• Les élections américaines, les attaques contre les militants et un changement dans le discours
    3 mai 2016
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2016/05/03/les-elections-americaines-les-attaques-contre-les-militants-et-

    Traduction d’un article de Rashid Khalidi sur alshabaka
    https://al-shabaka.org/commentaries/us-elections-attacks-activists-changing-discourse

    Extraits :

    Il y a de toute évidence une mutation en cours du discours. C’est en partie une question de génération et en partie dû au mouvement vers de nouveaux media, des media alternatifs et les réseaux sociaux. C’est cette mutation qui explique pourquoi des campagnes BDS sont maintenant possibles et aussi un candidat come Bernie Sanders qui peut dire le genre de choses qu’il a dites dans son discours dans l’Idaho – ce qu’il n’a pas dit à AIPAC – par exemple parler du contrôle par Israël de 80% des réserves d’eau de la Cisjordanie ce qui injecte un peu de réalité dans le discours....

    ... la réaction au militantisme de solidarité avec la Palestine aux USA a été bien plus qu’égale. Elle est massive, manipulée et payée par des milliardaires et par des dizaines d’organisations qui ont des budgets multi millionnaires, toutes engagées dans l’opposition au militantisme étudiant....

    Tandis que certaines parties de la société américaine se fondent désormais davantage sur la vérité, rien n’a changé quant à la façon dont les élites US définissent les intérêts stratégiques de ce pays au Moyen Orient, et donc rien n’a changé sur le statu quo politique...

    Le fait que l’administration Obama ait fourni plus de soutien à Israël que les précédentes n’a pas été suffisamment reconnu, et c’est largement dû à l’aversion virulente et viscérale à son égard en Israël, en partie motivée par le racisme déclaré, sans honte, qui caractérise le discours politique israélien. Il fut un temps où Israël était dirigé par de « bons libéraux » et des intellectuels qui, du moins au plan théorique, n’étaient pas des racistes déclarés. Maintenant, la nature discriminatoire de l’État n’est plus masquée, et c’est manifeste, par exemple, dans le traitement des Africains et dans le discours ouvertement raciste. Ils ne peuvent dissimuler leur mépris pour cet homme.

    Les intérêts politiques américains et israéliens se rejoignent à un point qui n’est pas communément apprécié. Beaucoup d’hommes politiques israéliens, dont l’essentiel du gouvernement actuel, sont juste un appendice des fanatiques qui ont pris le contrôle du Parti Républicain. Adelson en est symptomatique : il est l’un des plus gros donateurs à l’aile droite des Républicains et à la droite israélienne. La droite israélienne au pouvoir et la droite américaine sont maintenant intimement liées. Les fanatiques et les démagogues racistes qui dominent le Parti Républicain sont en osmose avec les fanatiques et les racistes qui dominent la politique israélienne....

    C’est un vaste thème mais, en bref, une chose que les responsables politiques américains et les milieux économiques ont commencé à réaliser, était que les trois principaux alliés des Américains dans la région – Israël, l’Arabie Saoudite et la Turquie – créent de graves problèmes pour la politique des USA même s’ils sont encore considérés comme des atouts. Pour ne prendre que le cas de l’Arabie Saoudite, les USA ont sponsorisé et soutenu le radicalisme takfiri wahabite, qui est le parrain du courant le plus virulent du fondamentalisme, via son soutien à l’Arabie Saoudite, et cela remonte au roi Faysal des années 1960 ; c‘est une vieille stratégie américaine.

    Beaucoup de gens à Washington D.C. commencent à réaliser que ce n’est peut-être pas bon. Pour autant, leur capacité à faire quoi que ce soit là-dessus est limitée parce que les intérêts économiques les plus puissants ne peuvent pas se désintoxiquer de la richesse du pétrole du Golfe. Cela comprend l’industrie pétrolière, les secteurs bancaire et immobilier, l’aviation et l’industrie de la défense, etc. Ainsi, tandis que les décideurs politiques sont avertis des problèmes, quelques uns des intérêts les plus puissants de l’économie américaine sont complètement liés au statu quo dans le Golfe. Toutes sortes de problèmes sont causés par l’Arabie Saoudite, comme par Israël et par la Turquie : l’Iran paraît très différent sous cet éclairage. Les trois pays sont certes encore étroitement liés aux USA par des alliances et des intérêts stratégiques et matériels significatifs et, dans le cas d’Israël, par le tour de passe-passe discursif des sionistes aux États Unis.

    Commentaire de stephane m : ça ressemble à la France, même si l’échelle est différente.

    #Etats-Unis #racisme #Israël #Arabie #Pétrole #BDS #Industrie-pétrolière #banques #finance #élections-américaines #Parti-Républicain #extrême-droite

  • Faillite des États-Unis : le pays a déjà été en défaut dans son histoire
    http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/16/faillite-etats-unis-plafond-dette-shutdown-dollar_n_4106909.html

    ECONOMIE - À quelques heures de la faillite annoncée de la première puissance économique du monde, la panique ne s’est toujours pas emparée des marchés. Pourquoi ? Parce qu’on nous répète à tort et à travers qu’à chaque fois que Washington s’est confronté au plafond de la dette, les parlementaires ont toujours relevé le seuil avant la seconde fatidique. Ainsi, les Etats-Unis n’auraient jamais connu le « défaut de paiement » agité depuis plusieurs semaines. Pas si vite...

    Même si on a tendance à oublier les mauvais souvenirs, l’Amérique a déjà été dans l’impossibilité de payer ses dettes. La première fois c’était en 1814, mais la jeune nation avait une bonne excuse : elle était en pleine guerre contre l’Empire britannique dans la « seconde guerre d’indépendance ». Le Trésor était vide, la Maison Blanche et le Capitole carbonisés, les troupes se battaient même gratuitement.

    La seconde fois, plus proche de nous, est intervenue en 1979 suite à un problème informatique, résultant d’une pagaille bureaucratique. Ce défaut de paiement a coûté des milliards de dollars au contribuable américain. Selon les déclarations du département du Trésor, la responsabilité de ce couac incombait aux parlementaires -tiens, tiens- qui se chamaillaient depuis des semaines pour relever le plafond de la dette sous condition. Un retard de paiement a été constaté sur des milliers de créances.

    Ces bévues, peu relevées en dehors des milieux financiers, sont presque tombées dans l’oubli.

    En effet, l’actuel secrétaire au Trésor Jacob Lew (l’homme à la pire signature du monde) insiste sur le fait que les Etats-Unis ont toujours honoré leurs créances. Le département du Trésor a refusé d’évoquer les « exceptions » citées plus haut.

    Même chose du côté de la Maison Blanche. Barack Obama a alerté sur la nécessité de s’entendre avant le 17 octobre pour éviter que « pour la première fois de notre histoire, nous ne payons pas nos factures à temps ». Les deux dirigeants ont la mémoire courte.

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