• Petite cartographie des polices parisiennes
    https://lundi.am/Cartographie-des-polices-parisiennes

    Voilà le printemps ! dans les campagnes comme dans les villes et en sus des allergies au pollen, chacun a pu constater la prolifération de forces de l’ordre aux costumes divers et à l’hostilité variable. De nombreux observateurs en déduisent que le pouvoir d’Emmanuel Macron n’aurait plus que la maréchaussée pour se faire respecter et repousser par la violence toute idée d’une prise de son palais. Si nous sommes temporairement amenés à croiser de plus en plus régulièrement ces fonctionnaires dont le comportements ne s’avère pas toujours des plus appropriés, nous avons pu constater une méconnaissance diffuse et inquiétante quant à leur organisation, leur organigramme, leur fonction. Combien de fois avons-nous vu un voyou de la BAC accusé à tort d’appartenir à la Brav-M, un gendarme pris pour un CRS ? Cette confusion et ce brouillage semblent d’ailleurs s’étendre jusqu’à la Préfecture de police de Paris qui s’est avérée incapable de savoir pour qui travaillent les 5 militants fascistes cagoulés en intervention chez Cyril Hanouna. Trève de fake news et d’approximations : sigles, emblèmes, QG, équipement et anecdotes historiques croustillantes, l’un de nos reporters s’est plongé dans les méandres de cette institution qui maintient l’ordre... et l’institution. Voici une cartographie critique, précise, historique et imagée des différentes unités de maintien de l’ordre.

    #police #Paris

  • Tag von Sedan
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Sedantag

    Der Sedantag (auch Tag von Sedan oder Sedanstag) war ein Gedenktag, der im Deutschen Kaiserreich (1871–1918) jährlich um den 2. September gefeiert wurde. Er erinnerte an die Kapitulation der französischen Armee am 2. September 1870 nach der Schlacht bei Sedan, in der preußische, bayerische, württembergische und sächsische Truppen nahe der französischen Stadt Sedan den entscheidenden Sieg im Deutsch-Französischen Krieg errungen hatten.

    #Berlin #Steglitz #Sedanstraße #Mitte #Pariser_Platz #Brandenburger_Tor #Geschichte #Krieg

  • #Journal du #Regard : Mars 2023
    http://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-mars-2023

    https://youtu.be/2VC83Ckliuw

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions Nous ne faisons qu’apparaître dans un monde soumis comme nous au pouvoir du temps. Dans le silence qui suit la fin du signal de départ. Dans un seul et unique instant. Non pas suites sans principe de (...) #Journal, #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Paris, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, (...)

  • Pourquoi les trottinettes électriques en libre-service posent de nombreux problèmes
    http://carfree.fr/index.php/2023/03/31/pourquoi-les-trottinettes-electriques-en-libre-service-posent-de-nombreux-pr

    Ce dimanche 2 avril 2023, les Parisiens devront se prononcer sur l’avenir des trottinettes en libre-service dans la capitale. Faut-il ou non continuer à les autoriser ? Si plusieurs villes les ont Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Argumentaires #Insécurité_routière #Marche_à_pied #Pétitions #critique #paris #sécurité_routière #trottinette

  • Lycéens mobilisés
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/lyceens-mobilises-4381736

    « Mon rêve dans dix ans, c’est même pas d’avoir un salaire un peu bien, c’est d’avoir de la bouffe et de l’eau. » Vianney

    Tous ont envie de se battre contre cette réforme mise en place grâce au 49.3, mais en allant manifester, tous savent qu’ils risquent d’être blessés. "Quand il y a des élans de foule et que tout le monde fuit parce qu’on entend des grosses détonations, j’ai l’impression que c’est la troisième guerre mondiale et j’ai peur, mais il y a une grosse adrénaline." Eve

    « On marche avec beaucoup de détermination mais aussi un peu de peur dans les yeux, par rapport à ce qui se passe politiquement, du déni de la démocratie. Là, dans l’immédiat, j’ai très très peur de la violence policière » Mandarine

    « Je suis politisée depuis que j’ai 6 ans, et maintenant que j’arrive à l’âge où j’ai le droit de sortir pour aller me battre, je n’hésite pas et ma génération elle est comme ça : de plus en plus jeune, on a conscience de ce qui se passe dans le monde. » Eve

    #lycéens #Paris

  • La très grande discrétion des arrêtés interdisant les rassemblements spontanés contre la réforme des retraites
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/03/29/la-tres-grande-discretion-des-arretes-interdisant-les-rassemblements-spontan

    Pour les manifestants, il est difficile voire impossible de savoir qu’ils risquent une contravention lors d’un rassemblement non déclaré – que la loi autorise par défaut.

    [...] Quant à l’arrêté interdisant les rassemblements non déclarés pour samedi soir, il n’a même pas été mis en ligne. Le document a été simplement affiché devant la préfecture de police de Paris, comme a pu le constater l’avocat David van der Vlist, membre du Syndicat des avocats de France (SAF, classé à gauche). Pour prendre connaissance de l’interdiction, les manifestants auraient donc dû se rendre préalablement rue de Lutèce, dans le 4e arrondissement.

    [...]
    Lundi 27 mars, à 18 h 41, le SAF, le Syndicat de la magistrature (SM), la Ligue des droits de l’homme (LDH) et l’union syndicale Solidaires ont déposé ensemble un référé-liberté auprès du tribunal administratif de Paris visant l’arrêté pris pour la nuit de lundi à mardi, non affiché en préfecture et publié en ligne au recueil des actes administratifs à 17 h 30, soit trente minutes après le début de l’interdiction. Mardi en fin de journée, le tribunal administratif a rejeté leur requête, jugeant avoir été saisi trop tard pour convoquer une audience. Le tribunal constate par ailleurs qu’au moment où il rend son ordonnance, l’arrêté n’est déjà plus valable et qu’il « n’y a pas lieu d’y statuer ».
    « La stratégie de la Préfecture de police aura produit ses effets », a aussitôt réagi le SAF, demandant une nouvelle fois aux autorités de publier les arrêtés « dans un délai permettant un contrôle juridictionnel effectif ».

    [...]
    « On n’a jamais vu ça, même pendant le mouvement des “gilets jaunes” les arrêtés étaient publiés la veille, ce n’était pas fait en cachette, et les périmètres d’interdiction n’étaient pas aussi larges », se souvient-il. Avec la LDH, le SAF a annoncé qu’il aiderait l’ensemble des manifestants verbalisés à contester leurs amendes devant le tribunal de police. « Il y aura alors un vrai débat sur l’heure de publication et sur les modalités de publicité de ces arrêtés qui ne sont pas adéquates », estime l’avocat.

    #référé_liberté #droit #avocats #juristes #manifestations #police #Droit_de_manifester #contraventions #libertés_publiques

  • A Paris, des #éboueurs écœurés par les « #casseurs_de_grève » venus du Sud
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/03/22/a-paris-des-eboueurs-ec-ures-par-les-casseurs-de-greve-venus-du-sud_6166450_

    Tous frais payés
    « Teuf Teuf », 55 ans, dont vingt-huit passés chez Pizzorno, à #Draguignan, a commencé à travailler à Paris lundi 13 mars, pour une mission ­inédite qui le comble. Son employeur lui a payé l’#avion pour venir et, dit-il, « nous a mis dans un confort, pour dormir, se restaurer ». « On est venus de notre plein gré, assure-t-il. On ne nous a pas mis le couteau sous la gorge. » « Teuf Teuf » est du genre hyperactif – son surnom vient du fait qu’il a longtemps préféré courir à côté du camion pendant les tournées, plutôt que de monter sur le marche-pied. Et ce jeune papy éboueur, au téléphone, se régale de l’accueil chaleureux des habitants : « Les commerçants et les enfants nous applaudissent, ça me touche beaucoup, ils sont reconnaissants. Comme j’ai dit à mon patron : tant qu’il y aura des déchets dans le 15e, je ne partirai pas de Paris. Je veux que les gens retrouvent la ville comme elle doit être. »

    « Teuf Teuf » préfère ne pas parler de la prime, évoquée par les grévistes, autour de 500 euros – ce que nie la direction –, pour inciter à faire le voyage – « pour l’instant, je ne suis pas venu pour ça ». Il n’a pas vraiment d’avis sur la réforme des retraites : « Chacun voit midi à sa porte. » Lui, un casseur de grève, comme le regrettent certains de ses collègues à Vitry ? « Ils pensent ce qu’ils pensent, c’est vrai que pour eux ce n’est pas évident, je le conçois. Mais, vous comprenez, on ne peut pas laisser les gens comme ça. » Alors il restera le temps qu’il faut pour tout nettoyer, même si « [s]a femme » lui manque.

    A Vitry, le ton à l’encontre des « sudistes » est dur. A 58 ans et malgré sa longue expérience chez Pizzorno, depuis 2009, Jean-Pierre Lascary, délégué syndical #CGT, déplore comme beaucoup un manque de solidarité. « Ils auraient dû être aussi mobilisés que nous, parce que ce que nous demandons, ça peut très bien les servir. La hausse de salaire, ça les concerne aussi. » La #réforme des #retraites a été la goutte d’eau, mais les grévistes de Vitry réclament aussi des augmentations et de meilleures conditions de travail. En octobre 2022, ils avaient déjà arrêté de travailler pendant six jours. Depuis, assurent-ils, la direction n’aurait pas respecté ses engagements. Pour l’instant, aidé par « Teuf Teuf » et les autres volontaires, Pizzorno ne semble pas vouloir discuter. Et peu importe le coût des primes pour les volontaires, estime Abdelkader Mekhti : « La direction, ils préfèrent payer plus que céder. »

  • #Violences, #interpellations_abusives... : le retour d’un #maintien_de_l’ordre qui sème le chaos

    Alors que le recours au 49-3 a entraîné une multiplication des rassemblements et actions spontanés partout en France, le #dispositif_policier a renoué avec ses travers : #interpellations_massives et mal fondées, violences gratuites, #mépris des libertés fondamentales.

    Les #manifestations unitaires, intersyndicales et globalement pacifiques qui ont rythmé les deux derniers mois ont fait long feu. Elles n’ont ni fait capoter la réforme des retraites, ni infléchi ses modalités. Les responsables syndicaux comme les simples manifestants ont eu beau mettre en garde l’exécutif contre les conséquences de sa sourde oreille – un risque d’exaspération populaire, de « radicalisation » du mouvement et de violences –, il n’a rien fait de cet avertissement.

    Le 49-3 dont personne ne voulait a bien eu lieu, jeudi 16 mars. Depuis, les #rassemblements_spontanés, #blocages, actions coup de poing et #cortèges_sauvages fleurissent partout en France. Comme toujours en pareil cas, des #forces_de_l’ordre sûres de leur légitimité et sujettes à une légère panique mettent un point d’honneur à endiguer tout ce qui déborde du cadre. Lundi 20 mars, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé « une augmentation de la #répression des manifestants qui n’est pas justifiée ».

    Depuis jeudi, la majorité des 61 compagnies de #CRS sont missionnées sur le maintien de l’ordre, en particulier à #Paris, #Nantes, #Rennes, #Bordeaux, #Marseille, #Lyon et #Dijon. « Les missions qui relevaient du plan national de sécurité renforcée notamment à Calais ou à Marseille, pour lutter contre la drogue ou l’insécurité, sont passées aux oubliettes, explique un responsable syndical chargé des CRS au niveau national. La priorité pour Darmanin, c’est de sécuriser Paris et les sites institutionnels sensibles comme l’Élysée, et le mot d’ordre est de “disperser tout mouvement non déclaré”, donc illégal. »

    Ce policier n’a pas souhaité témoigner sous son identité. « La situation est difficile. Le jeudi, je manifeste contre cette réforme que je trouve violente, confie-t-il, et je vais continuer », dit-il avant d’ajouter au sujet du 49-3 : « Était-ce vraiment utile vu le déferlement de #colère que cela a provoqué ? »

    « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « J’espère que la motion passera et que la dissolution de l’Assemblée sera prononcée. On reviendrait ainsi à une gestion plus démocratique du pays. » Ce haut gradé qui dirige près de 70 hommes précise que ce sont les préfets qui transmettent les ordres du ministre.

    « Pour le moment, ceux que j’ai reçus en participant au maintien de l’ordre, dans deux villes importantes, restent relativement “républicains”. Mais il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », rappelant qu’un CRS a sorti un fusil HK G36 à Nantes, lors de la manifestation du 18 mars.

    « C’est évidemment dangereux et inquiétant que cela ne questionne pas davantage dans nos rangs. Cela montre que des policiers ne sont absolument pas résilients. C’est pour cela que le président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un manifestant. »

    « On a été entraînés pour la “percussion” »

    La semaine du 49-3, Mathieu* était, avec sa compagnie de CRS, à Châteaudun, près d’Orléans, pour un « #recyclage », c’est-à-dire une remise à niveau organisée chaque semestre. Le vendredi soir, ces CRS ont été « appelés en renfort pour intervenir dès lundi à Paris ». Pour la seule journée de lundi, plus de trente unités mobiles, CRS et escadrons de #gendarmerie, sont déployées à Paris, soit près de 2 000 fonctionnaires.

    « Depuis le 49-3, le maintien de l’ordre se durcit nettement face aux rassemblements spontanés. Nous avons d’ailleurs été formés durant notre semaine de recyclage à aller davantage au contact des “#nébuleuses”, des #black_blocs », explique-t-il. « On a été entraînés pour la “#percussion”, une technique plus offensive. Dès qu’on les repère, on n’attend pas, on intervient sur eux. »

    Mathieu ne cache pas son embarras sur le contexte actuel et la difficulté de « charger de simples manifestants, dont la cause est juste ». Après les sommations, « si les manifestants restent sur notre passage, il n’y a plus de distinction. Il peut y avoir des dommages collatéraux ».

    Malgré plus de vingt ans d’expérience dans le maintien de l’ordre, Mathieu appréhende cette semaine. « Ce n’est pas tant pour moi, qui suis formé et protégé, mais pour ceux qui manifestent. Sur les rassemblements sauvages à Paris, ça arrange la préfecture de faire appel aux #Brav-M [#Brigades_de_répression_de_l’action_violente_motorisée – ndlr]. Non seulement ils sont utilisés pour intervenir très vite en moto, ce qui peut être terrorisant, mais le préfet a une mainmise directe sur eux contrairement à nous CRS, où on a un commandant ou un capitaine qui relaie les ordres du commissaire sur le terrain et qui peut les adapter. »

    Les Brigades de répression des actions violentes motorisées, Mathieu les a vues à l’œuvre pendant les manifestations des « gilets jaunes ». « Ils mettent le bordel plus qu’autre chose. Ils matraquent dans tous les sens. Après ce sont des collègues parfois mais on n’a pas le même état d’esprit. Il y a pas mal de policiers passés par la BAC dans leur rang et formés à aller au contact, peu importe qui ils ont en face. C’est cela le danger. »

    À Paris, le retour de la BRAV-M

    Les dernières semaines ont marqué un glissement progressif dans l’attitude des forces de l’ordre à Paris. Le 20 janvier dernier, le préfet de police #Laurent_Nuñez revendiquait de tenir ses troupes à distance des cortèges : « Je ne veux pas qu’on nous accuse de faire dégénérer les manifestations. De la sorte, on ne nous voit pas. Ça évite que les militants ultras qui cherchent à en découdre avec les forces de l’ordre ne viennent au contact. En contrepartie, je demande à nos effectifs d’être extrêmement réactifs. Dès la moindre dégradation, ils doivent intervenir. À chaque fois, nous intervenons puis nous nous retirons. »

    À la préfecture de police, certains contestaient ce choix. Les BRAV-M se seraient notamment plaintes de ne plus aller au contact, regrettant l’époque de Didier Lallement. Certaines manifestations ont toutefois été marquées par de violentes charges. Dès le 19 janvier, un jeune photographe grièvement blessé lors d’une charge policière a dû être amputé d’un testicule.

    Depuis deux semaines, les témoignages et vidéos de violences policières se multiplient, de Paris à Rennes en passant par Nantes (où quatre étudiantes accusent des policiers de violences sexuelles lors d’une fouille), tandis que des centaines d’interpellations ont eu lieu. Des journalistes dénoncent aussi diverses atteintes à la liberté de la presse (entrave à leur travail, coups, bris de matériel).

    Selon une source interne à la préfecture de police de Paris, le « #durcissement » du maintien de l’ordre serait lié à « la montée en gamme des violences » de certains manifestants jusqu’ici « inconnus », qui « se radicalisent depuis le début du mouvement » et surtout « depuis le #49-3 ». Le fait que ces manifestants deviennent plus mobiles justifierait un recours accru aux compagnies d’intervention et aux policiers motorisés de la BRAV-M. 

    Mises en place au début des gilets jaunes, fin 2018, et relativement discrète depuis le début du mouvement contre les retraites, la BRAV-M a réinvesti les rues de Paris. Depuis vendredi soir, les images de ces binômes de policiers à moto – souvent comparés aux « #voltigeurs » dissous après la mort de Malik Oussekine en 1986 – matraquant à tout-va, sans raison apparente et sans distinction les manifestants, circulent sur les réseaux sociaux.

    De son côté, la source préfectorale précédemment citée met en avant les six policiers blessés samedi, « dont deux ont reçu un pavé sur la tête », sans s’exprimer sur les violences imputées aux policiers.

    Des #gardes_à_vue sans suites

    À Paris, dès l’annonce du 49-3, la place de la Concorde s’est remplie de manifestants. Le préfet de police de Paris a bien tenté d’interdire ce rassemblement, déposé à l’avance par Solidaires, mais le tribunal administratif lui a donné tort.

    À l’issue de ces quelques heures sur la place, 292 personnes ont été arrêtées à Paris (sur 310 en France). Ces interpellations, mal motivées, ont cependant débouché sur un résultat judiciaire ridicule : seules neuf personnes ont été déférées devant la justice, et encore, pour « des avertissements probatoires solennels, des classements sous condition ou encore une contribution citoyenne », écrit BFMTV. Soit les sanctions les plus basses possibles.

    64 personnes ont encore été interpellées vendredi soir à Paris, dont 58 libérées sans aucune charge au bout de quelques heures. Dans certains cas, cela a duré un peu plus longtemps. Dans une séquence filmée par le correspondant de l’agence de presse turc Anadolu, une jeune femme se débat et essaie d’expliquer qu’elle « n’a rien fait ». La scène a lieu aux environs de 21 h 45, place de la Concorde.

    « Je respire pas, s’époumone une jeune femme au visage cramoisi.

    -- Laisse-toi faire, tu respires ! », lui rétorque le policier qui l’étrangle.

    Celle qui est aussi violemment interpellée, Chloé Gence, est développeuse web du Média. Mais comme le précisera dans un communiqué son employeur, elle a l’habitude de couvrir certaines manifestations et mouvements sociaux. Selon Le Média, Chloé était en train de « capter des images » avec d’autres journalistes, vendredi soir, quand elle a été « arrêtée de manière très brutale par les forces de l’ordre ».

    Chloé Gence est ensuite conduite en garde à vue. Malgré l’assistance d’un avocat et « les preuves qu’elle couvrait bien la manifestation pour Le Média », sa garde à vue est prolongée. Dimanche, #Chloé_Gence finit par sortir du commissariat, libre, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Au bout de 40 heures…

    Un autre journaliste, #Paul_Ricaud, a subi le même sort que Chloé. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé samedi, dans un communiqué, ces nouvelles atteintes à la liberté de la presse. Le syndicat regrette qu’après une période durant laquelle « les relations entre forces de l’ordre et journalistes paraissaient s’être apaisées », cela ne soit plus le cas depuis le 7 mars. « Nous voyons, à nouveau, des tensions comme sous l’ère Lallement, déplore le SNJ. Les forces de l’ordre semblent désormais vouloir réprimer durement le mouvement d’opposition à la réforme. »

    Depuis samedi, il est de nouveau interdit de manifester place de la Concorde. Ce nouvel arrêté préfectoral (qui n’a toutefois pas été publié) a entraîné une dissémination des rassemblements parisiens vers d’autres lieux. Samedi soir, 169 interpellations ont eu lieu en France, dont 122 à Paris (principalement dans le XIIIe arrondissement et place de la Concorde), donnant lieu à 118 gardes à vue (dont douze mineurs). Sollicité pour connaître les suites judiciaires détaillées des interpellations du weekend, le parquet de Paris n’a pas donné suite. Depuis, la préfecture a pris un nouvel arrêté que nous publions ici.

    Ces arrestations massives, donnant lieu à un maigre résultat judiciaire, rappellent les interpellations « préventives » assumées par le parquet de Paris lors du mouvement des gilets jaunes, en 2018-2019. À l’époque, le procureur Rémy Heitz (désormais procureur général) assumait ses objectifs dans une note interne : empêcher les gardés à vue de « retourner grossir les rangs des fauteurs de troubles », quitte à les priver illégalement de liberté plus longtemps que nécessaire.

    Dans un communiqué diffusé lundi 20 mars, le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) rappelle que « l’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social », condamne « toutes les violences policières illégales » et déplore une « utilisation dévoyée de la garde à vue qui illustre les dérives du maintien de l’ordre, qui détourne l’appareil judiciaire pour le mettre entièrement à son service ».

    « #Nasses », #charges et « #intimidation »

    De son côté, le Syndicat des avocats de France dénonce une « réaction une fois de plus démesurée et particulièrement violente » face aux mouvements spontanés, citant notamment l’utilisation de la technique de la « nasse », « jugée illégale par le Conseil d’État ».

    Cette #technique_policière, consistant à encercler et retenir un groupe de manifestants sans leur laisser d’issue, avait été largement utilisée pendant les mouvements contre la loi « travail » (2016), des gilets jaunes (2018-2019), contre la loi « sécurité globale » et la précédente réforme des retraites (2019-2020). En juin 2021, le Conseil d’État avait annulé les dispositions sur la « nasse » dans le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) mis au point par Gérald Darmanin un an plus tôt. Il considérait que cette technique était « susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir » lorsqu’elle ne laisse pas d’échappatoire.

    Le Syndicat des avocats de France s’inquiète également de #charges_sans_sommation, de #coups_de_matraques aléatoires et d’une « intimidation des manifestant·es ». Il appelle le ministère de l’intérieur à « mettre un terme immédiatement à cette escalade de la violence » et les magistrats à « faire preuve d’indépendance et de responsabilité » devant les affaires qui leur sont confiées par la police.

    De nombreuses vidéos montrent aussi des membres des forces de l’ordre sans #numéro_d’identification sur leur uniforme (numéro #RIO), malgré son caractère obligatoire régulièrement rappelé par la hiérarchie.

    À Lille, le soir du 16 mars, la police a violemment chargé le cortège des Jeunes communistes faisant deux blessés graves parmi leur service d’ordre. L’un a eu des points de suture sur le crâne, le second, l’épaule fracturée. « On s’est retrouvés complètement séparés du cortège syndical, gazés devant et derrière, et finalement seuls dans les petites rues de Lille, explique Pierre Verquin, coordinateur départemental des Jeunes communistes, à Mediapart. On avait deux cents jeunes avec nous, on s’est fait charger à ce moment-là, alors que le cortège ne présentait aucun danger. Tout le monde s’est pris des coups. Les gens à l’arrière se sont pris d’énormes coups de matraque aussi. » La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a demandé au préfet du Nord « des explications sur les dérives brutales qui ont émaillé le maintien de l’ordre à Lille en cette soirée du 16 mars ».

    Le même jour, 14 personnes sont interpellées à Rennes pour des violences, des dégradations et des pillages dans le centre-ville. À la différence de Paris, la quasi-totalité fait l’objet de poursuites. Le lendemain, le ministre de l’intérieur annonce l’envoi à Rennes de la #CRS_8, une « #supercompagnie » créée en 2021 pour répondre en urgence à des « #violences_urbaines » sur n’importe quel point du territoire.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/200323/violences-interpellations-abusives-le-retour-d-un-maintien-de-l-ordre-qui-

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    Les déclarations de deux policiers ont été ajoutées à cette métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • A la porte de la Chapelle, à #Paris, le « nouveau QG » des consommateurs de crack
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/13/a-la-porte-de-la-chapelle-a-paris-le-nouveau-qg-des-consommateurs-de-crack_6

    Des centaines d’usagers se réunissent dans un espace de repos du 18e arrondissement de Paris, tenu par des associations et à l’avenir incertain. Le lieu connaît un regain d’affluence depuis le démantèlement du campement du square Forceval. Ces hommes et ces femmes racontent leur addiction, leur misère et la violence du milieu.

    Des dizaines de personnes patientent, assises le long d’un muret, sous l’échangeur autoroutier de la porte de la Chapelle, à Paris. En ce lundi matin glacial de janvier, les consommateurs de crack attendent l’ouverture de l’espace de repos à la limite du 18e arrondissement. Ils peuvent y dormir, prendre un petit déjeuner, une boisson chaude et une douche, laver leurs vêtements ou encore être accompagnés dans leurs démarches administratives.

    L’endroit, cogéré par les associations Aurore et Gaïa-Paris, a ouvert ses portes en 2019, après l’évacuation de la « colline du crack », à quelques mètres de là. Mais c’est depuis le démantèlement par les forces de l’ordre du camp du square Forceval, près de la porte de la Villette, le 5 octobre 2022, qu’il connaît sa plus forte affluence. Jusque-là, la quinzaine de salariés sur place accueillait entre 80 et 100 personnes par jour. Depuis, les compteurs s’approchent des 300 visiteurs. « On croise ici tous les gens que l’on voyait à Forceval, assure un consommateur. C’est devenu le nouveau QG. »

    A l’intérieur de cette « Villette 2 », il est techniquement interdit de fumer ou de dealer. Beaucoup outrepassent cette règle avec plus ou moins de discrétion. Sur le trottoir à l’extérieur, les galettes de crack – un dérivé de la cocaïne coupé à l’ammoniaque et très addictif, qui se brûle sur un filtre au bout d’une pipe (ou doseur) – se fument à la vue de tous. Il y a de toutes les nationalités et de tous les âges. La majorité ont entre 25 ans et 44 ans, selon l’âge qu’ils donnent à l’accueil et qui n’est pas vérifié, tout comme leur nom. Leurs parcours sont multiples, mais toujours marqués par un événement traumatique : la mort d’un proche, un licenciement, un divorce, une migration.

    Dans les conversations, on parle de ce que l’on a traversé pour en arriver là, des fois où l’on a frôlé la mort, des galères de la nuit dans la rue. Et surtout de drogue. Le caillou remplace l’ennui dans ces vies souvent sans emploi. Il aide à oublier les problèmes. « Je consomme beaucoup parce que la vie est trop dure », souffle Ibrahim (les consommateurs cités uniquement par un prénom ont requis l’anonymat), doseur usagé à la main et casquette des Lakers de Los Angeles sur la tête. Ce Guinéen, arrivé en France il y a huit ans, habite aujourd’hui un centre d’hébergement à Paris. « Nous non plus on ne veut pas de cette vie. On n’a pas traversé plusieurs pays pour s’asseoir sur un muret et fumer du crack toute la journée. Mais on arrive dans un pays que l’on ne connaît pas, où l’on ne peut pas travailler : forcément, les gens tombent dedans », explique le trentenaire.

    Maladies psychologiques ou infectieuses
    La galette devient une obsession, même si la consommation varie en fonction des usagers – et surtout de leur porte-monnaie. Chaque élément blanc non identifié par terre est inspecté dans l’espoir de trouver un bout de caillou miraculeusement abandonné par son précédent propriétaire. « Le matin, la première chose à laquelle je pense, ce n’est pas à mon fils ou à mon petit-fils, c’est où je vais me procurer ma galette. C’est une nécessité presque médicale, confie Anissa. Même si je sais très bien que l’on nous donne de la merde, du poison. »

    Le visage fermé et marqué par vingt-huit années de consommation de crack, cette Parisienne de 43 ans est un personnage connu dans le milieu. Elle a vécu toutes les dernières évacuations. « Des transferts violents », selon elle. « Quand ils ont rasé ma cabane à Forceval, j’en ai pleuré. C’était mon petit palais. » Prise en charge par le dispositif Assore, géré par l’association Aurore, elle occupe un hébergement d’urgence au Sleep In, un centre près de la station de métro Marx-Dormoy, dans le 18e arrondissement.

    Mais la place est chère et beaucoup se retrouvent confrontés à la précarité de la rue. Les maladies psychologiques ou infectieuses sont courantes, tout comme les gales, les teignes ou les poux de corps. Le taux de positivité aux infections sexuellement transmissibles y est de six à huit fois supérieur à la population générale. Cela touche beaucoup les femmes, qui représentent environ 10 % des usagers à l’espace de repos. « Le produit engendre des prises de risques. Il existe aussi le “sex for crack” : certaines femmes font des passes sans protection pour négocier plus d’argent ou plus de produit », explique un salarié de l’association Gaïa-Paris qui souhaite rester anonyme, venu sur place comme tous les mercredis avec un camion pour proposer des dépistages.

    « Je n’ai jamais consommé dans des conditions aussi lamentables qu’à Paris », regrette Anissa, passée par les Pays-Bas. Elle rappelle tout de même qu’il n’y a « pas que du sale » dans ce milieu et que l’on peut même croiser des diplômés et des cadres. Mais ceux-ci ne s’éternisent jamais.

    « Je me déteste tellement »
    Récupérer quelques pièces pour acheter son caillou devient une quête commune. D’autant que la « drogue du pauvre » n’échappe pas à l’inflation actuelle, la galette étant passée de 5 euros il y a quelques années à 15 euros aujourd’hui. Chacun trempe dans des business plus ou moins obscurs. Certains font la manche, d’autres volent. Les consommateurs deviennent eux-mêmes vendeurs pour pouvoir acheter plus.

    Devant l’espace, Fayçal, un Algérien de 33 ans aux yeux explosés après deux nuits sans dormir – ce qui est loin d’être un exploit dans le milieu –, fume une galette entière d’un trait. Certains la cassent en trois ou quatre morceaux pour multiplier le nombre de « kifs », mais lui préfère « le grand flash direct ». Il en sort une deuxième, la pose sur son filtre, déclenche le briquet et aspire de nouveau. Vingt euros partis en cinq minutes pour deux minutes de plaisir. « C’est comme si tu sortais du sauna, avec la tête qui tourne un peu plus », décrit Fayçal.

    Lui dépense entre 80 et 100 euros par jour. Pour l’argent, il tourne « à la débrouille. Je connais des gens… », lâche-t-il, énigmatique. Son autre méthode est tout aussi difficile à confesser : « Parfois, je mens à ma mère, chez qui j’habite. C’est une vieille dame. Je lui dis que j’ai besoin d’essence pour ma moto. Elle me file du fric et je vais m’acheter du crack. J’ai honte. Mais ce n’est pas moi qui ment, c’est ça », avoue-t-il en pointant sa pipe.

    A force de mensonges, les consommateurs s’isolent petit à petit. « Il ne vaut mieux pas dire que l’on fume du crack. Ça vous détruit socialement », conseille Saïd, 38 ans, tombé dedans il y a deux ans après un burn-out, mais qui « remonte la pente » aujourd’hui. Beaucoup souffrent de vivre ainsi à l’écart de la société. Ils se savent perçus comme les « drogués », les « zombies » ou les « schlagues » par les autres. Pourtant, ce regard extérieur n’est pas toujours le plus difficile à supporter. « Je ne me suis jamais vraiment aimée, mais depuis que je suis tombée dans cette drogue, je me déteste tellement », lâche Lili, consommatrice depuis bientôt neuf ans et ancienne vendeuse au BHV du Marais.

    Esquissant quelques sourires forcés, cette quadragénaire poursuit sur un ton monocorde : « Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la drogue du “sheitan” [diable]. Tu t’isoles, tu te mens à toi-même, tu t’éloignes de tes proches… Aujourd’hui, j’essaye de résister juste pour mes enfants, mais franchement je suis fatiguée de la vie. »

    « Un monde de loups »
    Tous n’ont pas le courage d’avouer leur addiction à leur famille. « J’ai six sœurs et trois frères. Il ne faut pas qu’ils sachent que je suis ici. J’aurais trop honte s’ils l’apprenaient », concède celui qui se fait appeler « Kirikou ». Il avoue d’ailleurs ne pas avoir le courage de fumer en public et attend d’être seul dans sa chambre pour allumer sa pipe. Pourquoi venir à l’espace de repos alors ? « Les danseurs aiment discuter avec les danseurs, les boxeurs avec les boxeurs, les fumeurs avec les fumeurs, répond-il. Je connais tout le monde ici et je rencontre encore des gens. Cela m’est même arrivé d’avoir des petites chéries ! »

    Il est pourtant le seul usager croisé à décrire un milieu amical. Il y a bien quelques scènes de vie et de rires à l’espace de la porte de la Chapelle, autour de la table de ping-pong dans la cour, d’un échiquier ou d’un Puissance 4 dans la salle de détente. Ces moments s’évaporent tel un kif. Le mot d’ordre dans le milieu : on ne peut pas avoir d’amis. « Tu demandes à quelqu’un de garder ton vélo cinq minutes, tu te retournes, et il l’a déjà revendu », peste Osnat, 54 ans, dont trente dans le crack.

    Même dans la misère, il y a peu de solidarité. « Les gens savent très bien que l’on est dans la même galère. Mais tout le monde veut gagner plus, quitte à faire du mal », regrette Latsye, un Français d’origine togolaise de 41 ans, « coincé » à Paris depuis plusieurs mois à cause du crack, qui dort dans un bus abandonné. « C’est un monde de loups. Si t’es une brebis, tu te fais croquer », résume Hervé, consommateur présent depuis plusieurs années.

    Cette violence interne, moins visible que les attaques sur les riverains médiatisées, est omniprésente. A l’espace de repos, tout peut devenir un sujet d’embrouille. Un simple regard, un mot de travers. Les insultes et les menaces fusent. Dans la rue, le cadre associatif n’est pas là pour calmer les ardeurs. Alors des dizaines de consommateurs reviennent à l’infirmerie de l’espace d’accueil avec des plaies de lame, des brûlures, des traces de chaîne de vélo. « Tout marche à l’agression. Et ça ira de pire en pire. On se fait agresser à coups de hache ou de marteau », s’inquiète Anissa. Lili, elle, a reçu deux coups de tournevis dans le cou à la Villette. Les agressions sexuelles sont aussi nombreuses et passées sous silence. « Dans cette communauté, la femme qui dit ne pas avoir été violée, soit elle ment, soit elle ne l’a pas encore été », témoigne Anissa, victime de plusieurs viols.

    Associations débordées
    Face à cette tension, les salariés d’Aurore et de Gaïa-Paris se débrouillent comme ils peuvent. La philosophie de la maison est plutôt « d’accueillir cette violence, qui est juste l’expression d’un mal-être », défend François Dhont, chef de service du lieu, en place depuis décembre 2020. Parfois, l’équipe sanctionne certains comportements d’une exclusion temporaire. Et quand la pression est trop forte, il arrive que les portes de l’espace restent fermées quelques jours. En décembre 2022, une violente bagarre a éclaté dans le centre et a fortement marqué les effectifs. Ils se raccrochent tout de même à ce sentiment d’être utile à un public précaire. « Il y a un gros respect de l’association chez beaucoup, rappelle un salarié qui ne souhaite pas donner son nom. Une fois, on s’est fait piquer un ordinateur. Ce sont des usagers qui nous l’ont rapporté en s’excusant : “Désolé, les autres ont déconné.” »

    Il n’empêche que ce travail épuise vite. Les salariés restent rarement plus de deux ans. D’autant plus que les associations sont débordées depuis le démantèlement du square Forceval. Les effectifs n’ont pas été réévalués, malgré le triple de public accueilli. Le centre était même ouvert le week-end à l’origine, mais il a depuis fermé pour se concentrer sur les jours de semaine.

    De l’autre côté de la route, les policiers présents aux horaires d’ouverture semblent tout aussi démunis. C’est un jeu du chat et de la souris qui se joue tous les jours : les consommateurs se rassemblent le long de l’avenue en fonction de la présence des forces de l’ordre. « On sait que tout le monde fume ici et qu’il y a même du deal, mais qu’est-ce que vous voulez que l’on fasse ?, reconnaît un policier désolé. Quand on en embarque un, c’est souvent un simple consommateur. Donc, on ne le garde même pas. Et puis ce sont des gens qui ont des maladies, la gale, etc. Donc, personne ne veut d’eux dans les voitures de police ou les commissariats. »

    Des paroles qui tranchent avec le discours officiel de Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, nommé en septembre 2022 et chargé par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, d’éradiquer le trafic de crack à Paris d’ici à un an. « Quatre mois après l’évacuation de Forceval, l’objectif est atteint : il n’y a plus de scène de trafic et de consommation à ciel ouvert », se félicite le préfet, précisant qu’entre 300 et 600 policiers sont mobilisés tous les jours sur l’ensemble de la capitale pour éviter une réimplantation.

    « Sur le dispositif policier, je ne vois pas ce que l’on peut faire de mieux, en matière d’engagement, d’enquête judiciaire, de présence sur la voie publique », poursuit-il. Le préfet en appelle alors à « une montée en puissance » des dispositifs de santé publique. Le sujet devrait être au cœur des discussions d’un nouveau plan crack à venir, le précédent datant de 2019 et courant jusqu’à 2021. De son côté, l’agence régionale de santé précise : « Depuis l’évacuation de Forceval, l’agence s’efforce de compléter le dispositif de prise en charge, en mettant notamment l’accent sur le renforcement des filières de soins. »

    Menace d’un énième déplacement
    L’offre sanitaire est en plus délicate à proposer aux usagers. Pierre Kreitmann, seul infirmier titulaire à l’espace de repos de la porte de la Chapelle, travaille notamment avec le centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie de l’hôpital Fernand-Widal (10e arrondissement) et tente de ramener les consommateurs qui passent par son infirmerie vers des structures de soins. « La rue rend le suivi médical très difficile, déplore-t-il. Toute hospitalisation est une perte de repères pour cette population. Sortir de l’addiction, c’est aussi se confronter à soi-même, à ce que l’on était quand on consommait. Ça peut effrayer. »

    Balde Souleyman peut en témoigner. A 26 ans, ce Guinéen, venu en France en 2017 pour fuir les persécutions dans son pays liées à son orientation sexuelle, a arrêté le crack après un traitement d’un an. « Au départ, quand on m’a envoyé au centre, je n’étais pas prêt. J’allais à mes rendez-vous en étant défoncé », confie-t-il. Son dernier « kif » remonte à novembre 2021. S’il est de passage à l’espace de repos, c’est uniquement pour qu’on l’aide à trouver un poste de bénévole à l’Armée du salut. « Il faut que je m’occupe, sinon j’ai envie de consommer. Je sais que si j’y retouche, rien qu’une fois, je coule à nouveau. C’est pour ça que j’évite de traîner ici désormais. »

    Bientôt, plus personne ne traînera là. Le lieu doit fermer ses portes le 31 mars. Encerclé par les chantiers de la ligne ferroviaire du CDG-Express et d’un futur campus de l’université Paris-I, l’espace a surtout vu sortir de terre face à lui l’impressionnante Adidas Arena, qui accueillera des épreuves des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Pour l’instant, les associations n’ont pas de nouveau point de chute. « Ici, c’était vraiment l’endroit parfait. On ne gênait personne », regrette un médiateur à l’entrée de l’espace.

    L’avenir est tout aussi incertain chez les consommateurs et se profile la menace d’un énième déplacement. « On est passé de la colline à Stalingrad, puis aux jardins d’Eole et à la porte de la Villette pour revenir à la porte de la Chapelle. Qui sait, à force d’être déplacés dans tous les sens, peut-être que l’on finira un jour sur les Champs-Elysées », en rigole Anissa. Une chose est sûre, personne ici ne croit à la fin du crack à Paris.

    d’après les fait-diversiers, le crack a commencé à être consommé dans des petites villes

    #drogues #misère #crack

  • Pierre Perret - Paris saccagé

    Dans Paris, Paris dégoûtant, seuls les ras sont contents,
    ils savent qu’ici les végans pas idiots,
    les nourrissent qu’avec du bio,
    les déjections qui fleurissent les trottoirs décorent ce grand dépotoir
    dans Paris, hiver comme été, on touche pas à la saleté
    https://www.youtube.com/watch?v=PPXnb0PhHvg

    Travaux, pistes cyclables, drogue...
    Dans ses couplets, le chanteur de Castelsarrasin s’en prend aussi aux changements mis en œuvre ces dernières années :
    Pour traverser les tranchées,
    les travaux, c’est pire que le col de Roncevaux

    La rue de Rivoli devenue riderivélo

    Il décrit « un Paris rapiécé » où « c’est la mocheté qui est passée » ou encore « des squares où plus un enfant joue, y’a des seringues et plus de nounous »

    #Paris #Chanson #déglingue #rats #ps #anne_hidalgo #rats #propreté #saleté #pierre_perret

  • Prenons la Concorde – ACTA
    https://acta.zone/prenons-la-concorde

    À mi-mouvement un bilan s’impose : la stratégie intersyndicale est impuissante. Elle n’est ni à la hauteur de ses propres objectifs – le retrait de la loi – ni à celle de la situation – une inflation délirante dans un contexte de précarisation généralisée et de spirale autoritaire. 
    Les manifestations, les grèves et les blocages repartent de plus belle depuis jeudi. Et c’est de leur intensification et de leur combinaison quotidienne que dépend en grande partie l’issue de ce mouvement. Mais que nous manque-t-il ? Sans doute des lieux pour se rencontrer, éprouver une force collective, se sentir nombreux dans la durée. 
    Nous avons besoins de camps. Où être rejoignables. D’où se projeter ensemble, à l’assaut des quartiers bourgeois et des ports industriels, d’une Assemblée défaite et d’un sinistre Sénat, de locaux Renaissance comme des lycées ou des facs où la police empêche les blocus. Rejoindre les piquets de grève, envahir les gares et le périphérique, revenir discuter en assemblée. 
    À Paris, la Concorde est une évidence. Au cœur du Paris ennemi, en face de l’Assemblée, non loin du palais de l’Élysée, une place portait autrefois le nom de Révolution. Les têtes de rois y tombaient et on y inventait une autre vie. Et il y a dans chaque ville, d’autres places, d’autres lieux, qui peuvent servir de bases arrière au mouvement, occupées chaque jour et chaque nuit, non comme un endroit de repli, mais comme autant de places fortes, arrachées à l’ordre policier, d’où déferle sur la ville un peuple qui rêve encore d’une vie meilleure. 
    Prenons la Concorde, partons à l’assaut du monde.

  • En #Centrafrique, la #bière #Castel au cœur de la #guerre d’#influence entre #Paris et #Moscou
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/03/16/en-centrafrique-la-biere-castel-au-c-ur-de-la-guerre-d-influence-entre-paris

    Intimidations
    Puis le 9 mars, des policiers raflent huit étrangers, dont quatre Français, au Relais des Chasses, célèbre hôtel-restaurant français de Bangui, « dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la Mocaf ». A la recherche, selon eux, d’un liquide incendiaire utilisé pour les cocktails Molotov. Ils seront tous relâchés quelques heures après, sans mise en cause.

    Une nouvelle manière d’intimider les opérateurs économiques occidentaux, lâche un diplomate, qui redoute une escalade. D’autant que l’enquête sur l’incendie n’a toujours rien livré. « Nous exploitons tous les documents avant de procéder à des arrestations », expliquait à l’AFP, mardi 14 mars, le procureur de Bangui, Benoît Narcisse Foukpio, huit jours après l’incendie.

    L’ONU, l’Union européenne, des ONG et des capitales occidentales, Paris au premier chef, accusent régulièrement les Wagner – mais aussi les rebelles – de crimes contre les civils. Et la France reproche à M. Touadéra d’avoir, en échange de leur soutien militaire contre la rébellion, troqué les richesses de son pays, or et diamants notamment, à toute une galaxie de sociétés liées, selon l’ONU et Paris, à Wagner.

    Or, diamants, bois… mais pas seulement. Guerre de la bière aussi. Début janvier, coïncidant avec la campagne anti-Castel, une nouvelle bière, #Africa Ti L’Or, a inondé les bars de la capitale. Ces bouteilles sont commercialisées par la First Industrial Company, laquelle est dirigée par Dmitri Syty, selon une enquête de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Et il n’est pas rare de voir des #paramilitaires_russes en livrer des caisses en ville… « Les #Russes cherchent à évincer toutes les compagnies étrangères de Centrafrique », accuse la source européenne.

  • Deux AG post manifestation aux abords de République à Paris ce soir s’ajouteront aux blocages du jour (chantier de la piscine olympique à Saint-Denis) et en cours (TIRU, Derichebourg, ...)

    Cortège commun des chômeurs, précaires et galériens
    https://paris-luttes.info/assemblee-generale-le-15-mars-a-16782

    Le capitalisme contraint au #travail tj plus longtemps, tj plus souvent, dans des conditions toujours plus dégradées... Prenons le temps de vivre et de lutter ! Une poignée de personnes issues des luttes contre le #chômage et la #précarité proposent de faire cortège commun à la manif, rv à 13h, métro Varenne. Parmi les banderoles : « #Retraites, Chômage, #RSA ... En lutte contre le travail contraint » et « Contrer le contrôle ». (...) Pour réfléchir ensemble à nos modes d’intervention dans le mouvement contre la réforme des retraites, contrer les réformes en cours et gagner de nouveaux droits dans ce moment de mobilisation massive Pour créer des espaces d’auto-organisation, trouver les moyens d’agir collectivement, contre l’atomisation, et contribuer à bloquer la machine capitaliste de mise au travail généralisée… (...) assemblée générale à 19h

    Bloquer Paris - Appel à se retrouver après la manif du 15 mars
    https://paris-luttes.info/bloquer-paris-appel-a-se-retrouver-16786

    Pour contrer la dispersion, décider ensemble des appels des prochains jours, se rencontrer au-delà de nos fonctions sociales, organiser des actions

    voir @bloquerparis

    #grève #manifestation #assemblée_générale #blocage #Paris

  • Éboueurs : la mairie de Paris utilise des briseurs de grève privés - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/03/15/eboueurs-la-mairie-de-paris-utilise-des-briseurs-de-greve-prives

    Derichebourg. S’il fallait inventer le nom d’un patron exploiteur et véreux dans un roman, ce serait peut-être celui là. De-riche-bourg. C’est le nom d’une grande entreprise privée, fondée par Daniel Derichebourg, classé 410ème fortune française, avec 210 millions d’euros hors biens immobiliers et personnels. Il s’est enrichi en exploitant des travailleurs précaires, dans le domaine du nettoyage, de l’industrie ou de l’énergie. Un véritable petit empire, qui a permis au grand patron d’acheter le Château de Crémat à Nice et de placer ses deux fils à la tête de la boite familiale.

    À Paris, ces dernières nuits, un prestataire privé a ramassé les poubelles dans des arrondissements touchés par la grève des éboueurs. Qui sont les briseurs de grève ? L’entreprise Derichebourg, envoyé par la mairie de Paris pour collecter les déchets. La pratique est illégale en droit, et abjecte moralement : utiliser de la main d’œuvre précaire pour annuler les effets d’une grève, et mettre à genoux les salariés en lutte. D’autant plus que Derichebourg est connu pour son management toxique.

  • L’excellence contre la science
    https://metropolitiques.eu/L-excellence-contre-la-science.html

    Décryptant les conséquences des récentes réformes des #universités en #France, Camille Vergnaud montre comment les injonctions au rayonnement international et au partenariat local contribuent à la mise en compétition et à la bureaucratisation de ces établissements. Compétitivité, excellence, visibilité internationale, transfert technologique : autant de termes – à la définition parfois floue – qui guident les politiques publiques actuelles de financement, d’évaluation et de pilotage du système #Essais

    / université, #enseignement, #recherche, #Nanterre, #Paris, #évaluation, #territoire, #États-Unis, France

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_vergnaud.pdf

  • « Les parisiens bourgeois hurlent car les éboueurs font grève pour leurs retraites. Ils étaient pourtant très contents durant les confinements que ces salariés de "première ligne" restent sur le pont tous les jours... »

    https://reporterre.net/Eboueurs-et-egoutiers-Quand-on-fait-greve-ca-se-sent-tout-de-suite

    « On va les mettre à terre » : les éboueurs en grève contre la réforme des retraites

    La population des égoutiers de la ville de Paris « montre une surmortalité de 56 % par rapport à la population de référence ». La mairie du XVIème hurle à « la prise d’otage » et à la privatisation au plus vite. Mais les agents du privé=solidaires. merci ✊ !

  • #Journal du #Regard :Février 2023
    http://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-fevrier-2023

    https://youtu.be/d2Isc5N9E7I

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions Nous ne faisons qu’apparaître dans un monde soumis comme nous au pouvoir du temps. Dans le silence qui suit la fin du signal de départ. Dans un seul et unique instant. Non pas suites sans principe de (...) #Journal, #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Paris, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, (...)

  • Deux tonnes de cocaïne retrouvées sur le littoral français de la Manche afp/oang

    Deux tonnes de cocaïne retrouvées sur le littoral français de la Manche / Le Journal horaire / 13 sec. / aujourd’hui à 19:02

    Plus de deux tonnes de cocaïne emballées dans des sacs se sont échouées le week-end dernier et mercredi sur le littoral français de la Manche. La valeur marchande au détail est estimée à près de 150 millions de francs.

    Plusieurs sacs contenant environ 850 kg de cocaïne avaient déjà été découverts dimanche matin sur la plage de Réville (Manche). Et mercredi, de nouveaux sacs se sont échoués sur le littoral, a annoncé la préfecture de la Manche dans un communiqué.

    Cette fois, selon une source proche du dossier confirmant une information de Ouest France, il s’agit d’une 1,5 tonne de cocaïne, soit au total 2,3 tonnes, ce qui est « historique ».

    Mercredi, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a rappelé qu’une enquête avait été ouverte en début de semaine par le parquet de Cherbourg, le suivi de l’enquête étant confié à la section de recherche de Caen (Calvados), la gendarmerie maritime et l’Ofast, l’office dédié à la lutte contre les trafics de stupéfiants.

    L’origine de la drogue pas établie
    La provenance des ballots hermétiquement fermés qui se sont échoués sur le littoral du Cotentin n’est pas établie. Ils peuvent avoir été jetés volontairement à la mer pour éviter un contrôle ou sont tombés tout seuls d’un navire, a expliqué une source proche du dossier.

    Parfois, les ballots sont arrimés à la coque du bateau et non pas placés à l’intérieur et peuvent se décrocher en fonction de l’état de la mer, a complété une autre source proche du dossier.

    Surveillance aérienne du secteur
    Les enquêteurs doivent désormais essayer de retracer le parcours de ces sacs. La préfecture maritime a affirmé qu’une « surveillance particulière des approches maritimes du secteur du Nord Cotentin était maintenue et assurée par des moyens aériens ». « De nouveaux survols ainsi que des patrouilles maritimes sont réalisées », a-t-elle ajouté.

    En début d’après-midi, il « n’y avait pas eu de nouvelles découvertes de stupéfiants », a précisé jeudi la préfecture maritime dans un tweet.

    Ce n’est pas la première fois que de la cocaïne arrive sur le littoral français. Fin 2019, des ballots contenant au total 1,6 tonne de poudre blanche s’étaient échoués sur les plages d’une zone allant de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) à Camaret (Finistère).

    Plus récemment, fin mai 2022, des pains de cocaïne, pour un total d’environ 21 kg, avaient été trouvés sur une plage de Berck (Pas-de-Calais).

    * Paris veut éviter un « tsunami blanc » #
    Mercredi, lors d’une conférence de presse consacrée au bilan 2022 de la lutte contre les trafics de stupéfiants, Gabriel Attal, ministre des Comptes publics en charge des douanes, avait annoncé une saisie « historique » de 1,9 tonne de cocaïne au port du Havre le 19 février par ses services.

    « Il faut éviter que ce tsunami blanc atteigne nos côtes », avait-il ajouté. En 2022, 27,7 tonnes de cette drogue ont été saisies, soit une hausse de 5% par rapport à l’année précédente.

    #Paris #bobos #bourgeoisie #paris #ue #union_européenne #France #drogue #drogues #cocaïne #crack #mafia #santé #addiction #société #cocaine #trafic #criminalité #héroïne #marché

    #Source : https://www.rts.ch/info/monde/13829297-deux-tonnes-de-cocaine-retrouvees-sur-le-littoral-francais-de-la-manche

  • JO de Paris 2024 : 185 km d’axes routiers exclusivement réservés aux personnes accréditées dont une seule voie réservée sur les trois quarts du boulevard périphérique

    Durant toute la durée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, des voies routières seront coupées à la circulation et réservées aux personnes accréditées. Dans toute l’Île-de-France, ces tronçons ne pourront être empruntés que par les athlètes, les secouristes ou encore des journalistes durant la journée.

    185 kilomètres de voies réservées. Voilà ce qui sera mis en place à Paris et en Île-de-France durant les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024 à partir de début juillet.

    Conformément à un décret gouvernemental https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045757627 datant du 4 mai 2022, des axes routiers parisiens et franciliens deviendront des _ « voies olympiques » # . Pour y accéder, il faudra être accrédité par le Comité International Olympique. A 18 mois du début des Jeux, l’INTERLUD, le programme Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable du Ministère de la Transition Ecologique a dévoilé un premier aperçu du tracé de ces voies à l’accès restreint.

    La suite : https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/carte-jo-de-paris-2024-185-km-d-axes-routiers-exclusive

    #jo #paris #surveillance #apartheid #ségrégation #délire #anne-hidalgo #ps

  • A Paris, des fermetures de classes « sans précédent » provoquent la colère des parents et des enseignants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/19/a-paris-des-fermetures-de-classes-sans-precedent-provoquent-la-colere-des-pa

    Depuis quelques semaines, plusieurs quartiers de Paris vivent au rythme des rassemblements aux abords des établissements scolaires, des manifestations réunissant parents, enfants et enseignants, des réunions publiques, des pétitions, des occupations d’école. Les frontons de dizaines d’entre elles à travers la Ville s’ornent de banderoles portant toutes le même message : « Non aux fermetures de classes ».

    La capitale se fait entendre au milieu d’une contestation qui s’organise dans toute la France contre ces fermetures, corollaire des suppressions de postes annoncées pour la rentrée 2023. Avec 155 postes retirés en primaire et 182 dans le secondaire, Paris est l’académie la plus touchée. Le rectorat a prévu la disparition de 162 classes en primaire (178 suppressions pour 16 ouvertures), soit 3 % du total. Une cinquantaine est aussi prévue en collège et une dizaine en lycée général. « C’est sans précédent, même pendant les années Sarkozy on n’en fermait pas autant d’un coup », souligne Audrey Bourlet de la Vallée, du SNUipp-FSU Paris.

    • « Empêchons un désastre annoncé » dans les écoles primaires de Paris | Tribune du député LFI-NUPES Rodrigo Arenas et du conseiller de Paris écologiste Jérôme Gleize
      https://www.lejdd.fr/politique/tribune-empechons-un-desastre-annonce-dans-les-ecoles-primaires-de-paris-13326

      Face à cette démission du ministre, nous pensons qu’il est urgent que la Ville de #Paris intervienne. Puissance publique légitime et garante de la continuité et de la qualité des services publics, la mairie peut ici se substituer de façon exceptionnelle à la faillite du ministère.

      Nous proposons donc que les 162 postes soient maintenus. Comment ? En embauchant sous un statut extraordinaire les 162 contractuels que le ministère prévoit pour l’instant de rayer de ses effectifs sans état d’âme. Si l’État ne joue pas son rôle, alors la Ville de Paris peut créer un nouveau statut dans ses professeurs de la ville, avec des professeurs d’enseignement général, recréant de facto le dispositif « plus de maîtres que d’élèves [sic - que de classes] », supprimé lui aussi sous Blanquer sans raison.

      Quant aux coûts… De la prise en charge des enseignants au maintien des classes menacées, nous les estimons à environ 7 millions d’euros. Mais il serait bon que l’État assume complètement ses responsabilités financières. Ainsi, la Ville pourrait-elle compenser cette dépense en faisant payer un loyer à la Sorbonne, pour l’heure gracieusement mise à disposition de l’État… Rappelons-le, actuellement, la dette de l’État à l’égard de la Ville de Paris s’élève à 1,4 milliard d’euros.

      A Paris on a ce que tout le pays nous envie, des Professeurs de la Ville de Paris (#PVP) spécialisés en musique, arts plastiques ou sport, qui ont des créneaux sur temps scolaire dans les écoles élémentaires. Il s’agirait donc ici d’avoir des PVP "enseignement général". Mais les pvp ne pouvant pas être responsables d’une classe, ils interviendraient en plus dans une école, faisant revivre le dispositif pdmqdc qui n’aura tenu que quelques années.
      #éducation

    • Rebelote cette année : 180 fermetures de classes, 125 postes supprimés. Les écoles concernées se démènent en ce moment pour faire entendre leurs arguments au rectorat et obtenir une annulation de fermeture.

  • Les barrières mobiles

    Conçues pour des missions temporaires dʹ#ordre_public, les barrières mobiles se sont aujourdʹhui installées durablement dans le paysage parisien. Elles sont devenues des icônes de la #sécurité. A lʹécoute des vibrations et des résonnances de ces objets métalliques, Eric La Casa enquête sur les sens et les sons quʹelles produisent dans notre environnement.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2023/audio/les-barrieres-mobiles-25896418.html
    #barrières_mobiles #murs_intra-urbains #barrières #Paris #France #urban_matter #frontières
    #podcast #audio

  • « Ville Lumière, prends tes responsabilités », Lettre des agents de la PSA Bastille - DSOL / CASVP SUPAP-FSU
    http://dases-supap-fsu.over-blog.com/2023/02/ville-lumiere-prends-tes-responsabilites-lettre-des-agent

    La Permanence Sociale d’Accueil (PSA) Bastille est le service social au service des hommes parisiens sans domicile âgés de 25 ans révolus. Nous partageons ici un texte rédigé par ses agents, alertant sur la réalité de ce service et les réels moyens donnés pour l’accueil des populations sans domicile fixe à Paris, cachée derrière la communication de la Ville de Paris. La PSA sera prochainement en grève, soutenue par l’intersyndicale CGT - UNSA - SUPAP FSU, nous appelons l’ensemble des agents et citoyens concernés par la situation des sans domicile à Paris à les rejoindre et soutenir.

    Tu es la Mairie de Paris

    Tu as fait du pacte de Lutte contre les Exclusions ta priorité.

    Tu prétends que dans ta ville solidaire et humaniste, nul ne sera délaissé, abandonné.

    Tu t’indignes et t’insurges de savoir tes administrés dormir sur le bas-côté.

    Mais à la PSA Bastille, lieu d’accueil que tu as pensé pour accompagner les plus abimés,

    Tu laisses les 3.200 personnes qui se présentent tous les mois geler sur le trottoir glacé.

    Aux 500 qui attendent actuellement un premier rendez-vous, tu leur réponds sans rougir qu’ils seront reçus dans 4 mois.

    Tu peux compter et recompter, les chiffres ne sont pas pipés, 7402 bénéficiaires du RSA sollicitent un accompagnement dans le plus grand désarroi.

    Tu commences à être en difficulté pour leur répondre ? Evidemment, il n’est pas si aisé d’assumer face à tous tes partenaires consternés que tu n’es plus en capacité de faire un travail de qualité.

    Pas plus aisé n’est-ce pas de les regarder dans les yeux tous les 180 à qui depuis ce matin, tu as répondu de retenter leur chance demain, en vain.

    Mairie de Paris, tu comprends pourquoi ça ne peut plus durer ?

    Que tes agents sont épuisés d’alerter, de s’indigner, de malmener, repousser, délaisser les personnes les plus précarisées ?

    Ville Lumière, prends tes responsabilités, soit à la hauteur de tes engagements, fais ton devoir, protèges tes administrés.

    Car bien sûr, tu n’es pas à toi seule le problème, mais ton déni persistant et ton entêtement fait bien partie du problème.

    #Paris #sans-logis #RSA