• Patrons français, du ras-le-bol de l’Etat à la tentation trumpiste
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/12/patrons-francais-du-ras-le-bol-de-l-etat-a-la-tentation-trumpiste_6444011_32

    Un patron d’entreprise publique, ancien de Bercy, et un ténor du privé, unis par un même ras-le-bol, cela a du poids. « C’est l’enfer d’investir en France pour des raisons réglementaires. Le premier frein à la décarbonation aujourd’hui, ce sont les procédures », a attaqué Luc Rémont, le PDG d’EDF, mardi 10 décembre, au congrès de l’Union française de l’électricité, à Paris. « Ici, en France, j’ai 500 développeurs en énergies renouvelables qui arrivent péniblement à faire 300 à 400 mégawatts par an. Aux Etats-Unis, j’ai construit 2 gigawatts en un an. Je ne peux pas continuer à investir dans un pays (…) pour un rendement aussi faible », a prévenu Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, appelant à « simplifier les processus ».

    Ils ne sont pas les seuls. La réouverture de Notre-Dame de Paris, samedi 7 décembre, après cinq ans d’un chantier titanesque, a été l’occasion d’un concert dans ce registre, sans orgue ni violon. « On a voté des lois d’exception pour que les artisans de Notre-Dame n’aient pas à faire face aux contraintes qui les emmerdent (…) tout au long de l’année », a souligné, notamment, l’économiste libéral Nicolas Bouzou, interviewé par Le Figaro TV.

    Pierre Gattaz, l’ancien président du Medef, qui ne manque pas une occasion de fustiger la « folie bureaucratique » en France, va même un cran plus loin. Dans une publication très vue sur LinkedIn, l’ex-patron des patrons, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, lançait : « Faudra-t-il un Donald Trump, un Elon Musk ou un Javier Milei en France pour arrêter ce délire ? », tout en relayant une vidéo de Jean-Philippe Tanguy, le député Rassemblement national (RN) de la Somme, ironisant en commission des finances sur la surenchère administrative.

    Trump-Musk-Milei, pourquoi cette improbable sainte-trinité des affaires est-elle invoquée ? Le président américain élu sur un programme de dérégulation, l’entrepreneur milliardaire érigé en « ministre de l’efficacité gouvernementale » et le président argentin, chantre des coupes budgétaires à la tronçonneuse, portent, tous à leur manière, des messages anti-étatiques. Raison pour laquelle l’invitation à partager les « meilleures pratiques pour lutter contre les excès de bureaucratie » lancée, le 13 novembre, à Elon Musk par Guillaume Kasbarian, le ministre macroniste démissionnaire de la fonction publique, a été vivement critiquée à gauche.

  • « Le RN, c’est aussi le grand patronat »

    https://cqfd-journal.org/Le-RN-c-est-aussi-le-grand

    Il y a des éléments de conflits assez forts, ou même des divisions, au sein des classes dominantes. Alors que des acteurs de la banque et de la finance traditionnelle continuent de soutenir le pouvoir en place, la montée en puissance du soutien au RN par la “finance alternative” ou le secteur des énergies fossiles traduit leur volonté de soutenir un autre programme politique, y compris lorsque cela implique de ne pas faire corps avec d’autres parties du patronat. Ces conflits au sein du patronat révèlent par ailleurs une division des classes dominantes, ce qui est un signe de fragilité qu’il est possible d’exploiter.

    #RN
    #extrême_droite
    #patronat

  • Comment [sous prétexte de cambriolages] la justice négociée est devenue prisée des cols blancs [...]
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/22/comment-la-justice-negociee-est-devenue-prisee-des-cols-blancs_6358250_3224.

    Ces procédures sont devenues un outil incontournable de la réponse pénale à la corruption et à la fraude fiscale. Le dispositif reste très discuté : est-ce un instrument au service de l’efficacité judiciaire ou l’illustration d’une justice à deux vitesses ? Récit de ses coulisses par ses acteurs.

    [...]

    Créées en 2004 pour traiter les petits contentieux, comme les cambriolages ou les conduites en état d’ivresse, les #CRPC sont devenues des outils courants pour solder des affaires aux enjeux financiers et politiques bien plus importants, comme la fraude fiscale ou les atteintes à la probité. Elles représentent désormais environ 20 % des condamnations issues des procédures du PNF. En 2016, la loi Sapin 2 a créé un second dispositif de justice négociée, les conventions judiciaires d’intérêt public (CJIP), qui s’adressent cette fois aux personnes morales soupçonnées d’atteinte à la probité.

    Trouvé accompagné de :
    Au procès de Jean-Christophe Cambadélis pour détournement de frais de mandat : « Je prenais le chéquier qui traînait sur mon bureau »
    https://justpaste.it/gxiet

    #justice #discrétion #ministres #responsables_politiques #patrons #bourgeois #députés #amendes_minorées #justice_de_classe

  • Kapitalisten gegen AfD?
    https://www.unsere-zeit.de/kapitalisten-gegen-afd-4793316

    28.6.2024 von Lucas Zeise - Was veranlasst die deutsche Unternehmerschaft, aus der Deckung zu kommen und uns Wählern nahezulegen, doch bittesehr die AfD nicht zu wählen? Es ist eigentlich gegen den guten Ton, wenn die Wirtschaftsbosse im parteipolitischen Tagesgeschäft Stellung nehmen.

    Sie führen sehr allgemeine Gründe an, ohne spezifisch zu werden. Der Präsident des Bundesverbandes der Deutschen Industrie (BDI), Siegfried Russwurm, behauptet, die AfD sei „schlecht für dieses Land“. Christian Sewing, Vorstandsvorsitzender der Deutschen Bank, warnt vor Gefahren für den Standort Deutschland und hält „die Ideen der Populisten“ für „reines Gift für die Wirtschaft“.

    Die Wirtschaftsforschungsinstitute urteilen wie immer ähnlich wie die Bosse. In einer vom Institut der deutschen Wirtschaft (IW) – es wird vom BDI und den Arbeitgeberverbänden bezahlt – erstellten Studie wird die Motivation der Unternehmer selber Untersuchungsgegenstand. Dort heißt es, 69 Prozent der befragten Unternehmen meinen, die AfD könnte dem Wirtschaftsstandort Deutschland schaden, 63 Prozent befürchten, der „Zusammenhalt der Belegschaften“ könne Schaden nehmen. In der Studie wird auch erwähnt, dass „nur“ 23 Prozent der Unternehmer einige Positionen der AfD „trotz deren wirtschaftsliberaler Programmatik“ für sinnvoll oder grundsätzlich für vertretbar halten.

    Also befinden sich unter Unternehmern doch wohl mehr AfD-Fans als in der Gesamtwählerschaft. Mag sein, dass die Kampagnen der Unternehmerschaft sich weniger ans breite Publikum richten, sondern eher eine Art Autosuggestion darstellen. Das betrifft insbesondere die Themen EU und Euro. Tatsächlich ist die AfD aus einer Anti-Euro-Fraktion der CDU/CSU hervorgegangen. Einer ihrer Gründungsväter war der ehemalige BDI-Präsident Hans-Olaf Henkel. Die heutige AfD nimmt ebenfalls eine vorsichtige und ziemlich vage kritische Haltung zur EU und ihren Institutionen ein. Eine ähnliche Haltung dürfte auch in Industrie- und Bankenkreisen weit verbreitet sein. Wenn diese der AfD nun vorwerfen, sie wollten Deutschland aus der EU herausführen, sollte man das als einen Appell an die eigene Einigkeit bewerten.

    Wirtschaftspolitisch ist es schwer, gewichtige Unterschiede zwischen der „Alternative für Deutschland“ und den Unternehmerverbänden und den ihnen folgenden Parteien von Union, FDP, Grünen und Sozialdemokraten zu finden. Die Argumente, weshalb die AfD-Politik der deutschen Wirtschaft schaden sollten, bleiben daher wolkig. Plausibel ist immerhin, dass der immigrantenfeindliche Ton der AfD Investoren aus dem Ausland (es sind ja schließlich Ausländer) tatsächlich abschreckt. Aber in der Praxis sind die anderen Parteien – insbesondere die CDU/CSU – immer bereit gewesen, solche Parolen und Forderungen der AfD zu übernehmen oder sie zu übertreffen.

    Als Interpretatorin der Unternehmerkampagnen tritt hilfreich die „Bildzeitung“ mit der Erkenntnis auf, die AfD verspreche Steuersenkungen, sie wolle sogar die Erbschaftsteuer ganz abschaffen. Aber Achtung, schreibt das aufklärerische Blatt: Das klinge oberflächlich betrachtet gut. „Aber der Blick ins Detail verrät: Das nutzt vorwiegend den Reichen!“ Da hat „Bild“ ausnahmsweise recht. Jedoch beschweren sich die Unternehmer gar nicht über diese AfD-Forderung, sondern vertreten auch in diesem Punkt explizit AfD-Positionen.

    Aktuelle Beiträge

    Lucas Zeise

    Lucas Zeise (Jahrgang 1944) ist Finanzjournalist und ehemaliger Chefredakteur der UZ. Er arbeitete unter anderem für das japanische Wirtschaftsministerium, die Frankfurter „Börsen-Zeitung“ und die „Financial Times Deutschland“. Da er nicht offen als Kommunist auftreten konnte, schrieb er für die UZ und die Marxistischen Blättern lange unter den Pseudonymen Margit Antesberger und Manfred Szameitat.

    2008 veröffentlichte er mit „Ende der Party“ eine kompakte Beschreibung der fortwährenden Krise. Sein aktuelles Buch „Finanzkapital“ ist in der Reihe Basiswissen 2019 bei PapyRossa erschienen.

    Zeise veröffentlicht in der UZ monatlich eine Kolumne mit dem Schwerpunkt Wirtschaftspolitik.

    #Allwmagne #politique #extrême_droite #AfD #patronat

  • L’audition calamiteuse du patron de Boeing devant le Sénat des Etats-Unis : « Vous êtes payé à quoi faire ? »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/19/au-senat-americain-l-audition-calamiteuse-du-patron-de-boeing_6241338_3234.h

    Dave Calhoun, PDG du constructeur depuis 2020, a été entendu par les sénateurs au sujet des nombreuses défaillances techniques du modèle 737 MAX, qui ont causé deux crashs en 2018 et 2019 et plusieurs incidents depuis.

    Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
    Publié aujourd’hui à 10h14, modifié à 10h26

    Temps de Lecture 3 min.

    Article réservé aux abonnés
    Le PDG de Boeing, Dave Calhoun, témoigne lors d’une audition de la sous-commission d’enquête du Sénat sur la sécurité intérieure, au Capitole (Washington, Etats-Unis), le mardi 18 juin 2024.
    Le PDG de Boeing, Dave Calhoun, témoigne lors d’une audition de la sous-commission d’enquête du Sénat sur la sécurité intérieure, au Capitole (Washington, Etats-Unis), le mardi 18 juin 2024. MARIAM ZUHAIB / AP

    Espérait-il apaiser l’ardeur des sénateurs qui l’interrogeaient ? Toujours est-il que Dave Calhoun, le PDG de Boeing depuis 2020, a entamé son audition au Sénat, mardi 18 juin, en se tournant vers le public et en présentant ses excuses aux familles des victimes du double crash du modèle Boeing 737 MAX 8, sur un vol Lion Air en 2018 et un vol Ethiopian Airlines en 2019, qui brandissaient les photographies de leurs proches. « Je m’excuse pour la douleur que nous avons causée, et je veux que vous sachiez que nous sommes totalement mobilisés, en leur mémoire, à travailler et à nous concentrer sur la sécurité aussi longtemps » que nécessaire, a commencé M. Calhoun.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Boeing : après le grave incident d’Alaska Airlines, un rapport accable les processus de fabrication

    Puis, ce fut la descente aux enfers, d’autant qu’un lanceur d’alerte avait fait de nouvelles révélations sur des défaillances cachées aux régulateurs. Finalement, M. Calhoun a-t-il rencontré des lanceurs d’alerte ? Non. Les sénateurs lui suggèrent que ce serait une « bonne idée ». Combien de dirigeants ont été sanctionnés pour avoir traqué les lanceurs d’alerte ? Il ne le sait pas. Est-il un ingénieur, comme les lanceurs d’alerte ? « Je ne suis pas un ingénieur », répond le PDG. Les indemnités payées aux victimes ont-elles été déduites fiscalement ou payées par les assurances ? M. Calhoun n’en a pas le détail.

    Pendant toute l’audition, la première depuis l’incident d’Alaska Airlines, le président de Boeing a asséné des généralités, alors qu’aux problèmes de conception par les bureaux d’ingénieurs des 737 MAX s’est ajouté le problème de fabrication industrielle qui a conduit à l’arrachage, début janvier, d’une porte bouchon d’un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines – les vis enlevées pour une réparation n’avaient pas été remises en place.
    Réponses lénifiantes

    Récemment, on a appris que du titane contrefait produit par un obscur sous-traitant chinois avait été utilisé dans le fuselage des avions Boeing et Airbus, mais Boeing n’en avait rien su, car le matériel était fourni par un fournisseur de fournisseur. « Notre culture est loin d’être parfaite, mais nous prenons des mesures et nous progressons », a répété M. Calhoun. « Vous et votre conseil d’administration avez un devoir envers vos actionnaires, mais ils seront profondément mal servis si vous ne parvenez pas à corriger le tir et à vous attaquer à la cause profonde de cette culture de sécurité défaillante », avait déclaré d’emblée le sénateur démocrate du Connecticut et président de l’audition, Richard Blumenthal.

    L’hallali a été donné par le sénateur républicain du Missouri Josh Hawley, qui a demandé à M. Calhoun s’il méritait sa rémunération de 32,8 millions de dollars (environ 30,6 millions d’euros). « Une hausse de 45 % », a rappelé M. Hawley. « Vous êtes payé à quoi faire ? », a demandé le sénateur, qui a énuméré ses griefs face aux réponses lénifiantes du PDG.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Boeing sous surveillance du « gendarme » américain de l’aviation

    « Vous faites l’objet d’une enquête pour falsification des rapports d’inspection du 787. Boeing fait l’objet d’une enquête criminelle pour le vol d’Alaska Airlines. Vous avez fait l’objet d’une enquête du ministère de la justice pour conspiration criminelle visant à frauder la FAA [Federal Aviation Administration]. Tout cela relève de votre mandat », a accusé le sénateur, qui a fini par expliquer ce à quoi était, selon lui, payé M. Calhoun.
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    « Vous vous concentrez sur ce pour quoi vous avez été embauché, c’est-à-dire que vous faites des économies. Vous éliminez les procédures de sécurité. Vous vous en prenez à vos employés. Vous supprimez des emplois parce que vous essayez de tirer le maximum de profit possible de cette entreprise. Vous exploitez Boeing jusqu’à la moelle », a accusé Hawley, qui a enfin demandé au patron pourquoi il n’avait pas démissionné.
    Les candidats ne se pressent pas

    « Sénateur, je m’en tiens à cela. Je suis fier d’avoir accepté ce poste. Je suis fier de notre bilan en matière de sécurité », a osé M. Calhoun. « Franchement, monsieur, je pense que c’est une mascarade que vous soyez toujours à votre poste », a jugé le sénateur.
    Lire aussi | Un Boeing 737-800 atterrit sans encombre en Nouvelle-Zélande après l’incendie d’un moteur

    La tension reste considérable alors que le ministère de la justice doit décider s’il lance des poursuites pénales contre l’entreprise. Pendant ce temps, Boeing cherche un successeur à M. Calhoun, censé quitter ses fonctions à la fin de l’année, mais les candidats ne se pressent pas. Le patron de General Electric, Larry Culp, qui a réussi à scinder en trois l’ancien conglomérat et en dirige la division de moteurs d’avion, a déclaré qu’il restait chez GE. David Gitlin, l’actuel PDG du fabricant Carrier Global et ancien de United Technologies, a demandé que son nom soit retiré de la liste des prétendants. En interne, Stephanie Pope, nouvelle directrice des opérations, n’est pas ingénieure. « La recherche d’un nouveau PDG chez Boeing rencontre des écueils », titrait pudiquement le Wall Street Journal.

    Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)

    #Boeing #Néolibéralisme #Patrons_voyous #Sécurité

  • French businesses court Marine Le Pen after taking fright at left’s policies
    https://www.ft.com/content/e28f9753-1770-4c8c-91d8-e7bb7ed44feb

    France’s corporate bosses are racing to build contacts with Marine Le Pen’s far right after recoiling from the radical tax-and-spend agenda of the rival leftwing alliance in the country’s snap parliamentary elections.

    Four senior executives and bankers told the Financial Times that the left — which polls suggest is the strongest bloc vying with Le Pen — would be even worse for business than the Rassemblement National’s unfunded tax cuts and anti-immigration policies.

    “The RN’s economic policies are more of a blank slate that business thinks they can help push in the right direction,” a Cac 40 corporate leader said of Le Pen’s party, which is ahead of other groupings in the run-up to the two-round vote on June 30 and July 7. “The left is not likely to water down its hardline anti-capitalist agenda.”

    Another major business leader and investor in France added: “If you had told me two weeks ago that the business world would be rooting for the RN and counting [President Emmanuel] Macron out, I would not have believed it.”

  • « Une belle grève de mai », par Benjamin Fernandez (abonnés ⁕ en kiosques, mai 2024) // https://www.monde-diplomatique.fr/66839


    David de la Mano. — « Ante el silencio » (Avant le silence), Saint-Nazaire, 2019

    Un an avant Mai 68, mouvement de grève le plus important de l’histoire de #France, une ville de 63 000 habitants vit près de 50 000 manifestants réclamer de meilleurs salaires. Était-ce la répétition générale ? En tout cas un moment de grande solidarité entre les diverses catégories d’ouvriers de Saint-Nazaire, mais également entre cette masse de salariés et l’ensemble de la population. Destination commune : la victoire.

    Près de 60 ans après, faut croire que le #patronat à pris sa revanche en empoisonnant la population de #Saint_Nazaire et au-delà. Une enquête de #splann qui fera date. Saint-Nazaire, malade de ses industries
    https://splann.org/enquete/pollution-saint-nazaire
    https://seenthis.net/messages/1054226
    #capitalisme #Seveso #pollutions #sociétés_industrielles

  • Le jour de carence dans la fonction publique de l’État : moins d’absences courtes, plus d’absences longues

    (—> c’était 2017...)

    Un jour de carence pour arrêt maladie a été instauré dans la fonction publique au 1er janvier 2012, puis supprimé au 1er janvier 2014. D’après l’enquête Emploi, la mise en place de ce dispositif n’a pas significativement modifié la proportion d’agents de la fonction publique de l’État absents pour raison de santé une semaine donnée. En revanche, la mesure a modifié la répartition des absences par durée. En particulier, les absences pour raison de santé de deux jours ont fortement diminué, tandis que celles d’une semaine à trois mois ont augmenté. La mesure a également eu des effets hétérogènes : les absences courtes ont davantage baissé chez les femmes, chez les jeunes et chez les employés travaillant peu de jours par semaine.

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/3181789
    #INSEE

    • #Arrêts-maladies : le gouvernement envisage d’augmenter le nombre de jours de #carence, les employeurs montent au créneau

      Pour faire des économies, le gouvernement veut revoir le système des jours de carence dans le privé, quand les salariés sont en arrêt-maladie. Mais les entreprises ne veulent pas payer la facture.

      Sur le papier, tous les employeurs ne sont pas contre un durcissement des conditions de remboursement des arrêts-maladies. S’il y a plus de jours de carence, ils se disent que ça éviterait quelques abus et arrêts de complaisance, véritable casse-tête pour les entreprises qui doivent gérer les plannings. Mais une fois ce principe posé, les patrons craignent que l’idée du gouvernement, en réalité, ne leur coûte cher.

      Aujourd’hui, lorsqu’ils sont en arrêt-maladie, les salariés du privé ont trois jours de carence. C’est-à-dire qu’ils doivent attendre le quatrième jour pour que la #sécurité_sociale commence à les indemniser. Pour réduire les dépenses, le gouvernement envisage de mettre un cinquième, un sixième, voire un septième jour de carence. En pariant que ça ne changerait pas grand-chose pour la majorité des salariés, puisque ces jours de carence sont très souvent remboursés par leurs employeurs, au moins dans les grandes entreprises.

      Le #patronat milite pour des jours de carences « d’ordre public »

      Mais, forcément, pour les entreprises, si demain il y a quatre, cinq, ou six jours de carence à prendre en charge plutôt que trois, ce sera une charge en plus. Et c’est pour cette raison que le patronat milite pour ce qu’on appelle des jours « d’ordre public ». Ces jours de carence d’ordre public, signifient que des jours seraient sanctuarisés par la loi, qu’en fait personne, ni l’État, ni les entreprises, ne pourraient les compenser. De facto, cette option épargnerait les entreprises. Le #Medef comme la #CPME militent pour qu’elle soit retenue. En revanche, si c’était le cas, les salariés, eux, seraient alors 100% perdants.

      En coulisses, l’exécutif travaille sur cette solution, car selon certaines sources gouvernementales, elle présente l’avantage de rétablir une forme d’équité avec la fonction publique. En effet, les agents publics n’ont qu’un seul jour de carence quand ils sont en arrêt-maladie et celui-ci n’est jamais compensé. Pour le moment, ce ne sont que des pistes, rien n’est encore tranché, selon le gouvernement. Il vise jusqu’à un milliard d’euros d’économie sur les 16 milliards que coûte chaque année le remboursement des indemnités journalières à la sécurité sociale.

      https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-eco/arrets-maladies-le-gouvernement-envisage-d-augmenter-le-nombre-de-jours
      #arrêts_maladie #jours_de_carence #France #travail #coût #indemnisation

    • Et un rapport de la #DRESS (datant de 2015)

      L’effet du délai de carence sur le recours aux arrêts maladie des salariés du secteur privé

      En cas d’arrêt maladie, les salariés du secteur privé perçoivent des indemnités journalières versées par la sécurité sociale au terme d’un délai de carence de 3 jours. Néanmoins, deux tiers d’entre eux sont protégés contre la perte de revenu induite par le délai de carence par le biais de la prévoyance d’entreprise.

      Cette étude évalue l’effet incitatif du délai de carence sur le recours aux arrêts maladie des salariés du secteur privé. Elle mobilise les volets employeurs et salariés de l’enquête Protection sociale complémentaire d’entreprise de 2009. Elle exploite les disparités de couverture durant le délai de carence pour estimer l’effet propre du délai de carence sur les comportements de recours aux arrêts maladie des salariés de plus de 5 ans d’ancienneté à état de santé et conditions de travail équivalents.

      Les résultats indiquent que les salariés couverts durant le délai de carence n’ont pas de probabilité plus élevée d’avoir un arrêt dans l’année, mais ont des durées totales d’arrêt maladie significativement plus courtes.

      https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications/dossiers-solidarite-et-sante-1998-2016/leffet-du-delai-de-carence-sur-le-recours-aux

  • « Le régime d’immigration français, prisonnier du passé, tourne le dos à ses intérêts »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/12/30/le-regime-d-immigration-francais-prisonnier-du-passe-tourne-le-dos-a-ses-int

    « Le régime d’immigration français, prisonnier du passé, tourne le dos à ses intérêts »
    L’économiste El Mouhoub Mouhoud, président de l’université Paris Dauphine-PSL, estime, dans un entretien au « Monde », que la France « n’a pas été capable de faire la transition vers une politique ouverte et positive de l’immigration ».
    Le Parlement a adopté définitivement, mardi 19 décembre, la loi sur l’immigration. La veille, El Mouhoub Mouhoud, membre du cercle des économistes, spécialiste des migrations internationales et de la mondialisation, a signé la lettre ouverte des dirigeants de grandes écoles et d’universités du pays pour déplorer le durcissement à l’égard des étudiants internationaux.
    Vous appelez à un discours global sur l’immigration et pas seulement orienté vers les plus qualifiés. Quels peuvent être les effets économiques de la loi votée ?
    –On assiste à un recul inquiétant des arguments rationnels sur le sujet. J’ai signé l’appel des présidents d’universités car envoyer des signaux négatifs aux étudiants internationaux, c’est se couper de la possibilité de puiser dans les compétences mondiales, pour un gain économique nul. Jusqu’ici, le discours politique français dominant visait à disjoindre les mauvaises migrations des bonnes : d’un côté les migrants non qualifiés, irréguliers ou issus du regroupement familial ; de l’autre, les talents qu’on disait encore vouloir attirer ou garder. Cela n’a pas marché : en dépit des progrès des entrées liées aux « passeports talents », l’attractivité de la France en matière de compétences mondiales reste en deçà des grands pays industrialisés.Faire l’hypothèse qu’on peut tenir un discours de rejet de l’immigration tout en restant attractif pour les talents est illusoire. Plus les compétences sont élevées, plus les migrants choisissent leur pays d’accueil et sont sensibles aux discours politiques sur le sujet. La loi remet en cause des mécanismes d’intégration qui faisaient consensus, avec des effets qui seront négatifs.
    La droite craignait que les régularisations ne créent un appel d’air incitatif. Qu’en est-il ?
    –Pas un seul papier sérieux d’économiste ou de démographe ne confirme cette idée. Les flux d’immigration à l’échelle mondiale sont déterminés par des facteurs structurels comme la mondialisation des échanges, les écarts démographiques, les crises géopolitiques et humanitaires ou les chocs technologiques.Depuis une dizaine d’années, les délocalisations vers les pays à bas salaires ralentissent, tandis que les Etats promeuvent les relocalisations et la réindustrialisation. Plus une entreprise relocalise, plus elle va chercher des territoires à fort avantage technologique et de recherche et développement, plus elle va avoir besoin de compétences. La réindustrialisation est étroitement liée aux politiques de formation, mais aussi à l’attractivité des étudiants internationaux et de migrations qualifiées. Les pays qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui parviennent à puiser dans le stock mondial de connaissance. Et cela passe largement par l’attraction et la rétention des étudiants internationaux. Plus de 60 % des diplômés étrangers restent au Canada, aux Etats-Unis, en Allemagne, pour y être employés. La France se distingue par un taux de rétention environ deux fois plus faible.
    Le gouvernement considère que, à 7 % de chômage, il faut d’abord ramener une partie des actifs vers le marché du travail et miser sur la formation. Qu’en pensez-vous ?
    –Cela ne suffit pas. Les migrations internationales ne peuvent certes pas régler les problèmes du marché du travail à long terme, mais les politiques de formation prennent du temps. Or les secteurs qui sont dans la compétition mondiale ont des besoins de court terme. Si vous ne puisez pas dans les talents, à long terme vous êtes perdants, y compris dans les processus de formation, car les avantages comparatifs ne sont pas statiques, ils bougent en permanence.L’intelligence artificielle générative est par exemple un défi majeur qui va transformer la plupart des métiers et des secteurs. Le sous-estimer, c’est comme sous-estimer les effets du réchauffement climatique. Or la France n’offre pas assez de formations et devra davantage puiser dans les compétences mondiales. La politique d’attractivité des migrants et la politique de formation ne s’excluent pas mutuellement.
    Peut-on résoudre les pénuries de main-d’œuvre dans les métiers en tension en augmentant les salaires ?
    –La dépendance à l’immigration dans les métiers les moins qualifiés n’est pas seulement liée aux problématiques salariales. C’est une vulgate néolibérale, ainsi qu’une vieille idée faussement marxiste. La complémentarité entre immigrés et autochtones est une réalité à l’intérieur même des catégories socioprofessionnelles. Certaines tâches extrêmement pénibles, par exemple dans le BTP, n’attireront pas les autochtones même en augmentant les salaires de 15 %.
    Les travaux montrent que les effets de substitution ne jouent que pour des tâches peu qualifiées et automatisables. Par ailleurs, les entreprises ne peuvent pas décréter du jour au lendemain qu’elles augmentent les salaires de 15 %, cela prend du temps. Il ne s’agit évidemment pas d’ouvrir les frontières tous azimuts. Mais ce « débat » cache une obsession liée aux impacts sécuritaires et culturels de l’immigration, perçus comme néfastes à la société.
    Emmanuel Macron a mené une politique très offensive sur l’attractivité de la France depuis 2017. S’est-elle traduite dans les flux migratoires ?
    – Quand Donald Trump s’est retiré de la COP21 et a restreint l’immigration à partir de 2017, le président Macron avait lancé un appel pour attirer en France les chercheurs étrangers, notamment américains, dans le but de sauver le climat. Il y avait cette idée d’une France en mode start-up qui pouvait être fécondée par les talents internationaux. On ne la retrouve pas dans cette loi sur l’immigration. Emmanuel Macron a toutefois reconnu que la caution pour les étudiants internationaux était une erreur et qu’elle aurait des effets dissuasifs. Certaines entreprises satisfont leurs besoins de main-d’œuvre en recourant à l’immigration irrégulière dans des secteurs en tension. Soit les chefs d’entreprise ont besoin de régulariser et c’était l’occasion de le dire, ce que certains ont fait. Soit ils ont une préférence pour l’immigration irrégulière, qui les arrange, ou du fait de la forte pression sur les prix. Quand les difficultés de recrutement seront telles que la production sera gênée, le discours changera. Et on reverra peut-être des patrons de PME manifester avec leurs salariés.
    Qu’est-ce qui singularise la France en matière d’immigration ?
    – La France n’a pas une culture de l’immigration qualifiée, bien payée, raisonnée. Du fait de son histoire coloniale, elle a eu tendance à privilégier l’immigration peu qualifiée, comme elle importait les matières premières. Elle a du coup un « stock global » d’immigrés peu qualifiés. Mais depuis les années 1990-2000, ceux qui arrivent sont en moyenne plus diplômés que les autochtones.
    Le régime d’immigration français, parce qu’il est prisonnier du passé, y compris en matière de représentations liées à la colonisation, tourne le dos à ses intérêts. Il n’a pas été capable de faire la transition vers une politique ouverte et positive de l’immigration à l’échelle mondiale. La France a une représentation de l’immigration réduite à ses deux extrêmes : les stars du football et les délinquants, ignorant tous ceux qui se sont intégrés par l’école et qui sont très nombreux. Ce qui la caractérise aussi, c’est sa préférence pour une régulation du marché du travail par l’immigration irrégulière. Tout le monde était d’accord pour régulariser dans les métiers en tension. Mais c’est bien utile de pouvoir utiliser de la main-d’œuvre immigrée dont on peut se défaire facilement. Elsa Conesa

    #Covid-19#migration#migrant#france#loiimmigration#economie#migrationqualifiee#marchedutravail#immigrationirreguliere#maindoeuvre#patronat#colonial

  • L’économie va avoir « massivement » besoin de travailleurs étrangers, alerte le patronat
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/12/19/l-economie-va-avoir-massivement-besoin-de-travailleurs-etrangers-alerte-le-p

    L’économie va avoir « massivement » besoin de travailleurs étrangers, alerte le patronat
    Par Elsa Conesa
    Grand absent des débats autour du projet de loi sur l’immigration, le patronat a finalement pris la parole mardi 19 décembre, alors que les discussions entre le gouvernement et les oppositions s’étiraient à l’Assemblée nationale. « Ce ne sont pas les patrons qui demandent massivement de l’immigration, c’est l’économie », a expliqué Patrick Martin, président du Medef, sur Radio Classique, soulignant que « d’ici 2050, nous aurions besoin, sauf à réinventer notre modèle social et notre modèle économique, de 3,9 millions de salariés étrangers ».
    Confronté à des pénuries de main-d’œuvre dans presque tous les secteurs de l’économie après la crise sanitaire, le patronat est pourtant resté silencieux ces derniers mois, au grand dam du gouvernement qui espérait un soutien des milieux économiques. Seules quelques fédérations concernées au premier chef, comme celle des hôteliers et restaurateurs, ou des services à la personne, sont montées au créneau en faveur des régularisations. Le texte, à travers son article 3, visait pourtant à répondre à ces difficultés en créant un titre de séjour pour les travailleurs immigrés exerçant dans les métiers en tension. « C’est le patronat qui a demandé qu’il y ait plus de main-d’œuvre », avançait le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, dans Le Monde, en novembre 2022, en présentant le contenu du texte.
    Dans ce contexte, la sortie du président du Medef n’est évidemment pas passée inaperçue. Elle n’en reste pas moins d’une grande prudence. Patrick Martin dit regretter que le volet économique du débat sur l’immigration soit « occulté » par la question des régularisations. Et évoque plutôt le défi de long terme, à savoir le déclin démographique et le vieillissement de la population, qui vont tout à la fois assécher la population active et créer de nouveaux besoins autour du grand âge. « On ne s’est pas interrogé finalement sur ce qui est l’essentiel : aura-t-on ou non besoin de main-d’œuvre immigrée, bien sûr légale (…) à partir de 2036 ?, a ajouté Patrick Martin. On pense qu’on aura du mal à échapper à ça, comme beaucoup d’autres pays qui ont fait ce choix. »
    Historiquement, le patronat a longtemps joué un rôle moteur dans la politique migratoire, rappelle l’historien du patronat et chercheur au CNRS Hervé Joly. « Jusqu’à la crise des années 1970, l’immigration était encouragée par les milieux libéraux et la droite, car elle favorisait la concurrence sur le marché du travail et permettait de recruter une main-d’œuvre moins chère. Sans que cela soit toujours assumé publiquement, car les syndicats et la gauche y étaient plutôt hostiles. » Un embarras qui demeure. « On avait d’autres sujets, l’Agirc-Arrco, le budget de la Sécurité sociale… », avance l’organisation pour expliquer son mutisme, affirmant n’avoir été consultée ni par les partis ni par le gouvernement, alors que ce dernier s’y était engagé. L’immigration économique, c’est « moins de 10 000 personnes par an », soit une « toute petite fraction » de l’immigration totale, argumente-t-elle encore.
    Si le patronat s’est tenu à distance des débats enflammés sur l’immigration, c’est aussi qu’il a craint d’être pris pour cible et, au final, de marquer contre son camp. L’opportunité de s’exprimer ou non ? Un choix « cornélien », expliquait récemment un dirigeant de l’organisation, en soulignant le risque d’être attaqué par La France insoumise ou le Rassemblement national.
    Peu de fédérations ont par ailleurs été demandeuses d’une prise de parole publique de sa part, en dehors de celles qui l’ont fait directement : l’industrie manque cruellement de soudeurs, de chaudronniers, d’ingénieurs, mais ces pénuries en travailleurs qualifiés ne sont pas celles visées par la mesure sur la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Beaucoup de patrons considèrent en outre qu’une application systématique et plus homogène sur le territoire de la circulaire Valls de 2012 serait suffisante. Et plaident pour que le gouvernement fasse plutôt revenir vers l’emploi les personnes qui s’en sont éloigné. A ces raisons s’ajoutent les convictions personnelles de dirigeants qui, parfois, s’opposent à leurs besoins économiques. Elsa Conesa

    #Covid-19#migrant#migration#france#loimigration#travailleurmigrant#patronat#medef#economie#maindoeuvre#metierentension

  • Le scandale de la disparition de 7 milliards d’euros de l’association patronale de garantie des salaires embarrasse l’#Unédic
    https://www.lejdd.fr/societe/le-scandale-de-la-disparition-de-7-milliards-deuros-de-lassociation-patronale-

    Le scandale de la disparition de 7 milliards d’euros de l’association patronale de garantie des salaires embarrasse l’Unédic

    Des milliards évaporés sans que personne ne s’inquiète. Des salariés qui portent plainte après avoir découvert qu’une partie de l’argent du fonds de garantie patronal ne leur est pas parvenue. Les révélations de l’ex-directrice du régime de garantie des salaires ont conduit à l’ouverture d’une enquête. Mais tout est fait pour décrédibiliser Houria Aouimeur-Milano.
    Raphaël Stainville

    #paywall

    • C’était dans Le Monde il y a une semaine, mais, en effet, pratiquement pas repris dans le reste des médias…

      L’ex-directrice du régime de garantie des salaires n’obtient pas le statut de lanceuse d’alerte
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/07/l-ex-directrice-du-regime-de-garantie-des-salaires-n-obtient-pas-le-statut-d

      Le conseil de prud’hommes de Paris a rejeté, mardi 7 novembre, la demande d’Houria Aouimeur, qui affirmait avoir révélé au grand jour un détournement de fonds de plusieurs milliards d’euros, au détriment du dispositif permettant de payer les travailleurs employés dans des entreprises en difficulté.

      C’est un coup dur pour celle qui affirmait avoir révélé le scandale des entreprises en difficulté. Mardi 7 novembre, Houria Aouimeur, l’ancienne directrice nationale du régime de garantie des salaires AGS, a été déboutée de toutes ses demandes par le conseil de prud’hommes de Paris. Elle réclamait, en particulier, le statut de lanceuse d’alerte dans une affaire de détournement de fonds, mais les juges, saisis en référé, ont refusé de lui donner gain de cause.

    • L’affaire prend une nouvelle dimension, à l’automne 2022, lorsque l’Unédic – l’employeur des personnels du régime AGS, donc de Mme Aouimeur – s’intéresse aux « frais de mission, de réception et de déplacement » de la directrice nationale et de ses proches collaborateurs. Une première « évaluation » met en évidence des dépenses très élevées : notes de restaurants, courses en taxi… Une autre expertise – du cabinet PwC – parvient à des constats similaires tout en pointant du doigt des contrats et des marchés passés avec des prestataires dans des conditions irrégulières. Du fait de tous ces « manquements », l’Unédic – qui est le patron de Mme Aouimeur – décide de la licencier, en février, pour « faute lourde ».

      Mme Aouimeur réfute les accusations portées contre elle, tout en soutenant que la rupture de son contrat de travail est une mesure de représailles destinée à la faire taire, après avoir mis au grand jour des détournements de fonds colossaux. Elle a engagé plusieurs procédures, dont l’une vise à obtenir l’annulation de son licenciement et la réintégration à son poste, en invoquant le fait qu’elle a été une lanceuse d’alerte.

      Mais le conseil de prud’hommes de Paris, statuant en « départage » (c’est-à-dire à l’issue d’une audience présidée par un magistrat professionnel), considère que Mme Aouimeur « ne peut revendiquer [ce] statut ». Dans son ordonnance rendue mardi, que Le Monde a pu consulter, il fait notamment valoir qu’elle avait été recrutée « avec pour mission spécifique d’engager un audit » sur des « anomalies » détectées dans le régime AGS au cours des semaines précédant son embauche. Elle en « a rendu compte à la direction de l’Unédic, dans le cadre de l’exécution de son contrat de travail », ce qui a conduit cette dernière à déposer plainte. Autrement dit, Mme Aouimeur a rempli la tâche qui lui était dévolue – ni plus ni moins.
      « C’est une décision importante car elle protège les vrais lanceurs d’alerte de ceux et celles qui se prévalent de ce statut, de mauvaise foi, à des fins personnelles, pour masquer leurs propres turpitudes », réagit Me Frédéric Benoist, l’avocat de l’Unédic. De son côté, Me Stéphanie Lamy, l’avocate de Mme Aouimeur, exprime sa déception : « C’est un message décourageant envoyé aux lanceurs d’alerte. » Le dossier n’est pas clos pour autant. L’ex-responsable du régime AGS a l’intention de faire appel de l’ordonnance prononcée mardi. Par ailleurs, elle a saisi les prud’hommes pour contester, sur le fond, la rupture de son contrat de travail. L’audience aura lieu le 28 mars 2024.
      https://archive.ph/GM93D

    • Oui, tout le monde sait que le JDD est passé à l’extrême droite. Mais il reste peut-être quelques journalistes de qualité à qui on avait promis un papier …

  • Après 22 ans, le géant de l’intérim Adecco jugé pour fichage racial
    https://www.streetpress.com/sujet/1695805410-geant-interim-adecco-juge-fichage-racial-discrimination-emba

    Adecco et deux ex-responsables vont être jugés le 28 septembre 2023 pour « #fichage_racial » et discrimination à l’embauche. Entre 1997 et 2001, une agence faisait un tri entre ses #intérimaires noirs et non-noirs. Plongée dans un système raciste.
    « Je tiens à vous signaler qu’au sein de l’agence #Adecco, […] on procède à un tri ethnique des intérimaires. En effet, les intérimaires sont classés en fonction de leur couleur de peau. Une distinction est faite entre les noirs et les non-noirs. » C’est par ces mots que commence la lettre explosive envoyée par Gérald Roffat le 1er décembre 2000 à l’association SOS Racisme. À l’époque, il est étudiant en licence de ressources humaines à l’université Paris Créteil. Le jeune homme, métisse, vient de faire un stage de six mois dans l’agence Adecco de Montparnasse, dans le 14ème arrondissement de Paris (75). Ce qu’il a vu l’a révolté. « Le pire, c’est que le stagiaire qui m’a expliqué ce que j’allais faire, était noir », se souvient le volubile Gérald Roffat, aujourd’hui âgé de 47 ans. « Les gens autour de moi se racontaient des histoires pour se justifier, mais moi je trouvais ça malsain. Ce courrier est la porte de sortie que j’ai trouvée. »

    Ce 28 septembre 2023, après une procédure exceptionnellement longue, les délits racistes dénoncés par le lanceur d’alerte vont finalement être jugés. Le groupe d’#intérim Adecco et deux anciens directeurs de l’agence Paris-Montparnasse ont été renvoyés en correctionnelle le 25 juillet 2021 par la Cour d’appel de Paris pour « fichage à caractère racial » et discrimination à l’embauche. 500 intérimaires du secteur de l’#hôtellerie-restauration en Île-de-France entre 1997 et 2001 en auraient été victimes. Ils sont aujourd’hui quinze à se porter partie civile. StreetPress a eu accès aux documents judiciaires dans lesquels quatorze chargés de recrutement ou de clientèle témoignent de leur participation au fichage.
    Les blancs recevaient des appels, les noirs faisaient la queue. Dans sa lettre, l’ex-stagiaire Gérald Roffat déroule : « Pour chaque intérimaire, le chargé de recrutement indique la mention PR1 ou PR2. Il ajoute la mention PR4 quand il s’agit d’une personne de couleur. (…) Lorsqu’un client d’Adecco demande un intérimaire, il peut tout naturellement demander un BBR [pour “bleu blanc rouge”, NDLR] ou un non-PR4. » Résultat : les intérimaires noirs sont servis en dernier et souvent cantonnés à la plonge, loin des regards des clients.

    [...]
    « On ne voyait pas ce qu’il y avait derrière leur bureau, mais on le sentait », raconte quant à elle Adrienne Djokolo, 59 ans. La Française née en République du Congo avait 31 ans lorsqu’elle a commencé à faire des missions d’intérim pour Adecco en 1995. « On partait très tôt le matin à 7h s’asseoir à l’agence pour attendre une mission. On repartait bredouille s’il n’y avait rien. Il n’y avait que des noirs, des arabes, des indiens… » C’est quand Adrienne arrivait dans les restaurants qu’elle voyait les intérimaires « blancs » d’Adecco. « Ils nous disaient qu’eux n’avaient pas besoin d’aller à l’agence. On les appelait directement chez eux pour les missions », rembobine la grand-mère, aujourd’hui en CDI dans une entreprise de #restauration collective

    • oui, la longueur de la procédure est ahurissante. à croire que l’emploi est plus sacré encore qu’un président de la république.

      c’est pas un racisme idéologique mais un souci de productivité du placement. à gérer trop de contrats, Adecco s’est auto piégé, fallait ne rien écrire, ses contenter dune visualisation des photos pour décider de la mise en relation avec un employeur.
      de toute façon, c’est les donneurs d’ordre qui décident : les « blancs » en salle, arabes et asiatiques compris éventuellement, les trop colorés en coulisse et en soute. à vu de pif, depuis 2000, cette répartition n’a évoluée qu’à la marge .

      une entreprise ne contracte pas avec une boite d’intérim qui envoie des candidats qu’elle juge irrecevables. en bar, hôtel, restau, on a aucune raison et pas le temps d’organiser des entretiens qui doivent échouer, comme c’est le cas, au vu des contraintes légales pesant sur les modalités de recrutement, avec les candidats profs de fac, ou diverses institutions culturelles, par exemple.
      la boite d’intérim est censé garantir l’appariement immédiat du salarié au poste, c’est sa fonction. et des critères subjectifs ("raciaux" par exemple, mais aussi d’âge, de présentation) président évidement à l’embauche, spécialement de qui est « au contact du client »

      intérim ou pas, dans le secteur, réaliser un chiffre d’affaire passe par le fait de produire une image. ça relève désormais y compris, pour les bars, de ce que certains nomment « direction artistique » (des prestataires vendent la définition de « concepts » : déco, type de produits, accessoires, éclairage, choix du personnel).

      ou bien, plus prosaïquement, de nombreux cafés tabac parisiens repris par des asiatiques, s’organisent sur une double logique entreprise familiale-communautaire (fiabilité assurée, verser des salaires) tout en prenant soin de s’adjoindre des collaborateurs qui soient suffisamment proches ("caucasiens", comme disent les flics yankee) d’une clientèle parisienne.
      pour assurer le chiffre ça bricole. aujourd’hui j’ai vu deux kabyles qui ont récemment repris un bar près du marché où je fais mes courses, sans employer personne. ils ont éprouvé le besoin d’afficher en terrasse un petit drapeau français...

      #donneur_d'ordre #patron (s) #placement #client #image #embauche

  • 🚨 RÉFORME DU RSA : LA NOTE SUR LE DANGER DE LA RÉFORME QUE LE GOUVERNEMENT VOULAIT CACHER. 🧶, Arthur Delaporte, député de la 2ème circonscription du Calvados • Porte-parole du groupe PS à l’A.N.

    https://threadreaderapp.com/thread/1706736451625370073.html

    Comment la réforme du RSA va mettre les Français dans la galère plutôt qu’au travail.

    Depuis lundi, l’Assemblée nationale étudie le texte « pour le plein emploi ». Au menu : 15h d’activité obligatoire par semaine pour les allocataires du RSA et des sanctions à la pelle.
    C’est là que ça se corse. On a beau demander au ministre @olivierdussopt d’avoir des données sur les sanctions : combien ? sur quels territoires ? pour quelle efficacité ?

    Aucune réponse. Le parlement légifère à l’aveugle.

    ce Monsieur publie en 1ère page cette note, réputée publique, mais ne la publie pas. je ne la trouve nulle part...

    #RSA #France_travail #loi_plein_emploi #sanctions

    • Ration non plus ne publie pas la note CNAF France Travail : des députés socialistes dénoncent une réforme « à l’aveugle » des sanctions du RSA
      https://www.liberation.fr/economie/social/france-travail-des-deputes-socialistes-denoncent-une-reforme-a-laveugle-d

      Arthur Delaporte et Jérôme Guedj ont obtenu de la CNAF une étude partielle sur les sanctions imposées aux allocataires de ce revenu minimal de subsistance. Et y trouvent la preuve que « la sanction a pour conséquence d’exclure du RSA ».

      En réformant le système de sanction des allocataires du RSA avec son projet de loi « France Travail » (ou « plein emploi »), le gouvernement a-t-il une idée de ce qu’il fait ? C’est la question que veulent poser deux députés socialistes, Arthur Delaporte (Calvados) et Jérôme Guedj (Essonne), alors que l’Assemblée nationale examine cette semaine le texte dans l’hémicycle. Au cœur de leur offensive, lancée ce mardi après-midi en séance, figure un document obtenu lundi soir par Jérôme Guedj auprès de la Caisse nationale d’allocation familiale (CNAF), en sa qualité de coprésident de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (Mecss). « Depuis mai dernier, je demande des éléments sur les sanctions actuellement appliquées, mais le gouvernement ne répond pas », explique Arthur Delaporte. « Jeudi, Jérôme [Guedj] a envoyé un courrier en tant que coprésident de la Mecss au président de la CNAF, qui lui a répondu hier soir tard en disant que ces éléments ne lui ont jamais été demandés par quiconque. Donc le gouvernement ne les a jamais demandés, ce qui est un peu surprenant. »

      Interpellé par Arthur Delaporte dans l’hémicycle ce mardi, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a répondu qu’il « n’existe pas de relevé statistique du nombre de radiés (…) au niveau national, et donc nous n’avons pas ce fichier-là ». Pour autant, la CNAF – qui confirme au passage n’avoir pas de suivi statistique sur le sujet des sanctions – est bien parvenue, dans un temps très court et à la demande des députés socialistes, à fournir une étude portant sur un seul mois, celui de juin 2022. Seulement, précise le rédacteur de cette note que Libération a pu consulter, ces données sont « fragiles » et « doivent donc être considérées avec grande prudence, comme des ordres de grandeurs ».

      Que disent-elles ? Qu’au mois de juin 2022, les CAF ont sanctionné 31 500 personnes, réparties dans 31 000 foyers bénéficiaires du RSA « pour non-respect des obligations du contrat d’engagement réciproque (“droits et devoirs”) » (1). Ces sanctions, justifiées par une absence de déclaration des ressources ou à la suite d’un contrôle, pouvaient prendre la forme soit d’une suspension du RSA (dans 40 % des cas) ou d’une réduction de l’allocation d’un certain taux ou d’un certain montant (257 euros en moyenne, une somme importante rapportée aux 504 euros qui constituaient le droit moyen au RSA à verser pour l’ensemble des foyers allocataires en juin 2022). Il s’agissait bien, précise la CNAF, d’un « stock » et non d’un flux, ce qui signifie que ces 31 000 foyers, soit 2 % du total des foyers bénéficiaires, constituaient l’intégralité de ceux visés par des sanctions ce mois-là. Et que, relève la note, « la sanction semble avoir un impact sur le droit au RSA à moyen terme », en entraînant « fréquemment une sortie du droit ». Ainsi, alors que près de la moitié des personnes sanctionnées en juin 2022 avaient droit au RSA, elles n’étaient plus que 35 % en octobre, quatre mois plus tard.

      L’étude de la CNAF n’avance aucune explication à ce phénomène. Pour Arthur Delaporte, c’est la preuve que « la sanction a pour conséquence d’exclure du RSA, ce que pointent d’ailleurs les associations », et que « la loi va avoir des conséquences extrêmement graves sur l’exclusion, la pauvreté ». « On légifère à l’aveugle », accuse-t-il encore en dénonçant la pauvreté de l’étude d’impact accompagnant le projet de loi. Des arguments que les socialistes ne manqueront pas de faire valoir lors de l’examen de l’article 3 du texte, qui introduit justement une nouvelle sanction dans le système en permettant une suspension quasi immédiate de l’allocation, laquelle peut ensuite être remboursée à l’allocataire (dans une limite de trois mois) s’il est rentré dans le droit chemin.

      (1) Il faut y ajouter, précise la note, 13 000 foyers dont le RSA a été suspendu sur décision du Conseil départemental [instance en charge du pilotage local et de l’"insertion", ndc], mais l’étude ne s’attarde pas sur eux.

      #CNAF #CAF #déclaration_de_ressources #contrôle #allocataire #suspension #droit_au_RSA #Conseil_départemental

    • Les salariés de Pôle emploi étaient en grève, ce mardi 26 septembre, pour dénoncer le texte de loi examiné en ce moment à l’Assemblée nationale. Malgré la contestation, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, croit dur comme fer à son adoption par le vote.
      https://www.humanite.fr/social-et-economie/emploi/france-travail-un-projet-purement-coercitif

      Face à la mobilisation des agents, le ministre met en avant les 4 000 créations de postes à #Pôle_emploi durant le premier quinquennat et confirme un prochain relèvement du plafond des effectifs de 300 personnes. Le ministre du Travail n’en démord pas. « Pôle emploi, devenu France Travail, aura les moyens de faire face à ses nouveaux engagements tant en termes de services mutualisés que d’accueil et d’accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi et allocataires du RSA. »

      Pourtant, l’équation est par essence insoluble : « On va demander aux 54 000 agents de suivre et contrôler 2 millions de personnes au RSA qui devront s’inscrire à France Travail. Seule une partie d’entre elles l’étaient jusqu’ici, met en parallèle Loïc Kerdraon. Beaucoup de collègues sont déjà en souffrance. Quand je visite une agence, je vois les salariés en larmes et d’autres qui me confient prendre des cachets. »

      à ma prochaine visite chez pôpol, je leur proposerai une goulée de mon kil de rouge pour faire descendre les cachetons.

    • "La loi sur le plein emploi terrorise les bénéficiaires du RSA" dénonce Sandrine Rousseau
      https://www.sudradio.fr/sud-radio/la-loi-sur-le-plein-emploi-terrorise-les-beneficiaires-du-rsa-denonce-sandr

      Parmi les nouvelles mesures, les conjoints des bénéficiaires de RSA seront inscrits sur les listes de demandeurs d’emploi. "Au nom de quoi ? C’est très grave !" s’indigne Sandrine Rousseau, qui indique qu’elle ne votera pas le texte. La députée dénonce par ailleurs le contrat d’engagement de 15 à 20h d’activité pour les bénéficiaires du RSA. "Le but de la loi est de pouvoir avoir la main sur les #radiations des personnes qui bénéficient du RSA" affirme la députée.
      "Il y a des choses scélérates dans cette loi, comme la nécessité de participation active. Mais qu’est-ce qu’une participation active ? J’ai posé cette question dans la commission". Pour Sandrine Rousseau, "cette loi ouvre une forme d’arbitraire. On aide les bénéficiaires du RSA en les respectant et pas en les menaçant. Cette loi les terrorise ! Elle est faite pour qu’ils aient peur de perdre le RSA, c’est scandaleux !" "Il faut un accompagnement mais pas un #accompagnement de #terreur" estime la députée très en colère, car "on n’embête pas les personnes les plus riches".

      #menace (et Rectorat de Versailles)

      Loi “plein-emploi ” : les seuls #parasites sont les #patrons
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/09/21/loi-plein-emploi-les-seuls-parasites-sont-les-patrons_726648

      il s’agit aussi et surtout d’avaliser l’idée que les allocataires du RSA, les #chômeurs et, de façon générale, tous ceux qui se débattent avec les malheureuses aumônes distribuées par l’État seraient au fond des parasites. Ainsi, les chômeurs fabriqués par la course au profit, la jeunesse des bourgs ravagés par les fermetures d’usine, les travailleurs broyés par l’exploitation, les mères qui se battent pour élever leurs enfants dans leurs quartiers dégradés seraient responsables des déficits publics. Le gouvernement et, derrière lui, la classe dominante voudraient opposer tous ceux-là aux salariés qui ont un emploi plus ou moins régulier, désormais rebaptisés classe moyenne.

    • FACE À LA CASSE DU RSA, NOUS OPPOSONS LA NÉCESSAIRE MISE EN PLACE D’UN REVENU MINIMUM D’EXISTENCE, 14/09/2023
      https://www.jean-jaures.org/publication/face-a-la-casse-du-rsa-nous-opposons-la-necessaire-mise-en-place-dun-re

      À l’approche de l’examen à l’Assemblée nationale de la réforme du RSA que le gouvernement souhaiterait conditionner, Arthur Delaporte, Simon Rumel-Sixdenier et Johanna Buchter, avec la contribution de Guillaume Mathelier, proposent avec le groupe socialiste à l’Assemblée nationale la mise en place d’un #revenu_minimum_d’existence inconditionnel, revalorisé, ouvert aux plus de 18 ans, qui serait assorti d’un droit opposable à l’accompagnement pour l’insertion sociale. Plus largement, ils donnent des pistes pour repenser le modèle des prestations sociales.

      #PS #protection_sociale #accompagnement #handicap_social

  • La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière, Pierre Jequier-Zalc
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere


    Réunion d’ouvriers dans l’usine Piron de Bretoncelles lors de la grève de 1974 (©DR)

    À Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du #patron de l’époque. Après des menaces de mort, le #maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du #préfet.

    Un spectacle en trois temps

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la #grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien #ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    #classe_ouvrière #culture #censure

  • 🛑 La faim justifie les moyens... - Contre Attaque

    Se nourrir coûte 25% de plus qu’en janvier 2022 selon l’UFC Que Choisir. Dans le même temps, les salaires n’ont quasiment pas augmenté. L’argument du gouvernement pour ne pas rehausser les salaires était que cela risquait d’accélérer l’inflation. L’inflation est là, et les salaires stagnent. Cela veut dire qu’en valeur réelle, les salaires ont massivement baissé. C’est comme si tous les patrons avaient amputé massivement toutes les paies ! (...)

    ⚡️ #capitalisme #CAC40 #patronat #profits #bénéfices #milliardaires
    #anticapitalisme #inégalité #précarité #pauvreté #faim...

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    ▶️ https://contre-attaque.net/2023/09/03/la-faim-justifie-les-moyens-2

  • ★ Les années se suivent et se ressemblent - Le Libertaire GLJD

    (...) L’Etat et le patronat s’attaquent à tout ce qui est collectif. Les syndicats sont marginalisés même si la récente réforme des retraites a coalisé l’intersyndicale, ce qui ne fut pas pour autant un succès de lutte. Les solidarités s’étiolent sauf quelques exemples qui confirment la règle. Les relations humaines s’estompent notamment dans les grandes villes. L’égoïsme et la solitude triomphent. En tant qu’anarchistes, nous faisons bien le distinguo entre la philosophie individualiste qui enrichit l’autonomie personnelle et l’individualisme bourgeois qui ne tient aucun cas des autres.

    Des trois tendances socialistes historiques, seul l’anarchisme n’a pu montrer ses possibilités hormis le bref été de l’anarchie en Espagne durant la Révolution espagnole en 1936-1937. La social-démocratie a été usée par le pouvoir mitterrandien et hollandais et le communisme marxiste n’a produit que des dictatures avec à la clef une répression féroce et morbide de millions de personnes (URSS, Chine, Cuba, Vietnam…). Marx et ses successeurs qui ont eu foi dans un parti progressiste de bourgeois et d’ouvriers sont vite tombés dans les travers de la dictature sur le prolétariat (...)

    #anarchisme #anticapitalisme #émancipation
    #Nahel #pauvreté #macronie #répression #capitalisme #Etat #patronat #socialisme #social-démocratie #communisme #marxisme #écologie #extrêmedroite #Immigration #quartiers...

    https://le-libertaire.net/les-annees-se-suivent-et-se-ressemblent

  • ★ PATRONAT & SALARIAT - Socialisme libertaire

    S’il reste encore, parmi nos amis, quelques-uns qui croient à la possibilité d’une entente amiable entre le Patronat et le Salariat, et qui escomptent sur le groupement syndical pour concilier le litige dont nous souffrons tous, nous croyons de notre devoir de leur dessiller les yeux.
    L’homme est avant tout un être profondément égoïste, ayant pour but son bonheur propre, particulier, et qui ne peut admettre qu’en seconde ligne le bonheur des autres, le milieu social dans lequel l’homme évolue de nos jours le poussant à être d’autant féroce.
    L’altruisme qui le fait agir en certains cas n’est qu’une transformation de cet égoïsme, amené par le coudoiement social, et qui permet que tel sentiment exprimé, à première vue désintéressé, n’est que l’expression d’un sentiment égoïste, plus tangible que visible.
    Ceci admis, comment vouloir concilier l’intérêt patronal avec l’intérêt ouvrier ? Ces intérêts antinomiques (...)

    #patronat #salariat #capitalisme #prolétariat
    #anarchisme #anticapitalisme

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    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/07/patronat-salariat.html

    • Voilà un texte qui peut sembler aujourd’hui, assez surprenant venant d’un « organe communiste libertaire », tant son propos évoque plutôt, par certains passages, à la limite de la misanthropie, une orientation franchement individualiste.

      Mais c’est tout le charme des textes révolutionnaires anciens, dont les plus savoureux sont souvent anarchistes : ils nous révèlent sans fard la réalité des analyses et des idéologies qu’avaient leurs portes-paroles à l’époque. Bien souvent, les anarchistes d’aujourd’hui auraient intérêt à les consulter avec plus d’attention. Cela éviterait quelques reconstitutions a posteriori quelques peu angéliques et tronquées qu’il arrive de voir ici où là.

      Merci donc à @socialisme_libertaire, par son travail de restitution directe des sources anarchistes, de nous permettre cette plongée dans le temps sans filtre :-)

      Pour en revenir au texte, s’il est possible que l’on soit obligé, comme c’est mon cas, de fournir quelque effort d’imagination pour percevoir ce qu’il y a de communiste libertaire (hormis la référence à l’antagonisme de classe) il n’y a aucune ambiguïté pour comprendre où se situe l’« organe ».

      Les extraits suivants de ce texte, notamment ceux que j’ai passé en gras, pourraient servir d’exemples au livre Hardi Compagnons ! de Clara Schildknecht, pour lequel j’avais proposé une recension, il y a 5 mois, sur seenthis :

      https://seenthis.net/messages/992452

      Chaque fois qu’un exploiteur semblera concéder aux exigences d’un exploité, il ne pourra y avoir, au fond, qu’une exigence forcée au sacrifice de son intérêt propre, particulier, où un intérêt caché le poussait à ce semblant de sacrifice. Et la nature humaine le poussera obligatoirement à reposséder, sous une forme, la dépossession volontaire ou obligée à laquelle il semble acquiescer, ce qui revient à dire plus simplement que « ce qu’on donne d’une main on le reprend des deux ».
      si tout le monde voulait accepter ce raisonnement, aussi simple qu’expérimentalement établi, on aurait vite fait de reconnaître qu’une société basée sur l’antagonisme des classes, et par conséquent des intérêts, ne peut être que préjudiciable à la classe dirigée, la classe dirigeante possédant pour elle tout ce qui constitue la force actuelle : lois, pouvoirs, et leurs représentations : magistrature, armée, police, etc.
      Et partant de ce raisonnement, personne ne songerait plus à émousser les forces prolétariennes dans une lutte inégale contre le fait acquis et légalement établi. Bien plutôt on penserait à développer intellectuellement les individus, à leur démontrer les tares sociales, à combattre les préjugés qui leur servent d’assise, et, en les démolissant, à donner pleine et entière liberté à l’individualité, dans ce qu’elle a de complet et de virile.

      [...]

      « L’ennemi, c’est le maître ! » de quelque nom, de quelque forme on l’affuble. Et pour le moment, travailleurs, l’ennemi c’est le Patronat, dont les intérêts humains, fondamentalement opposés aux vôtres, ne pourront jamais s’allier aux vôtres. Laissez de côté les pauvres hères de votre classe, qui, moins bien partagés que d’autres, en subissent encore plus durement le joug émasculant ; déclarez nettement et carrément, dans vos actions, dans vos paroles, dans vos idées, la guerre aux tyrans.
      [...]

    • @cabou

      Merci pour ton commentaire.

      Nous sommes (effectivement) une plateforme de diffusion des textes et idées anarchistes de tous les courants et même parfois au-delà.

      Comme nous disons régulièrement : il faut toujours se remettre dans le contexte et le langage de l’époque (fin XIXe siècle pour ce texte).

      Ce que nous disons et écrivons en ce début du XXIe siècle, sera surement scruté avec étonnement et même avec critique dans un siècle ;-)

      Il est, à nos yeux, important de consulter le passé pour comprendre le présent et regarder vers l’avenir.

    • @Cabou @Colporteur

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      > Précision : le journal "La Mistoufe" a été créé par l’anarchiste François Monod en 1893 :

      https://maitron.fr/spip.php?article153749

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      > Malheureusement, la misogynie et le sexisme sont une gangrène qui poussent partout, y compris dans les milieux révolutionnaires, y compris aussi dans les milieux libertaires... il suffit d’être lucide et objectif...
      On connaît tous le sexisme détestable, accablant d’un Proudhon, sans parler de son antisémitisme primaire et pathologique.
      De mémoire, je crois qu’Emma Goldman a eu fort à faire aussi avec l’homophobie ambiante dans les milieux libertaires américains...
      Au XIXe siècle l’antisémitisme et la misogynie était d’une banalité extrême, que l’on pouvait retrouver dans tous les milieux.

      Il faut toujours "balayer devant sa porte", c’est que nous faisons régulièrement... on aimerait que cela soit partout comme ça ;-) ... ce qui est loin d’être le cas !

      Comme disait si bien Ernestan :

      « C’est parce que l’homme est si dangereux pour l’homme que le socialisme libertaire ne base pas les rapports humains sur l’autorité des uns et l’obéissance des autres, mais sur l’association d’individus égaux en dignité et en droit. »

      On a mis en ligne plusieurs textes sur le féminisme et l’anarchisme, notamment :

      ★ LES LIBERTAIRES ET LE FÉMINISME
      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/11/les-libertaires-et-le-feminisme.html

      ★ CRITIQUE DU PATRIARCAT DANS LE MOUVEMENT ANARCHISTE
      https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/08/critique-du-patriarcat-dans-le-mouvement-anarchiste.html

      ★ VISITER DES RECOINS QUI ME FONT PEUR
      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/01/visiter-des-recoins-qui-me-font-peur.html

      ★ INDIVIDUALISME ANARCHISTE ET FÉMINISME À LA « BELLE ÉPOQUE »
      https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/04/individualisme-anarchiste-et-feminisme-a-la-belle-epoque.html

      ★ LA FEMME EST SON PROPRE DEVENIR
      https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/03/la-femme-est-son-propre-devenir.html

      ★ MUJERES LIBRES - FEMMES LIBRES
      https://www.socialisme-libertaire.fr/2020/07/mujeres-libres-femmes-libres.html

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  • 🛑 Vertbaudet : une opération digne d’une « milice patronale » contre un syndicaliste CGT - Rapports de Force

    Mardi 16 mai dans la soirée, Mohamed, délégué syndical CGT chez Verbaudet, en grève depuis deux mois, a été embarqué dans une voiture par plusieurs hommes. Frappé, gazé, volé puis relâché en pleine nature, il a explicitement été pris à parti pour ses activités syndicales. Une opération digne d’une « milice patronale » pour l’union locale CGT de Tourcoing (...)

    #Vertbaudet #CGT #patronat #milice #violences #intimidations

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/vertbaudet-une-operation-digne-dune-milice-patronale-contre-un-syndi

  • Haïti, le chemin de la libération : la population se révolte contre la dictature des gangs - Combat ouvrier, éditorial du 6 mai 2023
    https://combat-ouvrier.com/2023/05/09/co-n1306-6-mai-2023-editorial-haiti-le-chemin-de-la-liberation-la-po

    Lundi 24 avril, des habitants du quartier Canapé Vert capturaient une dizaine de membres d’un gang et les tuaient.

    Depuis deux ans la population des quartiers de la capitale vit sous la dictature des gangs, sous la menace d’être kidnappés pour une rançon. Ils subissent #rackets, brutalités, #viols. Les batailles entre bandes rivales ont fait des centaines de morts dans la population. Les entrées de #Port-au-Prince sont bloquées par les gangs qui ont installé un #péage sur les axes routiers.

    Il y a eu des réactions de défense isolées dans certaines localités de province, et l’#exaspération de la population des quartiers à être rançonnée, tuée par les #gangs a atteint un maximum. Elle s’est muée en une colère qui s’est manifestée ce lundi 24 avril. La révolte a été lancée par les résidents du Canapé Vert qui ont lynché ces dix bandits. Ils appartenaient aux gangs de Ti Makak, un chef tué une semaine auparavant. Les bandits ont été pris au dépourvu par la réaction violente des habitants en colère, dans la foulée deux autres bandits ont été tués dans le quartier voisin de Turgeau.

    Les résidents ont veillé durant la nuit pour prévenir une nouvelle offensive des bandits. Armés de machettes, de piques et d’autres armes blanches, les habitants sont restés vigilants toute la semaine. Ils ont guidé les policiers dans la chasse aux bandits. Plusieurs dizaines ont été capturés lors des opérations lancées par des groupes d’auto défense qui, dans plusieurs quartiers, ont dressé des barricades et vérifié les véhicules et leurs occupants.

    Ces actions ont amené une amélioration de la situation. La circulation a repris sur les grandes artères de la capitale. Aucun cas de kidnapping n’a été signalé au cours des derniers jours. À la sortie Sud les automobilistes ont noté l’absence des bandits et de leur péage. C’est la première fois en trois ans qu’ils n’étaient pas visibles, Ils ont fui la zone ou se sont cachés. Cette fois, la peur semble changer de camp. Face aux groupes armés de la population les bandits reculent. L’exemple a été suivi et dans divers quartiers la population relève la tête.

    Des membres du gouvernement sont offusqués de la violence des #habitants qui ripostent. La police haïtienne appelle la population à ne pas se faire justice elle-même. Ils appellent une intervention militaire de l’#ONU pour arrêter ce qu’ils nomment la barbarie. Cette barbarie est instaurée par les possédants, les politiciens, qui utilisent leurs hommes de main armés pour contrôler les quartiers, pour seconder leur police ou leur armée. Ce sont, les pauvres dans les quartiers, les travailleurs dans les usines qui subissent cette barbarie dans ce système capitaliste. Leur riposte est à la hauteur de la #barbarie subie.

    Dans les entreprises, certains travailleurs affrontent les patrons. Par leur organisation et leur nombre ils arrivent à faire plier certains patrons sur la zone industrielle et défendre leurs intérêts avec quelques résultats positifs. Ils acquièrent une conscience de classe.

    Ces ouvriers se retrouvent aussi sur leurs quartiers face aux gangs, cette fois avec les habitants ils commencent à riposter en se défendant, en s’armant. Le gouvernement, les possédants, les capitalistes, la Communauté internationale craignent que la riposte contre les gangs ne se transforme en une révolte générale qui pourrait se tourner contre l’État qui protège les possédants et les exploiteurs. C’est surtout cela que craignent tous ces gens. Ils ont une peur bleue que la population pauvre se révolte et prenne son sort en main. C’est la preuve qu’elle est dans la bonne voie.

    #Haïti #violence #chaos #capitalisme #patronat #lutte_de_classe #brigandage #anarchie #lynchage

  • Les #mines, une histoire du #paternalisme

    Sous l’impulsion des compagnies privées qui se partageaient l’exploitation des gisements de #charbon en #France, une population de #mineurs s’est stabilisée à un endroit et pour plusieurs générations.

    C’est une longue histoire de l’#exploitation qui commence il y a plus de deux siècles, quand des #compagnies_minières embauchent des centaines, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, tout un peuple minier, qu’on installe près des puits de mines de charbon. En possédant les logements, les écoles, les clubs sportifs ou encore les églises, ces compagnies privées organisent la vie quotidienne et le destin des mineurs, avec sa #morale, son #éducation et sa #religion.

    « Être mineur, c’était la garantie d’un salaire, d’un logement, du chauffage en hiver, de l’éducation pour les enfants et de l’accès à la coopérative minière pour les achats ». L’historienne Marion Fontaine explique d’ailleurs : “Si l’on ne prend pas en compte la dangerosité du métier, en termes de vie quotidienne, dans les années 1870-1880, il vaut mieux être un mineur qu’un ouvrier du textile. Mais cette protection a un coût. Elle a un prix énorme, car elle rend les ouvriers extrêmement dépendants de ces largesses patronales”.

    Ainsi, en contrepartie, les mineurs doivent #respect et #obéissance aux #patrons. Un véritable système de #paternalisme_patronal que nous raconte le géographe Simon Edelblutte : “L’industriel va subvenir aux besoins des ouvriers, il les paye et leur assure le logement, ainsi que certains loisirs, l’éducation des enfants, et cetera. Mais si vous aviez des problèmes au travail, si vous vous syndiquiez, et que le patron n’était pas content, non seulement vous pouviez perdre votre travail, mais vous pouviez perdre votre logement aussi, c’était donc une manière de vous contrôler.”

    Mais face à cette omniprésence des compagnies, la #solidarité minière s’organise peu à peu et résiste.

    Du porion à l’ingénieur, des gardes des mines au grand bureau, la #surveillance et le contrôle de la main d’œuvre est plus ou moins stricte selon les zones.

    C’est dans le Nord Pas de Calais que l’on fait ici notre immersion.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/les-mines-une-histoire-du-paternalisme-5306611
    #contrôle #patronat #résistance
    #audio #podcast