#payetaplainte

  • En France, la police demande aux victimes de viol si elles ont joui

    https://blogs.mediapart.fr/leane-alestra/blog/300921/en-france-la-police-demande-aux-victimes-de-viol-si-elles-ont-joui

    En France, les femmes meurent brûlées vives, asphyxiées dans leur voiture ou sont écrasées devant leurs enfants, alors même qu’elles avaient supplié la police de leur venir en aide. En France, seulement 1 % des violeurs sont condamnés et une femme sur cinq victimes de féminicides avait déjà porté plainte.

    Depuis des années, les militantes féministes françaises dénoncent la mauvaise prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles par les forces de l’ordre : #prendsmaplainte #balancetapolice #payetaplainte #metoo.

    Aucune mesure réelle n’a été prise. Le 28 septembre 2021, la militante féministe Anna Toumazoff a relayé sur les réseaux sociaux des témoignages accablant le Commissariat Central de Montpellier.

    De nombreuses victimes de violence ont témoigné et les tentatives de censure n’ont pas tardé. Le ministère de l’Intérieur, via la préfecture de l’Hérault, a menacé Anna Toumazoff de poursuites. Avec d’autres militantes et associations, le collectif #DoublePeine est né pour recueillir d’autres témoignages. Sans grande surprise, nous avons reçu en 24 h plus de mille témoignages de situations qui révèlent une véritable double peine : être victime de violences sexistes et sexuelles, et subir au moment de porter plainte culpabilisation, humiliation, intimidation, redirection vers une main courante et parfois même des avances de certains agents de police.

    En France, les femmes meurent brûlées vives, asphyxiées dans leur voiture ou sont écrasées devant leurs enfants, alors même qu’elles avaient supplié la police de leur venir en aide. En France, seulement 1 % des violeurs sont condamnés et une femme sur cinq victimes de féminicides avait déjà porté plainte.

    Le gouvernement avait promis de faire de l’égalité femmes-hommes sa « grande cause du quinquennat » : au-delà des stratégies de communication, cinq ans après, rien n’a changé. En dépit des nombreuses propositions des féministes, les uniques réponses : offrir aux auteurs de violences conjugales des expérimentations de réalité virtuelle, ou des solutions qui faute de moyens financiers ne sont pas mises en œuvre. Si le gouvernement n’a de cesse d’encourager les victimes à porter plainte, l’impunité est partout jusque sur les murs des commissariats où s’affiche parfois le portrait d’un ministre de l’Intérieur ayant lui-même fait l’objet d’accusations de viol.

    La France est le pays des droits de l’homme, mais certainement pas celui des femmes.

    Le collectif #DoublePeine

    Nos revendications :

    Respecter l’article 15.3 du code de procédure pénale :“Les officiers et agents de police judiciaire sont tenus de recevoir les plaintes déposées par les victimes d’infractions à la loi pénale, y compris lorsque ces plaintes sont déposées dans un service ou une unité de police judiciaire territorialement incompétents.”
    Contrôler régulièrement et sanctionner les commissariats qui posent problème. Mise en place d’un système d’inspection (comme c’est le cas dans l’Éducation Nationale) afin de vérifier la bonne prise en charge des femmes victimes.
    Création d’un réseau d’accompagnatrice dans chaque commissariat, pour soutenir les victimes pendant leur dépôt de plainte et tout au long du parcours judiciaire.
    1 milliard d’euros pour lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles en France : des moyens financiers, humains et matériels.

    When they receive rapes victims, French police asks them if they had an orgasm

    For years, French feminist activists have denounced the poor care of victims of gender-based and sexual violence by the police: #prendsmaplainte #balancetapolice #payetapolice #metoo. No real action was taken.

    On September 28th, 2021, feminist activist Anna Toumazoff relayed testimonies overwhelming the Central Commission of Montpellier on social networks. Many victims of violence have testified the poor treatment they received from the police. The Interior Ministry tried to censor and threatened Anna Toumazoff with prosecution. With other activists and associations, the #DoublePeine collective was born to collect other testimonies.

    Unsurprisingly, we have received in 24 hours more than a thousand testimonies revealing the existence a real double penalty (« Double Peine ») : being the victim of gender-based and sexual violence, and suffering, when filing a complaint, guilt, humiliation, intimidation and sometimes, advances from the police itself..

    In France, women are burned alive, suffocated in their cars or are crushed in front of their children, even though they have begged the police to help them. In France, only 1% of rapists are convicted, and one in five women victims of feminicides had already filed a complaint.

    The government had promised to make gender equality its “great cause of the five-year term”: beyond communication strategies, five years later, nothing has changed. Despite the many proposals of feminists, the government was only capable of offering perpetrators of domestic violence virtual reality experiments, or solutions which for lack of financial means are not implemented.

    Even though the government pretends to encourage victims to file complaints, you can find portraits of the Minister of the Interior (who has been subjected to rape charges) on the walls, which make you wonder about the impunity of the system.

    France is the « country of men rights », but certainly not the country of women’s.

    #DoublePeine collective

  • #PayeTaPlainte : 500 femmes racontent leur accueil en gendarmerie ou commissariat - Le Groupe F
    https://legroupef.fr/payetaplainte-500-femmes-racontent-leur-accueil-en-gendarmerie-ou-commissa

    Refus de prendre une plainte et culpabilisation de la victime. Dans neuf cas sur dix, les témoignages de faits plus ou moins récents (70% datent de moins de cinq ans) font état d’une mauvaise prise en charge, « le fait le plus fréquent étant le refus de prendre une plainte ou le découragement de la victime à porter plainte ». Viennent ensuite « la remise en question de l’importance des faits » et « la culpabilisation des victimes », selon l’enquête.

    #culture_du_viol

  • Violences sexuelles : 91 % des plaignants constatent une mauvaise prise en charge - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/violences-sexuelles-91-des-plaignants-constatent-une-mauvaise-prise-en-ch

    Sur la base de quelque 460 témoignages de femmes (et de quelques hommes) qui ont porté plainte (ou tenté) contre des violences sexuelles, une association féministe dénonce aujourd’hui la difficulté toujours grande de le faire.

    « Ça reste un homme. Si vous étiez ivre et aguicheuse, pas étonnant qu’il ait tenté sa chance ». Voilà ce qu’a entendu une femme, cette année, dans un commissariat de France lorsqu’elle a souhaité porter plainte pour viol. C’est l’un des nombreux récits recensés par le Groupe F qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles et le site Paye ta Police, qui épingle les comportements inappropriés au sein de cette institution. Ils révèlent aujourd’hui les résultats d’un vaste appel à témoins (baptisé #PayeTaPlainte) sur l’accueil en gendarmerie et dans les commissariats auprès de femmes qui ont déposé plainte, ou tenté de le faire, majoritairement contre des violences sexuelles. Plus de 460 témoignages (dont 50 % suite à un viol) de femmes (et de quelques hommes) leur sont parvenus en 15 jours.

    Ils vont de 1986 à 2018 (38 % entre 2016 et aujourd’hui, 66 % depuis 2013). Sur toute cette période, 91 % d’entre eux déclarent une « mauvaise prise en charge » : problème de confidentialité à l’entrée obligeant à exposer en public la raison de sa venue, refus ou découragement de porter plainte, minimisation des faits…
    Aujourd’hui, seules 10 % des victimes de viol ou tentative de viol portent plainte

    « Bien sûr on témoigne plus quand ça se passe mal, reconnaît la militante féministe Caroline de Haas, l’une des fondatrices du Groupe F. Il n’empêche, certaines histoires vous donnent envie de vous taper la tête contre les murs. » Si des progrès ont été faits sur l’accueil des victimes de violences sexuelles - certains apparaissent d’ailleurs chez des témoignages récents comme cette femme qui parle d’un policier « très ouvert et à l’écoute » - aujourd’hui seules 10 % des victimes de viol ou tentative de viol portent plainte.

    Pourtant, lorsque la parole des femmes s’est libérée sur les réseaux sociaux dans le sillage de l’affaire Weinstein, la police nationale a également utilisé Twitter pour les encourager à venir porter plainte dans les 1000 points d’accueil en France, dont 500 ouverts 24 heures sur 24. Elle a aussi mis en avant la formation de ses agents à ce sujet.
    « Ça ne servira à rien, elle sera classée sans suite »

    Par ailleurs, depuis 2004, une charte régit l’accueil du public. Celle-ci exige un « comportement empreint de politesse, de retenue et de correction » et un « accueil privilégié » pour les victimes. Mais tomber sur un agent spécialisé dans le traitement de ces affaires n’est pas systématique. Pour cette raison, Caroline de Haas insiste sur la nécessité de former davantage de professionnels sur cette question, associée « à une meilleure efficacité de la Justice. Lorsqu’un policier dit à une femme ça ne servira à rien de porter plainte, elle sera classée sans suite, il le tient de sa propre expérience et cela pèse aussi sur le travail des forces de l’ordre ». En France, seulement 1 à 2 % des viols aboutissent à une condamnation des auteurs en cour d’assises.
    A quand une pré-plainte ?

    En novembre, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, annonçait dans nos pages vouloir mettre en place un système de pré-plainte pour les infractions sexuelles, comme il en existe déjà pour les atteintes aux biens. Une mesure envisagée dans le cadre du projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes qui devrait passer au Parlement avant l’été.

    « Cela permettrait à la victime, de chez elle, de poser un premier acte, nous expliquait-elle. Lorsqu’elle ira à la gendarmerie ou au commissariat, ceux qui vont l’accueillir sauront de quoi il est question. » Et donc sauront adapter leur prise en charge afin que ce rendez-vous ne soit pas une nouvelle épreuve pour la victime.

    #police #culture_du_viol #victimes #acab