• Trotz mehr als 200 Kauf-Interessenten : Goebbels-Villa auf Bogensee-Areal bei Berlin droht der Abriss
    https://www.tagesspiegel.de/berlin/trotz-mehr-als-200-kauf-interessenten-goebbels-villa-auf-bogensee-areal

    Les héritiers de Goebbels se font rares. Ils n’ont même pas le courage de se montrer pour sauver la villa de leur ancêtre.

    20.6.2025 von Lea Schulze - Für das Land Berlin ist der Erhalt des Areals nicht schulterbar. Auch einen Käufer für das 16 Hektar große Gelände zu finden, gestaltet sich schwierig.

    Auf dem Areal am Bogensee in der Gemeinde Wandlitz in Brandenburg, das dem Land Berlin gehört, droht der Abriss der dort befindlichen historischen Gebäude. Auf dem stattlichen Anwesen steht die Villa des früheren NS-Propagandaministers Joseph Goebbels, hier soll er einst seine Geliebten empfangen haben.

    Neben dem ehemaligen Goebbels’schen Landsitz, dem sogenannten „Waldhof am Bogensee“, gehört zu dem Anwesen auch die weitaus größere ehemalige Jugendhochschule „Wilhelm Pieck“ der FDJ (Freie Deutsche Jugend).

    Bewirtschaftungskosten belaufen sich auf rund 250.000 Euro im Jahr

    „Aufgrund des Investitionsvolumens ist angesichts der derzeitigen Haushaltslage im Land Berlin eine Entwicklung des Standortes Bogensee, finanziert durch das Land Berlin, nicht vorgesehen und auch nicht darstellbar“, antwortet Berlins Finanzstaatssekretär Wolfgang Schyrocki (CDU) auf eine parlamentarische Anfrage der Linken.

    Die Größe des Grundstücks könnte es auch schwer machen, einen Käufer zu finden: 16 Hektar Fläche umfasst es insgesamt. Die jährlichen Bewirtschaftungskosten für das Gesamtareal Bogensee belaufen sich auf ca. 250.000 bis 300.000 Euro, die voraussichtlichen Kosten für eine nutzbare Wiederherstellung und Erschließung des Areals werde auf mindestens 300 Millionen Euro geschätzt. Geld, das dem Land Berlin für ein solches Projekt nicht zur Verfügung steht.

    Viele Interessenten wollen nur die Villa

    Interessensbekundungen habe es viele gegeben, insgesamt 253 Angebote seien bei der Berliner Finanzverwaltung eingegangen, 191 kamen von Privatpersonen, 62 von Firmen und Institutionen. Vielfach hätten diese sich jedoch auf den Kauf der Villa beschränkt, teilt Schyrocki mit.

    „Danach erfolgte eine Gliederung, ob diese aufgrund Ihrer Nutzungsabsichten und Konzepte ernsthaft in Betracht gezogen werden können“, erläutert Schyrocki weiter.

    Nach dem Aussieben blieben zunächst noch 13 Bewerber übrig. Sie wurden aufgefordert, genauere Pläne zur Nutzung und Finanzierung einzureichen. Diese Unterlagen prüft nun die landeseigene Berliner Immobilienmanagement GmbH (BIM).

    Abriss wird immer wahrscheinlicher

    Die BIM sei verpflichtet als Immobiliendienstleister in Folge der zu erwartenden hohen Investitionskosten und einer möglichen wirtschaftlichen Unzumutbarkeit auch die Variante des Abrisses der Gebäude zu prüfen und entsprechende Vorsorge zu treffen, so Schyrocki weiter.

    Birgit Möhring, Geschäftsführerin der BIM, hatte einen solchen bereits als wahrscheinlich bezeichnet: „Es steht sehr deutlich im Raum, dass wir unter Umständen auch abreißen“, sagte sie Ende Mai. Angesichts des Denkmalschutzes sei der BIM „bewusst, dass wir das wahrscheinlich gerichtlich durchsetzen müssen“.

    Finanzstaatssekretär Schyrocki sagte dazu, dass diverse Nebengebäude zwar nicht unter Denkmalschutz stünden, eine Abrissgenehmigung aber trotzdem für alle Gebäude beantragt werden müsste.

    BIM-Chefin Möhring fordert, dass noch in diesem Jahr eine Entscheidung gefällt wird. Allerdings: Sollte es zu einem Abriss kommen, müssten auch dafür erst Gelder angespart werden – die Kosten belaufen sich hierfür auf einen zweistelligen Millionenbetrag.

    #nazis #architecture #patrimoine

  • #Dakar, portrait d’une ville capitale
    https://metropolitiques.eu/Dakar-portrait-d-une-ville-capitale.html

    Dakar, métamorphoses d’une capitale, ouvrage des architectes Carole Diop et Xavier Ricou, offre l’occasion de retracer la trajectoire de la capitale sénégalaise, depuis les villages Lebu antérieurs à la colonisation jusqu’au laboratoire urbain d’aujourd’hui. Un livre-capital(e). Voilà ce que proposent les architectes sénégalais Carole Diop et Xavier Ricou avec l’ouvrage Dakar, métamorphoses d’une capitale. Grâce à un minutieux travail d’archives et une iconographie particulièrement soignée, les auteurs #Commentaires

    / Dakar, #histoire, #Sénégal, #croissance_urbaine, #planification, #logement, #politique_de_logement, #culture, #patrimoine, (...)

    #Afrique
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_choplin2.pdf

  • #SONIC_HERITAGE

    Sonic Heritage is the first collection of the sounds of the world’s most famous sights.

    The project presents the sounds of 270 UNESCO World Heritage sites and items of intangible heritage – all reimagined by artists from around the world to create a brand new way of experiencing these spaces.

    Explore the heritage sounds in the interactive map and sound player below.

    https://citiesandmemory.com/heritage
    https://citiesandmemory.com
    #patrimoine #héritage #sons #audio #monde #base_de_données #cartographie_interactive #cartographie #cartographie_participative

  • Gouvernement Bayrou : plus de la moitié des ministres sont millionnaires, selon leur déclaration de patrimoine
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2025/06/12/gouvernement-bayrou-plus-de-la-moitie-des-ministres-sont-millionnaires-selon

    La tendance ne fait que s’accentuer depuis 2017 : sous la présidence d’Emmanuel Macron, les ministres sont de plus en plus riches. Le gouvernement actuel compte 22 millionnaires sur 36 membres, d’après leurs déclarations d’intérêts et de patrimoine, rendues publiques, mardi 10 juin, par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Par comparaison, en 2022, 19 millionnaires figuraient dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, qui comptait quatre membres supplémentaires.

    Les ministres de François Bayrou se placent quasiment tous parmi les 5 % des Français avec les revenus les plus importants, selon les données de la World Inequality Database.

    https://archive.ph/wiFfm

    Pour et par les #riches.
    #propriétaires de l’entreprise France.

  • #Gaza, #cartographie d’un #patrimoine bombardé

    Une trentaine d’universitaires – historiens, archéologues, politistes, géographes, sociologues – ont décidé de recenser l’ensemble du patrimoine de Gaza et documentent l’état du patrimoine de l’enclave, classé à l’#Unesco, alors que les deux tiers des bâtiments ont déjà été détruits par l’armée. Parmi eux, Anne-Marie Éddé, professeur émérite d’histoire médiévale spécialiste du Proche Orient et Sébastien Haule, cartographe et ingénieur d’études au CNRS sont les invités de TV5 Monde ce 21 décembre.

    https://map.gazahistoire.cnrs.fr/wp-content/gismaps_maps/Gaza-heritage-map/index.html

    https://geographie-cites.cnrs.fr/gaza-inventaire-dun-patrimoine-bombarde

    Par son extrême densité de population et de #bâti, le territoire de Gaza (365 km2) vit depuis l’attaque meurtrière et la prise d’otages par le Hamas d’octobre 2023 un niveau de #destruction exceptionnel. Du fait des #bombardements méthodiques de Gaza par les Israéliens et des opérations terrestres, le nombre de victimes, tués, blessés, sinistrés, ne cesse d’augmenter et le #patrimoine_architectural et historique d’être partiellement ou totalement démoli.

    Gaza, terre d’histoire, de sites philistins, hellénistiques, romains, islamiques, ottomans, mandataires, est aujourd’hui en voie de destruction.

    En tant qu’historien.ne.s, archéologues, politistes, géographes, sociologues, spécialistes des conflits et des traces de guerre, il nous a semblé urgent de mettre à profit notre expertise pour faire l’#inventaire de ces destructions. Il en va aussi de notre responsabilité.

    Quelle est l’histoire de chacun de ces lieux ? Quand et dans quelles proportions ont-ils été atteints ? Comment préparer au mieux leur restauration, ou conserver leur mémoire ?

    En nous fondant sur les listes fournies par l’#UNESCO et l’#ICOMOS (International Council on Monuments and Sites), en actualisant ces données et en travaillant en collaboration avec d’autres projets en cours (ex : Programme Intiqal de 1ère urgence internationale), nous souhaitons proposer aussi bien à la communauté scientifique qu’à un large public un inventaire de chacun de ces sites aujourd’hui détruits ou endommagés.

    Mais au-delà de dresser une simple liste de noms de sites, il s’agit ici de rappeler combien la préservation de ce patrimoine est essentielle à l’avenir de la #Palestine.

    https://gazahistoire.hypotheses.org

    #destruction #visualisation #urbicide #recensement
    ping @visionscarto

  • Şanlıurfa, ville de prophètes et de #tourisme
    https://metropolitiques.eu/Sanliurfa-ville-de-prophetes-et-de-tourisme.html

    Depuis les années 1990, l’État turc tente de reconquérir les régions kurdes sur le plan militaire, économique mais aussi culturel. À partir du cas de #Şanlıurfa, Julien Boucly met en lumière un consensus néolibéral implicite sur la patrimonialisation et la mise en tourisme des centres historiques. À la suite du coup d’État militaire de 1980, la séculaire cité d’Urfa devient Şanlıurfa, littéralement Urfa « la Glorieuse ». Comme ses voisines Gaziantep et Kahramanmaraş, et par opposition à sa capitale régionale #Terrains

    / #Turquie, #patrimoine, tourisme, #politiques_culturelles, #aménagement, #centre-ville, Şanlıurfa

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-boucly.pdf

  • Déshériter de l’héritage
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-suite-dans-les-idees/desheriter-de-l-heritage-8541239

    Si la révolution française, en commençant par abolir les privilèges le 4 août 1789 et jusqu’au Code Civil, a profondément transformé l’héritage, elle n’a pas, par là même, pour autant contribué à la réductions d’inégalités de richesses qui n’ont eu de cesse de s’accentuer au cours du siècle suivant avant de marquer le pas au tournant du XXe siècle du fait de nouvelles mesures fiscales. Cela fait pourtant désormais plus de 50 ans que ces inégalités de revenu comme de patrimoine progressent, au point d’être plus flagrantes encore qu’au XIXe siècle. Comment l’expliquer ? Pourquoi est-il si difficile d’inscrire durablement la question des successions, de leur fiscalité, et bien au-delà, de leur nature politique dans le débat public ? Mélanie Plouviez a mené l’enquête, historique et philosophique. (...)

    L’injustice en héritage : repenser la transmission du patrimoine, un livre de Mélanie Plouviez aux éditions La Découverte, 2025

    Allez, il reste du centrisme qui n’est pas d’extrême centre, ce qui donne des émissions moins débiles que d’autres, comme celle-ci, qui vaut pour les passages sur la Révolution française et ses débats aiguisés contre l’héritage qui contrairement à aujourd’hui n’est pas vu comme un enjeu fiscal, mais en tant que manifestation du despotisme paternel (on supprime le droit d’ainesse, fait des filles des héritières au même titre que les fils, envisage même d’imposer aux familles à patrimoine d’adopter des enfants afin que ceux-ci soient sauvés du dénuement et contribuent à morceler la propriété ; la réaction bourgeoise tendra pour partie à l’enfant unique pour préserver ses biens !), enjeu politique, et aussi pour le débat Marx/Bakounine ou s’oppose abolition de la propriété privé des moyens de production et extinction progressive, au fil des décès, de la propriété par la suppression de l’héritage.

    edit Aussi pour un mise à jour de ce qu’est aujourd’hui l’héritage, de plus en plus tardif avec l’allongement de la durée de vie (le XIXème siècle n’est plus ce qu’il était).

    #histoire #héritage

    • « L’essor de la fortune héritée génère une classe de non-privilégiés qui, désemparés, finissent par se tourner vers les partis contestataires »
      https://archive.ph/8qP1L

      Dans un brillant ouvrage sur le sujet (L’Injustice en héritage, La Découverte, 368 pages, 23 euros), la philosophe Mélanie Plouviez soulève une série de paradoxes. Ainsi, « la fiscalité successorale est détestée par les franges les moins favorisées », détaille l’autrice. Pourtant, la moitié des Français les plus pauvres – qui possèdent moins de 70 000 euros à transmettre – ne paient pas d’impôt sur la succession, puisqu’un abattement exonère les 100 000 premiers euros transmis.

      Surtout, « la question de l’héritage est, aujourd’hui, réduite à sa fiscalité ». A droite comme à gauche, le débat est cantonné au seuil des transmissions à imposer et tourne souvent court. Pourtant, au XIXe siècle, la grande époque des inégalités, les discussions sur l’héritage étaient foisonnantes de créativité, et indissociables d’une réflexion sur la justice sociale, explique Mélanie Plouviez.

      Certaines idées étaient radicales. Des auteurs oubliés suggéraient qu’à la mort de leurs possédants la propriété des biens privés soit transmise à des institutions publiques. Le théoricien social italien Eugenio Rignano (1870-1930), lui, proposait que le taux d’imposition varie selon que le patrimoine est issu du travail direct des parents ou du legs d’aïeux plus anciens. Plus surprenant encore, Emile Durkheim, père de la sociologie moderne, estimait pertinent de transférer l’héritage familial aux organisations de travailleurs, afin de financer les protections maladie, vieillesse et accident. Une forme de cotisation sociale prélevée non pas du vivant, mais post mortem .

      A l’heure où l’Etat peine à financer l’école et le vieillissement de la population, _« cette voie-là n’a-t-elle pas à nous faire réfléchir aujourd’hui ? »°, interroge Mélanie Plouviez. On referme son ouvrage en souhaitant que la France n’attende pas une nouvelle guerre [civile ?, ndc] pour mieux répartir son #patrimoine.

    • Mélanie Plouviez, philosophe : « La France du XXIᵉ siècle est redevenue une société d’héritiers »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/31/melanie-plouviez-philosophe-la-france-du-xxi-siecle-est-redevenue-une-societ

      Autrice d’un ouvrage passionnant, cette spécialiste de philosophie sociale et politique, explore, dans un entretien au « Monde », la diversité et la radicalité des pensées du XIXᵉ siècle qui remettent en cause le principe de la transmission familiale.

      Mélanie Plouviez, maîtresse de conférences en philosophie sociale et politique à l’université de Côte d’Azur, ressuscite, dans L’Injustice en héritage. Repenser la transmission du patrimoine (La Découverte, 368 pages, 23 euros), les réflexions oubliées et souvent surprenantes des penseurs de la fin du XVIIIe et du XIXe siècles sur la transmission héréditaire des biens.

      Vous estimez dans votre ouvrage que nous vivons dans une « société d’héritiers ». Pourquoi ces termes s’appliquent-ils, selon vous, à la fois à la France du XIXe siècle et à celle du XXIe siècle ?

      Une société d’héritiers, c’est une société dans laquelle l’héritage pèse plus que le travail dans la constitution du patrimoine. Cette mécanique de l’hérédité façonne un ordre social dans lequel les plus grandes fortunes sont réservées aux individus issus de familles riches. Les autres peuvent, grâce à leurs efforts, leurs mérites ou leurs diplômes, obtenir de fortes rémunérations, mais il leur est impossible d’atteindre les positions patrimoniales les plus élevées.

      C’était le cas de la société française du XIXe siècle mais c’est aussi le cas de celle du XXIe siècle. Dans Le Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), Thomas Piketty montre en effet que la part du patrimoine hérité dans les ressources des générations nées depuis les années 1970 a retrouvé le niveau qu’elle atteignait pour les générations nées au XIXe siècle. La destruction des capitaux privés lors des deux guerres mondiales et l’instauration d’une fiscalité successorale fortement progressive avaient fait du XXe un siècle moins inégalitaire, mais aujourd’hui, la France est redevenue une société d’héritiers.

      Lorsque l’on évoque les sociétés d’héritiers, on cite souvent le « discours de Vautrin » dans « Le Père Goriot » (1835), de Balzac. En quoi est-ce pertinent ?
      Dans ce discours édifiant, le personnage de Vautrin, un ancien forçat, expose crûment les réalités sociales des années 1820 à Rastignac, un jeune ambitieux issu d’une famille désargentée qui est venu « faire son droit » à Paris. Il aura beau réussir brillamment ses études et accéder aux plus hautes professions juridiques, il n’atteindra jamais, grâce à ses seuls efforts, des positions patrimoniales équivalentes à celles que pourrait lui apporter un beau mariage.

      L’héritage, explique Vautrin, est la seule manière d’accéder aux plus hautes sphères de la société. Il lui conseille donc d’épouser une riche héritière, Victorine Taillefer, et ce bien qu’il faille en passer par un meurtre. Rastignac refusera ce pacte faustien, mais ce passage en dit long sur ce qu’est une société d’héritiers.

      Aujourd’hui, les controverses sur l’héritage concernent le taux d’imposition de la transmission et non son principe. Jugez-vous le débat tronqué ?

      La question de l’héritage a resurgi dans le débat public à la faveur de la campagne présidentielle de 2022, mais elle s’est effectivement trouvée cantonnée à la question du « plus ou moins d’impôt » : il n’y a pas eu de réflexion sur la légitimité de la transmission familiale du patrimoine.

      Au XIXe siècle, la question de l’héritage était au contraire sur toutes les lèvres. Sur la plateforme en ligne Gallica, j’ai recensé presque 50 000 ouvrages du XIXe siècle sur ce thème : une vie ne suffirait pas à les lire… De Gracchus Babeuf à Jeremy Bentham, de John Stuart Mill à Jean Jaurès, d’Alexis de Tocqueville à Pierre-Joseph Proudhon, cette institution était étudiée, questionnée, contestée… Ce foisonnement contraste avec la pauvreté de notre imaginaire social et politique. D’où l’utilité de revenir aux pensées de l’héritage qui émergent lors de la Révolution française et au XIXe siècle.

      La #Révolution_française, qui met fin à la transmission héréditaire du pouvoir politique, débat-elle également de la transmission héréditaire des biens ?

      Elle ne remet pas en cause le principe de l’héritage familial, mais elle arrête les trois principes qui fondent, aujourd’hui encore, l’architecture du système successoral français.

      La première contribution majeure de la Révolution, c’est le principe du partage égal entre tous les enfants ; en 1790, la Constituante abolit les droits d’aînesse et de masculinité qui permettaient, sous l’Ancien Régime, d’orienter l’essentiel du patrimoine familial vers le premier enfant mâle. Désormais, l’héritage bénéficie autant à l’aîné qu’au cadet, autant à la sœur qu’au frère.

      Le deuxième principe hérité de la Révolution, c’est l’unification du droit sur l’ensemble du territoire. Sous l’Ancien Régime, les règles successorales variaient en fonction des localités, des types de biens et des statuts sociaux, mais la Constituante pose en 1790 un principe d’unité : les règles seront désormais les mêmes pour tous.

      Le troisième principe, c’est l’instauration, sur tout le territoire, d’une #fiscalité unique sur les successions fondée sur l’obligation de déclaration : les droits d’enregistrement. Chacun doit déclarer à l’administration fiscale toute transmission de patrimoine, qu’il s’agisse d’un héritage, d’un legs ou d’une donation entre vivants, et ce quel que soit le bien transmis et quelle qu’en soit la valeur.

      Le XIXe siècle est, écrivez-vous, le « siècle des pensées de l’héritage ». Comment les philosophes de l’époque abordent-ils la question ?

      Cet immense corpus est traversé par une idée qui nous est devenue étrangère : aux yeux de #Robespierre, des saint-simoniens ou de #Durkheim, la propriété individuelle doit s’éteindre avec la mort du propriétaire. Ces auteurs ne nient pas tout droit de propriété individuelle mais ils le restreignent à la durée de vie de son détenteur. Ce faisant, ils inventent une théorie de la propriété hybride : individuelle durant la vie, sociale après la mort.

      Cette conception n’est pas sans intérêt pour aujourd’hui : elle permet en effet de concilier notre attachement moderne à la propriété individuelle avec une destination plus élevée que le seul intérêt individuel ou familial. Si ce que je possède de manière privée, je le possède par concession sociale pour mon seul temps de vie, je ne peux pas en user de manière absolue.

      Dans un monde frappé par le dérèglement climatique et la destruction de la biodiversité, ce bouleversement théorique pourrait en particulier conduire à remettre en question les usages privatifs qui engendrent des dégradations pour tous.

      A quoi ressemble le système imaginé par les disciples de Saint-Simon (1760-1825), qui souhaitent abolir l’héritage familial ?

      Dans les années 1830, les #saint-simoniens estiment en effet que la Révolution française s’est arrêtée en chemin : elle a aboli la transmission héréditaire du pouvoir politique mais, en conservant l’héritage familial, elle a maintenu celle du pouvoir économique. Ils proposent donc de substituer au principe d’hérédité le principe méritocratique de « capacité » : les biens d’un individu, et en particulier les moyens de production, ne doivent pas aller à ses enfants, mais aux travailleurs qui seront le plus capables de les administrer.

      Pour le philosophe positiviste Auguste Comte [1798-1857], cette gestion de l’outil de production doit s’incarner dans un rituel. Sept ans avant sa retraite, le chef d’industrie forme son successeur et, au terme de cette période, lors d’une cérémonie publique, il fait le bilan de sa vie de travail et expose les raisons pour lesquelles il transmet sa charge, non à ses enfants, mais à ce compagnon de travail. Ce rituel donne à l’acte de transmission une profondeur que nous avons perdue.

      Le fondateur de la sociologie moderne, Emile Durkheim (1858-1917), propose, lui aussi, d’abolir la propriété individuelle mais sous une forme différente. Laquelle ?

      Durkheim, qui est socialiste mais qui n’est pas un révolutionnaire, estime que la #famille moderne est devenue un groupe social trop restreint pour continuer à être le support légitime de l’activité économique. Il propose donc que les moyens de production soient transférés, à la mort de leur propriétaire, à son organisation professionnelle d’appartenance – une « corporation » rénovée, structurée démocratiquement et cogérée par les travailleurs.

      Ce mécanisme permettrait, selon lui, de financer de nouveaux #droits_sociaux. Dans une société comme la nôtre, où l’Etat social est affaibli, cette pensée pourrait utilement nourrir notre imaginaire !

      Les socialistes Karl #Marx (1818-1883) et Mikhaïl #Bakounine (1814-1876) s’opposent, eux, sur la question de l’héritage. Sur quoi leur différend porte-t-il ?

      Lors du congrès de la Première Internationale, à Bâle (Suisse), en 1869, les divergences entre Marx et Bakounine se cristallisent sur la question de l’héritage. Pour Marx, l’abolition de l’héritage découlera mécaniquement de la socialisation des moyens de production : dans un monde où la #propriété est collective, la transmission familiale du patrimoine privé disparaîtra d’elle-même. Bakounine adopte, lui, une perspective inverse : à ses yeux, c’est l’abolition de l’héritage qui permettra de parvenir peu à peu à la socialisation des biens ; et ce, sans expropriation puisque le transfert se fera progressivement, au fil des successions.

      Toutes ces pensées du XIXe siècle peuvent-elles encore, selon vous, nous inspirer ?

      Ce détour par le XIXᵉ siècle bouscule profondément l’évidence que revêt pour nous l’héritage familial : il nous aide à questionner cette institution qui, pour nous, va de soi.

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      « L’injustice en héritage » : réinventer la succession grâce aux penseurs du XIXᵉ siècle

      C’est un livre qui élargit l’horizon politique et stimule l’imagination sociale. Au premier abord, son sujet peut paraître quelque peu aride, mais le voyage se révèle vite surprenant et fécond : dans L’Injustice en héritage. Repenser la transmission du patrimoine (La Découverte, 368 pages, 23 euros), Mélanie Plouviez, maîtresse de conférences en philosophie sociale et politique à l’université Côte d’Azur, explore avec beaucoup de rigueur et de clarté les réflexions théoriques consacrées à la transmission depuis la Révolution française.
      La philosophe part d’un constat : si la France contemporaine, comme l’a montré Thomas Piketty dans Le Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), est (re)devenue une « #société_d’héritiers », rares sont les Français qui remettent en cause la légitimité de la transmission familiale. Face à cette « pauvreté de notre imaginaire social et politique », Mélanie Plouviez entreprend de nous faire découvrir la radicalité des pensées du long XIXe siècle : à l’époque, nombreux sont les intellectuels qui questionnaient le droit des individus à conserver, à leur mort, un droit sur les choses qu’ils possédaient de leur vivant.
      La philosophe analyse ainsi en détail les discours de Mirabeau et de Robespierre, mais aussi les écrits de Prosper Enfantin, chef de file des saint-simoniens, du philosophe allemand Johann Fichte, du révolutionnaire Mikhaïl Bakounine ou du fondateur de la sociologie moderne, Emile Durkheim. Ce passionnant détour par le passé a le mérite de ressusciter un questionnement oublié sur le rôle du hasard dans les inégalités sociales, et de remettre en question nos certitudes contemporaines sur le fait que l’héritage « va de soi ».

      #philosophie_politique #imaginaire_social

  • Après l’épisode de la guerre de Sécession, nous revenons aux États-Unis pour aborder la conquête du territoire américain et ses conséquences sur les #tribus_indiennes. Le corpus de cartographies et de documents concerne avant tout le niveau terminale. Il permet d’aborder les thèmes de la #guerre et de la paix mais aussi les #mémoires tout comme les enjeux patrimoniaux. Une sélection de documents est proposée en fin d’article pour permettre de construire un travail.

    https://www.cartolycee.net/spip.php?article291

  • Le bonheur est dans le prix : Estimation du patrimoine immobilier brut des ménages sur données administratives exhaustives - Documents de travail - 2025-04 | Insee
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/8351238

    Cette étude examine le patrimoine immobilier brut des ménages français à partir de données administratives exhaustives. En s’appuyant sur André et Meslin (2021), elle propose une méthode innovante basée sur l’algorithme d’apprentissage automatique XGBoost, qui surpasse les approches traditionnelles (régressions hédoniques et zonages administratifs) selon de multiples indicateurs de performance (pouvoir prédictif, erreur moyenne par caractéristiques, etc.). Cette méthode prend en compte finement les spécificités spatiales des prix immobiliers et les caractéristiques des logements de manière non-paramétrique, offrant une analyse précise des marchés immobiliers sur l’ensemble du territoire. En 2017, le patrimoine immobilier brut moyen atteint 194 000 euros, mais sa répartition est inégale : 10 % des ménages possèdent 44 % de la valeur totale, concentrée dans les grandes villes. Les ménages aisés détiennent des logements de plus grande valeur, et les disparités géographiques sont marquées. Enfin, la taxe foncière est régressive au sens où elle représente une part du patrimoine immobilier brut plus élevée lorsque celui-ci est faible, ce qui s’explique par des effets de taux et d’assiette de cette taxe.

    téléchargeable en pdf

    • développement des mêmes auteurs sur la taxe foncière

      Les ménages au patrimoine immobilier le plus élevé paient relativement moins de taxe foncière que les ménages les moins dotés - Insee Analyses - 91
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/7735076

      La taxe foncière sur les logements et les dépendances possédés par les ménages est un impôt calculé comme le produit d’une assiette, fixée par l’administration fiscale, et de taux votés par les collectivités locales. Ses recettes sont affectées aux collectivités locales et contribuent à financer les services publics qui bénéficient à la population locale. En 2017, 17 millions de ménages sont imposés à la taxe foncière pour un montant moyen de 660 euros par logement et de 1 100 euros par ménage. Ce montant augmente avec le revenu : les 10 % de ménages les plus aisés payent 27 % du total et les 10 % qui ont le patrimoine immobilier le plus élevé en payent 37 %. Rapportée à la valeur du patrimoine immobilier, la taxe foncière est un impôt régressif : les ménages les plus dotés en patrimoine immobilier paient relativement moins de taxe foncière que les moins dotés. Rapportée au revenu disponible, elle présente, sur la population des seuls ménages propriétaires, un profil stable à 2,5 % pour les trois quarts des ménages. Elle dépasse 4 % pour les 20 % des propriétaires aux revenus les plus modestes, mais n’atteint pas 2 % pour les 1 % les plus aisés.
      En outre, la part du revenu disponible que les ménages consacrent à la taxe foncière varie notablement selon leur lieu d’habitation : elle est plus élevée en périphérie que dans le centre des villes, et plus élevée dans le Sud-Ouest et le pourtour méditerranéen que dans l’ouest et l’est de la France. Les ménages aisés et avec les patrimoines les plus élevés possèdent des biens dans les zones où l’immobilier est le plus cher et où les taux de la taxe foncière et ses assiettes, souvent obsolètes rapportées aux prix des logements, y sont en moyenne plus faibles.
      L’examen de la taxe foncière en fonction du patrimoine ou du revenu des ménages ne doit pas occulter qu’elle est avant tout un impôt de rendement au bénéfice des collectivités reliant le contribuable local et les services dont il bénéficie.

      (en ligne et en pdf)

  • Aie !
    Condamnée à rembourser 10 000 € à sa CAF, à cause de ses ventes sur Vinted
    https://leparticulier.lefigaro.fr/aides-allocations-sociales/condamnee-a-rembourser-10-000-a-sa-caf-a-cause-de-ses-ventes-

    Le #tribunal de Nîmes vient de rappeler que les #allocataires du RSA doivent déclarer leurs ressources, y compris celles issues des ventes d’objets de #seconde_main sur Ebay, LeBonCoin ou Vinted.
     
    L’absence de déclaration justifiée par moins de 20 ventes par an et moins de 3 000 € générés est une #légende_urbaine [alimentée par 1000 sites qui se goinfrent de clics en prétendant aider les pauvres à survivre, connaître leurs droits, bricoler, etc., ndc]

    Pendant deux ans Julie* a perçu chaque mois sur son compte bancaire le RSA (Revenu de solidarité active), ainsi que la prime de Noël, en fin d’année. Et, un beau jour, avec stupéfaction, cette jeune femme de 35 ans a reçu une demande de remboursement de sa CAF (Caisse d’allocations familiales) pour un montant avoisinant 10 000 €. La raison ? Elle n’avait pas déclaré des ventes d’objets personnels sur des plateformes en ligne telle que Vinted ou Momox, ainsi que des #virements_bancaires [don’t do that ! ndc] effectués par des proches et par elle-même [ceux en provenance des ventes en ligne ? à éviter absolument : les plates formes concernées ont d’ailleurs créées des "portes monnaie" en ligne pour éviter de tels mouvements vers les comptes bancaires : acheter sur le site, pour soi, voir acheter pour d’autres, sans créditer son compte bancaire, reste, avant une éventuelle jurisprudence hostile, une précaution possible].

    Mécontente et estimant n’avoir pas bénéficié d’un « accompagnement personnalisé dans la compréhension et le suivi de ses droits » [utiliser les déclarations de l’ennemi à propos de ses bonnes intentions est souvent indispensable, mais pas toujours suffisant], Julie a saisi le tribunal de Nîmes pour obtenir l’annulation de la décision de la CAF.

    La bonne foi n’évite pas la restitution de l’indu

    Selon l’instruction, le remboursement demandé par la #CAF à Julie résulte de l’absence de déclaration de l’intégralité de ses #ressources. Elle n’avait notamment pas mentionné sur ses déclarations trimestrielles de RSA, l’argent généré par des ventes d’objets personnels, réalisées sur des plateformes en ligne.

    Pour sa défense, Julie soutient qu’elle a déclaré de bonne foi ses ressources trimestrielles et que ses #ventes_en_ligne n’avaient pas à être prises en compte dans le calcul de ses droits au RSA, dès lors qu’elle s’était livrée à moins de 20 transactions par an pour un montant annuel inférieur à 3000 €.

    Le seuil de déclaration des plateformes en ligne n’est pas celui du #RSA

    Les valeurs seuils invoquées « ne concernent pas l’obligation de déclaration par un particulier de ses ressources aux organismes chargés du service des prestations sociales, mais l’obligation qui incombe aux plateformes de vente en ligne dans leurs relations avec l’administration fiscale », lui a répondu le tribunal administratif de Nîmes.

    Donc, en première intention, si on est contraint à faire le vendeur, ne pas arrondir ses fins de mois qui commencent le 10 par des mouvements bancaires, tenter plutôt soit de laisser l’argent en ligne puis de l’utiliser à cet endroit, soit de bénéficier d’un lien de solidarité avec quelqu’un qui ne dépend en rien de prestations CAF qui permette de réaliser avec son accord ces ventes sous prête nom, ce qui suppose là-aussi de rester cohérent, de ne fabriquer le moins de preuves possible contre soi, sachant que l’on a pas affaire ici aux moyens alloués à des enquêtes criminelles.

    #paywall #propagande #contrôle #justice

    • La CAF met en garde les utilisateurs de Vinted et d’autres plateformes de seconde main. Les ventes en ligne doivent être déclarées même en étant au RSA, sous peine de devoir rembourser des milliers d’euros d’allocations.

      https://www.clubic.com/actualite-552530-au-rsa-il-faut-declarer-ses-revenus-vinted-et-leboncoin-a-l

      Le tribunal administratif de Nîmes vient de rendre un jugement qui pourrait bien inquiéter la communauté des vendeurs sur #Vinted, #Leboncoin et les autres #plateformes_de_seconde_main. Une allocataire du RSA a été condamnée à rembourser près de 10 000 euros à la CAF pour ne pas avoir déclaré ses revenus issus de ventes en ligne. La décision rappelle que même les petites sommes doivent être déclarées, contrairement à ce que l’on pourrait croire.

      Les fausses croyances sur Vinted, Leboncoin et le RSA enfin démystifiées

      Les réseaux sociaux regorgent hélas de conseils erronés sur les seuils en dessous desquels il ne serait pas nécessaire de déclarer ses revenus issus des plateformes de revente. Une utilisatrice de Vinted, comme nous l’apprend Le Figaro, en a fait les frais.

      Cette dernière pensait, à tort, que ses ventes, inférieures à 3 000 euros par an et limitées à moins de 20 transactions, n’avaient pas à être déclarées. Ces seuils correspondent en réalité à l’#obligation_fiscale des plateformes vis-à-vis de l’administration, et non aux obligations des bénéficiaires du RSA.

      Car oui, les plateformes sont tenues de déclarer aux impôts les informations relatives aux transactions de leurs utilisateurs au-delà de ces seuils. Les vendeurs qui les dépassent sur une année calendaire font donc l’objet d’une transmission de leurs données aux services des impôts.

      Mais du point de vue des particuliers, le tribunal a été très clair. Tous les revenus, quelle que soit leur origine, doivent être mentionnés dans les déclarations trimestrielles.

      La CAF peut aussi surveiller vos virements issus des plateformes de second main

      La CAF dispose d’outils de contrôle de plus en plus sophistiqués pour détecter les #mouvements_bancaires suspects. Dans cette affaire, ce sont les #virements réguliers provenant des plateformes de vente qui ont alerté les services. Une enquête approfondie sur les revenus non déclarés fut alors lancée.

      La décision de justice rendue par le juge administratif aura probablement un impact sur les pratiques des allocataires du RSA qui utilisent les plateformes de revente. Le montant du remboursement, environ 10 000 euros, montre aussi que les conséquences financières peuvent être très lourdes pour des personnes déjà en situation de précarité.

      Quant aux plateformes comme Vinted, dont le succès est incontestable, elles devront sans doute renforcer leur communication sur les obligations déclaratives. Cette clarification juridique pourrait aussi pousser certains utilisateurs à revoir leur façon de vendre en ligne.

      Le jugement rappelle que le RSA est une allocation différentielle. Cela veut dire que son montant est calculé pour compléter les revenus existants jusqu’à un certain seuil (actuellement 635,71 euros pour une personne seule). Les gains issus de la revente en ligne doivent donc forcément être intégrés dans ce calcul, au même titre que les autres sources de revenus. Tout le monde sait à quoi s’en tenir désormais.

      #indu #trop_perçu

    • Ce qui me semble contestable c’est la notion de revenu pour ces sommes issues de la vente de seconde main. Alors qu’en réalité en liquidant son patrimoine il n’y a aucun gain

    • « L’ensemble des ressources du foyer, y compris celles qui sont mentionnées à l’article L. 132-1, est pris en compte pour le calcul du revenu de solidarité active, dans des conditions fixées par un décret en Conseil d’Etat qui détermine notamment :
      « 1° Les ressources ayant le caractère de revenus professionnels ou qui en tiennent lieu ;
      « 2° Les modalités d’évaluation des ressources, y compris les avantages en nature. L’avantage en nature lié à la disposition d’un logement à titre gratuit est déterminé de manière forfaitaire ;
      « 3° Les prestations et aides sociales qui sont évaluées de manière forfaitaire, notamment celles affectées au logement mentionnées à l’article L. 821-1 du code de la construction et de l’habitation ;
      « 4° Les prestations et aides sociales qui ne sont pas incluses dans le calcul des ressources à raison de leur finalité sociale particulière. ».
      24. L’article L.132-1 du CASF, visé par ce dernier texte, dispose en son premier alinéa qu’« Il est tenu compte, pour l’appréciation des ressources des postulants à l’aide sociale, des revenus professionnels et autres et de la valeur en capital des biens non productifs de revenu, qui est évaluée dans les conditions fixées par voie réglementaire ».
      25. À ce titre, l’article R.132-1 du CASF énonce : « Pour l’appréciation des ressources des postulants prévus à l’article L. 132-1, les biens non productifs de revenu, à l’exclusion de ceux constituant l’habitation principale du demandeur, sont considérés comme procurant un revenu annuel égal à 50 % de leur valeur locative s’il s’agit d’immeubles bâtis, à 80 % de cette valeur s’il s’agit de terrains non bâtis et à 3 % du montant des capitaux ».
      26. Il résulte de ces textes que lorsqu’un allocataire du RSA possède un capital placé, celui-ci est pris en compte dans l’évaluation des ressources, soit à hauteur du revenu qu’il produit, soit en l’absence d’un tel revenu, pour un montant annuel de 3% de sa valeur.

      https://juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php?explnum_id=22205

      [A.N] Question écrite n° 16118 :Revenus de ventes occasionnelles entre particuliers pour le calcul du RSA
      https://questions.assemblee-nationale.fr/q16/16-16118QE.htm

      M. Olivier Falorni attire l’attention de Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités sur les ventes occasionnelles entre particuliers qui entrent en compte pour le calcul du revenu de solidarité active. Selon l’article R. 262-6 du code de l’action sociale et des familles, le montant du revenu de solidarité Active (RSA) se calcule ainsi : « Les ressources prises en compte pour la détermination du montant du revenu de solidarité active comprennent, sous les réserves et selon les modalités figurant au présent chapitre, l’ensemble des ressources, de quelque nature qu’elles soient, de toutes les personnes composant le foyer et notamment les avantages en nature [cf. "forfait logement"] ainsi que les revenus procurés par des biens mobiliers et immobiliers et par des capitaux ». Le montant du RSA dépend en effet des revenus de l’allocataire, qui est tenu à une obligation de déclaration trimestrielle de ses ressources. Cette dernière peut engendrer une révision à la baisse du montant de l’allocation en raison des ressources perçues. Ainsi une personne seule percevant 598,54 euros de RSA peut être amenée, afin de faire face à une difficulté ponctuelle, à vendre quelques objets sur des plateformes de seconde main comme LeBonCoin ou Vinted. Ces revenus sont pris en compte par la CAF et le montant du RSA est ainsi modifié à la baisse, sans préavis. Les textes ne distinguent donc pas l’argent issu de la vente d’un bien neuf, qui procure au vendeur un bénéfice, de l’argent issu de la vente occasionnelle d’un bien usagé, soit une vente à perte. Le calcul de ce montant net social intègre donc des éléments qui n’étaient auparavant pas pris en compte dans le calcul ouvrant droit à certaines prestations [dont les allocations familiales]. Ceci est d’autant plus incompréhensible que la lutte contre le gaspillage est une priorité affichée du Gouvernement, qui encourage l’économie circulaire. Il est évident que ces petites ventes d’objets,dont le prix de vente est inférieur de beaucoup au prix d’achat, ne changent pas de façon définitive le niveau de vie des allocataires du RSA. [sauf lorsqu’il s’agit d’une activité régulière ou pas, par exemple, de récup, de vol, d’achat en vide grenier ou ailleurs, suivi de revente, because il faut bien compléter le revenu minimum, ndc] La vente d’objets personnels n’est d’ailleurs pas imposable du moment où l’on vend des biens à une valeur inférieure au prix où on les a achetés . Aussi, il lui demande si le Gouvernement envisage d’ajouter l’exclusion des revenus issus de la vente occasionnelle de biens personnels dans les ressources prises en compte pour le calcul du montant du RSA.

      voom voom voom dans mon SUV avec chauffeur, un avertissement aux pauvres plus cheb
      https://www.tiktok.com/@lassistantesociale/video/7400473686672723232

      #code_de_l'action_sociale_et_des_familles #DTR

    • 25. À ce titre, l’article R.132-1 du CASF énonce : « Pour l’appréciation des ressources des postulants prévus à l’article L. 132-1, les biens non productifs de revenu, à l’exclusion de ceux constituant l’habitation principale du demandeur sont considérés comme procurant un revenu annuel égal à 50 % de leur valeur locative s’il s’agit d’immeubles bâtis, à 80 % de cette valeur s’il s’agit de terrains non bâtis et à 3 % du montant des capitaux ».

      pourtant quand tu déclares être propriétaire de ton logement la CAF minore tes allocations, considérant que le loyer que tu ne payes pas est là aussi un « revenu » !

    • Ben, les deux. C’est disposer d’un logement, comme proprio, locataire ou hébergé (mieux vaut alors être prêt à déclarer que l’hébergement est administratif, pour recevoir son courrier, et que l’on navigue par-ci par-là, situation très fréquente de fait) qui entraine une diminution du montant du RSA de 12% par un forfait logement appliqué à plus de 90 ou 95% des allocataires car c’est considéré comme un avantage en nature. Pour y échapper faut être/se déclarer sans-domicile, se faire domicilier administrativement dans une asso...
      Quant au 3% de taux d’intérêt forfaitaire sur le capital détenu, ça a plutôt été une clarification « protectrice » face aux essais (qui ne cessent pas) des CAF d’évincer du RSA les personnes ayant des économies.

      À 3%, il faut détenir plus de 280 000€ pour se faire sucrer le RSA. Bien sûr, si on hérite de 50 000€ ou plus, par exemple, il vaut mieux en dépenser une partie (quitte, là aussi, à compter sur des proches de confiance sans CAF pour les restituer en cash). Par ailleurs, il semble que soit toléré de ne pas déclarer (ce qui reste heureusement très courant !) jusqu’à 30 OOO balles. De toute manière, dire que l’absence de déclaration de réserves financières est un oubli évitera la case fraude avec coupure et pénalités. Le « droit à l’erreur », bien qu’il s’applique peu aux soucis de pauvres, est venu le confirmer.

      Plus ces contrôles sont effectifs, plus il est nécessaire d’être inséré dans un tissu de relations qui ne comporte pas que des pauvres ah ah ah.

    • 13,6 M€ de fraude aux prestations sociales dans l’Hérault : comment la CAF développe de nouveaux outils de contrôle
      https://www.midilibre.fr/2025/03/11/136-meur-de-fraude-aux-prestations-sociales-dans-lherault-comment-la-caf-d

      La dématérialisation des informations est une mine d’or en termes de données et… de contrôles possibles. La Caf ne se prive pas de puiser dans cette manne numérique qu’elle passe à la moulinette de l’analyse analytique pour en extraire les informations utiles (processus du #Data_mining). Ainsi, pour lutter contre la fraude à la résidence, réseaux sociaux, adresse IP, relevés bancaires, présence des enfants dans leurs établissements scolaires… sont autant de faisceaux
      d’indices à même de définir si la présence du prestataire sur son lieu de résidence est réelle ou fictive.

      Une autre fraude qui est aussi dans son collimateur est celle liée aux usurpations des coordonnées bancaires. Pour la traquer, et à l’instar d’un pare-feu contre un virus sur votre ordinateur, une base de données commune à tous les organismes de protection sociale a été créée répertoriant tous les RIB frauduleux identifiés.

      De plus, à nouvelle activité ou source de #revenu, nouveaux critères. Jusqu’ici, les ressources générées par l’économie collaborative (ventes sur Internet, Airbnb ou autre plate-forme dite collaborative…) n’étaient pas prises en compte dans le calcul des prestations, car elles n’étaient pas déclarées. Le Code général des impôts a changé les règles, toutes ces plateformes doivent désormais transmettre leurs ressources à l’#administration_fiscale. Conséquence : elles seront donc prises en compte dans les prestations versées par la CAF.

    • La suspicion de fraude au RSA après quelques ventes de vêtements [défenseur des droits]

      Un délégué [du défenseur des droits] a été saisi en juillet 2024 par une allocataire de prestations sociales, vivant seule avec son fils adulte sans activité. Elle a été contrôlée par la caisse qui lui verse ses allocations. Lors de ce contrôle, l’agent a relevé qu’elle n’avait pas déclaré des revenus provenant des intérêts de livrets et de ventes sur des plateformes en ligne. Sans détails précis, l’agent a annoncé que ces montants seraient intégrés à ses ressources pour recalculer ses droits au RSA et à l’aide au logement. Quelques jours plus tard, elle a reçu une notification indiquant une dette de 3 483,13 € à rembourser sous 20 jours, ce qu’elle ne comprenait pas. Elle a alors sollicité une remise de dette, ce qui a suspendu le recouvrement.
      Le délégué a constaté plusieurs manquements dans la procédure. D’une part, les documents de la caisse, comme le rapport d’enquête, ne précisaient ni les dates, ni les montants exacts des ventes en ligne retenues, rendant impossible toute contestation. D’autre part, l’examen des relevés bancaires de l’allocataire montrait que les ventes concernaient des objets personnels (livres, bibelots) pour un montant total de 1 713 € sur deux ans, bien loin de la somme retenue par la caisse. En raison d’une procédure de contrôle expéditive, la caisse n’a ainsi pas été en mesure de prendre en compte la situation personnelle de la réclamante qui, dans une situation de précarité, avait dû se séparer de certains de ses biens.
      Grâce aux interventions répétées du délégué et au dialogue rétabli avec la caisse, l’allocataire a enfin reçu la liste détaillée des montants retenus et demandé alors une rectification. Elle a bénéficié d’une remise de dette à hauteur de 50 % des montants considérés comme indus, sans que la qualification de fraude soit retenue.

      https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/2025-03/ddd_rapport-annuel-2024_20250305.pdf

      #calcul

  • Un Varois vendait sur Leboncoin des objets anciens trouvés grâce à son détecteur de métaux, son domicile perquisitionné - Nice-Matin
    https://www.nicematin.com/faits-divers/l-archeologie-sauvage-dansle-viseur-des-gendarmes-971721

    L’article L542-1 du code du patrimoine est formel : « Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche. »

    C’est parce qu’ils le connaissent sur le bout du képi que fin janvier, les gendarmes de la brigade nautique du Lavandou ont tiqué en découvrant sur le site de petites annonces Leboncoin des propositions de vente des bijoux et pièces de monnaie romaines manifestement issues de fouilles illégales.

    En perquisitionnant le domicile du vendeur, ils ont d’ailleurs découvert plus de 300 objets issus de détection sauvage dont une cinquantaine de pièces pouvant intéresser historiens et archéologues, rapportent nos confrères de BFM rebondissant sur une communication du compte de la gendarmerie du Var sur X.

    #patrimoine [SAUVEGARDE DES BIENS ARCHÉOLOGIQUES ET CULTURELS]
    La BN du Lavandou constate la vente sur internet de fibules romaines anciennes issues de fouilles faites avec un détecteur de métaux sans autorisation et non déclarées 🪙(voir l’article L542-1 du Code du Patrimoine) pic.twitter.com/jDb8nwMLMo
    — Gendarmerie du Var (@Gendarmerie_083) February 3, 2025

    Des biens arrachés au sol sans aucune autorisation qui ont ensuite en partie été remis à la direction régionale des affaires culturelles.

  • Réécriture/révisionisme historique de la Russie à l’encontre de l’Ukraine et destruction du patrimoine ukrainien

    par Karine Rousseaux, Professeur agrégé histoire-géographie

    https://www.linkedin.com/posts/karine-rousseaux-59a81296_r%C3%A9%C3%A9criturer%C3%A9visionisme-historique

    Réécriture/révisionisme historique de la Russie à l’encontre de l’Ukraine et destruction du patrimoine ukrainien (considéré comme un crime contre l’humanité). Selon le Centre de résistance nationale, les autorités russes des « territoires ukrainiens temporairement occupés » remplacent les symboles culturels ukrainiens par des monuments glorifiant des personnalités ayant mis en œuvre les politiques soviétiques, souvent associées à l’oppression et à la répression. A Nova Kakhovka, une statue de Vladimir Lénine a été érigée sur la place centrale. Des mémoriaux aux victimes de la répression stalinienne et aux victimes de l’Holodomor à Louhansk ont été détruits.*

    #Ukraine
    #Russie
    #Crime_contre_l_humanité
    #Patrimoine_culturel
    #Guerre
    #Conflit

  • #Gaza, #inventaire d’un #patrimoine bombardé

    Par son extrême densité de population et de bâti, le territoire de Gaza (365 km2) vit depuis l’attaque meurtrière et la prise d’otages par le Hamas d’octobre 2023 un niveau de #destruction exceptionnel. Du fait des bombardements méthodiques de Gaza par les Israéliens et des opérations terrestres, le nombre de victimes, tués, blessés, sinistrés, ne cesse d’augmenter et le patrimoine architectural et historique d’être partiellement ou totalement démoli.

    Gaza, terre d’histoire, de sites philistins, hellénistiques, romains, islamiques, ottomans, mandataires, est aujourd’hui en voie de destruction.

    En tant qu’historien.ne.s, archéologues, politistes, géographes, sociologues, spécialistes des conflits et des traces de guerre, il nous a semblé urgent de mettre à profit notre expertise pour faire l’inventaire de ces destructions. Il en va aussi de notre responsabilité.

    Quelle est l’histoire de chacun de ces #lieux ? Quand et dans quelles proportions ont-ils été atteints ? Comment préparer au mieux leur #restauration, ou conserver leur #mémoire ?

    En nous fondant sur les listes fournies par l’UNESCO et l’ICOMOS (International Council on Monuments and Sites), en actualisant ces données et en travaillant en collaboration avec d’autres projets en cours (ex : Programme Intiqal de 1ère urgence internationale), nous souhaitons proposer aussi bien à la communauté scientifique qu’à un large public un inventaire de chacun de ces sites aujourd’hui détruits ou endommagés.

    Mais au-delà de dresser une simple liste de noms de sites, il s’agit ici de rappeler combien la préservation de ce patrimoine est essentielle à l’avenir de la #Palestine.

    https://gazahistoire.hypotheses.org/author/texturesdutemps

    ping @reka

  • Des trésors indonésiens restitués par les #Pays-Bas retrouvent leur terre d’origine

    L’Indonésie poursuit un processus de #rapatriement complet des œuvres culturelles pillées durant la période coloniale. À la mi-décembre, 828 #objets avaient été restitués par les Pays-Bas, selon l’Agence indonésienne du patrimoine.

    Au milieu du XIXe siècle, des fonctionnaires coloniaux néerlandais ont découvert une statue ancienne du dieu hindou Ganesh en Indonésie, qu’ils ont ensuite emportée vers les Pays-Bas, rejoignant ainsi de nombreux autres #objets_culturels pris pendant la période coloniale. Cette statue, en pierre volcanique et représentant Ganesh avec quatre bras et une tête d’éléphant, est aujourd’hui exposée au Musée national indonésien à Jakarta. L’Indonésie œuvre activement pour récupérer de tels trésors, qui font partie intégrante de son #patrimoine perdu sous le régime colonial néerlandais, qui a duré jusqu’à son indépendance en 1945.

    Cette #restitution fait partie d’un mouvement mondial pour rendre aux pays du Sud les biens culturels volés durant la période coloniale. En décembre 2023, les Pays-Bas ont restitué 828 objets à l’Indonésie, dont des sculptures hindoues et bouddhistes prises dans un temple du XIIIe siècle. Le gouvernement néerlandais a reconnu que ces objets n’auraient jamais dû quitter le pays et s’est engagé à les restituer, comme l’indiquait une recommandation de 2020. Ces restitutions sont rendues possibles grâce aux relations diplomatiques solides entre l’Indonésie et les Pays-Bas, renforcées par un accord culturel en 2017.

    Le retour de ces objets est perçu comme un effort pour restaurer l’#identité_culturelle de l’Indonésie et apaiser les tensions liées aux catastrophes naturelles fréquentes dans ce pays situé sur la « ceinture de feu » du Pacifique. Cependant, le débat reste ouvert sur la meilleure manière de conserver et d’exposer ces objets, avec des voix s’élevant pour leur restitution sur leur site d’origine ou pour leur présentation dans des musées qui respectent leur histoire et leur importance culturelle.

    Des milliers d’autres objets culturels pris durant la colonisation se trouvent encore à l’étranger, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour les rapatrier. Pour les Indonésiens, ces trésors représentent non seulement un retour à leur passé mais aussi un moyen de renforcer leur identité nationale et de redécouvrir l’histoire de leur patrimoine.

    https://elwatan-dz.com/des-tresors-indonesiens-restitues-par-les-pays-bas-retrouvent-leur-terre
    #restitution #biens_culturels #Indonésie #colonialisme #pillage #colonisation

    ping @reka @cede

  • #Géothermie au Japon : quand le #capitalisme_du_désastre menace les #montagnes_sacrées

    🌋 #Géothermie au #Japon : sous couvert de transition énergétique 🌱, un #capitalismedudésastre menace les montagnes sacrées 🏔️ et les #onsen 🛁. Tradition vs profit : jusqu’où ira-t-on pour « décarboner » ? 💡⚡

    L’article d’Eric Johnston sur la géothermie au Japon met en lumière une tension fondamentale entre la #transition_énergétique et les enjeux culturels et environnementaux. Cependant, une lecture critique révèle une dynamique plus sombre : celle d’un capitalisme du désastre, concept popularisé par Naomi Klein, où des crises ou des impératifs globaux servent de prétexte à des transformations brutales, souvent au détriment des communautés locales.

    Au nom de la #décarbonation et de la #neutralité_carbone d’ici 2050, le gouvernement japonais envisage d’exploiter les #ressources_géothermiques situées dans des zones protégées ou proches des #onsen, joyaux culturels et touristiques. Ces projets, bien qu’ambitieux, s’inscrivent dans une logique où l’urgence climatique devient un levier pour imposer des réformes économiques ultra-libérales. Sous couvert de #revitalisation_rurale, ces initiatives risquent de sacrifier des patrimoines naturels et culturels sur l’autel de la #rentabilité.

    Les résistances locales, notamment celles des propriétaires d’onsen, sont présentées comme des obstacles à surmonter plutôt que comme des voix légitimes. Cette approche reflète une stratégie typique du capitalisme du désastre : « déplacer les montagnes sacrées » pour ouvrir la voie à une #exploitation industrielle, sans réelle considération pour les conséquences sociales ou environnementales. Loin d’être un simple débat énergétique, cette situation illustre une tentative de #colonisation_économique où le #profit prime sur le #bien_commun.

    Citations :
    [1] https://www.scienceshumaines.com/la-strategie-du-choc-la-montee-d-un-capitalisme-du-desastre_fr_224
    [2] https://www.economia.ma/content/le-capitalisme-du-d%C3%A9sastre-0
    [3] https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Strat%C3%A9gie_du_choc
    [4] https://reporterre.net/Le-capitalisme-nous-conduit-au-desastre
    [5] https://cdurable.info/la-strategie-du-choc-naomi-klein-la-montee-du-capitalisme-du-desastre1010
    [6] https://journals.openedition.org/developpementdurable/7533
    [7] https://cerclearistote.fr/produit/sortir-du-capitalisme-du-desastre-philippe-murer

    https://homohortus31.wordpress.com/2024/12/22/geothermie-au-japon-quand-le-capitalisme-du-desastre-menace-

    #montagnes #montagne #Japon #patrimoine_naturel #patrimoine_culturel #résistance

  • À qui appartient Notre-Dame de Paris : l’Église ou l’État ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-question-du-jour/a-qui-appartient-notre-dame-de-paris-l-eglise-ou-l-etat-1565256

    Voilà une différence toujours profonde entre la France et l’Allemagne. Côté occidental du Rhin l"état et l’église s’arrangent pour entretenir le patrimoine national, par contre le peuple jamais dompté par l’empire romain verse un impôt à l’église qui possède non seulement ses lieux de culte mais un énorme parc immobilier tout en continuant à encaisser chaque année des millions d’Euros en compensation pour ses terres sécularusées sous occupation napoléonienne en 1803 .En 2022 les églises catholiques et protestantes ont reçu 602 millions d’Euros comme Staatsleistung seulement,. L’impôt payé par ses membres et d’autres subventions complètent les revenus des églises obtenus sans aucune contrepartie.

    6.12.2024 - La Question du jour

    Plus de cinq ans après l’incendie de 2019, la cathédrale s’apprête à rouvrir ses portes au public ce week-end. Alors qu’un discours d’Emmanuel Macron sur le parvis est prévu et qu’une messe exceptionnelle se tiendra dans l’enceinte de l’édifice, à qui appartient vraiment la cathédrale ?

    Avec Emmanuel Tawil Maître de conférence en droit public à Université Paris 2 Panthéon-Assas / Université LUMSA

    L’incendie de Notre-Dame aura au moins eu un mérite, attirer l’attention du grand public sur la gestion d’un édifice religieux aussi important que la Cathédrale de Paris. Si l’État est propriétaire du bâtiment, c’est bien l’Église qui est en assure la gestion. Mais d’où vient ce régime de propriété - affectation des monuments religieux en France ? Concrètement, comment cette double gestion s’articule-t-elle dans le cas de la Cathédrale de Notre-Dame de Paris et de sa restauration ? Quels ont été les grands clivages entre l’Église et l’État, au cours de ces quatre années de restauration ?

    Qui possède quoi ?

    L’État est propriétaire de certains monuments emblématiques, tels que Notre-Dame de Paris, en vertu de lois historiques, notamment la nationalisation des biens du clergé lors de la Révolution française, rappelle Emmanuel Tawil. En revanche, concernant les églises paroissiales, si certaines d’entre elles peuvent appartenir à l’État ou aux pouvoirs publics locaux, la grande majorité des édifices religieux, synagogues et mosquées comprises, sont gérés par des associations cultuelles. Emmanuel Tawil cite comme exemple le Temple de l’Oratoire à Paris, monument affecté au culte protestant par Napoléon sous l’Empire.

    Comment se répartit le financement de l’entretien de Notre-Dame ?

    En tant que propriétaire, l’État est responsable de la gestion patrimoniale des monuments comme Notre-Dame de Paris, poursuit le juriste. Cela inclut le financement de l’entretien courant et des restaurations. Par exemple, le ministère de la Culture consacre environ 2 millions d’euros par an à l’entretien de Notre-Dame. De son côté, « l’église paye pour tout ce qui est lié à l’usage cultuel de l’édifice, même si les principales dépenses incombent au propriétaire. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de contribution de la part de l’Église pour la reconstruction de Notre-Dame. La fondation Notre-Dame, présidée par l’archevêque de Paris, a collecté, 358 millions d’euros et la Fondation Notre-Dame a payé à hauteur de 7 millions d’euros le mobilier liturgique », précise Emmanuel Tawil.

    Quant à l’aménagement, la décoration et les modifications possibles au sein des édifices religieux. En tant que propriétaire, l’État a théoriquement la possibilité de procéder à des aménagements, comme remplacer un vitrail endommagé ou réaliser des travaux de rénovation. Toutefois, ces décisions doivent respecter le caractère cultuel de l’édifice et ne doivent pas perturber l’exercice du culte. En ce sens, l’État ne peut pas imposer des changements qui dénatureraient la fonction religieuse du lieu. « L’idéal, c’est qu’il y ait un accord entre l’Église et l’État sur ce type de travaux dans l’édifice », indique Emmanuel Tawil.

    Säkularisierumg, rechtsrheinische Gebiete 1803
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/S%C3%A4kularisation

    Durch die Verschiebung der französischen Ostgrenze hatten deutsche Territorialherren Gebietsverluste erlitten. Als Entschädigung wurden ihnen im Reichsdeputationshauptschluss von 1803 die kirchlichen Reichsstände (die geistlichen Fürstentümer) und die meisten Reichsstädte (in diesem Fall spricht man von Mediatisierung) zugeschlagen.

    Artikel 35 des Reichsdeputationshauptschlusses ging über die reine Entschädigung sogar hinaus. Die Gebäude und Güter der aufgehobenen Stifte, Abteien und Klöster wurden der Disposition (Verfügungsgewalt) der Landesherren unterstellt.[15] Das erlaubte es auch Herrschern, die keinen Territorialverlust erlitten hatten, kirchliche Güter zu ihren Gunsten einzuziehen und ihre Finanzen zu entlasten.

    Der Reichsdeputationshauptschluss betraf die geistlichen Kurfürstentümer Köln und Trier, das Erzstift Salzburg sowie die Hochstifte Olmütz, Augsburg, Bamberg, Basel, Breslau, Brixen, Chur, Corvey, Eichstätt, Freising, Fulda, Hildesheim, Konstanz, Lübeck, Lüttich, Münster, Osnabrück, Paderborn, Passau, Regensburg, Speyer, Trient, Worms und Würzburg. Auch alle anderen geistlichen Fürstentümer, zu denen z. B. die Reichsabteien und die anderen Reichsstifte gehörten, wurden aufgelöst.[16]

    Lediglich Kurmainz, dessen verbliebenes rechtsrheinisches Territorium auf das Fürstentum Aschaffenburg übertragen wurde, wurde nicht aufgelöst. Karl Theodor von Dalberg, der letzte Mainzer Erzbischof, verblieb als Erzkanzler des Reiches.

    Staatsleistungen
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Staatsleistungen

    Unter Staatsleistungen versteht man im deutschen Religionsverfassungsrecht alle auf Gesetz, Vertrag oder besonderen Rechtstiteln beruhenden und auf Dauer angelegten Leistungsverpflichtungen der Länder an die Religionsgesellschaften (Kirchen), die auf Grund historischer Gegebenheiten entstanden und bei Inkrafttreten der Weimarer Verfassung am 14. August 1919 bereits bestanden. Alle nach diesem Stichtag eingeführten Leistungspflichten der Bundesländer oder des Bundes an die Religionsgesellschaften/Kirchen gehören nicht zu den Staatsleistungen im Sinne des Grundgesetzes und der Weimarer Verfassung von 1919.

    Für das Jahr 2022 haben die deutschen Bundesländer etwa 602 Millionen Euro allein an die katholischen und evangelischen Kirchen in Deutschland veranschlagt. Die Staatsleistungen machen somit nach Angabe der Evangelischen Kirche in Deutschland (EKD) aus dem Jahr 2021 im Durchschnitt 2,2 Prozent der jeweiligen Gesamteinnahmen der evangelischen Kirchen aus.[1] In Deutschland tragen Staatsleistungen neben den Kirchensteuern und Subventionen zur Kirchenfinanzierung bei, aber unterliegen keiner Zweckbindung oder Nachweispflicht.

    #France #Allemagne #égluse #patrimoine #économie

  • Reconstruction de Notre-Dame : le culte du silence, le coût d’une impatience, Antoine Perraud

    D’où partirent les flammes ? Sur le moment, les pistes fantaisistes ou malveillantes allèrent bon train : quelque mégot, voire une intention de nuire d’ouvriers pas très catholiques – selon la piste islamophobe reniflée sans relâche par l’extrême droite et ses relais.
    Que nenni ! Ce fut un court-circuit, sans doute dans les parages du bas de la flèche. Voilà ce qui ressort, après cinq ans d’enquête, au printemps 2024. Mais le dossier judiciaire est cadenassé. L’État, propriétaire du bâtiment et donc partie civile, n’en facilite pas l’accès. Néanmoins deux pistes se dégagent, selon les informations recueillies par Mediapart : l’ascenseur de l’échafaudage, ou alors un système de sonnerie de cloches – pointé dès après l’incendie par Le Canard enchaîné.

    Or la zone des travaux était inactive cette funeste semaine là, nous assurent des sources concordantes. En revanche, le 15 avril 2019, lundi de la Semaine sainte, un office avait encore sonné douze minutes avant l’alerte incendie. Et ce, par le truchement d’une installation provisoire mais devenue définitive, mise en place au bas de la flèche par le clergé : la Drac (direction régionale des affaires culturelles) l’avait autorisée, contre l’avis du conservateur régional des monuments historiques de l’époque, soutient un expert au fait du dossier.

    La question de la responsabilité de l’#incendie relève de l’omerta. Deux prêtres impliqués dans la reconstruction de la cathédrale nous le confirment : « Mgr Ulrich et l’archevêché ont très vite fait comprendre que l’origine du brasier était un sujet tabou. » Comment ne serait-ce qu’envisager que l’Église, pour avoir obtenu de faire fi des règlements de sécurité, soit à l’origine de l’incendie ?

    Un architecte en chef des monuments historiques n’y va pas par quatre chemins, sous couvert de l’anonymat : « Une telle cause, plausible, de l’incendie, parce qu’elle “mouille” le clergé, explique le pas de deux entre le président de la République et l’archevêque de Paris ; le premier tenant ainsi le second par la barbichette… »

    La seule personne qui accepte de s’exprimer à découvert est Maryvonne de Saint Pulgent. Autrice d’un livre qui décrypte les enjeux politiques, religieux et patrimoniaux du monument depuis le XIIe siècle, La Gloire de Notre-Dame : la foi et le pouvoir, cette conseillère d’État honoraire, qui occupa de hautes fonctions au ministère de la culture, reçoit Mediapart dans son salon faramineux du Faubourg Saint-Germain.

    Elle est formelle : « Personne n’a intérêt à obtenir, ni même à chercher de réponse. Ne serait-ce que pour des raisons économiques colossales, puisque les assurances ne resteraient pas inactives, au vu de l’importance du sinistre, si une responsabilité se voyait désignée. Toutes les conditions sont donc réunies pour qu’on réfléchisse indéfiniment à ce mystère… »

    Maryvonne de Saint Pulgent en veut pour preuve le rapport de la Cour des comptes, « remarquablement bienveillant », qui date de 2022 – le suivant était censé paraître en cette fin d’année 2024 mais il devrait n’être disponible qu’en 2025, histoire de ne gâcher en rien l’acquiescement de rigueur attendu pour la réouverture.

    L’omerta couvre aussi les pompiers, héroïsés sans relâche mais non exempts de retards à l’allumage lors de leur intervention – ne serait-ce que par l’absence d’une grue appropriée, rappellent plusieurs sources. Une telle immunité générale a permis à chaque partie de continuer comme si de rien n’était : chacun est resté en place après l’incendie, pour réparer ce qui avait été détruit sans se poser plus de questions.

    C’est ce péché originel de la catastrophe et de sa gestion qui offrit à Emmanuel Macron l’occasion de jouer au deus ex machina. Il se fit fort d’apparaître seul à même de tourner au plus vite la page en fixant l’avenir. Et ce, commentent des sources concordantes, au grand soulagement du clergé, des architectes, des entreprises, ou encore du ministère de la culture ; tous prêts à faire le gros dos en profitant de cette amnistie-amnésie aussi providentielle que présidentielle.
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/061224/reconstruction-de-notre-dame-le-culte-du-silence-le-cout-d-une-impatience

    une revue de détail croquignolesque https://justpaste.it/eszni

    #Notre-Dame #patrimoine #tourisme #Église #soft_power

  • Notre-Dame de la Cité
    https://laviedesidees.fr/Notre-Dame-de-la-Cite

    La réouverture de Notre-Dame marque le terme de sa restauration, cinq ans après l’incendie qui a révélé la passion des Français pour la cathédrale parisienne. Au fil des siècles, celle-ci n’a cessé d’interagir avec la ville et avec une société qui en est venue à s’identifier à elle.

    #Histoire #religion #Moyen_Âge #Eglise #patrimoine #monument
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20241206_notredame.pdf

  • Malika Rahal sur X : « Lancement du carnet de recherche #Gazahistoire : Inventaire d’un #patrimoine_bombardé réalisé par une équipe de chercheur·e·s : historien·ne·s, géographes, sociologues, politistes https://t.co/aJkX2o1WSd hypothesesorg @geographiecites @IHTP_CNRS @UmrSirice https://t.co/nLSRCKFt0w » / X

    Lancement du carnet de recherche #Gazahistoire :
    Inventaire d’un #patrimoine_bombardé réalisé par une équipe de chercheur·e·s : historien·ne·s, géographes, sociologues, politistes
    https://gazahistoire.hypotheses.org

    Parmi les notices déjà publiées

    n° 026 – Bâtiment historique sur la place Filastin dite « As-Saha »
    par Falestin Naïli · Publié 05/09/2024 · Mis à jour 14/09/2024


    Municipalité de gaza
    Dénomination
    Translittération : Mabnā al-baladiyya al-tārikhī fī Maydān Filasṭīn aw « as-Sāha »
    Arabe : مبنى البلدية التاريخي في ميدان فلسطين أو “الساحة
    Autres transcriptions : Old Gaza Municipality historic building of « Midan Filastin » aka « As-Saha » – Bâtiment historique de la municipalité sur la place Filastin dite « As-Saha »

    Description détaillée du site avant destruction
    Ce bâtiment historique de la municipalité de Gaza date de 1930 ; avant cette période la municipalité était basée dans un bâtiment près du quartier de Shajaʿiyya, à proximité d’autres institutions gouvernementales ottomanes comme le siège du gouvernement (saray), les baraques de l’armée et le tribunal.

    C’est sous l’égide du premier maire de Gaza élu sous Mandat britannique, Fahmi al-Husayni (1828–1939) que la décision du déménagement de la municipalité était prise. Ainsi cette institution de gouvernance urbaine (dont les débuts datent de la période ottomane) a suivi l’extension de la ville de Gaza vers la côte en s’installant dans le nouveau quartier de Rimal. Le nouveau bâtiment municipal et un nouveau parc municipal se trouvaient désormais au nord du boulevard Cemal Paşa dont le nom était modifié en rue ʿUmar al-Mukhtar Street, en mémoire du résistant libyen. Selon Johann Buessow, ce déplacement de la municipalité correspondait aussi à un rapprochement à la base de pouvoir de la famille Husayni dans la partie nord du quartier de Daraj et à son éloignement du quartier de Shajaʿiyya, bastion de la famille Shawwa (Buessow, 2023, p. 189-190) dont plusieurs membres avaient été maires à la fin de l’époque ottomane.

  • #Biens_culturels en voie de #restitution

    Alors que sort en salle le #film_documentaire « #Dahomey », qui suit la restitution par la #France de vingt-six œuvres d’art au #Bénin, différentes équipes de recherche travaillent sur le retour des biens culturels africains à leurs communautés d’origine.

    Du fond de sa caisse en bois, dans laquelle les manutentionnaires aux gants blancs du musée du quai Branly-Jacques Chirac viennent de l’enfermer, la voix caverneuse de la statue anthropomorphe du roi Béhanzin, mi-homme mi-requin, s’interroge elle-même en langue fongbé, la langue du Bénin : « Reconnaîtrai-je quelque chose, me reconnaîtra-t-on ? » Aujourd’hui cette statue est un numéro, parmi les vingt-six œuvres que la France renvoie cette année-là (2021) par avion-cargo au pays qu’elle a colonisé de 1894 à 1958. La réalisatrice Mati Diop, née dans une famille franco-sénégalaise, est présente pour filmer cette première restitution officielle et accompagner les œuvres jusqu’au palais présidentiel de Cotonou, la capitale économique du pays, où des milliers de Béninois vont venir les découvrir, après cent trente ans d’absence.

    Le pillage a eu lieu en fait avant même la colonisation : de 1890 à 1892, des batailles font rage entre l’armée française et les troupes du roi Béhanzin, composées d’un tiers de combattantes, les « Agodjié », que les Français nomment « les Amazones ». Le 17 novembre 1892, sous les ordres du colonel Dodds, les Français entrent à Abomey, capitale de l’ancien royaume du Dahomey (actuel Bénin) où les palais royaux sont en feu : Béhanzin a déclenché l’incendie avant de prendre le maquis. Les militaires saisissent un grand nombre d’objets, dont trois grandes statues royales et quatre portes que Béhanzin et ses fidèles avaient enfouies dans le sol. Une petite partie sera donnée six mois plus tard, en 1893, au musée d’ethnographie du Trocadéro par le colonel Dodds, devenu général. Le reste sera écoulé sur le marché de l’art.
    Des appels à restitution depuis la fin du XIXe siècle

    La question de la restitution des œuvres aux pays africains, mais aussi aux autres anciennes colonies (Océanie notamment), n’est pas nouvelle. Les réclamations sont presque aussi anciennes que les spoliations elles-mêmes. L’une des premières demandes officielles émane sans doute de l’empereur Yohannes IV d’Éthiopie, lorsqu’il exige en 1880 la restitution de collections royales arrachées dans la forteresse de Maqdala en avril 1868. Ce joyau composé d’une coupole ornée des représentations des Apôtres et des quatre autres évangélistes, dérobé par un soldat britannique lors de l’attaque de la forteresse, trône toujours… au Victoria and Albert Museum, à Londres.

    Les appels à la restitution d’objets deviennent plus explicites au moment des indépendances, dans les années 1960. En 1970, l’Unesco adopte une convention qui établit notamment la légitimité du retour des biens culturels. En 1973, l’Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution sur la restitution « prompte et gratuite » des œuvres d’art aux pays victimes d’expropriation, qui « autant qu’elle constitue une juste réparation du préjudice commis, est de nature à renforcer la coopération internationale ». Mais cette résolution est adoptée avec l’abstention des anciennes puissances coloniales… En 1978, le directeur général de l’Unesco lance un appel « pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable » où il affirme avec force que « cette revendication est légitime ».

    « Mais, sur le terrain du droit, la colonisation a été qualifiée de “mission sacrée de civilisation” par le pacte de la Société des Nations en 1919 et aujourd’hui encore ne relève pas d’un fait internationalement illicite, en conséquence duquel pourrait être fixé un principe de réparation, rappelle le juriste Vincent Négri, à l’Institut des sciences sociales du politique1. La légalité internationale est ancrée sur une règle de non réactivité des traités internationaux, et aucune des conventions adoptées ne peut atteindre dans les rebours du temps les actes de dépossession des peuples pendant la période coloniale. »

    En France, c’est donc toujours le droit du patrimoine qui prévaut. En 2016, au gouvernement du Bénin qui réclamait la restitution, notamment du fait que « nos parents, nos enfants n’ont jamais vu ces biens culturels, ce qui constitue un handicap à une transmission transgénérationnelle harmonieuse de notre mémoire collective », le ministre des Affaires étrangères français adresse une fin de non-recevoir dans un pur langage administratif : « Les biens que vous évoquez sont inscrits parfois depuis plus d’un siècle au domaine public mobilier de l’État français, ils sont donc soumis aux principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité. En conséquence leur restitution n’est pas possible ».

    Aux revendications argumentées sur l’histoire, l’identité, la reconstitution des patrimoines, la mémoire, est donc opposé un argument asymétrique fondé sur le droit des collections publiques, déplore Vincent Négri. Un argument qui jusqu’ici n’a été levé que dans trois cas : pour les biens spoliés aux familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale, pour les restes humains quand ils peuvent être identifiés et pour les biens culturels ayant fait l’objet de trafics illicites.

    Dans ce contexte, le discours prononcé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, par le président français Emmanuel Macron le 28 novembre 2017 fait date. En affirmant vouloir la « restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain d’ici cinq ans », il introduit au sommet de l’État une parole dissonante. S’ensuit la commande d’un rapport aux universitaires Bénédicte Savoy, historienne de l’art française et Felwine Sarr, économiste sénégalais, qui dressent un état des lieux des spoliations et proposent un agenda de restitution, affirmant que plusieurs types de biens culturels africains peuvent nécessiter une restitution légitime : « Les butins de guerre et missions punitives ; les collectes des missions ethnologiques et “raids” scientifiques financés par des institutions publiques ; les objets issus de telles opérations, passés en mains privées et donnés à des musées par des héritiers d’officiers ou de fonctionnaires coloniaux ; enfin les objets issus de trafics illicites après les indépendances » .
    Vingt-six biens restitués : le premier petit pas de la France

    Les marchands d’art et certains conservateurs de musées tremblent, le débat est réanimé (et houleux) dans tous les pays européens, mais la France, après ce grand pas en avant, fait marche arrière. Elle ne s’engage pas dans une loi-cadre mais vote, en 2020, une « loi d’exception » pour restituer vingt-six biens culturels à la République du Bénin (choisis par la France) et un unique bien à la République du Sénégal (le sabre dit « d’El Hadj Omar Tall », du nom du chef de guerre toucouleur disparu en 1864). Vingt-six seulement, sur les milliers conservés en France, c’est peu ! D’autant que les Béninois n’ont pas eu leur mot à dire sur le choix des objets restitués, malgré leurs demandes répétées de voir notamment revenir le dieu Gou, exposé au pavillon des Sessions, au Louvre. « Pour passer de la “légitimité du retour” à un principe universel de “légalité des restitutions”, il faudra encore attendre », commente Vincent Négri… Mais les mentalités évoluent et de nombreux programmes de recherche et réseaux émergent pour identifier, cartographier ou documenter les biens culturels africains détenus dans les musées occidentaux. En France, Claire Bosc-Tiessé, directrice de recherches au CNRS, historienne de l’art africain et spécialiste de l’Éthiopie chrétienne entre le XIIIe et le XVIIIe siècle, avait devancé le mouvement et demandé dès 2017 à être détachée à l’Institut national d’histoire de l’art pour se lancer dans un inventaire des collections africaines conservées dans les musées français.

    Avec la participation du musée d’Angoulême, la cartographie « Le monde en musée. Collections des objets d’Afrique et d’Océanie dans les musées français » est désormais accessible en ligne2. Outre l’inventaire, elle rassemble aussi « des éléments pour des recherches futures sur la constitution des collections et les processus d’acquisition, en indiquant les archives afférentes (inventaires anciens, carnets de voyage des acquéreurs, etc.) et en répertoriant, quand c’est possible, donateurs et vendeurs, explique Claire Bosc-Tiessé. En 2021, nous avons recensé près de 230 musées en France qui possèdent des objets africains et 129 des objets océaniens. Par exemple, on trouve des biens culturels du Bénin au musée du quai Branly, mais il y en a également dans soixante autres musées français ! »

    Au total, Claire Bosc-Tiessé estime à environ 150 000 le nombre de biens culturels africains dans les musées de France (à comparer aux 121 millions d’objets qu’ils détiennent), dont 70 000 sont au musée du quai Branly. Il suffit de glisser sa souris sur la carte de France pour tomber sur des trésors conservés , dans des lieux tout à fait confidentiels.

    Ces biens ne sont parfois même plus exposés, comme ceux conservés dans ce petit musée du Jura, à Poligny, (4 000 habitants), depuis longtemps fermé au public : pagaies de Polynésie, petit sac en filet de Nouvelle-Calédonie, collier en dents de mammifère marin des îles Marquises, ornement d’oreille masculin en ivoire (de cachalot ?, s’interroge la notice), lampe à huile à six becs d’Algérie, sont bien référencés sur le site internet de ces salles devenues virtuelles. Et ici comme ailleurs, c’est un véritable inventaire à la Prévert qui s’égrène, d’objets dont on ne sait s’ils ont été achetés ou volés, mais qui se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la France.

    « Reconstituer l’histoire de ces objets, c’est raconter à la fois la colonisation et celle de la constitution des musées en France à la fin du XIXe siècle, explique Claire Bosc-Tiessé. Le musée d’ethnographie du Trocadéro (aujourd’hui musée de l’Homme) a envoyé dans les musées de province beaucoup de pièces qu’il possédait en double. Par ailleurs, les particuliers étaient souvent heureux, notamment à la fin de leur vie, de faire don au musée de leur ville natale des objets qu’ils avaient achetés, volés ou reçus en cadeau dans le cadre de leur vie professionnelle, qu’ils aient été missionnaires, médecins, enseignants, fonctionnaires ou militaires dans les colonies.

    À Allex, village de 2 500 habitants dans la Drôme, ce sont ainsi les missionnaires de la congrégation du Saint-Esprit qui, au XIXe siècle, ont rapporté de leurs campagnes d’évangélisation du Gabon, du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa quantité d’objets : amulettes ou effigies gardiennes de reliquaire du peuple fang au Gabon, statuettes anthropomorphes du peuple bembé au Congo, couvercle à proverbes du peuple hoyo en Angola… Tous ces biens culturels témoins de la vie quotidienne, des traditions et des croyances des populations africaines viennent de trouver place dans un musée local flambant neuf, ouvert en 2018. « Alors que le principe de la restitution semble faire l’unanimité en Afrique, la question du retour concret des biens suscite parfois des réticences dans les pays concernés », explique Saskia Cousin, anthropologue, responsable des programmes de recherche pluridisciplinaires ReTours3 et Matrimoines/Rematriation4, constitué chacun d’une vingtaine de chercheurs, artistes et opérateurs culturels internationaux.
    De la « restitution » au « retour »

    « La première réticence, alimentée par les marchands et les conservateurs occidentaux, consiste à dire que l’Afrique ne dispose pas d’institutions capables de conserver ses collections et de lutter contre le trafic illicite ». L’ouverture et la construction de musées un peu partout sur le continent sont autant de réponses à ces critiques. Rien qu’au Bénin, quatre musées sont en construction ! « Le deuxième problème soulevé est celui des coûts de ce retour, poursuit Saskia Cousin. Effectivement, la construction de musées se fait au moyen d’emprunts, contractés notamment auprès de la France. C’est la raison pour laquelle les pays concernés souhaitent développer le tourisme notamment de leurs diasporas. Le troisième problème est celui du devenir des biens. En bref, doivent-ils revenir au temple ou au musée ? C’est une question de souveraineté qui concernent les pays du retour, et surtout, les choses sont un peu plus compliquées que le laissent entendre les polémiques françaises ».

    D’une part, le retour aux espaces sacrés ne signifie pas l’interdiction au public ; d’autre part, la vision française d’un musée devant être vidé de toute vitalité et de toute sacralité est loin d’être universelle. « Ainsi, souligne Saskia Cousin, si les vingt-six objets restitués au Bénin l’ont été sous le titre de “Trésors royaux du Bénin”, expression empruntée au marché de l’art, et exposés sous vitrines, selon des critères bien occidentaux, de nombreux Béninois et notamment les princesses d’Abomey sont venus les honorer aux moyens de gestes et de chants ».

    Dans le film Dahomey, on voit l’artiste Didier Donatien Alihonou – sur l’affiche du film – converser avec le roi ancêtre Gbéhanzin. Pour lui, comme pour beaucoup, ces statues ne sont pas seulement des biens matériels, elles incarnent un héritage revenu, une force de retour, avec lesquelles il est enfin possible de se reconnecter. « Il faudrait cesser de penser cette question des retours seulement comme un arbitrage entre des pays qui formulent une demande de restitution et des États qui y répondent favorablement ou non, estime Claire Bosc-Tiessé. Il est d’ailleurs symptomatique que ce sujet au niveau gouvernemental soit confié au ministère de la Culture et à celui des Affaires étrangères, tandis que la recherche et l’enseignement sont laissés en dehors d’un débat rarement appréhendé sous l’angle scientifique. Il serait pourtant souhaitable de solliciter les chercheurs, afin de faire le récit de la façon dont ces œuvres sont arrivées sur le territoire, de la violence des captures peu prise en compte jusqu’ici, et donc écrire cette histoire occultée de la colonisation, et de le faire dans toute sa complexité. »

    Il serait temps aussi de déplacer la question de la « restitution » à celle du « retour », en prenant en compte le point de vue des populations et des États d’origine, complète Saskia Cousin. « Dans le cadre des programmes ReTours et Matrimoines/Rematriations, nous travaillons donc avec des chercheurs du Bénin, du Cameroun, du Mali, du Togo, du Sénégal et leurs diasporas, selon les méthodes inspirées de l’anthropologie collaborative. Par exemple dans le cas du Bénin, les mémoires sont essentiellement transmises par les “héritières”, des femmes qui héritent des savoirs, explique l’anthropologue. Nous les rencontrons et nous leurs présentons des photos ou des dessins de statues ou d’amulettes dont elles connaissent les noms, les usages et les panégyriques (discours à la louange de certaines personnes) associés. Dans les mondes féminins non francophones, cette mémoire est restée extrêmement vivante ».

    Dans le cadre du programme ReTours, une charte5 a été élaborée qui vise à considérer les musées et les espaces de conservation traditionnels comme complémentaires, légitimes et non exclusifs. L’enjeu est à la fois de faire reconnaître l’expertise des héritières et de faciliter l’accès des collègues du Sud aux ressources nécessaires à leurs enquêtes, y compris dans les pays du Nord : biens exposés, réserves, inventaires, dossiers d’œuvres, sources orales, etc. « Les musées belges, néerlandais et allemands sont très ouverts à l’accueil et à l’intégration des diasporas, des chercheurs et des héritiers concernés, c’est beaucoup plus compliqué en France où les musées veulent contrôler les récits relatifs à leurs collections », remarque Saskia Cousin.
    Un débat européen

    Outre la France, la question de la restitution anime tous les pays européens. Si en Angleterre le British Museum est le plus réticent, les musées universitaires de Cambridge, Oxford et Manchester ont rendu ou s’apprêtent à rendre des œuvres. En Belgique, un inventaire complet des objets d’art originaires du Congo, détenus par le musée de l’Afrique de Tervuren, a été réalisé. Et les Allemands ont largement entamé ce mouvement. Felicity Bodenstein, chercheuse en histoire de l’art au Centre André Chastel6, est à l’initiative du projet numérique « Digital Benin7 », qui documente les œuvres pillées dans l’ancien royaume du Bénin (actuel Nigeria, à ne pas confondre avec l’actuel Bénin, ancien Dahomey).

    À l’origine, ces œuvres ont été saisies par l’armée britannique lors d’une expédition punitive menée par 1 800 hommes en février 1897. À l’époque, les soldats prennent la capitale, Edo (aujourd’hui Benin City), au prix de lourdes pertes et mettent la main, de façon organisée ou individuelle, sur le trésor de l’Oba (le souverain).

    C’est ainsi que sont dispersés et en partie perdus plus de 5 000 « Bronzes du Bénin », dont des plaques en laiton fabriquées entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIe siècle. Représentant des individus, des symboles, des scènes de la cour, elles se retrouvent sur le marché de l’art puis en grande partie dispersées dans 136 musées de vingt pays, principalement en Angleterre et en Allemagne.

    À l’époque, contrairement à la France qui n’y consacrait que peu d’argent, les Allemands et les Anglais avaient une véritable politique d’achat de ce type d’objets pour leurs musées, explique Felicity Bodenstein. De plus, à la fin du XIXe siècle, chaque ville un peu importante en Allemagne créait son propre musée d’ethnographie, pour se montrer cosmopolite et ouverte sur le monde, notamment dans l’espoir de se voir désigner comme capitale de ce pays8. C’est ainsi que l’Allemagne s’est retrouvée avec dix fois plus d’objets africains que la France, qui fut pourtant présente bien plus longtemps sur ce continent avec ses colonies ». Le but du site web Digital Benin, réalisé par une équipe d’une douzaine de personnes, financé en partenariat avec le musée des Cultures et des Arts du monde de Hambourg et la fondation Siemens, est de relier les données de plus de 5 000 objets dont il fait l’inventaire et de les resituer dans une culture locale, de façon vivante, en mêlant archives visuelles et sonores, fixes et animées. Une partie du site, notamment la classification des objets, est en langue Edo, la langue vernaculaire du royaume dans lequel ils ont été élaborés puis pillés.

    Au-delà de ce site exemplaire, qu’en est-il de la politique de restitution des œuvres en Allemagne ? « La façon de procéder des Allemands est très différente de celle des français », explique Felicity Bodenstein, qui a commencé sa carrière de chercheuse dans ce pays, aux côtés de Bénédicte Savoy, à l’université technique de Berlin. « L’importance des collections qu’ils possèdent, mais aussi les questions très sensibles de mémoire liées à la Seconde Guerre mondiale font que le sujet des provenances est bien plus politique et inflammable en Allemagne qu’ailleurs en Europe ». En 2021, un accord national de restitution a donc été trouvé avec le Nigeria, à chaque musée ensuite d’élaborer son propre accord suivant les principes de l’État fédéral. Plusieurs centaines d’œuvres ont déjà été physiquement renvoyées par les musées au Nigeria.

    « Mais toutes les communautés d’origine, c’est du moins le cas pour le Bénin, ne souhaitent pas forcément récupérer toutes leurs œuvres, souligne l’anthropologue. Ils veulent surtout en retrouver la propriété et être associés au discours culturel et politique qui accompagne leur patrimoine. » Ainsi, lors des discussions pour l’ouverture au centre de la ville de Berlin du Humboldt Forum, immense musée qui prévoyait d’exposer une partie importante de cette collection de bronzes du Bénin, un débat très vif a permis de poser les bases d’une nouvelle façon de faire. L’espace d’exposition de ces objets est aujourd’hui cogéré avec les chercheurs et muséographes de Bénin City. Toutes les œuvres de Bénin City qui ont été identifiées ont d’abord été officiellement rendues au Nigeria qui les prête désormais à l’Allemagne, un écusson témoignant de ce processus étant apposé sur les vitrines d’exposition.

    En Allemagne toujours, une grande enquête collective, menée conjointement par l’université de Dschang et l’université technique de Berlin entre 2020 et 2023, intitulée « Provenances inversées9 », fait le point sur l’état du patrimoine camerounais pillé pendant la période coloniale : 40 000 objets qui font de l’Allemagne le premier pays détenteur d’œuvres camerounaises au monde ! « Il existe dans l’Allemagne contemporaine un “Cameroun fantôme” – pour reprendre le titre du célèbre ouvrage anticolonial de Michel Leiris, L’Afrique fantôme (1934) –, expliquent les auteurs de cette enquête, parmi lesquels Bénédicte Savoy. Malgré leur présence invisible (en Allemagne) et leur absence oubliée (au Cameroun), ces collections, qui sont aussi, du point de vue qualitatif, les plus anciennes et les plus variées au monde, continuent d’agir sur les sociétés qui les gardent ou les ont perdues ». L’objectif de l’enquête fut donc d’analyser et de publier les sources inédites permettant de confirmer cette présence massive. Et parallèlement d’aller à la rencontre, au Cameroun, des communautés privées de pièces matérielles importantes de leurs cultures respectives et de cerner, autant que faire se peut, les effets produits par cette absence patrimoniale prolongée.

    Le film Dahomey se termine par un débat organisé par la réalisatrice entre étudiants béninois, discutant de cette première rétrocession française. Premier pas ou insulte à leur peuple devant le peu d’objets revenus ? "Il était nécessaire de créer un espace qui permette à cette jeunesse de s’emparer de cette restitution comme de sa propre histoire, de se la réapproprier explique Mati Diop. Comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Comment mesurer la perte de ce dont on n’a pas conscience d’avoir perdu ?
    Dans l’attente d’une loi en France sans cesse reportée, les protagonistes de Dahomey soulignent l’urgence d’apporter une réponse à cette demande de restitution portée par tout un continent.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/biens-culturels-en-voie-de-restitution

    #oeuvres_d'art #art #décolonial #film #documentaire #Afrique #pillage #musées #colonisation #droit_du_patrimoine #patrimoine #identité #mémoire #visualisation #cartographie #retour

    ping @cede @reka

    • Le monde en musée. Cartographie des collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France

      Cette cartographie propose de faire mieux connaître les collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France afin de faciliter leur étude. Elle signale les fonds ouverts au public qu’ils soient publics ou privés, elle décrit rapidement l’histoire de la collection et donne quelques éléments sur son contenu. Elle indique l’état des connaissances et donne les informations pour aller plus loin.

      https://monde-en-musee.inha.fr

    • #ReTours (programme de recherche)

      Résumé du programme de recherche collaboratif financé par l’Agence Nationale de la Recherche / 15 chercheurs, 7 pays. (in english below) – présentation du projet ici

      Alors que la question de la restitution des collections africaines fait polémique en France et en Europe, le programme comparatif, diachronique et multiscalaire ReTours vise à déplacer l’enquête 1) de l’Occident aux pays africains concernés, 2) des questions de restitution aux problématiques du retour, 3) de la vision muséo-centrée aux rôles des diasporas et du tourisme, 4) des instances et autorités officielles du patrimoine aux lieux, récits et transmissions considérés comme marginaux, secondaires ou officieux.

      ReTours est un programme novateur tant dans ses objectifs de recherche critiques que par ses méthodes d’enquêtes et ses collaborations culturelles. Constitué d’un consortium international et pluridisciplinaire de 15 chercheurs, ReTours travaillera à partir du Bénin, du Cameroun, du Mali et du Sénégal et sur leurs diasporas.

      L’objectif du programme est de saisir les enjeux politiques, les rôles économiques, les usages sociaux du retour. Il s’organise à partir de trois axes qui sont autant de manières de désigner les biens culturels : 1) Géopolitique du patrimoine, autour des mobilisations pour ou contre la restitution des “oeuvres”, 2) Économies du retour et imaginaires du tourisme, à propos des dispositifs d’accueil notamment touristiques des “pièces muséales” ; 3) Appropriations et resocialisations autour des mémoires sociales, de l’agency des “choses” revenues, des transformations des significations et des créations contemporaines.

      https://retours.hypotheses.org

  • #Lavoirs de #France

    Présentation

    Un lavoir est un bassin public pour laver le linge. Le lavoir est alimenté en #eau soit par une source ou un cours d’eau, en général couvert où les lavandières lavaient le linge. Certains étaient équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment. En pierres, en briques, ou plus modestement en bois ou en torchis, ils méritent d’être conservés.

    Pourquoi ce site ?


    Le but de ce site est de faire découvrir les lavoirs et de guider les promeneurs ou les cyclotouristes pour les visiter.
    Permettre de mieux apprécier ce #patrimoine local lieu de vie et de rencontre.
    Inciter les municipalités à restaurer leurs lavoirs, témoins de l’Histoire locale.
    Inviter les heureux propriétaires de lavoir à entretenir ce patrimoine fragile.
    Admirer les efforts consentis par certaines municipalités pour rénover et embellir leur lavoir.
    Que cette promenade champêtre avive en vous l’envie de contribuer, d’agir pour que ces lavoirs soient restaurés et mis en valeur.
    Ce site est aussi le votre.
    Si vous connaissez un lavoir qui n’existe pas sur ce site, merci de le signaler (ici : https://www.lavoirs.org/form_upload.php) pour le mettre en valeur.

    https://www.lavoirs.org

    Une #liste :
    https://www.lavoirs.org/departements.php

    #recensement #cartographie #visualisation #photos

    Tellement dommage qu’iels utilisent google maps et qu’en général la présentation visuelle n’est pas très bien pensée...

  • Résidence de cartographie dans la Vallée de la Roya

    En début d’année 2024 j’ai été contacté par l’association Prévention MAIF pour les accompagner sur une démarche de cartographie sensible dans la Vallée de la Roya. Après plusieurs échanges avec Aveline Carmoi et Angello Smaniotto, j’ai proposé de faire une résidence de cartographie sensible et participative afin de ; 1/ rencontrer les acteurs locaux, m’imprégner des enjeux et des dynamiques locales, 2/ sensibiliser à l’approche de cartographie sensible et participative du territoire et 3/ esquisser une carte participative de la vallée de la Roya avec des acteurs locaux.

    J’ai ainsi résidé la semaine du 23 au 27 avril 2024 au Monastère de Saorge – Centre des monuments nationaux, un magnifique ancien monastère et haut lieu culturel de la vallée.

    Mercredi 24 avril, nous avons organisé une conférence à la salle des fêtes de la Mairie de Saorge intitulée La cartographie sensible/participative, un outil de résilience territoriale ?. Une trentaine de personnes aux profils variés étaient présentes avec lesquels nous avons eu de riches échanges. J’ai conclu ma présentation en expliquant pourquoi, selon moi, la cartographie sensible et participative peut contribuer à la résilience d’un territoire ;

    → Les projets participatifs/communautaires renforcent la résilience territoriale.
    → La connaissance des perceptions des habitant.e.s est un levier d’action publique territoriale.
    → La conscience de son milieu est un levier d’action bénéfiques pour le territoire.
    → Valorisation et émergence de “communs territoriaux”, matériels et immatériels.

    Bilan de la semaine

    Je ressors de cette semaine avec des apprentissages personnels sur les spécificités ce territoire, telles que je les ai perçues. Ainsi, je me suis demandé si la Vallée de la Roya ; ça ne serait pas le monde de demain ?

    Tout d’abord, il m’a semblé que les relations sont parfois fortement conflictuelles avec le Vivant. C’est par exemple le cas avec l’eau ou avec le loup.
    C’est d’ailleurs suite aux immenses dégâts causés par l’inondation créée par tempête Alex (oct 2020) que l’association Prévention MAIF intervient dans ce territoire.

    Ensuite, j’ai été marqué le potentiel de rétro-innovation* agriculturelle (cultures en terrasses, valorisation de la châtaigne…), par la forte solidarité entre les gens et par le fait que les habitant.e.s sont souvent en multi-activité professionnelle.
    * notion développée par Alberto Magnaghi, fondateur de l’École des territorialistes italiens, que j’ai eu l’honneur de croiser à l’institut d’urbanisme de Bordeaux quand j’y étais étudiant. Voir plus ICI ou LA.

    Enfin la vallée m’a aussi paru un lieu caractérisé des rapports humains assez polarisés, une action publique hyper centrée sur les infrastructures et peu d’innovation démocratique institutionnelle. En s’intéressant à la vallée on se rend aussi rapidement compte qu’elle de fait considérée comme un “territoire servant”, c’est à dire que l’état s’y intéresse car la région urbaine de Nice en dépend pour son alimentation en énergie (via les barrages hydro-électriques créés après guerre). C’est aussi le cas concernant l’alimentation et peut-être aussi le tourisme.

    Les ateliers de cartographie

    Le jeudi après-midi et le vendredi après-midi, nous avons organisé des ateliers de cartographie participative de la vallée, en proposant à des expert.e.s des sujets concernés de se mettre autour d’un fond de plan et d’élaborer une carte collectivement.
    Le premier atelier a porté sur l’agriculture dans la vallée.
    Le second a porté sur sur le patrimoine de la vallée, dans les deux dimensions de patrimoine matériel et immatériel.

    Enfin le samedi matin nous avons terminé la semaine par un atelier de cartographie sensible de la vallée, ouvert au public et organisé dans la Librairie du Caïros, un lieu important de convivialité et de culture à Saorge. Pendant ce dernier atelier, nous avons demandé aux participant.e.s, quels étaient selon elles/eux les REPÈRES du territoire, les lieux qu’ils/elles AIMENT, les lieux qu’ils/elles N’AIMENT PAS et ce qui constitue le PATRIMOINE de la vallée.

    Les cartes produites ;

    Une fois les ateliers réalisés, j’ai mis au propre les données récoltées et réalisé les cartes suivantes. Ces cartes peuvent être considérées comme des « communs cartographiques« , c’est à dire des ressources appropriables par tout un chacun.e. De tels document sont à mon sens stratégiques pour qu’un territoire puisse se montrer à lui-même et aux acteurs extérieurs à celui-ci. Ils contribuent à l’identité du territoire, et permettent de mieux comprendre et respecter les spécificités de la vallée.

    Nous avons donc réalisé 4 cartes ;

    → une carte de l’#agriculture dans la vallée

    → une carte du #patrimoine_matériel de la vallée

    → une carte du #patrimoine_immatériel de la vallée

    → une carte subjective de la vallée

    https://quentinlefevre.com/residence-de-cartographie-dans-la-vallee-de-la-roya

    #cartographie #Roya #Vallée_de_la_Roya #cartographie_sensible #Alpes_Maritimes #visualisation #cartographie_subjective #résidence #cartographie_participative #résilience_territoriale #communs_territoriaux #communs #commons #Alberto_Magnaghi #atelier

    via @reka

    cc @_kg_

  • Une #culture pétrifiée ?
    https://metropolitiques.eu/Une-culture-petrifiee.html

    Existe-t-il une politique culturelle du #Rassemblement_national ? En l’absence d’un programme cohérent et explicite à ce sujet, l’expérience des collectivités locales dirigées par ce parti laisse entrevoir ce que la politisation des questions culturelles pourrait signifier, à l’échelle nationale cette fois. En 2020, la direction du festival d’Avignon avait menacé de quitter la ville si celle-ci venait à être dirigée par un élu du Rassemblement national (RN). Difficile de savoir dans quelle mesure cette #Débats

    / #subventions, #arts, #extrême_droite, culture, Rassemblement national, #patrimoine, #théâtre

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_glas-picaud.pdf

    • Politique économique : le Nouveau Front populaire dessine un #changement_de_cap

      Le programme du Nouveau Front populaire, présenté le 14 juin, indique une direction de politique économique claire : il s’agit de reprendre le chemin d’une #politique_sociale et d’investissement (public et privé), articulée à une #politique_fiscale qui vise à (re)remplir les caisses et à instaurer davantage de #justice_fiscale. C’est une #réorientation marquée par rapport à la politique actuelle.

      Est-ce que les #mesures sont crédibles ? Oui, les pistes de #financement aussi. Est-ce que tout pourra être mis en œuvre et selon quel calendrier ? On verra bien. Dans tous les cas, la situation économique est incertaine et ce, quel que soit le gouvernement qui sera nommé.

      La bonne question n’est pas celle du « #sérieux » – la politique actuelle à maints égards n’est pas sérieuse, ni socialement, ni économiquement, ni budgétairement – mais de savoir quel cap de politique économique nous choisissons pour faire face aux incertitudes et répondre aux questions écologiques et sociales qui se posent. Car oui, il y a le choix.

      Le débat sur le #réalisme est à côté du sujet

      On pourrait résumer le programme du NFP ainsi : suspendre l’application des réformes antisociales, redonner du pouvoir d’achat aux ménages, renforcer les #services_publics, récupérer de l’argent sur le #patrimoine, et générer en retour des #effets_économiques vertueux.

      Cette politique tourne le dos à celle mise en œuvre depuis 2017 dont l’orientation principale, revendiquée par Bruno Le Maire, est la baisse des prélèvements obligatoires et l’horizon la réduction du rôle de la #protection_sociale et des services publics. Cette politique menée à un rythme rapide, comme une fuite en avant, une recherche vaine d’un retour de la #croissance, ne récolte qu’une baisse de la #productivité.

      Une large partie des critiques sur le sérieux du programme du NFP provient de commentateurs pour qui le seul débat économique valable est de savoir s’il faut d’abord définancer les retraites, l’école, les deux en même temps, ou si on n’ajouterait pas encore un peu de baisse de prélèvements sur les entreprises, pour la route.

      Et lorsque ces réformes sont évaluées scientifiquement, qu’on en démontre le #coût_social ou le peu d’#efficacité_économique, le plus souvent ces personnes haussent les épaules et passent à la suivante. Evidemment, une autre politique économique est possible.

      Des mesures sociales tout à fait à portée de main

      Si on considère les principales mesures proposées par le Nouveau Front populaire, elles apparaissent tout à fait envisageables. Elles sont sans doute d’ailleurs un peu plus modérées que celles du programme de la Nupes en 2022, pour tenir compte de la dégradation depuis des comptes publics.

      Pour ne prendre que quelques mesures sur les sujets que je connais le mieux : suspendre la réforme des #retraites de 2023 pour revenir à 62 ans immédiatement est faisable, d’autant que la réforme a à peine commencé d’être appliquée. Cela représente environ 0,8 point de PIB en 2032 pour le système de retraite et c’est en grande partie financé par la hausse prévue des cotisations de 0,6 point pour les employeurs et 0,6 point pour les salariés, selon un chiffrage réalisé d’après le simulateur du COR.

      Il est prudent de ne pas s’engager trop avant sur le droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous, même s’il apparaît évident que pour certaines personnes et certains métiers pénibles qui ne sont aujourd’hui quasiment pas reconnus, la baisse de l’âge de départ devrait être appliquée rapidement.

      Annuler les réformes de l’#assurance_chômage est également très facilement réalisable, la précédente n’étant même pas encore complètement montée en charge et la prochaine n’étant pas encore appliquée.

      Revaloriser le #point_d’indice de la fonction publique de 10 % est un #choix_budgétaire non négligeable dont il s’agit de mesurer l’ampleur, à hauteur de 0,8 point de PIB, selon certaines estimations. Cette priorité constitue bien une partie de la réponse aux graves difficultés de recrutement que connaissent actuellement les services publics.

      C’est particulièrement vrai pour les deux plus importants que sont la santé et l’éducation, dont les concours ne font plus, du tout, le plein. Cela sera sans doute plus utile pour l’avenir que la baisse de la fiscalité pour les ménages les plus aisés.

      L’indexation des salaires, elle, existe sous une certaine forme chez nos voisins Belges, qui ne s’en plaignent pas, et cela mériterait qu’on s’y penche pour en affiner les caractéristiques techniques.

      Aller plus loin sur les recettes

      Côté recettes, là aussi les pistes sont claires : récupérer des moyens sur les patrimoines des millionnaires et milliardaires par le retour à un impôt sur la fortune et l’instauration d’un impôt élevé sur les très hautes #successions. Il est également urgent de revenir sur certaines #niches_fiscales ayant peu d’effet positif et très coûteuses.

      C’est peut-être de ce côté-là d’ailleurs que le programme mériterait d’être approfondi. Un passage en revue systématique de la politique fiscale depuis 2017 pourrait donner des pistes de financement utiles. En effet, depuis cette date, les baisses de prélèvements obligatoires décidées par les différents gouvernements s’élèvent à près de 70 milliards d’euros par an.

      Ces 70 milliards ont eu deux contreparties : une baisse (ou un ralentissement du financement) des protections collectives (retraite, chômage, services publics), mais également un creusement du #déficit_public. Selon l’OFCE, de l’ordre de 40 milliards d’euros de baisse de recettes n’ont jamais été compensés depuis sept ans. Alors que le déficit s’est élevé à 5,5 % du PIB en 2023, ces mesures non compensées représentent environ 1,4 point de PIB, ce qui n’est budgétairement pas très « sérieux ».

      Selon la même logique, revenir sur le #CICE et le #pacte_de_responsabilité, mis en place sous François Hollande, ou sur la baisse de la #cotisation_sur_la_valeur_ajoutée des entreprises (#CVAE) plus récente, pourrait donner davantage de marge de manœuvre. Certes, ce n’est pas parce que ces mesures fiscales étaient contestables, qu’on peut les supprimer toutes, et d’un coup : les entreprises, même si elles n’en avaient pas besoin, s’y sont accoutumées. Mais il y a de la marge pour commencer tout de suite, et récupérer des montants conséquents.

      C’est pour cela qu’une revue paraît opportune afin de savoir jusqu’où et à quel rythme on peut remonter la pente dévalée au cours des dernières années. De manière intéressante, certains amendements aux dernières lois de finances de la majorité présidentielle, le rapport Bozio-Wasmer en cours de rédaction, ou encore la Cour des comptes, esquissent déjà des pistes en ce sens.

      N’esquivons pas le débat démocratique sur la politique à mener

      Ce qui serait « sérieux », et démocratique, c’est que les médias d’information utilisent le temps de cette élection pour mettre en perspective les #visions de politiques économiques alternatives des trois pôles : la baisse des prélèvements et des dépenses sociales de LREM, espérant faire revenir de la croissance, sa version amplifiée par le RN assortie d’une politique économique xénophobe motivée par des orientations racistes, et le changement de cap proposé par le Nouveau Front populaire qui fait le pari d’une réorientation écologique et sociale, appuyée par la fiscalité et dans une perspective keynésienne.

      Si le Nouveau Front populaire gagne, il aura alors à sa disposition tous les moyens de l’Etat pour calibrer, orchestrer, séquencer les mesures de son programme, et proposer des décisions à arbitrer. La feuille de route est suffisamment explicite pour que cela démarre vite, l’administration sait faire. Un programme est là pour définir un cap, le début du chemin et un horizon. En l’espèce, celui du NFP trace des perspectives sans ambiguïtés et enthousiasmantes.

      https://www.alternatives-economiques.fr/michael-zemmour/politique-economique-nouveau-front-populaire-dessine-un-changement-de-cap/00111532
      #crédibilité