• #Internet_Archive : la bibliothèque qui a survécu, mais à quel prix

    L’Internet Archive vient de franchir une étape symbolique : sa #Wayback_Machine, l’immense outil d’#archivage du Web, a enregistré sa milliardième page. San Francisco a même déclaré le 22 octobre « Internet Archive Day » pour célébrer trois décennies consacrées à la #sauvegarde du #patrimoine_numérique mondial. Pourtant, derrière cette reconnaissance se cache une réalité plus amère. Après plusieurs années de batailles juridiques épuisantes, l’organisation fondée par #Brewster_Kahle a certes survécu, mais elle a perdu une partie essentielle de son âme.

    « Nous avons survécu, mais cela a anéanti la bibliothèque », confie Kahle, fondateur du projet, à Ars Technica. L’Archive n’a plus de poursuites en cours, mais elle sort exsangue d’un #conflit qui lui a fait retirer plus d’un demi-million de #livres de sa plateforme #Open_Library. Ces pertes marquent la fin d’un chapitre fondateur de la #numérisation libre des savoirs.

    Fondé en 1996, l’Internet Archive voulait être une Bibliothèque d’Alexandrie du numérique – mais « avec un meilleur plan contre les incendies », plaisante l’avocat et bibliothécaire Kyle Courtney. Dès 2001, la Wayback Machine avait pour ambition d’offrir un accès libre et permanent à l’histoire du Web. Son créateur, #Lawrence_Lessig, y voyait un outil de #transparence_démocratique : la preuve concrète que la #mémoire d’Internet méritait d’être protégée au même titre que les livres.

    Tout a basculé durant la pandémie de 2020. Pour pallier la fermeture des bibliothèques, l’Internet Archive a levé temporairement les restrictions d’emprunt de son Open Library, permettant à tous d’accéder aux #livres_numériques pendant le confinement. Ce geste solidaire a été perçu par les éditeurs comme une violation massive du #droit_d’auteur. Après quatre ans de procédures, la #justice américaine a tranché : le modèle de prêt contrôlé utilisé par l’Archive n’était pas conforme. Les dommages réclamés auraient pu atteindre 400 millions $ US, mais un accord confidentiel a permis d’éviter la faillite.

    La tempête ne s’est pas arrêtée là. En 2025, un autre procès a visé le « #Great_78_Project », un programme de numérisation de vieux #disques 78 tours, menacé par des amendes allant jusqu’à 700 millions $. Là encore, un règlement à l’amiable a sauvé l’organisation, mais au prix d’un recul majeur pour les projets de conservation sonore.

    Pour Kahle, ces batailles ont affaibli la mission même des bibliothèques. « Les grands conglomérats médiatiques ne se contentent plus du droit d’auteur : ils veulent le #contrôle total de l’accès à l’information », déplore-t-il. L’un des objectifs de l’Open Library était d’offrir à #Wikipédia la possibilité de lier directement ses articles à des livres numérisés, rendant ainsi la recherche en ligne plus rigoureuse. Les procès ont mis fin à cette ambition.

    Les juristes s’accordent à dire que ces décisions ne remettent pas en cause le principe du « #fair_use », mais elles marquent la limite de ce que la loi permet. Brandon Butler, directeur de Re:Create, estime que l’Archive a « testé les frontières du #droit_d’usage_équitable » et que les tribunaux ont répondu : « On ne va pas plus loin. » Pour les bibliothèques, la conséquence est claire : chaque projet de #numérisation comportera désormais un #risque_juridique dissuasif.

    Les inquiétudes vont bien au-delà du droit. Kahle s’inquiète d’une société où les bibliothèques rétrécissent, où l’éducation recule, et où le contrôle de la connaissance passe entre les mains des grandes plateformes technologiques. « Quand une société grandit, elle construit des bibliothèques. Quand elle décline, elle les détruit », résume-t-il. Pour lui, la concentration du pouvoir entre les gouvernements et les entreprises menace directement la #mémoire_collective.

    Malgré tout, Kahle refuse de baisser les bras. L’Internet Archive mise désormais sur « #Democracy’s_Library », une base de données ouverte réunissant les publications et recherches gouvernementales du monde entier, liées à Wikipédia pour renforcer la transparence scientifique. Le fondateur veut aussi faire de l’organisation un #refuge pour les collections menacées et continuer à numériser tout ce qui peut encore l’être.

    « Nous voulons que tout le monde soit lecteur, » affirme Kahle. « Cela suppose des éditeurs, des libraires, des bibliothèques. Mais allons-nous dans cette direction ? Non. » Pour lui, il est urgent de repenser le droit d’auteur pour que « le jeu ait plusieurs gagnants » – auteurs, éditeurs, bibliothécaires et citoyens. Alors, dit-il, il sera encore temps de réfléchir à la place de l’intelligence artificielle dans ce fragile équilibre entre mémoire, accès et créativité humaine.

    https://moncarnet.com/2025/11/10/internet-archive-la-bibliotheque-qui-a-survecu-mais-a-quel-prix

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    L’article original en anglais:
    Internet Archive’s legal fights are over, but its founder mourns what was lost
    https://arstechnica.com/tech-policy/2025/11/the-internet-archive-survived-major-copyright-losses-whats-next

    #bibliothèque #archive #web #internet

  • BASTIONI DI ORIONE 30/10/2025 – HALLOWEEN MOSTRA IL TRIONFO DELLA NECROPOLITICA GENOCIDIARIA : LA DISUMANIZZAZIONE DELL’AVVERSARIO PASSA DAL #Darfur, TRANSITA DALLE FAVELAS CARIOCA E DALLA WAR ON DRUG E SEGUE IL TRAFFICO DI ARMI TURCHE@0
    https://radioblackout.org/podcast/bastioni-di-orione-30-10-2025-halloween-mostra-il-trionfo-della-necro

    In questa puntata di Bastioni cercando di renderci conto dell’entità reale dell’orrore attorno a El-Fasher e in generale di quanto è stato prodotto negli ultimi 3 anni dalla rapacità emiratina sul territorio del #Sudan, ci siamo fatti accompagnare da Matteo Palamidesse in quel deserto di umanità ai confini con il Ciad; per poi spostare la […]

    #buhran #Conaie #dagalo #fasher #favela #hemedti #Maduro #milei #monroe #noboa #patio.tracero #rio_de_janeiro #rsf #stoprsf #sudangenocide #tawila #Trump #vermelho #warondrugs #yankees_go_home #zamzam
    https://radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/11/El-Fasher-la-malebolgia-del-Darfur-esibita-dai-carnefici.mp3

  • Avec la nouvelle Fondation Cartier, le centre de Paris poursuit sa mue au service du luxe | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/241025/avec-la-nouvelle-fondation-cartier-le-centre-de-paris-poursuit-sa-mue-au-s

    « Abandonner [bd Raspail] l’un des plus beaux lieux du Paris des dernières années, une réussite qui a marqué l’histoire de l’architecture récente, l’un des bâtiments les plus radicaux de Jean Nouvel, un manifeste de ses réflexions sur la transparence, pour un édifice un peu bâtard, à la façade assez austère, régulière, plus ou moins perçu comme une dépendance du Louvre… Je n’ai pas tout de suite compris. » [comme on le verra, ça va s’arranger].

    « Cela en dit long sur l’effet magnétique de l’axe qui s’est solidifié du Centre Pompidou jusqu’au-delà de la Samaritaine. » « Le lieu où il faut être, pour toutes ces fondations privées d’art liées à de grandes entreprises de luxe, c’est désormais l’axe Bastille-Champs-Élysées, renchérit Françoise Fromonot, architecte et critique d’architecture. Tout ce monde s’agrège sur cet axe-là, qui est une voie très ancienne, un ancien decumanus [mot latin qui désigne une voie orientée est-ouest – ndlr] du temps de Lutèce, qu’avait ensuite réaffirmé Louis XIV. »

    « Les JOP ont présenté Paris comme la ville universelle, qui appartient à tout le monde, quand la majeure partie des lieux qui ont été mis en évidence sont des lieux désormais privés. C’est un coup de maître d’avoir privatisé le centre de Paris, tout en le faisant passer comme universel, qui plus est dans une fête d’ouverture des JOP de gauche. »

    Jean-Louis Violeau ne voit pas de contradiction entre ces deux mouvements, centrifuge et centripète : [avant, on trouvait tout à la Samaritaine, mais] « À mesure que le Grand Paris se fabrique et s’élargit, on ramène au centre tout un tas d’activités, un centre qui devient dévitalisé en termes d’habitat, mais qui reste un gisement de beauté. Plus personne n’y habite, mais beaucoup de choses s’y passent. »

    Et de poursuivre [car il n’y voit pas non plus de contradiction] : « On l’a peut-être un peu oublié sous le langage massif du marxisme, mais dans l’esprit du sociologue Henri Lefebvre [que je fais ici parler sous la torture], le “droit à la ville” – un “droit à” s’imposant souvent lorsque l’objet est menacé, comme l’on parle de “droit à l’eau” ou “droit à l’air”… –, c’était d’abord le “droit au centre” et donc aussi un “droit à la beauté”. »_

    avec ou sans droit, y a des gros coups de bottes qui se perdent.

    edit je connais mal les riches, y a erreur, c’est le groupe #Richemont qui possède #Cartier
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Richemont_(entreprise)

    m’enfin oui pourra pas nier que le luxe bénéficie d’un super appel d’air dans cette ville (et ailleurs)

    #Paris #LVMH alltogether : #Delanoé #Hidalgo #Aillagon #macron #mécénat #architecture #Jean_Nouvel #patrimonialisation #ville_décor #luxe #tourisme

  • Comme c’est la journée des ouin-ouin pour l’incarcération de Sarkozy. Faudrait pas oublier l’essentiel de la population carcérale qui elle n’a pas les moyens de se payer une cantine de luxe comme celle de l’ancien locataire de la villa Montmorency au cœur du très chic 16ᵉ arrondissement de Paris et qui dormira ce soir dans une cellule à la Santé dans l’arrondissement voisin, le 14e.
    Au Journal officiel du 15 octobre 2025, le Contrôleur général a publié un avis relatif à là vétusté des établissements pénitentiaires.
    https://www.cglpl.fr/publications/avis-relatif-a-la-vetuste-des-etablissements-penitentiaires
    La justice peut-elle (vraiment) faire respecter les droits des détenu⋅es ?
    https://lasellette.org/la-justice-peut-elle-vraiment-faire-respecter-les-droits-des-detenu%e2%8

    En juillet 2025, l’Observatoire international des prisons (#OIP) a une nouvelle fois saisi la justice administrative pour qu’elle mette fin à l’indignité des #conditions_de_détention à la prison de Toulouse-Seysses. L’OIP exigeait que soit prise une trentaine de mesures concernant, par exemple, les cafards qui pullulent, la difficulté d’accéder à des soins psychiatriques ou les violences subies par les #personnes_détenues.

    Dans cette émission, on discute des demandes de l’OIP, de la mauvaise exécution des mesures ordonnées précédemment, de la manière dont s’est défendue l’administration pénitentiaire, des résultats obtenus et, plus généralement, de ce qu’on peut attendre (ou pas) de la justice administrative pour lutter contre les atteintes aux droits fondamentaux en #prison.

    Chambre des comparutions immédiates à Toulouse avec @la_sellette

    • Sarkozy en prison, ce crime de lèse-majesté | Fabrice Arfi
      https://www.mediapart.fr/journal/france/211025/sarkozy-en-prison-ce-crime-de-lese-majeste

      Emmanuel Macron et Gérald Darmanin au chevet du condamné, les groupes Accor et Lagardère en soutien, des télévisions qui occultent largement la gravité des faits : l’incarcération de Nicolas Sarkozy révèle, comme jamais, la panique d’un petit monde puissant qui désire ni plus ni moins que le retour des privilèges.

      L’incarcération de Nicolas Sarkozy offre à la France une expérience politique, médiatique et sociale fascinante. Alors que l’ancien président de la République, condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire libyenne, doit passer sa première nuit en détention mardi 21 octobre, une partie du pays semble se fracturer sur le sens à donner à cet événement historique.

      Nicolas Sarkozy : Auteuil, Neuilly, Passy, se mobilisent ! | Reflets.info
      https://reflets.info/articles/nicolas-sarkozy-auteuil-neuilly-passy-se-mobilisent

      Le quartier est bouclé. On avait rarement vu telle animation policière à Auteuil depuis... Depuis toujours ? Des dizaines de cars de police ont littéralement fermé l’accès à tout un pâté de maisons et d’immeubles. Les barrières métalliques empêchent l’accès à la rue de la Source où attendent sagement plusieurs voitures munies de gyrophares. #Nicolas_Sarkozy, accompagné par Carla Bruni, a fini par émerger de la Villa Montmorency et, après avoir salué la foule des soutiens du matin, ils se sont engouffrés dans une voiture qui, accompagnée de nombreux motards, est partie vers la prison de la Santé où l’ancien président a été incarcéré.

      Il y avait là environ 200 ou 300 personnes, 200.000 selon Véronique Waché. La foule a entonné quelques marseillaises.

      https://www.youtube.com/watch?v=L1N3WXZ_1LM


      Auteuil Neuilly Passy c’est pas du gâteau
      Auteuil Neuilly Passy tel est notre ghetto

    • Quand ça veut pas, ça veut pas.
      https://rfi.my/C7aC

      En France, c’est la fin d’un feuilleton judiciaire qui avait plombé la campagne présidentielle en 2017. #François_Fillon est débouté par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), le dernier recours possible pour l’ancien Premier ministre, condamné dans une affaire d’emplois fictifs. La CEDH a jugé irrecevables les arguments de François Fillon.

      Il s’agit de l’affaire dite du « #Penelopegate », du nom de la femme de François Fillon, #Pénélope_Fillon, qui avait bénéficié d’emplois fictifs à l’Assemblée nationale. L’ancien Premier ministre et son épouse estimaient ne pas avoir eu droit à un procès équitable, affirmant que les magistrats qui ont requis contre eux avaient manqué d’indépendance.

      Ces arguments sont rejetés par Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), qui a relu toute cette affaire à la lumière de la convention européenne des droits de l’homme, qui s’applique dans 46 pays membres. Leur requête est rejetée pour « défaut manifeste de fondement », peut-on lire dans la décision de la Cour, pour qui la procédure, « prise dans son ensemble, a revêtu un caractère équitable ».

      Le scandale du « Penelopegate » éclate en 2017, en pleine campagne présidentielle. L’ancien chef de gouvernement de Nicolas Sarkozy partait favori. Il sera finalement éliminé dès le premier tour de cette élection. En juin dernier, François Fillon est définitivement condamné par la cour d’appel de Paris à quatre ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.

      Il comptait, depuis, sur l’intervention de la CEDH, qu’il a pourtant largement critiquée durant sa campagne de 2017. Il reprochait à la Cour européenne des droits de l’homme de trop se mêler des questions de société françaises et promettait d’en retirer le pays s’il était élu.

      Ce dernier paragraphe est révélateur de l’image que ces cols-blancs
      ont de la justice.

    • « Le malheur d’un puissant, sa chute et son humiliation donnent du piment à une existence que la médiocrité habite. » P. Prout
      https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/en-direct-l-ancien-president-nicolas-sarkozy-incarcere-ce-mardi-a-la-prison-

      Sarkozy en prison : 3 détenus en garde à vue après des vidéos menaçantes envers l’ancien président

      le post-choc carcéral du conte Monte-Sarko par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts - @lesjours

      AAAAAAAAHHHHHH ! encore. Car, a-t-on appris mardi soir de la bouche de LCI, en détention, Nicolas Sarkozy est flanqué de deux de ses officiers de sécurité. Oui, oui, ils logent dans une cellule voisine et deux équipes se relaient toutes les douze heures. Comprenons-nous bien : il a été demandé à ces fonctionnaires d’entrer eux aussi en prison. Déclenchant évidemment la colère des surveillants, pris pour des branle-panneaux. Et des gardes du corps armés de surcroît, quand les matons ne le sont pas pour d’évidentes raisons de sécurité. Le dispositif de protection de l’ancien Président « a été maintenu en détention, […] une décision visant à assurer sa sécurité », a expliqué le nouveau ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez sur CNews et Europe 1 – of course.

      Les bras nous en seraient tombés si nous n’en avions hélas, plus tôt dans la journée, déjà perdu l’usage à l’annonce d’une autre nouvelle : avec l’incarcération de Nicolas Sarkozy, son cuisinier va rejoindre son corps d’origine, le ministère de l’Intérieur, qui le mettait jusqu’alors à sa disposition. Nan mais sans déconner. Qu’on s’acquitte collectivement de quelques deniers prélevés sur nos impôts pour éviter que Nicolas Sarkozy ou François Hollande se fassent zigouiller dans la rue par le premier venu, ça peut s’entendre. Qu’on leur paye secrétariat et locaux parce que leurs fonctions précédentes à l’Élysée occasionnent quelques frais, déjà on tique. Mais un cuisinier ? Comme nous sommes plus pingres que Mediapart qui, sur la foi d’un procès verbal issu de l’instruction sur l’affaire libyenne, évalue à 19,7 millions d’euros les revenus de Nicolas Sarkozy entre 2013 et 2019, nous nous contenterons de sa rémunération en tant qu’administrateur des groupes Lagardère et Accor – qui, tous deux, n’ont pas souhaité interrompre son mandat, manifestant là un soutien touchant à la condition carcérale. Du premier, que détient son ami Vincent Bolloré, Nicolas Sarkozy a touché en 2025 88 760,59 euros et 82 582 euros du second – et on est gentils, on ne compte pas son indemnité mensuelle d’ancien chef de l’État qui s’élève à 6 000 euros (six-mille euros). Soit de quoi s’acquitter de la modique somme de 150 euros pour chacun de ses trois repas de la journée pendant un an mais non, le gars a un cuistot payé par l’État, c’est-à-dire vous et nous.

    • Visite à Nicolas Sarkozy en prison : Gérald Darmanin visé par une plainte pour « prise illégale d’intérêts »
      https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/visite-a-nicolas-sarkozy-en-prison-gerald-darmanin-vise-par-une-plainte-p

      Dans sa plainte pour « prise illégale d’intérêt » déposée ce jeudi, ce collectif de 28 avocats, parmi lesquels les avocats au barreau de Paris Jérôme Karsenti, Jérôme Giusti ou Isabelle Dahan, estime que cette visite est susceptible de « mettre à mal la confiance que les justiciables ont dans la justice et leurs auxiliaires et donc la confiance des clients pour le compte desquels ils agissent chaque jour en tant qu’avocat ». « Les agissements de monsieur Gérald Darmanin leur causent ainsi un préjudice d’exercice et d’image qui rend nécessaire le dépôt de cette plainte auprès de la Commission des requêtes », ajoutent-ils.

      « Impliqués quotidiennement dans la lutte contre les atteintes à la probité et ayant déjà représenté en justice de nombreuses associations combattant de tels agissements, ils sont nécessairement fondés à agir pour dénoncer une infraction de prise illégale d’intérêts commise par le ministre de la Justice dans l’exercice de ses fonctions », poursuivent les avocats. « En tant que ministre de la Justice, Gérald Darmanin est dépositaire de l’autorité publique. A ce titre, le premier élément matériel de l’infraction de prise illégale d’intérêts est caractérisé ».

    • Comme l’exige son rôle, Gérald Darmanin ira chaque soir lire une histoire à Nicolas Sarkozy
      https://www.legorafi.fr/2025/10/30/comme-lexige-son-role-gerald-darmanin-ira-chaque-soir-lire-une-histoire-a-n

      Après avoir déjà annoncé qu’il irait voir l’ancien Président de la République en prison, #Gérald_Darmanin a précisé la nature de ces visites. “J’irai chaque soir à 20h30, à la prison de la santé, afin de lire une histoire à Monsieur Sarkozy, jusqu’à ce qu’il s’endorme profondément”. Il semblerait que ce soit l’ancien président qui puisse choisir lui-même son histoire. D’après nos informations, il aimerait particulièrement Ali Baba et les 40 voleurs, mais aussi les bandes-dessinées mettant en scène l’Oncle Picsou.

      Ce que certains considèrent comme un traitement de faveur, est pour le garde des sceaux une simple obligation liée à son rôle. “Il est écrit dans ma fiche de poste que je devrai rendre visite à tout ancien président de droite en prison. Il est d’ailleurs précisé que je devrai lui lire des histoires, lui amener des boissons chaudes, et lui masser les pieds.” D’après des sources haut placées, il semblerait que ce soit Nicolas Sarkozy lui-même, qui a intégré ces différents éléments dans la fiche du poste du ministre de la justice, lorsqu’il était lui-même Président de la République. Concernant le massage des pieds, il avait été suggéré par Georges Tron, autre ancien élu et ancien détenu.

      D’autres visites prévues pour Nicolas Sarkozy ?

      Si les visites de Gérald Darmanin peuvent surprendre, il faut savoir que ce ne sera pas le seul homme politique à pouvoir se rendre dans la cellule de l’ancien président. En effet, Patrick Balkany, l’ancien maire de Levallois devrait également s’y rendre. “Je vais passer voir Nicolas bien sûr ! J’ai toujours mon badge pour aller à la Santé quand bon me chante, c’est un badge VIP ! Il fonctionne même pour la prison de Fleury. Avec mon expérience, je suis d’ailleurs en train d’écrire un livre : Le guide du Mitard, pour tous les politiciens qui iront en prison. Et, entre nous, j’ai l’intuition qu’il va bien se vendre !”

      #Le_Gorafi

    • Affaire des sondages de l’Élysée : Claude Guéant condamné à un an de prison avec sursis
      https://www.la-croix.com/politique/affaire-des-sondages-de-l-elysee-claude-gueant-condamne-a-un-an-de-prison-

      L’ancien secrétaire général de l’Élysée, #Claude_Guéant, a été condamné en appel, mardi 4 novembre, à un an de prison avec sursis dans l’affaire des sondages commandés par l’Élysée sous Nicolas Sarkozy. Une peine revue à la baisse : en première instance, il avait écopé d’un an de prison, dont huit mois ferme.

      #Patrick_Buisson #Bygmalion

  • Le musée du Louvre braqué à la disqueuse, des bijoux « d’une valeur inestimable » dérobés [ces blaireaux on repris le terme de Dati, mais c’est cambriolé, cassé]
    https://www.liberation.fr/culture/arts/braquage-au-musee-du-louvre-letablissement-ferme-pour-la-journee-20251019

    Les faits se sont déroulés, selon les premiers éléments de l’enquête, entre 9 h 30 et 9 h 40 ce dimanche matin. Selon une source proche de l’établissement culturel parisien, quatre personnes ont installé un monte-charge Quai François Mitterrand, afin d’accéder à la fenêtre du 1er étage, qu’ils ont ouverte au moyen d’une scie mécanique. Sur France Inter à midi ce dimanche, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a confirmé le modus operandi de « trois ou quatre auteurs » qui ont utilisé « une nacelle sur un camion » ainsi qu’une « disqueuse ».

    Le casse a duré 7 minutes

    Avec cette même disqueuse, les malfaiteurs auraient ouvert deux vitrines dans la galerie Apollon qu’ils ont vidées de leur contenu. Les deux vitrines ont pour nom « Bijoux Napoléon » et « Bijoux des souverains ». Elles abritent notamment des éléments précieux des parures des impératrices Marie-Louise puis Eugénie. « Le préjudice est en cours d’évaluation », fait savoir le parquet de Paris. Leur forfait accompli, les quatre auteurs ont pris la fuite sur deux puissants scooters T-max. Le casse « a duré 7 minutes », a assuré Laurent Nunez, signe d’« une équipe chevronnée qui avait fait des repérages ».

    #performance

    edit

    Un des bijoux dérobés a été retrouvé aux abords du musée, abandonné dans leur fuite par les malfaiteurs, a annoncé Rachida Dati sur TF1. Selon Le Parisien, il s’agit de la couronne de l’impératrice, qui a été brisée.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/10/19/le-louvre-victime-d-un-braquage-et-ferme-pour-la-journee-des-bijoux-d-une-va


    1 354 diamants et 56 émeraudes

    « La criminalité organisée aujourd’hui s’attaque aux objets d’art » et « les musées sont devenus des cibles », a reconnu Rachida Dati.

    Fenwick au ministère, disqueuse un peu partout, monte-charge ici, qu’on ne dise pas que la réaproppriation de l’outil de travail a disparu du paysage. En revanche, sur ce coup, les commanditaires vont pas être jouasses de la perte de la couronne.

    #musées

    • Le spectaculaire cambriolage du Louvre met en lumière les failles de sécurité du plus grand musée du monde
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/10/20/le-spectaculaire-cambriolage-du-louvre-met-en-lumiere-les-failles-de-securit

      DÉCRYPTAGE Le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, composé de huit saphirs et 631 diamants, et le diadème de l’impératrice Eugénie, qui compte près de 2 000 diamants, ont notamment été volés par un commando de quatre malfaiteurs, passé par une fenêtre de l’établissement parisien.

      Un cambriolage éclair d’une efficacité sidérante, perpétré avec une facilité déconcertante, en sept minutes et en plein jour, dans le plus grand musée du monde… Le Louvre (1er arrondissement de Paris) était ouvert au public depuis trente minutes, dimanche 19 octobre, vers 9 h 30, quand un commando de quatre malfaiteurs, peut-être inspiré par les audaces criminelles de Fantômas, en tous les cas éminemment bien préparé, lesté d’un aplomb saisissant, a atteint la galerie d’Apollon. Située au premier étage, elle abrite notamment les joyaux de la couronne de France.

      Une ascension effectuée en pleine rue, grâce à une banale échelle électrique de déménageur positionnée côté Seine, quai François-Mitterrand. Les cambrioleurs ont le temps de fracturer une porte-fenêtre, puis de fracasser deux vitrines haute sécurité pour dérober « huit objets d’une valeur patrimoniale inestimable », selon un communiqué du ministère de la culture publié dimanche. Avant de redescendre par le même chemin et de s’échapper à scooter.

      Dans le butin, figurent le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, composé de huit saphirs et 631 diamants, et le diadème de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui compte près de 2 000 diamants. Seul loupé, pour le moment, des cambrioleurs toujours recherchés : après l’effraction, mis en fuite, selon le musée, par l’intervention des agents du Louvre, ils ont laissé tomber la couronne de l’impératrice Eugénie, composée de 1 354 diamants et 56 émeraudes. La parure a été récupérée, endommagée.

      Cambrioleurs « chevronnés »

      Une enquête pour « vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime » a été ouverte et confiée à la brigade de répression du banditisme. Le ministre de l’intérieur, ancien préfet de police de Paris, évoque des cambrioleurs « chevronnés » qui pourraient être « étrangers ».

      Selon Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris, invitée dimanche par BFM-TV, la possibilité qu’une puissance étrangère soit la « commanditaire » du vol n’« est pas exclue »[thèse immédiatement reprise par Hollande]. « Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice », a promis Emmanuel Macron dimanche dans un message diffusé sur X.

      Le ministère de la culture a publié un communiqué en fin d’après-midi pour souligner une absence de dysfonctionnement du système de protection : « Les alarmes (…) se sont déclenchées. Au moment de l’effraction, particulièrement rapide et brutale, les cinq agents du musée, présents en salle et dans les espaces adjacents, sont immédiatement intervenus afin d’appliquer le protocole de sécurité. »

      Toutefois, l’enquête devra déterminer la chaîne de responsabilités qui a permis un cambriolage aussi spectaculaire, à l’ampleur quasiment inédite depuis le vol de la Joconde, en 1911, par un vitrier italien. Le tableau de Leonard de Vinci sera retrouvé en Italie deux ans plus tard. Le dernier vol recensé au Louvre a eu lieu en 1998 : une toile de Camille Corot, volée en pleine journée et jamais retrouvée.

      « Pièces invendables en l’état »

      Cette fois-ci, est-ce le casse du siècle ? « On dit que la valeur du butin est inestimable… Bien sûr qu’elle est estimable !, précise Alexandre Léger, expert agréé en joaillerie et montres de collection. Son montant est astronomique avec des milliers de diamants à plus de 500 euros le carat. Mais c’est la valeur patrimoniale qui rend ce vol insupportable. Les pièces sont invendables en l’état mais il y a de forts risques qu’elles soient démontées, l’or d’un côté, les diamants de l’autre. »

      Une fois le vol constaté, le musée a été immédiatement fermé au public tandis que Laurence des Cars, la présidente du Louvre, s’est adressée aux personnels, à 14 h 30, dans l’auditorium. Un discours mal accueilli par certains agents, qui ont hué la dirigeante et ont accusé l’administration muséale d’un manque d’anticipation.

      Soulignant que le plan « sûreté », qui doit moderniser le système de sécurité du musée, a été reporté dans le contrat de performance 2025-2029, les agents pointent un manque récurrent de moyens qui engendre des failles fatales dans la sécurité. Dans un communiqué publié dimanche, la CFDT-Culture appelle à « un audit complet et indépendant des dispositifs de sûreté et de prévention (…) à un renforcement des moyens humains de surveillance et d’accueil (…) et à une transparence totale sur les conclusions de l’enquête ».

      Le syndicat SUD-Culture, dans son propre communiqué, rappelle qu’il n’a eu « de cesse de dénoncer les arbitrages internes constatés depuis trois ans, ceux-ci ne prenant pas en compte la mission première de notre établissement : la préservation du patrimoine, du bâtiment, des collections et des personnes. (…) La responsabilité de la direction est écrasante, et il est grand temps que le président de la République et la ministre de la culture prennent en considération les alertes lancées par les personnels ».

      En outre, selon les informations du Monde, les travaux « Louvre nouvelle renaissance », visant à améliorer l’accueil et créer une nouvelle entrée dans la colonnade Perrault, ne concerneront qu’en 2034-35 l’aile Denon, qui abrite La Joconde ainsi que la galerie d’Apollon, lieu du cambriolage, la plus sensible pour les agents car la plus fréquentée. Ces mêmes agents déplorent, depuis longtemps, des effectifs globalement insuffisants et les conditions de travail problématiques de la galerie d’Apollon.

      « Grande vulnérabilité dans les musées français »

      Selon un salarié du Louvre contacté par Le Monde, cette galerie n’est plus surveillée que par cinq agents aujourd’hui, au lieu de six traditionnellement. Et ils ne sont que quatre lors de la première pause du matin qui dure trente minutes. Précisément le moment utilisé par les malfaiteurs pour agir. « On sait très bien qu’il y a une grande vulnérabilité dans les musées français », a convenu le ministre de l’intérieur qui a rappelé qu’un « plan de sécurité » récemment lancé par le ministère de la culture « n’épargnait pas » le musée du Louvre.

      Après son intervention chahutée par les personnels, Laurence des Cars leur a adressé un e-mail pour préciser que, depuis sa « prise de fonction, [elle a] été alertée sur la nécessité de renforcer notre architecture de sécurité. A cet égard, et à [sa] demande, des études précises ont été menées par la préfecture de police. Leurs conclusions [lui] ont été remises tout récemment. Elles viendront s’ajouter aux mesures déjà initiées ».

      L’affaire ravive le traumatisme des musées parisiens, qui n’avaient subi pareil cambriolage depuis un autre « casse du siècle » survenu en 2010 au Musée d’art moderne de Paris. Cinq tableaux de maître avaient été subtilisés par Vrejan Tomic, alias « l’homme-araignée ». Aucune de ces œuvres n’a été retrouvée. On assiste, depuis plusieurs mois, à une recrudescence de #cambriolages de musées. Mi-septembre, six kilos d’or natif d’une valeur de 600 000 euros étaient dérobés au Muséum d’histoire naturelle.

      En septembre encore, un musée de Limoges a subi un cambriolage dont le préjudice est estimé à 6,5 millions d’euros. La plupart du temps, les objets en or sont fondus et transformés par les malfrats. Mais parfois la chance sourit aux enquêteurs : mi-octobre, cinq des sept tabatières dérobées en novembre 2024 lors d’un braquage à main armée au musée Cognacq-Jay, à Paris, ont été retrouvées.

    • Cambriolage au Louvre : le préjudice des joyaux dérobés évalué à 88 millions d’euros, selon le musée
      https://www.lemonde.fr/culture/article/2025/10/21/cambriolage-au-louvre-le-prejudice-evalue-par-le-musee-a-88-millions-d-euros

      La conservatrice du Musée du Louvre a évalué, mardi 21 octobre, le préjudice des joyaux dérobés dimanche dans la galerie d’Apollon, à 88 millions d’euros, selon la procureure de Paris, Laure Beccuau. Une somme « extrêmement spectaculaire » mais qui « n’a rien de parallèle et de comparable au préjudice historique », a ajouté sur RTL la procureure, précisant que les malfaiteurs « ne gagneront jamais cette somme considérable « s’ils avaient la très mauvaise idée de dessertir et faire fondre ces bijoux ».

      L’enquête progresse, selon la procureure, « les expertises sont en cours, quatre personnes ont été identifiées comme présentes sur les lieux, sans certitude qu’il n’y ait pas eu une équipe pour les aider », a-t-elle par ailleurs déclaré, sans écarter non plus « la piste d’une complicité à l’intérieur » du musée.

      [...]

      [Le] cabinet [de Dati] a, par ailleurs, reçu mardi les organisations syndicales (CGT, SUD, CFDT, CFTC, FSU) du musée pour leur annoncer que l’enquête administrative évoquée la veille était confiée à l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC), selon les syndicats. Ceux-là ont à cette occasion déploré la baisse des effectifs consacrés à la sûreté et à la sécurité des musées, en diminution de_ « 25 % en dix ans »_, selon Elise Muller de SUD-Culture.

      #ADN #police #emploi_public

      edit

      ... Dati a [évoqué] la question de la surveillance de la voie publique alors que les voleurs ont pénétré dans l’institution muséale via une fenêtre à l’aide d’un monte-charge stationné sur la route côté Seine. « Peut-être qu’on devrait s’interroger, et c’est une réflexion que nous avons avec le ministre de l’intérieur [Laurent Nuñez], mais aussi avec la Mairie de Paris, s’agissant justement de la sécurité sur la voie publique, qui n’existait pas à ce stade »

      C’est le classement aux Monument historiques qui interdit ici le barreaudage des fenêtres.

      #surveillance #tourisme #patrimoine #ville

    • « Les bijoux volés au Louvre, qui ne valent que pour leurs métaux précieux, sont surtout des objets désuets et encombrants », Michel Guerrin, Réac en chef au « Monde », et pourtant...
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/24/les-bijoux-voles-au-louvre-qui-ne-valent-que-pour-leurs-metaux-precieux-sont

      Les bijoux volés, dimanche 19 octobre, au Louvre, dont personne ou presque ne connaissait l’existence , ont provoqué un émoi tutoyant l’hystérie, en France comme à l’étranger. Quand un sujet culturel déborde à ce point, c’est rarement pour enrichir le débat esthétique. C’est souvent pour nourrir un scandale, qui, en l’espèce, se voit dopé par le climat ambiant : il est idéologisé, identitaire même.

      Pour le dire autrement, ce ne sont pas seulement des bijoux qui ont été dérobés, mais l’âme française. Pas des bijoux mais le Louvre, le plus grand musée au monde et l’ancien palais des rois. C’est le hold-up de notre mémoire, d’une certaine idée de la nation, celle d’hier et d’aujourd’hui. Depuis dimanche, la droite et surtout l’extrême droite, notamment via des médias, multiplient les figures de style pour dire ce que signifie le braquage : « Jusqu’où ira le délitement de l’Etat ? » (Jordan Bardella, sur X) ; « Une nouvelle épreuve pour notre pays » (Marine Le Pen, sur X) ; « Une nation menacée » (Eric Ciotti, sur X) ; « Une France en décadence » (un anonyme cité par Europe 1) ; « Un désastre français » (Valeurs actuelles).
      Le croquis d’une nation humiliée, incapable de protéger sa population comme ses trésors, a fait tache d’huile. La photo de la nacelle dressée vers la fenêtre du palais est devenue virale, agrémentée de commentaires moqueurs. « L’assaut du Louvre dresse le portrait d’un pays conscient de ses problèmes, mais incapable de les résoudre », résume El Pais, le 21 octobre.

      Le moment est d’autant plus pénible qu’il est associé à un autre, survenu le 15 avril 2019, quand le pays a regardé, impuissant, la cathédrale Notre-Dame de Paris se consumer. Se retrouvent dans la même barque du discrédit nos deux plus importants fleurons patrimoniaux, au croisement de l’art et de l’histoire, du pouvoir et de la religion. C’est d’autant plus désastreux que leur public est en grande majorité constitué de touristes étrangers. Stewart Chau, directeur clientèle du groupe Verian et spécialiste de l’analyse des sentiments des Français, clôt l’affaire des bijoux dans L’Opinion du 22 octobre : « Les Français ont honte de ce qui s’est passé, mais surtout honte de l’image que cela produit de leur pays, et même d’eux-mêmes. »

      Diable ! Peut-on encore dire que l’avalanche des réactions est disproportionnée et qu’elle est alimentée par d’autres ressorts ? Hors des frontières, l’occasion est belle de titiller l’arrogance française, voire celle du Louvre. Chez nous, les mots s’inscrivent souvent dans le calendrier électoral. Ajouter un vernis identitaire à l’affaire, c’est faire l’impasse sur la nature des objets dérobés.

      Avant le vol, ces bijoux étaient exposés dans un océan d’indifférence. Chaque fois qu’on a mis les pieds dans la galerie d’Apollon, le peu de monde venait surtout pour l’exceptionnel éclat de la salle et ses 61 mètres de long. Sinon la France républicaine n’envoie pas ses écoliers communier devant des joyaux désuets. On ne va pas au Louvre pour des diadèmes, broches, colliers, boucles d’oreilles. On y va pour Léonard de Vinci, Poussin, Delacroix, Géricault. Pour Vermeer. Pour les arts d’Egypte ou de l’islam.

      Comme le dit avec son humour britannique Jonathan Jones, dans The Guardian, le 20 octobre, « heureusement que les voleurs du Louvre avaient un goût atroce en matière d’art ». Ils ont snobé tant de chefs-d’œuvre « au profit de bibelots royaux sans intérêt ». L’Anglais y va fort, mais vise juste. Outre la valeur symbolique, que d’autres transforment en parure identitaire, ces objets ont une « valeur inestimable », comme on a pu l’entendre, non au regard de l’art ou de l’histoire, mais du cours des métaux précieux – saphirs, émeraudes, or, diamants. « L’art est fragile, les diamants sont éternels », écrit Jonathan Jones.

      Les réactions au casse du Louvre ignorent une bascule qui tourmente les musées depuis une dizaine d’années, soulignée dans le New York Times du 20 octobre : au XXe siècle, on a beaucoup volé des tableaux, aujourd’hui, on vole des métaux rares. Les premiers sont invendables, les seconds recyclables.

      Inquiétude et vulnérabilité

      Les casses se répètent, portant à croire que le #grand_banditisme s’invite au banquet. Des bijoux d’une valeur dépassant les 100 millions d’euros sont volés, le 25 novembre 2019, au Musée de la Voûte verte, à Dresde (Allemagne). Le 22 novembre 2022, toujours outre-Rhin, 483 pièces d’or sont dérobées au Musée d’art celtique et romain de Manching, au nord de Munich. Le Royaume-Uni est également frappé par une vague de vols similaires depuis les années 2010. A Paris, le 16 septembre, des pépites d’or d’une valeur d’environ 1,5 million d’euros sont subtilisées au Muséum national d’histoire naturelle.

      Sécuriser des bijoux dans un lieu inadapté, qui plus est gigantesque, devenu un barnum à touristes, qui accueille 30 000 visiteurs par jour et près de 9 millions de personnes par an (de quoi, en passant, faire fuir les amateurs d’art), devient compliqué. Que les autres grands musées du monde restent très discrets, du moins publiquement, sur le vol à Paris, traduit leur inquiétude et leur vulnérabilité.
      Tous sont devant une équation complexe : une ouverture généreuse au public et la sécurisation d’objets encombrants, plus à leur affaire dans une banque. Mais « personne ne souhaite entrer dans un musée comme s’il entrait dans un coffre-fort », dit, le 20 octobre au New York Times, James Ratcliffe, un responsable, à Londres, de l’Art Loss Register, qui gère une base de données des objets volés.

      Laurence des Cars, la présidente du Louvre, est prête à installer un commissariat de police au sein de l’établissement, et ce serait une petite révolution. Mais aucun responsable ne veut transformer son musée en bunker, juste pour des bijoux.

      Alors que le Louvre va dépenser 400 millions d’euros pour creuser une salle consacrée à La Joconde, afin que le tableau ne vampirise plus la visite, les objets rehaussés de métaux précieux ne doivent-ils pas être externalisés ? Au Royaume-Uni, les joyaux de la couronne ne sont pas exposés à la National Gallery mais dans la Tour de Londres. Donc dans une prison. Il est vrai que, du côté d’Albion, l’affaire est sérieuse.

      #tourisme (ses faux frais)

    • Thomas Schlesser, historien de l’art : « Penser qu’un musée pourrait se défendre à coups de pistolet, c’est symptomatique d’une bêtise démagogique galopante »

      Pour l’auteur du roman « Les Yeux de Mona », le cambriolage au Louvre ne fait que rappeler la vulnérabilité du patrimoine.

      Lors de l’audition de la présidente-directrice du Louvre au Sénat, mercredi 22 octobre, l’élue UDI Annick Billon a interrogé Laurence des Cars : « Est-ce qu’il est question d’armer du personnel » dans le musée ? Cette piste de réflexion a été aussitôt écartée par Dominique Buffin, chargée de l’accueil et de la sécurité des lieux récemment dépouillés de huit bijoux estimés à 88 millions d’euros. Mais cette option faisait, de manière stupéfiante, un peu son chemin depuis le déclenchement de l’affaire.
      Ainsi, sans recevoir de démenti strict en plateau, Didier Giraud, une des « Grandes Gueules » de l’émission de débats de RMC, pouvait déclarer au mépris de toute réalité factuelle qu’au Royaume-Uni, « les mecs auraient pris une balle ». Le chroniqueur assume clairement son inclination pour un système de gardiennage avec des agents munis d’armes à feu. RMC a même cru bon d’isoler fièrement cette spéculation délirante sur ses réseaux.

      [Des Cars a évoqué l’implantation dune commissariat de police dans le Louvre, ndc]

      L’immense et légitime émoi du vol au Louvre, parce qu’il est en effet une catastrophe et qu’il y a eu des défaillances manifestes nécessitant des améliorations, offre sa surenchère d’idées douteuses, alors même que ces bijoux relèvent d’une histoire et d’une mémoire dont il serait d’abord honnête de dire qu’elles sont ignorées de la plupart. Interrogez donc quelqu’un au hasard sur la reine Hortense, le Second Empire ou même la définition d’un diadème… [Même le droitard] Sylvain Tesson a eu le mérite de la sincérité au micro de France Inter : « J’habite moi-même à 300 mètres du Louvre. Je n’étais jamais allé voir les joyaux de la Couronne. »

      Mais maintenant que les experts de la veille sont légion et que certains voudraient protéger les trésors nationaux avec des fusils dans les salles, il est temps de rappeler qu’un musée traduit la vulnérabilité ontologique de ce qui constitue un patrimoine. Celui-ci est d’autant plus à choyer, avec déférence et décence, sans imaginaire oppressif, qu’il est une matérialité fragile dont l’aura d’éternité est une pure illusion et, insistons, une illusion qu’entretient sa muséification. Le musée apparaît, fallacieusement, comme un sanctuaire existant depuis toujours et à jamais, capable de conserver des œuvres et des objets des contingences et des altérations du temps. D’où l’immense stupéfaction, d’ordre quasiment métaphysique et religieux, quand il y a une effraction en ses murs.

      Une invention récente

      En réalité, loin d’être immémoriaux, les musées sont une invention récente. Ils naissent entre la fin du XVIIIᵉ et le début du XIXᵉ siècle, dans le sillage des révolutions politiques et scientifiques qui, pour la première fois, organisent la conservation comme un acte public et rationnel. Le Louvre, dans sa forme moderne, est créé à la fois dans un climat d’iconoclasme révolutionnaire et avec l’ambition d’une transmission collective à travers les siècles. Comme l’écrit Krzysztof Pomian, historien majeur de l’institution muséale, il s’agit d’« une collection publique, s’adressant à tous, destinée à un avenir indéfiniment éloigné ». Mais cette pérennité absolue est évidemment un leurre.

      Dès la naissance du Louvre, l’artiste Hubert Robert avait matérialisé cette ambivalence, en peignant en 1796 un extraordinaire tableau montrant sa célèbre Grande Galerie en ruine, voûtes effondrées, sculptures décelées (pour les amateurs, le tableau est d’ailleurs… au Louvre, salle 932 de l’aile Sully). Comme si, à l’origine même de ce fantasme d’un patrimoine figé dans sa splendeur, il y avait la vision de sa finitude. Oui : même les musées, même La Joconde, de Léonard de Vinci, et La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix, un jour, dans trois décennies ou dans cinq cent mille ans, redeviendront poussière.

      Ce que l’on croit conservé ne l’est pas indéfiniment. La conservation n’est jamais qu’un sursis qui n’ose pas dire son nom. Le musée n’est pas un refuge hors-sol, hors temps, hors d’atteinte ; il doit encore moins être une enclave sécuritaire. C’est un espace d’exposition au sens plein – où les œuvres sont à la fois montrées et exposées aux risques, irréductiblement.

      Penser qu’un musée pourrait se défendre à coups de pistolet, c’est symptomatique d’une bêtise démagogique galopante, et c’est trahir la vocation de tels lieux, qui appellent à la dignité et à la contemplation, et plus encore, à une prise de conscience humble et engageante. Ce que l’humanité a produit de plus beau, et de supposément impérissable, est un matériau précaire. Il convient de soigner ce patrimoine avec des regards instruits et aimants, du mieux que nous le pouvons, sans être les dupes d’un fantasme d’éternité, ni les complices de quelque brutalité que ce soit.


      Hubert Robert - Vue imaginaire de la Grande Galerie du Louvre en ruines, Paris, Musée du Louvre

      #histoire_de_l'art

    • [ADN et pédigrée] Cambriolage au Louvre : ce que l’on sait des deux suspects interpellés
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/10/26/cambriolage-au-louvre-ce-que-l-on-sait-des-deux-suspects-interpelles_6649691

      L’un des suspects a été interpellé à l’aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire pour l’Algérie. Les deux hommes étaient déjà connus des services de #police pour des faits de vols.

      Les enquêteurs de la BRB, qui surveillaient les deux suspects depuis quelques jours en espérant remonter jusqu’au butin et identifier leurs complices, ont alors précipité leurs opérations. Le deuxième suspect a été interpellé concomitamment en Seine-Saint-Denis.

      Agés d’une trentaine d’années, tous deux étaient connus des services de police pour des vols sophistiqués, précise une source au Monde. Leur garde à vue pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle peut durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures. A ce stade des investigations, les enquêteurs de la #BRB et de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), chargés des investigations, sont toujours à la recherche du butin, estimé à 88 millions d’euros, et des autres complices.

      [...]

      Plus « de 150 prélèvements de traces ADN, papillaires et autres ont été réalisés » sur les lieux du cambriolage, avait annoncé jeudi Laure Beccuau. Dans leur fuite, les malfaiteurs avaient notamment abandonné des gants, un casque, deux disqueuses, un chalumeau, un gilet jaune et un talkie-walkie sur lesquels des prélèvements ont été effectués. Les voleurs n’ont pas eu le temps d’incendier le camion-élévateur, qui a aussi été examiné par les enquêteurs.

      La procureure avait également expliqué que la #vidéosurveillance avait « permis de suivre » le parcours des malfaiteurs à Paris et dans des départements limitrophes, évoquant aussi des images disponibles grâce aux caméras publiques ou privées (autoroutes, banques, entreprises…) à exploiter. Autant d’éléments qui ont permis d’identifier les deux suspects interpellés samedi.

      https://justpaste.it/a5bg6

  • Afrique, point chaud de la guerre froide - Les coulisses de l’histoire - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/117731-000-A/afrique-point-chaud-de-la-guerre-froide

    Pendant la #guerre_froide, les États-Unis et l’Union soviétique se sont également livrés à une intense lutte d’influence sur le continent africain, et notamment au Ghana, au Congo, en Somalie, en Éthiopie, en Angola ou en Afrique du Sud.

    Bande original d’un coup d’état de johan Grimonprez - 2025 #cinéma

    https://www.youtube.com/watch?v=RAyDUaQZmqY

    Jazz, politique et #décolonisation s’entremêlent dans ce grand huit historique qui réécrit un incroyable épisode de la guerre froide. En 1961, la chanteuse Abbey Lincoln et le batteur Max Roach, militants des droits civiques et figures du jazz, interrompent une session du Conseil de sécurité de l’ONU pour protester contre l’assassinat de #Patrice_Lumumba, Premier ministre du #Congo nouvellement indépendant. Dans ce pays en proie à la guerre civile, les sous-sols, riches en uranium, attisent les #ingérences_occidentales. L’ONU devient alors l’arène d’un bras de fer géopolitique majeur et Louis Armstrong, nommé “Ambassadeur du Jazz », est envoyé en mission au Congo par les États-Unis, pour détourner l’attention du coup d’État soutenu par la CIA.

    • Chloé est comme dissociée quand elle relate aux Jours un épisode qui se serait produit pendant son expérience chez Capricci et Bobi Lux, les sociétés de production cinématographiques de Thierry Lounas et Claire Bonnefoy. Nous sommes en 2021 et c’est l’un des premiers contrats de cette jeune femme qui rêve de travailler dans le développement de films. « La règle était la suivante : après trois vérités, il fallait faire une action. J’ai dû me déshabiller. Ils m’ont demandé d’enfiler une robe très sexy, mais je ne l’ai pas mise. Ils m’ont demandé de retirer mon jean pour leur montrer mes fesses et ils ont dit qu’elles étaient moins bien que ce qu’ils imaginaient. J’ai dû embrasser Claire Bonnefoy. J’ai dû embrasser Thierry Lounas. Thierry Lounas m’a demandé de coucher avec Claire Bonnefoy. J’étais sous l’empire de la drogue. J’ai refusé au moment où elle avait la tête entre mes jambes. » Chloé se souvient ensuite d’intimidations feutrées : « Claire m’a dit : “J’espère que tu ne porteras pas plainte.” Puis : “J’aurais dû être prudente avec toi, tu n’es pas si jeune.” » Elle avait 26 ans. Claire Bonnefoy est son aînée de six ans, Thierry Lounas a 24 ans de plus qu’elle.

      Thierry Lounas, c’est un sacré morceau. Ancien chef d’édition web des Cahiers du cinéma, il a fondé Capricci, tout à la fois boîte de production et de distribution et maison d’édition. Il a également participé à la création du magazine Sofilm dont il était le directeur de la rédaction jusqu’à tout récemment –, du festival Sofilm Summercamp et des résidences d’écriture « Sofilm de genre ». Il a par ailleurs lancé, avec le producteur renommé Vincent Maraval, une autre société de production, Wild West. Figure du cinéma indépendant, très influent dans la région bordelaise où il a implanté un temps plusieurs de ses sociétés, Thierry Lounas, 54 ans aujourd’hui, a travaillé avec des réalisateurs comme Abel Ferrara ou Albert Serra et, par trois fois, a été nommé au César du meilleur premier film, en tant que producteur. Claire Bonnefoy, 36 ans, a été sa stagiaire avant de devenir sa compagne. Il l’a accompagnée dans le lancement de sa boîte de production, Bobi Lux. Travailler sur un projet de film signé Capricci, Bobi Lux ou Wild West, c’est très séduisant sur le papier.

      paywall mais au moins je sais en gros qui sont les auteurs de ces #VSS

      #cinéma #patrons #producteurs #précarité

    • un petit extrait de 10 lignes seulement pour le reste faut vous abonnez.

      D’après nos témoins et selon de nombreuses personnes employées par #Capricci et/ou #Bobi_Lux, Thierry Lounas et Claire Bonnefoy cibleraient des femmes jeunes, principalement étudiantes, en situation de précarité ou d’infériorité hiérarchique – ce que réfute Thierry Lounas. Elles sont stagiaires assistantes de production, chargées de production avec très peu d’expérience, autrices débutantes ou rencontrées dans le cadre de soirées, professionnelles ou non (parfois via l’application #Tinder). Elles n’ont pas ou peu de contacts dans le milieu du cinéma, beaucoup souhaitent travailler dans la production. Certaines sont d’ailleurs employées dans l’une ou l’autre des entreprises de Thierry Lounas.

  • GRAN PERIODISTA, COMPROMETIDA CON LOS PUEBLOS, PERO SOBRE TODO CON LA VERDAD Y LA INFORMACIÓN VERDADERA EN NUESTRA #PATRIAGRANDE LATINO-CARIBE-AMERICANA
    «Es preciso garantizar el derecho de los pueblos a la información verdadera» | El homenaje a la periodista y escritora Stella Calloni | Página|12
    https://www.pagina12.com.ar/864894-es-preciso-garantizar-el-derecho-de-los-pueblos-a-la-informa
    https://images.pagina12.com.ar/styles/focal_16_9_960x540/public/2025-10/979502-12-a-0.jpg?h=d9e59fc3&itok=Svenzbuy

  • Aux frontières de l’Europe, un arsenal technologique contre les migrants

    "L’Union européenne déploie à ses frontières des technologies civiles et militaires pour bloquer les flux migratoires. De la Pologne à la Serbie, enquête sur le complexe techno-industriel qui érige la « forteresse Europe »."

    – Épisode 1/5 : En #Pologne, un mur de 190 kilomètres à travers la #forêt primaire
    – Épisode 2/5 : À Madrid, au Salon mondial de la #sécurité aux frontières, le #showroom des #technologies de #surveillance
    – Épisode 3/5 : Dans les #Balkans, des technologies contre les migrants qui se retournent contre la société civile
    – Épisode 4/5 : En #Italie, une #fouille intégrale des #téléphones
    – Épisode 5/5 : En #Bosnie, rencontre avec un passeur, entre les #drones et les #gangs

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-aux-frontieres-de-l-europe-un-arsenal-technologique-contre-les-mig
    #externalisation #militarisation_des_frontières #technologie #migrations #réfugiés #Europe #Trieste #route_des_Balkans #complexe_militaro-industriel
    #podcast #audio

    ping @reka @isskein @karine4

    • Épisode 1/5 : En Pologne, un mur de 190 kilomètres à travers la forêt primaire

      La forêt de Białowieża est l’une des dernières forêts primaires d’Europe, préservée de l’action humaine depuis près de 12 000 ans. Mais son visage a radicalement changé depuis 2021, lorsque le Bélarus, un pays voisin de la Pologne et allié de la Russie, a créé une crise migratoire.

      Le Bélarus a entrepris de délivrer des visas à des familles venant d’Afrique et du Moyen-Orient, pour les acheminer jusqu’à Minsk, la capitale bélarusse. De là, les autorités bélarusses poussaient les exilés vers la Pologne.

      En réponse, la Pologne a entrepris d’ériger un mur à travers la forêt : une immense barrière de métal, longue de 190 kilomètres, haute de cinq mètres, protégée par trois rangées de barbelés, des caméras, des drones et des hélicoptères.

      “Il y a 5 300 caméras, le mur, des soldats, et un système de détection : si quelqu’un touche le mur, nous sommes avertis immédiatement de ce qu’il se passe”, explique Katarzyna Zdanowicz, la porte-parole des gardes frontières pour la région de Białowieża.

      On a parfois l’impression que la frontière sépare aussi deux manières de comprendre la situation. D’un côté, les activistes, qui parlent de femmes, d’enfants, et de familles qui fuient la guerre. De l’autre, le gouvernement Polonais qui dénonce une “menace” migratoire ; le premier ministre Donald Tusk va jusqu’à parler d’une “guerre hybride” dont les munitions seraient les personnes exilées envoyées sur son territoire. En conséquence, la Pologne a autorisé les gardes frontières à utiliser des armes à feu contre les réfugiés en juillet 2024. En mars 2025, le pays a carrément suspendu le droit des exilés à demander l’asile en arrivant dans le pays. Toute personne interceptée sur le territoire est systématiquement refoulée vers le Bélarus.

      Les militants sur place dénoncent des violations régulières des droits humains à l’encontre des exilés, perpétrés par les gardes frontières bélarusses, mais aussi polonais.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-pologne-un-mur-de-190-kilometres-a-travers-la-foret-primaire-7597265

      #murs #barrières_frontalières #Grupa_Granica #Belarus #caméras #caméras_de_surveillance #détection #Biélorussie #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières #menaces #menace_migratoire #guerre_hybride #décès #mourir_aux_frontières #gardes-frontières #armes_à_feu #refoulements #push-backs #Krynki #drones

    • Épisode 2/5 : À Madrid, au #Salon_mondial_de_la_sécurité_aux_frontières, le #showroom des technologies de surveillance

      En Pologne, comme dans la plupart des pays que nous avons traversés pour cette enquête, les zones frontalières sont soumises à des régimes d’exception. Cette culture du secret qui entoure les frontières, nous avons pu en faire l’expérience à Madrid, lors du #World_Border_Security_Congress.

      En Pologne, comme dans la plupart des pays que nous avons traversés pour cette enquête, les zones frontalières sont soumises à des régimes d’exception : pas le droit de photographier, pas le droit d’enregistrer avec un micro, et une liberté de circuler très relative. Cette culture du secret qui entoure les frontières, nous avons pu en faire l’expérience dans la capitale espagnole, lors du World Border Security Congress, le salon mondial de la sécurité aux frontières, qui réunit les acteurs majeurs de l’industrie de la surveillance et de la répression de l’immigration. L’événement est tout simplement interdit aux journalistes : il nous faut nous faire accréditer par une ONG pour pouvoir y accéder, et découvrir les dernières innovations technologiques en matière de surveillance des frontières.

      Se pensant loin des micros de la presse, #Hans_Leijten, le directeur exécutif de #Frontex, livre un discours extrêmement dur :

      “Laissez-moi être clair : dans le monde actuel, il ne peut plus y avoir de repas gratuit, expose-t-il. La coopération ne fonctionne pas à sens unique. Si un pays veut bénéficier des fonds européens, alors il doit répondre aux demandes de l’Union européenne. Cela veut dire qu’il doit accepter les protocoles de réadmission, renforcer ses contrôles aux frontières, et combattre les réseaux de passeurs”.

      Ce salon, intitulé ’Patrouiller la périphérie’, incarne aussi le plan européen consistant à “externaliser les frontières”, c’est-à-dire à s’implanter dans les pays voisins de l’Union pour y stopper l’immigration avant qu’elle atteigne son territoire.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/a-madrid-au-salon-mondial-de-la-securite-aux-frontieres-le-showroom-des-

      #régimes_d'exception #intelligence_artificielle #AI #IA #industrie_de_l'armement #surveillance_mobile #usage_dual #complexe_militaro-industriel #adaptation #façonner_le_monde #business #patrouiller_la_périphérie #gestion_des_frontières

      –-

      –-> citation, voilà ce que dit Hans Leijten dans le salon intitulé « Patrouiller la périphérie », à partir de la min 4,45 :

      « Si nous voulons de la stabilité et du contrôle, alors nous devons construire les mécanismes de sécurité, et pas seulement à nos frontières, mais aussi loin, au-delà. Cette approche a porté ses fruits en Europe, dans les Balkans, où nous avons utilisé une combinaison de gestion des frontières, d’engagement politique et de traités commerciaux qui ont donné de bons résultats »

    • Épisode 3/5 : Dans les Balkans, des technologies contre les migrants qui se retournent contre la société civile

      En s’appuyant sur l’idée “d’externalisation des frontières”, l’Union européenne justifie sa présence dans les pays hors de l’Union européenne, pour y stopper l’immigration avant même que celle-ci n’atteigne son territoire.

      "Tout ce qui concerne la migration en #Bosnie-Herzégovine est payé par l’Union européenne ou les États membres, explique la chercheuse #Nidžara_Ahmetašević, spécialisée dans la migration. Par exemple, la semaine dernière, l’Union européenne a donné des drones pour les gardes frontières. La semaine précédente, elle a donné des voitures."

      Ces #financements proviennent notamment des #Fonds_de_Pré-Accession, des fonds d’aide au développement dont la vocation initiale est d’aider les pays voisins de l’Europe à atteindre un niveau de développement économique suffisant pour devenir des partenaires commerciaux, voire pour intégrer l’Union. En se penchant sur le détail des transactions, on découvre qu’une vaste partie des financements servent en réalité à financer des infrastructures de contrôle de la migration.

      Mais en déployant des technologies de type militaire chez ses voisins aux régimes politiques instables, l’Union européenne risque de créer des situations conflictuelles : ces technologies prévues contre la migration peuvent se retourner contre la société civile.
      Nous nous sommes rendus en Serbie, où les étudiants manifestent depuis plusieurs mois contre le gouvernement d’Aleksandar Vučić. En novembre 2023, le gouvernement de Vučić a déployé une arme nouvelle contre des exilés, dans le nord du pays : un canon à son. En mars 2025, ce même canon à son a, d’après plusieurs témoignages, été utilisé contre les étudiants. “La Serbie est un laboratoire pour tester les technologies aux frontières terrestres, exopse Mila Bajić, de l’association SHARE. Puisque la Serbie ne fait pas partie du territoire européen, il n’y a pas de loi européenne pour encadrer les pratiques, tel que le règlement européen sur l’intelligence artificielle, et les demandes d’accès aux informations publiques ne fonctionnent pas. Le gouvernement peut donc agir sans rien révéler.”

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/dans-les-balkans-des-technologies-contre-les-migrants-qui-se-retournent-

      #externalisation_des_frontières #Balkans #route_des_Balkans #développement #aide_au_développement #intégration_européenne #drones #test #laboratoire #Serbie #frontières_terrestres #canon_à_son #armes_sonores #barrière_acoustique

      –-

      sur les #murs_sonores, voir aussi :
      La Grèce allonge son mur et le fortifie avec un #mur_acoustique...
      https://seenthis.net/messages/920711
      #mur_sonore

      et aussi :
      –> La police serbe a déjà utilisé des #armes_sonores sur des migrants
      https://seenthis.net/messages/1104712

    • Épisode 4/5 : En #Italie, une fouille intégrale des #téléphones

      L’arsenal technologique déployé aux frontières a plusieurs missions, formalisées dans les documents de la Commission européenne : détecter, contrôler, et surveiller. En Italie, dans la ville portuaire de Trieste, ces technologies ont un impact immédiat pour la vie des exilés.

      D’après de nombreux témoignages que nous avons recueillis, les policiers fouillent de manière quasi-systématique les téléphones des exilés lorsque ceux-ci effectuent leur demande d’asile.

      “Ce qu’ils font, c’est qu’ils lisent vos messages sur #WhatsApp, ils regardent vos photos, ils regardent votre historique de recherche, explique Smaïl, qui a fui le Pakistan il y a plusieurs années et vient en aide aux exilés à Trieste après avoir réussi lui-même à régulariser sa situation. S’ils voient que vous avez cherché “Milan”, ils vous disent : “Tu as cherché des informations sur Milan, alors pars à Milan”. Il y a même des gens qui m’ont dit qu’ils avaient effacé toutes les données sur leur téléphone, mais que la police a trouvé les informations quand même. S’ils font ça, c’est parce qu’ils trouvent qu’en tant que cité frontalière, ils en font déjà assez, alors ils cherchent des excuses pour renvoyer ceux qui demandent l’asile.

      Ce que décrit Smaïl ressemble point par point au logiciel #Le_Kiosk, développé par l’entreprise israélienne #Cellebrite, dont nous avons pu avoir une démonstration au cours du Salon Mondial de la Sécurité aux Frontières. En 2019, la France a annoncé équiper pas moins de 500 commissariats avec le #logiciel Le Kiosk. Ces technologies de surveillance rendent le parcours migratoire toujours plus complexe. Pourtant, les chiffres montrent que les entrées dans l’Union ne baissent pas ; en revanche, les routes sont de plus en plus dangereuses. “Vouloir stopper le mouvement des humains, c’est comme se battre contre la nature, contre la mer : les gens circulent, ils doivent trouver des moyens de passer”, regrette Smaïl.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-italie-une-fouille-integrale-des-telephones-3950382
      #smartphones #Trieste #danger #parcours_migratoire

    • Épisode 5/5 : En Bosnie, rencontre avec un passeur, entre les drones et les gangs

      A ce stade de l’enquête, une question continuait de nous tarauder : comment, avec tout cet arsenal pour protéger les frontières, expliquer que les entrées illégales dans l’Union européenne continuent ?

      Un paradoxe nous apparaît à la fin de cette tournée des pays des Balkans : les drones, logiciels de surveillance, caméras thermiques et autres équipements, ne sont peut-être pas essentiels pour comprendre la réalité de la migration. Au bout de trois jours passés à #Bihac, dans le nord de la #Bosnie, on comprend déjà beaucoup de la réalité de ce petit village, dernière étape avant l’entrée dans l’Union européenne : sur la place principale, il y a des exilés qui ont été refoulés la veille, qui se reposent pendant la journée, et dont tout le monde sait qu’ils vont retenter leur chance le soir-même. Et puis, il y a ces visages de gens qui ne partent pas, pendant 6 mois, 1 an : eux, ce sont les passeurs. Ici, tout le monde les connaît, ils se baladent dans la rue principale avec leurs clients, dans l’impunité la plus totale. Petit à petit, ces passeurs se sont structurés en réseau ; ces réseaux sont devenus des gangs.

      Nous nous sommes entretenus avec Ali, un passeur qui vit à la frontière entre la Bosnie et la Croatie depuis bientôt huit ans. La première fois que nous l’avons rencontré, c’était à un arrêt de bus. Il faisait presque 40°, le soleil cognait fort, et Ali venait de récupérer un groupe d’Afghans qu’il s’apprêtait à faire traverser. Il avait un pull noir à manches longues. Il a accepté de relever une de ses manches pour nous montrer son bras - lacéré par des cicatrices, du poignet jusqu’à l’épaule.

      “Ils nous ont torturés, raconte-t-il. Ils ont appelé mes parents, ils leur ont dit : “envoyez de l’argent !”. Ils nous ont tout fait. Mais crois-moi, après ça, les cicatrices font de toi quelqu’un de respecté dans le milieu.”

      Comment les passeurs arrivent-ils à déjouer les caméras thermiques, les drones, les patrouilles ? Ali ne nous donnera pas tous ses secrets, mais il laisse en deviner quelques-uns.

      “Je connais les horaires, l’heure à laquelle les gardes frontières font leur ronde, l’heure à laquelle ils sont dans la ville, détaille Ali. Mais il faut aussi s’en remettre à la chance.Tu crois que les caméras et les senseurs pourront m’arrêter. Laisse-moi te dire quelque chose : tu viens de l’Union européenne. Il y a des caméras de surveillance dans toutes les rues, dans tous les magasins. Est-ce que ça empêche les voleurs ? Non, jamais.”

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-bosnie-rencontre-avec-un-passeur-entre-les-drones-et-les-gangs-839123
      #passeurs

  • Trump et les grands patrons
    https://laviedesidees.fr/Trump-et-les-grands-patrons

    L’alliance « Trump-Musk » a occulté l’histoire plus conflictuelle des relations entre le #Parti_républicain et le grand #patronat des Etats-Unis. Au cœur des tensions : les mesures protectionnistes des présidents républicains, à rebours de l’agenda libéral défendu par les leaders des multinationales.

    #International #Donald_Trump
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20251007_patrumps.pdf

  • Patti Smith - Gloria (1979)
    https://www.youtube.com/watch?v=VgNeBNMJFZs

    [Intro]
    Jesus died for somebody’s sins but not mine
    Melting in a pot of thieves, wild card up my sleeve
    Thick, heart of stone, my sins, my own
    They belong to me
    Me
    People said beware, but I don’t care
    Their words are just rules and regulations to me
    Me

    [Verse 1]
    I walk in a room, you know I look so proud
    I move in this here atmosphere where anything’s allowed
    Then I go to this here party and I just get bored
    Until I look out the window, see a sweet young thing
    Humping on a parking meter, leaning on the parking meter
    Oh, she looks so good
    Oh, she looks so fine
    And I’ve got this crazy feeling that I’m going to, ah-ah, make her mine

    [Verse 2]
    Oh, I’ll put my spell on her, here she comes
    Walking down the street, here she comes
    Coming through my door, here she comes
    Crawling up my stair, here she comes
    Waltzing through the hall in a pretty red dress
    And oh, she looks so good
    Oh, she looks so fine
    And I’ve got this crazy feeling that I’m going to, ah-ah, make her mine
    See Patti Smith Live
    Get tickets as low as $55
    You might also like
    Florida!!!
    Taylor Swift
    So Long, London
    Taylor Swift
    Down Bad
    Taylor Swift
    [Verse 3]
    Then I hear this knocking on my door, hear this knocking on my door
    And I look up to the big tower clock and say “oh my God, it’s midnight”
    And my baby is walking through the door laying on my couch
    She whispers to me and I take the big plunge
    And oh, she was so good
    And oh, she was so fine
    And I’m going to tell the world that I just, ah-ah, made her mine

    [Pre-Chorus]
    And I said darling, tell me your name, she told me her name
    She whispered to me, she told me her name
    And her name is, and her name is
    And her name is, and her name is
    G L O R I -

    [Chorus]
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)

    [Verse 4]
    I was at the stadium
    There were twenty thousand girls
    Called their names out to me, Marie, Ruth, but to tell you the truth
    I didn’t hear them, I didn’t see
    I let my eyes rise to the big tower clock
    And I heard those bells chiming in my heart going
    Ding-dong, ding-dong, ding-dong, ding-dong
    Ding-dong, ding-dong, ding-dong, ding-dong
    Calling the time when you came to my room
    And you whispered to me and we took the big plunge
    And oh, you were so good
    Oh, you were so fine
    And I’ve got to tell the world that I made ya mine, made ya mine
    Made her mine made ya mine made her mine made ya mine
    [Chorus]
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)

    [Bridge]
    When the tower bells chime
    Ding-dong they chime
    I said that Jesus died
    For somebody’s sins
    But not mine

    [Chorus]
    (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)
    G-L-O-R-I-A (Gloria)

    • Avec les positions de merde qu’elle a pris au fil du temps, elle aura été plusieurs. Déjà dans ce show de 1979, elle fait monter quelqu’un sur scène et n’est plus assez punk pour s’opposer au videur qui le jette en bas ; elle a chanté « free money » avant de déclarer en presse contre les luttes d’intermittents ici (2003) que réclamer de l’argent n’était pas digne des artistes.
      #patti_smith

      edit : j’avais hésité à poster une autre version hier de cette chanson de 1975 (comme le Middle de Pink Floyd récemment évoqué ici) qu’elle a ensuite trimballé ... comme une croix.
      je trouve aucun filmage ok avant 1976, et ici le son est assez pourri par rapport à des versions pirates antérieures
      https://www.youtube.com/watch?v=GCmhefOpgII

      #John_Cale #N-Y #punk

    • Mourir en rougissant
      Suivant la guerre qu’il fait
      Du fait des Allemands
      À cause des Anglais
      Mourir baiseur intègre
      Entre les seins d’une grosse
      Contre les os d’une maigre
      Dans un cul de basse-fosse
      Mourir de frissonner
      Mourir de se dissoudre
      De se racrapoter
      Mourir de se découdre
      Ou terminer sa course
      La nuit de ses cent ans
      Vieillard tonitruant
      Soulevé pas quelques femmes
      Cloué à la Grande Ourse
      Cracher sa dernière dent
      En chantant Amsterdam
      Mourir cela n’est rien
      Mourir la belle affaire
      Mais vieillir
      Ô vieillir
      Mourir, mourir de rire
      C’est possiblement vrai
      D’ailleurs la preuve en est
      Qu’ils n’osent plus trop rire
      Mourir de faire le pitre
      Pour dérider le désert
      Mourir face au cancer
      Par arrêt de l’arbitre
      Mourir sous le manteau
      Tellement anonyme
      Tellement incognito
      Que meurt un synonyme
      Ou terminer sa course
      La nuit de ses cent ans
      Vieillard tonitruant
      Soulevé par quelques femmes
      Cloué à la Grande Ourse
      Cracher sa dernière dent
      En chantant Amsterdam
      Mourir cela n’est rien
      Mourir la belle affaire
      Mais vieillir
      Ô vieillir
      Mourir couvert d’honneur
      Et ruisselant d’argent
      Asphyxié sous les fleurs
      Mourir en monument
      Mourir au bout d’une blonde
      Là où rien ne se passe
      Où le temps nous dépasse
      Où le lit tombe en tombe
      Mourir insignifiant
      Au fond d’une tisane
      Entre un médicament
      Et un fruit qui se fane
      Ou terminer sa course
      La nuit de ses mille ans
      Vieillard tonitruant
      Soulevé par quelques femmes
      Cloué à la Grande Ourse
      Cracher sa dernière dent
      En chantant Amsterdam
      Mourir cela n’est rien
      Mourir la belle affaire
      Mais vieillir
      Ô vieillir

      12 minutes à vivre...

    • Le succès pourrit l’esprit des artistes, mais il n’y a pas qu’eux qui sont touchés pas le phénomène.

      Les foules t’adorent, tes actions en bourse t’enrichissent, les gens que tu cotoies ont des opinions de moins en moins larges, après avoir surmonté tes tribulations tu vis dans ton château, dans le comfort, enfin la misère n’est plus que celle du passé et celles des autres, l’embourgeoisement terminé tu oublies que tu mourras comme tout le monde. Tu profites d’un bref moment de tranquilité avant que la panique te rattappe.

      C’est con de viellir comme ca.

      #viellesse

  • Chez les riches riches la thune s’augmente de 6% l’an, pas comme le RSA ou le Smic, mais il semble que l’on aille vers une hausse de la régressive TVA.
    "Pourquoi il faut davantage taxer les riches, en 5 #graphiques"
    https://www.alternatives-economiques.fr/faut-davantage-taxer-riches-5-graphiques/00116259
    est aussi là https://archive.ph/VZeDo
    et les graphiques hurlent bien les choses

    la Direction générale des finances publiques (DGFIP) de Bercy qui, en début d’année, a dressé le constat. Entre 2003 et 2022, le revenu moyen des 0,1 % les plus riches a augmenté de 119 %, nettement plus vite que celui du reste de la population (+ 46 %). Sur la même période, le taux d’imposition moyen de ces 0,1 % a baissé, passant de 29,3 % à 25,7 % (-3,6 points). Alors qu’il est resté stable en moyenne (+ 0,2 point).

    sinon, Zucman, c’est ni "eat the rich" ni "mon ennemi c’est la finance", mais juste « engraissons-les moins vite » (ils se comporteront mieux).

    #richesse #riches #concentration_des_richesses #revenu #patrimoine #biens_professionnels #fiscalité #impôts #taxe_Zucman #dette_publique

  • Le mythe de « l’unité patronale », carburant de la puissance du #MEDEF
    https://lvsl.fr/le-mythe-de-lunite-patronale-carburant-de-la-puissance-du-medef

    Derrière la posture victimaire permanente du MEDEF se cache un récit soigneusement construit : celui de « l’unité patronale ». En présentant « l’entreprise » ou « le #patronat » comme un tout cohérent, ce propos sert les grandes firmes financiarisées, au détriment des petites et moyennes entreprises, souvent bien ancrées localement. Un mythe qui fonctionne comme une arme politique, justifiant les rentes colossales issues des aides publiques et visant à neutraliser les conflits internes au monde de l’entreprise.

    #Économie #budget #CPME #dialogue_social #entreprise #impôts #Multinationales #Patrick_Martin #patrons #PME #syndicat

  • Les « #patrouilles_citoyennes » anti-migrants se multiplient à travers l’#Europe

    Partout en Europe, des milices d’extrême-droite se qualifiant de « patrouilles citoyennes » ou de « #chasseurs_de_migrants » traquent des demandeurs d’asile et intimident des travailleurs humanitaires le long des frontières européennes.

    La scène se déroule dans l’Essex, au nord-est de Londres. Un employé se rend en voiture à la RAF Wethersfield, une ancienne base militaire, lorsqu’un groupe encercle son véhicule.

    Tout en filmant la scène avec des smartphones, le groupe accuse l’employé d’être un « traître » et le menace de divulguer son numéro d’immatriculation. La scène est diffusée en direct et vu par des milliers de spectateurs.

    Le journal britannique The Independent, qui a rapporté l’incident le mois dernier, indique que le groupe de « chasseurs de migrants » était opposé à l’utilisation de la base militaire comme lieu d’hébergement pour les demandeurs d’asile.

    Ces justiciers autoproclamés se feraient passer pour des journalistes pour se rendre dans des centres d’hébergement et des hôtels pour harceler les employés et les demandeurs d’asile. Les images sont ensuite publiées sur les réseaux sociaux, ainsi que la localisation des lieux, tout en appelant les Britanniques à participer aux manifestations anti-migrants.

    L’incident survenu dans l’ancienne base militaire est en effet lié aux manifestations anti-migrants qui ont débuté en juillet et se sont propagées à travers tout le Royaume-Uni.

    Plus largement, dans toute l’Europe, de nombreux reportages font état de l’arrivée de groupuscules voulant protéger les frontières.

    Les « défenseurs » de la communauté

    Ces groupes se posent en défenseurs de la communauté, face à la menace que représenterait l’immigration, et disent intervenir là où la police et les autorités publiques aurait échoué.

    Le Radicalisation Awareness Network (RAN) a mené une étude sur ce phénomène. Le RAN est un réseau financé par l’UE qui rassemble des professionnels de divers horizons, dont des travailleurs sociaux, des enseignants et des professionnels de la santé qui travaillent avec des personnes vulnérables à la radicalisation ou qui se sont déjà radicalisées.

    L’étude s’est penchée sur « l’internationalisation croissante » de l’extrémisme de droite, sa propagation en ligne et les tentatives de normalisation des #discours_haineux visant les migrants et les demandeurs d’asile.

    L’extrémisme de droite en Europe est loin d’être monolithique. Il englobe plutôt un large éventail de courants idéologiques dont l’#auto-justice contre les migrants. Ces idéologies se recoupent ou se font concurrence.

    Ces mouvement, qui reposaient autrefois sur des sous-cultures jeunes, comme les #néonazis et les #skinheads, impliquent désormais des adultes. L’étude du RAN cite un rapport sur l’extrémisme de droite en Norvège, qui démontre que l’âge moyen de la radicalisation a considérablement augmenté, passant d’environ 22 ans dans les années 1990 à 31 ans dans les années 2010.
    Différents catégories de mouvements

    Le RAN a énuméré les différentes idéologies des groupes d’extrême droite, parmi lesquels figurent les mouvements néonazis et identitaires, qui prônent tous deux la suprématie blanche et la séparation ethnique, s’appuyant sur l’idéologie nazie ou le discours du grand remplacement pour défendre une identité européenne prétendument menacée.

    D’autres catégories comprennent des mouvements anti-islam et anti-immigration, qui ont pris de l’importance après l’arrivée de centaines de milliers de demandeurs d’asile en 2015. Ces groupes d’autodéfense, à l’image des #Soldiers_of_Odin, qui ont étendu leur réseau dans les pays scandinaves et baltes, prétendent défendre l’identité européenne ou chrétienne.

    Selon le RAN, au-delà de leur idéologie, ces différents groupes diffèrent par leurs stratégies et leurs structures. Cela rend le paysage extrémiste de droite européen à la fois fragmenté et interconnecté.
    Motivations individuelles

    Une autre étude menée en 2019 par des chercheurs de l’université Masaryk de Brno en République tchèque et de l’université d’Oslo en Norvège observe que les motivations individuelles au sein des groupes d’autodéfense sont très variables.

    Certains les rejoignent pour se réinventer, notamment les personnes ayant un passé agité ou un casier judiciaire. D’autres, explique encore le rapport, sont attirés par la promesse d’appartenance à une communauté, les valeurs militaires ou l’opportunité de faire partie d’une grande cause.

    Certains groupes sont peu structurés. D’autres sont organisés en réseau, adoptent des uniformes et ont recours à la violence.

    Les organisations de défense des droits humains ne cessent d’alerter sur ces groupes, rappelant qu’ils prospèrent grâce à la peur, à la désinformation et qu’ils amplifient l’hostilité politique envers les migrants.

    Dans l’ensemble, un mélange complexe de facteurs sociaux, d’idéologies et d’une quête de développement personnel est à l’origine de la montée de ces groupes à travers l’Europe, selon les chercheurs.

    Le nombre de demandes d’asile en forte baisse

    D’après les données de l’Agence européenne pour l’asile (AUEA), les demandes d’asile dans l’Union européenne (UE) ont chuté de 23 % au cours du premier semestre de cette année. L’AUEA a enregistré 399 000 nouvelles demandes déposées entre janvier et juin, soit une baisse de 114 000 cas.

    L’Allemagne a enregistré la plus forte baisse des demandes, avec une diminution de 43 %. Elle est suivie par l’Italie et l’Espagne, qui ont respectivement enregistré une baisse de 25 % et 13 % des demandes d’asile pendant la première moitié de l’année.

    Cette évolution est attribuée à la diminution des demandes venant de Syriens.

    Pourtant, elle n’empêche la montée en puissance des groupes d’autodéfense contre les migrants.

    Miguel Ramos, journaliste spécialisé dans les mouvements d’extrême droite, a expliqué à InfoMigrants ne pas être surpris. « L’objectif de l’extrême droite est de créer des divisions entre les populations locales et les migrants. Leur programme se concentre sur des théories du complot telles que la théorie du grand remplacement, l’islamophobie et les fausses informations. Ils ne se soucient pas des chiffres. Ils ne se soucient pas de la réalité. Ils jouent sur une autre réalité basée sur le racisme et sur une Europe blanche et chrétienne ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/66983/les-patrouilles-citoyennes-antimigrants-se-multiplient-a-travers-leuro
    #milices #milices_privées #extrême_droite #anti-migrants #asile #migrations #réfugiés
    ping @karine4

  • Le patrimoine foncier peut-il sauver la France de la faillite ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-fil-eco/le-patrimoine-foncier-peut-il-sauver-la-france-de-la-faillite-1590716

    Face à la dette publique, l’État peut-il exploiter le patrimoine foncier pour financer ses dépenses ? Réduire dettes et inégalités grâce à la terre et l’immobilier  est-il pensable ? Arnaud Orain nous éclaire.

    Dans cette chronique du Fil éco de France Culture, Arnaud Orain soulève que la France fait face à une charge de dette publique croissante qui pourrait devenir son premier poste de dépenses dans les prochaines années. Parallèlement, la valeur du #patrimoine_foncier et immobilier des Français ne cesse de croître depuis 30 ans mais reste concentrés sur une minorité de la population. Historiquement, des économistes comme les physiocrates, Léon Walras ou John Law ont envisagé que l’État tire parti de la #propriété_foncière pour financer ses dépenses. Plus récemment, des économistes contemporains tels qu’Alain Trannoy et Étienne Wasmer proposent une taxe sur la terre de 2% pour soutenir le modèle social et réduire la dette. La question se pose donc : la richesse foncière et immobilière pourrait-elle réellement sauver la France de la faillite tout en réduisant les inégalités ?

    En 2017, un rapport de France Stratégie, organisme rattaché au Premier ministre, avait fait grand bruit : il proposait, en cas de nouvelle crise de la dette, que l’État français se déclare unilatéralement copropriétaire de toutes les terres bâties de l’Hexagone. Pour le droit d’occuper ces terres, particuliers et entreprises auraient dû verser, sous forme de loyer ou à chaque vente, un pourcentage de leur valeur. La plupart des experts économiques avaient à l’époque crié au retour des bolchéviques, le couteau entre les dents. Mais l’idée est-elle si folle d’un point de vue économique ?

    Bien entendu, il existe des précédents radicaux. Si l’on laisse de côté les régimes communistes, dès 1720, l’Écossais John Law avait caressé l’espoir de s’emparer d’une partie des biens de l’Église pour rembourser les dettes de Louis XIV, et la Révolution française procédera à leur nationalisation en 1789 dans le même but. Les premiers économistes libéraux du XVIIIᵉ siècle, les #physiocrates, avaient proposé qu’un souverain soit copropriétaire de toutes les terres du royaume, imposant les propriétaires fonciers tout en épargnant les locataires [fermiers] , dont les investissements devaient enrichir le pays. Un siècle plus tard, Léon Walras envisageait lui aussi le rachat de toutes les terres par l’État, pour financer ses dépenses via les fermages et loyers du sol.

    Les propositions contemporaines et le débat actuel

    Au XXᵉ siècle, les économistes américains Richard Arnott et Joseph Stiglitz ont étudié la possibilité de financer les infrastructures publiques par une taxe sur la #rente_foncière. Plus près de nous, en 2022, Alain Trannoy et Étienne Wasmer ont proposé de financer le modèle social français et la dette par une taxe de 2 % sur la terre, épargnant le bâti pour ne pas décourager les investissements, à l’instar des physiocrates. Alors que le sol qui nourrit et loge redevient un enjeu majeur, la question de la propriété de la terre, qui interroge même chez les libéraux, mérite plus que jamais un large débat démocratique.

    une réforme fiscale digne de ce nom heurte de puissants intérêts et nécessiterait une révolution. on choisi donc de s’en prendre démagogiquement aux très grandes fortunes et à elles seules.
    l’étatisation de ce bien commun qu’est la terre constituerait une réforme structurelle des finances publiques. en faire le projet suppose d’oublier que l’État c’est l’État du Capital. nos économistes tournent en rond. il n’empêche, au moins la propriété, ce « droit naturel », est-elle un chouille mise en débat.

    #fiscalité #terre #propriété-privée

  • staatlich gelenkter, autorisierter und ideologisch gefilterter Zent...
    https://diasp.eu/p/17878074

    staatlich gelenkter, autorisierter und ideologisch gefilterter Zentrismus

    #Konformismus #Hegemonie #Zentrismus #Paternalismus #Autoritarismus #Überwachung

    tagesschau.de/investigativ/mdr…

    loma.ml/display/3f0f9f20-b6fe4…

    ♲ CyberEgg - 2025-09-18 15:08:47 GMT

    Bundespolizeiakademie: Umstrittener Professor - auf Lebenszeit?

    Ein Professor mit rechter Vergangenheit unterrichtet wieder an der Bundespolizeiakademie. Nach MDR-Recherchen könnte er nun sogar Professor auf Lebenszeit werden. Die größte deutsche Polizeigewerkschaft protestiert heftig.

  • 9 000 milliards d’héritages : bientôt le plus grand transfert de richesse de l’histoire de France
    04/09/2025
    https://www.latribune.fr/economie/france/9-000-milliards-passent-des-aines-aux-heritiers-la-france-face-au-plus-gra

    9 000 milliards d’euros vont passer des mains des baby-boomeurs à celles de leurs héritiers : un séisme successoral sans précédent, entre bombe à inégalités et occasion unique de réinventer la redistribution des richesses patrimoniales.

    Les chiffres donnent le tournis. Dans les quinze prochaines années, la France va assister au plus grand transfert de richesse de son histoire : plus de 9 000 milliards d’euros de patrimoine détenu par les générations âgées vont se retrouver entre les mains de leurs descendants. Un mouvement titanesque, que les économistes appellent la « grande transmission » car il s’agit d’une conséquence directe du déclin progressif des baby-boomeurs, les individus nés entre 1946 et 1964.

    Cette grande transmission a deux faces. Elle est à la fois source d’inégalités entre les Français, mais aussi d’opportunités pour redistribuer équitablement les richesses, comme le souligne la Fondation Jean-Jaurès dans son rapport sur la transmission des patrimoines publié jeudi 4 septembre. Un paradoxe à surmonter sous peine de laisser filer cette manne sans en tirer le moindre bénéfice collectif.

  • #Finances_publiques : où est passé l’argent ?

    Les visages changent, les mêmes #mensonges restent : cette semaine, le ministre de l’Economie Eric Lombard a annoncé que l’Etat devait trouver de toute urgence « 40 à 50 milliards d’euros » (pour la précision, on repassera) pour freiner le #déficit_public. Ce chiffre sorti du chapeau et annoncé dans l’urgence, relayé par #François_Bayrou qui compare l’#endettement de la France à une dette de 50 000 euros par citoyen, alors que les deux n’ont techniquement rien à voir est devenu un classique de la propagande bourgeoise au XXIe siècle mais se base sur un fait réel : le niveau de #dépenses de l’État est considérable mais nous n’en voyons pas la couleur. Tous ces gens aux commandes du pays depuis trente ans s’accusent mutuellement des déficits publics, s’en déresponsabilisent et surtout les exagèrent pour alimenter leurs #politiques_antisociales. Mais ce coup-ci, les faits sont là : de l’argent a été massivement dépensé durant sept ans, creusant considérablement la #dette_publique. Or, cet argent n’a pas servi à améliorer nos conditions de vie, par exemple via des #services_publics de qualité. Au contraire, ces derniers se sont considérablement dégradés. Alors où est passé l’argent ? Puisque le journalisme mainstream a la mémoire courte, retour chronologique sur les principaux vols commis par le #macronisme en sept ans, pendant lesquels l’argent est passé de nos poches à celles des possédants.

    2017 : tout juste arrivé au pouvoir, Macron réduit considérablement nos #recettes_fiscales… pour rien

    Un #budget, tout le monde le vit au quotidien, est composé de recettes et de dépenses. Macron a réduit les premières et a considérablement augmenté les secondes, tout en rognant celles dont on avait le plus besoin. À l’automne 2017, le premier budget voté par la majorité macroniste, alors écrasante, a comporté une #réforme_fiscale d’ampleur :

    – Suppression de la partie financière de l’#impôt_de_solidarité_sur_la_fortune (#ISF), transformé en #impôt_sur_la_fortune_immobilière (#IFI). Cette mesure fait perdre chaque année 4 milliards d’euros aux contribuables. Son rétablissement a été demandé, en vain, par les Gilets jaunes.

    – Mise en place d’un #prélèvement_forfaitaire_unique à 30% (ou #flat_tax) qui est venu réduire considérablement l’#imposition_du_capital. En effet, les plus riches étaient taxés de façon bien supérieure (jusqu’à 45%) et désormais tout le monde paye le même taux sur ses #dividendes, plus-values de cession de valeurs mobilières, l’#assurance-vie… Comment s’étonner dès lors que selon le ministère des #Finances, 44% de cette baisse ait profité aux 1% les plus riches ?

    Au total, la suppression de l’ISF et la mise en place de la flat tax rapportent 1,5 million d’euros par an à chacun des cent foyers les plus riches, toujours selon Bercy.

    Oui mais l’objectif était de pousser les riches à investir dans notre économie en les libérant du fardeau de nos impôts, non ? Objectif complètement raté, alors. #France_Stratégie, organisme gouvernemental rattaché au Premier ministre, a publié son rapport sur l’effet de ces deux mesures il y a un peu plus d’un mois : l’effet est nul. “L’observation des grandes variables économiques – croissance, investissement, flux de placements financiers des ménages, etc. – avant et après les réformes ne suffit pas pour conclure sur l’effet réel de ces #réformes”, estime le rapport. “Il ne sera pas possible d’estimer par ce seul moyen si la suppression de l’ISF a permis une réorientation de l’#épargne des contribuables concernés vers le financement des entreprises”. Bref, ces deux mesures fiscales ont été des cadeaux purs et simples pour les plus riches.

    2017-2024 : Dans la droite lignée de Hollande, Macron réduit l’imposition et les cotisations des #entreprises privées… sans rien demander en retour

    Retour en 2014 : #François_Hollande est président, #Arnaud_Montebourg ministre de l’Economie. En cœur, ils annoncent un vaste de plan de réduction d’impôts et de #cotisations_patronales pour les entreprises. Cela s’appelle « #pacte_de_responsabilité_et_de_solidarité » : en échange de ces #aides qui coûtent des milliards aux finances publiques, le #patronat doit créer des #emplois. C’est ce que le #MEDEF promet à l’époque, en défilant sur les plateaux télé avec un badge “#un_million_d’emploi”. Mais il ne signe aucun accord formel.

    Mise en œuvre par le nouveau ministre de l’Economie #Emmanuel_Macron, cette réforme réduit les “charges” des entreprises. Devenu président de la République, Macron fait voter à l’automne 2018, dans le budget de la sécurité sociale, la pérennisation de ce dispositif censé être limité dans le temps. Les entreprises ne payent désormais plus aucune #cotisation_patronale sur les bas salaires (coût : plus de 20 milliards d’euros par an). Leur #taux_d’imposition a été considérablement réduit (coût : 11,5 milliards d’euros par an). C’est une perte sèche pour le budget de l’Etat : en effet, la loi prévoit que les baisses de cotisations qui bénéficient à la #sécurité_sociale soient compensées par le budget de l’Etat. Autrement dit, ce que les entreprises privées ne payent plus, ce sont les contribuables qui le payent à leur place, ainsi que les usagers des services publics sur lesquels des économies ont été faites pour financer ces cadeaux.

    Au total, ces nombreux dispositifs visant à aider les entreprises représentent 200 milliards d’euros par an à notre charge. Ils sont donc, pour commencer, composés des réductions de cotisations patronales payées par les entreprises. C’est le cas de la #réduction_Fillon, mise en place sous #Nicolas_Sarkozy, qui exonère de cotisations patronales les salaires payés entre 1 et 1,6 SMIC. Vient ensuite la baisse pérenne de #cotisations_sociales, mise en place en 2019, qui exonère de cotisations jusqu’à 2,6 SMIC. Ensuite, il y a des #crédits_d’impôts comme le #Crédit_impôt_recherche (#CIR), mis en place dans les années 1980 puis sans cesse étendu et simplifié, qui donne des crédits d’impôt aux entreprises qui déclarent des dépenses de recherche et développement (quelles qu’elles soient), et enfin le #Pacte_de_responsabilité, donc. La dernière mesure en date est la suppression progressive de la #Cotisation_sur_la_valeur_ajoutée_des_entreprises (#CVAE), 4,3 milliards d’euros perdus chaque année. Chaque gouvernement, depuis le début des années 2000, a ajouté des dizaines de milliards d’euros transférés des ménages (les contribuables) vers les entreprises – mais c’est Macron qui en a fait le plus.

    « Nous estimons l’impact de la réforme sur l’#emploi, la #valeur_ajoutée et l’#investissement. Aucun impact n’est détecté sur ces variables. Les entreprises ayant fortement recours au CICE n’ont pas embauché plus, après 2019 que les entreprises ayant peu recours au CICE. »
    Rapport de l’Institut des Politiques Publiques, 2022

    Des #cadeaux, vraiment ? Ce genre de mesure ne vient-il pas renforcer la “#compétitivité” des entreprises françaises en réduisant le “#coût_du_travail” ? Et non : toutes les études, y compris ministérielles, sur les effets de ces 200 milliards d’euros annuels dépensés pour les #entreprises_privées montrent que les effets sont faibles, voire inexistants. En 2022, l’Institut des politiques publiques disait de la transformation du CICE en baisse pérenne de cotisations patronales : « Nous estimons l’#impact de la réforme sur l’emploi, la valeur ajoutée et l’investissement. Aucun impact n’est détecté sur ces variables. Les entreprises ayant fortement recours au CICE n’ont pas embauché plus, après 2019, que les entreprises ayant peu recours au CICE. »

    Le dernier gros rapport en date, celui de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), n’y va pas par quatre chemins : “L’#efficacité des #allègements du #coût_du_travail se trouve sans doute ailleurs : dans le soutien apporté aux marges des entreprises”, nous dit-il… et ces marges, les entreprises en font bien ce qu’elles veulent. Et ça n’a pas servi à créer de l’emploi, ni à relocaliser notre industrie, mais bien à augmenter les #dividendes des #actionnaires.

    Ces aides aux entreprises représentent 25% du budget de l’État dépensés chaque année – un montant supérieur au budget de l’Éducation nationale, et nous n’en voyons pas la couleur. Ils sont absorbés ailleurs. Et on appelle cela « l’économie de marché », « la loi du marché », « le capitalisme globalisé » ? La vérité, c’est que nous #subventionnions les entreprises privées à hauteur de 10 milliards d’euros par an en 1980, nous renseigne ce même rapport, contre au moins 200 milliards en 2024.

    2019 : la #prime_d’activité pour faire payer les contribuables à la place des actionnaires

    En décembre 2018, le mouvement des Gilets jaunes dévaste les beaux quartiers de Paris après avoir pris son envol sur les ronds-points partout dans le pays. Ce mouvement sans leader ni parti inquiète le gouvernement, Macron prépare même un hélicoptère pour pouvoir échapper à la foule en colère le 8 décembre.

    “On bosse mais on ne s’en sort pas” : les manifestants qui se sont d’abord mobilisés contre la tentative de hausse de la #taxe_sur_le_carburant ont fini par réclamer la fin des cadeaux pour les entreprises et le retour de l’ISF. Le gouvernement a finalement – pour la première fois depuis longtemps – cédé face au mouvement social, en renonçant à sa taxe injuste. Il a en outre proposé une amélioration des revenus des plus modestes.

    Pour cela, il n’a pas augmenté le #SMIC et ainsi mis à contribution le patronat et les actionnaires. Non, il a augmenté la prime d’activité, dispositif créé sous Hollande et qui permet aux salariés aux revenus modestes de bénéficier d’un complément de revenu versé par l’Etat, c’est-à-dire nous. Après les Gilets jaunes, les salariés au SMIC ont touché 90 euros de plus, ce qui n’est pas négligeable. Mais en refusant de faire contribuer le patronat, le gouvernement dépense chaque année 10 milliards d’euros pour compenser la faiblesse des salaires versés par les entreprises.

    2022 : le scandale #McKinsey révèle la ruine quotidienne de l’Etat au profit des copains

    Début 2022, peu avant la campagne présidentielle qui allait permettre la réélection de Macron avec l’aide de son joker Le Pen, on apprenait que l’Etat français aurait payé au moins 1 milliard d’euros par an à des #cabinets_de_conseil pour concevoir sa politique, en doublon de l’administration publique et pour des missions dont l’intérêt n’est pas facile à saisir (et le mot est faible). De l’argent public balancé par les fenêtres ? Oui, et principalement en faveur d’une entreprise, McKinsey, dont on a appris en mars de la même année qu’elle ne payait absolument aucun impôt en France. L’homme en charge de la passation de contrat de ce cabinet de conseil avec l’Etat n’est autre qu’un ami du président, #Karim_Tadjeddine, qui partage avec lui une vision de l’Etat « en mode start up ».

    En 2021, le poids croissant de ces consultants dans la gestion des affaires publiques ayant fait un peu de bruit, le groupe communiste au Sénat avait mis en place une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur cette nouvelle tendance. Le rapport qui en a résulté est particulièrement riche car il se base sur des dizaines d’heures d’audition des principaux acteurs de l’affaire, des consultants eux-mêmes aux ministres qui ont fait appel à eux.

    On y apprend d’abord que les dépenses de cabinet de conseil ont doublé au cours du quinquennat, pour atteindre la somme d’un milliard d’euros en 2021. Pour comparaison, le budget annuel consacré à l’égalité femmes-hommes est de 50 millions d’euros. Donner de l’argent aux cabinets privés semble être la véritable « grande cause du quinquennat », à en croire le rapport, qui souligne le recours de plus en plus systématique à leurs services, majoritairement en doublons de compétences existantes dans l’administration publique. Les rapporteurs précisent que la somme d’un milliard d’euros annuelle est « une estimation minimale car les dépenses des opérateurs sont en réalité plus élevées. Si la commission d’enquête a interrogé ceux dont le budget était le plus important (Pôle emploi, Caisse des dépôts et consignations, etc.), l’échantillon ne représente que 10 % du total des opérateurs » (p.8). La somme d’un milliard d’euros est donc TRÈS sous-estimée.

    Pour quoi faire ? Parfois rien du tout : le rapport documente ainsi une facture de 496 800€ de McKinsey pour une mission de réflexion sur « l’avenir du métier d’enseignant » qui n’a pas abouti. Enfin si, ça a abouti à un rapport de deux cent pages qui enfonce des portes ouvertes – soit 2 480€ la page. Mais aussi 558 900€ pour le cabinet #Boston_Consulting_Group (#BCG pour les intimes), pour l’organisation d’une “#convention_des_managers_de_l’Etat”… qui n’a jamais eu lieu.

    Ce mois-ci, l’émission Cash Investigation est venue confirmer ce qui se dessinait il y a deux ans : oui, les consultants de McKinsey ont bien travaillé gratuitement pour le candidat Macron en 2017, ce qui explique pourquoi l’Etat a eu autant recours à leur service depuis son élection.

    On pourrait parler aussi de l’explosion du budget du palais de l’Elysée ou de la façon dont le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a aidé les propriétaires du Paris-St-Germain à éviter de payer des impôts lors du transfert de Neymar en 2017… Les exemples ne manquent pas pour montrer la façon dont Macron et ses sbires ont dilapidé notre argent.

    2023 : la barre d’un million d’apprentis donnés quasi gratuitement au patronat est franchie

    En 2018, la loi dite « #pour_la_liberté_de_choisir_son_avenir_professionnel » a permis de profonds changements alors qu’elle est passée, sur le moment, inaperçue. C’est parce que cette loi existe que le gouvernement a pu affaiblir brutalement l’#assurance-chômage. C’est cette loi qui a libéralisé la #formation_professionnelle et provoqué l’augmentation des arnaques pour les salariés en désir de reconversion. Et c’est cette loi qui a provoqué l’augmentation considérable du nombre d’apprentis en France. Les #apprentis sont des jeunes qui, pour obtenir un diplôme, se forment en #alternance, c’est-à-dire en travaillant pour une entreprise sensée les former et accompagnés par un organisme de formation. Entre 2017 et 2022, le nombre de nouveaux contrats d’#apprentissage signés est passé d’un peu plus de 320 000 à 837 000. En 2023, on aurait donc atteint le million.

    Cette augmentation a principalement été obtenue grâce à de la distribution d’argent public au patronat français : pour chaque contrat signé, la première année, les entreprises privées ont touché entre 5 000 et 8 000 euros d’aides à partir de 2020. Désormais, une aide unique de 6 000 euros leur est octroyée. Concrètement, et puisque la rémunération des apprentis est très basse, cela signifie qu’embaucher un apprenti de moins de 18 ans ne coûte pas un centime aux entreprises la première année : le contribuable paye tout à la place du patron. Sur ce site de promotion de l’apprentissage, on apprend ainsi que la dépense publique permet au patronat de dépenser un minimum pour rémunérer ses apprentis. Même la troisième année, cela coûte nettement moins cher que d’embaucher un salarié au SMIC. Il faut ajouter à ça le fait que les contrats d’apprentissage sont largement exonérés de cotisations patronales : concrètement, ça ne coûte quasi plus rien d’embaucher un apprenti.

    Nous ne sommes pas passés de 300 000 à un million d’apprentis en six ans simplement parce qu’un beau matin de nombreux patrons se sont découvert une vocation pédagogique. Toutes les études, notamment celle de la Cour des Comptes, montrent que c’est bien la prise en charge par l’Etat de l’apprentissage qui a provoqué un effet d’aubaine et incité les employeurs à recourir à cette main d’œuvre gratuite. Après tout, pourquoi s’en priver ?

    Et puisque les critères sont inexistants et que le seul encadrement provient d’organismes de formation souvent privés et peu scrupuleux (et cogérés par le patronat via les Chambres de commerce et d’industrie, dans le cas des CFA), les abus explosent. Selon une étude de l’Observatoire de l’alternance, un organisme patronal, 27% des alternants sondés déclarent ne pas avoir eu de tuteur pendant leur contrat de travail, ce qui est totalement illégal. Et seules 40% des entreprises sondées déclarent former leur tuteur. Une proportion qui chute à 28% dans le commerce. L’apprentissage n’est pas une chance pour la jeunesse. D’abord, c’est une nouvelle réserve de main d’œuvre gratuite ou à prix cassé pour le patronat. Ensuite c’est une main d’œuvre docile, que l’on forme à devenir les salariés soumis du futur. Des salariés qui n’auront pas pu choisir leur vie et dont la formation très spécialisée les enchaîne à un secteur professionnel.

    En 2024, le coût de l’apprentissage pourrait avoisiner les 25 milliards d’euros pour les contribuables ! Et pour quels effets durables ? Potentiellement catastrophiques, au point que l’OFCE parle, dans une étude récente, de “#bulle_de_l’apprentissage”. « Il y a beaucoup d’emplois artificiels, explique Bruno Coquet, économiste, au journal La Tribune. La Dares et l’OFCE avaient estimé leur nombre entre 200 000 et 250 000, il y a deux ans. Tous ces emplois pourraient disparaître. Certains emplois en apprentissage se sont substitués à des contrats en CDD ou CDI, car ils coûtaient moins cher. Ces effets de substitution ont été estimés à 200 000. »

    2025 : la contribution des grandes entreprises est écourtée

    Lors du budget préparé par #Michel_Barnier (éphémère Premier ministre du gouvernement putschiste de l’automne 2024) prévoyait un certain nombre de micro-reculs dans cette politique pro-actionnaires. Ce budget prévoyait la réduction des #aides_aux_entreprises dans le cadre de l’apprentissage et, dans sa version parvenue à l’après-dissolution, comportait un projet de surtaxe sur le bénéfice des grandes entreprises, pendant deux ans. Aussitôt annoncée, cette mesure a provoqué la colère de #Bernard_Arnault. Le patron de #LVMH n’a pas supporté cette mini-contribution au redressement des finances publiques et a rappelé à Macron son unique mandat : continuer de gaver les capitalistes. La surtaxe a donc été réduite à une seule année, comme l’a confirmé le ministre de l’Economie Eric Lombard ; le même jour, il annonçait la nécessité de trouver 40 milliards de plus en réduisant les dépenses publiques… Cet abandon va nous coûter 4 milliards d’euros, qui vont donc rester dans la poche des actionnaires. C’était évidemment insuffisant pour un rééquilibrage budgétaire mais cela ouvrait la porte au débat sur l’état et l’origine des recettes de l’État : elles sont de plus en plus faibles car Macron a pour mission d’exonérer les riches d’impôts.

    Une #dette creusée… contre nous

    Une dette importante, ce n’est pas un problème en soi, comme nous l’avons montré à plusieurs reprises. Ce qui est un problème, c’est que cette dette-là n’a servi à rien : elle n’est pas un #investissement dans l’avenir, elle est constituée de multiples cadeaux aux plus fortunés. Et ces cadeaux se sont révélés tout bonnement improductifs : ils ont servi à accumuler, pas à investir.

    Les preuves sont là : la fortune des 500 familles les plus riches de France a été multipliée par 3,1 en 10 ans. C’est normal : les dividendes ont régulièrement augmenté ces dernières années, pas tant parce que nos entreprises sont plus performantes que parce qu’elles sont beaucoup moins imposées et davantage aidées. Or, aucune de ces aides n’est conditionnée : les entreprises en font ce qu’elles veulent. Le patronat a visiblement décidé d’attribuer une bonne part de ces gains aux actionnaires. Or, 96 % des dividendes sont attribués à 1 % de l’ensemble des foyers fiscaux, selon France Stratégie.

    Ces gens enrichis vont-ils un jour investir et entretenir une saine croissance qui pourrait, à terme, bénéficier à nos emplois et nos salaires ? C’est que les macronistes ont affirmé pendant des années, sans le moindre effet. Désormais, ils ne prennent même plus la peine de nous le faire croire. Leur dictature bourgeoise n’a plus besoin de motifs. Le vol est de toute façon trop caractérisé.

    Pendant que quelques-uns accumulaient, l’état du reste de la société s’est considérablement dégradé. Tout le monde a pu constater le délabrement des services publics – ce patrimoine commun des moins fortunés. De façon encore plus nette, la pauvreté a augmenté ces dernières années. La crise inflationniste, dont nous avons montré à quel point elle profitait aux possédants, est venue augmenter cette tendance.

    Macron nous a bel et bien pillé. Début juillet, les électeurs ont décidé de lui retirer le pouvoir de continuer, en votant majoritairement NFP et RN. Qu’à cela ne tienne : avec son coup d’Etat, il a décidé de continuer ce #vol_en_bande_organisée… Jusqu’à ce que nous le stoppions par d’autres moyens.

    https://frustrationmagazine.fr/finances-publiques-ou-est-largent
    #France #pillage #à_lire

    signalé aussi par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/1126878

  • Une route oubliée refait surface : mystère en baie de Canche - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=fdFRFMTaT6U

    Une étrange route en bois refait surface en baie de Canche, visible uniquement à marée basse. Datant peut-être de l’époque napoléonienne, elle aurait servi à acheminer des matériaux pour un fort jamais achevé. Une découverte fascinante qui relie histoire locale et vestiges oubliés.

    #Napoléon #histoirefrançaise #baiedecanche #découverteinsolite #patrimoine

  • #Menhirs et #dolmens : la #carte d’un patrimoine qui s’étend bien au-delà des terres bretonnes

    Érigés entre le Néolithique et l’âge du Bronze, ces monuments de pierre racontent une histoire longue de plusieurs millénaires. La nouvelle carte de l’Atelier de cartographie de l’IGN révèle la répartition de ce patrimoine unique, dont une partie vient d’être consacrée par l’#UNESCO.

    La carte topographique de l’IGN fait mention de nombreux menhirs et dolmens qui, un peu partout en France métropolitaine, ponctuent le #paysage, constituant ainsi de véritables points de repères.

    Erigés entre le #Néolithique et l’#âge_de_Bronze, c’est-à-dire sur plusieurs millénaires, ces #monuments_mégalithiques sont la création de groupes d’individus et de sociétés diverses qui ont souhaité marquer à travers eux le #territoire qu’ils occupaient. Un territoire cependant fort différent de celui que nous connaissons aujourd’hui : les glaciers couvraient alors une grande partie de l’Europe et le niveau de la mer était sans doute plusieurs dizaines de mètres sous le niveau actuel !

    Parmi ces nombreux sites, plus d’un millier sont actuellement protégés au titre des #monuments_historiques. En outre, les alignements de #Carnac et les sites alentours des rives du golfe du #Morbihan sont depuis le mois de juillet 2025 classés au patrimoine mondial de l’UNESCO !

    La carte présentée ici donne un aperçu de ce patrimoine exceptionnel.

    https://www.ign.fr/mag/menhirs-et-dolmens-la-france-des-megalithes-en-carte

    #patrimoine #Bretagne #cartographie #visualisation #archéologie
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  • Économie. Héritages : le trésor des milliards de la « grande transmission » à venir
    https://www.leprogres.fr/economie/2025/08/25/heritages-le-tresor-des-milliards-de-la-grande-transmission-a-venir

    L’évolution de la démographie rapproche la France de « la grande transmission » : d’ici 2040, 9 000 milliards d’euros de patrimoine détenu par les ménages français devraient changer de main. Un enjeu pour l’État, avec le risque de renforcer les inégalités.

    C’est une révolution silencieuse, imperceptible encore. Dans les prochaines années, la France devrait progressivement entrer dans l’ère de « la grande transmission », comme l’appellent les économistes. La moitié du patrimoine des Français devrait ainsi changer de main en quinze ans. La Fondation Jean-Jaurès estimait, dans une récente étude, que ce transfert représentera en cumulé plus de 9 000 milliards d’euros entre 2025 et 2040, soit 677 milliards d’euros chaque année.

    Cette bascule historique, qui concerne aussi le reste de l’Europe, s’explique d’abord par la démographie. La disparition progressive de la génération du baby-boom se ressent déjà dans les statistiques : alors que le nombre de décès annuel était stable autour de 550 000 entre 1970 et 2015, l’Institut national d’études démographiques (Ined) en a dénombré 650 000 l’an dernier. D’après les projections de l’organisme, la barre des 800 000 décès devrait être franchie à partir de 2040.
    Une masse d’argent concentrée chez les seniors

    D’autres facteurs s’ajoutent au phénomène, comme la hausse des prix de l’immobilier et des valeurs boursières, pour former une masse de patrimoine inédite. « Le poids du patrimoine représente aujourd’hui six fois le produit intérieur brut (PIB), contre trois fois dans les années 1970 », constate André Masson, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS. « Le patrimoine est également de plus en plus détenu par les seniors : les plus de 60 ans possèdent 60 % des patrimoines immobilier et financier », ajoute l’auteur de L’héritage au XXIe siècle (Ed. Odile Jacob). Cette frange de la population ne représente pourtant qu’un quart de la population.

    De plus, « on assiste à une séniorisation de l’héritage : on hérite de plus en plus vieux », souligne Mélanie Plouviez, autrice de l’ouvrage Les inégalités en héritage (Ed. La découverte). « En 1820, on héritait en moyenne à 25 ans, alors qu’aujourd’hui, c’est à 60 ans. »

    « Impératif d’avoir la chance d’hériter »

    La « grande transmission » a-t-elle débuté ? En partie, lorsque l’on observe la progression des montants des droits de succession récoltés par l’État. L’an dernier, Bercy a perçu 20 milliards d’euros en imposant les donations et les successions. Jusqu’au début des années 2010, la somme collectée était stable autour de 8 à 9 milliards d’euros.

    Le phénomène n’est toutefois pas sans conséquence. En 2021, le Conseil d’analyse économique (CAE), groupe d’experts auprès de Matignon, avertissait déjà : « L’héritage redevient un facteur déterminant dans la constitution du patrimoine. En France, la part de la fortune héritée dans le patrimoine total représente désormais 60 % contre 35 % au début des années 1970. »

    Sans changement, ce « ratio pourrait atteindre une hauteur proche du pic atteint au début du XXe siècle » (environ 80 %), indiquait la Cour des comptes en septembre 2024. « Pour parvenir tout en haut de la distribution des niveaux de vie, il devient quasiment impératif d’avoir la chance d’hériter », résumait le CAE.
    « Une bombe sociale »

    Ce retour d’une « société d’héritiers » pourrait constituer « une remise en cause du mérite » et du travail, selon André Masson. Sans correction, le chercheur craint l’avènement d’une « gérontocratie patrimoniale ». Il évoque « une bombe sociale » et plaide pour « redynamiser l’épargne des seniors pour financer les investissements d’avenir (numérique, écologique, sociaux) », plutôt qu’un durcissement fiscal. Le CAE et la Fondation Jean-Jaurès plaident, eux, pour une réforme de l’imposition sur les successions.

    L’héritage est un terrain miné, surtout politiquement : tous les récents sondages confirment que les droits de succession sont particulièrement impopulaires (77 % les trouvent injustifiés selon un sondage Odoxa pour Challenges). Pour quelles raisons ? En 2021, l’économiste Guillaume Allègre mettait en avant un manque d’informations, puisque les individus « surestiment le poids de cet impôt et la probabilité d’être eux-mêmes soumis ».

    Mais aussi et surtout un facteur culturel, puisque « les individus trouvent juste de pouvoir léguer leur patrimoine à leurs enfants ». La sensibilité du sujet contribue à figer les règles fiscales, qui n’ont évolué qu’à la marge depuis la dernière réforme, en 2012.