• Mit Bestätigungsmail für die Spende
    https://taz.de/Obdachloser-mit-Kartenleser/!5946349
    Le TAZ, ancien journal de gauche mué en organe du néolibéralisme vert nous présente le nouveau mendiant high-tech qui n’oublie jamais son lecteur de cartes. Pourtant la mendicité par carte bancaire est un leurre. Lors de la prochaîne demande d’aide sociale le Jobcenter soustraira chaque don de l’allocation. Les lois allemandes et commentaires de loi sont formels : chaque entrée d’argent est à soustraire du montant à verser à l’ayant-droit.

    26. 7. 2023 von Eva Müller-Foell - Ein Obdachloser taucht in einem Café auf und fragt nach Bargeld. Gäste entschuldigen sich, keins dabei zu haben – doch er kennt einen anderen Weg.

    Ich saß in einem Café in Kreuzberg, als ein Obdachloser auftauchte. Er war schon älter, das Leben auf der Straße hatte seine Spuren hinterlassen. Er lief zu einem Tisch, an dem zwei jüngere Leute saßen, und meinte: „Hallo, ich habe keine Zähne und keine Wohnung, dafür viel Hunger. Habt ihr vielleicht eine kleine Spende für mich?“ Die Frau schüttelte den Kopf, sagte freundlich: „Nein, tut mir leid.“ Und der Mann meinte: „Ich hab leider auch kein Bargeld dabei.“ Anstatt weiterzuziehen, holte der Obdachlose etwas aus seiner Umhängetasche heraus. Es war ein kleines Kartenlesegerät.

    „Kein Problem, du kannst auch mit Karte spenden. Wie viel möchtest du mir denn geben?“ Verwunderte Blicke. „Äh, zwei Euro“, sagte der Mann und holte zaghaft seine Kreditkarte aus dem Geldbeutel.

    Der Obdachlose tippte etwas in sein Smartphone und hielt dem Mann das kleine Gerät vors Gesicht. Dieser legte seine Karte darauf, ein leises Piepgeräusch ertönte und schon war das Spendengeschäft abgewickelt. „Vielen Dank“, sagte der Obdachlose und verstaute Handy und Kartenlesegerät wieder in seine Umhängetasche. Es dauerte vielleicht zwei Minuten, bis der Mann am Nebentisch aufsprang und losrannte. „Was ist passiert?“, fragte ich die Frau. Sie lächelte und meinte, dass er gar nicht darauf geachtet habe, welche Summe er mit seiner Karte gespendet hätte.

    Wenig später kam der Mann zurück und musste erst mal lachen. „Er hat mir tatsächlich eine Bestätigungsmail für die Spende in Höhe von zwei Euro geschickt.“ Er zeigte uns die Mail. „Vielleicht haben wir ja gerade die Zukunft gesehen“, meinte ich. „Ist ja eigentlich voll die gute Idee für Obdachlose, wenn immer weniger Leute Bargeld einstecken haben“, sagte der Mann, der auch ein wenig stolz wirkte, sich auf dieses Novum eingelassen zu haben.

    #Allemagne #Berlin #mendicité #pauvreté #aide_sociale #Bürgergeld

  • Au Maroc, le deuil impossible des proches des disparus d’El Attaouia
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/17/au-maroc-le-deuil-impossible-des-proches-des-disparus-d-el-attaouia_6182357_

    u Maroc, le deuil impossible des proches des disparus d’El Attaouia
    Des jeunes de cette ville comptaient rejoindre par la mer les îles Canaries, en juin. Le plus jeune avait 14 ans, le plus âgé 40. Ils n’ont plus donné signe de vie depuis.
    Par Aurélie Collas(El Attaouia, Maroc, envoyée spéciale)
    Publié le 17 juillet 2023 à 18h00, modifié hier à 09h21
    Sous un soleil de plomb, El Attaouia est silencieuse. Les modestes habitations aux teintes ocre sont fermées. Une brise poussiéreuse venue des terres balaie les rues désertes. En cette journée de juillet, où la température culmine à 46 °C, cette commune de quelques milliers d’habitants, située à 75 kilomètres à l’est de Marrakech, semble accablée. A l’image du chagrin éprouvé après la disparition de cinquante et un de ses enfants qui tentaient de rallier clandestinement l’Espagne à bord d’une embarcation.
    Ceux-ci ont quitté leurs familles il y a un peu plus d’un mois. Le plus jeune avait 14 ans, le plus âgé 40. Le dernier message reçu par leurs proches remonte à samedi 10 juin, vers 23 heures. Ils se trouvent alors dans un hôtel près d’Agadir et s’apprêtent à monter dans le minibus qui doit les conduire sur la plage où un bateau les attend. Ils doivent prendre le large le dimanche à l’aube pour une traversée de trois jours vers les îles Canaries. Depuis, plus de nouvelles. On ignore s’ils comptent parmi les victimes de la longue série de naufrages recensés depuis juin entre les côtes marocaines et l’archipel espagnol. Une route migratoire qui, « si elle est empruntée depuis plus de vingt ans, semble de nouveau être un chemin de départ vers l’Espagne en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée », observe Mehdi Lahlou, professeur de sciences économiques à Rabat et spécialiste des questions migratoires.
    La route de l’Atlantique est aussi considérée comme l’une des plus meurtrières. Pour la seule année 2022, 1 784 personnes y auraient péri, et 778 au cours des six premiers mois de 2023, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Elle est également très chère. A El Attaouia, chaque famille a déboursé entre 3 000 et 4 500 euros pour la traversée. Certains ont liquidé leur héritage, vendu leurs terres. D’autres se sont endettés jusqu’à hypothéquer leur maison pour payer les trois passeurs qui opèrent dans la commune depuis trois à cinq ans, selon les témoignages recueillis.
    Une larme discrète coule le long de la joue d’Abbas Baghigou, père de Nabil, 18 ans, dont il brandit la photo d’identité. « Les passeurs, on les avait même accueillis chez nous avant le départ. Ils nous avaient assuré que nos enfants arriveraient sains et saufs et qu’ils reviendraient célébrer avec nous leur nouvelle vie en Espagne », raconte cet agriculteur qui a vendu sa seule terre de seize oliviers pour « sauver [son] fils de la pauvreté ». « Ils avaient déjà fait partir beaucoup de gens et il n’y avait jamais eu de problème. On leur faisait confiance. Ils nous ont trahis ! »
    Un mois après la disparition de leurs enfants, les habitants se raccrochent à l’espoir qu’ils sont encore en vie quelque part au Maroc, enfermés ou cachés. « Nous n’avons aucune preuve qu’ils ont pris la mer. En général, pendant la traversée, les jeunes envoient des photos depuis le bateau. Nous n’avons rien reçu », veut espérer Abbas Baghigou. « Rien n’a été retrouvé, ni affaires ni gilets de sauvetage. Peut-être qu’ils ont été kidnappés par ce réseau criminel, veut croire Noureddine Assime, frère d’un des disparus. Ce qui est certain, c’est qu’ils ne sont pas en Espagne. Les autorités et les associations là-bas nous ont dit qu’aucun bateau n’avait accosté le jour où ils étaient censés arriver. » Assise sur la banquette de son salon, Fatima Elbaz pleure son fils Mouad, 19 ans. Elle ne dort plus en attendant d’hypothétiques nouvelles. (...) Tous les récits racontent la même histoire. Celle de jeunes déscolarisés très tôt, qui vivent comme une mort lente l’alternance d’inactivité et de petits boulots à moins de 5 euros ou 10 euros par jour. (...) C’est l’histoire du « Maroc profond », résume Mehdi Lahlou : « L’Etat est absent, les jeunes sont laissés à la merci des trafiquants. La province vit principalement de la culture et de l’extraction d’huile d’olive, mais les derniers espoirs d’emplois se sont évaporés avec la sécheresse. » Le drame du 11 juin n’est pas inédit dans la province, selon Abderrazzak El Moujayara, président de la section locale de l’Association marocaine des droits humains : « Un réseau de trafiquants y est très actif et de nombreuses familles ont été meurtries. » « Consterné » par la hausse de l’émigration irrégulière dans la région, le Parti socialiste unifié a appelé à « mettre fin à la marginalisation, l’exclusion et l’appauvrissement, source de ces drames ». Le désir obstiné de ceux qu’on appelle les harraga (littéralement « brûleurs » de frontières) de poursuivre leur rêve européen au péril de leur vie s’alimente aussi de l’illusion de la « belle vie » sur l’autre rive de la Méditerranée. « Mon frère et ses quatre copains partis avec lui s’imaginaient qu’ils allaient devenir riches, très riches », rapporte Youssef Aghroud, 23 ans. Lui a pris le chemin de l’université, à Marrakech. « Ils regardaient des vidéos sur les réseaux sociaux de Marocains de là-bas qui affichent leur belle voiture, leur belle maison… Bien sûr, il y a aussi des vidéos qui montrent l’inverse, mais ils ne regardaient que ce qu’ils voulaient voir. Réussir, pour eux, c’était partir. » La réussite sociale s’incarne aussi dans une certaine image des émigrés marocains qui reviennent chaque été les bras chargés de cadeaux et construisent des maisons secondaires. A El Attaouia, on dit qu’ils ont les plus belles demeures. « Cette figure de l’émigré de retour au pays pendant ses vacances apparaît souvent comme l’exemple à suivre pour les jeunes, parfois dès l’enfance », corrobore Mohamed Khachani, secrétaire général de l’Association marocaine d’études et de recherches sur les migrations : « Elle est déterminante dans l’aventure migratoire, tout comme l’existence d’une demande de travail non satisfaite par la population locale dans les pays d’accueil, qui exerce un effet d’appel sur ces jeunes. » Ces dernières semaines, les familles des disparus d’El Attaouia ont manifesté à plusieurs reprises pour connaître la vérité et exiger des poursuites contre les passeurs, contre lesquels elles ont porté plainte. Selon le site d’informations Le360, « cinq présumés organisateurs » ont été identifiés par la police de Marrakech. Deux d’entre eux ont été présentés à la justice, tandis que les trois autres font l’objet de mandats d’arrêt.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#routemigratoire#atlantique#traversee#mortalite#UE#politiquemigratoire#frontiere#migrationirreguliere#postcovid#pauvrete

  • 🛑 Trop d’argent public dans les banlieues ? « Un vaste mensonge à des fins racistes et anti-pauvres » - Basta !

    Après les révoltes urbaines, des commentateurs ont accusé les banlieues d’engloutir les fonds publics. La réalité ce sont plutôt des services publics moins bien dotés qu’ailleurs, et des travailleurs essentiels plus nombreux dans ces quartiers (...)

    ⚡️ #pauvreté #précarité #prolétariat #capitalisme #ostracisme #paupérisation #racisme #méprisdeclasse...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://basta.media/trop-d-argent-public-dans-les-banlieues-un-vaste-mensonge-a-des-fins-racist

  • #Marie_Goldsmith
    https://www.partage-noir.fr/marie-goldsmith

    En novembre 1891, un étudiant, blanquiste et très révolutionnaire, Jules-Louis Breton, qui plus tard entra au Parlement, fit distribuer un manifeste pour appeler la jeunesse des écoles à fonder un groupe socialiste. On se réunit d’abord chez Breton, puis dans une bibliothèque fouriériste de la rue Mouffetard. Grâce à l’énergie du roumain, Georges Diamandy, le groupe se déclara internationaliste, ce qui écarta de lui un tas de jeunes radicaillons, vaguement socialisants et trop férus de politicaillerie. Grâce à la ténacité de Breton on ajouta au titre l’étiquette révolutionnaire. Et ainsi fut créé, en décembre 1891, le premier groupe socialiste d’étudiants, celui des étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes de Paris (ESRI). #Plus_Loin_n°95_-_Mars_1933

    / Marie Goldsmith, Archives Autonomies , (...)

    #Archives_Autonomies_ #Plus_loin #ESRI #Pierre_Kropotkine #Jean_Grave #Les_Temps_nouveaux #Paul_Delesalle
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k817808
    https://archive.org/details/lindividuetlecom00grou/page/n1/mode/2up


    https://mariegoldsmith.uk
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/plusloin-n095.pdf

  • Déchets ménagers : le système ne tient plus qu’à un fil - L’Orient-Le Jour #Liban
    https://www.lorientlejour.com/article/1343078/dechets-menagers-le-systeme-ne-tient-plus-qua-un-fil.html

    Ce qui a limité les dégâts, c’est que la crise a paradoxalement été la cause indirecte de la baisse du volume des déchets et de leur composition, en raison de changements dans la consommation. Ce volume aurait baissé d’un tiers, selon des sources officielles concordantes, passant de 3 000 tonnes en moyenne pour Beyrouth et le Mont-Liban à environ 2 000 actuellement. Les matières organiques, qui composaient de 50 à 55 % des ordures avant la crise, représentent actuellement de 69 à 72 %, lit-on dans la feuille de route du ministère de l’Environnement, l’appauvrissement de la population se traduisant par un recentrage de la consommation sur les produits alimentaires.

    Ce que l’article ne dit pas, c’est que faute d’une structuration par les politiques politiques d’une filière de tri, toute une économie du recyclage en partie souterraine s’est mise en place, qui récupère les déchets qui ont de la valeur, ce qui explique aussi la forte baisse de la composante non organique des déchets évoquée dans cet article.
    #pauvreté

  • Des nouvelles de l’union des droites : au Blanc-Mesnil (93) le Sénateur-Maire Thierry Meigne fait régner un climat de terreur politique
    https://threadreaderapp.com/thread/1679231229810425858.html

    Le maire et les Tilleuls : tension et répulsion
    https://www.bondyblog.fr/politique/municipales2020/le-maire-et-les-tilleuls-tension-et-repulsion
    Pourquoi les banlieues rouges passent à droite. Le Blanc-Mesnil, un cas d’école, Samir Hadj Belgacem

    Thierry Meignen
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Meignen

    La nouvelle équipe municipale supprime les subventions du Forum culturel, salle de spectacle conventionnée inaugurée en 1993 et réputée l’une des grandes réussites de l’acte II de la décentralisation, afin de marquer une rupture avec la politique culturelle des précédentes administrations3.

    En juillet 2014, l’auteur de bande dessinée Remedium lance Titi Gnangnan, une bande dessinée publiée sous forme de daily strip sur Tumblr. Le personnage principal, maire nouvellement élu de la commune fictive d’Alba-Villa, est inspiré Thierry Meignen, qui menace de porter plainte contre l’auteur4 puis résilie son bail dans un logement conventionné de la commune, mais en octobre 2016 le tribunal administratif de Montreuil annule cette décision pour « détournement de pouvoir » de l’édile et condamne la municipalité à verser 1 000 € au dessinateur.

    Le maire a quitté les Républicains pour rejoindre Soyons libres créé par la présidente du conseil régional Valérie Pécresse.

    #émeutes #IDF #porcherie #banlieue_rouge #gauche #PCF_chauvin #droite #épuration #union_des_droites #Reconquête #cités #pauvres #association #culture #syndicalisme #privatisation #spéculation_immobilière #Valérie_Pécresse

    • French riots show how entrenched inequalities have become

      The gulf between immigrants and those born in the country is larger than in almost any other developed nation

      Imagine two countries. The first is proudly Christian, it allowed racial segregation in living memory and racism is mentioned more frequently in its media than anywhere else in the developed world. The second is strictly secular and legally prohibits the collection of data on people’s race, a conscious effort by its leaders to avoid using ethnicity to differentiate or divide.

      Which do you think would offer people from diverse racial and religious backgrounds the best prospects of success? Of becoming equal participants in society? The answers revealed in the data are surprising.

      In 2021, US unemployment was 5.5 per cent for those born in the country, and 5.6 per cent for those born overseas. Black and white employment rates are now neck and neck. In France, unemployment is seven per cent among those born in the country, but 12 per cent for immigrants, rising past 17 per cent among those who arrived in the last ten years. Comparisons with Britain, whose demographics and colonial history perhaps make for a fairer benchmark, are similarly damning.

      Following a week of rioting across France, spurred by the death of a teenager of North African descent shot dead by police at a traffic stop, these statistics are worth revisiting. While the number of arrests has declined this week, the need for a serious conversation about how France continues to fail its immigrant communities and their neighbourhoods remains.

      Just as in France’s 2005 bout of urban violence, or London’s own riots in 2011, fractious relations between police and ethnic minorities provided the spark for unrest fuelled by deprivation and social exclusion. Rioters tend to come disproportionately from disadvantaged neighbourhoods: those who don’t have a stake in society have little to lose in burning it down.

      Across the west, young black and brown men have grown bitterly used to being disproportionately targeted by police stop and searches, but the magnitude of the disparity in France is shocking. In London, black people are between two and three times as likely to be apprehended as their white counterparts, but in Paris the figure rises to six times, and almost eight times for those of Arab origin.

      Encounters with French police are more lethal, too, as officers are routinely armed and are allowed to shoot at people who don’t comply with traffic stops if they are deemed to pose a safety risk. There were 26 fatal police shootings in France in 2022, compared to just 2 in the UK, and in the past 18 months French police have shot dead 17 people during traffic stops such as that which sparked the latest riots.

      Last Friday as the unrest escalated, the two largest police unions released a statement declaring they were “at war” with “vermin” and “savage hordes”. This culture of hostility has grown since Nicolas Sarkozy abandoned neighbourhood policing two decades ago, in favour of more repressive tactics. A future government led by Marine Le Pen’s far-right party would surely only lean into the adversarial approach.

      And there is little sign of improvement on integration. One in five of France’s foreign-born population believe they are discriminated against, the joint highest with Italy in the developed world. Meanwhile France’s immigrants are almost three times as likely as those born in the country to be in poverty. In the UK, the poverty rates between immigrants and others are the same.

      This French disparity is compounded by decades of failed urban policy resulting in immigrant communities being concentrated in the banlieues, emphasising their otherness and hampering social mobility. The cheek-by-jowl nature of wealth and poverty in London comes with its own problems, but has been a buttress against the ossification of inequality seen in France. Twenty-eight per cent of recent French immigrants are now in the lowest tenth of earners, compared to just eight per cent of non-immigrants. In the UK, the figure is ten per cent regardless of country of birth.

      Despite claims that France is race-blind, the data tells a different story. Without reforms in both policing and social exclusion, there is little hope that these violent episodes will cease any time soon.

      john.burn-murdoch@ft.com, @jburnmurdoch

    • Les langues se délient dans la presse étrangères. Très bien. Mais à moins qu’une agence de notation dégrade à nouveau la France sur le marché de la dette, quels bénéfices pourrait-on retirer de ce « Macronie bashing » ?
      Sur un horizon proche, perso, je ne vois que des emmerdes. Les « investisseurs » se désinvestissent (trop d’insécurité). La France ainsi ostracisée perd tout crédit sur la scène internationale (n’est pas Donald Trump qui veut).
      Le gouverne-ment s’arqueboute sur un déni de plus en plus surréaliste. Pendant qu’une grande partie de la population tombe dans la précarité voire la misère, le pays « se tient sage » grâce à la propagande de Brave France Macronnienne (BFM) et consorts...
      {edit] j’oubliais grâce aussi au lobbying intense des « syndicats » du crime policier.

  • RSA : « Stigmatiser les pauvres ne mène pas au plein-emploi »

    un collectif de diverses #associations de solidarité et des #syndicats prend position contre certaines dispositions du projet de #loi_pour_le_plein-emploi examiné par le Sénat le 10 juillet. Ce texte prévoit de conditionner le #RSA à la réalisation de 15 à 20 heures d’#activité.

    Le projet de loi pour le plein-emploi est examiné le 10 juillet au Sénat. Sous prétexte de remobilisation, le revenu de solidarité (RSA) sera conditionné à la réalisation de quinze à vingt heures d’activité sous peine de #suspension de son versement en vue, soi-disant, de la « remobilisation ».

    La recherche du #plein-emploi peut certes réduire la #pauvreté globale, mais ne doit pas accentuer la misère de certains et stigmatiser les plus éloignés de l’emploi. Il serait indigne pour notre pays de priver des ménages de toute ressource. Le #travail est un facteur d’intégration et d’émancipation, s’il est librement choisi et s’il s’exerce dans des conditions décentes. [autant dire rarement ah ah ah]

    Certains secteurs d’activité en tension ont besoin de main-d’œuvre, mais peinent à recruter et à garder leurs salariés au regard de garanties collectives de bas niveau et de #conditions_de_travail peu attractives voire très pénibles. Avec son projet de loi Plein emploi, le gouvernement semble vouloir pallier ces difficultés en y positionnant les allocataires du RSA voire les travailleurs avec un handicap ou les jeunes de moins de 25 ans, même contre leur gré. Or, la difficulté d’accès à l’emploi des #allocataires du RSA est due à des facteurs multiples. Il est d’abord essentiel de leur faciliter l’accès au logement, à la mobilité durable, aux soins, et à la garde des enfants. Il ne doit pas y avoir de pression abusive pour accepter n’importe quel travail, sans tenir compte des compétences et des projets des personnes.

    Des risques de radiation massive d’allocataires

    Nous dénonçons le risque de « trappe à précarité » pour les personnes devant accepter des emplois très #précaires, temps partiels subis ou contrats courts, n’ouvrant ensuite pas droit à l’#assurance chômage. Augmenter les contraintes n’est pas la solution et renforce la stigmatisation des personnes.

    L’inscription obligatoire des conjoints des allocataires du RSA à Pôle emploi, demain renommé « #France_Travail », augmente le risque des #contrôles abusifs de la situation globale des ménages, qui pourrait accentuer le #non-recours aux droits.

    Nous alertons également sur les risques de #radiation massive d’allocataires et sur les risques de pression institutionnelle, risques aggravés par la dégradation des conditions de travail des agents de Pôle emploi qui vont devoir faire face à l’arrivée de près de deux millions d’allocataires du RSA, selon l’Insee, et leurs conjoints inscrits automatiquement. Le mirage du traitement numérique des chômeurs porte les graines d’une déshumanisation de l’accompagnement et pose des problèmes majeurs de protection des données.

    Revaloriser le RSA et l’indexer sur l’inflation

    Alors que la décentralisation était au cœur du programme d’Emmanuel Macron, l’Etat veut reprendre aux départements et aux régions des compétences puisque ces collectivités pourraient être subordonnées à France Travail, opérateur de l’Etat. Cette tentation de #recentralisation risque de décourager ou démotiver les acteurs de l’insertion, parfois trop peu mobilisés.

    Nous portons un projet alternatif de plein-emploi solidaire. Ce projet s’articule autour de trois principes : Le droit à l’emploi en premier lieu. Différentes initiatives montrent qu’il est possible et fécond d’adapter le travail aux personnes éloignées de l’emploi. Pour que ce droit soit effectif et, afin de répondre au sentiment de relégation, il doit s’accompagner d’une lutte contre les discriminations à l’embauche de tous ordres. Le droit à l’accompagnement deuxièmement.
    Les ambitions énoncées dans le projet de loi nécessitent des moyens importants qui doivent être adoptés en parallèle. Il convient également de sécuriser les actions des acteurs de l’insertion par l’activité économique en assurant leur financement sur le long terme. Enfin, le droit de vivre dignement.

    Le niveau actuel du RSA ne permet qu’une maigre survie. Il ne permet pas de sortir de la grande pauvreté et on dénombre un million de travailleurs pauvres. C’est pourquoi il faut revaloriser significativement le RSA et l’indexer sur l’inflation des petits revenus comme le smic.

    Les signataires de cette tribune sont : Sophie Binet, secrétaire générale #CGT ; Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité ; Véronique Devise, présidente Secours catholique ; Laurent Escure, secrétaire général [des dbeaufs de l’]#UNSA ; Daniel Goldberg, président Uniopss ; Marie-Aleth Grard, présidente ATD Quart-monde ; Noam Leandri, président Collectif Alerte ; Marylise Léon, secrétaire générale [des jaunes mal camouflés de la], #CFDT ; Florence Rigal, présidente Médecins du Monde ; Pascale Ribes, présidente APF France handicap ; Antoine Sueur, président [des exploiteurs d’] Emmaüs France.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/10/rsa-stigmatiser-les-pauvres-ne-mene-pas-au-plein-emploi_6181320_3232.html

  • France Travail : « Les travailleurs handicapés sont utilisés comme variable d’ajustement du marché du travail », Pierre-Yves Baudot et Jean-Marie Pillon.

    Le chantier France Travail ouvert par le gouvernement et le projet de loi « plein-emploi » présenté en conseil des ministres visent, entre autres, à intégrer les travailleurs handicapés dans le droit commun. L’intention est louable. La manière mérite toutefois une mise en perspective.
    Cette inclusion dans le marché de l’emploi se fait sans réfléchir à la façon dont le travail « produit » le handicap : en usant le corps d’une part (troubles musculosquelettiques, accidents du travail, dépression), en éloignant de l’autonomie financière les moins productifs d’autre part (sélectivité du marché du travail, intensité des cadences, organisation standardisée du travail).
    Elle se fait également en pensant le problème de l’inclusion comme une question d’appariement : ce qu’il manquerait aux travailleurs handicapés pour travailler, ce serait uniquement de l’information, de l’accompagnement et un travail d’intermédiation pour les rapprocher des employeurs.

    Augmenter le nombre de personnes employables

    Il n’y a rien dans ce projet de loi qui soit relatif à l’accessibilité ou à l’aménagement des postes de travail, rien non plus sur les obligations des employeurs, rien, enfin, sur l’accessibilité des zones d’activité. Ces occultations sont liées aux objectifs visés par cette réforme. D’une part, celle-ci s’inscrit dans une trajectoire de réformes visant à augmenter le nombre de personnes employables.

    Les lycéens en bac techno seront plus facilement accessibles aux entreprises via des guichets de stage installés dans les lycées, les demandeurs d’emploi seront incités à accepter plus facilement les offres d’emploi, leur durée d’indemnisation étant réduite. Les bénéficiaires du RSA devront travailler presque gratuitement pour conserver leurs droits. L’ensemble des salariés devra travailler deux ans de plus pour espérer une retraite à taux plein.

    Dans une période qui se rapproche statistiquement du plein-emploi, cet accroissement de la main-d’œuvre disponible vise à limiter la hausse des salaires induite par la raréfaction du nombre de personnes sans aucun emploi. Ces réformes n’ont pas pour objectif de réduire le nombre de personnes en sous-emploi (à temps partiel ou en emploi discontinu) ou de personnes vivant des minima sociaux. Au contraire : la réforme de l’assurance-chômage verra croître le nombre de travailleurs pauvres.

    La réforme des retraites augmentera, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) le nombre de personnes vivant grâce au RSA (+ 30 000 bénéficiaires) et augmentera le coût pour l’Etat de cette prestation (+ 150 millions d’euros pour le RSA). Le nombre de bénéficiaires et le coût de l’allocation adulte handicapé devraient aussi augmenter (+ 510 millions d’euros pour l’AAH) , beaucoup de travailleurs usés ne pouvant pas continuer deux ans de plus.

    Inclusion ou véritable émancipation ?

    D’autre part, cette réforme introduit une bascule cruciale.
    Historiquement, les personnes handicapées avaient été épargnées par l’injonction au travail salarié, compte tenu des causes de leur handicap (accident du travail, invalidité de guerre, maladies chroniques). On mesure alors le pas important qui a été franchi pour que l’ancienne secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, ait pu dire « tout le monde est employable ».

    Certes, nul ne revendique que toute personne handicapée reste chez elle à attendre que le temps passe. Mais l’inclusion sur le marché ordinaire est ici imposée dans des conditions peu propices à une véritable émancipation. Le cas anglais nous alerte : au début des années 2010, le gouvernement britannique avait lancé une politique comparable, avec pour corollaire une hausse des #décès et du taux de #pauvreté (de 23 à 27 % entre 2013 et 2020) dans les foyers comptant une personne handicapée.

    A cela s’ajoute un enjeu institutionnel important : la réforme réduit le rôle des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Jusqu’alors, celles-ci décidaient, sur la base d’une évaluation pluridisciplinaire, de l’orientation professionnelle des travailleurs handicapés vers le milieu ordinaire ou vers le milieu protégé. Cette orientation n’est pas exempte de critiques : elle contribuait à construire des filières de travail ségrégué, maintenant les personnes handicapées, de l’enfance à l’âge adulte, dans des structures au sein desquelles leurs droits n’étaient pas les mêmes que ceux d’un travailleur ordinaire.

    Une rupture importante

    Le projet de loi entend effectivement remédier à ceci en accordant à ces travailleurs des droits identiques à ceux des travailleurs du secteur ordinaire. Mais il ne revient pas sur une dimension essentielle : faire de la « rémunération garantie » des travailleurs d’établissements et services d’aide par le travail (ESAT) un véritable salaire. Ceux-ci constituent une main-d’œuvre sous-payée pour un travail de plus en plus soumis à des impératifs de productivité. [120 000 travailleurs handicapés sont sous-payés en ESAT]

    Dans ses versions initiales, le projet de loi annonce une rupture importante : échappant aux MDPH, l’évaluation est confiée aux conseillers de France Travail qui se fonderont davantage sur l’aptitude au travail plutôt que sur la situation de handicap. Présentée comme un élément décisif d’inclusion des personnes handicapées dans le droit commun, cette réforme amène non à produire de l’autonomie par le travail, mais à subordonner davantage les personnes handicapées aux impératifs de production de valeur marchande – qui, pour une part, produisent le handicap.

    Si le salariat peut ouvrir la voie de l’autonomie, l’adaptation des conditions de travail et d’emploi demeure un préalable. Enfin, cette réforme fait peser l’intégralité de l’effort d’accès concret au marché de l’emploi sur les personnes handicapées, tout en autorisant France Travail à ne pas s’appuyer sur leurs projets pour décider de leur orientation.

    L’insertion professionnelle n’est pas favorisée

    Cette réforme ne contient aucune disposition structurelle pour favoriser leur insertion professionnelle : pas d’accroissement de la contrainte pour les employeurs, pas d’incitation au recours à des aménagements raisonnables, pourtant promus aux niveaux européen et international. Enfin, aucune disposition relative à l’accessibilité des transports, un des éléments constitutifs de l’éloignement de l’emploi des travailleurs handicapés.
    C’est pourtant le principal frein mentionné par les jeunes handicapés dans leur accès à l’emploi. En dépit de son inachèvement affiché, cette réforme est bien porteuse d’une vision politique claire de restructuration du marché du travail dans une perspective de plein-emploi et aveugle aux enjeux de conditions de #travail, d’#emploi et de #salaire.

    Ces dimensions-là ont peu de chances d’être amendées dans un jeu parlementaire cadenassé. Et, là encore, à leur corps défendant, les #travailleurs_handicapés sont utilisés comme variable d’ajustement du marché du travail.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/07/france-travail-les-travailleurs-handicapes-sont-utilises-comme-variable-d-aj

    #France_Travail #MDPH #ESAT #RSA #AAH #retraites

    • Le projet a l’air d’augmenter par tous les moyens la masse de personnes «  employables  » pour augmenter la pression sur les salaires et garantir un volume constant voire augmentant de main d’œuvre disponible à cout contrôlé, voire déclinant.

      Une sorte de «  choc de compétitivité  » qui passerait par un appauvrissement généralisé de la classe laborieuse, tout en dégageant un maximum «  d’improductifs  » de l’équation.

  • « Les banlieues qui s’enflamment ont beaucoup plus en commun avec les bourgs et les villages abandonnés que ce que l’on s’imagine », Thomas Piketty

    Pour analyser les émeutes urbaines de 2023 – de loin les plus graves depuis celles de 2005 – et les incompréhensions politiques qu’elles suscitent, il est indispensable de revenir aux sources du malaise territorial français. Les banlieues qui s’enflamment aujourd’hui ont beaucoup plus en commun avec les bourgs et les villages abandonnés que ce que l’on s’imagine parfois. Seul le rapprochement politique de ces différents territoires défavorisés permettra de sortir des contradictions actuelles.

    Revenons en arrière. Entre 1900-1910 et 1980-1990, les inégalités territoriales ont diminué en France, aussi bien du point de vue des écarts de produit intérieur brut [PIB] par habitant entre départements que des inégalités de richesse immobilière ou de revenu moyen entre communes et entre départements.

    C’est tout l’inverse qui s’est produit depuis les années 1980-1990 (Julia Cagé et Thomas Piketty, Une histoire du conflit politique, Seuil, 832 pages, 27 euros). Le ratio entre le PIB par habitant des cinq départements les plus riches et les plus pauvres, qui était passé de 3,5 en 1900 à 2,5 en 1985, est ainsi remonté à 3,4 en 2022.

    On assiste au passage à une concentration inédite du PIB au sein de quelques départements de l’Ile-de-France (notamment #Paris et les #Hauts-de-Seine), en lien avec l’expansion sans précédent du secteur financier et des états-majors des grandes entreprises, et au détriment des centres industriels provinciaux. Cette évolution spectaculaire a été exacerbée par la dérégulation financière et la libéralisation commerciale, ainsi que par des investissements publics faisant la part belle à la région capitale et aux grandes métropoles (TGV contre trains régionaux).

    Défis spécifiques

    On retrouve des évolutions similaires au niveau des inégalités entre communes. Le ratio entre la richesse immobilière moyenne des 1 % des communes les plus riches et les plus pauvres est passé de 10 en 1985 à 16 en 2022. A Vierzon (Cher), à Aubusson (Creuse) ou à Château-Chinon (Nièvre), la valeur moyenne des logements est d’à peine 60 000 euros. Elle dépasse les 1,2 million d’euros dans le 7e arrondissement de Paris, ainsi qu’à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes) ou à Saint-Marc-Jaumegarde (Bouches-du-Rhône).

    Le ratio entre le revenu moyen des 1 % des communes les plus riches et les plus pauvres est passé quant à lui de 5 en 1990 à plus de 8 en 2022. Le #revenu moyen est d’à peine 8 000 à 9 000 euros par an et par habitant à Creil (Oise), à Grigny (Essonne), à Grande-Synthe (Nord) ou à Roubaix (Nord). Il atteint 70 000 à 80 000 euros à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), au Vésinet (Yvelines) ou au Touquet (Pas-de-Calais). Il dépasse même les 100 000 euros par habitant (y compris les enfants !) dans les 7e et 8e arrondissements de la capitale.

    Le point central est que l’on observe des inégalités considérables entre communes sur l’ensemble du territoire, aussi bien à l’intérieur des grandes agglomérations que des bourgs et des villages. Au sommet de la hiérarchie territoriale se trouvent les banlieues les plus riches des grandes métropoles, une partie des centres-villes, ainsi qu’un certain nombre de bourgs et de villages huppés. Tout en bas de la pyramide, les banlieues les plus pauvres ont été lourdement frappées par la désindustrialisation. Elles sont désormais tout aussi pauvres que les bourgs et les villages les plus pauvres, ce qui n’était pas le cas historiquement.

    Ces différents territoires défavorisés font certes face à des défis spécifiques. Les banlieues #pauvres ont une beaucoup plus forte expérience de la diversité des origines et des discriminations avérées face aux pratiques policières, ou à l’accès au logement et à l’emploi. Il est urgent que la puissance publique se donne enfin les moyens d’objectiver et de mesurer rigoureusement l’évolution de ces discriminations – dont l’existence est démontrée par une multitude de travaux de recherche.

    L’argent public exacerbe les inégalités au lieu de les corriger

    Les différents territoires défavorisés se caractérisent également par des insertions spécifiques dans la structure productive. Les banlieues pauvres comprennent un grand nombre d’employés des services (commerce, restauration, nettoyage, santé, etc.) qui continuent de voter pour la gauche. A l’inverse, les bourgs et villages pauvres comprennent désormais davantage d’ouvriers exposés à la concurrence internationale. Beaucoup se sont sentis abandonnés par les gouvernements de gauche et de droite des dernières décennies (accusés d’avoir tout misé sur l’intégration européenne et commerciale à l’échelle mondiale, sans limites et sans règles) et ont rejoint le Rassemblement national (anciennement Front national).

    Mais, contrairement à ce que s’imaginent les responsables politiques du bloc nationaliste, ces électeurs attendent avant tout des réponses socio-économiques à leurs problèmes et non pas une stratégie de l’affrontement identitaire, qui ne correspond nullement à l’état réel de la société française, comme le montrent les niveaux très élevés de mixité et d’intermariages.

    La vérité est que les banlieues pauvres et les bourgs et villages pauvres ont beaucoup de points communs par rapport à tout ce qui les sépare des territoires les plus riches, notamment en matière d’accès aux services publics et de budgets communaux. La raison en est simple : les ressources dont disposent les collectivités publiques dépendent avant tout des bases fiscales locales, et les dispositifs nationaux supposément mis en place pour faire face à ces inégalités abyssales n’en ont jamais réduit qu’une petite partie.

    Finalement, le budget par habitant est plus élevé dans les communes riches que dans les communes pauvres, si bien que l’argent public exacerbe les inégalités initiales au lieu de les corriger, en toute bonne conscience. Les propositions faites en 2018 par le rapport Borloo pour objectiver cette réalité et y mettre fin ont été abandonnées, et le bloc libéral continue d’expliquer aujourd’hui qu’aucune redistribution supplémentaire n’est envisageable. Face aux impasses des deux autres blocs, c’est au bloc de gauche qu’il appartient aujourd’hui de rassembler les territoires défavorisés autour d’une plate-forme commune.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/08/thomas-piketty-les-banlieues-qui-s-enflamment-ont-beaucoup-plus-en-commun-av

    la périphérie est (presque) partout

    #émeutes #banlieues #fiscalité #salaire #territoire

  • How the Personal Becomes Political - Or You Can Fight City Hall
    https://tomdispatch.com/how-the-personal-becomes-political

    Sur l’importance de la lecture et des bibliothèques publiques pour la découverte du monde, le courage et la capacité de lutter pour ses propres intérêts.

    Beverly Gologorsky est auteure de romans. Vous pouvez acheter son dernier livre par la page référencée.

    2.7.2023 by Beverly Gologorsky - Looking into the long reflecting pool of the past, I find myself wondering what it was that made me an activist against injustice. I was born in New York City’s poor, rundown, and at times dangerous South Bronx, where blacks, whites, and Latinos (as well as recent immigrants from Ireland, Italy, and Eastern Europe) lived side by side or, perhaps more accurately, crowded together.

    I was the middle child of four siblings, not counting the foster children my mother often cared for. My father worked six days a week in a leather factory where the rat-tat-tatting of sewing machines never stopped and layoffs were a constant reality. I grew up after World War II in the basement of a six-story building at a time when jobs were still hard to find and scary to lose. Many young men (really boys) joined the military then for the same reason so many young men and women volunteer today, one that, however clichéd, remains a reality of our moment: the promise of some kind of concrete future instead of a wavy unknown or the otherwise expectable dead-end jobs. Unfortunately, many of them, my brother included, returned home with little or nothing “concrete” to show for the turmoil they endured.

    At the time, there was another path left open for girls, the one my parents anticipated for me: early marriage. And there was also the constant fear, until the introduction of the birth-control pill in the 1960s, of unplanned pregnancies with no chance of a legal abortion before Roe v. Wade. After all, dangerous “kitchen-table” abortions — whether or not they were actually performed on a kitchen table — were all too commonplace then.

    Poverty, Burned-out Buildings, Illness, and Crime

    Yet growing up in the South Bronx wasn’t an entirely negative experience. Being part of a neighborhood, a place where people knew you and you knew them, was reassuring. Not surprisingly, we understood each other’s similar circumstances, which allowed for both empathy and a deep sense of community. Though poverty was anything but fun, I remain grateful that I had the opportunity to grow up among such a diversity of people. No formal education could ever give you the true power and depth of such an experience.

    The borough of the Bronx was always divided by money. In its northern reaches, including Riverdale, there were plenty of people who had money, none of whom I knew. Those living in its eastern and western neighborhoods were generally aiming upward, even if they were mostly living paycheck to paycheck. (At least the checks were there!) However, the South Bronx was little more than an afterthought, a scenario of poverty, burned-out buildings, illness, and crime. Even today, people living there continue to struggle to eke out a decent living and pay the constantly rising rents on buildings that remain as dangerously uncared for as the broken sidewalks beneath them. Rumor has it that, in the last decade, there’s been new construction and more investments made in the area. However, I recently watched an online photo exhibit of the South Bronx and it was startling to see just how recognizable it still was.

    Poverty invites illness. Growing up, I saw all too many people afflicted by sicknesses that kept them homebound or only able to work between bouts of symptoms. All of us are somewhat powerless when sickness strikes or an accident occurs, but the poor and those working low-paying jobs suffer not just the illness itself but also its economic aftereffects. And in the South Bronx, preventive care remained a luxury, as did dental care, and missing teeth and/or dentures affected both nutrition and the comfort of eating. Doctor’s visits were rare then, so in dire situations people went to the closest hospital emergency room.

    Knowledge Is Power

    Being a sensitive and curious child, I became a reader at a very early age. We had no books at home, so I went to the library as often as possible. Finding the children’s books then available less than interesting, I began reading ones from the adult section — and it was my good fortune that the librarian turned a blind eye, checking out whatever I chose without comment.

    Books made me more deeply aware of the indignities all around me as well as in much of a world that was then beyond me. As I got older, I couldn’t help but see the hypocrisy of a country that loudly proclaimed its love of equality (as taught from the kindergarten pledge of allegiance on) and espoused everywhere values that turned out to be largely unrealized for millions of people. Why, I began to wonder, did so many of us accept the misery, why weren’t we fighting to change such unlivable conditions?

    Of course, what I observed growing up wasn’t limited to the South Bronx. Today, such realities continue to be experienced in communities nationwide. Poor and working-class people often have to labor at two or more jobs just to make ends meet (if they’re “lucky” enough to have jobs at all). Many experience persistent anxiety about having enough food, paying the rent, purchasing clothing for their children, or — heaven forbid — getting sick. Such never-ending worries can rob you of the strength even to pay attention to anything more than the present moment. You fret instead about what’s to be on your plate for dinner, how to make it through the day, the week, the month, never mind the year. And add to all of this the energy-sapping systemic racism that people of color face.

    During the Vietnam War years, I began organizing against poverty, racism, sexism, and that war in poor white working-class neighborhoods. I asked people then why living in such awful situations wasn’t creating more of a hue and cry for change. You can undoubtedly imagine some of the responses: “You can’t fight city hall!” “I’m too exhausted!” “What can one person do?” “It’s a waste of the time I don’t have.” “It is what it is.”

    Many of those I talked to complained about how few politicians who promise change while running for office actually deliver. I did then and do now understand the difficulties of those who have little and struggle to get by. Yet there have been people from poor and working-class communities who refused to accept such situations, who felt compelled to struggle to change a distinctly unjust society.

    In the late 1960s and early 1970s, though not myself a student, I became a member of Students for a Democratic Society, better known in those years as SDS. I also got the opportunity to work with members of the New York chapter of the Black Panther Party who came together thanks to direct experiences of racism and poverty that had kept so many of them from worthwhile lives. The Panthers were set on doing whatever they could to change the system and were remarkably clear-eyed in their belief that only struggle could bring about such a development.

    Mostly young, and mostly from poor backgrounds, their members defied what convention taught: that the leaders of movements usually come from the middle and upper-middle classes. Of course, many then did and still do. Many grew up well-fed, well-sheltered, and safe from hunger or future homelessness. Many also grew up in families where social-justice values were a part of everyday life.

    However, there is also a long history of poor and working-class people becoming leaders of struggles against injustice. The Black Panthers were one such group. As I write this, many safety-net programs are under assault from reactionary Republicans who wish to slash away at food stamps and other programs that offer at least modest support for the poor. They have been eager to add work provisions to safety-net programs, reviving the old trope that the poor are lazy or shirkers living off the dole, which couldn’t be further from the truth. They insist on believing that people should lift themselves out of poverty by their own bootstraps, whether they have boots or not.

    But poverty isn’t inevitable, as they would have us believe. Strengthening and expanding the safety net would help so many — like those I grew up with in the South Bronx — move into better situations. However, count on one thing: the reactionary Republicans now serving in government and their MAGA followers will never stop pushing to further weaken that net. They only grow more reactionary with every passing year, championing white nationalism, while attempting to ban books and stop the teaching of the real history of people of color. In short, they’re intent on denying people the power of knowledge. And as history has repeatedly shown, knowledge is indeed power.

    Which Way This Country?

    As the rich grow richer, they remain remarkably indifferent to suffering or any sort of sharing. Even allowing their increasingly staggering incomes to be taxed at a slightly higher rate is a complete no-no. Poor and working-class people who are Black, Latino, white, Asian, LGBTQ, or indigenous continue to battle discrimination, inflation, soaring rents, pitiless evictions, poor health, inadequate healthcare, and distinctly insecure futures.

    Like my parents and many others I knew in the South Bronx, they scrabble to hang on and perhaps wonder if anyone sees or hears their distress. Is it a surprise, then, that so many people, when polled today, say they’re unhappy? However, an unhappy, divided, increasingly unequal society filling with hate is also the definition of a frightening society that’s failing its people.

    Still, in just such a world, groups and organizations struggling for social justice have begun to take hold, as they work to change the inequities of the system. They should be considered harbingers of what’s still possible. National groups like Black Lives Matter or the Brotherhood Sister Sol in New York’s Harlem organize against inequities while training younger generations of social-justice activists. And those are but two of many civil-rights groups. Reproductive rights organizations are similarly proliferating, strengthened by women angry at the decisions of the Supreme Court and of state courts to overturn the right to an abortion. Climate change is here, and as more and more communities experience increasingly brutal temperatures and ever less containable wildfires (not to speak of the smoke they emit), groups are forming and the young, in particular, are beginning to demand a more green-centered society, an end to the use of fossil fuels and other detriments to the preservation of our planet. Newly empowered union organizing is also occurring and hopefully will spread across the country. All such activities make us hopeful, as they should.

    But here’s a truly worrisome thing: we’re also living in a moment in history when the clamor of reactionary organizing and the conspiratorial thinking that goes with it seem to be gathering strength in a step-by-step fashion, lending a growing power to the most reactionary forces in our society. Politicians like Donald Trump and Ron DeSantis, as well as anti-woke pundits, use all too many platforms to preach hatred while working to erase whatever progress has been made. Scary as well is the fantastical rightwing theory of white replacement which preaches (in a country that once enslaved so many) that whites are endangered by the proliferation of people of color.

    This march toward a more reactionary society could be stemmed by a strong counteroffensive led by progressives in and out of government. In fact, what other choice is there if we wish to live in a society that holds a promise for peace, equality, and justice?

    My political involvement taught me many lessons of victory and defeat but has never erased my faith in what is possible. Consider this sharing of my experiences a way to help others take heart that things don’t have to remain as they are.

    I haven’t been back to the South Bronx since my parents died, but as a writer and novelist I still visit there often.

    #USA #New_York #South_Bronx #pauvres #enfance #bibliothèque #censure #lutte_des_classe #politique

  • Tra i giovani del Gambia. Quando il futuro va lontano da casa

    Nonostante la fine della dittatura di Yahya Jammeh, povertà e corruzione restano diffuse nel Paese africano. L’emigrazione, con tutti i rischi che comporta, è spesso una strada obbligata per sostenere i nuclei familiari.

    Sarjo è un gambiano di 29 anni, che vive a Yundum, cittadina satellite di Banjul, capitale del Gambia.Da diversi anni si trova in un limbo: affrontare il lungo viaggio che, attraverso la Libia, lo dovrebbe condurre alle coste italiane, o restare nel proprio Paese, in cerca di un lavoro dignitoso che sembra sempre più un miraggio? Quella di Sarjo è una tradizionale famiglia gambiana: come di prassi per la cultura musulmana, diffusissima nel Paese (dove l’Islam viene praticato dall’88,6% della popolazione), le donne svolgono le faccende domestiche, tra cui anche l’accoglienza in casa -che avviene, in maniera molto calorosa, nei tipici salotti d’ingresso delle abitazioni arabe- e si fanno carico del lavoro, prevalentemente agricolo o artigianale, nei piccoli appezzamenti di terreno che di solito ogni famiglia possiede.

    In casa gli uomini, invece, si vedono poco. Anche in giro per le città e i villaggi se ne incontrano in numero decisamente inferiore rispetto alle donne e ai bambini. Fanno eccezione le zone “commerciali”, costituite da baracche a bordo strada dove lavorano meccanici, negozi di generi alimentari, cambiavalute e così via. Un gran numero di uomini adulti, infatti, non vive in Gambia. A loro spetta il compito di sostentare le mogli, i figli e i genitori anziani. Questo spesso comporta la necessità di lavorare all’estero. Sarjo ha cinque sorelle, ed è l’unico figlio maschio. Spetta a lui, dunque, garantire un reddito che permetta alla famiglia di vivere. Ma riuscirci, in un contesto come quello gambiano, è tutt’altro che scontato.

    Il Gambia -piccola striscia di terra in Africa occidentale, quasi interamente circondata dal Senegal, eccetto per la zona costiera- è infatti un Paese poverissimo: nel 2022 si colloca al 174esimo posto su 191 Stati inclusi all’interno dell’Indice di sviluppo umano delle Nazioni unite. Le situazioni di indigenza si fanno sempre più accentuate man mano che ci si allontana dalla costa, procedendo per una delle due sole strade asfaltate che attraversano il Paese da Ovest a Est, verso l’entroterra, dove l’economia è sempre più rurale e le condizioni di vita precarie. Se nelle zone costiere, capitale compresa, le abitazioni sono costruite con mattoni crudi autoprodotti (in diverse case si trovano ammassi di sabbia e argilla, oltre a mattoni rudimentali lasciati a essiccare al sole) con un impiego di cemento quasi del tutto privo di ferro, nelle zone interne si vive invece in capanne di paglia, fango e foglie.

    Nonostante la cacciata del dittatore Yahya Jammeh, che ha governato il Paese dal 1996 al 2017, la situazione in Gambia non sembra essere cambiata. Gran parte della popolazione riponeva grandi speranze nell’attuale presidente, Adama Barrow, il quale sta provando a fare chiarezza sui crimini commessi dal suo predecessore ma sembra non essere in grado di estirpare la dilagante corruzione presente a tutti i livelli nel Paese, al punto da essere stato egli stesso accusato di connivenza con questo sistema.

    Di fatto, con il passaggio di potere, per la quasi totalità dei gambiani non è cambiato molto e la situazione economica resta complessa. Per chi ha la fortuna di avere un lavoro ben remunerato (poliziotti, insegnanti e funzionari pubblici), lo stipendio medio è di circa 3.500 dalasi al mese, equivalenti a circa 53 euro. Il costo della vita è più basso rispetto agli standard occidentali, ma non in maniera così netta: un sacco da 50 chilogrammi di riso costa 1.850 dalasi (28 euro), una lattina di Coca-cola -consumatissima nel Paese- 35 dalasi (0,55 euro), mentre un litro di benzina ne costa 75 (1,15 euro).

    A questo si aggiunge il fatto che i pochi servizi pubblici presenti, a partire dalla scuola, sono tutti a pagamento: un anno di istruzione elementare per uno studente maschio in Gambia costa quattromila dalasi (59 euro), mentre per la secondaria inferiore e superiore si arriva a cinquemila all’anno. Bambine e ragazze non pagano l’iscrizione, ma devono comunque sostenere i costi per il materiale didattico e le uniformi obbligatorie (che sono a pagamento per tutti) pari a circa quattromila dalasi. Ancor più inaccessibile è un anno accademico alla University of Gambia: l’iscrizione supera i diecimila dalasi (148 euro).

    Qualche altro dato relativo alle spese quotidiane rende bene l’idea del costo della vita nel Paese: un abbonamento wi-fi costa l’equivalente di 29 euro, mentre per acquistare un terreno di circa 400 metri quadrati a Yundum, dove vive Sarjo, servono tra i 600 e i 700mila dalasi.

    Cifre molto elevate anche per chi può contare su uno stipendio pubblico, inarrivabili per chi svolge mansioni meno qualificate come Sarjo, che lavora in una struttura ricettiva per mille dalasi (15 euro) al mese dopo aver completato tutto il ciclo di studi ed essersi appositamente specializzato. Mentre chi vende frutta e verdura o gestisce piccole attività commerciali (ad esempio i numerosi gestori di money transfer) ne guadagna in media duemila, pari a circa 29 euro al mese. Di conseguenza ogni famiglia in Gambia conta al proprio interno una o più persone costrette a emigrare per garantire la sopravvivenza di genitori anziani, fratelli più piccoli, moglie e figli inviando loro regolarmente parte del proprio stipendio. È solo grazie a questo meccanismo che l’economia gambiana si regge in piedi.

    Ma al tempo stesso attorno a questo tema le famiglie sono divise: se da un lato la partenza è necessaria, e pertanto auspicata, dall’altro si conoscono bene i rischi e le sofferenze che un viaggio del genere porta con sé, oltre alle difficoltà di adattamento a una cultura e a un contesto sociale differenti. Proprio per evitare il passaggio dalla Libia, parte degli emigrati decide quindi di fermarsi in altre Paesi del Nordafrica, anche se le prospettive economiche sono di gran lunga inferiori rispetto a quelle offerte dall’Europa. Per tutti questi motivi, i ragazzi gambiani raccontano che solitamente la partenza da casa avviene di notte e senza avvisare nessuno, nemmeno i genitori o i fratelli. “Se lo avessi detto a qualcuno non ce l’avrei fatta, sarei tornato subito indietro”, racconta Maalang che vive in Italia ormai da sei anni e ha fatto rientro per la prima volta in Gambia lo scorso febbraio.

    Anche i dati sulle richieste d’asilo riflettono la difficile situazione economica del piccolo Stato africano. Nonostante le modeste dimensioni e i poco più di due milioni di abitanti, sono stati 1.087 i gambiani che hanno presentato richiesta di protezione nel nostro Paese nel 2021; un numero che non si discosta molto da quelli di senegalesi, somali e maliani, provenienti da Paesi ben più popolosi.

    In parecchi casi, poi, il viaggio non va a buon fine. Chi viene respinto e costretto a tornare in Gambia preferisce non parlare della propria situazione, ma le loro storie sono ben conosciute tra la gente del posto. Quello dei respingimenti è un problema che aggrava ulteriormente la situazione nel Paese. Come riferisce il report sull’immigrazione in Gambia a cura di Caritas italiana e Istituto per gli studi di politica internazionale (Ispi) “i flussi di ritorno di giovani gambiani privi di prospettive, costretti a subire lo stigma del fallimento dell’esperienza migratoria all’interno della comunità̀ di appartenenza, hanno determinato un incremento della pressione sociale su risorse e opportunità occupazionali limitate.

    Secondo i dati dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim), dal 2017 più di 3.600 migranti gambiani sono rientrati nel Paese attraverso programmi di “ritorno volontario assistito”, il 70% dei quali provenienti dalla Libia, dove si trovavano reclusi in centri di detenzione, e il 25% circa dal Niger, principale Stato di transito dei flussi verso il Mediterraneo”. Sarjo, come altri migliaia di ragazzi, si trova pertanto in questa strettoia, per certi versi paradossale: partire verso l’ignoto o restare nell’incompiutezza. Sua madre, come molti altri genitori e familiari, quando ne ha l’occasione prova a “sponsorizzare” la partenza del figlio per l’Europa, pregando che questa possa avvenire per vie legali e sicure. Circostanza che -come ricordano i numeri del recente “Decreto flussi”- appare pressoché irrealizzabile.

    https://altreconomia.it/tra-i-giovani-del-gambia-quando-il-futuro-va-lontano-da-casa

    #Gambie #facteurs_push #facteurs-push #push-factors #migrations #émigration #jeunes #jeunesse #pauvreté #corruption

    • Question ergonomie web, les hyperliens du site du courrier international ne sont pas repérables. Je ne sais même pas comment j’ai cliqué sur ce lien qui mène aux études …

      Les adolescents des nations les plus grandes et les plus petites sont séparés par plus de 20 cm de hauteur

      https://ncdrisc.org

      Over 1.2 billion people have hypertension worldwide

      More than half of people with hypertension are not receiving treatment

      During school ages, children in many countries fail to achieve their potential for growing taller and gain too much weight

      Adolescents in the tallest and shortest nations are separated by more than 20 cm in height

      Emerging economies have achieved some of the largest improvements in children and adolescents’ height over recent decades

      High cholesterol is responsible for about 3.9 million worldwide deaths

      Non-optimal cholesterol had shifted from western countries to east and southeast Asia and Pacific island nations

      More than half of the global rise in BMI over the last three decades was due to increases in BMI in rural areas

      Our “Trends in children and adolescents body-mass index” article ranked number 7 in the Altmetric Top 100 list in 2017

      The rise in child and adolescent obesity has accelerated in low and middle income countries

      More than 124 million children and adolescents and 670 million adults are now obese

      More adults in the world are now obese than underweight
      422 million people have diabetes worldwide

      Middle-income countries experience
      the highest levels of adiposity and diabetes

      et en voila d’autres, dont celui du Times

      British five-year-olds up to 7cm shorter than western peers

      https://www.thetimes.co.uk/article/british-five-year-olds-up-to-7cm-shorter-than-western-peers-38csjnvz2

      et du Guardian

      Britain’s shorter children reveal a grim story about austerity, but its scars run far deeper

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/jun/25/britains-shorter-children-reveal-a-grim-story-about-austerity-but-its-s

  • A #Tataouine, ville des #candidats_à_l’exil : « Toute la #Tunisie souffre, mais ici, c’est pire »

    L’#exode des #jeunes de Tataouine, ce sont les parents qui en parlent le mieux. Le père de Wajdi porte beau, mais son costume élimé raconte aussi bien l’usure du tissu que celle de son propriétaire : « Tout nous est interdit. Les places dans les entreprises publiques et les compagnies pétrolières sont toujours pour les autres. Même commercer avec la Libye est devenu compliqué. Mon fils est parti l’an dernier pour la France. Je lui souhaite d’être heureux, car ici, c’est difficile. »

    Installé à la terrasse du café Ennour, donnant sur le principal rond-point de la ville, à 540 km au sud de Tunis, l’homme de 56 ans, qui refuse de donner son nom, résume en cinq minutes des décennies de marginalisation. A l’horizon, les collines rocailleuses entourant la ville accentuent le sentiment d’oppression. Tataouine est connue pour avoir donné son nom à la planète Tatooine dans la saga Star Wars. Dans la réalité, la région bascule du côté obscur de la Force. Quelque 12 000 jeunes, soit 8% du gouvernorat (équivalent d’une préfecture), sont partis en 2022 pour l’Europe, selon le sociologue du cru Mohamed Nejib Boutaleb, ancien professeur de l’Université de Tunis.

    Les Tataouinois ne sont pas les seuls à s’exiler. Selon le ministère italien de l’Intérieur, l’arrivée de clandestins tunisiens a augmenté de 55% depuis le début de l’année. En 2023, la Tunisie est même devenue le principal pays de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye voisine. Une hausse qui inquiète les Européens, en particulier l’Italie, qui redoute qu’un effondrement économique de la Tunisie, très endettée (80% du PIB), amplifie ce phénomène.

    La crise est telle qu’elle a conduit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée de la cheffe du gouvernement italien et du Premier ministre néerlandais, à se rendre à Tunis le week-end dernier. L’objectif : proposer une aide financière de plus d’1 milliard d’euros à long terme, dont 100 millions d’euros pour le « contrôle » de ses frontières. Un outil supplémentaire qui permet à l’Union européenne d’externaliser ses frontières, en déléguant la gestion des flux migratoires à des pays tiers, souvent peu réputés pour le respect des droits humains.
    De solides réseaux

    Pour éviter la dangereuse traversée de la Méditerranée et ses contrôles renforcés, Tataouine a donc cherché une autre route, celle des Balkans. Jusqu’au 20 novembre, les Tunisiens n’avaient pas besoin de visa pour se rendre en Serbie. Ils arrivaient donc à Belgrade en avion avant de franchir illégalement la frontière avec la Hongrie. Dans ses travaux, Mohamed Nejib Boutaleb a ainsi recensé, en 2022, 11 200 demandes d’autorisation parentale de voyage émanant du gouvernorat. Pour juguler le départ de combattants jihadistes dans les zones de combat, les autorités ont rendu ce document obligatoire pour les citoyens de moins de 35 ans.

    Une place dans un bateau pour traverser la Méditerranée coûte pourtant bien moins cher : 1 000 dinars (300 euros) contre environ 25 000 dinars (7 500 euros) pour le trajet de l’aéroport de Tunis à la France, via les Balkans. D’autant que la région méridionale est l’une des plus pauvres du pays, avec un chômage autour de 30%, deux fois supérieur au niveau national. Mais ses habitants s’appuient sur la solidarité régionale. Le père de Wajdi précise qu’il a contracté un prêt à la consommation de 3 500 dinars pour le départ de son fils. Un de ses amis, venu le rejoindre au café, embraye : « Moi, j’ai vendu 35 000 dinars un terrain de 400 m² pour payer le trajet à mon fils. C’est beaucoup plus sûr que de prendre la mer. » Et si les parents ne peuvent pas, la diaspora prend le relais.

    Depuis les années 60 et la première vague d’émigration, lancée par la France désireuse de main-d’œuvre bon marché, les Tataouinois ont eu le temps de construire de solides réseaux. Des entrepreneurs dans le secteur du bâtiment et de la boulangerie-pâtisserie acceptent de payer une partie des frais de leurs futurs employés. Rafik sort du coiffeur après avoir rafraîchi sa coupe, car il s’apprête à travailler dans un hôtel de Djerba pour la saison touristique. Sa famille a préféré miser sur son petit frère pour le grand départ : « Son patron lui a avancé de l’argent. Moi, je lui ai filé 4 000 dinars. Il bosse maintenant dans une boulangerie en région parisienne. »

    L’exode se ressent visuellement dans la ville. Les personnes âgées y sont plus visibles, bien que le gouvernorat possède le taux de fécondité le plus élevé du pays – 4,6 enfants par femme contre 3,4 au niveau national. Ce jour-là, les rues sont animées. L’équipe de football locale rencontre le Club africain, une des deux équipes phares de la capitale, Tunis. Une occasion rare d’échapper au quotidien. Au stade, dans la tribune des locaux, des supporteurs célèbrent aussi les buts des adversaires. Ils sont fiers d’être d’ici, mais au football comme dans la vie, ils aiment aller droit au but : l’US Tataouine peut difficilement prétendre au titre, tout comme les jeunes du coin à une vie meilleure. Sedki, un supporteur du Club africain qui a fait le déplacement, confirme à sa manière : « C’est mort cette ville. Même à Médenine, Gafsa ou Ben Guerdane [des villes marginalisées du sud, ndlr], tu peux faire du shopping. »

    Chaque été, quand les Tataouinois de France débarquent, les locaux ressentent plus profondément la déréliction dans laquelle ils vivent le reste de l’année : « Cette coutume de la diaspora de revenir avec une belle voiture, des vêtements à la mode et les accessoires faussement indispensables exacerbe la frustration des jeunes », avance l’anthropologue Mohamed Bettaieb. Vêtu d’un maillot de l’Espérance sportive de Tunis, l’autre grand club de la capitale, Amir Maiez a déjà tenté deux fois de se rendre en Europe. « Toute la Tunisie souffre, mais à Tataouine, c’est pire. On n’a rien alors qu’on devrait être riche ! » Pour l’athlète aux larges épaules, comme pour la majorité des jeunes rencontrés, la source de l’hémorragie se nomme « el-Kamour », du nom de la région pétrolière à proximité.

    « Kaïs Saïed n’est jamais venu écouter les doléances de notre jeunesse »

    Contrairement à ses voisins algériens et libyens, la Tunisie n’est pas une grande productrice de pétrole, mais, à l’échelle du pays, c’est une manne précieuse : le déficit de la balance commerciale énergétique pèse lourd (6,8% du PIB en 2022). Et environ la moitié du pétrole produit vient de Tataouine. Au printemps 2017, les jeunes ont organisé à el-Kamour un sit-in et ont fermé les vannes des oléoducs pour exiger que les revenus de l’or noir bénéficient directement au reste de la région. Plusieurs accords ont été signés, dont le dernier en novembre 2020. Il prévoyait notamment la création de deux fonds de développement et d’investissement régionaux pour l’équivalent de 48 millions d’euros, le recrutement de 125 locaux dans les compagnies pétrolières ou encore une enveloppe de 2,2 millions de dinars pour financer les projets entrepreneuriaux des jeunes. Les résultats se font encore attendre.

    Mardi 13 juin, le personnel de l’hôpital s’est mis en grève pour dénoncer le manque de moyens : « Il n’y a pas de réanimateur, les cardiologues viennent de Sfax [à 290 km au nord, ndlr] seulement quelques jours par semaine et il n’y a pas assez de gynécologues à la maternité », énumère un médecin. « Les jeunes ont acté l’échec du projet socio-économique du gouvernement qui n’a pas réussi à les inclure, analyse Mohamed Nejib Boutaleb, qui a intitulé son étude “D’el-Kamour à l’Europe, via les Balkans”. Ils ont vieilli aussi. Ils pensent à leur vie personnelle. »

    « Si je veux partir, c’est parce que je veux me marier. Et il faut de l’argent [il est de tradition pour l’homme de payer une dot]. Je me fais 600 dinars [180 euros] par mois comme livreur, ce n’est pas assez », explique Malik, pour qui la migration est une étape de la vie. Le jeune homme a déjà atteint deux fois l’Europe par les Balkans, en 2021 et 2022, avant d’être expulsé. A chacun de ses retours à l’aéroport de Tunis, les policiers l’ont laissé repartir chez lui sans formalité.

    Une mansuétude surprenante dans un pays qui aime ficher ses jeunes, mais que Mosbah Chnib, membre du bureau politique du parti d’opposition al-Joumhouri (centre) et Tataouinois, explique : « Il est manifeste que les autorités favorisent le départ des jeunes de la région pour éviter une nouvelle contestation d’envergure. Malgré les promesses, Kaïs Saïed n’est jamais venu pour écouter les doléances de notre jeunesse. » Malik partira une troisième fois. La route des Balkans s’est fermée avec l’instauration de visas, mais d’autres voies s’ouvrent, comme celle du Royaume-Uni.

    Chedly (1) est l’un des premiers à l’avoir empruntée, avec une facilité déconcertante et moyennant 7 000 euros. Un contact lui a promis un visa de six mois pour l’Angleterre, puis de s’occuper de sa traversée de la Manche par camion. « Après une semaine, on me dit de venir à Tunis, à côté de TLS [une société internationale qui gère les demandes de visas pour de nombreux pays]. Un homme masqué me remet des documents. Je les dépose directement et, un mois après, j’ai mon visa. Un vrai, j’insiste. » Après dix jours à attendre outre-Manche que le camion se remplisse de dix migrants, il arrive en France, « sans un contrôle ».
    Mutation de la population

    La société tunisienne dépérit d’« anémie sociale », selon Mohamed Nejib Boutaleb. L’émigration a appauvri les familles et l’heure du retour sur investissement – l’envoi d’euros – tarde. Notamment à cause des difficultés des émigrés à se faire une place dans une Europe de plus en plus fermée. Une difficulté économique qui s’ajoute à l’inflation (9,6 % en mai) et à la difficulté accrue de recourir au marché informel. Historiquement, les familles de la région avaient l’habitude d’arrondir les fins de mois en ramenant de Libye climatiseurs, écrans plats, bidons d’essence, etc. Mais, depuis l’édification en 2016 d’obstacles (fossés et murs de sable) à la frontière, seuls les 4x4 des gros trafiquants peuvent circuler.

    Les colons français ont développé la ville pour fixer la population nomade et enfermer civils et militaires récalcitrants dans le célèbre bagne, à l’origine de l’expression « partir à Tataouine » (partir dans un lieu hostile). Les citadins d’aujourd’hui veulent « partir de Tataouine ». La population a irrémédiablement mué. Les jeunes qui « font » la ville viennent dorénavant des régions limitrophes (Gafsa, Médenine), des villages reculés, voire de pays subsahariens pour pallier le déficit de main-d’œuvre.

    Entouré d’hibiscus en fleurs et dégustant un café avec sa fiancée sous un kiosque, Lotfi (1) savoure cet instant précieux. Originaire du très conservateur village de Remada, 80 km plus au sud, il apprécie les avantages liés à la ville : « Ici, on peut s’installer dans un parc sans que personne ne vérifie ce que tu fais, ni avec qui. » Ce même jardin public est moqué par les locaux qui pointent, eux, les jeux d’enfants cassés, les installations vieillottes et l’ennui. Malgré tout, la ville n’est pas exempte de distractions. La piscine est très utilisée, et pas seulement par l’association militaire. « Récemment une quarantaine de jeunes m’ont demandé de leur apprendre à nager », raconte Farouk Haddad, un des maîtres-nageurs. Ils s’apprêtent à traverser la Méditerranée.

    (1) Le prénom a été changé.

    https://www.liberation.fr/international/afrique/a-tataouine-ville-des-candidats-a-lexil-toute-la-tunisie-souffre-mais-ici

    #migrations #émigration #marginalisation #oppression #facteurs_push #facteurs-push #push-factors #route_des_Balkans #visa #Serbie #autorisation_parentale #pauvreté #chômage #prêt #prix #coût #frustration #pétrole #industrie_pétrolière #anémie_sociale

  • #Emmanuel_Lechypre, journaliste à BFM Business :

    « L’#échec des #politiques_de_la_ville, une quinzaine de #plans_banlieues depuis 1977. 100 milliards d’euro sur la table, et pas de résultats. La réalité c’est que la situation est bien plus difficile pour ces 7,5% de la population qui vivent dans les #banlieues que pour le reste du pays. Le taux de #chômage y est 2 fois plus élevé. La moitié des jeunes n’y a pas d’emploi, 4 habitants sur 10 n’ont aucun #diplôme, c’est le double de la moyenne nationale, et le taux de #pauvreté est 3 fois plus élevé que dans l’ensemble du pays.
    Quand vous regardez, est-ce que les habitants des #quartiers_pauvres reçoivent plus de #transferts_sociaux que les autres ? Non, en France métropolitaine on est à 6800 euros en moyenne par an. Là c’est 6100 euros dans les banlieues.
    Est-ce que ces territoires, plus pauvres, reçoivent beaucoup plus de la #solidarité_nationale qu’ils ne contribuent ? Ce n’est pas vrai. La Seine-Saint-Denis est le 3ème département en France le plus pauvre de France, et pourtant c’est le 8ème contributeur en termes de #cotisations_sociales.
    Est-ce que les quartiers pauvres sont mieux traités par l’Etat que la France périphérique ? Non, si on regarde les chiffres en matière de #santé, les quartiers populaires comptent moins de 250 professionnels offrant des #soins de proximité. C’est 400 en moyenne en France. Et même quand l’Etat dépense plus, les chiffres sont trompeurs. C’est vrai sur le coût moyen d’un élève accueilli en #éducation_prioritaire, il est plus élevé, sauf que la qualité de l’#enseignement qui est dispensé est moins bonne. »

    https://twitter.com/Laurent_Potelle/status/1675463787221008387
    https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/good-morning-business/emmanuel-lechypre-banlieues-trop-peu-d-argent-trop-mal-depense-30-06_VN-20230
    #chiffres #statistiques #préjugés #idées_reçues #quartiers_populaires #réalité #Nahel #politique_de_la_ville

    ping @karine4 @isskein @cede

    • Violences en banlieue : la politique de la ville, une cible trop facile

      Depuis la mort de Nahel, l’extrême droite s’indigne des milliards qui auraient irrigué en vain les quartiers populaires. Mais avec des plans banlieues délaissés depuis des années, le problème semble surtout résider dans les rapports entre la jeunesse et la police.

      C’est une petite musique qui monte, après cinq nuits d’émeutes qui laissent le pays groggy. Une rage de justice, pour venger la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir policer le 27 juin, qui a tout emporté sur son passage : mairies, commissariats, écoles, centres des impôts ou de santé, médiathèques, boutiques et centres commerciaux, voitures et mobilier urbain. Jusqu’à cette tentative de mettre le feu à la mairie de Clichy-sous-Bois, tout un symbole : foyer des précédentes violences de 2005, la ville a longtemps été dirigée par l’actuel ministre de la Ville, Olivier Klein.

      Cette petite musique, le Rassemblement national la fredonne depuis des années, mais c’est Eric Zemmour qui l’a entonnée vendredi sur Twitter : « On a dépensé 40 milliards d’euros pour reconstruire ces quartiers avec le #plan_Borloo, 40 milliards ! Vous voyez le résultat aujourd’hui ? » Un discours démagogique : le #programme_national_de_rénovation_urbaine (#PNRU, 2004-2021), créé par la loi Borloo du 1er août 2003, n’a pas coûté 40 milliards, mais 12. Lesquels ont été financés aux deux tiers par #Action_Logement, l’organisme paritaire qui collecte le 1 % logement, un prélèvement sur la masse salariale. Le reste par les collectivités locales et l’Etat. Ces 12 milliards d’euros ont généré 48 milliards d’euros de travaux, une manne qui a surtout profité au BTP. En outre, le PNRU a généré 4 milliards de TVA, 6 milliards de cotisations et 40 000 emplois pendant dix ans. Merci la banlieue. Un deuxième programme, le #NPNRU (N pour nouveau), est en route. D’un montant identique, il court jusqu’en 2030.

      « Plus grand chantier civil de l’histoire »

      Trop d’argent aurait été déversé pour les quartiers populaires ? « Franchement, vous n’imaginez pas à quoi ressemblait leur #état_d’abandon, de #misère, l’#enfermement : la police ne rentrait pas dans ces quartiers, les poubelles n’étaient pas ramassées, personne n’y rentrait ! » s’énervait #Jean-Louis_Borloo mardi 27 juin. Avant d’engueuler Libération, qui l’interrogeait sur son bilan  : « A quoi ça a servi ? Avant le PNRU, qui est quand même le plus grand chantier civil de l’histoire de France, il y avait des émeutes sporadiques dans les quartiers, quasiment tous les jours, jusqu’au grand embrasement de 2005. »

      C’était quelques heures avant que Nanterre ne s’embrase. Hasard cruel du calendrier, le père de la #rénovation_urbaine se trouvait à la Grande Borne à Grigny (Essonne), dans le cadre d’un déplacement censé donner le coup d’envoi des « célébrations » des 20 ans de l’#Agence_nationale_pour_la_rénovation_urbaine (#Anru) et à quelques jours d’un Comité interministériel des villes présidé par Elisabeth Borne, qui devait enfin dévoiler le contenu du plan « Quartiers 2030 ». Issue de la loi la loi Borloo, l’Anru est aujourd’hui présidée par Catherine Vautrin, présidente LR du Grand Reims, qui a succédé à Olivier Klein.

      Si le plan Borloo a permis de pacifier les banlieues, il a été par la suite « victime de son succès ». « Quand ça a commencé à aller mieux, on a arrêté de s’occuper des banlieues, ce n’était plus un problème », explique l’ex-maire de Valenciennes. Il aura fallu l’« appel de Grigny » en 2017 suivi d’un rapport également signé par Borloo en 2018 et une déambulation d’Emmanuel Macron en Seine-Saint-Denis, en plein Covid, pour que le chef de l’Etat ne se décide enfin à lancer l’acte II de la rénovation urbaine.

      Entretemps, une génération aura été sacrifiée. « Les 15-17 ans qui constituent le gros des émeutiers, ce sont les oubliés de la politique de la ville, estime un ex-préfet de Seine-Saint-Denis. Ce mouvement doit engendrer une révolution des dispositifs permettant d’appréhender socialement cette classe d’âge, dont personne ne s’occupe, de Toulouse à Sevran. » L’éducation y joue un rôle central, et l’annonce faite le 26 juin par le chef de l’Etat à Marseille d’étendre les heures d’ouverture des collèges a été saluée par les acteurs de la politique de la ville, qui ne se résume pas à la rénovation urbaine.

      « La question, c’est la police, la police, la police »

      On en fait trop pour les banlieues, vraiment ? Quelques chiffres récents compilés par l’Insee : dans les 1 514 « quartiers prioritaires de la politique de la ville » (QPV), où vit 8 % de la population, le taux de pauvreté est trois fois plus élevé (43 %) que dans le reste des unités urbaines et le revenu médian plafonne à 13 770 euros par an et par foyer. Avec un taux de chômage de 18,6 %, plus du double du niveau national. Bref, « dans les QPV, les communes ont plus de besoins mais moins de ressources : 30 % de capacité financière en moins », rappelait Borloo dans son plan de « réconciliation nationale ». La politique de la ville n’est pas la charité, ou une faveur faite aux plus précaires.

      Dans ces quartiers, plus de la moitié des enfants vivent en situation de pauvreté : 57 %, contre 21 % en France métropolitaine. Ils grandissent la rage au ventre à force de se faire contrôler : dans ces quartiers dont souvent un quart des habitants ne sont pas nés en France, un jeune homme noir ou arabe a une probabilité vingt fois plus élevée d’être contrôlé que l’ensemble de la population, selon un rapport du Défenseur des droits de 2017. Pour le sociologue Renaud Epstein, on se trompe donc en imputant la révolte actuelle à l’échec de la rénovation urbaine. « La question, c’est la police, la police, la police, et éventuellement la justice. La rénovation urbaine n’a rien à voir là-dedans. Si ça chauffe à Pablo-Picasso [le quartier de Nanterre où vivait Nahel, épicentre des violences, ndlr], ce n’est pas parce qu’on va leur enlever leur mosaïque pour pouvoir rénover les tours Nuages ! »

      Elu municipal à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et infatigable militant des quartiers populaires, Fouad Ben Ahmed peut dater la bascule au jour près. Le 3 février 2003, quand Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, se rend à Toulouse et lance : « La police n’est pas là pour organiser des tournois sportifs, mais pour arrêter les délinquants, vous n’êtes pas des travailleurs sociaux. » Dans la foulée, le directeur de la police toulousaine est limogé. « Dès lors, la police n’a plus été là pour protéger les jeunes, mais pour les interpeller. » L’élu socialiste n’oublie pas non plus la dimension économique des violences actuelles, qu’il qualifie d’« émeutes du pouvoir d’achat ». Ce dont témoignent les pillages de supermarchés de hard discount comme Aldi. A Grigny, le maire, Philipe Rio, le rejoint : « Depuis 2005, la pauvreté a explosé à Grigny, et la crise du Covid et l’inflation ont été un accélérateur d’inégalités et d’injustices. »

      Alors que Mohamed Mechmache, figure des révoltes urbaines de 2005 à travers son association ACLeFeu, réclamait ce dimanche « un vrai Grenelle pour les quartiers », certains craignent que ces émeutes ne plantent le dernier clou dans le cercueil de la politique de la ville. En clair : il n’y aura pas de PNRU 3 ni de 18e plan banlieue. « Vu l’état de sécession de la jeunesse, et en face la force de l’extrême droite, il n’y aura plus un sou pour les quartiers, c’est mort », confie un militant. Rencontrée samedi soir à Bobigny, Nassima, qui condamne les violences mais comprend la colère, le dit avec ses mots et la sagesse de ses 15 ans : « Déjà qu’on était délaissés, mais on va l’être encore plus car les Français vont se dire : “Ces gens, on les aide, pour qu’au final ils pillent.” »

      https://www.liberation.fr/societe/ville/violences-en-banlieue-la-politique-de-la-ville-une-cible-trop-facile-2023

    • Trop d’argent public dans les banlieues ? « Un vaste mensonge à des fins racistes et anti-pauvres »

      Après les révoltes urbaines, des commentateurs ont accusé les banlieues d’engloutir les #fonds_publics. La réalité ce sont plutôt des #services_publics moins bien dotés qu’ailleurs, et des travailleurs essentiels plus nombreux dans ces quartiers.

      Les banlieues seraient « gorgées d’#allocations_sociales », a dit Éric Zemmour. Ou bien encore seraient dépendantes du « trafic de drogues », a affirmé le patron du Medef au sujet de la Seine-Saint-Denis, avant de s’excuser. « Quand on regarde la réalité de près, le fantasme des milliards d’argent public déversés, d’habitants qui seraient gorgés de subventions est un vaste #mensonge », réagit Stéphane Troussel, président, socialiste, du département en question. La Seine-Saint-Denis, « c’est un département dans le top 10 des créations d’entreprises, en 20 ans, l’emploi y a bondi de 30 %», met par exemple en avant l’élu pour contredire les #préjugés.

      « Je ne suis ni angélique ni naïf, je sais aussi les difficultés, le niveau de chômage, le nombre d’allocataires du RSA, le taux de délinquance et de criminalité élevé, ajoute-t-il. Mais les clichés et caricatures exploités par les réactionnaires et l’extrême droite le sont à des fins politiques, à des fins racistes et anti-pauvres, pour exacerber le clivage entre ce que nous représentons en Seine-Saint-Denis, qui est un peu l’emblème des banlieues, et le reste de la France. »

      Des quartiers de travailleuses et travailleurs

      Les affirmations discriminatoires de quelques figures politiques depuis les émeutes qui ont secoué les quartiers populaires sont en grande partie contredites par la réalité. Dans la symbolique Seine-Saint-Denis, la population dispose « du plus faible niveau de vie de la France métropolitaine », pointait un rapport parlementaire en 2018. Le département présente aussi le taux de #chômage le plus élevé de la région Île-de-France : à 9,8% contre 5,4 % à Paris début 2023. Mais la Seine-Saint-Denis est aussi le département d’Île-de-France, « où la part des travailleurs clés dans l’ensemble des actifs résidents est la plus élevée », relevait l’Insee dans une étude en 2021.

      Les « #travailleurs-clés » de Seine-Saint-Denis sont entre autres aides à domicile, caissières et caissiers, ou encore vendeurs de commerces essentiels. Des #métiers dont tout le monde a perçu l’importance vitale pendant les confinements. L’atelier parisien d’urbanisme s’est aussi demandé où vivent les actifs des professions essentielles d’Île-de-France : personnel hospitalier, caissiers, ouvriers de la logistique, de la maintenance, aides à domicile, personnel de l’éducation…

      Sans surprise, du fait des prix de l’immobilier, elles et ils sont peu à vivre à Paris et beaucoup plus dans les départements des banlieues populaires. Les auxiliaires de vie, par exemple, résident plus fréquemment en Seine-Saint-Denis. Les livreurs sont sous-représentés à Paris, dans les Hauts-de-Seine et dans les Yvelines, mais surreprésentés dans les autres départements franciliens, principalement en Seine-Saint-Denis, dans le Val-d’Oise et le Val-de-Marne.

      Justice, police : #sous-dotation à tous les étages

      « Tous ceux qui ont étudié un peu la situation et essayé de la regarder objectivement ont constaté le #sous-équipement de notre département, notamment en termes de grands services publics, en matière de #justice, de #police, d’#éducation, de #santé », dit aussi Stéphane Troussel. L’élu cite le rapport parlementaire « sur l’évaluation de l’action de l’État dans l’exercice de ses missions régaliennes en #Seine-Saint-Denis » rédigé en 2018 par un élu du parti de Macron et un élu LR.

      Le rapport pointe notamment l’inégalité d’accès à la justice. Par exemple, la durée de traitement des affaires au tribunal d’instance est de 8,6 mois en moyenne en Seine-Saint-Denis, contre moins de 5 mois pour ceux du 18e arrondissement ou du 15e arrondissement de Paris. La Seine-Saint-Denis dispose aussi de beaucoup moins d’officiers de police judiciaire, ceux et celles chargés d’enquêter, que Paris et les Hauts-de-Seine.

      « La police, dans un département populaire comme le nôtre, n’est pas assez dotée en moyens, qu’ils soient humains ou immobiliers, estime Stéphane Troussel. L’état des commissariats est scandaleux. » L’élu pense aussi qu’il faut changer la police. « Il faut un débat sur la doctrine d’intervention, les contrôles aux faciès, les conséquences des modifications législatives de 2017 [sur l’usage de leur arme par les policiers en cas de refus d’obtempérer, ndlr], sur la formation des policiers… Mais en attendant, je suis pour une police qui est un service public, qui rassure et protège d’abord les plus fragiles et les plus modestes, les femmes seules, les enfants et les jeunes, les personnes âgées. Aujourd’hui, je considère que la police n’a pas les moyens de cette action dans un département comme le nôtre. »

      Éducation : des milliers d’heures de cours perdues

      La situation n’est pas meilleure dans l’éducation. Il existe en Seine-Saint-Denis « une forme subie d’#exclusion_scolaire : l’absence d’enseignant devant les élèves », pointait le rapport parlementaire de députés LR et LREM. « En dépit des postes créés depuis cinq ans, la continuité de l’enseignement n’est toujours pas assurée en Seine-Saint-Denis, pour une raison “mécanique” qui tient à l’inefficacité du dispositif de remplacement des absences de courte durée », ajoutaient les deux parlementaires.

      L’an dernier, Mediapart avait comptabilisé 259 heures perdues en un mois dans un collège de Seine-Saint-Denis faute d’enseignants pour faire cours. Dans les Hauts-de-Seine, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) recensait ce printemps déjà plus de 800 heures de cours perdues à Bagneux, commune populaire des Hauts-de-Seine.

      Pourtant, nombre d’établissements scolaires des banlieues populaires d’Île-de-France sont classés « réseau d’éducation prioritaire », Rep ou Rep+. Ce qui devrait signifier des moyens supplémentaires. 58 % des écoliers et 62 % des collégiens de Seine-Saint-Denis sont inscrits dans un établissement de ce type.

      « Dans les établissements Rep et Rep+, les moyens ne sont absolument pas à la hauteur des besoins, accuse Fatna Seghrouchni, professeure de français en collège dans le Val-d’Oise et cosecrétaire de la fédération Sud Éducation. « On entasse les élèves dans les classes, on surcharge les classes. » Quand elle est arrivée dans son collège il y a 17 ans, l’enseignante avait « 20 à 22 élèves par classe », témoigne-t-elle. « Alors que mon collège n’était pas encore classé #Rep. Aujourd’hui, on est à 26-28 tout en étant classé Rep. Cinq élèves en plus par classe, c’est oppressant pour les élèves eux-mêmes. Et l’établissement n’est pas fait pour accueillir autant d’élèves. »

      La responsable syndicale salue les programmes de soutien pour les établissements classés prioritaires, d’aides aux devoirs, les enveloppes budgétaires pour proposer des activités culturelles et sportives. Mais tout cela reste « du saupoudrage, dit-elle. Nous, nous demandons surtout moins d’élèves dans les classes, plus d’établissements scolaires, pour mieux accueillir tous les élèves, plus d’enseignants, plus de personnel en général, et une meilleure rémunération de tous les personnels. »

      Des grands projets qui ne profitent pas aux habitants

      Au cours des nuits de tensions fin juin et début juillet, Yohan Salès, conseiller municipal à Pierrefitte-sur-Seine pour la France insoumise, a arpenté les rues de sa ville à la rencontre des jeunes et des médiateurs. « On a discuté des débats des plateaux télé des derniers jours. Ce que disent les gens, c’est que l’argent de la politique de la ville, on ne le voit pas, rapporte-t-il. Dire que la Seine-Saint-Denis engloutit des millions d’argent public, c’est une lubie de la droite. L’investissement est en fait largement insuffisant. »

      Pour lui, beaucoup des grands projets menés par l’État dans le département de Seine-Saint-Denis ne profitent pas à la population des quartiers. « La vérité, c’est que sur la Plaine-Saint-Denis par exemple, que l’État veut transformer en un nouveau quartier d’affaires, il n’y a pas de volonté politique pour que les habitants du département puissent y travailler. Le chantier d’un site des Jeux olympiques (JO) a brûlé à Aubervilliers, mais ces JO ne vont pas profiter aux habitants du département ! Aucun habitant ne pourra se permettre le prix du billet d’un événement sportif de ces Jeux. » Le premier tarif démarre à 24 euros pour les JO et 15 euros pour les Jeux paralympiques, pour les places avec le moins de visibilité. Les tarifs vont jusqu’à frôler les 1000 euros pour les meilleures places.

      Comment se payer des places, même à quelques dizaines d’euros, quand « une situation de détresse alimentaire frappe les habitants » des banlieues, comme l’alertaient quelques semaines avant la mort de Nahel et les émeutes, des dizaines d’élus locaux des quartiers populaires de différents horizons politiques ? « Les banlieues sont au bord de l’#asphyxie », leurs habitants ont « le sentiment d’être abandonnés par la République », écrivaient aussi ces édiles. Face à cette situation, le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel en appelle à « une action publique de remise à niveau qui porte un choc structurel d’égalité. Sans cela, ma crainte, c’est que les écarts ne cessent de s’accroître ». Dans son département, en Île-de-France, et au-delà.

      https://basta.media/trop-d-argent-public-dans-les-banlieues-un-vaste-mensonge-a-des-fins-racist

      ici aussi :
      https://seenthis.net/messages/1010259

  • La recette des futures révoltes à la Parisienne Marc Vandepitte - De Wereld Morgen

    À la suite de la mort de Nahel, un jeune de 17 ans abattu à bout portant lors d’un contrôle policier, la France s’embrase. Mais cela n’a rien d’étonnant. Tous les ingrédients étaient réunis pour que le cocktail explose. Marc Vandepitte nous livre la recette des révoltes à la parisienne.

    Quelle est la recette des révoltes de Paris ?
    Ingrédients :

    6 (ou plus) groupes ethniques importés, mais ostracisés ,

    2 tasses de pauvreté et de privation,

    1 tasse de système éducatif défaillant,

    quelques tranches d’austérité,

    200 gr. des salaires trop bas,

    2 tasses de chômage,
    
3 cuillerées de rêves brisés,

    2 grosses cuillerées de racisme et de discrimination,
    
250 gr. de harcèlement et de brutalité policière

    Mélangez la pauvreté, le racisme, le harcèlement et la brutalité policière dans un bol et laissez reposer.
Dans un autre bol, mélangez le système éducatif défaillant et les salaires beaucoup trop bas jusqu’à ce qu’ils soient bien liés. Laissez reposer.
Utiliser les tranches d’austérité pour entortiller systématiquement les services sociaux et culturels.

    Dans un grand bol, battez les groupes ethniques jusqu’à ce qu’ils soient complètement agités.
Dans tous les cas, veillez à ce que ces groupes aient peu d’opportunités sur le marché du travail.
Assaisonnez le tout d’une couverture médiatique très négative.

    Ajoutez à cela le mélange d’éducation défaillante et de bas salaires, puis le mélange de pauvreté, de racisme et de harcèlement policier.
Ajoutez ensuite l’austérité et les rêves brisés et remuez jusqu’à ce que le tout soit bien mélangé.

    Laissez le tout derrière vous pour qu’il s’agglutine dans les quartiers défavorisés de Paris. Fournir à certains quartiers une pincée savoureuse d’opulence inaccessible.

    Enfin, réchauffez le tout à l’aide d’une campagne de droite musclée attisée par les politiciens.
Fermez les yeux sur la brutalité policière, le harcèlement et le racisme, pour que tout fermente et qu’un mort s’ensuive.
L’indignation, la colère et la frustration peuvent alors faire déborder le couvercle.

    L’ensemble a une longue durée de vie et peut facilement être adapté à d’autres villes.

    #France #violences_policières #EnMarche #police #répression #brutalité #violences #violence #racisme #pauvreté #révoltes

    Source : https://www.investigaction.net/fr/la-recette-des-futures-revoltes-a-la-parisienne 
    Source d’inspiration : R. Meyer, in Bertell Ollman, How 2 Take an Exam … & Remake the World, Black Rose Books, Canada, 2001, p. 70. _
     

  • Derrière la mort de Nahel, l’institution policière
    https://www.contretemps.eu/mort-nahel-nanterre-police-racisme-quartiers-repression

    En mettant l’accent sur la hausse des tirs policiers suite à un changement législatif, un aspect crucial de la mort de Nahel et tant d’autres risque de disparaître discrètement. En effet, le focus sur les tirs – aussi important soit-il – tend à placer le débat sur un terrain a priori aveugle à la dimension raciale des violences policières. Or, régulièrement les victimes de tirs sont des personnes non-blanches. Au vu de ce fait, la discussion sur le refus d’obtempérer est nécessairement une discussion sur le racisme policier dont l’existence est solidement démontrée. En 2009 une étude a formellement mis en évidence et quantifié ce que les habitant·es des banlieues savent depuis longtemps :

    « Selon les sites d’observation, les Noirs couraient entre 3,3 et 11,5 fois plus de risque que les Blancs d’être contrôlés » et les Arabes « couraient entre 1,8 et 14,8 fois plus de risques que les Blancs d’être contrôlés par la police »[1].

    Le contrôle au faciès est bel et bien une réalité. Dix ans plus tard, le constat est le même. En 2019, c’est le Défenseur des droits qui soulignait l’existence d’une « discrimination systémique donnant lieu à la surreprésentation de certaines populations issues de l’immigration et de pratiques dérogatoires dans la mise en œuvre des contrôles d’identité par les forces de l’ordre »[2]. Ces pratiques systémiques sont si profondément ancrées dans le fonctionnement courant de l’institution que les policiers n’en sont pas nécessairement conscients.

    […]
    À ce stade, on commence à mieux mesurer la portée de la loi de 2017. En élargissant le périmètre du recours à l’arme à partir de l’appréciation individuelle du policier, lui-même baignant dans un environnement professionnel imprégné par des préjugés racistes, cette loi expose particulièrement la partie non-blanche de la population. Mais on comprend aussi que la discussion ne peut porter uniquement sur l’usage des armes à feu puisque les violences policières ne s’y limitent pas.

  • [La Juriclik] Tout ce que tu peux faire après tes secondaires
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-juriclik/tout-ce-que-tu-peux-faire-apres-tes-secondaires

    L’année scolaire se termine et pour certains cela marque la fin des #études_secondaires. On s’est donc dit que c’était le bon moment pour faire le point sur toutes les possibilités qui s’ouvrent aux #jeunes une fois qu’ils quittent l’école.

    Études supérieures, formations, #emploi, #année_sabbatique, #voyage, service citoyen... les opportunités ne manquent pas. On décrotique donc les différents parcours possibles et tous les impacts qu’ils entraînent, notamment au niveau des #droits_sociaux (allocations familiales, #chômage, #job_étudiant).

    Dans cette émission on aborde principalement :

    → Les études supérieures

    Quand s’inscrire, quelles études, quels diplômes, etc.

    → Les possibilités en termes de formations

    La #promotion_sociale, le #jury_central, l’alternance, #bruxelles_formation, etc.

    → Le (...)

    #stage #université #allocations_familiales #alternance #efp #information_jeunesse #bachelier #master #diplome #allocations_insertion #pause #stage_d'insertion #actiris #études_supérieurs #après_les_secondaires #travailler #haute_ecole #études_à_l'étranger #ifapme #crédits #jeunes,stage,chômage,emploi,voyage,université,allocations_familiales,job_étudiant,promotion_sociale,alternance,efp,information_jeunesse,jury_central,bachelier,master,droits_sociaux,diplome,allocations_insertion,pause,bruxelles_formation,stage_d’insertion,actiris,études_supérieurs,après_les_secondaires,travailler,haute_ecole,études_secondaires,études_à_l’étranger,année_sabbatique,ifapme,crédits
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-juriclik/tout-ce-que-tu-peux-faire-apres-tes-secondaires_16164__1.mp3

  • Épisode 1/4 : Pourquoi reconstituer les étapes de la #croissance ?

    Les économistes s’intéressent aux étapes de la croissance. De nombreux travaux ont été consacrés à la question. A quoi servent-ils donc ?

    En 1960, paraissait Les étapes de la croissance économique. Un manifeste non communiste, un ouvrage rassemblant les conférences données par #William_Rostow à l’Université de Cambridge, puis publiées dans The Economist. L’ouvrage défendait l’idée que le développement économique d’un pays passe nécessairement par cinq phases, allant de la société traditionnelle à société de consommation.
    Une histoire mondiale différente

    Quelques décennies plus tard, l’économiste #Angus_Maddison propose une histoire mondiale différente dans laquelle il reconstitue pour chaque continent les #étapes_de_la_croissance depuis l’An 1. Il montre notamment que la Chine a présenté jusqu’au XIVème siècle un revenu par habitant plus élevé que celui de l’Europe, mais insiste sur « le caractère exceptionnel, dans le développement mondial, de la performance économique sur le long terme de l’Europe occidentale ». « En l’an 1000, indique-t-il, son niveau de revenu était tombé en deçà de celui de l’Asie et de l’Afrique du Nord ; au XIVe siècle, à l’issue d’une longue résurrection, elle avait rattrapé la Chine (premier pays du monde) ; en 1820, ses niveaux de revenu et de productivité étaient plus de deux fois supérieurs à ceux du reste du monde ; en 1913, le niveau de revenu de l’Europe occidentale et des pays d’immigration européenne était plus de six fois supérieur à celui du reste du monde ». Comment expliquer cette évolution ?

    Maddison réfute la thèse de certains de ses prédécesseurs, dont #Paul_Bairoch, selon lesquels l’Europe de l’Ouest aurait été moins riche que la Chine jusqu’en 1800 et aurait, à partir de ce moment, principalement construit sa supériorité sur l’#exploitation des autres pays. Maddison soutient que l’Europe de l’Ouest était déjà riche avant la Révolution industrielle par comparaison aux autres parties du monde, cette position s’expliquant par « son avance scientifique, des siècles de lente accumulation et la solidité de son organisation et de sa #finance ». L’objectif de Maddison est en effet de comprendre les facteurs qui expliquent les divergences entre les pays et notamment l’avancée de certains. Parmi ceux-ci, il souligne la place reconnue à la science au cours de la #modernité occidentale (...)

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-economie-et-social/pourquoi-reconstituer-les-etapes-de-la-croissance-7221905
    #économie #richesse

  • Mai-juin 1940 : Quand la « démocratie » française renforçait la répression contre les antifascistes étrangers | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2010/06/02/mai-juin-1940-quand-la-democratie-francaise-renforcait-la-re

    Aujourd’hui, la responsabilité de l’État français de #Vichy dans les persécutions et les crimes contre les étrangers et les #Juifs de France est officiellement reconnue. Mais pas celle des gouvernement précédents, pas celle des Daladier et Reynaud. Dans les livres d’histoire, les #persécutions contre les Juifs ne commencent que le 3 octobre 1940, date des mesures prises par Pétain contre les Juifs, pas avant. On continue à cacher soigneusement tout ce qui s’est passé avant l’arrivée au pouvoir de #Pétain, avant le 10 juillet 1940.

    #archiveLO 4 juin 2010 #Édouard_Daladier #Paul_Reynaud #répression #antifascisme

  • ★ Philosophie de la misère - GLJD

    La misère est expliquée rationnellement par les politiques menées. Elle n’est ni un châtiment divin pour mauvaise vie, ni un effet du hasard.
    Être pauvre n’est pas un choix mais une conséquence des politiques économiques choisies. La fracture sociale que Chirac devait combattre ne cesse de croître et avec cette période de crise où l’inflation alimentaire avoisine les 16%, il est encore plus stigmatisant d’être pauvre quand on est au chômage. Le gouvernement Macron braque les projecteurs sur les « assistés », les fraudeurs du système social alors que les gros fraudeurs fiscaux, ceux des paradis ou des combines, peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Quelques-uns serviront de fusibles mais dans l’ensemble, ils s’en tireront à bon compte. Les économistes au service du pouvoir, ceux qui n’avaient pas prévu les crises précédentes, jouent les Cassandre sur le dos du petit peuple. Depuis des lustres, ils sont dénoncés par quelques esprits clairvoyants mais continuent à distiller les valeurs capitalistes (...)

    ⚡️ #misère #pauvreté #capitalisme #étatisme...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://le-libertaire.net/philosophie-de-la-misere

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  • Je ne sais plus trop si quelque chose avait déjà été récemment posté ici sur le déclin des populations d’oiseaux en rapport avec les pratiques agricoles (j’ai cherché mais pas trouvé). Donc je partage. Vous ferez le lien vous-même :-)

    https://threadreaderapp.com/thread/1658344479953240064.html

    Le déclin des populations d’oiseaux européens serait lié aux pratiques agricoles, facteurs majeurs selon Rigal et al. (2023) dans un article parue dans #PNAS. Un coup de tonnerre en pleine polémique de #pause des normes environnementales 🇪🇺 #Macron #ornitho #biodiversité (1/n)

    https://twitter.com/CaluGuillaume/status/1658344479953240064

  • ÉDITO - Quand François Lenglet tente de remplir le formulaire du RSA : « Au secours ! »
    https://www.rtl.fr/actu/economie-consommation/edito-quand-francois-lenglet-tente-de-remplir-le-formulaire-du-rsa-au-secours-79

    Une bonne partie des Français ayant théoriquement droit au RSA n’en font pas la demande. Pour tenter de comprendre pourquoi, François Lenglet a tenté de remplir le dossier de demande de cette allocation sociale. Mais il est d’une complexité absolue.

    Regarder
    LENGLET-CO - Faut il avoir fait une grande école pour réussir à remplir le dossier d’attribution du RSA ?

    Je me suis plongé dans l’enfer administratif français, avec un cas exemplaire : le #RSA. Le Revenu de solidarité active, c’est un minima social, 607 euros par mois pour une personne seule, réservé à ceux qui n’ont pas de #revenu. Deux millions de foyers le touchent en France. Il s’agit de protéger les Français les plus démunis, et les étrangers vivant en France depuis plus de 5 ans, contre l’extrême #pauvreté. Le gouvernement veut le réformer, en imposant aux bénéficiaires d’effectuer des travaux d’intérêt général et en accompagnant davantage leur réinsertion sur le marché de l’#emploi.

    J’ai tout simplement téléchargé le formulaire de demande du RSA, et je l’ai parcouru. C’est édifiant. J’y ai trouvé le summum du raffinement bureaucratique français. Il faut rappeler que ce formulaire, le CERFA 15481 01, s’adresse à une population souvent désocialisée, faiblement diplômée, parfois au chômage depuis des années. Ce ne sont pas les pros du CERFA, pour résumer.

    Sept pages de questionnaire, donc, qui commence de façon assez classique, avec nom et adresse. Page 2, ça se complique, la situation familiale (votre situation familiale actuelle et vos droits à pension alimentaire). Page 3, situation professionnelle actuelle, la température monte. Il faut donner le numéro de SIRET de son employeur, indiquer s’il cotise à l’Urssaf, la MSA ou la CGSS, le brouillard s’épaissit.

    Mais le cœur du formulaire, c’est la page 4 : vos #ressources sur les trois derniers mois. Le meilleur est pour la fin : déclaration sur l’honneur. Au secours ! En fait, il faut un conseiller fiscal pour remplir cette affaire. Bon, alors, on pourrait vous objecter qu’il faut bien des critères pour attribuer cette aide. Mais on peut imaginer un effet pervers incroyable : davantage de monde occupé à contrôler ces formulaires qu’à aider les bénéficiaires. Pauvres agents de la #CAF, condamnés à vivre au quotidien dans cet enfer. Pauvres bénéficiaires, condamnés à signaler le moindre changement de leur situation sur ces formulaires abscons.

    En fait, à la lecture de ces pages, je repensais aux arguments des partisans du #revenu_universel – une allocation qui serait versée à tous, et évidemment reprise aussitôt à ceux qui n’en ont pas besoin par le biais de l’impôt sur le revenu. Un système simple. Pas si bête. Parce que ça permettrait aux agents publics de se concentrer sur les tâches vraiment utiles.

    #contrôle #bureaucratie

  • 🛑 Hausse des prix alimentaires : un jackpot pour les marchés financiers et les spéculateurs - Basta !

    L’augmentation des prix alimentaires après l’invasion en Ukraine a touché de plein fouet les populations pauvres dans le monde entier. À l’autre bout de la chaîne, les entreprises de négoce en profitent via la spéculation sur les marchés financiers (...)

    #capitalisme #spéculation #bénéfices #alimentation #prix #pauvreté.......... #Anticapitalisme !

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://basta.media/hausse-des-prix-alimentaires-un-jackpot-pour-les-marches-financiers-et-les-