• Près de #Rennes, des #scouts au secours de migrants : « On a répondu à une #urgence_humanitaire »

    Avec la fin de la #trêve_hivernale et de l’#état_d’urgence_sanitaire, 67 exilés se sont retrouvés à la rue et les #Eclaireurs, mouvement laïc, ont accepté de leur ouvrir les portes de leur centre de #Thorigné-Fouillard depuis début octobre. Mais tous craignent une expulsion imminente.

    Les dortoirs pour enfants sont désormais occupés par des familles. Dans le réfectoire, des gamins s’amusent, des ados pianotent dans leur coin téléphone en main, et quelques adultes boivent le café près de la cheminée. Dans la cuisine, le déjeuner se prépare. Au menu : vermicelles, aubergines ou encore mchadi, sorte de galettes de polenta, un plat populaire de Géorgie.

    A la lisière de la forêt de Thorigné-Fouillard, près de Rennes, le #centre_du_Bec-Rond, propriété des Eclaireuses et Eclaireurs de France, héberge ces temps-ci d’inhabituels pensionnaires : depuis le 2 octobre, le mouvement scout laïc accueille dans ses locaux 67 migrants, dont 24 enfants.

    Albanais, Kosovars, Géorgiens… La plupart viennent des marges orientales de l’Union européenne. Déboutés de l’asile ou toujours en quête, ils sont à la rue depuis l’été et ont trouvé là un répit. En sursis : « On ne sait pas si on peut rester ici ou pas. On a peur de devoir retourner dehors. C’est fatigant, physiquement et mentalement, de toujours changer d’endroit », dit Tamar, lycéenne de 19 ans, arrivée de Géorgie il y a trois ans.

    « Faire vivre nos valeurs de fraternité »

    C’est l’une des manifestations de la crise qui couve depuis des mois, dans la région de Rennes, autour de l’#accueil des migrants. Si, depuis le début de la pandémie, la préfecture d’#Ille-et-Vilaine a pris tout le monde en charge, beaucoup se retrouvent maintenant dehors. « Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire et de la trêve hivernale, le 1er juin, il y a des sorties massives des dispositifs de mise à l’abri », explique Sami Flodrops, coordinateur d’Utopia 56 Rennes.

    Un #campement s’est formé pendant l’été dans le #parc_des_Gayeulles, rassemblant une centaine de personnes, dont près d’une moitié d’enfants. Mais le 2 octobre, une violente tempête a malmené les fragiles toiles de tente. Face aux refus de l’Etat et de la mairie d’intervenir, les Eclaireurs, sollicités par le collectif local de soutien aux personnes exilées, ont accepté d’ouvrir temporairement les portes du #Bec-Rond. « On a répondu à une urgence humanitaire de mise à l’abri. Notre objectif, c’est de faire vivre nos valeurs de fraternité et de solidarité », dit Stéphane Lamare, le responsable régional, foulard scout vert et blanc autour du cou.

    Mais tous craignent maintenant une expulsion imminente : le centre est sous le coup d’une #fermeture_administrative, décidée le 22 octobre par le maire de #Thorigné. L’édile, appuyé par la préfecture, a diligenté une #commission_de_sécurité inopinée, qui a relevé plusieurs anomalies : une prise électrique hors de son socle, des modes d’emploi absents près des extincteurs… Et surtout une capacité d’accueil dépassée, la structure étant taillée pour 35 personnes.

    Les hôtes ont essayé de se conformer aux exigences : des tentes ont été plantées dans la clairière voisine pour désemplir les locaux et tenir la jauge, des écriteaux ont été posés près des extincteurs, des bénévoles et des migrants ont été formés à la sécurité incendie… Malgré cela, « la fermeture administrative reste d’actualité. On a fait œuvre de #solidarité et voilà ce qu’on récolte. C’est une décision qu’on ne comprend pas, on le prend un peu comme une punition », regrette Stéphane Lamare, qui craint aussi que la fermeture ne perdure et ne pénalise dans la durée les activités scoutes. Paradoxe : le centre du Bec-Rond a déjà hébergé des exilés l’an passé, à la demande de la préfecture. Cet été encore, les autorités ont sondé les Eclaireurs sur la possibilité de loger des familles afghanes, en cas de besoin.

    Tribune de 33 maires

    Sur la prise en charge des migrants, les pouvoirs publics se renvoient la balle : la municipalité rennaise de gauche, qui s’était engagée à ne laisser aucun enfant à la rue, met en avant l’ambitieuse politique d’hébergement des migrants développée ces dernières années et refuse d’en faire davantage sur une compétence qui relève de l’Etat.

    Dans une tribune publiée le 26 octobre, 33 maires de la métropole appellent aussi l’Etat à « assumer ses responsabilités », à « traiter les demandes de régularisation » et à « prendre en charge l’hébergement d’urgence des personnes exilées ». « Nous ne pouvons que constater une situation intolérable, en même temps que les limites de notre capacité à agir en tant qu’élus locaux », écrivent les édiles.

    « L’Etat assume toutes ses responsabilités dans le respect du droit », a rétorqué le lendemain le préfet d’Ille-et-Vilaine, #Emmanuel_Berthier, via un communiqué. Il dit avoir pris en charge les demandeurs d’asile identifiés sur le campement, proposé une aide au retour aux déboutés et mis 37 personnes à l’abri via le 115. « Il y a eu des prises en charge, mais c’est sporadique et temporaire : les gens restent au chaud deux semaines puis ressortent », relève Sami Flodrops.

    A Thorigné, les Eclaireurs espèrent renouer le dialogue pour « sortir par le haut » et pressent les pouvoirs publics d’agir pour assurer « le droit inaliénable à l’hébergement », défend Stéphane Lamare. Qui rappelle ce principe clair, côté scouts : « On ne fermera pas s’il n’y a pas de solution, on ne mettra personne à la rue. »

    https://www.liberation.fr/economie/social/pres-de-rennes-des-scouts-au-secours-de-migrants-on-a-repondu-a-une-urgence-humanitaire-20211030_KQL5EKVSHJEWNMXJZ72UBLWZQQ/?redirected=1

    #solidarité

    ping @isskein @karine4

    • Interdiction de la pratique du scoutisme pour cause humanitaire – Situation au Bec Rond

      Après avoir accepté l’#hébergement et la #mise_à_l’abri d’urgence dans son #Centre_Forestier_du_Bec-Rond à Thorigné-Fouillard, de 99 personnes exilé·e·s résidant initialement sur le campement des #Gayeulles à Rennes, l’association des Éclaireuses Éclaireurs de France s’est vue imposer la fermeture administrative de son site ET DONC L’INTERDICTION DE SES ACTIVITÉS DE SCOUTISME.

      Le 02 octobre dernier, l’association des Éclaireuses et Éclaireurs de France (#EEDF) acceptait l’hébergement et la mise à l’abri d’urgence dans son Centre Forestier du Bec-Rond à Thorigné-Fouillard, de 99 personnes exilé·e·s (dont 43 enfants) résidant initialement sur le campement des Gayeulles à Rennes, du fait de conditions météorologiques extrêmement dégradées et sur sollicitation des collectifs et associations de l’inter-organisation de soutien aux personnes exilées et d’Utopia56. L’association a pris cette responsabilité, qui incombe normalement aux pouvoirs publics et plus particulièrement aux services de la préfecture, par devoir d’humanisme, devant une situation de pluies diluviennes et de vents importants, pour des familles dont les tentes venaient d’être détruites ou complétement détrempées. Cette décision a provoqué la réaction immédiate des pouvoirs publics avec l’intervention de la Commission de Sécurité le 15 octobre, demandée par le Maire de Thorigné-Fouillard.

      Depuis le vendredi 22 octobre 2021, le Centre Forestier des Éclaireuses et Éclaireurs de France du Bec Rond situé sur la commune de Thorigné-Fouillard est administrativement fermé jusqu’à la levée des non-conformités et des prescriptions décelées par la Commission de Sécurité. Ces non-conformités et ces prescriptions, telles qu’exprimées à la fois dans la notification de l’avis défavorable de la Commission de sécurité et dans l’arrêté municipal de fermeture administrative du centre, ont pu toutes être levées sans exception grâce au travail et à l’engagement sans faille des bénévoles et salariés EEDF ainsi que des autres associations de l’inter-organisation de Rennes et Utopia56. L’association les remercie toutes et tous pour leur engagement sincère, leur efficacité et réactivité à protéger et accompagner les populations les plus fragiles.

      Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient à la Liberté d’un acteur associatif d’exercer son droit le plus simple et le plus fondamental de répondre à une urgence humaine. L’arrêté semble disproportionné au regard non seulement de la réactivité des membres associatifs à lever les non-conformités et prescriptions mais aussi et surtout vis-à-vis de sa conséquence : faire expulser et remettre à la rue les personnes actuellement hébergées, en proie à une grande vulnérabilité. Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient à l’affirmation du principe d’Égalité entre les personnes morales et physiques. Morales car il convient d’interroger sur l’équité de traitement que l’association a subi avec cette demande de « visite inopinée » de la commission de sécurité. Physiques car les personnes hébergées voient foulé aux pieds l’égalité de traitement et l’application des droits les plus fondamentaux à leur égard : droit inaliénable et inconditionnel à l’hébergement qui leur est refusé, droit fondamental à la scolarisation de leurs enfants qui n’est plus considéré dans le cadre d’une telle décision de fermeture administrative, … Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient et conteste même l’application du principe de Fraternité, celui-là même qui le 2 octobre dernier a permis aux collectifs et associations qui accompagnent les personnes à la rue et exilées de répondre présents face à la situation en cours au campement de Gayeulle.

      L’association des EEDF demande à la municipalité de Thorigné-Fouillard de reconsidérer les interlocuteurs, les personnes hébergées sur le Centre du Bec-Rond, les actrices et acteurs du scoutisme, les associations de l’éducation populaire, les associations de défenses des droits, leur travail, leur démarche, et d’entrer dans un dialogue sincère et constructif. L’association demande à la municipalité de soutenir ses démarches et de l’accompagner auprès des pouvoirs publics pour trouver des solutions d’accueil pérennes pour ces personnes par devoir d’humanité plutôt que de réprimer les associations qui œuvrent pour un monde plus juste et fraternel.

      https://www.eedf.fr/actualites-adherents/interdiction-de-la-pratique-du-scoutisme-pour-cause-humanitaire-situation-au-be

    • Les éclaireuses laïques sont interdites de scoutisme car elles ont hébergé des migrantes tandis que les curés violent les gosses par paquets de 330.000 mais jamais, oh grand jamais, la république laïque empêcherait les parents catholiques de confié leurs fils à des violeurs multirécidivistes.

  • « Pourquoi nous encourager à faire des études pour en arriver là ? » : la détresse des étudiants refusés en master
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/10/12/pourquoi-nous-encourager-a-faire-des-etudes-pour-en-arriver-la-la-detresse-d


    ANNA WANDA GOGUSEY

    Depuis la réforme de 2017, des milliers d’étudiants et étudiantes en licence se retrouvent chaque rentrée sans aucune proposition de poursuite d’études. Le passage au bac + 4 s’est transformé en véritable goulet d’étranglement.
    […]
    Goulet d’étranglement
    Maîtriser les stratégies d’orientation est devenu indispensable pour les étudiants du premier cycle universitaire, tant la pression à l’entrée en master s’est accrue ces dernières années. Si le nombre d’étudiants en licence a augmenté de 155 000 entre 2010 et 2019, il n’a progressé que de 70 000 au niveau master.

  • « Ce sont les oubliées, les invisibles de la migration » : l’odyssée des femmes africaines vers l’Europe

    Les migrantes originaires d’#Afrique_de_l’Ouest sont de plus en plus nombreuses à tenter de rallier les #Canaries, archipel espagnol situé au large du Maroc. Un voyage au cours duquel certaines d’entre elles se retrouvent à la merci des passeurs et exploiteurs en tout genre.
    Ris-Orangis, terminus de son exil. Dans le pavillon de sa grande sœur, Mariama se repose, et décompresse. « Je suis soulagée », lâche-t-elle d’une voix à peine audible. Cette Ivoirienne de 35 ans, réservée et pudique, est arrivée dans ce coin de l’#Essonne le 7 août, après un périple commencé il y a plus de deux ans, un voyage sans retour de plusieurs milliers de kilomètres, à brûler les frontières sans visa ni papiers. Avec une étape plus décisive que les autres : les Canaries. C’est là, à #Las_Palmas, que Le Monde l’avait rencontrée une première fois, le 22 juillet.

    Situé au large du Maroc, cet archipel espagnol de l’Atlantique est devenu une des portes d’entrée maritime vers l’Europe les plus fréquentées par les migrants. « La #route_canarienne est la plus active sur la frontière euroafricaine occidentale », confirme l’association Caminando Fronteras, qui œuvre pour la protection des droits de ces migrants. Les chiffres le prouvent : d’après le ministère espagnol de l’intérieur, 13 118 personnes – pour la plupart originaires d’Afrique de l’Ouest – ont débarqué sur place, du 1er janvier au 30 septembre, à bord de 340 embarcations. En 2019, les autorités n’en avaient dénombré, à cette date, que 6 124.

    Détresse économique

    « Les problèmes politiques des derniers mois entre le Maroc et l’Espagne concernant [les enclaves de] Ceuta et Melilla ont poussé les gens à chercher une autre voie de passage », souligne Mame Cheikh Mbaye, président de la Fédération des associations africaines aux Canaries (FAAC). « Ce qu’il se passe en ce moment en Afrique est pire que la guerre, c’est la #détresse_économique. Les Africains vivent dans une telle #souffrance qu’ils sont prêts à affronter l’océan », ajoute Soda Niasse, 42 ans, une Sénégalaise qui milite pour la dignité des sans-papiers sur l’archipel.

    Retour à Las Palmas, en juillet. En ce début de soirée, la ville commence à bâiller. Dans une maison au charme fou, c’est une autre ambiance : des enfants galopent dans les couloirs ou dans la cour carrelée ; des femmes dansent, radieuses comme jamais, pour l’anniversaire d’une fillette, son premier sur le sol européen, même si Las Palmas paraît bien éloigné de Paris ou de Bruxelles. « Heureuse ? Oui. C’est comme si on vivait en colocation », lance Mariama.

    Ce refuge appartient à la Croix-Blanche, une fondation tenue par des frères Franciscains. La jeune Ivoirienne, vendeuse de légumes dans son pays, y est hébergée au côté d’une vingtaine d’autres femmes, toutes francophones. Voilà quatre mois qu’elle est arrivée en patera (« bateau de fortune ») sur l’île de Grande Canarie.

    Le nombre d’arrivées de migrants aux Canaries a doublé depuis le début de l’année

    Ce lieu paisible lui permet de récupérer de cette épreuve. « Et aussi de se réparer », ajoute le frère Enrique, 42 ans, un des responsables de l’organisation. « Ici, on donne de l’attention et de l’amour », précise-t-il au sujet de ces exilées, souvent traumatisées par d’éprouvantes odyssées. Le religieux s’étonne de voir de plus en plus de femmes tentées par l’exil depuis le début de l’année. Un constat partagé par le président de la Croix-Rouge des Canaries, Antonio Rico Revuelta : « En 2020, 10 % des migrants [sur 23 023] étaient des femmes. Cette année, nous sommes déjà à 17,1 % ».

    Echapper aux #violences

    « Elles n’ont pas d’autre choix que de fuir, insiste Mariama, la jeune Ivoirienne. Mais on ne s’imagine pas que c’est aussi dangereux. » Et meurtrier. L’ONG Caminando Fronteras a comptabilisé 2 087 victimes, disparues au large de l’Espagne, dont 341 femmes. « Les #décès sur les routes migratoires vers l’Espagne ont augmenté de 526 % par rapport à la même période de 2020 », souligne l’organisation. « La #route_des_Canaries est l’une des plus dangereuses au monde », confirme Amnesty International.

    Si des centaines de femmes – de toutes conditions sociales – risquent leur vie sur ce chemin entre les côtes africaines et les Canaries (500 kilomètres d’océan), c’est pour échapper aux #mariages_forcés ou aux #excisions sur elles-mêmes ou leurs enfants. « Les #violences_de_genre ont toujours été une explication à l’exode », commente Camille Schmoll, géographe, autrice des Damnées de la mer (La Découverte, 2020).

    Celle-ci avance une autre explication à ces phénomènes migratoires : « Ces dernières années, beaucoup de femmes se sont installées au #Maroc. Elles n’avaient pas toutes comme projet d’aller en Europe. Mais avec la #crise_sanitaire, la plupart ont perdu leur travail. Cette situation les a probablement contraintes à précipiter leur départ. On ne parle jamais d’elles : ce sont les oubliées et les invisibles de la migration. »

    Cris Beauchemin, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (INED), estime pour sa part que le « durcissement des politiques de #regroupement_familial peut être vu comme un motif qui pousse les femmes à partir de manière clandestine pour celles qui cherchent à rejoindre, en France, leur conjoint en règle ou pas ». D’après lui, la #féminisation_de_la_migration n’est cependant pas une nouveauté. En 2013, une étude menée par l’INED et intitulée « Les immigrés en France : en majorité des femmes » expliquait déjà que les migrantes partaient « de façon autonome afin de travailler ou de faire des études ».

    « Dans ce genre de voyage,les femmes sont violentées, violées, et les enfants entendent », dit Mariama, migrante ivoirienne de 35 ans
    « Celles qui arrivent en France sont de plus en plus souvent des célibataires ou des “pionnières” qui devancent leur conjoint, notait cette étude. La #scolarisation croissante des femmes dans leur pays d’origine et leur accès à l’#enseignement_supérieur jouent sans doute ici un rôle déterminant. » Selon Camille Schmoll, les femmes célibataires, divorcées, ou simplement en quête de liberté ou d’un avenir meilleur pour leurs proches et leurs enfants sont parfois mal vues dans leur pays. « Ces statuts difficiles à assumer les incitent à partir », dit-elle.

    Laisser ses enfants

    Ce fut le cas de Mariama. Son histoire commence en 2017 et résume celles de bien d’autres migrantes rencontrées à Las Palmas. Assise dans un fauteuil, enveloppée dans un voile rose qui semble l’étreindre, entourée par la travailleuse sociale et la psychologue du centre, elle se raconte : ses deux filles, de 6 et 8 ans ; son mari, un électricien porté sur l’alcool.

    Ce n’est pas la violence conjugale, tristement ordinaire, qui la pousse à envisager l’exil, en 2019, mais ces nuits où elle surprend son époux en train de « toucher » deux de ses nièces. « J’avais peur qu’il finisse par s’en prendre à mes filles, je devais agir. »Son but ? Rejoindre une sœur installée en France. Dans le plus grand secret, elle économise chaque jour quelques euros pendant près de deux ans.

    C’est alors que la destinée va bouleverser ses plans, et ajouter de la peine et des angoisses à une situation déjà douloureuse. Sa famille lui confie une nièce de 8 ans, dont le père vient de mourir noyé en Méditerranée en tentant d’atteindre l’Italie en bateau. Sa mère, elle, est décédée d’une maladie foudroyante. « Personne d’autre ne pouvait s’occuper de la petite, assure Mariama. Je suis sa nouvelle maman. » Le moment du départ approche, mais que faire ? Fuir avec les trois petites ? Impossible, elle n’en aura pas les moyens. Le cœur déchiré, elle choisit alors de laisser ses deux filles – afin qu’au moins elles restent ensemble – chez une sœur domiciliée loin de leur père…

    « Flouze, flouze » ou « fuck, fuck »

    A l’été 2019, Mariama et sa nièce quittent la Côte d’Ivoire en car, direction Casablanca, au Maroc. Là-bas, elle devient à la fois nounou, femme de ménage et cuisinière pour une famille marocaine. « Je gagnais 8 euros par jour, je dormais par terre, dans la cuisine. » Exploitation, préjugés, racisme, tel est, d’après elle, son nouveau quotidien. « Un jour, au début de la crise du coronavirus, je monte dans un bus, et une personne me crache dessus en criant “pourquoi les autres meurent facilement et pas vous, les Africains ?” »

    Après avoir économisé un peu d’argent, elle se rend avec sa nièce à Dakhla, au Sahara occidental (sous contrôle marocain), dans l’espoir de rallier les Canaries à travers l’Atlantique. Les passeurs ? « C’est “flouze, flouze” ou “fuck, fuck” », résume-t-elle. Généralement, dans ce genre de voyage, les femmes sont violentées, violées, et les enfants entendent. »Mariama retient ses larmes. Elle-même n’a pas été violée – comme d’autres protégées de la Croix-Blanche – mais elle ne compte plus le nombre de fois où des policiers, des habitants, l’ont « tripotée ».

    Une nuit, à Dakhla, après avoir versé 800 euros à un passeur, elle obtient deux places à bord d’un « modeste bateau de pêche » avec quarante autres personnes. La suite restera à jamais gravée en elle : la peur, l’obscurité, les vagues, l’eau qui s’invite à bord, le visage de son frère, mort noyé, lui aussi, lors d’une traversée clandestine. Et les cris, la promiscuité… « On ne peut pas bouger. Si tu veux uriner, c’est sur toi. Je me suis dit que c’était du suicide. Je n’arrêtais pas de demander pardon à la petite. Je l’avais coincée entre mes jambes. »

    « Durant leur voyage en Afrique, beaucoup de femmes violées sont tombées enceintes. Personne ne leur a dit qu’elles avaient le droit d’avorter en Espagne », Candella, ancienne travailleuse sociale
    La traversée dure cinq jours. Une fois la frontière virtuelle espagnole franchie, tout le monde sur le bateau se met à hurler « Boza ! », un cri synonyme de « victoire » en Afrique de l’Ouest. Les secours ne sont pas loin…

    « Je m’incline devant le courage de ces femmes. Quelle résilience ! », confie Candella, 29 ans, une ancienne travailleuse sociale, si marquée par ces destins qu’elle a fini par démissionner, en février, de son poste dans une importante ONG. « A force d’écouter leurs histoires, je les ai faites miennes, je n’en dormais plus la nuit. » Comment les oublier ?« Durant leur voyage en Afrique, beaucoup de femmes violées sont tombées enceintes. Une fois aux Canaries, personne ne leur a dit qu’elles avaient le droit d’avorter en Espagne. D’autres ont découvert qu’elles avaient le #sida en arrivant ici. C’est moi qui devais le leur annoncer. »

    Depuis deux décennies, Begoña Barrenengoa, une éducatrice sociale de 73 ans, suit de près les dossiers des clandestins, et particulièrement ceux liés aux violences faites aux femmes. D’après elle, les migrantes sont « les plus vulnérables parmi les vulnérables ». D’où sa volonté de les aider à continuer leur chemin vers le nord et l’Europe continentale. Car elles ne veulent pas rester aux Canaries mais rejoindre leur famille, en particulier en France. « L’archipel n’est qu’un point de passage, il n’y a de toute façon pas de travail ici », souligne Mme Barrenengoa.

    En mars, un juge de Las Palmas a ordonné aux autorités espagnoles de ne plus bloquer les migrants désireux de se rendre sur le continent. « Avec un simple passeport – voire une copie –, ou une demande d’asile, ils ont pu voyager jusqu’à Madrid ou Barcelone, et aller en France », poursuit Begoña Barrenengoa.

    Selon Mame Cheikh Mbaye (FAAC), entre 10 000 et 15 000 personnes auraient rallié la péninsule depuis cette décision de justice, des transferts le plus souvent organisés par la Croix-Rouge. « Huit migrants sur dix arrivés cette année par la mer aux îles ont poursuivi leur voyage vers la péninsule », assurait récemment le journal canarien La Provincia.

    Aujourd’hui, la plupart des femmes rencontrées à la Croix-Blanche sont sur le territoire français. « J’ai pu voyager avec mon passeport et celui de la petite, confirme ainsi Mariama. C’est ma sœur qui a acheté mon billet d’avion pour Bilbao. » Une fois sur place, elle a pris un car jusqu’à Bordeaux, puis un Blablacar vers Ris-Orangis, au sud de Paris. Son ancienne vie est derrière elle, désormais, et elle ne veut plus parler de son périple. « Moi, je ne demande pas beaucoup, juste le minimum », confie-t-elle. Maintenant que sa nièce est bien installée, et scolarisée, la jeune Ivoirienne n’a qu’un rêve : faire venir ses deux filles en France, « un pays où l’on se sent enfin libre ».

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/06/ce-sont-les-oubliees-les-invisibles-de-la-migration-l-odyssee-des-femmes-afr

    #femmes #femmes_migrantes #invisibilisation #invisibilité #morts #mourir_aux_frontières #statistiques #chiffres #îles_Canaries #route_Atlantique #viols #violences_sexuelles #parcours_migratoires #grossesses #grossesse #facteurs_push #push-factors

    ping @_kg_ @isskein

    • voir aussi cette note de Migreurop (décembre 2018) :
      Femmes aux frontières extérieures de l’Union européenne

      Les Cassandre xénophobes de la « ruée vers l’Europe » appuient leurs prévisions apocalyptiques sur des images dont les femmes sont absentes : ce serait des hommes jeunes qui déferleraient par millions sur nos sociétés qui verraient alors mis à bas un équilibre des sexes – tant du point de vue quantitatif que relationnel – chèrement acquis. La médiatisation et la politisation de « l’affaire de la gare de Cologne » (31 décembre 2016) ont ainsi joué un grand rôle dans le retournement de la politique allemande vis-à-vis des exilé·e·s. Ces derniers étant décrits comme des hommes prédateurs en raison de leurs « cultures d’origine », il devenait légitime de ne pas les accueillir…

      Ce raisonnement est bien sûr vicié par de nombreux biais idéologiques, mais aussi par des erreurs factuelles et statistiques : les nouvelles entrées dans l’Union européenne (UE) sont tout autant le fait d’hommes que de femmes, et ces dernières
      représentent près de la moitié des immigré·e·s installés dans l’UE. Ce phénomène n’est pas nouveau : au début des années 1930, alors que la France était la principale « terre d’accueil » des exilé·e·s, les femmes représentaient déjà plus de 40% des arrivant·e·s. L’invisibilisation des femmes n’est certes pas propre à l’immigration mais, en l’occurrence, elle sert également un projet d’exclusion de certains hommes.
      Les exilé·e·s sont en effet quasiment absentes des « flux » les plus médiatisés : plus de 90 % des boatpeople de Méditerranée ou des mineur·e·s isolé·e·s entrant dans l’UE sont des hommes. Cela permet d’ailleurs de justifier le caractère pour le moins « viril » des dispositifs de répression les visant. La « guerre aux migrants » serait une affaire mâle ! Or, les femmes en migration, loin de voir leur supposée « vulnérabilité » prise en compte, sont également prises au piège de la militarisation des frontières. La violence de la répression redouble celle des rapports sociaux.

      http://migreurop.org/article2903.html?lang=fr

    • Voir aussi cette étude publiée par l’INED :

      Les immigrés en France : en majorité des femmes

      Les femmes sont désormais majoritaires parmi les immigrés en France. Comme nous l’expliquent Cris Beauchemin, Catherine Borrel et Corinne Régnard en analysant les données de l’enquête Trajectoires et Origines (TeO), contrairement à ce que l’on pourrait penser, la féminisation des immigrés n’est pas due seulement au regroupement familial. Les femmes migrent de plus en plus de façon autonome afin de travailler ou de faire des études.

      https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/immigres-france-majorite-femmes

    • Et ce numéro de la revue Ecarts d’identité :
      Exil au feminin

      Editorial :

      Une éclaircie ?

      Une éclaircie, dit Le Robert, c’est une embellie qui « apparaît dans un ciel nuageux ou brumeux » (le ciel de cette saison qui tarde à se dégager !).

      Sur terre, c’est l’éclaircie des terrasses, des sourires retrouvés sur les visages quand ils tombent les masques. Pas complètement mais on veut y croire : on veut croire que ce monde ne s’est pas totalement effondré, qu’une vie sociale est encore possible, que le dehors peut redevenir un espace public où l’on peut respirer, échanger, frôler et non cet espace de troisième type qui s’était semi-privatisé en petits groupes se méfiant les uns des autres ! L’éclaircie aussi, relative, des lieux culturels où nourrir de nouveau son imaginaire, admirer, élucider et rêver d’autres possibles aux devenirs.

      Une éclaircie, c’est en somme comme une clairière dans une forêt touffue où l’on peut connaître un répit, se racler un peu la voix après un quasi-étouffement, reprendre souffle, ou encore une sorte d’armistice dans une « guerre »...Ce langage impayable du pouvoir ! Il recycle constamment ses armes. L’espace social est devenu une géographie qui sert désormais à « faire la guerre », avec fronts et arrières, héros et vétérans, logisticiens et unités d’interventions, etc. Une guerre déclarée à un ennemi invisible, ou trop visible au contraire ! Il s’incorpore, il s’incarne en nous, nous faisant devenir ennemis de nous-mêmes, cette « part maudite » de « nous » que l’on ne veut surtout pas voir, nous contentant de nous voiler la face, garder les distances, frictionner frénétiquement les mains, comme si ce carnaval, bien macabre pouvait nous prémunir de « nous-mêmes »... Cela préoccupe évidemment, mais cela occupe beaucoup et jusqu’à épuisement les uns et désœuvre grandement les autres, et cette pré-occupation-là fait « chaos-monde »... qui fait oublier le reste !

      Or, le reste, c’est la vie. La vie dans tous ses états sur cette terre « ronde et finie » et appartenant à tout le monde, c’est « nous » tel que ce pronom personnel le dit : un pluriel et tel qu’il est pronom réfléchi : sujet de ce « nous » constamment en devenir. Ce « nous » est de tous les genres et espèces, matières et manières, temps et espaces sur terre, réels et imaginaires, à tout moment et partout singulier et pluriel, tenant dans cette singularité-pluralité de son infiniment petit à son infiniment grand.
      Ce qui fait ce tenant, c’est l’avec : l’être-avec et le vivre-avec, sans distinctions – hormis celles qui font pluralité, multitude et multiplicité précisément – accordant des primats d’être ou de vivre aux uns au détriment des autres ou empêchant, dans le temps comme dans l’espace, les uns de devenir autrement que ce que les autres pensent qu’ils doivent être… La différence entre l’être et l’être-avec est la différence entre les métaphysiques (petites ou grandes et « indécrottables ») et le politique (le politique tel qu’il « excède » les politiques d’intérêts et de calculs et tel qu’il organise un vivre-avec et non « une autre manière de faire la guerre » !)…
      Il a fallu sans doute cette calamité virale pour nous rappeler que ce reste est en fait le tout – fait de l’avec – dont il faut se préoccuper prioritairement et partout, ce tout qui ne se contamine jamais que de ses propres éléments et depuis tous temps… Le politique consiste à en prendre soin dans ses devenirs !

      Vivre-avec et aussi penser-avec. Penser avec les un•e•s et les autres un autre rapport à ce monde, et penser avec les expériences que vivent au présent les un•e•s et les autres et ce qu’elles nous révèlent sur la manière de mieux aborder l’avenir. Il ne dépend désormais plus de quelques-uns mais de tout le monde. La revue Écarts d’identité, et c’est sa vocation, explore, depuis son premier numéro, les chemins de ce vivre-avec, notamment ceux des migrations et des exils qui nous en apprennent plus sur le devenir-monde que ce que les discours officiels en retiennent et concèdent à en dire. Dans ce numéro, ce sont les spécificités des chemins de l’exil au féminin : une double exposition aux violences de l’exil en tant que tel et à celles, réelles et symboliques, faites aux femmes. Un dossier préparé par Lison Leneveler, Morane Chavanon, Mathilde Dubesset et Djaouidah Sehili (lire l’introduction du dossier).

      Et comme à chaque fois, une fenêtre ouverte sur un horizon de beauté (notre dossier culturel). Bruno Guichard a réalisé un documentaire (Patrick Chamoiseau, ce que nous disent les gouffres) sur Patrick Chamoiseau (ami et parrain de la revue), il nous en ouvre les coulisses où se mêlent puissance poétique et conscience politique. Et une rencontre avec Meissoune Majri, comédienne et metteuse en scène, qui mène depuis 2010 une recherche esthétique interrogeant les effets du réel sur les imaginaires.

      Si, comme le dit l’adage, « à quelque chose malheur est bon », puissions-nous avancer, avec cette calamité, sur les voies de la conscience et « les chemins de la liberté »...

      Abdelattif Chaouite


      https://ecarts-identite.org/-No136-

    • Épisode 3 : Femmes migrantes invisibles

      Statistiquement plus nombreuses que les hommes sur les chemins de l’exil, les femmes sont pourtant les grandes absentes du récit médiatique et de la recherche scientifique dans le domaine des migrations.

      Pour comprendre l’invisibilité Camille Schmoll constate : “il y a aussi un peu d’auto-invisibilité de la part des femmes qui ne souhaitent pas forcément attirer l’attention sur leur sort, leur trajectoire. La migration reste une transgression” et remarque que cette absence peut servir un certain discours “ or, quand on veut construire la migration comme une menace, c’est probablement plus efficace de se concentrer sur les hommes.”

      Depuis plus d’un demi-siècle, les bénévoles de l’Association meusienne d’accompagnement des trajets de vie des migrants (AMATRAMI) viennent en aide aux personnes migrantes présentes sur leur territoire, aux femmes notamment. Camille Schmoll rappelle cette situation : “il y a toujours eu des femmes en migration. On les a simplement occultés pour différentes raisons. En fait, ce sont à l’initiative de femmes, de chercheuses féministes que depuis les années 60-70, on redécouvre la part des femmes dans ces migrations. On sait qu’elles étaient très nombreuses dans les grandes migrations transatlantiques de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. "

      Confrontées tout au long de leurs parcours migratoires mais également dans leur pays de destination à des violences de genre, ces femmes ne sont que trop rarement prises en compte et considérées selon leur sexe par les pouvoirs publics. Majoritairement des femmes, les bénévoles de l’AMATRAMI tentent, avec le peu de moyens à leur disposition de leur apporter un soutien spécifique et adapté.  Lucette Lamousse se souvient “elles étaient perdues en arrivant, leur première demande c’était de parler le français”. Camille Schmoll observe un changement dans cette migration : “les femmes qui partent, partent aussi parce qu’elles ont pu conquérir au départ une certaine forme d’autonomie. Ces changements du point de vue du positionnement social des femmes dans les sociétés de départ qui font qu’on va partir, ne sont pas uniquement des changements négatifs”.

      https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/femmes-migrantes-invisibles


      #audio #son #podcast

  • Qui jardine la ville ? Pour une écologie urbaine politique
    https://metropolitiques.eu/Qui-jardine-la-ville-Pour-une-ecologie-urbaine-politique.html

    Que nous apprend le jardinage en ville sur les politiques urbaines ? Issu d’une enquête menée à #Genève, l’ouvrage de Marion Ernwein met en relation le tournant néolibéral des villes et de nouvelles manières d’entretenir les espaces publics. Dossier : L’urbanisme écologique : un nouvel impératif ? L’appellation d’« espaces verts » est si insuffisante pour qualifier la présence multiforme des végétaux dans les parcs, les squares et les rues des villes qu’elle disparaît peu à peu. Mais les termes de « nature en #Commentaires

    / Genève, #jardin, #parc, #écologie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_gaudin5.pdf

  • Sandrine Rousseau : un CV de technocrate
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1567

    Sandrine Rousseau vient d’échouer à la primaire des Verts pour candidature à la présidentielle, à 2 % de voix près derrière Yannick Jadot. C’est dommage, cela aurait été l’occasion d’examiner ce que signifie « l’écologie radicale » selon elle et selon Le Monde, Reporterre, Valeurs actuelles, Radio France et tous les médias. Qu’à cela ne tienne, Renart (voir ici) qui est lillois comme Sandrine Rousseau, nous dévoile son CV. C’est ça, les Verts. (Pour lire le CV de Sandrine Rousseau, ouvrir le document ci-dessous.) #Faits_divers

    https://chez.renart.info
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/sandrine_rousseau_un_c.v.pdf

    • . . . . .
      2018 – candidate à la direction de Science Po Lille pour y défendre une « recherche d’excellence »,avec des valeurs reposant « sur le triptyque curiosité, pluridisciplinarité, excellence », sur un site« d’excellence environnementale », et dans l’esprit de son fondateur qui voulait « créer une formation d’excellence pour une élite ».

      2018 – déserte la mobilisation associative contre la bétonisation de la friche Saint-Sauveur à Lille.

      2018 – déserte les mouvements de contestation du logiciel « Parcoursup ».

      2019 – candidate à la direction de l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Lille.

      2019 – se déclare « sorcière » tout en siégeant dans une Université scientifique d’excellence.

      2020 – ré-adhère au parti EELV pour présenter sa candidature à la primaire écologiste.

      2021 – vote au conseil d’administration de l’université de Lille le nouveau projet de fusion intitulé« Établissement Public expérimental » malgré le refus à 90% des étudiants et personnels.

      2021 – victime d’une « bousculade violente » par Eric Piolle, l’ingénieur-maire de Grenoble candidat à la primaire écologiste – quoique les images démentent cette version.

      2021 – les médias, de Reporterre au Monde , la présentent comme la candidate de l’« écologie radicale » à la présidentielle 2022 – quoique tout son C.V. démente cette version.

      #EELV #Science_Po #Saint-Sauveur #Lille #Parcoursup #Université #enseignement_supérieur #IRA #CV #bétonisation #hypocrisie #Hystérique #arriviste #sandrine_rousseau

    • Rappelons qu’en Allemagne, les écologistes ont voté les immondes lois hartz IV, inspirées par peter hartz, le directeur du personnel de Volkswagen

      L’enfer du miracle allemand

      https://www.youtube.com/watch?v=VsiK174Svpk

      La population allemande n’a jamais compté aussi peu de demandeurs d’emploi. Ni autant de précaires. Le démantèlement de la protection sociale au milieu des années 2000 a converti les chômeurs en travailleurs pauvres. Ces réformes ont inspiré la refonte du code du travail du gouvernement français.

      « L’enfer du miracle allemand », par Olivier Cyran (septembre 2017) https://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/CYRAN/57833

  • Aux arbres, citoyens ! : dans le #Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver

    « Il faut sauver ce qui peut encore l’être » : dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de #chênes, #hêtres et autres #châtaigniers pour empêcher leur #destruction au profit d’#arbres_résineux, plus rentables mais « catastrophiques » pour la #biodiversité.

    Plus rien ne se dresse sur la colline dénudée. Au milieu de l’ancienne forêt devenue désert, la statue de Saint Marc, où les randonneurs se reposaient à l’ombre, garde dorénavant un cimetière de troncs couchés attendant d’être ramassés. « C’est une catastrophe écologique et visuelle », enrage Régis Lindeperg, de l’association Adret Morvan qui lutte contre l’enrésinement. Dans cette parcelle du Vieux Dun (#Nièvre), une vingtaine d’hectares d’#épicéas viennent d’être coupés.

    « Les coupes rases libèrent du carbone, assèchent les sources et appauvrissent les sols, ce qui empêche plus d’une ou deux replantations. Les sylviculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis », raille M. Lindeperg. « En un siècle, on aura tout grillé », abonde Frédéric Beaucher, qui défend la « vraie » forêt, de #feuillus, contre les rangs d’oignon de pins « plus proches du champ de maïs » en terme de biodiversité, selon Régis Lindeperg.

    Contre les « planteurs de résineux », qui représentent selon lui une bonne partie des propriétaires forestiers ou des sylviculteurs du Morvan, M. Beaucher a créé en 2015 #Le_Chat_Sauvage, un groupement forestier de citoyens prêts à acheter des feuillus, et ainsi « sauver ce qui peut encore l’être ». « On a maintenant 120 hectares de forêts et plus de 500 sociétaires ».

    Roger Denis est de ceux-là. En 45 ans de médecine de campagne à parcourir le Morvan, ce retraité de 69 ans a vu « le #paysage se modifier » et a investi plus de 10.000 euros dans le Chat Sauvage.

    Jadis marginaux, les #résineux représentent 47% des 155.000 hectares de forêts du Morvan, selon des chiffres de 2016 du Parc naturel régional (PNR). Et « le phénomène s’accélère », assure Jean-Sébastien Halliez, maire PS de Brassy (Nièvre). « Sur la commune, il existe peut-être une dizaine de coupes rases. Il y a une dizaine d’années, il n’y en avait qu’une de temps en temps ».

    – « Une goutte d’eau » -

    Entre 2005 et 2016, 4.270 ha de feuillus ont été rasés et 10.860 ha de résineux plantés, selon le parc régional. C’est que le calcul est simple, explique Tristan Susse, expert forestier : le #pin_Douglas, résineux préféré dans le Morvan, « produit 400 m3 l’hectare, à 60-70 euros le m3, le feuillu 100 m3 et pour 50 euros le m3 en moyenne ».

    Le cours du #Douglas a de plus quasiment doublé en deux ans, notamment en raison de la mode des #constructions_en_bois. « Si on ne fait rien, on ne voit pas ce qui empêcherait l’enrésinement total du Morvan », avertit Sylvain Mathieu, président du PNR et vice-président PS de Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt.

    « La seule solution est une loi interdisant les #coupes_rases, comme en Suisse », répond Lucienne Haèse, 80 ans et figure historique du mouvement. En 2003, cette pionnière a créé à Autun (Saône-et-Loire) le #Groupement_forestier_pour_la_sauvegarde_des_feuillus_du_Morvan (#GFSFM), premier du genre en France.

    Aujourd’hui, le GFSFM, en charge du sud du Morvan, a 350 ha et 970 sociétaires. Avec Le Chat Sauvage, son petit-frère dans le nord, cela fait moins de 500 ha. « Oui, c’est une goutte d’eau », reconnaît M. Beaucher. « Mais cela permet d’interpeller. Et ça fonctionne : il y a une prise de conscience ».

    De plus en plus de petits propriétaires vendent leurs forêts aux groupements citoyens « pour qu’elles échappent à l’#enrésinement », affirme Mme Haèse. Et certains forestiers assurent avoir évolué, comme la Société forestière, qui gère 6.900 ha dans le Morvan.

    « Depuis deux ans, la Société forestière n’a programmé aucune transformation de feuillus en résineux au sein du #parc_du_Morvan », affirme ainsi Amaury Janny, directeur pour la région centre. La surface de #monocultures de résineux va même « diminuer », selon lui, car les replantations vont dorénavant se faire avec un « mélange de trois #essences » et non plus seulement du Douglas par exemple.

    https://www.ipreunion.com/france-monde/reportage/2021/09/19/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-

    #forêt #résistance #France #déforestation #pins #collectivisation

    –-

    On en parlait déjà en 2016 sur seenthis :
    Contre l’enrésinement du #Morvan, des habitants ont créé un groupement forestier pour protéger leurs #forêts.
    https://seenthis.net/messages/515235

  • #Italie : un secrétaire d’Etat démissionne après avoir voulu baptiser un parc « #Mussolini »

    Les appels au départ de #Claudio_Durigon, fidèle parmi les fidèles de Matteo Salvini, se sont multipliés après qu’il a voulu donner le nom du frère du dictateur italien à un #jardin_public de #Latina, une ville côtière près de Rome.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/27/italie-un-secretaire-d-etat-demissionne-apres-avoir-voulu-baptiser-un-parc-m
    #parc #parc_Mussolini #toponymie #toponymie_politique
    #démission

    ping @cede

  • Le nombre de migrants morts en mer en tentant de rejoindre l’Europe a doublé en un an
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/14/le-nombre-de-migrants-morts-en-mer-en-tentant-de-rejoindre-l-europe-a-double

    Le nombre de migrants ayant péri en mer en tentant de rejoindre l’Europe a plus que doublé cette année, a fait savoir, mercredi 14 juillet, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui appelle les Etats à prendre des mesures urgentes. Selon les statistiques publiées par l’OIM dans un nouveau rapport, au moins 1 146 personnes sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’Europe au cours du premier semestre 2021. En 2020, 513 avaient péri au cours de la même période, et 674 en 2019.
    " Les organisations civiles de recherche et de sauvetage ont continué à se heurter à des obstacles importants, la majorité de leurs bateaux étant bloqués dans les ports européens en raison de saisies administratives et de procédures pénales et administratives en cours contre les membres d’équipage », constate le rapport. L’OIM note également que l’augmentation du nombre de morts est constatée à un moment où les interceptions d’embarcations transportant des migrants au large des côtes nord-africaines sont en hausse.
    Depuis des années, l’Italie et l’Union européenne financent, entraînent et équipent les gardes-côtes libyens pour qu’ils empêchent les passeurs de convoyer en Europe des migrants et réfugiés à bord d’embarcations de fortune. En outre, un navire de la marine italienne ancré à Tripoli leur fournit une assistance technique. Les gardes-côtes font pourtant face à de multiples accusations de mauvais traitements envers des demandeurs d’asile, conduisant nombre d’ONG à dénoncer cette politique. En vertu du droit maritime international, les personnes secourues en mer devraient être débarquées dans un port sûr. Et l’ONU ne considère pas la Libye comme un port sûr.
    « L’OIM réitère l’appel lancé aux Etats pour qu’ils prennent des mesures urgentes et proactives afin de réduire les pertes de vies sur les routes migratoires maritimes vers l’Europe et qu’ils respectent leurs obligations en vertu du droit international », a déclaré le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino, cité dans un communiqué. « L’augmentation des efforts de recherche et de sauvetage, la mise en place de mécanismes de débarquement prévisibles et la garantie d’un accès à des voies de migration sûres et légales sont des étapes-clés pour atteindre cet objectif. »Au cours des six premiers mois de l’année, la majorité des décès ont été enregistrés en mer Méditerranée (896), ce qui représente une augmentation de 130 % par rapport à la même période en 2020. La plupart des migrants sont morts en Méditerranée centrale (741), régulièrement décrite par les organismes humanitaires comme la route migratoire la plus dangereuse au monde, suivie de la Méditerranée orientale (149). Six ont péri en voulant rejoindre par mer la Grèce depuis la Turquie.Pendant cette même période, au moins 250 migrants ont péri en mer durant leur tentative de traversée vers les îles Canaries, situées dans l’océan Atlantique. Toutefois, ces chiffres sont certainement bien inférieurs à la réalité, souligne l’OIM, qui fait valoir que « des centaines de cas de naufrages invisibles » sont signalés par des ONG qui sont en contact direct avec les personnes à bord ou avec leurs familles.
    Le rapport montre une augmentation pour la deuxième année d’affilée des opérations maritimes menées par les Etats d’Afrique du Nord le long de la route de la Méditerranée centrale. Selon l’OIM, plus de 31 500 personnes ont été interceptées ou secourues par les autorités nord-africaines au cours du premier semestre, contre 23 117 au cours des six premiers mois de 2020. Ce type d’opérations menées au large des côtes tunisiennes a augmenté de 90 % au cours du premier semestre par rapport à la même période l’an dernier. En outre, plus de 15 300 personnes ont été renvoyées en Libye au cours des six premiers mois de 2021, soit près de trois fois plus qu’à la même période en 2020 (5 476). Pour l’OIM, cette situation est « préoccupante étant donné que les migrants qui sont renvoyés en Libye sont soumis à des détentions arbitraires, des extorsions, des disparitions et des actes de torture ».

    #Covid-19#migrant#migration#statistique#sante#mortalite#parcoursmigratoire#mediterranée#libye#afriquedunord#OIM#ONG

  • “Green colonialism”: the background behind a Western outlook https://ideas4development.org/en/green-colonialism-western-outlook


    07 January 2021
    Visuel “Green colonialism”: the background behind a Western outlook on African nature
    A group of tourists observe a lion in a natural park in South Africa. Photo by Adrega / Pixabay

    In his book L’Invention du colonialisme vert – Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain (“The Invention of Green Colonialism – Putting an end to the myth of the African Eden,” Flammarion, 2020), the environmental historian Guillaume Blanc analyzes the undercurrents and consequences of an idealized vision of African nature inherited from the colonial period.

    What is this “African Eden” myth invented by Westerners and linked to the notion of “green colonialism” that you talk about in your book?
    The African Eden is the myth, created in the colonial period, of a wild and virgin-nature Africa. When European settlers went to try their chance in Africa in the 1860s and 1870s, they left behind a continent whose landscapes were being radically transformed by urbanization and industrialization. In Africa, they were convinced that they had rediscovered the nature that, back home, was in the process of being lost.

    Then, from the end of the 19th century, the popular press took up this narrative and made it fashionable. These are the stories of Stanley and Livingstone, hunting expeditions by Roosevelt and Churchill, and literature such as Ernest Hemingway’s The Snows of Kilimanjaro and Karen Blixen’s Out of Africa. These cultural products describe an Africa untouched by human presence, where nature and animals rule. But this Africa doesn’t exist. It never did. Like Europe, Africa is inhabited and farmed. The concept of a virgin-nature Africa is as absurd as the one according to which the African has not fully entered into history. But this myth is so deeply ingrained in people’s minds that it persists to this day.
    From a scientific point of view, this idea of a primeval Africa of virgin nature has never existed.

    Another myth that won’t go away is that of primeval forests. At the end of the 19th century and the beginning of the 20th, botanists, especially from France, studied the forest cover of West Africa. They noted that most villages were surrounded by a forest belt and that there was savanna between the village and the forest. The “climax community” theory led them to believe that, prior to human settlement, Africa was covered with a huge, virgin and primeval tropical forest. They hypothesized that the savanna was the result of the destruction caused by the local populations. But these scientists read ecosystem history backwards! In most semi-arid environments, the presence of trees in fact came about through that of humans, thanks to gradual fertilization of the soil. Nonetheless, the myth of primeval forests is a stubborn one. Even today, belief in it sometimes prevails over fact. UN experts say, for example, that 90% of primeval forests have disappeared in Sierra Leone and Guinea, while in reality forest cover has been increasing there for two centuries.
    But weren’t ecosystems, and especially certain species, ever threatened with extinction?

    Of course, and that’s why it’s essential to carry out conservation policies. The colonial era is synonymous with particularly strong destruction of ecosystems. Colonization led to intensified hunting, especially for the ivory trade. About 65,000 elephants were killed each year in Africa at the end of the 19th century. The forest also suffered damage because of conversion to farmland. Between 1850 and 1920, 95 million hectares of forest in Africa and Asia were cleared, four times more than in the previous 150 years. But the European settlers didn’t realize that the ecological damage they were witnessing was actually their doing. They put the blame on the colonized people and decided to create hunting reserves. And the people living on those reserves were strictly controlled, if not expropriated. These same hunting reserves were converted into national parks in the 1930s.

    What is behind your assertion that Africa’s nature parks are perpetuating a tradition of “green colonialism”?

    In the 1950s, the organizations and imperial institutions promoting nature conservation changed their names. For example, at the same time as they created hunting reserves and then parks, colonial administrators and hunters founded the Office International de Documentation et de Corrélation pour la Protection de la Nature in 1928. In 1934 this organization became the International Office for the Protection of Nature (OIPN), in 1948 the International Union for the Protection of Nature, and in 1956 the International Union for Conservation of Nature—the IUCN as we know it today. In fact, many conservation institutions and NGOs were created during the colonial period.

    During its seventh General Assembly in 1960, IUCN, with support from FAO and UNESCO, launched the “African Special Project.” A conference was then held in 1961 in Arusha, Tanzania, with heads of state of around 20 newly independent countries. Its organizers explained that it was necessary to continue the work achieved in the parks, especially faced with the “Africanization of nature programs.” It was at that conference that the World Wide Fund for Nature (known in some regions as the World Wildlife Fund), or WWF, was created. This organization went on to finance the sending of Western conservation experts all over Africa. However, these experts were mostly reconverted colonial administrators who, throughout the continent, perpetuated the notion that nature had to be emptied of its inhabitants in order to be protected.

    That’s why I speak of “the invention of green colonialism.” It’s not a question of neo-colonialism, but of post-colonialism, because heads of state have found it to be to their advantage. They have been programmed to believe in the international system of heritage conservation and have utilized international standards to promote their own interests. It’s this alliance between Western experts and African leaders that is responsible for perpetuating this colonial tradition.
    What are the consequences of this “naturalization” process for the local populations in Africa?

    The process of “naturalizing” Africa’s parks involves “dehumanizing” them, often by force. Today, we no longer speak of evictions, but of “voluntary departures.” But when these population displacements take place in an authoritarian State, like Ethiopia, these departures become not voluntary but forced. International organizations are aware of this but prefer to look the other way. When people living in those parks are not evicted, they are criminalized. Millions of farmers and shepherds are fined for cultivating the land or for grazing their herds in the mountains, or they face prison sentences for poaching small game. Sometimes the local people are subject to violence by eco-guards equipped with weapons and high-tech equipment financed by international institutions or NGOs. For the past thirty years, we’ve been witnessing a militarization of parks in Africa, encouraged by the international community. Sometimes there have been tragic consequences.
    The background to the conception of nature parks in Europe is different. Why?

    The nature parks there were not created in the same way as in Africa. If local populations were quickly integrated into European parks, it’s because the nation-states there were built with the notion of heritage in which the peasantry generally played an integral part. In France, for example, the parks created in the 1960s are a means of preserving “traditional” peasant farming. This process has not always been exempt of violence: the creation of parks also helped in the forced republicanization of mountain villages. But the difference is that, in Africa, not only was park-related violence much more intense, but it has never come to an end.

    A comparison between two parks is enlightening. In 2011, UNESCO classified the Cévennes region in France as a World Heritage Site, citing the cultural landscape of agropastoralism that has existed there for 3,000 years and that shapes the landscape. In contrast, in 2016, the people living in the Simien Park in Ethiopia were evicted because UNESCO felt that agropastoralism was threatening the natural value of the land. In other words, while Europeans shape their environment, Africans are thought to degrade it…

    Interview conducted by Flora Trouilloud (ID4D Editorial Team)

    #colonialisme #colonialisme_vert #parcs_naturels #Ethiopie #IUCN #decolonising_landscape #écologie_décoloniale

  • Rentrée universitaire : le 100 % présentiel visé et 14 000 places supplémentaires dans les filières en tension
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/07/02/rentree-universitaire-le-100-presentiel-vise-et-14-000-places-supplementaire

    La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a affirmé son souhait d’une rentrée universitaire à « 100 % en présentiel ». Par ailleurs, elle a annoncé, vendredi 2 juillet, la création de 14 000 places pour les étudiants des filières en tension.

    Et bien évidemment ce qui n’est pas dit :
    – sans moyens supplémentaires (ni budgétaires, ni en postes d’enseignants)
    – sans prendre aucune mesure de préparation des salles pour baisser le risque de contamination par aérosols

    Bref du foutage de gueule intégral comme d’habitude, complaisamment relayé par Le Monde, comme d’habitude aussi.

    #enseignement_supérieur #parcoursup #covid

  • Picture a scientist

    https://vimeo.com/405966332

    SYNOPSIS

    PICTURE A SCIENTIST chronicles the groundswell of researchers who are writing a new chapter for women scientists. Biologist Nancy Hopkins, chemist Raychelle Burks, and geologist Jane Willenbring lead viewers on a journey deep into their own experiences in the sciences, ranging from brutal harassment to years of subtle slights. Along the way, from cramped laboratories to spectacular field stations, we encounter scientific luminaries - including social scientists, neuroscientists, and psychologists - who provide new perspectives on how to make science itself more diverse, equitable, and open to all.

    https://www.pictureascientist.com

    #documentary #film #science #academia #women #US #harassment

    ping @cdb_77

    • Picture a Scientist

      Le #harcèlement_sexuel et les #inégalités femmes-hommes n’épargnent pas le monde des #sciences. Cette enquête édifiante ouvre les portes des laboratoires et donne la parole à plusieurs scientifiques qui brisent l’omerta en se confiant sur leur #parcours_professionnel, gangréné par le harcèlement et les #discriminations.

      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/60365_1

    • Podiumsdiskussion & Streaming-Event –
      Eine Veranstaltung des Gleichstellungsbüros

      Der Film
      Picture a Scientist wirft Fragen zur Rolle von Frauen in der Wissenschaft auf. Wer macht eigentlich Wissenschaft? Und weshalb ist es in unserer Vorstellung immer noch „der Wis­senschaftler“?
      Im Film nehmen sich eine Biologin, eine Chemi­kerin und eine Geologin dieser Fragen an und führen das Publikum auf eine Reise durch die Erfahrungen ihrer akademischen Laufbahn – als Frauen der Wissenschaft.
      In ihren Karrieren sind sie von Beginn an Dis­kri­minierungen ausgesetzt. Wissenschaftlerinnen müssen einen stetigen Kampf um Anerkennung, Respekt und Gleichberechtigung führen.
      Informationsmaterial zum Film

      Trailer: PICTURE A SCIENTIST - Frauen der Wissenschaft online ansehen | Vimeo On Demand auf Vimeo

      Interview mit den Filmmacher*innen (englisch): https://www.youtube.com/watch?v=62qVQPe1sVc


      E-Flyer zum Film

      Die Veranstaltung

      Das Gleichstellungsbüro lädt am 21.07.2021 zu einer Podiumsdiskussion im Rah­men eines Online-Lunchtalks von 12–14 Uhr zum Thema ’Aktuelle Situation von Frauen in der Wissenschaft’ ein. Diskussionsgrundlage und Anlass bildet der Film Picture a Scientist.

      Der Stream des Films steht nach Anmeldung für die Podiumsdiskussion kostenfrei vom 16.–18.07.2021 zur Verfügung. Die darin aufgeworfenen Themen und Fragestellungen sollen im Rahmen der anschließenden Podiumsdiskussion reflektiert sowie kritisch diskutiert werden. Die Teilnehmer*innen der Veranstaltung sind eingeladen, bereits im Vorfeld der Podiumsdiskussion über die Homepage des Gleichstellungsbüros Fragen und Diskussionsanreize zu senden, die vom Podium aufgegriffen werden können.

      Die Veranstaltung wird moderiert von Anneliese Niehoff, Mitglied im Vorstand der Bundeskonferenz der Frauen- und Gleichstellungsbeauftragten an Hochschulen e.V. (bukof) und Leiterin des Referates Chancengleichheit/Antidiskriminierung, Arbeitsstelle Chancengleichheit der Universität Bremen. Die Diskussionssprache ist deutsch.

      Podium
      Prof. Dr. #Diana_Imhof (Professorin für Pharmazeutische Biochemie und Bioanalytik)
      Dr. #Amma_Yeboah (Psychodynamische Supervisorin, Fachärztin für Psychiatrie & Psychotherapie)
      Dr. #Sinah_Kloß (Forschungsgruppenleiterin im Bonn Center for Dependency and Slavery Studies)
      Dr. #Nina_Steinweg (Mitarbeiterin am Center of Excellence Women and Science)
      PD Dr. #Eva_Youkhana (Stellvertretende Direktorin im Center for Development Research, ZEF)
      Prof. Dr. #Heike_Kahlert (Professorin für Soziologie/Soziale Ungleichheit und Geschlecht)

      Organisatorisches

      Die Veranstaltung findet in Zoom statt. Der Veranstaltungslink sowie die Registrierung für das Filmstreaming wird Ihnen nach der finalen Platzvergabe per E-Mail zugestellt. Da nur eine begrenzte Anzahl von Tickets für den Film zur Verfügung steht, kann es sein, dass nicht alle Interessierten teilnehmen können. Wenn Sie den Film bereits kennen oder auch ohne den Stream in Anspruch zu nehmen gerne bei der Podiumsdiskussion dabei sein möchten, können Sie diese Option bei der Registrierung wählen.
      Termine
      Der Stream des Films wird im Zeitraum von
      Freitag 16.07.2021 um 18:00 Uhr
      bis Sonntag dem 18.07.2021 um 23.59 Uhr
      verfügbar sein.

      Die Podiumsdiskussion findet am 21.07.2021 von 12–14 Uhr statt.
      Anmeldung
      Hier können Sie sich bis zum 11.07.2021 anmelden.
      Diskussionsfragen können Sie hier bis zum 19.07.2021 einreichen.
      Stand 12.07.2021: Es sind noch Plätze bzw. Tickets verfügbar! Hier

      Weitere Informationen zu Technik und Format:
      Aufgrund der großen Personenzahl wird die Zoomveranstaltung im Webinarformat durchgeführt.
      Eine Diskusssionsbeteiligung kann über die Chatfunktion erfolgen.

      Wenn Sie eine*n Gebärdendolmetscher*in, eine*n Schriftsprachdolmetscher*in oder andere Unterstützungsmaßnahmen benötigen, melden Sie dies bitte bereits bei der Anmeldung an, damit wir rechtzeitig Vorkehrungen treffen können. Wir bemühen uns, die Veranstaltung so barrierefrei wie möglich zu gestalten.

      https://www.gleichstellung.uni-bonn.de/de/universitaetskultur/picture-a-scientist

      #Gender_Equity_Office #Bonn #Bonn_University #panel_discussion #interview

  • Parcoursup au service du #tri_social

    L’#algorithme s’inscrit dans une réforme globale de l’orientation en France qui sacrifie une partie de la jeunesse aux exigences du marché du travail, dénonce #Julien_Gossa, maître de conférences à l’université de Strasbourg.

    Depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron, le code de l’éducation a été modifié 178 fois, soit plus d’une fois par semaine scolaire. Cet indicateur doit être considéré avec précaution, mais la liste des réformes est vertigineuse. De la maternelle au doctorat, sans oublier la formation professionnelle et l’apprentissage, tous les secteurs, toutes les voies et tous les niveaux d’éducation des Français ont été modifiés, y compris le système d’orientation, l’organisation des rectorats et des inspections générales, ou encore la formation et la carrière des enseignants.

    (#paywall)

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/parcoursup-au-service-du-tri-social-20210620_4LGRPVQE2FFQTH52KB54KG4ECE

    #parcoursup #sélection #tri #ESR #enseignement_supérieur #université

  • « Brûler » les frontières sans se brûler : le périple d’Adem, jeune migrant tunisien
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/06/16/bruler-les-frontieres-sans-se-bruler-le-periple-d-adem-jeune-migrant-tunisie

    « Brûler » les frontières sans se brûler : le périple d’Adem, jeune migrant tunisien. Il a envoyé une photo de lui sur WhatsApp devant la tour Eiffel, accompagné d’un petit mot. « A Paris, depuis trois jours. » La dernière fois qu’on avait croisé Adem*, c’était l’été dernier, à la terrasse d’un fast-food de Mahdia, dans l’est de la Tunisie, par une nuit chaude et suffocante. Cet ancien employé de la base nautique d’un hôtel trois-étoiles avait raconté sa vie de « harrag », de « brûleur » de frontières en arabe. A l’époque, le jeune homme de 25 ans préparait son cinquième départ vers l’île italienne de Lampedusa. Avec six amis, il a finalement réussi à rejoindre, le 27 août 2020 vers 17 heures, sans passeport ni visa, ce bout de terre considéré comme la porte d’entrée de l’Europe.

    Depuis le début de l’année, près de 2 000 Tunisiens ont pris le large comme lui, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Et d’après le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), plus de 100 personnes sont mortes, entre janvier et avril. « Moi, j’ai brûlé sans me brûler », dit Adem.

    Qu’il semble loin le jour où le jeune Tunisien a mis les pieds à Lampedusa… Arrêté à son arrivée sur l’île, il a été placé avec ses compagnons en quarantaine dans un bateau, Covid oblige. Pour éviter une expulsion plus rapide, Adem ne dit pas à ceux qui l’interrogent qu’il était l’unique pilote du pneumatique, c’est l’une des leçons qu’il a retenues de ses précédentes tentatives.Transféré dans un centre de rétention à Bari après l’isolement sanitaire, il pense reconnaître un visage familier, celui d’un officiel tunisien qu’il a croisé lors de sa première tentative, en 2014. « Je lui ai dit cash : “La dernière fois, vous m’avez expulsé, qu’est-ce que vous avez gagné ? Je veux simplement vivre. Je ne suis pas un voleur.” Il s’est comporté comme un homme. Il n’a pas signé mon avis d’expulsion. » Au terme d’un mois en rétention, Adem est relâché avec un laissez-passer par les autorités italiennes. Officiellement, il a quelques jours pour quitter le territoire.
    Le jeune homme a longtemps rêvé de ce précieux sésame. Certes, il entre en Europe par la plus petite des portes, mais l’essentiel est ailleurs : une nouvelle vie s’ouvre après des années d’incertitude. Une fois libéré, il rejoint Palerme où réside une de ses tantes et trouve un travail d’ouvrier agricole. Dans les serres, il arrache des mauvaises herbes, mange de la poussière en cueillant des tomates et des aubergines aux côtés d’autres sans-papiers. Après des semaines sans salaire, son patron consent à lui verser 10 euros par jour, le double de ce qu’il gagnait quand il conduisait des jet-skis pour les touristes à Mahdia. « Au bout de plusieurs mois, je touchais 35 euros parce que j’avais plus d’expérience. Ce travail m’a cassé le dos. Je ne peux plus voir une tomate et une aubergine », lâche-t-il dans un éclat de rire.
    Avec l’argent accumulé, il a pu s’offrir quelques vêtements et financer le voyage jusqu’à Vintimille, dernier stop avant la France. Le reste, il l’a envoyé à ses parents. Mais avant d’arriver à la frontière, le jeune Tunisien a dû traverser la Botte en bus, plus discret que le train, en passant de grandes villes en grandes villes. Durant ce voyage, il lui faut éviter à tout prix le contrôle de police.
    Une fois arrivée à Vintimille, début mai, une autre difficulté l’attend : traverser la frontière sans se faire repérer. Là-bas, il rencontre des passeurs. Tunisiens, Marocains, Français… le migrant a l’embarras du choix. « Il y a un vrai marché et des arnaques aussi. Tout le monde veut profiter de nous, surtout les Français », assure-t-il. Il rencontre deux frères tunisiens en qui il a très vite confiance. Prix réclamé ? 200 euros. Il part de nuit à travers les sentiers : 20 km à se cacher de la police, des voitures, parfois en traversant un tunnel… « J’ai eu peur », confie-t-il.
    Aujourd’hui, Adem est hébergé chez des Tunisiens dans une lointaine banlieue. Ce sont des amis d’amis qui ont été, comme lui, sans-papiers avant d’être régularisés. Par solidarité, ils ont accepté de le loger sans contrepartie. Le jeune homme a déjà trouvé un emploi, au noir forcément : « Dès que je suis arrivé, j’ai cherché du travail. Je me suis rendu dans les quartiers arabes de la ville pour me renseigner et devant les chantiers.
    Après plus de deux heures à raconter son histoire presque en apnée, il tient à préciser que « l’immigration, c’est psychologiquement difficile. La solitude est terrible. » De son périple, il retient une rencontre avec une femme, originaire de Sfax, une ville située non loin de la sienne. « Son mari vit en France, mais elle n’a pas pu obtenir de papiers pour le rejoindre. Alors, elle a pris le bateau avec ses deux bébés sous le bras. Ça m’a choqué, raconte-t-il ému. Tout le monde peut être un jour un migrant. »Adem sait que la France n’est pas un eldorado. S’il avait eu le choix, il serait resté en Tunisie. « J’aime mon pays, je n’aurai jamais pensé le quitter. Je veux juste travailler quelques années, aider ma famille et y retourner un jour », se promet-il. Il a conscience aussi que les sans-papiers peuvent être mal vus. Alors, il ne demande qu’une chose : « Qu’on me donne ma chance. Je ne suis pas venu vendre de la drogue. Je vais tout faire pour être la meilleure personne possible. On se doit de présenter la meilleure image parce que d’autres vont venir derrière nous. »

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#italie#france#sante#santementale#parcoursmigratoire#migrationirreguliere#

  • Parcoursup, la mécanique du tri - SNES-FSU
    https://www.snes.edu/article/parcoursup-la-mecanique-du-tri

    Quand devient patent l’impossibilité mathématique d’affecter tous les jeunes bacheliers dans l’enseignement supérieur, le gouvernement fait donc le choix de légiférer dans l’urgence afin de restreindre l’accès à l’université plutôt que d’investir massivement.

  • A Nantes, les femmes ont leur Citad’elles | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/104068-000-A/a-nantes-les-femmes-ont-leur-citad-elles

    Citad’elles est un lieu d’accueil pour toutes les femmes victimes de violence, à #Nantes. Ouvert depuis novembre 2019, il fonctionne 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Sa spécificité est de réunir en un même lieu tous les services dont une victime peut avoir besoin : avocat, assistante sociale, psychologue... Pilote en France, Citad’elles accueille plus de 80 femmes par semaine et pourrait servir de laboratoire à d’autres villes françaises.

    #parcours_de_combattantes

    • Lorient. Un financement pour l’ouverture d’un lieu pour les femmes victimes de violences
      https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/lorient-un-financement-pour-l-ouverture-d-un-lieu-pour-les-femmes-victi

      Voilà plus de trois ans que le collectif #Nous_Toutes bataille à Lorient (Morbihan) pour la réouverture d’un lieu de prise en charge des #femmes victimes de violence. Pour rappel, la permanence lorientaise « Moments pour elles » avait fermé en 2017, après la suppression de crédits de l’État. Il avait ouvert le 12 novembre 2014, dans un appartement du quai de Rohan.

      Le maire Fabrice Loher avait fait de l’ouverture d’un lieu physique d’écoute et d’orientation pour les femmes victimes de #violences une de ses promesses de campagne (comme d’autres candidats aux municipales). Au pouvoir, il a « contribué à accélérer le calendrier ». L’appel à projet a été lancé en avril ; une ouverture est prévue à la rentrée 2021.

      Le coût de la première année, 100 000 €, sera supporté par l’État (20 000 €), le Département (20 000 €), la Caisse des allocations familiales (20 000 €) et les 25 communes de Lorient Agglomération au prorata du nombre d’habitants, pour les 40 000 € restant. Ainsi Lorient paiera 11 244 €.
      Le lauréat doit être choisi le 18 juin. Il participera au choix du lieu qui reste à définir mais sera « central et assez discret », indique le cahier des charges. Il pourrait se situer à #Lorient ou #Lanester. L’expérimentation durera jusqu’à fin 2022, où une évaluation sera réalisée, avec dans l’idée de pérenniser le dispositif.

      Gaëlle Le Stradic, élue d’opposition de Lorient en commun, se réjouit de cette nouvelle. « Enfin ! » Mais pour elle, « c’est le premier étage de la fusée. Ce projet doit évoluer vers plus d’itinérance, aller vers les victimes. » Elle demande aussi que « chacune des parties prenantes s’engage sur un temps plus long que celui proposé par l’appel à projet, sur cinq ans par exemple. »

      Christelle Leray, de Demain Lorient, aimerait que la ville aille plus loin, en intégrant la prise en charge des agresseurs pour « régler le problème à la source ».

  • « Parcoursup a échoué à rendre acceptable la pénurie de places dans l’enseignement supérieur »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/22/parcoursup-a-echoue-a-rendre-acceptable-la-penurie-de-places-dans-l-enseigne

    Tribune deThibaud Boncourt, maître de conférences en science politique et président d’une commission d’examen des vœux #Parcoursup.

    A l’été 2017, des milliers de néo-bacheliers se sont retrouvés sans proposition d’affectation dans l’enseignement supérieur. Parmi eux, d’excellents candidats présentés par Frédérique Vidal comme les victimes d’une « injustice », car écartés des formations auxquelles ils prétendaient, non du fait de leurs résultats, mais à cause du tirage au sort opéré par la plate-forme « Admission Post Bac » (APB).

    Confronté, dans les termes d’Edouard Philippe, à « une immense insatisfaction, un sentiment de gâchis et de colère dans les familles » (Le Monde, 30 octobre 2017), le gouvernement a remplacé APB, en 2018, par Parcoursup et remis le « mérite » au centre de l’admission dans l’enseignement supérieur. Les établissements ont alors été appelés à classer eux-mêmes les candidatures, en fonction d’une série de « critères » et d’« attendus ».

    Cette réforme n’a pas réglé le problème de fond : l’enseignement supérieur n’est toujours pas en capacité d’accueillir tous les candidats, chaque année plus nombreux, dans les filières de leur choix. Elle a simplement visé à rendre l’éviction d’une partie d’entre eux plus acceptable, en écartant « l’injustice » du tirage au sort.

    Impossible de produire un classement juste

    Trois ans plus tard, l’échec de cette stratégie est patent. Parcoursup, comme APB, continue d’alimenter l’incompréhension et les sentiments d’injustice. L’amertume suscitée par les résultats d’admissibilité à Sciences Po Paris, publiés la semaine dernière sur la plate-forme, en est l’illustration la plus récente. Elle est emblématique des déceptions que produisent, chaque année, les classements des nombreuses filières « en tension ».

    Le problème est finalement le même qu’à l’époque d’APB : comment comprendre que des lycéens pourtant excellents à tous points de vue n’obtiennent pas la filière de leur choix ? Pour expliquer l’inexplicable, on multiplie les hypothèses : serait-ce parce que la notation réputée sévère des grands lycées parisiens nuit à leurs élèves ? Serait-ce parce que certaines formations discriminent positivement les boursiers, ou négativement certaines catégories de candidats (en vrac : certains choix de spécialités, les lycées privés, etc.) ? Serait-ce parce que certaines commissions classent uniquement sur la base des notes, sans prêter attention aux éléments plus qualitatifs des dossiers ? Serait-ce parce que, dans le contexte de la crise sanitaire, les lycées en présentiel sont favorisés ?...

  • #Marseille privatopia : les #enclaves_résidentielles à Marseille : logiques spatiales, formes et représentations

    Marseille : privatopia ?

    La forte multiplication des « #résidences_fermées_sécurisées » est une tendance observée dans les #villes européennes et françaises, après celles d’Amérique latine, des USA, d’Afrique du sud etc. En #France, elle a surtout été repérée et analysée en contextes péri-urbains (Ile de France, Côte d’Azur, banlieues de Toulouse et Montpellier). Partout où elle se développe, cette tendance est souvent attribuée aux inquiétudes des habitants pour la #sûreté, ou leur #qualité_de_vie, ainsi qu’à des #replis_sociaux, thèmes récurrents dans les médias et discours politiques. Elle est aussi liée au rôle d’une « offre » portée par les majors de l’immobilier. Mais elle est aussi soutenue indirectement, dans le contexte néolibéral, par des pouvoirs publics qui se déchargent ainsi de l’aménagement et de la gestion d’#espaces_de_proximité.

    Nous observons et analysons depuis 2007 cette prolifération des #fermetures à Marseille. Après un premier état des lieux (Dorier et al, 2010), nous avons mené une second #inventaire exhaustif en 2013-2014. Et depuis lors, nous menons une veille ciblée sur certains secteurs. Démarrée au début des années 90, la diffusion des #enclosures atteint des sommets à Marseille où elle n’a quasiment pas été régulée : des #marges et des #enclaves se construisent ainsi dès qu’on s’éloigne du centre historique (Dorier, Dario, 2016). Au point que la #fermeture des #espaces_résidentiels, de leurs #rues et espaces de plein air semble en train de devenir la norme (Dorier, Dario, 2018)

    Depuis 25 ans, Marseille n’a cessé de se cloisonner de plus en plus et ce processus est venu aggraver les #inégalités d’#accès_aux_équipements et aux « #aménités » urbaines. Le #parc bâti du centre ville paupérisé s’est dégradé jusqu’à l’effondrement et au risque de péril imminent de centaines d’immeubles, qui ont du être évacués en urgence depuis novembre 2018, comme on le voit sur la carte de droite (voir aussi page dédiée). Pendant ce temps, les quartiers du sud et de l’est, ainsi que les zones en rénovation, se sont transformées en mosaïques résidentielles clôturées, sous le double effet de la #promotion_immobilière et de ré-aménagements voulus par les associations de #copropriétaires. Ils dessinent des espaces pour classes moyennes à aisées, sous forme de #lotissements et d’#ensembles_immobiliers majoritairement fermés et sécurisés, chacun doté de ses propres espaces « communs » privés : parkings, voirie privée, jardins.

    Cette « #Privatopia » tourne d’abord le dos au centre historique, à ses ilots anciens décrépis où l’action publique s’est illustrée par son inefficience pendant des décennies. La fermeture se diffuse d’abord dans les zones favorisées, puis dans les périphéries ouvertes à l’urbanisation, enfin dans les zones de rénovation urbaine : la création de nouvelles résidences fermées est devenue un moyen pour valoriser des opérations immobilières et y attirer des classes moyennes, face aux copropriétés dégradées et aux ensembles HLM appauvris. Lorqu’un bailleur rénove un ensemble de logements sociaux, celui-ci est également « résidentialisé », même si, avec des années de recul sur cette pratique, on sait désormais que clôturer ne résoud pas les problèmes socio-économiques des quartiers, ni même les problèmes de sécurité. Au contraire, la fragmentation physique pourrait bien alimenter les tendances aux séparatismes sociaux en tous genres.

    D’après nos enquêtes, en dehors des formes d’entresoi spécifique de quartiers particulièrement aisés, comme la colline Périer, et ses « gated communities » surplombant la mer, la fermeture est d’abord fortement associée au « tout voiture » qui caractérise encore Marseille et à la concurrence pour le stationnement résidentiel : les premiers espaces à être clôturés sont les parkings. Elle est également liée à 25 années de désengagement croissant de la municipalité dans la gestion de proximité (propreté, entretien des espaces verts, sécurisation publique des rues) ainsi qu’un encouragement de l’urbanisation privée par des ventes de parcelles publiques ou des zones d’aménagement favorisant la promotion immobilière. La fermeture résidentielle traduit l’affirmation d’une économie résidentielle, le rôle des promoteurs, syndics, copropriétés étant crucial : la « sécurisation » (privée) est supposée faire augmenter la valeur marchande des biens immobiliers… Enfin, la fermeture traduit une accentuation des replis sociaux : à Marseille la clôture « a posteriori » de rues qui étaient auparavant ouvertes au passage représente 55% des cas observés.

    Certains espaces du 8ème, 9ème, 12ème , nord du 13ème arrondissements (Les Olives), caractéristiques de cette urbanisation privée, deviennent un assemblage désordonné de copropriétés et d’enclaves de moins en moins accessibles et traversantes. La fermeture se diffuse par mimétisme, les ensembles résidentiels forment des « agrégats », qui bloquent les circulations : une véritable situation de thrombose dans certains quartiers, anciens comme récents (les Olives, Ste Marthe). Le comble, c’est que dans ces quartiers, les plus favorisés, au cadre de vie « a priori » le plus agréable, les déplacements à pied ou en vélo tiennent désormais de l’exploit. Les détours imposés par les barrières qui enserrent chaque rue ou jardin privé de résidence obligent à prendre la voiture pour accompagner un enfant à l’école du coin, acheter le pain… La ville perd de plus en plus en cohérence, et, avec cette juxtaposition de résidences sécurisées certains quartier ressemblent plus à une mosaïque de co-propriétés qu’à… une ville. Cela a été mis en évidence et modélisé par la toute récente thèse de Julien Dario (2019), réalisée dans le cadre de ce projet.

    A Marseille, depuis 2007, nous avons opté pour une étude empirique, directe, sur le terrain. Nous pu ainsi vérifier l’hypothèse qu’aux initiatives spontanées de fermeture de rues et de lotissements a posteriori, longtemps après leur construction, s’ajoutent des stratégies nouvelles. Elles associent promotion privée et action publique, et sont destinées à faire évoluer le peuplement de quartiers de la ville, à travers la production de logement « de qualité » attirant des classes moyennes et supérieures. Promoteurs et décideurs semblent juger utile de les rassurer à travers la livraison d’ensembles qui sont quasiment tous fermés dès la construction … En 12 ans, de 2008 à 2020 une série d’études, de masters et thèses ont permis de décrire et quantifier ce processus, d’observer la progression d’une fragmentation urbaine qui s’accroît aux échelles fines et d’évaluer ses impacts.

    Nos études se sont focalisées sur les fermetures massives des aires privilégiées (Colline Périer, Littoral Sud, Nord-Est avec la technopole de Chateau Gombert), et la transformation résidentielle de certains territoires périphériques en zones d’investissements immobiliers rentables, attirant des classes moyennes et supérieures (Littoral Nord, Sainte Marthe, grand centre ville/Euromed, franges du parc National des Calanques comme la ZAC de la Jarre). les résidences fermées deviennent ainsi un outil de plus value foncière… et de recompositions urbaines, valorisant toutes les zones ayant un attrait environnemental, tout en en restreignant l’accès.

    La diffusion d’un modèle

    Notre méthodologie a permis de prendre la mesure du phénomène à l’échelle d’une ville entière, et sur la durée, ce qui n’a pas été réalisé ailleurs en France. A deux reprises (2008-2009 et 2013-2014), la commune entière a été arpentée, chaque ensemble résidentiel fermé a été géolocalisé dans un SIG, inventorié, décrit, photographié, afin d’établir un corpus exhaustif : 1001 résidences ou lotissements étaient enclos en 2009, plus de 1550 en 2014. L’ensemble des clôtures ont été datées à partir d’enquête directe ou par photo-interprétation. Cette démarche est relatée dans deux rapports de recherche (Dorier et al., 2010 et 2014), 13 masters et une thèse (Dario, 2019).

    Le recours au SIG (Système d’information géographique) a permis de tracer leur histoire, en croisant les localisations avec des images aériennes anciennes, le cadastre, la chronologie des programmes immobiliers. En 2011 et 2012, la première étude du LPED est actualisée à travers plusieurs mémoires d’étudiants sous la direction d’E.Dorier et S.Bridier. Ceux-ci observent une accélération des dynamiques d’enclosures dans les quartiers sud (Dario J. 2010, Toth P.2012), leur multiplication et leur diffusion dans les quartiers nord (Balasc et Dolo 2011, Dolo 2012, Robillard 2012). La propagation se fait beaucoup par mimétisme : plus de la moitié des ensembles fermés sont collés les uns aux autres, par grappes, transformant la physionomie et les usages possibles de l’espace urbain et développant des « marges » urbaines cloisonnées. On peut le vérifier, à travers l’exemple d’une marge Nord-Est de Marseille, sur les franges ville-espaces péri-urbains Les Olives : une juxtaposition désordonnée de lotissements fermés.

    Nous avons aussi beaucoup observé, recueilli de nombreux témoignages auprès de résidents, de riverains, de syndics, d’agences, de techniciens de l’urbanisme… Nous avons séjourné dans plusieurs de ces résidences. Nous poursuivons la veille sur certains contextes sensibles à haut potentiel spéculatif immobilier, comme la frange du massif des calanques ou sainte Marthe, ou encore des espaces où les fermetures sont conflictuelles. Par des analyses d’archives, des enquêtes fines sur des contextes urbains, des entretiens avec acteurs et habitants, des analyses de périmètres de la politique de la ville, le suivi de conflits de voisinages nous avons ensuite analysé les facteurs historiques et les impacts associés à cette dynamique d’enclosures, les inégalités sociales, les impacts sur la circulation, les inégalités environnementale (D.Rouquier 2013, J.Dario, 2019 et la thèse en cours de P. Toth, consacrée aux 8ème et 9ème arrondissements).

    Au final, on met à jour une dynamique de transition libérale, individualiste et sécuritaire, associée au règne de la voiture dans la ville (beaucoup de clôtures ont au départ pour justification le seul parking), qui freine d’autres évolutions souhaitables (transition écologique, inclusion sociale). Si le phénomène se banalise, on constate aussi une complexité territoriale du processus et son épaisseur historique. Dans des contextes de fortes recompositions urbaines (spatiales, foncières, sociales, démographiques), et dans les périmètres de nouvellement urbain, la fermeture d’espaces résidentiels est utilisée comme outil de diversification de l’habitat et de mixité sociale. Le processus n’a pas partout les mêmes motifs ni les mêmes impacts socio-environnementaux. D’où l’intérêt d’approches qualitatives par observations sensibles, entretiens avec des acteurs et habitants, dépouillements d’archives historiques (histoires de rues).

    Les quartiers sud

    En observant le facteur de proximité dans la diffusion, ainsi que le potentiel de valorisation immobilière des terrains vacants ou susceptibles de l’être, plusieurs scénarios de prospective ont été mis au point par Julien Dario pour anticiper l’évolution des espaces susceptibles d’être fermés, transmis à la Ville dans le cadre d’un contrat, comme aide à la décision (Dario 2011, 2014 et 2019). Dans les quartiers sud, on est frappé par la perspective de 53% de taux d’évolution spontané probable de la fermeture dans les 8ème et 9ème arrondissements, si aucune intervention publique ne vient réguler la tendance. Les surfaces touchées par les enclosures (résidences et périmètres d’entreprises) déjà localement très importantes pourraient y atteindre le tiers de la surface totale urbanisée. Des études de cas à échelle fine ont permis d’anticiper plusieurs conflits liés à ces processus (progressifs ou brutaux) en lien avec des dynamiques sociale locales.

    Les cas des lotissements « Coin Joli » et « Barry » (analysés ici par J.Dario entre 2011 et 2019) montrent comment certains dispositifs informels préfigurant l’enclosure sont mis en place progressivement, informellement, parfois subrepticement : enrochements, systèmes physiques fixes contraignants (plots métalliques) permettant encore le passage prudent de deux roues et piétons ; panneaux de sens interdit « privés » et informels apposés à l’extrémité de certaines rues. On passe d’une délimitation par panneautage à une fermeture symbolique et partielle, avant d’évoluer vers l’enclosure, qui peut être conflictuelle en privant de passage les riverains, en réduisant les perméabilités urbaines.

    Les quartiers nord : diffusion des ensembles résidentiels fermés dans les contextes de rénovation urbaine

    Un fait remarquable est la diffusion des enclaves résidentielles fermées au cœur et en bordure des zones urbaines sensibles (ZUS) telles qu’elles ont été définies par l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU). Bénéficiant de la TVA réduite, les promoteurs sont incités à y produire une nouvelle offre de logement privée, afin de permettre une diversification et l’installation de classes moyennes. Mais les enclosures, supposées rassurer les candidats à l’accession à la propriété, et maintenir un niveau de prix élevé ne favorisent pas les relations sociales … et nos études montrent qu’en fait de « mixité », apparaissent de nouvelles formes de fragmentations et même de tensions résidentielles (Dorier et al, 2010, 2012), qui s’accompagnent, par ailleurs de formes d’évitement fonctionnel (Audren, 2015, Audren Baby-Collin, Dorier 2016 , Audren, Dorier, Rouquier, 2019). Le secteur du Plan d’Aou dans le 15ème arrondissement de Marseille, où la restructuration résidentielle est achevée a été analysé à l’aide d’étudiants (Balasc et Dolo 2011). Dans ce secteur cohabitent des zones de logements HLM en fin de réhabilitation, des lotissements anciens qui se sont fermés ou sont en cours de fermeture, des projets immobiliers récents, conçus sécurisés. La juxtaposition de ces différents types d’habitats aux profils sociaux différenciés engendre plus une fragmentation qu’une mixité Fonctionnelle, malgré la proximité. Les interrelations sont faibles entre les ensembles et les espaces. (Dorier, Berry-Chikahoui et Bridier, 2012)

    une crise des urbanités

    Tandis que cette transformation des espaces de copropriétés et rues privées de Marseille se poursuit, des pans entiers de vieux quartiers populaires se délabrent. En 2019, notre cartographie de ces ensembles résidentiels privés fermés ainsi que des HLM « résidentialisés » et enclos (dans les projets de rénovation urbaine) tranche avec la géographie des constructions déclarées en péril et brutalement évacuées de leurs habitants, suite à l’effondrement de deux immeubles vétustes du quartier Noailles, près du Vieux port de Marseille. Notre carte révèle des politiques de l’habitat à plusieurs vitesses, où des décennies de laisser-faire public face à la ville privée s’expriment d’un côté par la dégradation du bâti, et de l’autre par la multiplication de formes de repli et d’entre soi urbain ayant des impacts sur les circulations et sur l’accès aux équipements. A ce stade, des rééquilibrages publics sont indispensables. Quelques initiatives publiques pour maintenir des traverses piétonnières ont été lancées dans certains quartiers très touchés, elles sont compliques par les évolutions législatives (qui facilitent la clôture des espaces privés) ainsi que par la dévolution de la compétence en matière de voirie à la Métropole. Rétablir des accès et servitudes de passage pour les piétons est compliqué dans les espaces privés : il faut passer par une DUP, puis par l’achat d’une bande de terrain par la collectivité pour tracer un cheminement piétonnier. Des interventions seraient possibles dans certains cas où les clôtures ont été posées sur des rues non privées, ou hors de la légalité. Mais la collectovité ne s’auto-saisit pas des cas d’infraction. Les actions au cas par cas risquent de ne pas suffire à endiguer cette véritable crise d’urbanité.

    (observations menées conjointement à nos études sur le mal logement et des évacuations à Marseille).

    le projet ci-dessous a fait l’objet d’une exposition art-science, présentée à l’Espace Pouillon, campus centre Saint Charles de l’Université Marseille Privatopia 8-24 octobre 2020.

    Depuis 2014, une collaboration avec l’artiste peintre Anke Doberauer (photos et tableaux) a été rendue possible grâce à une résidence commune à la Fondation Camargo (2014). La jeune cinéaste Marie Noëlle Battaglia a également réalisé en 2020 un documentaire « En remontant les murs » inspiré par nos recherches, et en lien avec l’équipe (avant première le 18 octobre 2020, dans le cadre du festival Image de ville). Ces collaborations ont déjà donné lieu à des présentations croisées, comme celle du 3 avril 2019 organisée par le Goethe Institut à la Friche de la belle de mai, et pourraient déboucher sur une exposition et un ouvrage commun.

    Rapports de recherche-action :

    Dorier E. Dario J. Rouquier D. Bridier S. , (2014), Bilan scientifique de l’étude « Marseille, ville passante », Contrat de collaboration de recherche : « Développement urbain durable à Marseille » n°12/00718, 13 cartes, 18 croquis, 24 tableaux. juin 2014, 90 p.

    Dorier E. (dir), BERRY-CHIKHAOUI I., BRIDIER S., BABY-COLLIN V., AUDREN G., GARNIAUX J. (2010), La diffusion des ensembles résidentiels fermés à Marseille. Les urbanités d’une ville fragmentée, rapport de recherche au PUCA, Contrat de recherche D 0721 ( E.J. 07 00 905), 202 p, 35 cartes et croquis, 30 graphiques, 68 illustrations photographiques.

    Ces rapports ont donné lieu à de nombreuses restitutions publiques auprès des services de l’Urbanisme de la Ville, la Communauté urbaine, l’Agence d’Urbanisme (Agam), le département.

    Articles scientifiques :

    Dorier E. Dario J., 2018, « Gated communities in Marseille, urban fragmentation becoming the norm ? », L’Espace géographique, 2018/4 (Volume 47), p. 323-345. URL : https://www.cairn.info/journal-espace-geographique-2018-4-page-323.htm (traduction texte intégral ) texte intégral (ENG.) DORIER DARIO Espace geo anglais EG_474_0323

    Dorier E. Dario J., 2018, « Les espaces résidentiels fermés à Marseille, la fragmentation urbaine devient-elle une norme ? » l’Espace géographique, 2018-4 pp. 323-345.

    Dorier E., Dario J., 2016, « Des marges choisies et construites : les résidences fermées », in Grésillon E., Alexandre B., Sajaloli B. (cord.), 2016. La France des marges, Armand Colin, Paris, p. 213-224.

    Audren, G., Baby-Collin V. et Dorier, É. (2016) « Quelles mixités dans une ville fragmentée ? Dynamiques locales de l’espace scolaire marseillais. » in Lien social et politiques, n°77, Transformation sociale des quartiers urbains : mixité et nouveaux voisinages, p. 38-61 http://www.erudit.org/revue/lsp/2016/v/n77/1037901ar.pdf

    Audren, G., Dorier, É. et Rouquier, D., 2015, « Géographie de la fragmentation urbaine et territoire scolaire : effets des contextes locaux sur les pratiques scolaires à Marseille », Actes de colloque. Rennes, ESO, CREAD, Université de Rennes 2. Actes en ligne.

    Dorier E, Berry-Chickhaoui I, Bridier S ., 2012, Fermeture résidentielle et politiques urbaines, le cas marseillais. In Articulo– – Journal of Urban Research, n°8 (juillet 2012).

    Thèses

    Audren Gwenaelle (2015), Géographie de la fragmentation urbaine et territoires scolaires à Marseille, Université d’Aix Marseille, LPED. Sous la dir. d’Elisabeth Dorier et de V.Baby-Collin

    Dario Julien (2019) Géographie d’une ville fragmentée : morphogenèse, gouvernance des voies et impacts de la fermeture résidentielle à Marseille, Sous la dir. d’Elisabeth Dorier et de Sébastien Bridier. Telecharger ici la version complète. Cette thèse est lauréate du Grand prix de thèse sur la Ville 2020 PUCA/ APERAU/ Institut CDC pour la Recherche, Caisse des Dépôts

    Toth Palma (soutenance prévue 2021), Fragmentations versus urbanité(s) : vivre dans l’archipel des quartiers sud de Marseille Université d’Aix Marseille, LPED , Sous la direction de Elisabeth Dorier

    Posters scientifiques :

    Dario J. Rouquier D. et Dorier E., 2014, Les Ensembles résidentiels fermés à Marseille, in SIG 2014, Conférence francophone ESRI, 1-2 octobre 2014 – http://www.esrifrance.fr/iso_album/15_marseille.pdf

    Dario J. Rouquier D. et Dorier E, 2014, Marseille, fragmentation spatiale, fermeture résidentielle, LPED – Aix-Marseille Université, poster scientifique, Festival international de géographie de Saint Dié, oct 2014. https://www.reseau-canope.fr/fig-st-die/fileadmin/contenus/2014/conference_Elisabeth_Dorier_poster_LPED_1_Marseille.pdf

    Dario J. Rouquier D. et Dorier E., 2014, Marseille, Voies fermées, Ville passante, LPED – Aix-Marseille Université, poster. http://www.reseau-canope.fr/fig-st-die/fileadmin/contenus/2014/conference_Elisabeth_Dorier_poster_LPED_2_Marseille.pdf

    Contributions presse et médias

    Dorier E. Dario J. Audren G. aout 2017, collaboration avec le journal MARSACTU. 5 contributions à la série « Petites histoires de résidences fermées », collaboration journal MARSACTU / LPED, aout 2017. https://marsactu.fr/dossier/serie-petites-histoires-de-residences-fermees

    Dorier E. et Dario J. 23 aout 2017, interview par B.Gilles, [Petites histoires de résidences fermées] Les beaux quartiers fermés de la colline Périer, interview pr B.Gilles, MARSACTU, https://marsactu.fr/residences-fermees-dorier

    Dorier E. Dario J. 30 janv. 2017, interview par L.Castelly, MARSACTU : https://marsactu.fr/discussion-ouverte-residences-fermees

    Dorier E. , et Dario.J. 20 mars 2014, interview in MARSACTU , société : 29% de logements sont situes en residences fermees à Marseille

    Dorier E. Dario J., 4 oct 2013, « Hautes clôtures à Marseille », in Libération, le libé des géographes. (1 p, 1 carte) http://www.liberation.fr/societe/2013/10/03/hautes-clotures-a-marseille_936834
    Dorier E. , 7 avril 2013, « Le phénomène des résidences fermées est plus important à Marseille qu’ailleurs », Marsactu, talk quartiers, archi et urbanisme, http://www.marsactu.fr/archi-et-urbanisme/le-phenomene-des-residences-fermees-est-plus-important-a-marseille-quailleu

    Dorier E. Dario J., 10 fev 2013, « Fermetures éclair » in revue Esprit de Babel, Fermetures éclair

    télévision

    M6, Résidences fermées à Marseille – étude du LPED. Journal national, octobre 2013 : https://www.youtube.com/watch?v=hDM

    FR3, 19/20, Résidences fermées à Marseille – étude du LPED, 24 mai 2013, https://www.youtube.com/watch?v=o-O

    FR 5 (minutes 38 à 50) : « En toute sécurité », documentaire de B.Evenou, http://www.france5.fr/emission/en-t

    podcast radio

    Collaboration entre chercheurs et cinéaste, janvier 2021 : https://ecoleanthropocene.universite-lyon.fr/documenter-la-geographie-sociale-grand-entretien-a

    Collaboration entre chercheurs et artiste peintre, octobre 2020 : Sonographies marseillaises – Radio Grenouille et Manifesta 13 « Ce monde qui nous inspire #4 Marseille ville privée ? »

    https://urbanicites.hypotheses.org/688

    #sécurisation #privatisation #espace_public #classes_sociales #urban_matter #géographie_urbaine #TRUST #master_TRUST #immobilier #foncier #rénovation_urbaine #urbanisme #fragmentation_physique #inégalités #tout_voiture #voiture #automobile #stationnement_résidentiel #parkings #proximité #promotion_immobilière #urbanisation_privée #détours #barrières #mosaïque #
    #cartographie #visualisation

  • En Tunisie, l’autre parcours des migrants subsahariens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/27/en-tunisie-l-autre-parcours-des-migrants-subsahariens_6078270_3212.html

    En Tunisie, l’autre parcours des migrants subsahariens. De Tunis à Sfax, de nombreux étudiants mais aussi des travailleurs qui ont pu régulariser leur statut, commencent à entreprendre, malgré de nombreux obstacles.
    A Sfax, cité portuaire de l’est de la Tunisie, les départs clandestins de migrants vers l’Europe et les naufrages mortels de certains bateaux rythment douloureusement le quotidien. Mais d’autres histoires s’écrivent aussi dans ce pôle économique, deuxième ville du pays : celles de projets entrepreneuriaux développés au sein de la communauté de migrants subsahariens de Sfax, qui compte près de 2 500 étudiants et quelque 6 000 à 7 000 travailleurs, grâce à un réseau associatif tissé par la diaspora.
    En plein centre-ville, dans un bâtiment immaculé situé à quelques mètres du port, Paul Laurent Nyobe Lipot, un Camerounais de 28 ans, prépare un week-end de formation, dédié aux femmes migrantes porteuses de projets. Les murs de cet incubateur nommé Kufanya – qui signifie « entreprendre » en langue swahili – sont tapissés de business plans. « Nous avons voulu faire de ce lieu un tremplin pour aider à l’entrepreneuriat et accompagner les projets d’étudiants subsahariens en Tunisie qui sortent diplômés d’universités tunisiennes mais avec un marché du travail où le taux de chômage est élevé », explique Paul Laurent.
    Sa mission, ajoute-t-il, « ne pouvait pas être dissociée de la réalité sociale que vivent aussi beaucoup de travailleurs subsahariens en situation irrégulière ». Il ouvre la porte vers une autre pièce destinée à accueillir des victimes de traumatismes vécus durant leur parcours de migration. Celles-ci peuvent bénéficier sur place d’une assistance psychologique.
    « En tant qu’activiste dans la société civile, j’en avais marre de participer à des conférences sur les conditions des migrants subsahariens en Tunisie sans être proactif », précise Paul Laurent, montrant un placard où s’entassent paquets de pâtes, lessive, gel hydroalcoolique et masques. Une banque alimentaire pour soutenir les migrants en situation précaire, créée elle aussi à l’initiative de l’incubateur.
    L’incubateur Kufanya propose aux aspirants entrepreneurs un accompagnement juridique et un petit soutien financier grâce à l’aide de bailleurs de fonds comme l’Organisation internationale pour les migrations et l’Union européenne. « Beaucoup ne savent pas comment entreprendre ou pensent même que c’est impossible puisqu’ils sont étrangers. Nous voulons leur prouver l’inverse. Même si ce n’est pas une solution miracle pour décourager les départs clandestins vers l’Europe, nous pouvons aider certains à développer un projet en Tunisie », précise cet ingénieur de formation, installé depuis sept ans dans le pays. Plus de trente entrepreneurs sont sortis de ses deux dernières cohortes et finalisent leur projet.La Tunisie, où vivent 30 000 à 40 000 travailleurs migrants subsahariens en situation irrégulière, présente des opportunités. Ainsi, le Start-up Act, voté en 2018 et qui vise à encourager les créateurs de jeunes pousses, est ouvert y compris aux étrangers développant leur entreprise dans le pays. Ce cadre législatif exonère les start-up d’impôts et de taxes pendant près de huit ans, ce dont ont profité quelques anciens de Kufanya.
    Tel est ainsi le cas de Gadus Niyonzima, 24 ans. Cet étudiant à l’école privée polytechnique de Sousse s’est lancé dans un projet de fabrication de drones destinés à son pays d’origine, le Burundi, afin de transporter des médicaments dans des villages isolés. « J’ai bénéficié d’un soutien de mon école ici en Tunisie et de subventions, en remportant des compétitions », explique-t-il. Sa start-up, Wote, a obtenu le label du Start-up Act. Et il travaille à l’élaboration d’un prototype avec une équipe subsaharienne et tunisienne dans un atelier nommé le Makerlab.
    A Tunis, Jean-Philippe Kokora, originaire de Côte d’Ivoire, doté lui aussi du précieux label, est en train de développer un réseau social africain d’e-commerce, Amonak. Passé également par Kunfunya, ce jeune homme de 21 ans voit dans la position géographique de la Tunisie « un tremplin pour échanger avec le reste du continent ».Ahmed Hamouda, entrepreneur et mentor à Kufanya, se réjouit aussi de la ratification par Tunis de la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine, la Zlecaf, censée donner un élan aux échanges entre pays africains, y compris ceux du Maghreb. « C’est un écosystème encore naissant mais qui a beaucoup de potentiel car il est tourné vers l’Afrique et non vers l’Europe où le marché est déjà saturé et très compétitif », précise-t-il.
    Autre avantage : une loi sur l’investissement permet depuis 2016 aux entrepreneurs étrangers de fonder une société locale dans les services sans avoir à s’associer à un Tunisien – une obligation dans la plupart des autres secteurs.La plupart de ces entrepreneurs doivent tout de même surmonter bien des obstacles pour mener à bien leurs projets. Franck Yotedje Tafo, directeur de l’association Afrique Intelligence – dédiée à la défense des droits des migrants – et fondateur de l’entreprise Sapientia consulting à Sfax, cite notamment le manque d’accès aux financements, mais aussi des problèmes de racisme. Il évoque la nécessité de changer le regard autour de la migration dans le pays. Les autres profils, non étudiants, dont Paul Laurent Nyobe Lipot s’occupe, témoignent de ces difficultés. Le projet fonctionnait bien mais, récemment, sa carte de séjour qu’elle avait eu tant de mal à obtenir pour monter son projet n’a pas été renouvelée. « J’avoue que je ne comprends pas, je cotise à la CNSS [sécurité sociale] en Tunisie, je paie des impôts à l’Etat tunisien et, au final, on me refuse ma carte, sans raison », lâche-t-elle, découragée par ces problèmes administratifs persistants.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#tunisie#afriquesubaharienne#integration#parcousmigratoire#economie#politiquemigratoire

  • Le modèle #Sciences_Po dans la tourmente avec les #polémiques sur la « #culture_du_viol » et l’« #islamophobie »

    Quelque chose serait-il cassé, dans le monde feutré des #instituts_d'études_politiques (#IEP) ? Depuis la déflagration qui a touché début janvier le vaisseau amiral Sciences Po Paris, entraînant la démission à un mois d’intervalle des deux têtes dirigeantes de l’école le directeur, #Frédéric_Mion, a menti en assurant ne pas connaître les accusations d’#inceste visant le président, #Olivier_Duhamel , pas une semaine ne s’écoule sans que « la maison », composée de dix établissements, ne fasse parler d’elle.

    Dernier épisode en date, lundi 22 mars, le collectif féministe de l’IEP de Lyon Pamplemousse et le syndicat Solidaires-Etudiants ont demandé l’exclusion de la #Ligue_internationale_contre_le_racisme_et_l'antisémitisme (#Licra) d’un partenariat noué par leur école. En cause : les « nombreuses ambiguïtés vis-à-vis de son rapport à l’islamophobie, ainsi qu’à la #laïcité » que la Licra aurait manifestées lors d’un débat dans un lycée de Besançon en décembre, donnant lieu à une requête de parents d’élèves et d’enseignants auprès du recteur. « Nous estimons que la lutte contre l’islamophobie, l’#antisémitisme, la #négrophobie ou toute autre forme de #racisme doit être une priorité et qu’à ce titre, les institutions comme Sciences Po Lyon doivent s’entourer de collectifs et associations dont le travail se montre à la hauteur de la lutte. La Licra n’en fait pas partie », soutiennent ces étudiants dans leur communiqué.

    Le 18 mars, à Strasbourg cette fois, le syndicat étudiant UNI a pris à partie la direction de l’IEP qui aurait, selon le syndicat, interdit d’attribuer « #Samuel_Paty » comme nom de promotion, au motif qu’il fallait alterner chaque année entre un homme et une femme. « Ce procédé est révélateur de ce qui se passe à #Sciences_Po_Strasbourg depuis des années. L’#idéologie et les #militants d’#extrême_gauche font la loi et n’hésitent plus à fouler du pied la mémoire d’un martyr de la liberté », affirme François Blumenroeder, président de l’UNI Strasbourg.

    Ces épisodes font suite à deux autres événements à très haute tension : la vague #sciencesporcs, lancée le 7 février par une ancienne élève de l’IEP de Toulouse, la blogueuse féministe #Anna_Toumazoff, pour dénoncer « la culture du viol » dont se rendraient « complices » les directions des IEP en ne sanctionnant pas systématiquement les auteurs de #violences_sexistes et sexuelles. Enfin, le 4 mars, le placardage des noms de deux professeurs d’allemand et de science politique sur les murs de l’IEP de Grenoble, accusés de « fascisme » et d’ « islamophobie », après avoir signifié, avec véhémence parfois, leur opposition à une collègue sociologue sur la notion d’islamophobie. Le syndicat étudiant US a appelé à suspendre un cours d’un de ces enseignants dans le cas où son appel à témoignages lancé sur Facebook permettrait d’établir le caractère islamophobe de certains contenus.

    Cette escalade subite de #tensions s’enracine dans la communauté des étudiants de Sciences Po, lauréats d’un concours aussi sélectif que prestigieux. L’attractivité des instituts, fondés entre 1945 et 1956 puis en 1991 pour les deux derniers (Lille et Rennes), ne s’est jamais démentie et atteint même des sommets depuis leur entrée sur la plate-forme d’affectation dans l’enseignement supérieur Parcoursup en 2020. « Tout ce qui nous est tombé sur la figure depuis janvier a eu pour conséquence 54 % d’augmentation du nombre de candidats », ironise Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille, à propos du concours commun des sept instituts de région qui attire cette année 17 000 candidats pour un total de 1 150 places. Hors concours commun, Sciences Po Bordeaux enregistre aussi une poussée sur deux ans, passant de 2 800 à 6 000 candidatures pour 275 places, quand Paris en comptabilise 19 000 pour 1 500 places, en hausse de 50 % sur un an.

    Evolution de la #politisation

    Ces histoires révèlent surtout que la politisation des étudiants, constante, voit ses formes et expressions considérablement évo luer, les IEP se faisant le miroir de la société. « Je vois se former de véritables militants dont les objectifs ont changé. C’est un marqueur générationnel qui n’est pas propre à notre formation », analyse Jean-Philippe Heurtin, directeur de l’IEP de Strasbourg. C’en est fini ou presque de l’engagement dans les partis ou syndicats traditionnels, note Anthonin Minier, étudiant en première année à Sciences Po Paris et représentant des écologistes. « Je pensais arriver dans une école où tout le monde serait encarté ! En fait, il y en a 5 % au plus qui se disent proches d’un parti », rapporte-t-il. Les #discriminations sociales, et plus encore sexuelles et raciales, focalisent l’attention de ceux qui bénéficient la plupart du temps d’enseignements sur les études de genre et sur l’#intersectionnalité, ce qui place les IEP parmi les suspects de militantisme « islamo-gauchiste » dont la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, cherche à établir une liste. « Les IEP ne sont plus des boys’clubs et #Parcoursup n’a fait qu’accentuer le changement, avec des promotions composées à 70 % ou 75 % de filles, relève Vincent Tiberj, professeur à Sciences Po Bordeaux. Le #genre est désormais quelque chose d’important et nos instituts tels qu’ils fonctionnent n’ont peut-être pas bougé assez vite face à des étudiantes qui intègrent complètement ces problématiques. #sciencesporcs raconte aussi cela. » « Le type de débat en classe est différent d’il y a quelques années, et il faut se battre contre des habitudes qui ont été développées par les réseaux sociaux, mais cela ne touche vraiment pas que Sciences Po », relativise Anne Boring, qui dirige la chaire pour l’entrepreneuriat des femmes à Sciences Po Paris.

    L’#année_à_l'étranger, obligatoire depuis le début des années 2000, explique en partie ces nouveaux comportements, note Francis Vérillaud qui a dirigé pendant vingt-cinq ans les relations internationales de l’institut parisien. « Sciences Po est challengé depuis longtemps par ses propres #étudiants parce qu’ils sont très internationalisés. Quand ils rentrent d’un an au Canada, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas ou en Allemagne, où les sujets des violences sexuelles et sexistes sont traités dans les universités, ils viennent avec un apport. Je me souviens de discussions compliquées, car ce n’était pas évident dans la #culture_française. »

    Les IEP ont bien changé depuis leur création, précisément lors du passage de la scolarité de trois à cinq ans pour se conformer aux standards internationaux, à partir de l’an 2000. Les fondamentaux demeurent, autour des cours d’histoire, de sociologie, de science politique et de droit, mais il a fallu revoir les maquettes, notamment en master, là où les étudiants se spécialisent, chaque école proposant des dizaines de voies différentes. « Penser qu’on fait Sciences Po uniquement pour passer le concours de l’Ecole nationale d’administration est une image d’Epinal, relève Yves Déloye, directeur de l’IEP de Bordeaux. Les concours administratifs, qui étaient au coeur de la création des instituts après la guerre, n’attirent qu’un tiers de nos étudiants. Les autres aspirent à des carrières de plus en plus diversifiées en entreprise, dans des ONG, dans l’économie sociale et solidaire. »

    Enseignement passe-temps

    Le profil des enseignants a lui aussi évolué, les instituts cherchant à « s’académiser » en recrutant davantage d’enseignants-chercheurs que de personnalités politiques et économiques vacataires, qui prenaient comme un passe-temps le fait d’enseigner à Sciences Po. « Je me souviens du grand cours d’économie de deuxième année fait par Michel Pébereau [président de la Banque nationale de Paris qui deviendra BNP Paribas], sourit Vincent Tiberj, ex-étudiant de l’IEP parisien. Il distribuait un polycopié qui datait de 1986. Or nous étions en 1993 et entre-temps, il y avait eu la chute du mur de Berlin, mais dans ce monde élitaire classique, le temps était suspendu. » Ce décalage entre l’élite dirigeante et l’apport en temps réel des #recherches en #sciences_sociales fonde l’#incompréhension actuelle autour des accusations d’ « islamo-gauchisme . Les #gender_studies se banalisent, Sciences Po Toulouse ayant même constitué un master dédié tandis que presque tous les autres IEP en font des modules ou des thématiques abordés en cours de sociologie. « Ces questions sont analysées au même titre que d’autres formes de discriminations, ce qui est tout à fait légitime », appuie Jean-Philippe Heurtin, à Strasbourg.

    Le débat est pourtant loin d’être clos parmi les étudiants : « Se présenter en fonction de son sexe, de sa position sociale et de sa couleur est une pratique en vogue dans ce type d’enseignement, ce que je trouve ahurissant, lâche Quentin Coton, étudiant de Sciences Po Paris et membre de l’UNI. Ce sont des questions que les gens ne se posaient même plus dans la société française et qui reviennent à Sciences Po. Elle n’est pas là, la déconnexion de notre école ? » L’objet des débats politiques change, mais le ton reste vif.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/31/polemiques-sur-la-culture-du-viol-l-islamophobie-le-modele-sciences-po-dans-

    Et cette phrase prononcée par un étudiant... au demeurant, évidemment, (certainement) un homme (très probablement) blanc et (probablement) d’origine sociale pas vraiment modeste...

    « Se présenter en fonction de son sexe, de sa position sociale et de sa couleur est une pratique en vogue dans ce type d’enseignement, ce que je trouve ahurissant, lâche Quentin Coton, étudiant de Sciences Po Paris et membre de l’UNI. Ce sont des questions que les gens ne se posaient même plus dans la société française et qui reviennent à Sciences Po. Elle n’est pas là, la déconnexion de notre école ? ».

    #déni

    Ajouté à ce fil de discussion sur les événements qui ont eu lieu à #Sciences_Po_Grenoble :
    https://seenthis.net/messages/905509

    ping @karine4 @cede

  • Que feriez-vous de 10m² en bas de chez vous ?
    http://carfree.fr/index.php/2021/03/18/que-feriez-vous-de-10m2-en-bas-de-chez-vous

    Et si nous pouvions enfin lâcher la main de nos enfants dans les rues parisiennes ? Ne plus longer des #parkings à ciel ouvert au cœur de nos quartiers lorsque nous Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Marche_à_pied #Vélo #parcs #paris #piétons #stationnement #ville

  • Une centaine de migrants partis de #Turquie débarquent dans le sud de l’#Italie

    Cent douze migrants partis des côtes turques sont arrivés lundi dans les Pouilles, parcourant plus de 1 000 kilomètres en mer. Malgré la longue distance qui sépare les deux pays, ce débarquement n’est pas un cas isolé.

    Lundi 8 mars, 112 migrants, dont des femmes et des enfants, entassés sur un voilier d’une dizaine de mètres ont débarqué au port de Leuca, dans la région des Pouilles. Ce groupe d’exilés, pour la plupart originaires d’Irak, d’Iran et de Syrie, a parcouru plus de 1 000 kilomètres en mer pour atteindre le sud de l’Italie. Le canot a pris la mer depuis la ville de #Marmaris, au sud-ouest de la Turquie, le 3 mars, rapporte sur Twitter la journaliste italienne Angela Caponnetto.


    https://twitter.com/AngiKappa/status/1368854527676448768

    Comment une embarcation de migrants a-t-elle pu voyager sans encombre des côtes turques vers l’Italie ? Selon les enquêteurs, un « bateau-mère » aurait effectué une grande partie du voyage avant de transférer les passagers sur un voilier, à quelques kilomètres des côtes italiennes. « L’importante distance entre les deux pays rend plausible cette explication », estime Sara Prestianni, responsable de la migration et de l’asile à l’ONG EuroMed rights, contactée par InfoMigrants.
    Une route déjà existante

    Ce débarquement n’est pas un événement isolé. D’autres arrivées ont été recensées ces dernières semaines dans les Pouilles, mais aussi en Calabre et en Campanie. Si certains migrants quittent les côtes turques de manière autonome, d’autres se cachent dans des navires commerciaux. C’est le cas des 26 Irakiens découverts le 14 janvier au port de Salerne, dissimulés dans deux conteneurs appartenant au navire Vento di Scirocco, parti de Turquie.

    En 2020, plus de 1 200 personnes en provenance de Turquie ou de Grèce ont atterri dans les Pouilles et 2 500 en Calabre, indique le média italien Avvenire. Cependant, il est encore trop tôt pour parler d’une réactivation de cette route migratoire.

    « Il y a toujours eu des départs de la Turquie vers le sud de l’Italie, le nombre d’arrivées est relativement constant ces dernières années. On n’a pas constaté de pic de débarquements », signale Sara Prestianni.

    Au début des années 90, les Albanais empruntaient déjà massivement cette route. En seulement deux jours, les 7 et 8 mars 1991, environ 27 000 personnes originaires d’Albanie avaient accosté dans le sud de l’Italie. Depuis, cet itinéraire avait été plus ou moins délaissé au profit de la route des Balkans. Mais dès 2015, le renforcement des contrôles aux frontières a réactivé le trajet maritime Turquie / Italie. « Cette année-là, on a observé toute une série d’arrivées de migrants dans les Pouilles. Mais à la suite d’une visite du ministre italien de l’Intérieur en Turquie, le flux a fortement baissé », rappelle Sara Prestianni.

    Néanmoins, la forte présence militaire en mer Égée, rendant de plus en plus difficile le passage de la Turquie vers la Grèce, peut provoquer une augmentation des tentatives de traversée vers l’Italie, malgré la dangerosité du voyage. Les réseaux de passeurs s’adaptent : quand une route est fermée, une autre s’ouvre ailleurs.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/30837/une-centaine-de-migrants-partis-de-turquie-debarquent-dans-le-sud-de-l

    #route_migratoire #Méditerranée #Méditerranée_orientale #parcours_migratoires #Pouilles #migrations #asile #réfugiés #Leuca #Mer_Egée #Mer_Ionienne #Calabre

  • Bâti dispersé, bâti concentré, des #disparités_territoriales persistantes

    Les #bâtiments sont concentrés dans les #villes et #villages dans le quart nord-est de la #France alors qu’ils sont beaucoup plus souvent dispersés dans des #hameaux et des #lieux-dits dans l’ouest et le sud. Ainsi, en 2005, 91 % des bâtiments de la région #Grand_Est sont concentrés, contre 62 % en #Bretagne. Ces #spécificités_géographiques perdurent dans le temps. Les nouveaux bâtiments tendent à reproduire l’organisation existante du bâti.

    Cette inertie pourrait refléter la diversité des #paysages plus ou moins propices à l’installation de nouveaux bâtiments en dehors des espaces déjà bâtis. La plupart des bâtiments devant être reliés aux réseaux routiers existants, les différentes configurations paysagères peuvent freiner ou favoriser la construction de nouveaux bâtiments éloignés du bâti concentré existant. Les formes des #parcelles cadastrales se différencient selon le type de #paysages : petites et presque carrées dans les paysages de champs clôturés, allongées et rectilignes dans ceux de champs ouverts. Confronter les images de ces parcelles à la localisation effective des nouvelles constructions confirme l’inertie dans le temps du bâti : 82 % des nouveaux bâtiments se font en continuité de bâti dans les paysages de champs ouverts, contre 65 % dans ceux de champs clôturés.

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/5229207
    #cadastre
    #chiffres #statistiques #cartographie #visualisation

  • 20 die after human traffickers force migrants into sea en route to Yemen | | UN News
    https://news.un.org/en/story/2021/03/1086392

    20 die after human traffickers force migrants into sea en route to Yemen
    [Migrants rescued from a vessel off the coast of Djibouti are accommodated at a rescue centre. At least 20 people have drowned after smugglers threw dozens of migrants overboard as they sailed from Djibouti to Yemen, UN migration agency IOM said on Thursday.This is the third such incident in the Gulf of Aden in the last six months, according to the International Organization for Migration, which said that survivors are receiving medical treatment in the port town of Obock, Djibouti.“Wednesday’s tragedy is further proof that criminals continue to exploit people desperate to improve their lives for profit regardless of the consequences”, said IOM Djibouti Chief of Mission, Stephanie Daviot. She called for smugglers and human traffickers to be prosecuted, before appealing for the creation of legal migration pathways, “to allow people to pursue work opportunities abroad” without having to risk their lives.
    At least 200 migrants including children were crowded onto the vessel when it departed, according to reports.Thirty minutes into the journey, smugglers forced around 80 people into the sea. Five bodies have already been recovered. Every year, tens of thousands of mainly young east African migrants make the dangerous journey from countries such as Somalia and Ethiopia to Djibouti and on to war-torn Yemen, in search of work in the Gulf countries further north. In 2019, IOM said that roughly 138,000 people made the journey in 2019, compared with 37,500 in 2020 – evidence of the impact of movement restrictions prompted by the COVID-19 pandemic.
    In January this year, more than 2,500 migrants reached Yemen from Djibouti, and the UN agency has expressed concerns that more migrants will cross when coronavirus transmission measures are lifted, raising the prospect of future tragedies.In Yemen, thousands of migrants are believed to be stranded and many face “extreme danger, exploitation and abuse in both Djibouti and Yemen”, according to IOM.It noted that staff continue to provide emergency medical care, food, water and counselling to stranded migrants.In August 2020, IOM launched a $84 million appeal to respond to the needs of migrants on the Horn of Africa and Yemen, including Djibouti.

    #Covid-19#migrant#migration#djibouti#yemen#somalie#ethiopie#cornedelafrique#sante#mortalite#trafic#droit#refugie#vulnerabilite#parcoursmigratoire