• COVID-1984 – L’envolée
    https://lenvolee.net/covid-1984

    Depuis des mois, les citoyens de ce pays vivent dans un système liberticide. Il ne faut pas se demander pourquoi, mais comment ils en sont arrivés là. Car ce qui importe, c’est la méthode qui a amené à ce résultat. En effet, pandémie et attentats sont les deux outils qui ont permis ce basculement brutal de la société et des libertés dans un régime ressemblant de façon troublante à un #système_carcéral. Au fond, la main-basse de l’idéologie du « tout-sécuritaire » sert une cause bien plus obscure que celle d’une société soit-disant protectrice et bienveillante vis-à-vis de ses citoyens face à une pandémie. Les états d’urgence – sanitaire et attentats – que nous vivons actuellement ne sont que des prétextes opportuns pour mieux asseoir le pouvoir de la classe dirigeante ; pour transformer, avec succès, notre pays en un #État_policier et militaire. D’une certaine manière, nous leur avons laissé carte blanche, par une forme de consentement volontaire, pour mater toute protestation ou opposition à l’instauration de ce régime totalitaire que nul n’a le droit de contester aujourd’hui. Lorsqu’un pays est dirigé fermement par des lois, décrets ou règlements, toutes aussi liberticides les unes que les autres, lorsque les citoyens sont soumis à une autorité sans autre forme d’opposition ou de débat politique, c’est que nous sommes déjà dans une forme de dictature qui ne veut pas dire son nom. La peur est l’arme la plus efficace pour obtenir la soumission, voire même l’adhésion de tout un peuple. Ainsi, par un effet presque naturel, on neutralise toute rébellion ; et si cela ne suffit pas, la machine répressive se met en route par la dissuasion : amendes, sanctions, menaces, culpabilité, opprobre… incitant les derniers récalcitrants à baisser la tête.

    Cette pression et ce #contrôle_social se sont mis en place en quelques années selon une stratégie et un agenda bien réfléchi ; cela a juste été accéléré en quelques mois par la CoVid-19. Mais le véritable commencement de cette transition vers un régime autoritaire, outre la mise en place de Vigipirate en 1995 et autres états d’urgences et les #lois_liberticides votées durant les années qui suivirent, débute avec l’épisode du soulèvement des gilets jaunes, qui a été le premier vrai basculement vers un État qui utilise sans complexe la répression et de la violence policière pour briser un mouvement populaire. Car le gouvernement de l’époque, face à la puissance de ce mouvement, a tremblé et compris qu’il fallait agir et se donner les moyens pour que cela ne se reproduise plus.

    Le premier confinement de mars 2020 a été une véritable expérience pour le pouvoir : cinquante-cinq jours d’enfermement total à l’échelle d’une nation sans aucune protestation… c’est là qu’ils ont pris conscience – non sans surprise – qu’ils pouvaient agir sur nos libertés fondamentales avec une facilité déconcertante grâce aux chocs provoqués par l’épidémie et la peur. Quels outils fantastiques ! Quelle victoire de voir la soumission de toute une population. Cela leur a ouvert des possibilités infinies sur un changement total de notre régime, et ils ne se sont pas privés d’en abuser ; et ainsi, de transformer le pays en système carcéral. C’est sans précédent. La liberté a quasiment disparu pour être remplacée par un système autoritaire et dominateur qui gère les citoyens comme on gère la population pénale. #Confinement, #couvre-feu, #parloirs dans les Ehpad, promenade soumise à autorisation, entrave à la liberté d’aller et venir, #surveillance_policière, toute manifestation, regroupement ou réunion interdites, privation des lieux et activités culturelles, plus de liberté d’expression, port du masque obligatoire adulte et enfant, fermeture administrative de commerces… Toutes ces injonctions autoritaires, vous ne les trouvez que dans un seul lieu : La prison !

    Nous sommes aujourd’hui dans une société qui applique un véritable modèle carcéral, et le pouvoir et ses sbires se comportent comme s’ils dirigeaient un établissement pénitentiaire. Lois, décrets, règlements : plus de place au bon sens, à la concertation ou à l’intelligence… Le système applique des règles, des méthodes, parfois absurdes, à tous sans aucun discernement, sans réflexion ni recul sur la situation. Le pays est aux mains de fonctionnaires, véritables matons, qui obéissent et appliquent la loi de façon aveugle et froide. Nos libertés individuelles sont entravées sans que nous puissions agir : c’est la définition même de ce qu’est un prisonnier. Ils nous persuadent, avec la complicité de #médias_aux_ordres, que l’abandon de nos libertés est la seule solution pour s’en sortir ; le mécanisme est si efficace que plus rien ne les arrêtera. Cela est bien plus grave que la Covid-19 ou quelques attentats. Les citoyens subissent un enfermement et une privation de liberté, et ils ont accepté leurs propres chaînes sans réagir car on leur a fait croire que c’était pour le bien commun et l’intérêt général du pays.

    Non ! Tout cela n’est qu’un leurre. Covid-19, attentats, état d’urgence, chocs, peurs… ne sont que des leviers providentiels pour faire basculer la société dans une sorte de néodictature dite « intelligente », puisque masquée par une démocratie de façade.

    Que vous le vouliez ou non nous sommes tous des prisonniers et le pays une prison.
    #Laurent_Jacqua

    #lenvolée

  • Les parloirs ? Toujours confinés ! – L’envolée
    https://lenvolee.net/les-parloirs-toujours-confines

    Après deux mois de suspension totale, les parloirs ont rouvert après le « déconfinement » général du 11 mai. Mais à quelles conditions ! Sous prétexte de limiter l’entrée du virus en prison, les enfermé.e.s et leurs visiteurs n’ont, en septembre 2020, toujours pas le droit au contact physique. Et la surveillance est souvent pointilleuse et intrusive. Toucher ses enfants, parents, amoureux, etc., c’est prendre le risque de partir en quatorzaine (= isolement total) et de se faire suspendre son permis de visite !

    https://lenumerozero.info/La-prison-un-monde-a-part-dans-le-deconfinement-4846
    Confinement, canicule, quatorzaine... derrière les barreaux de la M.A. de la Talau. Retranscription résumée d’une intw faite début août.
    https://www.facebook.com/notes/infos-prison-sur-saint-etienne/ils-dorment-par-terre-la-t%C3%AAte-dans-le-frigo/170566754593817)
    #lenvolée #prisons #parloirs #coronavirus

  • http://lenvolee.net/category/emissions-de-radio

    Le 22 mars à 14h40 au centre pénitentiaire pour femmes de #Rennes, l’alarme retentit dans tous les bâtiments. Toutes la #prison est bloquée, les familles, proches, intervenant.es, détenues sont cloisonné.es là où ielles se trouvent. Aucune explication. Un peu plus tard, certaines détenues sont enfermées dans leur cellules et aperçoivent par la fenêtre une cinquantaine d’ERIS (Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité, bref une équipe spécialisée intervenant contre les mutineries - composé de #matons et de #pandores cagoulés, ouverte à toutes les dérives et règlements de comptes " en toute impunité" ) avec leur boucliers, gilets pare balles et armes aux poings qui se pavanent dans la cour de la taule. Ce qui laisse penser à une mutinerie, alors au début des meufs sifflent et encouragent les potentielles mutines. Sauf que très vite elles se rendent compte que les #ERIS font un entraînement, et qu’il n’y a pas de désordre en cours. Ce théâtre nauséabond va durer 3h30. Ce qui aura eu comme conséquence la suspension des premiers #parloirs et l’annulation des deuxièmes ainsi que des activités, mais aussi de mettre le stress au #prisonnières pour avoir le temps de prendre des douches et manger avant la fermeture des cellules à 19h30.
    Voici un extrait de la lettre de Marina et Maïté, envoyée de l’intérieur, qui parle de cet événement et qui a été lu pendant l’émission de #radio « l’envolée » (qui est la source de cette brève) du 7 avril dernier :
    « Nous dénonçons ces agissements de la flicaille qui n’ont comme seul but que de continuer d’engraisser la machinerie répressive et répandre la peur. Dans une prison où le nombre de femmes mortes est si élevé [4 en 4 mois], les priorités de la direction pénitentiaire sont de trouver de nouvelles armes et méthodes pour mieux réprimer sans tenir compte qu’ici, il y a des êtres humains enfermé.e.s. Que nous avons une vie et que nous essayons de nous en sortir comme nous pouvons pour supporter cette torture. »


    Photo : Jane Evelyn Atwood

    source : TILTJOURNAL.NOBLOGS.ORG

  • Aix : une femme de détenu raconte son quotidien
    http://www.laprovence.com/article/actualites/2280196/etre-femme-de-detenu-cest-etre-enfermee-a-lexterieur.html

    Elle nous raconte le tout premier parloir à la prison, qu’elle pensait pourtant avoir oublié : « Je ne savais rien. Les dames de la Halte Saint-Vincent m’accueillent et me montrent tout. J’attends devant, avec le... troupeau. On est au milieu d’inconnus, des hommes et des femmes. Des enfants mal élevés, d’autres très bien élevés. On n’est plus qu’un numéro. Les surveillants, dans l’ensemble, sont gentils avec nous. Heureusement, car s’ils ne l’étaient pas, on n’est pas en position de force ».

    « On s’habitue à tout »

    Une quelconque solidarité se noue-t-elle au fil du temps, avec les autres visiteurs et les autres compagnes ? « Pas pour moi. Je me sens isolée et je m’isole volontiers. Des détenus ont parfois fait des choses ensemble, alors leurs femmes se connaissent. Cen’est pas mon cas ». Son homme est seul en détention, Françoise aussi, comme par ricochet peut-être.

    La suite ? « On nous appelle, on attend. La première fois, j’avais terriblement peur qu’on ne m’appelle pas et de ne pas le voir... Puis on rentre. Tapis roulant, portique, le soutien-gorge qui sonne et qu’on doit enlever. Il faut faire avec tout ça. On quitte ses chaussures. Ils ouvrent, on traverse la cour, on voit les barbelés. On attend ensemble, dans une pièce où on est enfermés les uns avec les autres... », récite-t-elle comme une histoire apprise par coeur. Avant de suspendre sa phrase et de commenter avec un sourire de passage : « Tiens, en racontant ça, je me dis qu’on s’habitue à tout... »

    #prison #parloirs

    • Hier sur #Canal_Sud étaient lus des textes de détenus qui sont incarcérés dans des prisons modèles françaises toutes neuves. Comme je suis tombée sur la radio en conduisant, j’ai d’abord imaginé que ces textes témoignaient d’une époque révolue, ils étaient pires que celui de A.Londres racontant Cayenne.
      #gloups On peut les lire dans #L_Envolée.

    • Le terme de prison-modèle, détenu-modèle me semble être un des plus merveilleux exemples de novlangue banalisée.

      Car après tout, de quoi parlons-nous ? Des lieux dans lequel les atteintes à la propriété, aux moeurs et au code du commerce sont sanctionnés par l’enfermement. Si on pouvait y mettre les roms, les musulmans, et les femmes mal habillées par leurs maris, on les y mettrait, mais ça ferait sans doute trop peur aux marchés financiers pour qu’on s’y risque. Nous avons voulu construire une société de multipropriétaires solidaires autour de leur piscine collective en oubliant qu’accaparer l’espace au nom du droit ne se conçoit que lorsque l’espace est une ressource abondante.

  • Enfermées dehors. Les familles de détenus à la maison d’arrêt de Varces (Isère). Reportage
    http://blogs.mediapart.fr/blog/ariane-lavrilleux/110313/enfermees-dehors-les-familles-de-detenus-la-maison-darret-de-varces-

    Le parloir ou le partage fugace de la détention

    Quand Pierre a vu pour la première fois, il y a six mois, son jeune fils entre ces quatre murs, il a cru exploser : « Je voulais prendre sa place, ou venir avec mon camion pour défoncer la porte ». Révolté par le traitement « inhumain » des détenus, il a contenu « ses drôles d’idées » mais en parle encore avec une boule dans la gorge. Le « choc carcéral » n’est pas réservé qu’aux détenus.

    Il y a les films, les fantasmes sur la prison. Et puis la réalité des conditions d’enfermement dans une prison construite dans les années 1970 et aujourd’hui délabrée. Une réalité que les familles ne peuvent éviter en se rendant au parloir. La saleté. C’est le premier mot qui vient aux familles pour décrire les dix box de 3m² où elles rencontrent leur proche. Il y a « des odeurs d’urine », « des crachats », « des déchets » et « la peinture est écaillée » témoignent plusieurs mères et compagnes de détenus. « Une porcherie » lance une mère de prévenu qui dit avoir vu des rats se balader sur les toits à proximité du parloir. Mathilde, collégienne, raconte que ses petits frères et sœurs ne veulent plus venir « tellement c’est sale ».

    Pourtant Patrick Motuelle, Directeur de la maison d’arrêt, assure que « les parloirs ont fait l’objet d’une réfection totale il y a deux ans par les détenus eux-mêmes » et de nouvelles opérations « l’an dernier par des détenus en formation ». Un détenu est également chargé de nettoyer tous les jours les parloirs . Mais avant le ménage de fin de journée, les familles ont le temps de dégrader les espaces de parloirs, selon le Directeur. Une opinion que partage Martine Noally, présidente du Relais enfant-parent Isère qui accompagne au parloir avec des enfants dont le père est incarcéré : « Cela ne dérange pas les familles de salir. C’est lié au partie du concept de prison, qui n’est pas là pour être belle et propre ».

    Outre l’odeur et l’aspect des parloirs, le confinement de la cellule y est reproduit. Enfermé entre deux grilles dans des cabines sans aucune aération, le confort est approximatif. En août 2009 l’expert architecte mandaté par le Tribunal administratif de Grenoble mesurait une température de 31°C, et une humidité supérieure à la normale. Il y a quelles années un réaménagement des parloirs avait été envisagé. Le projet est resté dans les tiroirs. Mais une nouvelle étude est en cours, au niveau de la direction interrégionale des services pénitentiaires, pour réhabiliter entre autres, les parloirs de Varces.

    #prison #familles #parloirs

  • “Parloirs”, un documentaire de Didier Cros à voir en avant-première sur Télérama.fr
    http://television.telerama.fr/television/parloirs-un-documentaire-de-didier-cros-voir-en-exclusivit-sur-t

    Didier Cros continue de mettre à nu le système carcéral français. Du vendredi 18 à 19h au lundi 21 janvier 2013 à 10h, Télérama.fr vous propose en streaming gratuit son dernier documentaire.

    #prison #parloirs #Didier_cros #streaming #telerama

  • « Parloirs », de Didier Cros : des mots derrière les murs
    http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/01/18/didier-cros-il-y-a-en-france-une-volonte-de-dissimuler-la-realite-carcerale_

    Qu’est-ce qui vous a surpris dans cet environnement carcéral ?

    Une chose qu’on oublie souvent : le bruit. C’est incroyablement bruyant, une prison. Les matériaux sont souvent de très mauvaise qualité, tout résonne : les portes qui se ferment, les clés, les pas. Toutes les télés – l’autre drogue du monde carcéral – ont leur volume à fond. Bien souvent les détenus hurlent pour se parler.

    Cet environnement sonore participe beaucoup de la tension qui règne. A la fin d’une journée de repérage ou de tournage, je ressentais une forme d’épuisement, dont j’ai mis du temps à trouver l’origine.

    #prison #parloirs#documentaire #cros #france2