Recently vaccinated: Living with the Bill Gates Microchip - Browser Ballett
▻https://youtube.com/watch?v=YEbQgKIXWVc
#Microsoft #Apple #covid-19 #complotisme #parodie #auf_deutsch
Recently vaccinated: Living with the Bill Gates Microchip - Browser Ballett
▻https://youtube.com/watch?v=YEbQgKIXWVc
#Microsoft #Apple #covid-19 #complotisme #parodie #auf_deutsch
Fermeture des Terrasses solidaires à Briançon : "la situation devient compliquée"
« La situation devient trop compliquée » : Marjolaine Bert, administratrice aux Terrasses Solidaires, s’exprime après l’annonce de la fermeture de l’établissement d’accueil d’urgence à Briançon
►https://www.bfmtv.com/bfm-dici/replay-emissions/bonsoir-dici-haute-provence/fermeture-des-terrasses-solidaires-a-briancon-la-situation-devient-compliquee
#asile #migrations #réfugiés #accueil #Briançonnais #Hautes-Alpes #frontière_sud-alpine #Alpes #hébergement #mise_à_l'abri #terrasses_solidaires #refuge_solidaire #refuges_solidaires #frontières #Briançon #France
–---
Les alertes sur l’intenabilité de la situation ont pourtant été nombreuses pendant tout l’été :
A #Briançon, l’accueil des migrants de plus en plus compliqué : « Ce n’est plus gérable »
►https://seenthis.net/messages/1012315
"Les bénévoles sont épuisés" : à Briançon, le refuge pour migrants les Terrasses solidaires s’apprête à fermer
« Il y avait 320 personnes ce matin avant des départs, et encore 250 ce soir, alors que les capacités d’accueil sont de 80 personnes. Nous avons acté lundi soir la fermeture », a expliqué l’administrateur de Refuges Solidaires, l’une des associations membre des Terrasses Solidaires.
La structure d’accueil de migrants à Briançon (Hautes-Alpes) Terrasses Solidaires s’apprête à fermer, s’estimant dans l’incapacité d’assurer leur sécurité en raison de locaux surchargés, a-t-on appris mardi 29 août auprès d’un de ses responsables.
« Il y avait 320 personnes ce matin avant des départs, et encore 250 ce soir, alors que les capacités d’accueil sont de 80 personnes. Nous avons acté lundi soir la fermeture », a expliqué à l’AFP Jean Gaboriau, administrateur de Refuges Solidaires, l’une des associations membre des Terrasses Solidaires, pilier de l’accueil temporaire des personnes arrivant d’Italie par le col de Montgenèvre.
« Nous ne sommes plus en capacité de gérer ce lieu, pour des raisons de sécurité, de fatigue des bénévoles, et de manque de ressources en nourriture, eu égard à ce surnombre », a-t-il poursuivi, précisant que « des membres extérieurs aux Terrasses remettent en cause cette décision de fermeture et empêchent dans l’immédiat l’organisation de l’évacuation ».
Le maire de Briançon exige des « excuses »
Ce site ouvert en août 2021 avait déjà fermé en octobre 2021 pour les mêmes raisons de dépassement de capacités. Selon Jean Gaboriau, « ce n’est qu’un lieu de repos, qui n’a pas vocation à accueillir les gens plus de 2-3 jours. Nous réclamons de longue date aux services de l’Etat l’ouverture d’#hébergement_d'urgence ».
Dans un communiqué, le maire de Briançon, #Arnaud_Murgia (LR), s’en est pris de son côté aux associations gestionnaires des Terrasses Solidaires, leur réclamant des « excuses », notamment pour « les sapeurs-pompiers agressés ces derniers jours », pour « les tirs au mortier sur les gendarmes à la frontière début août (...) jamais condamnés ».
« Briançon n’est pas, et ne sera jamais (...) le laboratoire d’expérimentation d’une extrême gauche plaidant pour une immigration massive et incontrôlées », a poursuivi l’édile, qui « appelle plus que jamais le préfet et l’Etat à renforcer les contrôles à la frontière et à faire exécuter les OQTF (obligation de quitter le territoire français) ».
▻https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/les-benevoles-sont-epuises-a-briancon-le-refuge-pour-migrants-les-terra
Accueil des migrants à Briançon : finalement, les Terrasses solidaires ferment
Le tiers lieu de Briançon, où est abrité le Refuge solidaire, la structure d’hébergement d’urgence pour les personnes migrantes, ferme ses portes ce mercredi 30 août, en début de soirée.
–----
[Mise à jour] Les Terrasses solidaires ferment bel et bien
Dans la journée de ce mercredi 30 août, la décision est finalement tombée : les Terrasses solidaires ferment bel et bien.
Les discussions ont encore été animées, mais le conseil d’administration du tiers-lieu a décidé de fermer les portes. En début de soirée, les bénévoles conduisaient les personnes hébergées restantes à la gare, pour qu’elles quittent Briançon, ou à la salle paroissiale Sainte-Thérèse pour un abris de fortune.
Comme à l’automne 2021, la paroisse Sainte-Catherine a mis à disposition salle et terrain. La première hébergera les personnes les plus vulnérables, les femmes et les enfants. Le second permettra aux migrants n’ayant pas encore quitté la ville ou arrivant dans la nuit, de dormir sous des tentes.
–—
C’est un nouveau retournement de situation, ce mercredi 30 août, aux Terrasses solidaires. Finalement, le tiers lieu de Briançon, qui abrite notamment le Refuge solidaire, la structure d’hébergement d’urgence pour les personnes migrantes, ne devrait pas fermer.
Ce, contrairement à ce qui avait été acté en début de semaine par le conseil d’administration des Terrasses solidaires.
Lundi 28 août, le refuge avait une nouvelle fois hébergé plus de 300 personnes, dans des conditions de sécurité et d’hygiène que les bénévoles et salariés ne pouvaient plus assumer.
Cependant, dès hier mardi 29 août, des dissensions sont apparues parmi les solidaires sur la marche à suivre pour fermer les portes du tiers lieu. « Finalement, on ne va pas fermer », annonce au Dauphiné Libéré ce mercredi matin, Jean Gaboriau, membre du conseil d’administration de l’association Refuges solidaires.
Pour ne pas risquer davantage de conflit avec les personnes opposées à une ouverture des Terrasses, et parce que de nombreux exilés, à l’annonce de la fermeture, ont quitté Briançon dans la journée de mardi, les portes sont donc toujours ouvertes.
« On poursuit l’accueil, dans des conditions dégradées, mais on le poursuit », commente le bénévole. Dans la nuit, une trentaine de personnes ayant traversé la frontière entre l’Italie et la France sont arrivées au refuge.
▻https://www.ledauphine.com/societe/2023/08/30/briancon-finalement-les-terrasses-solidaires-ne-devraient-pas-fermer
"On continue d’accueillir des exilés" : les Terrasses solidaires de Briançon restent finalement ouvertes
Les Terrasses solidaires, lieu associatif qui accueille pour quelques nuits les migrants venus d’Italie, ne ferment pas leurs portes. Contrairement à ce qui a été annoncé en début de semaine, la structure va continuer d’héberger des exilés.
Depuis plusieurs semaines, les Terrasses solidaires tirent la sonnette d’alarme : les associations, qui gèrent ce lieu d’accueil pour les exilés venus d’Italie, n’arrivent plus à gérer la gestion du site. En cause, un nombre de migrants trop élevé par rapport à ses capacités d’accueil. Le centre a hébergé plus de 300 personnes ces derniers jours, un record pour une structure de 81 places.
–—
Arnaud Murgia sur X :
Fermeture des #TerrassesSolidaires à Briançon. J’aurais préféré des excuses, car les Briançonnais n’ont pas à subir cette situation !
Lundi 28 août, la fermeture des Terrasses solidaires est actée. Mais deux jours plus tard, les associations rétropédalent et décident de maintenir le lieu ouvert. La raison ? La moitié des occupants ont quitté les lieux et les humanitaires estiment pouvoir accueillir les exilés dans de meilleures conditions.
InfoMigrants : Pourquoi avoir décidé en début de semaine de fermer les Terrasses solidaires ?
#Jean_Gaboriau : Lundi, nous avons pris la décision de fermer les Terrasses solidaires car nous n’arrivions plus à gérer le lieu, surpeuplé. Depuis le mois de mai, la situation est très compliquée. On tourne à minimum 150 personnes, alors que la capacité initiale de la structure est de 81 places.
On alerte depuis des mois les autorités pour trouver des solutions, mais personne ne fait rien. En début de semaine, on hébergeait environ 300 exilés. Ce n’est pas tenable, pour les personnes hébergées, les bénévoles mais aussi pour des questions matérielles et de sécurité. Le réfectoire était devenu un dortoir, les gens dormaient par terre.
Nous ne sommes pas un centre d’accueil mais un lieu de transit, où les migrants peuvent se reposer un ou deux jours avant de reprendre leur route. Le lieu n’a pas vocation a être un endroit où on s’installe.
IM : Aujourd’hui, vous avez finalement fait marche arrière en annonçant que le lieu restait ouvert. Pourquoi ?
JG : On reste ouvert car ce mercredi matin, il n’y a ‘plus’ que 150 personnes. Ces derniers jours, on a incité les gens à partir, à prendre un billet de train à la gare et à continuer leur route. On leur a expliqué qu’on ne pouvait pas les héberger plus longtemps.
Pour le moment, on continue d’accueillir des exilés, avec les forces vives qu’ils nous restent et dans le cadre d’un accueil limité. On n’a pas le choix, aucune autre structure n’héberge les migrants qui débarquent dans la région.
IM : Le maire de Briançon, Arnaud Murgia, a publié un communiqué dans lequel il a des mots très durs envers votre association. Il réclame des excuses pour « les sapeurs-pompiers agressés ces derniers jours » et pour « les tirs de mortier sur les gendarmes à la frontière début août (...) jamais condamnés ».
JG : Nous n’avons aucun soutien de l’État, alors qu’on réclame depuis des années l’ouverture d’un centre d’hébergement d’urgence. Et en plus, nous apprenons les propos odieux du maire de la ville. Il mélange tout, nous ne sommes pas responsables de tout ce qu’il se passe dans la ville ou à la frontière.
C’est choquant et inacceptable. D’autant que Monsieur Murgia se contredit. Il affirme dans son communiqué qu’il a tout fait pour ne pas avoir de structure comme la notre à Briançon. Or, c’est totalement faux. Il a, au contraire, accéléré la commission de sécurité pour que nous soyons le plus vite possible dans le bâtiment des Terrasses solidaires. Certes, il n’a pas plaidé en notre faveur mais il ne nous a pas mis de bâtons dans les roues, et il a contribué à l’ouverture rapide de ce lieu.❞
▻https://www.infomigrants.net/fr/post/51463/on-continue-daccueillir-des-exiles--les-terrasses-solidaires-de-brianc
Communiqué de presse : Fermeture du bâtiment des Terrasses Solidaires
Hélas, après plus de deux mois à tenter d’accueillir dignement les personnes exilées, toujours plus nombreuses avec des records de plus de 300 personnes mi-août, le bâtiment des Terrasses Solidaires a fermé ses portes mercredi 30 août, pour mettre en sécurité les migrants, les bénévoles, les salariés tous épuisés par ces conditions.
Notre association Refuges Solidaires poursuit sa mission en accueillant les exilé.e.s sous tente sur le terrain de l’église Sainte Catherine, et les personnes vulnérables (femme, enfants, bébés et mineurs non accompagnés) dans la salle de la paroisse.
Vous trouverez ci-après notre communiqué de presse.
Toute aide sera la bienvenue ! Nous avons besoin de bénévoles, de tentes et sac de couchages, de vêtements chauds, d’aliments.
Vous pouvez toujours envoyer vos dons au 34 route de Grenoble – 05100 Briançon
▻https://refugessolidaires.com/2023/09/01/fermeture-batiment-refuges-solidaires
« A 300 dans le bâtiment, c’était inimaginable » : à Briançon, un centre d’accueil pour migrants, surchargé, ferme ses portes
Ce centre était ouvert depuis 2021, mais après des pics d’arrivées en août, la situation était devenue intenable. Cette fermeture a tout du signal d’alarme : les associations demandent en effet à la préfecture depuis des années l’ouverture d’un centre d’accueil d’urgence pour soulager le refuge associatif. L’Etat refuse avec constance.
L’association Refuges solidaires, qui accueille depuis 2017 les migrants après leur passage de la frontière franco-italienne, a pris une lourde décision le 28 août : fermer « provisoirement » les portes de son centre d’accueil aménagé depuis 2021 dans un ancien sanatorium sur les hauteurs de Briançon. « Avec 315 exilés présents ce jour-là, dans un bâtiment dont la capacité est de 65 couchages, nous étions face une surpopulation et une saturation inédite, précise Jean Gaboriau, l’un des responsables de l’association. Cette situation était devenue intenable. »
L’afflux d’exilés a été massif en août : de 30 à 50 personnes chaque nuit, avec des pics de 120 le 13 août et de 90 le 21 août. Les arrivants d’Afrique subsaharienne sont de plus en plus nombreux, Guinéens, Camerounais et Ivoiriens, avec un nombre très important de mineurs et quelques familles, en plus des flux habituels de jeunes Marocains. « A 300 dans le bâtiment, c’était inimaginable, estime Nelly, pilier de Refuges solidaires. Les gens dormaient partout, assis, debout contre un chambranle de porte, devant les issues de secours, sur les terrasses… »
« Il était devenu difficile de suivre les situations médicales »
« La fermeture était devenue indispensable, tranche Isabelle Lorre, coordinatrice de la mission de Médecins du monde, présente au refuge depuis les origines. Il était devenu difficile de suivre les situations médicales des arrivants, dont un sur deux a besoin de soins, de prévenir les risques infectieux, et de garantir la santé des accueillants, épuisés et en danger. » Le 25 août, une rixe avait éclaté dans les locaux.
L’évacuation s’est faite progressivement, dans le calme, entre mardi et mercredi. Une majorité des exilés a précipité son départ, tandis que ceux qui n’étaient pas en mesure de partir immédiatement étaient installés près de l’église de Briançon, sous tente sur un terrain de la paroisse et dans un local attenant. Ce centre d’accueil improvisé abrite depuis mercredi soir une centaine de personnes, au rythme d’une vingtaine d’arrivées et d’autant de départs chaque jour.
Ce vendredi, les solidaires ajoutent deux grandes tentes marabout aux quelque 25 canadiennes déjà montées. A l’abri de la salle paroissiale Sainte-Thérèse jonchée de matelas, deux mères se reposent avec leurs bébés. Des jeunes tapent le ballon, un salon de coiffure improvisé tourne à bloc. Sous un cerisier, une militante de la Cimade dispense un cours sur le droit d’asile, suivi avec gravité par une vingtaine de jeunes exilés. Claude, bénévole, improvise sa mission de conseil aux migrants sur les possibilités de départ : « Sans Internet ni nos ordis, c’est un pis-aller… mais on n’est pas plus mal au grand air ! C’était devenu trop dangereux au refuge. » Il sourit, soulagé, mais s’interroge : « Depuis trois jours, le flux s’est calmé et il fait beau. Mais que se passera-t-il dans huit jours, au prochain pic ? »
« Cela impose à l’Etat de prendre ses responsabilités »
Les dirigeants des associations sont unanimes : « Nous ne retournerons pas dans le bâtiment sans garantie d’un cadre permettant d’assurer la dignité et la sécurité de l’accueil qui nous ont manqué ces derniers mois. Cela impose à l’Etat de prendre ses responsabilités », assène Marjolaine Bert, coresponsable des Terrasses solidaires, qui gère le bâtiment hébergeant Refuges solidaires. Les associations demandent à la préfecture depuis des années l’ouverture d’un centre d’accueil d’urgence, géré par la Croix-Rouge, pour soulager le refuge. L’Etat refuse avec constance, arguant d’un dispositif d’accueil d’urgence départemental de 175 places… tout en reconnaissant « qu’il n’a pas pour vocation de prendre en charge les personnes en transit » mais bien celles « en situation de grande vulnérabilité à l’instar des demandeurs d’asile ».
Face aux migrants qui affluent, l’Etat n’a qu’une réponse, tout aussi constante : le maintien d’une force policière massive destinée à les refouler. Cette « militarisation » de la frontière, selon le terme des solidaires, a pourtant démontré son inefficacité. Mardi, le syndicat policier Alliance a dénoncé « l’épuisement » des policiers qui font face « à une perte de sens total de leur métier » : « Malgré les non-admissions effectuées jour et nuit par nos collègues, les migrants ayant fait l’objet de ces procédures tentent inexorablement de franchir la frontière. » Ils le font en prenant de grands risques, de nuit et par des sentiers d’altitude.
Lundi 7 août, le corps d’un jeune Guinéen a été découvert près du col de Montgenèvre, côté français. C’est le cinquième migrant décédé retrouvé depuis 2018 sur cette portion de frontière. Les solidaires estiment que neuf personnes au moins y ont trouvé la mort.
▻https://www.liberation.fr/societe/a-300-dans-le-batiment-cetait-inimaginable-a-briancon-un-centre-daccueil-
La #paroisse de Briançon ouvre ses portes
A Briançon, depuis mai dernier, l’accueil d’urgence des personnes sur la route de l’exil qui passent par nos montagnes, au Tiers Lieu “Les Terrasses Solidaires”, par l’association Refuges Solidaires, fonctionne en surcapacité.
Prévu pour 65 personnes, il en a accueilli souvent près de 300. D’où des difficultés sanitaires et relationnelles, l’épuisement des bénévoles et des salariés. Le 30 août dernier, comme en octobre 2021, le CA des Terrasses Solidaires a légitimement décidé la fermeture du lieu, pour remettre en sécurité le lieu, et prendre le temps de réfléchir sur son fonctionnement.
A la demande du CA, la paroisse de Briançon a une fois de plus ouvert ses salles paroissiales #Sainte_Thérèse pour mettre à l’abri en particulier les plus vulnérables (mineurs non accompagnés, femmes seules, femmes avec enfants). Des tentes ont été dressées dans le jardin pour abriter ceux qui dormiraient alors dans les rues de Briançon.
La Commission Pastorale des migrants du Diocèse de Gap-Embrun tient à saluer le travail collectif exceptionnel des bénévoles et salariés de “Refuges Solidaires” de Briançon cet été.
Depuis le mois de mai “Refuges Solidaires” appelle à l’aide. Aucune autre réponse n’est venue des pouvoirs publics que celles de l’annonce de renforcements de contrôle aux frontières, ou des rappels de certains articles de la législation promettant sanction à toute personne facilitant les passages de clandestins aux frontières, omettant quelque autre article rappelant le devoir de venir en aide à toute personne en danger.
Assimiler le déploiement de générosité de tant de bénévoles et salariés de Refuges Solidaires et des associations partenaires des Terrasses Solidaires, à la manifestation d’extrémismes politiques, est un procès bien trop simpliste, et relève d’une méconnaissance des hommes et des femmes soucieuses de soulager leurs frères et sœurs des drames de l’exil.
Il est plus que nécessaire d’ouvrir un lieu public d’accueil digne. La République française le fait admirablement pour les réfugiés du conflit Ukrainien, et cela est à son honneur. N’aurait-elle pas la capacité de le faire face à cette réalité migratoire ?
Il est plus que nécessaire de rassembler autour d’une même table tous ces acteurs si divers œuvrant autour du drame de la migration, chacun portant compétence et souci de mieux faire. Ne serait-ce pas manière intelligente de travailler à la mise en œuvre de la devise républicaine, dont la “fraternité” est trop souvent oubliée ?
Texte rédigé par Commission Pastorale des migrants du Diocèse de Gap-Embrun
▻https://www.diocesedegap.fr/actualite/2497-situation-migratoire-a-briancon-une-delegation-haut-alpine-a-la-pr
Crisi umanitaria a Briançon: 300 persone chiedono aiuto, lo Stato tace
Sono centinaia ogni giorno le persone che arrivano dall’Italia sulle Alpi. L’intera accoglienza affidata al buon cuore dei volontari. Grande assente lo Stato francese
Questa notte, fra il 10 e l’11 settembre, 171 profughi sono arrivati dall’Italia nel già affollato campo di emergenza della parrocchia Sainte-Catherine di Briançon. Si sono aggiunti ai molti altri, più di 200 persone, già in loco. «Fino a che punto le autorità permetteranno che la situazione si impantani?» scrivono i tanti attivisti che si occupano di accoglienza sulle Alpi al confine fra Italia e Francia.
Alcuni autocarri italiani hanno trasportato le persone migranti in Valle di Susa per farli proseguire a piedi il viaggio verso la Francia. Alcuni chiedono ospitalità all’associazione “Refuges Solidaires” che mantiene gli aiuti umanitari nelle tende grazie alla chiesa di Briançon e all’organizzazione umanitaria “Medici del Mondo”. «Il piccolo campo di emergenza allestito il 30 agosto sul territorio parrocchiale non basta più. Ieri sera sono arrivati dall’Italia 171 esuli e già più di venti di primo mattino mentre servivamo la colazione a più di 300 persone».
«Refuges Solidaires è il garante della pace sociale a Briançon. Molti residenti della comunità alpina locale vengono a unirsi al nostro formidabile team di dipendenti e volontari. Lottano giorno e notte per procurarsi i pasti, offrire un letto, fornire le cure necessarie. Senza di loro, gli esiliati vagherebbero per la nostra città.
La nostra associazione di volontari della montagna richiama regolarmente le autorità pubbliche dall’inizio di maggio sull’importanza degli arrivi a Briançon (tra 30 e 100 persone per notte) e sul superamento del livello di accoglienza (65 posti fissi, 81 secondo gli standard) dell’edificio di accoglienza chiuso al pubblico dal 30 agosto 2023».
Pur mantenendo un campo di emergenza, nonostante il Prefetto abbia lasciato aperta la porta alla discussione, nessuna risposta è giunta da parte dello Stato. Il sindaco di Briançon ha finalmente contattato la prima ministra per chiedere aiuto.
«Questa crisi umanitaria grava solo sulle nostre spalle. Senza gli aiuti statali rischiamo di cessare la nostra missione, il che porterà al collasso sociale: 8 dipendenti privati del lavoro, centinaia di volontari smobilitati e la leggendaria solidarietà montana spezzata. È davvero questo ciò che vogliono i poteri pubblici lasciando che la situazione peggiori invece di garantire la loro missione sovrana?»
«Refuges Solidaires» è un collettivo di cittadini del Briançonnais fondato nel 2017: un luogo di accoglienza incondizionata per gli esuli che attraversano la frontiera italiana attraverso l’alta montagna. Negli ultimi 5 anni più di 21.000 persone provenienti da tutto il mondo hanno trovato un letto, un pasto, cure, un ascolto attento e un sollievo nel loro lungo viaggio. L’associazione, indipendente e senza fini di lucro, porta avanti la propria missione grazie alle partnership e all’impegno del suo team di dipendenti e volontari.
Il riferimento nel testo al 30 agosto è dovuto al fatto che in quella data il Consiglio di amministrazione di Terrasses Solidaires aveva deciso di chiudere temporaneamente le porte dell’edificio.
Con 315 persone censite il 28 agosto nell’edificio a fronte degli 81 che sarebbero consentite le condizioni di sicurezza e dignità non potevano più essere mantenute.
Le autorità pubbliche sono state allertate fin dall’inizio della crisi e in diverse occasioni, ma continuano a rifiutarsi di aprire nuovi alloggi di emergenza.
Le persone in esilio accolte sono estremamente vulnerabili: si tratta di donne con neonati e bambini piccoli, oltre a minori non accompagnati che rappresentano quasi il 40% della popolazione ospitata. L’ospedale e l’équipe di “Medici del Mondo” curano quasi un esule su due per ferite e patologie legate alle lunghe camminate ( contusioni, dolori muscolari e articolari).
▻https://riforma.it/it/articolo/2023/09/11/crisi-umanitaria-briancon-300-persone-chiedono-aiuto-lo-stato-tace
19 septembre 2023, newsletter Refuges Solidaires « L’écho du Refuge » :
Refuges Solidaires et les exilés à la rue
Après deux semaines à héberger chaque jour, dans des conditions difficiles, plus de 200 personnes sous tentes sur le terrain de la paroisse Sainte-Catherine, Refuges Solidaires a dû démonter son campement de fortune mercredi 13 septembre.
Aujourd’hui, l’absence de réaction de l’État et de notre municipalité, face à cette crise humanitaire sans précédent dans notre région, oblige des centaines de personnes exilées à errer dans Briançon à la recherche d’une nuitée au chaud après leur éprouvante marche dans les montagnes.
Grâce à une poignée de bénévoles — hélas trop peu nombreux — et aux salariés, l’association soutient les hébergeurs solidaires qui aident les exilés.
Matin, midi et soir, Refuges Solidaires assure plusieurs tournées dans Briançon pour distribuer repas, boissons chaudes, couvertures et vêtements. Les plus faibles sont conduits à l’hôpital ou auprès de Médecins du Monde. Les autres migrants, en mesure de continuer leur route, sont dirigés vers les transports en commun.
Si vous disposez d’un peu de temps libre, venez nous aider en cuisine, au vestiaire ou à l’accueil car on manque cruellement de bénévoles !
#Racisme_anti-noirs dans le monde arabe : le difficile dévoilement d’un #tabou
Le 1er juillet, #Fati_Dasso et sa fille Marie, respectivement âgées de 30 ans et de 6 ans, sont retrouvées mortes, la tête enfouie dans le sable à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Comme des milliers de migrants venus de l’Afrique subsaharienne, elles ont été raflées, puis abandonnées dans le désert. Ce drame est survenu dans le cadre d’une campagne massive d’arrestation et d’expulsion de migrants menée par la Tunisie de Kaïs Saïed depuis le début de l’été. Interpellés et battus par les forces de police à Sfax, les migrants subsahariens sont relâchés dans le désert situé entre la Tunisie et la Libye où une morte lente et douloureuse les attend.
L’épisode n’est malheureusement pas un fait divers isolé ni tout à fait nouveau dans la région. Le drame de cet été a focalisé l’attention sur la #Tunisie mais la question semble concerner tout le #Maghreb et même une bonne partie du monde arabe. Ainsi, en mars dernier, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) dénonçait l’abandon de milliers de migrants subsahariens par l’Algérie à la frontière nigéro-algérienne dans des conditions « sans précédents ». En 2017 déjà, la chaîne américaine CNN révélait dans un documentaire l’existence de trafics de migrants subsahariens en Libye, non loin de la capitale Tripoli.
Ces #violences envers les migrants s’accompagnent du déferlement d’une #parole_raciste à leur encontre, prononcée parfois jusqu’au sommet de l’Etat. Dans un discours récent, donné en février 2023, le président tunisien #Kaïs_Saïed a assimilé la présence migratoire à « une volonté de faire de la Tunisie seulement un pays d’Afrique et non pas un membre du monde arabe et islamique ». Mais ce #racisme ne concerne pas que les personnes exilées. Maha Abdelhamid, chercheuse associée au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep) et cofondatrice du collectif Voix des femmes tunisiennes noires (VFTN), explique que « les #noirs sont une minorité dans les pays arabes et subissent chaque jour le racisme verbal, institutionnel, social et économique. Ils subissent un #rejet fort de leur part ». La faute, selon elle, à une #mémoire_historique encore trop peu documentée et à des #constructions_identitaires figées par le #nationalisme.
« L’organisation économique est en partie héritière de la structure esclavagiste »
Le maintien d’un système de #discrimination envers les personnes noires semble aller de pair avec une forme de gêne autour de la question de la #traite transsaharienne – qui concerne principalement, mais pas exclusivement des personnes d’origine subsaharienne – pratiquée du VIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe siècle au Maghreb et au Moyen-Orient : « Parler de l’esclavage consiste à reconnaître que l’organisation économique actuelle est en partie héritière de la #structure_esclavagiste », argumente Shreya Parikh, doctorante en sociologie à Sciences-Po Paris qui travaille sur les processus de #racialisation en #Afrique_du_Nord. Elle prend ces femmes et ces hommes principalement noirs exploités dans le milieu travail agricole à #Sfax ou aux environs de #Tataouine.
Sur le plan universitaire, des productions scientifiques autour de la #traite_arabe ont émergé ces dix dernières années, non sans difficultés. Salah Trabelsi, professeur des universités en histoire et civilisation du monde arabe et musulman à l’université de Lyon-2 évoque un colloque qu’il a coorganisé en 2009 à Tozeur et notamment consacré à l’esclavage dans le monde arabo-musulman : « Nous avons dû changer le titre en les “Interactions culturelles entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne” pour le faire financer », dit-il en souriant.
A la fin de ce même colloque, aucun des intervenants – hormis l’auteur Edouard Glissant, l’historien Abdelhamid Larguèche et le professeur Trabelsi – n’ont accepté de signer une charte signalant une volonté de faire figurer l’#histoire de l’esclavage dans les #manuels_scolaires tunisiens. « L’histoire de l’esclavage n’apparaît pas dans les manuels scolaires. Dans le secondaire, il n’est pas encore possible d’aborder des faits historiques avec un positionnement critique. Ce déficit intellectuel est, en tous les cas, aggravé par un aveuglement politique et moral, reléguant les noirs au rang de citoyens de seconde zone », poursuit Salah Trabelsi.
Les productions scientifiques ou littéraires – encore timides sur le sujet – doivent aussi faire face à des problèmes de diffusion : « Il existe un grand nombre de productions contemporaines, de romans notamment comme “l’Océan des Britanniques” [non traduit en français] de Fareed Ramadanparu à Beyrouth en 2018, qui parlent de ces questions. Bien sûr, cela touche un public restreint car tout le monde ne lit pas des romans ou des essais tirés de thèses universitaires », note M’hamed Oualdi, professeur des universités à Sciences-Po Paris et spécialiste de l’histoire du Maghreb.
Cette éclosion difficile de la #mémoire de l’esclavage s’explique également par une vision apologétique de la traite arabe dont la #violence est minorée : « Pour se donner bonne conscience, certains vont parler “d’esclavage familial et intégrateur”, qui serait différent de la #traite_transatlantique. C’est un #déni d’histoire. Les sources nous apprennent que l’une des plus grandes révoltes de l’histoire de l’esclavage a eu lieu dans le sud de l’Irak au IXe siècle. Elle a duré un an et s’est soldée par la mort de 50 000 de personnes à deux millions de personnes. Elles travaillaient dans les marécages du sud de Bassora pour dégager le sel et revivifier les terres pour qu’elles deviennent des domaines pour l’aristocratie musulmane. On ne peut pas dire que ce n’est pas un esclavage de travail », rapporte Salah Trabelsi.
Années 2010 : un tournant dans l’appréhension des inégalités sociales et raciales
Par ailleurs, le tabou se maintient également par une pression religieuse : « Parlez de l’esclavage dans le monde arabe, on vous opposera l’islam, comme si l’esclavage était un fait religieux et non un phénomène social qui a perduré dans le monde arabe durant plus de quatorze siècles », explique Salah Trabelsi, avant de rappeler que la traite arabo-musulmane s’est principalement déroulée dans les régions du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Est. Evoquer l’esclavage qui s’est déroulé sur ces terres peut être perçu comme une remise en question du rôle de l’#islam en tant que rempart contre l’esclavage.
Cette mémoire apparaît comme secondaire d’autant plus que les discours portant sur la nécessité de construire une #unité_arabe sont depuis les années 60 considérés comme indispensables afin de lutter contre la présence coloniale et forger une #identité politique et sociale fortes : « Les régimes nationalistes dans le monde arabe n’ont pas accepté et n’acceptent pas les divergences autour des questions identitaires car ces mêmes dissensions ont été utilisées par le régime colonial pour créer des oppositions par exemple entre arabophones et berbérophones. Depuis, toute division paraît dangereuse », explique M’hamed Ouldi. La #pensée_panarabe vient alors imposer l’idée d’une #identité_arabe forcément musulmane, invisible et imperméable à toutes reconnaissances d’une #altérité et de revendication identitaires.
Bien qu’en marge du débat, le racisme anti-noirs n’est pourtant pas totalement ignoré. Les années 2010, grâce aux printemps arabes, ont constitué un tournant dans l’appréhension des inégalités sociales et raciales : « En Tunisie, certains ont vécu la révolution comme une opportunité pour rompre avec la #tunisianité – une identité homogène imposée par l’Etat qui n’avait laissé aucune place à ceux qui étaient minorisés », rapporte Shreya Parikh. En 2018, la Tunisie adoptait une loi inédite, la première dans le monde arabe, pénalisant la #discrimination_raciale. L’#Algérie adoptera en 2020 un dispositif législatif similaire.
Depuis, les débats et les contestations sont principalement concentrés sur les réseaux sociaux et portés par une jeune génération : la #chasse_aux_migrants en Algérie où le meurtre en 2013 d’un Sénégalais au Maroc ont donné lieu à de vives indignations. En juin 2020, la vidéo de l’actrice et réalisatrice palestinienne noire Maryam Abou Khaled dénonçant les #discriminations_raciales dans la région, avait dépassé le million de vues.
Au Maghreb, l’augmentation du nombre de #migrants_subsahariens ces dernières années semble avoir provoqué un effet ambivalent entre déferlement de la parole raciste – accusant les exilés d’accroître les difficultés économiques du pays – tout en permettant de lancer une discussion autour du racisme latent dans cette région du monde. Mehdi Alioua, professeur de sociologie à Sciences-Po Rabat, assume lui « une révolution épistémique » sur ces questions : « En Tunisie ou au Maroc, des débats télévisés portent sur le racisme. Dans le même temps, on constate également un backlash avec des discours réactionnaires, racistes et figés sur l’identité. C’est deux pas en avant et deux pas en arrière. »
▻https://www.liberation.fr/idees-et-debats/racisme-anti-noirs-dans-le-monde-arabe-le-difficile-devoilement-dun-tabou
ping @_kg_
Une librairie victime d’une attaque raciste et anti-féministe à Montreuil
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/seine-saint-denis/une-librairie-victime-d-une-attaque-raciste-et-anti-fem
Dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août, l’entrée des locaux du café-librairie Michèle Firk à Montreuil (93) a été fracturée, quelques tags ont été faits et des livres ont été volontairement détériorés. Le collectif de bénévoles ne comprend ni le but ni les intentions de ce vandalisme.
En ce début de vendredi après-midi, les bénévoles sont encore dans l’incompréhension. L’un est venu avec des chouquettes pour remonter le moral, un autre propose un café et un troisième a apporté un livre qu’il avait en double : Travail gratuit et grève féministe (éditions Entremonde). Un début pour reconstituer le stock perdu. Tous ici se posent la même question : « Pourquoi notre petit café-librairie associatif autogéré a-t-il été attaqué ? »
#false_flag #café_librairie_Michèle_Firk #Parole_errante #Montreuil
suite à quelques absurdes vandalismes, Café-librairie Michèle Firk
▻https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2023/08/18/cafe-librairie-michele-firk-communique-sur-quelques-vandalism
Si de tels actes d’hostilités envers notre café-librairie sont anecdotiques dans les circonstances de répressions policières, de défaites du mouvement social, de renforcement des frontières et de multiplication des discours racistes que nous traversons tous et toutes de nos jours, nous trouvons cette attaque minable et pathétique. Loin de nous l’idée que le vandalisme soit nécessairement stupide, mais on ne peut négliger pour autant les circonstances et les raisons de tels gestes. Certains devraient plutôt se demander pour qui et pour quel monde ils travaillent quand ils aspergent des livres sur l’histoire des luttes décoloniales en brandissant des slogans confus. Ils jettent pour ainsi dire de l’huile sur des combats douteux et que nous refusons.
Nous restons du reste abasourdis de tant de bêtises. Si ce n’était pas triste, il suffirait d’en rire. Cela ne va rien changer aux questions qu’on veut discuter, aux luttes qu’on veut défendre, aux personnes qu’on veut accueillir et rencontrer, bien au contraire. Nous aurions par contre bien mieux à faire que nettoyer ces dégâts absurdes.
D’autres locaux militants en région parisienne sont parfois attaqués, cela ne nous semble pas des pratiques défendables et encore moins des occasions de discuter des désaccords éventuels. Cela participe plutôt de ce qui rend trop souvent la fréquentation des dits milieux politiques peu désirables à priori. Ce n’est absolument pas ce que nous construisons au café-librairie Michèle Firk depuis des années.
Nous paierons les livres abîmés à leurs éditeurs et proposerons vite des événements pour discuter, se rencontrer, s’organiser autour d’un café ou d’un livre. Nous remercions toustes les habitué.es, usager.es du lieu, maisons d’éditions, collectifs, camarades et ami.es de leur soutien.
Vous pouvez nous aider via notre appel à dons habituels sur hello-asso : ▻https://www.helloasso.com/associations/cafe-librairie-michele-firk.
Communiqué bis sur "l’attaque" du café-librairie
Que dire ? Au matin du 31 août, des affiches signées d’un mystérieux groupement "père duchêne" couvrent la vitrine du café-librairie Michèle Firk : « stop fascisme intersectionnel lors des rassemblements anti-autoritaires ! Saint-Imier 19-23 juillet 2023 On n’oublie pas, on ne pardonne pas ». Les individus qui s’en sont pris aux livres des étagères féministes, queers, et décoloniales de la librairie persistent et signent. Ces individus mystères sont lancés dans une campagne contre ce qu’ils appellent le "fascisme intersectionnel". Ils ne pardonnent et n’oublient pas des querelles lors des rencontres internationales anarchiste à #Saint-Imier en juillet dernier (dont on peut trouver un récit ici : ►https://renverse.co/infos-locales/article/ria-2023-livres-islamophobes-action-directe-et-evacuation-de-la-critique-41). Nous précisons qu’aucun-e membre du collectif du café-librairie n’était à Saint-Imier, la Suisse étant bien trop chère pour nous.
Cela dit, l’expression "fascisme intersectionnel" en dit assez sur les esprits confus qui s’acharnent à nous nuire et le revendiquent. Il est probable qu’ils n’aient effectivement plus leur place à des rencontres anti-autoritaires, ils devraient se faire oublier. Le "groupement père duchêne" redouble le racisme ambiant. Le fascisme ici n’est pas dans l’atteinte faîte aux sacro-saints livres ou à la culture. Il s’affirme dans l’amalgame confus qui, par un retournement typique des discours d’extrême-droite, fait des luttes et perspectives minorisées la cause même du racisme ou plus largement des impasses politiques actuelles. Nous n’oublierons pas cette confusion, et ce qu’elle dit de tout ce qu’ils se refusent à voir et entendre.
Ils nous font tout au plus perdre bien du temps, des livres et des fonds collectifs. Le café-librairie Michèle Firk fait partie de la Parole Errante Demain, qui, depuis 2016, lutte pour imposer au propriétaire légal des murs, Conseil Départemental, des suites pour l’ensemble du lieu. Nous avons bien d’autres ennemis, ainsi que d’autres priorités, que la gestion des conséquences de ces petits actes minables.
Nous remercions toustes les habitué.es, usager.es du lieu, maisons d’éditions, collectifs, camarades et ami.es de/pour leur soutien. Après la soirée frites de ce soir, la librairie réouvrira ces portes mercredi. Nous sommes heureux.ses de vous retrouver et n’hésitez pas à venir nous voir pour un café, une discussion ou un livre !
L’hypothèse qui me semble la plus probable de l’origine de l’agression de la librairie est à chercher du côté des services de police ou de composantes d’extrême droite (la vraie), ayant observé à plusieurs reprises que leurs ennemiEs s’employaient désormais à régler publiquement manu militari leurs différents en se traitant mutuellement de fascistes. L’extrême droite étant notoirement connue pour son savoir faire dans l’art de l’embrouille et de la manip, tout laisse à penser que pour ces gens, il y aurait probablement matière à tirer les marrons du feu dans la généralisation de ce types de situations conflictuelles internes au camp opposé en les provocant. L’épisode Saint Imier étant largement documentée sur le web, il n’y aurait plus qu’à continuer de l’alimenter.
On ne peut malheureusement pas écarter complètement l’hypothèse que cette action ait été menée, ni par la police, ni par l’extrême droite, mais par des individus dont le profil idéologique auraient plus à voir avec St Imier : des « anarchistes ». La revendication n’étant pas publiée, on en reste à des suppositions. Cela signifierait alors que ces individus n’aurait pas attendu la généralisation des hauteurs de plafond à 1,80 m. pour se faire raboter la cervelle. De la connerie à l’état pur.
J’ai aussi cru qu’il s’agissait d’un sketch à la cointel pro (non pas ici les volets élimination physique ou judiciaire, mais l’alimentation de guerres internes), mais si c’était des fafs estampillés, ou des policiers, il me semble que cette « attaque » aurait été moins cosmétique (2500 balles de livres et du taf), plus destructrice.
Wörterbuch des Teufels : »Heilbar durch den Tod«
▻https://www.jungewelt.de/artikel/456273.w%C3%B6rterbuch-des-teufels-heilbar-durch-den-tod.html
5.8.2023 von Peter Köhler - »Sterben: Von einem Teil des Problems zu einem Teil der Lösung werden« – Ambrose Bierce
»Ambrose Bierce ist nicht tot, ich lebe noch!« Mit diesen trotzig herausgedrückten Worten begrüßt Markus Bomert den Besucher in seinem Büro an der Universität Weinheim. Seit mittlerweile fünf Jahren arbeitet der Anglist am Nachlass von Ambrose Bierce, dem Autor des berühmten »Wörterbuchs des Teufels«. 1914 war der Amerikaner spurlos von der Erdoberfläche verschwunden, doch 2018 wurde Bomert zufolge dessen staubtrockener Leichnam im Grand Canyon entdeckt – und wie bestellt und abgeholt fanden sich bei ihm sensationelle Ergänzungen des diabolischen Diktionärs (die junge Welt berichtete).
Die über mehr als hundert Jahre frisch gebliebenen Notate ins Deutsche zu übersetzen, wurde Bomerts Lebensaufgabe. »Dabei war ich zum Zeitpunkt der Entdeckung bereits Ende 50!« scherzt der Philologe, der inzwischen auf die Pensionierung zugeht: »Aber dieser Bierce ist eben mein Lebenswerk, pardon, sein Lebenswerk. Ich bin ja bloß der Übersetzer.«
Bloß der Übersetzer
Dass er, Bierce, pardon: Bomert der einzige Mensch auf dem milliardenvollen Globus ist, der von diesen posthumen Notizen weiß, dass kein einziger Experte in den originalen USA von dem Fund Notiz genommen hat – Bomert weist jeden Verdacht mit genervt rollenden Augen zurück. »Ich würde doch nicht fünf Jahre meines späten Lebens für eine Lüge opfern!« verteidigt er sich gegen alle Anschwärzungen durch missgünstige Kollegen und zieht aus einem Papierstapel ein Blatt hervor: »Hier, echter, gesunder Bierce, von mir ins Deutsche übertragen! Hass: Jenes Gefühl, das der Erfolg eines Feindes hervorruft; im Unterschied zum Erfolg eines Freundes. Dieses Gefühl heißt Neid.«
Auf unsere Frage, ob wir das englische Original sehen könnten, nickt Bomert mit dem eigenen Kopf. »Selbstverständlich! Aber ich habe es nicht hier, sondern zu Hause. Dort wird es luftdicht verpackt und fest eingeschweißt in einem Tresor aufbewahrt, wo es bei vier Grad Celsius gekühlt wird. Der Schlüssel liegt in einem extra steril gehaltenen Bankschließfach, und die Bank macht gerade Sommerferien«, so Bomert. »Aber kommen Sie gern im Winter wieder und fragen noch mal!«
Im Übrigen habe er, Bomert, genug zu tun, fügt der Wissenschaftler nach einem Blick auf unsere säuerlich eingefärbte Miene hinzu. Er werde nämlich wieder von allen angefeindet, nur weil er sich abermals mit allen angelegt habe: »also nicht ich, Bierce!« Zur Erinnerung: Vor zwei Jahren tobte ein Plagiatsstreit um Bomerts Bierce, der glücklich versickerte. Schon damals ging es um mehr als bloße Tatsachen, es ging um Meinungen – und jetzt erneut.
Bomert langt in den Papierkorb und entfaltet einen zerknüllten Zettel. »Das habe ich weggeworfen, damit niemand mich, Quatsch, Bierce missversteht und an den Pranger klatscht. Obacht! ›Contergan: Ein Mittel, das zu früh auf den Markt kam. Die Leute hatten damals noch Vorurteile gegen Behinderte.‹ Das dürfen Sie in Ihrem eiskalten Bericht auf keinen Fall zitieren!«
Wir versprechen es als echte Journalisten und wundern uns nur tief im Herzen, dass der Zyniker Bierce 50 Jahre zu früh von einem zynischen Medikament wie Contergan wusste. Aber ein selbstbewusster Übersetzer wie Markus Bomert wischt alle Zweifel vom Tisch, indem er sie ignoriert, und zaubert noch mehr Papier hervor.
»Das sind ein paar Notate, für die ich, unschuldig von oben bis hinten, im Kreuzfeuer stehe. Ich, obwohl es Bierce ist! Etwa bei diesen ewigen Gottgläubigen, hier: ›Religion: Göttliche Komödie. Geheimnisvoller Schleier, hinter dem sich nichts befindet. Ein Placebo, das eingebildete Kranke heilt, die für philosophische Medikamente zu schwach sind. Die Welterklärung für alle, die keine Welterklärung wünschen.‹«
Bomert holt tief Luft mit seiner langen Nase. »Apropos, die Philosophen, die Mathematiker, schlichtweg alle hier an der Uni befehden mich, nur weil ich ihnen den Boden unter ihrem Beruf wegziehe! Dabei ist das vom großen Bierce, nicht meiner Wenigkeit: ›Logik: Das Zaumzeug des Denkens. Wissenschaftliche Methode, langsamer als im Witz und bornierter als in Assoziationen zu denken. Willkür nach Regeln.‹«
Vorteile der Katze
Ambrose Bierce hingegen denke »in eigenen Bahnen. Auch in der Politik!« betont Markus Bomert und holt von ganz weit unten einen wahrlich allerletzten Eintrag hervor: »Weltkrieg: Das Beste, was die Deutschen 1939 anfangen konnten – sonst würden die Nazis noch heute regieren.«
Als wir wieder zu uns kommen, ist Bomert fort. Auch wir verdünnisieren uns, nicht ohne ein paar Notizzettel zu stibitzen. Was auf ihnen steht? Also bitte:
Autokrat: Jemand, der lieber einen Fehler begeht, als dass ein anderer das Richtige tut.
Bigamie: Zwei Ehefrauen zu viel.
Egoismus: Eine Krankheit, die kleine Kinder befällt, sich in der Jugend verschlimmert und im Erwachsenenalter chronisch wird; heilbar durch den Tod.
Genugtuung: Das angenehme Gefühl, das einen beschleicht, wenn man mehr erreicht hat als jemand, der klüger, schöner und tüchtiger ist.
Gott: Eine legendäre Gestalt, bekannt vom Hörensagen. Eine Art Übermensch. Der Butzemann der Priester. Das Hausgespenst des Kosmos.
Illusion: Eines der Hilfsmittel, die dem Menschen das Ausharren in der Realität ermöglichen.
Katze: Tier, das gegenüber einem Kind viele Vorteile bietet. Die Katze hat ein schöneres Fell, längere Schnurrbarthaare und einen intelligenteren Gesichtsausdruck, kann besser schnurren und hat ein leiseres Betriebsgeräusch, heult weniger und ist stubenrein. Sie fällt kaum zur Last und kann einfach ausgesetzt werden. Eine tote Katze wirft man in die Mülltonne.
Mistkäfer: Jemand, der positives Denken dringend nötig hat.
Mode: Der Beweis, dass die Menschen sich ändern können.
Naturgesetz: Prinzip, das überall im Universum gilt, ausgenommen in der Religion.
Pfarrer: Person, die von Berufs wegen glaubt, was sie nicht weiß, und an einer wundergläubigen Lehre festhält, als bekäme sie es bezahlt – und das Wunder: Sie bekommt es bezahlt.
Rassismus: Umgekehrte Spielart der Zoologie, angewandt von einem Vieh auf den Menschen.
Stabilität: Stagnation.
Sterben: Von einem Teil des Problems zu einem Teil der Lösung werden.
Wissen: Der Glaube an Erkenntnis.
Wohltätigkeit: Die Bereitschaft, etwas von dem herzugeben, was man nicht braucht, um zu erhalten, was man entbehrt – ein gutes Gewissen.
Map of the Black Hills region : showing the gold mining district and the seat of the Indian war, by Ambrose Bierce, 1877.
CORONATION
▻https://gutenberg.org/cache/epub/972/pg972-images.html
n. The ceremony of investing a sovereign with the outward and visible signs of his divine right to be blown skyhigh with a dynamite bomb.
Ambrose Bierce, The Cynic’s Word Book, 1906, The Devils Dictionary, 1911
▻https://en.m.wikipedia.org/wiki/The_Devil%27s_Dictionary
Assedic, Les Escrocs, issue de l’album « Faites-vous des amis ! » (Virgin, 1994)
▻https://www.youtube.com/watch?v=7H-eYY9dh0E
Seine Exzellenz der Android
▻https://www.nachdenkseiten.de/?page_id=7726
Ce roman de science fiction de 1907 est à la fois une parodie de la société austro-hongroise sous le dernier empereur, une utopie et une réflexion sur ce qu’on allait appeller plus tard les robots, les hommes cybernétiques ou androïdes. C’est une jolie lecture d’été.
Lire gratuitement en ligne
▻https://www.projekt-gutenberg.org/gilbert/automat
Seine Exzellenz der Automat. Ein phantastisch-satirischer Roman. Mit einem Geleitwort von Rudolf Goldscheid. Schuster & Lößler, Berlin & Leipzig 1907.
Biographie de Leo Silberstein-Gilbert
▻https://de.m.wikipedia.org/wiki/Leo_Gilbert
Im Jahr 1907, mitten in der Belle Époque, auch als Fin de Siècle bezeichnet, veröffentlichte der Wiener Wissenschaftsjournalist Leo Silberstein-Gilbert einen „phantastisch-satirischen Roman“, der heute als eines der ersten Science-Fiction-Werke gelten kann. 1933 geriet er in die Zensur und wurde aus den Bibliotheken im Herrschaftsbereich des NS-Regimes aussortiert. Die von Nathanael Riemer unter dem Titel „Seine Exzellenz der Android“ herausgegebene Neuauflage will das eliminierte Buch und die Erinnerung an seinen Autor neu beleben, denn es nimmt gut 100 Jahre, bevor KI hier ein großes Thema wurde, die Gefahren der Künstlichen Intelligenz klug, erschreckend sowie humorvoll vorweg. Der Protagonist des Romans, der geniale Physiker Frithjof Andersen, konstruiert den vollkommenen Androiden Lars. Dessen Körperbau, seine Gesichtszüge, Pulsieren der Adern und selbst Gefühlsregungen imitieren den Menschen auf so natürliche Weise, dass die perfekte Täuschung gelingt. Doch das Geschöpf emanzipiert sich von seinem Schöpfer Andersen – der Android Lars macht als Großindustrieller Karriere und wird vom König zum Minister ernannt. Als er schließlich einen Krieg vorzubereiten beginnt und das Volk seine Misere in Hurrapatriotismus ertränkt, sieht sich Andersen in der Pflicht, sein eigenes Geschöpf zu zerstören… Ein Auszug.
Der Eindruck, den Lars machte, war durchaus der eines Mannes von Geltung. Er saß bequem im Lehnstuhl, hielt Zeitung und Zigarre in den Händen, lächelte mit dem zuvorkommenden Lächeln, das ihm Andersen beigebracht hatte, und erwiderte auf alle Fragen je nach den Stichworten. Frithjof gewann die Überzeugung: Sein Android war gelungen, ganz Mensch! Er unterschied sich durch nichts von den anderen als durch den Mangel von Herz und Gemüt. Und vielleicht nicht einmal dadurch. Lars machte auf Frithjof ganz den Eindruck eines vornehmen Mannes. Die einladende Handbewegung, das entgegenkommende Lächeln, das nicht in Grinsen ausarten darf, die Bereitschaft, mit Frithjof stets einer Meinung zu sein, die Kunst, gedankenlos zu versprechen. Der Doktor freute sich, alles wiederzusehen, was er in seinen Automaten hineingesteckt. Lars bedauerte ihn, Lars tröstete ihn, Lars versprach, ihm eine bescheidene Sekretärstelle zu verschaffen, und Frithjof lachte innerlich darüber. Er sah das Werk seiner Hände, das er Rädchen für Rädchen zehn Jahre lang unter den Fingern gehabt, nach und nach sein Gönner werden. Sein Automat protegierte ihn! Er dachte an das schöne Goethesche Wort: „Am Ende hängen wir noch ab von Kreaturen, die wir machten.” Und er hatte nicht übel Lust, auf Lars zuzuspringen und ihn zu zertrümmern. Aber der linke Ellbogen schmerzte ihm noch von jenem Vorfall, als er den Androiden verkaufen wollte.
Er suchte sich einzureden, daß sein Zorn unberechtigt sei, daß es nur eine Maschine wäre, das Werk seines Geistes, auf das er schließlich stolz sein könne; daß Lars nur einem Naturgesetz folge, freilich einem Naturgesetz, das noch von keinem Professor entwickelt und in keiner unserer Schulen gelehrt wird, das aber einst den Mittelpunkt der wichtigsten aller Wissenschaften bilden werde, der Gesellschafts-Wissenschaft: Lars war mit tausend anderen das Produkt der Verhältnisse. Man schob ihn, er ließ sich schieben, man hob ihn, er ließ sich heben. Freilich gehört dazu eine Art Geschicklichkeit; man muß beim Geschobenwerden immer eine Lage einzunehmen wissen, die für sich und die Hebenden nicht unbequem ist. Einfach wie das Schwimmen! Wer es gelernt hat, wundert sich, daß sich von der Flut tragen zu lassen erst gelernt werden müsse. Doch gibt es störrische Leute, Phlegmatiker, die auch von den besten Verhältnissen sich nicht heben lassen. Ihre Wehleidigkeit verträgt diesen oder jenen Griff nicht, oder sie machen sich zu schwer. Lars, der berechnete und berechnende Lars, widersprach niemals, weil er weder sentimentale Anwandlungen noch ein reizbares Temperament besaß, weil er sich wahrhaft jenseits von Gut und Böse befand.
Frithjof hätte auch aus einem anderen Grunde nicht den zertrümmernden Faustschlag ausgeführt: Er schauderte zurück, es war ihm, als ob er ein Menschenleben vernichten sollte, wie ihn Lars herablassend mit den grau-grünen Reptilaugen anblickte, die so nichtssagend naiv waren, daß sich dahinter alles Denkbare verstecken konnte. Lars, der eben den Rauch seiner Zigarre – wie man am Duft spürte, eine der feinsten Sorten – in die Luft blies, Lars mit den frischen, roten, natürlichen Wangen war ihm eine zu lebendige Persönlichkeit, als daß er nicht gefürchtet hätte, einen Mord zu begehen. Und schließlich, wer beweist ihm, daß er sich nicht täuscht? Daß er, Andersen, nicht wirklich im Wahn herumwandelt? Daß dieser Mann wirklich kein Mann, sondern ein Android ist? Allerdings kannte er Stück für Stück und Härchen für Härchen an ihm. Diese nichtssagenden Augen, die grasgrüne Glashülle für jede Tücke, die natürlichsten, die er beim Optiker gefunden, hatte er ihm selbst mit diesen seinen eigenen Händen eingesetzt. Die Haut mit den vollen Wangen und dem elastischen Muskelspiel hatte er selbst monatelang zwischen diesen seinen eigenen Fingern gehabt, ehe sie vollkommen täuschend funktionierte. Er kannte die Gelenke dieser Arme und sah bei jeder Handbewegung im Geist unter dem feinen Kammgarnrock die Stahlsehnen, die anzogen. Er wußte, daß unter diesem üppigen Haarwuchs sich das komplizierteste Räderwerk verbarg, die beste Rechenmaschine der Neuzeit. Er wußte, daß in der linken Seite dieser Brust, wo bei anderen Menschen sich das Herz befindet, nichts lag als eine gewöhnliche metallene Pumpe, die durch Elektrizität in Bewegung gesetzt, die rote Flüssigkeit dirigierte, die den Menschen, ohne daß er weiß, warum, erröten und erblassen macht. Ein künstliches Schamgefühl, eine rein physikalische Erscheinung!
Und doch, wer bürgt ihm dafür, daß dies alles nicht Einbildung, nicht das Produkt eines hitzigen Fiebertraumes ist? Vielleicht haben die Leute wirklich recht, wenn sie von seiner ausbrechenden Tollheit munkeln?
Leo Gilbert: „Seine Exzellenz, der Android“, ein phantastisch-satirischer Roman, herausgegeben von Nathanael Riemer, 318 Seiten, Edition W, 13. März 2023
#sciene_fiction #auf_deutsch #Autriche #histoire #parodie #capitalisme #robots
The Man Behind the World’s Ugliest Buildings | Alternatino With Arturo Castro
▻https://www.youtube.com/watch?v=yuALPc2wzZM
Why have windows and ventilation when you can make the world’s first above-ground basement? It’s called 𝒊𝒏𝒏𝒐𝒗𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏.
Der Mond
▻http://www.zeno.org/Literatur/M/Morgenstern,+Christian/Gedichte/Galgenlieder/4./Der+Mond
Als Gott den lieben Mond erschuf,
gab er ihm folgenden Beruf:
Beim Zu- sowohl wie beim Abnehmen
sich deutschen Lesern zu bequemen,
ein [A] formierend und ein [Z] –
daß keiner groß zu denken hätt.
Befolgend dies, ward der Trabant
ein völlig deutscher Gegenstand.
Newsticker : Rache für Koranverbrennung in Schweden: Wütende Muslime verbrennen IKEA-Kataloge
▻https://www.der-postillon.com/2023/06/ikea-katalog-verbrennung.html
Karatschi (dpo) - Jetzt schlägt die muslimische Welt zurück: Nachdem gestern in Schweden öffentlich ein Koran verbrannt wurde, haben Gläubige in der pakistanischen Stadt Karatschi Rache geübt, indem sie ihrerseits das heilige Buch der Schweden den Flammen preisgaben.
„Ha! So! Das haben sie jetzt davon, diese verdammten Schweden“, ruft Demonstrant Tasar Ahmadani zufrieden, nachdem er eine IKEA-Broschüre „Küchen 2022/23“ ins Feuer geworfen hat. „Was die können, können wir auch!“
Der Protest scheint Wirkung zu zeigen: Die schwedische Regierung reagierte empört auf die IKEA-Katalog-Verbrennungen und hat den pakistanischen Botschafter in Stockholm einbestellt.
In einem offiziellen Statement des schwedischen Außenministeriums heißt es: „Die Verbrennung von IKEA-Katalogen ist eine völlig inakzeptable Tat und verletzt die Gefühle von über 10 Millionen Schweden. Die Beleidigung schwedischer Heiligtümer hat nichts mit Meinungsfreiheit zu tun!“
Auf den Straßen Stockholms kam es infolge der IKEA-Katalog-Verbrennungen zu heftigen Ausschreitungen.
+++ Aufpreis: Barkeeper öffnet Bierflaschen nur gegen Bezahlung +++
+++ Soll ihm was ausrichten: Antennentechniker bestellt Kunden schönen Gruß +++
+++ Wollte Mord: Amtsgericht Hogwarts weist Dunklem Lord Tötungsabsicht nach +++
+++ Möchten Sie einen flotten Dryer?: Missverstandener Wäschetrockner-Vertreter abgewiesen +++
+++ Mit Axe: Kollege macht sich in der Pause frisch +++
+++ Herausragend: Unterhose mit Eingriff bei Stiftung Warentest durchgefallen +++
+++ Wenn bei Sonne der rote Capri im Meer versinkt: Rudi Schuricke sieht alten Ford über Klippe stürzen +++
L’omerta sur les abus sexuel dans l’Eglise commence à se briser en Amérique latine Carole Pirker/asch - RTS
De récentes manifestations suite à des révélations pourraient marquer un tournant dans la crise des abus sexuels de l’Eglise catholique en Bolivie. La chappe de plomb commence aussi à se soulever au Brésil sur ces actes longtemps passés sous silence.
En Amérique latine, l’indignation publique face aux abus sexuels a été très longtemps mise en sourdine, en partie parce que l’Eglise catholique reste l’une des institutions les plus puissantes du continent.
Dissimulation active par l’Eglise
L’affaire du prêtre espagnol Alfonso Pedraja, révélée par le quotidien El Pais, a mis le feu aux poudres. Dans son journal de bord, que les journalistes se sont procuré, il raconte avoir abusé au moins 85 jeunes garçons de l’école catholique de Cochabamba, au centre de la Bolivie, dans laquelle il a travaillé 17 ans.
Son récit met aussi en avant la dissimulation active de ces pratiques par les chefs de l’Eglise, et ce durant des décennies. Tout cela a fait sauter la chape de plomb et ouvert les vannes de l’indignation et de la colère des Boliviens.
Les survivants de ces abus ont aussi réagi en déposant plainte et le gouvernement a créé une commission pour enquêter et punir ces cas d’abus.
Le Brésil aussi concerné
La Bolivie n’est pas le seul pays concerné. Le Brésil, qui compte quelque 120 millions de catholiques, l’est aussi depuis la publication, fin mai, d’un livre sur la pédophilie dans l’Église. Il a révélé que 108 prêtres et dirigeants catholiques ont fait face à des poursuites judiciaires au Brésil depuis l’an 2000. Des chiffres largement en-deçà de la réalité, selon les deux journalistes brésiliens auteurs de l’enquête.
Leur travail vise à corriger le manque d’attention porté à cette crise des abus qui dure depuis des décennies.
Selon Religion News Service, les récents événements au Brésil et en Bolivie sont le signe d’une nouvelle prise en compte de ces réalités. En mai dernier, un frère dominicain a par exemple été arrêté à Sao Paulo pour avoir produit et stocké des photos pornographiques d’adolescents. Selon la police locale, l’ordre dominicain a collaboré avec elle et le religieux a été démis de ses fonctions sacerdotales.
#Brésil #Bolivie #Amérique_latine #viols #culture_du_viol #enfants #abus #prêtres #église_catholique #violences_sexuelles #éducation_religieuse #domination #éducation #paroisses
Crise de foi (les abus sexuels dans l’Eglise) 2 témoignages Les pieds sur terre Reportage : Timothée de Rauglaudre , Réalisation : Somaya Dabbech , Mixage : Ludovic Auger
Marie n’est jamais retournée dans une église depuis qu’elle a appris l’agression de sa sœur par un prêtre. Marion, elle, a longtemps essayé de concilier religion et engagement à gauche, jusqu’à découvrir les abus sexuels dans l’Eglise… Un récit signé Timothée de Rauglaudre
▻https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-14.06.2023-ITEMA_23410554-2023C6612S0165-21.mp3
Marie , 33 ans, est issue d’une famille de quatre enfants. Ses parents sont catholiques pratiquants et très investis au sein de la vie de leur église. « Moi, j’étais très fière de ma famille. On pratiquait énormément, on allait à la messe tous les dimanches, on se confessait régulièrement et on était très proches des prêtres. » Marie
« Parfois, j’avais l’impression que les prêtres étaient des gens de ma famille. Je jouais avec eux tout le temps. »
Marie prend alors conscience de la crise des abus sexuels dans les églises en 2016. Pour sa famille, c’est le début d’un long cheminement vers de graves révélations… "Mon frère, ma sœur et moi, on voyait tous les trois des psys. On a été interpellés parce qu’ils nous ont dit qu’on avait des symptômes d’abus sexuels tous les trois. On est tombés des nues. On se demandait comment c’était possible dans une famille aussi parfaite que la nôtre…" parce qu’on se disait dans notre famille si parfaite qu’il ne peut pas y avoir eu de tels actes chez nous."
Petit à petit la vérité refait surface et suite à des séances d’hypnose, le voile se lève. C’est le choc. Pour Marie tout s’effondre. Elle ne peut plus entrer dans une église. « Je commence petit à petit à aller beaucoup moins à la messe. Je navigue un peu entre les différentes paroisses parce que de toute façon, je ne supporte plus aucun prêtre. »
Marion est élevée dans la foi et la pratique. Père diacre et mère responsable de l’aumônerie, elle reçoit une éducation religieuse dès le plus jeune âge. "J’ai été vraiment éduquée dans cette idée que Dieu est amour, que Dieu veut notre bien."
Très vite elle se questionne et s’émancipe de cette éducation. Dans le cadre de ses études et de ses rencontres, elle s’interroge sur la religion tout en gardant la foi. "Quand je suis parti de chez mes parents pour aller faire mes études, j’ai arrêté d’aller à la messe. Ça m’a fait du bien de ne pas être obligée d’y aller tous les dimanches. Il y avait une dimension d’émancipation."
Pourtant au fil du temps, de plus en plus d’aspects érode sa foi et elle finit par se libérer totalement de ce qui ressemblait à un carcan. Elle fait son « coming-out de sortie de la foi » ! « En fait, je crois même plus qu’il y a un Dieu. Ça m’a quitté. »
« J’ai vraiment cette image où j’ai l’impression de voir la structure de pouvoir en face de moi, de voir une domination s’exercer et c’est insoutenable. Finalement de découvrir tout ça, m’a fait progressivement déconstruire mes croyances. Je me suis demandée en quoi je croyais réellement. »
« Quand je dis que je ne suis plus catholique, on parle à la négative. On a perdu quelque chose et je trouve ça assez agaçant. J’aimerais trouver un mot pour le dire autrement parce que moi, je n’ai pas du tout l’impression d’avoir perdu quelque chose. En fait, j’ai l’impression que mon chemin continue. Moi, je n’ai jamais été aussi épanouie dans ma vie. J’ai l’impression de m’être libérée d’énormément d’injonctions, de normes que je trouvais extrêmement pesantes. »
Merci à Marie et à Marion, ainsi qu’à Églantine du café associatif Le Simone, à Lyon.
#viols #culture_du_viol #femmes #enfants #abus #prêtres #église_catholique #violences_sexuelles #France #éducation_religieuse #domination #éducation #paroisses #Radio #podcast
Source : ▻https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/crise-de-foi-7196373
L’écoute et l’écho #5 Expériences de cinéma |Studio son de la Parole errante
▻https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2023/04/20/lecoute-et-lecho5_experiences-de-cinema
Au sommaire :
Rencontre avec des membres du collectif Synaps-Cinéma Voyageur [installé à La Parole errante depuis 2018]
Un tournage qui n’en finit pas : La Commune de Peter Watkins [en 1999 à la Parole errante]
Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie
►https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/30686
Ce petit livre se propose, à travers une étude de cas, de mettre en lumière les différentes problématiques posées par la mise à disposition des robots dans les services de santé. L’approche est certes essentiellement sociologique mais de nombreux chercheurs en sciences sociales y trouveront au moins un nœud d’intérêt relatif à leurs préoccupations. Il s’agit pour Cécile Dolbeau-Bandin de rendre compte d’observations de terrain réalisées en service gériatrique après l’introduction du robot PARO dans le parcours de soins. Le robot social PARO (de personal robot), dont l’apparence imite les traits d’un phoque, pèse un peu plus de deux kilos et ne se déplace pas. Il est donc destiné à être posé ou porté et a la capacité d’interagir avec le malade grâce à divers capteurs sensoriels. Ses réactions sont limitées : le robot ne parle pas mais il est capable de produire divers sons, il grogne, cligne des yeux, agite ses nageoires et tremble par exemple. L’auteure cherche ainsi à comprendre s’il existe un bénéfice pour les parties impliquées dans le soin : le malade d’Alzheimer, le personnel médical et la famille ; et si oui, comment l’expliquer. De ce point de vue, C. Dolbeau-Bandin conserve tout au long de cet ouvrage souvent écrit à la première personne une position des plus objectives, aussi manifestée par une déclaration d’absence de conflit d’intérêt.
Surpris par les compétences somme toute limitées du robot, le lecteur ne cesse de s’interroger sur la pertinence du dispositif et de se demander si, au final, cela fonctionne. C’est justement là que l’approche sociologique de C. Dolbeau-Bandin prend tout son sens : richement illustré de témoignages et d’anecdotes issues de l’expérience du terrain, son raisonnement ne dévie jamais d’une saine prudence. L’auteure prend le soin de tempérer le propos du fabricant comme des premiers retours enthousiastes du personnel médical : oui, le robot facilite le contact, mais surtout parce qu’il initie des discussions à son propos. Oui, le robot permet parfois de réduire les thérapies médicamenteuses mais au cas par cas et il faudra juger avec le temps sur des cohortes plus importantes et des groupes témoins. Oui, le PARO peut faire gagner du temps au personnel, mais celui-ci le reperd aussitôt en formation, entretien, supervision, recharge, et l’autonomie de la batterie baisse avec le temps.
Robots et humains : comment cohabiter en bonne intelligence
▻https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/on-sattache-a-des-robots-de-plus-en-plus-parfaits-qui-vont-toujours-dans-notre-
Comment envisager nos relations avec ces nouveaux objets virtuels qui imitent de mieux en mieux le langage et le comportement humains ? Pour en savoir plus, nous avons interrogé Cécile Dolbeau-Bandin, chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’Institut pour l’étude des relations homme robots de l’université de Caen. Elle s’est exprimée à l’occasion du festival Turfu à Caen, qui se déroule jusqu’au 15 avril. Cécile est notamment l’auteure d’Un robot contre Alzheimer, Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie, publié aux éditions C&F, et a contribué à plusieurs ouvrages sur nos relations aux objets numériques.
Dans le cadre de mes recherches, je me suis notamment intéressée aux robots sociaux utilisés en milieu médical. Ce qu’on appelle robot social est un robot capable d’identifier des émotions et de faire croire qu’il comprend les humains, et qu’il les aime. Le petit robot Paro est un exemple de cela. C’est un robot animaloïde en forme de phoque utilisé auprès de personnes âgées et de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Il est proposé aux patients, qui acceptent, ou non, la compagnie du robot. Ils peuvent lui parler, et celui-ci va réagir en fonction du son de leur voix, lever la tête, la tourner à gauche ou à droite, et pousser de petits cris. Ils sont intégrés, mais encadrés par un protocole défini car il s’agit d’un objet thérapeutique. L’acceptation des patients varie du rejet à l’attachement fort. Tout dépend de la personne et du moment où on l’utilise.
Lorsque Paro est présenté en Ehpad, le personnel précise bien qu’il s’agit d’un robot. Il ne doit pas y avoir de leurre, ni de confusion. Or, ce n’est pas toujours le cas lorsque vous croisez un influenceur virtuel ou lorsque vous discutez avec un chatbot qui mime très bien notre langage.
Pourquoi a-t-on besoin de rendre les robots plus humains ?
C. D-B. : L’anthropomorphisme des objets est un phénomène ancien. L’animisme existe dans de nombreuses cultures dites primitives. Pour la robotique, cela est aussi une question d’adaptabilité – par exemple un robot humanoïde s’adapte mieux à notre environnement et cette ressemblance faciliterait l’acceptation sociale. Et surtout, il y a un but commercial derrière cet anthropomorphisme. Hanson Robotics, la société derrière le robot Sophia, lui a donné une apparence humaine très réaliste, lui a donné un genre – ce qui pose par ailleurs question – elle lui a créé un profil sur les médias sociaux. Et c’est la société Hanson Robotics qui parle à travers elle, puisque toutes ses interventions sont « scriptées ». L’objectif est de faire accepter les robots, afin de mieux les commercialiser, de les intégrer de plus en plus dans les domiciles. Sophia permet à Hanson Robotics de commercialiser « Little Sophia », une sorte de petit assistant qui aide les enfants à faire leur devoir. Pour moi, le problème n’est pas tant le fait d’anthropomorphiser les robots, mais plutôt l’empathie artificielle que cela provoque. On va s’attacher de plus en plus à ces objets parce qu’ils nous ressemblent.
Et pourquoi est-ce problématique ?
C. D-B. : On va s’attacher à des objets de plus en plus parfaits, qui vont toujours dans notre sens. Replika ou ChatGPT sont consensuels, ils ne font pas de vague. Cela pose question quant à notre esprit critique, mais surtout à notre attachement aux autres. Ne va-t-on pas préférer des objets qui vont nous paraître quasiment parfaits à une communication humaine, qui par nature, est imparfaite ?
Dans vos travaux, vous montrez tout de même qu’il y a des bienfaits à ces robots compagnons…
C. D-B. : Je ne suis pas technophobe ni technophile. J’observe ce qu’il se passe sur le terrain. Il y a des effets bénéfiques bien sûr dans le cas de Paro : une meilleure mémorisation chez certains patients, une baisse de l’agressivité, une baisse des angoisses crépusculaires… Mais un robot est un objet particulier, qui nécessite un certain accompagnement. Il ne faut pas qu’il soit utilisé seul par une personne vulnérable comme une personne âgée ou un enfant. Et c’est quelque chose que l’on a tendance à oublier. On commercialise très facilement et sans accompagnement des produits comme ChatGPT, qui sont des objets particuliers. Ce ne sont pas des tables basses ou des micro-ondes, ils nécessitent des explications, une éducation, y compris des plus jeunes. On pense que les enfants savent mieux que nous concernant l’usage des médias sociaux notamment, mais c’est une erreur, il faut les accompagner avec bienveillance. C’est ce que montrent notamment les travaux d’Anne Cordier ou de Danah Boyd.
Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie
►https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/30686
Ce petit livre se propose, à travers une étude de cas, de mettre en lumière les différentes problématiques posées par la mise à disposition des robots dans les services de santé. L’approche est certes essentiellement sociologique mais de nombreux chercheurs en sciences sociales y trouveront au moins un nœud d’intérêt relatif à leurs préoccupations. Il s’agit pour Cécile Dolbeau-Bandin de rendre compte d’observations de terrain réalisées en service gériatrique après l’introduction du robot PARO dans le parcours de soins. Le robot social PARO (de personal robot), dont l’apparence imite les traits d’un phoque, pèse un peu plus de deux kilos et ne se déplace pas. Il est donc destiné à être posé ou porté et a la capacité d’interagir avec le malade grâce à divers capteurs sensoriels. Ses réactions sont limitées : le robot ne parle pas mais il est capable de produire divers sons, il grogne, cligne des yeux, agite ses nageoires et tremble par exemple. L’auteure cherche ainsi à comprendre s’il existe un bénéfice pour les parties impliquées dans le soin : le malade d’Alzheimer, le personnel médical et la famille ; et si oui, comment l’expliquer. De ce point de vue, C. Dolbeau-Bandin conserve tout au long de cet ouvrage souvent écrit à la première personne une position des plus objectives, aussi manifestée par une déclaration d’absence de conflit d’intérêt.
2Pour le profane, l’ouvrage vaut tout d’abord par la clarté de la première partie intitulée « Vous avez dit robots ? » qui brosse un tableau remarquable de la robotique en général, notamment une typologie des robots pour mieux classer par la suite le PARO. L’auteure n’y élude aucune question et n’hésite pas, outre les problèmes juridiques, économiques et éthiques mieux connus, à évoquer la question de la consommation énergétique et de l’empreinte écologique des robots. On apprend aussi qu’un certain relativisme culturel entoure aussi la conception et l’utilisation des robots. En somme, cette première partie se présente comme une synthèse à l’usage de l’enseignant comme du chercheur.
3Dans la seconde partie, on entre dans le vif du sujet et, dès lors, il n’est plus question que du PARO, dont les propriétés sont ensuite déclinées sous la forme de questions qui correspondent chacune à une partie. Classé dans la catégorie des robots sociaux ou émotionnels, le PARO est certifié comme robot thérapeutique. L’auteure dresse alors l’historique des robots à visée thérapeutique et rappelle que ceux-ci sont souvent utilisés pour réduire le stress et l’anxiété, ce qui, on le sait, est fréquent chez les malades d’Alzheimer. Ce robot, en tant qu’objet dit transitionnel (ou de médiation), permet de diminuer le réflexe de repli sur soi, comme le feraient des animaux domestiques sans les inconvénients évidents de la présence de ces derniers dans un service gériatrique.
4Mais le PARO est naturellement source de complications lui aussi. Au-delà de son autonomie réduite, de son entretien, etc., il exige une acceptation de toutes les parties : du point de vue du personnel soignant tout d’abord, cela nécessite une formation certes courte mais dont le préalable est un minimum de motivation et de bonne volonté. Du point de vue des malades, le PARO doit bien sûr être accepté, c’est même la condition première : un rejet de leur part et l’affaire est entendue. Enfin, les familles elles-mêmes ont leur mot à dire : un refus, parfois même étonnamment violent, n’est pas à exclure.
5Surpris par les compétences somme toute limitées du robot, le lecteur ne cesse de s’interroger sur la pertinence du dispositif et de se demander si, au final, cela fonctionne. C’est justement là que l’approche sociologique de C. Dolbeau-Bandin prend tout son sens : richement illustré de témoignages et d’anecdotes issues de l’expérience du terrain, son raisonnement ne dévie jamais d’une saine prudence. L’auteure prend le soin de tempérer le propos du fabricant comme des premiers retours enthousiastes du personnel médical : oui, le robot facilite le contact, mais surtout parce qu’il initie des discussions à son propos. Oui, le robot permet parfois de réduire les thérapies médicamenteuses mais au cas par cas et il faudra juger avec le temps sur des cohortes plus importantes et des groupes témoins. Oui, le PARO peut faire gagner du temps au personnel, mais celui-ci le reperd aussitôt en formation, entretien, supervision, recharge, et l’autonomie de la batterie baisse avec le temps.
6Par ailleurs, l’auteure rappelle que le PARO ne doit pas être humanisé et doit rester, aux yeux de tous, un robot, un « robjet » qui n’a pas de droits au sens propre. Or l’intégration des robots thérapeutiques en gériatrie est, comme on le découvre ici, déjà le présent mais encore plus l’avenir. À ce titre, les enjeux, éthiques notamment, doivent être précisés sans attendre et l’hôpital devrait se préparer ; cependant, à la lecture de cet ouvrage, on se demande bien comment les fonds publics pourraient permettre de financer un tel équipement à grande échelle : un PARO coûte plus de 10 000 euros et nécessite un entretien. De plus, il ne remplace jamais un soignant. Or, sans financement, un tel débat est presque nul et non avenu. L’auteure en est toutefois parfaitement consciente et cela ne saurait le lui être reproché. En revanche, on regrettera que la maladie d’Alzheimer elle-même, bien décrite dans l’introduction, disparaisse peu à peu dans cet ouvrage au profit du seul robot. Le chapitre VI, intitulé « PARO, peux-tu m’aider à me rappeler ce moment ? », semblait promettre un examen minutieux des processus d’oubli que le robot pourrait contrer, mais il tient en cinq petites pages et la question reste lettre morte. De même, le langage non verbal du PARO, qui aurait pu intéresser le linguiste, n’est pas analysé du tout : on ne saisit donc pas quelles interactions sont possibles avec le malade. Qui plus est, on ne sait pas comment le PARO fonctionne vraiment, quels algorithmes l’animent. Le fabricant ne livre que peu de pistes et l’auteure, si elle en sait plus, n’en dit rien. On l’aura compris, l’approche est ici sociologique, mais des développements inspirés d’autres sciences sociales auraient été plus que bienvenus.
7Il ne s’agit pas de retirer à ce petit livre l’intérêt qu’il mérite, loin de là. D’abord, l’auteure remplit les objectifs fixés en introduction, adoptant un ton pondéré et une prudence bienvenue. Le lecteur se voit confronté, à travers un cas précis, à un questionnement plus large sur la place des différents types de robots dans nos sociétés. Ici, c’est d’un seul robot, de type social, dans un service de gériatrie dont il est question. Mais l’enjeu est bien plus large et renvoie tout un chacun à ce questionnement ultime : s’il apparaît indispensable et inéluctable de cohabiter avec des robots, quelle relation voulons-nous bâtir avec eux ? C. Dolbeau-Bandin répond de manière ferme et son expérience du terrain semble la conforter dans sa position de se concentrer sur l’humain, qui doit se constituer en « consommateur vigilant », quand bien même les robots sociaux brouilleraient-ils les pistes. Il convient dès à présent de mettre des garde-fous pour conserver la main sur le robot-objet, depuis la conception algorithmique jusqu’à son utilisation et l’exploitation des données qu’il enregistre. Qui plus est, dans le domaine le plus sensible qui soit, celui de la santé.
Top of page
References
Bibliographical reference
Christophe Cusimano, “Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie”, Questions de communication, 42 | 2022, 588-590.
Electronic reference
Christophe Cusimano, “Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie”, Questions de communication [Online], 42 | 2022, Online since 01 February 2023, connection on 27 March 2023. URL : ►http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/30686 ; DOI : ▻https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.30686
Top of page
About the author
Christophe Cusimano
Université Masaryk, Institut de langues et littératures romanes, CZ-601 77 Brno, République tchèque
Abgesackter U-Bahn-Tunnel in Berlin: Für die U2 ist eine Helmpflicht geplant
▻https://www.freitag.de/autoren/susanne-berkenheger/verkehrswende-push-und-pull-und-pendlerglueck
Alles nicht so ernst gemeint? Es steht zu befüchten, daß die Realität bald die Parodie an Absurdität überbietet.
13.2.2023 von Susanne Berkenheger - Meinung Der Chef der Jelbi-App will das Pendlerdasein revolutionieren: Den Fahrgästen der Berliner Verkehrsbetriebe ein bisschen Angst zu machen, ist dabei noch nicht einmal seine beste Idee
Lesen Sie schon heute die Zeitung von morgen – zum Beispiel dieses Interview mit Jelbi-Chef Jakob Michael Heider, das ich noch gar nicht geführt habe, vermutlich auch nie führen werde, da es jetzt ja bereits veröffentlicht ist:
Herr Heider, neulich las ich auf Twitter: „Ich check dieses Jelbi nicht xD Was ist das?“ Checken Sie Jelbi?
Heider: Ja klar! Über die Jelbi-App der BVG kann ich nicht nur einen Fahrschein kaufen, sondern mittlerweile 60.000 Fahrzeuge buchen: Fahrräder, E-Scooter, E-Roller, E-Bikes, Autos, bald auch Flugzeuge, U-Boote, Heißluftbal...
Nutzt das denn jemand?
Heider: Manche schon! Andere kämpfen noch mit erlernter Hilfslosigkeit. Klar, wenn ich mich jahrelang von der BVG rumkutschieren lasse, verlerne ich irgendwann, selbst Verantwortung für mein Fortkommen zu übernehmen. Klappt dann etwas nicht, lungere ich meckernd und zeternd an der Station, anstatt aktiv zu werden. Diese Anspruchshaltung macht uns in Berlin viele Probleme.
Der US-Nachrichtenagentur Bloomberg sagten Sie Anfang des Jahres, hier brauche es eine klare „Nudging“-Strategie. Mit einem „ganzheitlichen Ansatz aus Pull- und Push-Maßnahmen“ wollen Sie die Berliner anstupsen. Was kommt da auf uns zu?
Heider: Derzeit arbeiten wir vor allem an den Push-Maßnahmen. Dazu zählen: Liniensperrungen, Pendelverkehre, Signalstörungen, Störungen im Betriebsablauf, polizeiliche Ermittlungen, Personen im Gleis und so weiter. All das aktiviert Fahrgäste, ihre Komfortzone zu verlassen und zu überlegen: Wie komme ich jetzt weiter? Bei einer Testaktion letztes Jahr in Weißensee haben wir den Schienenersatzverkehr zum großen Teil auf E-Scooter umgestellt. Die Erfahrungen waren so gut, dass wir auf Ersatzbusse bald komplett verzichten. Für Unsichere ist ein begleitetes Scootern in der Gruppe angedacht. Außerdem motivieren wir Fahrgäste, indem wir Umfahrungsmöglichkeiten mit U-Bahnen vorschlagen, die gar nicht in der Nähe fahren. Zum Beispiel: Senefelder Platz, man hört die Durchsage: Bitte nutzen Sie die U6 zur Umfahrung. Aber: Wo fährt die denn? Das sind so Lernsituationen, in denen Fahrgäste herausgefordert werden. Und die Klügsten kommen dann drauf: Klar, Jelbi! Ich traue mich einfach mal und nehme einen Jelbi-Roller, um zur U6 zu gelangen. Für die U2 ist eine Helmpflicht geplant. Fahrgästen soll klar werden: Okay, trotz des abgesackten Tunnels läuft der Pendelverkehr, aber so richtig sicher ist es vielleicht doch nicht. Lass uns lieber ein Jelbi-Leihauto nehmen!
Was ist Ihr langfristiges Ziel? Soll keiner mehr mit den Öffis fahren?
Heider: Im Gegenteil. Der gesamte ÖPNV gehört in die Hände der Fahrgäste. Angenommen, Sie wollen in der nahen Zukunft von der Schönhauser Allee zum Bundesplatz fahren, dann leihen Sie sich eine S42 zum Selbststeuern. Wir tüfteln gerade noch aus, wie wir Zubuchungen regeln und ob Selbstfahrende den Fahrpreis für Mitfahrende festlegen dürfen. Das könnte lukrativ werden: Sagen wir, Sie zahlen zwölf Euro Leihgebühr für die S42, nehmen noch einige hundert Zugebuchte mit, und am Bundesplatz lassen Sie die Bahn einfach stehen. Das ist doch ein super Angebot! Wenn alles glattläuft, wartet hier schon jemand mit einer Anschlussbuchung. Falls nicht, kommt es eben zu einer kleinen Störung im Betriebsablauf. Alles wie gehabt. Unser Fehler ist das dann aber nicht mehr. Natürlich werden für das Fahren unserer Flotte die entsprechenden Fahrerlaubnisse benötigt. Deshalb rate ich allen ÖPNV-Nutzern: Bringen Sie Ihre Führerscheine auf den neuesten Stand: Lernen Sie bei uns das Bus-, Tram-, S- und U-Bahn-Fahren. Damit Sie auch in Zukunft gut durchkommen.
« Faut-il débrancher WhatsApp ? »
L’impératif de communiquer éradique toute vie intérieure, par David Le Breton, dans Libération
Dans cette communication, il est impossible de se taire, d’écouter le silence ou de rêver un instant les autres.
Ils sont dans la société mais plus dans le lien. Ils cheminent en zombies postmodernes, prosternés. Difficile de ne pas songer à ce qu’écrivait Walter Benjamin sur la perte d’aura de l’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction industrielle. Cette communication profuse perd sa dimension de sacralité, elle se profane dans sa répétition sans fin, son impossibilité de se taire, d’écouter le silence ou de rêver un instant les autres. Il ne restera rien de ces nombreux échanges journaliers.
Autrefois, s’interrogeant sur la pertinence du câble transatlantique ou du télégraphe, le philosophe Henry David Thoreau commentait : « Très bien cela, mais si les gens n’ont rien à se dire. » Quelques décennies plus tard, Georg Simmel relayait le propos : « L’ivresse dans laquelle les triomphes du télégraphe et du #téléphone ont littéralement plongé les hommes les empêche souvent de voir que l’important, c’est la valeur de ce que l’on a à communiquer et que face à cela la rapidité ou la lenteur du mode d’acheminement est souvent une affaire n’ayant acquis que par usurpation le rang qu’elle occupe actuellement. » La valeur de la #parole tient, en effet, à sa limite. Seul a de prix ce qui risque de manquer, ce qui n’est plus le cas de la communication qui engloutit aujourd’hui la conversation.
L’impératif de communiquer, au sens moderne du terme, est une mise en accusation du silence, comme il est une éradication de toute intériorité. Il ne laisse pas le temps de la #réflexion ou de la #flânerie car l’exigence de réactivité l’emporte. Il faut rester connecté, éternellement disponible, en état d’alerte. Si la pensée ou le simple fait de vivre exige la #patience, la #délibération, la flânerie, à l’inverse la communication s’effectue toujours dans la vitesse et l’utilitarisme. Elle transforme l’individu en interface ou le destitue des attributs qui ne concernent pas d’emblée ses exigences. […]
Etre seul devient désormais un souci, la confrontation à une intolérable intériorité qui amène à se précipiter sur son portable au feu rouge, à un stop, dans une file d’attente ou même en marchant dans les rues. […]
Plus la communication s’étend et plus elle engendre l’aspiration à se taire, au moins un instant, afin d’entendre le frémissement des choses. Cette ébriété de #messages et de téléchargements rend enviable le repos, la jouissance de penser enfin l’événement et d’en parler en prenant le temps dans un rythme qui avance de son pas tranquille afin que soit pleinement restaurée la valeur de la parole.
#communication #dépendance #addiction #abrutissement #silence #intériorité #attention #concentration #whatsapp #SMS
Jusqu’aux chambres qui auront leurs lampes électriques avec un abat-jour qui tamisera la lumière. C’est évidemment un luxe charmant. D’ailleurs nos contemporaines veulent absolument du nouveau, n’en fût-il plus au monde. Il y a la belle-sœur d’une de mes amies qui a le téléphone posé chez elle ! Elle peut faire une commande à un fournisseur sans sortir de son appartement ! J’avoue que j’ai platement intrigué pour avoir la permission de venir un jour pour parler devant l’appareil. Cela me tente beaucoup, mais plutôt chez une amie que chez moi. Il me semble que je n’aimerais pas avoir le téléphone à domicile. Le premier amusement passé, cela doit être un vrai casse-tête.
Marcel Proust. À l’ombre des jeunes filles en fleurs, p. 219 (Folio)
Les robots humanoïdes peuvent-ils nous faire croire qu’ils ressentent des émotions ?
▻https://theconversation.com/les-robots-humano-des-peuvent-ils-nous-faire-croire-quils-ressenten
Par Cécile Dolbeau-Bandin et Carsten Wilhelm
Les robots dits sociaux (NAO, Cutii, PARO) investissent de plus en plus l’espace public médiatique et quelques-uns également les domiciles et/ou les établissements spécialisés (hôpitaux, Ehpad…), en particulier pour des publics spécifiques, tels que les enfants malades ou les personnes âgées avec des bénéfices variés (rompre l’isolement, atténuer le stress…).
Comme les agents conversationnels de type chatbot, ils mobilisent l’intelligence artificielle, mais à la différence de ceux-ci, ils sont physiquement présents, face à nous. Ces robots dits sociaux seraient susceptibles de manifester certains états affectifs ou émotionnels par leurs expressions faciales, leur gestuelle et d’en susciter en réponse chez les humains avec lesquels ils interagissent.
Ces robots soulèvent d’autres questions que leurs homologues industriels, le plus souvent dédiés à l’exécution de tâches répétitives et bien définies.
Comment éduquer à l’interaction avec ces robots susceptibles d’influencer nos comportements, au même titre que les influenceuses et influenceurs virtuels qui rencontrent déjà un grand succès sur les médias sociaux ?
L’influence robotique à visage – presque – humain peut-elle brouiller les pistes entre un humain et un être robotique ? Ce type de communication qui comporte à la fois une prise de parole scriptée et une intelligence artificielle induit un leurre technologique. À travers son discours publicitaire, l’industrie qui commercialise ces robots a pour objectif premier de les rendre accessibles (commercialisation à grande échelle mais Sophia rappelle qu’elle est un robot, voir le tweet ci-dessous) à tous dans un futur proche
Le cas Sophia
Alors que les influenceuses et influenceurs virtuels reproduisent les techniques marketing de leurs pendants humains, l’essentiel de la communication du robot Sophia vise un autre objectif. Cette humanoïde cherche en effet à nous familiariser avec la présence de robots dits sociaux dans notre quotidien et à nous convaincre de la réalité de son ressenti, de son identité et de l’authenticité de ses prises de position.
Depuis 2017, Sophia est le robot humanoïde dit social le plus représenté ou présent dans les médias traditionnels et sociaux. Dévoilée officiellement en mars 2016 lors d’un salon de robotique à Austin par David Hanson, PDG de la Hanson Robotics Limited (HRL), Sophia est le robot de « représentation » de la HRL.
Il s’agit d’un robot genré doté de l’apparence d’une femme. Sa peau, son regard, ses expressions faciales et sa gestuelle lui permettent d’être actuellement le robot le plus proche en apparence d’un être humain. Au moment de son lancement, ce robot était stationnaire mais depuis 2018, Sophia se déplace à l’aide d’un socle à roulettes. Il en existe un seul exemplaire.
Sur Twitter et Instagram, Sophia se présente ainsi :
« Je suis Sophia, le dernier robot humanoïde de @HansonRobotics. Ceci est mon compte officiel, géré en collaboration avec mon système de dialogue IA (intelligence artificielle) et mon équipe de médias sociaux humains ».
On a affaire à un robot humanoïde dont la communication est un mélange d’intelligence artificielle (IA) et d’un service de communication spécialisé dans la communication numérique, en proportions inconnues.
Mais comment caractériser cette forme inédite de communication ?
Avec Sophia, le taux d’interactivité est relativement faible : peu de conversations se produisent. La plupart de ses contributions sont en réalité des prises de parole, dont moins de 8 % de réponses aux commentaires. De son côté, ChatGPT est en passe de parvenir à faire croire à sa sentience – évidemment illusoire –, alors que cette IA, qui n’est pas « incarnée », a un taux d’interactivité très impressionnant.
Vous avez dit sentience artificielle ?
Le terme sentience, employé par l’utilitariste Bentham dès 1789, entre dans le dictionnaire Larousse en 2020 en lien avec l’éthique animale dont elle constitue une des preuves de la légitimité :
« Sentience (du latin “sentiens”, ressentant) : pour un être vivant, capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc. et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie. »
Selon cette approche, les animaux posséderaient la capacité de ressentir subjectivement les expériences il serait légitime qu’ils bénéficient de droits proches ou égaux à ceux des humains. La littérature reconnaît la sentience animale et la distingue de la sentience complète, généralement attribuée aux êtres humains.
À lire aussi : Les robots féminins sont les plus humains. Pourquoi ?
En 2020, l’enseignant-chercheur en philosophie Sylvain Lavelle propose d’employer le terme de sentience artificielle dans le contexte de l’intelligence artificielle. Cet auteur évoque un « passage des performances de l’intelligence (raison, raisonnement, cognition, jugement) à celles de la sentience (expérience, sensation, émotion, conscience) » grâce à « l’exploration et [au] transfert des fonctions et des capacités de l’expérience et des sens humains à une machine » (NDLR : traduction des auteurs).
La sentience artificielle correspondrait alors au résultat d’une communication « visant à créer les conditions de la croyance en la « sentience robotique », sinon complète, du moins « suffisante », fictionnelle mais incarnée ; mécanique, mais suffisamment « vivante » pour être un partenaire intrigant de conversation.
À lire aussi : Sentience, es-tu là ? IA fais-moi peur
La communication artificielle du robot Sophia cherche à nous faire croire que ce robot est un sujet autonome. En réalité, il s’agit essentiellement d’un nouvel objet communicant au service de la HRL. Le discours publicitaire ou commercial structure et orchestre cette communication artificielle en légitimant le rôle et la place des robots dits sociaux dans nos sociétés en vue d’une prochaine commercialisation massive, en insistant sur leur supposée sentience.
Un post Facebook publié en 2019 l’illustre parfaitement :
« Je veux que les gens me perçoivent comme le robot que je suis. Je ne veux pas faire croire aux gens que je suis humaine. Je veux simplement communiquer avec les humains de la meilleure façon possible, ce qui inclut le fait de leur ressembler. »
Le robot Sophia et sa mission commerciale
Avec ce projet d’envergure, la HRL, qui n’a pas de concurrents sérieux à ce niveau de technologie, prépare le public grâce aux « performances politiques pour le marché de la robotique sociale ».
La communication commerciale de la HRL capitalise ainsi sur l’engagement et la réputation de son ambassadrice robotique pour lancer la lignée de ses robots dits sociaux comme la Little Sophia, sortie en 2022. La HRL présente le projet en ces termes :
« Little Sophia est la petite sœur de Sophia et le dernier membre de la Hanson Robotics Family. Elle mesure 14 pouces, et va devenir l’amie-robot grâce à laquelle les enfants de 8 ans et plus pourront apprendre la science, la technologie, l’ingénierie, les mathématiques, le code et la création d’intelligence artificielle en s’amusant. »
La condition nécessaire pour obtenir une adhésion à l’idée de la sentience des robots dits sociaux et in fine leur acceptation sociale est la vraisemblance, prioritaire pour le département de recherche et développement de HRL. Dans le cas du robot Sophia, sa corporéité joue un rôle important : elle est fréquemment utilisée en situation d’interaction avec des personnalités en chair et en os (Will Smith, Jimmy Fallon), ce qui la rapproche d’une « sentience artificielle », ou du moins de l’idée que l’on s’en fait.
Quelle place souhaitons-nous donner aux robots dits sociaux ?
Les œuvres de l’industrie culturelle (I, Robot, Her, Real Humans, Westworld, ou au théâtre, la pièce Contes et légendes de Joël Pommerat) explorent déjà la place des robots dans la société et questionnent notre capacité à être dupes de leur supposée sentience.
La position de la société HRL pose la question de l’instrumentalisation de Sophia. Tout en clamant l’autonomie de son robot, la communication autour de l’humanoïde s’appuie paradoxalement sur les évolutions sociétales visant l’inclusion des minorités et des droits écologiques afin de préparer l’industrialisation d’un secteur de production très prometteur. La fabrication d’une « sentience artificielle ventriloque » – au sens où elle mime l’autonomie en étant « nourrie » par le marketing de HRL – rejoint ainsi la panoplie des stratégies d’influence en milieu numérique.
De manière générale, les robots dits sociaux, comme les influenceuses et influenceurs générés par ordinateur, soulèvent de nombreuses questions quant à l’authenticité de leur communication, l’éthique de l’interaction homme-machine ou homme-avatar, l’éthique des communications artificielles, mais aussi la normalisation des influenceurs virtuels et leur acceptabilité sociale.
« Ich persönlich werde diesmal CDU wählen »
▻https://www.telepolis.de/features/Ich-persoenlich-werde-diesmal-CDU-waehlen-7471204.html?seite=all
26.1.2023 Imterview Markus Kompa - Sie hatten neulich Aktivisten der Letzten Generation geraten, sich an Politikern festzukleben. Beschwören Sie denn nicht die Gefahr herauf, dass diese Leute sich auch an Ihnen fixieren?
Martin Sonneborn: Ich finde, die Klimaaktivisten sollten nicht die kleinen Leute ins Visier nehmen – Taxifahrer & Amazon-Auslieferer – sondern die großen: Politiker und Industrielle. Eine Untersuchung des Umweltbundesamtes hat ergeben, dass ein Tempolimit dreimal soviel CO2 einzusparen hülfe wie offiziell ausgewiesen. Ich streite gerade mit meinem Büroleiter, ob ich 500 Euro ausloben darf, für jeden, der es schafft, sich an Verkehrsminister Wissing festzukleben
Michèle Muratore reçoit Cécile Dolbeau-Bandin [podcast - Agora Côte d’azur]
▻https://www.agoracotedazur.fr/podcast/alter-regard
Là je crois qu’on peut ressortir le hashtag #rouflaquettes.
Emission de #radio du avec des membres du réseau « Entraide, Vérité et Justice » |
▻https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2022/12/05/emission-de-radio-avec-des-membres-du-reseau-entraide-verite-
Les 12, 13 et 14 décembre 2022, aura lieu le procès [en cour d’assises !] du policier accusé d’avoir mutilé Laurent Théron lors d’une manifestation du mouvement contre « la Loi-Travail ». Pour soutenir Laurent et les autres victimes de la #police, un procès populaire de la police, de la #justice et de l’#Etat sera également organisé avant les audiences au tribunal, le 11 décembre de 14h à 18h.
A cette occasion, une émission de radio a été réalisé le 27/10/2022 avec des membres du réseau d’Entraide, Vérité et justice, Christian, Fatou, Mélanie et Isaac, au studio son de la #Parole_errante. L’entretien revient sur l’histoire des mobilisations contre les crimes racistes et sécuritaires, l’importance d’articuler combats judiciaires et luttes sociales et de faire exister le récit de celles et ceux qui font face aux #violences_d’Etat.
Bonne écoute et venons nombreux le 11 décembre à la Parole errante, puis les 12, 13 et 14 décembre au procès du policier-tireur pour soutenir Laurent et toutes celles et ceux qui font face à la violence d’Etat.
#Laurent_Théron #maintien_de_l'ordre #crimes_racistes_et_sécuritaires #violences_d'État