• #agriculture, #géopolitique, #Hérodote
    Repéré pour notamment @koldobika et @odilon


    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index.php?ean13=9782707185761

    L’agriculture est une question géopolitique. En effet, cette activité, très liée au territoire, est traversée par des rivalités d’acteurs à différents niveaux (villages, régions, États, monde) et n’est pas étrangère aux questions de puissance, de souveraineté et de sécurité.
    Ce numéro s’intéresse en particulier aux questions de la terre (accaparements, inégalités foncières et réformes agraires) et de l’irrigation, qui font naître des rivalités à différents niveaux, à la question alimentaire, qui renvoie à celle de la souveraineté et de l’insécurité sociale et politique, au rôle de l’agriculture dans la maîtrise de l’espace (fronts pionniers), en particulier dans des zones en conflit, à la dimension identitaire de l’agriculture et des paysanneries, déterminante en géopolitique, à la conflictualité entre groupes (éleveurs/agriculteurs, agrifirmes/paysanneries disqualifiées), aux débats politiques autour des OGM, etc.

  • Bolivian Consumers Declare Opposition to GMOs : Food First
    http://foodfirst.org/bolivian-consumers-declare-opposition-to-gmos

    We are a collective of diverse activists, organizations, youth, women, and civil society movements 1 who have come together with the common goal of building a “network for responsible consumption” that supports small and medium producers and promotes healthy and ecologically produced food. With this statement, we outline our position regarding the reopening of the debate on GMO crops set to occur at the Agricultural Summit (Cumbre Agropecuaria) March 26-27, 2015 in the city of Santa Cruz, Bolivia.

    #ogm #bolivie #paysannerie #alimentation

  • Ferme-usine de Monts : « Ils ont besoin de l’agriculture industrielle pour nourrir les pauvres »

    http://larotative.info/ferme-usine-de-monts-l-889.html

    Le 3 mars, près de 300 personnes étaient réunies à Joué-lès-Tours pour parler du projet d’extension de la ferme de Monts qui veut accueillir 2 200 bêtes. A cette occasion, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, a livré un discours plus global sur le problème de l’industrialisation de l’agriculture. On y a notamment appris que, pour le ministre de l’agriculture, "on a besoin de l’agriculture industrielle pour nourrir les pauvres".

    Nourrir la planète, à quel prix ? Nous on a envie de poser le problème à l’envers. C’est quoi le problème ? C’est la production agricole, c’est l’agriculture, ou c’est l’alimentation ? Il nous semble que la seule politique qui doit être menée de manière assidue et volontariste, c’est la politique de l’alimentation. La France est quand même la sixième puissance mondiale. C’est pas rien, mais dans la sixième puissance mondiale, il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim. Il y a des gens qui mangent parce qu’il y a des associations caritatives qui les accompagnent dans leur recherche d’alimentation. Il y a des gens qui se privent de nourriture. Il y a des gens qui mangent mal, parce qu’ils n’ont pas les moyens de se nourrir correctement. Et tout ça dans la sixième puissance mondiale. Mais on est devenus complètement dingues ! On est dans une société qui produit de plus en plus de richesses, mais qui les répartit dans un angle de plus en plus petit. (…)

    Pour la première fois en France, on va faire de l’alimentation non pas chez les paysans, mais chez les industriels, dans des usines. Ça c’est vraiment un changement de société énorme. Et la responsabilité qui incombe à ce gouvernement qui laisse faire ça est énorme. On a décidé – puisqu’on n’a pas voulu l’arrêter – que l’alimentation serait désormais produite dans des usines. Et Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, à la veille du Salon, nous a dit (alors qu’il disait depuis des mois « Les fermes-usines c’est pas mon modèle ») :


    « De toute façon, on a besoin de l’agriculture industrielle pour nourrir les pauvres. »

    Il y a là quelque chose qui me choque énormément. J’ai été élu sur ma commune pendant dix ans, donc il me semble que je crois encore aux valeurs de la République. Il me semble que c’est quelque chose de fondamental, le rôle de l’État, l’intervention de l’État, le fait qu’il y ait un État fort... Qu’un ministre de la République acte le fait qu’il y ait des pauvres et n’essaye pas de se dire : « Comment on va faire pour qu’ils le soient moins ? » mais « Comment on va faire pour qu’ils mangent ? », donc en gros « Comment on va faire pour qu’ils ne nous emmerdent pas »... Donc on va les nourrir avec le truc le moins cher possible. Et le truc le moins cher possible, pour tous ces gens qui mangent dans les cantines bio des ministères, c’est l’agriculture industrielle.

    On arrive à une agriculture de type industrielle, une grosse agriculture, qui a une capacité à capter les primes absolument phénoménale, des montants de primes énormes ; une agriculture qui est plutôt une agriculture de riches, puisqu’elle capte beaucoup de primes. Cette agriculture de riches, elle va donc produire une alimentation pour les pauvres. Et la petite agriculture, qui capte peu de primes, qu’on peut considérer comme une agriculture de pauvres, elle va nourrir les riches. C’est complètement débile. (…)

    #agriculture #alimentation #paysannerie #pauvreté

  • A mon frère le #paysan - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?A-mon-frere-le-paysan

    Non, mon frère, ce n’est pas vrai. Puisque tu aimes le sol et que tu le cultives, c’est bien à toi qu’appartiennent les moissons. C’est toi qui fais naître le pain, nul n’a le droit d’en manger avant toi, avant ta femme qui s’est associée à ton sort, avant l’enfant qui est né de votre union. Garde tes sillons en toute tranquillité, garde ta bêche et ta charrue pour retourner la terre durcie, garde la semence pour féconder le sol. rien n’est plus sacré que ton labeur, et mille fois maudit celui qui voudrait t’enlever le sol devenu nourricier par tes efforts !

    Mais ce que je dis à toi, je ne le dis pas à d’autres qui se prétendent #cultivateurs et qui ne le sont pas. Quels sont-ils ces soi-disant #travailleurs, ces engraisseurs du sol ?

    #histoire

  • La feuille Charbinoise » « Plus tu possèdes d’épices, plus grande est ta richesse… »
    http://www.lafeuillecharbinoise.com/?p=11717

    « Plus que jamais, il convient de repenser les fonctions et la place de l’#agriculture dans la #société. Il faut redonner aux actifs agricoles leur rôle #social, économique et écologique, afin de considérer la production agricole dans sa #globalité. L’agriculture paysanne a l’ambition de répondre à cet objectif. » Je lis cette déclaration de principe, à laquelle je souscris entièrement, sur le site de la FADEAR, Réseau de l’Agriculture Paysanne, une structure regroupant, entre autres, des militants de la Conf’, ayant pour objectif de promouvoir le développement de l’agriculture paysanne. Nous avons découvert avec plaisir le travail qui se faisait dans de nombreuses petites exploitations familiales au Kérala. Deux mondes se côtoient, s’ignorent parfois mais s’affrontent aussi souvent : celui des fermes traditionnelles (où l’on met en œuvre des pratiques innovantes) et celui des plantations industrielles (riz, thé, café…) où l’on s’acharne à appliquer les préceptes de l’#agrochimie intensive. Dans un cas ce sont les paysans qui sont aux commandes ; beaucoup d’entre eux sont soucieux de la qualité de leur démarche ; dans l’autre ce sont souvent de riches propriétaires peu scrupuleux, veillant surtout à aligner des colonnes de chiffres dans leurs livres de comptes. On a fait danser les paysans indiens sur la gigue de la « Révolution verte » ; certains ont refusé de rentrer dans le bal ; d’autres ont accepté. Le réveil est difficile et la gueule de bois lourde de conséquences. L’emploi massif de semences hybrides, puis de #semences #OGM, le recours de plus en plus fréquent aux #pesticides, les quantités croissantes d’engrais chimiques nécessaires ont ruiné bien des sols et poussé bien des agriculteurs indiens au suicide. Cela est vrai surtout dans les grandes zones céréalières de l’Inde, mais les petits états comme le Kérala n’échappent pas au problème, même si la structure paysanne traditionnelle a mieux résisté qu’en d’autres endroits. Les « jardins familiaux » comme on les appelle souvent occupent encore 25% de la surface cultivée de la province.

    #paysannerie #démocratie #exploitation

  • L’agriculture paysanne expliquée aux urbains | Confédération Paysanne
    http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=3341

    « Un jour, dans une soirée, une copine m’a présenté un paysan » C’est ainsi que le personnage principal de cette BD, une citadine sensible aux enjeux environnementaux, rencontre un paysan de la Confédération paysanne, Michel. Elle est déçue car il n’a pas de moustache...

    PDF : http://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/articles/documents/BDAP-HD.pdf

    #agriculture #paysannerie #BD #confédération_paysanne

  • La valeur de l’existence paysanne. Nayā Ambhora, un village de déplacés en #Inde centrale | sjjs.org
    http://www.jssj.org/article/la-valeur-de-lexistence-paysanne-naya-ambhora-un-village-de-deplaces-en-inde-c
    via @cdb_77

    En tant que processus historique et social qui marque tout développement économique, la dépaysannisation renvoie au problème de la crise de la reproduction de la #paysannerie et à l’évolution des identités sociales des « héritiers » (Champagne 2002, Bourdieu 2002). Le déplacement forcé précipite quant à lui un processus de décapitalisation des paysans. Mais plus encore, il est une cause de rupture totale de la vie villageoise et de son organisation en ce qu’elle implique des socialisations et des solidarités « traditionnelles ». En effet, l’#agriculture de cette région (essentiellement rizicole et céréalière tout en étant diversifiée : légumineuses, arachides, cultures de jardin et orangeraies), faute d’être suffisamment rémunératrice pour la plupart des paysans, conservait de nombreux avantages. La sécurité alimentaire était de rigueur grâce à une forte économie de redistribution symbolique d’échange de grains ou de divers services en des réseaux de parentèle. Avec les restes des formes traditionnelles de l’économie morale paysanne s’organisaient encore d’importants dons et contre-dons. Les grains (ou les piments) permettaient en outre de s’acquitter d’un important volume d’échanges non monétaires pour le versement des salaires des ouvriers agricoles. Il convient alors de mesurer l’ampleur du double phénomène que représente l’anéantissement d’un village ennoyé avec ses terres. Dans les villages de l’enquête, alors qu’il y avait auparavant 31% de sans-terres, 72% de la population est à présent « dépaysanné » (41% représentant de nouveaux sans-terres). Cette #prolétarisation de la structure foncière ne pose pas uniquement la question de l’emploi et du mode de vie paysan, mais entraîne plus globalement une désarticulation d’un système de logiques pratiques. S’il reste quelques terres agricoles disponibles dans la région, elles sont en général bien trop chères pour les paysans déplacés. Le gouvernement du Maharashtra est pourtant officiellement dans l’obligation d’en trouver, mais ceci est une gageure en Inde aujourd’hui pour n’importe quel soi-disant projet de « développement ».

    #terres #déplacements_forcés #barrage #développement #agro-industrie

  • Une émission sur l’#agroécologie de ma production (1 heure) avec Silvia Pérez-Vitoria et Jean-Luc Malpaux. Quitte à avoir une fougue politique faible (comparé à la population de seenthis) autant que ce qu’on a bien fait ne se perde pas.
    Mp3 à télécharger pour écoute sur : https://drive.google.com/uc?id=0B-FaBF8ZEd_7MXpOZUVhT0szUHc&export=download
    #agriculture #paysannerie #alimentation #biodiversité #environnement #écologie #audio #radio #radio_campus

  • Seule l’histoire collective a un sens | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/seule-lhistoire-collective-a-un-sens

    Rien n’est programmé à l’avance. C’est l’histoire qui trace le chemin. Notre seule référence a été le type d’#agriculture qu’on allait définir plus tard comme #agriculture_paysanne. Notre engagement à la FDSEA (#FNSEA) était naturel pour qui, dans le contexte de l’époque, voulait s’investir dans le milieu #paysan. Certes, on était critique par rapport à “notre maison commune” dans laquelle on s’investissait, mais on pensait qu’on pouvait y exprimer nos convictions et notre projet agricole pour le Pays Basque. Malheureusement cela n’a pas été possible. On s’est rendu compte que la FDSEA n’est pas le syndicat que les paysans d’un #territoire en font, mais qu’elle porte en elle un projet agricole en contradiction avec la réalité et les besoins de l’agriculture du Pays Basque. Ce n’était donc pas une question de personne mais d’orientation et de fonds. Il a fallu rompre pour créer un autre outil.

    Quels ont été vos conflits internes au sein de cette fédération, notamment à la Chambre d’agriculture de Pau, et quelles en étaient les raisons profondes ?

    Il y avait d’abord, le débat lié au type d’agriculture à défendre et promouvoir. Notre passage à la JAC nous avait donné des clés d’analyse essentielles. Pour nous, défendre l’agriculture, c’était défendre un type d’agriculture, c’était défendre prioritairement la catégorie de paysans qui pouvait être menacée par l’évolution des choses, c’était défendre un modèle agricole lié au sol et au territoire, c’était éviter à tout prix la soumission aux industries agroalimentaires et aux banques qui cherchaient à avoir une emprise sur l’agriculture et les paysans. Pour nous toutes les agricultures n’étaient pas les mêmes, tous les paysans n’avaient pas les mêmes intérêts.

    Nous étions déjà convaincus que le type d’agriculture dont la société mais aussi les paysans avaient besoin était une agriculture avec des paysans nombreux. Le but d’un syndicat agricole et de la chambre d’agriculture ne devait donc pas être celui d’organiser le cannibalisme à l’intérieur du monde paysan où les gros boufferaient toujours les petits au nom d’une pseudo loi de la nature et d’une conception désastreuse de la compétitivité. Nous voulions que des choix soient faits en faveur des petits et moyens paysans et en faveur d’une agriculture liée au sol. Nous voulions peser sur les politiques agricoles pour qu’elles aillent dans ce sens.

    Nous étions persuadés que les systèmes intensifs et industriels qui se dessinaient déjà n’étaient rentables que parce qu’elles bénéficiaient du soutien accru de la puissance publique. Notre engagement à la FDSEA d’abord, puis à la Chambre en tant que #ELB était basé sur cette analyse. Il s’est traduit par énormément de travail par rapport à l’agriculture de #montagne, à la filière lait de brebis ou lait de vache, sur une autre répartition des aides, etc. etc. toujours en lien avec l’agriculture que nous voulions pour le #Pays_Basque (qui était aussi, d’après nous, l’agriculture dont les autres territoires avaient besoin…). Chaque fois, la FDSEA et la chambre se sont opposées de toutes leurs forces en imposant leur diktat à l’administration.

    En même temps, mais tout est lié, nous plaidions pour une organisation de la chambre qui prennent en compte le territoire Pays Basque. Mais, là aussi, c’était le niet ! En fait, si un jour ELB puis Euskal Herriko Laborantza Ganbara (#EHLG) ont été créés et dans les deux cas avec succès, les principaux artisans auront été ceux qui, durant près de trente ans ont écarté tous nos dossiers. C’est comme s’ils s’étaient acharnés à nous démontrer que le cadre départemental n’était pas le bon cadre pour le Pays Basque. Ils n’ont pas voulu voir comment le divorce entre le Pays Basque et Pau s’amplifiait tous les six ans, d’élection en élection à la chambre d’agriculture… Il ne nous restait plus qu’à tirer les conclusions et on ne peut pas nous dire qu’on les a tirées à la première occasion…

    Quel a été le déclic qui vous a fait décider de créer Laborantza Ganbara ?

    Le déclic, c’est la conjonction de plusieurs choses : le fait que la revendication de la chambre d’agriculture était à son maximum et que s’il n’y avait pas un débouché, la mobilisation allait inévitablement baisser en créant une frustration terrible qui pouvait déboucher peut-être sur des types d’actions que nous ne voulions pas voir.

    Nous nous étions engagés à poursuivre le rapport de force, mais dans la non-violence, ce que le syndicat #ELA du PB Sud qui nous soutiendra fortement par la suite, appelait “la #confrontation_démocratique ” ; Il y avait aussi Batera, mouvement dans lequel on était impliqué, qui portait aussi notre revendication et qui appelait à la #désobéissance_civile pour faire avancer les causes. Enfin, il y a eu la visite de José Bové à l’occasion d’une fête de ELB, qui a donné comme exemple de lutte la construction de la bergerie de la Blaquière sur le terrain que l’armée voulait acquérir au #Larzac. Avec tous ces éléments, nous nous sommes dit qu’on avait l’obligation de trouver une sortie, et que la chambre qu’on devait construire n’était pas de pierres mais de contenu. Et on a travaillé cette option. Elle a été validée par une AG extraordinaire de ELB et annoncée publiquement quelques jours plus tard à l’AG de Batera.

    Quel a été l’accueil de la société basque à la mise en place de cette Chambre d’agriculture spécifique au Pays Basque ?

    L’accueil a été extraordinaire. C’était le fruit d’une campagne de 10 ans qui a permis d’expliquer l’importance d’une chambre d’agriculture avec le projet d’une agriculture paysanne pour les #paysans, les #consommateurs, les élus, pour la vie de nos villages. Il y avait un véritable #mouvement_social pluriel, citoyen, démocratique, plein d’énergie et d’audace. L’attitude stupide de l’Etat n’a fait que renforcer la détermination et l’obligation de réussir ! Des gens très différents se sont retrouvés pour soutenir Euskal Herriko Laborantza Ganbara. Certains pour créer de la proximité, d’autres pour le projet d’agriculture, d’autres pour doter le Pays Basque d’un premier cadre institutionnel, d’autres pour s’opposer à la bêtise de l’Etat, d’autres enfin pour mener un combat juste, voire juste un combat avec les paysans…

    Pensez-vous que la série de procès et des offensives du préfet soient derrière nous ?

    Je pense que oui, mais sait-on jamais ? Tout est possible, surtout dans le mauvais sens…

    Quel avenir pour Laborantza Ganbara dans les dix prochaines années ?

    Je ne sais pas. On ne fonctionne pas avec une carte routière où le chemin pour aller d’un point à un autre est tracé. Nous fonctionnons avec une boussole. Je pense que Laborantza Ganbara dans les dix prochaines années continuera à être une référence par son organisation, ses compétences et sa capacité à aborder tous les sujets, des plus faciles aux plus délicats. Au lieu de faire de la résistance face à l’inéluctable, Laborantza Ganbara aura la volonté et la capacité d’intégrer dans son projet agricole au service des paysans les défis les plus importants que sont l’#énergie, le #climat, la #biodiversité, l’attractivité et la viabilité économique du métier de paysan.

    La seule question qui vaille est celle de savoir si nous serons capables de démontrer qu’un autre modèle agricole que celui de la restructuration et de l’élimination permanente des paysans est possible dans la durée, ou si, comme l’affirment les libéraux, il n’y qu’un chemin possible que l’on rejoindra avec 20 ou 30 ans de décalage par rapport aux autres. Nous sommes persuadés qu’un autre modèle social, économique et environnemental est possible sans que cela coûte plus cher ; que la diminution de la population active agricole n’est pas LE critère de modernité de l’agriculture et de la société. Quant à la question institutionnelle, je pense qu’au jour d’aujourd’hui personne ne sait ce que sera ce cadre pour le Pays Basque, ni la place de l’agriculture là-dedans. Ce que je sais c’est qu’on y avance et que dans le nouveau dispositif, Laborantza Ganbara
    devra trouver une place.

    #paysannerie vs #agrobusiness
    voir aussi http://mediabask.naiz.eus/es/info_mbsk/20150114/mixel-berhocoirigoin-nous-sommes-dans-la-normalite-des-partenaires-d
    et http://www.enbata.info/articles/lart-de-la-guerre

    L’importance d’Euskal Herriko Laborantza Ganbara se mesure aux moyens qui ont été mis en oeuvre pour l’anéantir. Des moyens consignés dans les 680 pages d’un Livre noir et qui constituent un aveu. L’État, qui pendant des années a joué de promesses vagues, de rapports incertains, de SUAT, qui a maintenu par le jeu démocratique les membres d’ELB dans une posture du “cause toujours”, a été contraint d’abattre son jeu publiquement et de montrer un acharnement presque irrationnel.

    C’est cette leçon qu’on peut encore méditer dix ans après, comme un art de la guerre inspirant de nouveaux chapitres aux revendications en panne. Il n’en manque pas.

    • D’ailleurs ça commence à me fatiguer le préchi-préchat sur les F1 qui feraient des trucs dégénérés et « qui en n’aucun cas ne protège la biodiversité et ne vont dans le sens de la vie ». Je pense que c’est pour ça que ça s’appelle Femmes semencières, cet espèce de naturalisme moisi, vu que par ailleurs ça a été voulu par un homme et qu’il peut y avoir des hommes comme des femmes.

      Juste pour dire, si quelqu’un sauve des graines de fruits issus de F1 et les ressèment, y aura une diversité génétique plus importante que si on ressème les graines de sa variété paysanne. Est-ce que ça va dans le sens de la vie ? Aucune idée je comprends même pas ce que ça veut dire ..

    • Un jour j’écrirais mieux ce que je pense, mais je trouve que ça mélange un peu tout, et surtout que ça fait porter des conséquences des domaines législatifs/économiques sur du biologique. Et que ce qui est proposé au final, se rabattre sur les semences paysannes et conserver ce trésor du passé, est assez limité même si essentiel.

    • Ah mais ces paysans ne demande pas la suppression des semences hybrides, il demandent de pouvoir se réapproprier leur métier notamment celui de produire leurs propres semences, d’améliorer les sélections et de pouvoir les échanger.

    • S’il y a confusion à propos des hybrides de façon générale, ne serait-elle pas due au fait que les grands semenciers aurait pu proposer aux paysans des hybrides qui supporte mal d’être resemés dans le but de faire plus de profit (en revendant des graines tous les ans). Auquel cas, ces semenciers seraient en partie responsables de cette confusion ?

    • Oui certaines critiques sont fondées évidemment. Pour les jardiniers c’est simple, mais les paysans sont bloqués par les catalogues officiels, la propriété intellectuelle, et les brevets (pas en Europe il me semble).

      Ce qui me dérange c’est surtout le côté solutions, toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée. C’est dommage qu’on en soit toujours là, il y a très peu de dynamique. Et surtout c’est pas toujours cohérent (niveau diversité génétique notamment). Bon là c’est pas très clair, faut que j’écrive quelque chose de complet.

      Mais bon, y a tellement de trucs faux ou approximatifs sur les F1 que ça fait peur ...

    • Ce qui me dérange c’est surtout le côté solutions, toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée.

      Ben, ce que j’entends par « semences paysannes » c’est des semences qui appartiennent aux paysans, c’est-dire à ceux qui les utilisent, qui les produisent avec le droit de les sélectionner, de les améliorer, de les vendre ou de les échanger, sans être contraints par le CO. Je trouve rien de dérangeant là-dedans. Sur les variétés anciennes, c’est autre chose, il me semble que c’est une petite poignée de personnes (pas forcément des paysans d’ailleurs mais d’autres semenciers) qui relaient ce discours en boucle sur les médias mais je ne pense pas que se soit la ligne des petits paysans, qui eux, on ne les entend que rarement.

    • De ce que j’en comprends (parce que je cherche à comprendre, hein, c’est ce qui motive mon questionnement) on parle des semences anciennes pour reprendre un processus arrêté dans son évolution par l’imposition de semences inscrites au catalogues, et pour sortir des variétés inscrites, il faut repartir des variétés d’avant et surtout libres. Ce qui n’empêche pas de les sélectionner et de les améliorer. C’est ce que dit réseau de semences paysannes

      Un certain nombre de paysans et d’amateurs, bio pour la plupart, ont décidé de produire eux-mêmes leurs semences ou plants afin de les adapter en permanence à leurs terroirs, à leurs pratiques culturales et à leurs besoins de qualité. Souvent à partir de variétés anciennes et/ou locales, mais en sachant aussi profiter de l’apport de la diversité de variétés exotiques, ils pratiquent des sélections massales ou de populations, conservatrices, amélioratrices ou évolutives. Au contraire des hybrides et autres clones, leurs semences et plants sont peu stables et peu homogènes de manière à conserver, à côté de quelques caractères fixés, un maximum de variabilité qui leur permet de s’adapter en permanence à des conditions naturelles changeantes ou à profiter au mieux des interactions bénéfiques avec d’autres plantes.

      http://www.semencespaysannes.org/pourquoi_les_semences_paysannes_8.php
      Encore une fois sur les hybrides je ne sais pas.

    • @nicolasm

      toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée

      c’est curieux j’entends justement souvent parler de « open pollinated seeds » mais jamais de contrôle pour ce qui est des varietés populations.
      C’est justement pour la production des F1 qu’on requiert un gros contrôle de la pollinisation, et l’obention préalable de lignées pures. C’est aussi ce qui en fait de mon point de vue l’opposé d’un #outil_convivial
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Hybride_F1

      Il est donc plus intéressant pour l’exploitant de racheter des semences chaque année car la production de semences F1 n’est pas à la portée de l’agriculteur moyen

    • En fait, si on se réfère aux hybridations naturelles des cucurbitacées ou des pommiers du Kazakhstan, on s’aperçoit que les fruits obtenus n’ont pas tous les qualités requises pour être consommés. Certains sont insipides, d’autres amers ou petits et durs. La reproduction des semences est incertaine. Certes, ça peut créer de la diversité mais on comprend que le paysan n’ait pas envie de prendre le risque de se retrouver avec une partie de sa production sur les bras parce qu’il ne pourra pas la vendre, c’est un mode de reproduction risqué. Créer de la diversité ce n’est pas à proprement parler le rôle du paysan, son rôle c’est de nourrir la population en s’assurant un revenu. Déjà qu’il doit faire avec les aléas de la météo, si en plus il doit faire avec les aléas de l’hybridation, c’est jouer à la roulette russe.

    • @odilon, ce n’était pas de la mauvaise foi :) Je pense vraiment que le métier à changé, et que les maraichers, mêmes ceux avec une vraiment bonne démarche, sont limités au niveau de la production de semences, indépendamment des barrières légales, car pour répondre en partie à @koldobika, je ne suis pas sûr que conserver plusieurs variétés d’un légume et faire des F1 de ce légume soit si éloigné que ça.

      Pour les autogames, qui se pollinisent tout seuls sans intervention, oui garder plusieurs lignées pures est plus facile, il suffit de ne rien faire. Pour faire des F1s, c’est pas si dur pour les tomates, et pour le reste je ne suis pas au courant d’F1 produits et vendus (haricots, pois, salades), vu que ça serait trop dur et qu’apparemment il n’y a pas (trop) de gain de vigueur par hybridation sur les autogames.

      Pour celles qui peuvent facilement se polliniser à la main (courges, autres solanacées), du coup c’est la même chose

      Pour celles trop difficile à faire à la main et qui ne rapportent pas beaucoup de graines à chaque pollinisation (famille des choux et des carottes par exemple), ça devient compliqué. Pour les hybrideurs, ils ont inventé les CMS et grâce à cette stérilité mâle ils font des hybrides assez facilement. Développer des lignes CMS c’est pas à la portée de tous, mais une fois que c’est commercialisé la ligne reste CMS pour toujours, donc à le fois on peut se réapproprier la technique, mais je ne sais pas à quel point c’est intéressant, mais par contre on se trimbale des trucs à moitié stériles pour toujours aussi. Bon vu que ça ne peut pas polliniser, ça ne peut rien contaminer, mais ça agit comme un trou noir vu que ça demande chaque année du pollen mais ne pourra jamais en fournir. Du côté des lignées pures, c’est un peu la galère, parce que du moment que tu veux créer des lignées pures, il ne reste que l’isolation, ce qui n’est pas forcément à la portée de tout le monde. Il y a les serres qui peuvent aider mais faut contrôler l’entrée/sortie des insectes, et introduire des pollinisateurs « propres » niveau pollen. Faut ajouter le caractère bi-annuel de certains légumes, et le fait que c’est encore plus galère pour les brassicacées vu que c’est même plus seulement entre variétés mais aussi « types » de légumes (vu que les choux, broccolis, chou fleurs, choux de bruxelles sont la même espèce). A noter qu’il y a des mécanismes d’auto-stérilité chez certains brassica (ils ne peuvent pas s’auto polliniser) du coup pas besoin de CMS, et ça revient juste à isole deux variétés des autres pour faire des hybrides.

      Je me dis que si les maraichers s’emparent du truc, peut être que le surplus en terme de technologie sera compensé par une plus grande production, comme le fait de greffer ses pieds de tomate. Si la technique est maitrisée, ce n’est pas à nous de juger si c’est convivial ou pas ? Mais perso ce ne sont pas les hybrides F1 qui m’intéressent, mais plus généralement les hybrides (pour faire des variétés population).

      « Open-pollinated », c’est une mascarade. Justement j’ai posé la question sur un forum de jardiniers US récemment, parce que je ne comprenais pas d’où venait le terme. Si tu lis les définitions, une variété OP se reproduit fidèlement, mais bien sûr si elle est pollinisée par le pollen de la variété. Du coup on contrôle bien qui est le père, sauf pour les autogames (et le terme vient peut être de ce cas particulier) ou par isolation. Bref pas « open » du tout ! Tout comme pour les F1, on met les contraintes pour connaître le père, et c’est plus facile dans le cas particulier où il n’y a qu’une variété dans un certain périmètre, parce que pour les hybrides c’est forcément deux. Mais ce contexte particulier est surtout celui des producteurs de semences plus que des producteurs de légumes.

      Pour les lignées pures, oui souvent elles sont plus pures dans la lignée des parents d’hybrides (plus les parent sont pures, plus les F1 sont homogènes) mais les variétés traditionnelles sont aussi très pures, puisqu’elle doivent être assez stables au niveau reproduction pour conserver pas mal leur phénotype. Il y a forcément un peu de diversité dans le lot (si j’ai bien compris, hétérogénéité là où les récessifs ne changent pas le phénotype) mais des fois même pas et les variétés perdent en vigueur (dépression endogamique). Le procédé pour créer une nouvelle variété c’est de faire un hybride et d’auto pollinisé pour jeter assez de diversité génétique pour avoir certains traits fixés. C’est le paradigme même de la variété (dite ancienne à l’opposé des hybrides) alors qu’avant c’était plus des variétés populations que des « vraies » variétés.

      @odilon le texte que tu cites est pas mal, j’aime la dynamique qui s’en dégage (sur la diversité et les sélections), mais alors je ne comprends rien quand ils critiquent les hybrides, puisque pour moi une variété population c’est justement un pool génétique où les « variétés » s’hybrident. Hum du coup je commence à mieux comprendre. Ils sont toujours dans le paradigme « variétés », et du coup des hybrides c’est forcément entre deux variétés (c’est à dire reconnues comment telles, avec les tampons de noblesse, et des différences phénotypiques marquées entre les deux). Si les lignées ne sont pas assez pures, ce ne sont pas des hybrides pour eux. Hum, du coup je crois que leur définition d’hybrides F1 est trop restrictive, puisqu’un F1 c’est la première filiation après un croisement, il n’y a pas de contraintes sur les parents (à part qu’ils soient différents génétiquement je suppose).

      Je commence à y voir plus clair :)

    • @nicolasm

      je ne suis pas sûr que conserver plusieurs variétés d’un légume et faire des F1 de ce légume soit si éloigné que ça.

      Il me semble que c’est pas du tout la même démarche. Par exemple chez moi je cultive humblement deux variétés de courgettes depuis 2010, à force des les planter intercalées au même endroit aujourd’hui elles forment une population où on retrouve les deux types initiaux plus trois nouveaux phénotypes aux formes et couleurs intermédiaires (+ une couleur vert foncé que les initiales n’ont pas) et avec des textures et goûts nouveaux (notamment une à peau tacheté vert et gris clair qui a un petit goût d’avocat). Par contre je n’ai pas le luxe (= le temps) de faire des hybrides F1, et encore moins sur les autres légumes que je cultive.

      mais alors je ne comprends rien quand ils critiquent les hybrides, puisque pour moi une variété population c’est justement un pool génétique où les « variétés » s’hybrident

      La différence est entre soit laisser tout ce monde se reproduire entre eux et faire une sélection massale, soit piloter la pollinisation pour obtenir un F1 bien spécifique et bien homogène, et avoir le temps pour ça. Mais dans ce deuxième cas on change de logique, ce n’est plus un #outil_convivial. Mis à part pour le maïs où un·e paysan·ne peut se faire son F1 à la maison en castrant une des deux variétés, faire des F1 en mode #bricole n’est pas envisageable, sauf si on n’a que ça à faire, ce qui implique une certaine spécialisation économique.

    • Ce n’est pas la même démarche mais le niveau de technicité n’est pas très éloigné.

      Pour tes courgettes c’est une chouette expérience, mais tu ne gardes pas tes deux lignées pures, et c’est sur ce point que je comparais. Si tu avais voulu faire des hybrides F1, comme si tu avais voulu conserver tes deux variétés pures, il aurait fallu faire des pollinisations manuelles. Certes plus pour les hybrides (pour les F1, mais aussi garder les lignées parentes pures), mais c’est la même technicité.

      Peut être que cette discussion tourne autour de ce qu’on met derrière les F1, comme j’ai dit à la fin du précédent message. Pour moi ta variété population contient des F1, même si les lignées ne sont pas pures (depuis le premier croisement) ou que la pollinisation n’est pas contrôlée. Bref ta variété population ce sont des hybrides (de plusieurs générations).

      Mais si un F1 pour toi ou d’autres, c’est forcément deux lignées pures, ou un processus qui consiste à créer année après année le même F1 à partir des mêmes lignées, on est d’accord que le F1 ce n’est pas forcément intéressant. Mais bon, à moins que je me trompe F1 ça a un sens en biologie qui est la première génération après une hybridation, tout comme il y a F2, F3, etc. Ce n’est à priori pas lié aux contexte des grosses firmes qui vendent au maraichers.

      Je ne suis pas fan des F1, c’est juste qu’on dit beaucoup de choses fausses dessus, peut être basées sur une définition peu claire ou informelle des F1. Mais ce qui me dérange plus c’est de passer à côté de tout ce qu’apporte l’hybridation et d’en rester aux variétés pures, c’est vraiment dommage. Car ça sent indirectement un peu la poussière, parce que pour créer de nouvelles variétés, à part grâce à des mutations spontanées, il faut bien hybrider des variétés

      Pour le côté conviviale, encore une fois, faire des pollinisations croisées pour sauver plusieurs variétés de lignée pure ou pour faire des hybrides, je vois pas la différence.

    • @odilon : c’est pour ça que les maraichers aiment les F1, pour l’assurance d’avoir un plant qu’ils connaissent, et des plants identiques entre eux.

      Y a aussi les variétés paysannes qui sont relativement stables

      Et ensuite les pools génétiques, variétés populations qui ont une grande diversité. C’est sûr que ça fait pas forcément des fruits de la même taille, couleur, texture, goût ... mais ça s’adapte aussi mieux aux fameux aléas climatiques. J’y vois beaucoup de potentiel, et certains fermiers utilisent cette méthode.

    • Un F1 c’est la première génération après croisement de deux lignéees homogènes. Dans une population avec une certaine variabilité et avec un brassage génétique, il n’y a pas de lignées pures, donc le concept de F1 ne s’y applique pas.
      Les « lignées pures » ne datent que de la seconde moitié du XIXème siècle (avec notamment Vilmorin), avant on faisait de la sélection massale sur populations fermières.
      Et on peut quand même créer des populations même à partir de « lignées » récentes.

    • Effectivement il semble bien y avoir la condition d’homogénéité pour les parents des F1, hum il faudra que je reprenne tout pour voir ce que cela implique.

      C’est quand même bizarre que les variétés anciennes soient aussi pures, il me semble qu’il n’y ait plus vraiment de variétés populations anciennes disponibles ? De quand date cette « épuration » ?

      Pour créer des populations à partir de lignées récentes, il faut passer par des F1 :) A l’origine c’est pour ça que j’aime pas les critiques farfelues des F1 genre ça donne des trucs dégénérés. Ça me semble plutôt sain de semer des trucs qu’on a sous la main pour voir ce que ça donne. C’est un peu comme les réactions horrifiées quand tu dis que tu vas semer un pépin de pomme (mais c’est encore une autre histoire ça).

    • Quelque part je trouve que le discours écolo/militant dans le domaine ça fait passer la compétence des semences des agro-industries aux paysans d’autrefois, comme si les variétés étaient issues d’un passé glorieux et qu’on ne pouvait que conserver dans faire mieux.

    • Selon le Gnis
      http://www.gnis.fr/index/action/page/id/544/title/Les-varietes-hybrides-les-varietes-F1-de-quoi-s-agit-il-

      Les variétés hybrides, les variétés F1 : de quoi s’agit-il ?

      Pour la plupart des légumes, il existe des variétés hybrides

      concombre hybride Les plus courantes sont les hybrides appelés « F1 ». Ils sont issus du croisement de deux parents (de la même espèce), choisis pour leurs caractères complémentaires et intéressants. Par exemple, rendement et précocité pour un parent, qualité gustative et résistance aux maladies pour le second. Les caractères intéressants pour les jardiniers sont très nombreux et les possibilités de croisement entre parents sont presque infinies. Tout l’art des sélectionneurs est de trouver les meilleures combinaisons possibles. Après des tests et des essais pendant plusieurs années, seuls les hybrides les plus performants sont commercialisés.

      > Pourquoi ne peut-on pas semer, l’année suivante, des graines de variétés hybrides ?
      La particularité des variétés hybrides, c’est qu’elles sont beaucoup plus vigoureuses que chacun de leurs deux parents, car elles bénéficient de la vigueur hybride (ou effet d’hétérosis). Ce phénomène est d’autant plus grand que les deux parents sont très différents génétiquement. Par contre, lorsque l’on récupère des graines de ces variétés hybrides pour les ressemer l’année suivante, les plantes qui se développeront seront différentes de celle de la variété hybride. Elles auront perdu une partie de leur vigueur hybride et de leur homogénéité, d’où un intérêt moindre pour les jardiniers.

      > Toutes les nouvelles variétés sont-elles des hybrides ?
      Non. Parmi les nouvelles variétés créées chaque année par les sélectionneurs, il n’y a pas que des variétés hybrides.
      La sélection apporte de nombreux progrès, sans qu’il soit né­cessaire de recourir à la technique d’hybridation. Ces nouvelles variétés, comme pour les hybrides, ont été sélectionnées pendant un grand nombre d’années sur les qualités gustatives, la résistance aux ma­ladies, sur la qualité de la récolte, la précocité, le rendement l’adaptation à la congélation...

      Je reste persuadée que des paysans ont essayé de les ressemer :)

    • Je crois qu’il faut aussi laisser du temps au temps pour que les paysans ou les maraîchers, en tout cas ceux qui s’intéressent à la sélection se réapproprient ces outils oubliés par des décennies de « prêt à planter ou à semer », il faut réapprendre ce qu’est une plante comme il faut réapprendre ce qu’est un sol.

    • Y a même des paysans qui les resèment encore, et se servent de ce patrimoine génétique pour l’incorporer dans la création de variétés ou de variétés population, et y a des breeders qui dérivent des variétés non hyrbides qui sont proche de l’hybride d’origine. Il faut juste pas se couper de tout ce côté en proclamant des choses comme la dégénérescence ou la stérilité sur les F1 sans plus de précision ou d’analyse.

    • Je vais me moquer de ce titre « Mouvement Femmes Semencières » où il n’y a rien de ’femmes’ là-dedans, à part à considèrer la femme comme la réceptrice de la graine mâle, uh uh ou détentrice d’un privilège sur la nature, la reproduction ? encore ça, encore le ventre, foutez nous la paix !!. Coller ce terme de femmes n’importe où c’est exaspérant, ça fait récupération, juste inacceptable de semer cette confusion. Et pourquoi pas du tofu femme, ou du dentifrice bio de femmes ?

    • Ah voilà, donc la vidéo commence par

      1) c’est Pierre Rabhi qui a demandé la création d’un tel mouvement (ou de ce mouvement ?)
      2) bien sûr c’est ouvert aux hommes
      3) « C’est l’énergie de la femme en tant que gardienne de la vie qui nous intéresse »

      Le tout dans les premières 50s, et pour accompagner la vidéo c’est portrait de Rabhi, puis une femme (indienne ?) courbée qui gratte le sol, et un viel homme blanc à barbe qui dispense son savoir.

      Le tout en 50s donc, fallait le faire :)

      https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=-B2ZSvCxsE0

    • Ah oui, je suis aussi preneuse !
      Certains #écologistes #raccourcis_du_bulbe présupposent dans leur mode de vie que le monde de la nature est un ordre des choses patriarcal et hiérarchisé par la #quequette_biologique. Du coup, certains retours à la pleine nature quand il n’y a pas de four, de machine à laver et de contraceptifs, c’est juste le piège pour les femmes. Ces lieux de vie si ils ne sont pas expressément pensés en terme d’anti patriarcat ne seront pas égalitaires car les charges quotidiennes (enfant, nourrissage, soins, lavage) retombent « naturellement » sur les femmes.

    • Ah ben si les forces vives de seenthis sont intéressées ou sur le coup, c’est chouette !

      De ce que je vois, c’est que depuis le début l’activité de subsistance alimentaire a clairement une division sexuelle, j’imagine principalement à cause de la contrainte de allaitement. Du coup il y avait la chasse pour les hommes, et la cueillette ou l’horticulture pour les femmes. Puis avec l’agriculture, le potager et le petit élevage (basse-cours, justement dans la cours, pas loin de la maison), et le gros bétail et les champs pour les hommes car plus éloigné de la maison. Mais on ne peut pas ignorer les symboles de prestiges du gros élevage et des céréales (valorisés car touchés par la main des hommes, ou le contraire ?).

      Peut être aussi un lien avec ce qui est écrit dans ce livre,
      « Naissance des divinités. Naissance de l’agriculture » de Jacques Cauvin.

      Mais bon, sur l’approche féministe de l’agriculture (plus spécifique que l’écologie), je suis quand même dans le flou.

      Y a bien l’approche machiste de défoncer la terre (http://seenthis.net/messages/240804) mais est-ce que ça ne fait pas sombrer la critique dans le problème inverse (attribuer des caractéristiques féminines à la terre/Terre).

    • seenthis c’est super, hop, il y a déjà le tag #écoféminisme à suivre !
      Une des raisons qui m’ont poussé à aller vers la permaculture depuis 20 ans est aussi son approche radicalement opposée à cette culture patriarcale qui enseigne à labourer/violer la terre/ventre et à considérer la production agricole comme un dû.

    • Par rapport au début, sur les paysans en France : d’accord avec @nicolasm.

      La paysannerie c’est un mode de vie particulier. Qu’il soit choisi ou subit, le principe de base c’est d’avoir une économie de subsistance. La commercialisation n’est qu’une chose en plus, à la marge, parfois même inexistante. La majeure partie est « hors économie ». Il n’y a plus de paysans en France depuis environ les années 50-60, un truc comme ça. En revanche dans le reste du monde, il en reste plein, ça oui. Mais pas en France.

      Le terme « paysan » a été repris ensuite, plusieurs décennies plus tard, par… « marketing politique » ? La confédération « paysanne », les paniers « paysans », etc. Ça fait rural, ça fait rustique. Mais ce n’est pas de la paysannerie.

      En France, on peut parler d’agriculteurices (ce n’est pas infamant hein, bien que ça reste dans le cadre du commerce), de maraîcher⋅e⋅s, de fermier⋅e⋅s. Mais mise à part quelques exceptions qui se comptent sur les doigts des mains, il n’y a plus vraiment de paysans.

      Le fait de parler d’"agriculture paysanne" pour en fait parler de trucs durables, écologiques, à petite échelle, etc, c’est une réécriture de ce que veut dire la paysannerie. Une réécriture après disparition, dans le cadre de l’économie marchande. Je ne sais pas exactement si c’est bien ou mal, j’ai plutôt tendance à penser que ce n’est pas très bien de tout confondre, et de faire croire que ça a un rapport avec comment c’était avant (avant que ça ne rentre pleinement dans l’économie).

      Je pense qu’il est possible de parler des initiatives d’agricultures marchandes plus respectueuses des équilibres, sans pour autant tout mélanger avec la paysannerie.

    • D’ailleurs cet état de fait change beaucoup de choses au niveau des semences, car avant c’était souvent une variété population du coin, alors que maintenant il faut avoir plusieurs variétés pour étaler la production, avoir chaque type de variétés bien homogène, plaire aux clients, etc

    • Oui tout à fait, et cela signifie que parler de comment les paysan⋅ne⋅s d’Afrique ou d’Asie gèrent leurs semences pour leur subsistance, ce n’est pas pareil que de parler de comment les agriculteurices européens gèrent les leur pour leur commerce. Ce n’est vraiment pas super d’utiliser les mêmes termes pour décrire deux réalités très différentes.

    • Sur les glissements sémantiques qui s’opèrent, on remarque aussi que l’agriculture bio c’est de l’agriculture qui se veut respectueuse de la terre, et l’agriculture intensive c’est de l’industrie agricole. Je suis donc pour qu’on inverse ce qui est marqué sur la bouffe, rien à mettre si c’est bio puisque c’est une nourriture sans ajout de chimie nocive donc « normale » mais que l’industrielle soit bien repérable, tiens, avec un logo tête de mort.

    • Je suis pas tout à fait d’accord, historiquement la paysannerie ce n’est pas un mode de vie, c’est une classe sociale. Avec la réforme agraire et l’industrialisation du pays, on peut séparer en deux branches les activités agricoles : les fermes industrielles d’un côté et les fermes traditionnelles de l’autre. Comme toutes les activités économiques, la paysannerie a changé avec les évolutions du temps et de la modernité. Je considère que des producteurs (maraîchers, fromagers, éleveurs de volailles, etc...) qui écoulent leurs produits sur les marchés locaux sont des paysans et d’ailleurs des paysans qui vivent chichement. Je suis d’accord, la réforme agraire qui n’a pas fini de sévir en a anéanti une part énorme. Mais dire qu’il n’y en a plus, c’est faux. Je vous invite à sillonner comme je le disais plus haut quelques campagnes pour voir des paysages de petites parcelles entourées de haies bocagères, de petites prairies adossée à une ferme avec quelques vaches qui paissent pour les voir.

    • Voila, merci @odilon, c’est plus clair ! Je cherchais un biais un peu moqueur pour le dire car cela me gêne aussi que sous prétexte de modernisation des pratiques agricoles on ne puisse plus utiliser un terme pour distinguer ceux qui sont encore proches de la terre (et je peux expliciter ce terme) de ceux qui sont des patrons d’entreprise agricole.
      D’autant qu’un peu partout en france je connais des paysans, et qu’ils créent encore des émules dans la même philosophie paysanne et même si ils réinventent la paysannerie et heureusement, je ne vois pas pourquoi il faudrait les nommer différemment.

    • Je pense quand même que le contexte a changé, alors s’il faut un mot pour désigner cette catégorie, j’y vois plus une néo-paysannerie.

      Après à la base on parlait de paysannerie à travers les semences, donc c’est quand même restreint et je ne vois pas trop comment l’élevage rentre dedans

    • Ben on est clairement pas d’accord sur le terme. :D

      La paysannerie, c’est un mode de production général, donc un mode de vie, caractérisé par l’économie de subsistance (c’est à dire en fait, hors de l’économie, ou très à la marge). À partir du moment où la majeure partie des activités concernent de la marchandisation (et non plus uniquement en marge), on est plus paysan. C’est autre chose.

      Le fait d’utiliser le mot « paysan » pour caractériser ce qui n’est « pas industriel » (en gros), ça c’est une acception relativement récente du terme. Parler d’agriculture paysanne pour se distinguer des exploitants industriels, c’est un truc de maintenant, ya pas longtemps.

      On peut changer le sens des termes, bien sûr, une langue ça vit. Sauf que là, ce n’est pas comme si l’ancien sens avait totalement disparu. Il a disparu au moins en France, ou en Europe occidentale. Mais dans plein d’autres endroits au monde, il existe toujours de la paysannerie, hors économie. Du coup mélanger tout ça dans un même terme ne me semble pas clair, et plus ou moins mensonger pour ce qui concerne celleux d’ici.

      Et il ne faut pas exagérer : personne n’a dit qu’on ne pouvait plus utiliser un terme pour distinguer l’industriel du non-industriel. J’ai dit que CE terme là, n’était à priori pas le bon, ne correspondait pas à ce que signifie à la base la paysannerie (économie de subsistance en priorité, je me répète). Rien n’interdit de trouver d’autres termes, tout du moins pour ce qui concerne les agriculteurs européens qui sont dans le circuit marchand.

    • Est-ce que l’économie informelle de @rastapopoulos et la vision de classe d’@odilon ne se rassemble pas dans le fait qu’une paysannerie devrait représenter un minimum de % de la population ?

      Edit :

      Dans le sens d’un schéma récurrent de « transition de secteurs d’activité » d’un pays qui caractérise la révolution industrielle (on passe du primaire au secondaire puis au tertiaire).

      Est-ce que la paysannerie peut être un concept atomisé au niveau de la ferme, ou est-ce que c’est au niveau macro ?

    • http://fr.wikipedia.org/wiki/Paysan

      Le paysan est une personne qui exerce le métier d’agriculteur et vit à la campagne. Il peut adopter ou subir une économie de subsistance. Il peut être amené à se déplacer d’une manière saisonnière dans d’autres « pays » par exemple vers des pâturages qui font défaut à ses bêtes. Il façonne son environnement (et indirectement le paysage) par ses différents prélèvements, apports, aménagements, plantations, etc. Ses activités sont souvent multiples : élevage, cultures, maçonnerie, artisanat et, accessoirement, commercialisation de ses excédents de production.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_paysanne

      L’agriculture paysanne telle qu’elle est entendue en France s’appuie sur une charte, 10 principes, et 6 thèmes.

      Les dix principes de l’agriculture paysanne :

      Principe n° 1 : répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre.
      Principe n° 2 : être solidaire des paysans des autres régions d’Europe et du monde.
      Principe n° 3 : respecter la nature.
      Principe n° 4 : valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares.
      Principe n° 5 : rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles.
      Principe n° 6 : assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits.
      Principe n° 7 : viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des exploitations.
      Principe n° 8 : rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural.
      Principe n° 9 : maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées.
      Principe n° 10 : raisonner toujours à long terme et de manière globale.

      #paysannerie #agriculture_paysanne

    • @aude_v l’émission est très intéressante. Perso je ne l’ai pas entendu récuser l’appellation de paysan, et d’après ce que j’ai compris de sa démarche il souhaiterai plutôt en défendre la liberté d’action : par exemple dans le choix des bêtes non dicté par des impératifs bureaucratiques ou la diversité d’activités. Il dénonce bien l’activité spécialisée (il cite Giono d’ailleurs) dans laquelle tombent les paysans à cause de la PAC, et surtout de la façon dont ils sont formés. Quant aux obligations technologiques, puçage, surveillance satellitaire, etc il dit que cela fait partie de cette désautonomisation forcée de l’ensemble de la société : obéir sans se poser de questions et produire en masse pour des citadins eux-mêmes entassés. Que les paysans disparaissent, soit, et depuis 1966 et même avant (l’idée de ne pas disperser ses terres en ayant un seul enfant leur a été fatale en 14/18) et la défense tardive de Dumont pour les paysans procède aussi de leur disparition. Mais c’est quand même parce qu’il reste quelques paysans que l’état d’esprit paysan tente d’être conservé, notamment avec la Conf et de jeunes qui s’installent en refusant toute aide gouvernementale.

    • Je ne suis pas de mauvaise foi, je m’intéresse un peu à cette histoire, quand même. Le terme « agriculture paysanne » est un truc récent inventé par la Confédération Paysanne, pour remettre à l’ordre du jour ce mot. Ce dernier a ensuite été repris dans les années qui ont suivi par la mouvance altermondialiste, qui s’est un peu gargarisé de ce mot. Mais ça ne recouvre en rien ce que les historiens (de quoi se mêlent-illes celleux là ?!) appellent « la paysannerie », et qui n’existe plus en France.

      Refuser une aide gouvernementale ne fait pas de toi un⋅e paysan⋅ne⋅ ! Ne plus s’inscrire dans l’économie, ou ne vendre qu’un petit surplus à la marge, ça oui (mais ce n’est pas que ça, condition nécessaire mais pas suffisante, car il y a tout l’ethos et le mode de vie dont a parlé @koldobika).

      J’ai retrouvé une explication de Clément Homs sur feu decroissance.info (vive la mémoire et les archives militantes !) :
      http://decinfo.apinc.org/phpBB2/viewtopic.php?p=39601#39601

      Deuxième élément de ma réflexion sur l’étiquette paysanne : ayant fait des études d’histoire, j’ai toujours lu, et appris des personnes qui se penchaient dans leurs recherches sur ces questions, qu’il fallait clairement distinguer historiquement, les figures du chasseur-cueilleur, du paysan, de l’agriculteur et de l’entrepreneur agricole (c’est le b-a-ba de toutes études sur le monde rural, son évolution et sa modernisation depuis la Révolution fourragère et individualiste du XVIIIe siècle). Les temps historiques de ces figures sont différents (le temps long de Braudel), et la nature de ces activités connaissent à chaque fois, une altération (voir le texte initial du topic). Et le paysan n’est pas un agriculteur, il ne travaille pas que la terre ou n’est pas qu’un éleveur, les activités artisanales sont très importantes et occupent en volume plus de temps que le travail des champs notamment (veillées, saisons creuses, travail des femmes, etc). La vie paysanne relève aussi bien d’un système politique (résistance auto-organisée, prise en charge de l’administration municipale, etc), culturel (patois, habillement spécifique, jeux collectifs et fêtes particulières, etc), identitaires (saints locaux, mémoires, etc), social (communauté villageoise avec esprit de groupe, sentiments communs, organisation du travail), religieux (assistance aux pauvres dans le cadre paroissial, autorité morale du curé de village, n’imaginons pas non plus un monde paysan écrasé par le labeur dont nous aurait libérer les scènes de nos vies futures, puisque selon les pays entre 1/4 et 1/3 des jours de l’année sont des jours et des fêtes chomés notamment du fait du calendrier religieux et festifs, etc), coutumiers, juridiques et judiciaires

      Quant à la Fédération des Travailleurs de la Terre (CNT), elle écrit cela :

      Pour comprendre la situation actuelle, il faut déjà oser faire le constat que la paysannerie a disparu en Europe, en Amérique du Nord, comme dans tous les pays industrialisé. Dans le reste du monde, là où elle subsiste, elle est en train de subir à un rythme accéléré les modifications structurelles que la paysannerie française, notamment, a connu lors des 100 dernières années. Ce type de société tirait son originalité de sa logique autonomisante : autosubsistance alimentaire, autonomie technique (non spécialisation des tâches et maîtrise de l’outil de production), autonomie de la collectivité sociale (famille, villageoise, collective). Constater la disparition de ce type d’organisation sociale et économique a l’avantage de clarifier la situation actuelle, et d’éviter les chausse-trappes de la dialectique marchande qui, dans ce domaine aussi, brouillent notre perception de la réalité.

      Sans oublier : Henri Mendras La fin des paysans, 1967
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Mendras
      http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/CEP_Analyse54_Henri_Mendras_Retour_sur_La_fin_des_paysans_cle0ba475

      En 1984, 17 ans plus tard, il disait :

      Certes il reste des agriculteurs qui nous nourrissent en abondance et qui font du bruit, bien qu’ils soient trois fois moins nombreux qu’il y a trente ans. Certes les ruraux sont toujours aussi nombreux, ou presque, et la société rurale a connu une spectaculaire renaissance. Mais ni les uns ni les autres ne sont plus des paysans.

    • à propos de d’#agro-industrie, d’#agriculture_paysanne et de la conf, je retombe sur une vieille interview de René Riesel
      http://www.liberation.fr/week-end/2001/02/03/les-progres-de-la-soumission-vont-a-une-vitesse-effroyable_353523

      On connaît la blague classique du môme qui demande si les poissons sont carrés parce qu’il ne les a vus que sous forme de surgelés panés, des gens de 40 ans ne savent pas où est le devant et le derrière d’une vache : cet état d’ignorance tragique se généralise. Mais devant l’espèce de panique qui saisit les gens face à l’abîme, on tente de les rassurer avec le retour à de pseudo-traditions rurales, qui seraient un refuge possible de la qualité en matière agricole, alors qu’en réalité on libère seulement l’inventivité publicitaire pour rhabiller la même merde industrielle. J’ai vu les choses se dégrader à vive allure. Il n’y a plus de #paysannerie en France, seulement des agriculteurs, plus ou moins intégrés, qu’ils l’admettent ou pas, dans un segment de la production agro-industrielle. Et, contrairement à ce que clame sans cesse la #Confédération_paysanne, l’industrialisation de l’agriculture ne se traduit pas nécessairement par la concentration des exploitations.

      Pourquoi être allé à la Confédération si son projet vous semble à ce point faux ?
      L’industrialisation de l’élevage du mouton était la tendance dominante et, comme éleveur, j’ai pratiqué exactement l’inverse. Ce fut l’union sacrée pour me dégager. En 1991, les gens de la Confédération du cru sont venus me chercher et, avec eux, j’ai eu la tentation d’élargir un peu la bagarre. La Confédération rassemble des socialistes, des babas, des gauchos repentis, des Verts, un club d’idées assez paradoxal qui fonctionne sur le consensus de façon à présenter une unité de façade, avec toutes sortes de tendances qui cohabitent sans jamais aller jusqu’au bout des discussions... J’ai cru pouvoir faire avancer des questions pour moi centrales. Nombre de ces gens étaient ou sont vraiment de bonne foi. Il y avait des choses à faire sur le terrain ; ensuite, je n’ai jamais renoncé à rien, j’ai toujours dit ce que je pensais du fonctionnement de l’organisation, des illusions qui y étaient répandues, mais bon, j’y ai fait ce que je pouvais y faire (contre les OGM, en particulier), et j’en suis parti en mars 1999, quand rien n’est plus resté possible.

      Pourriez-vous expliquer en quoi le devenir de la paysannerie et les questions liées au génie génétique constituent à vos yeux des questions fondamentales ouvrant sur la possibilité de refonder une théorie critique ?
      Eleveur, j’ai vu de près la fin du blitzkrieg dont a été victime le monde rural et agricole dans les pays développés. On a cassé la civilisation paysanne, ou du moins ce qui en restait. La paysannerie traditionnelle n’était certes pas porteuse de valeurs mirifiques, à préserver à tout prix ; simplement, elle conservait vivante une mémoire permettant de suivre des chemins autres que ceux imposés par le développement industriel. On y trouvait des attitudes par rapport à la vie, et notamment à la vie sociale, très antinomiques avec le rationalisme dominant, un mode de vie, en tout cas, moins séparé que ce à quoi a abouti l’industrialisation en réduisant l’homme au travail et en colonisant ensuite le temps libre. J’ai vu l’ancienne société rurale se liquéfier, pourrir sur pied, des comportements se raidir. On ne peut se contenter des simplifications des antimondialistes, avec les méchantes transnationales qu’on substitue aux 200 familles et aux capitalistes à haut-de-forme et gros cigare pour avoir un ennemi clairement identifiable, alors que la domination fonctionne essentiellement grâce à la soumission : la soumission à l’industrialisation, à l’emprise d’un système technique.

      ... Que trop peu de gens, à votre avis, critiquent fondamentalement.
      Ma critique n’est pas de type heideggérien et ne vise pas la technique en tant que telle. Mais il faut bien saisir l’enjeu de l’industrialisation de l’agriculture, qui atteint un stade ultime avec les chimères génétiques : il s’agit, ni plus ni moins, d’une tentative de supplanter définitivement la nature (extérieure et intérieure à l’homme), d’éliminer cette dernière résistance à la domination du rationalisme technologique.

      Une « raison » qui veut ignorer ­ et ici supprimer pratiquement­ ce qui n’est pas elle, c’est, je crois, la définition minimum du délire. Si on comprend cet enjeu, alors on doit remettre totalement en cause les bases mêmes de l’actuel système agricole.

      Or, que voit-on ? Une pseudo-contestation qui en appelle à l’Etat interventionniste pour tenir et moraliser les marchés, assurer l’existence des agriculteurs, alors que le projet ouvert de ces Etats est de les éliminer, comme en Grande-Bretagne où la paysannerie totalise à peine 1 à 2 % de la population. Il y a aujourd’hui un projet, paraît-il progressiste, visant à intégrer l’agriculteur dans un dispositif où il est un agent de l’Etat, modèle totalement bureaucratique dont on voit bien les sources historiques.

      Du coup, on comprend mieux les liens entre divers mouvements comme Attac ou la Confédération. C’est la tentative de restauration du parti des vaincus historiques, c’est-à-dire des partisans de l’Etat, vaincu à leurs propres yeux ­ la souveraineté des Etats s’effrite, etc. ­, mais ne désespérant pas d’en refonder un qui serait, cette fois, « vraiment citoyen ».

      #ogm #critique_techno #étatisme

    • suite

      Prendre les choses à la racine, c’est critiquer les bases technoscientifiques de la société moderne, comprendre la parenté idéologique profonde entre le progressisme politique ou social (c’est-à-dire la « mentalité de gauche » telle que la définit Theodore Kaczynski) et le progressisme scientifique. L’industrialisation est depuis la « révolution industrielle » en Angleterre une rupture absolument fondamentale avec l’essentiel du processus d’humanisation. Sans civilisation paysanne, c’est la civilisation tout court qui se défait, on le constate aujourd’hui. Et la signification historique de l’industrialisation, sa vérité profonde devenue manifeste au XXe siècle, c’est la destruction : avec Auschwitz et Hiroshima, on a les deux fonts baptismaux sur lesquels a été portée l’époque contemporaine.

    • Ben non je vois pas la contradiction. Il dit clairement que pendant un temps donné, la conf a permis (lui a permis, notamment) de porter certaines luttes (mais il ne parle pas de lutte pour revenir à la paysannerie du tout). Et qu’ensuite quand il a pensé que l’état du syndicat ne permettait plus de porter correctement ces luttes, il en est parti.

  • Is Soil Carbon Enough ?
    http://www.resilience.org/stories/2014-10-16/is-soil-carbon-enough

    On the morning following the march, I participated in a midtown press conference organized by the Organic Consumers Association to promote the idea that we can reverse climate change by building up stocks of carbon in the soil with progressive farming and ranching practices. One of the speakers was Mark Smallwood, Executive Director of the Rodale Institute, a research and education nonprofit that has been a leader of the organic farming movement since 1947. Last spring, Rodale released a white paper entitled Regenerative Organic Agriculture and Climate Change: A Down-to-Earth Solution to Global Warming http://rodaleinstitute.org/assets/RegenOrgAgricultureAndClimateChange_20140418.pdf which states boldly that we could sequester more than 100% of current annual #CO2 emissions with a switch to soil-creating, inexpensive and effective organic agricultural methods.

    “If management of all current cropland shifted to reflect the regenerative model as practiced at the research sites included in the white paper,” a Rodale press release said, “more than 40% of annual emissions could potentially be captured. If, at the same time, all global pasture was managed to a regenerative model, an additional 71% could be sequestered. Essentially, passing the 100% mark means a drawing down of excess greenhouse gases, resulting in the reversal of the greenhouse effect.”

    The solution was as straightforward as it was ancient: plant photosynthesis. And the ‘geoengineering’ technology needed to do the job of building soil carbon on a worldwide scale already exists: it’s called farming and ranching. I liked the way Rodale put it in their white paper: farming like the Earth matters. Farming like water and soil and land matter. Farming like clean air matters. Farming like human health, animal health and ecosystem health matters. Regenerative agriculture is any practice that encourages life to perpetuate itself naturally. Building soil carbon (via soil biology) is a good example. It’s good for plant vigor, mineral uptake, water availability, erosion prevention and species diversity. A quick list of regenerative organic practices include: cover crops, mulching, composting, no-till, and planned grazing of livestock.

    “When coupled with the management goal of carbon sequestration,” said the white paper, “these practices powerfully combine with the spirit of organic agriculture to produce healthy soil, healthy food, clean water and clean air using inexpensive inputs local to the farm…Farming becomes, once again, a knowledge intensive enterprise, rather than a chemical and capital-intensive one.”

    Great stuff – though I knew from personal experience it was more complicated than that. Getting ranchers to change their ways, for example, was much more difficult to accomplish in real life than in theory. Nature can be difficult in real life too. Droughts make the carbon cycle work more slowly, which reduces the amount of carbon that can be stored in the soil. And droughts are a big problem already around the planet.

    Still, this wasn’t the point of the press conference. What mattered was getting the word out about soil carbon, especially on the heels of the publicity and hopefulness generated by the People’s Climate March. The time had come to encourage new research, new policy development and the rapid expansion of regenerative agricultural methods.

    “By engaging the public now,” Smallwood said, “we build the pressure necessary to prevent this call to action from sitting on the desks of policy-makers, or worse yet, being buried by businesspeople from the chemical industry. We don’t have time to be polite about it.”

    To that end, in a few weeks Smallwood intended to literally walk his talk – all the way from Rodale’s headquarters in eastern Pennsylvania to Washington in order to deliver the white paper directly to the offices of Congressional leaders.

    Let’s pray they listen.

    Sitting at the press conference and listening to the speakers, I felt amazed how fast all this hopefulness about soil carbon has happened. Just a few years ago, carbon wasn’t on radar screens, at least not beyond laboratories, a few soil scientists, and a handful of progressive farmers and ranchers. Now talk of soil carbon is everywhere. At a major grazing conference in London that I attended the previous month, carbon was the most popular topic discussed (after cattle), with speaker after speaker extolling its virtues. And now we were talking about reversing climate change with the stuff!

    Very cool. Very hopeful. The cheering tourists in Times Square would cheer even louder if they knew anything about soil carbon – which they don’t. That’s why we are all working hard to spread this hopeful message.

    But are solutions enough anymore? It’s important that they exist, but how do we implement them at a scale that can make a difference beyond isolated pockets of innovation? In other words, how do we help foster a regenerative carbon economy? Is there hopeful news here as well? The answer here wasn’t clear.

    #climat #mobilisation #crise_écologique #agriculture #agroécologie #sols #paysannerie #transition

    Un truc me questionne malgré tout : en supposant qu’on reconstitue tout l’humus des sols qui ont été saccagés (ce qui en soi serait fabuleux en termes de production agricole, de sécurité alimentaire, de stabilité des sols, de leur teneur en eau, de biodiversité, de résilience et j’en passe), pour ce qui est du carbone, au bout d’un moment on ne pourra plus augmenter sa teneur dans les sols. C’est à dire qu’une fois atteint un équilibre il y aura autant d’humus minéralisé que d’humus formé.
    Cela dit c’est dans tous les cas une piste à mettre en avant à fond à l’heure où on parle de séquestrer le carbone dans le sous-sol... pour y faciliter du même coup l’extraction des énergies fossiles.
    #extractivisme #fausses_solutions

    • à propos de biochar un commentaire d’Albert Bates (auteur de « The Biochar Solution ») qui va un peu dans le sens de ce que je disais au dessus :

      I have a similar issue with inflated claims. When I was researching my book, The Biochar Solution: Carbon Farming and Climate Change (2008), I crunched the numbers and spoke with scientists who have been crunching them for much longer and the conclusions I published were pretty straightforward. Yes, IF everyone farmed this way we could more than match current emissions and reverse C in the atmosphere, taking it back to pre-industrial levels within decades, not centuries. HOWEVER, as we approach C saturation in the soil similar to pre-agricultural levels the effect drops sharply, and if business as usual is maintained we are back in the soup, having used up our best solution. Moreover, human population growth comes with both greater consumption and land use changes and can easily overwhelm the optimal organic farming transition. The needed revolution is more complicated and difficult than just switching to regrarian techniques. That is not to say carbon farming is not a good tool to have - multiple benefits spring from it. It just is not enough.

  • Hors série d’Altermondes sur le droit à la #terre
    http://www.altermondes.org

    Le paradoxe est malheureusement bien connu. Près d’un milliard de personnes souffrent aujourd’hui de la faim dans le monde et 80% d’entre elles sont des ruraux, autrement dit celles-là même qui produisent ce que nous mangeons. Un scandale qui ne date pas d’hier puisque, déjà en son temps, Voltaire déclarait : « On a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de #faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les autres » Dans ce hors série, Altermondes dresse un état des lieux des atouts de l’agriculture familiale qui emploie encore aujourd’hui l’écrasante majorité des 1,3 milliard d’actifs agricoles, dénonce les menaces et les difficultés qui pèsent sur le secteur agricole en France comme dans le reste du monde, mais surtout met en lumière des propositions, des initiatives qui vont dans le sens d’un accès plus juste à la terre : France, Inde, Togo, etc..

    #revue #terres #agriculture #alimentation

  • Agroforestry.org - Overstory #262 - Twelve Principles for improved food security
    http://agroforestry.net/overstory-back-issues/338-overstory-261-alley-cropping-2

    Agriculture faces a very complex set of social and biophysical issues associated with the economic, social and environmental sustainability. This paper examines the role of perennial species, especially trees, in the attainment of improved staple crop yields; provision of nutritious traditional food; the reduction of poverty, hunger, malnutrition and environmental degradation; the improvement of rural livelihoods; as well as the mitigation of climate change
    – Ask, do not tell
    – Do not throw money at farmers, but provide skills and understanding
    – Build on local culture, tradition and markets
    – Use appropriate technology, encourage diversity and indigenous perennial species
    – Encourage species and genetic diversity
    - Encourage gender/age equity
    – Encourage farmer-to-farmer dissemination
    – Promote new business and employment opportunities
    – Understand and solve underlying problems: The Big Picture
    – Rehabilitate degraded land and reverse social deprivation: Close the ‘Yield Gap’
    – Promote ‘Multi-functional Agriculture’ for environmental/social/economic sustainability and relief of hunger, malnutrition, poverty and climate change
    – Encourage Integrated Rural Development

    #agroforesterie #arbres #agriculture #paysannerie

  • Engineering ethnic conflict: The toll of Ethiopia’s plantation development on the Suri people
    http://farmlandgrab.org/post/view/24195-engineering-ethnic-conflict-the-toll-of-ethiopia-s-plantation-de

    Today, the Oakland Institute (OI), in collaboration with the Anywaa Survival Organisation (ASO), released Engineering Ethnic Conflict: The Toll of Ethiopia’s Plantation Development on the Suri People, the latest in its series of comprehensive investigative reports about land grabs and forced evictions in Ethiopia. The report uncovers the truth behind a reported massacre of 30 to 50 Suri people in May 2012 near the 30,000-hectare Malaysian-owned Koka plantation. Based on extensive fieldwork, Engineering Ethnic Conflict reveals the destabilizing effects of foreign investment in Southwestern Ethiopia and examines the role of international aid programs in supporting forced evictions in the country.

    http://www.oaklandinstitute.org/engineering-ethnic-conflict
    #Ethiopie #terres #massacre #paysannerie #pastoralisme #agrobusiness

  • Grèce - « Le mouvement des pommes de terre » continue malgré l’interdiction | Okeanews
    http://www.okeanews.fr/20141022-mouvement-pommes-terre-continue-malgre-linterdiction

    Le « Mouvement de la patate » - initiative populaire qui s’est fait connaître il y a trois ans en court-circuitant les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs - poursuivra ses activités, selon l’un de ses fondateurs.

    Ilias Tsolakidis, l’un des fondateurs du groupe, a dit que celui-ci continue sa lutte et a annoncé la distribution de produits (pommes, pommes de terre et lentilles) ce samedi aux consommateurs de Katerini, au nord de la Grèce, avec l’autorisation de la municipalité, malgré la loi votée par le Parlement en mai dernier qui interdit la vente de rue dans les communes de plus de 3.000 habitants et qui proscrit de nouvelles autorisations de vente ambulante aux producteurs.

    Le groupe Action volontaire, qui a lancé l’initiative en février 2012, décrit cette nouvelle législation comme étant une tentative tortueuse d’abolition du mouvement « Pas d’intermédiaire », popularisé par les média sous le nom de « Mouvement de la patate ».

    « En d’autres mots, un fermier ne pourra pas vendre ses produits directement au consommateur mais seulement aux négociants et aux grandes surfaces » a dit Tsolakidis à The Press Project International, ajoutant que le groupe « Action volontaire » débutera une campagne nationale pour contraindre le gouvernement à retirer sa loi.

    Il ajoute qu’au lieu de réprimer les intermédiaires en limitant leurs profits, le gouvernement cherche à détruire les marchés de rue pour servir les intérêts des multinationales et des grandes chaînes de distribution.

    « Pas d’intermédiaires » a débuté lorsque le groupe « Action volontaire », dans son berceau de Katerini, a incité les producteurs de pommes de terre à vendre leurs produits directement aux consommateurs, par solidarité - alors que la Grèce faisait déjà face à un chômage record et que son économie sombrait à un niveau alarmant.

    L’idée de court-circuiter supermarchés et épiceries a jailli et s’est répandue comme un incendie à travers le pays. Les prix se sont effondrés et le mouvement a financièrement soulagé des milliers de foyers, tout en mettant en lumière les profits des chaînes de supermarchés. En plus des pommes de terre, sont vendues des olives, du riz, des oignons et d’autres aliments de base.

    #circuits_courts #autonomie #ruralité #paysannerie #démocratie #désobéissance

  • How does the Gates Foundation spend its money to feed the world?
    http://www.grain.org/article/entries/5064-how-does-the-gates-foundation-spend-its-money-to-feed-the-world
    Pas encore lu

    The #Gates_Foundation is arguably the biggest philanthropic venture ever. It currently holds a $40 billion endowment, made up mostly of contributions from Gates and his billionaire friend Warren Buffet. The foundation has over 1,200 staff, and has given over $30 billion in grants since its inception in 2000, $3.6 billion in 2013 alone.2 Most of the grants go to global health programmes and educational work in the US, traditionally the foundation’s priority areas. But in 2006-2007, the foundation massively expanded its funding for agriculture, with the launch of the Alliance for a Green Revolution in Africa (AGRA) and a series of large grants to the international agricultural research system (CGIAR). In 2007, it spent over half a billion dollars on agricultural projects and has maintained funding at around this level. The vast majority of the foundation’s agricultural grants focus on Africa.

    #philantropie #fondation_Gates #paysannerie #agriculture

  • Redonner la terre aux paysans – SOS Faim Belgique
    http://www.sosfaim.org/be/publication/redonner-la-terre-aux-paysans

    Editorial : Le développement durable, inaudible pour les pays pauvres ?
    50 ans de SOS Faim : Croire aux potentiels de l’agriculture paysanne au Congo
    Dossier : Sommaire

    Le grand hold-up
    Loi sur le foncier rural au Burkina Faso
    Le cas de deux villages au Mali
    La « bombe » foncière au Burundi
    Le rôle de l’Etat en Ethiopie
    Guatemala : l’industrie plutôt que la terre
    Mexique : les campagnes réformées
    Sans terre c’est la faim

    Lecture : Des pistes pour conquérir la souveraineté alimentaire
    Agir : Contre les méga-partenariats accapareurs de terres
    Bonus : Témoignage de Baudouin Hamuli Kabarhuza
    Bonus : La vallée du Polochic au Guatemala

    #terres #paysannerie #faim #agriculture

  • Longue discussion avec ma grand-mère hier à l’occasion d’un livre qu’elle a lu sur l’histoire d’une famille qui vivait près de son village.

    Un petit village donc, niché dans les montagnes de Toscane, avant la guerre, la faillite, et l’exil en France. Une famille paysanne pauvre. Beaucoup d’autoproduction, peu d’achats. Un peu de café, et un peu de sucre. Conservé précieusement, qui servait quand quelqu’un était malade, et qui avait perdu son goût depuis longtemps.

    Une petite parcelle de châtaigniers, et les châtaignes récoltées qui servaient à faire la polenta pendant l’hiver. Mais il fallait d’abord les faire sécher à la fumée d’un feu qui durait un mois et qui ne devait pas s’arrêter. Les adultes se relayaient une nuit après l’autre pour continuer à alimenter le feu. Mais le séchoir a été détruit par un incendie pendant la guerre et les châtaigniers sont morts de vieillesse ou de maladie. Son grand père pelait quelques châtaignes cuites au feu de bois le matin pour les lui apporter dans son lit, seul souvenir doux de cette discussion.

    En été le lever était à 5h du matin, puis il y avait la traite des bêtes - une chèvre et huit brebis - qu’il fallait emmener sur les pâturages jusqu’à environ dix heures du matin. Il y avait aussi un âne pour porter des charges. Quand le temps ne s’y prêtait pas, il fallait les nourrir de fourrage, qui était composé d’herbes sèches fauchées dans les champs, mises en fagot, et transportées à dos d’âne et parfois à dos d’hommes ou de femmes, comme c’était le cas pour ma grand mère qui allait récolter le fourrage, parfois sous la neige. Tout était transformé en fromage, mais les malades avaient droit à du lait chaud.

    Mises à part les châtaignes, les autres bases de subsistance étaient le blé et le maïs. La récolte du blé se faisait à la faucille, sous une chaleur de plomb. Les champs étaient labourés par des bœufs d’une famille plus fortunée, et chaque jour de labour était facturé trois jours de fauche ce qui n’était pas du goût de ma grand mère qui se serait bien passée de ces journées supplémentaires de travail harassant. C’était avant l’arrivée des tracteurs et des moissonneuses batteuses dont je garde quelques vagues bons souvenirs quand j’étais petit garçon. Il y avait déjà une machine rudimentaire pour battre le blé. Le blé était transformé en farine pour les pâtes et le pain, et le maïs en farine grossière pour la polenta. Il y avait aussi des pommes de terre mais la discussion ne s’est pas attardée dessus.

    Pour accompagner les pâtes, un peu de sauce composée d’une petite cuillère de concentré de tomates, et de champignons ou de volaille selon les jours et les disponibilités. Le potager n’était pas luxuriant car il n’y avait pas d’eau pour arroser, et il n’y avait pas de traitement donc certaines années il y avait beaucoup moins de tomates que d’autres. Un peu de basilic mais pas de pesto, les noix étant vermoulues.

    La basse cours était tenue par la mère de ma grand mère, il y avait une dizaine de poules, principalement pour les œufs dont certains étaient vendus. Sûrement des lapins mais je ne me souviens plus. Il y avait une paire de cochons, et la famille de ma grand mère s’en réservait la moitié d’un et vendait le reste. Ma grand mère me montre avec sa main la taille des morceaux de saucisses dont ils avaient droit au repas, environ la taille d’une moitié de pouce.

    Il y avait des oliviers pour faire l’huile. Mais lorsque je lui ai parlé de la saveur incomparable de l’huile de Toscane (jusqu’à récemment, nous ramenions une dizaine de litres chaque année comme paiement d’un fermage sur certains de nos oliviers), ma grand mère me disait que la qualité n’était pas la même car ils pressaient aussi les « olives de terre », les olives piquées par la mouche et qui étaient tombées prématurément. Emmener les olives et ramener l’huile au pressoir local semblait être une épreuve pénible sur les chemins escarpés. Quelques figues étaient séchées en été.

    Le bois de chauffage se faisait à la hache et à la scie, et consistait pour des raisons évidentes de bois morts et de diamètre raisonnable. La cheminée chauffait la maison exiguë, et quand le vent du Nord soufflait, le feu faisait de la fumée et il fallait entrouvrir la porte qui laissait entrer l’air glacial. Pour la nuit des braises étaient tirées du feu et placées sous le lit.

    –—

    Voici un aperçu de la vie de ma grand mère, mais je me suis promis de l’enregistrer et de l’interroger plus longuement la prochaine fois.

    #italie #paysannerie #agriculture #élevage

    • Des témoignages comme celui-là sont très précieux, et rappellent aussi à ceux n’ayant pas connu (ou eu de témoignage direct sur) la paysannerie d’avant guerre, à quel point cette vie était dure.
      Tu pourras remercier ta grand-mère pour ce partage.
      lien avec http://seenthis.net/messages/196837#message197111

      si autant de paysans ont soit laché leur activité, soit se sont jetés les yeux fermés dans la mécanisation à cette époque, sans trop penser à ce qu’ils y perdaient, c’est aussi parce-que cette vie-là était usante. C’est quelque-chose qu’il ne faut pas oublier.

    • Très émouvant nicolasm, ne laisse pas passer cela sans enregistrer, tout va si vite !

      Enfant, j’allais dans une ferme en suisse, dans le Valais, j’adorais les paysans qui y habitaient, et eux pleuraient toujours en nous voyant repartir, ma mère me disait de bien observer parce que tout cela allait disparaitre… Ils étaient simples métayers, et ça m’a chagriné quand j’ai réalisé qu’ils devraient quitter un jour leur lieu de vie. Toute petite je me souviens qu’ils avaient encore un cheval pour labourer. Ils avaient 8 vaches pour le lait qui passaient la nuit au champ l’été pour échapper aux mouches, quelques génisses et des veaux pour la viande, un ou deux cochons nourris au son et petit lait, des poules, des lapins et une vingtaine de chats, Youki le Bouvier Bernois veillait. Presque tous les animaux avaient un nom et les vaches avaient une ardoise au-dessus de leur emplacement avec écrit Reine ou Marguerite, quand elles rentraient elles ne se trompaient jamais ! Mr Streit refermait la mangeoire en bois sur leur cou, puis leur queue était attachée en hauteur grâce à un bouchon de liège au bout d’une ficelle pour qu’elles ne se salissent pas.
      Les fermiers se levaient à 4h00 du matin, prenaient leur premier déjeuner, comme nous étions trop petits, nous arrivions pour la fin de la traite que Mr Streit faisait au début à la main, assis sur un tabouret à un pied tenu par sa ceinture, à 7h00 il nous invitait à monter sur son petit tracteur pour apporter les bidons remplis à la coopérative de Saint Légier, il y achetait son « paquet de poison » (ses clops) puis on revenait à la ferme manger d’épaisses tartines de pain. L’été, il fallait faire les récoltes, avec de grands rateaux en bois les paysans tiraient le foin séché pour faciliter le ramassage, on rentrait fourbu pour déguster la limonade glacée tirée du fond du lavoir alimenté par le torrent. Le soir, on sortait les vaches et si on était munis de bottes en caoutchouc on pouvait avec un brin de pissenlit tester la clôture électrique sans avoir trop mal. Mme Streit s’occupait de la maison, le ménage et la cuisine, aussi de sa vieille mère, et tout les travaux de maraîchages ou de conservation des légumes qu’elles faisaient parfois sécher. À table, on ne devait pas parler, ça changeait pas beaucoup de chez moi ceci dit, on mangeait surtout des soupes et du pain, parfois Mme Streit faisait des ruchtis ou des brisselets pour le gouter avec son moule spécial si beau.
      Evidemment ce sont des souvenirs d’enfance, assez heureux pour moi, sauf quand je dormais à la ferme dont l’intérieur était tout en bois noir et sombre, où lorsque je devais aller aux chiottes sèches qui puaient affreusement. La vie était dure pour ces gens, mais je crois qu’ils ne se voyaient pas ailleurs que là. Quand ils ont du partir, ils n’ont pas survécu longtemps, je les pleure encore.

    • Merci pour vos retours, effectivement je n’ai que trop laissé passé le temps ...

      Et merci @touti pour ton beau témoignage en retour. Il y avait beaucoup de misères mais il y avait quelque chose de vrai et d’intense dans ces vies, qui fait défaut maintenant. On retournait toutes les vacances d’été dans cette maison, et la Toscane ainsi que le mas planté d’oliviers et d’amandiers qu’avait construit mon grand père en France m’ont apporté énormément même si je n’étais pas capable de le voir à cette époque. Qui connaît encore le plaisir intense d’aller chercher des œufs dans des nids au milieu de bottes de pailles ou de cueillir des framboises sauvages sur un talus ?

    • Enfant, mes parents ont retapé une maison de famille. J’ai adoré ces moments à défricher le jardin, et à réparer la maison. Avec les toilettes à l’extérieur de la maison, où même en hiver, il fallait aller se peler dans cette petite cabane...
      A l’adolescence, j’ai découvert que j’étais (très) allergique au foin, à l’occasion d’une vendange. Et le WE dernier j’ai découvert que j’étais sans doute allergique aux chevaux, à l’occasion de la visite du salon EquitaLyon. Je fais partie des gens qui n’ont pas de place dans la campagne :-/ Autrefois, les allergiques, ils mourraient...

    • Ces témoignages, notamment celui de @touti, me rappelle mes quelques jours passés en Valais pour le regain, il y a 40 ans…

      En naviguant un peu, je tombe sur cette description de la vie d’agriculteur de montagne (aux Avanchers en Savoie)


      http://robert.aspord.free.fr/18.htm
      Aux activités évoqués sur cette page, il fallait ajouter la vigne.

      Ces paysans de montagne étaient fiers de parler patois ; un de mes grands-oncles remplissaient des cahiers d’écolier retranscrivant des récits et des tournures de phrases pour un universitaire (je sais maintenant qu’on dit informateur…)

      En bon Valaisans, ils étaient extrêmement bigots et calotins ; ils jouaient tous d’un instrument ou chantaient dans la chorale de l’église.

      En revenant des champs, l’une de mes tantes remplissait son tablier des herbes qu’elle collectait tout le long du chemin et qu’elle entreposait à sécher, soigneusement rangées et classées dans son grenier.

    • @biggrizzly @nicolasm Il y a une augmentation de prévalence des allergies qui s’est faite en France dans les années 1970 et s’est poursuivie jusqu’à un plateau (discuté) ces dernières années. C’était 0,5% de la population dans les années 50/60, réservé a des familles d’atopiques. C’est aujourd’hui 20 à 25% de la population qui a une forme plus ou moins forte d’allergie. Les causes sont multiples (hygiène, composés organiques volatils, pollution particulaire fine vs à grosse particule, ozone etc.) mais elles sont issues du mode de vie occidental. Une (belle) étude Allemande de Von Muttius a suivi les allemands de l’est (Dresde/Lipezig versus Munich) à l’effondrement du mur de Berlin, leur modification de mode de vie augmente la prévalence des allergies pour les amener à celle de l’Allemagne de l’Ouest en quelques années seulement. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10573234

    • Ah oui @simplicissimus, voila des termes qui me chantent, le #regain, c’est la deuxième coupe du foin, la première ayant lieu en juin ! J’ai la chance de ne pas être allergique, alors comme on ne faisait pas de bottes avec le foin nous le tassions de nos pieds dans la remorque, me reviennent les odeurs fortes d’herbes et de fleurs séchées, de rires, du plaisir de faire quelque chose en commun ou chacun, jusqu’aux enfants et au vieux avaient un rôle.

      Au fait, @simplicissimus si tu connais le Canton de Vaux, est-ce que tu te souviens comment se nomme la pièce de la maison qui sert à se détendre ? Je ne retrouve pas, il me semble que c’était « canotsé ».

  • Vaut-il mieux incendier un centre des impôts ou démonter pacifiquement une salle de traite ?
    http://www.bastamag.net/Criminalisation-des-syndicalistes

    « Serait-il moins risqué d’incendier un centre des impôts ou les bâtiments de la Sécu agricole que de démonter symboliquement une usine à 1 000 vaches ? » C’est la question posée par Léon Maillé, ancien berger et pilier de la lutte du Larzac, alors que s’ouvre le 28 octobre le procès de militants de la Confédération paysanne, accusés d’avoir démonté une salle de traite. Où est la #Justice, interroge-t-il, quand des actions non-violentes, à visage découvert, sans agressions verbales ou physiques, sont durement (...)

    #Débattre

    / Agriculture , Quelle #Agriculture_pour demain ?, Justice, #Syndicalisme

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ?

  • « C’est fini » : vie et mort d’une #ferme, celle de mon voisin | Rural rules | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/rural-rules/2014/08/11/cest-fini-vie-et-mort-dune-ferme-celle-de-mon-voisin-233344

    Une année, la coopérative lui annonce que les primes à la matière grasse, c’est fini. C’est pas la peine. Ça reviendra peut être, mais là, faut pas y compter. On est pas dans une région d’AOC. Alors on a bien réfléchi, mais le gras on s’en fout, finalement. Le beurre, la crème, les fromages continueront à se faire, mais ça coûtera moins cher aux usines. Et comme ça les marges à la distribution seront plus grande. Vous comprenez ?

    Ce que le voisin comprend, c’est qu’il est en train de se faire sucrer la majeure partie de ses revenus. Toute l’élaboration de son exploitation. Son troupeau patiemment constitué. Ses cultures. Tout à néant.

    #paysannerie #élevage

  • « La fin de la paysannerie ? C’est ça l’avenir, mon gars. Faut pas rêver » | Rural rules
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/rural-rules/2014/10/22/la-fin-de-la-paysannerie-cest-ca-lavenir-mon-gars-faut-pas-re

    Ce qu’il manque, je vais te dire : c’est une forme de bon sens. Comment dire mieux ? Avec la vache folle, c’était pareil : il devrait y avoir quelque chose de profondément enfoui qui te retienne de donner de la viande à bouffer à tes vaches, non ?

    Eh bien les semences, c’est pareil. Quelque chose devrait te retenir de faire confiance à des gars qui te vendent délibérément des graines stériles. Quelque chose devrait te retenir d’entasser 10 000 poulets dans des tunnels au néon farcis d’antibiotiques.

    Quelque chose devrait te retenir d’entasser mille vaches dans une stabulation entièrement mécanisée pour faire de l’électricité avec leur merde. Non ?

    Le bon sens...

    Toutes ces fermes vides, dans la vallée, elles avaient toutes trois ou quatre tas de fumiers répartis. Quand ça pleuvait, le lisier s’écoulait et fumait les entours. Mais maintenant, y a tellement de vaches dans les étables que ça déborde de fumier. Il faut le stocker dans des cuves, avec des systèmes de rigoles et de flux. Quand ça pleut : ça déborde. Ça part dans la rivière. Et ça dévaste tout.

    Et te voilà, paysan, à dévaster ce dont tu vis.

    Tu m’étonnes qu’ils raccrochent les gants, tous...

    Les invités sont partis. La pluie tombe serrée. Il est tard. Et la conversation commence à prendre une tournure annihilante.

    Elle est sans fin, la plainte des paysans. C’est devenu un combat. Tu te bas contre tes institutions. Tu te bas contre les fournisseurs. Tu te bas contre les vétérinaires. Tu te bas contre les idées reçues. Contre ton destin. Contre la fatalité.

    Depuis peu, tu te bas contre les consommateurs qui t’accablent de tous les maux, peu importe tes efforts et ta démarche.

    Dernière en date, tu te bats même contre les architectes des bâtiments de France, qui t’interdisent de construire une grange pour y stocker le foin afin que les touristes qui profitent de la vue depuis le château en ruine ne soient pas gênés par la présence notoire de la seule ferme encore en activité. Le maire, en lui notifiant le refus de permis de construire, a même qualifié la ferme de « verrue dans le paysage ».

    Sans fin.

    La nuit tombée, je repars au milieu des aboiements et d’un déluge de gouttes épaisses. Dans ma tête : des poignées de mains, des rires, et des conversations en boucle.

    Espoir. Désespoir.

    Je me redis que faire gaffe à ce qu’on mange, ce qu’on boit, et à quand on le consomme, c’est pas un luxe. C’est pas de la guimauve à hipsters. Pas une mode bobo.

    C’est une nécessité urgente et absolue.

    Pour le moment, les fermes sont vides, mais les terres sont là. Et puis le savoir faire. Il s’en faut de peu qu’il n’y ait plus que des friches, des serres et des champs sans limites. Regardez l’Espagne, si je mens. Les Pays-Bas. Ou ces régions d’Angleterre où la paysannerie n’est plus qu’un lointain souvenir.

    Tu manges mal. Tu dors mal. Tu vis mal. Au milieu de paysages désertés. Les terres se vident et les villes s’empilent.

    Partout dans le monde.

    Alors tant pis si de temps en temps, je ressasse la complainte des paysans. Ça secoue. Ça réveille. Ça recadre. Et puis, après tout : c’est bon, parfois, d’avoir des ennemis.

    Au moins, tu sais contre quoi tu te dresses.

    #paysannerie #écoumène #alimentation

    • Le pire, c’est les jeunes. Pas qu’ils soient mauvais en soi, les pauvres. Mais c’est sans fin. Ils arrivent, tout juste sortis de l’école, la tête fraîchement farcie, et se cognent de la paysannerie. Eux : ils veulent des hectares, du rendement, et un salaire. Le tout, tout de suite. Pour commencer. Ils ont la poitrine en avant, de l’énergie plein les bottes. Ils investissent, massivement, avec la bénédiction des banques et des institutions, dans des équipements qui rutilent.

      Et se lancent, tête baissée, pensant faire au mieux, dans une vie de solitude, de travail acharné et de remboursements.

      Alors le syndicalisme, tu parles... Quand tu passes ton temps à flipper pour ta propre survie...

      Petit à petit, les fermes ferment. Usure. Abandon. Retraite. Dépression. Ou « p’tit marteau » : liquidation. Ça se vide. Les jeunes arrivent. S’installent. Rachètent les terres de deux ou trois. Et ça repart. Pyramide. Jusqu’à ces abominations céréalières de plusieurs milliers d’hectares, qui bouffent allègrement les sols et paysages de Beauce, de Champagne ou du Berry.

      #agriculture_cyborg

    • Pour avoir côtoyé des apprentis pendant la formation agricole, effectivement ils passaient leur temps sur les ordinateurs à jouer à un jeu agricole, mais surtout à parler des marques et de cylindrées de tracteurs, d’équipement, etc. Pratiquement pas de discussions sur le vivant, en fait.

    • Il me semble que les parents ne s’en sortaient pas trop mal. De mémoire y avait un volailler-céréalier, et un arbo noisetiers/kiwis. Les autres je me souviens plus, mais je pense qu’ils parlaient tracteurs comme ils auraient pu parler voitures mais les tracteurs c’était plus concret pour eux ...

  • L’agroécologie ne peut être que paysanne - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6328

    L’#agroécologie ne peut être que paysanne.

    Elle n’est ni compatible avec les « services écosystémiques » ou la notion de « Capital Naturel », ni avec la présence de l’industrie agroalimentaire et chimique dans ce colloque.

    Ces visions économiques de la nature ne servent pas les pratiques agroécologiques paysannes mais cherchent à ouvrir de nouveaux marchés aux multinationales qui en profitent pour redorer leur image. Ces alliances et l’agriculture qu’elles dessinent ne portent pas nos ambitions de justice sociale, mais au contraire en sapent les bases.

    [...] Derrière le juste constat que le modèle agricole actuel est dans une impasse, se cache une vision purement technico-économique de l’agroécologie qui fait la promotion de pratiques qui n’ont rien à voir avec celle-ci.

    Pire, il y a une volonté de légitimer la #financiarisation et l’appropriation de la nature. Les « services écosystémiques » sont marchandisés, la « biomasse » sauvage et cultivée est confisquée par des droits de propriété intellectuelle. La nature est mise sous brevet ! Ces objectifs sont incompatibles avec l’autonomie paysanne et la souveraineté alimentaire, éléments pourtant centraux de l’agroécologie.

    Dans ce cadre, il n’est pas étonnant que rien ne soit fait pour agir sur le contexte politique et économique global qui détermine les choix agricoles et alimentaires. Ainsi, les politiques publiques et les échanges internationaux ne sont pas remis en question, la question foncière et les enjeux sociaux ne sont pas pris en compte.

    De fait, en continuant à appliquer les mêmes politiques, le gouvernement français, au lieu d’offrir un cadre favorable aux pratiques paysannes agroécologiques, prend des décisions qui conduisent à l’exclusion progressive de celles et ceux qui les mettent en œuvre.

    Dans cette agriculture qui se targue de vertus environnementales, les fermes à taille humaine continueront à être remplacées par des usines, les savoirs paysans par des technologies brevetées (comme les drones par exemple) et le travail humain par des machines ou des intrants chimiques.

    Cette agriculture qui ne survit que grâce à une #énergie_fossile déclinante et l’exploitation grandissante d’une main d’œuvre précaire cherche son salut dans la « bioéconomie », pour le plus grand bonheur des multinationales et des marchés financiers. Elle camoufle sa fuite en avant destructrice derrière le vocabulaire des alternatives.

    Ce à quoi nous sommes confrontés en France se reproduit dans de nombreux autres pays, aussi nous souhaitons partager avec les participants de ce Symposium international notre préoccupation et nos résolutions. Nous entendons défendre les valeurs et promouvoir les initiatives portées par les paysannes, les paysans et les acteurs du mouvement social ainsi que dénoncer les #fausses_solutions .

    #agriculture_cyborg #greenwashing #récupération #privatisation #paysannerie #autonomie