#Pays_Basque : Dix questions pour la #paix par #Jean-Louis_DAVANT / Historien
1 – La paix n’est-elle que le silence des armes ? Ou bien est-elle aussi l’apaisement des esprits, la tolérance mutuelle, la volonté de vivre ensemble, la justice pour tous ?
2 – Qui doit demander pardon aux victimes d’ETA ? De l’État ? Du franquisme ?
3 - À qui rendre les armes, où, quand, comment ? Ensuite, quelle sera leur destination : seront-elles détruites ? Ou bien gardées en réserve pour resservir éventuellement, mais de l’autre côté ? Par qui, pour qui, contre qui ?
4 - Que faire des vaincus ? Leur infliger toute la responsabilité du conflit, leur passer toute la facture, comme les vainqueurs de 1914-1918 le firent à l’Allemagne, qui dès lors ne pensera plus qu’à sa revanche ? Ou bien, comme en 1945, instruits par l’histoire, aider les perdants à se relever, pour établir avec eux une paix durable ?
5 – Quel sera donc le sort des prisonniers basques ? Et celui des nombreux exilés ?
6 - Ces questions, et peut-être quelques autres, ne méritent-elles pas d’être examinées entre les trois parties en présence dans le conflit basque : ETA et les deux États ?
7 - Le gouvernement français ne doit-il pas s’impliquer dans le processus de paix autrement que par la répression ?
8 - Le gouvernement espagnol veut-il réellement la paix ? Ou bien, au contraire, une violence basque de basse intensité arrangerait-elle ses affaires en ce temps de crise ?
9 - Même question pour le gouvernement français.
10- Dernière question : les dirigeants franco-espagnols sont-ils capables de se poser de telles questions ? Au moins de les entendre ? Ou bien ne savent-ils que répondre “Niet !” à toute demande des Basques ?
J’espère malgré tout, pour eux, pour nous, pour la paix, qu’ils pourront enfin dépasser la courte raison d’État qui n’a pas su abréger un si long conflit, en admettant même qu’ils n’en aient pas l’entière responsabilité. Il est rare dans de tels cas que tous les torts soient d’un seul côté. Mais il revient au plus fort de bien conclure, pour la simple raison qu’il peut le faire, ayant pour cela aussi plus de moyens que le faible.
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