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  • Les traversées de la Manche de plus en plus mortelles pour les migrants, qui périssent noyés ou asphyxiés dans des canots surchargés
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    Les traversées de la Manche de plus en plus mortelles pour les migrants, qui périssent noyés ou asphyxiés dans des canots surchargés
    Par Julia Pascual
    A Calais, ceux qui viennent en aide aux migrants disent souvent que la frontière franco-britannique tue. On pourrait préciser que, à mesure que les années passent, elle ne s’y emploie pas de la même manière. Longtemps, les migrants mouraient percutés par des voitures sur la voie rapide qui mène au port des ferrys ou en chutant des semi-remorques dans lesquels ils essayaient de se dissimuler. Depuis 2018, ils meurent de plus en plus souvent noyés dans le détroit du Pas-de-Calais. Et désormais, avant même d’atteindre le large, ils meurent piétinés par leurs compagnons d’infortune dans les embarcations pneumatiques surchargées à bord desquelles ils entreprennent la périlleuse traversée maritime.
    Sara Alhashimi avait 7 ans ; Dina Al Shamari en avait 21. La première a été étouffée le 23 avril à quelques mètres de la plage de Wimereux (Pas-de-Calais). Dans des images filmées la nuit du drame par la chaîne anglaise BBC, on voit un groupe d’une centaine de personnes embarquer précipitamment dans un canot tandis que les forces de l’ordre essayent de les en empêcher à grand renfort de gaz lacrymogènes. On distingue la petite fille sur les épaules de son père parvenir à rejoindre l’embarcation et l’instant d’après disparaître pour ne jamais être revue vivante. C’était la quatrième fois que sa famille tentait la traversée. Quatre autres personnes sont mortes asphyxiées ce jour-là.
    Dina, elle, est morte, sur un bateau dans la nuit du 27 au 28 juillet, aux côtés de ses deux sœurs cadettes, Nour et Fatima, de son petit frère, Abdallah, et de ses parents. C’était la cinquième tentative de traversée pour la famille. La mère, que Le Monde a rencontrée, se souvient que Dina est montée la première à bord du canot pneumatique, « contente », pressée de toucher au but. Un groupe d’hommes a suivi. « Les passeurs nous avaient dit qu’on serait soixante mais on était beaucoup plus », rapporte Amira Al Shamari.
    La masse des corps entassés a tué sa fille aînée en quelques instants furtifs. « Sa sœur Nour criait “Ma sœur va mourir, sauvez-là ! Elle va s’étouffer ! Appelez les secours !” Certains disaient de ne rien faire, qu’on arriverait bientôt. Ils ont menacé de la jeter à l’eau. Les gens se sont battus à bord. Ça a duré une heure jusqu’à ce que les secours arrivent. » Des migrants ont refusé les secours et continué leur route vers l’Angleterre, d’autres ont été débarqués à Wimereux, avec le corps inanimé de la jeune « bidoun », une minorité arabe sans papiers et apatride au Koweït.
    Plus de 18 500 personnes ont déjà réussi à rejoindre le Royaume-Uni depuis le début de l’année, soit un rythme qui avoisine celui, inégalé, de 2022 (année au terme de laquelle près de 46 000 personnes ont gagné le Royaume-Uni). Dans le même temps, vingt-cinq personnes sont mortes en mer, davantage qu’en 2022 et 2023, années au cours desquelles, respectivement, cinq et douze personnes ont perdu la vie, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
    « Depuis un an et notamment à la suite du renforcement des moyens policiers, nous assistons à une augmentation considérable des incidents mortels, souligne Nikolaï Posner, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Alors que les autorités mènent une campagne de communication intitulée “#sauver des vies”, leur action à la frontière génère l’exact opposé. » « C’est trop pour que ça soit considéré comme des accidents », jugent à leur tour Alexia Douane et Louise Borel, de l’association Refugee Women’s Centre.
    Le bilan humain s’alourdit aussi de décès intervenus en dehors des tentatives de traversées, comme celui d’un demandeur d’asile soudanais connu sous le nom de Nasreddine, en errance depuis plusieurs années sur le littoral, tombé dans un canal de Calais, le 2 août, dans des circonstances non éclaircies. Ou celui de Mohammed, un bébé de 11 mois atteint d’une grave maladie génétique, mort fin juillet dans le train qui le ramenait à Calais, sa famille voulant retenter la traversée. Ne sachant que faire, sa mère s’est rendue à l’accueil de jour du Secours catholique avec son enfant inanimé dans la poussette.
    « C’est difficile de trouver des mots nouveaux pour décrire une situation qui se répète sans créer de sursaut dans l’opinion publique », confie Juliette Delaplace, chargée de mission personnes exilées sur le littoral pour le Secours catholique. Sur les campements, certains ne semblent pas mesurer les risques encourus, à l’image de ces cinq jeunes Libyens croisés lors d’une distribution alimentaire, dont l’un, Abdelsalam (il n’a pas souhaité donner son nom, comme les personnes citées par leur prénom), 25 ans, assure que la traversée peut se faire en une ou deux heures, quand il faut en réalité cinq heures à un small boat – une embarcation de fortune –, en général doté d’un moteur de trente à quarante chevaux, pour atteindre la ligne de démarcation avec les eaux anglaises par temps calme.
    Interrogées sur l’augmentation des traversées mortifères, ni la préfecture du Nord ni celle du Pas-de-Calais n’ont souhaité répondre au Monde, tandis que la préfecture maritime renvoie vers ses communiqués de presse. Les raisons de cette létalité croissante semblent être multiples et partiellement intriquées. Les personnes sont de plus en plus nombreuses à bord des small boats. Au mois de juillet, les autorités ont décompté une moyenne d’environ soixante passagers par bateau – des canots de qualité médiocre mesurant en général huit mètres de long et moins de deux mètres de large – contre une quarantaine de personnes en 2023 et une trentaine en 2022, ce qui augmente les risques de naufrages ou d’asphyxie. Un phénomène que les autorités attribuent à la prise de risque croissante des passeurs. « De façon récente, on voit aussi des groupes d’Ethiopiens ou de Soudanais essayer de monter dans les bateaux au dernier moment car ils n’ont pas les moyens de payer la traversée, et cela crée des tensions », ajoute un policier sous le couvert de l’anonymat. « Il y a aussi beaucoup de panique due à la présence accrue de la police sur les plages qui crève les bateaux et gaze les gens », soulignent Alexia Douane et Louise Borel.
    Adel est un Yéménite de 27 ans. Depuis le début du mois d’août, il dort dans un campement isolé dans un petit bois proche des plages de Wimereux. Dans la nuit du 13 au 14 août, il se trouvait avec un groupe de près de soixante personnes et transportait un bateau sur la plage lorsque la police est intervenue. « Ils ont essayé de crever le bateau, ils ont jeté des grenades lacrymogènes. Leur voiture a percuté le bateau. Ils ont même pointé le laser de leur arme sur nous, rapporte-t-il. C’était terrifiant. »
    Malgré cette expérience, Adel retentera sa chance. Alors qu’un avion de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, sillonne le ciel à la recherche de groupes en partance, il raconte qu’il est né à Birmingham (Royaume-Uni) et a quitté le pays à l’âge de 4 mois. Sa sœur y vit toujours. Lui rêve de la rejoindre. Il a étudié dans ce but l’anglais des affaires, une langue qu’il parle à la perfection. Il a déjà traversé la mer Egée en canot, été refoulé une première fois par des garde-côtes grecs vers la Turquie, avant de parvenir à gagner l’espace Schengen où il se sent désormais « coincé ». Pour réunir les plus de 1 000 euros que coûte la traversée de la Manche, il a travaillé au noir plusieurs mois dans une cuisine à Athènes.
    Quelle que soit la montée en puissance des moyens humains et techniques pour empêcher les départs, à grand renfort de financements britanniques, la détermination des migrants ne fléchit pas. Ahmed pleure devant la gare de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Cet Egyptien de 50 ans a passé la nuit dans les dunes à attendre un hypothétique passage. Il s’est fait dérober les 350 euros qu’il avait sur lui pendant le court moment de sommeil auquel il a cédé. Au Caire, après vingt-cinq ans à enseigner l’arabe, Ahmed gagnait 120 euros par mois, pas de quoi faire vivre sa femme et ses quatre enfants.
    Pour de nombreux migrants, le Royaume-Uni est la destination de la dernière chance. C’est le cas de la famille de Dina, qui a passé quatre ans dans la région de Munich (Bavière) sans obtenir l’asile. « Nous n’avons pas d’autre solution que d’aller en Grande-Bretagne », dit aujourd’hui encore sa mère, Amira Alshemmery, tandis que le corps de Dina est toujours à l’institut médico-légal de Lille dans l’attente de fonds pour son rapatriement au Moyen-Orient.
    « Si la France nous accepte, nous resterons », souffle Fatima Norooziyan. Assise sur un lit d’hôpital de Boulogne-sur-Mer, cette Iranienne de 28 ans a elle aussi échoué à obtenir l’asile en Allemagne. Menacée d’expulsion vers l’Iran, elle a gagné la France où, du fait du règlement de Dublin, elle ne peut pas déposer une nouvelle demande. C’est pourquoi elle et son mari, Hamid Hajizadeh, voulaient se rendre au Royaume-Uni avec leur fille,
    Ils viennent néanmoins de vivre une expérience traumatisante.La nuit du 11 août, alors qu’elle attendait cachée dans un bosquet de pouvoir tenter un passage, Fatima, enceinte, a été prise de fortes contractions. Le groupe avec lequel elle se trouvait a déguerpi pour ne pas être repéré par la police tandis que, en l’espace d’une heure, avec la seule aide de son mari, et devant sa fille, Fatima a accouché à même le sol d’un petit garçon. « On a eu très peur et notre fille aussi, qui a vu beaucoup de sang », dit Hamid Hajizadeh, 38 ans, marqué par la fatigue.
    Là où l’accouchement a eu lieu ne restent que des traces d’attente. Des emballages alimentaires, un ticket de Western Union, une notice de gilet de sauvetage et des papiers déchirés qui racontent des parcours tortueux à travers l’Europe. « Sur les plages, c’est très dur. Ça devient “Le Radeau de la Méduse”, déplore Claire Millot de l’association Salam, qui distribue des repas aux migrants. Si on ne veut pas qu’ils partent en canot, qu’on les accueille ou qu’on leur donne des vrais bateaux. Si on ne les faisait pas vivre comme des bêtes, ils ne péteraient pas un câble. » Plusieurs associations de terrain notent un regain de tension sur le littoral, tandis que des règlements de compte violents laissent deviner la main de groupes criminels soucieux de préserver leur business.
    Le temps s’est gâté sur la côte. Comme chaque année, le 15 août, une procession était organisée dans les rues de Dunkerque. Une tradition pour rendre hommage aux marins disparus en mer. « Tous ces migrants qui tentent de traverser la Manche sur des bateaux de fortune, nous ne pouvons pas ne pas y être sensibles », a déclaré à l’occasion le vicaire épiscopal Romuald Carton, avant d’embarquer sur un bateau de la Société nationale de sauvetage en mer et d’aller bénir les eaux à la sortie du port. Alors que le vent se levait, des fleurs ont été jetées, vite englouties par les vagues qui se formaient.

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  • Deux migrants meurent au large de Calais lors d’une traversée de la Manche
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/08/11/deux-migrants-meurent-au-large-de-calais-lors-d-une-traversee-de-la-manche_6

    Deux migrants meurent au large de Calais lors d’une traversée de la Manche
    Deux migrants sont morts, dimanche 11 août, au large de Calais, portant à neuf le nombre de décès lors de tentatives de traversée de la Manche en un mois. Cinquante-trois migrants ont été secourus mais deux autres n’ont pu être réanimés, l’un déclaré mort au port de Calais (Pas-de-Calais), l’autre à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, ajoute la préfecture maritime (Prémar).
    Dimanche « en début de matinée », une embarcation s’est signalée « en difficulté avec des personnes à l’eau (…) au large de Calais », a précisé la préfecture de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué. Parmi la centaine de migrants secourus entre cette intervention et une autre, tous débarqués au port de Calais, « cinq [sont] en urgence relative », a souligné Jacques Billant, le préfet du Pas-de-Calais, lors d’un point presse à Calais.
    Le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, a annoncé l’ouverture d’une enquête « des chefs d’aide à étrangers en situation irrégulière en bande organisée aggravée par la circonstance de risque de mort et d’infirmité, crime, et d’association de malfaiteurs en bande organisée, mise en danger de la vie d’autrui, délits ». Aucune interpellation n’avait eu lieu dimanche en milieu d’après-midi.Ces dernières semaines, les drames se sont enchaînés au large des côtes françaises, avec sept morts dans des tentatives de traversées en juillet, les traversées de la Manche sur des bateaux de fortune étant particulièrement nombreuses l’été. Ces morts surviennent lors de tentatives de rejoindre l’Angleterre, secouée ces derniers jours par des violences durant des manifestations anti-immigration et antimusulmans.
    Entre le 12 et le 19 juillet, six migrants sont morts dans trois naufrages distincts : quatre, le 12 juillet, une femme érythréenne, le 17, puis un homme, le 19. Le 28 juillet, Dina, une femme « bidoun » – une minorité apatride du Koweït – âgée de 21 ans, est morte écrasée dans le canot qui devait l’emmener vers l’Angleterre. A chaque fois, les embarcations étaient très chargées. Le nombre de personnes à bord atteignait 86 le 19 juillet.
    Sur l’ensemble de l’année 2023, douze migrants étaient morts en tentant de gagner l’Angleterre par la mer, selon le bilan de la Prémar. Un bilan humain déjà largement dépassé en 2024, avec vingt-cinq morts depuis janvier, a précisé le préfet du Pas-de-Calais.Ces traversées se font souvent « sans gilets de sauvetage », à bord d’« embarcations de très mauvaise qualité car sous-gonflées et souvent sans plancher (…), sous-motorisées », a-t-il regretté. « Cette frontière tue dans le plus grand des silences », a réagi sur X l’association L’Auberge des migrants.
    Selon un comptage de l’Agence France-Presse à partir des chiffres des autorités britanniques, au 8 août, 17 639 personnes avaient effectué la traversée depuis le début de l’année sur des « small boats », nom donné à ces petites embarcations, un chiffre quasi équivalant à celui enregistré sur la même période lors de l’année record de 2022.
    La France et le Royaume-Uni tentent, depuis des années, d’enrayer ces tentatives de traversées de la Manche sur des canots pneumatiques. Le président français, Emmanuel Macron, et le nouveau premier ministre britannique, Keir Starmer, se sont engagés mi-juillet à « renforcer leur coopération en matière de migration irrégulière », en marge d’un sommet avec quarante dirigeants européens.A peine arrivé au pouvoir début juillet, M. Starmer a confirmé l’abandon du projet controversé d’expulser des migrants au Rwanda, lancé en 2022 par les conservateurs alors au pouvoir mais jamais concrétisé. A la place, il a annoncé vouloir accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile tout en durcissant la lutte contre les passeurs pour « renforcer » les frontières.
    Selon Jacques Billant, « depuis début 2024, ce sont plus de 350 interpellations qui ont été opérées et plus de quinze filières de passeurs qui ont été démantelées ».Keir Starmer a dû faire face, ces derniers jours, à de violentes émeutes d’extrême droite, qui ont secoué le Royaume-Uni pendant une semaine à la suite du meurtre de trois fillettes le 29 juillet, sur fond de rumeurs en ligne en partie démenties décrivant le suspect de l’attaque comme un demandeur d’asile musulman. Il s’agit en fait d’un adolescent de 17 ans né à Cardiff dont les parents, selon des médias, sont originaires du Rwanda.

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  • Un migrant meurt en tentant de traverser la Manche dans le Pas-de-Calais, troisième naufrage meurtrier en une semaine
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/19/un-migrant-meurt-en-tentant-de-traverser-la-manche-dans-le-pas-de-calais-tro

    Un migrant meurt en tentant de traverser la Manche dans le Pas-de-Calais, troisième naufrage meurtrier en une semaine
    Le Monde avec AFP
    Un migrant est mort dans la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 juillet dans le naufrage de son embarcation dans la Manche, le troisième naufrage meurtrier dans cette zone en une semaine, a annoncé la préfecture maritime. Selon une source policière, il s’agirait d’un jeune homme d’origine soudanaise.
    Au cours de l’opération de sauvetage de ces migrants qui tentaient de gagner l’Angleterre, 85 personnes ont été secourues, selon le bilan de la préfecture maritime de la mer du Nord et de la Manche (Premar). Les passagers de l’embarcation clandestine sont notamment des personnes déclarant être éthiopiennes, érythréennes et soudanaises, d’après des éléments récoltés par les pompiers.
    Le naufrage s’est déroulé au large de Calais. Peu avant 1 heure du matin, « l’embarcation, très chargée, est en difficulté et les personnes à bord demandent assistance au patrouilleur de service public Cormoran », rapporte la Premar. Le Cormoran a alors récupéré cinq personnes tombées à l’eau avant de transférer à son bord les autres migrants et de constater qu’une personne était inanimée.
    Mercredi au large de Gravelines, une femme érythréenne avait trouvé la mort lors de la tentative de traversée d’un autre canot transportant 72 migrants. Vendredi, quatre migrants étaient morts et des dizaines avaient été repêchés par les secours alors qu’ils étaient déjà à l’eau, leur embarcation s’étant dégonflée dans la Manche. Ils avaient pris la mer depuis les côtes proches de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) vers 2 heures du matin dans l’espoir de rallier l’Angleterre.Lors du traditionnel discours du roi, cérémonie solennelle à la réouverture du Parlement britannique, le nouveau gouvernement travailliste s’est engagé mercredi à lutter contre l’immigration clandestine, qui s’est imposée dans le pays comme un thème majeur des dernières législatives. Il a annoncé la création d’une nouvelle force de sécurité dotée de « pouvoirs antiterroristes ». Ce nouveau « commandement pour la sécurité aux frontières » vise à « renforcer » la lutte contre les passeurs.
    Parmi les plus fréquentés au monde, le détroit du Pas-de-Calais a été le théâtre ces dernières années de nombreux naufrages, le pire ayant eu lieu en 2021 quand 27 migrants, majoritairement des Kurdes irakiens âgés de 7 à 46 ans, sont morts noyés. Cet été, plus de 1 000 policiers et gendarmes sont déployés sur le littoral pour lutter contre l’immigration illégale, a indiqué le préfet du Pas-de-Calais, rappelant que 344 tentatives de traversées maritimes ont été interceptées côté français depuis le début de l’année, et 314 interpellations opérées parmi des filières de passeurs.
    Plus de 12 000 personnes ont atteint les côtes anglaises clandestinement en 2024, surtout depuis la France, selon des chiffres officiels britanniques mi-juin. Cela représente une hausse de 18 % par rapport à la même période l’an dernier, malgré le durcissement opéré par les gouvernements conservateurs ces dernières années.
    Vendredi, après la mort des quatre migrants au large de Boulogne, le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant avait affirmé que depuis le début de l’année 2024, 20 migrants étaient morts en tentant de rejoindre le Royaume-Uni à bord d’une embarcation clandestine. Avec les deux nouveaux naufrages de la semaine, ce bilan monte donc à 22. Les migrants arrivés de manière irrégulière sont désormais interdits de demander l’asile au Royaume-Uni

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  • « Je n’ai pas peur de mourir » : pour traverser la Manche, les migrants prennent toujours plus de risques - InfoMigrants
    https://www.rfi.fr/fr/france/20240713-je-n-ai-pas-peur-de-mourir-pour-traverser-la-manche-les-migrants-prenne

    « Je n’ai pas peur de mourir » : pour traverser la Manche, les migrants prennent toujours plus de risques
    Par RFI Publié le : 15/07/2024
    Départs éloignés des côtes, conditions météorologiques dangereuses, embarcations surchargées… Face à la sécurisation de la frontière franco-britannique, les migrants recourent à de nouveaux moyens pour éviter les contrôles policiers et se mettent de plus en plus en danger dans l’espoir de traverser la Manche.
    Mohamed a encore les baskets mouillées. Le regard dans le vide, assis sur une palette en bois du campement dans lequel il vit, il répète les mêmes mots : « J’essaierai à nouveau. J’essaierai jusqu’à ce que j’y arrive ». La veille, le Nigérian, tout juste la vingtaine, a essayé de traverser la Manche pour la deuxième fois, depuis une plage de Calais. « Trop de monde voulait embarquer, c’était impossible de mettre le bateau à l’eau et la police est arrivée », raconte-t-il, l’air désemparé.
    Pourtant, après avoir quitté son pays en août 2022 et avoir traversé le Niger, la Libye, l’Italie puis la France, impossible pour lui de reculer devant les 30 derniers kilomètres qui le séparent des côtes britanniques. Un sweat floqué aux couleurs du Royaume-Uni sur les épaules, il observe Douvres [en Angleterre, ndlr] sur les cartes de son téléphone. « C’est si près. Je suis convaincu que ce sera plus facile pour moi là-bas », lance l’étudiant en ingénierie avec un sourire.
    Si 19 personnes sont déjà mortes dans ses eaux depuis début 2024 - contre 12 pour tout 2023, faisant déjà de cette année l’une des plus meurtrières -, la Manche n’est plus qu’une « petite rivière » aux yeux de Mohamed, qui a déjà traversé la Méditerranée. Comme beaucoup d’autres migrants acculés à la traversée, il se dit prêt à tout tenter, y compris ces nouvelles méthodes qui sont de plus en plus répandues : partir depuis une ville éloignée ou depuis un cours d’eau, sans égard aux conditions météorologiques ou au nombre de personnes à bord de l’embarcation. « Je n’ai pas peur d’y mourir parce que j’ai vu plein de personnes mourir avant. » À commencer par son père, assassiné en septembre 2012 par le groupe jihadiste Boko Haram, devant ses yeux d’enfant. Bloqué à la frontière franco-britannique depuis plus d’un mois, il se prépare à partir 40 kilomètres plus au sud pour sa prochaine tentative de traversée. « J’essaierai depuis Boulogne-sur-Mer », glisse-t-il, confiant.
    Ali* est adossé à un mur en tôle d’un entrepôt. Originaire de Khartoum, il a quitté le Soudan il y a sept mois et tente de rejoindre le Royaume-Uni depuis une semaine. Emmitouflé dans sa doudoune noire, il soutient « ne plus rien avoir à perdre ». Depuis que la guerre civile a éclaté en avril 2023, son pays est devenu une véritable poudrière. « J’ai perdu ma boutique, plusieurs membres de ma famille, ma vie, confie-t-il les yeux secs, comme habitué. Je veux juste m’en aller. Peu importe la météo en mer, peu importe le nombre de gens à bord du bateau… Dès que j’aurai assez d’argent, j’essaierai de traverser. » Sur la route de son exil, le Soudanais de 32 ans raconte pourtant avoir survécu à un naufrage où « une quarantaine » de migrants ont perdu la vie au large des côtes libyennes.
    Pour venir en aide à ceux dont la traversée vient d’échouer et les dissuader de se mettre davantage en danger, l’association Utopia 56 parcourt chaque nuit de météo clémente les 140 kilomètres de littoral du Nord-Pas-de-Calais à bord d’un camion rempli de boissons chaudes et de couvertures. Ces derniers mois, les bénévoles se sont étonnés de voir que, comme Mohamed et Ali, les migrants prenaient de plus en plus de risques dans l’espoir de fouler un jour le sol britannique. « Il y a un an, on mettait en place une maraude littorale dès qu’on était à moins de 0,5 mètre de vagues, soit la hauteur du boudin émergé du zodiaque, et 10 nœuds de vent, explique Célestin Pichaud, coordinateur de l’association à Grande-Synthe. Maintenant, on constate des départs avec des conditions de moins en moins clémentes, dès 0,8 mètre de vagues et 15 nœuds ».
    Le téléphone d’Utopia 56 sonne désormais presque constamment, au gré des appels de détresse. L’un d’eux vient de Gravelines, à 22 kilomètres de Calais. Muhammad, 44 ans, originaire du Kurdistan irakien, a marché 16 heures avec sa femme et ses trois enfants, âgés de neuf à quatorze ans, pour rejoindre le point de départ de leur embarcation. Ils ont tenté de traverser trois fois en une journée, sans succès. « J’ai un problème de santé à ma jambe, c’est très difficile de marcher pour moi, mais je n’ai pas le choix si je veux éviter la police », affirme-t-il, les yeux cernés, le visage fatigué.
    Les points de départ des migrants sont chaque fois un peu plus loin. « Au début, on intervenait seulement sur Dunkerque et Calais. Puis on s’est étendus à Boulogne-sur-Mer, puis de plus en plus au sud, jusqu’au Touquet, détaille Célestin Pichaud, les mains serrées sur le volant. On a même reçu des appels depuis Berck ou Abbeville, dans la Baie de Somme, soit à plus d’une heure de route de Calais. » Si rejoindre Douvres depuis Calais représente entre six et dix heures de traversée selon l’association, cette durée serait multipliée par trois depuis le Touquet, 70 kilomètres plus au sud. « Le problème, c’est qu’une durée de traversée plus longue, c’est plus de chances d’avoir une panne moteur, de se retrouver à la dérive ou d’avoir l’embarcation qui se crève. »
    D’autres tentent aussi de partir dans les terres, notamment en embarquant depuis le canal de l’Aa, qui se jette dans la mer du Nord. Cette méthode n’est pas sans risque : le 3 mars 2024, Rola Al Mayali, sept ans, y mourrait noyée après le chavirage de son embarcation de fortune, à 30 kilomètres du littoral. « C’est le premier départ que je voyais aussi éloigné des côtes », réagit Véronique Magnin, porte-parole du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. « Ces départs sont très risqués : les ouvertures d’écluse peuvent provoquer un appel d’eau et les canaux qui se jettent dans la mer sont vidés à marée basse, donc les personnes peuvent se retrouver coincées dans la boue », ajoute Célestin Pichaud.
    Un risque d’autant plus important que les embarcations sont de plus en plus surchargées. En 2024, celles-ci transportent en moyenne 49 migrants - contre 39 en 2022, ou 7 en 2018. « S’il y a plus de 70 personnes à bord, je ne monte pas », tranche Muhammad, le regard tourné vers ses trois enfants, bien décidé à les scolariser outre-Manche. « C’est criminel de mettre autant de personnes. À 70 personnes de 70 kilos en moyenne, on est à 5 tonnes sur un bateau propulsé par un moteur de 30 chevaux, avec peu de gilets de sauvetage sur le dos des migrants. Personne n’oserait s’y aventurer sauf à y être contraint », s’étrangle Philippe Darques, président de la station de sauve­tage en mer de Calais.
    Depuis le début de l’année, la liste noire des décès n’a cessé de s’allonger : « On est presque à un mort par semaine », souffle Flore Judet, membre de l’Auberge des migrants. Pour les associations, en l’absence de « voies de passage sûre et légale », c’est l’État qui est directement responsable de cette hausse. « Les plages sont entourées de CRS, de gendarmes, de drones, d’avions…, peste Axel Gaudinat, coordinateur d’Utopia 56 à Calais. Mais les personnes ne vont pas renoncer à traverser pour autant et sont prêtes à tout, parce qu’elles n’ont pas d’autre choix dans l’espoir d’une vie meilleure. »
    Pour preuve, d’après les chiffres publiés par le Royaume-Uni, sur le premier trimestre de 2024, 5 373 personnes avaient déjà traversé la Manche, contre 3 793 à la même période l’année précédente - soit une hausse de 41,7 %. « Quoi qu’il arrive, les gens tenteront la traversée. On a vu des gens essayer en canoë gonflable, ou même à la nage », avance Flore Judet.
    De son côté, si la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord reconnaît une « élongation » des points de départ et des embarcations davantage surchargées, elle juge les mesures terrestres dissuasives nécessaires au « travail de sauvetage ». « C’est important de limiter les départs en mer, car beaucoup ne savent pas nager ou sont très mal équipés. Si on se retrouve à 50 bateaux en même temps avec moins d’une centaine de sauveteurs, c’est impossible d’être au bon endroit au bon moment », justifie Véronique Magnin. Une crainte qui n’empêchera pas Ali de tenter la traversée. « Peut-être que demain je mourrais dans l’eau, mais je veux à tout prix étudier la politique au Royaume-Uni et changer mon pays, qui n’a plus rien avoir avec le Soudan que je connais. »

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  • Quatre migrants meurent en tentant de traverser la Manche au large du Pas-de-Calais
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    Quatre migrants meurent en tentant de traverser la Manche au large du Pas-de-Calais
    Le Monde avec AFP
    Nouvelle tragédie dans la Manche. Quatre migrants ont péri au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) vendredi 12 juillet alors qu’ils tentaient de traverser la mer à bord d’un bateau pneumatique contenant près de 70 personnes. Selon la préfecture maritime, leur embarcation s’est retrouvée en difficulté à l’aube, un des boudins s’étant dégonflé.
    Le navire de sauvetage Minck et un bateau de pêche qui se trouvaient à proximité du naufrage ont pu intervenir rapidement, et ont passé une heure à récupérer les passagers, parmi lesquels beaucoup étaient tombés à l’eau. Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) a mobilisé le patrouilleur Cormoran de la Marine nationale française et un hélicoptère basé au Touquet pour orienter les opérations de secours, toujours selon la préfecture maritime.Lors d’un survol, l’hélicoptère a repéré quatre personnes inanimées, qui ont été rapatriées sur le patrouilleur. Une équipe médicale dépêchée sur place n’a pas pu les ranimer et a constaté leur mort. Ces décès portent à au moins 19 le nombre de personnes mortes en tentant de rallier le Royaume-Uni clandestinement à partir des côtes françaises, depuis le début de l’année.
    Cela fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis 2021, lorsque 27 migrants, majoritairement des Kurdes irakiens, âgés de 7 à 46 ans étaient morts noyés dans le pire drame migratoire jamais enregistré dans la Manche. Après l’hélicoptère, un survol par drone se poursuivait vendredi matin sur les lieux du drame, pour vérifier qu’aucun autre naufragé ne s’y trouvait.Les rescapés ont été ramenés à terre au port de Boulogne-sur-Mer où pompiers et protection civile étaient déployés, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP). Le 23 avril déjà, cinq migrants étaient morts au large de Wimereux en tentant de traverser la Manche sur une embarcation surchargée.
    Plus de 12 000 personnes ont atteint les côtes anglaises clandestinement en 2024, surtout en provenance de la France, selon des chiffres officiels britanniques mi-juin. Cela représente une hausse de 18 % par rapport à la même période l’an dernier, malgré le durcissement opéré par les gouvernements conservateurs ces dernières années. Les migrants arrivés de manière irrégulière sont désormais interdits de demander l’asile au Royaume-Uni. Ils étaient également susceptibles d’être expulsés vers le Rwanda sans possibilité de retour, mais le nouveau premier ministre britannique, le travailliste Keir Starmer, a annoncé samedi que ce dispositif, jugé par son parti onéreux, cruel et inefficace, était « mort et enterré ». Les travaillistes comptent néanmoins renforcer le contrôle de la Manche.

    #Covid-19#migrant#migration#traversee#manche#mortalite#migrationirreguliere#royaumeuni#france#pasdecalais#sante#politiquemigratoire

  • France : 15 migrants retrouvés dans un camion à bestiaux en route vers l’Irlande du Nord - InfoMigrants
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    France : 15 migrants retrouvés dans un camion à bestiaux en route vers l’Irlande du Nord
    Par La rédaction Publié le : 07/06/2024
    Quinze migrants ont été arrêtés le 26 mai sur le port de Cherbourg-en-Cotentin, dans le nord de la France, alors qu’ils se trouvaient dans la remorque d’un camion à bestiaux, indique jeudi le quotidien local Ouest-France. Le poids-lourd, immatriculé en Irlande du Nord, s’apprêtait à traverser la Manche.
    Quinze exilés ont été retrouvés sains et saufs par les autorités françaises sur le port de Cherbourg-en-Cotentin, dans le nord du pays. Ils étaient cachés dans la remoque d’un camion à bestiaux immatriculé en Irlande du Nord, selon une information du quotidien local Ouest-France, jeudi 6 juin.
    Les migrants, découverts le 26 mai, étaient originaires d’Albanie et du Vietnam. Ils espéraient traverser la Manche cachés dans le camion. Les premiers éléments de l’enquête « tendent à établir que c’est à l’insu du chauffeur que les 15 individus se sont dissimulés à l’intérieur du véhicule transportant habituellement des animaux », précise le procureur de la République Pierre-Yves Marot à Ouest-France.
    Depuis le début de l’année, le port de Cherbourg, est activement surveillé par la police aux frontières (PAF) avec l’aide de drones. Et ces contrôles semblent porter leurs fruits : au premier trimestre 2024, les interpellations étaient supérieures à 97% par rapport à l’an dernier, « soit quasiment 100 [personnes] interpellées » à cette période, avait indiqué fin avril au quotidien Hugues Toulliou, le directeur interdépartemental de la PAF.
    Plus au nord aussi, les tentatives de départ vers le Royaume-Uni se poursuivent. Jeudi 6 juin dans la matinée, plus de 70 migrants ont été secourus dans le détroit du Pas-de-Calais, selon un communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar). En fin de nuit, les autorités ont dépêché un navire pour vérifier la situation à bord d’une embarcation de 74 personnes qui a pris la mer dans le secteur de Calais. Le canot était « fortement à la dérive », affirme la Premar. « Dans un premier temps, 18 personnes [ont demandé] assistance et [ont été] prises en charge » par les autorités. « Puis quelques temps après, l’embarcation précaire [n’est toujours pas parvenue] à se remettre en route et les 56 naufragés restant [ont] également [été] secourus ». Ils ont été déposés au port de Dunkerque.
    Quelques heures plus tard, en fin de matinée, un drame a été évité de justesse. « Une embarcation de migrants [a fait] naufrage au milieu du détroit du Pas-de-Calais, en secteur britannique », signale le même communiqué. Les autorités britanniques ont pris en charge le canot avec à son bord 80 exilés, dont des enfants. Plusieurs d’entre eux se trouvaient en difficulté dans l’eau à l’arrivée des secours. En parallèle, les forces françaises continuent de sillonner la zone pour retrouver d’éventuelles victimes. « Après plusieurs heures sur place, aucun corps à la dérive n’a été observé dans ce secteur », ajoute la Premar.
    Malgré la multiplication des mesures pour tenter de dissuader les migrants de rejoindre le Royaume-Uni, les traversées depuis les côtes françaises ne faiblissent pas. Depuis janvier, près de 11 000 exilés sont parvenus à traverser la Manche pour atteindre les rives anglaises. Soit une augmentation de 42% des arrivées enregistrées côté britanniques, par rapport à la même période de l’année dernière, et 8% de plus qu’en 2022 – année record du nombre de traversées.

    #Covid-19#migrant#migration#france#dunkerque#pasdecalais#PREMAR#royaumeuni#migrationirreguliere#traversee#irlande#PAF#cherbourg#sante

  • Naufrage de migrants dans la Manche en 2021 : les juges d’instruction dénoncent les « tentatives d’intimidation et de représailles » de la hiérarchie militaire sur les enquêteurs
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/06/07/naufrage-de-migrants-dans-la-manche-en-2021-les-juges-d-instruction-denoncen

    Naufrage de migrants dans la Manche en 2021 : les juges d’instruction dénoncent les « tentatives d’intimidation et de représailles » de la hiérarchie militaire sur les enquêteurs
    Par Abdelhak El Idrissi et Julia Pascual
    C’est un document peu banal qui est venu s’ajouter à l’enquête ouverte à la suite de la mort d’au moins 27 migrants lors du naufrage de leur embarcation dans la Manche, le 24 novembre 2021, alors qu’ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni. Un courrier, révélé par Le Canard enchaîné et également consulté par Le Monde, envoyé le 29 mars aux commandants de la gendarmerie nationale et de la gendarmerie maritime, dans lequel les trois juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris qui dirigent les investigations sur les circonstances de ce drame, le plus grave survenu au large du littoral calaisien, ne mâchent pas leurs mots.
    Ils partagent auprès des deux hauts gradés leur « inquiétude quant aux tentatives d’intimidation ou de représailles » qui pèseraient sur les gendarmes enquêteurs. Depuis l’ouverture d’une information judiciaire, en décembre 2021, ces gendarmes doivent faire toute la lumière sur les conditions dans lesquelles l’embarcation où se trouvaient 33 migrants a chaviré (seuls deux hommes ont survécu et quatre passagers n’ont pas été retrouvés).
    Rapidement, la retranscription des nombreux appels passés par les migrants aux militaires du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais), chargés des secours, s’avère accablante. Alors que les migrants les implorent des heures durant, expliquant qu’ils sont « dans l’eau », qu’« il fait froid » et qu’ils sont « en train de mourir », le Cross n’envoie aucun navire à leur rencontre. L’enquête démontre également que le patrouilleur de la marine nationale, le Flamant, qui était en mer cette nuit-là, ne surveillait pas la fréquence internationale de détresse sur laquelle les Britanniques ont émis quatre messages d’alerte « mayday », demandant alors à tous les bateaux sur zone de porter assistance à l’embarcation. Sept militaires du Cross et du Flamant ont été mis en examen en mai et juin 2023 pour non-assistance à personne en danger.
    Dans leur courrier, les juges d’instruction soulignent la « qualité exceptionnelle » du travail des gendarmes enquêteurs, dans le « contexte particulier d’une affaire éminemment sensible ». Néanmoins, ils révèlent avoir identifié des « risques de pression ». Les magistrats citent à cet égard le contenu d’écoutes téléphoniques « révélant des projets de sanction à [l’]encontre » des gendarmes de la part de l’armée et mentionnent également un « appel du chef de la section de recherches de la gendarmerie maritime », qui, relayant une « demande de sa hiérarchie », sollicitait les juges pour savoir « s’il était envisageable de ne pas retranscrire certaines (…) écoutes téléphoniques ».
    D’après nos informations, la hiérarchie militaire est en particulier gênée par les propos d’un opérateur du Cross mis en cause et qui assure, alors que son téléphone est sur écoute, que le chef d’état-major de la marine, Pierre Vandier – aujourd’hui numéro deux des armées – est « fou furieux » et « veut la peau de la section de recherches » de la gendarmerie maritime, à laquelle appartiennent les enquêteurs et qui est placée sous la double tutelle de la gendarmerie et de la marine.
    Dans leur courrier du 29 mars, les juges d’instruction s’inquiètent aussi du fait qu’après les gardes à vue des militaires, au printemps 2023, la gendarmerie nationale a acté la « suppression de 40 % des effectifs » de la section de recherches. C’est un « malencontreux hasard », euphémise un haut gradé au fait de la situation et qui se dit « écœuré par le manque de soutien » de l’institution aux enquêteurs, placés « entre le marteau et l’enclume », entre, d’une part, leur autorité d’emploi et, d’autre part, la justice. Sollicitées sur ces différents points, ni la gendarmerie nationale, ni la marine nationale n’ont donné suite.
    Après la réduction drastique des effectifs de la section de recherches, l’inspection de la marine nationale a lancé en mars un « audit organisationnel » de la gendarmerie maritime. Selon un document interne consulté par Le Monde, la démarche, qui doit se conclure à l’automne, ambitionne de « rationaliser les moyens » de la police judiciaire au sein de la gendarmerie maritime et de « recentrer la section de recherches sur son cœur de métier ».
    Une entreprise d’autant plus troublante de la part de la marine qu’elle intervient ainsi sur le service qui a révélé, outre l’inaction des secours, ses propres agissements potentiellement répréhensibles. Les gendarmes maritimes ont en effet mis en lumière le partage par la marine d’éléments issus de l’instruction avec les militaires du Cross et du Flamant, au point qu’une enquête pour violation du secret est en cours au parquet de Paris.
    Cet interventionnisme de la marine pourrait s’expliquer par la volonté de la hiérarchie de circonscrire l’étendue de l’instruction judiciaire en cours. Celle-ci ne met en cause, pour le moment, que des militaires pour leurs manquements individuels la nuit du naufrage. Pourtant, l’enquête a listé de nombreux éléments démontrant que les moyens alloués aux secours en mer n’étaient pas à la hauteur de l’augmentation des traversées de la Manche par des migrants. Une situation connue des autorités.
    En octobre 2021, six semaines avant le naufrage, le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord d’alors, Philippe Dutrieux, remettait ainsi un rapport au secrétariat général de la mer, placé directement sous l’autorité du premier ministre, pour s’inquiéter de la situation. Il y relate des opérations de sauvetage au cours desquelles « les moyens à la mer ont été totalement débordés » et note qu’il est « miraculeux qu’il n’y ait pas eu de décès ». On y apprend aussi que le directeur du Cross Gris-Nez, faute de moyens humains suffisants, a dû maintenir à leur poste des officiers mariniers « jusqu’à leur limite physique ».
    Dès novembre 2022, alors que Le Monde révélait les premiers éléments mettant en cause les services de secours, le secrétaire d’Etat à la mer, Hervé Berville, adoptait une stratégie à l’équilibre précaire : questionné à l’Assemblée nationale sur l’attitude des secours, il assure que « les sanctions seront prises » en cas de « manquement ou erreur ». Le même jour, il demandait malgré tout à son directeur des affaires maritimes de se rendre au Cross Gris-Nez afin d’en « assurer » les membres de son « soutien et du soutien du gouvernement », selon un courrier consulté par Le Monde.
    Au même moment, le ministère des armées, sollicité par le parquet de Paris sur l’opportunité de poursuivre les militaires – ainsi que l’exige le code de procédure pénale –, minimisait la gravité des faits mis au jour. Dans un avis rendu en décembre 2022, consulté par Le Monde, il estimait que, s’il y avait lieu « à poursuites des investigations », « la retranscription par les gendarmes de certains passages choisis et commentaires tenus par les opérateurs (…) ne permet pas de caractériser l’intention des opérateurs de ne pas porter secours aux migrants ».
    Surtout, le ministère contestait dans cet avis la compétence des juges d’instruction parisiens, et rappelait que « seules les juridictions spécialisées en matière militaire » sont aptes à enquêter sur des crimes et des délits commis par les militaires. Un argument balayé par le parquet de Paris, qui considérait au moment d’élargir les investigations aux faits de non-assistance à personne en danger, en janvier 2023, que « l’enquête portant sur le réseau ayant organisé le passage des victimes en Angleterre (…) ne saurait être dissociée de l’enquête portant sur les circonstances ayant conduit au naufrage et à l’absence de secours efficace porté aux victimes ».
    Les avocats des militaires se sont en tout cas saisis de l’avis du ministère pour appuyer une requête en nullité que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris devait examiner vendredi 7 juin. Si la position de la défense était validée, la procédure sur les faits de non-assistance à personne en danger serait annulée.
    Abdelhak El Idrissi et Julia Pascual

    #Covid-19#migrant#migration#france#traversee#mortalite#droit#justice#pasdecalais#marine#sante

  • Dans la Manche, au moins cinq migrants, dont un enfant, sont morts dans des tentatives de traversée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/dans-la-manche-au-moins-cinq-migrants-dont-un-enfant-sont-morts-dans-des-ten

    Dans la Manche, au moins cinq migrants, dont un enfant, sont morts dans des tentatives de traversée
    Un important dispositif de secours a été déployé au large et sur la plage de Wimereux, selon « La Voix du Nord », qui précise qu’une centaine de migrants ont déjà été secourus par la marine nationale.
    Au moins cinq migrants, dont un enfant, sont morts lors d’une tentative de traversée de la Manche dans la nuit de lundi 22 à mardi 23 avril au niveau de la plage de Wimereux (Pas-de-Calais), a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source policière, confirmant une information de La Voix du Nord. Trois hélicoptères du SAMU et des canots de secours sont mobilisés pour des recherches toujours en cours, selon le quotidien régional, qui précise qu’une centaine de migrants ont déjà été récupérés à bord d’un remorqueur d’intervention de la marine nationale, et vont être déposés au port de Boulogne. Le dernier drame remontait au 3 mars avec la mort par noyade d’une petite fille de sept ans dans le canal de l’Aa à Watten (Nord) alors qu’elle se trouvait sur une petite embarcation avec quinze autres migrants. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, sont morts à Wimereux, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau à 9 degrés.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#mortalite#pasdecalais#wimerieux#mineur#sante

  • Dans le Nord, les départs depuis les cours d’eau vers les côtes britanniques se multiplient - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55650/dans-le-nord-les-departs-depuis-les-cours-deau-vers-les-cotes-britanni

    Dans le Nord, les départs depuis les cours d’eau vers les côtes britanniques se multiplient
    Par Louis Chahuneau Publié le : 06/03/2024 Dernière modification : 07/03/2024
    Une fillette de 7 ans est morte noyée dimanche, à Watten, dans le Pas-de-Calais, après avoir embarqué avec une quinzaine d’autres migrants, dont sa famille, sur un bateau sous-dimensionné qui a coulé dans l’Aa. Deux semaines plus tôt, un autre groupe de migrants avait rejoint le Royaume-Uni depuis ce fleuve. Les forces de l’ordre surveillent ce nouveau mode opératoire destiné à éviter les interventions sur les plages du littoral.
    Le maire de Watten (Pas-de-Calais) a été réveillé aux aurores par les gendarmes dimanche 3 mars. Tôt ce matin-là, un groupe de 16 migrants, dont 10 enfants, qui avait embarqué sur un petit bateau, a chaviré au niveau de cette commune située à une trentaine de kilomètres en amont du littoral, faisant un mort. La victime était une fillette âgée de sept ans. Elle est décédée des suites d’un arrêt cardio-respiratoire. « Quand je suis arrivé, le bateau avait déjà coulé », déclare à InfoMigrants Daniel Deschodt, maire de Watten.
    Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour « homicide involontaire », « blessures involontaires », « association de malfaiteurs » et « aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée avec mise en danger d’autrui ». Trois passagers, dont le père de la fillette, ont été placés en garde à vue avant d’être libérés mardi sans poursuites, a déclaré le parquet de Dunkerque, chargé de l’enquête. Le père a déclaré être de nationalité irakienne, tandis que les deux autres gardés à vue ont affirmé qu’ils étaient de nationalité koweïtienne.
    La fillette se trouvait sur le bateau avec ses trois frères et sœurs et sa mère enceinte. Ils ont chaviré à 30 kilomètres du littoral, sur le canal de l’Aa qui se jette dans la mer du Nord. « On a une écluse, mais ça ne leur fait pas peur. On a surtout un trafic assez important avec des porte-conteneurs. Là, c’était un dimanche matin donc il y avait moins de trafic, mais avec un petit bateau sur l’Aa, si vous croisez un porte-container, ça va tanguer, donc c’est risqué », explique Daniel Deschodt.
    Jusqu’au début d’année, la commune de 2 650 habitants était épargnée par le flux migratoire qui transite par les Hauts-de-France en direction du Royaume-Uni. Désormais, les migrants tentent d’embarquer depuis les cours d’eau de la région pour atteindre les côtes britanniques. Une manière de contourner les patrouilles de police et de gendarmerie qui quadrillent les plages du Nord et du Pas-de-Calais, d’autant plus qu’officiellement, ces dernières n’ont plus le droit d’intervenir une fois les embarcations mises à l’eau.
    « Le phénomène des taxi-boats n’est pas nouveau. La seule nouveauté, c’est qu’ils utilisent le canal de l’Aa pour mettre à l’eau les embarcations », explique Mathilde Potel, commissaire adjointe en charge de la lutte contre l’immigration irrégulière sur le littoral. Selon elle, une dizaine de départs ont été comptabilisés sur l’Aa depuis quelques semaines, et 26 sur la Canche en trois mois, avant la mise en place du barrage flottant.
    Même constat du côté des associations : « Ça fait un peu plus d’un an qu’on en entend parler, réagit Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia 56 à Grande-Synthe. C’est un phénomène qui reste très restreint, mais ça montre que les migrants cherchent des solutions [alternatives] parce qu’on ne leur propose rien d’autre. [Pour eux] il n’y a toujours pas de possibilité de se rendre en Angleterre de façon légale [depuis la France]. » Il y a deux semaines déjà, un bateau de pêche volé à Watten avait été retrouvé au Royaume-Uni. Les exilés avaient réussi leur pari. « J’ai le sentiment que ça va se reproduire. J’ai déjà des habitants qui rapatrient leur bateau chez eux pour éviter les vols », réagit le maire de la commune, Daniel Deschodt.
    En 2023, c’est la commune de Dannes, dans le Pas-de-Calais, qui a été approchée par des groupes de migrants. Bien que très au sud des côtes britanniques, elle bénéficie d’une réserve naturelle où les passeurs peuvent enterrer du matériel nautique, ainsi que de la proximité immédiate de la Canche, un autre fleuve qui se jette dans la Manche.
    Pour empêcher l’intervention des forces de l’ordre, les passeurs font monter les passagers depuis les berges du fleuve avant de remonter les côtes jusqu’au Royaume-Uni. Pour endiguer ce phénomène des « taxi-boats », les services de la préfecture ont fait installer un barrage flottant sur la Canche pour empêcher le passage des embarcations, puis sur l’Authie, autre fleuve qui se jette dans la mer près de Fort-Mahon. « C’est important pour nous d’endiguer ce mode opératoire, le canal de l’Aa est peu profond mais il y a quand même des décès », déclare la commissaire adjointe Mathilde Potel.
    Depuis quelques mois, on observe désormais des départs depuis la Baie de Somme. « Il y en a eu plus d’une dizaine en 2023 », assure Amélie Moyart d’Utopia 56. En février, le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Marc Véran, avait relevé que « ces traversées sont de plus en plus dangereuses ».
    En 2023, les autorités se sont félicitées d’une baisse de 30% des traversées de la Manche avec 30 000 passages contre près de 46 000 en 2022, une année record. Dans la nuit de lundi à mardi, près de 401 migrants ont tenté leur chance vers le Royaume-Uni, soit le plus haut nombre depuis le début de l’année 2024.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#frontiere#mortalite#pasdecalais#baiedesomme#sante#PREMAR#taxiboats

  • Naufrage dans la Manche : trois Érythréens en garde à vue - InfoMigrants
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    Naufrage dans la Manche : trois Érythréens en garde à vue
    Par La rédaction Publié le : 01/03/2024
    Trois Érythréens de 24 ans, 25 ans et 28 ans ont été placés en garde à vue suite au naufrage de mercredi dans la Manche. Ce jour-là, une embarcation s’est retrouvée en difficulté alors qu’elle essayait de rejoindre l’Angleterre. Trois personnes sont tombées à l’eau. Un corps a été retrouvé, deux autres sont portés disparus.
    Trois ressortissants érythréens sont en garde à vue après le naufrage d’un canot et la mort de trois personnes dans la Manche, mercredi 28 février. Un migrant a été récupéré inconscient par les secours au large de Calais alors qu’il tentait de rejoindre l’Angleterre. Deux autres exilés sont également portés disparus.
    Les trois suspects sont âgés de 24 ans, 25 ans et 28 ans a précisé Patrick Leleu, procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer. « Ils se trouvaient tous les trois sur le bateau ».La personne décédée « n’a pas encore été formellement identifiée, il s’agit d’un homme », a-t-il ajouté, tandis qu’aucun des deux disparus n’a encore été retrouvé.
    Mercredi dans l’après-midi, les trois victimes avaient pris place à bord d’une embarcation de fortune dans le détroit du Pas-de-Calais. Très vite le canot se retrouve en difficulté, les occupants appellent alors les secours. Cinquante-six personnes seront secourues mais trois manquent à l’appel, selon les survivants. Un hélicoptère dépêché dans la zone repèrera les trois migrants.
    Deux naufrages meurtriers en 2024
    Un premier est extrait de l’eau, inconscient, par le navire BSAM Seine. Il ne pourra pas être réanimé à bord. En revenant chercher les deux autres exilés, les secours ne les trouveront plus. « Les deux autres personnes signalées n’ont pas pu être relocalisées et récupérées par les moyens aéronautiques et maritimes présents », a détaillé la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué. Le naufrage de mercredi est le deuxième en 2024 au large des côtes françaises. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont deux adolescents syriens de 14 ans et 16 ans, avaient péri à Wimereux, au sud de Calais, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau autour de 9 degrés.
    Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la Prémar. Depuis des années, la France et le Royaume-Uni multiplient les mesures pour empêcher les traversées de la Manche. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros. Le Royaume-Uni s’était même félicité en début d’année d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Londres a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là, contre 45 000 en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#pasdecalais#manche#mortalite#sante#PREMAR#frontiere#migrationirrreguliere

  • Tentative de traversée de la Manche : une enfant de 7 ans meurt dans le naufrage d’une embarcation à Watten
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/03/tentative-de-traversee-de-la-manche-une-enfant-de-7-ans-meurt-dans-le-naufra

    Tentative de traversée de la Manche : une enfant de 7 ans meurt dans le naufrage d’une embarcation à Watten
    Le Monde avec AFP
    Une fillette de 7 ans s’est noyée, dimanche 3 mars, à Watten (Nord) dans le canal de l’Aa, qui se jette dans la mer du Nord, alors qu’elle se trouvait sur une petite embarcation. Seize migrants, dont dix enfants âgés de 7 à 13 ans, se trouvaient à bord et tous sont tombés à l’eau, selon les autorités.L’embarcation « n’était pas dimensionnée pour supporter autant de personnes », a affirmé la préfecture du Nord dans un communiqué. Elle a chaviré dans les terres, à une trentaine de kilomètres de la côte, « peu de temps après la montée de ces personnes », a-t-elle ajouté à l’Agence France-presse.
    « Plusieurs gardes à vue sont en cours », a annoncé à l’AFP le parquet, qui a ouvert une enquête pour homicide involontaire, blessures involontaires, association de malfaiteurs et « aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée avec mise en danger d’autrui ». Ce naufrage si éloigné des côtes pourrait s’expliquer par le fait que les migrants partent aujourd’hui de plus loin dans les terres, afin de contourner la surveillance et cheminer vers les plages à l’abri des regards.Alertés par un promeneur, « gendarmes et pompiers se sont immédiatement transportés sur les lieux ». La fillette est morte « sur place, des suites d’un arrêt cardio-respiratoire, les tentatives de réanimation par les secours » ayant été « vaines », a précisé le parquet.
    Les parents de la petite fille, qui se trouvaient à bord avec leurs trois autres enfants, « ont été transportés au centre hospitalier de Dunkerque », a souligné la préfecture. A bord de cette petite embarcation, « vraisemblablement volée », selon elle, « se trouvaient également un couple, deux hommes et six jeunes enfants », dont les « jours ne sont pas en danger ».Dix personnes au total ont été transportées à l’hôpital. Cinq autres – deux hommes et trois enfants – ont été accueillis dans une salle mise à disposition par la mairie de Watte. L’enquête pénale ouverte par le parquet de Dunkerque a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Dunkerque-Hoymille et à l’Office national de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim). « Aujourd’hui, les politiques aux frontières ont tué, encore », a écrit sur X L’Auberge des migrants, une association d’aide aux migrants. « La colère nous empêche d’avoir les mots », a réagi Utopia 56. Ce drame est le troisième ayant entraîné des morts en 2024 lors de tentatives de traversée de la Manche pour rejoindre l’Angleterre. Mercredi, un Turc de 22 ans, tombé de son embarcation au large de Calais pour une raison encore indéterminée, est mort et deux autres migrants sont portés disparus. Un ressortissant érythréen a été mis en examen et incarcéré samedi dans ce dossier. Né en 1996, il est poursuivi pour homicide involontaire et « aide à l’entrée et au séjour irrégulier ». Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, étaient morts à Wimereux (Pas-de-Calais) alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau autour de 9 degrés.
    Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord. En 2023, 29 437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45 774 en 2022, année record, d’après des chiffres du ministère de l’intérieur britannique. Environ 20 % sont originaires d’Afghanistan. Viennent ensuite les Iraniens, les Turcs, les Erythréens et les Irakiens.Un des réseaux de passeurs les « plus importants » organisant ces traversées a été démantelé le 21 février dans une vaste opération internationale. Dix-neuf personnes ont été arrêtées en Allemagne dans ce coup de filet ayant impliqué les autorités françaises, belges et allemandes, coordonné par Europol et Eurojust.

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  • France : une centaine de migrants, dont de nombreux enfants, empêchés in extremis de traverser la Manche - InfoMigrants
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    Actualités : France : une centaine de migrants, dont de nombreux enfants, empêchés in extremis de traverser la Manche
    Par La rédaction Publié le : 18/01/2024
    La police française a empêché mercredi le départ en mer d’une centaine de migrants qui s’apprêtaient à traverser la Manche pour tenter de rallier l’Angleterre depuis Sangatte. L’eau est actuellement à 9 degrés. Cette opération intervient quatre jours après un naufrage meurtrier au large de Wimereux, non loin de là.
    La police française a empêché mercredi 17 janvier le départ en mer d’une centaine d’exilés, dont des enfants. Les exilés s’apprêtaient à partir depuis la plage de Sangatte à destination de l’Angleterre.
    « Ce matin, les policiers ont empêché le départ en ’small boat’ d’une centaine de migrants positionnés au niveau de la commune de Sangatte » a expliqué la préfecture du Pas-de-Calais à l’AFP.
    Sur le réseau social X (ex-Twitter), la police a annoncé avoir découvert sur la plage dans la nuit de mercredi à jeudi « 26 gilets de sauvetage » et « deux bidons de 20 litres de carburant ».
    Selon un correspondant de l’AFP sur place, de nombreux policiers ont bloqué l’accès à la plage au groupe, qui comportait beaucoup d’enfants en bas âge. D’après la préfecture, « une proposition d’hébergement a été formulée aux familles et personnes vulnérables par l’opérateur social mandaté par l’État, comme pour chaque opération de secours ». Mais si « cette proposition a été dans un premier temps acceptée, ces personnes ont ensuite changé d’avis et ont finalement refusé d’être mises à l’abri avant de quitter les lieux », poursuit la préfecture.
    Cette arrestation intervient quatre jours après un naufrage dramatique survenu au large de Wimereux, à quelques kilomètres de Sangatte. Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni. Deux adolescents syriens de 14 et 16 ans figurent parmi les victimes. L’eau était à 9 degrés. Mercredi toujours, la police du Pas-de-Calais a également indiqué sur le réseau X avoir intercepté la nuit précédente un véhicule transportant 40 migrants, dans la même commune de Wimereux. « Le conducteur, soupçonné d’être un passeur, a été interpellé et placé en garde à vue », écrit-elle.
    30 000 traversées en 2023, soit un tiers de moins qu’en 2022
    Depuis des années, la France et le Royaume-Uni multiplient les mesures pour empêcher les traversées de la Manche. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros.
    Le Royaume-Uni s’est félicité en début d’année d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Londres a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là, contre 45 000 en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#routemigratoire#pasdecalais#prefecture#sante

  • Pas-de-Calais : 40 migrants interpellés dans un véhicule, le conducteur en garde à vue - InfoMigrants
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    Actualités : Pas-de-Calais : 40 migrants interpellés dans un véhicule, le conducteur en garde à vue
    Par La rédaction Publié le : 17/01/2024
    Un véhicule chargé de 40 exilés a été intercepté dans la nuit de mardi à mercredi, à Wimereux. La commune a été récemment endeuillée par le naufrage, ce week-end, d’un bateau de migrants dans lequel cinq personnes ont perdu la vie
    S’apprêtaient-ils à traverser la Manche ? Mercredi 17 janvier à 3h30 du matin, 40 migrants enfermés dans un véhicule ont été interceptés par la police à Wimereux, dans le nord de la France, alors que celui-ci roulait sur la route départementale D237. « Le conducteur, soupçonné d’être un passeur, a été interpellé et placé en garde à vue », indique la police nationale du Pas-de-Calais sur X (ex-Twitter).Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette affaire, a-t-elle ajouté.
    Cette arrestation intervient quatre jours après un naufrage dramatique survenu au large de Wimereux. Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni. Deux adolescents syriens de 14 et 16 ans figurent parmi les victimes. Le drame a suscité une onde de choc dans la petite commune. « On a vu des migrants qui n’arrivaient pas à monter sur le bateau. Tout le monde criait, tout le monde paniquait », témoigne Quentin auprès de France 3 qui se trouvait sur la digue de Wimereux vers 1h30 du matin. Avec ses amis, le jeune homme a essayé d’aider les migrants présents, en allant chercher des pulls, des joggings, des chaussettes. Il a été très choqué par ce qu’il a vu : « C’est traumatisant d’entendre des bruits, de voir des personnes en train de se noyer dans l’eau. Il y avait des personnes âgées, des bébés. Et de voir des corps morts sur la digue alors que ces gens-là ne veulent que sauver leur peau ».
    Depuis environ trois ans et l’augmentation des passages par la Manche, la France et le Royaume-Uni multiplie les mesures pour empêcher les traversées. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros. Et ce, en plus des caméras thermiques, drones, clôtures, et barrages flottants déjà déployés dans la zone pour freiner les départs.
    Si le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé en 2023, la volonté des migrants, elle, reste intacte. « La surveillance policière n’entame pas la détermination des exilés », expliquait à InfoMigrants en décembre 2022 Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia56 à Grande-Synthe. « La traversée de la Manche, c’est la dernière étape. Même terrifiés, même dans le froid, ils prendront la mer. Et tant qu’il n’y aura pas d’accueil digne en France, et des routes sécurisées vers le Royaume-Uni, il y aura des drames ».
    Hussain, un Soudanais de 17 ans qui occupait le camp de Loon-Plage il y a un an, en était à sa sixième tentative. Malgré les dangers en mer, et l’intense surveillance policière. « Mais de toute façon, ici, soit on meurt de froid dans le camp, soit on meurt noyé dans la mer ». Selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar), 12 migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche.

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  • Une nuit de « chaos » : cinq migrants meurent dans la Manche en tentant d’atteindre le Royaume-Uni - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54494/une-nuit-de-chaos--cinq-migrants-meurent-dans-la-manche-en-tentant-dat

    Actualités
    Une nuit de « chaos » : cinq migrants meurent dans la Manche en tentant d’atteindre le Royaume-Uni
    Par La rédaction Publié le : 15/01/2024
    Cinq migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche dans la Manche, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale pour rejoindre le Royaume-Uni. Parmi les rescapés se trouvent des dizaines d’enfants en bas âge et un nourrisson d’un mois.
    C’est le premier drame de 2024 au large des côtes françaises. Cinq personnes ont péri noyées dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier dans la Manche, et un sixième migrant en arrêt cardiaque a été transféré « en urgence absolue » à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar). Un autre exilé est légèrement blessé et 32 personnes ont été secourues, indique l’AFP alors que le quotidien régional la Voix du Nord évoque 71 rescapés, dont une dizaine d’enfants en bas âge et un nourrisson d’un mois.
    Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, « le bateau a été mis à l’eau à distance du rivage. Douze à quinze personnes étaient à bord, d’autres s’apprêtaient à monter » quand il « a basculé » à cause de « la houle et de la marée montante ». « C’est à ce moment-là que le drame s’est déroulé » aux alentours de 1h45, a-t-il expliqué à l’AFP. Les exilés ont eu du mal à monter dans l’embarcation en raison des vagues et de l’obscurité.
    Un Soudanais de 29 ans a raconté aux journalistes de la Voix du Nord qu’à « peine quelques mètres dans la mer, l’eau nous arrivait à la poitrine. Des personnes parvenaient à attraper le bateau et à grimper dedans. D’autres non ». Le jeune homme a aussi expliqué que « les vagues nous ramenaient vers la plage. J’ai vu des gens disparaitre en sautant du bateau. C’était quasi impossible de partir ».
    Un remorqueur d’intervention, « en patrouille dans la zone », a été mobilisé et l’équipage a identifié sur place « des personnes inanimées et inconscientes » dans une eau à neuf degrés et une température extérieure de quatre degrés, selon la Premar. Dans ces conditions climatiques, les chances de survie sont particulièrement réduites.
    Les rescapés ont dans un premier temps été conduits dans la salle des fêtes de Wimereux, où s’est produit le drame. Des agents d’astreinte de la ville et le premier adjoint au maire ont distribué de l’eau, du café et du thé aux survivants, précise la Voix du nord. Une cellule médicale a été installée et la Protection civile déployée. La préfecture a ensuite affrété un bus pour amener les exilés dans un hangar à Calais mis à disposition des migrants dans le cadre du plan grand froid. Jusqu’en milieu de matinée les « investigations en mer » pour retrouver d’éventuelles personnes en difficultés liées à ce naufrage « se sont poursuivies », a assuré la Premar. Plusieurs bateaux ont sillonné la zone et un hélicoptère de la Marine nationale a survolé le secteur avec un énorme projecteur. « Aucune nouvelle découverte n’a été faite », a ajouté la préfecture. Mais « nous ne sommes pas à l’abri de trouver d’autres corps dans les heures qui viennent ».Une enquête a été ouverte, notamment pour « homicide involontaire aggravé », « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » et « association de malfaiteurs », a signalé le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    Cette nuit-là, les départs ont été nombreux. Selon la Premar, au total, « 182 personnes ont été secourues au large par des moyens français » au cours de la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche. et au total ce week-end, 400 exilés ont été pris en charge par les forces françaises. Les migrants ont profité d’une accalmie pour tenter la traversée. « Nous avons eu 26 jours consécutifs de mauvais temps. Là, les personnes ont profité de conditions un peu meilleures pour partir. Mais on voit bien que la situation n’était pas plus favorable », note Mathilde Potel, commissaire à la direction zonale de la police aux frontières du Nord, interrogée par la Voix du Nord. Pour les autorités, ce drame « nous démontre une nouvelle fois l’importance de notre mission de lutte contre les réseaux de passeurs et contre les traversées maritimes », a estimé lors d’un point presse le préfet du Pas-de-Calais (nord), Jacques Billant. « Ce sont là des réseaux criminels qui font courir des risques inconsidérés aux populations migrantes. Prendre la mer dans une eau à sept degrés, c’est aller à la mort avec une durée de vie limitée à dix minutes en cas de chavirage », a-t-il ajouté.
    Ce phénomène des « taxi-boats » s’est particulièrement développé ces derniers mois. Des bateaux pneumatiques partent plus au sud du littoral, souvent dans la Somme, où les contrôles sont moins fréquents, avec quelques personnes seulement – passeurs ou migrants – à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer : selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les bateaux déjà en mer.Avec cette méthode particulièrement dangereuse, les exilés attendent les embarcations dans les eaux glaciales de la Manche, et sont parfois immergés jusqu’au torse. Le chef de la diplomatie britannique David Cameron a affirmé à la BBC que cette nouvelle « déchirante » lui « brisait le cœur ». Mais elle « montre aussi à quel point nous devons stopper les bateaux, stopper ces trafics et les êtres humains qui sont derrière », a-t-il ajouté. « Dans un monde idéal, nous renverrions juste ces personnes en France, et le trafic s’effondrerait. Mais ce n’est pas possible, et c’est pour cela que nous poursuivons cette politique avec le Rwanda », a-t-il poursuivi.Les députés britanniques doivent se prononcer cette semaine sur le projet de loi permettant d’expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. « Nous avons perdu le contrôle de nos frontières et nous devons faire quelque chose pour arrêter les bateaux. Maintenant, je pense que le point de départ pour cela est de s’attaquer aux gangs criminels qui mènent ce trafic ignoble », a réagi pour sa part Keir Starmer, leader de l’opposition travailliste, sur la BBC.
    Mais le maire de Wimereux, Jean-Luc Dubaële, pointe du doigt les autorités françaises et britanniques, coupables, selon lui, du drame. « Il est temps que l’État prenne les choses en main et tape sur la table au niveau des Anglais qui sont responsables de ces tragédies », fustige l’édile avant d’ajouter, en pesant ses mots : « Les passeurs sont eux aussi responsables de cette situation bien entendu, pour moi ce sont des assassins. » Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la Premar.

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  • Un nouveau barrage flottant pour empêcher les migrants de traverser la Manche - InfoMigrants
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    Actualités : Un nouveau barrage flottant pour empêcher les migrants de traverser la Manche
    Par Leslie Carretero Publié le : 11/01/2024
    Les préfectures du Pas-de-Calais et de la Somme ont installé un nouveau barrage flottant sur l’Authie, fleuve qui se jette dans la mer près de Fort-Mahon. Avec ce dispositif, les autorités espèrent empêcher le phénomène des « taxi-boats » - des petits canots pneumatiques partant du sud du littoral avant de récupérer des migrants vers les plages du nord – qui « est monté en puissance ces derniers mois ».
    Des barrages flottants sur les fleuves. C’est la nouvelle technique des autorités françaises pour tenter d’empêcher les traversées de la Manche. Mardi 9 janvier, les préfets de la Somme et du Pas-de-Calais ont mis à l’eau des flotteurs rigides ancrés sur 200 mètres en amont du port de la Madelon sur l’Authie, un fleuve qui se jette dans la mer, à cheval entre les deux départements du nord de la France.
    « Les services de l’État sont entièrement mobilisés, de jour comme de nuit, pour contrecarrer l’action des trafiquants qui exploitent la détresse des populations migrants », affirme dans un communiqué le préfet de la Somme. « L’objectif est clair : amplifier encore et toujours notre action en adaptant systématiquement nos dispositifs de lutte contre les traversées maritimes ».
    Avec ce dispositif, les autorités visent un nouveau mode opératoire utilisé par les passeurs, celui des « taxi-boats ». Il s’agit de bateaux pneumatiques partant plus au sud du littoral, où les contrôles sont moins fréquents, avec quelques personnes seulement – passeurs ou migrants – à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer : selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les bateaux déjà en mer. Selon la préfecture, ce phénomène « dangereux et illégal » est « monté en puissance ces derniers mois ». Douze tentatives de traversées à bord de « taxi-boats » en baie d’Authie ont été enregistrées depuis la Somme et le Pas-de-Calais en 2023.
    Cette méthode peut mettre en danger les exilés, qui attendent les embarcations dans l’eau, parfois jusqu’au torse. Ils risquent « la noyade, l’hypothermie ou l’enlisement dans les vasières », avait déjà alerté cet été la préfecture du Pas-de-Calais. À cette période, un autre barrage flottant avait été installé plus au nord, près du Touquet, dans la Canche. Entre janvier et août, « 22 évènements ont été recensés sur le fleuve de la Canche, avec une moyenne de 46 migrants sur chaque embarcation », expliquaient alors les autorités.
    Pour esquiver les patrouilles policières déployées massivement dans le Pas-de-Calais, les zones de départ des migrants se déplacent de plus en plus au sud, vers la Somme, malgré les dangers. « Tous ces nouveaux dispositifs pousse uniquement les gens à aller encore plus loin. Ça ne fait que doubler le temps de traversée et les risques qui vont avec », assurait à InfoMigrants cet été Pierre Roques, délégué général de l’Auberge des migrants. Et d’ajouter : « Les réseaux de passeurs vont juste se réadapter et vont devenir encore plus indispensables ».

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  • Une migrante retrouvée morte sur une plage du Pas-de-Calais
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/26/pas-de-calais-une-migrante-retrouvee-morte-sur-une-plage-de-sangatte_6191043

    Une migrante retrouvée morte sur une plage du Pas-de-Calais
    Sur une vidéo transmise par l’association Utopia 56, mardi, une femme est étendue inanimée au bord de l’eau, dans la nuit, entourée de plusieurs personnes, dont l’une au moins porte un gilet de sauvetage.
    Une migrante a été retrouvée morte, mardi 26 septembre, sur une plage de la Côte d’Opale, dans le Pas-de-Calais, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès d’une source proche du dossier et d’une association d’aide aux migrants. La victime a été retrouvée inanimée à Blériot-Plage, dans la commune de Sangatte, d’où des exilés ont tenté de rejoindre l’Angleterre sur des embarcations de fortune. « Les sapeurs-pompiers sont intervenus ce matin » à Blériot-Plage « pour porter secours à une jeune femme en arrêt cardio-respiratoire », a précisé la préfecture du Pas-de-Calais à l’AFP. « Malgré leur intervention, elle a été déclarée décédée. » « A cette heure, les circonstances exactes du décès ne sont pas établies », a-t-elle ajouté. « Une enquête est en cours sous l’autorité du procureur de la République de Boulogne-sur-Mer. »
    Selon le parquet, qui a ouvert une enquête pour « recherche des causes de la mort », la victime serait « une ressortissante érythréenne née en 1999 ». Son corps est « en cours d’examen ».
    Il s’agirait, d’après les premiers éléments de l’enquête, d’une Erythréenne née en 1999. La police judiciaire est sur place pour déterminer l’origine de sa mort. Contactée par l’AFP, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord dit ne pas avoir été mobilisée pour un décès en mer dans la nuit de lundi à mardi, mais de nombreuses tentatives de traversées ont eu lieu en raison des conditions météo favorables.« Il y avait une grosse fenêtre météo pour les traversées cette nuit, ce qui a généré beaucoup de tensions et des bagarres » sur le littoral, a expliqué à l’AFP Nikolaï Posner, un responsable de l’association Utopia 56. Cette dernière a reçu « beaucoup d’appels » d’urgence sur sa ligne téléphonique dans la nuit, a-t-il précisé.
    Sur une vidéo transmise par l’association, une femme brune en jean et baskets est étendue inanimée au bord de l’eau, dans la nuit, entourée de plusieurs personnes, dont l’une au moins porte un gilet de sauvetage. La vidéo a été reçue initialement vers 5 h 30, mardi, par Utopia 56, qui gère un numéro d’urgence pour les migrants sur le littoral nord.
    Les derniers décès de migrants dans la Manche remontent au 12 août, quand six Afghans âgés de 21 à 34 ans ont perdu la vie dans le naufrage d’une embarcation, en raison, selon les premiers éléments de l’enquête, d’« une avarie moteur ». Quatre personnes ont été mises en examen et incarcérées en France quelques jours après le naufrage pour homicides et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence, aide au séjour irrégulier en bande organisée et association de malfaiteurs. Ce naufrage est le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis celui survenu en novembre 2021, quand au moins 27 migrants avaient péri.

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