C’est en 2007 que la multinationale acquiert la forêt de Lanouée via sa filiale Ressources Forestières, afin d’asseoir sa stratégie de développement des énergies renouvelables. Après l’achat d’un massif en Grande-Bretagne et des négociations en Suède, « cette acquisition est une pièce importante d’un projet européen pour le groupe », expliquent alors François de Broucker et Bernard Hidier, responsables de Ressources Forestières France, au quotidien régional Le Télégramme.
Le projet se précise lors de l’élaboration du schéma régional « climat air énergie » à partir de 2010. La maitrise d’ouvrage est assurée par la société Les Moulins de Lohan, filiale à 100 % de Ressources forestières, elle-même filiale à 100 % du groupe Louis-Dreyfus.
Cette forêt, où deux secteurs sont classés ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique), doit donc accueillir une ferme éolienne mais aussi être exploitée pour son #bois d’œuvre ou de chauffe. « Le massif forestier continue ce faisant à jouer son rôle de puits de carbone, de réservoir de biodiversité et de ressource en bois d’œuvre, de construction, et de chauffage », conclut sans sourciller le résumé non-technique de l’étude d’impact.
L’installation des 16 ou 17 éoliennes implique le défrichement de plus de 11 hectares. Les associations Bretagne Vivante et le Groupe mammologique breton (GMB) ont fait front commun lors de l’enquête publique afin de dénoncer l’atteinte que ce déboisement représenterait à l’encontre de plusieurs espèces protégées, notamment des chauves-souris. Outre les chiroptères, la destruction de cet habitat pourrait nuire à des populations d’oiseaux et d’amphibiens.