#patrick_sébastien

  • Une France qui se tient sage

    Aveugles et hostiles à l’intelligence d’un mouvement qui retourne contre le néo-pouvoir les #valeurs qu’on lui inculque (#disruption, #mobilité, #agilité) et qui renvoie la #police à sa #violence archaïque (#blindés, #voltigeurs et #police_montée), les médias auront été les meilleurs #chiens_de_garde du #pouvoir et de la police, mais aussi les révélateurs du mépris des #élites et des journalistes pour les gilets jaunes, ces ploucs défavorisés : Cnews invitant #Patrick_Sébastien qui connaît ces gens-là, Le Monde les traitant d’« #invisibles » (mais aux yeux de qui ?), des philosophes contrits qui auraient préféré voir surgir un autre #peuple, plus jeune et plus mixte, congédiant ce peuple-ci comme beauf et FN. Et tous ces #experts nous expliquant que la #révolte a lieu grâce au changement d’#algorithme de #Facebook accentuant le rôle des « groupes », comme si les gens n’étaient pas capables de s’assembler tout seuls, et qu’il fallait bien une intelligence supérieure pour les sortir de leur bêtise. Merci M. Zuckerberg d’illuminer nos campagnes. Or le #mouvement est d’abord un mouvement de #rond-point, de #proximité et de #rencontres, qui provoque une extraordinaire redistribution des rôles.

    Le récit raconté par les médias était répugnant. La #TV s’est encore une fois ridiculisée face à #Internet. D’un côté cette image terrifiante présentée comme sécurisante au JT de 20 h, le 15 décembre, de manifestants devant l’Opéra qu’on empêche de rejoindre les Champs sous l’œil de la police montée prête à charger. De l’autre la profusion sauvage des « vidéos de #violences_policières », qui à force deviennent un genre en soi. Au Burger King à Paris, une femme est matraquée au sol, à Biarritz, en marge de tout mouvement de foule, une autre est frappée au visage par un tir de flash-ball. D’abord on empêche de manifester, puis on parque dans une fan zone, ensuite on gaze, et la semaine suivante on interdit les casques, masques et lunettes, indices de « radicalisation ». Des #CRS caparaçonnés en Robocop visent la tête nue de gilets jaunes auxquels on retire le droit de se protéger. Résultat : 170 personnes à l’hôpital à Paris le 8 décembre. 24 plaintes de photographes et journalistes. #Intimidation totale des manifestants. Et la honte : Paris se refermant sur lui-même comme un château-fort face aux hordes de manants.

    Les médias n’agissent pas que par obéissance, mais par perplexité et bêtise, parce qu’il leur manque une case : la case politique. Habitués à commenter des stratégies électorales, ils ne comprennent pas quand émerge un #fait_politique, ils ne le voient pas. Ils répètent que le mouvement n’est pas politique (alors qu’il n’est pas partisan, ce n’est pas la même chose). À la place, on le moralise (la violence, c’est mal !), on le judiciarise. On le scinde : les bons manifestants (qui se tiennent sages) et les mauvais (qui cassent). On parle de casseurs en mélangeant les pilleurs qui en profitent et les manifestants en colère qui se demandent jusqu’où ils sont prêts à aller. Pire encore : on militarise le conflit. Les médias ont parlé de scènes de guerre (quand parfois brûlaient juste une poubelle et un sapin de Noël), fantasmé la guerre civile, épouvantail agité par un État irresponsable qui comptait bien monter les uns contre les autres (« il va y avoir des morts ! »). La police a sorti les chiens, joué aux cow-boys avec ses LBD40, des flash-balls augmentés. Un quart de Paris a été transformé en ville morte, 46 stations de métro fermées le 15 décembre. Il fallait y être pour voir les gilets jaunes transformés en âmes errantes cherchant un endroit où se retrouver. Et on s’étonne de la colère du peuple alors qu’on le traite en ennemi ?

    Le contrechamp logique est la vidéo inouïe des lycéens de Saint-Exupéry à #Mantes-la-Jolie, qui dit l’ambition de ce pouvoir de plus en plus autoritaire. Une France qui se tient sage comme une image. La #banlieue ressemblait soudain aux pires fantasmes de BFM, TF1 ou LCI : à la Syrie. Une voix sinistre se félicitait en sifflotant : « Voilà une classe qui se tient sage, faudra balancer à leurs profs, je pense ils ont jamais vu ça. » Des #images « choquantes » ont dit les médias : ça n’engage à rien. Même ce planqué de Blanquer l’a dit. Alors qu’elles sont monstrueuses, inadmissibles, inexcusables. Les journalistes ont appris à l’école à ne pas donner leur avis, à recueillir les propos, citer les réseaux sociaux et réciter les éléments de langage. Des lycéens ont été agenouillés comme attendant une balle dans la tête, et jetés au milieu des poubelles, comme des détritus. Quelle leçon le petit coq français sur son fumier va-t-il encore vouloir donner au monde en matière de droits de l’homme ?


    https://www.cahiersducinema.com/produit/edito-n751-janvier-2019-une-france-qui-se-tient-sage

    #médias #gilets_jaunes #presse #journalisme #catégorisation #bons_manifestants #mauvais_manifestants #casseurs
    ping @davduf @reka @fil


  • T’aime, Patrick Sébastien, 2000
    Eh oui !!! Ce n’est pas des blagues ! J’ai regardé ça !
    Vraiment intéressant... Si si j’insiste. Tout mais vraiment tout ce qu’incarne Patrick Sébastien est dans ce film. La saloperie misogyne française la plus dégueulasse, et tout ça très très au sérieux. Le film n’a aucune aspiration à la rigolade. Le réalisateur se veut un valeureux pourfendeur de sa manière de penser.
    Un idiot caricatural et rejeté par tous est pourtant très gentil avec tout le monde. Un jour il aperçoit sa soeur ou un truc comme ça prendre son pied en demandant à son amant de lui taper dessus. Ainsi il coince la voisine, qui est aussi la jeune fille de ses rêves, dans la forêt, et la frappe et la viole. Il est envoyé en prison et la fille en question est dorénavant mutique et envoyée en HP.
    Sébastien joue un psychiatre hors du commun motard au catoguan et décide de s’occupe particulièrement de la jeune fille. Si on en avait pas eu assez jusqu’à présent c’est là que l’horreur se confirme absolument, Deleuze, Guatarie, Philibert et même Freud et Lacan, allez tous vous faire foutre. Beauvoir et Despentes, n’en parlons pas. Ce qu’il faut à cette fille c’est de l’amour. Et Patrick Sébastien va faire ça il va la prendre dans ses bras et la consoler. Il va même se ramener le violeur près de la fille pour que celle-ci se rendent compte qu’en fait c’est l’amour qu’il voulait transmettre... Et d’un coup elle va comprendre et tomber folle amoureuse de lui.

    Ce film est très mauvais et révoltant, ce n’est pas un scoop, si vous cherchez des critiques à propos de ce film vous trouverez ça tout de suite. Ca a été un méga flop et aussi un scandale (France 2 l’a quand même diffusé à 20h30). Faire une méga bonne critique, reviendrait à tirer sur une ambulance.
    Ce qui est tout de même notable c’est que ce film, et pas seulement à cause de son scénario insupportable, est un condensé de toute la beaufitude réactionnaire façon années 80 franchouillarde. Mais à un point tel que l’on pourrait prendre chaque phrase et débusquer un cliché réac façon Philippe Bouvard et les grosses têtes.
    En fait, j’ai trouvé, ce film n’est pas une fiction, c’est un documentaire sur la mentalité de Patrick Sébastien.
    Ah oui et puis j’oubliais : la musique est de Patrick Fiori

    Un peu de culture :
    « tout film est un documentaire sur les acteurs » B. Brecht
    https://www.youtube.com/watch?v=xpdocRpWakI


    #T'aime #2000 #Patrick_Sébastien #beaufitude #sexisme #viol #culture_du_viol #réactionnaire #années_80 #Patrick_Fiori #Bertold_Brecht #documentaire #mentalité_insupportable #c'est_quand_même_une_méga_grosse_merde