• Trouble dans le tango 1/2 - S’en remettre aux pas de l’homme
    http://jefklak.org/?p=2545

    Dans les cours de tango et les milongas1 du centre-ville de Buenos Aires, au moment de montrer aux femmes comment évoluer sur la piste, enseignants et danseurs leur expliquent qu’elles n’ont pas besoin de connaissances ou de compétences spécifiques : c’est l’homme qui se charge de tout. Quelle est donc la distribution des rôles et des savoirs dans la pratique du tango ? L’anthropologue María Julia Carozzi analyse les mécanismes de construction de l’ignorance des femmes dans les milieux tangueros. Source : Jef Klak

    • Je crois en la transgression possible des règles instituées, surtout dans le domaine artistique. Mais c’est vrai que ça doit être super intéressant en tant que spectateur ou en tant que danseur de voir la femme guider l’homme.
      Je pense que ce schéma d’autorité homme/femme va s’effriter petit à petit, et encore plus dans le domaine artistique.

      Finalement un cours de danse original, qui pourrait d’ailleurs se démarquer, est d’apprendre à guider et à être guider...

    • L’article d’après porte précisément sur le tango dit queer ou le guidage est alterné, et qui, nul hasard, est à donf’ à la mode :

      http://seenthis.net/messages/423395

      Une danseuse à qui j’ai fait lire le 1er article me disait que la grille de lecture qui y est appliquée l’emmerdait, que ça ne disait rien de sa pratique et du plaisir qu’elle y trouve, tout en ricanant sur les machos du tango (profs en particulier) dont elle se tient à distance (elle enseigne aussi).

      Le boa déconstructeur avale tout, mais ne crache guère de flammes.

    • @mad meg Le tango c’est stéréotypé, caricatural. Mais je crois pas qu’on pige bien ce qui se passe à penser principalement en termes d’aliénation. On peut essayer de chercher d’un autre côté. Du coup je me demande si ce n’est pas aussi en tant que pastiche de la domination masculine que cette activité est choisie par certain.e.s. Un jeu d’enfant à faire comme si ?

      Quoi qu’il en soit, dire que l’on « apprend rien » à pratiquer une activité physique me semble intenable. Et je ne parle pas là des rôles sociaux (le tango est pas quasi obligatoire comme les poupées).
      L’apprentissage ce n’est pas la vie de l’esprit à elle seule, pas l’aptitude à verbaliser comme vérification dans tous les cas.

      Pratiquer une activité physique, ça revient il me semble à expérimenter en première personne la question que Deleuze posait à partir de la lecture de Spinoza « que peut un corps ? », Ce qui me parait désirable.
      http://www2.univ-paris8.fr/deleuze/article.php3?id_article=137

      Le point de vue d’une éthique c’est : de quoi es-tu capable, qu’est-ce que tu peux ? D’où, retour à cette espèce de cri de Spinoza : qu’est-ce que peut un corps ? On ne sait jamais d’avance ce que peut un corps. On ne sait jamais comment s’organisent et comment les modes d’existence sont enveloppés dans quelqu’un. Spinoza explique très bien tel ou tel corps, ce n’est jamais un corps quelconque, c’est qu’est-ce que tu peux, toi. Mon hypothèse, c’est que le discours de l’éthique a deux caractères : elle nous dit que les étants ont une distinction quantitative de plus et de moins, et d’autre part, elle nous dit aussi que les modes d’existence ont une polarité qualitative, (...).

      #naïveté #légèreté

    • #pastiche_mon_cul
      Paris mois de juin, je pars avec trois amis, dont un couple, faire une ballade sur les bords de Seine. Il y a beaucoup de bars sur le chemin. Nous arrivons sur une aire, des gradins de pierre en demi-cercle, l’endroit est bondé, c’est une soirée tango. Des lampions, la musique, les danseurs tourbillonnent, j’ai envie de vomir.
      Le couple, évidement, descend dans l’arène, commence à danser, mon pote flotte un peu et se tient assez loin de toute posture académique. L’organisateur de la soirée, un métis d’une cinquantaine d’année (pour les sud américains peut on dire mulâtre ou c’est péjoratif ? Je pense à mulet), les rejoint, il leur dit que leur trémoussement n’a pas grand chose à voir avec la discipline et leur demande de quitter la piste. il demande assez lourdement je dois dire. Elle, rejoint sa copine sur les gradins. Lui, reste planté au milieu de la piste avec son incompréhension. Je descend le rejoindre, je le prend par la main et nous commençons à danser. Le temps d’exécuter trois pas et de mettre mon pote à l’horizontale, l’organisateur fait couper la musique et revient vers nous. Je ne me souviens plus exactement de ce que nous avons avons échangé, deux couples viennent prendre notre défense, d’autres arrivent pour soutenir la pureté genrée de cette danse à la con. Je menace l’organisateur de le foutre à l’eau, il part en courant. Un argentin vient pour nous expliquer, avec les formes, que le tango n’est une danse de pédé. A partir de là, la soirée commence à devenir un peut insupportable, nous retournons à la maison. Il y a beaucoup de bars sur le chemin.
      Le tango, pour moi, est à la danse ce que le pas de l’oie est à la marche militaire. Quel est le rôle social du tango ? je pose la question. Univers de merde.

    • Oui, @unagi, c’est pas les bourrins qui manquent, surtout chez les organisateurs et les profs, là comme ailleurs, et sur les bords de Seine. Dans la frime des apparences qui tient lieu de contenant, ça surjoue avec une stupidité acharnée de partout, tango ou pas. Mais de l’exemple à la généralisation, il y un... pas. Je vos pas comment le comment compterais pas, comment il en serait pas divers.
      Pour ce qui est de la pratiques des arts martiaux, il peut y avoir une telle variété de manière d’organiser, procéder, s’entrainer que ces pratiques s’avèrent à tout prendre fortement antinomiques. On va pas dans une salle ou des flics et des fafs s’entraînent, ça se sait ; on peut préférer un endroit mixte, et si il y a des cracks qui passent leur temps en salle, à s’entraîner quotidiennement dans divers arts martiaux et à combattre, on se préoccupe de la manière dont ils se comportent avec les béotiens, les coincés, les débutants, les pas combattifs qui veulent être là.
      Idem pour le zen, ou le tai chi, ça peut être accompagné de baratins bouddhisants parfaitment niais et insupportables ou moins, ou pas.

      Je dis ça mais je me fout du tango, ça me plait pas, ça me dit rien, et j’ai aussi ces a priori. Juste, c’est ennuyeux de pas voir que c’est l’usage qui fait exister le sens, et pas forcément l’usage dominant et/ou débectant.