entre mars et novembre 2020 –, les tests PCR étaient difficiles d’accès : de nombreux participants enrôlés dans l’étude se sont vus diagnostiquer le Covid-19 sans validation solide. Ainsi certains sont convaincus d’avoir contracté la maladie mais leur sérologie est négative, suggérant qu’ils n’ont pas été infectés par le coronavirus. A l’inverse, certains n’ont pas ressenti de symptômes du Covid-19 mais leur séropositivité suggère qu’ils ont pourtant bel et bien été infectés. De manière plus banale, certains pensent avoir été infectés et leur sérologie est effectivement positive, d’autres sont convaincus ne jamais l’avoir été, en accord avec leur séronégativité.

    • Les enfants français sont immunisés contre le COVID.
      Et les français sont immunisés contre le COVID long. Et ceux qui font comme si sont des affabulateurs qui ne savent pas de quoi ils parlent.

      Y-a pas à dire, les gens qui tiennent le crachoir n’ont aucun complexe, que ce soit à la SFP ou ailleurs...

    • « A partir de ces données, nous avons tenté de savoir ce qui, du statut sérologique ou de la conviction d’avoir été infecté, était le plus étroitement associé à des symptômes prolongés », explique M. Lemogne. Résultat : la conviction d’avoir été infecté est associée à une probabilité accrue de souffrir de 16 des 18 symptômes les plus communs du « Covid long ». Indépendamment de toute croyance, la seule séropositivité – indice d’un contact réel avec le nouveau coronavirus – est liée à la probabilité augmentée d’un seul trouble persistant : la perte d’odorat (anosmie), l’un des symptômes les plus spécifiques du Covid-19.

      L’une des critiques méthodologiques portées à ces travaux est le fait que le résultat de la sérologie des individus enrôlés y est le témoin de l’infection par le SARS-CoV-2. « Entre mars et novembre 2020, les tests RT-PCR étaient très limités en France », rappelle l’épidémiologiste Viet-Thi Tran (Université de Paris, Assistance publique-Hôpitaux de Paris [AP-HP]), qui n’a pas participé à ces travaux. De son côté, Dominique Salmon-Ceron, infectiologue à l’Hôtel-Dieu (AP-HP), qui a mis en place l’une des premières consultations consacrées au post-Covid-19, estime que l’étude a été conduite par des équipes reconnues mais qu’elle « ne prend pas en compte le fait maintenant admis que certains sujets ayant fait un Covid avéré ne développent pas d’anticorps, ou les perdent très vite ». « Ces personnes ont donc une sérologie négative quand ils sont explorés pour des symptômes prolongés, précise Mme Salmon-Ceron. Le taux exact de sujets qui ont une sérologie négative après un Covid avéré est mal connu mais pourrait atteindre au moins 10 % des sujets. » Elle n’est pas « convaincue par l’interprétation que font les auteurs de leurs résultats ».

      Pour Brigitte Ranque, spécialiste de médecine interne, à l’hôpital européen Georges-Pompidou et co-autrice de ces travaux, l’argument ne tient pas. « Il est vrai qu’environ 10 % des gens qui sont infectés par le SARS-CoV-2 ne développent pas d’anticorps, dit-elle. Mais cette proportion est trop faible pour avoir pu brouiller une analyse conduite sur plusieurs dizaines de milliers d’individus. » En outre, ajoute Mme Ranque, « le fait que l’anosmie soit le seul symptôme persistant associé à une sérologie positive est une preuve forte de la robustesse de notre analyse, puisque parmi tous les symptômes du “Covid long”, c’est celui qui est le plus spécifique du Covid-19 ».

      En outre, les auteurs ont tenté de tenir compte du fait que les anticorps anti-SARS-CoV-2 peuvent disparaître avec le temps. « Nous avons répété l’analyse en fonction des dates auxquelles les sérologies ont été réalisées et les conclusions ne changent pas », dit M. Lemogne.

      D’autres réserves sur la solidité de la sérologie comme indicateur de l’infection ont été soulevées : les tests sérologiques n’étant pas spécifiques à 100 %, il est possible que certains individus soient considérés comme séropositifs alors qu’ils n’ont jamais été en contact avec le SARS-CoV-2.

      « Stress psycho-social »

      Pour tester l’hypothèse d’un biais important lié aux limites de la sérologie, les auteurs ont réitéré leur analyse sans tenir compte de cet indicateur, en se limitant aux individus de la cohorte déclarant avoir été malade du Covid-19 et en utilisant, à la place de la sérologie, la validation par un test biologique (RT-PCR, test rapide…) ou par le diagnostic d’un médecin. « On retrouve alors des conclusions analogues », dit M. Lemogne.

      Pour autant, la réalité des symptômes rapportés par les patients n’est pas mise en doute par ces travaux. « Il faut aussi prendre en compte le contexte sanitaire et la peur de l’épidémie qui engendrent un stress psycho-social », explique de son côté Jean Sibilia, immunologiste et rhumatologue au CHU de Strasbourg, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg. Dans ce contexte très anxiogène, « la persistance de symptômes est la conséquence de mécanismes multiples impliquant des éléments psychosociaux et des aspects liés à l’infection virale », ajoute-t-il.

      Les associations de patients redoutent que ces résultats ne soient utilisés pour relativiser leur détresse et la réalité de leurs maux. « Cette étude fait l’objet d’interprétations que nous jugeons préjudiciables pour les patients et les professionnels de santé, a indiqué l’association #AprèsJ20, mardi 9 novembre. Une sérologie négative n’empêche pas de relever chez des malades certaines atteintes physiologiques, notamment des hypométabolismes cérébraux non compatibles avec une anxiété. »

      Pour Cédric Lemogne, il est possible que de nombreux troubles au long cours, réels, aient été attribués au Covid-19 – l’événement sanitaire qui occupe tous les esprits et l’espace public depuis près de deux ans –, alors qu’ils seraient demeurés non attribués et sous le radar médiatique et médical en l’absence de pandémie. Les manifestations cliniques du « Covid long » recoupent celles de maladies rassemblées sous les termes de « fibromyalgie », « syndrome de fatigue chronique » ou encore « encéphalomyélite myalgique ». Des pathologies parfois lourdement handicapantes sans étiologie consensuelle, objets de peu de recherche et non reconnues par une part de la communauté médicale. Elles concernent pourtant, selon les estimations, jusqu’à 2 % de la population occidentale.

    • Voilà, fin de la blague :

      l’étude a été conduite par des équipes reconnues mais qu’elle « ne prend pas en compte le fait maintenant admis que certains sujets ayant fait un Covid avéré ne développent pas d’anticorps, ou les perdent très vite ». « Ces personnes ont donc une sérologie négative quand ils sont explorés pour des symptômes prolongés, précise Mme Salmon-Ceron. Le taux exact de sujets qui ont une sérologie négative après un Covid avéré est mal connu mais pourrait atteindre au moins 10 % des sujets. » Elle n’est pas « convaincue par l’interprétation que font les auteurs de leurs résultats ».

    • Is Long COVID Even Real?
      https://www.medscape.com/viewarticle/962479

      To be honest, I’m a bit frustrated with how we’re handling long COVID right now. The case definition is bad, we have zero diagnostic tests , and papers like this may be used to argue it isn’t even a real problem. The truth is that long COVID definitely exists; I know many patients and friends who weren’t deathly ill from COVID and yet had long, lingering, debilitating symptoms. But we don’t know how common it is. We need to recognize that vague symptoms lead to vague diagnoses — and without clearer criteria, we risk labeling a bunch of people with “long COVID” when that’s not what they have at all. And that does a disservice to everyone because it makes it that much harder to make progress on this disease...whatever it is.

    • https://twitter.com/lapsyrevoltee/status/1459277346914058240

      Je ne retweeterai pas ici l’article du Monde sur le #covidlong #apresJ20 mais je vais me fendre d’un commentaire (énervé, je vous préviens). D’abord, aux psys qui ont rédigé cette merde, j’ai envie de vous dire : JE VOUS DETESTE, vous salissez notre métier. Notre boulot c’est
      d’écouter les gens, pas de les juger. Or quand vous jouez sur les mots en disant : « non mais on dit pas que les patient.e.s mentent, on dit juste que les symptômes ne sont réels que parce qu’iels les font exister », vous citez précisément la définition du psychosomatique et je
      tiens à vous rappeler que la psychosomatique est un diagnostic d’élimination. Vous voyez ce que ça veut dire ? Ca veut dire que quand une pathologie est récente, étayée par plus de 1000 publications scientifiques avec imageries à l’appui, même si on n’arrive pas bien à
      la comprendre ou la circonscrire, on a l’humilité de fermer sa grande gueule avant de dire que c’est psychosomatique. Votre étude repose uniquement sur la comparaison entre les symptômes rapportés par les patient.e.s et leur statut sérologique. En 2021, bande de brêles !
      (...)

    • Une maladie qui crée des tissus cicatriciels potentiellement dans l’ensemble des organes a forcément des symptômes multiples et imprévisibles.
      Et donc, après les pédiatres de la SFP qui déclarent doctement que le virus ne s’intéresse pas aux enfants, on a les psys qui disent que le virus n’a pas d’effet à long terme. Et évidemment, comme c’est arrangeant macro-économiquement, on va utiliser cet avis préférentiellement à tous les autres.

  • Ça se confirme, cette saison de chasse à l’électeur de droite sera un excellent millésime…

    Le contrôle des chômeurs va augmenter de 25 % dans les six prochains mois - Économie - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/le-controle-des-chomeurs-va-augmenter-de-25-dans-les-six-prochains-mois

    Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué ce mercredi matin que les chômeurs vont davantage être contrôlés dans les six prochains mois pour vérifier qu’ils cherchent activement un emploi.

    C’est l’une des « annonces » à retenir de l’allocution d’Emmanuel Macron, mardi soir : les contrôles vont être renforcés pour vérifier si les chômeurs recherchent bien activement un emploi, sans quoi leur indemnité pourra être « suspendue ». Ce mercredi matin, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a précisé sur franceinfo que les contrôles vont effectivement augmenter de 25 % dans les six prochains mois.

    • Les chômeurs sommés par Emmanuel Macron de démontrer qu’ils veulent travailler
      https://blogs.mediapart.fr/wael-mejrissi/blog/101121/les-chomeurs-sommes-par-emmanuel-macron-de-demontrer-quils-veulent-t

      L’allocution présidentielle a duré vingt-sept minutes mais une phrase ne va pas manquer de faire couler beaucoup d’encre : « les demandeurs d’emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leur allocation suspendue ».

      Une phrase qui résonne comme une déflagration sociale absolument inouïe et dont les retombées vont durer un certain temps. Nul besoin de savoir l’éventail des mesures prises lors de cette intervention télévisée. Emmanuel Macron a livré toute la mesure de son inconséquence morale et sociale aux Français par cette phrase rappelant cruellement qu’il est et restera le président des riches. La réforme tant décriée de l’assurance-chômage est entrée en vigueur le premier octobre et déjà nombre de nouveaux chômeurs sont dans l’impasse. Entre des allocations chômage en baisse et des allocations chômage refusées à des chômeurs parce qu’ils ne cumulent pas au moins six mois d’activité, la pilule était déjà très dure à avaler. Mais voilà ces chômeurs renvoyés au rang de pestiférés de la nation. La vindicte présidentielle lancée contre les privés d’emplois face à des millions de téléspectateurs sera donc la contrepartie de cette allocation qu’ils percevront. Ces rejetés de la nation restent donc désespérément le maillon faible du paradigme macroniste. Les chômeurs, les précaires, les vulnérables, les malades, les intérimaires, les travailleurs pauvres comprennent alors que l’heure n’est plus à la solidarité entre les riches et les nécessiteux mais à une logique du chacun pour soi.

      Quelle arrière pensée sa cache derrière cette assertion prononcée par le président de la République ? Il faut bien évidemment comprendre que les chômeurs aiment l’oisiveté rémunérée et que pour bon nombre d’entre eux, cette situation qui les prive d’un salaire digne serait davantage choisie que subie. Une idée qui en dit long sur cette dichotomie entre Emmanuel Macron et la réalité du marché du travail. Plus subtile encore, ceux n’acceptant pas des emplois sous-payés seront également dans la catégorie de ces mal-aimés qui se complaisent dans le farniente. Face à un discours aux airs de dernière sommation pour les chômeurs, l’allocation chômage devient dans ce contexte non plus un droit mais une aumône piétinant par là-même la dignité de ces privés d’emploi. L’ubérisation de notre économie a créé en effet des milliers d’emplois mais des emplois précaires, sans protection contre les aléas de la vie et qui sont donc loin d’être des vecteurs d’émancipation sociale. Ils enracinement ceux qui les occupent dans une pauvreté persistante créant un cercle vicieux durable pour rester dépendant des quelques subsides gagnés parfois au péril de leur vie.

      Voilà ce qu’il faut donc faire aujourd’hui pour s’attirer les faveurs de l’Élysée et même comme ça, pas sûr que ces travailleurs seront touchés par la grâce présidentielle car ces « riens » ne seront jamais plus que les faire-valoir d’une politique économique prétendument vertueuse au moyen de statistiques montrant la courbe du chômage baisser mais sans jamais dévoiler l’ampleur de la détresse sociale qui se cache derrière ces emplois misérables.

      C’était donc bien ça « notre projet » tant vanté par l’actuel président d’une caste qui ne connaît même pas l’odeur de la pauvreté, c’est une économie qui brade la force de travail des plus fragiles pour financer l’évasion fiscale des plus aisés. En somme un monde qui marche sur la tête.

    • Annonces d’Emmanuel Macron : comment Pôle emploi va contrôler les chômeurs
      https://www.leparisien.fr/economie/emploi/annonces-demmanuel-macron-comment-pole-emploi-va-controler-les-chomeurs-1

      250000 contrôles vont être réalisés entre décembre et mai prochain, soit 25 % de plus qu’en temps normal. Les agents s’inquiètent déjà « de ce rôle de sanction » qui va s’intensifier. Voici comment Pôle emploi va procéder.

      #paywall #chômeurs #emploi #contrôle #ORE

    • Pour paraphraser son allocution et son projet, il devrait afficher dans toutes les préfectures cette pensée impavide du glacial Richelieu : « La raison ne permet pas d’exempter les peuples de toutes charges, parce qu’en perdant en tel cas la marque de leur sujétion, ils perdraient aussi la mémoire de leur condition ; et que s’ils étaient libres de tributs, ils penseraient l’être de l’obéissance. Il faut les comparer aux mulets qui, étant accoutumés à la charge, se gâtent par un long repos plus que par le travail. »
      citation de « Grève en consigne » dans Un anonyme de la fin du XXᵉ siècle – L’INSOMNIAQUE. Collection à couteaux tirés (épuisé)
      illustration du même éditeur


      http://www.insomniaqueediteur.com/publications-categories/a-couteaux-tires

      Macron sur les pas du cardinal de Richelieu « l’esprit de notre nation ». De nation à nationalisme il n’y a qu’un pas.
      En visite sur le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France, tout juste restauré, le président a salué un lieu d’histoire contribuant à « l’art d’être Français ».
      https://www.lefigaro.fr/culture/a-la-bnf-emmanuel-macron-met-en-garde-contre-le-retrecissement-de-la-france
      Discours du président frappadingue à la BNF le 28 septembre 2021 :
      https://www.elysee.fr/index.php/emmanuel-macron/2021/09/28/le-president-emmanuel-macron-visite-la-fin-de-chantier-de-la-bibliotheque-nat

  • VIDEO. Un million d’offres sur Pôle emploi, vraiment ?
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/gerer-sa-carriere/video-un-million-doffres-sur-pole-emploi-vraiment_4823751.html

    Sur sa page d’accueil, le site de Pôle emploi annonce proposer plus d’un million d’offres d’emploi. Mais que valent-elles vraiment ?
    Le nombre d’offres d’emploi atteindrait le million, un record : la nouvelle a été reprise un peu partout ces dernières semaines. Même Valérie Pécresse, candidate à l’investiture LR à la présidentielle, l’affirmait sur France 2 fin septembre : “aujourd’hui, nous avons près d’un million d’emplois qui ne sont pas pourvus dans le secteur privé”.

    Voici comment le site internet de Pôle emploi dépasse la barre du million d’annonces. Prenons une offre d’emploi : un poste de directeur des soins dans un établissement de Bezons, dans le Val d’Oise. Surprise : la même annonce, pour un seul poste, revient… pas moins de 6 fois ! Et autant de renvois vers différentes plateformes, partenaires de Pôle emploi.

    Car parmi le million d’offres affichées sur le site de Pôle emploi, moins d’un quart sont effectivement des annonces de Pôle Emploi. 77 % proviennent de sites partenaires : des plateformes privées pour la plupart, dont l’établissement public met en avant les annonces. Voilà pourquoi on trouve des annonces en doublon.

    109 annonces pour huit postes déjà pourvus

    Mais nous avons découvert mieux encore, le centuplon : 109 offres d’emploi de musicien au bagad de Lann-Bihoué (Morbihan), mises en ligne par un partenaire. En amateurs de cornemuse, nous appelons cet orchestre de la Marine nationale. “C’est une erreur, notre campagne de recrutement est terminée,” indique notre interlocutrice. “Nous avions besoin de huit sonneurs, les auditions ont eu lieu le 15 septembre.”

    Les postes sont donc pourvus depuis cette date, et pourtant toutes les annonces sont plus récentes : entre le 28 septembre et le 27 octobre, au moins 237 offres identiques ont été mises en ligne, puis retirées pour certaines.

    Nous avons comparé quelque 750 000 annonces : 18 % ont une description identique au mot près à au moins une autre annonce du site. Y a-t-il autant de doublons effectifs ? Difficile à dire, car certaines annonces pour un même poste sont rédigées différemment, et des annonces copiées-collées peuvent concerner des postes distincts. Mais des militants de la CGT, qui ont analysé une par une des centaines d’offres d’emploi, constatent une proportion similaire de doublons.

    Un million d’offres pôle-emploi non pourvues : du bidon !
    https://chomeurs-precaires-cgt.fr/divers/un-million-doffres-pole-emploi-non-pourvues-du-bidon

    Une première remarque : sur 1 million et quelques offres, seulement 87 515 (soit 8.22%) sont des offres CDI à temps pleins rémunérées à minima au SMIC !

    #Pôle_emploi #emploi #chômeurs

  • Disons non à la réforme de l’assurance-chômage ! [un] Collectif [de salariés de #Pôle_emploi]
    http://www.politis.fr/articles/2021/10/disons-non-a-la-reforme-de-lassurance-chomage-43628

    Conseillers et conseillères dans des agences de Pôle emploi, nous refusons et dénonçons la réforme des droits à l’assurance-chômage, imposée au forceps par un décret publié la veille de son application. Nous souhaitons dire que la grande majorité des demandeurs d’emploi dans notre pays ne perçoivent pas d’assurance chômage.

    Après avoir, dès 2017, amplifié à Pôle emploi le contrôle des chômeurs et révisé à la hausse les sanctions à leur encontre, le gouvernement s’attaque désormais au montant et à la durée de leur indemnisation. Il renforce ainsi la stigmatisation des chômeurs, la dénonciation de l’« assistanat » et la culpabilisation des demandeurs d’emploi, alors que la situation financière du régime paritaire est catastrophique. Ce déficit s’explique en partie par une politique de fiscalité sur le travail, très coûteuse, engagée depuis mai 2017. Il s’est amplifié avec la montée sans précédent du nombre de nouveaux chômeurs à la suite de la crise sanitaire récente.

    La réforme en application depuis le 1er octobre 2021 modifie en profondeur le système d’assurance-chômage selon un scénario désormais bien huilé qui allie déficit du régime et baisse des droits. Ainsi, ce gouvernement compte détruire la gestion paritaire du régime et installer une forme d’étatisation de l’Unédic, l’organisme gestionnaire de l’assurance-chômage. Son idée, au bout du compte, est de ne plus assurer le risque du chômage par des fonds issus de cotisations salariales mais de permettre la mise en place d’un système d’allocations sociales financé principalement par l’impôt, qui garantirait une allocation forfaitaire en jours et en durée en cas de chômage. La fin du paritarisme de gestion de la protection sociale, très spécifique à notre pays, ouvrira la voie à une privatisation de la couverture de ces risques. Le marché de l’assurance-chômage, c’est environ 40 milliards d’euros cotisés. Les compagnies d’assurances s’y engouffreraient avec délectation !

    Nous exigeons de pouvoir être utiles, protecteurs et solidaires avec nos usagers !

    #chômage #chômeurs #droitauchômage