• En Italie, l’immigration toujours au cœur du conflit entre la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni et les juges
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    En Italie, l’immigration toujours au cœur du conflit entre la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni et les juges
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    Publié hier à 16h30, modifié hier à 17h50
    La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, et une partie de la magistrature continuent à s’enfoncer dans un conflit qui a pour principal objet la question migratoire. Les polémiques se sont poursuivies après que les juges, vendredi 31 janvier, ont infligé un troisième revers à la dirigeante d’extrême droite dans la mise en œuvre de son projet albanais. Les centres de détention pour migrants clandestins installés par l’Italie sur le territoire de ce pays des Balkans resteront donc vides. Pour l’instant.
    Giorgia Meloni et ses alliés entendent transformer ce nouvel échec en opportunité politique, désignant les juges comme adversaires de l’intérêt national et les accusant de bafouer la légitimité démocratique. Ce discours a pris une dimension nouvelle depuis que son gouvernement est mis en cause dans l’affaire du rapatriement, le 21 janvier, d’un milicien libyen visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). En arrière-fond se profile une réforme de la justice, accusée de préparer une reprise en main de la magistrature.
    Interceptés, transbordés, transportés, débarqués sur le sol albanais, enfermés, libérés, envoyés finalement en Italie : en moins d’une semaine, les 43 personnes concernées par l’opération visant à gérer une partie des procédures de demande d’asile en dehors du territoire italien ont suivi le même parcours que deux groupes de migrants passés, à l’automne 2024, par le centre de détention de Gjadër, en Albanie. De nationalités bangladaise, égyptienne, ivoirienne et gambienne, c’est-à-dire originaires de pays considérés comme sûrs par la loi italienne, ils ont vu leur détention invalidée par la cour d’appel de Rome, vendredi 31 janvier.
    Comme en octobre et novembre 2024, les juges ont renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) au sujet de la définition de la catégorie des « pays sûrs ». Une des décisions de la CJUE, antérieure, implique qu’un Etat ne puisse être défini comme tel s’il ne l’est pas pour l’ensemble de la population et sur l’ensemble du territoire de celui-ci.
    Ce nouveau camouflet intervient alors que Giorgia Meloni est aux prises avec la justice sur un autre front : la Libye, autre pays constituant une pièce stratégique de sa politique migratoire. Depuis son arrivée au pouvoir, en octobre 2022, la présidente du conseil soigne ses relations avec les potentats libyens qui contrôlent les carrefours migratoires de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine.
    Lire aussi | L’Italie signe des accords économiques avec la Libye pour lutter contre la migration irrégulière
    Pour avoir organisé, le 21 janvier, le rapatriement du milicien libyen et criminel de guerre présumé Osama Najim, brièvement détenu après son arrestation à Turin, sur mandat de la CPI, la cheffe de l’exécutif est visée par une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Rome. Le ministre de l’intérieur italien, Matteo Piantedosi, celui de la justice, Carlo Nordio, et le secrétaire d’Etat à la présidence du conseil, chargé de superviser les services de renseignement, Alfredo Mantovano, sont également concernés.
    Les passes d’armes entre le gouvernement Meloni et les magistrats italiens se succèdent alors que l’exécutif entend mener à son terme une réforme de l’institution judiciaire, historiquement divisée en factions politiques. Visant à séparer les carrières entre procureurs et juges, elle est critiquée par l’opposition et certains magistrats, vue comme susceptible d’affecter l’indépendance de ces derniers.
    Les différends entre le pouvoir exécutif, en particulier quand il est aux mains de la droite, et le pouvoir judiciaire sont monnaie courante en Italie depuis les années 1990. Toutefois, le conflit actuel intervient alors que la coalition en place est dirigée par Fratelli d’Italia (FDI), le parti de Giorgia Meloni, proche d’autres formations illibérales européennes qui, au pouvoir, se sont illustrées par leur volonté de mettre au pas les systèmes judiciaires. A l’instar du parti Droit et justice, qui a gouverné la Pologne de 2015 à 2023, et du Fidesz du premier ministre hongrois, Viktor Orban, ami politique de longue date de la présidente du conseil italien.
    « Il faut que les magistrats se souviennent que les lois sont faites au Parlement. La réforme que nous sommes en train de faire est vouée à retirer leur pouvoir aux courants politiques de la magistrature », explique le président du groupe FDI au Sénat, Lucio Malan. Le député du même parti Galeazzo Bignami, cité samedi par l’agence de presse ANSA, dénonce pour sa part une « attitude de résistance de la part d’une fraction de la magistrature italienne par rapport aux mesures adoptées pour garantir la sécurité et combattre l’immigration irrégulière ».
    Dans l’opposition, on dénonce le projet albanais comme un échec ruineux. « Le gouvernement détourne des ressources considérables pour une opération de distraction visant à faire passer au second plan les problèmes du pays. Alors que la santé publique est en crise, on envoie des policiers à l’étranger garder des centres de détention vides », accuse Chiara Braga, présidente du groupe du Parti démocrate (centre gauche) à la Chambre des députés. Le coût total de l’opération est estimé à environ 680 millions d’euros. « Les migrants sont transportés comme des colis entre l’Albanie et l’Italie. Ceux-là mêmes qui ont pu être torturés par des miliciens comme Osama Najim », s’indigne-t-elle.
    L’efficacité de ces arguments face au récit que veulent imposer Giorgia Meloni et ses alliés n’a cependant rien d’évident. Le thème lourd et porteur de la « sécurité nationale » qui serait menacée par les juges était ainsi au cœur de la déclaration de Mme Meloni lorsqu’elle a annoncé, mardi 28 janvier, faire l’objet d’une enquête dans l’affaire libyenne. Elle se disait alors « mal aimée par ceux qui ne veulent pas que l’Italie change et devienne meilleure », agitant l’argument des intérêts géopolitiques du pays et de la raison d’Etat pour justifier son action.
    Au cours des dernières semaines, marquées par l’accentuation du conflit avec la magistrature, les intentions de vote de FDI n’ont pas fléchi, d’après les données au 31 janvier du média spécialisé dans les sondages politiques Youtrend. Elles ont même progressé pour atteindre 30,1 %, tandis que la coalition au pouvoir dans son ensemble atteignait 49,3 %, le taux le plus élevé depuis le début de la législature, en octobre 2022. « D’un point de vue qualitatif, on constate que le conflit avec la magistrature soude puissamment autour de Giorgia Meloni une majorité dont les composantes peuvent diverger sur les autres sujets », dit le directeur de Youtrend, Lorenzo Pregliasco.

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  • La justice italienne annule une nouvelle fois le transfert de migrants en Albanie - InfoMigrants
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    La justice italienne annule une nouvelle fois le transfert de migrants en Albanie
    Par La rédaction Publié le : 03/02/2025
    Une quarantaine de migrants ont quitté samedi l’Albanie pour l’Italie après que la justice italienne a annulé une nouvelle fois le transfert de ces exilés. Quarante-neuf migrants avaient été interceptés en mer et envoyés en Albanie mardi dernier. Plusieurs d’entre eux avaient été renvoyés en Italie le jour même, en raison de leur vulnérabilité.
    C’est un nouveau camouflet pour la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Samedi 1er février, 43 migrants ont quitté en bateau le port albanais de Shëngjin pour l’Italie. La justice italienne a annulé leur transfert vers ce pays des Balkans la veille.
    C’est la troisième fois que les juges italiens mettent en échec l’envoi de migrants en Albanie. Ce projet de délocalisation porté par la dirigeante d’extrême droite a pour but de confier à Tirana le traitement des demandes d’asile des personnes interceptées en Méditerranée, et d’accélérer le rapatriement des exilés déboutés.
    Les migrants rapatriés samedi faisaient partie d’un groupe de 49 personnes interceptées par les autorités italiennes alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée, avant d’être conduites en Albanie où elles sont arrivées mardi. Plusieurs d’entre eux ont été renvoyés le jour même en raison de leur vulnérabilité, tandis que des dizaines sont restés sur place.
    La plupart sont originaires du Bangladesh, mais le groupe compte également six Égyptiens, un Ivoirien et un Gambien, selon les associations de défense des droits de l’Homme qui suivent l’affaire.
    Vendredi, la Cour d’appel de Rome a donc, une nouvelle fois, renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Les juges italiens refusent ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie, préférant remettre cette décision à la justice européenne.
    Depuis fin 2024 et les premières tentatives de transferts en Albanie, la CJUE a été saisie pour examiner des questions juridiques soulevées par plusieurs tribunaux italiens. Les juges italiens ont notamment sollicité la CJUE pour qu’elle se prononce sur la notion de pays sûr. Une question au cœur du projet de délocalisation car uniquement les hommes seuls originaires de pays dits sûrs sont concernés par les expulsions en Albanie. L’Italie a établi une liste de pays dits « sûrs » et les demandes d’asile de personnes originaires de ces pays sont traitées de façon accélérée.
    Mais les juges qui ont bloqué le premier transfert de migrants ont invoqué une décision de la Cour de justice de l’Union européenne selon laquelle les pays de l’UE ne peuvent décréter l’ensemble d’un pays sûr alors même que certaines régions de ce même pays ne le sont pas. Cette décision judiciaire est un nouveau coup dur pour le projet d’externalisation des demandes d’asile de Giorgia Meloni. Une source du ministère l’Intérieur italien a réagi, samedi, en déclarant que le gouvernement ne se laisserait pas détourner d’une initiative qui a été discutée lors d’une réunion des ministres de l’UE la semaine dernière. « Le gouvernement ira donc de l’avant », a-t-elle ajouté.
    En novembre 2023, Giorgia Meloni a signé un accord avec son homologue albanais Edi Rama, afin d’ouvrir deux centres gérés par l’Italie en Albanie, de l’autre côté de l’Adriatique. Les centres sont devenus opérationnels en octobre, mais les juges ont rejeté la détention des deux premiers groupes d’hommes qui y avaient été transférés et qui ont donc été renvoyés dans la péninsule.
    Le projet de délocalisation de la demande d’asile de Giorgia Meloni est suivi de près par d’autres pays européens tentés par l’externalisation de l’asile. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen elle-même a déclaré que l’UE devait étudier davantage l’idée de « centres de retour » de migrants en dehors de ses frontières, affirmant que l’UE pourrait « tirer des leçons » de l’expérience Italie-Albanie. Sa proposition d’"explorer la possibilité de centres de retour hors UE" est soutenue par 15 États membres, notamment l’Italie et la Hongrie du conservateur Viktor Orban. Des discussions qui auraient été « impossibles » au sein de l’Union il y a quelques années, avait alors commenté auprès de l’AFP un responsable européen. Mais « le débat a évolué », « vers la droite » de l’échiquier politique, constatait-il.

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  • Des dizaines de migrants quittent l’Albanie pour l’Italie après une décision judiciaire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/31/en-italie-des-juges-refusent-d-endosser-la-detention-de-migrants-en-albanie_

    Des dizaines de migrants quittent l’Albanie pour l’Italie après une décision judiciaire
    Le Monde avec AFP
    Au lendemain du revers judiciaire infligé au projet de la première ministre italienne d’externaliser le traitement de l’immigration dans un pays tiers, une quarantaine de migrants a embarqué depuis l’Albanie, direction l’Italie. Un bateau italien transportant 43 migrants a ainsi quitté samedi le port albanais de Shëngjin, juste après midi, selon l’Agence France-Presse (AFP).
    Les migrants faisaient partie d’un groupe de 49 personnes interceptées par les autorités italiennes alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée, avant d’être conduites en Albanie, où elles sont arrivées mardi. Plusieurs d’entre elles ont été renvoyés le jour même, tandis que des dizaines sont restées sur place. La plupart sont originaires du Bangladesh, mais le groupe compte également six Egyptiens, un Ivoirien et un Gambien, selon les associations de défense des droits de l’homme qui suivent l’affaire.
    Vendredi soir, la Cour d’appel de Rome a renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), refusant ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie et portant un nouveau coup dur au projet de la première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni. Une source du ministère de l’iIntérieur italien a réagi en déclarant que le gouvernement ne se laisserait pas détourner d’une initiative qui a été discutée lors d’une réunion des ministres de l’UE cette semaine. « Le gouvernement ira donc de l’avant », a-t-elle ajouté.
    Les pays scandinaves, Danemark en tête, poussent ouvertement à la création rapide de ces hubs, aux côtés de la Pologne, de l’Autriche, des Pays-Bas et donc de l’Italie. Un vœu exprimé par d’autres pays européens, qui plaident toutefois pour que ces centres ne soient pas installés à leurs frontières, de crainte de subir des flux de migrants cherchant à entrer à nouveau dans l’Union européenne. La France est, elle, pour l’instant plutôt en retrait des discussions, préférant juger sur pièce, tant le sujet est épineux, notamment aux yeux d’une partie de la société civile.
    Dans ce contexte, le projet de Mme Meloni de confier le traitement des demandes d’immigration à un pays tiers et d’accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés est suivi de près par d’autres pays européens. Pour Elly Schlein, chef du Parti démocratique (PD), formation d’opposition de centre gauche, ces derniers développements montrent que le programme est un « échec retentissant ». Le plan, fortement critiqué par les groupes de défense des droits et les partis d’opposition en Italie, s’est, en effet, heurté à des obstacles répétés, et la CJUE examine des questions juridiques soulevées par plusieurs tribunaux italiens.
    En novembre 2023, Mme Meloni a signé un accord avec son homologue albanais, Edi Rama, afin d’ouvrir deux centres gérés par l’Italie en Albanie, de l’autre côté de l’Adriatique. Les centres sont devenus opérationnels en octobre, mais les juges ont rejeté la détention des deux premiers groupes d’hommes qui y avaient été transférés et qui ont donc été renvoyés dans la Péninsule.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Albanie, le centre de migrants de Giorgia Meloni, symbole de la très restrictive politique migratoire italienne : « Pour notre village perdu, c’est une aubaine »
    L’Italie a établi une liste de pays dits « sûrs » et les demandes d’asile de personnes originaires de ces pays sont traitées de façon accélérée. Mais les juges qui ont bloqué le premier transfert de migrants ont invoqué une décision de la CJUE selon laquelle les pays de l’UE ne peuvent décréter l’ensemble d’un pays sûr alors même que certaines régions de ce même pays ne le sont pas. Le gouvernement de Mme Meloni avait réagi en adoptant une loi réduisant la liste des pays sûrs à 19 pays (au lieu de 22), assurant que toutes les zones de ces pays étaient sûres. Mais les juges ont ensuite fait libérer un deuxième groupe de demandeurs d’asile transférés, en estimant qu’ils souhaitaient obtenir des éclaircissements de la part de la CJUE, qui devrait tenir une première audience en février, selon les médias italiens.

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  • Italie : les transferts de migrants vers l’Albanie reprennent sans assurance de leur effectivité - InfoMigrants
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    Italie : les transferts de migrants vers l’Albanie reprennent sans assurance de leur effectivité
    Par La rédaction Publié le : 27/01/2025
    Le ministère italien de l’Intérieur a annoncé que les transferts de migrants vers les centres pour demandeurs d’asile en Albanie avaient repris dimanche. Après une pause de deux mois et l’échec des deux premiers transferts, 49 personnes ont été envoyées en l’Albanie après avoir été secourues en mer. Mais leur sort reste incertain : des juges italiens s’en sont remis à la Cour européenne de justice pour valider ces transferts.
    Deux mois après l’échec des premiers transferts de demandeurs d’asile vers l’Albanie, Rome a repris, dimanche 26 janvier, ces envois controversés. « Après les opérations d’examen des conditions des personnes interceptées, 49 citoyens étrangers ont été embarqués sur le navire Cassiopea pour être transférés dans les centres en Albanie, où auront lieu les procédures d’accueil, de rétention et d’examen de chaque cas particulier », a affirmé un communiqué du ministère de l’Intérieur. Ces exilés ont été secourus en mer par les gardes-côtes italiens quelques heures plus tôt.Le ministère se félicite par ailleurs du fait que 53 autres personnes ont présenté leur passeport afin d’éviter d’être transférées en Albanie. Cela permet d’accélérer la procédure d’identification et d’examen de leurs cas, augmentant ainsi « la possibilité de rapatrier ceux qui n’ont pas le droit de rester » dans l’Union européenne (UE), selon le communiqué.
    En novembre 2023, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a signé un accord avec son homologue albanais, Edi Rama, afin d’ouvrir deux centres en Albanie, gérés par Rome, pour y traiter les cas de certaines personnes secourues par l’Italie en Méditerranée centrale. Le partenariat ne concerne que les hommes, les personnes vulnérables (femmes, enfants, blessées) en sont exclues.
    Les centres sont devenus opérationnels en octobre 2024 mais n’ont encore accueilli aucun migrant, toutes les tentatives de transferts ayant jusqu’ici été invalidées par la justice italienne. En octobre, un premier groupe de 12 personnes originaires d’Égypte et du Bengladesh avaient été envoyées en Albanie, puis rapatriées en Italie après l’invalidation de leur détention par des juges italiens.
    La situation s’est répétée début novembre avec un second groupe de huit hommes qui ont dû eux aussi être rapatriés en Italie. Un tribunal de Rome a suspendu leur détention et décidé de saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour s’assurer que la législation italienne sur ces transferts soit conforme aux textes européens.
    Pour déterminer quels exilés peuvent être envoyés en Albanie, l’Italie a établi une liste de pays dits « sûrs ». Les demandes d’asile de personnes originaires de ces États sont traitées de façon accélérée. Seuls les hommes originaires de ces pays peuvent donc être emmenés dans les centres albanais.
    Mais les juges italiens ont invoqué un arrêt de la CJUE stipulant que les États membres ne peuvent désigner comme sûrs que des pays dans leur totalité, et non des parties seulement. La liste proposée initialement par le gouvernement italien comprenait des pays dont certaines régions ne pouvaient être considérées comme sûres. Le gouvernement de Giorgia Meloni a réagi en adoptant une loi réduisant la liste des pays sûrs à 19 pays (au lieu de 22), assurant que toutes les zones de ces pays étaient sûres. Afin de se conformer à la législation européenne, l’exécutif italien a ainsi exclu trois pays (le Cameroun, la Colombie et le Nigeria) de sa liste de « pays sûrs ». Toutefois, la nouvelle liste, qui a vocation à être mise à jour annuellement, comprend toujours le Bangladesh, la Tunisie et l’Égypte. Trois pays dont les ressortissants figurent parmi les principales nationalités arrivant en Italie.
    Depuis, les juges du tribunal de Bologne ont demandé à la CUEJ de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien sur la notion pays sûrs. La cour européenne n’a pas encore donné sa réponse mais le gouvernement italien a choisi de ne pas attendre sa décision et de reprendre les transferts. La nationalité des migrants dont le transfert a débuté dimanche n’a pas été communiquée par les autorités italiennes

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  • Pour la deuxième fois, la justice italienne invalide la détention des migrants en Albanie - InfoMigrants
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    Pour la deuxième fois, la justice italienne invalide la détention des migrants en Albanie
    Par La rédaction Publié le : 12/11/2024
    Un tribunal italien a infligé lundi un nouveau revers à la politique migratoire de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni. Les juges ont invalidé la détention du deuxième groupe de migrants envoyés vendredi en Albanie en demandant à la justice européenne de statuer sur leur rétention. En attendant, les sept exilés seront renvoyés en Italie, et les centres albanais demeurent vides.
    Nouveau camouflet pour la Première ministre italienne d’extrême droite. Lundi 11 novembre, un tribunal de Rome a suspendu la détention des sept migrants envoyés vendredi en Albanie, selon un accord signé fin 2023 entre Rome et Tirana qui prévoit l’externalisation des demandeurs d’asile.
    Les magistrats ne se prononcent pas sur la légalité de cette détention mais décident de saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour s’assurer que la législation italienne soit conforme aux textes européens.Pour des questions de délai légal, les sept migrants concernés « retourneront en Italie dans les prochaines heures », a indiqué lundi soir à l’AFP une source gouvernementale italienne.
    Au départ, huit personnes, originaires du Bangladesh et d’Égypte, avaient été envoyées en Albanie vendredi après avoir été interceptées en mer par les gardes-côtes italiens. Mais l’un des exilés a été transféré quelques heures plus tard en Italie en raison de sa vulnérabilité - constatée lors d’un examen médical dans le centre albanais.Depuis plusieurs semaines, les juges italiens et le gouvernement se livrent une bataille sémantique sur la définition de « pays sûrs ».
    Dans une affaire précédente remontant à trois semaines, des juges de la section des affaires migratoires du tribunal de Rome avaient annulé la rétention des 12 premiers migrants conduits en Albanie, invoquant un récent arrêt de la CJUE sur les pays de provenance considérés « sûrs » par les pays d’accueil.Le tribunal avait tranché qu’aux termes de cet arrêt, les 12 migrants ne remplissaient pas les critères de rétention en Albanie et qu’ils devaient être renvoyés en Italie. Pour contourner l’obstacle, le gouvernement de Giorgia Meloni avait adopté 48 heures plus tard un décret en inscrivant dans la loi 19 pays considérés comme « sûrs » par le gouvernement.
    Ce qui signifie que Rome espérait traiter en procédure accélérée depuis l’Albanie les demandes d’asile de migrants originaires de ces pays, avec à la clé une probable expulsion.
    Face à ce décret, des juges du tribunal de Bologne se sont déjà adressés il y a deux semaines à la CJUE lui demandant de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien.
    Ils ont également estimé qu’il n’était pas possible de déclarer des pays entiers sûrs lorsqu’il existe des preuves de la persécution de minorités. « On pourrait dire, paradoxalement, que l’Allemagne nazie était un pays extrêmement sûr pour la grande majorité de la population allemande : à l’exception des juifs, des homosexuels, des opposants politiques, des personnes d’origine rom et d’autres groupes minoritaires », ont-ils plaidé.
    Le vice-Premier ministre Matteo Salvini, allié de Giorgia Meloni et chef du parti anti-migrants de la Ligue, a aussitôt réagi à cette décision en dénonçant « un nouveau jugement politique (...) contre les Italiens et leur sécurité ». « Le gouvernement et le parlement ont le droit de réagir pour protéger les citoyens et ils le feront », a-t-il estimé."La justice démonte encore une fois la propagande du gouvernement italien", s’est félicitée de son côté l’ONG de sauvetage en mer Sea-Watch. « Combien de temps encore le gouvernement italien continuera cette farce inhumaine ? » Alors que Rome a déjà dépensé des dizaines de millions d’euros pour construire ces centres de rétention en Albanie ayant finalement ouvert en octobre avec des mois de retard, cet énième revers est embarrassant pour Giorgia Meloni. La cheffe du parti post-fasciste Fratelli d’Italia avait présenté ce projet comme un « exemple » pour les autres pays européens. Mais ces centres, initialement prévus pour accueillir des centaines de migrants, sont pour l’instant condamnés à tourner à vide.

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  • Après un premier échec, l’Italie transfert un deuxième groupe de huit migrants en Albanie - InfoMigrants
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    Après un premier échec, l’Italie transfert un deuxième groupe de huit migrants en Albanie
    Par La rédaction Publié le : 07/11/2024
    Huit migrants, originaires d’Égypte et du Bangladesh, doivent arriver jeudi en Albanie après avoir été interceptés en mer par les gardes-côtes italiens. Il s’agit du deuxième transfert de ce type, le premier ayant été invalidé par la justice italienne mi-octobre. Un tribunal romain avait estimé que les ressortissants de ces deux pays ne pouvaient pas être envoyés sur le sol albanais.
    Le navire militaire italien le Libra a quitté mercredi 6 novembre le port italien de Lampedusa. Avec huit migrants à son bord, le patrouilleur devrait accoster jeudi à Shengjin, en Albanie, indique la presse italienne. Ce débarquement est rendu possible par un accord signé en novembre 2023 entre Rome et Tirana qui prévoit que les exilés récupérés en mer par les gardes-côtes italiens soient envoyés en Albanie, où sera traité leur demande d’asile.
    Depuis lundi, les autorités italiennes procèdent, à bord du Libra, à l’identification d’un groupe de migrants interceptés en Méditerranée. Ce sont donc seulement huit personnes qui ont été sélectionnées pour le deuxième transfert de ce type en Albanie - Rome espérait pourtant envoyer au moins 60 migrants lors de cette rotation selon la Repubblica.
    Ces huit exilés, de nationalité égyptienne et bangladaise, resteront-ils plus de 48 heures sur le sol albanais ? Le mois dernier, la justice italienne a invalidé la rétention des 12 premiers migrants envoyés en Albanie, deux jours seulement après leur arrivée à Shengjin. Un tribunal romain a estimé le 18 octobre que la détention de ces personnes, originaires aussi d’Égypte et du Bangladesh, était illégale au regard du droit de l’Union européenne (UE) car ces deux pays ne peuvent pas être considérés comme « sûrs ».
    Pour contrer cette décision judiciaire et sauver son accord avec Tirana, la Première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, a publié un décret le 21 octobre établissant une nouvelle liste de pays considérés comme « sûrs ». Afin de se conformer à la législation européenne, l’exécutif italien a exclu trois pays parmi les 22 de sa liste précédente de « pays sûrs ». Désormais, le Cameroun, la Colombie et le Nigeria en sont exclus. Toutefois, la nouvelle liste, qui a vocation à être mise à jour annuellement, comprend toujours le Bangladesh, la Tunisie et l’Égypte.
    Mais ce nouveau texte suffira-t-il à contrer la justice, comme le souhaite la cheffe du gouvernement italien ? Selon des juristes, cette modification législative risque de poser de nouvelles questions juridiques, et même avec ce décret, c’est bien la législation européenne qui prévaut malgré tout.
    Vendredi 25 octobre, des juges de Bologne, qui s’opposent à la politique migratoire du gouvernement, ont donc demandé à la Cour européenne de justice (CUEJ) de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien. Et lundi, un tribunal sicilien a statué que l’Égypte ne pouvait pas être considérée comme un pays « sûr », s’appuyant lui aussi sur le droit européen. Reste à savoir quelles décisions prendront les tribunaux italiens dans les prochaines heures sur cette nouvelle affaire.
    Ce deuxième transfert intervient dans un contexte de fortes arrivées en Italie. Depuis lundi, environ 2 000 migrants ont débarqué dans le pays. Les huit exilés envoyés en Albanie ne représentent donc que 0,5% des derniers débarquements. « À ceux pour qui les centres en Albanie sont le tournant de la lutte contre les trafiquants, n’avez-vous pas l’impression de vous faire rouler par Meloni et ses acolytes », interroge la journaliste italienne de La Repubblica, Alessandra Ziniti.

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  • L’Italie s’apprête à transférer un deuxième groupe de migrants en Albanie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60988/litalie-sapprete-a-transferer-un-deuxieme-groupe-de-migrants-en-albani

    L’Italie s’apprête à transférer un deuxième groupe de migrants en Albanie
    Par La rédaction Publié le : 05/11/2024
    Un groupe de migrants, interceptés lundi en mer par les gardes-côtes italiens, sont actuellement pris en charge à bord du navire militaire Libra, amarré au port de Lampedusa. Les autorités italiennes procèdent à leur identification en vue d’une expulsion vers l’Albanie, plus de deux semaines après l’échec du premier transfert.
    Le navire militaire Libra a accosté lundi 4 novembre dans la matinée au port italien de Lampedusa. Quelques heures plus tard, un groupe de migrants interceptés en mer Méditerranée par les autorités italiennes ont été transbordés sur le bateau, selon la presse italienne qui n’a pas plus d’informations sur le nombre de personnes à bord.
    Seule une partie d’entre eux sont susceptibles d’être envoyés en Albanie. En effet, c’est dans ce navire que sont sélectionnés les exilés éligibles à un transfert vers l’Albanie, selon un accord signé entre Rome et Tirana fin 2023 pour externaliser les demandes d’asile. Seuls les hommes sont concernés par ce partenariat, les personnes vulnérables (femmes, enfants, mineurs, personnes blessées ou malades…) ne peuvent pas être envoyées en Albanie.
    D’après la journaliste italienne Eleana Elefante, le navire militaire stationnera à Lampedusa en attendant que d’autres canots soient interceptés par les gardes-côtes. Au total, Rome espère envoyer en Albanie au moins 60 personnes, indique la Repubblica.
    Ce week-end, le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, avait prévenu que les opérations vers l’Albanie « [pouvaient] reprendre », après l’échec du premier transfert le mois dernier. Vendredi 18 octobre, 12 migrants, expulsés deux jours plus tôt en Albanie ont finalement été renvoyés en Italie. Un tribunal de Rome avait estimé que la détention de ces personnes, originaires d’Égypte et du Bangladesh, était illégale au regard du droit de l’Union européenne (UE) car ces deux pays ne peuvent pas être considérés comme « sûrs ».
    Pour contrer cette décision judiciaire et sauver son accord avec Tirana, la Première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, a publié un décret le 21 octobre établissant une nouvelle liste de pays considérés comme « sûrs » afin de se conformer à la législation européenne. Mais les juristes estiment que cette modification risque quand même de poser problème.
    En réalité, l’avenir de cet accord dépend principalement de la définition de « pays sûrs ». Vendredi 25 octobre, des juges de Bologne, qui s’opposent à la politique migratoire du gouvernement, ont donc demandé à la Cour européenne de justice (CUEJ) de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien.
    Lundi 4 novembre, un nouveau coup a été porté contre ce partenariat controversé avec l’Albanie. Un tribunal sicilien a statué que l’Égypte ne pouvait pas être considérée comme un pays « sûr », citant une décision rendue le mois dernier par la Cour européenne de justice (CJUE) qui estime que le niveau de sécurité dans ces pays doit être « général et constant » pour qu’ils soient considérés comme sûrs.
    Le président du tribunal de Catane, Massimo Escher, a mis en exergue de « graves violations des droits de l’Homme » en Égypte, notamment l’utilisation systématique de la torture par la police, des violences contre des défenseurs des droits et des journalistes et la discrimination contre les femmes, les minorités religieuses et les personnes LGBT+.Ces motifs l’ont conduit à refuser de signer un ordre de détention pour un demandeur d’asile égyptien. Ainsi, selon la justice sicilienne, les demandes d’asile en provenance d’Égypte ne peuvent pas être traitées en procédure accélérée, comme c’est le cas dans les centres albanais. Et ce alors que dans le nouveau décret de l’exécutif italien, cet État figure dans la liste de « pays sûrs ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#egypte#droit#asile#LGBT#CJUE#payssur#lampedusa#sante

  • Asile : les juges italiens demandent à la Cour européenne de clarifier la définition de « pays sûr » - InfoMigrants
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    Asile : les juges italiens demandent à la Cour européenne de clarifier la définition de « pays sûr »
    Par La rédaction Publié le : 30/10/2024
    Le bras de fer continue en Italie entre le gouvernement de Giorgia Meloni et des juges italiens qui s’opposent à sa politique migratoire, notamment à son accord avec l’Albanie. Les tensions se cristallisent autour de la définition des « pays sûrs ». Une définition qui n’a rien d’anodin puisqu’elle influe sur l’avenir des demandeurs d’asile. Les migrants venant de « pays sûr » ont peu de chance d’obtenir l’asile.
    Des juges italiens contestent la politique migratoire du gouvernement de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni. Et tout se joue autour de la sémantique : car les magistrats centrent tous leurs débats autour de la définition de « pays sûrs » - pays dont chaque État au sein de l’Union européenne (UE) a sa propre liste.
    L’enjeu est loin d’être anecdotique. Car si un demandeur d’asile est originaire d’un « pays sûr », sa demande sera considérée comme peu pertinente, et probablement rejetée. Au contraire s’il vient d’un pays « non sûr », son dossier d’asile a de meilleures chances d’être examiné et accepté. C’est cette définition même de « pays sûrs » - au sens de « sécurité de la population générale » - que les juges italiens dénoncent. Il n’est pas possible, selon eux, de déclarer des pays entiers sûrs lorsqu’il existe des preuves de la persécution de minorités. Et ce, que le pays soit en état de guerre ou en paix.
    Et les juges de donner en exemple l’Allemagne nazie ou leur propre pays. « On pourrait dire (…) que l’Allemagne nazie était un pays extrêmement sûr pour la grande majorité de la population allemande : à l’exception des juifs, des homosexuels, des opposants politiques, des personnes d’origine rom et d’autres groupes minoritaires, plus de 60 millions d’Allemands jouissaient d’un niveau de sécurité enviable (…) Et la même chose pourrait être dite de l’Italie sous le régime fasciste ». Pour les juges, le dossier d’un demandeur d’asile devrait être examiné indépendamment de la qualification du pays d’origine : sûr ou pas sûr. « Le système de protection internationale est, par nature, un système juridique de garantie pour les minorités exposées aux risques d’agents persécuteurs, qu’ils soient étatiques ou autres », ont écrit les juges.
    Vendredi dernier, les juges du tribunal de Bologne ont donc demandé à la Cour européenne de justice (CUEJ) de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien. Ces magistrats s’opposent à leur Première ministre qui tente d’envoyer un maximum de demandeurs d’asile en Albanie, hors de l’UE donc, selon les termes d’un accord passé avec Tirana. C’est sur la base de la liste italienne de « pays sûr » que les transferts en Albanie sont possibles : seuls les migrants qui viennent de pays considérés comme « sûr » peuvent être envoyés en Albanie, les autres - venant de pays « non sûr » - pourront déposer leur dossier d’asile sur le sol italien. Le pari est donc important.
    Et il est au centre de ce bras de fer justice-gouvernement depuis l’échec mi-octobre du premier transfert en Albanie d’un groupe de 12 migrants, originaires du Bangladesh et d’Égypte. Ces mêmes juges s’étaient appuyés sur un arrêt de la Cour européenne pour annuler leur envoi en Albanie : en effet, pour la CJUE, le Bangladesh et l’Égypte ne sont pas des pays « sûrs » - alors qu’ils le sont pour l’Italie.Giorgia Meloni tente actuellement de contourner cette opposition juridique pour faire (re)vivre son accord - qui a donc du plomb dans l’aile. Son gouvernement a publié le 21 octobre un nouveau décret afin de se conformer à la législation européenne : l’exécutif italien a exclu trois pays parmi les 22 de sa liste précédente de « pays sûrs ». Mais les juristes estiment que cette modification législative risque quand même de poser problème.
    Le partenariat Rome-Tirana était présenté comme un exemple à suivre au sein de l’Union européenne (UE). Depuis quelques jours, les États membres - dont certains étaient intéressés par le modèle migratoire italien - ont les yeux rivés sur la péninsule, et sur sa possibilité ou non d’externaliser les demandes d’asile dans un pays hors UE.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#UE#payssur#asile#migrationirreguliere#droit#politiquemigratoire#sante

  • Paris et Rabat planchent sur une « feuille de route » pour accélérer les expulsions de Marocains hors de France - InfoMigrants
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    Paris et Rabat planchent sur une « feuille de route » pour accélérer les expulsions de Marocains hors de France
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 30/10/2024
    En visite d’État au Maroc, le président français et son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ont évoqué le sujet sensible de l’immigration irrégulière et des rapatriements forcés des Marocains vers leur pays d’origine. Les deux pays, qui affichent leur amitié retrouvée, travaillent actuellement à une feuille de route pour fluidifier les procédures et accélérer les expulsions.
    C’est un sujet de tension récurrent entre Paris et Rabat : les expulsions des étrangers marocains en situation irrégulière. Depuis des années, la France regrette que le Maroc ne reprenne qu’au compte-goutte ses ressortissants sans autorisation de séjour en France.
    En déplacement dans le royaume chérifien cette semaine, Emmanuel Macron avait proposé à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de l’accompagner. Tout un symbole. Partisan d’une ligne dure sur l’immigration, Bruno Retailleau était attendu sur cet épineux sujet des expulsions vers le Maroc - notamment depuis le meurtre de Philippine, une étudiante française assassinée par un Marocain sans-papiers en septembre dernier. Le président français et son ministre souhaitent concrètement que davantage de laissez-passer consulaires soient délivrés, un document incontournable (en l’absence de passeport) qui permet à la France d’expulser les migrants entrés illégalement sur son sol vers leur pays d’origine. Bruno Retailleau s’est entretenu à ce sujet avec son homologue, Abdelouafi Laftit, mardi 29 octobre. Selon le locataire de la place Beauvau, une feuille de route est à l’étude. « Nous avons eu avec mon homologue et ami désormais, des échanges très denses », a-t-il encore déclaré sans trop de précisions.
    Mais derrière le discours policé, aucun chiffre n’a été annoncé sur le quota de délivrance de laissez-passer consulaires. Au terme de cette visite, Paris et Rabat ont préféré afficher leur amitié retrouvée, parlant d’une « coopération naturelle et fluide » entre les deux pays. Le sujet de l’immigration illégale a été évoqué avec des termes encore flous : Paris et Rabat ont déclaré vouloir « améliorer » le « cadre » et les « procédures » de rapatriement forcé des ressortissants marocains afin de « raccourcir les délais » et de « mieux faire en termes de nombre de personnes réadmises », a résumé le ministre de l’Intérieur français en conférence de presse. Tout faire pour augmenter les expulsions, en somme.
    Pour suivre ce dossier, il y aura « des points d’étapes réguliers », a encore assuré Bruno Retailleau en évoquant aussi la question de la surveillance des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Union européenne pour lutter contre les traversées clandestines. « Je pourrai venir au Maroc autant de fois que nécessaires », a-t-il assuré à son homologue marocain. « Le Maroc est prêt à rapatrier tout migrant irrégulier dont il est attesté qu’il est Marocain et est parti du territoire marocain », avait déclaré le ministre marocain Nasser Bourita au début du mois d’octobre.
    Avant sa visite, Bruno Retailleau avait estimé que le Maroc était un « pays sûr », c’est-à-dire un pays où les Marocains de retour chez eux ne risqueraient rien, ni violence ni sévices de la part des autorités.
    Ces dernières années, la France avait montré son exaspération face au Maroc - et à l’ensemble des pays du Maghreb - concernant leur politique migratoire. Pour forcer les trois États à reprendre leurs ressortissants, Paris avait donc décidé en 2021 de baisser de 50% le nombre de visas délivrés aux Marocains et aux Algériens, et de 33% aux Tunisiens. Une politique autrement appelée : chantage aux visas. Cette décision avait provoqué de vives tensions entre le Paris et Rabat."C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France", avait à l’époque affirmé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
    Un peu plus d’an plus tard, en novembre 2023, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, avait annoncé la levée de ces restrictions par Paris, un geste qui avait mis fin à la « crise des visas ».

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#france#visas#rapatriement#payssur#migrationirregulière#droit#sante

  • Expulsions facilitées, réduction des durées des titres de séjour... : les Pays-Bas annoncent une série de mesures anti-migrants - InfoMigrants
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    Expulsions facilitées, réduction des durées des titres de séjour... : les Pays-Bas annoncent une série de mesures anti-migrants
    Par La rédaction Publié le : 29/10/2024
    La nouvelle coalition au pouvoir aux Pays-Bas a détaillé les nouvelles mesures très contraignantes pour les demandeurs d’asile et les réfugiés. Parmi elles, la possibilité d’expulser des demandeurs d’asile syriens vers leurs pays d’origine, en déclarant certaines parties de la Syrie comme « zone sûres ».
    Ce n’est pas une surprise : le gouvernement néerlandais, dirigé par l’extrême droite, a annoncé vendredi une série de nouvelles mesures toujours plus strictes en matière d’asile.Le Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, a présenté les projets de son gouvernement lors d’une conférence de presse, à l’issue de plusieurs jours de négociations intensives menées par la coalition quadripartite au pouvoir, dirigée par le Parti de la liberté (PVV), parti d’extrême droite du député anti-immigration Geert Wilders.
    Voici les mesures annoncées :
    Classer certaines parties de la Syrie comme « zones sûres » et ainsi permettre le renvoi de demandeurs d’asile syriens déboutés de l’asile vers ces régions. La suppression des titres de séjour à durée indéterminée pour les réfugiésLa réduction du titre de séjour (visa temporaire) de cinq ans à trois ans « en accord avec les pays voisins »
    Mais toutes ces mesures ne seront peut-être pas adoptées. Elles doivent être approuvées à la fois par la chambre basse et la chambre haute du parlement de La Haye. Et certaines, comme le classement de régions de Syrie en « zones sûres », pourraient être rejetées, la Cour de justice européenne ayant déclaré que la situation sécuritaire d’un pays doit être prise en compte dans sa globalité."Nos discussions ont enfin abouti à un résultat très solide", a déclaré Dick Schoof aux journalistes lors de son allocution hebdomadaire. « Aujourd’hui, nous disposons d’un ensemble complet de mesures visant à mettre en œuvre plus rapidement notre politique d’asile, à la rendre plus stricte et à la simplifier », a ajouté le premier ministre.
    Le gouvernement a cependant reculé face à la volonté de Geert Wilders de déclarer une « crise de l’asile » aux Pays-Bas, ce qui aurait déclenché une loi d’urgence qui aurait permis de faire passer des mesures sans que le parlement n’ait à les approuver au préalable. Une « crise de l’asile » aurait concrètement permis aux Pays-Bas d’abroger la « loi sur la distribution » qui oblige les municipalités à créer des places d’accueil pour demandeurs d’asile ou encore de durcir les règles sur le regroupement familial.À l’instar des autres pays européens, les demandeurs d’asile sont en augmentation aux Pays-Bas. Selon Eurostat, un peu plus de 38 000 personnes ont déposé un dossier de protection internationale, contre 35 000 l’année précédente, et 24 000 en 2021.
    L’annonce de ces mesures vendredi s’aligne sur le positionnement de plus en plus droitier de l’Union européenne concernant l’immigration. Lundi 14 octobre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a envoyé une lettre aux vingt-sept États membres de l’UE pour faire part de son intention de proposer une nouvelle loi facilitant l’expulsion de migrants en situation irrégulière.
    Le PVV de Geert Wilders a remporté une importante victoire électorale l’année dernière et ce vétéran de la législation anti-islam a promis « la politique d’immigration la plus stricte qui soit ». Au printemps, la ministre de l’asile et de l’immigration Marjolein Faber, n’avait pas mâché ses mots pour parler de l’immigration souhaitant « rendre les Pays-Bas aussi peu attrayants que possible pour les demandeurs d’asile » Les détails des nouvelles mesures ont été divulgués en début de semaine, et les partis d’opposition ainsi que les groupes de défense des droits ont critiqué les suggestions.
    En 2015, les Pays-Bas avaient enregistré plus de 40 000 demandeurs d’asile - majoritairement originaires de Syrie -, un chiffre moins important que l’Allemagne mais relativement élevé pour un pays qui n’avait jamais fait face à un afflux de réfugiés à ses portes.
    Toutefois, le pays peine à héberger ces nouveaux arrivants. Faute de place, durant l’été 2022, le seul centre d’enregistrement de Ter Appel avait été complétement débordé. Plus de 700 personnes avaient dû dormir à l’extérieur de la structure, à même le sol. Un nourrisson était alors décédé, provoquant l’émoi de la population.

    #Covid-19#migrant#migration#paysbas#migrationirreguliere#asile#politiquemigratoire#payssur#syrie#sante

  • L’Italie publie un nouveau décret sur les « pays sûrs » pour sauver son accord avec l’Albanie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60711/litalie-publie-un-nouveau-decret-sur-les-pays-surs-pour-sauver-son-acc

    L’Italie publie un nouveau décret sur les « pays sûrs » pour sauver son accord avec l’Albanie
    Par La rédaction Publié le : 22/10/2024
    Le gouvernement italien a publié lundi un nouveau décret visant à sauver son accord avec l’Albanie, qui prévoit l’externalisation des demandes d’asile dans ce pays voisin. L’exécutif a dévoilé une nouvelle liste de pays considérés comme « sûrs » pour envoyer les ressortissants originaires de ces États vers l’Albanie, sans être contrecarré par une décision de justice. Mais les juristes estiment que cette modification législative risque quand même de poser de nouvelles questions juridiques.
    Le gouvernement italien contre-attaque. La coalition au pouvoir, alliant droite et extrême droite, a adopté lundi 21 octobre en Conseil des ministre un décret qui inscrit dans la loi 19 pays considérés comme « sûrs » par Rome pour y rapatrier les migrants.Un moyen pour le gouvernement de sauver son accord avec l’Albanie, mis à mal par une décision de justice vendredi. Un tribunal romain a en effet invalidé la rétention des 12 premiers migrants arrivés sur le sol albanais mercredi 16 octobre, après avoir été interceptés en Méditerranée par les autorités italiennes. Ces hommes, originaires d’Égypte et du Bangladesh, ont dû être rapatriés en Italie trois jours plus tard.
    Les juges italiens se sont appuyés sur un récent arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE), qui estime que le Bangladesh et l’Égypte ne sont pas des pays sûrs, contrairement à l’Italie.Afin de se conformer à la législation européenne, l’exécutif italien a exclu aujourd’hui trois pays parmi les 22 de sa liste précédente de « pays sûrs ». Désormais, le Cameroun, la Colombie et le Nigeria en sont exclus. Toutefois, la nouvelle liste, qui a vocation à être mise à jour annuellement, comprend toujours le Bangladesh, la Tunisie et l’Égypte.
    Le décret ministériel, dont l’entrée en vigueur est immédiate, vise « à garantir que le recours à la demande de protection ne soit pas largement exploité pour échapper à la justice », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi. Mais ce nouveau texte suffira-t-il à contrer la justice, comme le souhaite la Première ministre Giorgia Meloni ? Selon des juristes, cette modification législative risque de poser de nouvelles questions juridiques, et même avec ce décret, c’est bien la législation européenne qui prévaut malgré tout.
    La décision de la justice italienne est un revers cinglant pour la cheffe du gouvernement, qui a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière sa priorité. « Je ne crois pas qu’il soit de la compétence des juges de décider quels pays sont sûrs et lesquels ne le sont pas, c’est une compétence du gouvernement », avait-t-elle déclaré, alors que son parti avait dénoncé une décision « absurde » et fustigé des « magistrats politisés ».De son côté, le ministre de la Justice Carlo Nordio a dénoncé « un arrêt de la Cour de Justice européenne qui est complexe, très détaillé et qui n’a probablement pas été bien compris ni bien lu ». L’accord avec Tirana, qui a du plomb dans l’aile, était pourtant présenté comme un exemple à suivre au sein de l’Union européenne (UE). Depuis quelques jours, les États membres - dont certains veulent appliquer le modèle italien - ont les yeux rivés sur l’Italie, et sur sa possibilité ou non d’externaliser les demandes d’asile dans un pays hors UE.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#externalisation#asile#droit#sante#payssur#immigration#albanie#sante

  • Immigration : un tribunal italien invalide la rétention des premiers migrants transférés en Albanie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/18/immigration-un-tribunal-italien-invalide-la-retention-des-premiers-migrants-

    Immigration : un tribunal italien invalide la rétention des premiers migrants transférés en Albanie
    Le Monde avec AFP
    Publié le 18 octobre 2024 à 16h45
    Un tribunal italien a invalidé la rétention dans des centres albanais des douze premiers demandeurs d’asile que Rome y a transféré cette semaine, ont fait savoir des sources concordantes à l’Agence France-Presse, vendredi 18 octobre. Le tribunal a invoqué un récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne sur les pays de provenance considérés comme « sûrs » par les pays d’accueil, en vertu duquel les douze migrants concernés, originaires du Bangladesh et d’Egypte, ne remplissent pas les critères de rétention prévus par l’accord entre Rome et Tirana.
    Le gouvernement de Giorgia Meloni, cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, a signé fin 2023 avec le gouvernement albanais un accord prévoyant la création de deux centres en Albanie, d’où les migrants secourus en Méditerranée pourront effectuer une demande d’asile. Cet accord d’une durée de cinq ans, dont le coût pour l’Italie est estimé à 160 millions d’euros par an, concerne les hommes adultes interceptés par la marine ou les gardes-côtes italiens dans leur zone de recherche et de sauvetage dans les eaux internationales.
    La procédure prévoit un premier contrôle sur un navire militaire, avant un transfert dans un centre du nord de l’Albanie, au port de Shëngjin, pour une identification, puis vers un second centre, sur une ancienne base militaire à Gjadër. Les seize premiers migrants sont arrivés mercredi en Albanie mais quatre d’entre eux ont immédiatement été ramenés en Italie, deux affirmant être mineurs et deux autres ayant besoin de soins médicaux. « Le spectacle médiatique organisé par le gouvernement Meloni se heurte au droit national et international », s’est félicitée l’ONG Sea-Watch Italy sur le réseau social X.
    Le parti de Mme Meloni a, au contraire, protesté contre cette décision judiciaire, la qualifiant d’« absurde » sur X. « Certains magistrats politisés ont décidé qu’il n’existe pas de pays de provenance sûrs : impossible de rapatrier qui entre illégalement, interdit de rapatrier les clandestins. Ils voudraient abolir les frontières de l’Italie, nous ne le permettrons pas », ajoute Fratelli d’Italia. La Ligue, parti anti-immigration du vice-chef du gouvernement, Matteo Salvini, a de son côté dénoncé une décision « inacceptable et grave » et s’en est prise aux magistrats « pro-immigrants », les invitant à « se présenter aux élections ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#pactemigratoire#mineur#frontiere#payssur#asile#sante

  • Immigration : le durcissement allemand provoque des débats tendus en Europe
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/13/immigration-le-durcissement-allemand-provoque-des-debats-en-europe_6315484_3

    Immigration : le durcissement allemand provoque des débats tendus en Europe
    Par Elsa Conesa (Berlin, correspondante) et Philippe Jacqué
    Rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’Allemagne, expulsions de réfugiés afghans vers Kaboul, menaces du premier ministre hongrois, Viktor Orban, d’envoyer des migrants par bus de Budapest à Bruxelles… L’Europe a ouvert, en cette rentrée, une nouvelle séquence politique tendue sur le thème inflammable de l’immigration. Le sujet s’invitera au sommet des chefs d’Etat européens de la rentrée, mi-octobre, assurent plusieurs diplomates à Bruxelles.
    Depuis le début de l’année, le nombre d’entrées irrégulières enregistrées dans l’Union européenne par Frontex a pourtant chuté de 36 % (113 400 entrées à la fin de juillet). Les Vingt-Sept ont bouclé le « pacte sur la migration et l’asile » en juin, pour gérer ensemble ces arrivées, tout en multipliant les accords migratoires avec la Tunisie, l’Egypte ou le Liban. Mais cela n’a pas eu les effets politiques escomptés pour les partis au pouvoir. Au contraire.
    En juin, la poussée des partis d’extrême droite aux élections européennes, mais également aux législatives en France et, plus récemment, lors des régionales de deux Länder de l’est de l’Allemagne, le triomphe de l’Alternative für Deutschland et d’un parti de gauche hostile à l’immigration, l’Alliance Sahra Wagenknecht, ont remis la question migratoire au premier plan.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Elections régionales en Allemagne : les performances de l’extrême droite en Thuringe et en Saxe fragilisent un peu plus la coalition d’Olaf Scholz
    L’émotion suscitée par la succession d’attaques meurtrières en Allemagne par des personnes réfugiées radicalisées, fin mai, à Mannheim et, fin août, à Solingen, a conduit la coalition au pouvoir à prendre des mesures dans l’urgence, dès la fin de l’été : expulsion de vingt-huit Afghans, rétablissement des contrôles sur la totalité des frontières du pays à partir du 16 septembre, réduction des prestations sociales pour certains réfugiés. Un virage à 180 degrés pour l’un des pays qui se pensait jusqu’ici comme l’un des plus ouverts d’Europe.
    Désormais, la tendance politique est à un nouveau raidissement de la politique migratoire, partagée entre Bruxelles et les capitales des Vingt-Sept, alors qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, doit détailler dans les semaines à venir la feuille de route de la future commissaire aux affaires intérieures. Le poste, qu’aucun pays n’a réclamé tant il y a de coups à prendre, pourrait revenir à la libérale belge Hadja Lahbib.
    Depuis 2015, les pays de l’espace Schengen, au sein duquel prévaut la liberté de circulation, rétablissent régulièrement les contrôles intérieurs aux frontières pour des raisons sécuritaires. La France ne s’en prive pas. En annonçant simultanément le rétablissement des contrôles aux frontières avec ses neuf pays voisins, l’Allemagne envoie un message fort, qui lui a valu quelques réactions hostiles de partenaires européens.
    « Ce genre d’action est inacceptable », a déclaré, mardi 10 septembre, le premier ministre polonais, Donald Tusk. « Il ne serait pas juste de s’orienter vers une logique d’exemptions ad hoc de Schengen, avec des contrôles aux frontières qui pourraient finalement ne pas permettre la libre circulation des citoyens et nuire aux acquis fondamentaux de l’Union européenne », a, pour sa part, déclaré Kyriakos Mitsotakis, son homologue grec, en voyage à Vienne. Au contraire, M. Orban, en croisade depuis de nombreuses années contre toute politique migratoire commune et qui entend envoyer des migrants à Bruxelles par bus, a salué le geste d’un message goguenard sur X : « L’Allemagne a décidé d’imposer des contrôles stricts aux frontières pour stopper la migration illégale. Chancelier Scholz, bienvenue au club ! #stopmigration. »
    L’Allemagne reproche, de son côté, aux pays voisins, en particulier ceux du sud de l’Europe, de ne pas contrôler suffisamment leurs frontières, et de laisser circuler les réfugiés sans avoir traité en amont leurs demandes d’asile, comme le prévoit le système dit « de Dublin ». « Le problème est que l’Allemagne accueille beaucoup plus de réfugiés que les autres pays, souligne le député Nils Schmid (Parti social-démocrate, SPD), porte-parole du groupe au Bundestag pour la politique étrangère, et proche d’Olaf Scholz. Le système européen du droit d’asile a été réformé, mais il faut que les demandes des réfugiés soient traitées dans les pays d’accueil. Il faut plus de solidarité. »
    L’Allemagne a reçu, cette année, environ un quart du total des demandes d’asile faites en Europe, selon Eurostat. « Il faut tenir compte de la charge globale qui pèse sur l’Allemagne, fait valoir le ministère de l’intérieur allemand. Notamment les capacités limitées des communes en matière d’hébergement, d’éducation et de formation, en raison de l’accueil de 1,2 million de réfugiés en provenance d’Ukraine et de l’immigration d’asile de ces dernières années. » Celle-ci est estimée à quelque 2 millions de personnes supplémentaires depuis 2015. D’après le ministère de l’intérieur, un tiers des 74 622 demandes allemandes de renvoi de migrants vers d’autres Etats européens a échoué en 2023, parce que les pays concernés, comme l’Italie ou la Grèce, ont refusé de les accueillir.
    « Aucun Etat au monde ne peut accueillir des réfugiés de manière illimitée », a averti la ministre de l’intérieur allemande, Nancy Faeser, dans un document transmis à la Commission européenne et cité par le quotidien Süddeutsche Zeitung, qui décrit la situation en Allemagne en termes dramatiques, pour la sécurité du pays. Le gouvernement défend la création de centres d’accueil et de détention aux frontières allemandes, pour examiner les demandes des réfugiés grâce à une procédure accélérée qui ne durerait que cinq semaines, contre plusieurs mois aujourd’hui. Insuffisant pour les chrétiens-démocrates de la droite conservatrice, dont M. Schoz espérait le soutien, mais qui ont claqué la porte des négociations en début de semaine.« C’est un vieux débat autour d’un système qui ne satisfait personne, relativise Sophie Meiners, chercheuse et spécialiste de l’immigration à l’Institut allemand des relations internationales. Les pays du Sud qui accueillent les réfugiés trouvent le système européen injuste parce qu’il repose intégralement sur eux, et les pays comme l’Allemagne, où vont les demandeurs d’asile, leur reprochent de se décharger en les laissant passer. »
    La chercheuse voit néanmoins dans les mesures de la coalition allemande un virage politique évident, en partie lié à la pression exercée par la droite et les partis extrêmes, même si la régulation de l’immigration illégale fait partie des sujets mentionnés dans le contrat de la coalition depuis 2021. « Beaucoup de sociaux-démocrates étaient hostiles à des mesures comme les contrôles aux frontières par le passé », résume-t-elle.
    Cette approche présente toutefois des risques. « Quand on décide de rétablir ses frontières pour des raisons sécuritaires, on cherche à marquer l’opinion publique, décrypte une source diplomatique. Mais c’est un piège, car on ne peut plus revenir en arrière. Comment expliquer que les menaces n’existeront plus dans six mois, un an ou deux ans ? C’est impossible. » Le 29 août, Mme Faeser a rendu visite à Gérald Darmanin, son homologue français démissionnaire, pour évoquer la coopération sécuritaire entre les deux pays. Selon une source de la Place Beauvau, elle n’a abordé que le sujet migratoire. « Sous pression, le SPD est devenu de plus en plus restrictif dans son approche, constate Florian Trauner, spécialiste des migrations à la Vrije Universiteit Brussel, l’université néerlandophone de Bruxelles. Ils restent néanmoins légalistes, tout doit être conforme aux droits européen et international. »
    Tirée vers la gauche par les Verts, l’Allemagne a été éloignée du barycentre politique européen sur la question migratoire ces dernières années. « Lors de la négociation du pacte sur la migration et l’asile, elle était très souvent décalée par rapport au consensus des Etats membres, avec la défense de principes d’ouverture et d’humanisme, au demeurant très nobles, mais qui étaient loin des préoccupations des autres Etats, relève une source diplomatique européenne. Elle revient sur des positions bien plus fermes en matière migratoire, comme souvent, de manière assez soudaine et brutale. »
    A Paris aussi, le risque est grand de basculer vers un nouveau durcissement sur la question migratoire, moins d’un an après la loi sur l’immigration votée et soutenue par le Rassemblement national. Après la prise de fonctions du nouveau premier ministre, Michel Barnier, l’idée d’un ministère de l’immigration a refait surface, démenti, lundi 9 septembre, par Matignon. Dès lors, à Bruxelles, monte une réelle inquiétude. Depuis le printemps, une quinzaine d’Etats membres, menés par l’Autriche et le Danemark, l’Italie ou la République tchèque, réclament à l’exécutif européen « d’identifier, d’élaborer et de proposer de nouveaux moyens et de nouvelles solutions pour prévenir l’immigration irrégulière en Europe ».
    Ces pays ont notamment en ligne de mire la mise en place d’une politique d’externalisation de l’accueil et du traitement des demandeurs d’asile hors du Vieux Continent sur le « modèle Rwanda », développé par la précédente majorité conservatrice du Royaume-Uni. Selon une source, certains pays se prépareraient déjà à la mise en œuvre d’une possible politique d’externalisation, tandis que l’Italie poursuit ses préparatifs en Albanie d’un projet d’externalisation similaire.
    Ces quinze Etats signataires – dont ne font partie ni la France ni l’Allemagne – demandent également à la Commission de travailler sur les retours des demandeurs d’asile déboutés. En juillet, au Parlement européen, lors de son discours de confirmation à la présidence de la Commission, Ursula von der Leyen a promis « une approche commune sur la question des retours, afin de les rendre plus efficaces et plus dignes ». « Après cet engagement, les représentants des quinze pays jubilaient », confie un diplomate européen. Ces Etats souhaiteraient pouvoir renvoyer les migrants dans des pays tiers sûrs, voire dans leurs pays d’origine, y compris en Syrie ou en Afghanistan. L’Allemagne a déjà brisé ce tabou fin août, en renvoyant vingt-huit réfugiés afghans à Kaboul, avec l’aide du Qatar. Et d’autres Etats, dont l’Autriche ou Chypre, veulent faciliter ces solutions inimaginables il y a encore dix ans. « Les idées des pays signataires de la lettre sont en train d’infuser le débat entre les Vingt-Sept, et le ton évolue et se durcit, juge une source, les digues ne tiendront plus longtemps. » De son côté, la Suède a annoncé, jeudi 12 septembre, vouloir porter à 30 000 euros par personne l’aide au retour proposée aux migrants, bien davantage que le montant actuel qui s’élève à 3 512 euros pour une famille.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#allemagne#asile#retour#expulsion#payssur#immigartionirreguliere#politiquemigratoire#sante

  • Selon le Rwanda, « le HCR ment » au sujet de l’accord migratoire passé avec le Royaume-Uni
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/06/13/selon-le-rwanda-le-hcr-ment-au-sujet-de-l-accord-migratoire-passe-avec-le-ro

    Selon le Rwanda, « le HCR ment » au sujet de l’accord migratoire passé avec le Royaume-Uni
    Le Monde avec AFP
    Kigali a accusé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de « mensonge », mercredi 12 juin, après que l’instance a affirmé que les demandeurs d’asile expulsés du Royaume-Uni vers le Rwanda pourraient être relocalisés ailleurs et subir des persécutions. Lundi, des avocats du HCR avaient affirmé devant un tribunal londonien que des personnes visées par le projet controversé d’expulsion vers le Rwanda risquaient d’être ensuite envoyées dans un autre pays où elles pourraient subir des violences ou des persécutions.
    « Le HCR ment », a commenté dans un communiqué le gouvernement rwandais, accusant l’agence d’« une série d’allégations totalement infondées » contre Kigali. « L’organisation semble vouloir présenter de fausses allégations aux tribunaux britanniques concernant la façon dont le Rwanda traite les demandeurs d’asile », a-t-il poursuivi. L’audience qui s’est tenue lundi est la dernière en date d’une série de recours juridiques visant à faire annuler cette initiative du gouvernement britannique, décriée par les défenseurs des demandeurs d’asile. L’ONU et le Conseil de l’Europe l’ont aussi appelé à abandonner son projet.
    « Le HCR a toujours clairement fait part de sa préoccupation concernant le risque sérieux que fait peser sur les réfugiés “l’externalisation” [des demandes d’asile], y compris le refoulement, et estime que le partenariat (…) entre le Royaume-Uni et le Rwanda transfère la responsabilité des décisions en matière d’asile et de protection des réfugiés », a réagi l’instance onusienne dans un communiqué, sans plus de détails. Selon la loi adoptée le 23 avril par le Parlement britannique, des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni peuvent être expulsés vers le Rwanda, où leur demande d’asile sera étudiée, sans possibilité pour eux de retourner au Royaume-Uni quel qu’en soit le résultat. Les premiers vols ont été annoncés pour le mois de juillet, et de premiers migrants ont été arrêtés au début de mai. Mais l’avenir de ce projet controversé est incertain depuis que le premier ministre conservateur, Rishi Sunak, a annoncé des élections législatives pour le 4 juillet. Des dizaines de migrants qui avaient été placés en détention par les autorités britanniques pour être expulsés vers le Rwanda ont été remis en liberté, a annoncé mercredi leur cabinet d’avocats.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#rwanda#HCR#droit#asile#payssur#detention#expulsion#sante#refugie#protection

  • La tension monte entre l’Irlande et le Royaume-Uni au sujet de la migration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/30/la-tension-monte-entre-dublin-et-londres-au-sujet-de-la-migration_6230822_32

    La tension monte entre l’Irlande et le Royaume-Uni au sujet de la migration
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
    Les relations entre Londres et Dublin se sont brutalement tendues ces derniers jours, l’Irlande reprochant au cabinet du premier ministre britannique, Rishi Sunak, les effets collatéraux supposés de l’Accord Royaume-Uni - Rwanda, consistant à expulser dans ce pays d’Afrique de l’Est des demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni. Mardi 30 avril, le gouvernement irlandais de Simon Harris a approuvé un projet de loi d’urgence visant à faciliter le renvoi au Royaume-Uni des demandeurs d’asile arrivés en République d’Irlande depuis l’Irlande du Nord (toujours province britannique).
    La tension est telle entre les deux pays que les autorités irlandaises évoquent la nécessité de surveiller les presque 500 kilomètres de frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord alors que Dublin a bataillé durant toute la négociation du Brexit, entre 2016 et 2019, pour que cette frontière reste totalement virtuelle.
    Tout a commencé par un chiffre avancé par Helen McEntee, la ministre de la justice irlandaise, lors d’une audition de la commission de la justice du Parlement irlandais le 23 avril. Quelque « 80 % des demandeurs d’asile » arrivés en Irlande viennent du Royaume-Uni via Belfast, en profitant de la Common Travel Area (CTA), un accord de libre circulation spécifique entre l’Irlande et le Royaume-Uni, a assuré la ministre, précisant que 5 000 personnes ont demandé l’asile dans la République depuis début 2024, un record.
    Au lieu de déposer une demande d’asile en arrivant dans un aéroport ou un port irlandais depuis un autre pays européen, africain ou asiatique, ces personnes se présentent au Bureau de la protection internationale (International Protection Office, IPO), au cœur de Dublin. Les logements d’urgence pour les héberger sont tellement saturés que des dizaines d’entre elles dorment dans des tentes dressées dans les rues adjacentes à cet organisme.
    Rishi Sunak a repris la balle au bond, se félicitant du chiffre avancé par la ministre McEntee, y voyant la preuve que l’Accord R-U - Rwanda a bien l’« effet dissuasif » escompté – les personnes arrivant en Irlande via Belfast fuiraient la perspective d’être expulsées par les autorités britanniques au Rwanda. Le dirigeant a, le 25 avril, fait adopter par Westminster la loi Safety of Rwanda censée rendre enfin opérationnel l’accord très controversé avec Kigali, toujours virtuel deux ans après sa signature.
    La réponse de Dublin a été rapide et acide : « Il n’est pas question que l’Irlande offre une échappatoire aux défis migratoires d’un autre pays », a réagi, dimanche, Simon Harris, le chef de file du parti centriste Fine Gael et taoiseach (« premier ministre » irlandais) depuis un mois. « Nous n’allons pas commencer à accepter des renvois de [demandeurs d’asile] de l’Union européenne [UE] via l’Irlande quand l’UE refuse les renvois en France [de demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni en small boats] », a répliqué Rishi Sunak le lendemain, ajoutant n’être « pas intéressé » par un accord de renvoi des migrants avec Dublin.
    La question migratoire entre Londres et Dublin est plus subtile qu’il n’y paraît. Selon le règlement européen dit « de Dublin », les personnes demandant l’asile doivent déposer leur dossier dans le premier pays de l’UE où elles sont rentrées – sauf exceptions, regroupements familiaux, etc. Un pays de l’UE peut théoriquement renvoyer dans un autre pays de l’UE un demandeur d’asile qui y aurait déjà déposé un dossier. Depuis le Brexit, n’étant plus dans l’Union européenne, le Royaume-Uni ne peut plus appliquer le règlement de Dublin.
    Cependant, les gouvernements irlandais et britannique sont convenus, en 2020, de reconduire un accord reproduisant les termes du règlement de Dublin, mais appliqué à leurs deux seuls pays : un demandeur d’asile arrivé du Royaume-Uni en Irlande peut y être reconduit. Mais jusqu’à présent, il n’a quasiment pas été mis en œuvre à cause de la pandémie de Covid-19, a expliqué la ministre de la justice, Helen McEntee, et, depuis mars, d’une décision de la Haute Cour irlandaise. Cette dernière a jugé que le Royaume-Uni n’était « pas sûr » au regard de l’asile, parce que les demandeurs d’asile refoulés risquaient d’y être expulsés vers le Rwanda.
    La législation d’urgence proposée par Mme McEntee consiste à contourner cette décision de justice en assurant que le voisin britannique est un pays « sûr ». Le parallèle entre cette démarche irlandaise et celle du gouvernement britannique est frappant. Le cabinet Sunak a proposé sa législation Safety of Rwanda pour contourner une décision de la Cour suprême britannique, fin 2023, qui concluait que le Rwanda n’était pas sûr au regard de l’asile.
    Ce coup de chauffe entre Dublin et Londres illustre à quel point les questions migratoires sont mondiales, des politiques nationales ayant rapidement des implications régionales. Les frictions entre les deux pays s’expliquent aussi par leurs contextes politiques respectifs. Rishi Sunak, le chef de file des conservateurs, redoute de mauvais résultats aux élections locales du 2 mai, dernier test électoral avant les élections générales, qui auront probablement lieu cet automne. Alors que les tories accusent 20 points de retard dans les sondages sur les travaillistes, l’Accord R-U - Rwanda est l’une des rares politiques du dirigeant qui, si elle produit l’effet dissuasif escompté, peut jouer dans les urnes en faveur de la droite britannique.
    En Irlande, Simon Harris a remplacé Leo Varadkar, démissionnaire, début avril. A 37 ans, cet ex-ministre de la santé n’a que quelques mois pour faire mentir les sondages, qui placent le parti proréunification Sinn Fein en tête, alors que les élections parlementaires irlandaises doivent se tenir au plus tard en février 2025. La migration est par ailleurs devenue un sujet de préoccupation important pour les Irlandais, la coalition de centre droit Fine Gael-Fianna Fail ayant du mal à répondre politiquement et matériellement à l’afflux de demandes d’asile depuis deux ans, dans un pays qui se considérait jusqu’à présent davantage comme une terre d’émigration que d’immigration.

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  • Royaume-Uni - Rwanda : la loi de la honte
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/25/royaume-uni-rwanda-la-loi-de-la-honte_6229798_3232.html

    Royaume-Uni - Rwanda : la loi de la honte
    Éditorial Le Monde
    Après la seconde guerre mondiale, le Royaume-Uni, ses responsables politiques et ses juristes ont été à la pointe de la définition de normes internationales en matière de droits humains. Le pays a été, dans les années 1950, l’un des premiers à ratifier la Convention européenne des droits de l’homme, puis la convention de l’Organisation des Nations unies dite « de Genève » donnant un statut et des droits aux réfugiés. Le vote, mardi 23 avril, par la Chambre des communes, du texte cyniquement intitulé « loi sur la sûreté du Rwanda » marque non seulement une terrible régression pour la plus vieille démocratie d’Europe, mais aussi un signal inquiétant pour le monde occidental et ses valeurs proclamées.
    La nouvelle loi, adoptée en dépit de l’opposition de la Chambre des lords, dispose que le Rwanda est un « pays sûr » au regard de l’asile. Elle vise à contourner l’arrêt de la Cour suprême du Royaume-Uni de novembre 2023 qui avait dénié au Rwanda cette qualification, et permet la mise en œuvre de l’accord sur la sous-traitance des demandes d’asile signé par Boris Johnson avec Kigali en 2022.
    Les migrants arrivant illégalement – c’est le cas des demandeurs d’asile par définition – au Royaume-Uni ne pourront plus demander la protection de Londres, mais seront détenus avant leur expulsion vers le Rwanda, censé traiter leur demande en échange d’une aide substantielle. Le texte, conçu pour empêcher tout recours contre de telles expulsions, est présenté comme dissuasif à l’égard des milliers de migrants qui tentent de gagner les côtes anglaises en traversant la Manche sur des small boats, et s’y noient parfois, comme à l’heure même où était adoptée cette loi.
    Le vote de ces dispositions constitue une instrumentalisation politique des plus cyniques de la question de l’immigration, déjà au cœur de la campagne qui avait mené, en 2016, au vote en faveur du Brexit, présenté comme la solution pour « reprendre le contrôle » des frontières. Depuis lors, le pays s’est refermé, mais le nombre d’immigrants a en réalité explosé. Cela n’empêche nullement le premier ministre, Rishi Sunak, de considérer, contre toute évidence, le choc créé par des expulsions vers le Rwanda comme l’unique moyen d’éviter la déroute aux élections législatives prévues cette année.
    Le plus probable est que le premier ministre britannique n’évitera ni l’échec électoral que tous les sondages prévoient, ni la honte d’être associé à une mesure à la fois inefficace, attentatoire aux droits humains fondamentaux – celui de voir sa demande d’asile examinée en passant par une procédure équitable et non dans un pays dépourvu de justice indépendante comme le Rwanda –, au coût astronomique, et si absurde qu’elle pourrait avoir été imaginée par George Orwell.
    Pas plus que les murs ou les barbelés, la menace d’une expulsion vers Kigali ne peut dissuader des migrants prêts à payer de leur vie de tenter de rechercher une vie meilleure. Les défis posés aux pays riches par les migrations, comme les perspectives qu’elles ouvrent, sont réels. Dans tous les cas, ils doivent être relevés par la coopération européenne et internationale en matière de gestion des flux, notamment par l’ouverture de voies légales d’entrée.
    Alors que les droites européennes, suivant l’extrême droite, prônent désormais l’externalisation de la demande d’asile, le précédent ouvert par Rishi Sunak peut apparaître comme redoutable. Pitoyable manœuvre politicienne à l’instar du référendum sur le Brexit, la « loi sur la sûreté du Rwanda » pourrait cependant connaître le même sort : un fiasco.

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  • Expulsion de migrants vers le Rwanda : l’ONU appelle le gouvernement britannique à « reconsidérer son plan »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/expulsion-de-migrants-vers-le-rwanda-l-onu-appelle-le-gouvernement-britanniq

    Expulsion de migrants vers le Rwanda : l’ONU appelle le gouvernement britannique à « reconsidérer son plan »
    Le Monde avec AFP
    Quelques heures après le vote par le Parlement britannique du projet de loi très controversé « Safety of Rwanda » (« sûreté du Rwanda »), porté par le gouvernement de Rishi Sunak et visant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, l’Organisation des Nations unies (ONU) a demandé au gouvernement britannique de « reconsidérer son plan », mardi 23 avril, par voie de communiqué.
    Le haut-commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, et son homologue chargé des réfugiés, Filippo Grandi, appellent le Royaume-Uni « à prendre plutôt des mesures pratiques pour lutter contre les flux irréguliers de réfugiés et de migrants, sur la base de la coopération internationale et du respect du droit international des droits de l’homme ». Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur au pouvoir et présenté comme une mesure phare de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile – d’où qu’ils viennent – entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques.
    Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali qui prévoit le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l’accueil des migrants, le texte voté dans la nuit de lundi à mardi visait à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait jugé le projet initial illégal en novembre dernier.
    « Cette nouvelle législation entrave sérieusement l’Etat de droit au Royaume-Uni et crée un précédent dangereux dans le monde », insiste M. Türk, soulignant qu’elle transfère la responsabilité des réfugiés, réduit la capacité des tribunaux britanniques, restreint l’accès aux recours juridiques au Royaume-Uni et limite la portée des protections nationales et internationales des droits de l’homme.
    « La protection des réfugiés exige que tous les pays – et pas seulement les voisins des zones de crise – respectent leurs obligations. Cet arrangement vise à reporter la responsabilité de la protection des réfugiés, sapant ainsi la coopération internationale et créant un précédent mondial inquiétant », dénonce également Filippo Grandi.
    Ils soulignent que la nouvelle législation est la troisième d’une série de lois britanniques « de plus en plus restrictives qui ont érodé l’accès à la protection des réfugiés au Royaume-Uni depuis 2022, notamment par l’interdiction de l’accès à l’asile ou à d’autres formes d’autorisation de séjour au Royaume-Uni pour les personnes arrivant irrégulièrement via un pays tiers ». « S’il est mis en œuvre », le texte « ouvrirait la voie à l’envoi sommaire des demandeurs d’asile, y compris des familles avec enfants, au Rwanda pour présenter leur demande d’asile, sans aucune perspective de retour au Royaume-Uni », est-il ajouté.
    De son côté, le Conseil de l’Europe appelle également Londres à reconsidérer son plan et formule ses inquiétudes en matière de droits humains. « J’ai de sérieuses inquiétudes en matière de droits humains concernant le “Rwanda Bill” du Royaume-Uni. Son adoption par le Parlement britannique soulève des questions majeures concernant les droits des demandeurs d’asile et de l’Etat de droit », a réagi le commissaire aux droits de l’homme du Conseil, Michael O’Flaherty, dans un communiqué.
    Le Conseil de l’Europe qui réunit quarante-six membres, dont le Royaume-Uni, est dépositaire de la Convention européenne des droits de l’homme. Cette dernière avait stoppé in extremis en juin 2022 un premier vol prévu vers le Rwanda.« Nous sommes satisfaits que le projet de loi ait été adopté par le Parlement britannique », a de son côté déclaré, sans surprise, mardi, le gouvernement rwandais par la voix de sa porte-parole, Yolande Makolo, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. Elle a ajouté que les autorités de Kigali étaient « impatientes d’accueillir les personnes relocalisées au Rwanda ».
    Le projet de loi définit le Rwanda comme un pays tiers sûr. Ce pays de la région des Grands Lacs se présente comme l’un des plus stables du continent africain. Pourtant, Paul Kagame, vice-président de cette république (de 1994 à 2000) puis président (depuis 2000), est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression. « Nous avons travaillé dur au cours des trente dernières années pour faire du Rwanda un pays sûr et sécurisé tant pour les Rwandais que pour les non-Rwandais », a de son côté assuré Mme Makolo. Après avoir atteint un record en 2022 (45 000), puis baissé en 2023 (près de 30 000), le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune a augmenté de plus de 20 % depuis le début de l’année par rapport à l’an dernier.

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  • Au Royaume-Uni, Rishi Sunak fait plier la Chambre des lords et obtient la mise en œuvre de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/au-royaume-uni-rishi-sunak-fait-plier-la-chambre-des-lords-et-obtient-la-mis

    Au Royaume-Uni, Rishi Sunak fait plier la Chambre des lords et obtient la mise en œuvre de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
    Il aura fallu quatre mois au gouvernement britannique de Rishi Sunak pour faire adopter son projet de loi « Safety of Rwanda » (« sûreté du Rwanda »), notamment pour forcer la résistance des Lords au Parlement de Westminster. Ces derniers ont fini par lâcher prise juste après minuit, mardi 23 avril, permettant dans la foulée l’adoption par le Parlement de ce texte très contesté. Il déclare que le Rwanda est un pays sûr au regard de l’asile et permet ainsi la mise en œuvre, longtemps retardée, de l’accord de sous-traitance de demandeurs d’asile signé entre Londres et Kigali en avril 2022.
    Les avions pour le Rwanda pourront décoller « d’ici dix à douze semaines », en juillet, a promis Rishi Sunak lors d’une conférence à Downing Street, lundi, en amont des ultimes débats parlementaires. Des vols sur des compagnies aériennes commerciales ont été réservés, ainsi qu’un aéroport de départ, a assuré le premier ministre, depuis le pupitre barré d’un « stop the boats » (« stoppons les bateaux ») que sort Downing Street à chaque prise de parole sur les sujets migratoires. Considéré comme une priorité, l’accord Rwanda est un des derniers espoirs du dirigeant conservateur pour tenter de rattraper les travaillistes, en avance d’environ 20 points dans les sondages, à quelques mois des élections générales (très probablement cet automne).
    L’accord signé avec le Rwanda constitue une première en Europe et sa mise en œuvre est scrutée avec intérêt sur le continent. Il s’agit pour Londres de déporter dans ce pays d’Afrique de l’Est, à l’économie dynamique mais au régime considéré par beaucoup comme autoritaire, des personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni (sans visa, en bateau ou cachés dans des camions). Ces personnes ne pourront réclamer l’asile que depuis le sol rwandais, qui examinera leur demande : il s’agit d’une délégation totale des responsabilités du Royaume-Uni vis-à-vis de l’asile. Le Rwanda, dirigé par le président Paul Kagame, a déjà obtenu environ 500 millions de livres sterling (580 millions d’euros) de Londres dans le cadre de l’accord.
    Déposé à la Chambre des communes en décembre 2023, le projet de loi « Safety of Rwanda » contourne une décision de la Cour suprême britannique, qui avait statué à l’unanimité, le 15 novembre 2023, que l’accord Rwanda était « illégal » car le Rwanda n’était pas un pays sûr : les demandeurs d’asile y sont exposés à un risque de refoulement vers leur pays d’origine. Jugé cruel par les associations de défense des droits des migrants, inquiétant pour de nombreux juristes, qui pointent des contradictions avec la convention européenne des droits de l’homme, le texte empêche les juges de questionner la sûreté du Rwanda en cas de recours des demandeurs d’asile contre leur expulsion. Il permet même aux ministres britanniques d’ignorer des mesures provisoires que prendrait la Cour européenne des droits de l’homme pour stopper des déportations.
    « Nous sommes les seuls à avoir un plan pour stopper les “small boats” [les bateaux pneumatiques traversant la Manche] », a affirmé lundi M. Sunak, assurant que le Labour « n’en a pas » et que le parti d’opposition « a tout fait pour faire dérailler le texte de loi ». « On m’accuse de manque de compassion, mais c’est tout le contraire, nous voulons créer une dissuasion permanente (…) avec un flux régulier de vols au Rwanda [pour décourager les traversées] et casser le modèle économique des passeurs », a ajouté le dirigeant, lui-même issu de l’immigration. Sa famille, d’origine indienne, est venue d’Afrique au Royaume-Uni dans les années 1960.
    Des dizaines de Lords – pas seulement des travaillistes, des dizaines de sans-étiquettes et pas mal d’évêques, membres de droit de la Chambre haute – ont tenté jusqu’au bout d’obtenir des concessions de Downing Street, espérant notamment l’adoption d’un amendement excluant les Afghans ayant travaillé pour l’armée britannique d’être déportés au Rwanda. Le Home Office n’a donné qu’une assurance verbale que ces Afghans ne seraient pas concernés. « L’accord Rwanda est un gadget exorbitant », a fustigé Yvette Cooper, la ministre de l’intérieur du cabinet fantôme travailliste – la gauche britannique a promis d’abandonner le texte si elle arrive au pouvoir.
    A l’autre bout du spectre politique, Nigel Farage, le président du parti d’extrême droite Reform UK, a qualifié le texte de loi de « totale mascarade », doutant de la volonté de M. Sunak de défier la convention européenne des droits de l’homme. Il est vrai que l’effet dissuasif de l’accord reste à prouver : il dépendra du nombre de personnes expulsées. Le risque d’une expulsion future au Rwanda n’a en tout cas pas encore découragé les traversées de la Manche, reparties à la hausse depuis le début de l’année, avec 25 % de passages supplémentaires par rapport à la même période l’an dernier. En 2023, 29 000 personnes étaient arrivées sur les côtes du Kent en bateaux pneumatiques.
    Même si le « Safety of Rwanda bill » limite les recours contre les expulsions, des appels seront quand même probablement recevables sur des motifs personnels (maladie, orientations sexuelles par exemple). Rishi Sunak assure être prêt : 150 juges et 25 cours de justice auraient été identifiés pour examiner ces appels en urgence, 500 personnes seraient chargées d’escorter les expulsés vers les avions. Mais des syndicats de fonctionnaires menacent de saisir la justice, s’inquiétant d’avoir à exécuter des décisions du Home Office potentiellement contraires aux obligations internationales du Royaume-Uni.
    Lundi, dans une déclaration commune, trois experts de l’ONU, Siobhan Mullally, la rapporteuse sur le trafic d’êtres humains, Gehad Madi, le rapporteur spécial sur les droits humains des migrants, et Alice Jill Edwards, la rapporteuse spéciale pour la torture, ont prévenu les compagnies aériennes transportant les demandeurs d’asile au Rwanda qu’elles risquaient, elles aussi, de se rendre complices de violations des droits humains.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#droit#migrationirregguliere#rwanda#payssur#expulsion#smallboat#sante#politiquemigratoire

  • Royaume-Uni : le projet de loi d’expulsion des migrants clandestins vers le Rwanda de nouveau devant le Parlement
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/16/royaume-uni-le-projet-de-loi-d-expulsion-des-migrants-clandestins-vers-le-rw

    Royaume-Uni : le projet de loi d’expulsion des migrants clandestins vers le Rwanda de nouveau devant le Parlement
    Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, espère obtenir un vote final sur ce texte concernant les demandeurs d’asile après des mois d’un débat parlementaire tendu.
    Le Monde avec AFP
    Le projet de loi controversé du gouvernement conservateur britannique visant à expulser des demandeurs d’asile au Rwanda est revenu lundi 15 avril devant le Parlement, le premier ministre, Rishi Sunak, espérant désormais obtenir un vote final sur ce texte après des mois d’un débat parlementaire tendu. L’enjeu est de taille pour Rishi Sunak, qui a fait de cette loi le symbole de sa politique migratoire. Son ambition est d’affréter les premiers avions à destination du Rwanda au printemps, à quelques mois de législatives pour lesquelles les tories sont donnés perdants. Les conservateurs espèrent ainsi décourager les migrants clandestins d’arriver illégalement dans le pays en traversant la Manche sur des embarcations de fortune. Le projet de loi, d’abord voté par la chambre basse du Parlement, a été ensuite adouci par la Chambre des lords, très critique sur le texte, entraînant une phase dite de « ping-pong » entre les deux chambres, qui doivent désormais se mettre d’accord. Les débats interrompus pendant la pause pascale ont repris lundi en fin de journée à la Chambre des communes, où les conservateurs sont largement majoritaires et ont rejeté les amendements proposés par les Lords.
    Le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de petites embarcations a augmenté de 41,7 % au premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023, atteignant un niveau record. Au total, 6 203 personnes ont effectué la traversée depuis le début de janvier selon un décompte de l’Agence France-Presse à partir des chiffres officiels, dont 534 pour la seule journée de dimanche, un record depuis le début de l’année. Initialement conclu sous Boris Johnson il y a près de deux ans, le projet d’expulser des migrants vers le Rwanda n’a jamais été mis en œuvre. Le texte en cours d’examen au Parlement vise à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui a jugé le projet illégal. Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr. Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais le président, Paul Kagame, est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.

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  • Royaume-Uni : les Lords mettent un frein au projet de délocaliser le système d’asile au Rwanda - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55697/royaumeuni--les-lords-mettent-un-frein-au-projet-de-delocaliser-le-sys

    Royaume-Uni : les Lords mettent un frein au projet de délocaliser le système d’asile au Rwanda
    Par RFI Publié le : 08/03/2024
    Le gouvernement britannique a promis de faire baisser l’immigration. Sa solution : délocaliser son système d’asile au Rwanda pour dissuader les arrivées clandestines, en particulier via la Manche. Pour l’instant, la justice bloque le projet. Alors, l’exécutif propose une loi qui affirme que le Rwanda est un pays sûr. Mais le processus parlementaire vient de se compliquer lors de l’examen à la Chambre des Lords.
    Les Lords britanniques ont approuvé mercredi soir une dizaine d’amendements au projet de loi sur la sécurité du Rwanda. La plupart avec une marge de plus de 100 voix.Parmi ces amendements, la possibilité pour les tribunaux britanniques d’intervenir dans l’expulsion des demandeurs d’asile. C’est le principal revers pour le gouvernement, qui a présenté ce texte précisément pour contourner les injonctions judiciaires.
    Les membres de la Chambre haute ont également voté pour renforcer les protections pour les mineurs non accompagnés, les victimes de l’esclavage moderne et les anciens collaborateurs des services britanniques.
    Un amendement réclame enfin la publication de données chiffrées de la part du gouvernement, qui n’a toujours pas indiqué combien de demandeurs d’asile il comptait envoyer au Rwanda. Le vote de ces amendements – qui affaiblissent le texte du gouvernement – va rallonger la navette parlementaire : les députés doivent valider le texte dans les mêmes termes pour qu’il soit adopté. De quoi retarder l’entrée en vigueur du partenariat avec le Rwanda promis par l’exécutif depuis deux ans.

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    Royaume-Uni : les Lords mettent un frein au projet de délocaliser le système d’asile au Rwanda
    Par RFI Publié le : 08/03/2024
    Le gouvernement britannique a promis de faire baisser l’immigration. Sa solution : délocaliser son système d’asile au Rwanda pour dissuader les arrivées clandestines, en particulier via la Manche. Pour l’instant, la justice bloque le projet. Alors, l’exécutif propose une loi qui affirme que le Rwanda est un pays sûr. Mais le processus parlementaire vient de se compliquer lors de l’examen à la Chambre des Lords.
    Les Lords britanniques ont approuvé mercredi soir une dizaine d’amendements au projet de loi sur la sécurité du Rwanda. La plupart avec une marge de plus de 100 voix.Parmi ces amendements, la possibilité pour les tribunaux britanniques d’intervenir dans l’expulsion des demandeurs d’asile. C’est le principal revers pour le gouvernement, qui a présenté ce texte précisément pour contourner les injonctions judiciaires.
    Les membres de la Chambre haute ont également voté pour renforcer les protections pour les mineurs non accompagnés, les victimes de l’esclavage moderne et les anciens collaborateurs des services britanniques.
    Un amendement réclame enfin la publication de données chiffrées de la part du gouvernement, qui n’a toujours pas indiqué combien de demandeurs d’asile il comptait envoyer au Rwanda. Le vote de ces amendements – qui affaiblissent le texte du gouvernement – va rallonger la navette parlementaire : les députés doivent valider le texte dans les mêmes termes pour qu’il soit adopté. De quoi retarder l’entrée en vigueur du partenariat avec le Rwanda promis par l’exécutif depuis deux ans.

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  • Au Royaume-Uni, un rapport parlementaire étrille le projet de loi qui permet l’expulsion de migrants vers le Rwanda
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/12/au-royaume-uni-un-rapport-parlementaire-etrille-le-projet-de-loi-qui-permet-

    Au Royaume-Uni, un rapport parlementaire étrille le projet de loi qui permet l’expulsion de migrants vers le Rwanda
    Le Monde avec AFP
    Considéré par le gouvernement britannique comme le socle de sa politique migratoire, le projet de loi visant à expulser les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda a été sévèrement critiqué par une commission parlementaire, lundi 12 février.Celle-ci, composée de douze membres travaillistes et conservateurs de la Chambre des communes et de la Chambre des lords, a jugé dans un rapport que ce texte est « fondamentalement incompatible » avec les obligations du Royaume-Uni en matière de droits humains.
    Le projet de loi a été rédigé en réponse à la Cour suprême britannique qui a jugé illégal en novembre 2023 d’envoyer des migrants au Rwanda où leurs demandes d’asile seraient évaluées. Pour les hauts magistrats, le pays ne pouvait être considéré comme sûr pour les clandestins. Pour répondre à ce camouflet juridique, le gouvernement britannique avait signé un nouveau traité avec Kigali en décembre 2023 afin de garantir « entre autres que le Rwanda n’expulsera pas vers un autre pays les personnes transférées dans le cadre du partenariat », avait alors assuré le ministère de l’intérieur britannique. Le gouvernement avait également annoncé la présentation d’une « législation d’urgence » pour désigner le Rwanda comme un pays sûr.
    C’est ce projet de loi qui a été étrillé lundi par la commission parlementaire. Dans son rapport, cette dernière s’inquiète ainsi de « l’obligation pour les tribunaux de considérer le Rwanda comme un pays “sûr” et de la limitation de l’accès aux tribunaux pour faire appel des décisions ». De plus, il n’est « pas clair », selon elle, que les migrants expulsés vers le Rwanda puissent avoir « la garantie » de ne pas être envoyés dans un pays où ils pourraient être persécutés.
    « Les droits humains sont universels », souligne la commission parlementaire. Mais le projet de loi « porte atteinte à ce principe essentiel en refusant à un groupe particulier [les migrants expulsés] les protections garanties par la loi sur les droits humains ». Avec ce projet, des organismes publics seraient « autorisés à agir en violation de la Convention européenne des droits de l’homme », alerte la commission.
    Qualifiant ce projet de « priorité nationale urgente », le premier ministre britannique, Rishi Sunak, souhaite par ce biais dissuader les migrants de traverser la Manche sur des embarcations de fortune – près de 30 000 personnes sont arrivées par ce moyen sur les côtes britanniques en 2023.Malgré de nombreuses critiques au Royaume-Uni – le projet divise même au sein du parti conservateur de M. Sunak –, le gouvernement est parvenu à faire adopter son texte en janvier par la Chambre des communes en récoltant 320 votes pour et 276 contre. Alors qu’il est débattu actuellement à la Chambre des lords, le Labour, mené par Keir Starmer, a d’ores et déjà promis de l’abroger s’il arrive au pouvoir après les législatives, prévues en l’état à l’automne.

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  • Albanie : la Cour constitutionnelle approuve l’accord avec l’Italie sur l’externalisation des demandes d’asile - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54855/albanie--la-cour-constitutionnelle-approuve-laccord-avec-litalie-sur-l

    Actualités
    Albanie : la Cour constitutionnelle approuve l’accord avec l’Italie sur l’externalisation des demandes d’asile
    Par La rédaction Publié le : 30/01/2024
    Bloqué par une procédure judiciaire, l’accord migratoire entre Rome et Tirana a finalement obtenu le feu vert de la Cour constitutionnelle albanaise. D’ici quelques mois, l’Albanie accueillera donc deux centres d’accueil pour les demandeurs d’asile secourus dans les eaux italiennes, malgré les nombreuses critiques visant le projet.
    Feu vert pour le projet italien. Lundi 29 janvier, la Cour constitutionnelle albanaise a approuvé la construction dans le pays de deux centres d’accueil pour les migrants secourus dans les eaux italiennes. L’accord entre Tirana et Rome « ne nuit pas à l’intégrité territoriale de l’Albanie », a tranché la Cour, faisant fi des nombreuses critiques d’ONG et de l’opposition albanaise qui l’avait saisie estimant que l’accord « violait la Constitution albanaise ». (..)
    Cet accord ne nuit pas non plus, selon le communiqué de la Cour, « aux droits humains et aux libertés », et est « conforme à la Constitution albanaise ». Il doit maintenant être ratifié par le Parlement, ce qui devrait être une formalité puisque le Premier ministre et signataire de l’accord, le socialiste Edi Rama, y dispose d’une majorité. Signé en novembre entre les deux pays, le texte prévoit l’ouverture d’un centre dans le port de Shëngjin (nord), servant à l’enregistrement des demandeurs d’asile. La structure sera construite sur un périmètre d’environ 240 mètres, et sera entouré d’une clôture de 4 mètres de haut, rehaussée de barbelés. Le centre de Gjader, lui, hébergera les migrants dans l’attente d’une réponse à leur demande d’asile.
    Ces deux centres qui seront gérés par l’Italie sur le territoire d’un pays qui ne fait pas partie de l’Union européenne (UE) - mais y aspire - pourront accueillir jusqu’à 3 000 migrants arrivés en Italie par voie maritime. Avec ce traité, les migrants récupérés en mer ne débarqueront pas en Italie, et ne fouleront même pas son sol. Ils seront directement emmenés vers les ports albanais. Rome contourne ainsi la responsabilité légale d’accueil qui lui incombe lorsqu’un demandeur d’asile est secouru sur son territoire, maritime en l’occurrence. En Italie, l’accord, avant même son éventuelle entrée en vigueur, a suscité de très nombreuses critiques. « Publicité électorale » en vue des élections européennes de juin, « inutile et coûteux », « inhumain et illégitime » : les députés d’opposition italiens n’ont pas manqué de dénoncer durement cet accord au cours du débat parlementaire. Ils en ont également critiqué le coût, estimé entre 650 et 750 millions d’euros sur cinq ans. Les dépenses pour la construction de ces deux centres et des infrastructures nécessaires, pour leur fonctionnement, pour la sécurité ainsi que pour les soins médicaux des demandeurs d’asile seront en effet couvertes à 100% par la partie italienne, selon les autorités albanaises.
    Un coût prohibitif qui s’ajoutent aux nombreuses critiques d’ONG et d’institutions contre le projet. L’International Rescue Committee (IRC) a fustigé un accord « déshumanisant », quand Amnesty International dénonçait une « proposition irréalisable, nuisible et illégale ». Le Conseil de l’Europe, lui, avait considéré en novembre que ce « régime d’asile extraterritorial se caractérise par de nombreuses ambiguïtés légales ». Il risque « d’aboutir à un traitement différent entre ceux dont les demandes d’asile seront examinées en Albanie et ceux pour qui cela se déroulera en Italie », avait estimé la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic dans un communiqué. Cela n’a pas empêché les députés italiens d’adopter le projet le 24 janvier, par 155 voix pour et 115 contre, avec deux abstentions. Le Sénat, où la coalition ultraconservatrice au pouvoir de Giorgia Meloni dispose d’une large majorité parlementaire, devrait aussi l’approuver sans difficulté.
    Faciliter les expulsions Le nombre de personnes tentant de rejoindre l’Europe via l’Italie a beaucoup augmenté l’an dernier. Selon le ministère italien de l’Intérieur, 157 652 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes en 2023, contre 105 131 en 2022.
    Depuis quelques mois, Rome multiplie donc les mesures pour dissuader les exilés de débarquer sur son sol. Le 28 novembre, la Chambre des députés a voté à la majorité le décret Cutro 2, qui fixe notamment les conditions d’hébergement des exilés sur son sol. Avec la nouvelle législation par exemple, toute personne reconnue coupable, même avec une peine non définitive, de blessures corporelles sur des individus mineurs ou infirmes ne pourra entrer en Italie. Aussi, le délai de recours contre l’expulsion d’un étranger titulaire d’un titre de séjour de longue durée dans l’Union européenne est réduit de 30 à 15 jours.
    Le 24 septembre, un centre d’hébergement flambant neuf a par ailleurs été inauguré à Pozzallo en Sicile. Il accueillera uniquement les exilés provenant de « pays sûrs », qui ont donc très peu d’espoir d’obtenir une protection en Italie. Objectif affiché de cette nouvelle structure ? Accélérer le traitement des demandes d’asile, et donc les expulsions.

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  • Scott Morrison casts gloom on Australia’s prospects for quarantine-free travel with Europe and US | Australia news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/australia-news/2020/oct/11/scott-morrison-casts-gloom-on-australias-prospects-for-quarantine-free-
    https://i.guim.co.uk/img/media/8fcbd5b5e68cacdbdf651a0f9fe5ca501c60e8ca/0_94_6773_4066/master/6773.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Scott Morrison has confirmed Australia will move “very cautiously” to reopen quarantine-free travel with a “handful” of countries, raising the prospect Europe and the United States will be excluded until 2022 unless a Covid vaccine is available.Morrison made the comments at a doorstop in Redbank, campaigning with Queensland’s Liberal National party leader, Deb Frecklington, and targeting the Labor premier Annastacia Palaszczuk over the state’s reluctance to remove its state border travel ban. On Sunday the federal tourism minister, Simon Birmingham, said that moves to establish quarantine-free travel with low-risk countries such as New Zealand “can’t be done at the expense of our health and economic strength at home”.
    “The prospects of opening up widespread travel with higher risk countries will remain very reliant on effective vaccination or other major breakthroughs in the management of Covid,” he told the Sun Herald.
    Australia needs to find its heart, brain and courage to recover from the Covid nightmare. The comments were widely interpreted to mean travel to and from Europe and the United States will continue to be subject to the compulsory two-week quarantine period, which makes travel uneconomical except for longer stays such as international students.
    Morrison told reporters New Zealand would be the “first step” and very soon New Zealanders “will be able to come to New South Wales, the ACT, and the Northern Territory”.

    #Covid-19#migrant#migration#australie#nouvellezelande#ue#etatsunis#frontiere#sante#vaccination#etudiant#trourisme#economie#payssur

  • Coronavirus dans le monde : l’Allemagne déconseille les voyages non essentiels vers trois régions espagnoles
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/coronavirus-dans-le-monde-la-pandemie-aggrave-la-malnutrition-des-enfants-al

    En Europe, l’inquiétude est vive face à une épidémie qui semblait avoir été maîtrisée grâce à l’instauration de confinements stricts au printemps. En Allemagne, l’Institut de veille sanitaire Robert-Koch s’est alarmé, mardi, de l’augmentation des nouvelles infections de cas dans le pays depuis plusieurs jours (+ 557 par jour en moyenne depuis une semaine), source de « grandes inquiétudes ». Le gouvernement allemand a déconseillé, mardi, les voyages « non essentiels » vers les régions espagnoles d’Aragon, de Catalogne et de Navarre en raison du « nombre élevé d’infections » de coronavirus. Si « le nombre d’infections a nettement baissé » en Espagne, « il y a actuellement de nouveaux foyers régionaux d’infection » dans ces trois régions, explique le ministère des affaires étrangères dans une note publiée sur son site Internet. Depuis dimanche, la Grande-Bretagne soumet, elle, les passagers en provenance d’Espagne à une période d’isolement, une mesure critiquée par Madrid qui a riposté en assurant être un « pays sûr ».
    Evoquant une recrudescence « préoccupante » des cas, la Belgique a annoncé, lundi soir, un nouveau durcissement des mesures. A partir de mercredi, le nombre de personnes que les Belges sont autorisés à voir de façon rapprochée et régulière dans le cadre de leur « bulle de contact » sera notamment abaissé de quinze à cinq personnes, par foyer, pour les quatre prochaines semaines.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#grandebretagne#belgique#allemagne#sante#tourisme#quarantaine#payssur#foyerinfection