• « Depuis six décennies, l’#aménagement touristique de la #montagne est engagé dans une fuite en avant »

    L’attribution des #Jeux_olympiques d’hiver de 2030 à la #France risque de retarder encore l’engagement des communes touristiques de montagne dans la #transition_écologique, estime, dans une tribune au « Monde », le géographe #Rémy_Knafou.

    La France a eu des politiques touristiques pour la montagne ; elle n’en a plus depuis longtemps. Et la récente décision d’attribuer à la candidature française les Jeux olympiques d’hiver de 2030 ne va pas faciliter la transition juste que le réchauffement climatique, plus important qu’en plaine, appelle pourtant.

    Le #plan_neige des années 1960, sous la présidence du général de Gaulle, était une réponse à l’#exode_rural qui vidait la montagne de ses forces vives et au projet de retenir en France la clientèle des skieurs français qui fréquentait les pays alpins voisins. Il en résulta la création ex nihilo en haute altitude de nombreuses stations de sports d’hiver et l’aménagement de vastes #domaines_skiables, désormais parmi les plus étendus de la planète.

    Avalanches et glissements de terrain meurtriers couplés à une mévente immobilière incitèrent l’Etat à un infléchissement, qui s’exprima dans le #discours_de_Vallouise, prononcé par le président #Valéry_Giscard_d’Estaing, le 23 août 1977 : « Trop de #résidences_secondaires s’éparpillent au gré des ventes de #terres_agricoles. Trop de #stations_de_ski furent implantées sans tenir compte suffisamment des populations locales et des contraintes de l’#environnement. L’effort de l’Etat portera dorénavant sur un tourisme intégré à d’autres activités, accessible au plus grand nombre, respectueux des sites et des #paysages. »

    Des clientèles étrangères en majorité fortunées

    En 1985, l’Etat s’est doté d’une loi « montagne », qui entendait à la fois développer et protéger – ce que, de facto, la France faisait déjà depuis une vingtaine d’années avec la création, en 1963, du #parc_national_de_la_Vanoise : tout était interdit dans sa zone centrale quand (presque) tout était permis dans sa zone périphérique, où se développaient quelques-unes des plus importantes stations françaises de #sports_d’hiver.

    Mais force est de constater que cette loi « montagne », complétée en 2016 par la loi « montagne II », n’a pu ralentir la progression de l’#immobilier en altitude, de l’équipement en #remontées_mécaniques et en #neige_artificielle, tandis que, parallèlement, les espoirs de #démocratisation du ski disparaissaient d’un marché porté par la venue croissante de clientèles étrangères en large majorité fortunées.

    Ainsi, depuis six décennies, l’aménagement touristique de la montagne est engagé dans une #fuite_en_avant – que j’avais déjà analysée dans ma thèse, publiée en 1978, « Les stations intégrées de sports d’hiver des Alpes françaises » (Masson) –, la croissance immobilière appelant constamment l’extension des domaines skiables et ceux-ci nécessitant à leur tour la construction de nouveaux programmes résidentiels. C’est ainsi que la seule #Tarentaise en est arrivée à totaliser en altitude 427 500 lits touristiques, soit plus que de la population cumulée des deux agglomérations d’Annecy et de Chambéry !

    Un cercle vicieux défendu par les #lobbys du ski

    La montagne hivernale a produit une machine infernale, sorte de course-poursuite sans fin entre les lits et les remontées mécaniques. La nécessité, toujours pour alimenter le chiffre d’affaires des remontées mécaniques, de remplacer les lits « froids » – les passoires thermiques représentent près de la moitié du parc ! – construits dans les années 1960-1990 et progressivement sortis du marché nourrit aujourd’hui cette dynamique.

    L’actuelle croissance immobilière va donc à l’encontre de ce qu’il faudrait faire : elle poursuit l’#artificialisation_des_sols, attire une clientèle étrangère qui va accroître l’empreinte carbone des stations et repose sur une progression de l’#enneigement_artificiel – c’est en effet une attente des acquéreurs de logements à plus de 15 000 euros le mètre carré, qui souhaitent sécuriser la pratique du ski, quels que soient les aléas d’un enneigement sur le repli.

    On voit comment le système touristique de la montagne hivernale a enfanté un cercle vicieux défendu par les puissants lobbys du ski – dont la dernière victoire en date est la promesse de l’organisation des Jeux olympiques d’hiver en 2030.

    A la recherche d’un équilibre de développement

    La France a été préférée à la Suède et à la Suisse parce que le #Comité_international_olympique (#CIO) aurait prudemment opté pour le pays qui n’avait pas le projet de soumettre à référendum ou à votation sa candidature – on le sait, le CIO ne trouve plus de candidatures que dans les pays dictatoriaux ou dans les démocraties qui ne demandent pas leur avis aux populations afin d’éviter le refus des citoyens contribuables.

    Au lieu de célébrer cette victoire trop facile, les pouvoirs publics s’honoreraient à engager la montagne touristique dans une transition juste, d’autant que les conditions semblent malgré tout favorables. En effet, face au réchauffement climatique, la montagne a et aura un avenir touristique, avec ou sans neige, car on y trouvera, en été en particulier, des températures plus supportables qu’ailleurs.

    Les communes et stations qui continueront à vivre du ski devraient le faire à plusieurs conditions. Il leur faudrait tout d’abord considérer le niveau actuel de développement comme un état d’équilibre qui permet de bien vivre sans poursuivre la construction de nouveaux #logements, l’effort étant tourné vers la #rénovation de l’existant. De plus, elles ne devraient plus se lancer dans des projets d’aménagement accentuant la pression sur un milieu naturel déjà très exploité, et qui pourraient compromettre leur réorientation économique, celle-ci étant inévitable à moyen ou à long terme.

    Prendre l’avis de toutes les populations

    Lorsque de tels projets (nouvelles urbanisations, retenues d’eau pour les canons à neige, etc.) sont néanmoins retenus, les communes devraient réfléchir à la manière de prendre en compte non seulement les avis de ceux qui habitent ces lieux touristiques à l’année, mais aussi les avis de ceux qui font vivre ces lieux en les fréquentant : une petite minorité ne devrait plus décider seule du sort de ces lieux.

    Enfin, les communes devraient alimenter un #fonds_de_prévoyance – car les temps difficiles finiront par arriver, même pour les communes de haute altitude –, afin que la collectivité nationale ne soit pas amenée, in fine, à financer une reconversion qu’elles auront refusé de préparer. C’est à ce prix que l’attribution des Jeux olympiques d’hiver à la France, si elle est confirmée, ne se transformera pas en victoire à la Pyrrhus.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/30/depuis-six-decennies-l-amenagement-touristique-de-la-montagne-est-engage-dan
    #tourisme #aménagement_du_territoire #ski #loi_montagne #Vanoise #loi_montagne_II #lits_froids

  • 3 militants blessés lors d’une action contre le photovoltaïsme en Haute-Provence
    https://reporterre.net/3-militants-blesses-lors-d-une-action-contre-le-photovoltaisme-en-Haute-

    7 décembre 2023

    La tension monte sur la montagne de Lure, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où la multinationale Boralex a commencé la construction d’un #parc_photovoltaïque sur deux parcelles forestières communales.

    Au petit matin, le 6 décembre, plusieurs militants ont tenté de s’enchaîner aux engins pour entraver pacifiquement le travail des ouvriers, rapporte France 3. Des agents de sécurité sont intervenus pour essayer de les évacuer. Selon les informations de nos confrères, trois participants à l’action auraient été blessés, dont une à la côte. Cette dernière aurait écopé de quatorze jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

    Boralex a fait état, de son côté, de trois gardiens blessés. Ces évènements ont eu lieu au lendemain d’une audience devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains. Deux militantes de 60 et 72 ans y ont comparu pour avoir bloqué le chantier de parc photovoltaïque en octobre. « Nous n’avons pas le choix

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • #Total en #Ouganda : les opposants subissent #arrestations et pressions

    Le projet #Eeacop se retrouve de nouveau sous le feu des critiques. Dans son rapport « Working On Oil is Forbidden : Crackdown Against Environmental Defenders in Uganda » (https://www.hrw.org/report/2023/11/02/working-oil-forbidden/crackdown-against-environmental-defenders-uganda), publié le jeudi 2 novembre, l’ONG Human Rights Watch dénonce les pressions et les arrestations arbitraires dont seraient victimes des défenseurs de l’environnement et des activistes ougandais opposés au projet d’oléoduc en Afrique de l’Est. Selon les auteurs du rapport, au moins trente manifestants et défenseurs des droits humains, dont beaucoup d’étudiants, ont été arrêtés à Kampala et dans d’autres régions de l’Ouganda depuis 2021.

    Pour réaliser ce travail, l’ONG a collecté les témoignages de 31 personnes, dont 21 activistes anti-Eacop en Ouganda. « [La police] me posait des questions sur le pétrole… À un moment donné, ils me traitaient de terroriste, de saboteur des programmes gouvernementaux…. À la fin, ils ont écrit sur le document de libération sous caution : attroupement illégal », raconte Maxwell Atuhura, défenseur de l’environnement, arrêté à Bullisa en 2021.

    Le mégaprojet du groupe français comprend le #forage de 419 #puits dans l’ouest de l’Ouganda, dont un tiers se situent dans le #parc_naturel de #Murchison_Falls. En plus des dégâts sur la #biodiversité du pays, « plus de 100 000 personnes en Ouganda et en #Tanzanie perdront leurs #terres à cause de l’#exploitation_pétrolière », rappelle l’ONG. Dans une lettre du 23 octobre à Human Rights Watch, #TotalÉnergies affirme ne tolérer « aucune attaque ou menace contre ceux qui promeuvent pacifiquement et légalement les #droits_humains dans le cadre de leurs activités ».

    https://reporterre.net/TotalEnergies-en-Ouganda-HRW-denonce-les-pressions-contre-les-opposants-
    #rapport #HRW #pétrole #TotalEnergies

  • En #Andalousie, le joyau naturel de #Doñana menacé par la sécheresse et la culture intensive de la #fraise

    Zone naturelle classée, le parc national de Doñana voit disparaître ses lagunes et ses marais. Les centaines de milliers d’oiseaux migrateurs qui ont l’habitude d’y faire halte entre l’Europe du Nord et l’Afrique sont contraints de l’abandonner. En cause, la culture intensive de fruits rouges, gourmande en irrigation, sur fond de changement climatique.
    Juan Pedro Castellano avance à vive allure sur une immense plage vierge, où courent quelques bécasseaux. A bord de son véhicule tout-terrain, le directeur du parc national de Doñana, zone humide exceptionnelle à la pointe sud de l’Espagne, inscrite au Patrimoine mondiale de l’Unesco, sillonne des dunes mobiles et des pinèdes et longe les vastes marais argileux qui forment les 60 000 hectares protégés du parc. Il croise des vaches mostrenca aux longues cornes, des daims et des chevaux sauvages, avant de s’arrêter devant la lagune de Santa Olalla. Ou plutôt ce qu’il en reste. Jaillissant de l’aquifère, elle s’est complètement asséchée cet été. Et une terre grise, craquelée, a remplacé cet écrin de biodiversité d’une valeur incalculable. Cette lagune censée être « permanente » – la plus grande du parc – abrite d’ordinaire des milliers d’oiseaux migrateurs, dont l’arrivée devrait déjà avoir commencé. En cette mi-octobre, sous un soleil éclatant et une température inhabituelle de 33 °C, elle n’est fréquentée que par les cerfs.

    « Les lagunes ne représentent que 300 hectares, tente de se consoler ce géographe, à la tête du parc depuis quatorze ans, tout en s’extasiant devant des plants de bruyère atlantique qui côtoient des espèces subdésertiques de palmiers. Maigre réconfort, alors que les 30 000 hectares de marécages, qui dépendent de l’eau de pluie et qui sont d’ordinaire le point de rencontre des oiseaux migrateurs du nord de l’Europe et d’Afrique subsaharienne, sont eux aussi à sec. « Le changement climatique est une réalité, convient M. Castellano. Il va pleuvoir de moins en moins et nous devons adapter la gestion des ressources naturelles en conséquence. »

    Cela fait treize ans que Doñana n’a pas connu de pluies abondantes. Pis, le parc souffre depuis trois ans d’une sécheresse intense. « C’est la quatrième fois depuis qu’il existe des registres que la lagune d’Olalla s’assèche, après 1983, 1995 et 2022. Mais c’est la première fois qu’elle s’assèche deux étés consécutifs, ce qui induit une grave perte de biodiversité, dit, inquiet, dans son bureau de Séville, Eloy Revilla, le directeur de la station biologique de Doñana, centre de recherche scientifique consacré à la réserve. L’écosystème de Doñana est en mauvais état. Les lagunes temporaires ont disparu, les lagunes permanentes ne le sont plus, et de plus en plus d’espèces sont menacées. Nous sommes en train de perdre un joyau environnemental, que nous avons l’obligation légale de préserver. » Pour le scientifique, cette situation est « le fruit de près de trente ans de failles de l’administration, qui n’a pas su définir un usage rationnel du sol et qui a permis l’extraction sans contrôle de l’aquifère ».
    Des milliers de puits illégaux
    A une trentaine de kilomètres du cœur de Doñana, au volant de sa vieille fourgonnette Citroën C15, l’écologiste Juan Romero peste tout haut en longeant les champs de fraises, fraîchement plantées, qui s’étendent à perte de vue. « Ce champ est arrosé illégalement. Celui-ci aussi… Et regardez comme cet agriculteur inonde sa plantation, alors que, à quelques kilomètres, les lagunes de Doñana sont asséchées », se lamente le porte-parole local de l’association Ecologistas en Accion (« écologistes en action »). Ce professeur à la retraite a consacré une bonne partie de sa vie à la défense de Doñana. Il en connaît tous les recoins. Y compris les centaines de puits illégaux qui pompent, depuis des années, l’aquifère de Doñana, officiellement classé comme « surexploité », pour arroser les fruits rouges consommés dans toute l’Europe. « C’est bien simple : ici, à Lucena del Puerto, presque toutes les exploitations situées au milieu des pins devraient être démantelées… », ajoute M. Romero, en découvrant une canalisation sauvage, qui remplit un bassin destiné à l’irrigation de champs de myrtilles.

    Au bord d’un chemin, un panneau routier a été tagué en noir. « Plus de harcèlement ! », y ont inscrit des agriculteurs en colère. Depuis que la Cour de justice de l’Union européenne a condamné l’Espagne, en juin 2021, pour ne pas avoir protégé suffisamment Doñana, les inspecteurs de la Confédération hydrographique du Guadalquivir, rattachée au ministère de la transition écologique, ont multiplié les contrôles et scellé près d’un millier de puits illégaux autour de l’espace naturel protégé. La justice aussi semble prendre le vol d’eau plus au sérieux. En septembre, cinq frères ont été condamnés à trois ans et demi de prison et 1,9 million d’euros de remboursement pour avoir puisé illégalement 19 millions de mètres cubes d’eau dans l’aquifère de Doñana entre 2008 et 2013. Et fin octobre, un tribunal de Séville a cité à comparaître la Maison d’Albe, riche famille de la noblesse espagnole, après une plainte du parquet environnemental pour un vol d’eau au travers de huit puits illégaux destinés à la culture d’orangers.

    A rebours de cette prise de conscience, le Parti populaire (PP ; droite), au pouvoir dans la communauté autonome d’Andalousie depuis 2019, a présenté au printemps un projet de loi régional pour régulariser plus de 700 hectares de terrains irrigués illégalement dans la « couronne nord » de Doñana. « Une amnistie pour les fraudeurs », ont critiqué les écologistes.

    Ici, l’agriculture de la fraise s’est développée à partir des années 1970 de manière sauvage. Chacun creusait son puits, voyant dans la culture du fruit rouge une manne économique pour une région déprimée. En 2014, le gouvernement andalou se résout à ordonner la situation, et décrète légales toutes les terres mises en irrigation avant 2004 (plus de 9 400 hectares), et illégales les autres (près de 1 000 hectares). C’est pour réparer ce qu’il considère comme une « injustice » que le PP a présenté son projet de loi, peu avant les élections municipales de mai. Sans doute aussi pour grappiller des voix chez les électeurs de la province.

    « Tout le modèle agricole est à revoir »
    L’association d’agriculteurs Puerto de Doñana, qui regroupe de nombreuses exploitations écologiques, s’y oppose, en rappelant que cet été, beaucoup de petits producteurs n’ont déjà pas pu arroser leurs plantations, car leurs puits étaient à sec. « Nous avons renoncé à plus de 70 % de nos exploitations irriguées ces trente dernières années afin de conserver Doñana, misé sur la production bio et donné des garanties à nos acheteurs. Nous ne voulons pas que les efforts de tant d’années tombent à l’eau à cause de l’obsession de croître de quelques-uns », explique son porte-parole, Manuel Delgado.

    Après des mois de controverse, les critiques des organisations écologistes, l’opposition du gouvernement espagnol et les avertissements lancés par l’Union européenne et l’Unesco ont fait reculer le gouvernement andalou, début octobre. Il a annoncé un moratoire sur le projet de loi, le temps de négocier avec Madrid de nouvelles infrastructures et des investissements massifs pour pallier le manque d’eau. Le ministère de la transition écologique, conduit par la socialiste Teresa Ribera, a promis 350 millions d’euros supplémentaires pour préserver le parc, fermer des puits, y compris légaux, construire des logements pour les travailleurs saisonniers qui dorment dans des dizaines de bidonvilles, et diversifier l’économie.
    Cette somme s’ajoute aux 350 millions d’euros d’investissement déjà prévus, notamment pour tripler la capacité de transvasement des fleuves Tinto, Odiel et Piedras, qui ne sont pas, pour le moment, en situation de stress hydrique, afin de remplacer l’irrigation effectuée au moyen d’eaux souterraines par des eaux de surface. Des barrages et des mégabassines doivent aussi être élargis. Collée à Doñana, la station balnéaire de Matalascañas est une autre menace à endiguer. Presque déserte en hiver, elle accueille plus de 160 000 touristes en été, et les puits qui servent à approvisionner la ville en eau et à remplir les piscines privées sont accusés d’avoir provoqué la disparition de plusieurs lagunes temporaires. Ils devraient être déplacés, le temps de construire une canalisation qui acheminera l’eau de la ville de Moguer, plus au nord.

    Mais chez les écologistes, on craint que ces infrastructures ne créent un effet d’appel chez les agriculteurs, alors que plus de 11 % du produit intérieur brut de la province de Huelva dépend déjà du secteur de la fraise, dont la surface agricole a bondi de 30 % en dix ans. « Pour le moment, nous avons dit aux agriculteurs qu’ils ne peuvent plus croître, qu’ils doivent maintenir leur taille actuelle. Mais si les travaux d’infrastructures sont menés à bien, il sera possible de reprendre la croissance… », confirme Alvaro Burgos, délégué du gouvernement andalou chargé de l’agriculture dans la province de Huelva.

    « Ce n’est pas seulement le problème des puits illégaux, c’est tout le modèle agricole qui est à revoir », considère Carlos Davila, responsable de l’association SEO Birdlife, dans le village singulier El Rocio, porte d’entrée de Doñana, où les rues en terre et les édifices en bois évoquent un paysage de Far West. Selon les estimations de l’association, le nombre d’oiseaux migrateurs a déjà chuté de 500 000 à 200 000. Les populations de canards sauvages, de spatules blanches, d’ibis, de foulques à crête, de marmaronettes marbrées, de barges à queue noire ont plongé. Et avec le réchauffement climatique, un autre ennemi met en péril le parc : « Nous n’avons jamais connu une sécheresse si longue, 46 °C enregistrés cet été, la disparition de Santa Olalla deux années de suite…, s’inquiète M. Davila. Même s’il pleuvait à peu près normalement cet hiver, la Doñana que nous avons connue a disparu. »

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/30/en-andalousie-le-joyau-naturel-de-donana-menace-par-la-secheresse-et-par-la-
    via @colporteur

    #agriculture #sécheresse #parc_national #Espagne #agriculture #culture_intensive #irrigation #eau #zones_humides #fruits_rouges #myrtilles

  • Puy du fou : les médias d’extrême droite en croisade contre « Complément d’enquête » – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/medias/puy-du-fou-les-medias-dextreme-droite-en-croisade-contre-complement-denqu
    https://www.liberation.fr/resizer/uH4mfgIiT3kTCMXGwk26WD0G9GA=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2203x1819:2213x1829)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/V5E4EV4IW5AVRNXKIRFOVILIEM.jpg

    e dernier numéro de l’émission d’investigation de France 2, qui se penchait sur les secrets du parc à thème, a provoqué dans les jours qui ont suivi une levée de boucliers des médias Bolloré dans le sillage d’une plainte de Philippe de Villiers.
    par Adrien Franque
    publié le 11 septembre 2023 à 19h02

    Oyez, oyez ! Il faut sauver le joyau de la couronne réactionnaire. Ces derniers jours, toute l’extrême droite médiatique s’est unie dans un valeureux combat, une héroïque campagne de défense du Puy du fou, objet d’un récent numéro de Complément d’enquête concocté par ces vils journalistes gauchistes de France 2.

    CNews, Europe 1, le JDD, mais aussi le Figaro ou la revue Front populaire de Michel Onfray… tous les mousquetaires du conservatisme, qui mènent la bataille culturelle réactionnaire sur les plateaux télé depuis une bonne décennie, sont venus au secours du parc à thème vendéen et de son fondateur Philippe de Villiers.

    Un véritable contre-feu, qui rappelle les campagnes de riposte au printemps contre les ministres Rima Abdul Malak et Pap Ndiaye, après qu’ils ont critiqué les chaînes de télé de Vincent Bolloré, CNews et C8. Parmi les points soulevés par le Complément d’enquête diffusé jeudi et contestés par ses opposants : un recours au bénévolat jugé abusif avec des soupçons de travail dissimulé, l’expansion du parc dévorant les terres agricoles alentour, ou le combat culturel contre-révolutionnaire qui anime le

    #bénévolat #parc_touristique

    • Un sacré #bad_buzz pour #Vincent_Bolloré :

      En attendant, dans les couloirs de France Télévisions, certains tentaient de relativiser l’affaire et se félicitaient de cette publicité intensive du groupe Bolloré pour ce numéro de Complément d’enquête qui, depuis vendredi, bat des records d’audience en replay.

      https://www.telerama.fr/television/apres-son-sujet-sur-le-puy-du-fou-complement-d-enquete-pris-pour-cible-par-

      J’ai vu l’émission qui restera un classique de « journalisme d’investigation » sauce France TV dans le sens où l’on soulève beaucoup de questions sur la probité sur ce genre d’entreprise mais aussi où l’on reste dans l’attitude de mettre seulement les protagonistes face à leurs contradictions sans évoquer le caractère délictueux de leurs activités (falsification de faits historiques, accaparement des terres agricoles, travail dissimulé, etc), lesquels délits auraient dû faire l’objet d’une action en justice.
      Et puis, je me demande si c’était une bonne idée d’inviter Geoffroy Lejeune (V.A. puis le JDD) pour faire des commentaires à charge.

  • Récit | À #Bruxelles, à la rencontre de jeunes Erythréens ayant fui une #Suisse inhospitalière

    Marie-Laure Bonard s’est engagée, il y a trois ans, au sein de 3ChêneAccueil, un collectif citoyen qui s’est créé à Genève pour apporter un peu d’humanité aux demandeurs d’asile « enterrés » dans un abri de protection civile, et du SORA, soutien oecuménique aux requérants d’asile. De là est née une relation privilégiée avec un jeune Érythréen, arrivé en Suisse seul, encore mineur, qu’elle a pris sous son aile. Ce faisant, elle a alors découvert la réalité administrative brutale de l’asile, à laquelle elle résiste par son humanité. Elle raconte ses retrouvailles à Bruxelles avec Efrem, un ami de son protégé. Il y erre, comme des dizaines d’autres Érythréens, rejetés par la Suisse. (réd.)

    « Tu manques », m’écrit Efrem depuis la Belgique, où il est parti avec son ami Dawit suite au rejet de leurs demandes d’asile par la Suisse. Je saisis l’opportunité d’accompagner Veronica Almedom, codirectrice de l’Information Forum for Eritrea (IFE), qui a prévu de se rendre à Bruxelles dans le cadre d’un reportage de la RTS alémanique¹.Nous voulons voir, de nos propres yeux, la situation des Érythréens déboutés qui ont filé là-bas, dans l’espoir de gagner l’Angleterre. Efrem et Dawit, rencontrés au hasard du bénévolat à Genève, me manquent.
    Bruxelles, gare du Nord, lundi 17 juin 2019, le matin

    Veronica arrive. Nous avons à peine le temps de nous dire bonjour que deux jeunes Érythréens nous abordent. Ils sentent la rue, ils étaient en Suisse, avant. Ils y étaient arrivés mineurs, seuls, à ce titre reconnus comme requérants d’asile mineurs non accompagnés (RMNA). Avant d’être déboutés, comme tant d’autres. Nous comprenons que nous ne pourrons pas recueillir la parole de tous ceux que nous croiserons durant cette journée. Qu’ils seront trop nombreux.

    Déjà, les deux journalistes de la RTS qui suivent Veronica sont là. Nous faisons connaissance, elles souhaitent filmer les lieux où se retrouvent les migrants et leur parler. Toutes les trois s’éclipsent rapidement pour une interview. Nous convenons de nous retrouver plus tard au même endroit.

    Efrem et Dawit devraient être dans la gare. Ils m’ont envoyé un message plus tôt, depuis le train qu’ils ont pris depuis le sud de la Belgique. C’est de là-bas, à deux heures de transport de la capitale, qu’ils essaient de gagner l’Angleterre. Ils campent à proximité des aires d’autoroute, tentant nuit après nuit, depuis trois mois, de monter dans un camion qui les mènera vers le pays de leurs rêves. Ils disent que certains ont réussi, que de l’autre côté de la Manche on peut trouver du travail, obtenir un permis. C’est toujours arrivé à l’ami du cousin du cousin de l’ami.

    Leurs espoirs sont de l’ordre du mythe et de la croyance, mais je ne les ai pas dissuadés de quitter mon pays qui les a si brutalement rejetés. Ils savent la route et ses écueils, même s’ils ne comprennent pas très bien pourquoi il leur faut la poursuivre encore et encore, eux qui imaginaient être arrivés.Et puis,parfois,ils reculent d’une case, enfin, d’un pays, comme Efrem, renvoyé d’Allemagne en Suisse selon les accords de Dublin, un an plus tôt.

    J’étais bien inquiète la veille de leur départ pour la Belgique, quand ils sont venus me dire au revoir. Ce matin-là aussi, à Bruxelles. Impossible de les joindre. Pas de connexion. Pendant trois quarts d’heure, je tourne dans la gare. Le tunnel sinistre était encore trois semaines auparavant le dortoir venteux de plus de 200 personnes en errance. Il a été évacué. Sur la grande coursive, personne ne s’arrête, les misères se frôlent. Exilés d’Afrique et d’Afghanistan, vieux clochards, toxicos sans âge.

    En déambulant dans ce lieu clos et ses abords immédiats, je suis frappée du nombre de fois où je croise les mêmes personnes. Il en ira ainsi toute la journée. Une seule pour moi, mais combien pour celles et ceux qui ne peuvent se poser nulle part ? Soudain, je les vois, assis sur un long banc inconfortable. Efrem et Dawit, penchés sur leurs téléphones cassés. Je me dis : « Ils sont comme nimbés d’un halo gris ». Ils se lèvent comme un seul homme et m’étreignent. Je les sais gênés de ne pas être aussi propres qu’avant, alors je les serre encore plus fort.

    Il fait chaud mais ils portent pulls et vestes. Ils ont sans doute dormi dehors. C’est Dawit qui parle pour les deux. Efrem ne dit presque rien. Il prétend que c’est parce qu’il est timide, il sourit en coin. Ils se raidissent, deux policiers enjoignent à tous les hommes noirs de circuler. Dawit me demande de faire semblant de ne pas les connaître. Sûrement pas. Nous avons le droit d’être là ensemble et je le signifierai à la police si nécessaire.Les policiers s’éloignent,comme si ma simple présence donnait soudain des droits.

    Nous allons boire sur une terrasse. Je donne des nouvelles de Genève. Des amis érythréens qui les saluent, de ceux qui ont la chance d’avoir un permis et des autres… Depuis leur départ, plusieurs ont reçu un « papier-blanc »². Efrem et Dawit sont horrifiés par leur nombre et totalement choqués quand je leur raconte que la Suisse est en train de réexaminer les permis F de 3 200 Érythréens. « C’est pire qu’être débouté directement ».

    Nous nous déplaçons sur la place devant la gare au rythme de l’ombre. Ils me disent leur vie en Belgique, l’attente sur les parkings, la peur de la police. J’imagine bien qu’ils édulcorent leurs récits, par pudeur, mais aussi pour que je ne m’inquiète pas trop pour eux. Ils ont aussi rencontré des « personnes comme moi ». Des membres d’associations actives dans le domaine de l’asile. À Bruxelles, grâce à la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés³, ils ont été nourris, ont trouvé un lieu où s’arrêter, recharger leurs portables, se soigner, trouver des habits. Dans le sud, des mains se sont tendues pour les abriter des intempéries, leur fournir du matériel de camping. « Monsieur Pierre » a accueilli Efrem chez lui, une photo en atteste ! « Madame Isabelle » les aide aussi. Me voilà en contact avec ces personnes bénévoles qui, comme moi, ont accueilli ces jeunes et d’autres au gré de leurs errances. Nous échangeons sur la situation des Érythréens et de l’asile par- delà les frontières.

    Bruxelles, #parc_Maximilien, lundi 17 juin, après-midi

    Veronica et les deux journalistes nous ont rejoints. Nous allons vers le parc Maximilien. Il s’agit plutôt d’un terrain non construit au milieu des immeubles de bureaux. Ce lieu a connu des campements de migrants, des évacuations. Maintenant clôturé et fermé la nuit, il est réinvesti la journée, notamment depuis l’évacuation de la gare du Nord. Cette après-midi-là, il doit y avoir au moins 200 personnes, disséminées sur l’herbe sèche, dont 90 % d’hommes, presque tous d’Afrique. Beaucoup d’Érythréens. Quelques courageux tapent dans un ballon sur un terrain de sport miteux.

    Nous sommes quatre femmes, cela attire l’attention. Tout de suite, les journalistes doivent ranger leurs caméras, l’ambiance est lourde, sinon hostile. Je pousse mon portable tout au fond de mon sac. De jeunes hommes dissimulent leurs traits dans leurs capuches ou avec leurs mains. La présence d’Efrem et Dawit à nos côtés apaise les esprits et les corps. On vient vers nous avec curiosité. Des conversations se nouent. En Français, Tigrinya, Anglais et… Suisse allemand.

    Les Érythréens étaient tous en Suisse. Certains depuis quatre ou cinq ans. Certains arrivés mineurs, parlant Français ou Allemand avec l’accent du canton auquel ils avaient été attribués au hasard. Disparus des statistiques helvétiques, en transit comme disent les Belges, dans les limbes. Pourtant ils sont bien vivants et ont des visages. Qu’aucun n’acceptera de montrer à la caméra. Même flouté.

    Un bruissement s’élève. En une fraction de seconde se forme comme une meute. Les hommes courent de plus en plus vite sur la petite distance qui les sépare de l’entrée du parc. Que se passe-t-il ? Le feu ? La police ? Une rixe ? Non, c’est juste une vieille voiture dont le conducteur peine à sortir tant ils sont nombreux à entourer le véhicule. Il amène juste des invendus de boulangerie. En 2019, dans la capitale de l’Europe, je viens de voir des hommes se battre pour du pain nu.

    Plus tard, avec Veronica, Efrem et Dawit donnent deux interviews. Enfin, surtout Dawit, car Efrem ne parle plus du tout. À la SFR puis à une ONG. Il raconte leur histoire, encore et encore, répond aux questions jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que les larmes perlent. « Il est temps d’arrêter », dit Veronica. Et puis, ils doivent retourner sur leur parking. Deux amies généreuses m’ont donné des Euros pour eux. Je les glisse dans la poche de Dawit, en précisant que ce n’est pas mon argent, autrement ils ne l’accepteraient pas.

    Je les regarde s’éloigner vers le quai. Je pense à leurs mères, aux confins de l’Érythrée, qui ne les ont pas revus depuis cinq ans. Elles ont des fils magnifiques. Les connaître est un privilège.

    https://asile.ch/2019/12/04/recit-a-bruxelles-a-la-rencontre-de-jeunes-erythreens-ayant-fui-une-suisse-inh

    –-> ça date de 2019... pour archivage

    #réfugiés #migrations #asile #réfugiés_eryhtréens #migrerrance #Belgique

  • Memento Park de Budapest : sous l’œil des vestiges du socialisme -

    REGARD SUR L’EST

    https://regard-est.com/memento-park-de-budapest-sous-loeil-des-vestiges-du-socialisme

    Memento Park de Budapest : sous l’œil des vestiges du socialisme
    Assen Slim*Publié le17/07/2023Culture, Politique

    À Budapest, le Memento Park, ou Parc des statues (Szobor park), lieu de mémoire emblématique de la Hongrie contemporaine, permet une plongée dans l’atmosphère troublante dégagée par ces vestiges du socialisme qui invitent à la réflexion historique.

    #soviétisme #hongrie #mémoire

  • Les mégabassines : tout comprendre en une #carte

    Une carte du bassin de la #Sèvre niortaise, avec des #bassines_artificielles et des #zones_humides, pour comprendre ce qui se passe dans cette région du #marais poitevin.

    Aujourd’hui, dans la région et plus précisément à #Sainte-Soline, on attend une grande #manifestation « anti-bassines ». Cette #mobilisation doit rassembler les opposants à ce programme de stockage de l’eau pour l’#agriculture, mais elle a été interdite par la préfecture des Deux-Sèvres, en raison de la violence des affrontements avec les forces de l’ordre lors des précédents rassemblements. Les organisateurs promettent en revanche une mobilisation historique à laquelle sont censées participer des délégations étrangères, européennes mais aussi venues d’outre-Atlantique.

    Delphine Papin, cartographe au journal Le Monde explique comment a été pensée cette carte du bassin de la Sèvre niortaise, qui coule entre les départements de la #Vendée, des #Deux-Sèvres et de la #Charente-Maritime.

    « En bleu, on a tracé les principaux cours d’eau comme la Sèvres niortaise, la Vendée ou le #Mignon. On a aussi tracé les zones humides très étendues dans cette région, puisque nous sommes ici entre terre et mer, dans la région du marais poitevin, qui est la deuxième plus grande #zone_humide de France, après la Camargue. C’est une zone qui concentre une #biodiversité très riche, mais à l’équilibre écologique fragile et qui a subi dans le temps une forte pression humaine avec entre autres la conversion de certaines prairies en zone de #cultures_céréalières.

    En 2014, cette région a retrouvé son statut de #parc_naturel_régional - qu’elle avait perdu en 1996 en raison de ces transformations - : nous avons représenté avec un liseré vert ce périmètre à l’intérieur duquel l’environnement doit être en principe préservé. En jaune justement, on voit les #zones_agricoles, qui sont prépondérantes dans cette région rurale, ponctuée de zone urbains comme #Niort : on y pratique la #polyculture et l’#élevage, mais surtout la #céréaliculture, avec des grandes étendues irriguées très gourmandes en eau. »

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-cartes-en-mouvement/les-megabassines-tout-comprendre-en-une-carte-6229163

    #cartographie #visualisation #méga-bassines #mégabassines #eau #agriculture #résistance #irrigation

  • https://reporterre.net/A-La-Reunion-des-habitants-s-opposent-a-un-parc-de-loisirs-sur-le-volcan

    Hugo Picard, la cinquantaine, est un enfant du coin : petits-fils du guide du volcan, fils d’éleveur, il est lui-même éleveur de bœufs en contrebas du piton Dugain. Derrière son large sourire, son discours est tranché : « La mairie veut acheter une partie de mes terres pour faire passer la piste d’accès aux tyroliennes. Ils m’ont fait plein de propositions : nettoyer ma retenue collinaire, arranger mon chemin, et même donner un boulot à ma femme ! » raconte le Réunionnais.

    Mais Hugo est droit dans ses bottes, il ne veut pas de ce projet et tient à défendre les terres agricoles. « Je préfère développer la souveraineté alimentaire, nourrir le peuple. Mais pas de béton ! Le béton, ce n’est pas ça qui donne à manger »

    #parc_d'attractions #loisirs #dégradation #tourisme #marchandisation #usure_du_monde #projet_écocidaire #bio-diversité

  • Près de #Rennes, des #scouts au secours de migrants : « On a répondu à une #urgence_humanitaire »

    Avec la fin de la #trêve_hivernale et de l’#état_d’urgence_sanitaire, 67 exilés se sont retrouvés à la rue et les #Eclaireurs, mouvement laïc, ont accepté de leur ouvrir les portes de leur centre de #Thorigné-Fouillard depuis début octobre. Mais tous craignent une expulsion imminente.

    Les dortoirs pour enfants sont désormais occupés par des familles. Dans le réfectoire, des gamins s’amusent, des ados pianotent dans leur coin téléphone en main, et quelques adultes boivent le café près de la cheminée. Dans la cuisine, le déjeuner se prépare. Au menu : vermicelles, aubergines ou encore mchadi, sorte de galettes de polenta, un plat populaire de Géorgie.

    A la lisière de la forêt de Thorigné-Fouillard, près de Rennes, le #centre_du_Bec-Rond, propriété des Eclaireuses et Eclaireurs de France, héberge ces temps-ci d’inhabituels pensionnaires : depuis le 2 octobre, le mouvement scout laïc accueille dans ses locaux 67 migrants, dont 24 enfants.

    Albanais, Kosovars, Géorgiens… La plupart viennent des marges orientales de l’Union européenne. Déboutés de l’asile ou toujours en quête, ils sont à la rue depuis l’été et ont trouvé là un répit. En sursis : « On ne sait pas si on peut rester ici ou pas. On a peur de devoir retourner dehors. C’est fatigant, physiquement et mentalement, de toujours changer d’endroit », dit Tamar, lycéenne de 19 ans, arrivée de Géorgie il y a trois ans.

    « Faire vivre nos valeurs de fraternité »

    C’est l’une des manifestations de la crise qui couve depuis des mois, dans la région de Rennes, autour de l’#accueil des migrants. Si, depuis le début de la pandémie, la préfecture d’#Ille-et-Vilaine a pris tout le monde en charge, beaucoup se retrouvent maintenant dehors. « Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire et de la trêve hivernale, le 1er juin, il y a des sorties massives des dispositifs de mise à l’abri », explique Sami Flodrops, coordinateur d’Utopia 56 Rennes.

    Un #campement s’est formé pendant l’été dans le #parc_des_Gayeulles, rassemblant une centaine de personnes, dont près d’une moitié d’enfants. Mais le 2 octobre, une violente tempête a malmené les fragiles toiles de tente. Face aux refus de l’Etat et de la mairie d’intervenir, les Eclaireurs, sollicités par le collectif local de soutien aux personnes exilées, ont accepté d’ouvrir temporairement les portes du #Bec-Rond. « On a répondu à une urgence humanitaire de mise à l’abri. Notre objectif, c’est de faire vivre nos valeurs de fraternité et de solidarité », dit Stéphane Lamare, le responsable régional, foulard scout vert et blanc autour du cou.

    Mais tous craignent maintenant une expulsion imminente : le centre est sous le coup d’une #fermeture_administrative, décidée le 22 octobre par le maire de #Thorigné. L’édile, appuyé par la préfecture, a diligenté une #commission_de_sécurité inopinée, qui a relevé plusieurs anomalies : une prise électrique hors de son socle, des modes d’emploi absents près des extincteurs… Et surtout une capacité d’accueil dépassée, la structure étant taillée pour 35 personnes.

    Les hôtes ont essayé de se conformer aux exigences : des tentes ont été plantées dans la clairière voisine pour désemplir les locaux et tenir la jauge, des écriteaux ont été posés près des extincteurs, des bénévoles et des migrants ont été formés à la sécurité incendie… Malgré cela, « la fermeture administrative reste d’actualité. On a fait œuvre de #solidarité et voilà ce qu’on récolte. C’est une décision qu’on ne comprend pas, on le prend un peu comme une punition », regrette Stéphane Lamare, qui craint aussi que la fermeture ne perdure et ne pénalise dans la durée les activités scoutes. Paradoxe : le centre du Bec-Rond a déjà hébergé des exilés l’an passé, à la demande de la préfecture. Cet été encore, les autorités ont sondé les Eclaireurs sur la possibilité de loger des familles afghanes, en cas de besoin.

    Tribune de 33 maires

    Sur la prise en charge des migrants, les pouvoirs publics se renvoient la balle : la municipalité rennaise de gauche, qui s’était engagée à ne laisser aucun enfant à la rue, met en avant l’ambitieuse politique d’hébergement des migrants développée ces dernières années et refuse d’en faire davantage sur une compétence qui relève de l’Etat.

    Dans une tribune publiée le 26 octobre, 33 maires de la métropole appellent aussi l’Etat à « assumer ses responsabilités », à « traiter les demandes de régularisation » et à « prendre en charge l’hébergement d’urgence des personnes exilées ». « Nous ne pouvons que constater une situation intolérable, en même temps que les limites de notre capacité à agir en tant qu’élus locaux », écrivent les édiles.

    « L’Etat assume toutes ses responsabilités dans le respect du droit », a rétorqué le lendemain le préfet d’Ille-et-Vilaine, #Emmanuel_Berthier, via un communiqué. Il dit avoir pris en charge les demandeurs d’asile identifiés sur le campement, proposé une aide au retour aux déboutés et mis 37 personnes à l’abri via le 115. « Il y a eu des prises en charge, mais c’est sporadique et temporaire : les gens restent au chaud deux semaines puis ressortent », relève Sami Flodrops.

    A Thorigné, les Eclaireurs espèrent renouer le dialogue pour « sortir par le haut » et pressent les pouvoirs publics d’agir pour assurer « le droit inaliénable à l’hébergement », défend Stéphane Lamare. Qui rappelle ce principe clair, côté scouts : « On ne fermera pas s’il n’y a pas de solution, on ne mettra personne à la rue. »

    https://www.liberation.fr/economie/social/pres-de-rennes-des-scouts-au-secours-de-migrants-on-a-repondu-a-une-urgence-humanitaire-20211030_KQL5EKVSHJEWNMXJZ72UBLWZQQ/?redirected=1

    #solidarité

    ping @isskein @karine4

    • Interdiction de la pratique du scoutisme pour cause humanitaire – Situation au Bec Rond

      Après avoir accepté l’#hébergement et la #mise_à_l’abri d’urgence dans son #Centre_Forestier_du_Bec-Rond à Thorigné-Fouillard, de 99 personnes exilé·e·s résidant initialement sur le campement des #Gayeulles à Rennes, l’association des Éclaireuses Éclaireurs de France s’est vue imposer la fermeture administrative de son site ET DONC L’INTERDICTION DE SES ACTIVITÉS DE SCOUTISME.

      Le 02 octobre dernier, l’association des Éclaireuses et Éclaireurs de France (#EEDF) acceptait l’hébergement et la mise à l’abri d’urgence dans son Centre Forestier du Bec-Rond à Thorigné-Fouillard, de 99 personnes exilé·e·s (dont 43 enfants) résidant initialement sur le campement des Gayeulles à Rennes, du fait de conditions météorologiques extrêmement dégradées et sur sollicitation des collectifs et associations de l’inter-organisation de soutien aux personnes exilées et d’Utopia56. L’association a pris cette responsabilité, qui incombe normalement aux pouvoirs publics et plus particulièrement aux services de la préfecture, par devoir d’humanisme, devant une situation de pluies diluviennes et de vents importants, pour des familles dont les tentes venaient d’être détruites ou complétement détrempées. Cette décision a provoqué la réaction immédiate des pouvoirs publics avec l’intervention de la Commission de Sécurité le 15 octobre, demandée par le Maire de Thorigné-Fouillard.

      Depuis le vendredi 22 octobre 2021, le Centre Forestier des Éclaireuses et Éclaireurs de France du Bec Rond situé sur la commune de Thorigné-Fouillard est administrativement fermé jusqu’à la levée des non-conformités et des prescriptions décelées par la Commission de Sécurité. Ces non-conformités et ces prescriptions, telles qu’exprimées à la fois dans la notification de l’avis défavorable de la Commission de sécurité et dans l’arrêté municipal de fermeture administrative du centre, ont pu toutes être levées sans exception grâce au travail et à l’engagement sans faille des bénévoles et salariés EEDF ainsi que des autres associations de l’inter-organisation de Rennes et Utopia56. L’association les remercie toutes et tous pour leur engagement sincère, leur efficacité et réactivité à protéger et accompagner les populations les plus fragiles.

      Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient à la Liberté d’un acteur associatif d’exercer son droit le plus simple et le plus fondamental de répondre à une urgence humaine. L’arrêté semble disproportionné au regard non seulement de la réactivité des membres associatifs à lever les non-conformités et prescriptions mais aussi et surtout vis-à-vis de sa conséquence : faire expulser et remettre à la rue les personnes actuellement hébergées, en proie à une grande vulnérabilité. Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient à l’affirmation du principe d’Égalité entre les personnes morales et physiques. Morales car il convient d’interroger sur l’équité de traitement que l’association a subi avec cette demande de « visite inopinée » de la commission de sécurité. Physiques car les personnes hébergées voient foulé aux pieds l’égalité de traitement et l’application des droits les plus fondamentaux à leur égard : droit inaliénable et inconditionnel à l’hébergement qui leur est refusé, droit fondamental à la scolarisation de leurs enfants qui n’est plus considéré dans le cadre d’une telle décision de fermeture administrative, … Par cet arrêté municipal, la Mairie de Thorigné-Fouillard contrevient et conteste même l’application du principe de Fraternité, celui-là même qui le 2 octobre dernier a permis aux collectifs et associations qui accompagnent les personnes à la rue et exilées de répondre présents face à la situation en cours au campement de Gayeulle.

      L’association des EEDF demande à la municipalité de Thorigné-Fouillard de reconsidérer les interlocuteurs, les personnes hébergées sur le Centre du Bec-Rond, les actrices et acteurs du scoutisme, les associations de l’éducation populaire, les associations de défenses des droits, leur travail, leur démarche, et d’entrer dans un dialogue sincère et constructif. L’association demande à la municipalité de soutenir ses démarches et de l’accompagner auprès des pouvoirs publics pour trouver des solutions d’accueil pérennes pour ces personnes par devoir d’humanité plutôt que de réprimer les associations qui œuvrent pour un monde plus juste et fraternel.

      https://www.eedf.fr/actualites-adherents/interdiction-de-la-pratique-du-scoutisme-pour-cause-humanitaire-situation-au-be

    • Les éclaireuses laïques sont interdites de scoutisme car elles ont hébergé des migrantes tandis que les curés violent les gosses par paquets de 330.000 mais jamais, oh grand jamais, la république laïque empêcherait les parents catholiques de confié leurs fils à des violeurs multirécidivistes.

  • Aux arbres, citoyens ! : dans le #Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver

    « Il faut sauver ce qui peut encore l’être » : dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de #chênes, #hêtres et autres #châtaigniers pour empêcher leur #destruction au profit d’#arbres_résineux, plus rentables mais « catastrophiques » pour la #biodiversité.

    Plus rien ne se dresse sur la colline dénudée. Au milieu de l’ancienne forêt devenue désert, la statue de Saint Marc, où les randonneurs se reposaient à l’ombre, garde dorénavant un cimetière de troncs couchés attendant d’être ramassés. « C’est une catastrophe écologique et visuelle », enrage Régis Lindeperg, de l’association Adret Morvan qui lutte contre l’enrésinement. Dans cette parcelle du Vieux Dun (#Nièvre), une vingtaine d’hectares d’#épicéas viennent d’être coupés.

    « Les coupes rases libèrent du carbone, assèchent les sources et appauvrissent les sols, ce qui empêche plus d’une ou deux replantations. Les sylviculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis », raille M. Lindeperg. « En un siècle, on aura tout grillé », abonde Frédéric Beaucher, qui défend la « vraie » forêt, de #feuillus, contre les rangs d’oignon de pins « plus proches du champ de maïs » en terme de biodiversité, selon Régis Lindeperg.

    Contre les « planteurs de résineux », qui représentent selon lui une bonne partie des propriétaires forestiers ou des sylviculteurs du Morvan, M. Beaucher a créé en 2015 #Le_Chat_Sauvage, un groupement forestier de citoyens prêts à acheter des feuillus, et ainsi « sauver ce qui peut encore l’être ». « On a maintenant 120 hectares de forêts et plus de 500 sociétaires ».

    Roger Denis est de ceux-là. En 45 ans de médecine de campagne à parcourir le Morvan, ce retraité de 69 ans a vu « le #paysage se modifier » et a investi plus de 10.000 euros dans le Chat Sauvage.

    Jadis marginaux, les #résineux représentent 47% des 155.000 hectares de forêts du Morvan, selon des chiffres de 2016 du Parc naturel régional (PNR). Et « le phénomène s’accélère », assure Jean-Sébastien Halliez, maire PS de Brassy (Nièvre). « Sur la commune, il existe peut-être une dizaine de coupes rases. Il y a une dizaine d’années, il n’y en avait qu’une de temps en temps ».

    – « Une goutte d’eau » -

    Entre 2005 et 2016, 4.270 ha de feuillus ont été rasés et 10.860 ha de résineux plantés, selon le parc régional. C’est que le calcul est simple, explique Tristan Susse, expert forestier : le #pin_Douglas, résineux préféré dans le Morvan, « produit 400 m3 l’hectare, à 60-70 euros le m3, le feuillu 100 m3 et pour 50 euros le m3 en moyenne ».

    Le cours du #Douglas a de plus quasiment doublé en deux ans, notamment en raison de la mode des #constructions_en_bois. « Si on ne fait rien, on ne voit pas ce qui empêcherait l’enrésinement total du Morvan », avertit Sylvain Mathieu, président du PNR et vice-président PS de Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt.

    « La seule solution est une loi interdisant les #coupes_rases, comme en Suisse », répond Lucienne Haèse, 80 ans et figure historique du mouvement. En 2003, cette pionnière a créé à Autun (Saône-et-Loire) le #Groupement_forestier_pour_la_sauvegarde_des_feuillus_du_Morvan (#GFSFM), premier du genre en France.

    Aujourd’hui, le GFSFM, en charge du sud du Morvan, a 350 ha et 970 sociétaires. Avec Le Chat Sauvage, son petit-frère dans le nord, cela fait moins de 500 ha. « Oui, c’est une goutte d’eau », reconnaît M. Beaucher. « Mais cela permet d’interpeller. Et ça fonctionne : il y a une prise de conscience ».

    De plus en plus de petits propriétaires vendent leurs forêts aux groupements citoyens « pour qu’elles échappent à l’#enrésinement », affirme Mme Haèse. Et certains forestiers assurent avoir évolué, comme la Société forestière, qui gère 6.900 ha dans le Morvan.

    « Depuis deux ans, la Société forestière n’a programmé aucune transformation de feuillus en résineux au sein du #parc_du_Morvan », affirme ainsi Amaury Janny, directeur pour la région centre. La surface de #monocultures de résineux va même « diminuer », selon lui, car les replantations vont dorénavant se faire avec un « mélange de trois #essences » et non plus seulement du Douglas par exemple.

    https://www.ipreunion.com/france-monde/reportage/2021/09/19/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-

    #forêt #résistance #France #déforestation #pins #collectivisation

    –-

    On en parlait déjà en 2016 sur seenthis :
    Contre l’enrésinement du #Morvan, des habitants ont créé un groupement forestier pour protéger leurs #forêts.
    https://seenthis.net/messages/515235

  • #Italie : un secrétaire d’Etat démissionne après avoir voulu baptiser un parc « #Mussolini »

    Les appels au départ de #Claudio_Durigon, fidèle parmi les fidèles de Matteo Salvini, se sont multipliés après qu’il a voulu donner le nom du frère du dictateur italien à un #jardin_public de #Latina, une ville côtière près de Rome.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/27/italie-un-secretaire-d-etat-demissionne-apres-avoir-voulu-baptiser-un-parc-m
    #parc #parc_Mussolini #toponymie #toponymie_politique
    #démission

    ping @cede

  • LES ENFANTS DE LA CLARÉE

    #Raphaël_Krafft part à la rencontre de ceux qui accueillent et de ceux qui s’exilent. Un reportage littéraire et humain.

    En novembre 2017, Raphaël Krafft part en reportage dans les Alpes à la frontière franco-italienne. Il accompagne un habitant de la région parti en maraude à la rencontre d’éventuels migrants perdus dans la montagne. Les premières neiges viennent de tomber. Ce soir-là, ils découvrent cachés dans un bosquet quatre #mineurs . Alors qu’ils les emmènent dans un lieu dédié à l’accueil des personnes migrantes, la gendarmerie les arrête avant d’abandonner les adolescents dans la montagne au niveau de la borne frontière. Trois d’entre eux sont guinéens, comme la majorité des jeunes migrants qui passent par ce col.

    Marqué par cette expérience, Raphaël Krafft se lie d’amitié avec les habitants du village de #Névache situé juste en dessous du col et propose aux enfants de l’école communale de partir en Guinée réaliser des reportages et les aider ainsi à comprendre pourquoi tant de jeunes décident de quitter leur foyer. Là-bas, il découvre un pays démuni, marqué par des années de dictature.

    https://editions-marchialy.fr/livre/les-enfants-de-la-claree

    #asile #migrations #réfugiés #Hautes-Alpes #Briançonnais #France #sauvetage #montagne #Alpes #frontières

    –—

    Un reportage de Raphaël Krafft, passé sur France Culture en 2017 :
    Quand les mineurs africains sont abandonnés dans la montagne
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/quand-les-mineurs-africains-sont-abandonnes-dans-la-montagne

    Et signalé sur seenthis :
    https://seenthis.net/messages/642301#message645671
    https://seenthis.net/messages/645699

    • Raphaël Krafft part à la rencontre de ceux qui accueillent et de ceux qui s’exilent

      En novembre 2017, Raphaël Krafft part en reportage dans les Alpes à la frontière franco-italienne. Il accompagne un habitant de la région parti en maraude à la rencontre d’éventuels migrants perdus dans la montagne. Les 1ères neiges viennent de tomber. Ce soir-là, ils découvrent ,cachés dans un bosquet, 4 mineurs....

      Disparu durant l’été 2018, Bernard Liger était un personnage respecté du village de Névache, près de la frontière italienne. Ancien officier d’active, installé dans les Hautes Alpes à sa retraite, il avait mis en place ces dernières années un véritable réseau d’aide aux migrants tentant de passer en France par le #Col_de_l’Echelle. Exactement comme les marins sur les océans, les #montagnards ne peuvent en effet pas imaginer ne pas porter #secours à des humains mourant de froid dans leurs montagnes. Guides, pompiers, médecins ou simples citoyens, ceux qui recueillent, réchauffent, nourrissent et tentent d’amener à Briançon les réfugiés désireux de demander asile en France, savent qu’ils s’exposent aux tracasseries des forces de police qui traquent les clandestins et les Français accusés de #délit_de_solidarité.

      En 2017 Raphaël Krafft, grand reporter, dont l’on entend souvent les documentaires sur les ondes de France Culture, se fera lui-même arrêter par la gendarmerie après avoir participé au sauvetage en montagne de quatre mineurs africains, dont trois guinéens. Choqué d’apprendre que les policiers les avaient ramené la nuit même en Italie par le col de l’Echelle, sans prendre en considération leur statut de mineur isolé, Raphaël Krafft va raconter l’histoire et enquêter jusqu’en Guinée pour tenter de comprendre ce qui pousse ces enfants à entreprendre une telle odyssée. Ses reportages sont à écouter en ligne sur le site de France Culture et de France Inter et son livre, Les enfants de La Clarée, vient de paraître aux éditions Marchialy.

      https://www.franceinter.fr/emissions/l-humeur-vagabonde/l-humeur-vagabonde-27-fevrier-2021
      #solidarité #accueil #religion #catholicisme #dissuasion #politique_de_dissuasion

    • Un autre livre de Raphaël Krafft, à la frontière dite « basse » (#Alpes-Maritimes, #Vintimille, #Menton)

      Passeur

      Automne 2015. Raphaël Krafft, journaliste indépendant, est à la frontière franco-italienne des Alpes-Maritimes, entre Menton et Vintimille. Il réalise un reportage sur les exilés bloqués là dans l’attente de passer en France pour demander l’asile ou de continuer vers un autre pays.

      Il rencontre tour à tour des militants, des policiers, des fonctionnaires, une avocate spécialiste des Droits de l’homme pour constater le drame de la situation. Et décide, par un acte de désobéissance civile, d’aider deux Soudanais, « Satellite » et Adeel, à franchir la frontière.

      À pied, Raphaël Krafft, son ami Thomas et les deux réfugiés entreprennent une ascension dans le #parc_du_Mercantour, jusqu’au #col_de_Fenestre, qui culmine à 2 474 mètres, pour atteindre la France.

      http://www.buchetchastel.fr/passeur-raphael-krafft-9782283029572

  • De plastique et d’os | Benoît Godin
    http://cqfd-journal.org/De-plastique-et-d-os

    Bon élève autoproclamé de la transition verte, le Portugal a autorisé en octobre 2019 l’extension de monocultures intensives sous plastique en plein milieu d’un parc naturel. La surface des sols occupés par d’interminables serre-tunnels pourrait bientôt y tripler. Encore une fois, la défense d’intérêts financiers ouvre le champ, en toute connaissance de cause, à un désastre écologique. Tout autant qu’humains. Ici comme ailleurs, l’espoir vient des populations qui, localement, organisent la lutte. Source : CQFD

  • Épisode 66 - #Ardèche : le crapaud et le clocher

    Le crapaud sonneur est la star d’une controverse qui cristallise des tensions dans un village de l’Ardèche. En cause, le projet de construction d’une #église de 3500 places, dans un #parc_naturel_régional. Chacun·e à sa façon, batraciens, ZADistes et bonnes sœurs questionnent nos choix de société face à la crise.

    L’histoire racontée dans cet épisode 66 de Foule Continentale évoque un huis clos de théâtre. Toute l’action se déroule dans un village : Saint-Pierre-de-Colombier, en Ardèche. Il voit s’opposer deux communautés en #conflit. Leurs témoignages rassemblés ici ont été captés pendant trois jours, au cours de l’été, même si pour tout comprendre, il aurait fallu remonter aux années 1940.

    Cette émission nous amène en immersion dans ce village où cohabitent, en équilibre parfois fragile, d’ancien·ne·s villageois·es, présent·e·s dans cette vallée depuis des générations, mais aussi une communauté religieuse, installée ici dans les années 1940. Il y a enfin celles et ceux que l’on appelle les #néo-ruraux, souvent écologistes et arrivé·e·s plus récemment dans la région. Un grand projet de construction d’église doit voir le jour et ce projet a cristallisé des #tensions. Les positions des un·e·s et des autres se sont radicalisées. Aujourd’hui, deux vérités s’affrontent. Deux communautés qui se sentent menacées vont devoir trouver des solutions pour cet espace de vie commun. Parmi elles, quatre jeunes trentenaires, que Caroline Gillet a rencontré·e·s et qui témoignent dans ce premier épisode.

    https://www.youtube.com/watch?v=o9znfZFN9Fs&feature=emb_logo

    La #Famille_Missionnaire_de_Notre-Dame est installée à Saint-Pierre de Colombier depuis les années 1940. Aujourd’hui, ses membres et ses fidèles se sentent à l’étroit dans les murs qui les accueillent, notamment pendant les fêtes religieuses, quand plusieurs centaines de pèlerins rejoignent le village. Ainsi, la communauté religieuse a obtenu un permis de construire pour ériger sur un terrain de sept hectares une église pouvant accueillir 3500 personnes assises, soit un total de 4000 personnes, un complexe de 80 lits pour les pèlerins et un grand parking. Pour relier tout cela au cœur du village, une passerelle, par-dessus la Bourges. La première phase des travaux a commencé : la passerelle et ses piles de ciment sont soudées dans le lit de la rivière.

    Suite au début des travaux, s’est créé le collectif Les Ami.es de la Bourges qui conteste la légalité du projet. En juin 2020, une ZAD (zone à défendre), s’est constituée pour occuper le chantier pendant trois jours. Aujourd’hui, les travaux sont à l’arrêt. Dans ce village, plusieurs vérités cohabitent. Chaque communauté a ses chiffres, ses arguments. En comparant les dizaines de documents sur le sujet, on peut résumer l’affaire ainsi :

    Rappel des faits

    Cela fait de nombreuses années que la communauté religieuse se sent à l’étroit dans ses murs quand sont organisés de grands rassemblements. Les conditions de sécurité ne sont alors plus réunies. Même si ces fêtes religieuses n’ont jamais réuni plus de 2 000 fidèles, bien loin des 3 500 places du futur lieu de culte, la communauté religieuse se projette dans l’avenir et, comme l’écrit le Père supérieur Bernard Domini, ils « espèrent que le pèlerinage prendra de l’ampleur ». Il précise dans le quotidien La Croix qu’après tout, « la communauté est bien passée en 40 ans, de 16 à 150 membres ».

    Le projet de la basilique est né en 2015 pour un budget estimé à près de 18 millions d’euros, financé uniquement par des dons privés, « par la Providence », comme ils disent. Dans la foulée, une étude environnementale est commandée à un cabinet privé par la Famille missionnaire de Notre-Dame. Le permis de construire obtenu en 2018, les travaux ont commencé l’année suivante. C’est à ce moment que l’opposition au projet prend de l’ampleur, trop tard donc pour s’opposer au permis de construire. Le collectif des Ami.es de la Bourges est créé et conteste la légalité du projet et l’honnêteté de la démarche écologique de la communauté religieuse. Parce qu’en effet, celle-ci aurait omis de signaler aux autorités que le projet allait se faire dans un Parc naturel régional, celui des Monts d’Ardèche. On a demandé des éclaircissements à un juriste, qui nous explique : « Il y a infraction au code de l’environnement avec une présence d’espèces protégée avérée, mais aucune demande de dérogation pour détruire leur habitat ou les individus. »

    https://www.franceinter.fr/emissions/foule-continentale/foule-continentale-04-septembre-2020
    #aménagement_du_territoire #controverse #Saint-Pierre-de-Colombier #religion #écologie

  • #Dijon : #La_Décolonelle expulsable, lettres ouvertes
    https://fr.squat.net/2020/12/27/dijon-la-decolonelle-expulsable-lettres-ouvertes

    Lettre envoyée aux voisin·es et soutiens de l’occupation de La Décolonelle, la maison du #7_rue_de_Mirande et son parc, suite à la décision d’expulsion prononcée par le Tribunal Judiciaire le mercredi 23 décembre 2020. Chères voisines, chers voisins, Nous avons reçu un avis d’expulsion sans délai… ni surprise. Les juges, huissiers et avocats […]

    #parc_Baudin-Mirande #procès

  • Keep Out... Come Again. The underbelly of American-styled conservation in the Indian Himalayas.

    IN DECEMBER, THE ROAD leading to the #Tirthan_Valley entrance archway of the #Great_Himalayan_National_Park (#GHNP), a #UNESCO World Heritage site in India’s mountain state of Himachal Pradesh, is a potholed mudslide: For miles, a fleet of excavators and tunnel-boring machines are lopping and drilling the mountains to widen and extend the highway. Most of the traffic passing through a big, dark tunnel blasted through the mountain is headed to Manali — the mass-tourist hub of the Western Himalayas, about an hour’s drive farther north.

    My partner and I pass through the archway and weave the motorcycle along a cliffside road into the gorgeous, narrow valley. Villages and orchards dot the ridges. The first snow is melting off the roofs, and far below the Tirthan River runs free and fast. This is still the off-beaten path. But around every turn, we see signs that development is on the rise. Guesthouses, campsites, cottages, hotels, and resorts are sprouting up outside the park’s boundaries. Trucks carrying construction material drive traffic off onto the shoulder. On the opposite ridge, a new helipad access road is being carved out. The area appears to be under construction, not conservation.

    It seems that by putting this once little-known national park on the global map, conservationists have catalyzed a massive wave of development along its border. And ecotourism, though ostensibly a responsible form of development, looks over here, as one researcher put it, more like “old wine in a new bottle.”

    In the two decades since it was formed, the park has displaced over 300 people from their land, disrupted the traditional livelihoods of several thousand more, and forced yet more into dependence on a risky (eco)tourism industry run in large part by outside “experts.” In many ways, the GHNP is a poster child of how the American national park model — conceived at Yellowstone and exported to the Global South by a transnational nexus of state and nonstate actors, continues to ignore the sociopolitical and cultural realities of a place. As a result, protected areas around the world continue to yield pernicious impacts on local communities, and, to some extent, on the local ecology as well. It also raises the question: If protecting one piece of land requires moving its long-time human residents out, developing adjacent land, and flying in tourists from around the world — what is actually being conserved?

    IN THE EARLY 1980s, at the invitation of the Himachal government, a team of Indian and international wildlife biologists led by a British researcher named Tony Gaston surveyed the Western Himalayas for a possible location for the state’s first national park. The state government had been eyeing the Manali area, but after a broad wildlife survey, Gaston’s team recommended the Upper Tirthan and Sainj valleys instead.

    The ecosystem was less disturbed, home to more wildlife, and thus had “excellent potential for attracting tourists”— especially foreign tourists — who might constitute both a “substantial source of [park] revenues” as well as “an enormous input to the local economy,” the team’s report said.

    The proposed 754.4-square-kilometer park included the upper mountain glacial and snow melt water source origins of the Jiwa Nal, Sainj Tirthan, and Parvati rivers, which are all headwater tributaries to the Beas River and subsequently, the Indus River. Given its location at the junction of two of the world’s major biogeographic realms — the Palearctic and Indomalayan — its monsoon-fed forests and alpine meadows sustain a diversity of plant, moss, lichen, bird, and mammal species, many of which are endemic, including the Himalayan goral, blue sheep, and the endangered western Tragopan pheasant and musk deer.

    The park’s boundary was strategically drawn so that only four villages needed to be relocated. But this glossed over the problem of resource displacement. To the northwest, the proposed park was buffered by high mountain systems that include several other national parks and wildlife sanctuaries, but the land in and around its southwest boundary was home to about 150 villages with a total population of at least 11,000 people, all of whom were officially dispossessed of the forests they depended on for centuries when the Indian government inaugurated The Great Himalayan National Park in 1999. These villages are now part of a 265.6-square-kilometer buffer, or so-called “ecozone,” leading into the park.

    A large majority of these families were poor. Many of them cultivated small parcels of land that provided subsistence for part of the year, and they relied on a variety of additional resources provided by the forestlands in the mountains around their homes to meet the rest of their food and financial requirements. That included grazing sheep and goats in the alpine meadows, extracting medicinal herbs that they could sell to the pharmaceutical and cosmetics industry, and collecting gucchi, or morel mushrooms, that fetched high prices in international markets.

    “IN THE INDIAN CONTEXT, the notion that you can have a landscape that is pristine and therefore devoid of humans is an artificial creation,” says Dr. Vasant Saberwal, a wildlife biologist and director of the Centre for Pastoralism, an organization based in Gujarat state that aims to enhance our understanding of pastoralist ecosystems. “India has [long] been a heavily populated country. So, when you think of alpine meadows at 15,000 feet above sea-level, they have been used by pastoral communities for several hundred years. You cannot now go into those landscapes and say we want a pristine alpine meadow. There’s no such thing.”

    In keeping with the lingering idea, tracing back to early American conservationism, that pastoral societies destroy their own land, the Gaston team’s original report claimed that firewood collecting, hunting, and especially overgrazing, were degrading habitat within the area. It recommended a ban on grazing and medicinal plant collection in order to maintain the park’s biodiversity.

    But Saberwal’s research shows that grazing practices in the park’s high alpine meadows — which constitute almost half the park’s area — were likely necessary to maintain its high levels of herb diversity. Before the area was closed off to people, traditional herders of the Indigenous Gaddi tribe would travel up to the alpine meadows with about 35,000 sheep and goats entrusted to them by individual families, and graze them in these meadows for six snow-free months from April through September.

    “So, when you talk to people and suggest to people that their use of the park leads to degradation, they say that we have been using these resources for the past 150-200 years,” he says. “They say, if our presence here has been such a threat, then why would there be biological diversity here?”

    Saberwal’s findings are consistent with reams of scholarship in recent years documenting how local and Indigenous communities, without external pressures, live convivially with nature.

    That is not to say that external pressures aren’t impacting the region. There has definitely been an uptick in morel and medicinal herbs extraction from the park area, especially since the early 1990s when India “liberalized” its economy. Yet today, without adequate enforcement, it remains unclear just how much the park actually helped curtail extraction of these herbs or instead just forced the market underground.

    Other threats include poaching, human-wildlife conflicts, and hydropower development. Ironically, a 10-square-kilometer area was deleted from the original map of the GHNP for building of a hydro-power project, underscoring a typical approach towards conservation “wherein local livelihoods are expendable in the interests of biodiversity, but biodiversity must make way for national development,” Saberwal says.

    India’s Wildlife Protection Act, which prohibits all human activities within a national park, does recognize people’s traditional rights to forest resources. It therefore requires state governments settle or acquire these rights prior to finalizing a new national park’s boundaries, either through financial compensation or by providing people alternative land where such rights can be exercised. But India’s record of actually honoring these rights has been sketchy at best. In GHNP’s case, the state chose to offer financial compensation to only about 300 of the 2,300 or so impacted households, based on family names listed in a colonial report with census data for the area dating back to 1894. It eventually provided the rest of the villagers alternative areas to graze their livestock, but this land was inadequate and nutrient-poor compared to the grasses in the high alpine meadows. Only a handful of families in these villages still have sheep and goat herds today.

    Saberwal, and many mainstream conservationists, says there is an argument to be made for allowing villagers into the park, and not only because it supports their livelihoods. “The presence of people with a real stake in the biological resources of the park can also lead to far greater levels of support for effective management of the park, including better monitoring of who goes into the park, for what, and at what times of the year. Poaching could be more effectively controlled, as could the excessive extraction of medicinal herbs,” he says.

    DESPITE STIFF LOCAL RESISTANCE, the forest department — with support from an international nonprofit called Friends of GHNP, as well as the World Bank, which chipped in a $2.5 million loan — developed an ecotourism industry in the area to help local communities adapt.

    Eco-development, of course, is the current cool idea for making exclusionary conservation acceptable. On paper, it requires community involvement to create “alternative livelihoods” to reduce locals’ dependence on a park’s resources. So, with the support of Friends of GHNP, the forest department helped form a street theater group. It developed firewood and medicinal herb plantations in an effort to wean villagers off of foraging for these the park. A women’s savings and credit collective called Sahara was set up to produce vermicompost, apricot oil, and handicrafts. The Forest Department also handed out “doles” — stoves, handlooms, televisions, pressure cookers — what Mark Dowie, in his book Conservation Refugees, calls “cargo conservation,” or the exchange of commodities for compliance.

    Yet, the project was mired in corruption and mismanagement. The male director of the women’s collective, for instance, was discovered to be siphoning off the collective’s funds. Meanwhile, local ecodevelopment committees set up to coordinate expenditure on livelihood projects were run by the most powerful people in the villages, usually upper-caste males of the devta (deity) community, and chose to spend the money on things like temple and road repairs. According to a 2001 study of the ecodevelopment project, 70 percent of the funds were spent on infrastructure initiatives of this kind. Much later, in 2002, in an attempt to distance itself from the program, the World Bank concluded ecodevelopment had left “very little or no impact … on the ground.”

    In 2014, the park, along with the adjacent Sainj and Tirthan wildlife sanctuaries, was designated a UNESCO World Heritage site, again in spite of more protests from the impacted local communities. Friends of GHNP wrote the application.

    If creating the park cracked the door to development in the Tirthan Valley, minting it a UNESCO World Heritage site flung it wide open.

    On the economic front, it’s certainly true that the influx of tourists has injected more money into the Tirthan Valley than ever before. And it’s true, too, that many locals, the youth especially, are excited, or at least hopeful, that the industry will improve their lives and alleviate poverty. But on the whole, locals are losing opportunities to outside entrepreneurs who come with deeper pockets, digital marketing savvy, and already established networks of potential clientele.

    “That kind of investment and marketing involvement is difficult for locals for figure out,” says Manashi Asher, a researcher with Himdhara, a Himachal-based environmental research and action collective. “Basically, what many locals have done instead, is circumvent local ecotourism policies by turning their properties into homestay or other kinds of [tourist] lodgings and leasing them out to outsiders to run.”

    Though there are no official estimates yet, there’s a consensus among locals that outsider-run guesthouses have already cornered a majority of the valley’s tourism revenue. “City-based tourism operators are licking out the cream, while the peasantry class and unemployed youth earn a pittance from the seasonal, odd jobs they offer,” Dilaram Shabab, the late “Green Man” of Tirthan Valley who spearheaded successful movements against hydropower development on the Tirthan river, wrote in his book Kullu: The Valley of Gods.

    When I read this quote to Upendra Singh Kamra, a transplant from the northwestern state of Punjab who runs a tourism outfit for fishing enthusiasts called Gone Fishing Cottages, he emphasizes how, unlike at most properties, they don’t lay off their local staff during low season. Some have even bought motorcycles or cars. “Logically, you have nothing and then you have something and then you’re complaining that something is not enough. So it doesn’t make sense for me.”

    Many locals see it differently. Narotham Singh, a veteran forest guard, told me he leased his land for 30 years, but now worries for his son and grandchildren. “If they don’t study, what they’re going to be doing is probably cleaning utensils and sweeping in the guesthouses of these people. That’s the dark future.” Karan Bharti, one of Shabab’s grandsons, told me many youth are so ashamed to work as servants on their own land that they’re fleeing the valley altogether.

    More broadly, tourism is also a uniquely precarious industry. Global market fluctuations and environmental disasters frequently spook tourists away for years. (The Western Himalayas is primed for an 8.0-plus magnitude quake tomorrow). And when destination hotspots flip cold, once self-reliant shepherds turned hoteliers are left holding the bill for that high-interest construction loan.

    Sadly, this is exactly what’s happened. In Himachal, the Covid-19 pandemic has exposed just how dependent the state has become on tourism. After the borders were shut in late March, pressure to reopen to salvage a piece of the summer high season was palpable in the press. Chief Minister Jai Ram Thakur proposed Himachal advertise itself for “Quarantine Tourism.” The hotel unions shot down the idea as absurd.

    THERE’S NO SIGN NOR ROAD to Raju’s Guesthouse. To get to it, you have to cross the Tirthan River in a cable basket or makeshift plank bridge and climb up the opposite bank into a fairytale. Vines climb the dark wood facade. There are flowers, fruit trees, and a fire pit. When I visit, kittens are playing around an old cherry tree and a pack of dogs bark up the steep south face; leopards, I learn, come over the ridge at night sometimes and steal dogs.

    Raju, in his late sixties, toothpick-thin, and wearing a baseball cap, is the pioneer of ecotourism in Tirthan Valley. He is also Shabab’s son. When I first spoke with him on the phone, he called the park an “eyewash.” What he meant was that most people don’t come to the park for the park. It’s a steep, half-day trek just to the official boundary, and, inside, the trails aren’t marked. Most tourists are content with a weekend kickback at a guesthouse in the ecozone.

    Still, if real ecotourism exists, Raju’s comes as close as I’ve ever seen. Food scraps are boiled down and fed to the cows. There’s fishing and birding and trekking on offer. No corporate groups allowed, even though that’s where the big bucks are. And no fume-expelling diesel generator, despite guests’ complaints after big storms. There’s a feeling of ineffable wholesomeness that has kept people coming back year after year, for decades now.

    In a 1998 report titled “Communtity-Based Ecotourism in the GHNP,” a World Bank consultant was so impressed by Raju’s that she recommended it be “used as a model for the whole area.” But this was a consultant’s fantasy. Rather than provide support to help locals become owners in the tourism industry, the government and World Bank offered them tour guide, portering, and cooking training. Today, similar second-tier job trainings are part of an $83 million project funded by the Asian Development Bank to develop tourism (mainly by building parking lots) across Himachal.

    Varun, one of Raju’s two sons who runs the guesthouse, doesn’t think any tourist property in the area is practicing ecotourism, even his own. People are illegally catching trout for guests’ dinners, cutting trees for their bonfires, and dumping their trash into the river, he says.

    In 2018, Varun founded the Tirthan Conservation and Tourism Development Association (https://www.facebook.com/Tirthan-conservation-and-tourism-development-association-101254861218173), a union of local guesthouses that works to “eliminate the commercialization of our neighborhood and retain the aura of the valley.” They do tree plantings, enforce camping bans around the river, and meet regularly to discuss new developments in the valley.

    Yet, Varun doesn’t see any way of stopping the development wave. “I mean, it’s inevitable. No matter how much you resist, you know, you’ll have to accept it. The only thing is, we can delay it, slow it down.”

    https://www.earthisland.org/journal/index.php/magazine/entry/keep-out...come-again
    #Inde #montagne #conservation_de_la_nature #nature #protection_de_la_nature #parc_national #Himachal_Pradesh #Manali #tourisme #colonialisme #néo-colonialisme #circulation_des_modèles #Hymalayah #Jiwa_Nal #Sainj_Tirthan #Parvati #rivières #Beas_River #paysage #conservationnisme #biodiversité #Gaddi #élevage #ressources #exploitation_des_ressources #Friends_of_GHNP #banque_mondiale #éco-tourisme #écotourisme #cargo_conservation #corruption #devta #deity #éco-développement #développement #World_Heritage_site #énergie_hydroélectrique #Asian_Development_Bank #Tirthan_Conservation_and_Tourism_Development_Association

    #ressources_pédagogiques

  • Au Carnet, nous nous mobilisons aussi
    contre le mensonge de la transition écologique !

    ZAD du Carnet

    https://lavoiedujaguar.net/Au-Carnet-nous-nous-mobilisons-aussi-contre-le-mensonge-de-la-transi

    À la ZAD du Carnet, nous avons choisi d’occuper un territoire menacé de disparaître sous le béton. Ce sont 110 hectares sur près de 400, soit environ un quart de l’île que nous défendons, qui sont voués à abriter ce que les grands bousilleurs osent appeler un parc éco-technologique. Nous inscrivons notre lutte dans celle contre le capitalisme vert, car nous ne croyons pas à une transition qui refuse de remettre en cause les dominations qui structurent nos sociétés. Ici, nous essayons de construire une forme d’autonomie et pour nous, construire l’autonomie passe par la réappropriation de notre façon de penser le monde que nous habitons, loin de l’écologie productiviste qu’on nous impose.

    Ça n’échappe plus à grand monde, nous sommes collectivement en train de saccager notre planète. Que nous proposent exactement les pouvoirs en place pour y remédier ? Premièrement, culpabiliser celles et ceux qui consomment soi-disant mal, surtout quand ils et elles sont pauvres. Deuxièmement, trouver une solution technique à nos ennuis, sans questionner notre foi aveugle dans le progrès et dans l’industrie. C’est ce qu’on peut appeler capitalisme vert. Sur le site du Carnet, nous sommes directement concerné·e·s. Le port de Nantes-Saint-Nazaire prévoit d’installer un parc éco-technologique, c’est-à-dire un parc industriel mettant en avant les énergies renouvelables. Le terme est volontairement flou et derrière le mot renouvelable, ce qui se cache, c’est la recherche de nouvelles formes d’énergie à exploiter pour continuer la croissance des besoins. En gardant toujours la mainmise sur la production et la distribution, parce que le contrôle, contrairement au reste du monde, n’est pas en train de s’écrouler. (...)

    #ZAD #territoire #occupation #Nantes-Saint-Nazaire #transition_écologique #capitalisme_vert #parc_éco-technologique #désastre_environnemental #Mexique #Tehuantepec #EDF #éco-pollueurs

  • CNES Géoimage Nouvelles ressources

    Dans une situation difficile, tendue et régressive, les cours en présentiel sont impossibles, les bibliothèques, universitaires en particulier, et les librairies sont fermées et les risques de décrochages se multiplient. Dans ce contexte, le site Géoimage du CNES (Centre Nat. d’Etudes Spatiales) met à disposition en ligne plus de 300 dossiers réalisés par 165 auteurs sur 86 pays et territoires. Pour votre information, voici les derniers dossiers réalisés ces deux derniers mois. Ils constituent peut être une ressource utile pour vos étudiants. En restant a votre disposition.

    1. Nouveaux dossiers en ligne

    #Frontières : entre #guerres, #tensions et #coopérations

    #Pakistan-#Inde-#Chine. Le massif du #K2 et le #Glacier_Siachen : #conflits_frontaliers et affrontements militaires sur le « toit du monde » (L. Carroué )

    https://geoimage.cnes.fr/fr/pakistan-inde-chine-le-massif-du-k2-et-le-glacier-siachen-conflits-fro

    Pakistan-Chine. La #Karakoram_Highway : un axe transfrontalier géostratégique à travers l’#Himalaya (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/pakistan-chine-la-karakoram-highway-un-axe-transfrontalier-geostrategi

    #Afghanistan/ #Pakistan/ #Tadjikistan - Le corridor de #Wakhan : une zone tampon transfrontalière en plein Himalaya (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/afghanistan-pakistan-tadjikistan-le-corridor-de-wakhan-une-zone-tampon

    Affrontement aux sommets sur la frontière sino-indienne, autour du #Lac_Pangong_Tso dans l’Himalaya (F. Vergez)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/affrontement-aux-sommets-sur-la-frontiere-sino-indienne-sur-le-lac-pan

    #Brésil - #Argentine#Paraguay. La triple frontière autour d’#Iguazu : un des territoires transfrontaliers les plus actifs au monde (C. Loïzzo)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/bresil-argentine-paraguay-la-triple-frontiere-autour-diguazu-un-des-te

    #Grèce#Turquie. Les îles grecques de #Samos et #Lesbos en #mer_Egée : tensions géopolitiques frontalières et flux migratoires (F. Vergez)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/grece-turquie-les-iles-grecques-de-samos-et-lesbos-en-mer-egee-tension

    #Jordanie/ #Syrie : guerre civile, frontière militarisée et #camps_de_réfugiés de #Zaatari (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/jordanie-syrie-guerre-civile-frontiere-militarisee-et-camps-de-refugie

    Frontières : France métropolitaine et outre-mer

    #Calais : un port de la façade maritime européenne aux fonctions transfrontalières transmanches (L. Carbonnier et A. Gack)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/hauts-de-france-calais-un-port-de-la-facade-maritime-europeenne-aux-fo

    L’Est-#Maralpin : un territoire transfrontalier franco-italo-monégaste au cœur de l’arc méditerranéen (F. Boizet et L. Clerc)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/lest-maralpin-un-territoire-transfrontalier-franco-italo-monegaste-au-

    La principauté de #Monaco : le défi du territoire, entre limite frontalière, densification et extensions urbaines maritimes (P. Briand)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/la-principaute-de-monaco-le-defi-du-territoire-entre-limite-frontalier

    #Guyane_française/ Brésil. La frontière : d’un territoire longtemps contesté à une difficile coopération régionale transfrontalière (P. Blancodini )

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/guyane-francaise-bresil-la-frontiere-un-territoire-longtemps-conteste-

    (Frontières. Pages concours - Capes, Agrégations)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/les-frontieres

    Enjeux géostratégiques et géopolitiques

    Pakistan. #Gwadar : un port chinois des Nouvelles Routes de la Soie dans un #Baloutchistan désertique et instable (C. Loïzzo)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/pakistan-gwadar-un-port-chinois-des-nouvelles-routes-de-la-soie-dans-u

    #Chine. L’archipel des #Paracels : construire des #îles pour projeter sa puissance et contrôler la #Mer_de_Chine méridionale (L. Carroué)

    Chine - L’archipel des Paracels : construire des îles pour projeter sa puissance et contrôler la Mer de Chine méridionale

    #Kings_Bay : la grande base sous-marine nucléaire stratégique de l’#Atlantique (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-kings-bay-la-grande-base-sous-marine-nucleaire-strategique-

    #Kitsap - #Bangor : la plus grande #base_sous-marine nucléaire stratégique au monde (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-kitsap-bangor-la-plus-grande-base-sous-marine-nucleaire-str

    #Djibouti / #Yémen. Le détroit de #Bab_el-Mandeb : un verrou maritime géostratégique entre la #mer_Rouge et l’#océan_Indien (E. Dallier et P. Denmat)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/djiboutiyemen-le-detroit-de-bab-el-mandeb-un-verrou-maritime-geostrate

    #Abu_Dhabi : une ville capitale, entre mer et désert (F. Tétart)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/emirats-arabes-unis-abu-dhabi-une-ville-capitale-entre-mer-et-desert

    France et #DROM : dynamiques et mutations

    Languedoc. #Cap_d’Agde : une station touristique au sein d’un littoral très aménagé en région viticole (Y. Clavé)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/languedoc-cap-dagde-une-station-touristique-au-sein-dun-littoral-tres-

    Le sud-est de la #Grande-Terre : les plages touristiques et les #Grands_Fonds, entre survalorisation, inégalités et développement durable (J. Fieschi et E. Mephara)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/guadeloupe-le-sud-est-de-la-grande-terre-les-plages-touristiques-et-le

    #Normandie. #Lyons-la-Forêt et son environnement : entre #Rouen et Paris, un espace rural sous emprise forestière (T. Puigventos)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/normandie-lyons-la-foret-et-son-environnement-entre-rouen-et-paris-un-

    #PACA. L’agglomération de #Fréjus - #Saint-Raphaël : un #littoral méditerranéen touristique urbanisé (S. Revert)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/paca-lagglomeration-de-frejus-saint-raphael-un-littoral-mediterraneen-

    #Tourisme et #patrimonialisation dans le monde

    #Portugal#Lisbonne : la capitale portugaise aux défis d’une #touristification accélérée et d’une patrimonialisation accrue (J. Picollier)

    Portugal - Lisbonne : la capitale portugaise aux défis d’une touristification accélérée et d’une patrimonialisation accrue

    #Floride : le Sud-Ouest, un nouveau corridor touristique et urbain (J.F. Arnal)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-floride-le-sud-ouest-un-nouveau-corridor-touristique-et-urb

    #Alaska. Le #Mont_Denali : glaciers, #parc_national, #wilderness et changement climatique (A. Poiret)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/alaska-le-mont-denali-glaciers-parc-national-wilderness-et-changement-

    #Ile_Maurice. Le miracle de l’émergence d’une petite île de l’#océan_Indien (M. Lachenal)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/ile-maurice-le-miracle-de-lemergence-dune-petite-ile-de-locean-indien

    Le #Grand-Prismatic du Parc National du #Yellowstone : entre wilderness, protection, patrimonialisation et tourisme de masse (S. Sangarne et N. Vermersch)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-le-grand-prismatic-du-parc-national-du-yellowstone-entre-wi

    #Maroc. Contraintes, défis et potentialités d’un espace désertique marocain en bordure du Sahara : Ouarzazate (M. Lachenal)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/maroc-contraintes-defis-et-potentialites-dun-espace-desertique-marocai

    2. Nouvelle rubrique : « Images A la Une »

    La rubrique Image A La Une a pour objectif de mettre en ligne une image satellite accompagnée d’un commentaire en lien avec un point d’actualité et qui peut donc être facilement mobilisée en cours (cf. incendies de forêt en Australie en janv./ 2020, impact du Coronavirus en avril 2020).

    Fabien Vergez : Affrontements aux sommets sur la frontière sino-indienne, sur le lac Pangong Tso dans l’Himalaya

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/affrontement-aux-sommets-sur-la-frontiere-sino-indienne-sur-le-lac-pan

    Virginie Estève : Les "#Incendies_zombies" en #Arctique : un phénomène surmédiatisé qui alerte sur le réchauffement climatique.

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/incendies-zombies-en-arctique-un-phenomene-surmediatise-qui-alerte-sur

    3. Ouverture d’une nouvelle rubrique : « La satellithèque »

    Le site Géoimage du CNES se dote d’une nouvelle rubrique afin d’enrichir son offre. A côté des images déjà proposées dans les rubriques "dossiers thématiques" ou "Images A la Une", le site Géoimage du CNES met en ligne comme autres ressources des images brutes non accompagnées d’un commentaire ou d’une analyse.

    L’objectif de cette #Satellithèque est d’offrir au plus grand nombre - enseignants, universitaires, chercheurs, étudiants, grand public... - de nombreuses images de la France et du monde. Ainsi, progressivement, dans les mois qui viennent des centaines d’images nouvelles seront disponibles et téléchargeable directement et gratuitement en ligne afin d’accompagner leurs travaux, recherches ou voyages.

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/satellitheque

    4. Ouverture de comptes Twitter et Instagram

    Suivez et partagez l’actualité du site GeoImage à travers Twitter / Instagram, que ce soit de nouvelles mises en ligne ou des évènements autour de ce projet. La publication de nouveaux dossiers et leurs référencements, tout comme la publication de notules dans images à la une est accompagnée de brèves sur ces réseaux sociaux

    Ci-dessous les identifiants pour s’abonner aux comptes Twitter et Instagram

    Compte twitter : @Geoimage_ed

    Compte Instagram : geoimage_ed

    #images_satellitaires #visualisation

    #ressources_pédagogiques

  • Parc éolien offshore en baie de Saint-Brieuc : Zone à défendre ! - expansive.info
    https://expansive.info/Parc-eolien-offshore-en-baie-de-Saint-Brieuc-Zone-a-defendre-2473

    La construction d’un parc d’une soixantaine d’éolien se met en place baie de Saint-Brieuc, où a quelques kilomètres de la côte forage, bétonnage et pollutions sonore risquent de déloger la faune sous marine de la baie, abritant cétacés, de nombreuses espèces de poissons et de mollusques, métant également en danger la pêche locale .

    Eoliennes : dans la baie de Saint-Brieuc, de l’électricité dans l’air
    https://www.liberation.fr/terre/2020/10/22/eoliennes-dans-la-baie-de-saint-brieuc-de-l-electricite-dans-l-air_180320

    Les éoliennes, hautes de 210 mètres, doivent être déployées sur 75 km2 dans la baie, classée Grand Site de France.

    #parc_éolien