#p-26

  • Publier le rapport sur la P-26 est une « bonne idée » pour Pierre Cornu RTS - Romaine Morard - 26 Avril 2018
    http://www.rts.ch/info/suisse/9521604-publier-le-rapport-sur-la-p-26-est-une-bonne-idee-pour-pierre-cornu.html

    Le rapport rédigé en 1991 par le juge Pierre Cornu sur l’armée secrète #P-26 a été rendu public mercredi par le Conseil fédéral « dans un souci de transparence ». Son auteur revient sur la genèse de son travail.

    Le Conseil fédéral a choisi de publier les 115 pages du texte près de 30 ans après sa rédaction, expliquant que « rien ne s’oppose à sa publication » et ajoutant qu’il le fait « dans un souci de transparence ».
    Cette enquête devait faire la lumière sur la P-26, cette armée secrète, créée en 1979 sans l’aval du Parlement, pour organiser une résistance en Suisse en cas d’invasion soviétique.

    Classifié « secret » jusqu’en 2041
    Le gouvernement avait refusé de publier ce document dans les années 1990. Classifié « secret » pendant un demi-siècle, il aurait pu rester confidentiel jusqu’en 2041. Déjà expurgé à l’époque de son contenu le plus sensible, il a encore été anonymisé ces dernières semaines. Le Conseil fédéral justifie cette décision par le fait que certains témoins cités par le juge Cornu sont encore en vie.

    La publication de cette version partielle s’est faite sous la pression du Parlement. Insatisfaits, des élus dénoncent une manoeuvre de diversion. Car le rapport non caviardé reste inaccessible. Et surtout parce que ses annexes, sept classeurs fédéraux, sont introuvables ! Le Département de la défense l’a encore confirmé mercredi à la RTS.

    Une publication nécessaire
    Dans La Matinale, son auteur, le juge neuchâtelois Pierre Cornu, estime que la publication est une « bonne idée », afin que « la lumière soit faite ». Il ajoute que dans la version publiée mercredi, ce qui est masqué, ce sont essentiellement « des noms, des lieux précis, des éléments sur l’organisation de services de renseignement ou de services de résistance en cas d’occupation qui se trouvaient à l’étranger ».

    « Pour l’histoire de la P-26, on doit avoir les éléments nécessaires dans le rapport caviardé », ajoute le magistrat. Pour lui, des gens auront « toujours des soupçons. Même si on leur montre le rapport non caviardé, ils penseraient encore que c’est un faux rapport. »

    Interrogé sur la disparition des annexes de son rapport, Pierre Cornu souligne que « c’est embêtant, parce que ça alimente la suspicion d’une manière qui n’est pas nécessaire. (...) Evidemment, il y a des éléments sensibles dans ce qui a disparu, mais celui qui comparerait le dossier disparu et le rapport verrait que tous les éléments nécessaires ont été mentionnés dans le rapport. »

    Des contacts avec la Grande-Bretagne
    Dans son enquête, Pierre Cornu a pu établir que la P-26 n’avait pas de liens avec des services américains. « Les liens que la P-26 entretenaient avec les services britanniques suffisaient amplement aux besoins suisses. (...) Les rapports avec les services britanniques servaient essentiellement pour une sorte d’assistance technique. (...) Ils avaient un ’know-how’ que les Suisses n’avaient pas. »

    Le magistrat a expliqué avoir eu un large accès aux documents au moment où il préparait son rapport, à l’exception de « documents importants qui avaient été rendus aux Britanniques » : « J’ai même fait une sorte de perquisition dans le coffre du chef de l’état-major général de l’armée. On m’a ouvert le coffre et on m’a laissé regarder tout ce qui était dedans. »

    Certains témoins, en revanche, « n’avaient pas envie de raconter ce qu’ils savaient », au contraire du chef de la P-26, Efrem Cattelan, qui a répondu aux questions du juge Pierre Cornu, n’aimant seulement pas trop donner de noms.

    #Suisse #armée #guerre #Histoire #guerre_froide #armée_secrète #Angleterre #secret

    • Les documents disparus de l’armée secrète P-26 restent introuvables

      http://www.rts.ch/info/suisse/9528253-les-documents-disparus-de-l-armee-secrete-p-26-restent-introuvables.html

      Le Département fédéral de la défense (DDPS) n’a pas retrouvé les documents disparus sur la P-26. Il a clos ses recherches. Le sort de certains documents qui accompagnaient le rapport Cornu sur l’armée secrète suisse reste flou.

      « Nous avons transmis tous les documents aux Archives fédérales. Aucun nouveau n’est réapparu », a déclaré samedi Renato Kalbermatten, porte-parole du DDPS, sur les ondes de la radio SRF. La Délégation des commissions de gestion du Parlement s’était inquiétée dans son rapport annuel de la « perte » de certains documents sensibles.

      Sept classeurs et 20 dossiers accompagnant l’enquête de Pierre Cornu avaient disparu. L’affaire avait été dévoilée par la presse après qu’un chercheur n’avait pas pu obtenir le rapport intégral établi en 1991 après le démantèlement de l’armée secrète.
      Enquête poursuivie au Parlement ?

      La Délégation des commissions de gestion s’était déclarée déterminée à localiser ces documents, avait indiqué son président et conseiller aux Etats Claude Janiak (PS/BL) lors de la session de printemps. Reste maintenant à savoir si elle va aussi suspendre ses investigations comme le DDPS. « Nous allons discuter de la suite à donner à cette affaire lors d’une prochaine séance en mai », a déclaré Claude Janiak.

      Le Conseil fédéral a publié mercredi dernier une copie anonymisée du rapport rédigé en 1991, à la suite de l’enquête administrative du juge d’instruction neuchâtelois Pierre Cornu. Les conclusions étaient déjà connues. La version intégrale est déposée aux Archives fédérales et reste classifiée « secret » jusqu’en 2041.