#pax_neoliberalia

  • Jules Falquet : Pax neoliberalia. Perspectives féministes sur (la réorganisation de) la violence
    https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2017-2-page-133.htm

    Dans Pax neoliberalia, la sociologue Jules Falquet poursuit son analyse féministe de la mondialisation néolibérale en s’intéressant à une de ses dimensions particulièrement brutales : celle de la pérennisation, voire de l’intensification des violences faites aux femmes. Elle se consacre pour cela à l’étude de plusieurs pays vivant a priori en paix, intégrés à la mondialisation néolibérale, mais où l’expérience de guerres anciennes, conjuguée à certains bouleversements économiques et sociaux, place les femmes dans une situation de grande vulnérabilité (Salvador, Guatemala, Mexique, Turquie).
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    Inscrits dans des recherches dynamiques sur « le genre globalisé » et sur les conséquences structurelles et militantes d’une internationalisation des luttes féministes, les travaux de Falquet ont montré comment les institutions internationales ont capté et reconfiguré, en fonction de leurs agendas politiques, le dynamisme et les propositions de mouvements féministes locaux en les dépolitisant. Le traitement des violences faites aux femmes en est un bon exemple : si ces dernières ont été prises en compte par ces institutions en essayant de les définir juridiquement et temporellement (violences en temps de guerre), peu a été avancé sur l’analyse de leurs causes (structures de pouvoir, histoire politique, sociale et coloniale). Ce livre regroupe plusieurs textes que l’auteure a produits à des dates différentes et qui ne constituent pas a priori le cœur de ses recherches. Présentés comme des « à-côtés » de ses travaux principaux (ancien chapitre censuré de sa thèse, préface d’un livre, projet d’ouvrage, chapitre d’un livre à paraître), ces textes réunis et écrits en « liberté » se révèlent néanmoins très complémentaires et forment, in fine, un ensemble cohérent sur la compréhension du déclenchement et la réorganisation de la violence contre les femmes.

    #domination_masculine #virilité #femmes #féminicide #résistance #féminisme #fraternité #armée

  • A lire : un extrait de « #Pax_neoliberalia » de #Jules_Falquet

    Jules Falquet 4 mars 2017

    Jules Falquet, Pax neoliberalia : perspectives féministes sur la réorganisation de la violence, Paris, #Éditions_iXe, 2016, 192 p., 15 euros.

    http://www.contretemps.eu/extrait-jules-falquet-pax-neoliberalia

    la violence assassine contre les femmes est intimement rattachée à d’autres violences sociales, politiques et économiques, et que loin d’en être un regrettable effet collatéral elle en constitue véritablement l’amorce et, si l’on ose dire, le premier modèle.

    Enfin, il faut le souligner, cette violence qui a tant frappé les esprits n’a pas pour origine un machisme atavique, elle n’est pas le fait de la cruauté qui caractériserait les jeunes miséreux des pays du Sud. Au contraire, elle s’inscrit dans une continuité historique et dans un processus collectif de transmission de techniques répressives par des représentants des autorités . Des jeunes délinquants ont appris ces techniques d’anciens militaires, policiers et paramilitaires, eux-mêmes formés sur ordre du gouvernement mexicain pour mater les tentatives révolutionnaires – communistes d’abord, dans les années 1970, puis zapatistes à partir de 1994. Ce faisant, le gouvernement protégeait autant ses propres intérêts que ceux de son puissant voisin du nord – qui formait, entraînait et équipait les troupes mexicaines avec l’appui de la France, d’Israël ou encore de l’Allemagne et pour qui le marché de la répression et du contrôle, autrement dit le marché de la violence, est aussi un important débouché commercial.

    #féminicide
    #violence_d'état
    #contre-insurrection
    #police