• « Les médecins étrangers investissent surtout les spécialités hospitalières désertées par les médecins français qui préfèrent exercer en libéral »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/30/les-medecins-etrangers-investissent-surtout-les-specialites-hospitalieres-de

    « Les médecins étrangers investissent surtout les spécialités hospitalières désertées par les médecins français qui préfèrent exercer en libéral »
    Tribune Pierre Micheletti Médecin
    Le débat sur l’aide médicale d’Etat, dont la suppression renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières, pourrait également faire apparaître la question des praticiens étrangers, qui doivent être mieux traités par notre système de santé, explique le médecin Pierre Micheletti dans une tribune au « Monde ».
    Marie-Claire Carrère-Gée, ministre déléguée chargée de la coordination gouvernementale, ne va pas manquer de dossiers épineux à articuler entre les différents gestionnaires de portefeuille au sein du gouvernement de Michel Barnier. La nomination de Bruno Retailleau à l’intérieur n’a pas tardé à donner des ailes aux défenseurs de lignes dures sur les questions migratoires. En la matière, les interfaces avec la ministre de la santé vont en particulier générer l’attention, voire la mobilisation des acteurs.
    Deux dossiers concernent directement Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé et de l’accès aux soins, et serviront d’utiles baromètres sur l’efficacité de la « coordination gouvernementale ». D’abord, l’avenir de l’aide médicale d’Etat (AME), objet de toutes les manipulations symboliques au service d’un discours martial sur le durcissement de l’accueil des étrangers. Une déclinaison plus subtile sera indubitablement à construire dans le discours politique – et dans la pratique – concernant la place incontournable occupée par des médecins détenteurs d’un diplôme délivré à l’étranger.
    Sur l’épouvantail de l’AME, dont la suppression empêcherait des diagnostics à un stade précoce – aggravant le pronostic des pathologies – et renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières coûteuses et à bout de souffle, beaucoup a déjà été dit, par les associations comme par les professionnels du champ médico-social. La formule de la Fédération hospitalière de France en résume l’argumentation, évoquant « un contresens moral, sanitaire et économique ».
    Sur la démographie médicale globale, comme sur la répartition territoriale des praticiens, aujourd’hui largement soutenue par des médecins étrangers, les données du Conseil national de l’ordre des médecins apportent des informations éloquentes. La place des médecins étrangers est cruciale dans l’offre de soins. Au 1er janvier 2023, 234 028 médecins étaient actifs en France, dont 48,8 % femmes et 51,2 % hommes. Les moins de 40 ans représentent 28,5 % des effectifs, les 60 ans et plus 31,1 %. L’âge moyen des médecins est ainsi de 50,5 ans. Les médecins à diplômes étrangers occupent une place de plus en plus importante au fil du temps. Alors qu’en 2010 ils comptaient pour 7,1 % des médecins en activité, ils représentaient 12,5 % en 2023.
    La hausse de la proportion de médecins en activité à diplômes étrangers se perçoit notamment chez les spécialistes, qu’ils soient médicaux ou chirurgicaux. Ils représentent 19,8 % des médecins spécialistes chirurgicaux en activité et 16,9 % des médecins spécialistes médicaux (hors médecins généralistes) en activité. La Roumanie, la Belgique et l’Italie sont les trois principaux pays d’obtention de diplômes des médecins en activité à diplômes obtenus au sein de l’Union européenne (UE), hors France.
    L’Algérie, la Tunisie, la Syrie et le Maroc sont les quatre principaux pays d’obtention des médecins titulaires de diplômes obtenus en dehors de l’UE. Les proportions de médecins en activité à diplômes étrangers sont particulièrement importantes dans les départements qui présentent les plus faibles densités médicales, participant ainsi à corriger des déséquilibres démographiques et territoriaux.
    Il existe pourtant un traitement à double vitesse pour les médecins étrangers. Afin de pourvoir les postes d’internes, les hôpitaux embauchent des praticiens à diplômes étrangers hors UE, en tant que « faisant fonction d’internes », « attachés associés » ou « assistants associés ». Ces statuts sont caractérisés par la précarité, une moindre rémunération et un emploi du temps surchargé. La présence de ces médecins reste très mal renseignée. On a par ailleurs connaissance de situations d’illégalité, comme le phénomène des médecins étrangers embauchés comme infirmières/infirmiers, qui demeurent également difficiles à quantifier.
    Les ressortissants européens sont dans une situation un peu différente : la directive européenne de 1989, modifiée à plusieurs reprises depuis, prévoit en effet la reconnaissance mutuelle des diplômes et la liberté de s’installer et d’exercer la profession dans les pays membres. Ces médecins étrangers investissent surtout les spécialités hospitalières désertées par les médecins à diplômes français qui préfèrent exercer en libéral : l’anesthésie-réanimation, la psychiatrie, la radiologie, la chirurgie cardio-vasculaire, la néphrologie ou encore les urgences. L’aboutissement du parcours de ces médecins reste néanmoins l’inscription à l’ordre des médecins, qui incarne l’acceptation symbolique par le groupe des pairs, mais aussi l’autonomie et la liberté de la pratique.
    Les conditions d’exercice des médecins ayant obtenu leur diplôme dans un pays extracommunautaire ont été assouplies en avril 2020, afin qu’ils puissent accéder à des positions professionnelles plus favorables. Dès lors, un personnel hospitalier « à la carte », flexible et éjectable selon le contexte, pourrait devenir la stratégie pour l’avenir de l’hôpital français, les soignants étrangers servant, dans cette logique, de variable d’ajustement.
    Les mois qui viennent ne tarderont pas à dire comment la ministre chargée de la coordination gouvernementale pourra contribuer à trouver des solutions acceptables sur le plan « moral, sanitaire et économique » à ces deux dossiers intriqués qui concernent l’offre de soins et les migrations. En évitant que le dossier de l’AME, qui représente 0,5 % des dépenses annuelles de santé, n’occupe tout l’espace de manichéens débats politiques.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#medecin#PADHUE#economie#systemedesante#AME#diplome

  • France : les médecins étrangers à l’hôpital public attendent toujours le décret censé régulariser leur situation - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59728/france--les-medecins-etrangers-a-lhopital-public-attendent-toujours-le

    France : les médecins étrangers à l’hôpital public attendent toujours le décret censé régulariser leur situation
    Par RFI Publié le : 10/09/2024
    Alors que les tractations ont commencé en vue de la formation d’un gouvernement en France, les dossiers brûlants s’accumulent sur les bureaux des ministères. La situation de l’hôpital public est particulièrement préoccupante.
    Début septembre, les hôpitaux publics ont alerté sur leur situation financière : d’après la Fédération hospitalière de France leur déficit continue de s’aggraver et devrait dépasser deux milliards d’euros en 2024. Dans le même temps, le manque de personnel soignant continue de provoquer des fermetures de lits. D’après les dernières estimations, 15 000 postes de praticiens hospitaliers sont toujours vacants et autant d’infirmiers ou d’infirmières. Deux chiffres d’apparence sans rapport, mais qui pourraient expliquer l’incertitude dans laquelle sont abandonnés les médecins étrangers.
    À l’hôpital, presque un médecin sur trois a été formé hors de France et pour la moitié d’entre eux, dans un pays extérieur à l’Union européenne (UE) : dans le jargon, on les appelle les « Padue », pour praticiens à diplôme hors Union européenne. Dans de nombreux hôpitaux, ils sont devenus indispensables. « Dans mon service d’oncologie, nous sommes trois pour tout le département où je travaille », explique Zaïneb*, radiothérapeute et diplômée de la faculté de médecine de Casablanca au Maroc. « J’ai mes propres patients, j’encadre même un interne. » Pourtant, les Padhue ne sont pas reconnus comme des médecins à part entière.
    Pour cela, ils doivent passer un « examen de validation des compétences », censé garantir la qualité de leur formation. Un examen qui porte mal son nom puisque dans les faits, il s’agit d’un concours avec à chaque fois un nombre limité d’élus. Tous les ans, des médecins en poste qui exercent parfois depuis des années en France, échouent. « J’ai eu 13,5 à l’examen l’an dernier. Le seuil en oncologie était de 13,95, donc je n’ai pas été retenue pour une histoire de virgule », raconte Zaïneb. Dans certaines spécialités, le recrutement est même encore plus sévère. « L’an dernier, ils avaient annoncé 37 postes en ophtalmologie et ils n’ont retenu que 17 candidats. Je connais des gens qui ont eu 15 sur 20 et qui n’ont pas eu le concours. Des médecins qui ont exercé pendant plusieurs années, au service de la population et qui se voient refuser le droit d’appartenir au corps médical français alors qu’ils ont eu une excellente note, je ne comprends pas. »
    Sous la pression des hôpitaux, le gouvernement d’Élisabeth Borne avait promis de ne pas laisser les Padhue ayant échoué à l’examen sans solution. Une loi a été votée fin 2023 prolongeant leur autorisation de travail pour 13 mois renouvelables. Sauf que le décret d’application n’a jamais été publié. « On se retrouve dans une impasse avec un certain nombre de médecins qui ont quitté leur poste, ce qui entraîne des fermetures de consultation et des fermetures de lit. Un certain nombre sont même rentrés dans leur pays d’origine, s’alarme Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes de France et responsable de la CGT santé. Un collègue est rentré chez lui au Rwanda parce qu’il n’a pas eu l’autorisation de rester en France alors qu’il avait été responsable d’une réanimation en Auvergne pendant toute la période Covid-19. C’est quand même un problème ! »
    L’explication est peut-être à trouver du côté des finances publiques. Si tous les Padhue voyaient leurs diplômes reconnus, il faudrait les payer comme des médecins français. Or aujourd’hui un Padhue à son arrivée en France est payé 1 700 euros brut, soit beaucoup moins qu’un médecin français et même moins qu’un interne. Même quand ils bénéficient d’un droit temporaire d’exercer, ils restent largement sous-payés : Zaïneb gagne cinq fois moins que ses collègues français."Et cela reste un statut précaire. Que deviendrons-nous dans deux ans ?, s’inquiète-t-elle. L’idée n’est pas de créer un appel d’air et de dépouiller les pays qui forment ces médecins qui viennent ensuite exercer en Europe", souligne Christophe Prudhomme. « Mais ceux qui sont là et qu’ils souhaitent rester, ils bossent ici, ils restent ici’ c’est le slogan de la CGT. Surtout que ce sont des travailleurs indispensables pour maintenir l’hôpital public à flot ».
    Le médecin urgentiste a une explication plus cynique encore pour expliquer les réticences de l’exécutif à régulariser la situation des médecins étrangers. « Les Padhue assurent leur service dans des hôpitaux de petite taille que le gouvernement veut fermer, accuse-t-il. Donc en faisant fuir les Padhue, n’ayant aucun médecin pour les remplacer, cela permet d’accélérer les fermetures de services et d’hôpitaux de proximité. » Autant dire que la position du nouveau gouvernement sur ce dossier sensible est très attendue.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#PADHUE#migrationqualifiee#systemedesante

  • Les Padhue, ces milliers de médecins étrangers précaires | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1722506275-padhue-milliers-medecins-etrangers-precaires-hopital-sante-p

    Face à l’imposant bâtiment du ministère de la Santé, une poignée de médecins étrangers manifestent à bas bruit en ce mois de mai 2024. « On est à peine 30 alors que nous sommes des milliers dans la précarité ? », s’exaspère Mehdi (1), un diabétologue. L’homme né et diplômé en Algérie est ce qu’on appelle un « Padhue » : un praticien à diplôme hors Union européenne. Après dix ans d’expérience en Algérie, il exerce depuis quatre ans en France avec des responsabilités importantes puisqu’il forme des internes dans son hôpital en Normandie. Pourtant, comme de nombreux Padhue, il ne gagne guère plus que ces derniers, avec un salaire de 1.450 euros bruts par mois, loin des 4.500 euros bruts des praticiens hospitaliers français en début de carrière – un salaire qui évolue jusqu’à 9.200 euros bruts.

    #santé_publique #pénuries #colonialisme #précariat

  • Législatives en France : la montée du RN inquiète les médecins étrangers - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/58197/legislatives-en-france--la-montee-du-rn-inquiete-les-medecins-etranger

    Législatives en France : la montée du RN inquiète les médecins étrangers
    Par RFI Publié le : 04/07/2024
    Alors que le Rassemblement national (RN) est arrivé largement en tête du premier tour des législatives, la perspective de voir l’extrême-droite remporter la majorité absolue inquiète à l’hôpital. Le parti a inscrit dans son programme le principe de la « préférence nationale », qui vise notamment à réserver certains emplois aux ressortissants français. Or l’hôpital public dépend très fortement des médecins étrangers.
    C’est un fait avéré : de nombreux secteurs de l’économie française ne fonctionneraient pas sans main d’œuvre étrangère. Parmi eux, le cas de l’hôpital est emblématique. D’après les chiffres du Conseil national de l’Ordre des médecins, 27 % des médecins à l’hôpital ont été formés hors de France. Pour la moitié d’entre eux, il s’agit d’un pays extérieur à l’Union européenne (UE), qui constituent les Padhue - pour « praticiens diplômés hors Union européenne ».
    Dans le cadre des Padhue, les docteurs en médecine ou en pharmacie, parfaitement opérationnels, sont recrutés au départ sous un statut étudiant, payés 1 700 euros brut, soit beaucoup moins qu’un médecin formé en France. En échange, il y a la promesse que leur diplôme puisse être un jour reconnu en France.
    En théorie, ils ont deux ans pour passer l’examen qui doit leur permettre de faire reconnaître leur diplôme. Dans les faits, les choses sont plus compliquées. « Il y a deux-tiers d’échec, rappelle Éric Tron de Bouchony, médecin hospitalier à la retraite qui suit le dossier des Padhue pour la CGT. Ce n’est pas dû à leur faible valeur : leurs compétences sont très généralement reconnues par leur chef de service. Ces échecs sont dus à l’insuffisance du nombre de postes mis au concours. » D’après lui, il s’agit d’un quota arbitraire fixé pour ne pas faire concurrence aux médecins formés en France.
    Les médecins étrangers n’ont droit qu’à deux tentatives. « Le retour au pays est illusoire quand on sait que la moitié d’entre eux a acquis la nationalité française », insiste Eric Tron de Bouchony. Au bout de deux échecs, la seule alternative qui leur reste est de se reconvertir dans un métier paramédical.Ainsi, alors que 15 000 postes de médecins sont aujourd’hui vacants à l’hôpital, chaque année plusieurs milliers de médecins en poste se voient donc refuser le droit de continuer à exercer. « Un immense gâchis », commente le médecin.
    En janvier dernier, le président français Emmanuel Macron lui-même avait reconnu l’absurdité de la situation appelant son gouvernement à « assumer » de « régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins », au nom de la lutte contre les déserts médicaux.Depuis, un nouveau statut facilitant leur recrutement temporaire a bien été imaginé, mais du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale, on attend toujours le décret qui devait lui donner vie.Les exemples concrets ne manquent pas. Zaïneb est marocaine, diplômée de la faculté de médecine de Casablanca. Elle est arrivée en France à la faveur d’un échange universitaire en pleine épidémie de Covid-19, avant d’y revenir à l’invitation de son chef de service une fois diplômée.
    Elle est aujourd’hui médecin radiothérapeute oncologue dans un hôpital du nord de la France. Fin 2023, elle rate d’un cheveu le concours d’équivalence et se retrouve soudainement privée d’exercer, alors que le département manque déjà de spécialistes. « Mes patients se sont retrouvés du jour au lendemain sans radiothérapeute, mes collègues ont dû se partager mes consultations », explique-t-elle à RFI.
    Pendant trois mois elle exerce malgré tout. « J’ai travaillé sans titre de séjour, je voyais mes patients comme si de rien n’était, alors que je n’avais pas de papiers », se souvient-elle dans un rire nerveux. Depuis elle a obtenu un titre de séjour temporaire, elle peut continuer à exercer, mais seulement jusqu’en avril prochain. « J’ai un titre de séjour d’un an au lieu d’avoir un titre de séjour de six mois, ça me fait moins d’aller-retour à la préfecture », ironise-t-elle.
    Dans une tribune intitulée : « Sans les médecins étrangers, le système de santé s’effondre », publiée le 17 janvier 2024 par Le Point, plus de 200 professionnels du secteur, dont les docteurs Mathias Wargon et Hocine Saal, avaient déjà appelé à trouver une solution pérenne à la situation des Padhue.
    La possible arrivée du Rassemblement national au pouvoir les inquiète. Dans le programme de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022, il était écrit noir sur blanc le souhait du RN de « réduire drastiquement le recours aux médecins ayant obtenu leur diplôme hors de l’UE ». La cheffe de file de l’extrême-droite a ensuite nuancé son propos, mettant en avant le besoin de « vraies équivalences » entre les diplômes.Un argument balayé par Eric Tron de Bouchony : « Entre 2002 et 2005, on a trouvé des critères d’équivalence entre un diplôme obtenu à Athènes et un diplôme obtenu à Stockholm. Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas faire la même chose entre un diplôme obtenu à Beyrouth et un diplôme obtenu à Rennes ? Les effets néfastes de la préférence nationale ne passeront pas par l’hôpital ».
    En pleine campagne législative, les déclarations de candidats du Rassemblement national n’ont pas rassuré. En 2022, la candidate de l’extrême-droite dans la 1ère circonscription des Vosges s’était ainsi étonnée que « d’autres médecins d’autres pays, qui n’ont pas notre savoir-faire, viennent nous soigner en apprenant sur le tas, pourquoi on ne ferait pas pareil ? » Ce n’est pas parce qu’on n’est pas très bon à l’école qu’on ne peut pas être performant sur le terrain", assurait-elle lors d’un débat télévisé, sous le regard consterné des journalistes et des autres candidats sur le plateau.
    Quelques jours après notre entretien, Zaïneb a renvoyé un message à RFI : « Dans l’Aisne, où je travaille, il y a eu un record de vote pour le Rassemblement national. Plus de 50 %, que ce soit aux élections européennes ou au premier tour des législatives. Cela veut dire que statistiquement, un patient sur deux, un collègue sur deux a voté pour le RN. J’ai l’impression que même mes collègues ne réalisent pas que je suis étrangère. Je ne suis pas même pas binationale, je suis médecin étranger. Ces mesures discriminatoires, cette montée de xénophobie qu’on observe déjà sur les réseaux sociaux vont me toucher directement », explique-t-elle amère. Pourtant, elle se souvient de la mobilisation unanime de ses collègues et de ses patients lorsqu’elle a été menacée d’expulsion début 2024. Comme si « l’étranger » ne pouvait pas être aussi la personne qui vous soigne.

    #Covid-19#migration#france#medecin#PADHUE#etranger#immigration#politiquemigratoire#santepublique#sante#extremedroite#discrimination

  • Le blues des médecins étrangers en France : « Pourquoi on ne me juge pas sur mon expérience ici ? » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55272/le-blues-des-medecins-etrangers-en-france--pourquoi-on-ne-me-juge-pas-

    Le blues des médecins étrangers en France : « Pourquoi on ne me juge pas sur mon expérience ici ? »
    Par Bahar Makooi Publié le : 19/02/2024
    La situation de plusieurs milliers de médecins étrangers venus prêter main forte dans les services hospitaliers français se complique depuis la fin d’un régime dérogatoire accordé durant la période du Covid-19. Près de 1 900 ont perdu le droit d’exercer, un manque criant pour les hôpitaux. Certains d’entre eux ont accepté de témoigner.
    Pour Karima*, 39 ans, la dernière visite à la préfecture a viré au cauchemar. Son titre de séjour n’a pas été prolongé. « Je n’ai qu’un récépissé », se désole-t-elle. Pourtant, cette chirurgienne orthopédique pédiatrique exerce depuis deux ans dans un hôpital de banlieue parisienne, y compris aux urgences où elle effectue au moins quatre nuits de garde par mois. « Mes collègues de chirurgie générale m’ont demandé de venir en renfort pour les soulager un peu », explique la praticienne originaire du Maghreb*. « Je ne vais pas les laisser tomber », dit-elle sans savoir combien de temps encore elle pourra exercer.L’hôpital a accepté de la faire travailler, mais Karima redoute l’échéance de son contrat, renouvelé tous les six mois. Elle fait partie des quelque 4 000 praticiens diplômés en dehors de l’Union européenne (appelés Padhue), qui exercent dans les hôpitaux français depuis des années sous divers statuts précaires, comme celui de « faisant fonction d’interne » (FFI).
    « Les tâches que j’occupe sont des tâches de responsabilité, des tâches de praticien, même si je suis considérée comme une interne avec un contrat à 1 400 euros net à renouveler tous les six mois. Si la préfecture a refusé de prolonger mon titre de séjour c’est à cause de ces ruptures de contrats » regrette la médecin, qui jongle en permanence avec l’administration pour tenter de stabiliser sa situation. « Cette fois, la préfecture me demande une autorisation de travail fournie par l’Agence régionale de santé (ARS), qui ne veut plus la donner parce que la loi a changé ».
    En cause, l’expiration au 31 décembre d’un régime dérogatoire qui permettait aux établissements d’embaucher des Padhue sous divers statuts précaires, rendant désormais impossible leur maintien en poste. Depuis le 1er janvier 2024, ces médecins doivent réussir un concours très sélectif appelé « épreuves de vérification des connaissances » (EVC), pour pouvoir être réintégrés. Mais les places sont chères : 2 700 postes pour plus de 8 000 candidats en 2023, dont une partie tente sa chance depuis l’étranger. Résultat, une majorité des Padhue s’est retrouvée sur le carreau cette année.
    Après une levée de boucliers des syndicats, l’exécutif a finalement promis de « régulariser nombre de médecins étrangers », et décidé de prolonger d’un an leurs autorisations temporaires de travail, jusqu’à ce qu’ils passent la session 2024 des EVC.
    Mais pour Karima, diplômée en chirurgie générale, le problème est loin d’être réglé. Elle a bien tenté de passer l’EVC de chirurgie orthopédique pédiatrique en 2023, sauf que son dossier a été refusé. « On me dit que je n’ai pas le bon diplôme, qu’il me faut celui d’orthopédie pédiatrique, mais il n’existe pas ce diplôme dans mon pays ! Je ne comprends pas pourquoi on ne me juge pas sur mon expérience ici. J’opère seule, je consulte, j’ai mes propres patients », affirme la praticienne.
    Lorsqu’elle est arrivée en France en 2020, elle n’avait pas prévu de s’installer de ce côté de la Méditerranée. « J’avais obtenu un détachement du travail pour venir effectuer un perfectionnement en chirurgie orthopédique en France, parce que j’avais constaté des lacunes dans le service où je travaillais au Maghreb », explique-t-elle. Mais après presque deux années à un poste de stagiaire associée dans un CHU de Nice, Karima s’est retrouvée coincée dans l’Hexagone à cause de la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières avec son pays. Elle a perdu son poste au Maghreb.
    À Nice, elle se souvient de cette période où elle a lutté sur le front du Covid-19, aux côtés des soignants français, en prêtant main forte en réanimation. « On a sauvé des vies. Et on continuera à le faire. C’est notre travail. Parfois aux urgences, je me retrouve dans une situation où il faut réagir dans la fraction de seconde, faire les bons gestes, prendre la bonne décision pour sauver quelqu’un ».
    Rentrer au Maghreb ? La chirurgienne y songe parfois : « Je me pose la question, je me demande si je peux tenir encore dans cette situation. Mais j’exerce un travail que j’aime beaucoup, surtout auprès des enfants. Je suis attachée à mes patients. Quand je vois dans leurs yeux qu’ils sont satisfaits, je me sens utile ». Pourtant, l’idée de partir fait son chemin à défaut de pouvoir se projeter, au quotidien. « Il m’arrive régulièrement de faire mes valises. J’hésite même à commander de nouveaux meubles ». Alors ses proches lui soufflent de postuler en Allemagne. « Des collègues sont partis là-bas. Ils ont été acceptés sur dossier et ont pris des cours de langue allemande », raconte-t-elle.
    Dans un contexte de surcharge de son système de santé, la France, qui a pourtant un besoin criant de renforts, risque de voir ces milliers de médecins lui préférer d’autres États européens.

    Le Dr Aristide Yayi, originaire du Burkina Faso et diplômé en médecine légale à Dakar, au Sénégal, exerce, lui, depuis trois ans en médecine polyvalente dans l’Ephad de l’hôpital de Commercy dans la Meuse. Un secteur qui manque cruellement de médecins. « Mon contrat court jusqu’en juillet 2024. Après je ne connais pas la suite », regrette le jeune médecin, car il souhaite développer un service de prise en charge de la douleur pour les personnes âgées de l’Ephad. Un projet qui pourrait ne jamais voir le jour si sa situation n’est pas régularisée. « J’enchaîne les formations et les contrats de six mois en tant que ‘faisant fi d’interne’. C’est toujours de l’incertitude et de la précarité. J’ai le sentiment qu’on me considère comme un sous-médecin », estime-t-il.
    Plusieurs chefs de service, notamment en Île-de-France, ont prévenu qu’ils seraient « contraints de fermer » leur service sans la présence de ces Padhue. Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, le président français, Emmanuel Macron, a admis que la France avait besoin de ces praticiens, affirmant vouloir « régulariser nombre de médecins étrangers, qui tiennent notre système à bout de bras ». Une promesse rappelée par le Premier ministre, Gabriel Attal, dans son discours de politique générale fin janvier.
    Un discours qui doit être suivi de faits, exigent désormais les syndicats. Reçus jeudi par le ministère de la Santé, ils ont salué la publication, la veille, du décret prolongeant les autorisations temporaires de travail pour les médecins étrangers qui s’engagent à passer la session 2024 des EVC. « Un premier pas » qui « ne fait que reporter le problème d’un an », dénonce Olivier Varnet, secrétaire général du Syndicat national des médecins hospitaliers FO.
    En attendant, les médecins étrangers trinquent. Ils sont près de 1 900 à ne pas pouvoir exercer en ce moment. « Mon ancien service cherche désespérément quelqu’un pour me remplacer. Ils sont vraiment dans la galère. Moi j’étais responsable de deux unités avec vingt patients chacune. On marche sur la tête… », s’indigne Mostapha, qui exerçait dans un service de soins de suite et de réadaptation en Normandie. Son contrat de « praticien attaché associé » a été suspendu le 1er janvier, puisqu’il n’a pas été admis aux épreuves de vérification de connaissances. « L’hôpital a voulu me retenir mais l’ARS n’a pas accordé l’autorisation », raconte le quadragénaire.Diplômé de la faculté d’Alger en médecine physique et réadaptation, il a suivi sa femme, de nationalité française, en France il y a trois ans. « Je n’ai pas de problème de papiers j’ai une carte de résident de 10 ans », poursuit-il.
    Mostapha espère que son cas sera examiné de plus près, et que la nouvelle circulaire lui permettra de retrouver son poste. Mais la validation de son parcours par l’EVC, il n’y croit plus trop : « Je compte bien le repasser puisque pour le moment il n’y a pas de solution, quoique les chances de l’avoir soient de plus en plus réduites à cause du nombre de postes. C’est pire que sélectif ».
    De nombreux syndicats, comme le collectif médecins de la CGT, estiment que cet examen s’apparente à un numerus clausus plutôt qu’à une « épreuve de vérification des connaissances ». « Des candidats ont été recalés avec plus de 15 de moyenne », dénonce Laurent Laporte, secrétaire général de l’Union fédérale des médecins, ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT. « Trop académique », « aléatoire », « opaque » et « discriminant pour des médecins qui bossent soixante heures par semaine », accusent encore les syndicats, à qui le ministère de la Santé a promis, le 15 février, une « reformulation de l’EVC » avec des modalités plus adaptées à la réalité.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#PADHUE#systemesante#personnelmedical#penurie

  • « Aller chercher les médecins à l’étranger est un manque de respect pour les pays où ils sont formés »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/08/aller-chercher-les-medecins-a-l-etranger-est-un-manque-de-respect-pour-les-p

    « Aller chercher les médecins à l’étranger est un manque de respect pour les pays où ils sont formés »
    Jean-Luc Dumas, Directeur général de la Cidmef
    Le recrutement de médecins formés en dehors de l’Union européenne ne saurait compenser le besoin urgent d’augmenter les capacités de formation en France, estime Jean-Luc Dumas, directeur général de la Conférence internationale des doyens et des
facultés de médecine d’expression française, dans une tribune au « Monde ».
    La mesure sidérante d’aller chercher les médecins des pays étrangers a été officialisée. Que le premier ministre français en fasse la déclaration devant le Parlement national est une décision lourde de sens ; que cette volonté soit portée en solution aux insuffisances de notre formation médicale est l’aveu d’un manque de respect pour le développement des systèmes de santé dans l’espace francophone.
    Car il ne faut pas s’y tromper : ce ne sont pas nos confrères formés dans les grandes universités anglophones qui sont attendus, mais bien des futurs médecins de locution française provenant de pays historiquement liés à notre culture médicale. Ces médecins sont formés majoritairement dans des facultés qui, depuis des décennies, font l’effort de se structurer au niveau des standards internationaux, avec le soutien public d’Etats souvent démunis, dans le contexte de besoins en santé immenses des populations de ces territoires. Et ce sont bien ces praticiens venant de pays que l’on nommait autrefois « en voie de développement » que la France semble vouloir mettre à son service.
    Quelle confirmation du renoncement et de la négation des politiques de coopération médicale que notre pays a conduites depuis plus de cinquante ans ; quel affront pour ceux qui les ont déployées et, plus largement, pour nos universités ! Dans le contexte apparent de suspicion, si ce n’est de rejet, vis-à-vis de l’héritage de notre culture dans les pays marqués par la colonisation, cette annonce ne peut que renforcer le sentiment de défiance, y compris à l’échelle politique, tant l’enjeu de la santé est un déterminant sociétal.
    L’année 2024 sera marquée par la tenue en France du sommet de l’Organisation internationale de la francophonie. Plus de quatre-vingts Etats et gouvernements y sont représentés, mais, malgré ce contexte, la préservation des relations indispensables pour ces partenariats n’a visiblement pas incité à retenir la parole officielle et la négation dont elle fait preuve à l’encontre des besoins en santé de ces pays. Quelles sont donc les valeurs que la langue française véhicule dans son espace de diffusion ? Solidarité, respect, humanisme ? Aucun argument ne peut tenir face à la gravité de l’image qui est présentée. Certes, beaucoup de ces médecins formés à l’étranger demandent à venir exercer, et même s’installer, en France. Mais la régulation d’un système global de formation et d’échanges doit être la considération supérieure pour préparer l’avenir de tous. Et c’est justement la considération des besoins de nos partenaires qui doit guider les initiatives de cet ordre. La mobilité internationale doit être une source de formation à l’identité professionnelle et non pas l’objet d’une préemption de ressources humaines.
    Certes, nos politiques et nos facultés se sont longtemps contentés de former trop peu de médecins, avec un manque de prévision, mais c’est précisément un effort significatif d’augmentation des capacités de formation et donc de moyens appropriés qui doit être mis en place immédiatement. Certes, les difficultés d’accès aux soins de premier recours en France sont pressantes, mais ce n’est pas en désespérant les étudiants et en culpabilisant les professionnels que les solutions seront créées : l’accès équitable aux études de santé peut être revu, tout comme la reconnaissance de la diversité des nouvelles compétences des professionnels de soins.
    Gageons que le bon sens reviendra au premier plan et que nos administrations de haut rang sauront se mobiliser pour pondérer des annonces détachées d’un contexte de faisabilité. Gageons que ce qui apparaît comme une faute de communication déclenchera une prise de conscience salvatrice et un sursaut constructif.
    Jean-Luc Dumas est directeur général de la Conférence internationale des doyens et des facultés de médecine d’expression française (Cidmef), ancien doyen de la faculté de médecine de Bobigny, université Sorbonne-Paris-Nord.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#medecin#francophonie#formation#PADHUE#emigration#systemesante#accessante#politiquemigratoire#france

  • Médecins diplômés à l’étranger : le gouvernement prolonge les autorisations de travail des praticiens ayant échoué au concours
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2024/01/22/medecins-diplomes-a-l-etranger-le-gouvernement-prolonge-leurs-autorisations-

    Médecins diplômés à l’étranger : le gouvernement prolonge les autorisations de travail des praticiens ayant échoué au concours
    Le Monde avec AFP
    Un peu de répit administratif pour les médecins qui ont un diplôme étranger et qui étaient menacés de perdre leur poste s’ils avaient échoué à un concours sélectif cette année. Le gouvernement a annoncé lundi 22 janvier prolonger leurs autorisations de travail et permettre aux lauréats du concours de rester dans leurs services actuels.
    Dans un communiqué, la ministre du travail, de la santé et des solidarités, Catherine Vautrin, explique vouloir, à la demande du président de la République, « sécuriser la situation des Padhue (praticiens à diplôme hors Union européenne), médecins devenus indispensables à notre système de santé ». Les médecins qui n’ont pas eu le concours « ne seront pas laissés sans solution : le gouvernement les autorisera à continuer de travailler durant les mois à venir », précise Catherine Vautrin.
    Ces praticiens, qui travaillent souvent depuis plusieurs années dans les établissements de santé français, étaient cette année contraints de réussir un concours appelé « épreuves de vérification des connaissances » (EVC), pour pouvoir continuer à exercer. Un régime dérogatoire qui permettait auparavant aux établissements d’embaucher des non-lauréats sous divers statuts précaires s’est « éteint » au 31 décembre 2023, rendant impossible leur maintien en poste.
    Le nombre limité de places à ce concours, avec 2 700 postes pour plusieurs milliers de candidats, dont certains le passent à l’étranger, avait laissé une grande partie d’entre eux sur le carreau. Certains se sont même retrouvés sans papiers, car leur carte de séjour est souvent conditionnée à leur travail. Les chefs de service et syndicats hospitaliers avaient aussi dénoncé la répartition territoriale prévue pour les lauréats du concours, dont l’affectation est faite par les services de l’Etat, estimant qu’elle allait priver de nombreux services d’une partie de leurs bras.
    La prolongation des autorisations de travail pour les médecins qui ont un diplôme étranger vaudra jusqu’à « la publication des textes d’application de la loi du 27 décembre 2023 visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels [dite loi Valletoux], qui permettra la délivrance d’attestations provisoires d’exercice dans l’attente d’un nouveau passage des EVC en 2024 », précise la ministre.
    « La situation des près de 2 700 candidats lauréats » est elle aussi « clarifiée » : « pour garantir la continuité des soins et ne pas désorganiser les services (…), les lauréats exerçant déjà sur le territoire national seront maintenus dans leurs fonctions et structures actuelles », assure-t-elle. « Les autres lauréats choisiront leurs postes dans les prochaines semaines. »
    « Notre système de santé souffre d’un manque de moyens humains. Nous ne pouvons nous passer de ces milliers de femmes et d’hommes qui contribuent à assurer l’offre de soins », a déclaré Catherine Vautrin à l’Agence France-Presse. « Il était temps, c’est un premier élément de réponse à cette situation d’urgence qui était inacceptable », a réagi la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Mais des points « restent à régler », dont la durée « trop courte » des titres de séjour. Pour ceux qui se voient prolongés jusqu’aux EVC 2024, « si c’est pour refaire le même concours ça ne sert à rien », a-t-elle ajouté, estimant que ce concours est « trop académique » et « discriminant pour des médecins qui bossent soixante heures par semaine ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#PADHUE#personnelmedical#immigration#systemedesante#economie#sante#santementale#regularisation

  • France : les médecins étrangers se mobilisent une nouvelle fois pour une régularisation administrative - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54619/france--les-medecins-etrangers-se-mobilisent-une-nouvelle-fois-pour-un

    France : les médecins étrangers se mobilisent une nouvelle fois pour une régularisation administrative
    Par RFI Publié le : 19/01/2024
    Ils représentent environ un quart des effectifs dans les hôpitaux de France. Des médecins étrangers se sont mobilisés à Paris devant le ministère de la Santé jeudi 18 janvier pour réclamer leur maintien en poste et la régularisation de leur situation administrative.
    À cause de conditions météorologiques entrainant la suppression de plusieurs trains, ils étaient moins nombreux que prévu, mais les quelques dizaines présents ont bien donné de la voix sous les fenêtres de leur ministère pour demander la régularisation de tous les Padhue, les praticiens titulaires d’un diplôme obtenu hors Union européenne.
    Parmi les quelques dizaines de soignants à diplômes étrangers présents à la manifestation du jeudi 18 janvier à Paris, le docteur Bienvenu Luemba. Ce médecin généraliste de formation est arrivé du Congo-Brazzaville il y a moins d’un an. Marié à une Française, il n’a pas de problèmes administratifs, mais beaucoup de ses confrères sont dans une situation stressante, explique-t-il. « Ils sont tout le temps stressés, ils ne peuvent pas vraiment avoir de projets à long terme. Je connais un ami, par exemple, il ne peut pas aller voir sa famille dans son pays parce que son visa a expiré depuis octobre. Il l’a renouvelé, sauf que depuis, [le visa] n’est toujours pas sorti, et il n’est valable que six mois et chaque six mois, il faut le renouveler. »
    2 000 à 3 000 médecins étrangers risquent d’être licenciés
    Solidaires de leurs confrères étrangers, des praticiens français sont à leurs côtés comme le docteur Cyrille Venet, chef du service de soins intensifs au CHU de Grenoble. « Oui, je suis là par solidarité, mais je ne suis pas seulement là par solidarité, je suis là aussi pour mon intérêt propre, parce que mon intérêt, c’est que je puisse hospitaliser des malades, et pour ça, j’ai besoin de lits, et il se trouve que les collègues font le même boulot que nous – tiennent les services, tiennent les consultations, tiennent les listes de garde – et ça va nous impacter, donc on ne tiendra pas. »
    Ces médecins, comme l’a rappelé le président Emmanuel Macron mardi lors de sa conférence de presse, « tiennent parfois à bout de bras les services de soins en France ». Ils sont en effet plusieurs milliers à exercer dans les hôpitaux français où ils représentent environ un quart des effectifs. Depuis le 1er janvier dernier, selon les syndicats, 2 000 à 3 000 médecins étrangers qui exercent dans des établissements français risquent d’être licenciés de leur poste faute de renouvellement de leur contrat.
    Depuis plus de 20 ans, la désertification médicale a conduit de nombreux établissements de santé à recruter des médecins diplômés en dehors de l’Union européenne (UE). Très mal rémunérés et précaires, ils pouvaient espérer obtenir une « autorisation de plein exercice » après une procédure complexe de plusieurs années.
    Un régime temporaire supprimé en décembre
    Ces praticiens diplômés hors UE doivent en principe passer un concours sélectif, appelé « épreuves de vérification des connaissances », puis suivre un parcours de consolidation de compétences de deux ans à l’hôpital, avant de voir leur dossier examiné en commission. Mais un régime dérogatoire a longtemps existé, permettant aux hôpitaux de recruter des non-lauréats sous divers statuts très précaires, rémunérés entre 1 500 et 2 200 euros net par mois.
    Ce régime temporaire, plusieurs fois prolongé, s’est définitivement éteint au 31 décembre 2023. Impossible aujourd’hui de renouveler leurs contrats. Ils devaient tous réussir les épreuves requises cette année pour continuer à exercer. « Sauf qu’avec 10 000 candidats au concours - dont une partie inscrits de l’étranger - pour 2 700 postes ouverts, c’est impossible », déplore Halim Bensaïdi.
    Le docteur Halim Abdelhalim Bensaïdi, est venu d’Algérie. Ce diabétologue travaille depuis 2019 en France, il est le vice-président de l’association Ipadecc, Intégration des praticiens à diplôme hors Union européenne."Mon contrat a expiré hier et je n’ai toujours pas de réponse pour [mon] renouvellement ! Le président de la République promet de nous régulariser, sauf qu’officiellement, on n’a pas de texte qui nous permet de continuer l’exercice de notre noble métier, qu’on exerce dignement depuis des années, regrette-t-il."Sur le terrain, on est 2 000 médecins qui ne sont pas régularisés jusqu’à ce jour, malgré le discours du président de la République. On se pose des questions sur notre sort : qu’est-ce qu’on va devenir demain ? Et pour certains qui ont été licenciés le 31 décembre, qui ont reçu des OQTF [Obligation de quitter le territoire français, ndlr], on se pose vraiment cette question du manque de personnel médical alors qu’aujourd’hui, en France, on licencie et on donne des OQTF à des médecins qui sont prêts à exercer leur métier. Des gens sont payés entre 1 400 et 2 000 euros, c’est juste indigne par rapport à leur dévouement total au sein des hôpitaux français."

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#PADHUE#sante#regularisation#CHU#systemesante#OQTF#personneldesante

  • Immigration : l’impact limité de la carte de séjour « talent-professions médicales »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/12/26/immigration-l-impact-limite-de-la-carte-de-sejour-talent-professions-medical

    Immigration : l’impact limité de la carte de séjour « talent-professions médicales »
    Le projet de loi sur l’immigration, présenté en conseil des ministres en janvier, crée un titre de séjour de quatre ans maximum pour les médecins diplômés hors Union européenne. La portée de cette mesure laisse dubitatives les associations de praticiens de santé.
    Par Soazig Le Nevé
    Publié hier à 14h00, mis à jour hier à 16h46
    C’est le volet immigration qualifiée du projet de loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », soumis par le gouvernement le 19 décembre au Conseil d’Etat, avant une présentation en conseil des ministres au mois de janvier. En créant une carte de séjour « talent-professions médicales et de la pharmacie », les ministres de l’intérieur et du travail, Gérald Darmanin et Olivier Dussopt, cherchent à donner des gages aux 5 000 praticiens de santé diplômés hors Union européenne (PADHUE) qui exercent dans des hôpitaux publics, dans des conditions précaires.
    Ces derniers mois, ces médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes ou encore pharmaciens ont exprimé leur impatience lors de sit-in devant le ministère de la santé, alors que plus de 2 000 d’entre eux attendent, depuis près de deux ans, que leur dossier soit examiné par une commission nationale d’autorisation d’exercice. Face au retard, le gouvernement, dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, a proposé de reporter au 30 avril 2023 la date limite de passage en commission, initialement arrêtée au 31 décembre 2022. (...)Les praticiens étrangers exercent à 70 % dans des déserts médicaux, estime Brahim Zazgad, président du syndicat d’union des praticiens diplômés hors Union européenne. (...)Deux cartes de séjour « talent-professions médicales et de la pharmacie » sont envisagées par le gouvernement, en fonction du statut du professionnel de santé : la première, d’une durée maximale de treize mois, est destinée au praticien étranger qui occupe un emploi pour une durée égale ou supérieure à un an au sein d’un établissement public ou privé à but non lucratif ; la seconde, d’une durée maximale de quatre ans, est attribuée à celui qui a passé avec succès les épreuves anonymes de vérification des connaissances fondamentales et pratiques (EVC), un concours qui constitue la première étape de la procédure d’autorisation d’exercice. « Pourquoi limiter à quatre ans au maximum la durée du titre de séjour quand on vise la continuité des soins ?, interroge Brahim Zazgad. L’hôpital public a besoin de nous. » (...) En pleine crise sanitaire, le concours des EVC de 2020 avait été reporté à 2021, puis l’absence de session en 2022 a aggravé « un énorme retard », corrobore Françoise Henry, présidente de l’association d’accueil aux médecins et personnels de santé réfugiés en France. (...) En cause, indiquent nos interlocuteurs, un manque de communication entre hôpitaux et ARS, mais aussi des remontées incomplètes des besoins, des ARS vers le ministère de la santé. Plus largement manque un véritable pilotage de la formation des praticiens de santé, depuis les écueils du numerus clausus, instauré en 1971 pour limiter l’entrée dans les études médicales. Malgré sa suppression en 2021, ce plafond annuel fixé par l’Etat pendant cinquante ans influence encore les effectifs de médecins actuellement en activité et qui le seront dans le futur.
    Selon Slim Bramli, « il faudrait 13 000 postes ouverts chaque année en médecine pour compenser les départs à la retraite ». « Les jeunes entrés en formation en France ne seront diplômés que dans dix ans. On a donc intérêt à recourir à des médecins déjà formés et qui viennent de pays francophones, qui peuvent exercer tout de suite, même si ce ne sont pas 2 000 médecins étrangers supplémentaires qui vont régler le problème », relève-t-il. Ce constat est confirmé dans une étude publiée en 2021 par la Drees, service statistique des ministères sociaux, qui estime qu’il faut augmenter de 20 % le nombre d’étudiants en médecine chaque année pour combler le creux qui s’amplifie, un taux non atteint en 2022, les capacités d’accueil n’ayant progressé que de 13 % en médecine. Soazig Le Nevé

    #Covid-19#migration#migrant#france#sante#politiquemigratoire#postcovid#PADHUE#immigration#medecinetranger

  • L’hôpital de Chauny s’inquiète de voir partir ses médecins étrangers après l’application d’une nouvelle réglementation Eric Henry
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/l-hopital-de-chauny-s-inquiete-de-voir-partir-ses-medec

    La procédure d’autorisation d’exercice prévoit que les médecins ayant obtenus leurs diplômes en dehors de l’Union européenne doivent, dans certains cas, effectuer un parcours de consolidation des connaissances dans des centres hospitaliers universitaires. À Chauny, les organisations syndicales s’inquiètent de voir s’éloigner de nombreux médecins des hôpitaux de proximité.

    Laurence Mascoli, la secrétaire FO de l’hôpital de Chauny dans l’Aisne, ne cache pas son inquiétude. « Le directeur de l’établissement n’y peut rien, nous essayons de nous battre pour conserver notre offre de soins et nous avons le sentiment que tout est fait pour fermer des établissements comme le nôtre. » _Cible de son inquiétude le départ prévisible de médecins du service cardiologie.

    Quatre médecins du service de cardiologie de Chauny pourraient quitter l’établissement pour faire valider leurs diplômes dans un CHU Laurence Mascoli Secrétaire générale FO centre hospitalier de Chauny

    L’évolution réglementaire décidée en 2020 entre en application. Les médecins étrangers ayant obtenu leurs diplômes en dehors de l’Union européenne peuvent désormais être reconnus comme docteurs à part entière. Jusqu’à présent, ils font fonction d’internes dans les établissements où ils exercent. Une situation qui les contraint à une rémunération beaucoup moins intéressante que leurs homologues de l’Union européenne.

    Désormais, en effectuant un parcours de consolidation dans un centre hospitalier universitaire, leur statut deviendra plus attractif. « Un séjour d’une voire deux années dans un centre hospitalier universitaire leur est demandé pour leur permettre de quitter leur situation contractuelle » , explique Laurence Mascoli.

    Une nouvelle perspective intéressante pour ces praticiens, mais qui risque, selon la représentante FO, de laisser l’hôpital de Chauny dépourvu de cadres indispensables à son bon fonctionnement. « Dans tous les services, ces médecins diplômés hors Union européenne assurent la continuité de l’activité. Dès septembre, un médecin en cardiologie devra quitter Chauny pendant un an pour son parcours de consolidation, trois autres sont concernés. Comment les remplacer ? » _

    Le souhait que l’ARS fasse preuve de discernement dans l’application des textes
    Le maire de Chauny (divers centre) et président du conseil de surveillance de l’hôpital, Emmanuel Liévin, indique avoir été alerté du problème par la direction. « Effectivement c’est un sujet de préoccupation, je ne sais pas si c’est volontaire, mais en tout cas, ces décisions fragilisent encore les hôpitaux de proximité. »

    Emmanuel Liévin appelle la commission qui supervise la consolidation des compétences des praticiens à individualiser les parcours. « Dans de nombreux cas, ces médecins exercent depuis plusieurs années, voire plus d’une décennie. Leur demander subitement de passer une année ou plus en CHU pour prouver leur compétence me semble complétement disproportionné » . Le maire de Chauny demande donc à l’ARS de la souplesse et du cas par cas afin de limiter ces parcours de consolidation à quelques semaines lorsque cela suffit.

    La CGT santé et action sanitaire souligne par la voix de son secrétaire départemental Olivier Fenioux ,que l’évolution des PADHUE (praticiens diplômés hors Union européenne) était réclamée depuis longtemps. « La plupart de ces médecins sont exploités très clairement, leur traitement mensuel est de l’ordre de 1 500 euros, ils sont cantonnés aux tâches les plus ingrates, nous avons milité pour une meilleure reconnaissance de leur travail. »

    Le syndicaliste reconnaît que leurs absences vont poser de gros problèmes aux petits établissements hospitaliers où il évalue leur proportion dans le personnel médical à environ 70 %. Une situation inextricable dont la seule issue reste pour Olivier Fenioux l’augmentation des salaires et l’obligation pour le personnel médical nouvellement formé d’exercer pendant un temps limité dans les zones en tension.

    Le cas de ceux qui n’ont pas effectué l’évaluation des connaissances
    Laurent Schott, le directeur de l’hôpital de Chauny confirme l’existence de difficultés pour le parcours de consolidation des connaissances d’un certain nombre de médecins, mais il nuance une situation très complexe. « Les médecins hors union européenne ayant réussi l’évaluation des connaissances, même à l’étranger, pourront exercer dans des hôpitaux de proximité à la condition qu’un médecin de leur spécialité puisse les encadrer. En revanche, ceux qui n’ont pas effectué l’évaluation des connaissances devront effectivement se rendre en CHU parfois pour plusieurs années. »

    Je peux citer le cas d’un anesthésiste qui devra se rendre pendant 4 ans dans un centre hospitalier universitaire alors qu’il donne satisfaction depuis plusieurs années dans son hôpital, cela pose problème Laurent Schott directeur de l’hôpital de Chauny

    Laurent Schott salue toutefois la prise de conscience des pouvoirs publics pour régler un problème évident de conformité. « Certains médecins PADHUE ne pouvaient pas constater de décès ou signer un arrêt de travail car ils n’avaient pas la reconnaissance de l’ordre. La nouvelle réglementation vise à éliminer ces incohérences. »

    Les médecins PADHUE qui n’ont pas passé l’évaluation des connaissances devront donc se rendre pendant plusieurs années dans des hôpitaux universitaires pour posséder la maîtrise des différents domaines complexes de leurs spécialités. Le directeur de l’hôpital de Chauny souligne que ces hôpitaux universitaires risquent très vite de se retrouver submergés par l’arrivée de ces médecins diplômés hors Union européenne. « Est-ce que ces établissements auront les ressources humaines disponibles pour offrir à ces médecins l’encadrement professionnel nécessaire à leur parcours de consolidation des connaissances ? » , se demande Laurent Schott.

    Il plaide lui aussi pour une application raisonnable de la nouvelle réglementation. Elle peut parfois poser problème pour des médecins étrangers exerçant depuis longtemps en France, mais elle offre également, selon lui, un cadre général pour faciliter le recrutement à l’étranger de nouveaux médecins diplômés hors Union européenne.

    #docteresses #docteurs #médecins #ARS #santé #société #Hôpitaux #Santé_Publique #PADHUE #CHU #ue #union_européenne

  • Les médecins étrangers inquiets des « lenteurs » de la procédure pour obtenir une autorisation d’exercice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/05/31/les-medecins-etrangers-inquiets-des-lenteurs-de-la-procedure-pour-obtenir-un

    Les médecins étrangers inquiets des « lenteurs » de la procédure pour obtenir une autorisation d’exercice
    Le Syndicat national des praticiens à diplôme hors UE a appelé à un rassemblement mardi devant le ministère de la santé. Les praticiens redoutent d’être prolongés dans un « statut précaire ».
    Par Camille Stromboni
    Publié aujourd’hui à 17h29, mis à jour à 18h27
    Cela fait plusieurs mois qu’ils alertent. Les médecins à diplôme étranger pointent désormais une « situation alarmante ». En particulier pour ceux d’entre eux qui attendent de se voir délivrer une autorisation de plein exercice en France, dans le cadre de l’une des principales procédures pour l’obtenir, sur dossier, qui doit s’achever au 31 décembre 2022.
    Un « retard considérable » a été accumulé par les agences régionales de santé et le centre national de gestion, chargés d’examiner les quelque 4 500 dossiers de praticiens à diplôme « hors Union européenne » (UE), dénonce le Syndicat national des praticiens à diplôme hors Union européenne (Snpadhue), qui appelait à un rassemblement, mardi 31 mai, devant le ministère de la santé. « Seuls 1 500 dossiers sont pour l’instant arrivés jusqu’au centre national de gestion, soutient Nefissa Lakhdara, secrétaire générale du Snpadhue. Nous refusons une prolongation de cette procédure après le 31 décembre, elle a déjà été allongée d’un an avec le Covid-19, les médecins veulent voir le bout du tunnel. Il n’est pas question d’être maintenus encore dans des statuts précaires, il faut mettre les moyens pour instruire tous les dossiers. »
    « Madame la ministre, les Padhue sont abattus », ont scandé quelques dizaines de praticiens réunis avenue de Ségur, à Paris, où des membres du cabinet de la nouvelle ministre de la santé et de la prévention, Brigitte Bourguignon, les ont reçus. Elle s’est engagée à « étudier toutes les voies possibles d’accélération du traitement des situations individuelles », rapporte le ministère.Exerçant sous différents statuts, les praticiens titulaires d’un diplôme venant d’un pays hors UE représentent un pan peu connu de l’hôpital, et pourtant crucial pour permettre à de nombreux services de tourner. La colère monte face à la « lenteur » de la procédure relevant du décret dit « stock », ouverte aux médecins étrangers ayant déjà exercé deux ans au moins dans un établissement de santé pour obtenir une autorisation d’exercice définitive, notamment par un examen de leurs dossiers par différentes commissions régionale et nationale.
    « Mon dossier n’est pas encore passé devant la commission nationale… si ça continue à traîner, mon diplôme ne sera pas validé, je n’aurais plus le droit d’exercer », s’inquiète Seif Zebouche, diplômé de médecine générale en Algérie, qui travaille depuis cinq ans aux urgences de l’hôpital de Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. « Il faut aussi de la clarté sur les conditions pour valider, parce que pour l’instant, on ne demande pas la même chose à des médecins étrangers qui ont le même parcours, dit-il à propos des stages supplémentaires ou des formations demandées après l’examen du dossier. Pour l’instant, on reste complètement dans le flou, on ne sait pas ce qu’on va devoir faire. » Dans son service, qui comme beaucoup d’hôpitaux se prépare à un été difficile, ils sont 14 Padhue, sur 17 praticiens.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#systemesante#padhue#medecinetranger#diplomeetranger#horsUE