• JO de Paris 2024 : « Plusieurs centaines de milliers de spectateurs » en accès gratuit et 35 000 forces de l’ordre pour la cérémonie d’ouverture
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2023/05/23/jo-de-paris-2024-environ-35-000-forces-de-l-ordre-pour-relever-le-defi-de-la

    .... « Cela n’a pas de précédent dans l’histoire des forces de l’ordre », a-t-il insisté, ajoutant qu’il y aurait « un périmètre antiterroriste ».
    A ces forces de sécurité s’ajouteront 2 000 policiers municipaux de la Ville de Paris pour la partie quais hauts, ainsi que « 2 000 à 3 000 agents de sécurité privée » pour les quais bas, « sous la responsabilité de l’Etat, qui supervisera l’ensemble de la sécurité des Jeux et de cette cérémonie », selon M. Estanguet.
    Le secteur Trocadéro-tour Eiffel, où seront présents notamment les chefs d’Etat et de gouvernement, sera « exclusivement pris en charge » par les forces de sécurité intérieure, précise le texte du protocole.

    #JO #Paris #police

  • Pôle emploi accusé de dérives dans sa gestion des recrutements pour les JO de Paris 2024 - Capital.fr
    https://www.capital.fr/votre-carriere/pole-emploi-accuse-de-derives-dans-sa-gestion-des-recrutements-pour-les-jo-d

    20.000 à 30.000. C’est le nombre de recrutements d’agents de #sécurité visé pour assurer la bonne tenue des Jeux olympiques de Paris 2024. Pour y parvenir, Pôle emploi a été mobilisé pour proposer des offres d’emploi et des formations aux demandeurs d’emploi souhaitant s’orienter vers les métiers de la sécurité. Mais selon Christophe Moreau, membre du bureau national du SNU Pôle emploi FSU, une organisation syndicale représentant les agents de Pôle emploi, “une pression est mise sur les équipes pour recruter à tour de bras dans le domaine, et un peu n’importe comment”.

    D’après un mail envoyé à ses collaborateurs par une responsable d’équipe d’une agence #Pôle_emploi des Hauts-de-Seine, que Capital a pu consulter, il est prévu que tous les demandeurs d’emploi “qui ont les pré-requis” assistent à un atelier de découverte des métiers de la sécurité, de 30 minutes seulement. À l’issue de cet atelier, ceux “immédiatement intéressés” ne font pas la “détection de potentiel” (un atelier permettant aux demandeurs d’emploi “d’explorer leur potentiel d’habilité et de découvrir des secteurs d’activités porteurs”, d’après le site de Pôle emploi) et sont directement inscrits en formation.

    Sans attendre la fin de leur formation, les annonces disponibles dans le secteur de la sécurité sont enregistrées comme étant des “offres raisonnables d’emploi” (#ORE) dans les projets personnalisés d’accès à l’emploi (PPAE)* des demandeurs d’emploi concernés. Dans le cadre d’un PPAE, un demandeur d’emploi et son conseiller fixent les critères permettant de déterminer ce qu’est une “offre raisonnable d’emploi” (formation et qualifications du demandeur d’emploi, sa situation personnelle et familiale, la nature et les caractéristiques de l’emploi recherché…). Dans notre cas, l’inscription du demandeur d’emploi comme cherchant un poste dans le secteur de la sécurité signifie que s’il refuse deux annonces dans le domaine, considérées alors comme offres raisonnables d’emploi, il risque une #sanction, telle qu’une #radiation des listes de Pôle emploi.

    Pour les demandeurs d’emploi “indécis”, après l’atelier de découverte des métiers de la sécurité (30 minutes), il est prévu de les rediriger vers la détection de potentiel (atelier de 45 minutes). S’ils ont encore besoin de réflexion, “une prise de rendez-vous est à prévoir” par les agents de Pôle emploi, d’après le mail de la responsable d’équipe. Et pour les demandeurs d’emploi finalement intéressés par le secteur après la détection de potentiel, ils sont inscrits en formation, dans les mêmes conditions que les demandeurs d’emploi directement intéressés par les métiers de la sécurité, les annonces dans le domaine de la sécurité étant aussi considérées comme des offres raisonnables d’emploi pour eux, malgré la potentielle inadéquation entre leur situation et les attentes des employeurs.

    “Enregistrer une offre raisonnable d’emploi sur un métier pour lequel la personne n’a pas encore fait la formation et n’a pas encore la carte professionnelle en cours de validité… Ou comment faire du chiffre” ....

    #Paris #JO #chômeurs

  • Violences policières : vers une réouverture des investigations dans l’affaire Maria à Marseille
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/09/violences-policieres-vers-une-reouverture-des-investigations-dans-l-affaire-

    Trois années d’enquête ont abouti, le 25 janvier 2022, à une deuxième ordonnance de non-lieu, infructueuse conclusion d’une instruction judiciaire ouverte contre X pour « violences aggravées » par trois circonstances – « par personne dépositaire de l’autorité publique », « en réunion » et « avec usage d’une arme » – ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, des faits punissables de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Faute d’identification des auteurs des violences, le juge d’instruction Karim Badène a refermé le dossier, comme il l’avait déjà fait en décembre 2020, avant que l’enquête ne soit rouverte par le parquet de #Marseille, en mars 2021, à la suite de la découverte d’un témoin des faits qui n’avait pas été entendu. Cette audition n’a finalement pas fait bouger le dossier. Des pistes ont pourtant été ouvertes, des policiers soupçonnés, interrogés, placés sous écoute. Aucun n’a été mis en cause.

    Si Maria semble se résigner à une absence d’élucidation – « Je pense qu’ils savent qui c’est mais on s’attaque à des personnes qui ont l’impunité », déplore-t-elle –, c’est le parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence qui crée la surprise. Il se refuse à clore les investigations, annonce Maria au Monde, et, se joignant à la défense de la jeune femme, demande que cette deuxième ordonnance de non-lieu rendue contre X soit infirmée. Lors d’une audience devant la chambre de l’instruction, le 10 mai, l’avocat général devrait requérir la reprise de l’instruction.

    https://seenthis.net/messages/891190
    Une instruction judiciaire aussi lourde que son calvaire

    • Angelina parle, cinq ans après s’être fait fracasser le crâne par des policiers
      https://www.mediapart.fr/journal/france/060623/angelina-parle-cinq-ans-apres-s-etre-fait-fracasser-le-crane-par-des-polic

      Elle était connue sous le pseudonyme de Maria. Mais cinq ans après avoir été rouée de coups gratuitement par des policiers à Marseille, et alors que la chambre de l’instruction décidera ce 7 juin de la possible réouverture de l’enquête la concernant, Angelina raconte pour la première fois face caméra ce qu’elle a vécu. Les séquelles sont terribles.
      Pascale Pascariello
      6 juin 2023

      Est-il concevable que des policiers, masqués, vêtus de noir, s’acharnent gratuitement, à coups de pied et de matraque, sur le crâne d’une jeune fille de 19 ans, lui bousillent sa vie, et demeurent à ce jour impunis, protégés par leur hiérarchie ?
      C’est à cette question que les magistrats de la chambre de l’instruction (organe judiciaire de contrôle des procédures confiées au juge d’instruction) auront à répondre mercredi 7 juin.

      À la veille de cette audience décisive, Angelina (présentée jusqu’à présent sous le pseudonyme de Maria) a décidé pour la première fois de parler à Mediapart à visage découvert. Parce qu’elle pense que c’est « la dernière chance pour provoquer un sursaut d’humanité et de dignité parmi les policiers » : « Il y en a bien un qui acceptera de dire la vérité ? »

      #police #omerta

    • Mais l’enquête judiciaire s’est transformée en chemin de croix. La plainte d’Angelina a d’abord été refusée par plusieurs commissariats. Lorsque l’enquête préliminaire a enfin été ouverte, les enregistrements des caméras de vidéosurveillance de la ville avaient donc été écrasés, conformément aux délais d’usage. De même que les écoutes des échanges radio de la police (Acropol), qui sont, elles, conservées deux mois.
      Le problème est que d’autres preuves, qui auraient pu être exploitées par la justice, ont disparu : le précieux rapport informatique faisant état de l’ensemble des mouvements et des interventions des policiers la journée du 8 décembre a été tronqué entre 14 h 37 et 23 h 21. Plus un mot de disponible. Seules deux #vidéos de témoins ont pu être versées au dossier, qui montrent des policiers vêtus de noirs, le visage masqué, certains affublés de casques non réglementaires.
      Des comptes rendus d’opération du 8 décembre 2018 montrent que David B. était présent dans le périmètre où Maria s’est fait agresser, à la même heure.
      Les enquêteurs vont partir de certains détails révélés par l’analyse des vidéos pour rechercher les auteurs. Un policier a une attelle à la main gauche, d’autres portent un modèle particulier de casques de skateurs. Les investigations se recentrent ainsi sur quatre fonctionnaires, appartenant à deux unités de police, le service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC) et la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI).
      À l’époque, le commandant à la tête de la CSI de Marseille reconnaît, sur procès-verbal, que David B., en poste dans un des six groupes dits « civils » depuis 2016 et ancien de la #BAC de #Paris, était l’un des seuls, avec un de ses collègues, Emmanuel B., à être porteur de casques non réglementaires, type skate. Il ne l’implique pas pour autant. Un autre fonctionnaire, qui a depuis quitté la région, confirme les déclarations du commandant.

      https://justpaste.it/bfv45

  • Croix celtiques, cagoules et gants coqués : au cœur du sinistre cortège des néofascistes à Paris – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/elections/croix-celtiques-cagoules-et-gants-coques-au-coeur-du-sinistre-cortege-des

    Environ 500 militants d’extrême droite ont manifesté samedi 6 mai pour commémorer la mort d’un des leurs en 1994. L’occasion d’entonner des slogans fascistes, en intimidant la presse et les passants, en plein cœur de Paris.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1655157208005373954/pu/vid/720x720/FcqYfcsnIYOwX3xI.mp4?tag=12


    Neonazis marschieren ungehindert durch Paris
    https://democ.de/artikel/neonazis-marschieren-ungehindert-durch-paris-c9m
    https://twitter.com/democ_de/status/1655159248802676736

    Hunderte vermummte Neonazis marschierten am 6. Mai 2023 durch #Paris. Anlass des Aufmarsches war der Todestag des Neofaschisten Sébastien Deyzieu. Zu den Organisatoren gehörte u. a. die militante neofaschistische „Groupe union défense“ (#GUD), die 2022 reaktiviert wurde.

    https://lahorde.samizdat.net/Sebastien-Deyzieu

    Sébastien Deyzieu, militant à l’Œuvre Française, était tombé d’un toit, poursuivi par la police, lors de la dispersion d’une manifestation anti-américaine organisée le 9 mai 1994 par l’extrême droite radicale. La mort de ce jeune homme est alors récupérée par le GUD, les JNR, le Front National de la Jeunesse et l’Œuvre Française qui forment le Comité du 9 mai. Depuis, cette date est devenu l’occasion pour tous les mouvements d’extrême droite de manifester en plein Paris.

    #extrême_droite #néonazis

  • Les Algériens en région parisienne : entre espaces d’inclusion et d’exclusion
    https://metropolitiques.eu/Les-Algeriens-en-region-parisienne-entre-espaces-d-inclusion-et-d-ex

    Comment les #Algériens et Français d’origine algérienne de la métropole parisienne affirment-ils leurs identités et négocient-ils des espaces d’inclusion dans la sphère publique ? La géographe états-unienne Elizabeth Nelson livre son regard sur le modèle républicain français. Les pratiques d’intégration sociale et spatiale des immigrés algériens et de leurs descendants vivant en région parisienne traduisent souvent, au niveau local, un sentiment de malaise lié au fait de vivre et de travailler dans un #Terrains

    / Algériens, #banlieue, #inclusion, #exclusion, #espace, #Île-de-France, #Paris, #Algérie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-nelson-3.pdf

  • Finale de la Coupe de France : la préfecture de police interdit le rassemblement syndical aux abords du Stade de France, où Emmanuel Macron est attendu samedi
    https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/finale-de-la-coupe-de-france-la-prefecture-de-police-interdit-le-rassem

    Finale de la Coupe de France : la préfecture de police interdit le rassemblement syndical aux abords du Stade de France, où Emmanuel Macron est attendu samedi
    La CGT va contester cette décision devant le tribunal administratif.
    Article rédigé par
    franceinfo
    France Télévisions
    Publié le 28/04/2023 17:46 Mis à jour il y a 36 minutes
    Temps de lecture : 1 min.

    La préfecture de police de Paris a interdit le rassemblement prévu par la CGT aux abords du Stade de France samedi soir pour la finale de la coupe de France de football à laquelle assistera le président Emmanuel Macron, selon un arrêté publié vendredi 28 avril.

    Cette interdiction est justifiée par plusieurs motifs : non-respect des délais pour déclarer un rassemblement (trois jours francs), possible perturbation d’une manifestation sportive avec l’annonce sur les réseaux sociaux de distribution de sifflets (les sifflets étant interdits dans les enceintes sportives pour ne pas perturber l’arbitrage) et souhait d’éviter toute politisation d’un événement sportif.

    « On va faire un référé-liberté », a réagi le représentant syndical de la CGT de la Seine-Saint-Denis, Kamel Brahmi, au micro de BFMTV. Ce dernier estime ainsi que « la déclaration a été faite en temps et en heure ». L’intersyndicale de Seine-Saint-Denis entendait distribuer 30 000 cartons rouges et 10 000 sifflets pour une opération « carton rouge » lors de cet événement. Les spectateurs sont appelés à brandir leur carton portant l’inscription « non à la retraite à 64 ans » et à siffler à la 49e minute, en référence au 49.3.

    #interdiction_rassemblements_contre_la réforme_des_retraites

  • JO de Paris 2024 : le chantier de la « bassine » d’Austerlitz
    https://www.bfmtv.com/paris/replay-emissions/bonsoir-paris/jo-de-paris-2024-le-chantier-de-la-bassine-d-austerlitz_VN-202304240773.html

    Le chantier du bassin d’Austerlitz continue dans le 13e arrondissement de Paris. Il va permettre de stocker des eaux usées en cas de fortes pluies, dans l’optique de rendre la Seine baignable pour les JO de Paris 2024.

    • Ah je viens de comprendre ce qu’est cet immense trou qu’on voit en prenant la 5...

      [L’ouvrage] consiste en la création d’un tunnel intercepteur qui amènera les eaux du réseau d’égout vers le futur bassin de stockage d’Austerlitz. Il devra relier entre eux un puits situé rive droite, à côté de l’institut médico-légal, un autre puits, rive gauche, près de la gare d’Austerlitz, et le bassin de stockage qui sera creusé à partir de septembre sous l’ancien square Marie-Curie (13e). Les travaux devraient aboutir d’ici avril 2024.

      Le #bassin de stockage d’Austerlitz, un cylindre de 50 mètres de diamètre et de plus de 30 mètres de profondeur, permettra de stocker plus de 50 000 m3 d’eau, soit l’équivalent de vingt piscines olympiques. Il permettra d’éviter les déversements d’eaux usées dans la #Seine en cas de fortes pluies. Cet excédent d’eau s’écoulera ensuite dans le réseau d’égouts pour être traité.

      https://www.paris.fr/pages/assainissement-de-la-seine-les-travaux-du-tunnelier-d-austerlitz-vont-bientot-
      #Paris

  • Des concerts de casseroles pour le premier anniversaire de la réélection d’Emmanuel Macron dans plusieurs villes (20minutes.fr)
    https://www.crashdebug.fr/des-concerts-de-casseroles-pour-le-premier-anniversaire-de-la-reelection-

    Apaisement jour 8 : concert de casserole à Paris pour la ministre de la Culture.Un policier frappe un jeune à terre.Quand il parvient à se relever, le policier lui écrase le visage avec son bouclier.#CasseroladeGenerale pic.twitter.com/TkDj44vqJA — L’insoumission (@L_insoumission) April 24, 2023

    🔴 Concerts de casserole devant la Nuit des #Molieres à #Paris. Les manifestants voulaient interpeller Rima Abdul Malak, la ministre de la culture. #CasseroladeGenerale pic.twitter.com/dmqatkqgPB — Clément Lanot (@ClementLanot) April 24, 2023

    Un homme âgé s’époumone « Macron démission » en tapant avec un marteau sur sa casserole #CasseroladeGenerale #casserolades #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/IRWvPYfMWf — AB7 Média (@Ab7Media) April 24, 2023

    La police arrête un jeune homme détenteur de casserole pour (...)

    #Épinglé #Actualités_françaises #ROOT

  • Une course-poursuite finit en drame : la police accusée d’avoir percuté trois ados sur un scooter | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1681753326-course-poursuite-drame-police-accuse-percute-trois-ados-coma

    Méline, 37 ans, les aperçoit. Elle descend la rue des Pyrénées depuis la place Gambetta à bord de sa Twingo. Arrêtée à un feu rouge, elle voit le scooter « suivi de près par une voiture de police » remonter en sens inverse et tourner à gauche dans la rue de Bagnolet. « Quand je les vois de profil, je me rends compte qu’ils sont trois et que ce sont des enfants, ils ont de tout petits corps », se souvient cette livreuse et chauffeuse routière. Elle s’engage juste derrière la voiture de police, dans la rue de Bagnolet.

    « Le scooter des petits roule droit, il ne fait pas de zigzags, la route n’est pas mouillée », affirme Méline, encore « sidérée » parce qu’elle voit ensuite :

    « La voiture de police se met sur la gauche du scooter et ouvre une portière côté droit, tout en roulant, pour essayer de les déséquilibrer. Ça ne marche pas. Quelques secondes après, ils mettent un coup de volant sur la droite pour les percuter volontairement. Ils tapent entre l’aile droite et la portière avant droite. Les passagers sont projetés du scooter et tombent sur le trottoir. »
    Menacés avec un pistolet

    Dans sa note vocale, Ilan se rappelle que le véhicule de police leur a d’abord mis « un coup de pression » en se plaçant juste derrière le scooter. « On ne peut vraiment pas freiner, sinon on se fait tamponner par la voiture. » Il se souvient que la voiture se positionne ensuite sur la gauche du scooter. « La policière qui était à l’arrière, porte droite, nous a menacés avec un pistolet, je crois. Ensuite, ils reviennent derrière nous très peu de temps, et se remettent à côté. J’entends un bruit de portière. Je crois qu’ils ont ouvert leur portière, qu’ils l’ont fermée et qu’une seconde après ils nous ont tamponnés avec l’avant de leur voiture. Ils ont mis un coup de volant pour nous tamponner le scooter. » (...)
    Juste après l’accident, selon les récits de tous ces témoins, les trois policiers descendent de leur voiture. Méline décrit « un policier black, un Européen et une femme » qui se penchent sur Safyatou et Salif, pendant qu’Ilan « sautillait parce qu’il avait mal à la jambe ». Un autre équipage, également composé de trois policiers, arrive presque aussitôt en renfort. Ilan est menotté.

    Les vidéos tournées par les témoins commencent à cet instant. Sur l’une d’entre elles, on entend Méline s’adresser directement aux six policiers présents : « Ils les ont percutés volontairement ! Appelez les pompiers, n’enlevez pas le casque, ne les mettez pas plus en danger, c’est pas normal ce qui se passe. C’est des enfants ! » Sur une autre, c’est Almamy qui dit « les policiers, ils les ont fait tomber. (…) Ils les ont percutés de ouf. Oui oui, j’ai vu ça, oui oui. »

    Méline, Almamy, Camille et son mari Alban demandent aux policiers de faire attention à leurs gestes sur les blessés et d’attendre les pompiers. Tous tiennent à rester sur place pour pouvoir apporter leur témoignage. Ils affirment en avoir été dissuadés par les policiers, qui leur ont demandé de s’écarter et de circuler, sans prendre leurs coordonnées.

    (pourvu que Méline ne soit pas subito arrêtée suite à un grave délit routier ou en possession d’un kilo de coke)

    #police #Paris #impunité_policière

  • Réforme des retraites : « La décision du Conseil constitutionnel s’impose mais, parce qu’elle est mal fondée et mal motivée en droit, elle ne peut pas clore le contentieux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/16/reforme-des-retraites-la-decision-du-conseil-constitutionnel-s-impose-mais-p

    Le constitutionnaliste Dominique Rousseau souligne, dans une tribune, les contradictions de la décision de l’institution de la rue de Montpensier sur la réforme des retraites qui fait selon lui « souffrir la logique juridique ».

    Inutile d’aller chercher dans le mode de nomination des membres du Conseil constitutionnel, dans leur passé politique, dans la mise au jour des intérêts particuliers et connivences des uns et des autres pour qui veut discuter la décision du vendredi 14 avril. Il suffit, simplement, de la lire pour qu’en sorte la critique :

    « § 65. En dernier lieu, la circonstance que certains ministres auraient délivré, lors de leurs interventions à l’Assemblée nationale et dans les médias, des estimations initialement erronées sur le montant des pensions de retraite qui seront versées à certaines catégories d’assurés, est sans incidence sur la procédure d’adoption de la loi déférée dès lors que ces estimations ont pu être débattues. » Enorme !

    « § 69. D’autre part, la circonstance que plusieurs procédures prévues par la Constitution et par les règlements des assemblées aient été utilisées cumulativement pour accélérer l’examen de la loi déférée, n’est pas à elle seule de nature à rendre inconstitutionnel l’ensemble de la procédure législative ayant conduit à l’adoption de cette loi. » Enorme !

    « § 70. En l’espèce, si l’utilisation combinée des procédures mises en œuvre a revêtu un caractère inhabituel, en réponse aux conditions des débats, elle n’a pas eu pour effet de rendre la procédure législative contraire à la Constitution. Par conséquent, la loi déférée a été adoptée selon une procédure conforme à la Constitution. » Enorme !

    « § 11. D’autre part, si les dispositions relatives à la réforme des retraites, qui ne relèvent pas de ce domaine obligatoire, auraient pu figurer dans une loi ordinaire, le choix qui a été fait à l’origine par le Gouvernement de les faire figurer au sein d’une loi de financement rectificative ne méconnaît, en lui-même, aucune exigence constitutionnelle. Il n’appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du législateur à cet égard, mais uniquement de s’assurer que ces dispositions se rattachent à l’une des catégories mentionnées à l’article L.O. 111-3-12 du Code de la sécurité sociale. » Enorme !

    Le Conseil constitutionnel reconnaît ainsi que des ministres ont délivré des « estimations erronées » lors des débats parlementaires, que plusieurs procédures ont été utilisées « cumulativement » pour accélérer l’adoption de la loi et que l’utilisation combinée des procédures mises en œuvre a un « caractère inhabituel ».

    Un doute sur le bien-fondé juridique de la décision

    Il était donc logique en droit qu’il en conclue que le principe de clarté et de sincérité des débats parlementaires n’avait pas été respecté. Or, il juge que tous ces défauts ne rendent pas inconstitutionnel l’ensemble de la procédure législative...

    #paywall

    • La bourgeoisie se moque bien de la façade de ses institutions, du moment qu’elles imposent sa loi.

      Car en quoi le changement de numéro de la république pourrait empêcher les grandes fortunes, les capitalistes, d’imposer leur loi sur la société ? En quoi empêcherait-il les plans de licenciements des grandes entreprises et le développement du chômage ? En quoi une 6e République pourra-t-elle empêcher un patron du Medef (les véritables tauliers) de réclamer la baisse du smic, les 45 heures, la retraite à 67 ans, la liquidation des derniers services publics, etc. ?

      En rien.

      Car si les grandes familles bourgeoises font ce qu’elles veulent, cela ne repose pas sur la Constitution mais sur la propriété de leurs capitaux. C’est cela qui décide fondamentalement des politiques de l’État, pas les politiciens qui s’y succèdent.

      La bourgeoisie se moque bien de la façade de ses institutions, du moment qu’elles imposent sa loi. Et encore plus des discours tonitruants des lieutenants de LFI.

    • On peut passer à la 6ème république et continuer la lutte dans les entreprises pour reprendre le pouvoir. L’un n’empêche pas l’autre.@recriweb

      Pourquoi la validation de la réforme par le CC est une bonne nouvelle
      https://blogs.mediapart.fr/rpozzo/blog/150423/pourquoi-la-validation-de-la-reforme-par-le-cc-est-une-bonne-nouvell

      Attendre d’une brochette de 9 hauts fonctionnaires ou anciens ministres 100% Macron compatibles - d’une moyenne d’âge de 72 ans et payés 13 000 € par mois - qu’ils s’opposent à la sacro-sainte volonté présidentielle d’envoyer tout le monde au turbin jusqu’à 64 ans relevait de l’illusion ou de la naïveté dans le meilleur des cas. C’est donc sans plus d’étonnement que la demande de RIP (Référendum d’Initiative Populaire) pour proposer de bloquer l’âge de départ à 62 ans s’est vu rejetée. La raison ? La loi actuelle prévoyant déjà un départ à 62 ans, le CC n’a pas jugé utile un référendum. En plus d’être une insulte envoyée à la figure du peuple français et de son intelligence, c’est une vraie déclaration de guerre.

      Cet horizon qu’offrait la validation par le Conseil Constitutionnel a surtout permis au gouvernement de souffler un peu. Depuis le déclenchement du 49,3 par Elisabeth Borne, on voit clairement le pouvoir claquer des fesses face à la colère de la “foule illégitime”, les manifestations spontanées et quelques feux de poubelles. En bref, le spectre d’un retour d’un Gilets Jaunes 2.0. La date du 14 avril permettait surtout de continuer - ou en tout cas continuer d’essayer - de faire croire que le “texte suivait son cheminement démocratique”, comme si tout était normal, comme si tout allait rentrer dans l’ordre une fois le texte validé par les 9 et que la colère populaire aller s’évaporer devant la sagesse du conseil.

      Pour le gouvernement, cet épisode a constitué une vraie aubaine : Macron dans Pif, Dussopt dans Têtu et Schiappa dans PlayBoy, relance du sujet de l’immigration pour “écraser le sujet des retraites”, sans oublier les grands médias qui ont bien mis l’accent sur le retour de Quatennens dans le groupe LFI, tout est fait pour parler de tout sauf des retraites. De toute façon c’est inutile, attendons l’avis du Conseil Constitutionnel !

      Ce qui est décevant, c’est plutôt la position de l’intersyndicale qui une fois de plus s’est calée sur l’agenda du gouvernement et des institutions. Plutôt que de cultiver la colère de “la base” syndicale et militante engendrée par le 49.3 en décrétant la grève générale et reconductible dès le lendemain, l’intersyndicale ne dévie pas de sa ligne Berger et persiste à jouer les bons élèves. Oui, organiser une grève nationale se prépare. Oui, dès le choix d’un projet de loi de finances, on savait que le 49.3 avait de grandes chances d’être utilisé. Si on reprend les différentes journées de grèves éparpillées de semaine en semaine, elles ont été positionnées avant des échéances institutionnelles :

      16 février : veille du dernier jour de l’examen du texte à l’assemblée

      7 mars : veille du débat de la réforme au Sénat

      15 mars : jour du passage du texte devant la commission mixte parlementaire

      13 avril : veille du passage du texte devant le conseil constitutionnel

      Une stratégie assumée pour “mettre la pression” sur les parlementaires pendant l’examen du texte et avant les différents votes. Une stratégie systématiquement mise en échec : aucune des journées de manifestation n’a eu d’impact sur le “chemin démocratique” du texte. Ni les députés, ni les sénateurs, ni le gouvernement et depuis vendredi ni le conseil des sages n’a flanché. Comme dirait le bodybuilder du boulevard de Grenelle entre deux bouchées de steak tartare, personne n’a craqué.

      Forcément, les déambulations Bastille Nation ne font plus peur à personne. Et ça “la base” l’a vite compris. C’est assez frappant de voir le fossé entre les volontés des manifestants de durcir le mouvement, de mener des blocages, de mettre l’économie à genoux et la ligne de l’intersyndicale qui n’a pas bougé en trois mois de mobilisation. Nous pouvons déjà parler d’échec de l’intersyndicale qui, a trop vouloir respecter le jeu des institutions, n’a pas su capitaliser sur la colère et la détermination des travailleurs et des travailleuses. Parce qu’elle a cru possible de faire entendre raison et faire renoncer un gouvernement à son projet de réforme purement idéologique par la discussion, par la rationalité, l’argumentation. Par le jeu des institutions. Si victoire du camp social il y a, elle sera entièrement due aux mobilisations et initiatives de la base. L’intersyndicale n’a pas su instituer un rapport de force, alors qu’elle disposait de la plus grande mobilisation de travailleurs et de travailleuses depuis 30 ans.

      Voilà pourquoi la validation du texte par le Conseil Constitutionnel est une bonne chose pour le mouvement social. Les syndicats ne vont plus pouvoir “tenir leur base”, expression entendue à longueur d’émissions. Rien que cet élément de langage montre à quel point les bourgeois sont effrayés par le peuple. Un peuple qui pourtant se tient très sage, qui manifeste calmement, qui demande simplement à être écouté. Pourquoi ? Parce que les gens sont raisonnables, persuadés de vivre encore dans une démocratie fonctionnelle. Et qu’ont-ils obtenu en retour ? Mépris et coups de matraques. Les dirigeants syndicaux ne tiennent rien du tout, à part à leur place dans les matinales. Et j’espère que la suite du mouvement le prouvera.

      Parce que maintenant, que reste-t-il pour canaliser les colères ? Pour temporiser ? Plus rien, à part l’abandon de la réforme par Macron himself. C’est maintenant une confrontation directe entre lui et nous. La victoire ne viendra pas d’une rencontre entre Borne et les syndicats. Elle ne viendra pas des députés ou sénateurs d’opposition. Elle viendra par nous, et nous seuls. Désormais, nous allons dicter l’agenda. Nous allons décider des blocages, sabotages et des grèves reconductibles. Nous allons déclencher des manifestations spontanées. Nous allons aller jusqu’au retrait. Nous allons aller le chercher.

      Dehors les Bergers maintenant, place aux loups.

      R.Pozzo

    • Merci @marielle ! Je cite la fin, un bijou :

      Si victoire du camp social il y a, elle sera entièrement due aux mobilisations et initiatives de la base. L’intersyndicale n’a pas su instituer un rapport de force, alors qu’elle disposait de la plus grande mobilisation de travailleurs et de travailleuses depuis 30 ans.

      Voilà pourquoi la validation du texte par le Conseil Constitutionnel est une bonne chose pour le mouvement social. Les syndicats ne vont plus pouvoir “tenir leur base”, expression entendue à longueur d’émissions. Rien que cet élément de langage montre à quel point les bourgeois sont effrayés par le peuple. Un peuple qui pourtant se tient très sage, qui manifeste calmement, qui demande simplement à être écouté. Pourquoi ? Parce que les gens sont raisonnables, persuadés de vivre encore dans une démocratie fonctionnelle. Et qu’ont-ils obtenu en retour ? Mépris et coups de matraques. Les dirigeants syndicaux ne tiennent rien du tout, à part à leur place dans les matinales. Et j’espère que la suite du mouvement le prouvera.
      [...]
      Désormais, nous allons dicter l’agenda. Nous allons décider des blocages, sabotages et des grèves reconductibles. Nous allons déclencher des manifestations spontanées. Nous allons aller jusqu’au retrait. Nous allons aller le chercher.

      Dehors les Bergers, maintenant, place aux loups.

    • @marielle Pourquoi passer à la 6eme République si ça ne sert à rien ?

      Ou pire, contrairement à ce que tu dis, si ça sert à éviter « de faire des grèves coûteuses », « qui grèvent votre budget », ou « des manifestations rendues dangereuses [par le préfet Lallemand] » (sic, Mélenchon) ?

      Mélenchon est un social-démocrate. Il aspire à servir sa classe possédante (et son impérialisme) en maintenant la paix sociale avec des chimères du genre « 6e République ».

      Évitons de tomber dans ces vieux panneaux poussiéreux.

  • Petite cartographie des polices parisiennes
    https://lundi.am/Cartographie-des-polices-parisiennes

    Voilà le printemps ! dans les campagnes comme dans les villes et en sus des allergies au pollen, chacun a pu constater la prolifération de forces de l’ordre aux costumes divers et à l’hostilité variable. De nombreux observateurs en déduisent que le pouvoir d’Emmanuel Macron n’aurait plus que la maréchaussée pour se faire respecter et repousser par la violence toute idée d’une prise de son palais. Si nous sommes temporairement amenés à croiser de plus en plus régulièrement ces fonctionnaires dont le comportements ne s’avère pas toujours des plus appropriés, nous avons pu constater une méconnaissance diffuse et inquiétante quant à leur organisation, leur organigramme, leur fonction. Combien de fois avons-nous vu un voyou de la BAC accusé à tort d’appartenir à la Brav-M, un gendarme pris pour un CRS ? Cette confusion et ce brouillage semblent d’ailleurs s’étendre jusqu’à la Préfecture de police de Paris qui s’est avérée incapable de savoir pour qui travaillent les 5 militants fascistes cagoulés en intervention chez Cyril Hanouna. Trève de fake news et d’approximations : sigles, emblèmes, QG, équipement et anecdotes historiques croustillantes, l’un de nos reporters s’est plongé dans les méandres de cette institution qui maintient l’ordre... et l’institution. Voici une cartographie critique, précise, historique et imagée des différentes unités de maintien de l’ordre.

    #police #Paris

  • Tag von Sedan
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Sedantag

    Der Sedantag (auch Tag von Sedan oder Sedanstag) war ein Gedenktag, der im Deutschen Kaiserreich (1871–1918) jährlich um den 2. September gefeiert wurde. Er erinnerte an die Kapitulation der französischen Armee am 2. September 1870 nach der Schlacht bei Sedan, in der preußische, bayerische, württembergische und sächsische Truppen nahe der französischen Stadt Sedan den entscheidenden Sieg im Deutsch-Französischen Krieg errungen hatten.

    #Berlin #Steglitz #Sedanstraße #Mitte #Pariser_Platz #Brandenburger_Tor #Geschichte #Krieg

  • #Journal du #Regard : Mars 2023
    http://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-mars-2023

    https://youtu.be/2VC83Ckliuw

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions Nous ne faisons qu’apparaître dans un monde soumis comme nous au pouvoir du temps. Dans le silence qui suit la fin du signal de départ. Dans un seul et unique instant. Non pas suites sans principe de (...) #Journal, #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Paris, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, (...)

  • Pourquoi les trottinettes électriques en libre-service posent de nombreux problèmes
    http://carfree.fr/index.php/2023/03/31/pourquoi-les-trottinettes-electriques-en-libre-service-posent-de-nombreux-pr

    Ce dimanche 2 avril 2023, les Parisiens devront se prononcer sur l’avenir des trottinettes en libre-service dans la capitale. Faut-il ou non continuer à les autoriser ? Si plusieurs villes les ont Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Argumentaires #Insécurité_routière #Marche_à_pied #Pétitions #critique #paris #sécurité_routière #trottinette

  • Lycéens mobilisés
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/lyceens-mobilises-4381736

    « Mon rêve dans dix ans, c’est même pas d’avoir un salaire un peu bien, c’est d’avoir de la bouffe et de l’eau. » Vianney

    Tous ont envie de se battre contre cette réforme mise en place grâce au 49.3, mais en allant manifester, tous savent qu’ils risquent d’être blessés. "Quand il y a des élans de foule et que tout le monde fuit parce qu’on entend des grosses détonations, j’ai l’impression que c’est la troisième guerre mondiale et j’ai peur, mais il y a une grosse adrénaline." Eve

    « On marche avec beaucoup de détermination mais aussi un peu de peur dans les yeux, par rapport à ce qui se passe politiquement, du déni de la démocratie. Là, dans l’immédiat, j’ai très très peur de la violence policière » Mandarine

    « Je suis politisée depuis que j’ai 6 ans, et maintenant que j’arrive à l’âge où j’ai le droit de sortir pour aller me battre, je n’hésite pas et ma génération elle est comme ça : de plus en plus jeune, on a conscience de ce qui se passe dans le monde. » Eve

    #lycéens #Paris

  • La très grande discrétion des arrêtés interdisant les rassemblements spontanés contre la réforme des retraites
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/03/29/la-tres-grande-discretion-des-arretes-interdisant-les-rassemblements-spontan

    Pour les manifestants, il est difficile voire impossible de savoir qu’ils risquent une contravention lors d’un rassemblement non déclaré – que la loi autorise par défaut.

    [...] Quant à l’arrêté interdisant les rassemblements non déclarés pour samedi soir, il n’a même pas été mis en ligne. Le document a été simplement affiché devant la préfecture de police de Paris, comme a pu le constater l’avocat David van der Vlist, membre du Syndicat des avocats de France (SAF, classé à gauche). Pour prendre connaissance de l’interdiction, les manifestants auraient donc dû se rendre préalablement rue de Lutèce, dans le 4e arrondissement.

    [...]
    Lundi 27 mars, à 18 h 41, le SAF, le Syndicat de la magistrature (SM), la Ligue des droits de l’homme (LDH) et l’union syndicale Solidaires ont déposé ensemble un référé-liberté auprès du tribunal administratif de Paris visant l’arrêté pris pour la nuit de lundi à mardi, non affiché en préfecture et publié en ligne au recueil des actes administratifs à 17 h 30, soit trente minutes après le début de l’interdiction. Mardi en fin de journée, le tribunal administratif a rejeté leur requête, jugeant avoir été saisi trop tard pour convoquer une audience. Le tribunal constate par ailleurs qu’au moment où il rend son ordonnance, l’arrêté n’est déjà plus valable et qu’il « n’y a pas lieu d’y statuer ».
    « La stratégie de la Préfecture de police aura produit ses effets », a aussitôt réagi le SAF, demandant une nouvelle fois aux autorités de publier les arrêtés « dans un délai permettant un contrôle juridictionnel effectif ».

    [...]
    « On n’a jamais vu ça, même pendant le mouvement des “gilets jaunes” les arrêtés étaient publiés la veille, ce n’était pas fait en cachette, et les périmètres d’interdiction n’étaient pas aussi larges », se souvient-il. Avec la LDH, le SAF a annoncé qu’il aiderait l’ensemble des manifestants verbalisés à contester leurs amendes devant le tribunal de police. « Il y aura alors un vrai débat sur l’heure de publication et sur les modalités de publicité de ces arrêtés qui ne sont pas adéquates », estime l’avocat.

    #référé_liberté #droit #avocats #juristes #manifestations #police #Droit_de_manifester #contraventions #libertés_publiques

  • A Paris, des #éboueurs écœurés par les « #casseurs_de_grève » venus du Sud
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/03/22/a-paris-des-eboueurs-ec-ures-par-les-casseurs-de-greve-venus-du-sud_6166450_

    Tous frais payés
    « Teuf Teuf », 55 ans, dont vingt-huit passés chez Pizzorno, à #Draguignan, a commencé à travailler à Paris lundi 13 mars, pour une mission ­inédite qui le comble. Son employeur lui a payé l’#avion pour venir et, dit-il, « nous a mis dans un confort, pour dormir, se restaurer ». « On est venus de notre plein gré, assure-t-il. On ne nous a pas mis le couteau sous la gorge. » « Teuf Teuf » est du genre hyperactif – son surnom vient du fait qu’il a longtemps préféré courir à côté du camion pendant les tournées, plutôt que de monter sur le marche-pied. Et ce jeune papy éboueur, au téléphone, se régale de l’accueil chaleureux des habitants : « Les commerçants et les enfants nous applaudissent, ça me touche beaucoup, ils sont reconnaissants. Comme j’ai dit à mon patron : tant qu’il y aura des déchets dans le 15e, je ne partirai pas de Paris. Je veux que les gens retrouvent la ville comme elle doit être. »

    « Teuf Teuf » préfère ne pas parler de la prime, évoquée par les grévistes, autour de 500 euros – ce que nie la direction –, pour inciter à faire le voyage – « pour l’instant, je ne suis pas venu pour ça ». Il n’a pas vraiment d’avis sur la réforme des retraites : « Chacun voit midi à sa porte. » Lui, un casseur de grève, comme le regrettent certains de ses collègues à Vitry ? « Ils pensent ce qu’ils pensent, c’est vrai que pour eux ce n’est pas évident, je le conçois. Mais, vous comprenez, on ne peut pas laisser les gens comme ça. » Alors il restera le temps qu’il faut pour tout nettoyer, même si « [s]a femme » lui manque.

    A Vitry, le ton à l’encontre des « sudistes » est dur. A 58 ans et malgré sa longue expérience chez Pizzorno, depuis 2009, Jean-Pierre Lascary, délégué syndical #CGT, déplore comme beaucoup un manque de solidarité. « Ils auraient dû être aussi mobilisés que nous, parce que ce que nous demandons, ça peut très bien les servir. La hausse de salaire, ça les concerne aussi. » La #réforme des #retraites a été la goutte d’eau, mais les grévistes de Vitry réclament aussi des augmentations et de meilleures conditions de travail. En octobre 2022, ils avaient déjà arrêté de travailler pendant six jours. Depuis, assurent-ils, la direction n’aurait pas respecté ses engagements. Pour l’instant, aidé par « Teuf Teuf » et les autres volontaires, Pizzorno ne semble pas vouloir discuter. Et peu importe le coût des primes pour les volontaires, estime Abdelkader Mekhti : « La direction, ils préfèrent payer plus que céder. »

  • #Violences, #interpellations_abusives... : le retour d’un #maintien_de_l’ordre qui sème le chaos

    Alors que le recours au 49-3 a entraîné une multiplication des rassemblements et actions spontanés partout en France, le #dispositif_policier a renoué avec ses travers : #interpellations_massives et mal fondées, violences gratuites, #mépris des libertés fondamentales.

    Les #manifestations unitaires, intersyndicales et globalement pacifiques qui ont rythmé les deux derniers mois ont fait long feu. Elles n’ont ni fait capoter la réforme des retraites, ni infléchi ses modalités. Les responsables syndicaux comme les simples manifestants ont eu beau mettre en garde l’exécutif contre les conséquences de sa sourde oreille – un risque d’exaspération populaire, de « radicalisation » du mouvement et de violences –, il n’a rien fait de cet avertissement.

    Le 49-3 dont personne ne voulait a bien eu lieu, jeudi 16 mars. Depuis, les #rassemblements_spontanés, #blocages, actions coup de poing et #cortèges_sauvages fleurissent partout en France. Comme toujours en pareil cas, des #forces_de_l’ordre sûres de leur légitimité et sujettes à une légère panique mettent un point d’honneur à endiguer tout ce qui déborde du cadre. Lundi 20 mars, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé « une augmentation de la #répression des manifestants qui n’est pas justifiée ».

    Depuis jeudi, la majorité des 61 compagnies de #CRS sont missionnées sur le maintien de l’ordre, en particulier à #Paris, #Nantes, #Rennes, #Bordeaux, #Marseille, #Lyon et #Dijon. « Les missions qui relevaient du plan national de sécurité renforcée notamment à Calais ou à Marseille, pour lutter contre la drogue ou l’insécurité, sont passées aux oubliettes, explique un responsable syndical chargé des CRS au niveau national. La priorité pour Darmanin, c’est de sécuriser Paris et les sites institutionnels sensibles comme l’Élysée, et le mot d’ordre est de “disperser tout mouvement non déclaré”, donc illégal. »

    Ce policier n’a pas souhaité témoigner sous son identité. « La situation est difficile. Le jeudi, je manifeste contre cette réforme que je trouve violente, confie-t-il, et je vais continuer », dit-il avant d’ajouter au sujet du 49-3 : « Était-ce vraiment utile vu le déferlement de #colère que cela a provoqué ? »

    « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « J’espère que la motion passera et que la dissolution de l’Assemblée sera prononcée. On reviendrait ainsi à une gestion plus démocratique du pays. » Ce haut gradé qui dirige près de 70 hommes précise que ce sont les préfets qui transmettent les ordres du ministre.

    « Pour le moment, ceux que j’ai reçus en participant au maintien de l’ordre, dans deux villes importantes, restent relativement “républicains”. Mais il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », rappelant qu’un CRS a sorti un fusil HK G36 à Nantes, lors de la manifestation du 18 mars.

    « C’est évidemment dangereux et inquiétant que cela ne questionne pas davantage dans nos rangs. Cela montre que des policiers ne sont absolument pas résilients. C’est pour cela que le président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un manifestant. »

    « On a été entraînés pour la “percussion” »

    La semaine du 49-3, Mathieu* était, avec sa compagnie de CRS, à Châteaudun, près d’Orléans, pour un « #recyclage », c’est-à-dire une remise à niveau organisée chaque semestre. Le vendredi soir, ces CRS ont été « appelés en renfort pour intervenir dès lundi à Paris ». Pour la seule journée de lundi, plus de trente unités mobiles, CRS et escadrons de #gendarmerie, sont déployées à Paris, soit près de 2 000 fonctionnaires.

    « Depuis le 49-3, le maintien de l’ordre se durcit nettement face aux rassemblements spontanés. Nous avons d’ailleurs été formés durant notre semaine de recyclage à aller davantage au contact des “#nébuleuses”, des #black_blocs », explique-t-il. « On a été entraînés pour la “#percussion”, une technique plus offensive. Dès qu’on les repère, on n’attend pas, on intervient sur eux. »

    Mathieu ne cache pas son embarras sur le contexte actuel et la difficulté de « charger de simples manifestants, dont la cause est juste ». Après les sommations, « si les manifestants restent sur notre passage, il n’y a plus de distinction. Il peut y avoir des dommages collatéraux ».

    Malgré plus de vingt ans d’expérience dans le maintien de l’ordre, Mathieu appréhende cette semaine. « Ce n’est pas tant pour moi, qui suis formé et protégé, mais pour ceux qui manifestent. Sur les rassemblements sauvages à Paris, ça arrange la préfecture de faire appel aux #Brav-M [#Brigades_de_répression_de_l’action_violente_motorisée – ndlr]. Non seulement ils sont utilisés pour intervenir très vite en moto, ce qui peut être terrorisant, mais le préfet a une mainmise directe sur eux contrairement à nous CRS, où on a un commandant ou un capitaine qui relaie les ordres du commissaire sur le terrain et qui peut les adapter. »

    Les Brigades de répression des actions violentes motorisées, Mathieu les a vues à l’œuvre pendant les manifestations des « gilets jaunes ». « Ils mettent le bordel plus qu’autre chose. Ils matraquent dans tous les sens. Après ce sont des collègues parfois mais on n’a pas le même état d’esprit. Il y a pas mal de policiers passés par la BAC dans leur rang et formés à aller au contact, peu importe qui ils ont en face. C’est cela le danger. »

    À Paris, le retour de la BRAV-M

    Les dernières semaines ont marqué un glissement progressif dans l’attitude des forces de l’ordre à Paris. Le 20 janvier dernier, le préfet de police #Laurent_Nuñez revendiquait de tenir ses troupes à distance des cortèges : « Je ne veux pas qu’on nous accuse de faire dégénérer les manifestations. De la sorte, on ne nous voit pas. Ça évite que les militants ultras qui cherchent à en découdre avec les forces de l’ordre ne viennent au contact. En contrepartie, je demande à nos effectifs d’être extrêmement réactifs. Dès la moindre dégradation, ils doivent intervenir. À chaque fois, nous intervenons puis nous nous retirons. »

    À la préfecture de police, certains contestaient ce choix. Les BRAV-M se seraient notamment plaintes de ne plus aller au contact, regrettant l’époque de Didier Lallement. Certaines manifestations ont toutefois été marquées par de violentes charges. Dès le 19 janvier, un jeune photographe grièvement blessé lors d’une charge policière a dû être amputé d’un testicule.

    Depuis deux semaines, les témoignages et vidéos de violences policières se multiplient, de Paris à Rennes en passant par Nantes (où quatre étudiantes accusent des policiers de violences sexuelles lors d’une fouille), tandis que des centaines d’interpellations ont eu lieu. Des journalistes dénoncent aussi diverses atteintes à la liberté de la presse (entrave à leur travail, coups, bris de matériel).

    Selon une source interne à la préfecture de police de Paris, le « #durcissement » du maintien de l’ordre serait lié à « la montée en gamme des violences » de certains manifestants jusqu’ici « inconnus », qui « se radicalisent depuis le début du mouvement » et surtout « depuis le #49-3 ». Le fait que ces manifestants deviennent plus mobiles justifierait un recours accru aux compagnies d’intervention et aux policiers motorisés de la BRAV-M. 

    Mises en place au début des gilets jaunes, fin 2018, et relativement discrète depuis le début du mouvement contre les retraites, la BRAV-M a réinvesti les rues de Paris. Depuis vendredi soir, les images de ces binômes de policiers à moto – souvent comparés aux « #voltigeurs » dissous après la mort de Malik Oussekine en 1986 – matraquant à tout-va, sans raison apparente et sans distinction les manifestants, circulent sur les réseaux sociaux.

    De son côté, la source préfectorale précédemment citée met en avant les six policiers blessés samedi, « dont deux ont reçu un pavé sur la tête », sans s’exprimer sur les violences imputées aux policiers.

    Des #gardes_à_vue sans suites

    À Paris, dès l’annonce du 49-3, la place de la Concorde s’est remplie de manifestants. Le préfet de police de Paris a bien tenté d’interdire ce rassemblement, déposé à l’avance par Solidaires, mais le tribunal administratif lui a donné tort.

    À l’issue de ces quelques heures sur la place, 292 personnes ont été arrêtées à Paris (sur 310 en France). Ces interpellations, mal motivées, ont cependant débouché sur un résultat judiciaire ridicule : seules neuf personnes ont été déférées devant la justice, et encore, pour « des avertissements probatoires solennels, des classements sous condition ou encore une contribution citoyenne », écrit BFMTV. Soit les sanctions les plus basses possibles.

    64 personnes ont encore été interpellées vendredi soir à Paris, dont 58 libérées sans aucune charge au bout de quelques heures. Dans certains cas, cela a duré un peu plus longtemps. Dans une séquence filmée par le correspondant de l’agence de presse turc Anadolu, une jeune femme se débat et essaie d’expliquer qu’elle « n’a rien fait ». La scène a lieu aux environs de 21 h 45, place de la Concorde.

    « Je respire pas, s’époumone une jeune femme au visage cramoisi.

    -- Laisse-toi faire, tu respires ! », lui rétorque le policier qui l’étrangle.

    Celle qui est aussi violemment interpellée, Chloé Gence, est développeuse web du Média. Mais comme le précisera dans un communiqué son employeur, elle a l’habitude de couvrir certaines manifestations et mouvements sociaux. Selon Le Média, Chloé était en train de « capter des images » avec d’autres journalistes, vendredi soir, quand elle a été « arrêtée de manière très brutale par les forces de l’ordre ».

    Chloé Gence est ensuite conduite en garde à vue. Malgré l’assistance d’un avocat et « les preuves qu’elle couvrait bien la manifestation pour Le Média », sa garde à vue est prolongée. Dimanche, #Chloé_Gence finit par sortir du commissariat, libre, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Au bout de 40 heures…

    Un autre journaliste, #Paul_Ricaud, a subi le même sort que Chloé. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé samedi, dans un communiqué, ces nouvelles atteintes à la liberté de la presse. Le syndicat regrette qu’après une période durant laquelle « les relations entre forces de l’ordre et journalistes paraissaient s’être apaisées », cela ne soit plus le cas depuis le 7 mars. « Nous voyons, à nouveau, des tensions comme sous l’ère Lallement, déplore le SNJ. Les forces de l’ordre semblent désormais vouloir réprimer durement le mouvement d’opposition à la réforme. »

    Depuis samedi, il est de nouveau interdit de manifester place de la Concorde. Ce nouvel arrêté préfectoral (qui n’a toutefois pas été publié) a entraîné une dissémination des rassemblements parisiens vers d’autres lieux. Samedi soir, 169 interpellations ont eu lieu en France, dont 122 à Paris (principalement dans le XIIIe arrondissement et place de la Concorde), donnant lieu à 118 gardes à vue (dont douze mineurs). Sollicité pour connaître les suites judiciaires détaillées des interpellations du weekend, le parquet de Paris n’a pas donné suite. Depuis, la préfecture a pris un nouvel arrêté que nous publions ici.

    Ces arrestations massives, donnant lieu à un maigre résultat judiciaire, rappellent les interpellations « préventives » assumées par le parquet de Paris lors du mouvement des gilets jaunes, en 2018-2019. À l’époque, le procureur Rémy Heitz (désormais procureur général) assumait ses objectifs dans une note interne : empêcher les gardés à vue de « retourner grossir les rangs des fauteurs de troubles », quitte à les priver illégalement de liberté plus longtemps que nécessaire.

    Dans un communiqué diffusé lundi 20 mars, le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) rappelle que « l’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social », condamne « toutes les violences policières illégales » et déplore une « utilisation dévoyée de la garde à vue qui illustre les dérives du maintien de l’ordre, qui détourne l’appareil judiciaire pour le mettre entièrement à son service ».

    « #Nasses », #charges et « #intimidation »

    De son côté, le Syndicat des avocats de France dénonce une « réaction une fois de plus démesurée et particulièrement violente » face aux mouvements spontanés, citant notamment l’utilisation de la technique de la « nasse », « jugée illégale par le Conseil d’État ».

    Cette #technique_policière, consistant à encercler et retenir un groupe de manifestants sans leur laisser d’issue, avait été largement utilisée pendant les mouvements contre la loi « travail » (2016), des gilets jaunes (2018-2019), contre la loi « sécurité globale » et la précédente réforme des retraites (2019-2020). En juin 2021, le Conseil d’État avait annulé les dispositions sur la « nasse » dans le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) mis au point par Gérald Darmanin un an plus tôt. Il considérait que cette technique était « susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir » lorsqu’elle ne laisse pas d’échappatoire.

    Le Syndicat des avocats de France s’inquiète également de #charges_sans_sommation, de #coups_de_matraques aléatoires et d’une « intimidation des manifestant·es ». Il appelle le ministère de l’intérieur à « mettre un terme immédiatement à cette escalade de la violence » et les magistrats à « faire preuve d’indépendance et de responsabilité » devant les affaires qui leur sont confiées par la police.

    De nombreuses vidéos montrent aussi des membres des forces de l’ordre sans #numéro_d’identification sur leur uniforme (numéro #RIO), malgré son caractère obligatoire régulièrement rappelé par la hiérarchie.

    À Lille, le soir du 16 mars, la police a violemment chargé le cortège des Jeunes communistes faisant deux blessés graves parmi leur service d’ordre. L’un a eu des points de suture sur le crâne, le second, l’épaule fracturée. « On s’est retrouvés complètement séparés du cortège syndical, gazés devant et derrière, et finalement seuls dans les petites rues de Lille, explique Pierre Verquin, coordinateur départemental des Jeunes communistes, à Mediapart. On avait deux cents jeunes avec nous, on s’est fait charger à ce moment-là, alors que le cortège ne présentait aucun danger. Tout le monde s’est pris des coups. Les gens à l’arrière se sont pris d’énormes coups de matraque aussi. » La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a demandé au préfet du Nord « des explications sur les dérives brutales qui ont émaillé le maintien de l’ordre à Lille en cette soirée du 16 mars ».

    Le même jour, 14 personnes sont interpellées à Rennes pour des violences, des dégradations et des pillages dans le centre-ville. À la différence de Paris, la quasi-totalité fait l’objet de poursuites. Le lendemain, le ministre de l’intérieur annonce l’envoi à Rennes de la #CRS_8, une « #supercompagnie » créée en 2021 pour répondre en urgence à des « #violences_urbaines » sur n’importe quel point du territoire.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/200323/violences-interpellations-abusives-le-retour-d-un-maintien-de-l-ordre-qui-

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    Les déclarations de deux policiers ont été ajoutées à cette métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • A la porte de la Chapelle, à #Paris, le « nouveau QG » des consommateurs de crack
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/13/a-la-porte-de-la-chapelle-a-paris-le-nouveau-qg-des-consommateurs-de-crack_6

    Des centaines d’usagers se réunissent dans un espace de repos du 18e arrondissement de Paris, tenu par des associations et à l’avenir incertain. Le lieu connaît un regain d’affluence depuis le démantèlement du campement du square Forceval. Ces hommes et ces femmes racontent leur addiction, leur misère et la violence du milieu.

    Des dizaines de personnes patientent, assises le long d’un muret, sous l’échangeur autoroutier de la porte de la Chapelle, à Paris. En ce lundi matin glacial de janvier, les consommateurs de crack attendent l’ouverture de l’espace de repos à la limite du 18e arrondissement. Ils peuvent y dormir, prendre un petit déjeuner, une boisson chaude et une douche, laver leurs vêtements ou encore être accompagnés dans leurs démarches administratives.

    L’endroit, cogéré par les associations Aurore et Gaïa-Paris, a ouvert ses portes en 2019, après l’évacuation de la « colline du crack », à quelques mètres de là. Mais c’est depuis le démantèlement par les forces de l’ordre du camp du square Forceval, près de la porte de la Villette, le 5 octobre 2022, qu’il connaît sa plus forte affluence. Jusque-là, la quinzaine de salariés sur place accueillait entre 80 et 100 personnes par jour. Depuis, les compteurs s’approchent des 300 visiteurs. « On croise ici tous les gens que l’on voyait à Forceval, assure un consommateur. C’est devenu le nouveau QG. »

    A l’intérieur de cette « Villette 2 », il est techniquement interdit de fumer ou de dealer. Beaucoup outrepassent cette règle avec plus ou moins de discrétion. Sur le trottoir à l’extérieur, les galettes de crack – un dérivé de la cocaïne coupé à l’ammoniaque et très addictif, qui se brûle sur un filtre au bout d’une pipe (ou doseur) – se fument à la vue de tous. Il y a de toutes les nationalités et de tous les âges. La majorité ont entre 25 ans et 44 ans, selon l’âge qu’ils donnent à l’accueil et qui n’est pas vérifié, tout comme leur nom. Leurs parcours sont multiples, mais toujours marqués par un événement traumatique : la mort d’un proche, un licenciement, un divorce, une migration.

    Dans les conversations, on parle de ce que l’on a traversé pour en arriver là, des fois où l’on a frôlé la mort, des galères de la nuit dans la rue. Et surtout de drogue. Le caillou remplace l’ennui dans ces vies souvent sans emploi. Il aide à oublier les problèmes. « Je consomme beaucoup parce que la vie est trop dure », souffle Ibrahim (les consommateurs cités uniquement par un prénom ont requis l’anonymat), doseur usagé à la main et casquette des Lakers de Los Angeles sur la tête. Ce Guinéen, arrivé en France il y a huit ans, habite aujourd’hui un centre d’hébergement à Paris. « Nous non plus on ne veut pas de cette vie. On n’a pas traversé plusieurs pays pour s’asseoir sur un muret et fumer du crack toute la journée. Mais on arrive dans un pays que l’on ne connaît pas, où l’on ne peut pas travailler : forcément, les gens tombent dedans », explique le trentenaire.

    Maladies psychologiques ou infectieuses
    La galette devient une obsession, même si la consommation varie en fonction des usagers – et surtout de leur porte-monnaie. Chaque élément blanc non identifié par terre est inspecté dans l’espoir de trouver un bout de caillou miraculeusement abandonné par son précédent propriétaire. « Le matin, la première chose à laquelle je pense, ce n’est pas à mon fils ou à mon petit-fils, c’est où je vais me procurer ma galette. C’est une nécessité presque médicale, confie Anissa. Même si je sais très bien que l’on nous donne de la merde, du poison. »

    Le visage fermé et marqué par vingt-huit années de consommation de crack, cette Parisienne de 43 ans est un personnage connu dans le milieu. Elle a vécu toutes les dernières évacuations. « Des transferts violents », selon elle. « Quand ils ont rasé ma cabane à Forceval, j’en ai pleuré. C’était mon petit palais. » Prise en charge par le dispositif Assore, géré par l’association Aurore, elle occupe un hébergement d’urgence au Sleep In, un centre près de la station de métro Marx-Dormoy, dans le 18e arrondissement.

    Mais la place est chère et beaucoup se retrouvent confrontés à la précarité de la rue. Les maladies psychologiques ou infectieuses sont courantes, tout comme les gales, les teignes ou les poux de corps. Le taux de positivité aux infections sexuellement transmissibles y est de six à huit fois supérieur à la population générale. Cela touche beaucoup les femmes, qui représentent environ 10 % des usagers à l’espace de repos. « Le produit engendre des prises de risques. Il existe aussi le “sex for crack” : certaines femmes font des passes sans protection pour négocier plus d’argent ou plus de produit », explique un salarié de l’association Gaïa-Paris qui souhaite rester anonyme, venu sur place comme tous les mercredis avec un camion pour proposer des dépistages.

    « Je n’ai jamais consommé dans des conditions aussi lamentables qu’à Paris », regrette Anissa, passée par les Pays-Bas. Elle rappelle tout de même qu’il n’y a « pas que du sale » dans ce milieu et que l’on peut même croiser des diplômés et des cadres. Mais ceux-ci ne s’éternisent jamais.

    « Je me déteste tellement »
    Récupérer quelques pièces pour acheter son caillou devient une quête commune. D’autant que la « drogue du pauvre » n’échappe pas à l’inflation actuelle, la galette étant passée de 5 euros il y a quelques années à 15 euros aujourd’hui. Chacun trempe dans des business plus ou moins obscurs. Certains font la manche, d’autres volent. Les consommateurs deviennent eux-mêmes vendeurs pour pouvoir acheter plus.

    Devant l’espace, Fayçal, un Algérien de 33 ans aux yeux explosés après deux nuits sans dormir – ce qui est loin d’être un exploit dans le milieu –, fume une galette entière d’un trait. Certains la cassent en trois ou quatre morceaux pour multiplier le nombre de « kifs », mais lui préfère « le grand flash direct ». Il en sort une deuxième, la pose sur son filtre, déclenche le briquet et aspire de nouveau. Vingt euros partis en cinq minutes pour deux minutes de plaisir. « C’est comme si tu sortais du sauna, avec la tête qui tourne un peu plus », décrit Fayçal.

    Lui dépense entre 80 et 100 euros par jour. Pour l’argent, il tourne « à la débrouille. Je connais des gens… », lâche-t-il, énigmatique. Son autre méthode est tout aussi difficile à confesser : « Parfois, je mens à ma mère, chez qui j’habite. C’est une vieille dame. Je lui dis que j’ai besoin d’essence pour ma moto. Elle me file du fric et je vais m’acheter du crack. J’ai honte. Mais ce n’est pas moi qui ment, c’est ça », avoue-t-il en pointant sa pipe.

    A force de mensonges, les consommateurs s’isolent petit à petit. « Il ne vaut mieux pas dire que l’on fume du crack. Ça vous détruit socialement », conseille Saïd, 38 ans, tombé dedans il y a deux ans après un burn-out, mais qui « remonte la pente » aujourd’hui. Beaucoup souffrent de vivre ainsi à l’écart de la société. Ils se savent perçus comme les « drogués », les « zombies » ou les « schlagues » par les autres. Pourtant, ce regard extérieur n’est pas toujours le plus difficile à supporter. « Je ne me suis jamais vraiment aimée, mais depuis que je suis tombée dans cette drogue, je me déteste tellement », lâche Lili, consommatrice depuis bientôt neuf ans et ancienne vendeuse au BHV du Marais.

    Esquissant quelques sourires forcés, cette quadragénaire poursuit sur un ton monocorde : « Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la drogue du “sheitan” [diable]. Tu t’isoles, tu te mens à toi-même, tu t’éloignes de tes proches… Aujourd’hui, j’essaye de résister juste pour mes enfants, mais franchement je suis fatiguée de la vie. »

    « Un monde de loups »
    Tous n’ont pas le courage d’avouer leur addiction à leur famille. « J’ai six sœurs et trois frères. Il ne faut pas qu’ils sachent que je suis ici. J’aurais trop honte s’ils l’apprenaient », concède celui qui se fait appeler « Kirikou ». Il avoue d’ailleurs ne pas avoir le courage de fumer en public et attend d’être seul dans sa chambre pour allumer sa pipe. Pourquoi venir à l’espace de repos alors ? « Les danseurs aiment discuter avec les danseurs, les boxeurs avec les boxeurs, les fumeurs avec les fumeurs, répond-il. Je connais tout le monde ici et je rencontre encore des gens. Cela m’est même arrivé d’avoir des petites chéries ! »

    Il est pourtant le seul usager croisé à décrire un milieu amical. Il y a bien quelques scènes de vie et de rires à l’espace de la porte de la Chapelle, autour de la table de ping-pong dans la cour, d’un échiquier ou d’un Puissance 4 dans la salle de détente. Ces moments s’évaporent tel un kif. Le mot d’ordre dans le milieu : on ne peut pas avoir d’amis. « Tu demandes à quelqu’un de garder ton vélo cinq minutes, tu te retournes, et il l’a déjà revendu », peste Osnat, 54 ans, dont trente dans le crack.

    Même dans la misère, il y a peu de solidarité. « Les gens savent très bien que l’on est dans la même galère. Mais tout le monde veut gagner plus, quitte à faire du mal », regrette Latsye, un Français d’origine togolaise de 41 ans, « coincé » à Paris depuis plusieurs mois à cause du crack, qui dort dans un bus abandonné. « C’est un monde de loups. Si t’es une brebis, tu te fais croquer », résume Hervé, consommateur présent depuis plusieurs années.

    Cette violence interne, moins visible que les attaques sur les riverains médiatisées, est omniprésente. A l’espace de repos, tout peut devenir un sujet d’embrouille. Un simple regard, un mot de travers. Les insultes et les menaces fusent. Dans la rue, le cadre associatif n’est pas là pour calmer les ardeurs. Alors des dizaines de consommateurs reviennent à l’infirmerie de l’espace d’accueil avec des plaies de lame, des brûlures, des traces de chaîne de vélo. « Tout marche à l’agression. Et ça ira de pire en pire. On se fait agresser à coups de hache ou de marteau », s’inquiète Anissa. Lili, elle, a reçu deux coups de tournevis dans le cou à la Villette. Les agressions sexuelles sont aussi nombreuses et passées sous silence. « Dans cette communauté, la femme qui dit ne pas avoir été violée, soit elle ment, soit elle ne l’a pas encore été », témoigne Anissa, victime de plusieurs viols.

    Associations débordées
    Face à cette tension, les salariés d’Aurore et de Gaïa-Paris se débrouillent comme ils peuvent. La philosophie de la maison est plutôt « d’accueillir cette violence, qui est juste l’expression d’un mal-être », défend François Dhont, chef de service du lieu, en place depuis décembre 2020. Parfois, l’équipe sanctionne certains comportements d’une exclusion temporaire. Et quand la pression est trop forte, il arrive que les portes de l’espace restent fermées quelques jours. En décembre 2022, une violente bagarre a éclaté dans le centre et a fortement marqué les effectifs. Ils se raccrochent tout de même à ce sentiment d’être utile à un public précaire. « Il y a un gros respect de l’association chez beaucoup, rappelle un salarié qui ne souhaite pas donner son nom. Une fois, on s’est fait piquer un ordinateur. Ce sont des usagers qui nous l’ont rapporté en s’excusant : “Désolé, les autres ont déconné.” »

    Il n’empêche que ce travail épuise vite. Les salariés restent rarement plus de deux ans. D’autant plus que les associations sont débordées depuis le démantèlement du square Forceval. Les effectifs n’ont pas été réévalués, malgré le triple de public accueilli. Le centre était même ouvert le week-end à l’origine, mais il a depuis fermé pour se concentrer sur les jours de semaine.

    De l’autre côté de la route, les policiers présents aux horaires d’ouverture semblent tout aussi démunis. C’est un jeu du chat et de la souris qui se joue tous les jours : les consommateurs se rassemblent le long de l’avenue en fonction de la présence des forces de l’ordre. « On sait que tout le monde fume ici et qu’il y a même du deal, mais qu’est-ce que vous voulez que l’on fasse ?, reconnaît un policier désolé. Quand on en embarque un, c’est souvent un simple consommateur. Donc, on ne le garde même pas. Et puis ce sont des gens qui ont des maladies, la gale, etc. Donc, personne ne veut d’eux dans les voitures de police ou les commissariats. »

    Des paroles qui tranchent avec le discours officiel de Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, nommé en septembre 2022 et chargé par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, d’éradiquer le trafic de crack à Paris d’ici à un an. « Quatre mois après l’évacuation de Forceval, l’objectif est atteint : il n’y a plus de scène de trafic et de consommation à ciel ouvert », se félicite le préfet, précisant qu’entre 300 et 600 policiers sont mobilisés tous les jours sur l’ensemble de la capitale pour éviter une réimplantation.

    « Sur le dispositif policier, je ne vois pas ce que l’on peut faire de mieux, en matière d’engagement, d’enquête judiciaire, de présence sur la voie publique », poursuit-il. Le préfet en appelle alors à « une montée en puissance » des dispositifs de santé publique. Le sujet devrait être au cœur des discussions d’un nouveau plan crack à venir, le précédent datant de 2019 et courant jusqu’à 2021. De son côté, l’agence régionale de santé précise : « Depuis l’évacuation de Forceval, l’agence s’efforce de compléter le dispositif de prise en charge, en mettant notamment l’accent sur le renforcement des filières de soins. »

    Menace d’un énième déplacement
    L’offre sanitaire est en plus délicate à proposer aux usagers. Pierre Kreitmann, seul infirmier titulaire à l’espace de repos de la porte de la Chapelle, travaille notamment avec le centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie de l’hôpital Fernand-Widal (10e arrondissement) et tente de ramener les consommateurs qui passent par son infirmerie vers des structures de soins. « La rue rend le suivi médical très difficile, déplore-t-il. Toute hospitalisation est une perte de repères pour cette population. Sortir de l’addiction, c’est aussi se confronter à soi-même, à ce que l’on était quand on consommait. Ça peut effrayer. »

    Balde Souleyman peut en témoigner. A 26 ans, ce Guinéen, venu en France en 2017 pour fuir les persécutions dans son pays liées à son orientation sexuelle, a arrêté le crack après un traitement d’un an. « Au départ, quand on m’a envoyé au centre, je n’étais pas prêt. J’allais à mes rendez-vous en étant défoncé », confie-t-il. Son dernier « kif » remonte à novembre 2021. S’il est de passage à l’espace de repos, c’est uniquement pour qu’on l’aide à trouver un poste de bénévole à l’Armée du salut. « Il faut que je m’occupe, sinon j’ai envie de consommer. Je sais que si j’y retouche, rien qu’une fois, je coule à nouveau. C’est pour ça que j’évite de traîner ici désormais. »

    Bientôt, plus personne ne traînera là. Le lieu doit fermer ses portes le 31 mars. Encerclé par les chantiers de la ligne ferroviaire du CDG-Express et d’un futur campus de l’université Paris-I, l’espace a surtout vu sortir de terre face à lui l’impressionnante Adidas Arena, qui accueillera des épreuves des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Pour l’instant, les associations n’ont pas de nouveau point de chute. « Ici, c’était vraiment l’endroit parfait. On ne gênait personne », regrette un médiateur à l’entrée de l’espace.

    L’avenir est tout aussi incertain chez les consommateurs et se profile la menace d’un énième déplacement. « On est passé de la colline à Stalingrad, puis aux jardins d’Eole et à la porte de la Villette pour revenir à la porte de la Chapelle. Qui sait, à force d’être déplacés dans tous les sens, peut-être que l’on finira un jour sur les Champs-Elysées », en rigole Anissa. Une chose est sûre, personne ici ne croit à la fin du crack à Paris.

    d’après les fait-diversiers, le crack a commencé à être consommé dans des petites villes

    #drogues #misère #crack