• Migration de transit : #Belgique et #France appellent #Frontex à l’aide

    L’agence aux frontières extérieures pourrait fournir une surveillance aérienne pour identifier les embarcations tentant de traverser la #Manche depuis les côtes françaises.

    Et pourquoi ne pas aider le nord ? Dans le cadre des « #consultations_de_Val_Duchesse » – rencontre entre gouvernements français et belge sur les thématiques sécuritaires –, Sammy Mahdi, le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, a appuyé la #demande française d’un #renfort de l’agence des frontières extérieures, Frontex, pour surveiller la #côte_d’Opale. En cause : le nombre grandissant de traversées de migrants tentant de rejoindre l’Angleterre par la mer. En à peine deux jours, ce week-end, près de 250 personnes ont ainsi été secourues par les autorités alors qu’elles étaient en difficulté en mer. « Depuis le Brexit, la lutte contre la transmigration n’est pas devenue plus facile », a souligné le secrétaire d’Etat dans un communiqué. « Frontex apporte son aide dans le sud et l’est de l’Europe, mais devrait également le faire dans le nord. »

    Phénomène longtemps marginal, les traversées irrégulières de la Manche par bateau ont commencé à augmenter à partir de fin 2019 et n’ont pas cessé depuis. Un transfert s’expliquant probablement par la sévérité des contrôles des camions, par l’imminence du Brexit – dont le bruit courait qu’il aurait un impact sur la possibilité de franchir la frontière avec des contrôles douaniers systématiques – et peut-être par l’effet dissuasif du drame de l’Essex, lorsque 39 personnes avaient été retrouvées mortes dans un camion frigorifique. Mais aussi… par son taux de réussite. Depuis le début de l’année, la préfecture maritime Manche-mer du Nord a enregistré 1.231 tentatives de traversées impliquant plus de 31.500 personnes (certaines personnes ayant pu être impliquées dans plusieurs traversées). Seules un quart ont été interceptées et ramenées vers les côtes françaises. Et comme le Royaume-Uni a refusé de négocier un volet « réadmission » dans le cadre de l’accord du Brexit (pour remplacer le règlement Dublin), il doit gérer les personnes migrantes une fois débarquées.

    Pour les autorités belges, mais surtout françaises, le défi tient à l’immensité de la zone à surveiller. Alors que les départs avaient jusqu’à récemment lieu depuis les alentours de Calais, le point le plus proche de l’Angleterre, ils se sont dispersés vers le sud à mesure de la hausse des contrôles, allant jusqu’au Touquet, à 70 km de là. Ils sont en revanche toujours rarissimes côté belge. Les petites embarcations restent la norme – Decathlon a annoncé il y a quelques jours suspendre la vente de ses kayaks dans les magasins de Calais et Grande-Synthe, constatant un « détournement de leur usage sportif » –, signe de traversées autonomes. « Mais depuis 2019, avec la montée en puissance de réseaux criminels, voire mafieux, nous voyons des embarcations de plus en plus grandes et de plus en plus chargées, engendrant un effet de saturation ponctuelle. Les embarcations plus robustes, type voiliers ou chalutiers, restent plus anecdotiques », indique la préfecture maritime. Comprendre : les moyens de traversée les plus sûrs sont les plus rares. Or, la Manche est réputée être une autoroute de cargos, très dangereuse pour de petites embarcations la traversant.

    La France a déjà considérablement renforcé les moyens de surveillance et le travail de coordination pour mieux contrôler la côte, soutenue par une enveloppe de 62 millions d’euros promise par le Royaume-Uni. Un cadre opérationnel doit encore être déterminé pour définir l’intervention de Frontex : combien de temps, quels moyens humains, matériels… L’agence indique que la demande concerne du « soutien de surveillance aérienne ».

    « Ce serait la première fois que Frontex s’emploie à stopper les flux sortants au lieu de protéger les frontières extérieures contre les menaces extérieures », souligne le cabinet du secrétaire d’Etat Sammy Mahdi. « Mais si vous regardez les chiffres des départs en 2021, c’est une façon valable de penser. Si ce modèle continue à porter ses fruits avec les arrivées au Royaume-Uni, la transmigration sera difficile à arrêter. »

    https://www.lesoir.be/407906/article/2021-11-22/migration-de-transit-belgique-et-france-appellent-frontex-laide
    #asile #migrations #réfugiés #frontières #aide

    • Frontex deploys Danish surveillance aircraft over northern France

      Frontex has deployed a plane to support French and Belgian authorities trying to spot illegal boat crossing activity, a week after 27 migrants drowned when their dinghy deflated in the Channel, the European Union’s joint frontier force said.

      In a statement, Frontex said the plane, provided by Denmark had landed in Lille, northern France, adding the aircraft was equipped with modern sensors and radar to support land and sea border control.

      The deployment was decided during a meeting on Sunday in Calais between French Interior Minister Gerald Darmanin and some of his European counterparts, an event to which British Interior Minister Priti Patel had been disinvited following a letter from British Prime Minister Boris Johnson letter that angered Paris. (https://www.reuters.com/world/europe/france-says-it-will-not-be-held-hostage-by-british-politics-migration-2021-)

      France and Britain are at loggerheads over post-Brexit trading rules and fishing rights and last week relations soured further after 27 people died trying to cross the Channel.

      “The evolution of the situation in the Channel is a matter of concern. Upon the request from member States, Frontex deployed a plane in France to support them with aerial surveillance in just three days,” Frontex Director Fabrice Leggeri said.

      “We are starting with one plane, but we stand ready to reinforce our support if needed.”

      The aim of the operation on the coastline is to prevent the rising number of sea crossings.

      https://www.reuters.com/world/europe/frontex-deploys-danish-surveillance-aircraft-over-northern-france-2021-12-0

      #Danemark #militarisation_des_frontières

    • Le ministre de l’Intérieur @GDarmanin a annoncé la semaine dernière la mise en service d’un avion de l’agence #Frontex pour surveiller les traversées de migrants dans la Manche.

      Repéré par notre collègue @MickaelGoavec, l’appareil a commencé à survoler la zone aujourd’hui.

      Comment s’y prendre pour pister l’appareil ?
      La photo ci-dessus ne montre pas l’immatriculation.

      En cherchant sur Twitter on tombe sur un autre tweet du ministère @Interieur_Gouv et on devine les chiffres «  ??-080 ».

      En passant cette image dans Bing et en zoomant sur l’avion, on tombe sur plusieurs photos d’un appareil ressemblant fortement à celui évoqué par @GDarmanin.

      On peut alors récolter « l’empreinte » de l’avion :

      Immat. : C-080 de la Royal Danish Air Force
      Code ICAO/HEX : 45F422

      En poursuivant les recherches, on tombe sur cette note diffusée par le ministère des Affaires étrangères danois.

      Elle indique que l’avion a été envoyé par le #Danemark pour contribuer à l’opération Triton de lutte contre l’immigration illégale en Méditerranée en 2017.

      Comme beaucoup d’avions militaires et gouvernementaux, le parcours de vol est masqué sur la plupart des sites comme @flightradar24
      ou @flightaware
      .

      Le site @RadarBox24 montre un parcours partiel mais précise bien que les informations sont « bloquées ».

      Mais certains internautes l’ont déjà repéré avant qu’il n’atterrisse à Lille.

      Et d’autres sites, notamment @ADSBexchange, n’acceptent généralement pas les demandes des particuliers ou des organisations souhaitant masquer leurs avions des sites de tracking.

      On peut donc suivre le parcours de l’appareil de surveillance en direct sur ce site :
      https://globe.adsbexchange.com/?icao=45f422

      On remarque un « motif » de surveillance et une altitude basse, un peu moins de 400m.

      Il semble aussi s’attarder sur les dunes qui entourent les villes de #Dunkerque et #GrandeSynthe, où les migrants ont installé des campements.

      https://twitter.com/RevelateursFTV/status/1466745416045764614

    • Migrants dans la Manche : Frontex a la « possibilité de déployer des personnels au sol »

      Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, a été auditionné ce mercredi 8 décembre devant la commission des affaires étrangères du Sénat. Il est revenu sur la « nouvelle opération » de #surveillance_aérienne dans la Manche, qui a commencé début décembre, ainsi que sur les différentes crises auxquelles fait face l’agence européenne. « On va vivre pour longtemps avec une pression migratoire forte », prévient-il.

      Entre la France et le Royaume-Uni, la tension reste forte sur la question de l’immigration depuis le naufrage, au large de Calais, d’une embarcation causant la mort de 27 personnes, le 24 novembre dernier. Hier, lors de son audition à la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé, une fois de plus, au Royaume-Uni « d’ouvrir une voie légale d’immigration » pour réduire le nombre de traversées illégales entre les deux pays. Ce mercredi, Fabrice Leggeri, le directeur exécutif de Frontex, a détaillé devant les membres de la commission des affaires étrangères du Sénat la « #nouvelle_opération » de surveillance de l’agence européenne de #garde-côtes et #gardes-frontières dans la Manche. « L’#avion de Frontex est arrivé à Lille le 1er décembre et a commencé ses patrouilles [..]. Nous fournissons depuis quelques semaines des #images_satellitaires à la France - la Belgique est intéressée, les Pays Bas aussi - pour détecter quelques jours à l’avance des #préparatifs_de_départs, des activités de #passeurs ou de #trafiquants près de la #côte », indique-t-il.

      « Nous pouvons faire davantage » si des États le souhaitent

      Pour assurer la #surveillance des dizaines de kilomètres de côtes, en France, en Belgique ou même aux Pays-Bas, Fabrice Leggeri garantit que « nous pouvons faire davantage s’il y a un souhait [des pays] d’aller plus loin ». Outre « le #rapatriement et l’#éloignement des #étrangers_en_situation_irrégulière, nous avons la possibilité de déployer des personnels de gardes-frontières au #sol qui pourraient avoir des missions de surveillance en complément et sous la direction des autorités nationales ». Sans oublier le devoir d’information de l’agence si elle observe « des situations de détresse en mer ».

      Interrogé sur la tenue de discussions avec le Royaume-Uni pour pouvoir intervenir sur leur territoire, le directeur de Frontex pointe « un paradoxe. Nous sommes présents physiquement en Albanie, en Serbie, parce qu’il y a un accord entre l’Union Européenne et ces pays-là, mais il n’y en a pas le Royaume-Uni. Pas d’accord post-Brexit pour coopérer avec eux dans la Manche ». Et Fabrice Leggeri d’insister sur sa volonté de travailler « dans un cadre juridique. On ne peut pas faire du bricolage à la carte ».

      « Avoir un cadre juridique clair »

      Sur d’autres frontières, en Biélorussie, Pologne et Lituanie, le patron de Frontex – qui parle de « #menace_hybride, d’une instrumentalisation des migrants comme moyen de pression politique ou géopolitique - rapporte aussi « une incertitude juridique qui me préoccupe au moins autant que la force physique ». Il donne l’exemple d’une loi lituanienne, adoptée à l’été 2021 en réponse à l’afflux de migrants à sa frontière : « Certains disent que cette loi n’est pas conforme à l’ordre juridique de l’Union européenne. […] Il est important pour l’agence d’avoir un cadre juridique clair. Ce n’est pas le cas actuellement ».

      Au total, entre 2 000 et 2 200 personnels de Frontex sont déployés dans l’Union Européenne. Les plus grosses opérations ont, pour le moment, lieu en Grèce (400 personnels), Italie (200), Espagne (200) et en Lituanie (une centaine). L’objectif est d’atteindre les 10 000 agents en 2027. Qui seront les bienvenus, selon Fabrice Leggeri. Car en plus de la lutte contre la criminalité et la prévention des menaces terroristes, « on va vivre pour longtemps avec une #pression_migratoire forte. La démographie l’explique, les déséquilibres économiques aussi, accentués avec la #crise_sanitaire ».

      https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/migrants-dans-la-manche-frontex-a-la-possibilite-de-deployer-des-personn

    • Frontex en action dans la Manche : la Grande-Bretagne, une force d’attraction pour les réfugiés

      Le pilote danois #Michael_Munkner est de retour à la base après cinq heures et demie de vol au-dessus de la Manche.

      Il est commandant de l’avion « #Côte_d'Opale » dans le cadre de l’opération européenne Frontex. Depuis le naufrage d’un radeau qui a tué 27 demandeurs d’asile le mois dernier, il surveille la zone :

      « Je ne peux pas entrer dans le détail de ce que nous avons vu exactement, mais nous avons pris quelques photos que nous pouvons vous montrer des différents camps que nous surveillons en particulier à Calais et Dunkerque. Nous surveillons les camps pour voir, ce qu’ils font, s’ils se préparent à partir, et aussi bien sûr les plages pour voir s’il y a des départs. »

      L’agence Frontex a organisé des vols au-dessus de la zone à la demande de la France. La mission est censée durer jusqu’à la fin de l’année.

      Si les agents ont admis que des discussions sur le renouvellement de leur mandat étaient en cours, certains doutent de l’efficacité des mesures prises pour dissuader les personnes désespérées d’effectuer la traversée de la Manche.

      « Je pense que les gens tenteront la traversée. S’ils sont suffisamment désespérés, ils iront, quoi qu’il arrive. J’espère simplement que nous pourrons être là pour aider à éviter les pertes de vies humaines » explique Michael Munkner, le commandant du détachement Frontex pour la Manche.

      Elyaas Ehsas est un réfugié afghan. Il est d’accord pour dire que les exilés continueront de chercher à traverser par tous les moyens pour se rendre au Royaume-Uni, malgré les obstacles.

      « S’ils avaient une chance de rester dans leur pays d’origine, ils resteraient. Imaginez comme ça... quelqu’un dans votre pays vous prend tout, que feriez-vous ? »

      Elyaas a quitté l’Afghanistan il y a 6 ans. Après avoir vu sa demande d’asile rejetée par la Suède, il avait aussi pensé à faire la traversée de la Manche :

      « Une des raisons pour lesquelles les gens traversent et prennent beaucoup de risques, c’est à cause de l’accord de Dublin, ils se disent si je vais au Royaume-Uni, il n’y a pas de règlement de Dublin au Royaume-Uni à cause du Brexit. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, et donc il n’y a pas d’empreintes digitales. Au moins, ils peuvent rester là-bas pendant un certain temps et se reconstruire une nouvelle vie. »

      Le règlement de Dublin part du principe que les réfugiés bénéficient du même niveau de protection dans tous les États membres de l’UE, et qu’ils doivent demander l’asile dans le pays d’arrivée.

      Les 27 ont reconnu les limites du dispositif et promis de créer un nouveau système de gouvernance migratoire.

      Le mois dernier, Elyaas a pu faire une nouvelle demande d’asile, cette fois-ci en France. Mais son histoire n’est pas encore terminée. Il dit que si les autorités françaises rejettent sa demande, il poursuivra son voyage quelles qu’en soient les conséquences.

      https://fr.euronews.com/2021/12/17/frontex-en-action-dans-la-manche-la-grande-bretagne-une-force-d-attract

  • #Midnight_Traveler

    Lorsque les talibans mettent sa tête à prix, le réalisateur afghan Hassan Fazili est forcé de prendre la fuite avec sa femme et ses deux jeunes filles. Saisissant leur parcours incertain à l’aide de trois smartphones, Fazili montre à la fois le danger et le désespoir auxquels sont confrontés les réfugiés demandeurs d’asile mais aussi l’immense amour qui le lie à sa famille.

    « Lorsque les talibans mettent sa tête à prix, le réalisateur afghan Hassan Fazili, sa femme et leurs deux filles sont contraints de fuir leur pays. Leur crime ? Avoir ouvert un café proposant des activités culturelles. D’abord réfugiés au Tadjikistan, l’impossibilité d’obtenir l’asile les pousse à prendre à nouveau la route, cette fois pour l’Europe. Commence alors un périple incertain et dangereux qui les met à la merci des passeurs. Pendant trois ans, Hassan Fazili filme sa famille et leur vie d’attente, de peur, d’ennui. Cinéaste sans autre caméra que son téléphone portable, il filme la lutte quotidienne qu’est devenue leur existence, ses filles qui grandissent dans des camps de transit, et l’amour qui les unit. Il filme pour ne pas être oublié. Il filme pour ne pas devenir fou. Ce désir impérieux de créer, même dans les pires conditions, Midnight Traveler nous le fait partager avec une intensité rare. Pour nos yeux tristement accoutumés aux images des migrants, le film est non seulement une odyssée familiale bouleversante, mais aussi une réflexion sur la nature et le pouvoir de ces images. »

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_actualite_film/55325

    –-> film réalisé avec un téléphone portable

    #film #film_documentaire #documentaire

    #Tadjikistan #migrations #talibans #Afghanistan #Hassan_Fazili #asile #réfugiés #réfugiés_afghans #Iran #Qom #frontière_Iran-Turquie #Iran #Turquie #Istanbul #Bulgarie #Sofia #passeurs #camps_de_réfugiés #Ovcha_Kupel #Dimitrovgrad #forêt #Belgrade #Serbie #route_des_Balkans #Krnjaca #Hongrie #Röszke #centre_de_transit

  • Les hébergeurs de migrants sont acquittés par la cour d’appel de Bruxelles

    « Aujourd’hui, on a gagné pas seulement pour nous mais pour l’ensemble des hébergeurs qui pourront maintenant héberger ’sur leurs deux oreilles’... Un petit peu plus en tout cas », a déclaré mercredi en début d’après-midi la journaliste Myriam Berghe, lors d’un rassemblement à Bruxelles organisé par le collectif citoyen ’#Solidarity_is_not_a_crime'.

    Un peu plus tôt, la cour d’appel de Bruxelles a acquitté Myriam Berghe et trois autres personnes qui avaient hébergé des migrants en 2017. Elles étaient poursuivies pour complicité d’un trafic d’êtres humains.

    « Oui, on a le droit d’héberger. Oui, on a le droit de prêter un téléphone et un ordinateur aux personnes qu’on héberge et on a le droit de leur traduire ce qu’ils nous demandent de traduire », a déclaré Myriam Berghe.

    Le parquet lui reprochait d’avoir prêté de l’argent et son téléphone à un migrant qu’elle avait accueilli, soutenant que cela servait à ce dernier pour aider d’autres migrants à rejoindre la Grande-Bretagne. « C’est une énorme victoire et on a réussi à faire passer le message que, oui, on a hébergé des #passeurs, mais qui sont bien eux-mêmes victimes de #trafic_d'êtres_humains », a-t-elle poursuivi.

    Myriam Berghe et sa consœur, Anouk Van Gestel, ainsi que deux autres « hébergeurs » - tous acquittés - ont toutefois déploré le coût de leur victoire : plusieurs mois de détention préventive pour deux d’entre eux, quatre ans de procédure judiciaire angoissante et des frais de justice et d’avocats auxquels ils doivent faire face.

    Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes pour les écouter, mercredi vers 12h00, place Jean Jacobs, aux abords du palais de justice de Bruxelles. Le rassemblement était organisé par le collectif citoyen ’Solidarity is not a crime’, né de la volonté de dénoncer la criminalisation de la migration et de la solidarité aux migrants.

    https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-hebergeurs-de-migrants-sont-acquittes-par-la-cour-d-appel-de-bruxell
    #délit_de_solidarité #victoire #justice #Belgique #hébergement #asile #migrations #réfugiés #criminalisation_de_la_solidarité

    ping @isskein @karine4

  • #Mitsotakis blasts use of migrants as pawns to pressure the EU

    Prime Minister #Kyriakos_Mitsotakis on Friday decried the use of migrants and refugees as “geopolitical pawns to put pressure on the European Union.”

    Mitsotakis referred to efforts made by Turkey, in March 2020, and the recent surge of migrants reaching Spain’s African territories.

    Mitsotakis made this statement in a meeting with #Frontex Executive Director #Fabrice_Leggeri. Also present at the meeting were the Minister for Asylum ad Migration Policy Notis Mitarakis, Chief of the Greek Armed Forces Staff Konstantinos Floros and the heads of Police and the Coast Guard, as well as the head of the Prime Minister’s Diplomatic Office.

    Mitsotakis said that thanks to Frontex’s assistance, migrant flows dropped by 80% in 2020 and a further 72% so far in 2021.

    https://www.ekathimerini.com/news/1161528/mitsotakis-blasts-use-of-migrants-as-pawns-to-pressure-the-eu

    Et cette vidéo insupportable... une suite d’hypocrisie et mensonges :
    https://www.youtube.com/watch?v=o5-_StRXLpw

    #Grèce #migrations #asile #réfugiés #UE #Union_européenne #collaboration #coopération #frontières #passeurs #protection_des_frontières #fermeture_des_frontières #criminalisation_de_la_migration #hypocrisie #mensonge #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #renvois #expulsions #accord_UE-Turquie #déclaration #reconnaissance #réadmission #Turquie

    ping @karine4 @isskein

  • Trial report - Lesbos: Mohamad H. sentenced to 146 years in prison

    On Thursday, 13th May 2021, refugee Mohamad H. was sentenced to 146 years in prison in the court of Mytilene, Lesbos. The sentence was passed despite the passengers of the boat testiyfing that they owe their lives to the actions of Mohamad. The lawyers will file an appeal.

    “Why you did not come to Greece with a ferry or by buying a ticket?” - This one single question posed by the judge to Mohamad captures in a shocking way the absurdiy, the cruel cynism and the complete lack of contact with reality that the arrests and subsequent trials of refugees as “smugglers” in Greece but also everywhere else are based on.

    On Thursday, 13th May 2021, the trial of 27-year-old refugee Mohamad H. took place in Mytilene, Lesbos. As previously reported, Mohamad H. was arrested upon arrival for being the “boat driver” of the boat in which he and 33 other passengers tried to reach Greece, and consequently charged with the “transportation of third-country nationals without permission to enter into Greek territory” (smuggling) with the aggravating circumstances of endangering the life of 31 people and causing the death of two. He had tried to save everyone’s life during a shipwreck by somehow steering the boat safely ashore, being a refugee himself with no experience in seafaring. Unfortunately, the boat capsized and two women died (https://www.borderline-europe.de/unsere-arbeit/lesbos-gefl%C3%BCchtetem-droht-zweimal-lebensl%C3%A4nglich-haft-na).

    At the trial, eight people who were in the same boat with Mohamad H. appeared in court in order to defend him. Two of them were accepted as witnesses and to testify before the court. They stated that Mohamad was one of them who just tried to save everyone’s life, that the smuggler was a Turkish man who abandoned them in the sea and that the shipwreck was caused by the actions of the smuggler and the Turkish Coast Guard that did not save them even though they called for help.

    However, the judge insisted on the fact that in the preliminary hearing two witnesses pointed to the defendant as the “driver” although the defense stressed that during the preliminary hearing the interpretation was problematic, as it was in English and not in Somali, as well as the fact that they did not point out the defendant as the smuggler but as the person who drove the boat in a situation of distress.

    Also Mohamad H. repeated once more that he was a refugee himself and not the smuggler. He explained that he neither knew how to drive a boat nor did he want to and that he only took the wheel in order to save his co-passengers from drowning. He did this without knowing that simply steering a wheel is considered a crime under Greek law.

    To this, the judge responded by asking: “How is it possible you did not know that what you were doing was illegal? Then why you did not come to Greece with a ferry or by buying a ticket?”

    In light of the fact that there are no safe and legal pathways to enter Europe and claim asylum, this question is not just grotesque and completely out of touch with reality, but cynical and cruel. It is the European policy of deterrence and closed borders that forces people onto makeshift boats and perilous journeys and to risk their lives and the lives of their families. Maybe someone should explain to this court how the European ayslum system works before they sentence a refugee to 146 years because he “did not just take the ferry or buy a ticket”.

    The prosecutor’s suggestion on the guilt of the defendant was for him to be found guilty only for the crime of article 30-par.1 point a. (law 4251/2014): “transportation of third-country nationals without permission to enter into Greek territory”. Nevertheless, the judges insisted on the initial accusation of being also guilty of the aggravating circumstances (points c and d of article 30), meaning “endangering people’s lives” and “causing the death of passengers”. They accepted the mitigating circumstance of “prior lawful life” resulting into avoiding the life sentences as well as the money penalty. In more detail, they imposed 15 years incarceration for each deceased person (2 women) and 8 years for each transported person (31 people). Following a procedure called “merging of sentences” in Greek law, this resulted in a final sentence of 146 years.

    The defense, the lawyers Dimitris Choulis and Alexandros Georgoulis, will file an appeal against the decision.

    https://www.borderline-europe.de/unsere-arbeit/lesbos-mohamad-h-zu-146-jahren-haft-verurteilt?l=en
    #passeurs #asile #migrations #réfugiés #frontières #Grèce #criminalisation #justice (well...) #Lesbos #Mer_Egée #absurdité #cynisme #scafista #scafisti #procès

    • How European courts are wrongfully prosecuting asylum seekers as smugglers. ‘These people are victims of the system.’

      In May this year, a Greek court sentenced Abdallah, Kheiraldin, and Mohamad, three Syrian refugees whose full names have not been disclosed in court documents, to a combined 439 years in prison for “facilitating unauthorised entry” into Greece.

      The charges against them stemmed from a shipwreck that took place on Christmas Eve last year. The men had been piloting a boat packed with around 80 people attempting to make the clandestine journey from the Turkish coast to Italy and had ended up at the helm only because the smugglers who organised the trip had offered them discounted fares, according to the three men’s lawyer.

      The overcrowded boat ran into trouble near the Greek island of Paros and capsized – 18 people drowned. The smugglers responsible for organising the trip and overloading the boat were out of reach in Turkey. But Greek police arrested Abdallah, Kheiraldin, and Mohamad and prosecuted them as smugglers.

      The case against the three men is not an anomaly, but a particularly egregious example of a trend taking place across Europe: Since the 2015 migration crisis, European countries have increasingly prosecuted asylum seekers and migrants using laws intended to combat people smuggling.

      The same laws have also been used to crack down on civil society organisations and activists providing humanitarian support to people migrating. But while those cases – mainly involving European citizens – often garner media attention, cases involving asylum seekers and migrants are frequently overlooked.

      Between 2015 and 2021, Italy detained over 2,000 asylum seekers and migrants on smuggling charges. In Greece, 7,000 people were arrested for smuggling between 2015 to 2019. Meanwhile, in the UK hundreds of people have been arrested and dozens convicted of crimes related to people smuggling since the number of people crossing the English Channel on small boats from France began to increase in 2019.

      European law enforcement agencies and governments say the prosecutions are meant to protect asylum seekers and migrants by breaking the business model of unscrupulous people smugglers. But lawyers and migration advocates argue that the cases criminalise vulnerable people who are seeking safety and opportunity. They also say that the arrests allow authorities to claim action is being taken to combat irregular migration while sending a message to would-be asylum seekers and migrants that they are not welcome.

      “The government, and also judges, have been trying to send a message… saying, ‘Watch out, do not come, because we’ll give you severe penalties’,” Rosa Lo Faro, an Italian lawyer who has defended dozens of asylum seekers and migrants accused of people smuggling, told The New Humanitarian. “But people don’t stop.”

      The New Humanitarian spent more than six months speaking to more than 50 people – including lawyers, asylum seekers, academic researchers, and human rights advocates – and analysing court documents from the UK, Italy, and Greece – three countries at the receiving end of prominent maritime migration routes. We found that:

      - Many of those prosecuted have either been wrongly accused or ended up steering a boat through happenstance or coercion;
      - Once accused, structural inequalities in European legal systems – such as a lack of qualified interpreters and difficulties accessing quality legal counsel – create barriers to them having fair trials;
      – While awaiting trial, asylum seekers and migrants can spend months, even years, in pre-trial detention because they lack quality legal support and a permanent address in Europe;
      - Once cases do go to trial, there are numerous examples of people who have been able to secure quality legal council being found innocent or having their convictions overturned on appeal;
      - Those who are found innocent have a hard time accessing compensation or redress of grievance for the time they spent behind bars;
      - And criminal prosecutions can make it more difficult for people who are found innocent to access asylum procedures, leaving them little choice other than to become undocumented in Europe or return to their home countries.

      “These people are victims of the system,” said Flavia Patané, a researcher at the faculty of law of Maastricht University in the Netherlands who studies the involvement of asylum seekers and migrants in people smuggling activities.
      From searching for a future to jail

      Badr, a 34-year-old from Morocco, is one of thousands of people whose lives have been altered by European countries’ prosecution of asylum seekers and migrants as smugglers.

      In 2013, when he was 25, Badr left his hometown of ​​Kenitra in northwest Morocco because he didn’t see a future in his country, making his way to Libya, where he found work as a day labourer. But Libya grew more chaotic and dangerous, and in 2015 Badr decided it was time to leave. At the time, thousands of people who were trying to reach Europe – from Syria, Eritrea, and elsewhere – were departing from Libya every month.

      On a calm August night, a smuggler brought Badr to a beach along with hundreds of others. He soon found himself packed onto an overcrowded wooden boat. As it set out to sea, the waves got rougher, and the engine started to overheat. Badr heard screams. “We realised there were people below us,” he told The New Humanitarian over Zoom in March this year.

      Before the boat was rescued by a Swedish Coast Guard vessel taking part in an EU border control mission, 53 people in the engine room had died from asphyxiation. When the Swedish ship docked in Palermo, Badr did not have time to process the fact that he had survived the crossing. Instead, he was immediately arrested and charged with facilitating illegal migration and causing the deaths of the people who had suffocated in the engine room. The Italian prosecutors in charge of the case asked for a life sentence.
      Criminalising migration

      The law that Badr was prosecuted under – introduced in 1998 – criminalises the act of promoting, directing, organising, and financing irregular migration, but also transporting people without visas, or “facilitating” their movement.

      “Italian law doesn’t differentiate between who ends up steering a boat and who organises the smuggling… with devastating consequences for people who are not responsible for smuggling but who are themselves victims of it,” said Germana Graceffo, a lawyer with the NGO Borderline Sicilia.

      According to the Italian civil rights organisation Antigone, this law led to a sharp increase in the percentage of foreigners in Italian prisons, which jumped from around nine percent in 1996 to 25 percent in 1998.

      Similar to Italy, laws in Greece, the UK, and other European countries – as well as regulations at the EU level – leave the door open for asylum seekers and migrants to be prosecuted as smugglers. Following the 2015 migration crisis, prosecutions under these anti-smuggling laws have increased as pressure has mounted for authorities to take action on irregular migration, according to several lawyers and researchers The New Humanitarian spoke to.

      “These [smuggling] cases are a mirror of the politics,” Patané, from Maastricht University, explained.
      Questionable investigations

      When it comes to investigations, law enforcement agencies rely heavily on the identification of smuggling suspects by officers on board European navy or coast guard ships participating in border control and surveillance missions operated by the EU border agency Frontex.

      In one appeal hearing The New Humanitarian attended on the Greek island of Samos in February 2022, a Syrian asylum seeker had been sentenced to 25 years in prison for steering a boat carrying other asylum seekers and migrants in October 2017. A member of the Greek Coast Guard called as the only prosecution witness at the hearing said she had not been present when the incident occurred and that the defendant had been identified by German Frontex officers. The appeals court released the defendant on parole.
      Frontex officers on rescue ships such as this German-flagged vessel, pictured in February 2022 at a pier on the Greek island of Samos, often identify who is driving the migrant boats, leading to charges once people are brought ashore.

      At the hearing, the judge admonished the Greek Coast Guard officer: "Next time [the Coast Guard] better send someone who was present during the incident and actually has something to say. The Greek Coast Guard doesn’t seem to understand that these are people on a trial for very serious charges and [are] facing years in prison.”

      At the same time, gathering testimony from other witnesses can be difficult. Usually, the only eyewitnesses are other asylum seekers and migrants who quickly disperse after they arrive on European shores. Due to the vulnerable position they are in, these witnesses can be easily persuaded or coerced into giving unreliable testimony.

      In Italy, a report by the NGOs Arci Porco Rosso and Alarm Phone found a recurring pattern of Italian authorities offering temporary legal status to witnesses in exchange for the identification of supposed smugglers. While the practice can encourage witnesses of a crime to come forward, lawyers and migration rights activists argue it can also be used to coerce testimonies and creates a perverse incentive for people to give false evidence.

      Eye witnesses are also often interviewed on board ships shortly after they are rescued, or are questioned by law enforcement immediately upon arrival in Europe when they are still in shock from the sea crossing. “They don’t even let them eat or take a shower,” said Lo Faro. The same is true for defendants, she added. “[The police] scare them to get a confession.”

      Making a phone call to alert state or NGO rescuers to their position at sea or turning on a phone to find GPS coordinates can also be used by prosecutors to build a case, according to a 2020 report of the NGO bordermonitoring.eu.

      This is what happened to G.N., a 23-year-old Syrian national, who is being referred to only by his initials so as to protect his identity. After reaching Samos by boat in 2019, G.N. was charged with facilitating unauthorised entry to Greece. The fact that he had turned on a navigation app on his phone was the only evidence the Greek Coast Guard used to identify him as the driver of the boat, according to Dimitris Choulis, a human rights lawyer on Samos who represented G.N. It took G.N.’s case three years to come to trial, but he was acquitted in February 2022.

      s for Badr, Italian police interviewed four witnesses out of the 494 people who had been on board the boat. The witnesses were granted residency permits shortly after they gave their testimony. Judges who looked at the case later concluded that their testimony was motivated by the possibility of gaining legal status as well as a scuffle Badr had with one of the witnesses. Badr was acquitted of all charges, but only after spending three and a half years in pre-trial detention.
      Barriers to a fair trial

      In Italy and Greece, where the justice system often moves slowly, asylum seekers and migrants accused of smuggling are almost always held in prison while awaiting trial because they usually don’t have housing and judges often consider them flight risks.

      Navigating the legal bureaucracies they are entangled in is frequently a baffling experience for asylum seekers and migrants. Many do not speak the language of the country they have just entered. Sometimes, they don’t even grasp that they are being accused of a crime.

      In February 2021, Mohamoud Al Anzi, from Kuwait, was convicted of facilitating illegal entry to the UK after helping steer a boat across the English Channel the previous summer. According to court documents, Al Anzi said during his trial that he believed his interview with the authorities after being arrested was about his asylum claim. He did not know he was being charged with a crime. “He also admitted that his defence statement was wrong… because he could not read or write and signed it without knowing its contents,” the court documents read.

      Issues like these are exacerbated by the fact that asylum seekers and migrants accused of smuggling in the UK, Italy, and Greece are usually appointed lawyers by the state. These public attorneys are not immigration law specialists and often meet their clients for the first time in court for their pre-trial detention hearings.

      Applying for legal aid to hire specialised attorneys is difficult. Some immigration attorneys end up working on smuggling cases pro bono, or in cases where asylum seekers and migrants are granted assistance, reimbursement and payment to lawyers from the state can take years to come through. On top of this, a recent report from the UK found that asylum seekers and migrants are frequently sent to smaller towns and cities where there is little to no legal aid available to them.

      In Italy, obtaining evidence from state authorities – such as video recordings of rescue operations – can cost up to 300 euros. Court-appointed attorneys, who are usually at the beginning of their careers, cannot afford to pay these costs up front.

      “You have to pay for all the defence expenses out of your own pocket and then you’ll get paid three years later and payment is ridiculous,” Benedetta Perego, a criminal defence lawyer based in Turin, Italy who has many migrants and asylum seekers among her clients, told The New Humanitarian.

      Interpretation is another major obstacle. “I’ll go as far as to say that in court, I have never had a hearing with a good interpreter,” said Perego.

      Britain’s Ministry of Justice is carrying out a review of the minimum qualifications that interpreters must have, but currently those appointed to a court don’t need to be registered or have minimum hours of experience. In Italy and Greece, court interpreters are rarely professionally trained, and each court keeps its own lists of interpreters, which often do not require any qualifications.

      “Literally anyone can go and claim to know a language and have their name added to the list. Τhere’s no regulation. Ιt’s just chaos,” said Vasiliki Ntantavasili, president of the Greek Panhellenic Association of Translators (PEM).

      In Badr’s case, for example, Pakistani witnesses were assigned Bangladeshi interpreters who did not speak the same language.
      ‘I am a victim’

      In December 2019, British authorities arrested Fouad Kakaei, an Iranian national, for steering a boat across the English Channel. He was convicted of facilitating illegal entry into the UK. In May 2021, the conviction was overturned on appeal. Kakaei’s lawyer successfully argued that UK law distinguished between the terms “entry” and “arrival”. While entering the UK illegally was an offence, arriving in UK territory and claiming asylum before passing immigration control was not.

      “The significance of this is that those who merely arrive, immediately claim asylum, and are as a result admitted to the UK while their asylum claim is processed have not entered the UK illegally. They therefore have not themselves committed an offence – and nor have those who assisted them,” his lawyer, Aneurin Brewer, explained in an article for the website Free Movement.

      Dozens of other people have been convicted of similar charges for steering boats across the English Channel since the number of people attempting the journey began to increase in 2019. “Until the case of Mr. Kakaei, no one had successfully challenged the legal premise of these prosecutions,” Brewer wrote.

      The court’s finding in Kakaei’s case paved the way for other convictions to start being overturned as well. In December 2021, three others were thrown out, and the accompanying ruling stated that criminal investigations against those caught piloting small boats were launched “without any careful analysis of the law and appropriate guidance to those conducting interviews, making charging decisions, and presenting cases to courts”.

      Seven more cases were overturned in February this year. After the hearing at the Royal Courts of Justice in London, one of the cleared men took a handwritten sign from his bag reading: “I am a victim.”

      However, the UK’s recently adopted Nationality and Borders Bill lowers the bar for prosecuting people for facilitating irregular entry and increases the potential penalty for those convicted of the offence to life imprisonment.

      In Italy, a 2016 ruling acquitting two defendants who had been accused of facilitating illegal migration also raised hopes that more cases would be overturned. But asylum seekers and migrants are still being arrested for people smuggling, according to Lo Faro.

      There are also likely far more asylum seekers and migrants who have been prosecuted but never received adequate legal defence and whose cases have not been subject to public scrutiny by journalists and human rights groups, according to lawyers and advocates. And even when people are found innocent, the damage has often already been done. Having a criminal record can make it more difficult for people to apply for asylum, and it is difficult for those who have been wrongfully convicted to sue or apply for compensation.

      Badr filed a case asking for one million euros in compensation for the three and a half years he spent behind bars – but the claim was rejected. His lawyer, Cinzia Pecoraro, who has taken on numerous cases of asylum seekers and migrants charged as smugglers in Sicily, was not surprised. “Italian legislation tends to avoid paying compensations,” she explained.

      After Badr was released, he was served an expulsion order – a common practice for people in his situation, according to lawyers in Sicily. Badr returned to Morocco, but still has nightmares about prison and experiences hallucinations, seeing his prison guards and other inmates in the streets and crowds. “It destroyed my life, my memory, my head, my future,” Badr told The New Humanitarian.

      Despite this, Pecoraro believes Badr is one of the lucky ones.

      “He had a lawyer that specialises in these kinds of cases,” she said. “But what about the other ones who are lost in the system and don’t have that?”

      https://www.thenewhumanitarian.org/investigation/2022/09/01/European-courts-prosecution-asylum-seekers

  • Friends of the Traffickers Italy’s Anti-Mafia Directorate and the “Dirty Campaign” to Criminalize Migration

    Afana Dieudonne often says that he is not a superhero. That’s Dieudonne’s way of saying he’s done things he’s not proud of — just like anyone in his situation would, he says, in order to survive. From his home in Cameroon to Tunisia by air, then by car and foot into the desert, across the border into Libya, and onto a rubber boat in the middle of the Mediterranean Sea, Dieudonne has done a lot of surviving.

    In Libya, Dieudonne remembers when the smugglers managing the safe house would ask him for favors. Dieudonne spoke a little English and didn’t want trouble. He said the smugglers were often high and always armed. Sometimes, when asked, Dieudonne would distribute food and water among the other migrants. Other times, he would inform on those who didn’t follow orders. He remembers the traffickers forcing him to inflict violence on his peers. It was either them or him, he reasoned.

    On September 30, 2014, the smugglers pushed Dieudonne and 91 others out to sea aboard a rubber boat. Buzzing through the pitch-black night, the group watched lights on the Libyan coast fade into darkness. After a day at sea, the overcrowded dinghy began taking on water. Its passengers were rescued by an NGO vessel and transferred to an Italian coast guard ship, where officers picked Dieudonne out of a crowd and led him into a room for questioning.

    At first, Dieudonne remembers the questioning to be quick, almost routine. His name, his age, his nationality. And then the questions turned: The officers said they wanted to know how the trafficking worked in Libya so they could arrest the people involved. They wanted to know who had driven the rubber boat and who had held the navigation compass.

    “So I explained everything to them, and I also showed who the ‘captain’ was — captain in quotes, because there is no captain,” said Dieudonne. The real traffickers stay in Libya, he added. “Even those who find themselves to be captains, they don’t do it by choice.”

    For the smugglers, Dieudonne explained, “we are the customers, and we are the goods.”

    For years, efforts by the Italian government and the European Union to address migration in the central Mediterranean have focused on the people in Libya — interchangeably called facilitators, smugglers, traffickers, or militia members, depending on which agency you’re speaking to — whose livelihoods come from helping others cross irregularly into Europe. People pay them a fare to organize a journey so dangerous it has taken tens of thousands of lives.

    The European effort to dismantle these smuggling networks has been driven by an unlikely actor: the Italian anti-mafia and anti-terrorism directorate, a niche police office in Rome that gained respect in the 1990s and early 2000s for dismantling large parts of the Mafia in Sicily and elsewhere in Italy. According to previously unpublished internal documents, the office — called the Direzione nazionale antimafia e antiterrorismo, or DNAA, in Italian — took a front-and-center role in the management of Europe’s southern sea borders, in direct coordination with the EU border agency Frontex and European military missions operating off the Libyan coast.

    In 2013, under the leadership of a longtime anti-mafia prosecutor named Franco Roberti, the directorate pioneered a strategy that was unique — or at least new for the border officers involved. They would start handling irregular migration to Europe like they had handled the mob. The approach would allow Italian and European police, coast guard agencies, and navies, obliged by international law to rescue stranded refugees at sea, to at least get some arrests and convictions along the way.

    The idea was to arrest low-level operators and use coercion and plea deals to get them to flip on their superiors. That way, the reasoning went, police investigators could work their way up the food chain and eventually dismantle the smuggling rings in Libya. With every boat that disembarked in Italy, police would make a handful of arrests. Anybody found to have played an active role during the crossing, from piloting to holding a compass to distributing water or bailing out a leak, could be arrested under a new legal directive written by Roberti’s anti-mafia directorate. Charges ranged from simple smuggling to transnational criminal conspiracy and — if people asphyxiated below deck or drowned when a boat capsized — even murder. Judicial sources estimate the number of people arrested since 2013 to be in the thousands.

    For the police, prosecutors, and politicians involved, the arrests were an important domestic political win. At the time, public opinion in Italy was turning against migration, and the mugshots of alleged smugglers regularly held space on front pages throughout the country.

    But according to the minutes of closed-door conversations among some of the very same actors directing these cases, which were obtained by The Intercept under Italy’s freedom of information law, most anti-mafia prosecutions only focused on low-level boat drivers, often migrants who had themselves paid for the trip across. Few, if any, smuggling bosses were ever convicted. Documents of over a dozen trials reviewed by The Intercept show prosecutions built on hasty investigations and coercive interrogations.

    In the years that followed, the anti-mafia directorate went to great lengths to keep the arrests coming. According to the internal documents, the office coordinated a series of criminal investigations into the civilian rescue NGOs working to save lives in the Mediterranean, accusing them of hampering police work. It also oversaw efforts to create and train a new coast guard in Libya, with full knowledge that some coast guard officers were colluding with the same smuggling networks that Italian and European leaders were supposed to be fighting.

    Since its inception, the anti-mafia directorate has wielded unparalleled investigative tools and served as a bridge between politicians and the courts. The documents reveal in meticulous detail how the agency, alongside Italian and European officials, capitalized on those powers to crack down on alleged smugglers, most of whom they knew to be desperate people fleeing poverty and violence with limited resources to defend themselves in court.

    Tragedy and Opportunity

    The anti-mafia directorate was born in the early 1990s after a decade of escalating Mafia violence. By then, hundreds of prosecutors, politicians, journalists, and police officers had been shot, blown up, or kidnapped, and many more extorted by organized crime families operating in Italy and beyond.

    In Palermo, the Sicilian capital, prosecutor Giovanni Falcone was a rising star in the Italian judiciary. Falcone had won unprecedented success with an approach to organized crime based on tracking financial flows, seizing assets, and centralizing evidence gathered by prosecutor’s offices across the island.

    But as the Mafia expanded its reach into the rest of Europe, Falcone’s work proved insufficient.

    In September 1990, a Mafia commando drove from Germany to Sicily to gun down a 37-year-old judge. Weeks later, at a police checkpoint in Naples, the Sicilian driver of a truck loaded with weapons, explosives, and drugs was found to be a resident of Germany. A month after the arrests, Falcone traveled to Germany to establish an information-sharing mechanism with authorities there. He brought along a younger colleague from Naples, Franco Roberti.

    “We faced a stone wall,” recalled Roberti, still bitter three decades later. He spoke to us outside a cafe in a plum neighborhood in Naples. Seventy-three years old and speaking with the rasp of a lifelong smoker, Roberti described Italy’s Mafia problem in blunt language. He bemoaned a lack of international cooperation that, he said, continues to this day. “They claimed that there was no need to investigate there,” Roberti said, “that it was up to us to investigate Italians in Germany who were occasional mafiosi.”

    As the prosecutors traveled back to Italy empty-handed, Roberti remembers Falcone telling him that they needed “a centralized national organ able to speak directly to foreign judicial authorities and coordinate investigations in Italy.”

    “That is how the idea of the anti-mafia directorate was born,” Roberti said. The two began building what would become Italy’s first national anti-mafia force.

    At the time, there was tough resistance to the project. Critics argued that Falcone and Roberti were creating “super-prosecutors” who would wield outsize powers over the courts, while also being subject to political pressures from the government in Rome. It was, they argued, a marriage of police and the judiciary, political interests and supposedly apolitical courts — convenient for getting Mafia convictions but dangerous for Italian democracy.

    Still, in January 1992, the project was approved in Parliament. But Falcone would never get to lead it: Months later, a bomb set by the Mafia killed him, his wife, and the three agents escorting them. The attack put to rest any remaining criticism of Falcone’s plan.

    The anti-mafia directorate went on to become one of Italy’s most important institutions, the national authority over all matters concerning organized crime and the agency responsible for partially freeing the country from its century-old crucible. In the decades after Falcone’s death, the directorate did what many in Italy thought impossible, dismantling large parts of the five main Italian crime families and almost halving the Mafia-related murder rate.

    And yet, by the time Roberti took control in 2013, it had been years since the last high-profile Mafia prosecution, and the organization’s influence was waning. At the same time, Italy was facing unprecedented numbers of migrants arriving by boat. Roberti had an idea: The anti-mafia directorate would start working on what he saw as a different kind of mafia. The organization set its sights on Libya.

    “We thought we had to do something more coordinated to combat this trafficking,” Roberti remembered, “so I put everyone around a table.”

    “The main objective was to save lives, seize ships, and capture smugglers,” Roberti said. “Which we did.”

    Our Sea

    Dieudonne made it to the Libyan port city of Zuwara in August 2014. One more step across the Mediterranean, and he’d be in Europe. The smugglers he paid to get him across the sea took all of his possessions and put him in an abandoned building that served as a safe house to wait for his turn.

    Dieudonne told his story from a small office in Bari, Italy, where he runs a cooperative that helps recent arrivals access local education. Dieudonne is fiery and charismatic. He is constantly moving: speaking, texting, calling, gesticulating. Every time he makes a point, he raps his knuckles on the table in a one-two pattern. Dieudonne insisted that we publish his real name. Others who made the journey more recently — still pending decisions on their residence permits or refugee status — were less willing to speak openly.

    Dieudonne remembers the safe house in Zuwara as a string of constant violence. The smugglers would come once a day to leave food. Every day, they would ask who hadn’t followed their orders. Those inside the abandoned building knew they were less likely to be discovered by police or rival smugglers, but at the same time, they were not free to leave.

    “They’ve put a guy in the refrigerator in front of all of us, to show how the next one who misbehaves will be treated,” Dieudonne remembered, indignant. He witnessed torture, shootings, rape. “The first time you see it, it hurts you. The second time it hurts you less. The third time,” he said with a shrug, “it becomes normal. Because that’s the only way to survive.”

    “That’s why arresting the person who pilots a boat and treating them like a trafficker makes me laugh,” Dieudonne said. Others who have made the journey to Italy report having been forced to drive at gunpoint. “You only do it to be sure you don’t die there,” he said.

    Two years after the fall of Muammar Gaddafi’s government, much of Libya’s northwest coast had become a staging ground for smugglers who organized sea crossings to Europe in large wooden fishing boats. When those ships — overcrowded, underpowered, and piloted by amateurs — inevitably capsized, the deaths were counted by the hundreds.

    In October 2013, two shipwrecks off the coast of the Italian island of Lampedusa took over 400 lives, sparking public outcry across Europe. In response, the Italian state mobilized two plans, one public and the other private.

    “There was a big shock when the Lampedusa tragedy happened,” remembered Italian Sen. Emma Bonino, then the country’s foreign minister. The prime minister “called an emergency meeting, and we decided to immediately launch this rescue program,” Bonino said. “Someone wanted to call the program ‘safe seas.’ I said no, not safe, because it’s sure we’ll have other tragedies. So let’s call it Mare Nostrum.”

    Mare Nostrum — “our sea” in Latin — was a rescue mission in international waters off the coast of Libya that ran for one year and rescued more than 150,000 people. The operation also brought Italian ships, airplanes, and submarines closer than ever to Libyan shores. Roberti, just two months into his job as head of the anti-mafia directorate, saw an opportunity to extend the country’s judicial reach and inflict a lethal blow to smuggling rings in Libya.

    Five days after the start of Mare Nostrum, Roberti launched the private plan: a series of coordination meetings among the highest echelons of the Italian police, navy, coast guard, and judiciary. Under Roberti, these meetings would run for four years and eventually involve representatives from Frontex, Europol, an EU military operation, and even Libya.

    The minutes of five of these meetings, which were presented by Roberti in a committee of the Italian Parliament and obtained by The Intercept, give an unprecedented behind-the-scenes look at the events on Europe’s southern borders since the Lampedusa shipwrecks.

    In the first meeting, held in October 2013, Roberti told participants that the anti-mafia offices in the Sicilian city of Catania had developed an innovative way to deal with migrant smuggling. By treating Libyan smugglers like they had treated the Italian Mafia, prosecutors could claim jurisdiction over international waters far beyond Italy’s borders. That, Roberti said, meant they could lawfully board and seize vessels on the high seas, conduct investigations there, and use the evidence in court.

    The Italian authorities have long recognized that, per international maritime law, they are obligated to rescue people fleeing Libya on overcrowded boats and transport them to a place of safety. As the number of people attempting the crossing increased, many Italian prosecutors and coast guard officials came to believe that smugglers were relying on these rescues to make their business model work; therefore, the anti-mafia reasoning went, anyone who acted as crew or made a distress call on a boat carrying migrants could be considered complicit in Libyan trafficking and subject to Italian jurisdiction. This new approach drew heavily from legal doctrines developed in the United States during the 1980s aimed at stopping drug smuggling.

    European leaders were scrambling to find a solution to what they saw as a looming migration crisis. Italian officials thought they had the answer and publicly justified their decisions as a way to prevent future drownings.

    But according to the minutes of the 2013 anti-mafia meeting, the new strategy predated the Lampedusa shipwrecks by at least a week. Sicilian prosecutors had already written the plan to crack down on migration across the Mediterranean but lacked both the tools and public will to put it into action. Following the Lampedusa tragedy and the creation of Mare Nostrum, they suddenly had both.

    State of Necessity

    In the international waters off the coast of Libya, Dieudonne and 91 others were rescued by a European NGO called Migrant Offshore Aid Station. They spent two days aboard MOAS’s ship before being transferred to an Italian coast guard ship, Nave Dattilo, to be taken to Europe.

    Aboard the Dattilo, coast guard officers asked Dieudonne why he had left his home in Cameroon. He remembers them showing him a photograph of the rubber boat taken from the air. “They asked me who was driving, the roles and everything,” he remembered. “Then they asked me if I could tell him how the trafficking in Libya works, and then, they said, they would give me residence documents.”

    Dieudonne said that he was reluctant to cooperate at first. He didn’t want to accuse any of his peers, but he was also concerned that he could become a suspect. After all, he had helped the driver at points throughout the voyage.

    “I thought that if I didn’t cooperate, they might hurt me,” Dieudonne said. “Not physically hurt, but they could consider me dishonest, like someone who was part of the trafficking.”

    To this day, Dieudonne says he can’t understand why Italy would punish people for fleeing poverty and political violence in West Africa. He rattled off a list of events from the last year alone: draught, famine, corruption, armed gunmen, attacks on schools. “And you try to convict someone for managing to escape that situation?”

    The coast guard ship disembarked in Vibo Valentia, a city in the Italian region of Calabria. During disembarkation, a local police officer explained to a journalist that they had arrested five people. The journalist asked how the police had identified the accused.

    “A lot has been done by the coast guard, who picked [the migrants] up two days ago and managed to spot [the alleged smugglers],” the officer explained. “Then we have witness statements and videos.”

    Cases like these, where arrests are made on the basis of photo or video evidence and statements by witnesses like Dieudonne, are common, said Gigi Modica, a judge in Sicily who has heard many immigration and asylum cases. “It’s usually the same story. They take three or four people, no more. They ask them two questions: who was driving the boat, and who was holding the compass,” Modica explained. “That’s it — they get the names and don’t care about the rest.”

    Modica was one of the first judges in Italy to acquit people charged for driving rubber boats — known as “scafisti,” or boat drivers, in Italian — on the grounds that they had been forced to do so. These “state of necessity” rulings have since become increasingly common. Modica rattled off a list of irregularities he’s seen in such cases: systemic racism, witness statements that migrants later say they didn’t make, interrogations with no translator or lawyer, and in some cases, people who report being encouraged by police to sign documents renouncing their right to apply for asylum.

    “So often these alleged smugglers — scafisti — are normal people who were compelled to pilot a boat by smugglers in Libya,” Modica said.

    Documents of over a dozen trials reviewed by The Intercept show prosecutions largely built on testimony from migrants who are promised a residence permit in exchange for their collaboration. At sea, witnesses are interviewed by the police hours after their rescue, often still in a state of shock after surviving a shipwreck.

    In many cases, identical statements, typos included, are attributed to several witnesses and copied and pasted across different police reports. Sometimes, these reports have been enough to secure decadeslong sentences. Other times, under cross-examination in court, witnesses have contradicted the statements recorded by police or denied giving any testimony at all.

    As early as 2015, attendees of the anti-mafia meetings were discussing problems with these prosecutions. In a meeting that February, Giovanni Salvi, then the prosecutor of Catania, acknowledged that smugglers often abandoned migrant boats in international waters. Still, Italian police were steaming ahead with the prosecutions of those left on board.

    These prosecutions were so important that in some cases, the Italian coast guard decided to delay rescue when boats were in distress in order to “allow for the arrival of institutional ships that can conduct arrests,” a coast guard commander explained at the meeting.

    When asked about the commander’s comments, the Italian coast guard said that “on no occasion” has the agency ever delayed a rescue operation. Delaying rescue for any reason goes against international and Italian law, and according to various human rights lawyers in Europe, could give rise to criminal liability.

    NGOs in the Crosshairs

    Italy canceled Mare Nostrum after one year, citing budget constraints and a lack of European collaboration. In its wake, the EU set up two new operations, one via Frontex and the other a military effort called Operation Sophia. These operations focused not on humanitarian rescue but on border security and people smuggling from Libya. Beginning in 2015, representatives from Frontex and Operation Sophia were included in the anti-mafia directorate meetings, where Italian prosecutors ensured that both abided by the new investigative strategy.

    Key to these investigations were photos from the rescues, like the aerial image that Dieudonne remembers the Italian coast guard showing him, which gave police another way to identify who piloted the boats and helped navigate.

    In the absence of government rescue ships, a fleet of civilian NGO vessels began taking on a large number of rescues in the international waters off the coast of Libya. These ships, while coordinated by the Italian coast guard rescue center in Rome, made evidence-gathering difficult for prosecutors and judicial police. According to the anti-mafia meeting minutes, some NGOs, including MOAS, routinely gave photos to Italian police and Frontex. Others refused, arguing that providing evidence for investigations into the people they saved would undermine their efficacy and neutrality.

    In the years following Mare Nostrum, the NGO fleet would come to account for more than one-third of all rescues in the central Mediterranean, according to estimates by Operation Sophia. A leaked status report from the operation noted that because NGOs did not collect information from rescued migrants for police, “information essential to enhance the understanding of the smuggling business model is not acquired.”

    In a subsequent anti-mafia meeting, six prosecutors echoed this concern. NGO rescues meant that police couldn’t interview migrants at sea, they said, and cases were getting thrown out for lack of evidence. A coast guard admiral explained the importance of conducting interviews just after a rescue, when “a moment of empathy has been established.”

    “It is not possible to carry out this task if the rescue intervention is carried out by ships of the NGOs,” the admiral told the group.

    The NGOs were causing problems for the DNAA strategy. At the meetings, Italian prosecutors and representatives from the coast guard, navy, and Interior Ministry discussed what they could do to rein in the humanitarian organizations. At the same time, various prosecutors were separately fixing their investigative sights on the NGOs themselves.

    In late 2016, an internal report from Frontex — later published in full by The Intercept — accused an NGO vessel of directly receiving migrants from Libyan smugglers, attributing the information to “Italian authorities.” The claim was contradicted by video evidence and the ship’s crew.

    Months later, Carmelo Zuccaro, the prosecutor of Catania, made public that he was investigating rescue NGOs. “Together with Frontex and the navy, we are trying to monitor all these NGOs that have shown that they have great financial resources,” Zuccaro told an Italian newspaper. The claim went viral in Italian and European media. “Friends of the traffickers” and “migrant taxi service” became common slurs used toward humanitarian NGOs by anti-immigration politicians and the Italian far right.

    Zuccaro would eventually walk back his claims, telling a parliamentary committee that he was working off a hypothesis at the time and had no evidence to back it up.

    In an interview with a German newspaper in February 2017, the director of Frontex, Fabrice Leggeri, refrained from explicitly criticizing the work of rescue NGOs but did say they were hampering police investigations in the Mediterranean. As aid organizations assumed a larger percentage of rescues, Leggeri said, “it is becoming more difficult for the European security authorities to find out more about the smuggling networks through interviews with migrants.”

    “That smear campaign was very, very deep,” remembered Bonino, the former foreign minister. Referring to Marco Minniti, Italy’s interior minister at the time, she added, “I was trying to push Minniti not to be so obsessed with people coming, but to make a policy of integration in Italy. But he only focused on Libya and smuggling and criminalizing NGOs with the help of prosecutors.”

    Bonino explained that the action against NGOs was part of a larger plan to change European policy in the central Mediterranean. The first step was the shift away from humanitarian rescue and toward border security and smuggling. The second step “was blaming the NGOs or arresting them, a sort of dirty campaign against them,” she said. “The results of which after so many years have been no convictions, no penalties, no trials.”

    Finally, the third step was to build a new coast guard in Libya to do what the Europeans couldn’t, per international law: intercept people at sea and bring them back to Libya, the country from which they had just fled.

    At first, leaders at Frontex were cautious. “From Frontex’s point of view, we look at Libya with concern; there is no stable state there,” Leggeri said in the 2017 interview. “We are now helping to train 60 officers for a possible future Libyan coast guard. But this is at best a beginning.”

    Bonino saw this effort differently. “They started providing support for their so-called coast guard,” she said, “which were the same traffickers changing coats.”
    Rescued migrants disembarking from a Libyan coast guard ship in the town of Khoms, a town 120 kilometres (75 miles) east of the capital on October 1, 2019.

    Same Uniforms, Same Ships

    Safe on land in Italy, Dieudonne was never called to testify in court. He hopes that none of his peers ended up in prison but said he would gladly testify against the traffickers if called. Aboard the coast guard ship, he remembers, “I gave the police contact information for the traffickers, I gave them names.”

    The smuggling operations in Libya happened out in the open, but Italian police could only go as far as international waters. Leaked documents from Operation Sophia describe years of efforts by European officials to get Libyan police to arrest smugglers. Behind closed doors, top Italian and EU officials admitted that these same smugglers were intertwined with the new Libyan coast guard that Europe was creating and that working with them would likely go against international law.

    As early as 2015, multiple officials at the anti-mafia meetings noted that some smugglers were uncomfortably close to members of the Libyan government. “Militias use the same uniforms and the same ships as the Libyan coast guard that the Italian navy itself is training,” Rear Adm. Enrico Credendino, then in charge of Operation Sophia, said in 2017. The head of the Libyan coast guard and the Libyan minister of defense, both allies of the Italian government, Credendino added, “have close relationships with some militia bosses.”

    One of the Libyan coast guard officers playing both sides was Abd al-Rahman Milad, also known as Bija. In 2019, the Italian newspaper Avvenire revealed that Bija participated in a May 2017 meeting in Sicily, alongside Italian border police and intelligence officials, that was aimed at stemming migration from Libya. A month later, he was condemned by the U.N. Security Council for his role as a top member of a powerful trafficking militia in the coastal town of Zawiya, and for, as the U.N. put it, “sinking migrant boats using firearms.”

    According to leaked documents from Operation Sophia, coast guard officers under Bija’s command were trained by the EU between 2016 and 2018.

    While the Italian government was prosecuting supposed smugglers in Italy, they were also working with people they knew to be smugglers in Libya. Minniti, Italy’s then-interior minister, justified the deals his government was making in Libya by saying that the prospect of mass migration from Africa made him “fear for the well-being of Italian democracy.”

    In one of the 2017 anti-mafia meetings, a representative of the Interior Ministry, Vittorio Pisani, outlined in clear terms a plan that provided for the direct coordination of the new Libyan coast guard. They would create “an operation room in Libya for the exchange of information with the Interior Ministry,” Pisani explained, “mainly on the position of NGO ships and their rescue operations, in order to employ the Libyan coast guard in its national waters.”

    And with that, the third step of the plan was set in motion. At the end of the meeting, Roberti suggested that the group invite representatives from the Libyan police to their next meeting. In an interview with The Intercept, Roberti confirmed that Libyan representatives attended at least two anti-mafia meetings and that he himself met Bija at a meeting in Libya, one month after the U.N. Security Council report was published. The following year, the Security Council committee on Libya sanctioned Bija, freezing his assets and banning him from international travel.

    “We needed to have the participation of Libyan institutions. But they did nothing, because they were taking money from the traffickers,” Roberti told us from the cafe in Naples. “They themselves were the traffickers.”
    A Place of Safety

    Roberti retired from the anti-mafia directorate in 2017. He said that under his leadership, the organization was able to create a basis for handling migration throughout Europe. Still, Roberti admits that his expansion of the DNAA into migration issues has had mixed results. Like his trip to Germany in the ’90s with Giovanni Falcone, Roberti said the anti-mafia strategy faltered because of a lack of collaboration: with the NGOs, with other European governments, and with Libya.

    “On a European level, the cooperation does not work,” Roberti said. Regarding Libya, he added, “We tried — I believe it was right, the agreements [the government] made. But it turned out to be a failure in the end.”

    The DNAA has since expanded its operations. Between 2017 and 2019, the Italian government passed two bills that put the anti-mafia directorate in charge of virtually all illegal immigration matters. Since 2017, five Sicilian prosecutors, all of whom attended at least one anti-mafia coordination meeting, have initiated 15 separate legal proceedings against humanitarian NGO workers. So far there have been no convictions: Three cases have been thrown out in court, and the rest are ongoing.

    Earlier this month, news broke that Sicilian prosecutors had wiretapped journalists and human rights lawyers as part of one of these investigations, listening in on legally protected conversations with sources and clients. The Italian justice ministry has opened an investigation into the incident, which could amount to criminal behavior, according to Italian legal experts. The prosecutor who approved the wiretaps attended at least one DNAA coordination meeting, where investigations against NGOs were discussed at length.

    As the DNAA has extended its reach, key actors from the anti-mafia coordination meetings have risen through the ranks of Italian and European institutions. One prosecutor, Federico Cafiero de Raho, now runs the anti-mafia directorate. Salvi, the former prosecutor of Catania, is the equivalent of Italy’s attorney general. Pisani, the former Interior Ministry representative, is deputy head of the Italian intelligence services. And Roberti is a member of the European Parliament.

    Cafiero de Raho stands by the investigations and arrests that the anti-mafia directorate has made over the years. He said the coordination meetings were an essential tool for prosecutors and police during difficult times.

    When asked about his specific comments during the meetings — particularly statements that humanitarian NGOs needed to be regulated and multiple admissions that members of the new Libyan coast guard were involved in smuggling activities — Cafiero de Raho said that his remarks should be placed in context, a time when Italy and the EU were working to build a coast guard in a part of Libya that was largely ruled by local militias. He said his ultimate goal was what, in the DNAA coordination meetings, he called the “extrajudicial solution”: attempts to prove the existence of crimes against humanity in Libya so that “the United Nation sends troops to Libya to dismantle migrants camps set up by traffickers … and retake control of that territory.”

    A spokesperson for the EU’s foreign policy arm, which ran Operation Sophia, refused to directly address evidence that leaders of the European military operation knew that parts of the new Libyan coast guard were also involved in smuggling activities, only noting that Bija himself wasn’t trained by the EU. A Frontex spokesperson stated that the agency “was not involved in the selection of officers to be trained.”

    In 2019, the European migration strategy changed again. Now, the vast majority of departures are intercepted by the Libyan coast guard and brought back to Libya. In March of that year, Operation Sophia removed all of its ships from the rescue area and has since focused on using aerial patrols to direct and coordinate the Libyan coast guard. Human rights lawyers in Europe have filed six legal actions against Italy and the EU as a result, calling the practice refoulement by proxy: facilitating the return of migrants to dangerous circumstances in violation of international law.

    Indeed, throughout four years of coordination meetings, Italy and the EU were admitting privately that returning people to Libya would be illegal. “Fundamental human rights violations in Libya make it impossible to push migrants back to the Libyan coast,” Pisani explained in 2015. Two years later, he outlined the beginnings of a plan that would do exactly that.

    The Result of Mere Chance

    Dieudonne knows he was lucky. The line that separates suspect and victim can be entirely up to police officers’ first impressions in the minutes or hours following a rescue. According to police reports used in prosecutions, physical attributes like having “a clearer skin tone” or behavior aboard the ship, including scrutinizing police movements “with strange interest,” were enough to rouse suspicion.

    In a 2019 ruling that acquitted seven alleged smugglers after three years of pretrial detention, judges wrote that “the selection of the suspects on one side, and the witnesses on the other, with the only exception of the driver, has almost been the result of mere chance.”

    Carrying out work for their Libyan captors has cost other migrants in Italy lengthy prison sentences. In September 2019, a 22-year-old Guinean nicknamed Suarez was arrested upon his arrival to Italy. Four witnesses told police he had collaborated with prison guards in Zawiya, at the immigrant detention center managed by the infamous Bija.

    “Suarez was also a prisoner, who then took on a job,” one of the witnesses told the court. Handing out meals or taking care of security is what those who can’t afford to pay their ransom often do in order to get out, explained another. “Unfortunately, you would have to be there to understand the situation,” the first witness said. Suarez was sentenced to 20 years in prison, recently reduced to 12 years on appeal.

    Dieudonne remembered his journey at sea vividly, but with surprising cool. When the boat began taking on water, he tried to help. “One must give help where it is needed.” At his office in Bari, Dieudonne bent over and moved his arms in a low scooping motion, like he was bailing water out of a boat.

    “Should they condemn me too?” he asked. He finds it ironic that it was the Libyans who eventually arrested Bija on human trafficking charges this past October. The Italians and Europeans, he said with a laugh, were too busy working with the corrupt coast guard commander. (In April, Bija was released from prison after a Libyan court absolved him of all charges. He was promoted within the coast guard and put back on the job.)

    Dieudonne thinks often about the people he identified aboard the coast guard ship in the middle of the sea. “I told the police the truth. But if that collaboration ends with the conviction of an innocent person, it’s not good,” he said. “Because I know that person did nothing. On the contrary, he saved our lives by driving that raft.”

    https://theintercept.com/2021/04/30/italy-anti-mafia-migrant-rescue-smuggling

    #Méditerranée #Italie #Libye #ONG #criminalisation_de_la_solidarité #solidarité #secours #mer_Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #violence #passeurs #Méditerranée_centrale #anti-mafia #anti-terrorisme #Direzione_nazionale_antimafia_e_antiterrorismo #DNAA #Frontex #Franco_Roberti #justice #politique #Zuwara #torture #viol #Mare_Nostrum #Europol #eaux_internationales #droit_de_la_mer #droit_maritime #juridiction_italienne #arrestations #Gigi_Modica #scafista #scafisti #état_de_nécessité #Giovanni_Salvi #NGO #Operation_Sophia #MOAS #DNA #Carmelo_Zuccaro #Zuccaro #Fabrice_Leggeri #Leggeri #Marco_Minniti #Minniti #campagne #gardes-côtes_libyens #milices #Enrico_Credendino #Abd_al-Rahman_Milad #Bija ##Abdurhaman_al-Milad #Al_Bija #Zawiya #Vittorio_Pisani #Federico_Cafiero_de_Raho #solution_extrajudiciaire #pull-back #refoulement_by_proxy #refoulement #push-back #Suarez

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  • The Death of Asylum and the Search for Alternatives

    March 2021 saw the announcement of the UK’s new post-Brexit asylum policy. This plan centres ‘criminal smuggling gangs’ who facilitate the cross border movement of people seeking asylum, particularly in this case, across the English Channel. It therefore distinguishes between two groups of people seeking asylum: those who travel themselves to places of potential sanctuary, and those who wait in a refugee camp near the place that they fled for the lottery ticket of UNHCR resettlement. Those who arrive ‘spontaneously’ will never be granted permanent leave to remain in the UK. Those in the privileged group of resettled refugees will gain indefinite leave to remain.

    Resettlement represents a tiny proportion of refugee reception globally. Of the 80 million displaced people globally at the end of 2019, 22,800 were resettled in 2020 and only 3,560 were resettled to the UK. Under the new plans, forms of resettlement are set to increase, which can only be welcomed. But of course, the expansion of resettlement will make no difference to people who are here, and arriving, every year. People who find themselves in a situation of persecution or displacement very rarely have knowledge of any particular national asylum system. Most learn the arbitrary details of access to work, welfare, and asylum itself upon arrival.

    In making smugglers the focus of asylum policy, the UK is inaugurating what Alison Mountz calls the death of asylum. There is of course little difference between people fleeing persecution who make the journey themselves to the UK, or those who wait in a camp with a small chance of resettlement. The two are often, in fact, connected, as men are more likely to go ahead in advance, making perilous journeys, in the hope that safe and legal options will then be opened up for vulnerable family members. And what makes these perilous journeys so dangerous? The lack of safe and legal routes.

    Britain, and other countries across Europe, North America and Australasia, have gone to huge efforts and massive expense in recent decades to close down access to the right to asylum. Examples of this include paying foreign powers to quarantine refugees outside of Europe, criminalising those who help refugees, and carrier sanctions. Carrier sanctions are fines for airlines or ferry companies if someone boards an aeroplane without appropriate travel documents. So you get the airlines to stop people boarding a plane to your country to claim asylum. In this way you don’t break international law, but you are certainly violating the spirit of it. If you’ve ever wondered why people pay 10 times the cost of a plane ticket to cross the Mediterranean or the Channel in a tiny boat, carrier sanctions are the reason.

    So government policy closes down safe and legal routes, forcing people to take more perilous journeys. These are not illegal journeys because under international law one cannot travel illegally if one is seeking asylum. Their only option becomes to pay smugglers for help in crossing borders. At this point criminalising smuggling becomes the focus of asylum policy. In this way, government policy creates the crisis which it then claims to solve. And this extends to people who are seeking asylum themselves.

    Arcane maritime laws have been deployed by the UK in order to criminalise irregular Channel crossers who breach sea defences, and therefore deny them sanctuary. Specifically, if one of the people aboard a given boat touches the tiller, oars, or steering device, they become liable to be arrested under anti-smuggling laws. In 2020, eight people were jailed on such grounds, facing sentences of up to two and a half years, as well as the subsequent threat of deportation. For these people, there are no safe and legal routes left.

    We know from extensive research on the subject, that poverty in a country does not lead to an increase in asylum applications elsewhere from that country. Things like wars, genocide and human rights abuses need to be present in order for nationals of a country to start seeking asylum abroad in any meaningful number. Why then, one might ask, is the UK so obsessed with preventing people who are fleeing wars, genocide and human rights abuses from gaining asylum here? On their own terms there is one central reason: their belief that most people seeking asylum today are not actually refugees, but economic migrants seeking to cheat the asylum system.

    This idea that people who seek asylum are largely ‘bogus’ began in the early 2000s. It came in response to a shift in the nationalities of people seeking asylum. During the Cold War there was little concern with the mix of motivations in relation to fleeing persecution or seeking a ‘better life’. But when people started to seek asylum from formerly colonised countries in the ‘Third World’ they began to be construed as ‘new asylum seekers’ and were assumed to be illegitimate. From David Blunkett’s time in the Home Office onwards, these ‘new asylum seekers’, primarily black and brown people fleeing countries in which refugee producing situations are occurring, asylum has been increasingly closed down.

    The UK government has tended to justify its highly restrictive asylum policies on the basis that it is open to abuse from bogus, cheating, young men. It then makes the lives of people who are awaiting a decision on their asylum application as difficult as possible on the basis that this will deter others. Forcing people who are here to live below the poverty line, then, is imagined to sever ‘pull factors’ for others who have not yet arrived. There is no evidence to support the idea that deterrence strategies work, they simply costs lives.

    Over the past two decades, as we have witnessed the slow death of asylum, it has become increasingly difficult to imagine alternatives. Organisations advocating for people seeking asylum have, with diminishing funds since 2010, tended to focus on challenging specific aspects of the system on legal grounds, such as how asylum support rates are calculated or whether indefinite detention is lawful.

    Scholars of migration studies, myself included, have written countless papers and books debunking the spurious claims made by the government to justify their policies, and criticising the underlying logics of the system. What we have failed to do is offer convincing alternatives. But with his new book, A Modern Migration Theory, Professor of Migration Studies Peo Hansen offers us an example of an alternative strategy. This is not a utopian proposal of open borders, this is the real experience of Sweden, a natural experiment with proven success.

    During 2015, large numbers of people were displaced as the Syrian civil war escalated. Most stayed within the region, with millions of people being hosted in Turkey, Jordan and Lebanon. A smaller proportion decided to travel onwards from these places to Europe. Because of the fortress like policies adopted by European countries, there were no safe and legal routes aboard aeroplanes or ferries. Horrified by the spontaneous arrival of people seeking sanctuary, most European countries refused to take part in burden sharing and so it fell to Germany and Sweden, the only countries that opened their doors in any meaningful way, to host the new arrivals.

    Hansen documents what happened next in Sweden. First, the Swedish state ended austerity in an emergency response to the challenge of hosting so many refugees. As part of this, and as a country that produces its own currency, the Swedish state distributed funds across the local authorities of the country to help them in receiving the refugees. And third, this money was spent not just on refugees, but on the infrastructure needed to support an increased population in a given area – on schools, hospitals, and housing. This is in the context of Sweden also having a welfare system which is extremely generous compared to Britain’s stripped back welfare regime.

    As in Britain, the Swedish government had up to this point spent some years fetishizing the ‘budget deficit’ and there was an assumption that spending so much money would worsen the fiscal position – that it would lead both to inflation, and a massive national deficit which must later be repaid. That this spending on refugees would cause deficits and hence necessitate borrowing, tax hikes and budget cuts was presented by politicians and the media in Sweden as a foregone conclusion. This foregone conclusion was then used as part of a narrative about refugees’ negative impact on the economy and welfare, and as the basis for closing Sweden’s doors to people seeking asylum in the future.

    And yet, the budget deficit never materialised: ‘Just as the finance minister had buried any hope of surpluses in the near future and repeated the mantra of the need to borrow to “finance” the refugees, a veritable tidal wave of tax revenue had already started to engulf Sweden’ (p.152). The economy grew and tax revenue surged in 2016 and 2017, so much that successive surpluses were created. In 2016 public consumption increased 3.6%, a figure not seen since the 1970s. Growth rates were 4% in 2016 and 2017. Refugees were filling labour shortages in understaffed sectors such as social care, where Sweden’s ageing population is in need of demographic renewal.

    Refugees disproportionately ended up in smaller, poorer, depopulating, rural municipalities who also received a disproportionately large cash injections from the central government. The arrival of refugees thus addressed the triple challenges of depopulation and population ageing; a continuous loss of local tax revenues, which forced cuts in services; and severe staff shortages and recruitment problems (e.g. in the care sector). Rather than responding with hostility, then, municipalities rightly saw the refugee influx as potentially solving these spiralling challenges.

    For two decades now we have been witnessing the slow death of asylum in the UK. Basing policy on prejudice rather than evidence, suspicion rather than generosity, burden rather than opportunity. Every change in the asylum system heralds new and innovative ways of circumventing human rights, detaining, deporting, impoverishing, and excluding. And none of this is cheap – it is not done for the economic benefit of the British population. It costs £15,000 to forcibly deport someone, it costs £95 per day to detain them, with £90 million spent each year on immigration detention. Vast sums of money are given to private companies every year to help in the work of denying people who are seeking sanctuary access to their right to asylum.

    The Swedish case offers a window into what happens when a different approach is taken. The benefit is not simply to refugees, but to the population as a whole. With an economy to rebuild after Covid and huge holes in the health and social care workforce, could we imagine an alternative in which Sweden offered inspiration to do things differently?

    https://discoversociety.org/2021/04/07/the-death-of-asylum-and-the-search-for-alternatives

    #asile #alternatives #migrations #alternative #réfugiés #catégorisation #tri #réinstallation #death_of_asylum #mort_de_l'asile #voies_légales #droit_d'asile #externalisation #passeurs #criminalisation_des_passeurs #UK #Angleterre #colonialisme #colonisation #pull-factors #pull_factors #push-pull_factors #facteurs_pull #dissuasion #Suède #déficit #économie #welfare_state #investissement #travail #impôts #Etat_providence #modèle_suédois

    ping @isskein @karine4

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    ajouté au fil de discussion sur le lien entre économie et réfugiés/migrations :
    https://seenthis.net/messages/705790

    • A Modern Migration Theory. An Alternative Economic Approach to Failed EU Policy

      The widely accepted narrative that refugees admitted to the European Union constitute a fiscal burden is based on a seemingly neutral accounting exercise, in which migrants contribute less in tax than they receive in welfare assistance. A “fact” that justifies increasingly restrictive asylum policies. In this book Peo Hansen shows that this consensual cost-perspective on migration is built on a flawed economic conception of the orthodox “sound finance” doctrine prevalent in migration research and policy. By shifting perspective to examine migration through the macroeconomic lens offered by modern monetary theory, Hansen is able to demonstrate sound finance’s detrimental impact on migration policy and research, including its role in stoking the toxic debate on migration in the EU. Most importantly, Hansen’s undertaking offers the tools with which both migration research and migration policy could be modernized and put on a realistic footing.

      In addition to a searing analysis of EU migration policy and politics, Hansen also investigates the case of Sweden, the country that has received the most refugees in the EU in proportion to population. Hansen demonstrates how Sweden’s increased refugee spending in 2015–17 proved to be fiscally risk-free and how the injection of funds to cash-strapped and depopulating municipalities, which received refugees, boosted economic growth and investment in welfare. Spending on refugees became a way of rediscovering the viability of welfare for all. Given that the Swedish approach to the 2015 refugee crisis has since been discarded and deemed fiscally unsustainable, Hansen’s aim is to reveal its positive effects and its applicability as a model for the EU as a whole.

      https://cup.columbia.edu/book/a-modern-migration-theory/9781788210553
      #livre #Peo_Hansen

  • Sur l’#OIM, en quelques mots, par #Raphaël_Krafft...

    "L’OIM est créé en 1951 pour faire contre-poids au #HCR, qui est soupçonné par les américains d’être à la solde des communistes. L’OIM a pour fonction d’organiser les #migrations. Elle a notamment eu pour premier rôle de ramener depuis l’Europe beaucoup de réfugiés suite à la seconde guerre mondiale vers les Etats-Unis, vers le Canada, l’Amérique latine, etc. Et elle a été affiliée à l’ONU depuis quelques années seulement et a un rôle particulier parce que surtout elle sert les intérêts de ses principaux bailleurs : les Etats-Unis pour ce qui concerne l’Amérique centrale et l’Europe pour ce qui concerne l’Afrique. L’OIM a plusieurs fonctions, à la fois de renforcer les capacités des #frontières intra-africaines, à la fois d’organiser les #retours_volontaires... les retours dits volontaires... Beaucoup de #vols sont organisés depuis le #Maroc, depuis la #Libye principalement pour les personnes qui ont été enfermées par les autorités libyennes pour les ramener au pays : ça peut être la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, beaucoup le Nigeria. Et l’OIM communique sur des retours volontaires, mais c’est pas toujours le cas, c’est-à-dire que ce sont des jeunes dont on rend visite dans des prisons, on leur dit « voilà, si tu rentres en Guinée, on te donnera 50 euro, et puis un téléphone portable avec une puce pour que tu puisses voir tes parents... beaucoup de promesses d’#emploi. L’OIM travaille beaucoup sur la création d’emploi dans les pays d’origine, avec un vocabulaire très libéral, très technique, mais les emplois c’est surtout pour conduire des moto-taxi. »

    (...)

    "Il y a tout un travail de #propagande qui est organisé par l’OIM et financé par l’Union européenne pour inciter cette jeunesse à rester chez elle. Ces #campagnes de propagande sont orchestrées notamment par la cooptation du monde des #arts et de la #culture, ainsi les rappeurs les plus célèbres de #Guinée se sont vus financer des #chansons qui prônent la #sédentarité, qui alertent sur les dangers de la route. Sauf que cette même organisation qui alerte sur les dangers de la route est la principale responsable des dangers de la route, puisque l’installation de postes-frontière, la #biométrie aux postes-frontière, le #lobbying auprès des parlementaires nigériens, nigérians, ivoiriens, guinéens pour durcir les lois... peut-être que les auditeurs de France Inter ont entendu qu’il y a eu une #criminalisation des #passeurs au Niger... c’est le fait d’un lobbying de l’OIM auprès des parlementaires pour rendre plus compliqué le passage de ces frontières, des frontières qui sont millénaires...

    https://www.franceinter.fr/emissions/l-humeur-vagabonde/l-humeur-vagabonde-27-fevrier-2021
    #IOM #réinsertion #art #campagne

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    • Contrôle des frontières et des âmes : le #soft_power de l’OIM en Afrique

      Comment l’organisation internationale pour les migrations tente à travers toute l’Afrique d’éviter les départs en s’appuyant sur les artistes et les chanteurs. Un décryptage à retrouver dans la Revue du Crieur, dont le numéro 15 sort ce jeudi en librairies.

      Le terminal des vols domestiques de l’aéroport Gbessia de Conakry est le lieu idéal où débarquer discrètement d’un avion en Guinée. Situé à l’écart, il n’a plus de fonction commerciale depuis que la compagnie Air Guinée qui assurait les rares vols intérieurs a fait faillite en 1992. Et quand ce ne sont pas des VIP qui pénètrent dans son hall, ce sont les migrants « rapatriés volontaires » de Libye, à l’abri des regards, pour un retour au pays perçu comme honteux parce qu’il signe l’échec de leur projet migratoire. Ils sont cent onze ce soir-là à descendre de l’avion affrété par l’Organisation internationale pour les migrations ( OIM ), en provenance de l’aéroport de Mitiga à Tripoli. En file indienne sur le tarmac, ils masquent leurs visages face à la caméra de la télévision d’État guinéenne, toujours présente depuis que l’OIM rapatrie des migrants guinéens de Libye, près de douze mille en trois ans.

      Les officiers « de protection » de l’OIM les attendent dans le hall du terminal, secondés par les bénévoles de l’Organisation guinéenne de lutte contre la migration irrégulière, créée de toutes pièces par l’Union européenne et l’OIM afin d’organiser des campagnes « de sensibilisation » à moindres frais qui visent à décourager les candidats à l’émigration. Leurs membres sont tous d’anciens migrants revenus au pays après avoir échoué dans leur aventure en Libye, en Algérie ou au Maroc. Ils sillonnent le pays, les plateaux de télévision ou les studios de radio dans le but d’alerter contre les dangers du voyage et les horreurs vécues en Libye.

      Elhadj Mohamed Diallo, le président de l’organisation, harangue les « rapatriés volontaires » dès leur arrivée dans le hall : « Votre retour n’est pas un échec ! La Guinée a besoin de vous ! Tous ensemble nous allons travailler ! Regardez-moi, je suis l’un de vous, j’ai vécu ce que vous avez vécu ! Et maintenant que vous êtes rentrés, vous allez nous aider parce qu’il faut raconter votre histoire à nos jeunes pour les empêcher de partir et qu’ils vivent la même chose que nous. »

      Tous se sont assis, hagards, dans l’attente des instructions des officiers « de protection » de l’OIM. Ils sont épuisés par des semaines voire des mois d’un voyage éprouvant qui s’est terminé dans les prisons de Libye où la plupart d’entre eux ont fait l’expérience de la torture, la malnutrition, le travail forcé et la peur de mourir noyé en mer Méditerranée lors de leurs tentatives parfois multiples de passage en Europe. Certains écoutent, voire répondent au discours du président de l’association. La plupart ont la tête ailleurs.

      Lorsque nous interrogeons l’un d’entre eux, il s’offusque du qualificatif de « volontaire » utilisé dans le programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration ( AVRR ) de l’OIM : « Mais je n’étais pas volontaire ! Je ne voulais pas rentrer ! Ce sont les Libyens du DCIM [ Directorate for Combating Illegal Immigration ] qui m’ont forcé à signer le papier ! Je n’avais pas d’autre choix que de monter dans l’avion. Dès que j’aurai rassemblé un peu d’argent, je repartirai pour encore tenter ma chance. J’essayerai par le Maroc cette fois. »

      C’est toute l’ambiguïté de ce programme : le guide du Haut-Commissariat aux réfugiés ( HCR ) qui encadre les retours dits volontaires précise que « si les droits des réfugiés ne sont pas reconnus, s’ils sont soumis à des pressions, des restrictions et confinés dans des camps, il se peut qu’ils veuillent rentrer chez eux, mais ce ne peut être considéré comme un acte de libre choix ». Ce qui est clairement le cas en Libye où les réfugiés sont approchés par les autorités consulaires de leur pays d’origine alors qu’ils se trouvent en détention dans des conditions sanitaires déplorables.

      Lorsqu’ils déclinent l’offre qui leur est faite, on les invite à réfléchir pour la fois où elles reviendront. À raison le plus souvent d’un repas par jour qui consiste en une assiette de macaronis, d’eau saumâtre pour se désaltérer et d’un accès aux soins dépendant de l’action limitée des organisations internationales, sujets aux brimades de leurs geôliers, les migrants finissent souvent par accepter un retour « volontaire » dans leur pays d’origine.

      L’OIM leur remet l’équivalent de cinquante euros en francs guinéens, parfois un téléphone avec ce qu’il faut de crédit pour appeler leur famille, et leur promet monts et merveilles quant à leur avenir au pays. C’est le volet réintégration du programme AVRR. Il entend « aider à la réintégration à court et/ou moyen terme, y compris création d’entreprise, formation professionnelle, études, assistance médicale et autre forme d’aide adaptée aux besoins particuliers des migrants de retour ».

      Plus que l’appât d’un modeste gain, ce sont l’épuisement et le désespoir qui ont poussé Maurice Koïba à se faire rapatrier de Libye. Intercepté par les gardes-côtes libyens alors qu’il tentait de gagner l’Europe dans un canot pneumatique bondé, Maurice a été vendu par ces mêmes gardes-côtes à un certain Mohammed basé à Sabratha, quatre-vingts kilomètres à l’ouest de la capitale Tripoli. Pendant un mois et demi, il est battu tous les matins avec ses parents au téléphone de façon à ce qu’ils entendent ses cris provoqués par les sévices qu’on lui inflige, afin de les convaincre de payer la rançon qui le libérera. Son père au chômage et sa mère ménagère parviendront à réunir la somme de mille euros pour le faire libérer, l’équivalent de près de dix mois du salaire minimum en Guinée. Une fois sorti de cette prison clandestine, Maurice tente de nouveau sa chance sur un bateau de fortune avant d’être une fois encore intercepté par les gardes-côtes libyens. Cette fois-ci, il est confié aux agents du DCIM qui l’incarcèrent dans un camp dont la rénovation a été financée par l’OIM via des fonds européens.

      Là, les conditions ne sont pas meilleures que dans sa prison clandestine de Sabratha : il ne mange qu’un maigre repas par jour, l’eau est toujours saumâtre et les rares soins prodigués le sont par des équipes de Médecins sans frontières qui ont un accès limité aux malades. C’est dans ces conditions que les autorités consulaires de son pays et les agents de l’OIM lui rendent visite ainsi qu’à ses compatriotes afin de les convaincre de « bénéficier » du programme de « retour volontaire » : « Lorsque les agents de l’OIM venaient dans le camp avec leurs gilets siglés, ils n’osaient jamais s’élever contre les violences et les tortures que les geôliers libyens nous faisaient subir », se souvient Maurice, et cela nonobstant le programme de formation aux droits de l’homme toujours financé par l’Union européenne et conduit par l’OIM auprès des gardiens des centres de détention pour migrants illégaux.

      « Nous avons éprouvé des sentiments mêlés et contradictoires, ajoute-t-il, lorsque les représentants consulaires de nos pays respectifs sont venus nous recenser et nous proposer de rentrer, à la fois heureux de pouvoir être extraits de cet enfer et infiniment tristes de devoir renoncer, si près du but, à nos rêves d’avenir meilleur. Sans compter la honte que nous allions devoir affronter une fois rentrés dans nos familles et dans les quartiers de nos villes. »

      Ce n’est que le jour de leur départ que Maurice et ses compatriotes d’infortune sortent du camp pour être remis à l’OIM. L’organisation prend soin de les rendre « présentables » en vue de leur retour au pays : « Pour la première fois depuis des semaines, j’ai pu me doucher, manger à ma faim et boire de l’eau potable. L’OIM nous a remis un kit d’hygiène et des vêtements propres avant de nous emmener à l’aéroport Mitiga de Tripoli », confie Maurice.

      Arrivé à Conakry, il prend la route de Nzérékoré, à l’autre bout du pays, où vit sa famille. Une fièvre typhoïde contractée en Libye se déclare le jour de son arrivée. Malgré ses multiples appels à l’aide et contrairement aux clauses du programme AVRR, l’OIM ne donne pas suite à sa demande de prise en charge de son hospitalisation, alors que la Guinée n’est pas dotée d’un système de sécurité sociale. Le voici doublement endetté : aux mille euros de sa rançon s’ajoutent maintenant les frais de l’hôpital et du traitement qu’il doit suivre s’il ne veut pas mourir.

      Comme la majorité des candidats guinéens à l’exil, Maurice est pourvu d’un diplôme universitaire et avait tenté d’émigrer dans le but de poursuivre ses études au Maroc, en Algérie ou en Europe. Il pensait que son retour en Guinée via le programme d’aide au retour volontaire aurait pu lui ouvrir la voie vers de nouvelles opportunités professionnelles ou de formation. Il voulait étudier l’anglais. En vain. Il retourne enseigner le français dans une école secondaire privée, contre un salaire de misère, avant de comprendre que l’OIM n’aide les retournés volontaires que s’ils donnent de leur temps afin de promouvoir le message selon lequel il est mal de voyager.

      Après avoir enfilé le tee-shirt siglé du slogan « Non à l’immigration clandestine, oui à une migration digne et légale » et participé ( ou avoir été « invité » à participer ) à des campagnes de sensibilisation, on lui a financé ses études d’anglais et même d’informatique. S’il n’est que bénévole, les per diem reçus lors de ses déplacements afin de porter la bonne parole de la sédentarité heureuse, ainsi que l’appartenance à un réseau, lui assurent une sécurité enviable dans un pays dont tous les indices de développement baissent inexorablement depuis plus d’une décennie.
      Le soft power de l’OIM

      Les maux de la Guinée, l’humoriste Sow Pedro les égrène dans la salle de spectacle du Centre culturel franco-guinéen ( CCFG ). Il fait se lever la salle et lui intime d’entonner un « N’y va pas ! » sonore à chaque fléau évoqué : « – Je veux aller en Europe !… – N’y va pas ! – Loyer cher je vais chez les Blancs… – N’y va pas ! – Là-bas au moins on nous met dans des camps… – N’y va pas ! – Politiciens vous mentent tous les jours – N’y va pas ! – C’est pour ça que j’irai là-bas ! » Ainsi conclut-il sur le refrain d’un des plus grands succès de Jean-Jacques Goldman, Là-bas, qu’il enchaîne, moqueur, face au tout Conakry qui s’est déplacé pour l’applaudir avant de se retrouver au bar du Centre culturel, lors de l’entracte, et d’y échanger sur ce fléau que constitue l’immigration illégale entre personnes pouvant, du moins la plupart d’entre elles, circuler librement autour de la planète.

      Le spectacle de Sow Pedro est sponsorisé par l’OIM. Afin de mener à bien l’écriture du show, l’humoriste a bénéficié de l’expertise du bureau guinéen de l’organisation internationale : « L’équipe de l’OIM m’a fourni une documentation et nous avons beaucoup échangé ensemble pour que mon spectacle colle au plus près de la réalité vécue par mes compatriotes sur les routes de l’exil. J’étais ignorant sur ce sujet et à mille lieues d’imaginer l’ampleur des horreurs que les migrants peuvent subir sur leur chemin. »

      « Ne t’en va pas », c’est encore le refrain de Fallé, le titre phare de Degg J Force 3, le groupe de rap le plus populaire de Guinée, qui clôt la soirée au Centre culturel franco-guinéen. « Ne pars pas. La mer te tuera, c’est la mort qui t’attend », exhorte la chanson. La qualité des images du clip jure avec la production habituelle d’un groupe de cette envergure en Afrique. Et pour cause, l’Union européenne l’a financé à hauteur de quinze mille dollars et a chargé l’OIM de la mise en œuvre de sa production.

      Moussa Mbaye, l’un des deux chanteurs du groupe explique la genèse de cette chanson : « Lorsqu’en 1999 Yaguine Koïta et Fodé Tounkara avaient été retrouvés morts dans le train d’atterrissage d’un avion de la [ compagnie aérienne belge ] Sabena, ça nous avait particulièrement marqués que deux jeunes puissent mourir parce qu’ils voulaient partir en Europe. C’est ce qui nous a poussés à écrire cette chanson qui n’était jamais sortie dans aucun de nos albums, elle n’avait jusqu’alors circulé que dans les “ ghettos ”. Ce n’est finalement que beaucoup plus tard, à force d’apprendre chaque semaine la mort d’un jeune de notre quartier en Libye, dans le Sahara ou au Maroc, qu’on s’est décidés à la réécrire. Comme on n’y connaissait rien sur les questions migratoires, on est allés voir l’OIM pour qu’ils nous fournissent des informations à ce sujet. »

      Moussa et les membres de son groupe sont reçus par Fatou Diallo N’Diaye, la cheffe de mission de l’OIM en Guinée, qui choisira de travailler avec eux « parce qu’ils sont connus et que nous savions que leur chanson serait écoutée par notre public cible ». Fatou Diallo N’Diaye porte la chanson Fallé dans son cœur pour avoir largement contribué à son écriture : « L’écriture du morceau Fallé a été un travail d’équipe, un véritable brainstorming. Il y a certaines paroles que j’ai écrites moi-même tandis que d’autres l’ont été par Lucas Chandellier, notre chargé de communication. Aujourd’hui, ce morceau appartient à l’Union européenne et à l’OIM. »

      Depuis le succès commercial de Fallé, Fatou Diallo N’Diaye confesse voir de plus en plus d’artistes venir frapper à sa porte pour écrire et composer des chansons sur le thème de la migration irrégulière. Les chanteurs et musiciens ne sont pas les seuls cooptés par l’institution : auteurs de bandes dessinées, humoristes, metteurs en scène de théâtre, griots, conteurs traditionnels, organisateurs de festivals, imams, radios locales, etc., sont également sollicités.

      La représentante d’un organisme de développement qui a souhaité garder l’anonymat nous a confié que l’OIM avait cependant refusé de contribuer au financement d’un film qu’elle produisait parce que l’on y voyait des migrants guinéens arrivés en Europe et que de telles images « pouvaient susciter un espoir chez les candidats au départ ». L’OIM organise aussi des formations de journalistes sur les « techniques de couverture des questions migratoires ». Depuis 2018, près de cinq cents d’entre eux, originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, ont été formés selon la vision de l’OIM sur cette question.

      Fondée en 1951 par les États-Unis pour faire contrepoids au HCR que les diplomates américains soupçonnaient d’être sous influence communiste, l’OIM a d’abord eu la fonction logistique d’organiser le transit vers l’Amérique de dizaines de milliers de personnes déplacées par la Seconde Guerre mondiale en Europe. Selon les mots du site de l’organisation : « Simple agence logistique au départ, elle a constamment élargi son champ d’action pour devenir l’organisme international chef de file œuvrant aux côtés des gouvernements et de la société civile afin de favoriser la compréhension de la problématique migratoire, d’encourager le développement économique et social par le biais de la migration et de veiller au respect de la dignité humaine et au bien-être des migrants. »

      Ce que l’OIM met moins en valeur, en revanche, ce sont les campagnes de sensibilisation et de propagande qu’elle a mises en place au début des années 1990 dans les pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est afin de mettre en garde les jeunes femmes contre les réseaux de traite et de prostitution. Selon le sociologue Antoine Pécoud, Youssou N’Dour, archétype du chanteur mondialisé, serait le premier artiste africain à avoir mis sa voix et sa renommée au service de la lutte contre la migration illégale en Afrique.

      Ce n’est pas l’OIM, cette fois, qui en fut à l’origine, mais le gouvernement espagnol et l’Union européenne qui, en 2007, et alors que de nombreux Sénégalais tentaient de rallier l’archipel des Canaries en pirogue, décidaient de produire et diffuser un clip afin de les dissuader de prendre la mer. Cette vidéo met en scène une mère de famille prénommée Fatou, sans nouvelles de son fils parti depuis huit mois, et se termine par un message de Youssou N’Dour : « Vous savez déjà comment [ l’histoire de Fatou ] se termine, ce sont des milliers de familles détruites. Je suis Youssou N’Dour, s’il vous plaît, ne risquez pas votre vie en vain. Vous êtes le futur de l’Afrique. »

      Depuis lors, la liste des artistes cooptés par diverses institutions internationales et européennes ne cesse de s’allonger : Coumba Gawlo, Fatou Guewel et Adiouza au Sénégal, Bétika en Côte d’Ivoire, Ousmane Bangara et Degg J Force 3 en Guinée, Jalimadi Kanuteh en Gambie, Miss Espoir au Bénin, Will B Black au Burkina Faso, Ousmane Cissé au Mali, Zara Moussa au Niger, ou encore Ewlad Leblad en Mauritanie pour ne citer qu’eux. Lors de la campagne Aware migrants lancée en 2017 par l’OIM, l’artiste malienne Rokia Traoré a composé la chanson Be aware. Dans une interview à l’émission 28 Minutes diffusée sur Arte, elle expliquait que son but à travers cette chanson n’était pas de vouloir empêcher les jeunes Africains de partir mais « qu’il était inhumain de ne pas les informer sur les dangers de la route ». Ce qu’elle ne dit pas, c’est que sa chanson et son clip avaient été sponsorisés par le ministère italien de l’Intérieur.
      Dissuader les Africains ou rassurer les Européens ?

      Sur un continent comme l’Afrique où les frontières sont historiquement poreuses et où 80 % des migrations sont internes au continent, l’Union européenne, via l’OIM notamment, s’emploie à restreindre la liberté de circulation en modernisant les postes frontières et en formant les gardes-frontières, introduisant la technologie biométrique ou faisant pression sur les gouvernements et les parlementaires africains afin de rendre toujours plus restrictive leur législation en matière de migration, comme au Niger en 2015 avec le vote d’une loi sur la criminalisation des « passeurs ».

      C’est toute la contradiction de ces campagnes de propagande sur les dangers de la route dont les auteurs sont les principaux responsables, explique le sociologue Antoine Pécoud : « S’il est louable de renseigner les candidats à l’exil sur les dangers de la route, il y a une contradiction fondamentale dans la nature même de ce danger dont on prétend avertir les migrants. Parce que ce danger est corrélé au contrôle de l’immigration. Plus on contrôle l’immigration, plus il est difficile pour les migrants de circuler légalement, plus ils vont tenter de migrer par des chemins détournés, plus ils vont prendre de risques et plus il y aura de morts. »

      Affiliée à l’ONU depuis 2016, l’OIM demeure, à l’instar des autres agences gravitant dans la galaxie de l’organisation internationale, directement et principalement financée par les pays les plus riches de l’hémisphère occidental qui lui délèguent une gestion des migrations conforme à leurs intérêts : ceux de l’Australie en Asie et en Océanie, des États-Unis en Amérique centrale et de l’Europe en Afrique pour ne citer que ces exemples. Son budget en 2018 était de 1,8 milliard d’euros. Il provient principalement de fonds liés à des projets spécifiques qui rendent l’OIM très accommodante auprès de ses donateurs et la restreint dans le développement d’une politique qui leur serait défavorable. C’est un outil parfait de contrôle à distance de la mise en œuvre de la politique d’externalisation des frontières chère à l’Union européenne. D’autant qu’au contraire du HCR, elle n’a pas à s’embarrasser des conventions internationales et notamment de celle de 1951 relative à la protection des réfugiés.

      D’après Nauja Kleist, chercheuse au Danish Institute for International Studies, c’est précisément « le manque de crédibilité des diffuseurs de ces messages qui les rend peu efficaces auprès des populations ciblées » d’autant que « les jeunes Africains qui décident de migrer sont suffisamment informés des dangers de la route – via les réseaux sociaux notamment – et que pour un certain nombre d’entre eux, mourir socialement au pays ou physiquement en Méditerranée revient au même ». Selon elle, « ces campagnes sont surtout un moyen parmi d’autres de l’Union européenne d’adresser un message à son opinion publique afin de lui montrer qu’elle ne reste pas inactive dans la lutte contre l’immigration irrégulière ».

      Selon Antoine Pécoud, « le développement de ces campagnes de propagande est d’une certaine manière le symbole de l’échec de la répression des flux migratoires. Malgré sa brutalité et les milliards investis dans les murs et les technologies de surveillance des frontières, il se trouve que de jeunes Africains continuent d’essayer de venir ».

      Promouvoir un message sédentariste et une « désirable immobilité », selon les mots d’Antoine Pécoud, c’est aussi encourager une forme de patriotisme dans le but d’inciter les jeunes à contribuer au développement de leur pays et de l’Afrique. Une fable qui ne résiste pas aux recherches en cours sur la mobilité internationale : c’est à partir d’un certain niveau de développement qu’un pays voit ses citoyens émigrer de façon significative vers des pays plus riches. Qu’importe, avec l’argent du contribuable européen, l’OIM finance aussi des artistes porteurs de ce message.

      Dans le clip de sa chanson No Place Like Home promu par l’OIM ( « On n’est nulle part aussi bien que chez soi » ), Kofi Kinaata, la star ghanéenne du fante rap, confronte le destin d’un migrant qui a échoué dans son aventure incertaine à celui d’un proche resté au pays, lequel, à force de labeur, a pu accéder aux standards de la classe moyenne européenne incarnés dans le clip par la fondation d’une famille et l’acquisition d’une voiture neuve.

      De son côté, le groupe guinéen Degg J Force 3 a composé #Guinealove qui met en scène une Guinée largement fantasmée aux rues vierges de détritus, aux infrastructures modernes, sans bidonvilles et où se succèdent des paysages majestueux et une nature vierge alors que ce pays occupe la cent quatre-vingt-deuxième place sur les cent quatre-vingt-sept que compte le classement de l’Indice de développement humain. Le groupe l’a notamment interprétée lors du lancement en grande pompe du programme Integra, le volet réintégration du programme de retours volontaires et de réintégration de l’OIM juste après le discours du Premier ministre guinéen :

      Ma Guinée ma mère ma fierté ma cité

      Ma Guinée ma belle mon soleil ma beauté

      Ma Guinée ma terre mon chez-moi

      Mon havre de paix

      Ouvrez les frontières de Tiken Jah Fakoly, sorti en 2007, est peut-être l’un des derniers tubes africains à avoir promu aussi frontalement la liberté de circulation. Douze ans plus tard, le message adressé par la star africaine du reggae est tout autre. Son dernier album, Le monde est chaud, fait la part belle aux messages prônés par l’Union européenne en Afrique : « Dans Ouvrez les frontières, je dénonçais cette injustice dont étaient et sont toujours victimes les Africains de ne pas pouvoir circuler librement. Aujourd’hui, je dis qu’effectivement cette injustice demeure, mais si on veut que nos enfants grandissent dans une autre Afrique, alors notre place n’est pas ailleurs. Donc aujourd’hui, je dis aux jeunes de rester au pays, je dis que l’Afrique a besoin de tous ses enfants. D’autant que notre race est rabaissée quand nos frères sont mis en esclavage en Libye, quand ils ont payé si cher pour se retrouver sous les ponts à Paris. Au lieu de donner leurs forces à l’Europe, pourquoi nos jeunes ne restent-ils pas ici ? » Tiken Jah Fakoly affirme n’avoir pas reçu de fonds européens pour la production de son dernier album.

      Ses compatriotes du Magic System, eux, ne s’en cachent pas et ont compris via leur fondation éponyme que le développement de l’emploi local et la lutte contre la migration irrégulière étaient des thèmes capteurs de fonds européens. Partenaire privilégiée de l’Union européenne en Côte d’Ivoire à travers une multitude de projets de développement, la fondation Magic System a signé en février dernier avec l’OIM un partenariat qui engage les deux structures « à travailler main dans la main pour promouvoir des migrations sûres et informées, et des alternatives durables à la migration irrégulière ».

      La migration sûre, c’est le parent pauvre du Fonds fiduciaire d’urgence européen pour l’Afrique, créé le 11 novembre 2015 lors du sommet européen de La Valette sur la migration, et à partir duquel sont financées les campagnes dites de sensibilisation et de propagande en prévention de la migration irrégulière. L’un des points sur lequel les pays européens se sont pourtant entendus et qui consiste à « favoriser la migration et la mobilité légales » ne s’est, pour l’heure, toujours pas concrétisé sur le terrain et ne reçoit ni publicité ni propagande dans les pays de départ. Maurice Koïba, le rapatrié de Libye, désormais tout à ses études d’anglais et d’informatique et toujours en campagne « pour une migration digne et légale », a renoncé depuis belle lurette à demander un visa à l’ambassade de France : son prix est prohibitif pour un jeune de sa condition sociale et n’est pas remboursé en cas de refus, ce qui attend l’immense majorité des demandes.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/200220/controle-des-frontieres-et-des-ames-le-soft-power-de-l-oim-en-afrique?ongl

  • #Damien_Carême dans « à l’air libre » sur la #politique_migratoire européenne et française
    https://www.youtube.com/watch?v=KU1TpPLjRzI&feature=youtu.be

    –—

    Quelques citations :

    Damien Carême :

    « On est reparti [au parlement européen] sur les discussion sur le #pacte asile migration pour voir dans quelles conditions celui qui nous est proposé maintenant est pire que le précédent, parce qu’on nivelle par le bas les exigences. On l’appelait la directive #Dublin il y encore quelque temps, aujourd’hui moi je dis que c’est la #Directive_Budapest parce qu’on s’est aligné sur les désirs de #Orban vis-à-vis de la politique de migration, et c’est pas possible qu’on laisse faire cette politique-là. [Aujourd’hui] C’est laisser les camps en #Grèce, laisser les gens s’accumuler, laisser les pays de première entrée en Europe s’occuper de la demande d’asile et permettre maintenant aux Etats qui sont à l’extérieur (la Suède, la France, l’Allemagne ou ailleurs) organiser le retour, depuis la Grèce, depuis l’Italie, depuis l’Espagne en se lavant les mains. »

    –—

    Sur le manque chronique de #logement pour les exilés en France... et la demande de #réquisition de #logements_vacants de la part des associations...
    Question du journaliste : pourquoi les mairies, et notamment les mairies de gauche et écologistes ne le font pas ?

    Damien Carême :

    « C’est à eux qu’il faut poser la question, moi je ne le comprends pas, moi, je l’ai fait chez moi. Je ne souhaite pas faire des camps, c’est pas l’idée de faire des #camps partout, mais parce que j’avais pas d’école vide, j’avais pas d’ancien hôpital, d’ancienne caserne, de vieux bâtiments pour héberger ces personnes. Donc on peut accueillir ces personnes-là, je ne comprends pas pourquoi ils ne le font pas. Je milite en tant que président de l’association #ANVITA pour l’#accueil_inconditionnel »

    Journaliste : Qu’est-ce que vous diriez à #Anne_Hidalgo ?

    « On travaille ensemble... on ne peut pas laisser ces personnes là... il faut les rendre visibles. Il a raison #Yann_Manzi d’#Utopia_56 dans le reportage. Il ne faut surtout pas jouer la politique du gouvernement qui joue l’#invisibilité. Et le ras-le-bol des #bénévoles... moi je connais des bénévoles à Grande-Synthe, ça fait 20 ans qu’ils sont là pour aider des exilés qui arrivent sur le territoire... ils sont épuisés, et c’est l’#épuisement que joue le gouvernement. Il ne faut pas céder à cela et il faut en arriver de temps en temps à un #rapport_de_force pour faire en sorte qu’on ouvre [des bâtiments vides] pour que ces gens ne soient pas à la rue. »

    Journaliste : un mot pour qualifier la politique migratoire du gouvernement

    « C’est la #politique_du_refus. C’est une politique d’#extrême_droite. D’ailleurs l’extrême droite applaudit des 4 mains ce que fait aujourd’hui le gouvernement. »

    Sur la situation à #Briançon :
    Damien Carême :

    « C’est du #harcèlement organisé par l’Etat pour jouer l’épuisement sur les bénévoles mais aussi chez les exilés qui arrivent. Et on voit bien que ça ne sert à rien. Macron, à grand renfort de pub a annoncé qu’il doublait les forces de l’ordre à la frontière italienne pour éviter les entrées, y a jamais eu autant d’entrée à la #frontière franco-italienne... »

    Journaliste : "Il y a quasiment autant d’exilés que de policiers qui dorment dans les hôtels de la ville..."
    Damien Carême :

    « Mais bien sûr ! Le budget de #Frontex est passé de 50 millions à l’origine à 476 millions aujourd’hui, ça ne change rien. La seule chose que ça change, c’est qu’aujourd’hui, à Calais, pour passer de l’autre côté en Angleterre, il y a des gens qui prennent des #small_boats et il y a des gens qui meurent en traversant le détroit de la Manche. Et c’est ça qui est grave. Et c’est ça que font ces politiques ! Que le #trafic_d'êtres_humains est le troisième trafic international après les armes et la drogue, parce que le coût du passage a énormément augmenté. A Grande-Synthe en 2015, on me disait que c’était 800 euros le passage garanti, aujourd’hui c’est entre 10 et 14’000 euros. C’est toute l’#efficacité de cette politique-là. Donc changeons de politique : dépensons beaucoup moins d’argent à faire de la #répression [utilisons-le] en organisant l’accueil »

    Commentaire à partir de cette photo, prise à Grande-Synthe :


    Journaliste : Pourquoi ça se passe comment ça, sachant que c’est votre ancien adjoint, un socialiste, #Martial_Beyaert, qui est maire maintenant ?
    Damien Carême :

    "Il avait toujours été d’accord avec notre politique d’accueil. A partir du moment dans lequel il a assumé la responsabilité, il s’est réfugié derrière la volonté du préfet. Et aujourd’hui il dit qu’il est prêt à ouvrir le gymnase, « mais il faut que l’Etat soit d’accord pour le faire, et l’Etat n’est pas d’accord ». Mais l’Etat ne sera jamais d’accord, donc c’est du #cynisme de tenir ces propos aujourd’hui".

    Sur l’ANVITA :
    Damien Carême :

    « C’est un réseau de soutien, c’est un réseau de pression, il y a 44 communes, 3 régions et 2 départements. »

    Journaliste : c’est facile d’être solidaire en ce moment ?

    Damien Carême : « Oui c’est facile. En fait, tout repose sur l’#imaginaire, sur les #récits qu’on peut faire. Nous, ce qu’on a fait quand on était à Grande-Synthe, et c’est ce qui se passe dans plein de villes... quand on accueille réellement, quand on met en relation les populations accueillies et les populations accueillantes, tout se passe merveilleusement bien. »

    Carême parle de #Lyon comme prochaine ville qui intégrera le réseau... et il rapporte les mots de #Gérard_Collomb :
    Damien Carême :

    "Lyon c’est quand même symbolique, parce que Gérard Collomb... qui avait été, pour moi, le ministre de l’intérieur le plus cynique, lui aussi, puisqu’il m’avait dit quand je l’avais vu en entretien en septembre 2017, ouvert les guillemets : « On va leur faire passer l’envie de venir chez nous », fermées les guillemets. C’était les propos d’un ministre de l’intérieur sur la politique migratoire qui allait été mise en ville"

    L’ANVITA....

    « c’est mettre en réseau ces collectivités, c’est montrer qu’on peut faire, qu’on peut faire de l’accueil sans soulèvement de population... Et c’est bientôt créer un réseau européen, car il y a des réseaux comme ça en Allemagne, en Belgique, en Italie, et fédérer ces réseaux »

    Damien Carême :

    « Dans la #crise_écologique, dans la #crise_climatique qu’on vit, il y a la crise migratoire, enfin... c’est pas une #crise_migratoire, c’est structurel, c’est pas conjoncturel la migration : c’est depuis toujours et ça durera toujours. C’est quelque chose à intégrer. Et donc intégrons-le dans nos politiques publiques. C’est pas une calamité, c’est une #chance parfois d’avoir cet apport extérieur. Et toute l’histoire de l’humanité nous le raconte parfaitement »

    #asile #migrations #réfugiés #interview #Calais #France #Grande-Synthe #camp_humanitaire #camps_de_réfugiés #accueil #rhétorique #appel_d'air #solidarité #mouvements_citoyens #associations #sauvetage #mer #secours_en_mer #Frontex #Fabrice_Leggeri #refus #harcèlement_policier #passeurs #militarisation_des_frontières #efficacité

    signalé par @olaf : https://seenthis.net/messages/898383

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  • Mort·e·s et disparu·e·s aux frontières européennes : les États irresponsables désignent de nouveaux coupables, les parents !

    Dans la nuit du 7 au 8 novembre 2020, un jeune père iranien assistait impuissant à la mort de son fils de 6 ans au cours de leur traversée en #mer pour rejoindre la #Grèce. Le lendemain, les autorités grecques décidaient de le poursuivre en justice pour « #mise_en danger_de_la_vie_d’autrui ». Il risque 10 ans de prison.

    Trois jours plus tard au #Sénégal, les autorités décidaient de poursuivre plusieurs personnes dont le père d’un jeune garçon de 14 ans décédé lors d’une traversée vers les #Canaries mi-octobre. En payant le passage de son fils, celui-ci serait coupable aux yeux des autorités « d’#homicide_involontaire et de #complicité_de_trafic_de_migrants ». Son procès s’ouvre mardi 1er décembre. Au Sénégal, deux autres pères sont également poursuivis pour « mise en danger de la vie d’autrui et #complicité_d’émigration_clandestine ».

    A la connaissance de nos organisations, c’est la première fois que des autorités publiques s’attaquent aux parents pour criminaliser l’aide à la migration « irrégulière », faisant ainsi sauter le verrou protecteur de la #famille. Il s’agit d’une forme de #répression supplémentaire dans la stratégie déployée depuis des années pour tenter d’empêcher toute arrivée sur le territoire européen, qui révèle jusqu’où peut aller le #cynisme quand il s’agit de stopper les migrations vers l’Union européenne (UE).

    Tandis que les routes migratoires deviennent toujours plus dangereuses en raison de la multiplicité des entraves et des mesures de contrôles le long des parcours, l’UE, ses États et les États coopérant avec elle ne cessent de se dérober de leur #responsabilité en invoquant celles des autres.

    Tout d’abord celle des « #passeurs », terme non-défini et utilisé pour désigner toute une série d’acteurs et d’actrices intervenant sur les routes migratoires jusqu’à s’appliquer à toute personne ayant un lien avec une personne en migration. Ainsi, le « passeur » peut prendre une multitude de visages : celui du trafiquant exploitant la misère à celui du citoyen·ne solidaire poursuivi·e pour avoir hébergé une personne migrante en passant par les personnes migrantes elles-mêmes. Dans leur diversité, l’existence même de ces acteurs et actrices qui viennent en aide aux personnes migrantes dans le passage des frontières est une conséquence directe des politiques restrictives des États, qui rendent leur aide ou leurs services nécessaires.

    Les « passeurs », pointés du doigt et coupables tout désignés des drames aux frontières, ont ainsi constitué un bon #alibi pour les États dans le #déni de leurs responsabilités. Les actions de lutte contre « les passeurs » ont été présentées comme le meilleur moyen pour « sauver des vies » dès 2015, comme en atteste l’opération maritime militaire européenne, #EUNAVfor_Med, visant à l’identification, la saisie et la destruction des embarcations utilisées par les « passeurs ». Loin de « #sauver_des_vies », cette opération a contribué à un changement de pratique des personnes organisant les traversées en Méditerranée : aux gros bateaux en bois (risquant d’être saisis et détruits) ont été préférés des bateaux pneumatiques peu sûrs et moins fiables, mettant encore plus en danger les personnes migrantes et compliquant les opérations de sauvetage. Bien que ces conséquences désastreuses aient été relevées par de nombreux·ses observateur·ice·s, la stratégie de l’UE et de ses États membres n’a nullement été remise en cause [1].

    Autres « #coupables » désignés par les États comme responsables des arrivées sur le sol européen et des drames en Méditerranée : les ONGs de #sauvetage. Tandis que ces dernières tentent de pallier depuis 2015 le manque d’intervention des États en matière de sauvetage en mer, elles subissent depuis 2017 des pressions et des poursuites judiciaires pour les dissuader d’intervenir : refus d’accès aux ports européens pour débarquer les personnes sauvées, saisies des navires, poursuites des capitaines et équipages pour « aide à l’immigration irrégulière » et même « collusion avec les passeurs », etc. Au mépris de l’obligation internationale du secours en mer des navires en détresse, les États membres criminalisent le sauvetage en Méditerranée lorsque celui-ci concerne des personnes en migration.

    Aujourd’hui, pour contourner les mesures de #blocage des personnes migrantes, les routes migratoires se déplacent à nouveau loin des côtes méditerranéennes et les naufrages se multiplient au large des îles Canaries, comme c’était le cas en 2006. Pourtant, l’Union européenne, ses États membres et les États de départ avec qui elle collabore n’interrogent toujours pas les conséquences désastreuses des politiques qu’ils mettent en œuvre.

    Cette logique de #déresponsabilisation des États pour le sort des personnes migrantes et de #criminalisation de celles et ceux qui leurs viennent en aide est aujourd’hui poussée à son comble puisque désormais ce sont des parents, déjà accablés par la perte de leur enfant, qui sont poursuivis et pointés du doigt comme responsable de ces drames. Tandis qu’à l’inverse, les acteurs étatiques et paramilitaires intervenant dans le contrôle des frontières, en particulier l’agence européenne #Frontex, jouissent d’une parfaite #impunité.

    Cette évolution alarmante de la criminalisation des personnes exilées, de leur famille et des solidarités qui se mobilisent autour d’elles cachent en réalité très mal les responsabilités des États dans les drames sur les routes migratoires. Les disparitions et décès aux frontières ne sauraient être uniquement attribués à des « passeurs sans scrupule », des « ONG irresponsables » et des « parents inconscients des risques ». L’Union européenne et les États doivent prendre la mesure des conséquences des politiques migratoires à l’œuvre. C’est bien le durcissement de la règlementation, la sophistication des contrôles aux frontières ainsi que la multiplication des instruments de coopération dans le domaine des migrations rendant le franchissement des frontières toujours plus difficile, qui est à l’origine du développement d’un « business » du passage et des décès et disparitions qui en découlent.

    http://www.migreurop.org/article3011.html

    #parents #père #criminalisation_de_la_migration #décès #mort #mourir_aux_frontières #migrations #asile #réfugiés #frontières #culpabilité

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    Sur l’incrimination du père iranien pour les événements en #mer_Egée :
    https://seenthis.net/messages/885779

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    • Le procès de trois pères ayant aidé leurs enfants à émigrer divise le Sénégal

      Trois pères de famille sont poursuivis au Sénégal pour avoir fait embarquer leurs enfants sur des pirogues à destination de l’Europe. L’un de ces jeunes, mineur, est décédé en mer fin octobre : il s’appelait Doudou et rêvait de devenir footballeur. Le jugement est attendu ce mardi à Mbour, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar. Le procureur a requis 2 ans de prison.

      Des pères de famille sur le banc des accusés. Ils sont jugés pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « complicité de trafic de migrants ». Depuis quelques mois, les départs reprennent de plus belle, depuis les plages de Mbour, Dakar ou encore Saint-Louis. Des dizaines de candidats au voyage entassés sur des pirogues surchargées qui tentent de rejoindre l’Espagne en dépit de conditions météo difficiles dans l’Atlantique en cette période de l’année. Des embarcations qui prennent l’eau. Des moteurs en surchauffe. Les pêcheurs ramènent des corps. Les récits dramatiques se succèdent dans les journaux.

      Pour le procureur, ceux qui ont laissé partir leurs enfants dans ces conditions ont fait preuve de grave négligence en organisant leur voyage. Le jeune Doudou Faye a trouvé la mort en mer. Son père avait payé un passeur 250 000 FCFA (un peu moins de 400 euros). Il n’a pas parlé de ce projet à la mère de l’adolescent. Une affaire qui a suscité émotion et indignation au Sénégal, et à l’étranger.
      Naufrages

      Des jeunes, mineurs, qui embarquent à destination de l’Europe avec des rêves plein la tête, Moustapha Diouf en a connu beaucoup. Président de l’AJRAP, l’association des jeunes rapatriés de Thiaroye sur Mer près de Dakar, il a lui-même fait la traversée en pirogue en 2006, vers les îles Canaries. « Depuis une quinzaine d’années maintenant, il y a des parents qui poussent leurs enfants à partir » explique-t-il.

      Moustapha Diouf est lui-même père de famille. Quand il évoque le cas de Doudou, il ne peut s’empêcher de penser à son fils de 14 ans. « La tempête, le froid, le manque d’eau, c’est insoutenable », se souvient-il avant d’ajouter : « Vous voyez ce qui se passe ici ? On ne peut pas retenir les gens… Il y a beaucoup de lassitude. On est fatigué. On nous parle de l’émergence au Sénégal, mais nous, nous ne sommes pas parvenus à émerger ». Lors de son procès, le père de Doudou Faye a dit « regretter » son acte. Ses avocats affirment que ce père « avait l’espoir d’un avenir meilleur pour son enfant, et qu’il puisse aussi aider sa famille ». Pour la défense, ces pères ne sont « pas des coupables, mais bien des victimes ». Des avocats qui disent « ne pas comprendre la nouvelle stratégie du parquet »
      Un procès pour dissuader ?

      Jusqu’à présent, les autorités sénégalaises s’employaient surtout à démanteler les réseaux de passeurs, et à interpeller de temps à autre les migrants qui voulaient monter à bord, ou ceux qui organisaient les départs à terre. Pour le sociologue Aly Tandian, professeur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis et directeur de l’Observatoire sénégalais des migrations, « viser » directement les familles des candidats à l’immigration est une première.

      « Le Sénégal s’est engagé dans une politique répressive, ce procès est destiné à alerter et clarifier la position du Sénégal. On a pu entendre des critiques dénonçant la quasi absence des autorités et leur incapacité à résoudre le problème, donc ce procès est une réponse forte apportée par l’État » conclut-il.
      L’État rejette toute responsabilité

      Interpellée lors d’une conférence de presse fin novembre, la ministre de la Jeunesse préfère pointer du doigt la « pression sociale ». Pour Néné Fatoumata Tall, les exigences sont fortes vis-à-vis de la jeunesse « dans leurs quartiers, dans leurs maisons ». Elle en appelle au sens de la responsabilité. Selon elle, il faut que les familles arrêtent de dire tous les jours à leurs enfants « que telle personne (partie à l’étranger) a réussi à construire un immeuble pour ses parents, alors qu’il n’est pas mieux élevé que toi (resté au pays). Ces mots reviennent souvent dans les foyers et c’est une pression insupportable », affirme la ministre.

      Pour le sociologue Aly Tandian, mettre en cause les familles ne conduira pas à enrayer le phénomène : « Faut-il s’engager dans cette logique d’épicier ? Ce n’est pas faire un procès aux parents qui va sensibiliser les populations. Il faudrait plutôt essayer de comprendre les causes profondes, et apporter une réponse ». Selon lui, « la logique sécuritaire a déjà suffisamment montré ses limites ». Les pères des jeunes migrants risquent donc deux ans de prison ferme. Mais pour le directeur de l’Observatoire sénégalais des migrations, ils ont de toute façon « déjà été condamnés aux yeux de la communauté ».

      https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201207-le-proc%C3%A8s-de-trois-p%C3%A8res-ayant-aid%C3%A9-leurs-enfants-%C3%A0

    • Immigration : les pères de migrants sénégalais condamnés à une peine inédite

      Trois pères de famille ont été jugés, mardi 8 décembre, au Sénégal pour avoir facilité et payé le trajet illégal de leurs fils en pirogue à destination des Canaries. Un procès qui illustre la nouvelle stratégie du gouvernement sénégalais pour tenter d’enrayer les départs illégaux vers l’Europe.

      C’est une première au Sénégal. Trois pères de famille ont été condamnés à une peine de prison d’un mois ferme et de deux ans avec sursis pour avoir payé un passeur pour que leur fils parte en pirogue aux îles Canaries. Reconnus « coupables pour mise en danger de la vie d’autrui », ils ont cependant été relaxés pour le « délit de complicité de trafic de migrants » par le tribunal de grande instance de Mbour, au sud de Dakar.

      « Depuis 2005, il existe une loi qui punit de cinq à dix ans d’emprisonnement et prévoit une amende de 1 à 5 millions de F CFA (de 1 520 € et 7 600 €) toute personne participant à la migration illégale. Mais jusqu’à présent, il était surtout question de punir les passeurs et les facilitateurs. C’est la première fois que les parents des candidats au voyage sont poursuivis et condamnés en justice », souligne Aly Tandian, sociologue et directeur de l’Observatoire sénégalais des migrations.

      Parmi les condamnés, Mamadou Lamine Faye. Il a versé 250 000 F CFA (environ 400 €) pour que son fils, Doudo, âgé de 14 ans, puisse partir aux Canaries. La mort de l’adolescent, plus jeune passager de l’embarcation qui a fait naufrage le 26 octobre dernier, a ému la population sénégalaise. « J’ai vraiment été choqué par cet acte irresponsable. Les conditions de vie peuvent être très difficiles ici, mais elles ne doivent pas servir d’excuse pour envoyer un innocent à la mort. Ce n’est pas à l’enfant de ramener de l’argent pour sa famille ! », s’emporte Simal, père de trois enfants.

      Ces dernières semaines, les naufrages de pirogues se sont succédé, ainsi que le nombre de disparus et de décès en mer, suscitant une vive émotion dans la population. En réponse à ces drames, une nouvelle stratégie, plus répressive, a été adoptée par le gouvernement sénégalais pour tenter de stopper le flux de départs vers l’Europe.

      Une orientation qui divise la population. « Les familles participent au départ des jeunes : certaines mamans vendent leurs bijoux pour réunir la somme à payer et les parents poussent leur enfant à partir. S’ils savent qu’ils risquent la prison, peut-être que ça les fera réfléchir, surtout en région où la pression est immense », rapporte Souleymane, jeune Dakarois qui a lui-même fait la traversée illégalement en 2006, sans que sa famille ne le sache et qui a été intercepté par les garde-côtes espagnols.

      À Mbour, ville de pêcheurs particulièrement touchée et qui a vu plusieurs de ses jeunes mourir en mer ces derniers temps, Ousmane Wade Diop, un militant de la société civile, pense que cette décision de justice va calmer les gens un temps seulement : « Ils auront peur des conséquences, mais cela ne les empêchera pas de continuer… en cachette. Il y a un sentiment de désespoir trop profond, une trop grande frustration », regrette-t-il.

      Cette gestion sécuritaire de la migration est décriée par le sociologue Aly Tandian. Il la juge trop répressive. Et il y voit surtout un moyen pour l’État de réaffirmer son engagement dans le dossier migratoire, alors qu’il était accusé par la population d’un certain immobilisme.

      Si les avis divergent sur le procès, tous soulignent la nécessité de résoudre les causes des départs. Les racines du mal que sont le chômage et la pauvreté sont pointées du doigt. « La pêche et le tourisme sont les deux mamelles de la région de Mbour mais actuellement, ces secteurs ne fonctionnent plus à cause du Covid-19 tandis que les accords de pêche conclus avec l’Union européenne privent les pêcheurs de leur travail », insiste Wade Diop.

      Aussi, de nombreux Sénégalais doutent de l’impact du procès sur des populations aux prises avec d’autres préoccupations du quotidien, comme le juge Aly Tandian : « La migration n’est pas un phénomène, c’est un fait social, explique-t-il. Les départs n’ont jamais cessé, c’est la médiatisation qui avait diminué. La population est tout à fait consciente des risques, elle est même surinformée ! Mais tant que ses attentes, c’est-à-dire de l’emploi, ne seront pas remplies, les départs continueront. »

      https://www.la-croix.com/Monde/Immigration-peres-migrants-senegalais-condamnes-peine-inedite-2020-12-09-1

  • Au #Niger, contrôler les flux de migrants

    Le Niger, deuxième pays le plus pauvre du monde, est au cœur de la région du Sahel en Afrique. Il accueille aujourd’hui quelque 300 000 réfugiés et personnes déplacées de pays voisins qui fuient les attaques terroristes. Beaucoup tentent de partir d’ici pour rejoindre l’Europe. Pour contrer cette migration, des fonds européens sont destinés à faire de ce pays de transit un lieu de réinstallation temporaire de certains migrants qui se trouvaient en Libye. Si ce programme, qui vise à répartir les migrants, a du mal à décoller, le flux migratoire s’est déjà tari : en 2016, l’Organisation internationale pour les migrations comptaient 333 891personnes traversant la frontière du Niger, principalement vers la Libye. En 2017, le nombre a chuté à 17 634.


    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/au-niger-controler-les-flux-de-migrants

    #Agadez #portfolio #photographie #migrations #asile #réfugiés #frontières #réinstallation #Libye #externalisation #OIM #IOM #FMP #Flow_monitoring_points #Tillabéri #Ayorou #Tabarey-barey #camps_de_réfugiés #HCR #Niamey #ETM #mécanisme_d'évacuation_d'urgence #passeurs

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  • La Ville monde

    Mars 2016, faisant face à l’arrivée massive de réfugiés dans sa ville, Grande-Synthe, le Maire crée le premier camp UNHCR de France. Idéaliste et déterminé, l’architecte qui a conseillé à sa conception essaye de convaincre les acteurs de projeter ce lieu comme un quartier, mais sa pensée se cogne sans cesse à la réalité du terrain. De l’emménagement du camp à sa destruction, le réalisateur suit l’expérience dans toute sa complexité, ses espoirs, ses impasses, témoignant du rêve des uns devenu cauchemar des autres.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/53160

    #film #film_documentaire
    #migrations #asile #réfugiés #camp #campement #Grande-Synthe #Damien_Carême #camp_de_la_Linière #Cyrill_Hanappe #architecture #Utopia_56 #impensé #temporaire #urbanité #espace_public #ordre_républicain #France #dignité #sécurité #risques #drapeau #transit #identification #Afeji #urgence_humanitaire #Calais #jungle #bidonville #CAO #passeurs #ville_accueillante #quartiers_d'accueil #police #participation #incendie

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    1’32’15 : Maire de Mythilène (Grèce)

    « Mon très cher maire, toutes les municipalités ont besoin de joindre leurs forces, et grâce à de petites constructions, elles pourront supporter cette charge, qui peut être modeste, et si nous travaillons tous ensemble, elle peut même devenir bénéfique pour nos petites communes »

  • Pourquoi les migrants iraniens transitent par les Alpes

    De plus en plus d’Iraniens franchissent de nuit la frontière franco-italienne. La plupart tentent ensuite de rejoindre le Royaume-Uni ou l’Allemagne.

    Il est 21 heures à Montgenèvre en cette mi-octobre, et la station de ski des Hautes-Alpes est plongée dans l’obscurité. C’est ici, à 1 800 mètres d’altitude, que les migrants traversent la frontière franco-italienne. Il faut environ huit heures de marche pour rallier Briançon (Hautes-Alpes) depuis #Clavière, le dernier village côté italien. Entre les deux, le col de Montgenèvre, l’obscurité et la police aux frontières (PAF) qui patrouille. Ces dernières années, plusieurs migrants sont morts de froid en tentant le passage. À l’approche de l’hiver, plusieurs militants et bénévoles de l’ONG Médecins du Monde ont donc repris les maraudes. Leur objectif : récupérer les migrants après la frontière et les ramener au Refuge solidaire de Briançon, une quinzaine de kilomètres plus bas, avant de se faire attraper par la police.

    François*, 32 ans, est moniteur de ski saisonnier et bénévole au refuge. Caché derrière des arbres, il guette la pénombre à la recherche d’un signe de vie quand deux silhouettes apparaissent derrière un buisson. Ils s’appellent Azad* et Hedi et sont iraniens. « How much ? » nous questionnent-ils avant de comprendre que François n’est pas passeur mais bénévole. Ils finissent par le suivre. Arman a 28 ans, a étudié le génie civil en Iran puis travaillé dans une pharmacie. Mais son père est opposant politique au régime : « Il a insisté pour que je quitte le pays », raconte-t-il. « Il a donné 18 000 euros à un réseau de passeurs pour me faire arriver en Angleterre. » Cette nuit, Azad et Hedi dormiront au chaud et en sécurité au refuge solidaire. Demain, ils repartiront en train en direction de Dunkerque, pour tenter de passer au Royaume-Uni.
    Une jeunesse sans débouchés

    Ces derniers mois, les bénévoles du Refuge solidaire ont noté un changement de population. Les Guinéens, Ivoiriens et Maliens qui étaient majoritaires en 2017 ont laissé leur place aux Afghans et Iraniens. En 2017, ils n’étaient que 3, en 2018, ils étaient 55, et depuis début 2020, 357 Iraniens sont passés par le refuge, soit 23 % des arrivées, selon les statistiques transmises par le Refuge solidaire. L’Ofpra enregistre la même évolution concernant les nouvelles demandes d’asile iraniennes : 349 en 2017, 510 en 2018 et 443 en 2019. La plupart des nouveaux venus sont diplômés, comme Peshro, 26 ans, diplômé d’une licence en économie, et Peshawa, 29 ans, rencontrés au Refuge solidaire. Les deux frères viennent de la province kurde au nord-ouest de l’Iran : « On n’avait pas de travail, pas d’argent », explique Peshro.

    Depuis que les États-Unis ont rétabli les sanctions économiques contre l’Iran en 2018, la situation est devenue très dure pour la population. En juin 2020, le rial, la monnaie locale, avait perdu la moitié de sa valeur par rapport à mai 2018. Au-delà des difficultés économiques, les émeutes sanglantes survenues entre 2017 et 2019 pour protester contre la corruption du régime, et la répression qui s’abat sur les minorités ethniques (kurdes, arabes) et religieuses (derviche, bahaï) expliquent cette hausse des départs. Environ 200 000 Iraniens quitteraient chaque année le pays, selon Nader Vahabi, principalement pour la Turquie qui ne requiert pas de visa.

    Une fois en Turquie, ils traversent l’Europe, en passant par la Grèce et les Balkans ou directement en bateau jusqu’en Italie. Comme beaucoup, Azad rêve d’Angleterre, perçue comme la terre promise pour les immigrés. Là-bas, ils retrouvent leur seconde langue, les contrôles d’identité n’existent pas et le marché du travail est plus flexible qu’ailleurs. D’après l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford, en 2019, le Royaume-Uni a enregistré environ 45 000 premières demandes d’asiles, un record, avec une majorité d’Iraniens, Irakiens et Pakistanais. Mais la traversée de la Manche est toujours aussi périlleuse. Le 27 octobre, toute une famille iranienne a trouvé la mort au large de Dunkerque, lorsque l’embarcation sur laquelle elle se trouvait a chaviré. Il s’agit du pire drame migratoire survenu dans l’histoire de La Manche.

    https://www.lepoint.fr/societe/pourquoi-les-migrants-iraniens-transitent-par-les-alpes-15-11-2020-2401095_2

    #Alpes #montagne #Hautes-Alpes #refuge_solidaire #Briançon #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_iraniens #Iran #Montgenèvre #France #frontières #Italie #réfugiés_afghans

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    Ajouté à la métaliste sur les Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/733721#message886920

    via @isskein

  • De la définition de « migrant », par #François_Gemenne

    « Un migrant, c’est quelqu’un qui refuse que sa vie et les #opportunités qui lui seront offertes soit déterminées par son seul #lieu_de_naissance. Il y a aujourd’hui une très grande injustice dans le monde qui est liée au lieu de naissance. »

    https://twitter.com/RomainVeys/status/1318087047136018433

    François Gemenne interviewé par Romain Veys autour de son dernier livre « #On_a_tous_un_ami_noir »


    https://seenthis.net/messages/879416#message879417

    #définition #migrations #migrant

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  • Dans l’est de la #Turquie, le trajet tragique des migrants afghans

    Fuyant les talibans, de nombreuses familles partent trouver refuge en Europe. En chemin, elles sont souvent bloquées dans les #montagnes kurdes, où elles sont à la merci des #trafiquants d’êtres humains et de la #police.

    Le dos voûté sous leurs lourds sacs à dos, la peau brûlée par le soleil et les lèvres craquelées par la soif, Nizamuddin et Zabihulah sont à bout de forces. Se traînant pesamment en bord de route, près de la petite ville de #Çaldiran dans l’extrême est de la Turquie, ils cherchent désespérément un moyen d’abréger leur trajet. « Nous marchons presque sans arrêt depuis deux jours et deux nuits. Nous avons franchi sept ou huit montagnes pour arriver ici depuis l’Iran », raconte le premier. Affamés, les pieds enflés, et dépités par le refus généralisé de les conduire vers la grande ville de #Van à une centaine de kilomètres de là, ils finissent par se laisser tomber au sol, sous un arbre.

    « J’ai quitté l’#Afghanistan il y a huit mois parce que les talibans voulaient me recruter. C’était une question de temps avant qu’ils m’emmènent de force », explique Zabihulah. Originaire de la province de Jozjan, dans le nord de l’Afghanistan, où vivent sa femme et son très jeune fils, son quotidien était rythmé par les menaces de la rébellion afghane et la misère économique dans laquelle est plongé le pays en guerre depuis plus de quarante ans. « Je suis d’abord allé en Iran pour travailler. C’était épuisant et le patron ne m’a pas payé », relate-t-il. Ereinté par les conditions de vie, le jeune homme au visage fin mais marqué par le dur labeur a décidé de tenter sa chance en Turquie. « C’est ma deuxième tentative, précise-t-il. L’an dernier, la police iranienne m’a attrapé, m’a tabassé et tout volé. J’ai été renvoyé en Afghanistan. Cette fois, je vais rester en Turquie travailler un peu, puis j’irai en Grèce. »

    Pierres tombales

    Comme Nizamuddin et Zabihulah, des dizaines de milliers de réfugiés afghans (mais aussi iraniens, pakistanais et bangladais) pénètrent en Turquie illégalement chaque année, en quête d’un emploi, d’une vie plus stable et surtout de sécurité. En 2019, les autorités turques disent avoir appréhendé 201 437 Afghans en situation irrégulière. Deux fois plus que l’année précédente et quatre fois plus qu’en 2017. Pour la majorité d’entre eux, la province de Van est la porte d’entrée vers l’Anatolie et ensuite la Grèce. Cette région reculée est aussi la première muraille de la « forteresse Europe ».

    Si le désastre humanitaire en mer Méditerranée est largement documenté, la tragédie qui se déroule dans les montagnes kurdes des confins de la Turquie et de l’#Iran est plus méconnue mais tout aussi inhumaine. Régulièrement, des corps sont retrouvés congelés, à moitié dévorés par les animaux sauvages, écrasés aux bas de falaises, criblés de balles voire noyés dans des cours d’eau. Dans un des cimetières municipaux de Van, un carré comptant plus d’une centaine de tombes est réservé aux dépouilles des migrants que les autorités n’ont pas pu identifier. Sur les pierres tombales, quelques chiffres, lettres et parfois une nationalité. Ce sont les seuls éléments, avec des prélèvements d’ADN, qui permettront peut-être un jour d’identifier les défunts. Un large espace est prévu pour les futures tombes, dont certaines sont déjà creusées en attente de cercueils.

    Pour beaucoup de réfugiés, la gare routière de Van est le terminus du voyage. « Le passeur nous a abandonnés ici, nous ne savons pas où aller ni quoi faire », raconte Nejibulah, le téléphone vissé à la main dans l’espoir de pouvoir trouver une porte de sortie à ses mésaventures. A 34 ans, il a quitté Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, avec douze membres de sa famille dont ses trois enfants. Après quinze jours passés dans des conditions déplorables dans les montagnes, la famille a finalement atteint le premier village turc pour tomber entre les mains de bandits locaux. « Ils nous ont battus et nous ont menacés de nous prendre nos organes si nous ne leur donnions pas d’argent », raconte Nejibulah. Son beau-frère exhibe deux profondes blessures ouvertes sur sa jambe. Leurs proches ont pu rassembler un peu d’argent pour payer leur libération : 13 000 lires turques (1 660 euros) en plus des milliers de dollars déjà payés aux passeurs. Ces derniers sont venus les récupérer pour les abandonner sans argent à la gare routière.
    Impasse

    La police vient régulièrement à la gare arrêter les nouveaux arrivants pour les emmener dans l’un des deux camps de rétention pour migrants de la province. Là-bas, les autorités évaluent leurs demandes de protection internationale. « Sur le papier, la Turquie est au niveau des standards internationaux dans la gestion des migrants. Le problème, c’est le manque de sensibilité aux droits de l’homme des officiers de protection », explique Mahmut Kaçan, avocat et membre de la commission sur les migrations du barreau de Van. Le résultat, selon lui, c’est une politique de déportation quasi systématique. Si les familles obtiennent en général facilement l’asile, les hommes seuls n’auraient presque aucune chance, voire ne pourraient même pas plaider leur cas.

    Pour ceux qui obtiennent le droit de rester, les conditions de vie n’en restent pas moins très difficiles. Le gouvernement qui doit gérer plus de 4 millions de réfugiés, dont 3,6 millions de Syriens, leur interdit l’accès aux grandes villes de l’ouest du pays telles Istanbul, Ankara et Izmir. Il faut parfois des mois pour obtenir un permis de séjour. L’obtention du permis de travail est quasiment impossible. En attendant, ils sont condamnés à la débrouille, au travail au noir et sous-payé et aux logements insalubres.

    La famille Amiri, originaire de la province de Takhar dans le nord de l’Afghanistan, est arrivée à Van en 2018. « J’étais cuisinier dans un commissariat. Les talibans ont menacé de me tuer. Nous avons dû tout abandonner du jour au lendemain », raconte Shah Vali, le père, quadragénaire. Sa femme était enceinte de sept mois à leur arrivée en Turquie. Ils ont dormi dans la rue, puis sur des cartons pendant des semaines dans un logement vétuste qu’ils occupent toujours. La petite dernière est née prématurément. Elle est muette et partiellement paralysée. « L’hôpital nous dit qu’il faudrait faire des analyses de sang pour trouver un traitement, sans quoi elle restera comme ça toute sa vie », explique son père. Coût : 800 lires. La moitié seulement est remboursée par la sécurité sociale turque. « Nous n’avons pas les moyens », souffle sa mère Sabira. Les adultes, souffrant aussi d’afflictions, n’ont pas accès à la moindre couverture de santé. Shah Vali est pourtant d’humeur heureuse. Après deux ans de présence en Turquie, il a enfin trouvé un emploi. Au noir, bien sûr. Il travaille dans une usine d’œufs. Salaire : 1 200 lires. Le seuil de faim était estimé en janvier à 2 219 lires pour un foyer de quatre personnes. « Nous avons dû demander de l’argent à des voisins, de jeunes Afghans, eux-mêmes réfugiés », informe Shah Vali. Pour lui et sa famille, le voyage est terminé. « Nous voulions aller en Grèce, mais nous n’avons pas assez d’argent. »

    Lointaines, économiquement peu dynamiques, les provinces frontalières de l’Iran sont une impasse pour les réfugiés. Et ce d’autant que, depuis 2013, aucun réfugié afghan n’a pu bénéficier d’une réinstallation dans un pays tiers. « Sans espoir légal de pouvoir aller en Europe ou dans l’ouest du pays, les migrants prennent toujours plus de risques », souligne Mahmut Kaçan. Pour contourner les check-points routiers qui quadrillent cette région très militarisée, les traversées du lac de Van - un vaste lac de montagne aux humeurs très changeantes - se multiplient. Fin juin, un bateau a sombré corps et biens avec des dizaines de personnes à bord. A l’heure de l’écriture de cet article, 60 corps avaient été retrouvés. L’un des passeurs était apparemment un simple pêcheur.

    Climat d’#impunité

    Face à cette tragédie, le ministre de l’Intérieur turc, Suleyman Soylu, a fait le déplacement, annonçant des moyens renforcés pour lutter contre le phénomène. Mahmut Kaçan dénonce cependant des effets d’annonce et l’incurie des autorités. « Combien de temps un passeur res te-t-il en prison généralement ? Quelques mois au plus, s’agace-t-il. Les autorités sont focalisées sur la lutte contre les trafics liés au PKK [la guérilla kurde active depuis les années 80] et ferment les yeux sur le reste. » Selon lui, les réseaux de trafiquants se structureraient rapidement. Publicités et contacts de passeurs sont aisément trouvables sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Dans un climat d’impunité, les #passeurs corrompent des #gardes-frontières, qui eux-mêmes ne sont pas poursuivis en cas de bavures. « Le #trafic_d’être_humain est une industrie sans risque, par comparaison avec la drogue, et très profitable », explique l’avocat. Pendant ce temps, les exilés qui traversent les montagnes sont à la merci de toutes les #violences. Avec la guerre qui s’intensifie à nouveau en Afghanistan, le flot de réfugiés ne va pas se tarir. Les Afghans représentent le tiers des 11 500 migrants interceptés par l’agence européenne Frontex aux frontières sud-est de l’UE, entre janvier et mai.

    https://www.liberation.fr/planete/2020/07/20/dans-l-est-de-la-turquie-le-trajet-tragique-des-migrants-afghans_1794793
    #réfugiés #asile #migrations #parcours_migratoires #itinéraires_migratoires #réfugiés_afghans #Caldiran #Kurdistan #Kurdistan_turc #morts #décès #Iran #frontières #violence

    ping @isskein @karine4

    • Lake Van: An overlooked and deadly migration route to Turkey and Europe

      On the night of 27 June, at least 61 people died in a shipwreck on a lake in Van, a Turkish province bordering Iran. The victims were asylum seekers, mostly from Afghanistan, and the wreck shed light on a dangerous and often overlooked migration route used by people trying to move west from the border to major cities, such as Ankara and Istanbul, or further beyond to Europe.

      Turkey hosts the largest refugee population in the world, around four million people. A significant majority – 3.6 million – are Syrians. Afghans are the second largest group, but since 2018 they have been arriving irregularly in Turkey and then departing for Greece in larger numbers than any other nationality.

      Driven by worsening conflict in their country and an economic crisis in Iran, the number of Afghans apprehended for irregularly entering Turkey increased from 45,000 in 2017 to more than 200,000 in 2019. At the same time, the number of Afghans arriving in Greece by sea from Turkey increased from just over 3,400 to nearly 24,000.

      During that time, Turkey’s policies towards people fleeing conflict, especially Afghans, have hardened. As the number of Afghans crossing the border from Iran increased, Turkey cut back on protections and accelerated efforts to apprehend and deport those entering irregularly. In 2019, the Turkish government deported nearly 23,000 Afghans from the country, according to the UN’s emergency aid coordination body, OCHA.

      Early on, travel restrictions put in place due to the coronavirus appeared to reduce the number of people entering Turkey irregularly. But seven months on, the pandemic is worsening the problems that push people to migrate. The economic crisis in Iran has only intensified, and the head of the UN’s migration agency, IOM, in Afghanistan has warned that COVID-19-induced lockdowns have “amplified the effects of the conflict”.

      Like the victims of the wreck, most people travelling on the clandestine route through Van are from Afghanistan – others are mainly from Iran, Pakistan, and Bangladesh. The lake, 50 kilometres from the border, straddles two provinces – Van and Bitlis – and offers a way for asylum seekers and migrants to avoid police and gendarmerie checkpoints set up along roads heading west.

      Due to its 200-kilometre border with Iran, Van has long been a hub for smuggling sugar, tea, and petrol, according to Mahmut Kaçan, a lawyer with the Migration and Asylum Commission at the Van Bar Association. In recent years, a people smuggling industry has also grown up to cater to the needs of people crossing the border and trying to move deeper into Turkey. Lake Van – so large that locals simply call it ‘the sea’ – plays an important role.

      “There have been a lot of refugees on ‘the sea’ in the last 10 years,” Mustafa Abalı, the elected leader of Çitören, a village close to where many of the boats set out across the lake, told The New Humanitarian, adding that the numbers have increased in the past two to three years.
      ‘Policy of impunity’

      When the shipwreck happened, on 27 June, the picture that initially emerged was murky: Rumours circulated, but the local gendarmerie blocked lawyers and journalists from reaching the lake’s shore.

      After two days, the Van governorship announced that security forces had found a missing boat captain alive and launched a search mission. It took weeks, but search teams eventually recovered 56 bodies from the wreck, which had come to rest more than 100 metres below the lake’s surface.

      Abalı described the scene on the beach where the rescue teams were working. “I was crying; everyone was crying; even the soldiers were crying… We were all asking, ‘how could this happen?’” he said.

      The testimony the boat captain provided to police after he was detained on smuggling charges gave a few clues. On board with his cousin and 70 to 80 asylum seekers, he recalled how they left that night at around 9pm from Van city to cross the lake. He said he pushed out into the open water, with the lights off to avoid attention, but the waves were large and the boat capsized. The captain, the lone known survivor, said he managed to swim ashore.

      The shipwreck was the deadliest on Lake Van, but not the first. In December 2019, seven asylum seekers died in a wreck on the lake. After that incident, authorities only issued one arrest warrant, which expired after 27 days, and the suspected smuggler was released.

      Kaçan, from the Van Bar Association, said the handling of that case pointed to a “policy of impunity” that allows the smuggling industry to flourish in Van. “It’s not a risky job,” he said, referring to the chances of getting caught and the lack of punishment for those who are.

      That said, the case against the captain from the 27 June shipwreck is ongoing, and at least eight other people have now been detained in connection with the incident, according to Kaçan.

      A report from the Van Bar Association alleges that this impunity extends to the Iran-Turkey border, but according to Kaçan it‘s unlikely smugglers bringing people into Turkey – sometimes in groups of up to 100 or 200 people – would pass the frontier entirely undetected. Turkey is building a wall along much of it, and there’s a heavy military and surveillance presence in the area. “Maybe not all of them, but some of the officers are cooperating with the smugglers,” Kaçan said. “Maybe [the smugglers] bribe them. That’s a possibility.”

      After a lull during the initial round of pandemic-related travel restrictions in March and April, migration across the Iran-Turkey border began to pick up again in May, according to people TNH spoke to in Van. Smugglers are even advertising their services on Instagram – a sign of the relative freedom with which they operate.

      TNH contacted a Turkish-speaking Iranian smuggler through the social media platform. The smuggler said he was based in the western Iranian city of Urmia, about 40 kilometres from the Turkish border, and gave his name as Haji Qudrat. On a video call, Haji Qudrat counted money as he spoke. “Everyone knows us,” he said. “There’s no problem with the police.” He turned the phone to show a room full of 20 to 30 people. “They’re all Afghans. Tonight they’re all going to Van,” he added.

      TNH asked both the Turkish interior ministry and the Van governorship for comment on the allegations of official cooperation with people smugglers and possible bribery, but neither had responded by the time of publication.
      A cemetery on a hill

      While crossing into Turkey from Iran doesn’t seem too problematic, the situation for asylum seekers in Van is not so relaxed.

      The region is the second poorest of Turkey’s 81 provinces – many people who enter irregularly want to head west to Turkey’s comparatively wealthier cities to search for informal employment, reunite with family members, or try to cross into Greece and seek protection in Europe, according to a recent report by the Mixed Migration Centre.

      Under Turkey’s system for international protection, non-Europeans fleeing war or persecution are supposed to get a temporary residency permit and access to certain services, such as medical care. But they are also registered to a particular city or town and are required to check in at the immigration office once a week. If they want to travel outside the province where they are registered, people with international protection have to first apply for permission from authorities. Even if it is granted, they are required to return within 30 days.

      Since the uptick in border crossings in 2018, it has become more difficult for Afghans to access international protection in Turkey, and Turkish authorities have occasionally apprehended and deported large numbers of Afghans – especially single men – without allowing them to apply for protection in the first place.

      As a result, many prefer to avoid contact with Turkish authorities altogether, using smugglers to carry on their journeys. In September, news channels aired footage of a minibus that had been stopped in the province. It had the capacity to hold 14 passengers, but there were 65 people inside, trying to head west.

      Buses carrying asylum seekers on Van’s windy, mountainous roads frequently crash, and every spring, when the snow melts, villagers find the corpses of those who tried to walk the mountain pass in the winter. Their bodies are buried in a cemetery with the scores who have drowned in Lake Van.

      The cemetery is on a hill in Van, the city, and it is full of the graves of asylum seekers who died somewhere along the way. The graves are marked by slabs, and most of the people are unidentified. Some of the slabs simply read “Afghan” or “Pakistan”. Others are only marked with the date the person died or their body was found. The cemetery currently has around 200 graves, but it has space for many more.

      https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2020/10/20/turkey-afghanistan-migrants-refugees-asylum

      –----


      http://www.vanbarosu.org.tr/uploads/2694.pdf
      #rapport

      #Van #lac #Lac_Van #cimetière

  • En danger Pas dangereux
    | FUMIGENE MAG : http://www.fumigene.org/2020/06/01/en-danger-pas-dangereux

    Souvent invisibilisées et repoussées aux marges des villes, les personnes exilées ont rarement l’occasion de faire entendre leurs difficultés et galères quotidiennes /.../

    Quand elles prennent la parole, c’est avec force et conviction que leurs récits se déploient et viennent dénoncer une vision caricaturale que l’on retrouve encore trop souvent. Celle de personnes menaçantes ou dangereuses, quand ce sont bien elles qui sont mises en danger par des expulsions quotidiennes ou un accès au droit rendu impossible par les lois actuelles.

    Le projet « En danger Pas dangereux » est parti de ce constat /.../

    #photo #photographie #temoignage #automedia #passeurs_de_maux #exils #migrations #migrants #vision #prejugés

    • Si par hasard, vous avez croisé ces collages dans Paris et que vous vous êtes demandé ce que c’était, la réponse est ci-dessous...
      📸 ⤵


      Ce sont des témoignages et des photos prises par des personnes éxilées fréquentant le Cèdre, à Porte d’Aubervilliers, dans le cadre d’un projet mené avec @LuciolesDuDoc.
      Au départ, l’envie de raconter une situation d’exil en s’adressant à quelqu’un ou à une institution. @LuciolesDuDoc ont fourni les outils pour collecter les témoignages, un micro, des appareils photo jetables, et cette table coulissante fabriquée par nos soins (cc Ulysse Mathieu)
      Les photos qui reviennent sont très variées, ça va du portrait à l’environnement. Pour les textes, de l’intime à la colère. Parmi les textes ou institutions visées : le 115, l’État, mais aussi les gens qui ont peur d’eux, l’impossibilité de séduire, de se faire des ami.e.s
      On a rassemblé les photos, les textes, on a fait des assemblages, en gardant toujours en tête cette idée d’interpellation, que ces témoignages étaient faits pour être entendus et écoutés.
      Ce sont ensuite devenus des collages, qu’on a décidé d’aller coller dans des lieux touristiques ou importants dans les parcous d’exils.
      Vous pouvez les retrouver autour de Porte d’Aubervilliers, Châtelet, République, Place des Fêtes... prenez un moment pour les lire & regarder ! Et pour suivre les nouveaux collages, c’est sur le compte instagram : endanger.pasdangereux

      Fil par Lucas Roxo : https://twitter.com/lucas_roxo/status/1230490204848500736

  • Ettore Castiglioni - Rai Radio 3 - RaiPlay Radio
    https://www.raiplayradio.it/audio/2019/05/WIKIRADIO-782ee5c2-5ed2-489c-9f41-0d859dbacd1d.html

    Ettore Castiglioni raccontato da Gian Luca Favetto
    Il 5 giugno 1944, nei pressi del passo del Forno, in provincia di Sondrio, viene ritrovato il corpo senza vita di Ettore Castiglioni

    con Gian Luca Favetto

    Repertorio:

    – Letture tratte da Il giorno delle Mésules. Diari di un alpinista antifascista di E. Castiglioni - Curatore: Marco Albino Ferrari - Editore: CDA & VIVALDA- voce di Claudio De Pasqualis,

    – Frammenti dal trailer Oltre il confine. La storia di Ettore Castiglioni , docufilm italo-svizzero (regia di Andrea Azzetti e Federico Massa) che ripercorre le vicende e la vita dello scalatore Ettore Castiglioni (1908-1944), attraverso le parole del suo diario. Produzione: Villi Hermann, Federico Massa, Giuliano Torghele, GIUMA PRODUZIONI, GOOLIVER, IMAGO FILM LUGANO, in coproduzione con RSI, 2015

    – Francesco De Gregori - Stelutis Alpinis

    #wikiradio #podcast #ettoreCastiglioni #alpinisme #CAI

  • «La montagna a casa» celebra l’eroismo di un grande alpinista antifascista - Lo scarpone on-line - L’house organ del Club Alpino Italiano
    http://www.loscarpone.cai.it/news/items/la-montagna-a-casa-celebra-leroismo-di-un-grande-alpinista.html

    «La montagna a casa» celebra l’eroismo di un grande alpinista antifascista
    “Oltre il confine. La storia di Ettore Castiglioni” di Andrea Azzetti e Federico Massa è il film che sarà proiettato questa sera per la rassegna cinematografica del Cai

    9 maggio 2020 - Inizia un altro weekend in compagnia della rassegna “La montagna a casa”. Oggi sarà protagonista Ettore Castiglioni, figura tra le più amate della storia del Cai, sia come accademico che per il suo impegno antifascista. Attraverso le Alpi Castiglioni ha portato in Svizzera tanti dissidenti e tanti ebrei. “Oltre il confine. La storia di Ettore Castiglioni” di Andrea Azzetti e Federico Massa cercherà anche una risposta all’ultima domanda rimasta insoluta, quella sulla missione a causa della quale morì in alta Valmalenco nella primavera del 1944.

    Il film sarà trasmesso alle 21 sul canale Youtube del Cai. “La montagna a casa” è organizzata dal Cai con la collaborazione di Sondrio Festival, Museo della Montagna e Parco dello Stelvio. Il link per guardare il film è: https://www.youtube.com/watch?v=kUZmtHbevwk

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    Se volete rivedere il film di ieri, “Tamara Lunger – facing the limit”, appuntamento con la replica delle 17.30. Il link per partecipare alla proiezione è: https://www.youtube.com/watch?v=3Z4I_vR0aQY

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    Ecco la scheda del film di oggi:

    “Oltre il confine. La storia di Ettore Castiglioni”
    Regia: Andrea Azzetti e Federico Massa
    Produzione: Giuma
    Sceneggiatura: Andrea Azzetti, Federico Massa e Gerassimos Valentis
    Fotografia: Andrea Azzetti
    Paese: Italia
    Anno: 2017
    Durata: 66 min.

    Attori: Stefano Scandaletti, Marco Albino Ferrari
    Con le testimonianze di Alessandro Tutino, Andrea Tognina, Maurizio Giordani, Annibale Salsa, Alessandro Rizzi, Ivano Marco Rebulaz, Ruggero Cominotti, Oscar Brandli, Milan Bier, Nenga Negrini, Dominik Lieinenbach.

    Sinossi:
    #Film dedicato alla nobile figura di Ettore Castiglioni, accademico del #CAI, compilatore di guide alpinistiche CAI-TCI, musicista, morto assiderato in alta Valmalenco nella primavera del 1944, durante la sua fuga dalla prigione svizzera del passo del Maloja, accusato di espatrio clandestino.
    #EttoreCastiglioni scelse di avere come unico confidente il suo diario. Le sue parole compongono il ritratto di un grande alpinista e insieme la figura di un uomo solo e inquieto. Ma raccontano un cambiamento profondo: da ragazzo di buona famiglia ad antifascista che all’indomani dell’8 settembre 1943 guidò un gruppo di ex soldati sulle montagne della Valle d’Aosta e si adoperò per portare in salvo sul confine svizzero profughi ed ebrei in fuga dalla guerra. “Dare la libertà alla gente per me adesso è una ragione di vita”: scriveva così qualche giorno prima di cadere in un tranello delle guardie di frontiera. L’ultima nota nel diario è del marzo ’44 e non svela nulla degli avvenimenti successivi. Sconfinò nuovamente in Svizzera e fu arrestato. Privato degli abiti e degli scarponi fu rinchiuso in una stanza d’albergo a Maloja. Durante la notte si calò dalla finestra e affrontò il ghiacciaio del Forno avvolto in una coperta. Cosa lo spinse a tentare una fuga impossibile? Quale missione aveva da compiere oltre il confine? Lo scrittore Marco Albino Ferrari, curatore dell’edizione critica del diario, ripercorre i momenti salienti dalla vita dell’alpinista, raccoglie documenti e testimonianze e si addentra nel mistero della sua morte.

    @cdb_77 #wwII #frontiere #alpes #suisse #italie #shoah

  • The #Milky_Way

    Les Alpes occidentales entre l’Italie et la France ont été au fur et à mesure des siècles une frontière naturelle, ainsi qu’un lieu de passage et de rencontre. Ses cols constituent une terre de connexion, de médiation entre peuples et cultures différents. L’histoire plus récente nous raconte que ces deux cents dernières années, c’étaient les Italiens qui traversaient clandestinement la frontière pour aller chercher du travail en France alors qu’aujourd’hui c’est une route utilisée notamment par des migrants d’origine africaine.
    Les politiques récentes de fermeture des frontières internes européennes ont poussé les personnes migrantes à rechercher des sentiers moins battus pour quitter l’Italie et continuer leur voyage au-delà de la frontière française, des sentiers de haute montagne comme ceux qui longent le domaine skiable « La voie lactée », à la frontière entre Claviere (IT) et Montgenèvre (FR).
    De jour, les pistes de ski sont un lieu d’amusement, de sport et de détente ; de nuit, elles se transforment en un théâtre de la peur, du danger et des violations des droits humains : les migrants, peu préparés et mal équipés, s’aventurent sur les sentiers en défiant l’obscurité, le froid et les contrôles des autorités françaises et en risquant leur vie.
    The Milky Way est un film choral qui retrace des histoires d’activistes, habitants des montagnes tout en proposant la reconstruction historique de l’émigration italienne des années 50 dans une graphic novel animée. Il raconte aussi les histoires des migrants mis à l’abri par des personnes solidaires des deux côtés de la frontière et met en lumière l’humanité qui refait surface quand le danger imminent réactive la solidarité, se basant sur la conviction que personne ne doit être laissé seul. Personne ne se sauve tout seul.

    https://www.milkywaydoc.com/lle-film/?lang=fr

    Trailer :
    https://vimeo.com/387650575

    #film #documentaire #film_documentaire
    #migrations #réfugiés #asile #montagne #frontière #frontières #frontière_sud-alpine #France #Alpes #Italie #clandestins #décès #morts #secours #passeurs #migrants_italiens #Bardonecchia #Col_de_l'Echelle #solidarité #Moncenisio #Montcenis #Claviere #Clavière #quand_eux_c'était_nous #histoire #colle_della_rho #Briançon #Refuge_solidaire #Briançon #maraudeur #maraudes #Névache #traque #chasse_à_l'homme #Col_de_la_Roue

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    Citation :

    « La montagne partage les eaux et unit les gens »

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    Citation, #Davide_Rostan, à partir de la minute 26’20 :

    Siamo al Lago del Moncenisio, questo è un colle di passaggio sin dall’Antichità. E’ un luogo importante per la nostra storia perché in qualche modo simboleggia il fatto che le popolazioni hanno attraversato questi confini dai tempi antichissimi, che è lo stesso tragitto che oggi molti migranti vogliono fare. L’anno scorso riuscivano più spesso dal Monginevro a scendere con l’autobus o in macchina con delle persone che portavano aiuto per evitare che rimanessero al freddo. Il Monginevro è il colle più facile, passa la strada, è aperta tutto l’anno. Le persone che arrivano scendono con il treno a #Oulx, prendono l’autobus, arrivano a Claviere e lì si avviano a piedi. Quest’anno i controlli sono aumentati, quindi molto spesso chi arriva a Claviere poi si deve fare una quindicina di chilometri fino a Briançon e sicuramente questo mette a rischio la loro vita, perché in qualche modo per non farsi fermare attraversano il valico di notte, non possono stare sull’autobus, sono costretti a camminare in mezzo alla neve. Una persona è morta proprio tentando da Bardonecchia di andare a scavalcare il Colle della Rho, questo ragazzo è stato ritrovato l’anno scorso in fondo a un burrone dove probabilmente era finito a causa di una slavina. Altri invece sono morti dopo aver scavalcato il colle del Monginevro, alcune rincorse dalla polizia sono finite nel fiume, altre si sono perse nei boschi sono morti di sfinimento o per il freddo. E tutto questo purtroppo è dovuto semplicemente alle nostre leggi.

    ping @isskein

  • Des trajectoires immobilisées : #protection et #criminalisation des migrations au #Niger

    Le 6 janvier dernier, un camp du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) situé à une quinzaine de kilomètres de la ville nigérienne d’Agadez est incendié. À partir d’une brève présentation des mobilités régionales, l’article revient sur les contraintes et les tentatives de blocage des trajectoires migratoires dans ce pays saharo-sahélien. Depuis 2015, les projets européens se multiplient afin de lutter contre « les causes profondes de la migration irrégulière ». La Belgique est un des contributeurs du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique (FFUE) et l’agence #Enabel met en place des projets visant la #stabilisation des communautés au Niger

    http://www.liguedh.be/wp-content/uploads/2020/04/Chronique_LDH_190_voies-sures-et-legales.pdf
    #immobilité #asile #migrations #réfugiés #Agadez #migrations #asile #réfugiés #root_causes #causes_profondes #Fonds_fiduciaire #mécanisme_de_transit_d’urgence #Fonds_fiduciaire_d’urgence_pour_l’Afrique #transit_d'urgence #OIM #temporaire #réinstallation #accueil_temporaire #Libye #IOM #expulsions_sud-sud #UE #EU #Union_européenne #mise_à_l'abri #évacuation #Italie #pays_de_transit #transit #mixed_migrations #migrations_mixtes #Convention_des_Nations_Unies_contre_la_criminalité_transnationale_organisée #fermeture_des_frontières #criminalisation #militarisation_des_frontières #France #Belgique #Espagne #passeurs #catégorisation #catégories #frontières #HCR #appel_d'air #incendie #trafic_illicite_de_migrants #trafiquants

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    Sur l’incendie de janvier 2020, voir :
    https://seenthis.net/messages/816450

    ping @karine4 @isskein :
    Cette doctorante et membre de Migreurop, Alizée Dauchy, a réussi un super défi : résumé en 3 pages la situation dans laquelle se trouve le Niger...

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    Pour @sinehebdo, un nouveau mot : l’#exodant
    –-> #vocabulaire #terminologie #mots

    Les origine de ce terme :

    Sur l’origine et l’emploi du terme « exodant » au Niger, voir Bernus (1999), Bonkano et Boubakar (1996), Boyer (2005a). Les termes #passagers, #rakab (de la racine arabe rakib désignant « ceux qui prennent un moyen de trans-port »), et #yan_tafia (« ceux qui partent » en haoussa) sont également utilisés.

    https://www.reseau-terra.eu/IMG/pdf/mts.pdf

  • Hundreds of migrants stuck in #Niger amid coronavirus pandemic

    As countries close borders to curb spread of coronavirus, aid groups in Niger ’overwhelmed’ by requests of support.

    While countries across Africa have been closing their borders as part of efforts to contain the coronavirus pandemic, migrants and people on the move are paying a high price.

    Over the past two weeks, hundreds of women, men and children have been stuck in Niger, a country that represents a traditional corridor of transit for seasonal labourers from West Africa heading to Libya or Algeria, as well as people hoping to move further to Europe across the Mediterranean Sea.

    “We’re being overwhelmed by requests of support,” said Barbara Rijks, Niger director for the International Organization for Migration (IOM).

    Deportations from Algeria to Niger have been a continuing trend since late 2016, with figures decreasing last year only to begin growing again from February onwards. The migrants, who were arrested during police roundups in Algeria’s coastal cities and forced to travel for days in overloaded trucks, were usually offered assistance by the IOM to return to their countries of origin.

    But now amid the pandemic, they are forced to quarantine in tent facilities set up in the military border post of Assamaka, where temperatures touch 50 degrees Celsius (122 degrees Fahrenheit), or in the southern city of Arlit.

    With borders closed all across West Africa, they risk being stuck in Niger much longer than they expected.

    “We’re extremely worried,” said Abderahmane Maouli, the mayor of Arlit, a city that hosts one of the six IOM transit centres in Niger and a new facility for those that end their quarantine in Assamaka.

    “Despite the border closure, we see that movements are continuing: People travel through minor routes to avoid border controls and reach Arlit without going through the quarantine, and this is a major public health issue for our community,” Maouli told Al Jazeera.

    The deportation of more than 8,000 people by Algeria since January this year, he says, had already put local welfare services under strain.

    ’First warning sign’

    An uncommon push-back operation happened also in late March at the border between Niger and Libya, where a convoy of travellers was intercepted and sent back in the middle of the desert, forcing the IOM to organise humanitarian assistance.

    The quarantine of these groups and other travellers - in a makeshift camp set up in record time - fosters worries from both migrants and local communities in a country already standing at the bottom of the United Nations human development index and facing deadly seasonal outbreaks of malaria and measles. Some 1,400 doctors are operational in Niger, according to the government, serving a population of about 22 million.

    “A first warning sign,” Rijks told Al Jazeera, “was the arrival of 767 people, half of which foreigners, at the border between Niger and Algeria, on March 19: From that moment on, we registered continuous arrivals and each one of these people needs to quarantine for 14 days.”

    Later in March, a convoy of pick-up cars carrying 256 people was pushed-back by Libyan militiamen close to Tummo, a military outpost marking the frontier between Niger and Libya, some 900 kilometres (559 miles) northeast of Agadez, where their perilous desert crossing started.

    Blocked in the garrison village of Madama, Nigeriens and migrants mostly from Nigeria, Ghana and Burkina Faso suffered the unmerciful Saharan heat for days before receiving humanitarian assistance by the IOM and Niger’s Civil Protection Department that organised their transfer to Agadez. Their drivers were arrested for breaching anti-smuggling rules.

    In Agadez, a once-coveted tourist destination for Europeans willing to explore Saharan dunes, they were lodged in a tent facility set up by the IOM alongside the main sports arena, where football games have been temporarily suspended due to the coronavirus pandemic.

    “It’s been a huge challenge, we had to boost our activities in less than one week, adopting hygienic measures in our six transit centres, that are already at full capacity, and opening up new structures to lodge people quarantining,” Rijks said.

    Another 44 people were found at Assamaka in the night between April 4-5 and welcomed at IOM’s quarantine site, where Doctors Without Borders (Medecins Sans Frontieres, or MSF) and the International Federation of the Red Cross provide medical and psychosocial assistance.
    ’Humanitarian corridors’

    IOM operations in Niger scaled up after the government enforced anti-smuggling measures in 2015, to prevent migrants from taking dangerous Saharan trails to Libya or Algeria.

    In the span of a few years, the number of crossings reduced, from about 330,000 in 2016 to 100,000 in 2018, while hundreds of “passeurs” - the French word for smugglers and middlemen active in the transportation business - were jailed.

    As a consequence, more and more people ended up being blocked in the country and turned to the organisation’s voluntary return programmes. From 2017 to early 2020, some 32,000 migrants returned home from Niger with IOM assistance.

    “People were usually staying for a few weeks in transit centres, where we arranged travel documents with consulates, before going back to their country of origin, while now they’re stuck in our transit centres and this adds frustrations,” said Rijks.

    She hopes that - despite border closures - governments in West Africa will agree soon on organising “humanitarian corridors to return their citizens from Niger”.

    While Rijks noted that countries are willing to receive back their citizens, the closure of land and air transportation routes, coupled with the need to set up costly quarantine facilities for returnees on arrival, put more strain on an already fragile logistic organisation.

    Currently, 2,371 people - mostly Nigerians, Guineans, Cameroonians and Malians - are lodged in the IOM’s six transit centres, Rijks said, while the size and number of new facilities set up to quarantine migrants are increasing by the day.
    ’Perfect storm’

    Niger has confirmed 342 coronavirus cases and 11 deaths as of Thursday, with the vast majority of cases found in the capital, Niamey. The country has introduced a series of containment measures to slow the spread of COVID-19, the disease caused by the coronavirus, including the closure of international borders, a ban on gatherings and non-essential activities and a night curfew.

    In addition to migrants on the move, humanitarian organisations are particularly concerned about the fate of 420,000 refugees and internally displaced Nigeriens who escaped violence by armed groups along the country’s borders with Nigeria, Chad, Mali and Burkina Faso. These people often live in crowded settlements, where physical distancing is a luxury.

    “On top of displacement caused by jihadists, malnutrition risks and socio-economic vulnerability, COVID-19 represents the perfect storm for Niger,” said Alessandra Morelli, country director for the UN’s refugee agency (UNHCR), pointing also at the interruption of evacuation flights for refugees from Libyan detention centres who are temporarily hosted in Niger while awaiting opportunities to resettle to Europe or North America.

    Morelli said the programme was launched in 2017 to offer “a vital lifeline” for the most vulnerable refugees detained in Libya.

    “We took them out of prisons, brought them here by plane and assisted them in their asylum and resettlement claim.”

    About 3,000 people have been evacuated to Niger so far and more than 2,300 resettled to Canada, Germany, Sweden, Netherlands, France and other countries.

    All operations are currently suspended.

    While the number of coronavirus cases grow by the day, with deepening worries over the effect of a severe outbreak in already fragile countries in the region, some refugees hosted in the reception centre of Hamdallaye started producing soap for local communities.

    “It’s a sign of hope in the midst of this situation,” said Morelli, whose WhatsApp account blinks continuously with information on new displacements and violence along Niger’s sealed borders.

    https://www.aljazeera.com/news/2020/04/hundreds-migrants-stuck-niger-coronavirus-pandemic-200409131745319.html
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