• Le désert du Sahara connaît des records de pluie
    https://reporterre.net/Le-desert-du-Sahara-connait-des-records-de-pluie

    C’est un évènement météorologique rarissime. Une grande quantité de pluie s’abat, en ce début septembre 2024, sur le désert du Sahara, l’un des endroits les plus secs de la planète. Plus de 500 % des précipitations mensuelles normales en septembre devraient tomber au cours de cet épisode, qui pourrait s’étendre sur deux semaines. Très localement, ce cumul sera même supérieur à la normale de 1 000 %.

    Comme mentionné ici :
    https://seenthis.net/messages/1069581#message1070274

    Le #dérèglement_climatique fait rage.

  • #Charlotte_Delbo et les #femmes du convoi 31000 : enquête sur les #traces d’un #camp_nazi oublié

    Le taxi s’engagea sur un chemin juste à côté de la route principale qui partait du musée d’Auschwitz vers le sud et passa devant une rangée de bungalows avec des jardins un peu en pagaille en ce mois de novembre. Il s’arrêta devant une paire de grilles rouillées, à moitié ouvertes, dont le cadenas pendait. À l’intérieur, on pouvait apercevoir des serres délabrées et envahies par la végétation.

    En sortant du taxi, j’ai poussé les grilles et je suis entrée. Je me suis approchée des serres, en essayant d’imaginer les travailleurs du camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, situé à proximité, qui ont construit et travaillé de force à cet endroit à partir de 1943.

    Il s’agissait des vestiges du sous-camp de #Rajsko, l’un des 40 #camps_de_concentration satellites d’#Auschwitz.

    Ce fut autrefois une #station_botanique expérimentale nazie destinée à soutenir l’usine #IG_Farben en cultivant et en extrayant le #latex d’une espèce de #pissenlit russe (#Taraxacum_kok-saghyz afin de répondre aux besoins de plus en plus importants des nazis en matière de #caoutchouc de guerre. Le camp était l’enfant rêvé de #Heinrich_Himmler, l’un des principaux architectes des programmes génocidaires d’Hitler.

    Malgré les intentions de Himmler, Rajsko ne produisit pas de caoutchouc et fut liquidé par les nazis en 1945. La station botanique s’est dégradée avant d’être transformée en jardinerie commerciale privée. Elle a été largement oubliée et il était très difficile d’en retrouver l’emplacement – même le personnel du service clientèle auquel j’ai parlé au musée d’Auschwitz n’en avait aucune connaissance.

    Une grande partie du village de Rajsko a été déboisée pour permettre aux SS d’établir cette station de recherche botanique ainsi qu’un SS #Hygiene_Institut. Il s’agissait d’une clinique où l’on examinait le sang et d’autres fluides corporels pour y déceler les signes du #typhus (une des principales causes de mortalité dans les camps), du #paludisme et de la #syphilis.

    Plus tard, le célèbre médecin nazi #Josef_Mengele, qui s’intéressait à la #génétique_raciale, a mené des expériences sur des jumeaux roms et sinti à l’Institut d’hygiène SS. À partir de mai 1944, les sujets des expériences de Mengele ont également été prélevés sur les rampes de déchargement d’Auschwitz.

    Malgré ce passé, il n’y avait pas de panneaux indicateurs, de guides ou de centres d’accueil à Rajsko. Ce camp de concentration a été largement oublié en tant que site historique. Il n’a pas été facile de le retrouver. Après être entrée, je suis tombée sur les deux vieux propriétaires de la #jardinerie, penchés sur des brouettes et des pots de fleurs. Comme je ne parle pas polonais et qu’ils ne parlent pas anglais, nous avons communiqué par l’intermédiaire de leur fils anglophone, que la femme a appelé sur son portable.

    J’ai expliqué ce que je recherchais et, par son intermédiaire, j’ai pu jeter un coup d’œil. Le fils, un homme d’une trentaine d’années, est arrivé peu de temps après, de retour de son service de nuit et prêt à se coucher. Je n’ai pas retenu son nom, mais il a eu la gentillesse de m’emmener, à travers un mur de buissons envahissants, jusqu’au bâtiment central du site, à partir duquel les serres s’étendent en rangées ordonnées vers le nord et le sud. Le bâtiment est fermé à clé et inaccessible.

    Là, une #plaque écrite en polonais est apposée sur le mur, masquée par les arbres. Il s’agit de la seule information et #commémoration de Rajsko en tant que #camp_de_travail_forcé nazi. On peut y lire :

    « De 1942 à 1945, le #jardin_de_Rajsko a été un lieu de #travail_forcé pour les prisonniers et les prisonnières du camp de concentration d’Auschwitz. »

    La chasse au #convoi 31000

    Je me suis rendue à Rajsko à la fin de l’année 2023 dans le cadre d’un voyage de recherche doctorale aux archives d’Auschwitz. J’étais sur la piste du #convoi_31000. Il s’agit du seul transport vers Auschwitz-Birkenau composé uniquement de 230 femmes déportées de France pour leur #activisme_politique, et non en tant que juives.

    Mais seuls des instantanés ont été conservés dans les archives.

    Ce que nous savons, c’est que le groupe était composé de femmes issues de toute la société, parmi lesquelles des enseignantes, des étudiantes, des chimistes, des écrivaines, des couturières et des femmes au foyer. Il y avait une chanteuse de l’Opéra de Paris, une sage-femme et une chirurgienne-dentiste. Ces femmes courageuses ont distribué des tracts antinazis, imprimé des journaux subversifs, caché des résistants et des Juifs, transporté des armes et transmis des messages clandestins.

    La plus jeune était #Rosie_Floch, une écolière de 15 ans qui avait griffonné « V » comme victoire sur les murs de son école, tandis que la plus âgée, une veuve sexagénaire nommée #Marie_Mathilde_Chaux, avait hébergé des membres de la Résistance française. La Gestapo et la police française ont traqué toutes ces femmes et les ont emprisonnées au #Fort_de_Romainville, dans la banlieue de Paris, avant de les mettre dans un train – le convoi 31000 – à destination d’Auschwitz en 1943.

    Je cherchais en particulier des traces des personnes et des lieux que Charlotte Delbo mentionne dans sa littérature. Delbo était une participante non juive à la Résistance française et fait l’objet de ma recherche doctorale, qui examine comment les représentations vestimentaires de Delbo révèlent toutes sortes d’histoires extraordinaires et oubliées sur l’expérience des femmes pendant l’occupation de la France et l’Holocauste.

    Née en 1913 dans la banlieue de Paris au sein d’une famille ouvrière d’origine italienne, Delbo a travaillé comme assistante du célèbre directeur de théâtre et acteur Louis Jouvet et s’est inscrite aux #Jeunesses_communistes. Pendant les premières années de l’occupation nazie de la France, elle a aidé son mari #Georges_Dudach à produire des textes clandestins et à traduire des émissions radiophoniques en provenance du Royaume-Uni et de Russie.

    Delbo et son mari ont été arrêtés par une division spéciale de la police française en mars 1942, et son mari a été exécuté par la #Wehrmacht à #Paris en mai de la même année. Elle a été détenue dans deux prisons à Paris avant d’être déportée à #Auschwitz-Birkenau en janvier 1943, puis transférée à Rajsko en août de la même année, avant d’être finalement transférée au camp de concentration de #Ravensbrück dans le nord de l’Allemagne en janvier 1944.

    Delbo a été évacuée par la Croix-Rouge suédoise en avril 1945 et rapatriée à Paris où elle a passé les 40 années suivantes à écrire sur son expérience et sur d’autres périodes d’oppression, ainsi qu’à travailler comme traductrice pour l’ONU et pour le sociologue Henri Lefebvre. Elle est décédée en mars 1985.

    L’œuvre de Delbo comprend de la prose, de la poésie et du théâtre, ainsi que des textes documentaires. Elle est importante parce que son langage attire l’attention sur des histoires négligées ou cachées, notamment celle des déportés non juifs à Auschwitz. Elle s’intéresse à des lieux peu connus comme Rajsko, aux femmes membres de la Résistance française et à la façon dont les enfants vivent l’héritage de la guerre.

    Elle est l’un des auteurs les plus brillants et les plus stimulants à avoir survécu à Auschwitz, mais la plupart de ses écrits restent relativement méconnus.

    Son ouvrage le plus célèbre est Auschwitz et après, qui donne un aperçu de son séjour à Rajsko. Dans un autre ouvrage, Le Convoi du 24 janvier, Delbo écrit la biographie de chaque femme du convoi. Il s’agit d’une compilation de souvenirs, de recherches et de correspondances menée par une équipe de survivantes. Les histoires racontées mettent en évidence l’hétérogénéité des femmes du convoi, les destructions causées à la vie des femmes elles-mêmes et de leurs familles et la complicité de la police française avec les nazis. Dans un passage du Convoi du 24 janvier, Delbo écrit :

    « Sur les 230 qui chantaient dans les wagons au départ de Compiègne le 24 janvier 1943, quarante-neuf sont revenues après vingt-sept mois de déportation. Pour chacune, un miracle qu’elle ne s’est pas expliqué. »

    Les mensonges nazis dans les archives d’Auschwitz

    Le matin suivant ma visite à Rajsko, j’étais assise dans l’un des baraquements en briques surplombant la tristement célèbre porte « Arbeit Macht Frei » (« Le travail rend libre ») d’Auschwitz I. C’est là que se trouvent les archives du musée d’Auschwitz, et l’archiviste Szymon Kowalski m’a présenté l’histoire de la collection.

    Depuis le Royaume-Uni, j’avais commandé à l’avance des documents concernant Delbo et d’autres membres de son convoi auprès de Wojciech Płosa, responsable des archives. Je n’avais aucune idée du nombre de jours de travail qu’il me faudrait pour parcourir ce matériel et le relier aux textes de Delbo. J’espérais avoir suffisamment de temps pendant ma visite de quatre jours.

    J’ai été stupéfaite d’apprendre de la bouche de Kowalski qu’à peine 5 % des archives du système d’Auschwitz ont survécu, dont seulement 20 à 30 % concernent des femmes. Des recherches antérieures ont également mis en évidence la question des #trous_noirs dans les #archives.

    La perte de 95 % des archives est due à deux systèmes politiques différents qui ont tenté successivement de contrôler l’information sur le passé nazi. Tout d’abord, les SS ont détruit des tonnes de documents à l’approche de l’Armée rouge soviétique en janvier 1945. Ensuite, les Soviétiques ont confisqué les documents après la libération du camp et les ont ramenés à Moscou. Certains ont été remis en circulation dans les années 1990 pendant la perestroïka, mais les autres sont restés en Russie.

    Quelle chance avais-je alors de retrouver Delbo et les femmes dont elle parle dans ses livres si un pourcentage aussi infime des dossiers contenait des références à des femmes ?

    Heureusement pour moi, Płosa avait déjà commencé à affiner ma recherche. Une grande pile de registres pesait sur le bureau devant moi, chacun avec des signets aux pages pertinentes.

    Les archives contenaient deux références à Delbo et les deux mentions attestaient de sa présence à Rajsko. La première mention plaçait Delbo à l’infirmerie de Rajsko entre le 4 et le 8 juillet 1943, souffrant d’une « magen gryppe » (grippe intestinale). En revanche, je n’ai pas pu lire la seconde mention. Elle semblait faire référence à des tests biologiques subis par Delbo à l’Institut d’hygiène SS, mais le volume se trouvait dans le département de conservation et n’était pas disponible pour consultation.

    Pourtant, j’ai vu sur la liste du Dr Płosa que ce volume indisponible contenait également les dossiers de 11 autres femmes du convoi de Delbo, dont certaines étaient membres du groupe de travail envoyé à Rajsko.

    Après avoir creusé un peu plus, j’ai commencé à tirer des conclusions de ces 12 mentions dans le registre de l’Institut d’hygiène SS. La proximité des numéros de page contenant des références à ces femmes suggère que des tests de routine ont été effectués sur elles pendant qu’elles étaient en quarantaine à Auschwitz-Birkenau avant leur transfert à Rajsko. Les SS ne voulaient que des femmes en bonne santé pour travailler avec les précieux pissenlits dans les serres et les laboratoires de Rajsko (dans l’intérêt de la santé des plantes, pas de celle des travailleuses).

    Plus tard, à mon hôtel, j’ai recoupé les noms des femmes figurant dans le registre de l’Institut d’hygiène SS avec l’affirmation de Delbo selon laquelle toutes les femmes du convoi 31000 transférées d’Auschwitz-Birkenau à Rajsko ont survécu à la guerre. La plupart des prisonnières qui ont été contraintes de rester à Birkenau y sont mortes quelques semaines après leur arrivée en janvier 1943. En fait, au mois d’août de cette année-là, il ne restait plus que 57 prisonnières en vie sur les 230 présentes à l’origine. Seules 17 furent transférées à Rajsko. Parmi elles, cinq semblent être mortes avant la fin de leur séjour en quarantaine. Les 12 autres, dont Delbo, ont survécu à Rajsko.

    Delbo attribue la survie de son groupe au transfert à Rajsko et à la période de quarantaine qui l’a précédé. Ce sous-camp dans lequel les travailleurs forcés étaient exécutés semblait, paradoxalement, sauver des vies.

    Retrouver #Raymonde_Salez

    Le lendemain, j’ai examiné le registre des certificats de décès des prisonnières et j’ai vu qu’un membre du convoi de Delbo, Raymonde Salez, était enregistrée comme décédée le 4 mars 1943 à 10h20 de « grippe bei körperschwäche » (grippe et faiblesse générale du corps), le certificat étant signé par un certain « Dr Kitt ». Kowalski m’avait déjà expliqué que les dates, heures et causes de décès étaient fabriquées sur les certificats de décès et qu’aucune mention d’Auschwitz n’était faite afin de dissimuler au grand public la raison d’être du camp.

    N’ayant pas le droit de prendre des photos, j’ai noté avec diligence tous les détails du certificat de décès de Raymonde Salez, au cas où ils seraient utiles. Bien que ce nom ne me soit pas familier, je savais que Delbo avait consigné les noms et surnoms de toutes les femmes de son convoi dans Le Convoi du 24 janvier, ainsi que dans certains de ses autres ouvrages, et je voulais voir si le nom de Salez était mentionné quelque part. De retour à mon hôtel plus tard dans la soirée, j’ai commencé ma recherche de Raymonde Salez.

    J’ai sursauté lorsque j’ai réalisé que Salez était une femme que j’ai appris à connaître grâce à la pièce de Delbo Les Hommes et à ses monologues de survivants Mesure de nos jours. Dans ces textes, Delbo désigne Salez par son nom de guerre, « Mounette », mais la biographie qu’elle consacre à cette femme dans Le Convoi du 24 janvier indique que son vrai nom est Raymonde Salez.

    La pièce de Delbo, Les Hommes, se déroule dans un autre site moins connu de l’Holocauste, le camp de détention de la Gestapo du Fort de Romainville, en banlieue parisienne. C’est là que les femmes du Convoi 31000 ont été détenues juste avant leur déportation à Auschwitz-Birkenau. Dans cette pièce, #Mounette apparaît comme une jeune femme blonde, jolie, les joues roses, qui porte de la lingerie luxueuse en soie framboise empruntée pour jouer dans un spectacle de théâtre que les prisonnières montent dans le camp de détention. Elle est décrite comme « tout à fait mignonne » et son fiancé la voit « avec des anglaises et des petits nœuds dans ses beaux cheveux ».

    Jeune, jolie et dynamique, Mounette s’engage dans la Résistance française et est arrêtée en juin 1942. Elle est déportée à Auschwitz avec le reste du convoi 31000 le 24 janvier 1943. Six semaines plus tard, la voici dans les archives. Morte.

    J’ai pleuré en réalisant qui était vraiment cette personne. Je connaissais si bien le personnage de Mounette, mais la découverte des archives l’a fait revivre.

    Mais lorsque j’ai comparé l’acte de décès de Salez avec le texte de Delbo, j’ai constaté une divergence : Delbo indique que la mort de Mounette est survenue le 9 mars à la suite d’une dysenterie, alors que les nazis ont enregistré la mort de Salez le 4 mars, à la suite d’une grippe et d’un épuisement. Delbo a expliqué comment les détenus se souvenaient de dates et de détails clés à Auschwitz afin de pouvoir témoigner plus tard. Cette divergence semblait être la preuve des mensonges nazis (rappelons que dissimuler leurs crimes et supprimer les preuves était une procédure opérationnelle standard).

    En même temps, bien que le certificat de décès de Salez semble contenir des informations falsifiées, il est important car c’est la seule trace documentée à Auschwitz-Birkenau de sa présence, car il n’existe pas de photographie d’elle en prisonnière.

    https://www.youtube.com/watch?v=6iIHqGjpzYg

    Il reste donc des questions sans réponse perdues dans les archives et ces lacunes attirent l’attention sur la façon dont Salez et tant d’autres personnes ont perdu la vie et ont disparu sans laisser de traces. Néanmoins, cette trace historique est précieuse, étant donné qu’il ne reste qu’un faible pourcentage de documents sur les femmes à Auschwitz.

    Les références à Mounette et à Salez se trouvent dans les ruines des archives et démontrent à quel point le #musée_d’Auschwitz est inestimable, à la fois pour sauvegarder l’histoire et pour mettre en lumière la corruption de celle-ci par les nazis.

    L’examen des références à Mounette dans la littérature de Delbo a permis de mettre en lumière cette ambiguïté. La littérature de Delbo contient également des instantanés de Mounette, qui autrement aurait disparu sans laisser de traces ; elle enregistre des fragments non seulement de son incarcération et de sa mort, mais aussi de sa vie avant qu’elle ne soit consumée par l’Holocauste. Comme l’écrit Delbo :

    « Chère petite Mounette, comme elle est fine, comme elle est douée, si curieuse de tout, avide de tout apprendre. »

    Le bloc de la mort

    Le troisième jour de mon voyage, j’ai visité le centre d’extermination et le camp de travail forcé d’#Auschwitz-Birkenau. J’ai été bouleversée par l’ampleur du site, les rangées de baraquements qui semblaient interminables. J’ai été stupéfaite par le nombre considérable et incompréhensible de victimes d’Auschwitz-Birkenau, par l’étendue de leur anonymat, par l’énorme absence qui remplit l’endroit.

    Ma visite s’est concentrée, non pas sur les chambres à gaz où les juifs entrants ont été assassinés, mais sur les baraquements où les femmes du convoi de Delbo ont été logées : les blocs 14 et 26 de la zone BIa.

    Au bloc 26, j’ai été confrontée à l’horreur : le bloc 25 adjacent était le bloc de la mort. C’est là que les femmes mouraient de faim. Le bloc 26 voisin de Delbo avait une rangée de fenêtres donnant sur l’unique cour fermée du bloc de la mort, ce qui signifie qu’elle et ses camarades de baraquement ont été témoins des personnes laissées pour mortes, criant au secours, empilées à la fois mortes et vivantes dans des camions pour être transportées vers les fours crématoires.

    Le bloc de la mort figure dans de nombreux chapitres très durs d’Aucun de nous ne reviendra, le premier volume d’Auschwitz et après, de façon particulièrement choquante dans « Les Mannequins » et de façon plus touchante peut-être dans « La jambe d’Alice ». Elle y décrit la mort de sa camarade, la chanteuse d’opéra parisienne Alice Viterbo, qui portait une prothèse de jambe.

    Lors d’une « sélection » au début du mois de février 1943, quelques jours seulement après l’arrivée des femmes et au cours de laquelle elles étaient forcées de courir, Alice a fait partie des femmes qui sont tombées et elle a été abandonnée par ses camarades. Elle est alors emmenée au bloc de la mort. À travers la fenêtre grillagée, Alice supplie qu’on lui donne du poison. Alice meurt le 25 ou le 26 février, Delbo ne sait pas exactement, mais elle sait que « La plus longue à mourir a été Alice ». Sa prothèse de jambe est restée dans la neige derrière le bloc pendant plusieurs jours.

    #Alice_Viterbo, une Italienne née en Égypte en 1895, était chanteuse à l’Opéra de Paris jusqu’à ce qu’elle perde une jambe dans un accident de voiture, après quoi elle a quitté la scène et ouvert une école de chant et d’expression orale. Delbo rapporte que la raison de l’arrestation de Viterbo est inconnue mais qu’elle pourrait avoir été impliquée dans un réseau de résistance. Viterbo a fait un effort « surhumain » pour courir lors de la sélection d’Auschwitz-Birkenau, étant déjà debout à l’appel depuis 3 heures du matin.

    Combien d’autres femmes attendent d’être redécouvertes ?

    Il m’a suffi de quatre jours pour découvrir l’existence de Salez, de Rajsko et des mensonges nazis à propos du camp et de ces travailleuses. Qui sait combien d’autres femmes sont oubliées, leur histoire attendant d’être retrouvée ?

    Mon voyage dans les ruines du complexe du camp d’Auschwitz renforce encore la valeur de la littérature de Delbo. Elle apporte un témoignage sur des personnes, des lieux et des expériences qui se sont perdus dans l’histoire. Elle met également en évidence les lacunes et les mensonges de l’histoire. Et elle nous rappelle celles qui, comme Salez, ont disparu sans laisser de traces, leur mort n’ayant pas été commémorée par une tombe. En représentant ces oubliées, la littérature de Delbo se souvient de leur existence. Les quelques fragments qui restent de leur vie sont précieux et soulignent encore plus ce que nous avons perdu avec leur disparition.

    https://www.youtube.com/watch?v=69iCBeHQ0Sw

    En visitant les lieux dont parle Delbo dans sa littérature saisissante et dépouillée, j’ai pris conscience de l’horreur de ce qu’elle et les autres femmes de son convoi ont vécu, du décalage entre ce qu’elles ont vécu et #ce_qui_reste sur le site, et du défi que représente la manière de le représenter par des mots ; d’essayer de combler le fossé d’incompréhension avec tous ceux d’entre nous qui n’étaient pas là.

    C’est une lacune que Delbo a elle-même ressentie, comme elle l’a exprimé dans Auschwitz et après :

    Ce point sur la carte
    Cette tache noire au centre de l’Europe
    cette tache rouge
    cette tache de feu cette tache de suie
    cette tache de sang cette tache de cendres
    pour des millions
    un lieu sans nom.
    De tous les pays d’Europe
    de tous les points de l’horizon
    les trains convergeaient
    vers l’in-nommé
    chargés de millions d’êtres
    qui étaient versés là sans savoir où c’était
    versés avec leur vie
    avec leurs souvenirs
    avec leurs petits maux
    et leur grand étonnement
    avec leur regard qui interrogeait
    et qui n’y a vu que du feu,
    qui ont brûlé là sans savoir où ils étaient.
    Aujourd’hui on sait
    Depuis quelques années on sait
    On sait que ce point sur la carte
    c’est Auschwitz
    On sait cela
    Et pour le reste on croit savoir.

    https://theconversation.com/charlotte-delbo-et-les-femmes-du-convoi-31000-enquete-sur-les-trace
    #WWII #seconde_guerre_mondiale #déboisement #oubli #déportation

  • #Paludisme : la #vaccination à grande échelle en #Afrique « va bientôt commencer », affirme l’Alliance du vaccin
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/11/22/paludisme-la-vaccination-a-grande-echelle-en-afrique-va-bientot-commencer-af

    le Ghana, le Kenya et le Malawi ont pu administrer depuis 2019 le vaccin dans certains districts, selon un schéma à quatre doses qui débute vers l’âge de 5 mois. Plus de 2 millions d’enfants ont été vaccinés dans ces trois pays africains, entraînant une « baisse spectaculaire » de la mortalité, selon Gavi, ainsi qu’une réduction substantielle des formes graves du paludisme et des hospitalisations.

    L’OMS a récemment recommandé un second vaccin pour les enfants contre le paludisme, le R21, fabriqué par le Serum Institute of India (SII). Il fait encore l’objet d’un autre examen par l’OMS en vue de sa « préqualification » afin que l’Unicef et Gavi puissent l’utiliser dans leurs programmes.

  • Le « Lancet Countdown » mesure les effets alarmants du changement climatique sur la santé
    https://archive.ph/2023.11.15-065408/https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/11/15/le-lancet-countdown-mesure-les-effets-alarmants-du-changement-climatique-sur

    Le nombre de personnes de plus de 65 ans mortes à cause de la chaleur a augmenté de 85 % depuis le début des années 1990 ; si le changement climatique n’avait pas lieu, cette hausse n’aurait été que de 38 %. En 2021, par rapport à la période 1981-2010, 127 millions de personnes supplémentaires à travers la planète se sont déclarées en situation d’insécurité alimentaire, une augmentation directement corrélée à la multiplication des vagues de chaleur et des mois secs.

    Ces indicateurs sont parmi les plus alarmants recensés dans le rapport 2023 du Lancet Countdown, issu des travaux de 114 experts de 52 pays et agences de l’Organisation des Nations unies (ONU), consacré aux impacts passés et futurs du changement climatique sur la santé, qui doit être publié mercredi 15 novembre par le journal médical britannique The Lancet.

    Autre enseignement, le nombre d’heures de travail perdues à cause des températures extrêmes a augmenté de 42 % entre les années 1990 et 2022. D’après The Lancet, cela représente un manque à gagner de 863 milliards de dollars (808 milliards d’euros) pour 2022. Dans les pays présentant les plus faibles indices de développement, l’agriculture représente 82 % du temps de travail supprimé.

    « Pollution de l’air domestique »

    La surface de terres touchées par la sécheresse extrême a augmenté de 29 % depuis les années 1950, relève le rapport. « Cela menace notre sécurité hydrique, notre sécurité alimentaire et évidemment les réseaux d’assainissement, avec un impact majeur sur la santé des populations, en particulier dans des zones telles que la Corne de l’Afrique », a déclaré Marina Romanello, directrice exécutive du Lancet Countdown et chercheuse au University College London, en présentant le rapport à la presse le 9 novembre.

    Quelque 92 % des foyers dans les pays les plus pauvres, et 66 % dans les pays à revenu intermédiaire, dépendent encore de la combustion de biomasse pour satisfaire leurs besoins en énergie, « ce qui conduit à des niveaux incroyablement élevés de #pollution de l’#air_domestique », selon Mme Romanello. Dans 62 pays étudiés, la pollution de l’air intérieur a causé 140 morts pour 100 000 habitants en 2022. La combustion en plein air a conduit, elle, à 1,2 million de morts l’année dernière – en légère baisse depuis 2005 (1,4 million).

    Les pays les plus développés ne sont pas à l’abri. Aux #Etats-Unis, la saison favorable à la transmission de parasites responsables du #paludisme s’est allongée de plus d’un tiers depuis les années 1950. Aux #Pays-Bas, les bébés de moins de 1 an ont subi 40 % de jours de vague de chaleur en plus entre 2013 et 2022 par rapport aux enfants du même âge pendant les années 1990-2000. La portion de côtes japonaises favorables au développement de bactéries pouvant causer des maladies telles que le choléra a augmenté de 20 % par rapport à la période 1982-2010, et s’étend maintenant sur 400 kilomètres.

    Nombre de morts causées par la chaleur multiplié par 4,7

    The Lancet a aussi estimé les effets, dans un proche avenir, d’une hausse de la température de 2 °C d’ici à la fin du siècle. Dans ces conditions, en 2050, le nombre de morts annuelles causées par la chaleur serait multiplié par 4,7. Le nombre d’heures de travail perdues du fait des températures extrêmes doublerait. Plus d’un demi-milliard de personnes supplémentaires feraient l’expérience d’une insécurité alimentaire modérée ou sévère. La probabilité de transmission de #maladies infectieuses telles que la dengue augmenterait de 37 %.

    « On voit déjà aujourd’hui les effets du changement climatique, ils sont un symptôme précurseur des dangers futurs », selon Marina Romanello. Or « le monde ne va pas dans la bonne direction, car la consommation d’énergies fossiles est encouragée par certains acteurs », ajoute-t-elle.

    De fait, selon le rapport, l’intensité #carbone du secteur de l’énergie a augmenté de 0,9 % en 2022, après avoir baissé significativement pendant la pandémie liée au Covid-19. Les pays les plus riches tirent 11 % de leur électricité de sources renouvelables, mais ce taux n’est que de 2,3 % dans les pays les plus pauvres.

    Les chercheurs relèvent que
    les entreprises productrices d’énergies fossiles sont désormais sur une trajectoire d’exploitation qui les conduira à dépasser de 173 %, en 2040, le niveau de production compatible avec la limite de 1,5 °C de réchauffement à la fin du siècle, fixée par l’accord de Paris. Cette prévision de dépassement en 2040 était plus basse l’année dernière, à 112 %.

    Mener « une action climatique centrée sur la santé »

    Parmi les rayons d’espoir, The Lancet souligne que la mortalité due à la pollution de l’air par les énergies fossiles a baissé de 16 % depuis 2005, 80 % de cette baisse étant imputée à une moindre consommation de charbon. Les emplois dans les énergies renouvelables ont augmenté de 5,6 % en 2021, à 12,7 millions d’employés. Le secteur a aussi reçu près de 500 milliards de dollars d’investissements en 2021. Les relations entre changement climatique et #santé font l’objet de trois fois plus de publications scientifiques aujourd’hui qu’en 2012. Et 94 % des villes ont désormais engagé ou terminé un processus d’évaluation des risques climatiques.

    Marina Romanello veut ainsi croire qu’« une action climatique centrée sur la santé peut encore assurer un avenir faste à tous ». En attendant, souligne-t-elle, « chaque tonne de #CO2 que nous continuons d’émettre empire nos perspectives ».

    Le rapport du Lancet « met au jour combien la communauté de la santé identifie des ramifications nombreuses et préoccupantes avec la question climatique, notamment les coûts sanitaires exorbitants en lien avec notre dépendance aux #énergies_fossiles », analyse l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) dans un commentaire écrit adressé au Monde. L’Iddri souligne que la 28e Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP28), organisée à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre et dont une journée sera consacrée à la santé, sera un « moment important pour envoyer un signal vers la sortie des énergies fossiles ».

    Le président désigné de la COP28, Sultan Al-Jaber, ainsi que le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, et l’envoyée spéciale de l’OMS pour les changements climatiques et la santé, Vanessa Kerry, ont d’ailleurs signé dimanche dans Le Monde une tribune rappelant que, d’après l’OMS, une mort sur quatre à travers la planète « peut être attribuée à des causes environnementales évitables, et que les changements climatiques exacerbent ces risques ».

    « En 2030, si nous n’agissons pas, les changements climatiques conduiront bientôt à la submersion des systèmes de santé du monde entier », alertent-ils, en déplorant qu’une très petite partie des fonds multilatéraux destinés à l’action climatique soient dirigés vers le secteur sanitaire.

    #climat

  • « Voir l’OMS endosser les résultats du vaccin contre le #paludisme R21 nous rend fiers »
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231003-voir-l-oms-endosser-les-r%C3%A9sultats-du-vaccin-contre-le-paludisme-r2

    Le #vaccin R21 a été mis au point par des docteurs burkinabè basés dans l’unité clinique de Nanoro, en partenariat avec l’université d’Oxford. Quatre années de recherches ont été nécessaires pour le mettre au point. C’est l’une des raisons qui ont poussé les autorités du Faso à l’autoriser dès le mois de juillet, sans attendre la certification de l’OMS. L’organisation doit désormais valider les modalités de fabrication de ce nouveau vaccin qui sera produit par le laboratoire Serum Institute Of India, géant pharmaceutique capable de produire 200 millions de doses par an. La mise sur le marché de ce vaccin anti-palu R21 est prévue pour 2024.

  • 5 people have been infected with malaria in Florida and Texas. What’s going on? - Vox
    https://www.vox.com/science/2023/6/23/23771154/malaria-transmission-florida-texas-mosquitoes-risk-prevention-anopheles

    Overall, the environment of the US is growing more conducive to growing populations of mosquitoes, which may raise the risk of malaria transmission. Climate change is “definitely playing a role in vector-borne disease” broadly throughout the United States, said Estelle Martin, an entomologist at the University of Florida in Gainesville who researches mosquito-borne diseases. Over the last two decades, increasing temperatures and extreme weather have favored mosquito replication — and they also favor the replication of malaria parasites. But it’s not clear exactly what role that dynamic is playing in these three cases.

    #paludisme #etats-unis

  • Ghana : un nouveau #vaccin contre le #paludisme obtient le feu vert des autorités
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/13/ghana-un-nouveau-vaccin-contre-le-paludisme-obtient-le-feu-vert-des-autorite

    [Il] s’est avéré efficace à 77 %, une première pour un vaccin antipaludique qui dépasse l’objectif de 75 % fixé par l’OMS.

    […]

    Le vaccin R21/Matrix-M, développé par des scientifiques de l’université d’Oxford et fabriqué par le Serum Institute of India, « a été approuvé pour les enfants âgés de 5 à 36 mois, la tranche d’âge la plus exposée au risque de décès dû au paludisme »

    […]

    En 2021, un autre vaccin, produit par le géant pharmaceutique britannique GSK, est devenu le premier vaccin antipaludique à être recommandé pour une utilisation généralisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais des recherches ont montré que l’efficacité du vaccin de GSK était d’environ 60 % et diminuait considérablement avec le temps, même avec une dose de rappel.

  • Pendant ce temps-là, la #malaria - #paludisme pour son nom français - est en progression.

    L’an dernier, 247 millions de personnes ont été infectées, contre 245 millions en 2020 et 232 millions en 2019, selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (#OMS).

    Si la maladie est rarement mortelle, les enfants de moins de 5 ans représentent 80 % des 619.000 décès recensés l’an dernier. « Pendant les deux ans de pic de la pandémie [2020 et 2021], les perturbations liées au Covid ont conduit à 13 millions de cas supplémentaires de malaria et 63.000 décès additionnels », estime l’OMS. Le paludisme est dû à un #parasite transmis par les moustiques infectés. Il a officiellement disparu d’Europe depuis 2014 et de Chine depuis l’an dernier. L’Inde concentre toujours 79 % des 5,4 millions de cas enregistrés en Asie du Sud-Est, où la maladie a progressé l’an dernier (+400.000 en un an).

    Mais c’est l’#Afrique qui représente 95 % des cas et 96 % des décès. Quatre pays concentrent près de la moitié des cas au monde : le #Nigeria, 26,6 % (31,3 % des décès, 38,4 % pour ceux des enfants de moins de 5 ans), la #République_démocratique_du_Congo (12,3 % des cas), l’#Ouganda (5,1 %) et le #Mozambique (4,1 %). L’Afrique reste très loin des objectifs de la Stratégie mondiale 2016-2030 de lutte contre le paludisme. L’OMS espérait y réduire le taux de mortalité et l’incidence de la maladie de 40 % en 2020 comparé à 2015, et l’an dernier, le continent était « en deçà des objectifs, de 45 % et 47 % respectivement », reconnaît l’organisation.

    (Les Echos)

  • Monoclonal antibody prevents #malaria infection in African adults | National Institutes of Health (NIH)
    https://www.nih.gov/news-events/news-releases/monoclonal-antibody-prevents-malaria-infection-african-adults

    One dose of an antibody drug safely protected healthy, non-pregnant adults from malaria infection during an intense six-month malaria season in Mali, Africa, a National Institutes of Health clinical trial has found. The antibody was up to 88.2% effective at preventing infection over a 24-week period, demonstrating for the first time that a monoclonal antibody can prevent malaria infection in an endemic region. These findings were published today in The New England Journal of Medicine and presented at the American Society of Tropical Medicine & Hygiene 2022 Annual Meeting in Seattle.

    #paludisme

    • Biodiversity in ecosystems plays an important role in supporting human welfare, including regulating the transmission of infectious diseases. Many of these services are not fully-appreciated due to complex environmental dynamics and lack of baseline data. Multicontinental amphibian decline due to the fungal pathogen #Batrachochytrium_dendrobatidis (Bd) provides a stark example. Even though amphibians are known to affect natural food webs—including mosquitoes that transmit human diseases—the human health impacts connected to their massive decline have received little attention. Here we leverage a unique ensemble of ecological surveys, satellite data, and newly digitized public health records to show an empirical link between a wave of Bd-driven collapse of amphibians in Costa Rica and Panama and increased human malaria incidence. Subsequent to the estimated date of Bd-driven amphibian decline in each ’county’ (canton or distrito), we find that malaria cases are significantly elevated for several years. For the six year peak of the estimated effect, the annual expected county-level increase in malaria ranges from 0.76 to 1.1 additional cases per 1000 population. This is a substantial increase given that cases country-wide per 1000 population peaked during the timeframe of our study at approximately 1.5 for Costa Rica and 1.1 for Panama. This previously unidentified impact of biodiversity loss illustrates the often hidden human welfare costs of conservation failures. These findings also show the importance of mitigating international trade-driven spread of similar emergent pathogens like Batrachochytrium salamandrivorans.

      #grenouilles #paludisme #malaria #amphibiens #infections #santé #écosystème #santé

  • Paludisme : un nouveau vaccin qui pourrait changer le monde - BBC News Afrique
    https://www.bbc.com/afrique/monde-62834803

    Les résultats d’essais portant sur 409 enfants à Nanoro, au Burkina Faso, ont été publiés dans le Lancet Infectious Diseases . Il montre que trois doses initiales suivies d’un rappel un an plus tard donnent jusqu’à 80% de protection.

    Source : Efficacy and immunogenicity of R21/Matrix-M vaccine against clinical malaria after 2 years’ follow-up in children in Burkina Faso : a phase 1/2b randomised controlled trial - The Lancet Infectious Diseases
    https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(22)00442-X/abstract

    Résumé en français : https://www.thelancet.com/cms/10.1016/S1473-3099(22)00442-X/attachment/e2da2b83-1c59-4224-946a-3e724912d6be/mmc1.pdf

    #paludisme #vaccination #vaccins #santé

  • #Vaccin contre le #paludisme : « Ce n’est pas une révolution, mais une nouvelle arme »
    https://www.france24.com/fr/afrique/20211007-vaccin-contre-le-paludisme-ce-n-est-pas-une-r%C3%A9volution-mais-

    Le vaccin qui a réussi à tirer son épingle du jeu est le Mosquirix, ou RTS,S, développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK). « Les scientifiques travaillent dessus depuis 1987, soit plus de 30 ans », rappelle Benoît Gamain. « C’est le plus développé à ce jour. »

    Depuis 2019, le Mosquirix fait l’objet d’un programme pilote : plus de 2,3 millions de doses ont ainsi été administrées à des enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi. Les résultats montrent qu’il « réduit le paludisme sous sa forme grave de 30 % », a déclaré Kate O’Brien, directrice du département Vaccination à l’OMS.

  • L’espoir d’un #vaccin efficace contre le #paludisme
    https://www.courrierinternational.com/article/sante-lespoir-dun-vaccin-efficace-contre-le-paludisme

    L’essai de phase 2, lancé en mai 2019 au Burkina Faso, a concerné 450 enfants, âgés de 5 à 17 mois. Ils ont reçu chacun trois doses, à un mois d’intervalle, de début mai à début août 2019, “ce qui correspond au pic de la saison du paludisme au Burkina Faso”, explique The Independant.

    Les résultats prépubliés du vaccin R21 montrent “une efficacité record” et “soulèvent l’espoir que l’une des maladies les plus mortelles au monde pourrait être maîtrisée”, résume CNN.

    [...]

    Les essais vont désormais entrer dans la phase 3 et concerner 4 800 enfants, dans quatre pays.

  • #Développement_humain (2020)

    - L´#indice_de_développement_humain et ses composantes
    – L´évolution de l´indice de développement humain
    – L´indice de développement humain ajusté aux #inégalités
    – L´indice de développement de #genre
    – L´indice d´#inégalités_de_genre
    – Indice de #pauvreté multidimensionnelle : pays en développement
    – Tendances démographiques
    #Santé
    – Niveaux d´#instruction
    #Revenu_national et composition des ressources
    #Travail et #emploi
    #Sécurité_humaine
    #Mobilité humaine et flux de capitaux
    – Qualité du développement humain
    – Inégalités femmes-hommes sur le cycle de vie
    – Autonomisation des #femmes
    #Durabilité_environnementale
    – Viabilité socio-économique

    http://www.cartostat.eu/dr=2020_developpement_humain/F/TABLEAU.html

    #cartothèque #cartes #visualisations #développement_humain
    #ressources_pédagogiques #statistiques #chiffres #monde
    #inégalités #démographie #éducation #mobilité_humaine #dette #tourisme #migrations #téléphone #téléphone_mobile #mortalité_infantile #paludisme #tuberculeuse #VIH #HIV #scolarisation #alphabétisation #PIB #chômage #réfugiés #IDPs #déplacés_internes #suicide #suicides #violence_domestique #violence_conjugale #alimentation #déficit_alimentaire #espérance_de_vie #lits_d'hôpitaux #soins #médecin #PISA #électricité #eau_potable #assainissement #travail_domestique #accouchement #contraception #congé_maternité #combustibles_fossiles #CO2 #émissions_de_CO2 #forêt #engrais #industrie_agro-alimentaire #pollution #pollution_atmosphérique #hygiène #dépenses_militaires #armée #pauvreté

    ping @reka

  • Au Nigeria, les camps de déplacés face à l’urgence sanitaire
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/07/au-nigeria-les-camps-de-deplaces-face-a-l-urgence-sanitaire_6062536_3212.htm

    Rentrer chez elle, Anita n’y songe même pas. « C’est trop dangereux. Souvent, ceux qui partent pour reprendre la culture de leurs champs ne reviennent pas. Au moins ici nous avons accès à une clinique et nous recevons parfois une aide alimentaire », considère la vieille femme, affaiblie par une vie de labeur et de privations. La nuit, jusqu’à 30 familles s’entassent dans une seule pièce humide. Faute de place, beaucoup sont forcés de dormir dehors, souvent à même le sol, comme Anita à son arrivée au camp. Avant avril, l’hygiène générale était déplorable, aux dires de la population et des quelques travailleurs humanitaires présents sur place. « Vous n’auriez pas pu poser un pied devant l’autre », assure Josephine Pitila, qui a enquêté sur l’hygiène des plus de 13 000 habitants du camp de Daudu 2 pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). « Il y avait des excréments humains et des ordures partout, jusque là où les enfants dorment. C’était terrible », résume l’humanitaire.
    Au début de la pandémie de Covid-19, le gouvernement local et les bailleurs de fonds « se sont énormément inquiétés » de la situation de ces agriculteurs déplacés, toujours plus nombreux. « Nous avons lancé une campagne de sensibilisation sur les questions d’hygiène », indique Toyin Adesina, qui gère le programme « Water Acces, Sanitation, Hygiene » (WASH) dans la province de Benue. Ces derniers mois, des puits motorisés sont finalement sortis de terre, alors que les déplacés devaient jusque-là tirer l’eau à la main et en quantité bien insuffisante. Des sanitaires ont été construits, d’autres réhabilités, des points d’eau ont été installés dans chacun des camps.Regina Abaaga est l’une des volontaires formés aux bonnes pratiques d’hygiène et chargés de sensibiliser la population : « En arrivant, j’ai tout de suite vu que le camp était très sale. La seule solution, c’était de faire ses besoins dehors puis de les enterrer. » Soit le quotidien des 47 millions de personnes qui n’ont pas accès à des sanitaires salubres au Nigeria – le deuxième pire pays au monde en la matière, après l’Inde.
    Avant la sensibilisation, le lien entre mauvaise hygiène et maladies n’allait pas de soi pour beaucoup. « Maintenant, nous pensons à nous laver les mains avant de manger et il y a moins d’enfants malades », affirme Régina, un brin de fierté dans la voix. Lynn Van Beek, qui coordonne depuis mai les actions de Médecins sans frontières (MSF) pour les 7 000 habitants du camp de Mbawa, confirme que le message est bien passé : « Les gens ont très vite compris que la pandémie nécessitait d’insister sur l’hygiène. En revanche, la distanciation physique, elle, est restée totalement illusoire. » Près de la clinique agrandie récemment, « la foule reste bien trop importante » pour les bancs disposés à l’ombre d’un toit de tôle.
    Si les patients suspects sont régulièrement testés, selon Lynn Van Beek, le coronavirus est loin d’être la priorité dans le camp. « Nous n’avons jamais eu un seul cas positif au Covid-19, observe l’humanitaire. En revanche, le paludisme est à l’origine de près de 30 % des consultations. » Le docteur Sunday Oduwa voit même « beaucoup d’enfants de moins de 5 ans qui présentent de graves complications car ils ont été amenés trop tard à la clinique. » Dans son rapport annuel publié fin novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète du recul de la lutte contre le paludisme, qui a fait 440 000 morts dans le monde l’an dernier. En 2019, le Nigeria (pays le plus peuplé du continent africain) comptait à lui seul 27 % des quelque 229 millions d’infections de cas que compte la planète.
    Victoria sait à quel point il est difficile de se protéger des moustiques dans les tentes étouffantes où ils pullulent. Trois de ses enfants sont tombés malades coup sur coup ces dernières semaines, malgré leur moustiquaire. Pourtant, ce matin-là, c’est contre la fièvre jaune qu’elle vient se faire vacciner avec d’autres volontaires. « Je dois piquer 200 personnes dans ce camp aujourd’hui », indique Anthanasius Gbangun, qui supervise les opérations pour le gouvernement local. Début novembre, la maladie mortelle a refait son apparition dans quatre Etats du Nigeria – dont Benue –, faisant au moins 76 victimes selon les autorités.

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#sante#camp#personnedeplacee#paludisme#fievrejaune#mesuresanitaire

  • En Amazonie, l’exploitation minière expose les populations locales au paludisme | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2020/08/en-amazonie-lexploitation-miniere-expose-les-populations-locales-

    Les mineurs mettent le feu aux arbres, les uns après les autres, avant de creuser des fosses profondes dans la terre défrichée pour en extraire l’or. Ces fouilles empiètent en grande partie sur des terrains protégés près des clairières, détruisant bien plus encore ce couvert forestier dont dépend la survie des habitants. L’eau déversée dans les cratères caverneux devient encore plus stagnante une fois les mines laissées à l’abandon. Là-bas, les maladies transmises par les moustiques comme le paludisme se propagent plus facilement.

    « Tous ces bassins d’eau deviennent des habitats de reproduction spectaculaires », affirme Marcia Castro, directrice du Department of Global Health and Population de l’université Harvard. « Depuis les années 1980, innombrables sont les exemples de #mines ouvertes en Amazonie qui ont conduit à une flambée du #paludisme. »

    Cette année, le lien entre #déforestation et #maladies a suscité l’inquiétude des spécialistes en Amazonie et de ses habitants. La région a enregistré des taux de déforestation sans précédent l’année dernière. Ceux-ci ont continué de grimper au cours du premier semestre de 2020 et ne devraient pas ralentir leur course effrénée, sachant que la saison des incendies est aux portes et que le gouvernement ne surveille pas de près la destruction de la forêt. De plus, le prix d’une once d’#or (28 grammes environ) est de 1 690 euros, ce qui incite à l’#exploitation minière illégale, souvent dans des zones de conservation et des #terres #autochtones. L’#Amazonie, laissée à la merci des habitats de reproduction des #moustiques, est contrainte de gérer une autre crise sanitaire.

    #extraction_minière #forêt

  • GM fungus rapidly kills 99% of malaria mosquitoes, study suggests - BBC News
    https://www.bbc.com/news/health-48464510

    Un champignon pour tuer les moustiques vecteurs du paludisme - Top #Santé
    https://www.topsante.com/medecine/sante-et-voyage/paludisme/un-champignon-pour-tuer-les-moustiques-vecteurs-du-paludisme-632089

    Les chercheurs de l’université du Maryland, aux États-Unis, ont identifié un #champignon appelé Metarhizium pingshaense, qui infecte naturellement les #moustiques qui propagent le #paludisme. Dans un essai mené au Burkina Faso, ce champignon génétiquement modifié a fait disparaître 99% des populations de moustiques en 45 jours.

    Pour renforcer les pouvoirs de ce champignon, les chercheurs se sont tournés vers une toxine trouvée dans le venin d’une espèce d’araignée australienne. Ils ont génétiquement modifié le champignon pour qu’il fabrique cette toxine à l’intérieur du moustique.

    #ogm

  • Pourquoi le #paludisme est-il à nouveau en hausse ? by Fredros Okumu - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/malaria-prevention-mosquito-nets-not-enough-by-fredros-okumu-2019-04/french

    ... malgré ses avantages, cette approche [utilisation de moustiquaires imprégnées, pulvérisation d’insecticide dans les foyers et traitements à base d’artémisinin] comporte un sérieux problème : elle a alimenté la montée en puissance d’une énorme #industrie de lutte contre le paludisme, qui est de plus en plus déconnectée de sa mission principale, consistant à maintenir les collectivités en bonne #santé.

    Les pays africains les plus touchés - Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mozambique, Niger, Nigeria et Ouganda, qui représentent ensemble 60 % de la charge mondiale du paludisme - importent régulièrement des moustiquaires, des insecticides et des médicaments préconisés par les acteurs de l’industrie. Pourtant le paludisme est à nouveau en hausse, avec un nombre de nouveaux cas dans 16 pays africains en hausse de plus de 100 000 entre 2016 et 2017, selon l’OMS. La « banalisation » de la lutte contre le paludisme a également contribué à l’appauvrissement de l’#expertise pratique sur le paludisme dans les pays endémiques.

  • Comment cesser de perdre dans la lutte contre le #paludisme by Andrea Boggio & Colin Ohrt - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/drug-resistant-malaria-intervention-strategies-by-andrea-boggio-a

    Après des années de gains impressionnants, on constate un certain piétinement des initiatives mondiales de lutte aux maladies transmises par les #moustiques. Selon le plus récent Rapport sur le paludisme dans le monde de l’Organisation mondiale de la santé, 219 millions de cas ont été déclarés en 2017, une augmentation de trois millions par rapport à l’an dernier. En plus, même si les décès annuels totaux sont restés stables à environ 435 000, la tendance à la baisse s’est inversée dans certaines régions.

    Plus inquiétant encore, le bilan en perte de vies risque de s’alourdir. Ce n’est pas la première fois que l’on trouve inquiétante les données du Consortium for Health Action – un groupe à but non lucratif qui s’est donné pour mission d’éliminer le paludisme incurable en Asie du Sud – montrant des risques élevés de propagation du paludisme résistant aux médicaments à partir de l’#Asie vers l’Afrique subsaharienne, la région la plus touchée par le paludisme. À la fin des années 1950, se manifestait déjà la #résistance aux médicaments anti-paludisme à base de #chloroquine au Cambodge, une souche de la maladie qui s’est propagée dans toute l’#Afrique dans les années 1980, entraînant une augmentation de deux à six fois de la mortalité liée au paludisme. Sans intervention d’urgence coordonnée, le même phénomène pourrait se reproduire, mais cette fois-ci beaucoup plus rapidement.

    #santé

  • *A question of consent: Exterminator mosquitoes in Burkina Faso", ETC group

    Target Malaria, a research consortium funded largely by the Bill and Melinda Gates Foundation and the Open Philanthropy Project, aims to introduce ’gene drive’ mosquitoes in Burkina Faso supposedly to eliminate malaria. Gene drives are new gene-editing tools that can force genetically engineered traits, including extinction traits, through entire populations of insects, plants, animals and other organisms. As a first stage in their experiment, Target Malaria will release 10 000 genetically engineered mosquitoes in two villages in Burkina Faso. The film, “A Question of Consent: Exterminator Mosquitoes in Burkina Faso” documents conversations with residents of the areas where Target Malaria is conducting tests, as well as opposition from civil society groups in the region.

    Here is a link to the film:
    https://www.youtube.com/watch?v=nD_1noCf2x8

    And more context on the topic:
    https://www.project-syndicate.org/commentary/target-malaria-gene-drive-experiments-lack-of-consent-by-zahra-mo
    http://etcgroup.org/content/target-malarias-gene-drive-project-fails-inform-local-communities-risks-ne

    We are trying to share the film widely (especially given the well funded PR by Target Malaria), so please do feel free to share with those who might be interested.

  • Le Burkina teste les moustiques mutants pour mater le palu
    Célian Macé, Libération, le 18 novembre 2018
    https://www.liberation.fr/planete/2018/11/18/le-burkina-teste-les-moustiques-mutants-pour-mater-le-palu_1692844

    Gene drives could end malaria. And they just escaped a UN ban.
    Dylan Matthews, Vox, le 7 décembre 2018
    https://www.vox.com/future-perfect/2018/12/7/18126123/gene-drive-malaria-convention-biological-diversity

    Méfiance... les occidentaux utilisent l’Afrique comme terrain d’expérimentation... Voir par exemple :

    Forcer les gènes et l’Afrique Enquête sur le forçage génétique des moustiques
    Zahra Moloo, Jef Klak, le 26 septembre 2018
    https://seenthis.net/messages/724717

    et autres liens sur ce post

    #Science #Afrique #Burkina_Faso #Colonialisme #Malaria #Moustiques #OGM #Paludisme #Génétique