• Miles Beckett sur Twitter : “The trillion dollar question. Why are COVID cases increasing while deaths are decreasing? The answer is simple. It’s called Simpson’s paradox and it’s the result of incorrectly pooling data and arriving at a false conclusion. A thread 1/9 #COVID19 #ThursdayThoughts” / Twitter
    https://twitter.com/mbeckett/status/1278750652160634880

    “8/9 The truth is simple, and horrifying. We are about to have dozens of NYCs around the country. The next 8 weeks are going to brutal, no matter what we do. ICUs overflowing, ventilators rationed, hundreds of thousands of deaths.” https://twitter.com/mbeckett/status/1278750662038302720

    #statistiques #paradoxe_de_simpson
    #états-unis

  • Révélations - Ehpad et Assurances Vie : Paradis Fiscaux, Opacité et Complicité d’État
    Par Maxime Renahy et Téo Cazenaves | 24 juin 2020| Le Média
    https://www.lemediatv.fr/articles/2020/revelations-ehpad-et-assurances-vie-paradis-fiscaux-opacite-et-complicite-

    Le business des Ehpad et des assurances-vie en France rapporte gros. Nous avons enquêté sur ces milliards d’euros qui s’envolent vers les paradis fiscaux. Les entreprises leaders dans ce marché de la vieillesse, organisées en poupées gigognes, finissent très souvent au Luxembourg, à Jersey ou vers d’autres paradis fiscaux, où les flux d’argent deviennent intraçables, sans que l’État, qui arrose copieusement les intérêts privés avec l’aide d’un fonds souverain émirati, ne trouve à y redire. Voyage en opacité organisée. (...)

    #Ehpad #paradisfiscal

  • IDemia
    https://technopolice.fr/idemia

    Historique Idemia est une entreprise française qui se présente comme le « leader de l’identité augmentée ». Elle est née en 2017 de la fusion de Morpho (Safran), considéré comme chef de file mondial d’identification biométrique et d’Oberthur Technologies, spécialisé dans la fabrication de carte à puce et de documents d’identité. Idemia se veut leader d’identification biométrique ainsi que des paiements sécurités. Aujourd’hui, la société possède des références dans l’identification criminelle (avec le FBI, (...)

    #Idemia #Interpol #Morpho #NYPD #Safran #carte #PARAFE #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #Aadhaar #empreintes #frontières #sport #surveillance (...)

    ##CNIL

  • Dans de nombreux États, le droit permet désormais de domicilier les activités et les revenus dans le pays où le système juridique et fiscal est le plus favorable #mondialisation #économie #droit #impôts #paradis_fiscaux

    https://sms.hypotheses.org/25010

    Dans l’économie mondialisée qui s’est imposée depuis quelques décennies, les capitalistes ont le choix de domicilier librement leurs revenus ou leurs activités dans les pays où le système juridique leur convient le mieux. Générant une véritable « course au moins-disant » fiscale et réglementaire, ce système est à la source du creusement spectaculaire des inégalités. Mais cette situation est-elle vraiment inévitable ?

    Cette question a été posée à Katharina Pistor, Professeure de Droit comparé à la Columbia Law School de New York et auteure du livre Le code du capital : comment le droit crée richesse et inégalités, en cours de traduction aux Éditions du Seuil. Spécialiste du droit international des affaires, elle analyse dans deux vidéos (en anglais et sous-titrées en français) l’économie mondialisée à travers ses fondements juridiques, leur évolution au cours du temps, ainsi que leurs étonnantes fragilités (...)

  • Coronavirus dans le monde : le Brésil menace de quitter l’OMS, levée des restrictions en Europe
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/06/jair-bolsonaro-menace-de-retirer-le-bresil-de-l-oms-en-raison-de-son-parti-p

    Tout au long de la crise sanitaire, M. Bolsonaro a imité Donald Trump en minimisant la gravité de la maladie, en exhortant à maintenir une activité économique normale, et en vantant l’efficacité d’un traitement qui divise les scientifiques, l’hydroxychloroquine. Le Brésil est depuis jeudi le troisième pays comptant le plus de morts : 35 026 décès répertoriés (dont 1 005 entre jeudi et vendredi) et plus de 645 000 cas. Un nombre que bien des spécialistes considèrent comme largement sous-évalué, faute de tests en nombre suffisant.Face à cette « vague » de contaminations, le Paraguay a affirmé vendredi qu’il refusait de rouvrir sa frontière avec le Brésil. Des commerçants paraguayens privés de leurs clients frontaliers avaient plaidé pour cette réouverture, mais, d’après le directeur de la veille sanitaire, Guillermo Sequera, elle serait prématurée. « La situation au Brésil est assez chaotique… Nous allons attendre que passe la vague au Brésil », a-t-il déclaré à la presse.

    #Covid-19#migrant#migration#Brésil#Paraguay#circulations-transfrontalières#santé#contamination#frontières#veille-sanitaire#décès#test

  • Devenu épicentre de l’épidémie de Covid-19, le Brésil préoccupe ses voisins
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/03/devenu-epicentre-de-l-epidemie-de-covid-19-le-bresil-preoccupe-ses-voisins_6

    Pour l’heure, plusieurs pays sud-américains ont renforcé les contrôles aux frontières. En Uruguay − 3,5 millions d’habitants −, l’épidémie a été rapidement maîtrisée, avec 825 cas confirmés et 23 décès au 1er juin. L’activité économique reprend peu à peu, mais la vigilance reste forte à la frontière avec le Brésil. Dans la ville de Rivera (nord), le nombre de nouveaux cas est en augmentation depuis quelques jours. Idem au Paraguay, qui ne recensait que 11 décès liés au Covid-19, mais a enregistré une recrudescence de contaminations dans les régions frontalières avec le Brésil. Le pays maintiendra sa frontière de plus de 1 360 kilomètres avec son voisin fermée « tant que la propagation du virus ne sera pas contrôlée », a déclaré, le 21 mai, le président Mario Abdo Benitez. La France a aussi des raisons de s’inquiéter. La frontière entre la Guyane et l’Etat d’Amapa, dans le nord du Brésil, a été fermée le 19 mars. Depuis fin avril, l’épidémie a progressé très vite en Amapa, pour atteindre, au 2 juin, environ 1 000 cas confirmés dont un tiers à Oiapoque, ville frontalière avec la Guyane. Près de la moitié des 517 cas enregistrés en Guyane l’ont été sur la rive guyanaise de l’Oyapock. « En tant que territoire frontalier du Brésil, nous sommes très préoccupés, indique Clara de Bort, directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS) de Guyane. Nous avons mis en place depuis plusieurs semaines des mesures très restrictives pour limiter les flux entre la Guyane et l’Amapa, et tester toutes les personnes qui passent par le pont binational, mais il est très difficile de rendre étanche une frontière, a fortiori lorsque c’est un fleuve qui partage un bassin de vie transfrontalier, avec d’intenses échanges entre les deux rives. » Depuis trois semaines, à Saint-Georges et à Camopi, à cinq heures de pirogue – les deux seules communes à être restées confinées en Guyane –, des équipes médicales de l’ARS et des centres de santé de l’hôpital de Cayenne généralisent le dépistage sur le terrain, renforcées par la réserve sanitaire. Il faut attendre dix à trente jours pour avoir le résultat des prélèvements envoyés dans la capitale. Le préfet de Guyane, Marc Del Grande, prône la solidarité dans le cadre de « relations de bon voisinage ».

    #Covid-19#migrant#migration#Uruguay#Paraguay#Brésil#France#Guyane#frontieres#reserve-sanitaire#contamination#ARS#mesures-restrictive#zone-transfrontaliere#sante

  • ’Dengue kills too’: Latin America faces two epidemics at once
    https://diasp.eu/p/11036911

    ’Dengue kills too’: Latin America faces two epidemics at once

    Experts expect 2020 to be marked by high rates of dengue, which can fill ICUs even absent the pressures of coronavirus. ’Dengue kills too’: Latin America faces two epidemics at once #Dengue #LatinAmerica #Coronaviruspandemic #Colombia #Ecuador #CostaRica #Panama #Paraguay #Health

  • AYS Daily Digest 05/05/20

    Releasing first hand testimony and photographic evidence indicating the existence of violent collective expulsions

    Border Violence Monitoring Network, Wave-Thessaloniki and Mobile Info Team have published a press release: Collective Expulsion from Greek Centres on Tuesday:
    “In response to the recent spike in pushbacks from Greece to Turkey, (we) are releasing first hand testimony and photographic evidence indicating the existence of violent collective expulsions. In the space of six weeks, the teams received reports of 194 people removed and pushed back into Turkey from the refugee camp in Diavata and the Drama Paranesti Pre-removal Detention Centre.”
    “In the case of Diavata, respondents report being removed from this accomodation centre by police with the information that they would be issued a document to temporarily regularise their stay (informally known as a “Khartia”). Instead they shared experiences of being beaten, robbed and detained before being driven to the border area where military personnel used boats to return them to Turkey across the Evros river. Meanwhile, another large group was taken from detention in Drama Paranesti and expelled with the same means. Though the pushbacks seem to be a regular occurence from Greece to Turkey, rarely have groups been removed from inner city camps halfway across the territory or at such a scale from inland detention spaces. Within the existing closure of the Greek asylum office and restriction measures due to COVID-19, the repression of asylum seekers and wider transit community looks to have reached a zenith in these cases.”
    The collected evidence comes from cases on 31st March 2020, 16th April 2020, 17th April 2020, 23rd April 2020, and two separate cases on 28th April 2020. Many of the cases involved people being pushed into vans from Diavata camp and driven to the Turkish border to be expelled.

    There are still more reports of recent mysterious pushbacks not yet accounted for. On April 30th, dozens of people saw a small inflatable boat of about 10 to 15 people reach the shore of Chios, when the Greek Navy appeared on site to tow them “away.” Chios MP Andreas Michailidis spoke about the incident:
    “If the suspicions expressed in the reports are confirmed, the Greek government is seriously exposed and fully responsible for the consequences of its practices.”
    Josoor Blog just published an editorial on “Pushed around Europe: The story of a young man who was pushed back more than 15 times.” It’s not an easy read, but if you need to see the bravery in the human spirit right about now, take a look. This young man’s story also evidences the absolutely inhumanity of pushbacks occurring in Europe. They were intolerable and breaking international law before COVID-19, and they continue up until now…

    *

    Residents in northern Greece protest arrival of 300 vulnerable asylum seekers to hotel, transfer oversaw by IOM

    After Tuesday’s Press conference with the General Police Director of the North Aegean, journalist Franziska Grillmeier laid out some excellent points behind the disturbing fact that most of the fines for COVID-19 restrictions were given to refugees:

    “Background: During this time, over 3 big fires broke out in Moria + Vathy, causing hundreds of people to flee for a safe place. Many inhabitants of #Moria were also fined in front of Supermarket, where ppl got basics like flour, oil + diapers that weren’t provided in Camp.
    Additionally: many inhabitants couldn’t charge phone with credit — since they were not allowed to travel to Mytilini anymore to charge. Hence, SMS to communte could rarely be sent. ALSO, people report to be left without information on COVIDー19 regulations for most time.
    While not to forget that up to 19,000 men, children + women are currently trapped in a space made for 2,840 alone in Moria. Women with disabilities, women giving birth, newborn children, elderly men with movement difficulties in olive grove fields + with no future outlook.”

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-05-05-20-photographic-evidence-first-hand-testimony-greece-

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Grèce #Camp #Diavata #Paranesti #Expulsions #Expulsionscollectives #turquie #incendie #moria #vathi #transfert #hôtel

  • Un gouvernement compétent est-il possible ? Et même souhaitable ? A propos du désir d’Etat qui s’exprime de toute part

    « Incompétent, nul, #amateurisme, manquement », les mots ne manquent pas pour qualifier Macron et son gouvernement, tout comme les raisons de le faire. La rage gronde, et avec elle la volonté de leur demander des comptes et de les faire payer. La vengeance est peut-être la moins triste des passions tristes. Tout comme la colère, elle apparait comme le moteur de la révolte des vaincus d’hier. Mais ce gouvernement est-il réellement incompétent ? Plus largement un gouvernement compétent est-il possible ? Voir même souhaitable ? Et si au contraire, c’était de l’extrême compétence des gouvernements dont nous souffrons actuellement.

    « Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni titre, ni la science, ni la vertu. Le gouvernement de l’homme par l’homme, sous quelque nom qu’il se déguise, est oppression ».
    Pierre-Joseph Proudhon

    On peut reprocher au gouvernement actuel de mal gérer la crise malgré l’air martial qu’il a voulu se donner. On peut aussi dire que d’autres gouvernements ont fait mieux que le « nôtre » (sic), même si en vrai il faudrait s’entendre sur ce que ça peut bien vouloir dire. Mais à trop le répéter on risque de rater l’essentiel et de tomber dans un piège.

    En l’espèce, lors de cette crise le gouvernement a renforcé sa dimension autoritaire et la tendance à la surveillance technologique au nom de l’état d’urgence sanitaire, il a augmenté le contrôle et la répression des quartiers populaires, et il a bien été obligé de prendre des mesures dangereuses pour l’économie elle-même afin de limiter la casse et aussi pour éviter de perdre toute légitimité aux yeux de ceux qu’il gouverne. Sa tâche est maintenant de la remettre en marche, de nous renvoyer au travail et de nous faire payer les conséquences économiques de la crise qui vient.

    D’autres, à leur place et dans les mêmes circonstances, auraient fait sensiblement la même chose. Il ne s’agit nullement d’exonérer nos gouvernants actuels. Reconnaissons seulement qu’ils obéissent à une logique qui rend nécessaire leurs agissements et qu’il est vain de s’imaginer qu’ils pourraient faire autrement. C’est bien en cela qu’ils sont nos ennemis. Ainsi en est-il de la « casse de l’hôpital public » et de la diminution du nombre de lits (70 000 suppressions en 15 ans) : elle résulte de l’action de tous les gouvernements précédents auquel celui de Macron s’est contenté, en toute logique, de contribuer.

    Il y a donc une confusion entre ceux qui nous gouvernent (Macon et ses ministres) et le principe même du gouvernement. En règle générale les premiers font ce que la fonction exige d’eux : réprimer et mutiler quand il le faut, accompagner les restructurations capitalistes par des lois adaptées et raconter des histoires pour vendre tout ça. En deux mots : servir les puissants dont ils partagent le monde et la vision du monde ; reproduire et reconduire un certain partage et sa cohorte d’inégalités, de massacres et de désastres.

    C’est dire que notre problème réside davantage dans le gouvernement comme principe, et plus largement dans la continuité de l’appareil d’Etat (constitution, lois et institutions), que dans tel gouvernement et ceux qui exercent le pouvoir à un moment donné. Dit autrement, le problème ça n’est pas que ceux qui nous gouvernent sont des salauds ou des incompétents, c’est qu’ils servent une logique économique mortifère qui produit et produira toujours les mêmes effets. Telle est leur compétence première et leur raison d’être ; voilà le savoir-faire qu’ils ont acquis sur les bancs de Sciences Po et de l’ENA : ils sont des agents de pouvoir du capitalisme, du libéralisme ou de la civilisation thermo-industrielle selon la langue, la sensibilité ou l’axe choisi.

    L’exemple le plus marquant reste celui du réchauffement climatique. Jamais aucun gouvernement ne pourra prendre une mesure à la hauteur de la situation car ce serait alors mettre en péril pour de bon la civilisation dont ils sont les garants. « Notre mode de vie n’est pas négociable », avait reconnu en son temps un Bush président, pour une fois honnête. A tout prendre, mieux vaut le cynisme décomplexé de nos ennemis que leurs mensonges répétés, gratinés de bons sentiments.

    Demander aux gouvernements une autre compétence que la leur, c’est un peu comme vouloir que son lave-linge nettoie sa vaisselle, c’est une demande absurde. Et s’il y a bien quelque chose que commande l’époque c’est bien ça : cesser d’adresser à tous les gouvernements du monde des demandes irréalistes.
    Ce n’est pas de leur incompétence qu’il faut se scandaliser. C’est au contraire leur compétence qu’il faut attaquer et défaire.

    Cette demande de gouvernement ou d’Etat compétent relève d’un vieux fantasme républicain largement partagé à gauche, celui de l’intérêt général. Il s’accompagne aussi d’un désir inquiétant : le désir d’être bien gouverné. Et à bien y réfléchir, non seulement c’est impossible comme nous croyons l’avoir établi, mais c’est absolument terrifiant. Il faudrait que l’Etat, entendu comme machine technique, administrative et fiscale flanquée de nombreuses institutions (aujourd’hui l’hôpital mais demain l’armée ou la police), soit efficace au point de régler nos existences de manière suffisamment parfaite pour qu’il nous protège en toutes circonstances. L’Etat, cette forme de pouvoir séparé de la population malgré le mythe démocratique, pourrait non seulement vouloir notre bien à tous, mais en plus serait à même de le réaliser. Il suffirait juste de trouver les bons gouvernants.

    Il s’agit en fait d’une funeste croyance qu’il est préférable d’abandonner à tous ceux qui ont la prétention de nous gouverner. De l’utopie, à la dystopie, il n’y a qu’un pas. Quoi alors, que faire ? Ici commence les difficultés et nous sommes autant perdus que les autres. Les esprits sensés auront compris que c’est du côté des ruptures révolutionnaires qu’il y a à chercher et expérimenter. Soit, mais il est bon alors de rappeler que l’imaginaire révolutionnaire est lui-même largement contaminé par cette idée du bon gouvernement, fût-il un « auto-gouvernement » ou un gouvernement auto-organisé.

    https://rouendanslarue.net/un-gouvernement-competent-est-il-possible-et-meme-souhaitable-a-prop

    #incompétence #France #Macron #covid-19 #coronavirus #colère #comptes_à_rendre #vengeance #révolte #compétence #oppression #Proudhon #autoritarisme #surveillance #surveillance_technologique #état_d'urgence_sanitaire #quartiers_populaires #contrôles #répression #économie #hôpitaux #hôpital_public #services_publics #gouvernement #capitalisme #pouvoir #sciences_po #ENA #libéralisme #changement_climatique #mode_de_vie #cynisme #intérêt_général #mythe_démocratique #démocratie #bon_gouvernement #mauvais_gouvernement #utopie #dystopie

    • Tant de questions décisives aussi vite abordées pourraient contraindre à penser sans et contre ce texte, c’est pas mal d’avoir un exemple si pauvre de ce que de nombreux commentaires d’intellectuels où le biopouvoir (de l’imprévoyance structurelle et de l’absence de souci de détail quant à la gestion de la population ?!), l’état d’exception et l’attente de la fin du capitalisme ou de l’anthropocène se tricotent au coin du confinement, sans éclairer grand chose ; sans pouvoir et/ou vouloir prendre en compte et tenter d’analyser des pratiques (des soignants, des confinés, des travailleurs, etc.), un empêchement redoublé par le confinement qu’il n’est pas évident de dépasser ou contourner qui fait des penseurs plus en roue libre que jamais.
      Un texte laid. Il règle leur compte de manière expéditive à une série d’expériences qui, de la Commune de Paris à la Révolution russe, du Chiapas à la ZAD de NNDL, pour ne citer qu’une partie des plus identifiées (...), se sont coltiné la nécessité de rompre l’ordre du monde et de faire horizon.

      #État #désir_d'État #souverain #pouvoir_d'État #sécuritaire #paradigme_sécuritaire #capitaliste_collectif #gestion #police (#politique résorbée dans la) #imaginaire #imaginaire_révolutionnaire #insurrectionnalisme #idéologie

  • Venezuelan Armed Forces: Paramilitary Incursion Neutralized | Venezuelanalysis.com
    https://venezuelanalysis.com/news/14861

    Former US green beret Jordan Goudreau, reported to have led preparations for a coup, confirmed the operation.

    Venezuelan authorities announced they routed an armed group attempting to land on Venezuelan shores on Sunday.

    The incident reportedly took place in the early morning hours, with armed men on speed boats approaching coastal La Guaira State, just north of Caracas.

    A group of terrorist mercenaries, organized and trained in Colombia, tried to disembark with war material off the coast of La Guaira,” a statement released by the Bolivarian National Armed Forces (FANB) read.

    The statement detailed that intelligence work, as well as defense exercises, allowed the FANB and police units to respond immediately. In the ensuing confrontation, eight members of the paramilitary group were killed, the FANB added, and two were arrested. There are no reports of casualties on the Venezuelan side.

    The operation also resulted in the apprehension of military gear and weapons, allegedly matching equipment stolen in the failed April 30, 2019 military putsch. The armed forces likewise revealed that divers are currently being deployed to recover additional weapons and that Navy ships are patrolling the coastline in search of other vessels involved in the incursion.

    The Bolivarian National Armed Forces categorically rejects these irrational acts of violence,” the statement went on to say.
    Speaking to the press on Sunday, Interior Minister Nestor Reverol and Defense Minister Vladimir Padrino Lopez said that the defensive operation was ongoing and there could be further arrests in the coming days.

    Padrino also announced that a new set of “Bolivarian Shield” military exercises will begin immediately on orders of President Nicolas Maduro.

    For his part, National Constituent Assembly President Diosdado Cabello divulged that weapons had been seized on land, including vehicles fitted with machine guns. The location of the equipment was not disclosed. He also claimed that the boats’ GPS trackers indicated they had departed from Colombia.

    Sunday’s failed incursion came on the heels of an Associated Press report revealing that former US Special Operations soldier Jordan Goudreau had played a leading role in a plan to invade Venezuela led by retired Venezuelan Major General Cliver Alcala. Goudreau was responsible for training a contingent of 300 Venezuelan army deserters who were to enter Venezuela in a heavily armed caravan and seize the capital within 96 hours.

    Both the Venezuelan opposition and the Colombian government were reportedly aware of the plot.

    In a video released on social media, Goudreau confirmed that the amphibious landing attempt had been launched from Colombia as part of “#Operation_Gedeon ” and that “other units” were active in the “south, west, and east of Venezuela.” He appeared alongside retired National Guard Captain Javier Nieto Quintero, who claimed that the operation aimed to “capture” high-ranking officials and “liberate” the Venezuelan people.

    • Quién es Jordan Goudreau, el militar retirado estadounidense que se atribuyó los hechos ocurridos en Macuto
      https://www.elnacional.com/venezuela/quien-es-jordan-goudreau-el-militar-retirado-estadounidense-que-se-atrib


      Jordan Goudreau fue condecorado por su valentía en Irak y Afganistán
      Foto @silvercopusa

      El oficial fundó en 2018 la compañía Silvercorp USA, una empresa de seguridad privada que asegura haber proporcionado sus servicios al presidente de Estados Unidos, Donald Trump

      Jordan Goudreau, un militar retirado estadounidense que recibió tres veces la Estrella de Bronce por su valentía en Irak y Afganistán, se atribuyó junto al capitán venezolano Javier Nieto Quintero los hechos ocurridos este domingo en Macuto, estado Vargas, como parte de lo que denominaron la Operación Gedeón.

      Goudreau, nacido en Canadá, fue médico en las fuerzas especiales del Ejército de Estados Unidos. Es reconocido por ser un talentoso mercenario, con una gran puntería y talentoso luchador de artes marciales mixtas.

      En 2013 lo investigaron por presuntamente estafar al Ejército con 62.000 dólares en estipendios para vivienda. Goudreau dijo que la investigación fue cerrada sin que le levantaran cargos, según la agencia AP.

      Tras retirarse en 2016, trabajó de contratista de seguridad privada en Puerto Rico después del huracán María. En 2018 abrió su propia compañía, Silvercorp USA, una empresa de seguridad privada ubicada en Florida.

      Silvercorp ofrece operaciones en más de 50 países, con un equipo de asesores formado por ex diplomáticos, estrategas militares experimentados y directores de corporaciones multinacionales, aunque se desconoce el nombre de alguno de ellos.

      Entre sus trabajos más destacados, la empresa de Goudreau encabezó equipos de seguridad internacional para el presidente de Estados Unidos, Donald Trump.

      Su interés en Venezuela
      En febrero de 2019, Goudreau trabajó en la seguridad del concierto Live Aid, organizado por el multimillonario británico Richard Branson, que se realizó en la frontera entre Venezuela y Colombia con el fin de recaudar fondos de ayuda humanitaria.

      De allí nació su interés por Venezuela. Drew White, un ex socio de negocios en Silvercorp, aseguró que Goudreau regresó del concierto con el interés de aprovechar el mandato del presidente Donald Trump para derrocar a Nicolás Maduro.

      El militar retirado conoció en Colombia a Cliver Alcalá, general de división retirado de la FANB, que Estados Unidos acusó el mes pasado de ser uno de los arquitectos de una conspiración narcoterrorista que presuntamente enviaba 250 toneladas de cocaína a Estados Unidos cada año.

      Antes de esto, Alcalá había surgido como un enérgico oponente de Maduro y afirmó que varias docenas de hombres vivían en tres campos que mantenía en la península semidesértica de La Guajira.

      Goudreau le dijo a Alcalá que su compañía podía preparar a los hombres para el combate y calculó un presupuesto de alrededor de un millón y medio de dólares para una operación relámpago.

      El plan, según fuentes de AP, era que algunos combatientes cruzarían la frontera en un convoy fuertemente armado y avanzaría hasta Caracas en 96 horas.

      Pero las autoridades colombianas estaban al tanto de sus movimientos y no los apoyaron, al igual que políticos prominentes de la oposición en Venezuela y exilados en Bogotá. Al parecer, algunos de ellos compartieron sus hallazgos con funcionarios de Estados Unidos.

      El militar no pudo recaudar fondos para financiar su operación y el complot se desmoronó a principios de marzo cuando uno de los combatientes voluntarios fue arrestado después de cruzar la frontera hacia Venezuela desde Colombia.

      Poco después, la policía colombiana detuvo un camión que transportaba un cargamento de armas nuevas y equipo táctico con valor de unos 150.000 dólares. Alcalá dijo ser el propietario de las armas poco antes de rendirse para enfrentar los cargos de tráfico de drogas, y dijo que pertenecían al pueblo venezolano.

      El golpe de Macuto
      El capitán venezolano Javier Nieto Quintero y el militar retirado estadounidense Jordan Goudreau difundieron un video el domingo en el que aseguraron que el intento de incursión a través de las costas venezolanas fue real.

      Aseguró que hay hombres y mujeres arriesgando sus vidas por la libertad de Venezuela y de los presos políticos.

      El capitán pidió a todos los miembros de la Fuerza Armada Nacional Bolivariana que se sumen a la Operación Gedeón para lograr la captura de Nicolás Maduro.

      Resaltó que en el país se han agotado todas las opciones electorales, democráticas, políticas y económicas que se han intentado para concertar una solución a la crisis.

    • Hijo de Raúl Baduel se encuentra entre los detenidos en la embarcación de Chuao
      https://www.elnacional.com/venezuela/hijo-de-raul-baduel-se-encuentra-entre-los-detenidos-en-la-embarcacion-d


      Foto / Twitter @RCamachoVzla

      Autoridades investigan si los detenidos tienen vinculación con la invasión fallida en Macuto, estado Vargas

      Adolfo Baduel, hijo del general Raúl Isaías Baduel, se encuentra entre las ocho personas detenidas durante el operativo en Chuao, estado Aragua.

      Además de Baduel, en el grupo se encontrarían un estadounidense de nombre Aarón, y dos capitanes, uno de apellido Sequea y otro apodado Pimienta.

      En la embarcación, que intentaba ingresar por Chuao, navegaban 8 hombres que fueron detenidos por «la comunidad organizada» y entregados a la Fuerza Armada Nacional Bolivariana.

      La información la reveló el periodista Román Camacho, y oficializada por el fiscal del régimen, Tarek William Saab, quien aseguró mediante Twitter que «comisiones policiales se desplazan a La Guaira para trasladar a un nuevo grupo de mercenarios que venían en otra embarcación y ya están capturados».

      Este sería el segundo presunto intento de invasión. El primer grupo intentó ingresar en lanchas rápidas el domingo por las costas de La Guaira con la finalidad de llevar a cabo «un nuevo intento de golpe de Estado».

    • Venezuelan Officials Claim to Have Stopped an Armed Incursion - The New York Times
      https://www.nytimes.com/2020/05/03/world/americas/venezuela-coup.html


      Venezuelan security forces on Sunday in La Guaira guarded the shore and a boat in which the authorities say armed men landed with plans for a coup.
      Credit: Matias Delacroix/Associated Press

      The Venezuelan government said security forces foiled an armed incursion Sunday morning near the capital, Caracas, killing eight men and capturing the remaining two.
      Néstor Reverol, the interior minister, said that the group of “mercenary terrorists” had come from Colombia by speedboat, intending to overthrow the government, but that it was stopped at the port of La Guaira, near Caracas.
      Responsibility for the attack was claimed by a retired American Green Beret, Jordan Goudreau, and a retired Venezuelan army captain, Javier Nieto. In a video posted on social media, the two men said that “Operation Gedeon” had been successfully launched “deep into the heart of Caracas” and that other armed cells had been activated throughout the country.

      It is obvious that the electoral measures, the democratic and political ones of all kinds, have been exhausted,” Captain Nieto said in the video, defending the decision to try to topple the Venezuelan government with arms.

      There was no evidence of fighting in Caracas or elsewhere in the country, but Venezuela’s Defense Minister, Vladimir Padrino López, announced a sweep operation in the capital shortly after authorities said they repulsed the raid.

      President Nicolás Maduro and his officials have denounced dozens of what they said were coup and assassination attempts in recent years as the economy has sunk deeper into crisis and millions of Venezuelans have fled the country. Some of the assertions proved to be true, while others were never independently verified.

      The uprisings denounced by the government often have their roots in real discontent among Venezuelan officials and military officers but are almost always exaggerated to create a siege mentality among government supporters and to garner international sympathy, analysts say.

      The vice president of Venezuela’s governing party, Diosdado Cabello — who, like Mr. Reverol, has been linked by the United States to a drug conspiracy — said the plot thwarted on Sunday had been organized by Clíver Alcalá, a dissident retired Venezuelan general who recently surrendered to United States law enforcement to face drug charges.

      Before being taken into custody, General Alcalá said in March from his exile in Colombia that he was organizing a military incursion into neighboring Venezuela to overthrow Mr. Maduro. His plan was dismantled by the Colombian authorities, he said.

      The Associated Press reported on Friday that General Alcalá was working on the plot with Mr. Goudreau, who, it said, was drawn to the cause of Venezuela by the prospect of big payout for his private security firm and romantic desire to topple a repressive regime.

      Mr. Diosdado blamed the United States, Colombia and international drug cartels — the government’s usual scapegoats for the deep economic hardships facing Venezuela — for the most recent attack. He said that one of the detained men had confessed to being an agent for the Drug Enforcement Administration and that combat helmets with American flags were among the captured matériel.

      The State Department’s Bureau of Western Hemisphere Affairs discounted the report of a coup attempt. “We have little reason to believe anything that comes out of the former regime,” a spokesperson said. “The Maduro regime has been consistent in its use of misinformation in order to shift focus from its mismanagement of Venezuela.

    • Régimen confirma detención de 2 estadounidenses y otras 11 personas
      https://www.elnacional.com/venezuela/regimen-confirma-detencion-de-dos-estadounidenses-y-otras-11-personas

      Entre los detenidos se encuentran un funcionario de la Polícia del estado Miranda y otro de la Polícia de Baruta

      Nicolás Maduro confirmó la detención de dos ciudadanos estadounideses, quienes habrían participado en la presunta incursión armada para «desestabilizar al país».

      Según el balance dado por el líder del chavismo, capturaron a» ocho terroristas en una costa de Aragua en horas de la mañana y posteriormente a cinco en la población de Puerto Maya en la misma entidad».

      Dijo que entre los primeros detenidos, se encuentran dos ciudadanos estadounidenses, miembros del equipo de seguridad de Donald Trump identificados como Luke Alexander Denman y Airan Berry.

      Denman y Berry habían estado desplegados en Irak y Afganistán por el Ejército estadounidense

      Ordené que todos fueran capturados vivos”, reconoció tras destacar que «el pueblo de Chuao, en el estado Aragua, sometió a la embarcación desde tierra con el apoyo aéreo de la Fuerza Armada Nacional».

      El mismo pueblo los sometió y los amarró al frente de una pescadería socialista que inauguró el comandante Hugo Chávez hace más de 10 años y los entregó a las autoridades”, indicó.

      Detalló que enla operación que denominó #Negro_Primero se incautaron armas de guerra, uniformes militares de Estados Unidos y Colombia, equipos tácticos, de comunicación, cocaína y otros artefactos de guerra.

      Precisó que desde el 19 de abril inició la captura «de todos los soportes de este plan terrorista apoyado por el gobierno de Iván Duque». “Fue una fase desmantelamiento a pulso del enemigo”, añadió.

      También informó que entre los detenidos se encuentran un funcionario de la Polícia del estado Miranda y otro de la Polícia de Baruta.

    • Guaidó qui, comme le gouvernement colombien, était informé de l’expédition appelle au respect des droits humains des prisonniers

      Gobierno interino exigió respetar DDHH de miembros de la “Operación Gedeón”
      https://www.elnacional.com/venezuela/gobierno-interino-exigio-respetar-ddhh-de-miembros-de-la-operacion-gedeo

      La presidencia encargada anuncia que activarán los mecanismos de presión internacional para la búsqueda de justicia

      El gobierno interino de Venezuela exigió al régimen respeto de los derechos humanos y garantías fundamentales a civiles y militares vinculados a la «Operación Gedeón».

      En un comunicado anuncia que activarán los mecanismos de presión internacional para la búsqueda de justicia. Esto tras los “últimos acontecimientos en los que cuerpos represivos de la dictadura han anunciado a través de medios públicos la ejecución y detención de civiles y militares venezolanos vinculados a la operación”.

      Exigimos el respeto de los derechos humanos y garantías fundamentales de las personas capturadas en las últimas horas. El historial de la dictadura de Nicolás Maduro incluye torturas, desapariciones forzosas y ejecuciones extrajudiciales ampliamente denunciadas por organizaciones internacionales como el Consejo de Derechos Humanos de la Organización de Naciones Unidas”, refiere el texto.

    • Oui, il y a eu deux « débarquements », du moins deux embarcations interceptées, 13 personnes arrêtées au total
      • l’une à La Guaira, qui est le port à une vingtaine de kilomètres au nord de Caracas (les infos initiales disaient Macuto, qui est juste à côté)
      • l’autre à Chuao à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest (mais on lit aussi Puerto Maya qui est à 2-3 km à l’est de Chuao)

    • Camila TeleSUR sur Twitter :
      https://twitter.com/camilatelesur/status/1257491295947415553

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1257489058575667200/pu/vid/640x352/I-z-YJFhA7bVZMaU.mp4

      CAPTURED: U.S. mercenaries Luke Alexander Denman and Aaron Barry are in custody of the Venezuelan government. The two Silvercorp terrorists claim work security for President Trump.

      https://twitter.com/camilateleSUR/status/1257494648035119104

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1257494484729954307/pu/vid/1280x720/2TQdCxBng84c4Tsv.mp4?tag=10

      President @NicolasMaduro confirms the capture of U.S. citizen Silvercorp mercenaries today in Chuao, Aragua demonstrating Luke Alexander Denman and Aaron Barry’s passports, veteran IDs and Silvercorp ID.

    • Le Monde s’y met, avec 48 heures de retard.
      L’article entremêle les dépêches d’agence et interventions du Monde qui nous rappelle ce qu’il faut penser du " régime " et semble même à avoir du mal à se convaincre de la réalité de l’opération. Un modèle du genre…

      Au Venezuela, Maduro dénonce « une tentative d’incursion armée »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/05/au-venezuela-maduro-denonce-une-tentative-d-incursion-armee_6038701_3210.htm

      […]
      Washington, Bogota et l’opposition vénézuélienne démentent tout contact avec le personnage et toute participation dans l’opération ratée. Le député et président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, reconnu par Wahington et une soixantaine de pays comme chef de l’Etat légitime, dénonçait dimanche un « montage fabriqué de toutes pièces » par le pouvoir chaviste, avant d’exiger lundi « le respect des droits de l’homme et toutes les garanties fondamentales » pour les détenus.
      […]
      Interviewé par la presse vénézuélienne et américaine, M. Goudreau a déclaré que l’opération « Gedeon » avait été négociée avec M. Guaido pour un montant de 213 millions de dollars. L’opposant n’aurait payé qu’une infime partie du montant prévu, et lâché l’affaire en cours de route.

  • #Covid-19 : une possible « deuxième vague plus violente » et des « mesures désespérées »

    #Christian_Drosten, le virologue allemand à l’origine de la politique de tests de masse en Allemagne, s’inquiète d’une deuxième vague de Covid-19 plus violente que la première.

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-une-possible-deuxieme-vague-plus-violente-et-des-mesures-d
    #coronavirus #deuxième_vague #épidémiologie #paradoxe_de_la_prévention #faux_positifs #dépistage #tests_ciblés #Allemagne

  • Bordering under the corona virus pandemic

    In our recent book Bordering (Yuval-Davis, Wemyss & Cassidy, 2019), we discuss the paradoxical phenomenon that, under neoliberal globalisation, borders did not disappear but rather proliferated off-and in-shore, from consulates across the globe to everyday spaces like railways and places of work. We described the functioning of bordering as processes rather than static boundary lines that, like computer firewalls, are invisible to some, impermeable to many others. We showed the ways these have crucially contributed to multi-scalar – from the global to the local – inequalities and precarities, forcing more and more people to be precariously stuck in limbo grey borderzones with no possibility of building regular lives with civil, political and social rights.

    It is important to examine the ways the pandemic has affected these processes of everyday bordering, both locally and globally. Of course, it is far too early to know, or even predict, the longer-term transformations in bordering that the pandemic will bring. However, it is safe to say that, as after earlier major crises, such as 9/11 and the AIDS crises – to mention just two major transformatory crises in recent decades – the ‘new normal’ is not going to go back to how things were, in several major ways. Everyday bordering, from the lockdown of individuals in their homes to the lockdown of regional and national borders, is at the heart of the technologies of control used to try to contain the pandemic and it is thus hard to believe that free movement would be restored any time soon.

    Except that, as we’ve shown in our book, free movement has never been free for most people. Border controls have been operating like computers’ firewalls, invisible to some, blocking many others, with money and required skills for the neoliberal economy being the main facilitators. We can see these firewalls continuing to operate today as well – at different ends of the scale, the super-rich flying in private jets able to travel without being subject to the usual restrictions and seasonal workers from Eastern Europe being flown into the UK by the farming industry to ensure that fruit is being picked. Two weeks into the lockdown, the Home Office published its guidance for post-Brexit immigration rules aimed at preventing low paid workers – the key workers on which healthcare services are depending – from working in the UK.

    These are just some of the paradoxes of ‘lockdown’ and ‘social distancing’ policies. On the one hand, a neo-liberal governmentality that puts the onus of responsibility on the individuals, where people are required to isolate themselves at home and keep away from others, while others are forced to carry on working – not only because they fulfil essential medical, social and economic roles, but also because many of them would not get any money to live on if they stop working.

    This is just one of the intersectional growing inequalities impacts of everyday bordering. Given their disproportionate presence in frontline health and public services, the percentage of BAME people who have died under the pandemic is still unknown but feared to be to very high. Of course, this is not just due to the kind of jobs they do, but also their poor and crowded living conditions, as well as a distrust of governmental and scientific authorities which have not helped them in the past.

    In addition to unequal class and racialised effects, the lockdown bordering has also had a major gendered effect, such as a sharp rise in domestic violence, as can be expected when nuclear family members are locked down together.

    In our book we discussed the ways everyday bordering as a top down technology of control has been reinforced by and reinforces the growth of bottom up nativist extreme right movements, which have brought to power authoritarian rulers in many countries in the globe and arguably Brexit in the UK. Blaming and scapegoating the ‘Others’ have been a major multi-scalar reaction to the pandemic, from Trump calling the corona virus ‘the Chinese virus’, to social media blaming George Soros in the traditional antisemitic blood conspiracy theories, to street hate crimes, including health workers reporting abuse from strangers for leaving their homes.

    One of the positive ‘side effects’ of the lockdown has been the development and reinforcement of mutual aid groups in local communities. Neighbours have got to know each other, help elderly and vulnerable people with their shopping etc. However, the other side of the strengthening of local bonds has been the rejection of ‘others’. Local media report people crossing county borders’ violating lockdowns – Kent Online reported ‘Lockdown louts from London have been fined after once again invading the county’ and being found by ‘enforcement officers from the council who were patrolling the area’. This is aided by regional bordering policies, which in some countries, such as Italy, has meant the official closure of regional borders for non-essential traffic, while in the UK, Sussex police, for example, praised ‘the amazing community spirit across Sussex’, whilst noting that ‘Unfortunately, a small number of people from outside of the county deemed it appropriate to visit the area’.

    The aim of this blog post is not to oppose bordering policies in the age of the pandemic, but rather to argue that using it as almost the only counter-pandemic measure is dangerous, both at present and for the future.

    At present, we have seen that when voluntary lockdown policies are used, without mass testing and sufficient protective equipment for those who are not in isolation, they cost many lives as well as create psychological, social and economic hardships. In comparison, other states, including Germany and South Korea, have used mass testing and contact tracing to slow down the rate of infection.

    Moreover, these borderings, like the borderings we described in our book, are an intersection of political projects of governance and of belonging. Very few states, including Ireland and Portugal, have recognised all migrants to be full entitled members of society during the pandemic; only a few states have recognized the right of all members of societies for minimum income during the pandemic, and policies aimed at exclusion and deprivation of all those in national and global grey limbo zones endanger the lives of millions across the globe.

    Everyday bordering policies are evolving in which the surveillance of people is reaching sci-fi dimensions. Similar COVID-19 related technologies are being developed globally by authoritarian and liberal governments. While Israel has authorised counter-terrorism surveillance to track corona virus patients, compulsory colour-coded health apps determine whether individuals can travel in China, while Russia uses face recognition technologies to enforce self-isolation. In Hong Kong and Singapore, COVID 19 apps identify locations and contacts of individuals. European governments are copying these apps whilst also collecting telecom data and using drones to spot transgressors.

    Such developments combine with rumours and debates about national and global digital monitoring of vaccinations, adding force to Yuval Noah Harari’s speculations that the epidemic may normalise biometric surveillance with authorities becoming able to detect people’s emotions as well as their lifestyles and whereabouts. This would be the utmost paradox: a borderless world with the most tightly operated everyday bordering technology.


    https://acssmigration.wordpress.com/2020/04/20/bordering-under-the-corona-virus-pandemic-georgie-wemyss-and-nira-yuval-davis/amp/?__twitter_impression=true

    #frontières #coronavirus #covid-19 #bordering #frontiérisation #surveillance #frontières_mobiles #riches #pauvres #immobilité #hyper-mobilité #travailleurs_étrangers #confinement #responsabilité_individuelle #travail #inégalités #everyday_bordering #classes_sociales #inégalités_raciales #violence_domestique #altérité #solidarité #racisme #xénophobie #surveillance_biométrique #drones

    La conclusion autour d’un #paradoxe :

    This would be the utmost paradox: a borderless world with the most tightly operated everyday bordering technology.

    Pour @etraces :

    Everyday bordering policies are evolving in which the surveillance of people is reaching sci-fi dimensions. Similar COVID-19 related technologies are being developed globally by authoritarian and liberal governments. While Israel has authorised counter-terrorism surveillance to track corona virus patients, compulsory colour-coded health apps determine whether individuals can travel in China, while Russia uses face recognition technologies to enforce self-isolation. In Hong Kong and Singapore, COVID 19 apps identify locations and contacts of individuals. European governments are copying these apps whilst also collecting telecom data and using drones to spot transgressors.

    Pour @karine4 :

    Moreover, these borderings, like the borderings we described in our book, are an intersection of political projects of governance and of belonging. Very few states, including Ireland and Portugal, have recognised all migrants to be full entitled members of society during the pandemic; only a few states have recognized the right of all members of societies for minimum income during the pandemic, and policies aimed at exclusion and deprivation of all those in national and global grey limbo zones endanger the lives of millions across the globe.

    ping @isskein @mobileborders

  • Denmark Extends Business Aid to Increase Spending By $15 Billion
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-04-18/denmark-extends-business-aid-to-increase-spending-by-15-billion

    The government also said that companies which pay out dividends, buy back own shares or are registered in tax havens won’t be eligible for any of the aid programs, which now amount to a total of 400 billion kroner, when including loans and guarantees.

    #Danemark #parasites

  • Quand la Suisse s’attaque à la fraude fiscale - [Paradis fiscaux et judiciaires]
    http://www.paradisfj.info/spip.php?article7878

    Longtemps considérée comme un paradis fiscal, la Suisse semble changer de pied et n’hésite plus à poursuivre les fraudeurs, qu’ils soient étrangers ou helvètes. En témoignent les récentes affaires impliquant l’ex-roi d’Espagne, Juan Carlos Ier, ou le marchand d’art suisse Yves Bouvier.

    https://www.parismatch.com/Royal-Blog/famille-royale-espagnole/Espagne-reglements-de-comptes-a-la-cour-1680930
    source : Suwedi
    #paradis_fiscaux #Juan_Carlos #fraude_fiscale #Suisse

  • ‘We are here to die, or to obtain freedom’: Hunger strike in Moria pre-removal detention centre

    The prisoners detained in Moria pre-removal detention centre (PRO.KE.K.A) in Lesvos have been on hunger strike since 5th April 2020. The #PRO.KE.K.A hunger strikers demand their immediate release to avoid the disastrous consequences of a virus outbreak in the prison.

    According to the hunger strikers, ‘All the world’s prisons have released the prisoners… we decided to die or freedom.’ The police in charge of the detention centre have responded with ridicule, intimidation and violence. A police special forces unit has been stationed in PRO.KE.K.A for at least 24 hours, harassing and threatening the detainees. According to one detainee, ‘They took out prisoners to interrogate one of them who received a beating … They want to know why we do this.’ Four detainees sewed their mouths closed in protest, however after a few hours doctor was called to come and remove the thread by force.

    The Greek state insists that no migrant detainees will be released. This is despite the announcement of a release of prisoners with low sentences remaining and a global release of prisoners during the Coronavirus pandemic. A court determined that those held in a closed camp in northern Greece should remain detained because they were a ‘flight risk’. Instead, the Greek government has increased detention of migrants, turning refugee camps into effective prisons where access to appropriate medical care, hygiene, water, and the ability to maintain social distance are tragically impossible. The hunger strike in Moria PRO.KE.K.A is not the first in Greece after the corona outbreak. On 3rd April, detainees in Drama’s Paranesti detention camp went on hunger strike after being served inedible food. One detainee reported: ”70 riot police entered the camp last night and beat everybody with batons, five people are in critical condition and rumours one is dead.”

    The men in Moria PRO.KE.K.A are held in administrative detention and have committed no crime. They are arrested only because of their status. Many of the detained are held only because of their nationality, coming from countries where statistically less than 25% are recognized as refugees. The claims of many are rejected without even receiving an asylum interview on the basis of ‘non cooperation’ simply because no appropriate interpreter could be found. Also held in Moria PRO.KE.K.A are those who broke the territorial restriction on the islands, people with a second rejection on their asylum claim awaiting deportation to Turkey, as well as those who have signed up to voluntarily return, despite there being no deportations scheduled in the foreseeable future.

    Legal monitors have described conditions in Moria PRO.KE.K.A as ‘inhuman and degrading treatment’. Detainees report regular incidents of police violence and harassment, for which nobody is held to account. This includes beatings, isolation, and collective punishment in the form of lack of access to food and telephones, which are a lifeline inside the centre as they provide access to legal support and a link to family and the outside world. Prisoners are routinely denied access to medical care and psychological support. Detainees regularly report lack of access to staff, denial of vital medicine, and a refusal to take those with serious conditions to the public hospitals. The imprisonment of alleged minors and survivors of torture and war is common. Single Syrian men are ruled ‘inadmissible’ for asylum and are held pending deportation to Turkey, which is considered a ‘safe third country’ for Syrian nationals under the EU-Turkey deal.

    The situation inside has reached crisis point after the implementation of New Democracy’s new asylum law. Since New Democracy was elected, there has been an increasing focus on rejections and deportations. People have been deported despite pending asylum cases. Those in Moria PRO.KE.K.A have no hope as their fellow detainees are deported without having set one free foot in Greece. On 6th January 2020 a 31-year-old man was found hanged in his cell after being placed in an isolated cell. Since then, there have been several suicide attempts. In one case, a man attempted suicide and was deported the following day. In more than one case, suicide attempts were preceded and followed by police violence and harassment.


    Food line in Moria camp: Even people who live in the open part of Moria camp have to queue in close quaters for hours.

    https://dm-aegean.bordermonitoring.eu/2020/04/08/we-are-here-to-die-or-to-obtain-freedom-hunger-strike-in-
    #grève_de_la_faim #Moria #Lesbos #asile #migrations #réfugiés #résistance
    ping @luciebacon

    • D’après les informations du site enoughisenough14 (https://enoughisenough14.org/2020/04/10/lesvos-forced-stop-of-hunger-strike-in-moria-prison-after-police-b) les grévistes de la faim du centre de détention (l’équivalent de CRA) de Moria ont été obligés d’arrêter leur grève, suite à une répression policière brutale. Voir le communiqué de
      No Border Kitchen Lesvos ci-dessous, où ils mentionnent également une grève de la faim à un autre centre de détention avant expulsion situé au nord-est de la Grèce, à Paranesti, près de la ville de #Drama (https://borderlandscapes.law.ox.ac.uk/location/drama-paranesti-pre-removal-detention-centre). Toujours d’après le site enoughisenough14 au #Paranesti (https://enoughisenough14.org/2020/04/10/greece-riot-police-and-brutal-repression-against-migrant-hunger-strikers-are-paranesti-detention-centre-in-drama/#more-69812) pre-removal Center une grève de la faim commencée le 3 avril aurait été très durement réprimée par des forces spéciales de la police anti-émeute, avec une férocité particulière ; il y aurait eu des actes qui relèvent de la torture. Merci à Odile Hélier d’avoir transmis ces informations. Si quelqu’un/une dispose d’informations supplémentaires, merci de relayer.

      –----

      No Border Kitchen Lesvos

      13 h ·

      Forced Stop of Hunger strike in Prison after police brutality.
      After three days of hunger strike the prisoners in Moria were forced to eat again. There have been several concerning allegations of police violence during the week, which people told to there friends on the fence. What exactly happened inside the prison we don’t know yet, because police have blocked prisoners’ communication channels with each other and with the outside world.

      Special-forces police units where present for the duration of the strike and different kind of police violence was reported. There were detainies removed from their cells for interrogation and at least one of them was beaten.

      The prisoners went on hunger strike with the demand for freedom and to be heard but police do everything they could to prevent this. They were not alone - in Paranesti detention centre, police also violently suppressed a hunger strike.

      The abortion of this hunger strike shows the determination of the state and its attack dogs to supress the voices of the people that are incarcerated in detention centres, pre removal centres and prisons worldwide. We must not forget, that the a hunger strike is the last resort if all other possibility’s of protest have been stripped from you. By committing to this, people have to against their survival instinct, because it’s the only option they have left. Now, because of the extreme violence perptuated against them this is also lost to them.

      We demand a world free of prisons. A world free of police brutality and uniforms. A world where no human can be incarcerated for the being born in the “wrong” country, the colour of their skin or their sexual orientation. We demand not only the immediate closure of Moria, but will fight for an end to a system that requires exclusion, prisons and violence to exist.

      We demand freedom of movement for all.

      –-> Reçu par Vicky Skoumbi via la mailing-list Migreurop, le 11.04.2020

  • La galassia offshore dei trader ticinesi. Il caso Duferco

    La catena societaria del gruppo Duferco, la più importante azienda di commercio di materie prime di Lugano di Federico Franchini

    È considerato il più importante commerciante d’acciaio del mondo e l’unica multinazionale con sede in Ticino. È la Duferco di Lugano, capostipite e fiore all’occhiello della piazza di trading del Ceresio. Nonostante la sua importanza di lei si sa poco o nulla. Chi la controlla? Quali sono i suoi utili? Attraverso documenti ufficiali area ha ricostruito la sua struttura societaria. Quello che emerge è una galassia complessa che si dirama in diversi paradisi fiscali.

    Rue Guillaume Schneider 6, Lussemburgo. Per ricostruire la catena societaria di Duferco occorre partire da qui. Se il Ticino è il centro operativo delle diverse società legate a questo gruppo, il cuore societario è nel Granducato. È qui, dove si sono trasferite da Guernsey nel 2010, che hanno sede le case madri di quelle che di fatto sono le due Duferco: la Duferco Participations Holding (Dph), legata alla storica proprietà italiana, e la Duferco International Trading Holding (Dith), oggi in mani cinesi. Queste due holding, benché legate tra loro da vincoli storici e di proprietà, vanno considerate come due multinazionali a sé.

    La Duferco del Dragone
    È il 2014 quando il colosso pubblico cinese Hesteel Group acquisisce la maggioranza della Duferco di #Lugano. In realtà, il controllo arriva a monte: Hesteel, tramite una controllata di Singapore, acquisisce la maggioranza della Dith, la società madre delle attività di trading. L’alleanza è tra titani: il secondo produttore d’acciaio del mondo si unisce al principale commerciante di prodotti siderurgici del pianeta. Gli ormai ex azionisti di maggioranza, il fondatore #BrunoBolfo e suo nipote #AntonioGozzi perdono il controllo sulla Dith, ma attraverso l’altra #Duferco, la Dph, mantengono un’importante quota di minoranza nella holding che ora detiene i diritti esclusivi per vendere l’acciaio cinese.

    Dopo Hesteel (61%) e Dph (27%), il terzo azionista di Dith è la Big Brown Dog Holding (12%) di Hong Kong, controllata dal Ceo Matthew De Morgan e nella quale, fino a poco fa, mantenevano qualche briciola gli ucraini dell’Unione Industriale del Donbass (Isd). Prima dell’arrivo di Hesteel, infatti, Bolfo & Co. avevano stretto un accordo strategico con l’Isd che, tramite la cipriota Steelhold, aveva acquisito quote di minoranza della Dith. Oggi, gli oligarchi dell’est sono ormai usciti di scena lasciando spazio ai nuovi padroni dell’acciaio, i dragoni cinesi della provincia di Hebei.

    Il gruppo ha mantenuto la sede operativa in Ticino, dove sono attive sette società tra cui la capostipite della piazza luganese: la Duferco Sa. La Dith è attiva soprattutto nel commercio di acciaio (ma non solo) e dispone di alcune unità produttive come una fabbrica in Macedonia, controllata tramite filiali a Cipro e nel Liechtenstein. La diminuzione della domanda di acciaio cinese e la crisi dei dazi sta pesando sulle performance del gruppo: dopo essere diminuiti del 20% nel 2018, gli utili di Dith sono scesi di un altro 57% nel 2019, issandosi a 26 milioni di dollari.

    Dxt: il gigante sconosciuto
    Ogni anno, Handelszeitung pubblica la lista delle più importanti società elvetiche per cifra d’affari. Nel 2019, per arrivare al Ticino occorreva scendere alla 32esima posizione: qui si trova la Dxt Commodities. Poco nota al grande pubblico, questa azienda è specializzata nel trading d’idrocarburi ed energia elettrica. Dxt è stata fondata nel 1999 dai top manager di Duferco, in collaborazione con alcuni fiduciari di Lugano. Gli stessi, per intenderci, che hanno ideato la tanto discussa ingegneria fiscale della Gucci. Anche per il trading l’asse è sempre quello: Lugano-Lussemburgo. La Dxt è controllata al 95% dalla Dxt International, sede nel Granducato. Una società che ha realizzato 26 milioni di euro di utili nel 2018, grazie soprattutto alla controllata ticinese. La Dxt International è detenuta al 50% da due altre società: la Spelugues Investments, basata nel Delaware e posseduta dal Ceo Benedict Sciortino; e la Dph, la Duferco “italiana”. Oltre alla Dxt, quest’ultima detiene in Ticino, sempre per il tramite di una lussemburghese, anche la metà del gruppo di commercio marittimo Nova Marine.

    Scatole cinesi
    Ma chi controlla la Dph? Il primo scalino a ritroso porta alla Btb Investments, una società che la detiene al 100%. A questo punto l’organigramma si biforca in due rami. Uno va verso altre due entità – la Ultima Holding a sua volta controllata dalla Lagrev Investments – che sembrano portare al manager Antonio Gozzi. L’altro ramo, leggermente maggioritario, conduce alla Bb Holding Investments che, come le altre lussemburghesi citate, ha sede al numero 6 di Rue Guillaume Schneider. La Bb Holding fa capo al vecchio patron, quel Bruno Bolfo che, ancora una volta, sembra avere azzeccato tutte le sue mosse: nel 2019, l’utile netto della sua holding è aumentato del 66% raggiungendo gli 85 milioni di dollari. La Duferco italiana, insomma, sembra rendere di più rispetto a quella cinese. Per mettere al sicuro il suo tesoro milionario, però, Bruno Bolfo ha pensato a uno scalino in più: la Bb Holding è infatti detenuta al 100% da La Sesta Trust, un fondo fiduciario basato nel Liechtenstein. Ultima fermata di una galassia decisamente offshore.

    Mister acciaio e gli amici luganesi

    È l’11 agosto del 1982 quando, presso lo studio del notaio Filippo Solari di Lugano, viene costituita la Duferco Sa. Il gruppo era stato creato qualche anno prima in Brasile dal ligure Bruno Bolfo, un manager con esperienze nell’acciaio in Italia, Stati Uniti e Sudamerica.

    In Ticino, al momento della creazione della Duferco, Bolfo non c’è. A comparire di fronte al notaio sono due figure note del sottobosco finanziario e societario luganese: Elio Borradori, padre dell’attuale sindaco Marco, che diventerà noto per essere stato l’amministratore dei dittatori Saddam Hussein e Ferdinando Marcos, e il suo socio Josef Kraft. Al momento della sua creazione, la maggioranza delle azioni della Duferco saranno detenute da una sconosciuta società del Liechtenstein, la Forward Investment, amministrata dallo stesso Kraft.

    Quando, un anno dopo, viene creata in Lussemburgo la prima Duferco Holding, lo schema si ripete: il controllo è affidato alla Laconfida di Vaduz, la società figlia dello studio legale Borradori e da cui sono transitati molti dei segreti finanziari, più o meno occulti, legati al sottobosco fiduciario luganese. Nel 1990, quando la Duferco decide d’insediare la sua casa madre a Guernsey, la Duferco Holding viene liquidata nel Granducato. Ad occuparsi della liquidazione sono Josef Kraft e Jean-Louis Hurst, suo successore a Laconfida ed ex dirigente del gruppo Ocra, la struttura creata da Tito Tettamanti per la gestione della contabilità parallela dei potentati di mezzo mondo. Hurst entrerà di lì a poco anche nella Duferco di Lugano, nel frattempo diventata sede operativa di quello che si sta profilando come il più grande commerciante di acciaio del pianeta.

    Una società che negli anni ’90 si lancia alla conquista del selvaggio Est in preda al caos delle privatizzazioni del settore siderurgico. In quegli anni, oltre a stringere alleanze con gli oligarchi russi e ucraini, Duferco consolida la propria struttura societaria in Ticino. Per farlo, Bruno Bolfo fa affidamento ad un gruppo di rampanti fiduciari ed esperti fiscali. Nel 1996, infatti, nel Cda di Duferco c’entrano Donato Cortesi e Adelio Lardi, gli ideatori dell’ingegneria fiscale dei giganti della moda che in quegli anni inizieranno a insediarsi in Ticino.

    Nel 1999, Lardi e Cortesi, assieme al già citato Hurst e ai top manager di Duferco, si faranno promotori della nascita di Dufenergy, la società che diventerà Dxt Commodities. Un nome poco noto, ma che oggi è la più importante azienda ticinese per cifra d’affari. Una società che, come abbiamo visto nell’articolo sopra, è controllata di fatto al 50% da una società del Delaware, al 25% da una lussemburghese e al 25% da un trust del Lichtenstein, cassaforte dei tesori di Bruno Bolfo. Insomma, dall’inizio alla fine, i segreti di Duferco portano sempre a Vaduz.

    https://www.areaonline.ch/La-galassia-offshore-dei-trader-ticinesi-Il-caso-Duferco-08bb2900


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    #matière_première #offshore #acier @cdb_77 #suisse #tessin

  • « Rester confiné chez soi, sur son canapé, n’a strictement rien à voir avec une période de #guerre »

    Les mots ont un sens. « La #pandémie à laquelle nous sommes confrontés exigent des mesures plutôt opposées à un temps de guerre » explique l’économiste et chroniqueur de Basta ! Maxime Combes dans cette tribune.

    Non, nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes en pandémie

    « Nous sommes en guerre ». A six reprises, lors de son allocution, Emmanuel #Macron a utilisé la même expression, en essayant de prendre un #ton_martial. L’anaphore voulait marquer les esprits et provoquer un effet de #sidération. Avec deux objectifs sous-jacents. L’un sanitaire : s’assurer que les mesures de #confinement – mot non prononcé par le président de la République – soient désormais appliquées. L’autre politique : tenter d’instaurer une forme d’#union_nationale derrière le chef de l’Etat. Le tout également pour faire oublier les mesures contradictoires et les hésitations coupables de ces derniers jours.

    Pourtant les mots ont un sens. Et c’est non, mille fois non : nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes en pandémie. C’est suffisant, et totalement différent. Aucun État, aucun groupe armé n’a déclaré la guerre à la France, ou à l’Union européenne. Pas plus que la France n’a déclaré la guerre (article 35 de la Constitution) à un autre État. Le #Covid-19 ne se propage pas en raison du feu de ses blindés, de la puissance de son aviation ou de l’habilité de ses généraux, mais en raison des mesures inappropriées, insuffisantes ou trop tardives prises par les pouvoirs publics.

    La pandémie à laquelle nous sommes confrontés exigent des #mesures plutôt opposées à un temps de guerre

    Non, le virus Covid-19 n’est pas un « #ennemi, invisible, insaisissable, et qui progresse » comme l’a affirmé Emmanuel Macron ce lundi 16 mars. C’est un #virus. Un virus qui se propage au sein d’une population non immunisée, porté par nombre d’entre nous et disséminé en fonction de l’intensité de nos relations sociales. Il est très contagieux, se propage vite et peut avoir des conséquences terribles si rien n’est fait. Mais c’est un virus. Pas une armée. On ne déclare pas la guerre à un virus : on apprend à le connaître, on tente de maîtriser sa vitesse de propagation, on établit sa sérologie, on essaie de trouver un ou des anti-viraux, voire un vaccin. Et, dans l’intervalle, on protège et on soigne celles et ceux qui vont être malades. En un mot, on apprend à vivre avec un virus.

    Oui, les mots ont un sens. Nous ne sommes pas en guerre car la pandémie à laquelle nous sommes confrontés exige des mesures plutôt opposées à celles prises en temps de guerre : ralentir l’activité économique plutôt que l’accélérer, mettre au #repos_forcé une part significative des travailleuses et travailleurs plutôt que les mobiliser pour alimenter un effort de guerre, réduire considérablement les #interactions_sociales plutôt qu’envoyer toutes les forces vives sur la ligne de front. Quitte à provoquer, disons-le ainsi : rester confiné chez soi, sur son canapé ou dans sa cuisine, n’a strictement rien à voir avec une période de guerre où il faut se protéger des bombes ou des snipers et tenter de survivre.

    Il n’est pas question de sacrifier le personnel médical, au contraire, il faut savoir les protéger

    Cette référence à la « guerre » convoque par ailleurs un #imaginaire_viril peuplé d’#héroïsme_masculin – bien que largement démenti par les faits – et du sacrifice qui n’a pas lieu d’être. Face au coronavirus – et à n’importe quelle pandémie – ce sont les #femmes qui sont en première ligne : 88 % des infirmières, 90 % des caissières, 82 % des enseignantes de primaire, 90 % du personnel dans les EHPAD sont des femmes. Sans même parler du personnel de crèche et de garderie mobilisés pour garder les enfants de toutes ces femmes mobilisées en première ligne. Le #personnel_médical le dit clairement : nous avons besoin de soutien, de #matériel_médical et d’être reconnus comme des #professionnels, pas comme des #héros. Il n’est pas question de les sacrifier. Au contraire, il faut savoir les protéger, en prendre soin pour que leurs compétences et leurs capacités puissent être mobilisés sur le long terme.

    Non, définitivement, nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes face à une pandémie. Et c’est déjà bien assez. Nous ne sommes pas des soldats, mais des citoyennes et citoyens. Nous ne voulons pas être gouvernés comme en temps de guerre. Mais comme en temps de pandémie. Nous n’avons pas d’ennemi. Ni à l’extérieur, ni à l’intérieur des frontières. Confrontés pendant des semaines à l’incurie d’un gouvernement incapable de prononcer un discours clair et des #mesures cohérentes entre elles, nous sommes juste des citoyennes et citoyens progressivement en train de comprendre que la meilleure chose à faire est de rester confinés. A devoir apprendre à vivre au ralenti. Ensemble mais sans se rencontrer. A rebours de toutes les exigences de #compétitivité et de #concurrence qui nous ont été assénées depuis des dizaines d’années.

    Instituer la #solidarité et le soin comme principes cardinaux, pas les valeurs martiales et belliqueuses

    Lutter contre la pandémie du coronavirus n’est pas une guerre car il n’est pas question de sacrifier les plus vulnérables au nom de la raison d’État. Comme celles qui sont en première ligne, il nous faut au contraire les protéger, prendre soin d’eux et d’elles, y compris en se retirant physiquement pour ne pas les contaminer. SDF, migrant.e.s, les plus pauvres et plus précaires sont des nôtres : nous leur devons pleine et entière assistance pour les mettre à l’abri, autant que faire se peut : la #réquisition de logements vides n’est plus une option. Lutter contre le coronavirus c’est instituer la solidarité et le #soin comme les principes cardinaux de nos vies. La solidarité et le soin. Pas les valeurs martiales et belliqueuses.

    Ce principe de solidarité ne devrait d’ailleurs pas avoir de frontière, car le virus n’en a pas : il circule en France parce que nous circulons (trop) dans le pays. Aux mesures nationales, voire nationalistes, brandies ici et là, nous devrions collectivement étendre ce principe de solidarité à l’international et nous assurer que tous les pays, toutes les populations puissent faire face à cette pandémie. Oui, la mobilisation doit être générale : parce qu’une #crise_sanitaire mondiale l’exige, cette #mobilisation doit être généralisée à la planète entière. Pour que pandémie ne rime pas avec inégalités et carnages chez les pauvres. Ou simplement chez les voisins.

    Point besoin d’#économie_de_guerre, juste d’arrêter de naviguer à vue

    Alors, oui, sans doute faut-il prendre des mesures d’exception pour réorganiser notre système économique autour de quelques fonctions vitales, à commencer par se se nourrir et produire le matériel médical nécessaire. Deux mois après les premières contaminations, il est d’ailleurs incroyable qu’il y ait encore des pénuries de #masques pour protéger celles qui sont en première ligne : réorienter, par la réquisition si nécessaire, des moyens de production en ce sens aurait déjà dû être fait. Histoire de ne pas avoir à refuser d’exporter des masques comme l’UE le fait désormais, y compris avec la Serbie qui a pourtant entamé son processus d’adhésion : où est donc la solidarité européenne ?

    Point besoin d’économie de guerre pour cela. Juste besoin d’arrêter de naviguer à vue et d’enfin prendre les mesures cohérentes entre elles, fondées sur ce principe de solidarité, qui permettront que chaque population, riche ou pauvre, puisse faire face à la pandémie. La participation consciente et volontaire de l’ensemble de la population aux mesures de confinement nécessaires n’en sera que facilitée. Et la dynamique de l’épidémie d’autant plus facilement brisée. Le monde de demain se joue dans les mesures d’exception d’aujourd’hui.

    Maxime Combes, économiste et membre d’Attac.

    https://www.bastamag.net/pandemie-covid19-coronavirus-Macron-guerre-virus-confinement
    #épidémie #vocabulaire #terminologie #mots #coronavirus

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    • Non Monsieur le Président de la République, nous ne sommes pas en guerre

      La déclaration du Chef de l’Etat qui amène un confinement général de la population et n’autorise les déplacements que par dérogation marque un véritable tournant dans la lutte contre l’épidémie généralisée en France. La guerre est déclarée ? Non Monsieur le Président, la Résistance collective est à l’ordre du jour pour sortir de cette épreuve.

      La déclaration du Chef de l’Etat ce 16 mars qui amène un confinement général de la population et n’autorise les déplacements que par dérogation marque un véritable tournant dans la lutte contre l’épidémie généralisée en France. Jusque-là des recommandations, des consignes, des prescriptions amenaient chacun à prendre sa part à la sûreté de contacts raréfiés. Point de contrôle, point de sanctions mais appel à prendre conscience des mesures d’hygiène à respecter puis du confinement.

      La crise sanitaire s’aggrave comme attendue. Les contaminations réalisées avant l’effectivité des mesures successives ne produisent leurs effets en terme de symptômes, qu’après le délai d’incubation de 5 à 14 jours comme nous pouvons le lire ici et là. Il y a donc mécaniquement une aggravation inévitable avant les possibles effets de ralentissement si ces mesures sont efficaces et suffisantes. Insuffisantes, à l’évidence les mesures prises jusqu’ici l’étaient, raison essentielle d’un strict confinement depuis ce 17 mars à midi.

      Crainte des autorités et politique de santé

      La crainte des autorités que partagent tous les observateurs attentifs - et ils sont nombreux - est la saturation des possibilités d’hospitalisation en réanimation pour les symptômes les plus graves qui menacent la vie même du patient avec une vulnérabilité particulière des personnes âgées ou des personnes souffrant de co-morbidités (affections chroniques ou déficiences organiques etc) sans exclure pour autant ces développements graves de la maladie respiratoire chez des sujets plus jeunes ou à l’occasion d’une « deuxième vague ».

      Cette crainte est d’autant plus vive que nos responsables gouvernementaux, le Chef de l’Etat lui-même, savent bien que les politiques de santé menées depuis des décennies, poursuivies et aggravées depuis la dernière présidentielle à coups d’économies budgétaires inconséquentes ont largement diminuées la capacité à faire face aux circonstances exceptionnelles que nous connaissons aujourd’hui. Les gouvernements successifs, et plus encore celui-ci, quand les économies en grattant toujours plus ont atteint l’os, sont restés sourds aux demandes, revendications, exhortations des professionnels de santé, de leurs organisations syndicales y compris même au début de cette épidémie. Quelle imprévoyance ! La préparation aux moyens de la protection elle-même est manifestement déficiente : les volumes des gels hydroalcooliques, masques, équipements divers sont largement insuffisants ou limites même pour les professionnels de santé, hôpitaux et médecine de ville, sont même menacés de pénurie dans des délais relativement brefs (déclaration Olivier Véran, ministre de la santé).

      Il faut l’abnégation de ceux et celles à qui on a refusé les moyens de soigner, pour faire face, héroïquement chaque jour, à cette montée des périls. La fermeture d’hôpitaux, de services et de lits, la fermeture de postes de soignants pèsent aujourd’hui dans cette lutte de résistance, jour après jour, pied à pied. Les encenser aujourd’hui ne disculpe pas de sa responsabilité, de ses choix politiques.

      Il faudra en rendre compte au peuple français après l’épreuve en changeant radicalement de politique de santé en associant les organisations syndicales et les forces vives du pays : la santé est un bien collectif pas seulement l’affaire du ministère et du gouvernement ! Il faut espérer que cet épisode douloureux amènera un changement complet de politique de santé pour faire face à d’autres épidémies qui ne manqueront pas d’arriver. Elles ne manquerons pas d’arriver dans un monde dominé par la recherche du profit à tout prix pesant en premier lieu sur la santé des populations qui ne pèse pas lourd face aux profits des firmes pharmaceutiques, phyto-sanitaires, tabagiques, agro-alimentaires et de toutes celles qui commercialisent ou utilisent des produits toxiques en semant le doute sur cette toxicité quand bien même ils ont les preuves – qu’ils cachent – d’effets graves sur la santé. Le profit d’abord et quand ce sont des milliards à la clef, on peut tout se permettre et tout maquiller.

      Malheureusement, pour le moment et dans les semaines qui viennent, nous voyons et verrons les résultats de cet abaissement des digues : l’affaiblissement des effectifs soignants et les nombreuses fermetures notamment des hôpitaux de proximité ont abaissé dramatiquement le seuil de saturation des services de réanimation qui prennent en charge les malades du CoVid-19. Nous, c’est-à-dire les citoyen.ne.s de ce pays, en feront les frais. Les petits hôpitaux aujourd’hui avec leurs soignants seraient une réserve de lits pour endiguer ce flot croissant comme autrefois les terrains ouverts sur le Rhône absorbaient les inondations périodiques.

      Nous ne sommes pas en guerre mais en Résistance

      Aujourd’hui si les soignants sont en première ligne y compris avec un risque pour leur propre santé, tous les professionnels de la logistique alimentaire, pharmaceutique, administrative sont à leur côté et assurent le service du public, au service de la Nation.

      La guerre est déclarée ? Non Monsieur le Président, nous ne sommes pas en guerre. Vous devez organiser la Résistance avec nous. Avec la guerre, le chef s’adjuge tous les pouvoirs pour vaincre, ne cherche aucunement à convaincre mais à imposer, à contraindre pour mener la bataille comme il l’entend et dans ce cas, les contestataires et les critiques sont traître et traîtrise à faire taire, vite et bien.

      La stigmatisation de groupes au contact vus à la télé sur les bords de Seine, dans des parcs amène un discours sur l’irresponsabilité de certain.e.s qui n’ont pas pris la mesure du danger pour eux et pour les autres, prétexte à introduire le contrôle et la sanction. C’est un peu facile ! Facile d’oublier son propre manque de responsabilité dans la politique de riches menée depuis son accession à la Présidence notamment la politique de santé qui a abaissé le niveau de protection, de l’assurance-chômage qui abaisse les droits et indemnisations des chômeurs, des chercheurs précarisés qui doivent plus chercher des financements que faire de la recherche. Etait-il bien responsable de matraquer et blesser ces Gilets Jaunes durant plus d’un an sans les entendre, de les poursuivre aujourd’hui pénalement pour se venger d’avoir eu peur et de s’être laissé déborder sur les Champs-Elysées ? Sans parler de bien des affaires qui ont amené certain.e.s à démissionner.

      Reconnaissons-le, la responsabilité n’est chose aisée pour personne surtout dans une société où l’enjeu est de passer la patate chaude de la responsabilité à un.e autre. La première intervention du chef de l’état du 12 mars a certainement manqué de punch pour responsabiliser. Les réactions dimanche sous le soleil sont aussi à inscrire, sans les excuser, à un déni d’ordre psychique d’entrée dans cette période de restriction, en gros, encore un dernier bol d’air avant le confinement. Après, il est possible de rappeler en direct le danger et le devoir. Pourquoi, in fine, et à peu près systématiquement - en acte contrairement aux paroles – devrait-on prendre la population pour non-responsable collectivement ? Individuellement, nous le sommes tour à tour pour, pour sujet plus ou moins important mais collectivement nous pouvons être sérieusement responsables (un peu comme la patience dans mille impatiences) surtout face à ce danger réel, palpable, identifié.

      Le confinement par la force ou la responsabilité ?

      Mais l’ennemi est là, l’invasion a eu lieu : le virus est partout. Oui, le cap doit être clair pour résoudre cette crise d’exception mais faire appel à 100.000 policiers et gendarmes c’est s’engager dans une voie où la coercition, la sanction dispensent de convaincre tout en faisant « comme si », double discours qui rappelle celui pour le premier tour des municipales. Dans ces conditions, la menace de sanction devient, de fait, la seule voie audible, choisie pour parvenir à maintenir le confinement, moyen pour stopper cette épidémie. Ce moyen n’est pas en cause. La contamination a lieu par contact : nécessité du confinement et des mesures-barrières.

      La question est la voie choisie pour parvenir à un confinement : le contrôle par les forces de Police et de Gendarmerie et la sanction financière (on imagine mal engorger les prisons déjà pleine – problème en soi - et propager le virus !). Cette voie prend le risque d’une escalade dans le contrôle de la population par des forces de l’ordre (largement utilisées depuis deux ans, sorte de réflexe) voire de déboucher sur des scènes de chaos plus ou moins localisées ou momentanées.

      Nous comprenons bien que légiférer par ordonnance n’est pas anodin et amorce une éventuelle escalade avec état de siège, intervention de l’Armée au maintien de l’ordre, pourquoi pas in fine l’article 16. Piège de l’escalade qui prend toujours le comportement marginal pour prétexte, piège aux conséquences lourdes et en quelque sorte mécaniques pour la démocratie.

      Sans protection ou avec des protections insuffisantes, les forces de l’ordre pourraient être affectées par l’épidémie. Elles pourraient l’être et affecter un volume plus ou moins important de policiers et gendarmes que leurs armes ne protègent pas comme dans une guerre, rendant impossible de remplir leur mission.

      La Résistance, au contraire, engage le peuple à entrer en Résistance conscient des enjeux pour la santé de tous. Vous n’avez pas vu que partout, à côté de contacts de moins en moins fréquents - aujourd’hui plus un seul – spontanément, les gens dans la rue, devant les magasins, tiennent leurs distances, ne s’affolent pas et s’ils parlent, c’est à distance et pas en face à face. La Résistance c’est avant tout engager chacun à devenir responsable pour devenir collectivement responsable. Et devenir collectivement responsable, c’est non seulement éviter les contacts qui transmettent le virus, mais encore organiser des réseaux de solidarités de proximité pour l’alimentation, la pharmacie etc... en respectant les consignes d’hygiène et de contacts. Tout le monde ne peut pas se déplacer. C’est bien au-delà de la peur du gendarme.

      A défaut, en durcissant encore le confinement, il faudrait organiser un réseau national de distribution à domicile ! Les forces de l’ordre pourraient-elles s’y employer ? Là encore, ce serait faire sans la population quand il s’agit de résister avec la population.

      Organiser la Résistance et mobiliser par des actes

      Il n’y a pas possibilité de résistance si la population n’est pas incitée à s’associer à cette résistance, chacun à sa mesure. La Résistance c’est le peuple et ses dirigeants, quand ceux-ci savent impulser et non seulement commander, contrôler, sanctionner. Les forces de l’ordre plutôt que sanctionner ce qui peut amener à la clandestinité des déplacements devenus illicites, pourraient se transformer en agent de persuasion en rappelant les consignes, en écoutant les nécessités explicitées sans chercher à sanctionner bref... discernement. La campagne c’est pas la ville et chacun ne va pas faire du jogging autour de sa maison ou de son pâté d’immeubles. En Auvergne, balader sur un des Puys en solitaire ou en couple de retraités est sans risque plutôt que rester aux abords de la maison et rencontrer des connaissances ! Les services de santé seront d’autant moins débordés (ou moins vite !) que chacun se sentira, se sent responsable des soignants, en actes et pas seulement en paroles.

      Sans association et conscience de la population, il n’y a en effet que la guerre et son cortège d’oeufs cassés toujours justifiés en toute bonne foi.

      Pour associer le peuple, la suspension des réformes en cours est enfin une mesure de sagesse et d’apaisement. De toutes façons, le calendrier de la réforme des retraites ne peut plus être tenu. Avant l’été c’est râpé ! Le report de la mise en place de la réforme de l’assurance-chômage est aussi la démonstration en creux de revenus dramatiquement insupportables pour quantités de chômeurs, à repousser hors cette période exceptionnelle. Seraient-ils véritablement plus supportables après un retour à la normale ? Revoir la copie.

      Il faut aller plus loin. Pour une adhésion et une responsabilité de la population, Il faut permettre un minimum de confiance quand celle-ci a été dilapidée par une attitude intransigeante toujours dans le sens des riches en pompant l’argent des autres. Il faut annoncer quelles réformes deviennent prioritaires, quel cap social et sociétal elles prendront, avec qui et comment elles seront travaillées (pas seulement une concertation sur un texte à trous béants comme celui des retraites).

      L’indemnisation du chômage partiel prise actuellement pour garder les moyens de subsistance n’illustre-t-elle pas la nécessité de la mise en place d’un revenu universel ? Ce pourrait être un dispositif qui l’initie à élargir et pérenniser.

      Une mesure forte immédiate qui ne coûte pas un euro mais vaudra crédit : arrêter toutes les poursuites pour fait social, grèves et manifestations. La paix sociale ne s’achète pas, elle s’obtient avec des actes.

      La guerre alors n’aura pas lieu

      Vaincre l’épidémie c’est engager la population dans la Résistance et non la délégation aux chefs de mener une guerre qui n’existe pas, même si l’économie s’en rapproche, si l’organisation du fonctionnement en société s’en rapproche. C’est apporter un tournant social à ce quinquennat de riches, non pas le passer au Ripolin vaguement rose mais s’engager à des réformes nécessaires et identifiées dès maintenant avec les moyens d’une co-construction postérieure chacun à sa place. Alors les forces vives de la nation seront mobilisées pour vaincre par la responsabilité et la solidarité. La guerre alors n’aura pas lieu !

      https://blogs.mediapart.fr/georges-andre/blog/170320/non-monsieur-le-president-de-la-republique-nous-ne-sommes-pas-en-gue

    • #Rony_Brauman répond à Macron : « La #métaphore de la guerre sert à disqualifier tout débat »

      Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, approuve les mesures de confinement, mais dénonce la #rhétorique_martiale du chef de l’Etat : « Qualifier les soignants de "#héros", c’est gommer les raisons de la crise sanitaire. »

      Médecin, diplômé de médecine tropicale et épidémiologie, Rony Brauman a été président de Médecins sans frontières (MSF) de 1982 à 1994. Il est aujourd’hui directeur d’études à la fondation de l’ONG. Son dernier livre, « Guerres humanitaire ? Mensonges et intox », conversation avec Régis Meyran, est paru aux éditions Textuel en 2018.
      Interview.

      Comment analysez-vous l’épidémie du #Covid-19 et sa gestion par les autorités françaises ?
      Cette épidémie n’avait pas été prévue, mais elle avait été prédite. De nombreux épidémiologistes avaient anticipé l’apparition d’un nouveau virus se répandant à la faveur de l’accroissement démographique, de l’accélération des voyages internationaux, de l’urbanisation, du changement climatique. Cette crainte, déjà ancienne, s’était renforcée avec les épidémies de sida, le Sras, le Mers, le Zika, le chikungunya, Ebola. Nous savions que le rêve d’un monde débarrassé d’un risque infectieux était une #illusion et les gouvernements successifs ne pouvaient méconnaître ces analyses. Cela ne les a pas empêchés, depuis des années, de réduire les capacités des hôpitaux, avec les effets que l’on voit aujourd’hui. Plus de 4 000 lits ont été supprimés ces trois dernières années, mais c’est depuis trente ans que gagne une #logique_comptable, entrepreneuriale (notamment la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire de 2009, qui concrétise la notion d’« #hopital-entreprise », introduite par #Claude_Evin dès 1989). Pourtant, aujourd’hui, Emmanuel Macron ne tarit pas d’éloge sur le personnel hospitalier... Ses propos qualifiant les soignants de « héros » me semblent particulièrement mal venus. Cette qualification a quelque chose de pervers, parce qu’elle gomme les raisons de la #crise_sanitaire. Outre qu’elle oubliait les autres professions qui continuent à travailler pour que notre vie soit encore vivable (éboueurs, policiers, livreurs, caissières, producteurs, distributeurs de produits essentiels), elle met les soignants dans une position délicate. Un héros, ça ne demande pas des journées de récupération pour s’occuper de ses enfants, de prime de risque, un salaire décent. On sait bien qu’une partie du vidage des hôpitaux vient de ce qu’on paye les gens de façon indécente. Brandir la figure du héros, c’est sous-entendre par contraste la médiocrité de revendiquer des #conditions_de_travail correctes.

      Pourtant, quand les gens applaudissent à leurs fenêtres à #20_heures, n’est-ce pas aussi une façon de saluer dans les soignants des figures héroïques ?
      Si, bien sûr, et je m’y associe. Ces applaudissements constituent un rite de reconnaissance collective vis-à-vis d’une catégorie qui s’expose de façon constante, quotidienne. Mais ils ne doivent pas être séparés d’une interrogation politique sur les #restrictions_budgétaires imposées depuis des années à ceux qui sont considérés aujourd’hui comme les sauveurs de la nation.
      J’ajoute que, dans les propos d’Emmanuel Macron, cette #héroïsation n’est que le complètement logique du discours de la guerre, la métaphore du combat engagé contre l’#ennemi_invisible. Cette notion ne me semble pas la bonne. Nous sommes face à une #catastrophe. Au moment où nous parlons, des structures de soins sont débordées et l’on voit réapparaître les méthodes de la #médecine_de_catastrophe, mises au point, il est vrai, par la #médecine_militaire mais élargies aux situations de crises majeures, notamment de catastrophes naturelles : les techniques de #triage séparant les gens qu’on va pouvoir aider à sortir et ceux pour lequel le pronostic est trop mauvais, relèvent typiquement de la médecine de catastrophe. De façon plus générale, cette métaphore est trompeuse, en ce qu’elle laisse entendre que la #santé passe par la défaite de la maladie. Mais la maladie fait partie de la vie et l’on devrait parler de #droit_à_la_maladie, plutôt que de #droit_à_la santé. Je pense au philosophe #Georges_Canguilhem observant que pour la plupart des gens, la santé, ce n’est pas l’#absence_de_maladie mais la possibilité de tomber malade et de s’en relever.

      Mais n’est-il pas vrai que nous combattons un ennemi : le #virus ?
      Un point, encore : depuis #Pasteur, le germe infectieux place les sociétés dans une situation complexe. Dès lors que nous sommes tous potentiellement vecteurs de #contagion, chaque individu devient une #menace pour la collectivité, chaque voisin est un risque potentiel. Et inversement, l’individu se sent menacé par le groupe, qui peut cacher des malades, et il va donc chercher à s’en isoler. Le #confinement nous demande d’être à la fois solidaires et individualistes. C’est le #paradoxe de l’#épidémie, que dissimule la métaphore de la guerre. Dire qu’on mène une guerre contre un virus, c’est prendre le risque d’alimenter la #guerre_de_tous_contre_tous, chacun étant potentiellement le vecteur de l’ennemi invisible.
      Quand j’entends le président conclure son discours de Mulhouse, le 25 mars, par un martial « Nous ne céderons rien ! », je suis abasourdi. Céder quoi, à qui ? Craignez-vous la restriction des libertés liée au confinement ? J’approuve le confinement et des mesures actuellement en vigueur, à défaut d’autres moyens de protection pour l’instant. Ces mesures sont le résultat, forcément instable, de la recherche d’un équilibre entre trois exigences : la #sécurité_sanitaire, la #liberté des individus et la continuité de la machine économique. La liberté peut être restreinte, mais il est impossible de confiner tout le monde, car une partie l’#activité_économique doit se poursuivre, sous peine d’une morte lente générale. Je rappelle qu’une épidémie peut faire plus de #victimes_indirectes que directes, comme cela a été probablement le cas d’#Ebola : je pense aux malades qui n’ont pas pu se soigner, qui ont été conduits à une issue fatale à cause de la paralysie des régions frappées par la maladie.
      Pour ma part, je comprends le retard de confinement mis en oeuvre en France : l’exigence de #santé_publique était en balance avec l’exigence de liberté et l’exigence de #continuité_économique. Prenons garde à ne pas porter sur les mesures du gouvernement Philippe un regard anachroniquement sévère ! Reste que je m’inquiète de l’empilement des #mesures_autoritaires. N’oublions pas que des dispositions de l’#état_d'urgence antiterroriste ont été intégrées à la #loi_ordinaire et appliquées contre des militants écolos et syndicalistes. On doit craindre une reproduction de ce précédent.

      Portez-vous le même regard compréhensif sur la stratégie de la France en matière de #masques et de #tests ?
      Non ! Ce sont clairement deux loupés de la politique et de la communication gouvernementales. Autant j’apprécie les points quotidiens de #Jérôme_Salomon, le directeur général de la Santé, et son ministre #Olivier_Véran, qui sont très pédagogiques, didactiques, non arrogants, autant la question des masques et des tests a été traitée de façon extrêmement grossière, là encore infantilisante comme l’est la métaphore de la guerre. Ils auraient pu reconnaître qu’il y avait un retard à rattraper - retard imputable aux gouvernements successifs et non au seul gouvernement Philippe - et qu’il fallait plus de masques et plus de tests. Ils pouvaient expliquer que le #rationnement ne durerait pas, qu’ils y travaillaient, bref traiter leurs concitoyens en adultes. Au lieu de cela, ils ont choisi de tenir un discours de #déni. « Pourquoi ne pas faire plus de tests ? - Parce que c’est inutile ! » « Pourquoi ne pas distribuer pas plus de masques ? - Parce que c’est inutile ! » Et ce n’est pas vrai... Oui, c’est mensonger et ce point-là n’a rien à voir avec les choix difficiles, évolutifs, du confinement et de ses limites. Les masques sont indispensables pour les personnels soignants et pour les professions exposées au public. Quant au test, on nous explique qu’il n’est utile que pour les cas graves. Ce n’est pas vrai ! Dans les cas graves, il ne fait que confirmer le #diagnostic_clinique, alors que dans les cas moins graves ou bénins, il permet de connaître le #statut_sérologique des individus. On peut alors choisir pour chacun la solution adaptée : confinement à la maison, isolement dans des structures médicalisées (pour ne pas engorger l’hôpital) et hôpital (si nécessaire). Je suis consterné que les porte-parole du gouvernement se soient cramponnés à cette #pseudoscience. Un tel manquement est très contre-productif car il vient affaiblir la #confiance que l’opinion peut avoir dans d’autres mesures gouvernementales, qui, elles, sont tout à fait argumentables, tel que le confinement.

      Derrière ce loupé, y a-t-il des dissensions internes au champ médical ? Certains scientifiques ont-ils sous-estimé l’épidémie ?
      La #médecine n’est pas une science, c’est une #pratique_scientifiquement_informée. On le voit à l’échelle d’un organisme individuel : le corps n’est pas une matière inerte qui répondrait toujours de la même façon aux mêmes actions. Pour les questions de #santé_publique, c’est encore plus net, car la médecine est alors confrontée à toutes sortes d’événements inattendus et d’une variabilité extrême. La science aide à prendre les décisions, mais elle ne sait pas tout et, dans l’incertitude, ce sont les politiques qui doivent trancher.

      Sur cette épidémie, il n’y a pas de #consensus_médical ?
      Non, pour les raisons que je viens de dire. De plus, la familiarité des médecins avec les réalités épidémiologiques est très limitée. Le métier des médecins est de soigner les pathologies, mais pas forcément de connaître leur diffusion. Cela relève d’un autre type de savoir : l’épidémiologie. Il y a les épidémiologistes médecins, bien sûr, mais aussi des épidémiologistes non-médecins, notamment les statisticiens, les modélisateurs, qui n’ont pas la même approche que les médecins. Il peut y avoir des désaccords et c’est alors au politique de trancher, et de s’en expliquer. Néanmoins, sur la question de l’intérêt des masques et des tests pour gérer l’épidémie au mieux, il y a un consensus quasi-total.

      Mais alors, pourquoi les principaux responsables de la santé en France ont-ils dit le contraire ? Après tout, Jérôme Salomon et Olivier Véran, ainsi que sa prédécesseure #Agnès_Buzyn, sont tous des médecins...
      C’est un mystère. Mon hypothèse, toute personnelle, est qu’il s’agit d’un effet de la propension des responsables politiques à la rigidité comme preuve de leur détermination. En toutes circonstances, ils veulent afficher leur assurance et voient dans toute remise en question un affaiblissement de leur #autorité. Le fantasme de #toute-puissance est à l’oeuvre ! C’est ce que nous disait encore Macron, qualifiant de « polémiques », forcément stériles, et de tentatives de « fracture » de la société, forcément dangereuses, les critiques qui lui sont adressées. Il faut « #faire_bloc », c’est-à-dire marcher au pas, fleur au fusil. Où l’on voit que la métaphore de la guerre sert à disqualifier toute mise en #débat.

      Vous-même, avez-vous changé d’avis sur l’épidémie ?
      J’ai hésité en janvier, mais j’ai été assez rapidement convaincu que le #risque_pandémique était bien réel, tout en considérant la réaction des pouvoirs publics en France était correcte, et que par exemple on n’avait pas de raison de coller immédiatement à ce que faisait l’Italie. Il y a eu des discussions, y compris au sein de Médecins sans frontière, où certains étaient très sceptiques. Dès le début février, il a été clair que la cinétique de l’épidémie était inquiétante, en découvrant que des patients asymptomatiques pouvaient être transmetteurs du virus. Dans une épidémie, ce n’est pas le chiffre de mortalité à un instant T qui importe. On peut toujours comparer ces chiffres à bien d’autres, comme l’ont fait trop longtemps les « corona-sceptiques ». C’est le #temps_de_doublement des cas qu’il faut regarder attentivement : 2,5 jours pour le Covid-19. Là, on comprend assez rapidement que la progression est effrayante, surtout si on le rapporte aux mesures de confinement, qui mettent quinze jours à commencer à produire de l’effet : en quinze jours, on a six fois le doublement des cas, ce qui signifie qu’un porteur contamine 64 personnes en quinze jours, 244 en un mois.

      Que pensez-vous de la polémique sur la #chloroquine ? N’est-ce pas affligeant, dans une telle période ?
      La forme a été parfois affligeante, mais pas la controverse elle-même. Ce qui donne le caractère polémique à cette discussion, c’est le sentiment de vivre une #tragédie_collective dans laquelle tout #désaccord prend une dimension énorme. Mais, en temps normal, c’est le lot commun du travail médical. Pour des #pathologies_émergentes et même pour des pathologies déjà connues, il faut des années d’essais cliniques et de traitement pour obtenir un #consensus. Regardez les médicaments contre le cholestérol, qui font l’objet d’une controverse très vive depuis plusieurs années. Ce n’est pas parce qu’on est en période d’état d’urgence sanitaire qu’il faudrait fermer la porte aux discussions contradictoires, aux critiques. Surtout pas. Nous avons besoin de cette pluralité d’avis. Cela étant dit, la façon dont #Didier_Raoult a présenté la chloroquine comme un médicament miracle appartient plus à un prophète qu’à un spécialiste de santé.

      Il n’y aura pas de médicament miracle pour le Covid-19 ?
      Non, pas plus qu’il n’y en a eu pour les autres infections. Cela me rappelle l’annonce faite en 1985 par le professeur #Andrieux, accompagné de la ministre de la Santé d’alors, #Georgina_Dufoix, donnant la #cyclosporine comme le médicament qui allait tout changer à partir d’un essai sur quelques cas. Pour ce qui est de la chloroquine, ses effets antiviraux et antibactériens sont bien connus, mais l’essai de Marseille n’a rien de concluant, contrairement à ce qu’en disent certains, y compris des politiques qui se croient autorisés à avoir un avis sur cette question totalement technique. C’est une ressource possible, il faut la tester. Le bon côté de cette controverse, c’est que la chloroquine va être jointe aux nombreux essais cliniques en cours. Mais il ne faut pas créer de #faux_espoirs. Didier Raoult a un passé de chercheur sérieux, mais son personnage de génie autoproclamé n’incite pas à la confiance. Quant à la validité de son essai, elle a été très précisément analysée.

      Parmi les multiples réflexions suscitées par l’épidémie, il y a cette idée que la nature malmenée par la #mondialisation serait en train de se venger avec ces différents virus venus du monde animal. Qu’en pensez-vous ?
      Le point commun du Covid, du Sras, du Mers et d’Ebola est que ces maladies sont le fruit d’un passage de la #barrière_virale_d'espèces entre les #animaux et les hommes. L’extension des certaines mégapoles entraîne une interpénétration entre #ville et #forêts : c’est le cas d’Ebola, qui trouve son origine dans la présence des #chauves-souris en ville et qui mangeaient par des humains. Mais ce paramètre, s’il faut avoir à l’esprit, est à manier avec une certaine retenue. Car il s’agit d’une constance dans l’histoire des épidémies : la plupart, à commencer par la #peste, sont liées à ce franchissement. L’homme vit dans la compagnie des animaux depuis le néolithique, notre existence est rendue possible par cette coexistence. Mais la peste avait été importée par la puce du rat qui était disséminé sur les bateaux et les caravanes ; pour le corona, ce sont les #avions qui ont fait ce travail. La spécificité du Covid-19, c’est sa vitesse de #diffusion. Le professeur Sansonnetti, infectiologue et professeur au Collège de France, parle d’une « maladie de l’#anthropocène » : en superposant la carte de l’extension du virus et celle des déplacements aériens, il montre que les deux se recouvrent parfaitement.

      L’enjeu est donc moins la façon dont la #mondialisation malmène la nature, mais dont elle ouvre des avenues à des germes. Faut-il refermer ces avenues ?
      Le propre du vivant, c’est de chercher à répandre ses gènes et le virus obéit à une logique de vie, qui s’inscrit dans une dialectique entre #contagiosité et #mortalité. Il lui faut trouver des #vecteurs - des organismes vivants - qui lui permettent de se répandre. Mais s’il tue trop vite ces vecteurs ou s’il ne trouve pas de nouveaux organismes à contaminer, il arrive à une impasse et meurt. Ce que vise le confinement, c’est à mettre le virus dans une impasse : chacun doit être le cimetière du virus. C’est ici que l’on voit la limite de la méthode : cet isolement total serait notre cimetière à tous, pas seulement celui du virus.
      A quoi cela sert de "gagner du temps" face au coronavirus ?
      #Mutation. Le mot, lorsqu’il est associé au coronavirus, fait peur. Surtout depuis que des chercheurs chinois ont affirmé que le virus avait déjà muté en une variante plus agressive.

      Alors, faut-il redouter ses prochaines transformations ?
      #Luc_Perino, médecin diplômé d’épidémiologie et auteur du livre "Patients zéro" (La Découverte), explique qu’un virus mute en permanence... et pas nécessairement d’une manière défavorable à l’être humain. "Dans la majorité des épidémies, le virus évolue vers moins de #virulence, et vers plus de #diffusion." C’est-à-dire qu’il tend à se propager plus vite... mais en devenant moins mortel.

      https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200327.OBS26690/rony-brauman-repond-a-macron-la-metaphore-de-la-guerre-sert-a-disqualifie
      #solidarité #individualisme #autoritarisme #mensonge #mensonges #épidémiologie

    • Parler de l’héroïsme des soignants c’est une excision symbolique du corps médical. Les soignants sont des femmes en grande majorité. Les soignantEs ont pour travail de prendre soin, pas de trucider, étriper et violer comme le font les soldats, ni même se sacrifier.
      Les soldat(e)s ne soignent pas.
      Les soignantEs ne tuent pas.

      A la guerre il y a des héros or la racine latine « vir » de viril, virilité, virilisme et aussi vértu viens du sanskrit HERO. L’héroisme c’est ce qui fait l’homme et donc certainement pas les femmes. Traiter les soignantes de héro ou même héroïnes c’est les affubler de virilité.

      #invisibilisation_des_femmes #virilisme #inversion_patriarcale #excision_symbolique

    • La guerre est toujours un beau #prétexte pour imposer la #répression

      « Et nous voilà en dictature ?

      La guerre est toujours un beau prétexte pour imposer la répression.

      Guerre contre les pauvres, contre les travailleur.e.s précarisé.e.s, contre les personnes entassées dans des squats, contre les enfants des quartiers dits « prioritaires », contre les « migrants » comme ils aiment les appeler…Ah, veuillez m’excuser, je n’avais pas compris que notre aimable président parlait de guerre contre un virus…

      Il est vrai qu’en observant le confinement prendre la pelle (l’appel) pour creuser, creuser et creuser encore le gouffre qui sépare les bien loti.e.s des plus précarisé.e.s, je n’avais pas compris qu’il parlait d’une guerre contre la nature… Pourtant, j’aurais dû m’en douter, car il est bien évident que notre président a toujours voué un grand amour pour notre environnement… Mais non, je pensais bêtement que la guerre avait été déclarée. Que l’on nous avait encore pris pour des dindes, en nous faisant par exemple copier deux fois de suite « l’article 3 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à… » blablabla. Et si tu n’as pas de papier pour écrire, tant pis pour toi ! De toute façon, on est en guerre, gamin.e, alors pourquoi veux-tu te promener dans les rues ? Ah ? La rue est ta maison ? Quelle sombre idée… De toute façon, on est en guerre, alors qui se soucie de savoir si tu vis à la rue, hein ?

      Oui, je n’ai pas réussi à entendre le mot virus quand notre cher président a répété six fois que nous étions en guerre…

      Et il est vrai que quand les jeunes avec qui je travaille m’ont transmis leurs angoisses de « ne pas réussir », avec la peur d’être encore mis de côté, exclus dans leur quartier alors même qu’elles et ils me faisaient part il y a peu de leur désir de « bien s’en sortir » pour montrer à leurs pairs que personne n’est éternellement assigné au quartier, je n’ai pas pensé au virus… Mais à la violence de l’Education Nationale.

      Quand mon amie du Sud de la France m’a quant à elle parlé de son combat éreintant pour récupérer son jeune garçon de 5 ans, confiné chez son père violent et fiché S à Paris, je n’ai pas pensé au virus… Mais à l’horreur du confinement.

      Quand une autre m’a parlé de sa colère en tant qu’infirmière de voir tant de gens ne pas respecter leur investissement/épuisement en continuant à vivre « comme si de rien n’était », je n’ai pas pensé au virus… Mais à la stupidité et l’égoïsme qui animent mes « compatriotes ».

      Et enfin, quand mes collègues m’ont fait part au début du confinement des difficultés à trouver des volontaires pour garder les enfants des soignants, je n’ai pas pensé au virus… Mais à la fameuse « Fraternité » oubliée de la devise française.

      Dites-moi qu’au moins, cela servira de prise de conscience ? Car qui tient donc le pays en ce moment ? Qui le fait (sur)vivre ? Ni moi, ni peut-être vous. Mais celles et ceux que l’on a invisibilisé depuis bien trop longtemps. Et si je dois donc applaudir, j’applaudirais tout autant les agriculteurs/trices, les vendeurs/euses en magasin, les bénévoles (devraient-ils vraiment être bénévoles ?), les professeur.e.s et toutes celles et ceux qui nous permettent de continuer à vivre. En fait, qui nous ont toujours permis de continuer à vivre…

      Alors maintenant, je me demande, que pouvons-nous faire de tout ce temps pour celles et ceux qui en ont plus que d’habitude… N’est-il pas le moment de le « prendre ce temps » pour réfléchir à de nouveaux systèmes ? Puisque dans nos vies à 100 à l’heure, celui-ci manque toujours…

      Qu’a-t-on de fait à proposer ? Comment peut-on imaginer une plateforme pour échanger sur de nouveaux modèles ? Sur la manière de visibiliser ces réalités mais également de contribuer à les changer ? Comment peut-on se servir de ce temps pour ne plus panser les blessures de notre système mais bien penser de nouvelles perspectives ? Si tout le monde est davantage connecté, c’est donc l’occasion de toucher de nouveaux publics, de faire connaitre des réalités, de proposer des formations et de construire quelque chose de nouveau…

      Je sais que certain.e.s s’y attellent depuis bien longtemps. Mais n’est-ce pas alors l’occasion de joindre nos forces pour penser collectivement ? Utiliser le confinement pour se mettre davantage en lien et penser autrement ? Servons-nous de cette colère. Transformons-là. »
      Coline

      https://www.modop.org/se-relier/#3avril

    • « De la #guerre_sanitaire à la guerre économique et sociale »

      A la « guerre sanitaire » aujourd’hui déclarée, risque de succéder une « guerre économique et sociale » impitoyable pour les salariés, les fonctionnaires et les habitants des quartiers populaires. J’ai imaginé ce que pourrait être le discours du président de la République...

      La première victime de la guerre, c’est toujours la vérité

      La deuxième victime de la guerre, ce sont les conquis sociaux

      La troisième victime de la guerre, ce sont les droits et libertés démocratiques

      A la manière d’un certain président de la République.

      « Françaises, Français, mes chers compatriotes. Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, je me suis plusieurs fois adressé à vous pour évoquer les épreuves que nous avons traversées, pour annoncer les mesures indispensables afin de juguler l’épidémie d’abord et d’en venir à bout ensuite. Ces circonstances exceptionnelles m’ont conduit à prendre, avec le gouvernement, en accord avec l’Assemblée nationale et le Sénat, des mesures elles aussi exceptionnelles sans lesquelles nous n’aurions pu gagner cette bataille décisive contre le Covid-19. Tout d’abord, je veux, au nom de la nation, saluer toutes celles et tous ceux qui, médecins, infirmiers, personnels hospitaliers, ont été aux avant-postes de ce combat, avec un dévouement et un courage exemplaires, et pour certains, hélas, au péril de leur vie. Ils méritent notre reconnaissance. C’est pourquoi j’ai décidé qu’un hommage national leur sera rendu à une date qui sera précisée. Plus encore, toutes et tous recevront, à titre collectif, la légion d’honneur.

      Ensuite, je veux avoir une pensée pour vous, Françaises et Français, qui avez perdu un parent, un proche, un ami. Je sais votre peine infinie et nous la partageons tous. Dans ces moments que je sais ô combien douloureux, soyez assurés que votre deuil est aussi le nôtre, et jamais nous n’oublierons vos chers disparus. Enfin, je veux également saluer celles et ceux qui, envers et contre tout, ont continué de travailler sans se laisser détourner de leurs tâches indispensables au pays par des revendications aussi démagogiques qu’irresponsables. C’est grâce à eux qu’il n’y a pas eu de pénurie et que les approvisionnements n’ont jamais cessé en dépit des difficultés qu’ils ont eux aussi surmontées avec une ténacité et une résilience remarquables. Françaises, Français, mes chers compatriotes, suite aux décisions que j’ai prises, vous avez, vous aussi, consenti de nombreux sacrifices en respectant un confinement toujours plus strict, en bouleversant vos habitudes, en renonçant à bien des loisirs et à bien des plaisirs : ceux de se réunir en famille, entre amis, de dîner au restaurant, d’aller au cinéma, au théâtre, d’écouter des concerts, de faire du sport, de se promener. Qui, en ville, qui à la campagne pour pêcher ou chasser, qui à la mer ou à la montage. Je sais que les décisions prises ont bouleversé vos vies mais elles étaient indispensables pour sauver le plus grand nombre de nos ainés et de nos concitoyens. Vous l’avez assez vite compris et vous l’avez donc accepté. Toutes et tous, vous avez fait la démonstration remarquable que nous sommes un grand peuple et que la France est une nation à nulle autre pareille qui, dans les épreuves, sait se retrouver pour les affronter dans l’unité, la solidarité et la fraternité.

      Nous venons de gagner une bataille majeure mais nous n’avons pas encore gagné la guerre. La crise sanitaire est certes derrière nous mais nous devons, dès maintenant, mener d’autres combats et relever d’autres défis. Ils sont économiques et sociaux. Ceux d’hier étaient immenses, ceux qui nous attendent ne le sont pas moins. Mes chers compatriotes, je vous le dis avec solennité et gravité, nous sommes toujours en guerre. L’ennemi n’est plus invisible, il n’est plus insidieux mais il n’en est pas moins présent, puissant et menaçant. Cet ennemi, il se nomme récession, régression, faillites en série et reprise possible de la hausse du chômage. Celui que nous venons de terrasser, nous menaçait tous, celui qui se présente maintenant agit de même. Je veux dire par là qu’il peut, lui aussi, bouleverser nos vies en frappant partout et dans toutes les catégories de la population. Nos grandes, moyennes et petites entreprises sont menacées. De même nos admirables artisans qui, partout en France, maintiennent vivantes d’anciennes traditions d’excellence. Je n’oublie pas nos agriculteurs, nos pêcheurs, nos viticulteurs, nos artistes et nos libraires.

      Hier, Françaises, Français, mes chers compatriotes, vous avez consenti de nombreux sacrifices. Je m’adresse à vous tous pour vous en demander de nouveaux car cette situation économique et sociale est elle aussi exceptionnelle. Elle n’est pas sans rappeler celle que nos ainés ont dû affronter au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient un pays à reconstruire, nous avons une économie à rebâtir et pour y parvenir au plus vite, il faut être capable de se hisser à la hauteur des tâches multiples et difficiles qui nous attendent. Lorsque je me suis adressé à vous au début de l’épidémie le 16 mars dernier, je vous avais dit qu’après les épreuves traversées, plus rien ne serait comme avant. Ce jour est arrivé et il nous faut maintenant en tirer toutes les conséquences.

      Nous sommes en guerre. Aussi, notre code du travail, conçu dans et pour une autre conjoncture, est-il parfaitement inadapté à celle que nous allons affronter. Il est trop lourd et compliqué. De là d’innombrables lenteurs qui sont autant d’obstacles à la reprise que nous appelons tous de nos vœux. C’est pourquoi je vais demander au gouvernement d’adopter une loi d’urgence économique qui permettra à toutes et à tous de travailler au-delà des 35 heures, de travailler le dimanche si nécessaire et d’étendre le travail de nuit aux secteurs économiques particulièrement fragiles et/ou particulièrement affectés par le confinement auquel notre pays a été soumis. De plus, de nouveaux contrats d’embauche, moins contraignants et plus souples seront mis en place pour permettre de répondre dans les meilleures conditions aux défis multiples et variés que nos entreprises et nos artisans vont devoir relever dans les semaines et les mois à venir. Nous devons travailler plus et plus longtemps, c’est pourquoi la réforme des retraites, suspendue pour les raisons que vous savez, sera enfin adoptée. Et je souhaite qu’elle soit elle aussi assouplie pour permettre à celles et ceux qui veulent continuer à travailler de le faire en toute liberté. Toutes ces mesures s’imposent car il y va de notre place en Europe, de notre place dans le monde, de votre avenir personnel et professionnel, et de celui de vos enfants et de vos petits-enfants.

      Oui, nous sommes en guerre. C’est pourquoi, afin de favoriser au mieux la croissance indispensable aux progrès de notre pays, au relèvement de notre économie et à l’amélioration de vos conditions de vie, je demanderai également au gouvernement de bloquer les salaires pour une durée qui reste à déterminer, de réduire les congés et de permettre aux employeurs de les fixer à leur convenance, après consultation des salariés. Il en sera évidemment de même dans toute la fonction publique à l’exception de la fonction publique hospitalière où des postes seront créés et de nouveaux moyens accordés. En même temps, nous poursuivrons la modernisation indispensable de nos hôpitaux afin d’augmenter là aussi leur compétitivité et donc leur efficacité au service du plus grand nombre. Mes chers compatriotes, je sais votre attachement à notre système de santé qui suscite l’admiration de beaucoup à l’étranger, c’est aussi pour répondre à vos attentes que je vous demande ces efforts. Efforts également dans l’éducation nationale et dans l’enseignement supérieur où, jusqu’à nouvel ordre, aucun recrutement ne sera effectué. Cette situation n’empêchera nullement les écoles, les collèges, les lycées et les universités d’embaucher, de façon temporaire et pour une durée limitée, le personnel enseignant et administratif nécessaire à l’accomplissement de leurs missions. Là aussi, la modernisation doit être impérativement poursuivie car nous pouvons et nous devons faire mieux. Les temps présents comme de nombreux parents l’exigent et personne ne comprendrait, à l’heure où je vous parle, que les fonctionnaires précités désertent cette formidable bataille économique et sociale qu’il nous faut remporter au plus vite.

      C’est parce qu’elle est terrible que nous devons mobiliser toutes les énergies, stimuler tous les talents, libérer toutes les volontés et toutes les ambitions en donnant à chacune et à chacun l’opportunité de s’y associer. A vous Françaises et Français d’abord car, en ces circonstances exceptionnelles il n’est plus acceptable que d’autres, arrivés depuis peu dans notre pays et sans intention d’y faire souche, accèdent rapidement à des emplois qui pourraient être occupés par vous. C’est pourquoi je vais demander au gouvernement de préparer un projet de loi destiné, non à fermer complètement l’immigration, ce serait aussi vain qu’inutile, mais à la limiter au strict nécessaire sur la base de quotas régulièrement révisés, comme cela se fait déjà dans de nombreux Etats développés et démocratiques. De même, il faut rapatrier dans notre pays des activités essentielles à notre indépendance sanitaire, industrielle et économique pour renforcer ainsi notre souveraineté en produisant français avec des travailleuses et des travailleurs français. L’union nationale nous a permis de vaincre l’épidémie hier, elle nous permettra, demain, de renouer avec la prospérité dont vous serez toutes et tous les heureux bénéficiaires.

      Nous sommes en guerre, et cette nouvelle guerre nous ne la gagnerons qu’en étant capables de nous affranchir d’habitudes parfois désuètes et, dans tous les cas, inadaptées aux exigences qui s’imposent désormais à tous. J’ai bien dit à tous, c’est pourquoi, un nouveau gouvernement, plus resserré, sera bientôt formé et les traitements des uns et des autres réduits. De même, le nombre des membres de cabinet. D’ores et déjà, et pour apporter ma contribution à cet effort national sans précédent, je vous annonce que je renonce à mon traitement jusqu’à la fin de ce quinquennat. Mais il faut aller plus loin en poursuivant la réforme de nos institutions ce qui passe, entre autres, par la réduction du nombre de députés et de sénateurs afin que les premiers comme les seconds participent pleinement à cette réduction indispensable, vitale même de nos dépenses publiques. Au cours de ces derniers mois, comme je l’ai dit, l’Etat a payé sans compter pour lutter contre l’épidémie et soutenir les secteurs économiques particulièrement affectés par la crise sanitaire. Ces temps sont désormais révolus et chacun comprendra qu’il n’est pas possible de poursuivre plus longtemps dans cette voie sauf à s’engager de nouveau dans la spirale ruineuse de l’endettement dont les effets retomberont lourdement sur les générations à venir. Cela, je ne le veux pas et je ne le permettrai pas car ce serait trahir les espoirs de notre jeunesse, et je sais que nul, dans ce pays, ne le souhaite.

      Mes chers compatriotes, je vous le dis et je le répète, nous sommes toujours en guerre. Je vous demande donc d’être responsables, de ne céder à aucune surenchère partisane et syndicale, de refuser le repli corporatiste qui a fait tant de mal à notre pays, et de vous élever à la hauteur des tâches exigées par cette situation exceptionnelle. N’écoutez pas celles et ceux qui se complaisent dans la critique mais qui n’ont rien de concret et de sérieux à proposer. Evitons cette démagogie et ces exaltations aussi puériles que mortifères. Unis, chacun fidèle à son poste et à sa place, nous gagnerons. Vive la République ! Vive la France ! »

      https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/230320/de-la-guerre-sanitaire-la-guerre-economique-et-sociale

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      Lecture de ce texte :
      #Fin_de_l'épidémie : le discours d’Emmanuel #Macron

      Texte : #Olivier_Le_Cour_Grandmaison
      Lecture : Nicolas Mourer
      Réalisation Christiane Passevant

      https://www.youtube.com/watch?v=tBd5yLA-c-8&feature=share


      #déconfinement #coronavirus #covid-19

      Message de Olivier Le Cour Grandmaison via Facs et Labos en lutte :

      Texte que j’ai rédigé en imaginant le #discours_de_Jupiter au sortir du confinement

    • Ce que nous vivons n’est pas une guerre

      C’est la mondialisation qui fait de l’épidémie de Covid-19, originaire de Chine, une pandémie mondiale. Mais replaçons cette crise, cet effondrement sanitaire, dans le contexte de notre société, celui de l’Anthropocène. Car, au classement des menaces avérées pour le système-Terre, la première porte un nom : Homo Sapiens. Si l’homme persiste dans la mondialisation et dans l’asservissement de la nature, il n’est pas impossible que, d’une façon ou d’une autre, celle-ci contre-attaque.

      CE QUE NOUS VIVONS n’est pas une guerre. Nous vivons un effondrement. Et pas simplement un effondrement des marchés boursiers, un effondrement de l’Anthropocène. 1

      Rappelons quelques chiffres. Dans nos campagnes, la population d’oiseaux a baissé de 30 % en vingt ans à peine. 2 En quelques semaines seulement, l’Australie perdait plus d’un milliard d’animaux dans les incendies. 3 Une étude publiée dans la revue britannique Nature estime qu’un million d’espèces animales et végétales pourraient disparaître en raison du réchauffement climatique. 4

      Parallèlement à ces phénomènes d’effondrement de la biodiversité, on a récemment constaté le développement d’espèces envahissantes ou invasives. Algues tropicales, plantes toxiques exogènes, nombreux sont les exemples de perches dévastatrices, de champignons phytopathogènes et de papillons colononisateurs, qui déciment leur environnement, éradiquent des populations d’insectes, d’animaux ou d’arbres jadis répandus dans nos campagnes.

      Si l’agriculture intensive est bien connue pour favoriser le développement de propagules pathogènes et d’espèces invasives, il est avéré que le commerce international joue un rôle majeur dans leur propagation.

      Je me souviens avoir regardé, impuissant, les buis de mon jardin se faire dévorer par une pyrale invasive venue de Chine par bateau, avec des lots de buis pré-taillés par une main d’œuvre bon marché. Mais le principal prédateur de ladite pyrale était le frelon asiatique, interdit de séjour en France depuis 2013.

      Le Covid-19 est également originaire de Chine et, à nouveau, c’est notre organisation mondialiste qui fait de cette épidémie une pandémie mondiale.

      Or, la pandémie est en soit un effondrement sanitaire. Tout comme le méga-feu est un effondrement écologique qui fait de certaines espèces animales des espèces menacées, la pandémie est une menace pour l’être humain.

      Certes, tout sera fait pour éviter un effondrement massif de la population humaine. Observons les mesures mises en place par l’ensemble de nos gouvernements 5, en dehors du confinement : fermeture des commerces hors alimentation, réduction des transports de marchandises à leur strict minimum, suppression des vols internationaux, blocage drastique de la circulation des véhicules personnels, généralisation du télétravail, etc. Même les écologistes les plus radicaux ne pouvaient rêver un tel scenario !

      L’arrêt quasi total du transport, de la consommation, de l’import-export en quelques heures… L’objectif « zéro carbone », prévu pour 2050, est à portée de main en 2020 !

      Alors qu’on peinait à trouver des financements pour la transition 6, voilà que s’annoncent des dizaines de milliards pour sortir de la crise. On parle même de réguler les marchés, de nationaliser les compagnies aériennes en péril, de reprendre en main les hôpitaux…

      Cet épisode pandémique nous place face à nos responsabilités. Car, quoiqu’on fasse, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner et il est probable que le système-Terre sache toujours générer de quoi revenir à un équilibre systémique, en attaquant les entités qui constituent une menace pour le plus grand nombre. 7
      Un virus pour l’Anthropocène

      Au classement des menaces avérées pour les écosystèmes, la première porte un nom : Homo Sapiens. Replaçons le virus dans le contexte de notre société, celui de l’Anthropocène. Si le terme « Anthropocène » vous est totalement étranger ou si vous l’avez volontairement rangé dans la commode des mots anxiogènes, entre « Anthrax » et « Anthropophage », le documentaire « L’âge de l’Anthropocène, des origines aux effondrements » 8 est fait pour vous.

      L’Atelier d’écologie politique (Atécopol), un atelier constitué d’une centaine de chercheurs toulousains, a organisé de nombreuses conférences publiques, trans-disciplinaires, permettant la constitution de ce documentaire scientifique synthétique. Depuis début 2020, ces chercheurs ont défendu le film en prolongeant chaque projection d’un débat public.

      Certes, il n’est pas question de pandémie dans ce film, puisqu’il a été achevé il y a plusieurs mois. Toutefois, les propos de l’historien des sciences Christophe Bonneuil, des économistes altermondialistes Geneviève Azam 9 et Maxime Combes ou encore de l’ingénieur agronome « collapsologue » Pablo Servigne nous éclairent sur cette façon « effondrementiste » 10 d’envisager le futur de notre société capitaliste.

      Le Covid-19 constitue une pierre de plus à l’édifice du film, et non des moindres. Si l’homme persiste dans la mondialisation et dans l’asservissement de la nature, il n’est pas impossible que, d’une façon ou d’une autre, celle-ci contre-attaque.

      https://sciences-critiques.fr/ce-que-nous-vivons-nest-pas-une-guerre

      #Gwarr_Greff

  • Petit message qui va paraître évident aux statisticiens, mais qui permet quand même de répondre à la question que j’entends souvent :

    Comment se fait-il qu’on dise que le virus touche moins d’1% des moins de 60 ans et que la moitié des hospitalisés graves ont moins de 60 ans...

    Alors voilà pourquoi ces chiffres ne sont pas contradictoires, qu’ils ne veulent pas dire « qu’on nous ment », mais que le choix de donner l’un ou l’autre de ces chiffres sans explication est un choix politique ou médiatique :

    Alors prenons les cas recensés en France : comme on le répète partout, si vous avez 65 ans ou plus, le virus est dangereux pour vous, et au 15 mars, il y avait 2086 cas confirmés, dont 181 cas en réanimation et 147 morts. Ce qui veut dire que vous avez 9% de chances d’être placés en réanimation si vous attrapez le virus, et 7% de malchance d’en mourir. En tout 16% de malades graves. C’est beaucoup et c’est pour ça que vous devez faire attention.

    En revanche, si vous avez 64 ans ou moins, au 15 mars, il y a eu 4001 cas confirmés (c’est beaucoup, mais il y a beaucoup plus de monde en France qui a moins de 64 ans que le contraire !), dont 174 cas en réanimation et 13 morts. Il y a donc bien 4% de chance d’être placé en réanimation, mais seulement 0.3% de malchance d’en mourir. Ces chiffres sont plutôt rassurant si vous avez moins de 64 ans.

    Il y a une autre façon de présenter ces chiffres, qui est très inquiétante mais qui ne présente pas beaucoup d’intérêt sauf de faire peur et de faire vendre des journaux : En réanimation, on a donc 181 personnes qui ont plus de 64 ans et 174 qui ont moins. Donc il y a bien presque la moitié des patients en réanimation qui ont moins de 64 ans. Et alors ? C’est juste qu’ils sont beaucoup plus nombreux au départ, mais il y a quand même très peu de chance de finir en réanimation (4%) si on a moins de 64 ans, et c’est ça qui compte, OK ?

    #coronavirus #paranovirus #statistiques #âge #manipulations #debunking

    NB : ça me fait chier, mais ma source pour les chiffres est BFM :
    https://www.bfmtv.com/sante/infographie-coronavirus-en-france-les-seniors-durement-touches-les-jeunes-pas

    • Bonjour, merci pour cette analyse. Néanmoins, je pense aussi que les statistiques doivent être discutés et ne peuvent être pris pour argent comptant. D’une part, les personnes mortes du coronavirus et ayant moins de 65 ans avaient déjà de graves problèmes. Ca permet peut-être de diminuer la panique, et empêche la mécanique « et si ce 4% c’était moi ? ». D’autre part, je pense qu’il faut le dire et le redire, nous n’avons AUCUN moyen de déterminer ce chiffre. C’est une notion statistique de base : plus il y a de cas déclaré, plus ce pourcentage tendra à baisser. En l’occurence, sans test systématique, nous ne pouvons que dire que le nombre de personne contaminée par le virus est beaucoup plus grand. Mais je ne suis pas devin, c’est une intuition scientifique de base. Si nous ne cherchons pas à évaluer et à observer, alors nous ne pouvons pas nous fier aux œillère que nous avons sur les yeux.

    • Après vérification sur le site de l’Insee, à peu près 80% des français ont moins de 65 ans, et 20%, soit 4 fois moins, ont plus de 65 ans.

      Donc déjà c’est impressionnant qu’il n’y ait que deux fois moins de malades de la tranche d’âge plus élevée alors qu’il devrait y en avoir 4 fois moins.

      Et, en plus, si on les retrouve moitié/moitié en réanimation, c’est bien que les moins de 65 ans ont encore deux fois plus de chance d’y échapper (et 20 fois moins de chances d’en mourir) !

    • Du coup je recommence la rédaction de ce petit texte :

      Petit message pour répondre à la question que j’entends souvent :

      Comment se fait-il qu’on dise que le virus tue moins d’1% des moins de 60 ans, alors que j’ai lu que la moitié des hospitalisés graves ont moins de 60 ans...?

      Ces chiffres ne sont pas contradictoires, ils ne veulent pas dire « qu’on nous ment », mais juste que le choix de donner l’un ou l’autre de ces chiffres, sans explication, est un choix politique ou médiatique :

      Prenons les cas officiellement recensés en France : comme on le répète partout, si vous avez 65 ans ou plus, le virus est dangereux pour vous : au 15 mars, il y avait 2086 cas confirmés, dont 181 cas en réanimation et 147 morts. Ce qui veut dire que si vous tombez malade, vous avez 9% de chances d’être placés en réanimation, et 7% de malchance d’en mourir. En tout 16% de complications. C’est beaucoup, et c’est pour ça que si vous avez 65 ans ou plus, vous devriez faire attention.

      En revanche, pour les 64 ans ou moins, au 15 mars, il y a eu 4001 cas confirmés (c’est beaucoup, mais 80% des Français ont moins de 64 ans, si la répartition ne dépendait pas de l’âge, on en attendrait 8300), dont 174 cas en réanimation et 13 morts. Il y a donc 4% de chance d’être placé en réanimation, mais seulement 0.3% de malchance de mourir du virus. Ces chiffres sont plutôt rassurant si vous avez moins de 64 ans : déjà vous avez deux fois moins de chances de tomber malade, et une fois malade, encore deux fois moins de chances de complications, surtout si vous êtes en bonne santé car ces 4% sont en général des personnes qui avaient déjà d’autres maladies, et 20 fois moins de chance d’en mourir.

      Il y a une autre façon de présenter ces chiffres, qui ne présente pas beaucoup d’intérêt sauf de faire peur et de faire vendre des journaux : en réanimation, on vient de voir qu’on a donc 181 personnes qui ont plus de 64 ans et 174 qui ont moins de 64 ans. Donc il y a bien presque la moitié des patients en réanimation qui ont moins de 64 ans. Et alors ? C’est juste parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux au départ, mais il y a quand même deux fois moins de chances de tomber malade, et très peu de chances de mourir ou même de finir en réanimation (4%) si on a moins de 64 ans, et c’est ça qui compte, non ?

      NB : en plus, ces chiffres (officiels) sont incomplets puisqu’il y a de nombreux cas non détectés (des malades pas trop graves qui restent chez eux, ou qui vont à l’hôpital mais on croit que c’est une simple grippe saisonnière)... Donc les nouvelles sont encore meilleures puisque, s’il y a deux fois plus malades du coronavirus (mais la moitié qu’on n’a pas détectée), le nombre de patients en réanimation est le même, alors il n’y a que 2% de "chances" de se retrouver en réanimation si on a moins de 64 ans, et 5% si on a plus de 64 ans... Excellentes nouvelles, mais comme le nombre de personnes en réanimation n’a pas changé, on a toujours à peu près autant de patients en réanimation qui ont moins de 64 ans, que de patients qui ont plus de 64 ans, ce qui montre bien, même si c’est vrai, que ce n’est pas une façon pertinente de présenter les résultats, sauf si le but est de paniquer les gens...!

  • L’#hôpital applaudi par ceux qui l’ont appauvri

    La gestion de l’épidémie repose sur un #système_sanitaire précaire, rationalisé à outrance et maltraité.
    Voilà un fameux #paradoxe : c’est à un #hôpital_public dont les acteurs clament depuis des mois qu’il est en détresse et en survie précaire et à qui on objectait les #contraintes_budgétaires pour leur refuser un #apport_financier à hauteur de leur demande, qu’il incombe aujourd’hui de sauver la patrie en danger. Je ne sais pas moi, mais si j’étais un de ces responsables, notre empathique président au premier chef, qui à longueur d’antenne font, des trémolos dans la voix, l’éloge du dévouement de nos soignants (notez l’affectueux possessif sans doute comme une excuse), je serais dans mes petits souliers. Parce que ce sont eux, justement, les responsables de ce paradoxe, eux qui, l’#urgence_sanitaire ne peut le faire oublier, ont depuis des décennies, et sans solution de continuité d’un gouvernement à l’autre, imposé au système de santé ce business model asservi à la #doxa_libérale qui l’a mis au bord du gouffre.

    Dommage que les librairies soient fermées : je vous aurais dit d’y courir acheter d’abord de la poésie, qui est depuis toujours un anticorps à l’affaissement moral et d’un même mouvement l’opuscule de #Stéphane_Velut, neurochirurgien au CHU de Tours, l’Hôpital, une nouvelle industrie (« Tracts » Gallimard). En quarante pages péremptoires et lumineuses, Velut décrit le processus d’assujettissement de l’hôpital aux diktats de la #rentabilité et de l’#efficacité, bref de la #rationalisation_économique. On y apprend comment on passe de l’hôpital de #stock (le stock, c’est vous et moi, malades, et le stock, ça encombre et, horreur, ça coûte) à l’hôpital de #flux, comment le #bed_manager (sic) fait la loi, comment on gère et organise à coups de GHM, GHS, T2A, PMSI, DMS, Fast RAAC, etc. Vous ne comprenez rien à ces sigles ? Moi non plus. Mais cette abstraction dit tout : le sous-titre de ce formidable petit traité d’intelligence politique est justement le #Langage_comme_symptôme. Il s’agit bien ici de faire entrer de force la réalité dans un schéma conceptuel hors-sol, coûte que coûte si l’on peut dire. Ce que ça coûte ? La négation de l’humain, de ce que Velut nomme le « trop humain » que l’Administrant, qui a, lui, le sens des réalités, n’a pas le temps de considérer. On se permettra de rappeler à l’Administrant, et particulièrement à l’Administrant en chef, qui en tirera sûrement les conséquences, cette pensée du poète Georges Perros : « Le sens des réalités va contre le sens de la réalité. »

    https://www.liberation.fr/france/2020/03/18/l-hopital-applaudi-par-ceux-qui-l-ont-appauvri_1782286

    #hypocrisie #hôpitaux #applaudissement

    • L’Hôpital, une nouvelle industrie. Le langage comme symptôme

      Tenter de soustraire au maximum le #facteur_humain, #trop_humain, du #système_hospitalier, c’est prendre le risque que ce système s’effondre. Il faudra quand même, un jour, se demander si c’est bien.
      Stéphane Velut.

      Tout juste soixante ans se sont écoulés depuis la création des Centres hospitaliers universitaires. Ces structures sont le cœur d’un système à la réputation excellente. Mais ce cœur s’est emballé. Le corps soignant s’épuise et les patients s’inquiètent. Les crises se succèdent avec leurs ordonnances de vains remèdes. Le malade que nous sommes, ou que nous serons presque tous un jour, a tout lieu de s’inquiéter. Le mal est profond. Il s’entend dans le nouveau langage qui s’est imposé au sein des pratiques hospitalières. Tel est l’éloquent symptôme qui révèle le dessein de faire de l’hôpital une nouvelle industrie, au mépris de son humaine justification. Un dessein indicible, qui rêve de fondre le soin dans la technicité abstraite et gestionnaire de notre société.


      http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/L-Hopital-une-nouvelle-industrie
      #livre

  • Actualités liées au coronavirus
    Portail d’Accompagnement Cybersécurité des Structures de Santé
    https://cyberveille-sante.gouv.fr/cyberveille-sante/1688-actualites-liees-au-coronavirus-2020-03-17

    Les liens vers les sources sont dans la section "Liens".

    France – Hameçonnage lié au coronavirus

    La société ALSID présente le scénario type d’acte d’hameçonnage en 4 étapes utilisant la fragilité des personnes pouvant être atteinte du coronavirus (voir le premier lien).

    ÉTATS-UNIS – L’agence américaine de la Santé victime d’une attaque destinée à l’entraver

    L’attaque en question était destinée à ralentir les systèmes d’information et à propager de fausses nouvelles. L’agence a dû indiquer par un tweet que les messages textes envoyés indiquant une quarantaine mise en place par l’État était une fausse information. Des responsables ont indiqué que selon eux, le groupe ayant perpétré cette attaque serait d’origine étatique, sans en dire plus. Ils ont également ajouté qu’aucune donnée n’avait été dérobée. L’Agence de sécurité nationale et le Cyber Commandement américain mènent l’enquête.

    MONDE – Détection d’une nouvelle campagne d’hameçonnage visant les professionnels de la santé et concernant le coronavirus

    Ce sont les chercheurs de la société Mimecast qui en ont fait la découverte. Le courriel de hameçonnage, dont l’objet est « ALL STAFF:CORONAVIRUS AWARENESS », prétend ouvrir un séminaire de formation concernant le coronavirus. Afin de finaliser l’inscription à la-dite formation, la victime est invitée à cliquer sur un lien. Or derrière ce lien se trouve une page aux couleurs de Microsoft WebApp demandant les authentifiants de la potentielle victime. La société Mimecast indique que selon elle, il s’agit de "gangs cybercriminels organisés" derrière cette attaque, sans pour autant s’avancer sur l’identification du groupe en question.

    MONDE – Détection d’une campagne de rançongiciel liée à une application Android sur fond de coronavirus

    C’est Terek Saleh, chercheur chez DomainTools, société de renseignement sur les menaces DNS, qui en a fait la découverte. L’application prétend offrir à son utilisateur une carte des points chauds de la pandémie ainsi que des statistiques, mais déploie en réalité le maliciel baptisé CovidLock, qui permet de changer le mot de passe de déverrouillage de l’ordiphone. Il est alors demandé à la victime de payer cent dollars américains de rançon pour le déverrouiller. Pour les versions d’Android 7 et suivante, le maliciel fonctionne uniquement si aucun mot de passe n’a été défini au préalable. Pour les versions antérieures, il fonctionne même avec un mot de passe préalablement établi. Par ailleurs, en cas de non paiement, les attaquants menacent également d’effacer les contacts, les photos, les vidéos et la mémoire de l’appareil infecté, ainsi que de divulguer les comptes des médias sociaux de la victime.

    Voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/831460

    #coronavirus #paranovirus #virus_informatique #informatique #piratage

  • Coronavirus, c’est Gaza qui arrive chez nous !
    Ahmed Abbes, TACBI, le 17 mars 2020
    http://tacbi.org/node/158
    http://tacbi.org/sites/default/files/styles/large/public/2020-03/90338610_10158034049444770_3860866434473132032_o.jpg?itok=LfbXsHBT

    Confiné chez moi en banlieue parisienne, essayant de focaliser mon attention sur ma recherche mathématique, je me retrouve régulièrement en train de consulter les nouvelles qui confirment la propagation exponentielle de l’épidémie dans le monde. Je m’inquiète pour mes proches et mes amis et pour les pays qui n’ont pas les moyens de faire face à ce désastre. Je suis saisi par la vulnérabilité de l’opulent mode de vie occidental. Le capitalisme sauvage, qui domine le monde et asservit l’écrasante majorité des êtres humains au profit d’une infime minorité, pourra-t-il survivre à cette crise ? Le virus, quant à lui, semble ignorer les frontières et traiter tout le monde sur un pied d’égalité. Des dirigeants des plus grandes puissances mondiales ont été contaminés. Mais la situation pourrait évoluer avec le temps et les pays pauvres, en particulier les pays africains, pourraient souffrir plus que les autres.

    Tout d’un coup, les souvenirs de la guerre israélienne contre Gaza de 2014 me reviennent avec force. (...)

    #Palestine #Gaza #France #Tunisie #coronavirus #paranovirus

  • Des pirates informatiques exploitent le coronavirus
    L’actualité, le 6 février 2020
    https://lactualite.com/actualites/des-pirates-informatiques-exploitent-le-coronavirus

    Les courriels — qui circulent principalement en Asie pour le moment — prétendent contenir de l’information légitime au sujet du coronavirus. Le destinataire est invité à cliquer sur une pièce jointe pour obtenir plus d’information. Ceux qui tombent dans le piège permettent involontairement aux pirates d’avoir accès à leurs documents personnels.

    #coronavirus #paranovirus #virus_informatique #informatique #piratage

  • Quarantined Italian tenor passionately sings ’Nessun Dorma’ from his Florence... - Classic FM

    https://www.classicfm.com/composers/puccini/nessun-dorma-florence

    Il chante très bien et le morceau est juste magnifique, mais Puccini, c’est toujours magnifique ou presque.

    https://imgs.classicfm.com/images/133764?width=1200&crop=16_9&signature=g1oYJ1HCXzbNYSiIW1GstO58RGY=

    Tenor Maurizio Marchini did just this, taking to his balcony to serenade the rooftops of his hometown, Florence.

    Marchini sings Puccini’s impassioned aria from his opera Turandot, ’Nessun Dorma’, or ’None shall sleep’. After the aria’s climax with a high B, Maurizio picks up his son and repeats the line Vincerò!, or ’I will be victorious.’

    #italie #balcons #musique #opéra #quarantaine

    • Coronavirus et confinement : la chanson du 170 galerie de l’Arlequin à la Villeneuve de Grenoble

      "Coronavirus, va te faire voir sur Uranus, connard de virus" : tous les soirs à 18 heures, plusieurs dizaines d’habitants du 170 Galerie de l’Arlequin de la Villeneuve de Grenoble chantent ensemble à leur fenêtre pour faire un pied-de-nez au virus.

      La chanson est née dès le deuxième jour du confinement dans la "Crique" de la Villeneuve à Grenoble. A l’image de l’Italie qui a chanté depuis ses fenêtres depuis le début de son confinement, les habitants ont entonné sur leur balcon "Bella ciao" le premier soir à 18 heures et applaudi les soignants à 20 heures.

      Et comme au 170 de la galerie de l’Arlequin, il y a une vingtaine de musiciens, l’un a suggéré à l’autre "Et si on faisait nous-mêmes notre propre chanson ?". Marie Mazille, auteur compositeur de 47 ans et habitante de la Villeneuve depuis 15 ans, a retrouvé sa voisine, de terrasse à terrasse, pour "jeter quelques paroles" sur la table dès le lendemain. Et le soir la chanson était faite, avec la participation d’autres habitants et les arrangements d’un autre.

      Ces paroles, les habitants de la "Crique" de l’Arlequin sont de plus en plus nombreux à les chanter ensemble chaque soir, à tous les étages, d’une montée à l’autre. Les paroles ont été envoyées par WhatsApp à tous ceux qui les demandaient. Et c’est devenu un rituel à 18 heures, un rendez-vous attendu et un moment de légèreté partagée après une journée de confinement. "C’est aussi un pied de nez au coronavirus" dit Marie Mazille, "puisqu’on chante "Va te faire voir sur Uranus, connard de virus".

      Marie Mazille qui appartient à un collectif de musiciens (Mustradem qui a mené un projet participatif dans le quartier) tient à citer tous ceux qui ont participé à la création de cette chanson Nassima Boulghens, Fabrice Vigne, Catherine Harleux pour les paroles et Franck Argentier pour les arrangements. Et elle précise, "cette chanson "participative" n’est qu’une partie émergée de l’iceberg dans un quartier de grande diversité où tout le monde est solidaire, s’entraide, coronavirus ou pas". Et encore plus pendant cette période de confinement.

      Les paroles de la chanson "Corona"

      Dans la rue pas un chat, pas un chien pas un gars

      Chacun reste chez soi sans moufter, c’est la loi !

      Masqués jusqu’aux orteils, ne sortez pas, on vous surveille !

      Dommage, il fait soleil !

      Sortez vos têtes de vos balcons, de vos fenêtres

      A la verticale, à l’horizontale

      A la darbuka, au violon de Chantal

      Coronavirus, on te chantera en italien ou en russe

      Va te faire voir sur Uranus, connard de virus

      On dit que c’est la guerre, plus personne en plein air

      Dehors c’est le désert , dans le frigo plus de bière

      On ne sort plus son nez, on est tous condamnés

      À rester confinés, vieillards ou nouveaux nés

      Sortez vos têtes de vos balcons, de vos fenêtres

      A la verticale, à l’horizontale, chanter entre voisins, c’est pas banal !

      Marre de France info, du corona en boucle à la radio

      On préfère chanter « Les noces de Figaro » ou « Bella Ciao »

      Le télétravail ça rame et ça déraille

      J’en peux plus de la marmaille, je râle et je défaille

      Journées en tête à tête avec le daron ça pète

      Il est temps que ça s’arrête

      Sortez vos têtes de vos balcons, de vos fenêtres

      A la verticale, à l’horizontale, il est 18 heures, on reprend le moral

      Coronavirus, on te chantera en italien ou en russe

      Va te faire voir sur Uranus, connard de virus

      Si t’as plus de PQ lave toi dans le lavabo

      Pas de problème ça s’évacue, c’est cool c’est écolo

      Passe tout à la javel, ton cellier, ta terrasse

      Remplis tes paperasses, fais dix fois la vaisselle !

      Sortez vos têtes de vos balcons, de vos fenêtres

      A la verticale, à l’horizontale, chanter tous les soirs, c’est devenu légal !

      Marre d’être morose, même si c’est normal de se sentir tout chose

      Passe-moi les paroles de « la vie en rose »

      Si on est confinés, c’est pour la bonne cause !

      Mes voisins s’engueulent pendant que je médite

      Plus moyen d’se sauver, les supporter, quel mérite !

      Va falloir inventer, innover, imaginer !

      Faire de la musique, chanter, rigoler !

      Sortez vos têtes de vos balcons, de vos fenêtres

      A la verticale, à l’horizontale, aérez vos canines, vos amygdales !

      Nostradamus l’avait pas vu venir, ce charmant virus

      Quel manque de flair, c’est zéro rasibus

      Pour un apothicaire, c’est carrément minus !

      Vélo, boulot dodo c’ est dev’nu apéro solo

      Vachement moins rigolo surtout si t’es claustro

      Chez nous, les bobos, on se passe en huis clos

      Du Sartre et du Hugo ou Charlie Hebdo

      Sortez vos têtes de vos balcons, de vos fenêtres

      A la verticale, à l’horizontale, à la darbouka, au violon de Chantal

      Marre de France info, du corona en boucle à la radio

      On préfère chanter « les noces de Figaro » ou « Bella Ciao »

      Sortez vos têtes, ouvrez vos volets on va faire la fête

      Rassemblement général, c’est l’heure de la chorale, tant pis pour tous ceux qui râlent !

      Marre d’être morose, si on profitait de cette grande pause,

      Deux solutions à l’over-dose : on chante ou on explose !

      Merci les soignants

      Pour votre courage et votre talent

      On est coincés chez nous, les bras ballants

      Mais on peut chanter pour vous tout simplement !

      https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/coronavirus-et-confinement-la-chanson-du-170-galerie-de-l-arlequin-a-la-v

    • Lettre de l’écrivaine italienne Francesca Melandri aux Français : « Je vous écris depuis votre futur »

      Vous ferez de la musique aux balcons. Lorsque vous avez vu les vidéos où nous chantions de l’opéra, vous avez pensé « ah ! les Italiens », mais nous, nous savons que vous aussi vous chanterez la Marseillaise. Et quand vous aussi des fenêtres lancerez à plein tube I Will Survive, nous, nous vous regarderons en acquiesçant, comme depuis Wuhan, où ils chantaient sur les balcons en février, ils nous ont regardés.

      https://www.lamontagne.fr/paris-75000/actualites/lettre-de-l-ecrivaine-italienne-francesca-melandri-aux-francais-je-vous-e

    • Une #histoire_politique du #balcon

      Le balcon devient une pièce architecturale centrale à l’heure du

      confinement, à la fois lieu de manifestation en soutien aux soignants et de surveillance des voisins. Retour sur ses usages, des origines militaires aux promesses d’émancipation.

      En Espagne, le balcon n’est pas seulement l’endroit où l’on soutient le personnel soignant mobilisé face à la pandémie. Certains voisins sortent leurs casseroles à 20 heures pour orchestrer de bruyantes caceroladas dirigées contre le roi Felipe VI, dont le père Juan Carlos se trouve éclaboussé par un scandale d’argent sale avec l’Arabie saoudite.

      Le balcon, réinvention de la place publique, à l’heure du confinement ? Au moment du 15-M, l’autre nom du mouvement indigné espagnol en 2011, c’était sur les places des villes qu’une foule mélangée défendait les services publics, et critiquait la corruption de la classe politique.

      La référence vaut aussi au Brésil, où les citoyens manifestent leur colère contre la politique anticonfinement de Jair Bolsonaro dans d’énergiques « panelaços » (casserolades), là encore depuis leur balcon. En France, des habitants appellent mardi 31 mars à une « manif de confinement », en soutien au personnel soignant, mais aussi contre les réformes des retraites et de l’assurance-chômage. Comme si le balcon rejouait la place publique, sur un mode atomisé.

      Mais la figure du balcon est plus ambiguë. Effrayés par le chaos sanitaire et économique que traverse leur pays, des Espagnols se sont aussi mis à insulter, depuis leur balcon, des passants dans la rue. Ils les accusent de ne pas respecter les consignes du confinement, et de mettre en danger la population du pays. « Retourne dans ta putain de maison », s’est entendu dire une médecin généraliste qui, pourtant, se rendait au chevet d’un patient potentiellement contaminé.

      Beaucoup des passants insultés sont toutefois dans leur bon droit : la plupart bénéficient d’exceptions prévues par « l’état d’alarme » décrété par le gouvernement. « Je comprends l’inquiétude des gens, mais je vous assure que je ne sors pas avec mon fils par caprice : la loi m’y autorise », explique une mère de 52 ans, dont le fils autiste a le droit de prendre l’air régulièrement, mais est la cible d’insultes lors des sorties dans son quartier.

      Le balcon devient une tour de contrôle d’où les confinés scrutent le quartier, et les passants coupables d’enfreindre les règles. César Rendueles, professeur de sociologie à la Complutense à Madrid, s’inquiète d’un « masochisme citoyen », qui justifie et encourage les excès des forces de l’ordre, au nom de la lutte contre la pandémie, et aboutit à une forme de « normalisation du lynchage social ». Et l’universitaire de résumer à El País : « Une patrouille citoyenne se cache derrière chaque rideau. L’Espagne des balcons est le pays des mouchards. »

      Le balcon n’est plus seulement la plateforme de soutien aux services publics amputés par l’austérité : il devient l’instrument d’un retour à l’État policier. Les ambiguïtés du balcon espagnol à l’heure de la pandémie sont à l’image d’un élément d’architecture à la signification complexe au fil des siècles : tout à la fois dispositif militaire au Moyen Âge, scène de théâtre au service des pouvoirs autoritaires et fascistes au XXe siècle, et promesse de progrès social et d’émancipation pour les classes populaires.

      Dans la Biennale qu’il avait coordonnée à Venise en 2014, « Fondamentaux », l’architecte néerlandais Rem Koolhaas avait réservé une place de choix au balcon, dans l’inventaire des « éléments d’architecture » qu’il avait dressé. L’auteur du classique New York Délire décrivait « un laboratoire où l’on teste des expériences parfois explosives, à la frontière des sphères publique et privée, du dedans et du dehors ».

      « Dans cette exposition, on observait que certaines typologies, comme les toilettes, n’avaient pas du tout évolué au fil des siècles. À l’inverse, le foyer a connu de fortes évolutions, avec l’apparition du chauffage électrique, de l’électroménager, des nouvelles technologies. Le balcon, quant à lui, connaît une double trajectoire, fidèle à ses origines : un dispositif de défense militaire, doublé d’un dispositif théâtral », explique à Mediapart Alice Grégoire, architecte au sein d’OMA, l’agence de Koolhaas, et qui a travaillé sur la Biennale de 2014.

      Dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française (1854-1868), Viollet-le-Duc trouve les origines du balcon au XIe siècle, à travers les hourds, ces échafaudages de bois adossés aux murailles de pierre entourant les villes, pour se protéger des sièges. Quant au volet théâtral, il faut en revenir à Shakespeare, et au balcon de Juliette à Vérone, dans Roméo et Juliette, rédigé aux alentours de 1591.

      Pour l’exposition de 2014, Koolhaas et ses associés ont retrouvé la charge anti-balcons d’un architecte français, Quatremère de Quincy (1755-1849), rebuté par la « mode des balcons » : cet « appendice frivole », ce « hors-d’œuvre postiche » du bâtiment, cette « saillie presque toujours en porte-à-faux » avec le reste du bâti, qui abîme le classicisme des façades les mieux ordonnées (Dictionnaire historique de l’architecture, 1832).

      À partir des années 1850, le baron Haussmann redessine le plan de Paris, trace d’immenses lignes droites et libère de l’espace, permettant aux nouvelles façades de la capitale de se doter de balcons. Le motif, jusqu’alors réservé à l’aristocratie, se répand chez les familles bourgeoises. Ce dont se souviendra avec humour, au début des années 2000, l’artiste Julien Berthier, qui dote de balcons haussmanniens des bâtiments modernes en tout genre, y compris des logements sociaux (Titre de l’œuvre : « Service de greffe d’un balcon en plastique de style haussmannien pour tout type d’architecture »).

      https://www.mediapart.fr/journal/international/300320/une-histoire-politique-du-balcon