• L’Intérieur compte acquérir 7 000 capteurs nomades de contrôles biométriques, pour 21 millions d’euros
    https://www.nextinpact.com/article/71444/linterieur-compte-acquerir-7-000-capteurs-nomades-controles-biometriques

    Le ministère de l’Intérieur profite du renouvèlement de son marché de capteurs d’empreintes digitales et de lecteurs de documents d’identité pour investir 1,6 million d’euros dans des « solutions de prises d’images faciales », plus 21 millions de « capteurs nomades d’empreintes digitales doigts et palmaires ».

    #police #paywall

  • #Immigration et #délinquance : réalités et perceptions

    Le projet de loi sur l’immigration qui devait être débattu au Parlement proposait de « rendre possible l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public ». Une manière, peut-être, de répondre aux inquiétudes persistantes de ceux qui, dans les enquêtes d’opinion, estiment que l’immigration aggrave la délinquance. Pourtant, les études réalisées dans différents pays concluent sans ambiguïté que les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil. Et si les étrangers en situation irrégulière ont une probabilité plus forte de commettre des #vols, un meilleur accès au #marché_du_travail peut résorber cet écart. La surreprésentation des immigrés dans les #statistiques officielles mais aussi le traitement médiatique de la délinquance permettent de comprendre l’écart entre perceptions et #réalité. Lorsque les médias adoptent un traitement plus neutre de l’origine nationale ou étrangère des auteurs présumés d’infractions, les inquiétudes à l’égard de l’immigration se réduisent. C’est en tout cas ce que montre l’expérience allemande en la matière.

    http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/lettre/abstract.asp?NoDoc=13737
    #criminalité #migrations #perception #médias

    –---

    voir aussi le décryptage de @vivre :
    Comment s’explique la surreprésentation des étrangers dans la criminalité ?
    https://asile.ch/2012/10/06/andre-kuhn-comment-sexplique-la-surrepresentation-des-etrangers-dans-la-crimin
    https://seenthis.net/messages/511003
    #André_Kuhn

  • France Travail : les contours du futur service public de l’emploi se précisent
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/04/19/france-travail-les-contours-du-futur-service-public-de-l-emploi-se-precisent

    Promesse de campagne du candidat Macron en 2022, la création de France Travail est un outil primordial pour l’exécutif dans sa quête du plein-emploi – un taux de chômage à 5 %, contre un peu plus de 7 % aujourd’hui – à horizon 2027. Si la nouvelle structure va remplacer Pôle emploi, l’opérateur public actuel, l’ambition va bien au-delà et réforme tout le service public de l’emploi. « Compte tenu de la dispersion des acteurs et des responsabilités, aucun acteur, pas même l’Etat, n’est aujourd’hui en mesure d’identifier l’ensemble des personnes dépourvues d’emploi sur son territoire », déplore le rapport.

    Meilleure coordination

    C’est pour répondre à ce manque de coordination et sortir d’un fonctionnement en silo que doit être bâti le réseau France Travail. Ce dernier doit permettre à tous les acteurs de l’emploi et de l’inclusion de travailler ensemble. Les missions locales deviendront ainsi France Travail jeunes, et les Cap emploi France Travail handicap. Pour simplifier les échanges entre tous ces acteurs, l’opérateur France Travail doit devenir la porte d’entrée unique pour l’ensemble des demandeurs d’emploi avec un partage large des données.

    [...]
    L’objectif du futur service public de l’emploi est d’identifier rapidement les demandeurs d’emploi, avec pour objectif de les orienter vers la structure adéquate, en réduisant considérablement les délais à l’œuvre actuellement. Après cette première étape, France Travail doit « garantir des parcours de retour à l’emploi (…) adaptés au niveau d’autonomie et aux besoins de chacun », indique le rapport. Un contrat d’engagements réciproques sera alors signé entre le demandeur d’emploi et un référent individuel.

    [#RSA avec travail contraint] Une mesure d’#accompagnement_intensif potentiellement explosive politiquement. Pour démontrer son efficacité, Thibaut Guilluy compte s’appuyer sur les expérimentations menées depuis début avril (...)
    https://justpaste.it/ceb6p

    #France_travail : à quoi va ressembler le nouveau service de l’aide à l’#emploi
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/exclusif-france-travail-a-quoi-va-ressembler-le-nouveau-service-de-laide-a-

    Le ministre du #Travail, Olivier Dussopt, présente ce mercredi le rapport de la mission de préconfiguration du futur service national de l’emploi, promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Objectif : plusieurs centaines de milliers d’emplois supplémentaires pour atteindre le #plein-emploi.

    #paywall

    • Avec France Travail, l’exécutif veut remettre les précaires au boulot, bâton à la main

      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/190423/avec-france-travail-l-executif-veut-remettre-les-precaires-au-boulot-baton

      L’exécutif a dévoilé les grandes lignes d’une vaste réforme du service public de l’emploi, prévue dès 2024. Pour atteindre le « plein-emploi », il prône une collaboration plus efficace de toutes les institutions existantes, une obligation d’inscription des bénéficiaires du RSA et une refonte du système de sanctions.

      Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi, a remis le rapport sur lequel il planche depuis huit mois : 274 pages et 99 propositions pour atteindre « le plein-emploi » – soit un taux de chômage à 5 %, contre 7 % actuellement.

      https://justpaste.it/28wl3

      La mission France Travail recommande par ailleurs un système de sanctions « plus progressif », misant « sur une approche globale de la situation du bénéficiaire et un regard pluridisciplinaire, plutôt qu’une approche mécaniste ». En d’autres termes, prendre en compte la situation des personnes avant de les priver de ressources. « Ainsi, conclut le rapport, l’écosystème des obligations/sanctions pourrait sortir de la logique “une faute, une sanction” […] qui consomme beaucoup de temps et laisse peu de place aux échanges en lien avec le retour à l’emploi. » Ce dernier point pourrait séduire le médiateur national de Pôle emploi qui prône, de longue date, une « gradation » des sanctions.

      Si le but de France Travail est la simplicité, sa mise en œuvre paraît à première vue fort complexe. Elle suppose que tous les acteurs cités arrivent à travailler ensemble, et à bâtir des procédures et référentiels communs, ce qui n’est pour l’heure pas garanti, y compris sur le versant technique.

      Les diverses institutions qui devront coordonner leurs actions ne partagent bien souvent pas même un simple logiciel de suivi, et on se souvient du crash du RSI, la sécurité sociale des indépendants, pour ces raisons en 2008.

      La mise en commun devrait donc se faire progressivement pour l’horizon 2027. « Nombre de propositions auront [...] vocation à être expérimentées dès 2023 avec quelques régions volontaires avant de les étendre à tout le territoire national nourries par les apprentissages du terrain », précise tout de même le rapport.

  • Reportage tra i “nuovi” respinti dalla Croazia verso i campi della Bosnia ed Erzegovina

    Da fine marzo la polizia croata ha attivato una “inedita” pratica di rintraccio, detenzione ed espulsione collettiva delle persone in movimento verso la Bosnia, trasportandole in bus alla frontiera o ai centri di detenzione. Il tutto con una parvenza di formalità. Le Ong ne denunciano la palese illegittimità. E la complicità europea

    Con l’inizio del Ramadan, Riaz (nome di fantasia) ha interrotto i tentativi di attraversare il confine verso la Croazia. Si trova nel campo di Lipa, centro di transito ma soprattutto di detenzione nel Nord-Ovest della Bosnia ed Erzegovina, nel Cantone di Una-sana. Si è svegliato tardi, fa freddo e ha una sciarpa nuova con i colori della vecchia bandiera afghana. “Qui hanno riportato tante persone dalla Croazia. Stanno arrivando autobus pieni”, dice.

    Da marzo, infatti, le autorità del cantone bosniaco confermano che i campi di Borici e Lipa stanno ricevendo persone espulse collettivamente dalla Croazia sulla base di accordi bilaterali stipulati proprio con la Bosnia. Rintracciate sul territorio croato, le persone in movimento vengono detenute per poi essere trasportate in autobus al confine e consegnate alla polizia bosniaca (l’ha denunciato il Border violence monitoring network, ripreso in Italia dalla rete RiVolti ai Balcani).

    “Abbiamo parlato con una famiglia curda riammessa nel campo per famiglie di Borici, a Bihać: fermati vicino Slavonski Brod, in Croazia, sono stati portati in un seminterrato e poi dopo qualche giorno in un magazzino dove hanno ricevuto un foglio di espulsione di un anno dall’area economica europea, con la minaccia di 18 mesi di detenzione”, racconta Marta Aranguren, dell’organizzazione No Name Kitchen. Anche Ines dell’associazione locale Kompas 071 descrive dinamiche simili: “Diversi testimoni riferiscono di aver dormito a terra su cartoni per giorni, senza cibo e poca acqua, alcuni minacciati con cani in caso di lamentele”. Esprime la sua preoccupazione: “Improvvisamente è apparso un foglio che legalizza ogni sopruso: uno per far pagare il trasporto della riammissione o le notti in detenzione e uno che giustifica la confisca di telefoni o oggetti personali”.

    Si tratta di riammissioni dalla parvenza solo formale che a differenza dei respingimenti praticati per anni (e ancora oggi) cercano di presentarsi con una base legale. Milena Zajović Milka, attivista dell’organizzazione Are you syrious? e del Border violence monitoring network spiega che “l’ordine di espulsione dall’area economica fa riferimento alla legge sugli stranieri della Croazia, mentre la riammissione si basa su un accordo bilaterale tra due Paesi, che non può prevalere sulla Convenzione di Ginevra e su altre dichiarazioni internazionali”.

    Le criticità sono diverse. Non sempre è stata fornita una copia dei documenti di riammissione nella lingua delle persone espulse, né sarebbero stati presenti traduttori. In più non è chiaro come venga dimostrato che le persone riammesse siano entrate dalla Bosnia ed Erzegovina. “Dalle testimonianze sembra che non abbiano avuto opportunità di chiedere asilo, né di poter far ricorso alla decisione di riammissione, come previsto invece dalla stessa Legge sugli stranieri croata”, spiega Silvia Maraone operatrice di Ipsia Acli, organizzazione che opera dentro il campo di Lipa.

    “In sintesi sono tre le fasi che hanno portato alla nuova pratica delle riammissioni collettive a cui stiamo assistendo da fine marzo”, riprende Zajović Milka. “Dopo anni di respingimenti illegali, a fine del 2021 numerose prove hanno costretto la Croazia a cambiare per la prima volta il suo modus operandi. Poi, l’anno scorso, è stato introdotto un foglio di espulsione di sette giorni, un primo tentativo di regolarizzare l’allontanamento delle persone dal Paese”.

    Non solo la Croazia ma anche la Commissione europea, che ha finanziato e finanzia il Paese per la gestione delle frontiere europee (così come la Bosnia ed Erzegovina, si veda anche il caso di Lipa), si sono trovate nell’imbarazzante situazione di dover rispondere delle illegalità commesse alle frontiere. “Con questo foglio è diventato più facile passare attraverso la Croazia -prosegue Zajović Milka-. Nel frattempo, dall’inizio di quest’anno, centinaia di persone vengono rimpatriate in Croazia per via del regolamento di Dublino, che prevede il ritorno nel primo Paese di ingresso nell’Unione europea”. La Croazia, entrata questo gennaio nell’area Schengen, deve gestire le persone in arrivo nell’Ue, provando a evitare (o a tentare di celare) le violenze per cui è stata sanzionata. D’altra parte, la Bosnia, recentemente promossa a candidata nell’Ue, è disponibile ad accogliere le persone riammesse, non senza tensioni interne.

    Nonostante negli scorsi anni diversi tribunali, in Italia, Austria e Slovenia, si siano pronunciati contro le riammissioni basate su accordi bilaterali, la Commissione europea incoraggia questa pratica. Il Patto sulla migrazione e asilo proposto nel settembre 2020 pone l’enfasi sugli accordi bilaterali tra Paesi per implementare le procedure di ritorno e riammissione in Paesi terzi o di origine. “Stiamo vedendo un rafforzamento di Frontex, la creazione di nuovi centri di detenzione alle frontiere esterne europee e a maggiori finanziamenti per nuovi database volti a facilitare le deportazioni da Bosnia e Serbia, incoraggiate a firmare accordi di ritorno con i Paesi di origine”, riflette Zajović Milka. Il campo di Lipa, finanziato dall’Unione europea, ne è la prova, come aveva pronosticato anche la rete RiVolti ai Balcani.

    Secondo i dati dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni, inoltre, nel periodo tra il 6 e il 19 marzo 2023 solo 132 persone sono state registrate a Lipa, su un totale di 1.512 posti.

    Riaz cammina tra i container vuoti con il telefono in mano mentre sistema la sua felpa verde militare. Gli piace perché gli ricorda la sua uniforme da poliziotto che indossava prima del ritorno al potere dei Talebani. Abbandonato da tutti gli eserciti internazionali, non ha avuto altra scelta se non intraprendere il viaggio in forma forzatamente irregolare dall’Afghanistan fino alla Bosnia ed Erzegovina.

    “La maggior parte delle persone deportate se ne va subito. Alcuni sono deportati con gli autobus, altri lasciati nella foresta”, spiega. Usa erroneamente il termine “deportazione” per descrivere pratiche diverse che ai suoi occhi hanno lo stesso effetto. Le recenti riammissioni non hanno infatti fermato i respingimenti illegali. Mentre viaggia verso il confine sloveno Suleyman (nome di fantasia), ragazzo afghano, racconta al telefono l’esperienza di qualche giorno prima. “Sono stato sette giorni in detenzione senza cibo e da bere solo acqua sporca. Ci hanno preso i telefoni, i soldi; hanno bruciato i vestiti e gli zaini”. Lasciato in un bosco sul confine bosniaco è tornato a piedi a Lipa, per ripartire tre giorni dopo verso la Croazia. Il racconto si interrompe, chiude la chiamata. “Ci ha fermato la polizia, non so che cosa ci succederà”, scrive in un messaggio.

    “Tutto sembra lasciato al caso -osserva Zajović Milka-: alcune persone saranno riammesse in Bosnia, altre respinte illegalmente, altre potranno chiedere asilo e altre otterranno il documento di espulsione di sette giorni. Secondo Ines di Kompas 071 l’effetto è chiaro: “La Bosnia è una sorta di purgatorio per le persone in transito, continuamente respinte. È un gioco che va avanti da anni ma ora stanno cercando di rendere questa pratica legale”.

    https://altreconomia.it/reportage-tra-i-nuovi-respinti-dalla-croazia-verso-i-campi-della-bosnia

    #Croatie #refoulements #push-backs #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #Lipa #réadmissions #accords_de_réadmission

    –—

    ajouté à la liste métaliste sur les accords de réadmission en Europe :
    https://seenthis.net/messages/736091

  • Réforme des retraites : « La décision du Conseil constitutionnel s’impose mais, parce qu’elle est mal fondée et mal motivée en droit, elle ne peut pas clore le contentieux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/16/reforme-des-retraites-la-decision-du-conseil-constitutionnel-s-impose-mais-p

    Le constitutionnaliste Dominique Rousseau souligne, dans une tribune, les contradictions de la décision de l’institution de la rue de Montpensier sur la réforme des retraites qui fait selon lui « souffrir la logique juridique ».

    Inutile d’aller chercher dans le mode de nomination des membres du Conseil constitutionnel, dans leur passé politique, dans la mise au jour des intérêts particuliers et connivences des uns et des autres pour qui veut discuter la décision du vendredi 14 avril. Il suffit, simplement, de la lire pour qu’en sorte la critique :

    « § 65. En dernier lieu, la circonstance que certains ministres auraient délivré, lors de leurs interventions à l’Assemblée nationale et dans les médias, des estimations initialement erronées sur le montant des pensions de retraite qui seront versées à certaines catégories d’assurés, est sans incidence sur la procédure d’adoption de la loi déférée dès lors que ces estimations ont pu être débattues. » Enorme !

    « § 69. D’autre part, la circonstance que plusieurs procédures prévues par la Constitution et par les règlements des assemblées aient été utilisées cumulativement pour accélérer l’examen de la loi déférée, n’est pas à elle seule de nature à rendre inconstitutionnel l’ensemble de la procédure législative ayant conduit à l’adoption de cette loi. » Enorme !

    « § 70. En l’espèce, si l’utilisation combinée des procédures mises en œuvre a revêtu un caractère inhabituel, en réponse aux conditions des débats, elle n’a pas eu pour effet de rendre la procédure législative contraire à la Constitution. Par conséquent, la loi déférée a été adoptée selon une procédure conforme à la Constitution. » Enorme !

    « § 11. D’autre part, si les dispositions relatives à la réforme des retraites, qui ne relèvent pas de ce domaine obligatoire, auraient pu figurer dans une loi ordinaire, le choix qui a été fait à l’origine par le Gouvernement de les faire figurer au sein d’une loi de financement rectificative ne méconnaît, en lui-même, aucune exigence constitutionnelle. Il n’appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du législateur à cet égard, mais uniquement de s’assurer que ces dispositions se rattachent à l’une des catégories mentionnées à l’article L.O. 111-3-12 du Code de la sécurité sociale. » Enorme !

    Le Conseil constitutionnel reconnaît ainsi que des ministres ont délivré des « estimations erronées » lors des débats parlementaires, que plusieurs procédures ont été utilisées « cumulativement » pour accélérer l’adoption de la loi et que l’utilisation combinée des procédures mises en œuvre a un « caractère inhabituel ».

    Un doute sur le bien-fondé juridique de la décision

    Il était donc logique en droit qu’il en conclue que le principe de clarté et de sincérité des débats parlementaires n’avait pas été respecté. Or, il juge que tous ces défauts ne rendent pas inconstitutionnel l’ensemble de la procédure législative...

    #paywall

    • La bourgeoisie se moque bien de la façade de ses institutions, du moment qu’elles imposent sa loi.

      Car en quoi le changement de numéro de la république pourrait empêcher les grandes fortunes, les capitalistes, d’imposer leur loi sur la société ? En quoi empêcherait-il les plans de licenciements des grandes entreprises et le développement du chômage ? En quoi une 6e République pourra-t-elle empêcher un patron du Medef (les véritables tauliers) de réclamer la baisse du smic, les 45 heures, la retraite à 67 ans, la liquidation des derniers services publics, etc. ?

      En rien.

      Car si les grandes familles bourgeoises font ce qu’elles veulent, cela ne repose pas sur la Constitution mais sur la propriété de leurs capitaux. C’est cela qui décide fondamentalement des politiques de l’État, pas les politiciens qui s’y succèdent.

      La bourgeoisie se moque bien de la façade de ses institutions, du moment qu’elles imposent sa loi. Et encore plus des discours tonitruants des lieutenants de LFI.

    • On peut passer à la 6ème république et continuer la lutte dans les entreprises pour reprendre le pouvoir. L’un n’empêche pas l’autre.@recriweb

      Pourquoi la validation de la réforme par le CC est une bonne nouvelle
      https://blogs.mediapart.fr/rpozzo/blog/150423/pourquoi-la-validation-de-la-reforme-par-le-cc-est-une-bonne-nouvell

      Attendre d’une brochette de 9 hauts fonctionnaires ou anciens ministres 100% Macron compatibles - d’une moyenne d’âge de 72 ans et payés 13 000 € par mois - qu’ils s’opposent à la sacro-sainte volonté présidentielle d’envoyer tout le monde au turbin jusqu’à 64 ans relevait de l’illusion ou de la naïveté dans le meilleur des cas. C’est donc sans plus d’étonnement que la demande de RIP (Référendum d’Initiative Populaire) pour proposer de bloquer l’âge de départ à 62 ans s’est vu rejetée. La raison ? La loi actuelle prévoyant déjà un départ à 62 ans, le CC n’a pas jugé utile un référendum. En plus d’être une insulte envoyée à la figure du peuple français et de son intelligence, c’est une vraie déclaration de guerre.

      Cet horizon qu’offrait la validation par le Conseil Constitutionnel a surtout permis au gouvernement de souffler un peu. Depuis le déclenchement du 49,3 par Elisabeth Borne, on voit clairement le pouvoir claquer des fesses face à la colère de la “foule illégitime”, les manifestations spontanées et quelques feux de poubelles. En bref, le spectre d’un retour d’un Gilets Jaunes 2.0. La date du 14 avril permettait surtout de continuer - ou en tout cas continuer d’essayer - de faire croire que le “texte suivait son cheminement démocratique”, comme si tout était normal, comme si tout allait rentrer dans l’ordre une fois le texte validé par les 9 et que la colère populaire aller s’évaporer devant la sagesse du conseil.

      Pour le gouvernement, cet épisode a constitué une vraie aubaine : Macron dans Pif, Dussopt dans Têtu et Schiappa dans PlayBoy, relance du sujet de l’immigration pour “écraser le sujet des retraites”, sans oublier les grands médias qui ont bien mis l’accent sur le retour de Quatennens dans le groupe LFI, tout est fait pour parler de tout sauf des retraites. De toute façon c’est inutile, attendons l’avis du Conseil Constitutionnel !

      Ce qui est décevant, c’est plutôt la position de l’intersyndicale qui une fois de plus s’est calée sur l’agenda du gouvernement et des institutions. Plutôt que de cultiver la colère de “la base” syndicale et militante engendrée par le 49.3 en décrétant la grève générale et reconductible dès le lendemain, l’intersyndicale ne dévie pas de sa ligne Berger et persiste à jouer les bons élèves. Oui, organiser une grève nationale se prépare. Oui, dès le choix d’un projet de loi de finances, on savait que le 49.3 avait de grandes chances d’être utilisé. Si on reprend les différentes journées de grèves éparpillées de semaine en semaine, elles ont été positionnées avant des échéances institutionnelles :

      16 février : veille du dernier jour de l’examen du texte à l’assemblée

      7 mars : veille du débat de la réforme au Sénat

      15 mars : jour du passage du texte devant la commission mixte parlementaire

      13 avril : veille du passage du texte devant le conseil constitutionnel

      Une stratégie assumée pour “mettre la pression” sur les parlementaires pendant l’examen du texte et avant les différents votes. Une stratégie systématiquement mise en échec : aucune des journées de manifestation n’a eu d’impact sur le “chemin démocratique” du texte. Ni les députés, ni les sénateurs, ni le gouvernement et depuis vendredi ni le conseil des sages n’a flanché. Comme dirait le bodybuilder du boulevard de Grenelle entre deux bouchées de steak tartare, personne n’a craqué.

      Forcément, les déambulations Bastille Nation ne font plus peur à personne. Et ça “la base” l’a vite compris. C’est assez frappant de voir le fossé entre les volontés des manifestants de durcir le mouvement, de mener des blocages, de mettre l’économie à genoux et la ligne de l’intersyndicale qui n’a pas bougé en trois mois de mobilisation. Nous pouvons déjà parler d’échec de l’intersyndicale qui, a trop vouloir respecter le jeu des institutions, n’a pas su capitaliser sur la colère et la détermination des travailleurs et des travailleuses. Parce qu’elle a cru possible de faire entendre raison et faire renoncer un gouvernement à son projet de réforme purement idéologique par la discussion, par la rationalité, l’argumentation. Par le jeu des institutions. Si victoire du camp social il y a, elle sera entièrement due aux mobilisations et initiatives de la base. L’intersyndicale n’a pas su instituer un rapport de force, alors qu’elle disposait de la plus grande mobilisation de travailleurs et de travailleuses depuis 30 ans.

      Voilà pourquoi la validation du texte par le Conseil Constitutionnel est une bonne chose pour le mouvement social. Les syndicats ne vont plus pouvoir “tenir leur base”, expression entendue à longueur d’émissions. Rien que cet élément de langage montre à quel point les bourgeois sont effrayés par le peuple. Un peuple qui pourtant se tient très sage, qui manifeste calmement, qui demande simplement à être écouté. Pourquoi ? Parce que les gens sont raisonnables, persuadés de vivre encore dans une démocratie fonctionnelle. Et qu’ont-ils obtenu en retour ? Mépris et coups de matraques. Les dirigeants syndicaux ne tiennent rien du tout, à part à leur place dans les matinales. Et j’espère que la suite du mouvement le prouvera.

      Parce que maintenant, que reste-t-il pour canaliser les colères ? Pour temporiser ? Plus rien, à part l’abandon de la réforme par Macron himself. C’est maintenant une confrontation directe entre lui et nous. La victoire ne viendra pas d’une rencontre entre Borne et les syndicats. Elle ne viendra pas des députés ou sénateurs d’opposition. Elle viendra par nous, et nous seuls. Désormais, nous allons dicter l’agenda. Nous allons décider des blocages, sabotages et des grèves reconductibles. Nous allons déclencher des manifestations spontanées. Nous allons aller jusqu’au retrait. Nous allons aller le chercher.

      Dehors les Bergers maintenant, place aux loups.

      R.Pozzo

    • Merci @marielle ! Je cite la fin, un bijou :

      Si victoire du camp social il y a, elle sera entièrement due aux mobilisations et initiatives de la base. L’intersyndicale n’a pas su instituer un rapport de force, alors qu’elle disposait de la plus grande mobilisation de travailleurs et de travailleuses depuis 30 ans.

      Voilà pourquoi la validation du texte par le Conseil Constitutionnel est une bonne chose pour le mouvement social. Les syndicats ne vont plus pouvoir “tenir leur base”, expression entendue à longueur d’émissions. Rien que cet élément de langage montre à quel point les bourgeois sont effrayés par le peuple. Un peuple qui pourtant se tient très sage, qui manifeste calmement, qui demande simplement à être écouté. Pourquoi ? Parce que les gens sont raisonnables, persuadés de vivre encore dans une démocratie fonctionnelle. Et qu’ont-ils obtenu en retour ? Mépris et coups de matraques. Les dirigeants syndicaux ne tiennent rien du tout, à part à leur place dans les matinales. Et j’espère que la suite du mouvement le prouvera.
      [...]
      Désormais, nous allons dicter l’agenda. Nous allons décider des blocages, sabotages et des grèves reconductibles. Nous allons déclencher des manifestations spontanées. Nous allons aller jusqu’au retrait. Nous allons aller le chercher.

      Dehors les Bergers, maintenant, place aux loups.

    • @marielle Pourquoi passer à la 6eme République si ça ne sert à rien ?

      Ou pire, contrairement à ce que tu dis, si ça sert à éviter « de faire des grèves coûteuses », « qui grèvent votre budget », ou « des manifestations rendues dangereuses [par le préfet Lallemand] » (sic, Mélenchon) ?

      Mélenchon est un social-démocrate. Il aspire à servir sa classe possédante (et son impérialisme) en maintenant la paix sociale avec des chimères du genre « 6e République ».

      Évitons de tomber dans ces vieux panneaux poussiéreux.

  • Mehr als ein Crash pro Tag: Unfallzahlen von Lieferdienstfahrern in Berlin steigen weiter an

    13.4.2023 von Christian Latz - Immer häufiger verunglücken Fahrer von Lieferdiensten bei der Arbeit. Die Bedingungen werden seit Langem kritisiert.

    Die Anzahl der Unfälle von Lieferdienstfahrern auf Berlins Straßen hat im vergangenen Jahr weiter zugenommen. Insgesamt 596 meldepflichtige Arbeitsunfälle von Fahrern von Lieferfirmen für Speisen und Lebensmittel wie Gorillas oder Flink ... #paywall

    #Betlin #travail #rider #coursiers

  • Enquête vidéo : comment le manifestant antibassine Serge [...] a été gravement blessé à Sainte-Soline

    Les vidéos analysées par « Le Monde » révèlent plusieurs tirs non réglementaires au lance-grenade Cougar, par des gendarmes, le 25 mars à Sainte-Soline. L’un de ces tirs a très probablement touché le manifestant Serge Duteuil-Graziani, toujours dans le coma.

    Attention, certaines images présentées dans cette vidéo peuvent être choquantes.
    https://www.lemonde.fr/planete/video/2023/04/07/enquete-video-comment-le-manifestant-antibassine-serge-duteuil-graziani-a-et

    Des milliers de grenades, des cocktails Molotov, des blessés par centaines : le 25 mars 2023, à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, une manifestation contre un projet de mégabassine vire à l’affrontement. Au moins deux manifestants, dont Serge Duteuil-Graziani, un militant de 32 ans, sont grièvement blessés. Que s’est-il passé ?

    Les dizaines d’heures de vidéos capturées ce jour-là et les témoignages recueillis par la cellule d’enquête vidéo du Monde montrent que le manifestant, en première ligne des affrontements, a vraisemblablement été touché par un tir non réglementaire de grenade lacrymogène, tiré depuis l’une des zones où étaient positionnés les gendarmes. Les images analysées prouvent aussi que Serge Duteuil-Graziani n’a pas été touché à ce moment-là par les projectiles d’autres manifestants.

    L’enquête du Monde révèle également, grâce à des images inédites de la journaliste de Brut Camille Courcy, un autre tir non réglementaire, sur un autre manifestant. Un tir effectué trop à l’horizontale et réalisé avec le dispositif de propulsion le plus puissant, qui a touché ce manifestant en pleine tête.

    • Communiqué n°2 des parents de Serge
      https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/04/04/communique-n2-des-parents-de-serge

      Cela fait maintenant 10 jours que Serge est dans le coma, suite à la grenade qu’il a reçue à Sainte-Soline lors de la manifestation contre les bassines du 25 mars. Son pronostic vital est toujours engagé.

      Nous et sa compagne remercions toutes les personnes (camarades, proches et anonymes) qui ont manifesté leur soutien et leur solidarité envers lui.

      Nous remercions les dizaines de milliers de camarades qui se sont exprimés dans la rue, devant les préfectures et ailleurs, le jeudi 30 mars, contre l’ordre policier installé en France.

      Nous remercions tous ceux et celles qui ont porté assistance aux blessés pendant la manifestation, ou qui ont apporté leur témoignage concernant la répression à Sainte-Soline, en particulier par rapport à Mickaël et à Serge.

      Nous remercions enfin l’équipe médicale qui est à leurs côtés afin de les aider à se battre pour vivre.

      Ce combat pour la vie, Serge le mène avec la même force que celle qu’il met à combattre un ordre social dont la seule finalité est de maintenir la main de fer de la bourgeoisie sur les exploités.

      Soyons solidaires de tout ce que Darmanin veut éradiquer, dissoudre, enfermer, mutiler – du mouvement des retraites aux comités antirépression, des futures ZAD au mouvement des blocages. Le terrorisme et la violence sont chaque jour du côté de l’Etat, pas de celles et ceux qui manifestent leur rejet d’un ordre destructeur.

      Les parents de Serge

      Le 4 avril 2023

      Merci de diffuser le plus largement possible ce communiqué.

    • Communiqué n°1 des parents de Serge
      https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/03/30/communique-des-parents-de-serge

      Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un « pronostic vital engagé », suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.

      Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.

      Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :

      – Oui, Serge est fiché « S » – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.

      – Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.

      – Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.

      Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

      Les parents de Serge
      Le mercredi 29 mars 2023

    • Le Monde a balancé le patronyme de Serge (ce n’aurait pas été les cas pour un policier) et publie des images sans rien demander à la famille. C’est pas smart du tout.

      Par ailleurs la démonstration tient la route : tir tendu d’une grenade lacrymogène depuis un lanceur cougar celui du blindé Centaure, projectile entier arrivé en pleine tête de ce militant. (Le Monde montre un autre exemple d’un tel tir à Sainte-Soline).
      Arriver à reconstituer une scène ainsi, n’est a contrario pas rassurant pour les manifestants.

      Edit ils avaient été précédé par Ration (un peu moins étayé/bien construit dans mon souvenir
      #vidéo

    • > Arriver à reconstituer une scène ainsi, n’est a contrario pas rassurant pour les manifestants.

      Deux interprétations possibles de cette phrase : 1. on voit comment fonctionnent les flics, et on a peur d’aller manifester ; 2. on voit comment tout est filmé sous tous les angles toutes les secondes, et peut être retenu à charge ?

      (Les deux se tiennent, et d’ailleurs ne s’opposent pas, mais je me demande laquelle tu avais en tête.)

    • Communiqué n° 3 des parents de Serge

      https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/04/12/communique-des-parents-de-serge-n3

      La violence a été du côté des forces de l’ordre, qui ont visé l’ensemble des manifestants.
      Les 200 blessés de Sainte-Soline – dont notre fils Serge et Mickaël, les plus gravement atteints – ne sont pas le résultat d’une « mauvaise gestion de l’ordre », d’erreurs de tel ou tel, ou simplement le fruit du hasard. Le responsable de ces 200 blessés, c’est un État qui a pour seul objectif, dans la période actuelle, de mettre à genoux toute contestation sociale afin de mieux gérer l’exploitation du travail dans les années à venir, face à la crise que connaît le capitalisme pour se perpétuer.

    • Communiqué des parents de Serge (4)

      Un mois après le tir de grenade qui a gravement blessé à la tête notre fils
      Serge, le 25 mars 2023, lors de la manifestation contre les mégabassines de
      Sainte-Soline, l’incertitude subsiste concernant son avenir.

      Selon les critères médicaux purement cliniques, Serge est sorti du coma.
      Cela signifie qu’il entrouvre les yeux, mais nullement qu’il est réveillé.

      Les soins qui lui ont été dispensés depuis son arrivée à l’hôpital ont visé
      à juguler diverses lésions et infections. Celles-ci ont pour origine le tir
      de grenade dont il a été victime, mais aussi les conditions dans lesquelles
      les premiers secours lui ont été dispensés sur les lieux mêmes de la
      manifestation – les forces de l’ordre interdisant aux pompiers et aux
      ambulances d’accéder aux personnes blessées pour les prendre en charge.
      Ces soins ont contribué à ce que l’état de Serge, qui reste d’une « extrême
      fragilité », ne se dégrade pas davantage. Cela permet d’espérer son retour
      à la conscience, mais ce n’est pas encore le cas.

      À ce jour, il est impossible d’affirmer que Serge va recouvrer ses esprits
      et l’usage de son corps (ses membres et ses sens, sa capacité de respirer
      et de parler) ou d’évaluer les séquelles de sa blessure. Et une rechute
      infectieuse demeure à craindre.

      Son pronostic vital reste donc engagé.C’est pourquoi nous dénonçons toute
      utilisation qui pourrait être faite de la sortie de son coma : Serge est
      malheureusement fort loin d’être tiré d’affaire. Prétendre le contraire
      serait un pur mensonge.

      Les parents de Serge, le 26 avril 2023

      Merci de diffuser ce communiqué le plus largement possible.

    • https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/06/17/communique-du-s

      Communiqué du S

      Salut tout le monde,

      Je m’appelle Serge et j’ai été gravement blessé, comme beaucoup d’autres, à la manifestation contre la mégabassine de Sainte Soline du 25 mars 2023. J’ai été atteint à la tête par une grenade, probablement tiré en tendu par un gendarme équipé d’un lanceur de grenade cougar. J’ai subi un grave traumatisme crânien qui m’a mis en situation d’urgence absolue, situation aggravée par le blocage de ma prise en charge par les secours durant la manifestation. Après un mois de coma artificiel et six semaines en réanimation, j’ai été transféré dans un service de neurochirurgie, puis en centre de rééducation. A l’heure actuelle, je ressens d’énormes progrès dans ma faculté à bouger, manger et tout simplement échanger et réfléchir. Le chemin va être extrêmement long mais je suis déterminé à tout donner, à me battre pour récupérer ce qui me constituait, tant physiquement que mentalement. Je le fais évidemment pour moi, mais aussi parce que je pense que refuser d’abdiquer, refuser d’être écrasé par la machine répressive est une nécessité politique, à l’heure où les Etats font le pari de la terreur et de notre passivité.

  • Pesticides dans l’eau : le ministre de l’Agriculture veut noyer une décision de l’Anses – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/pollution/pesticides-dans-leau-le-ministre-de-lagriculture-veut-noyer-une-decision-

    « Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d’une agence. » Le ministre en question est celui de l’Agriculture, Marc Fesneau. L’agence, celle de la sécurité sanitaire (#Anses), qui a décidé d’interdire un #pesticide suspecté d’être cancérigène et retrouvé en trop grande quantité dans l’eau. L’homme politique lui a demandé de reconsidérer son avis, et l’a annoncé devant un auditoire particulièrement réceptif au congrès du plus gros syndicat agricole français, la FNSEA.

    #paywall #empoisonnement_de_masse

  • Azote aux Pays-Bas : une crise sentinelle - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2023/04/04/azote-aux-pays-bas-une-crise-sentinelle

    Alors que Le Monde publie une série d’articles sur les méfaits de l’agriculture industrielle et sa défense par des moyens violents, cet article sur les Pays-Bas est très original et intéressant. Face à une pollution devenue inacceptable au regard des normes européennes, le gouvernement a été obligé de prendre une loi qui met en oeuvre une réduction massive de la production animale intensive dans ce pays - suscitant en retour une réaction politique forte de la part des agriculteurs, qui font face à des injonctions à un changement de modèle d’exploitation ou des expropriations.

    Qui plus est, cette transformation est due à l’action d’un collectif écologiste qui a su viser au bon endroit au bon moment. Rendons-nous compte : elle ne découle ni d’un sabotage armé ni d’une révolution mais d’une simple action en justice qui suffit à opérer la bascule économique, écologique et politique d’un pays entier – voire davantage : « “La principale différence par rapport aux mesures précédentes est une réduction du nombre de têtes de bétail”, a déclaré le Dr Helen Harwatt[…]. En 2019, elle a dirigé un groupe de scientifiques appelant à prendre des mesures pour assurer le déclin du bétail. “Nous avons tendance à ne voir que des approches technologiques pour réduire l’azote du côté de la production ou à réduire les rejets dans l’environnement, plutôt que de réduire la production agricole elle-même. Tous les regards seront tournés vers les Pays-Bas pour tirer les leçons de cette transition.”[4] »

    La crise néerlandaise de l’azote constitue bien un laboratoire mondial de la fermeture/du renoncement qui appelle d’autres réformes à sa suite. Une telle transformation aurait pu être jugée impossible en vertu de son ampleur : jamais le capitalisme ne laisserait faire ; jamais l’industrie n’abandonnerait ses profits ; en outre, le droit n’est-il pas l’instrument du pouvoir ? Évidemment, tout ceci n’est pas faux mais ces réflexes offusquent de réels leviers stratégiques.

  • À Lyon, une consultation pour les « drogués sur ordonnance »
    https://www.mediacites.fr/reportage/lyon/2023/03/28/opioides-tranquillisants-a-lyon-une-consultation-pour-les-drogues-sur-ord

    Vingt-trois mille euros de dettes cumulées auprès de ses proches pour se payer ses doses, une hospitalisation de sevrage, un manque ressenti au quotidien… Coralie* connaît la même descente aux enfers qu’une junkie, sauf que son produit se trouve en pharmacie. « Je suis droguée sur ordonnance depuis vingt ans », témoigne-t-elle, l’air éteint, de lourdes valises noires sous les yeux.

    La quinquagénaire est devenue accro au fentanyl, un puissant antidouleur. Comme le tramadol, il fait partie de la famille des opioïdes, responsables en vingt ans de 500 000 morts par overdose aux États-Unis. En 2015, 10 millions de Français·es, soit 17 % de la population, s’étaient vu prescrire ces puissants antalgiques, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament. À Coralie, la médecin généraliste a prescrit du fentanyl sans l’avertir du risque de dépendance, sous sa forme qui rend le plus accro, un applicateur buccal qui en fait une sorte de sucette.

    Le produit se diffuse directement dans la gencive pour atténuer dans la foulée le supplice, mais induit aussi un effet de

    #paywall

  • La Macronie et la tentation de l’extrême banalisation
    https://www.politis.fr/articles/2023/04/la-macronie-et-la-tentation-de-lextreme-banalisation-rn

    En diabolisant systématiquement les gauches, Emmanuel Macron, le gouvernement et la majorité présidentielle en viennent à acter la normalisation du Rassemblement national. Un pari dangereux.

    C’est une stratégie complètement dingue : « Ce qui nous arrangerait, c’est une dissolution et un score suffisamment haut pour le RN, pour qu’on puisse mettre Le Pen à Matignon. Qu’on montre qu’elle est incompétente, comme ça on la décrédibilise pour 2027. Et elle devient inopérante. Donc plus de problème. »

    Cette idée folle, délivrée sous couvert d’anonymat, vient d’un membre à la tête d’un bureau départemental en région parisienne de Renaissance et, par ailleurs, conseiller national du parti présidentiel. Il ne fait pas partie du petit état-major rassemblé autour d’Emmanuel Macron, mais quand même.

    Cette courte séance de politique-fiction peut paraître anecdotique.Elle ne l’est pas. Imaginer qu’installer l’extrême droite au gouvernement permettrait de trouver une voie de sortie potable pour Emmanuel Macron et Renaissance dans la perspective de 2027, est-ce un dérapage isolé ? C’est tout le contraire. La petite réflexion est à l’image d’un élément de langage désormais répandu au sein de la majorité : le danger, c’est tantôt La France insoumise, tantôt la Nupes, toujours Jean-Luc Mélenchon. Mais jamais Marine Le Pen.

    • « La macronie banalise le néofascisme et lui montre les outils de la 5ème permettant de gouverner par la terrorisation, la mutilation, les tentatives de meurtre et l’antiparlementarisme.
      Certes. »

      « Mais cela signifie que le macronisme est DEJA une forme hybride entre néolibéralisme managérial et néofascisme. Sa forme adaptée à l’électorat de cadres incultes formés en business school et de la vieille bourgeoisie barbarisée. »

      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1642449063965609984?cxt=HHwWgMC-tZeuk8stAAAA

    • Le fil d’origine est sur Mastodon
      https://framapiaf.org/@Pr_Logos@piaille.fr/110128736451757628

      Il publie sur Mastodon et effectue un transfert automatique vers Twitter d’après ce qu’il dit. Et ça lui va bien, car ça lui évite les galères de tomber sur tous les tarés du net qui répondent sur Twitter.

      1/ Pour quelle raison Macron a-t’il demandé à son ministre issu de l’extrême-droite antisémite, royaliste, climato-négationniste et intégriste de se livrer à son « 6 février 1934 », reprenant tout les éléments de langage néofascistes ?

      2/ Il s’agit d’un coup de sonde, avec force sondages, avant de le nommer premier ministre. Comment vont réagir les derniers Straus-Khanien à une rhétorique anti-parlementaire, néofasciste, appelant au meurtre des écologistes ?

      3/ La droite conservatrice est en morceau. Le quart va se rallier vers sa gauche, à un centre libéral. Le quart est déjà rallié à Le Pen. Reste la moitié de bourgeois barbarisés que Darmalin peut accréter… ou pas.

      4/ Si la Le Pen arrive au pouvoir, elle n’aura pas de cadres de gouvernement (mais une police déjà à ses ordres). Elle aura donc besoin des cadres LR pour ne pas provoquer un effondrement instantané de l’économie.

      5/ Les dernier LR qui n’ont pas choisi hésitent : se rallier à Macron au risque d’être éjectés dans quelques mois et de perdre la perspective du gouvernement avec la Le Pen…

      Alors Macron tente un gouvernement Le Pen avant l’heure.

      6/ Il le tente virtuellement, en laissant Darmalin dire qu’il ne reconnait plus les parlementaires de gauche comme parlementaires, dire que les militants de la de la vie et du climat sont des « terroristes » à liquider.

      7/ Si les sondages disent que les strauskhaniens adhèrent au discours néofasciste, par peur, et que la bourgeoisie barbarisée Zemmour-Figaro Vox-Valeurs Actuelles est enthousiaste pour Darmalin, Macron le nommera.

      8/ Et puis l’Etat d’urgence. Les meurtres qu’on « assume ». La répression. La chasse aux migrants, aux militants anti-autoritaires, aux journalistes, aux intellectuels et aux universitaires. Les canaris des régimes policiers.

      9/ Si les libéraux sont effarés de la vitesse d’émergence d’un régime néofasciste, si LR préfère se préserver pour Le Pen Macron fera « papa les gros yeux » qui est un génie mais qui n’est entouré que de débiles incompétents.

      10/ Voilà l’enjeu du numéro néofasciste…

      Sonder l’opinion sur un gouvernement « de sursaut » pétainiste : Darmalin, Rétailleau, Zemmour, Dati, Cazeneuve, Valls, Ciotti.

      PS : je sais qu’on ne doit pas utiliser l’Histoire, etc. En mobilisant 34, je veux juste dire que nous avons encore la possibilité de 1936 entre nos mains. Notre mouvement est fort, uni, déterminé et joyeux.

    • Darmanin dans le « JDD » : le ministre n’a plus de limites (#paywall)
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/020423/darmanin-dans-le-jdd-le-ministre-n-plus-de-limites

      « Terrorisme intellectuel de l’extrême gauche », création d’une « cellule anti-ZAD », « manipulations de l’information », pulsion obsessionnelle contre « la violence, les casseurs et l’ultragauche » : dans une nouvelle interview accordée dimanche à l’hebdomadaire, le ministre de l’intérieur continue de tenir des propos agressifs contre toutes celles et ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.

    • Si on n’appelle pas ça jeter un bidon d’essence sur la barbecue, je ne sais pas trop comment on pourrait qualifier ça. La Macronie a mis le feu à la société et ça les amuse. On dirait qu’ils n’attendent que des actions violentes pour nous imposer (au choix) un état d’urgence, un couvre-feu, la suspension de toutes nos libertés fondamentales, (dont celle de la presse notamment), etc.
      Je pense qu’il ne faut pas tomber dans ce genre de piège. Patience ... Et courage aussi. Continuons à organiser la #résistance.

    • G.D. devait être nommé 1er ministre si le gouvernement était contraint d’en passer par le 49.3 pour faire adopter la réforme contre les retraites. il joue sa partition après que Borne ait décidé de repousser l’adoption de la loi immigration. Faux brav, vrai préfet, la police (Nunez sera lundi à TMTP sur conseil du ministère) nous parle.

      la dissolution de du collectif rennais DC (et non pas DefCo comme on l’écrit dans les média(Rennes) était annoncé la semaine dernière avec la publication d’un dossier dont le centre de gravité si si ) était D.C, du Mensuel de Rennes (lié au Télégramme de Brest)
      https://twitter.com/MuArF/status/1641828343904456705
      (Logos, c’est aussi aussi Hindenburg revisité Veme Rep., il me semble)

    • je refuse de céder au terrorisme intellectuel et à une question posée à l’A.N. sur des VSS et un viol de 5 manifestantes à Nantes je répondrais par un hommage aux policiers « blessés », et rien d’autre.

      un policier déshabille un manifestant à Lyon dans la rue


      des milliers de personnes prêtes à tuer , E.M. racontant Sainte Soline et ses gendarmes à Sainte Savine be water le lac

      le bon grain de l’ivraie. ct’affaire d’ultra gauche parlementaire doit forcer ceux qui ne l’ont pas fait (EELV, très provisoirement, LFI-JLM, avec brio) à condamner « la violence des manifestants », afin d’isoler grève, blocage (en ces jours qui précèdent la journée intersyndicale du 6), sabotage

      tapis ! sur le #goban

    • Attentat ? Prise d’otage ? Destructions ?

      –> agression des opposants politiques, destructions du matériel des journalistes, gav illégitimes.

      « l’autorité réclamée par les Français est là »

      même pas en rêve !

      « La complaisance très inquiétante des mouvements politiques qui ont leurs entrées à l’Assemblée nationale »,

      La complaisance du gouvernement pour l’extrême droite.

      La cellule #Démeter rime bien avec #FRDeter !

    • La nouvelle droite cristallise autour de Darmanin

      Ce n’est pas pour rien que Gérald Darmanin se sera avancé si incroyablement dans l’affirmation d’un profil bolsonariste en France cette quinzaine-ci. Au point d’effacer toutes les autres figures de la droite. Et même celle du Président, qui, avec son interview décisive dans Pif Gadget, s’est englouti dans le dérisoire du petit bain médiatique où pataugent déjà Dussopt et Schiappa. Ses outrances, ses violences, ses abus : tout participe à la construction de ce qui est désormais la ligne d’horizon de la nouvelle droite en France. La preuve est donnée en Ariège.

      En battant la député sortante en Ariège, le « parti de l’ordre » obtient son premier succès. LR, RN, Macronistes tous en rangs serrés derrière un fantôme du PS de l’ancien temps contre une députée sortante qu’ils ont insultée et méprisée, sans trêve ni pause, accusée des pires idioties dans le florilège des plus révulsifs éléments de langage de la nouvelle droite extrême. « Tout sauf la NUPES » ! « Tout sauf les insoumis ». Tel est le dénominateur commun de cette nouvelle droite globale qui se cristallise. Du RN aux macronistes, un pont est lancé dont des individus comme Darmanin sont une des figures transversales possibles les plus évidentes. Comme l’ont été ailleurs Bolsonaro ou Trump. Et en Europe comme l’ont été toutes les combines politiciennes du même bois qui ont donné la Melloni au pouvoir en Italie et sa préfiguration en Suède après la Hongrie et la Pologne et avant d’autres bien sûr.

      Stefano Palombarini avait correctement compris ce que les élections en France disaient depuis quelques temps. Il avait vu les trois blocs égaux de la gauche, de la droite variée et de l’extrême droite. Il prévoyait la fusion progressive des droites. Cette analyse était aussi la mienne au sortir de la séquence législative dont nous avions gagné le premier tour et perdu le second, battus par une coalition de toutes les droites dans chaque circonscription. Nous comptions un quatrième bloc, celui des abstentionnistes. Je pensais qu’il était l’enjeu. Palombarini s’est dit surpris que tout aille si vite entre les droites. À l’Assemblée, les Insoumis en avaient la preuve cent fois donnée au fil des votes et des élections aux postes internes de l’Assemblée.

      Telle est désormais la pente, partout et en toute circonstances. C’est celle de la destruction du mix fondateur de la société française depuis la Libération. Le point d’équilibre mille fois disputé et mouvant entre société libérale et société de droits sociaux avait été déjà sévèrement abîmé par la gestion de l’aile Hollande du socialisme français. Il est, depuis lors, profondément saccagé dans ses fondamentaux par un autre homme comme Macron directement issu du même milieu politique et directement lié à l’oligarchie du pays qui entre temps s’est emparée de tous les moyens de communication. Le Code du travail, les retraites, les libertés publiques, tout a été atteint. Quelques apprentis sorciers qui ont déclenché tout cela depuis la « gauche traditionnelle » devraient s’interroger. Ils ne le feront pas. Englués dans leurs délires et obsessions islamophobes, leur nouvelle idéologie les coupe de la pratique du réel. Cette « gauche-là » en France n’a rien vu venir et a laissé faire, encouragé et cajolé le pire, drapée dans la bonne conscience.

      Pour autant, si l’on considère la série des évènements dans leur continuité depuis la fin des législatives, nous continuons à tenir le bout qui nous place aux avant-postes de l’esprit du pays. La vue d’ensemble au fil des élections partielles est : nous avons gagné un siège, gardé un et perdu un autre. Si injuste que soit la défaite en Ariège, survenant pour la deuxième fois dans le même département avec la même alliance, elle ne dépeint pas toute notre réalité. Loin de là, parce que les conditions sociales et les problèmes posés au pays sont loin d’y être résumés. Côté des droites, les macronistes ont perdu un siège, repris un mais ont été lourdement éliminés du deuxième tour partout ailleurs. En Ariège, ils n’ont pu gagner autrement qu’en se rangeant derrière le parti de Cazeneuve et Hollande. Identité confuse, rangée à droite sous les oripeaux de la gauche d’avant-hier. Le Pen a perdu un siège, a été écrasée dans le Pas-de-Calais et éliminée du deuxième tour dans l’Ariège. Ce sont des signes de recul de l’influence électorale du RN. Ils restent pourtant niés par les sondeurs qui continuent à « sonder » avec leur vieux thermomètre d’autrefois où les catégories politiques et les liens entre milieu social et choix politique restent fixés sur les compteurs d’il y a vingt ans. L’aile d’extrême droite de la macronie incarnée par Gérald Darmanin peut rêver sérieusement de prendre le contrôle de cet espace de la droite globale, celle du « parti de l’ordre ». En modérant ses propos, son apparence et ses manières de faire, Le Pen se rend soluble dans ce nouvel ensemble où Darmanin l’a déjà déclarée « trop molle ».

      Décrire un tableau, c’est s’astreindre à le comprendre. Le comprendre, c’est se donner les moyens d’agir sur son évolution. Comme toujours, l’analyse du résultat d’une élection est un enjeu idéologique. Elle détermine le pilotage de la suite de l’action. Nous savons à présent, de source électorale sûre, que la « gauche » de Delga, Cazeneuve et compagnie, ce n’est pas la gauche. C’est assez cher payé. Toute bienveillance sera dès lors mal placée. Mais la cause que nous portons s’est accommodée d’autres difficultés bien plus considérables.

      Ce que cette élection partielle ne peut faire oublier, c’est une leçon de bon sens : rien de pire que de confondre la tête et la queue d’un flux. En Ariège, on voit les bases de la résistance d’un vieux monde sans avenir qui achève son agonie dans la combinazione la plus méprisable. La tête des événements, c’est la mobilisation sociale contre la retraite à 64 ans, l’entrée en lice de la jeunesse du pays dans l’opposition frontale au monde du libéralisme. C’est là que tout se joue.


      https://melenchon.fr/2023/04/02/la-nouvelle-droite-cristallise-autour-de-darmanin

    • « Partout, les éditorialistes nous bassinent avec le prétendu sérieux du RN à l’Assemblée nationale… mais dans les faits, ça donne quoi ? Je vous propose qu’on lise ensemble leur recours au Conseil constitutionnel contre la réforme des retraites, qui est un summum d’incompétence ⤵️ »
      https://twitter.com/malopedia/status/1647641570974285825?cxt=HHwWgoC2se_RzN0tAAAA

      Je me suis retenu de faire ce fil avant la décision du Conseil constitutionnel, parce que je voulais pas qu’on m’accuse de tirer sur des arguments (aussi mauvais soient-ils) contre la réforme des retraites. Mais maintenant, je peux m’en donner à cœur joie donc on va pas se priver.

      Le recours du RN peut être trouvé ici : https://conseil-constitutionnel.fr/sites/default/files/2023-03/2023849dc_saisinedep_1.pdf

      Il développe 7 moyens, c’est-à-dire 7 angles d’attaque. 5 d’entre eux sont, pour être poli, aux fraises...

  • Quand une note des renseignements fait l’éloge des Soulèvements de la Terre, Gaspard d’Allens
    https://reporterre.net/Quand-une-note-des-renseignements-fait-l-eloge-des-Soulevements-de-la-Te

    Depuis plusieurs mois, les autorités ont dans le collimateur Les Soulèvements de la Terre — l’un des collectifs organisateurs de la mobilisation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les mégabassines. Reporterre s’est procuré une note des renseignements généraux datée de novembre 2022 qui révèle le long travail d’investigation mené par les services de police sur le mouvement. À l’époque, Le Parisien l’avait déjà citée dans un article.

    En filigrane, la police reconnaît « l’ingéniosité », « l’intelligence » et « la communication parfaitement maîtrisée » des activistes qui ont su rallier autour d’eux intellectuels, associations et syndicats pour créer un véritable mouvement social de l’eau et devenir « un acteur majeur de la contestation écologique radicale ».

    Les renseignements voient Les Soulèvements de la Terre comme une véritable menace. Ce qui expliquerait d’ailleurs le discours du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui réclame leur dissolution.

    Les Soulèvements de la Terre : révélations sur le fer de lance de l’écologie radicale en France, 20 décembre 2022
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/les-soulevements-de-la-terre-revelations-sur-le-fer-de-lance-de-lecologie

    C’était le 11 décembre en fin d’après-midi, jour de l’arbre de Noël de la société Lafarge à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône). Vêtus de combinaisons blanches et masqués, plus d’une centaine d’activistes se sont introduits en force dans l’usine du cimentier

    #paywall..

    #renseignements #police #écologie #Soulèvements_de_la_Terre #transversalité #écosabotage #désarmement

  • #Enquête sur « l’#islamo-gauchisme » à l’#université : histoire d’une vraie fausse annonce

    Un document du ministère de l’enseignement supérieur dont « Le Monde » a eu copie révèle que l’ancienne ministre Frédérique Vidal, contrairement à ses dires, n’a jamais diligenté d’enquête en février 2021.

    Cette fois, les masques sont tombés : malgré ses affirmations, l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal n’a jamais demandé d’enquête portant sur « l’ensemble des courants de recherche » menés dans les universités en lien avec « l’islamo-gauchisme ».

    Le 14 février 2021, sur le plateau de CNews, elle avait dénoncé un phénomène qui « #gangrène la société dans son ensemble » auquel « l’université n’est pas imperméable ». Deux jours plus tard, à l’Assemblée nationale, la ministre confirmait la mise en place d’« un bilan de l’ensemble des recherches » en vue de « distinguer ce qui relève de la #recherche_académique et ce qui relève du #militantisme et de l’#opinion ».

    L’initiative – dont l’Elysée et Matignon s’étaient désolidarisés très vite – avait suscité la « stupeur » de la Conférence des présidents d’université qui avaient dénoncé les « représentations caricaturales » et « arguties de café du commerce » de Mme Vidal. Censé être mandaté pour mener cette enquête, le centre national de la recherche scientifique (CNRS) avait lui insisté sur le fait que le terme d’« islamo-gauchisme » « ne correspond[ait] à aucune réalité scientifique », regrettant une « polémique emblématique d’une instrumentalisation de la science ».

    (#paywall)

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/29/enquete-sur-l-islamo-gauchisme-a-l-universite-histoire-d-une-vraie-fausse-an
    #Vidal #Frédérique_Vidal #ESR #enseignement_supérieur #France

    –-

    L’historique de cette affaire :
    https://seenthis.net/messages/902062

    • « Déclaration d’intention »

      Ces propos de la ministre – dans la lignée de ceux de son collègue Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’éducation nationale, qui, dès octobre 2020, avait dénoncé les « ravages à l’université » de l’« islamo-gauchisme » – relevaient finalement du registre exclusif de la communication et de la fausse nouvelle. C’est ce que révèle le ministère de l’enseignement supérieur lui-même, dans un document daté du 17 mars dont Le Monde a eu copie.
      Il s’agit d’un mémoire en défense adressé au tribunal administratif de Paris, à qui le Conseil d’Etat avait transmis, il y a bientôt deux ans, la requête de six enseignants-chercheurs : les sociologues Nacira Guénif, Caroline Ibos, Gaël Pasquier, la géographe Anne-Laure Amilhat Szary, l’historienne Fanny Gallot et le politiste Fabien Jobard, en avril 2021, avaient déposé un recours contre Mme Vidal, l’accusant d’« abus de pouvoir ».

      Dans ce document, et en vue de démontrer, à son sens, l’irrecevabilité de la démarche des requérants, la direction des affaires juridiques du ministère explique tout simplement que « les propos de la ministre, qui nécessitaient d’être concrétisés par une décision ultérieure adressée à un service afin de le saisir de la réalisation d’une enquête, n’ont été suivis d’aucune demande adressée en ce sens au Centre national de la recherche scientifique, ni à tout autre établissement sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, regroupement d’organismes de recherche ou service d’inspection ».

      Le ministère en conclut que « dans ces conditions, la demande d’enquête se réduisant à une déclaration d’intention et n’ayant pas été formalisée, et par suite aucune enquête n’ayant été diligentée ni aucun rapport d’enquête rédigé, les conclusions à fin d’annulation de la “décision” du 14 février 2021 ne sont pas dirigées contre un acte faisant grief et sont, par suite, irrecevables ». Contactée mercredi 29 mars, Frédérique Vidal n’a pas souhaité apporter de commentaires.

      « Totale irresponsabilité politique »

      Pour William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats des six enseignants-chercheurs, « l’aveu obtenu du gouvernement quant à l’absence d’enquête révèle une totale irresponsabilité politique et juridique ». Ils rappellent combien cette annonce a entretenu « un climat d’intimidation au sein du monde universitaire et dissuadé des études ». « Elle a aussi légitimité intentionnellement le terme d’“islamo-gauchisme” et amplifié les discours de haine », soulignent-ils.
      Si, formellement, l’affaire est close, l’onde de choc qui a traversé le monde universitaire est toujours présente. Dans une tribune au Monde, mercredi 29 mars, les requérants auxquels s’est adjoint le sociologue Eric Fassin, affirment que « plus que jamais, les femmes et les minorités sexuelles et raciales doivent montrer patte blanche » depuis lors. Car « c’est sur elles que pèsent au premier chef le soupçon idéologique et donc l’injonction de neutralité ».

      En résultent sur le terrain universitaire « des orientations de la recherche abandonnées, des vocations découragées, des thèses qui ne verront pas le jour, des articles et des livres qui ne seront pas publiés, des financements pas attribués, des postes pas créés », détaillent-ils.
      Ce dénouement révèle une « parole politique irresponsable ». S’il a fallu un recours devant le Conseil d’Etat et deux ans d’attente pour que le ministère de l’enseignement supérieur fournisse cette réponse – sans la rendre publique –, « c’est qu’il s’agit d’une politique d’intimidation visant à décourager l’exercice des savoirs critiques en encourageant leurs adversaires, dans et hors du monde académique », estiment les auteurs.

      Lire aussi :
      « Islamo-gauchisme » à l’université : la ministre Frédérique Vidal accusée d’abus de pouvoir devant le Conseil d’Etat
      « L’enquête sur “l’islamo-gauchisme” à l’université n’aura pas lieu et n’avait pas lieu d’être »

    • conclusions :
      – objectif atteint par Vidal, et effets durables
      – confirmation que cette technique particulière de terrorisme intellectuel fonctionne à merveille à la fac, et présente peu de risque judiciaires
      – erreur de cible pour les plaignants ; fallait pas attaquer en abus de pouvoir

      Vidal est elle attaquable pour fake news, avec la nouvelle loi ?
      Des mesures correctives ont-elle été requises auprès de la nouvelle ministre ?

  • Latin America in the US-China Space Race - Geopolitical Futures
    https://geopoliticalfutures.com/latin-america-in-the-us-china-space-race

    Partnerships and strategic locations are in high demand.

    By Allison Fedirka - March 22, 2023
    Next week, Brazilian President Luiz Inacio Lula da Silva and his science and technology minister will be in China to negotiate the construction of a new satellite. They want the satellite for climate observation and to monitor deforestation in the Amazon. Brazil and China have more than two decades of history working together on satellites, […]

    #paywall, mais le sujet est chaud et se suffit presque à lui-même…

    comme le dit le tweet qui pointe vers l’article…

    As the US-China rivalry heats up, Washington is sensitive to any Latin American space collaborations involving Beijing.

  • Quand une équipe des BRAV-M dérape au cours d’une interpellation : « Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/24/je-peux-te-dire-qu-on-en-a-casse-des-coudes-et-des-gueules-quand-la-brav-m-d

    La séquence dure plus de vingt minutes, enregistrée discrètement par un membre d’un groupe de sept personnes interpellées, lundi 20 mars, à l’angle des rues des Minimes et du Béarn, dans le 3e arrondissement de Paris. Entre commentaires à caractère sexuel, gifles, menaces et vantardises, ce document sonore, que Le Monde a pu authentifier, jette une lumière crue sur le comportement de fonctionnaires en contradiction totale avec les règles déontologiques autant qu’avec la loi.

    #paywall

  • Gaël Giraud, les zones d’ombres d’un économiste qui prenait la lumière
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/24/gael-giraud-les-zones-d-ombres-d-un-economiste-qui-prenait-la-lumiere_616679

    ENQUÊTE La brillante trajectoire de l’intellectuel a été percutée, à l’automne 2022, par des accusations de plagiat et par la tenue de propos complotistes. Tiraillé entre recherche académique et quête de notoriété, ce prêtre jésuite est aussi attiré par l’engagement politique.

    Gaël Giraud a disparu. Ses profils sur Facebook, Twitter et LinkedIn n’existent plus ; son site s’affiche « en maintenance ». Seul demeure son compte Instagram, figé depuis octobre 2022. Dans sa dernière publication, l’économiste jésuite annonçait la parution de ce qui devait être son grand œuvre, Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène (Seuil, 2022). De France Inter à L’Obs, de Mediapart à Blast, Gaël Giraud avait alors bénéficié d’une couverture médiatique à la hauteur de sa notoriété qui se chiffre en millions de vues sur Internet. Depuis, plus rien. L’entrée dans le trou noir porte une date : le 23 octobre 2022. Ce jour-là, l’économiste de 53 ans est invité pour la troisième fois sur le fauteuil noir de Thinkerview, chaîne YouTube connue pour ses entretiens-fleuves. Pendant trois heures, comme à son habitude, il y déroule les charges qui ont fait l’audience de ce contempteur des dérives de la finance et du néolibéralisme.

    Au bout de vingt-trois minutes, Gaël Giraud cible David de Rothschild, ancien dirigeant de la célèbre banque d’affaires, et affirme : « Lui a un grand projet eschatologique, qui vise la fin des temps, qui est la privatisation absolue du monde et la médiocrisation de l’Etat de manière qu’un traumatisme comme les nationalisations [des banques] de 1981 ne soit plus possible. » Information, assertion, analyse ? Relancé, Gaël Giraud persiste : « C’est mon point de vue sur une information qui circule à Paris. » Et signe, en qualifiant Emmanuel Macron de « porte-flingue » de Rothschild, banque dont l’actuel président de la République a été associé-gérant de 2008 à 2012, et à laquelle il serait resté fidèle, tels les « enfants-soldats au Congo ». Le scandale est immédiat. L’Institut Rousseau, jeune cercle de réflexion dont il est président d’honneur, le somme de publier un communiqué d’excuses. Les jésuites de la province d’Europe occidentale francophone (EOF) en publieront un, eux aussi, pour condamner des « propos outranciers » aux « références antisémites ».

    #paywall

    • Le paragraphe suivant est encore visible

      Quelques semaines plus tard, Gaël Giraud disparaissait des réseaux sociaux. Et de France, où il n’a plus remis les pieds. Officiellement parce qu’il se concentre sur sa nouvelle œuvre, à Washington : la direction du programme de justice environnementale qu’il a fondé, en 2020, à Georgetown, la plus grande université jésuite du monde. Officieusement, ce silence public a été exigé par sa congrégation jésuite. Gaël Giraud, si prolixe sur les réseaux, doit donc se taire – au moins « jusqu’à l’été prochain », nous glisse un proche qui ne souhaite pas être cité. « Il ne s’agit pas d’une demande de silence public mais d’une demande de se recentrer sur son travail académique afin de le mener à bien et d’éviter la dispersion, le surmenage ou des propos inadéquats », nous précise la province jésuite d’EOF.

    • on me l’a donné je partage

      Il plaide le « surmenage »

      Depuis, un brouillard de gêne entoure cet orateur hors pair. Comprendre pourquoi le verbe lui échappe revient d’abord à se heurter au silence. De Gaël Giraud d’abord, qui n’a répondu à aucune des sollicitations du Monde ; de ses proches, ensuite. Presque aucun n’a donné suite, à l’exception de Marcel Rémon. « Il s’emporte quand il parle des banques, son dégoût est plus fort que lui », constate, avec une pointe de regret, l’ami jésuite depuis 2004. Cécile Renouard et Christoph Theobald, eux, ont décliné par l’intermédiaire de leurs assistants : leur agenda est surchargé. La première, avec qui il est aujourd’hui brouillé, fut longtemps son acolyte. Ensemble, ils ont signé quantité d’articles et d’études ; coécrit les livres à succès Vingt propositions pour réformer le capitalisme (Flammarion, 2009), qui comptera trois éditions, et Le Facteur 12. Pourquoi il faut plafonner les revenus (Carnets nord, 2012) ; sillonné le delta du Niger où, pour Total, ils ont enquêté, au risque du kidnapping, sur l’impact local de la firme. Quant à l’éminent théologien jésuite Christoph Theobald, l’un de ses maîtres à penser, il a dirigé sa thèse en théologie, soutenue en 2020 à l’université jésuite du Centre Sèvres, à Paris.

      Lire aussi : Qui sont les jésuites ?

      Durant quelques mois, la vidéo de sa soutenance a été disponible sur YouTube. Malgré son thème aride – fonder une théologie des communs (des ressources partagées telles que l’eau ou les pâturages, gérées et maintenues collectivement) –, elle atteignait plusieurs dizaines de milliers de vues. Elle a, depuis, été supprimée. Une histoire de disparition, encore, que le scandale provoqué par les propos sur Thinkerview aurait presque fait oublier. Composer un monde en commun, essai tiré de sa thèse, devait initialement paraître début mars 2022. Mais à dix jours de la sortie, le philosophe et critique Philippe Chevallier prévient Hugues Jallon, le patron du Seuil : il a identifié plusieurs pages « pour tout ou partie recopiées » de sources non citées, et s’apprête à en tirer un article dans L’Express.

      Alors que l’ouvrage est quasiment arrivé dans les librairies, la maison décide d’annuler sa commercialisation. Un courriel est envoyé en urgence aux journalistes qui ont déjà reçu le pavé de 800 pages : « Le travail de notes et de référencement des travaux cités par l’auteur n’est pas achevé et porte préjudice à la réception du livre et au déploiement de la pensée de l’auteur. » Gaël Giraud, lui, plaide le « surmenage ». Le Centre Sèvres le convoque, puis décide de supprimer la mention Summa cum laude mais de valider son travail, ces « erreurs et négligences » ne concernant pas « le cœur de la thèse théologique ».

      « Gaël est traqué »

      Le livre est republié à peine huit mois plus tard, mi-octobre. Le jour de sa sortie, Philippe Chevallier signale une poignée de nouveaux emprunts, avant que Le Monde n’en ajoute un à la liste, le 28 octobre. Le même jour, la province jésuite publiait son communiqué. Depuis, Gaël Giraud fait silence.

      Seuls montent au créneau le carré d’apôtres gravitant autour de l’Institut Rousseau, qui ont tenté d’en faire un présidentiable en 2022, et chez qui pointe un soupçon de complot. « J’ai l’impression que Gaël est traqué », s’emporte l’un d’eux. Ulcéré par la « malveillance » dont il serait victime, ce proche évoque un « article commandé à charge » dans L’Express : « Mon hypothèse est que Gaël prend de l’ampleur. Il est devenu un outsider politique à surveiller, et même à salir. »

      Lire aussi : L’Institut Rousseau, nouveau venu dans la galaxie des think tanks de gauche

      Un cofondateur de l’Institut Rousseau, qui a répondu à nos questions avant de se rétracter, reconnaît une sortie « maladroite » sur Thinkerview, mais juge que le traitement « n’a pas été très digne ». Les deux soutiens répètent : les plagiats n’excèdent pas la limite admise de 5 % du contenu total, et les propos sur Rothschild ne sont qu’une maladresse immédiatement regrettée par l’intéressé.

      Considérations à l’emporte-pièce

      La thèse du dérapage a pourtant des allures de loi des séries. Quelques mois plus tôt, juste avant l’invasion russe de février 2022, Gaël Giraud avait évoqué un « piège tendu par la CIA pour faire de l’U[kraine] une zone insurrectionnelle anti-russe [et] rompre le lien millénaire Moscou-Kiev » dans un tweet très vite supprimé.

      Son parcours de chercheur, commencé dans les années 1990, est impressionnant : ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, polytechnicien, docteur en mathématiques appliquées, directeur de recherches au CNRS, ancien chef économiste à l’Agence française de développement (AFD). Son parcours d’intellectuel, lui, a débuté en 2013, lorsqu’il se fait remarquer pour l’éloquence de son opposition à la loi de séparation bancaire (qui oblige les banques à séparer leurs activités de marché [trading] des autres activités bancaires [dépôts, crédits, conseil financier…]), qu’il juge insuffisante, au début du quinquennat de François Hollande. Il émerge ainsi, dans les années 2010, en même temps que s’épanouissent les médias YouTube. L’économiste en devient une figure ; Thinkerview, l’emblème. Ses deux premiers passages sur la chaîne, en mars 2019 puis en septembre 2020, font exploser sa notoriété : l’ensemble atteint 3,6 millions de vues.

      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés ThinkerView, la chaîne YouTube qui veut hacker les médias

      Ce format, avec sa longueur et son ton anti-élites, est propice aux envolées analytiques, voire aux considérations à l’emporte-pièce. Gaël Giraud n’y échappe pas, se laissant aller à résumer la guerre en Syrie à une « énorme sécheresse (…) très très mal gérée » par le pouvoir de Bachar al-Assad, ou à enjoindre à « l’islam » de sortir de son « fondamentalisme scripturaire ». C’est sur ces opinions brouillonnes que se greffent, quelquefois, les propos équivoques. Tels ceux tenus dans un long entretien pour la webtélé Blast, en février 2021, où il cherche à nouveau à étayer le « grand plan dogmatique de privatisation du monde » mené, selon lui, par l’exécutif. Gaël Giraud y soutient que la non-réquisition, lors du Covid-19, des cliniques privées où se soigne « la petite oligarchie pour laquelle travaille Macron » est un « indice » : le pouvoir laisserait les patients mourir dans un hôpital public dégradé pour justifier une privatisation, dont il fait « le pari » qu’elle interviendra durant le second quinquennat… L’esprit brillant troque à nouveau la rigueur pour une rhétorique déconcertante, où les arguments laissent place à des démonstrations aux sources floues, souvent attribuées à des rumeurs.

      Son nom comme une caution

      Comme si Gaël Giraud avait deux faces. Côté pile, l’économiste star est auditionné à l’Assemblée nationale et au Sénat, désiré par toute la gauche, notamment par le député insoumis François Ruffin, qui le faisait encore venir au Palais-Bourbon à l’automne 2022 ; côté face, l’intellectuel témoigne d’obsessions pour certaines figures qui touchent au conspirationnisme. « Il a une manière de présenter les choses comme reposant sur une intention cachée. Son raisonnement sur Rothschild et Macron qui seraient main dans la main est pathologique », relate une source qui l’a côtoyé dans le cadre de l’Institut Rousseau et qui a voulu rester anonyme.

      D’autant que ces sorties nourrissent des contenus ouvertement complotistes sur YouTube et Twitter, où son nom est exhibé comme une caution. L’équipe rassemblée par Pierre Gilbert, jeune consultant lié à l’Institut Rousseau, pour faire monter sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, ne l’ignorait pas. Ces proches n’ont pas seulement intégré le groupe Facebook « Les amis de Gaël Giraud » pour mobiliser des soutiens. Sur cette page aux 12 500 membres créée sur l’initiative isolée d’un fan, sont régulièrement postés des contenus gênants aux yeux de l’équipe de campagne. Ces petites mains en sont d’ailleurs devenues administratrices pour faire le ménage.

      Cette ambivalence transparaît aussi quand on écoute ceux qui le croisent. Gaël Giraud fascine : plusieurs de nos interlocuteurs ont été impressionnés par son charisme et sa puissance intellectuelle, mais aussi par sa gentillesse et sa loyauté. D’autres, au contraire, évoquent une personne hautaine et cherchant l’ascendant sur ses interlocuteurs. Le jésuite Marcel Rémon, lui, le connaît depuis vingt ans. Le directeur du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras), qui publie la revue Projet à laquelle Gaël Giraud a longtemps collaboré, est familier de toutes ses complexités. Elles s’enracinent dans deux moments clefs.

      Au commencement de tout, il y a une « expérience de sens » et une « expérience de non-sens », complète Marcel Rémon. La première a lieu dans une région déshéritée du Tchad où, de 1995 à 1997, il enseigne les maths et la physique au sein d’une école jésuite. Ces mois le bouleversent. A son retour, ce Parisien éveillé à la spiritualité par un oncle vicaire en Suisse, tente une première fois – sans succès – d’intégrer la Compagnie de Jésus. Il y entre finalement en 2004, année où il obtient son habilitation à diriger des recherches (HDR), marquant le retour définitif à son autre vocation, celle de l’économiste.

      « Désir de reconnaissance »

      Six ans plus tôt, le normalien condisciple de Thomas Piketty obtenait son doctorat en mathématiques appliquées à l’économie, après une thèse sur les « jeux stratégiques de marchés ». Entre les deux aura lieu l’autre expérience décisive. Dans l’équipe d’un poids lourd des mathématiques financières, Jean-Michel Lasry, il devient consultant pour la Compagnie parisienne de réescompte (CPR) et pour Calyon : à New York, Gaël Giraud forme des traders.

      Lui-même courtisé, il renonce finalement à une carrière en salle de marchés : ce « non » originel est la première marque de son dégoût pour la finance. De retour en France, s’ouvre une décennie où il passe de l’ombre à la lumière, jusqu’à franchir un palier en devenant chef économiste à l’AFD, en 2015. Durant ces années, il ne se contente pas d’enseigner (Sorbonne, ESCP, Paris School of Economics…) et de se consacrer à la recherche, dans son laboratoire du Centre d’économie de la Sorbonne, ou à travers des bourses octroyées par Veolia, Danone ou Total. Gaël Giraud travaille aussi ses réseaux. Il participe au cercle de réflexion The Shift Project, de Jean-Marc Jancovici, cofonde l’ONG Finance Watch, coordonne le projet d’évaluation du risque climatique Riskergy, qui accouche de l’agence de notation énergie-climat Beyond Ratings, crée la chaire « Energie et prospérité », intègre le conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot. En parallèle, son noviciat jésuite débouche, en 2013, sur son ordination comme prêtre.

      Lire aussi la tribune : La finance a-t-elle été domestiquée ?

      Contempteur de la finance, critique des fondements théoriques du néolibéralisme et promoteur d’une économie au service du vivant : l’hyperactif émerge définitivement comme une figure médiatique durant ses années de chef économiste à l’AFD, de 2015 à 2019. Là, il développe, avec son équipe, un outil de modélisation macroéconomique appelé Gemmes (pour General Monetary and Multisectoral Macrodynamics for the Ecological Shift). Sa nouveauté est d’intégrer, à ses scénarios, les risques financiers et monétaires, et leur interaction avec l’impact des dérèglements écologiques, en particulier le réchauffement climatique et la raréfaction des ressources naturelles minières.

      De ces années date également sa transformation physique. Gaël Giraud se relooke, enlève ses lunettes, se fait repousser des cheveux. Derrière l’apôtre des causes légitimes, Marcel Rémon reconnaît son « désir de reconnaissance », et une obsession : « Son discours expert transpire sa détestation pour le monde bancaire, qu’il connaît de l’intérieur. Sa violence est une réaction à l’attirance quasi idolâtrique qu’il a éprouvée au départ. » L’ami de longue date devine, dans ce rapport d’attraction-répulsion, une relation paradoxale « au pouvoir ». Influent dans le champ intellectuel, Gaël Giraud a peut-être rêvé de plus. La question est cependant délicate : tout engagement électoral signifierait une rupture avec l’ordre jésuite. « Certains aimeraient en faire un politique. A chaque fois, il a choisi les jésuites. C’est un très bon compagnon », se réjouit Marcel Rémon. Qui sait que, malgré ses vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, Gaël Giraud est sensible au vertige de la politique.

      Les idées ou les urnes

      L’économiste s’est retrouvé au centre d’une curieuse campagne lors de l’élection présidentielle de 2022. Officiellement, il entendait juste peser dans le débat grâce à douze propositions soumises aux candidats. Pourtant, en coulisses, la jeune équipe constituée autour de Pierre Gilbert s’est démenée, en 2021, pour « pousser sa candidature » dans le cadre de la Primaire populaire, initiative visant à faire émerger un candidat unique à gauche. L’objectif : faire monter le nombre de parrainages de l’économiste afin qu’il finisse parmi les dix personnalités présentées au vote final. Le jésuite sait alors qu’il frôle une ligne rouge.

      « Gaël Giraud était au courant, mais sans se dire candidat. L’idée était de créer une équipe de campagne et un programme, jusqu’à ce que lui-même souhaite se déclarer », raconte Gaspard Chameroy, membre de ce collectif. Cet entrepreneur social était chargé de la mobilisation, notamment en créant des « groupes locaux » via Facebook. Chaque intervention de l’intellectuel donne d’ailleurs lieu à des visuels travaillés, diffusés sur les réseaux sociaux. « L’enjeu était de provoquer un effet d’emballement », explique le militant, qui s’est depuis présenté aux législatives avec son parti Equinoxe.

      Gaspard Chameroy côtoyait alors un collectif largement issu du vaste réseau initié par le média d’opinion en ligne Le Vent se lève (LVSL), créé fin 2016. De l’Institut Rousseau, notamment fondé en 2020 par des membres de LVSL et dont l’économiste a été fait « président d’honneur » pour lui apporter sa notoriété, à Blast où Salomé Saqué, elle aussi issue de LVSL, l’interviewe régulièrement, Gaël Giraud s’appuie sur ces cercles où se croisent de jeunes journalistes, chercheurs, consultants, entrepreneurs et activistes.

      Si l’aventure politique n’a pas duré, malgré plusieurs milliers de parrainages, elle n’était pas vraiment du goût de la Compagnie de Jésus. « A chaque fois qu’il allait sur un plateau, il se faisait taper sur les doigts. Les jésuites n’apprécient pas vraiment qu’il prenne la parole politiquement », souffle une autre membre de l’équipe. Tiraillé entre les idées et les urnes, Gaël Giraud l’est aussi entre ces cercles. Qu’importe : l’homme pressé n’a pas le temps. Depuis 2020, il est aux Etats-Unis. A l’étroit dans une France où il n’arrivait pas à bâtir de grand programme de recherche, mécontent d’une AFD jugée trop alignée sur le pouvoir macroniste, l’intellectuel se voit proposer, comme une aubaine, par Georgetown, de fonder un programme de justice environnementale.

      Lire aussi la chronique : La Compagnie de Jésus dans la cité des hommes

      Car la plus grande université jésuite entend suivre « son » pape (François), dont l’encyclique sur l’écologie Laudato si’ (2015) a été « un choc », témoigne Marcel Rémon : « Les jésuites du monde entier ont cherché à assumer cet appel venu d’un pape issu de la Compagnie. »

      Un goût de trahison

      Dans ce nouveau poste s’esquissent encore les traits des deux visages de Gaël Giraud, entre l’économiste de niveau mondial qui se voit offrir « carte blanche » à Washington, et ce dissident de l’élite qui vaticine simultanément sur les médias YouTube. Ses pas seraient-ils inspirés par deux grands jésuites marginalisés dans la Compagnie, le philosophe Michel de Certeau (1925-1986) et le paléontologiste Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955) ? Toujours dedans, mais jamais entièrement. Marcel Rémon est presque d’accord. A une nuance près : « Certeau et Teilhard ont beaucoup écrit. » Or, si Gaël Giraud a beaucoup parlé, il a peu publié. Rien de marquant, du moins. Son œuvre se résume surtout à des articles de revues académiques, des préfaces et quelques livres grand public. Le directeur du Ceras se demande encore si la pensée de son ami aura une postérité. Et tranche : « La réponse se jouera dans l’écrit. »

      L’enjeu de Composer un monde en commun était aussi là : peser enfin par un livre pour, peut-être, s’imposer comme le grand intellectuel chrétien contemporain. Il y avait en outre le désir de conjoindre l’économiste et l’homme de foi. « Gaël avait cette envie de cohérence entre sa spiritualité et ses actions depuis longtemps, mais il n’avait pas le temps », glisse Marcel Rémon. Cette thèse, il a dû la caser dans son agenda impossible de chef économiste à l’AFD. Puis la boucler entre 2019 et 2020, durant son « Troisième An », ces neuf mois durant lesquels le jésuite en probation prend du recul sur son engagement. Lui a choisi de le faire à Dublin, où son responsable lui demande déjà d’arrêter de tweeter. Il y finit sa thèse. Trop vite, donc trop mal ? « Il avait une impatience de terminer les choses avant de partir aux Etats-Unis », rapporte Marcel Rémon.

      Aujourd’hui, après ce livre de 800 pages entaché par les plagiats et une respectabilité plombée par sa sortie sur Thinkerview, plusieurs interlocuteurs qui se réjouissaient de voir émerger la grande figure de la pensée chrétienne s’attristent à présent d’un immense gâchis. Il y a par ailleurs ceux pour qui l’épisode porte un goût de trahison. Comme aux éditions du Seuil, où la séquence a laissé des traces.

      « On suspend les projets en cours »

      « J’ai été en colère et déçue. D’avoir encore à en parler, c’est difficile », prévient son éditrice, Elsa Rosenberger. La thèse de Gaël Giraud est le « plus gros texte » de sa carrière, et sûrement le pire. Au Seuil depuis 2006, l’éditrice attendait depuis plusieurs années qu’il lui confie un livre. C’est elle qui l’a lu et défendu en comité d’édition. Des 2,5 millions de signes qui l’époustouflent par leur densité, le manuscrit est raccourci à 1,6 million. La première version passe au radar d’un des « meilleurs préparateurs » du Seuil, chargé de vérifier les citations, corriger les références, bref : de rendre le texte impeccable sur le fond.

      La mise au jour par L’Express des plagiats et l’annulation de la mise en vente de la première version, qui s’est jouée fin février 2022, produit « un choc ». Le Seuil décide pourtant de maintenir sa confiance en l’économiste. « En discutant avec lui, je réalise qu’il découvre ses propres plagiats et, pour preuve de sa bonne foi, il a envoyé sa thèse à Philippe Chevallier », raconte Elsa Rosenberger. Gaël Giraud ira jusqu’à saluer le bourreau de son propre livre dans les remerciements de la seconde version. « On l’a ressorti en pensant sincèrement qu’il avait péché par surmenage. D’une certaine façon, réparer c’était effacer. » L’éditrice sacrifie alors ses vacances d’été pour retravailler le texte, passé au crible de deux logiciels anti-plagiat.

      La V2 sort le 14 octobre. Philippe Chevallier dégaine à nouveau, identifiant d’autres négligences. L’Express publie l’article le jour de la sortie, à 9 heures. « Nous attendons, avec une impatience modérée, la troisième édition corrigée », ricane le journaliste. « Là, c’est trop tard. On a seulement pu corriger les passages signalés par L’Express puis Le Monde pour la prochaine réimpression », relate Elsa Rosenberger. Le livre, pourtant, s’écoule très bien… 10 000 exemplaires : une performance au regard de son aridité, de son kilo et de ses 27 euros. « Les ventes ont été bonnes avec la tournée médiatique, puis ont baissé avant de repartir après le passage sur Thinkerview », rapporte l’éditrice. Même son succès ballotte entre deux mondes, celui où le plagiat discrédite et l’autre où le scandale fait vendre. Au Seuil, la direction a dû s’expliquer devant ses éditeurs, troublés par cette affaire mettant « en jeu son image ». Un historique de la maison nous affirme que la décision a été prise de ne plus publier Gaël Giraud. « Pour le moment, on suspend les projets en cours », tempère Elsa Rosenberger.

      Le souffle de Bach

      Depuis, Gaël Giraud s’est exilé. Certains admettent avoir des contacts avec lui, mais refusent d’en dire plus. « Il est très sensible, tout ça le touche », assure Marcel Rémon. Sans lui chercher d’excuses, l’ami esquisse une piste pour comprendre : « La clef de lecture de tout son livre est d’ordre musical. »

      Mélomane et pianiste de haut niveau, l’économiste partage avec son directeur de thèse, Christoph Theobald, une passion pour Johann Sebastian Bach (1685-1750). Marcel Rémon en veut pour preuve le verbe musical du titre de son livre, Composer un monde en commun, où il consacre de longs passages au compositeur allemand. « Ce livre est construit comme une variation ; cette composition fractale le rend difficile. Et, comme un musicien, il emprunte parfois les partitions des autres sans les citer », analyse Marcel Rémon. Qui y voit aussi une raison de son originalité : « Des trois grands transcendantaux que sont le bien, le vrai et le beau, Giraud et Theobald sont guidés par le beau. »

      Son écologie ne se concentre pas sur « la question morale du bien et du mal, qui est une ornière », mais se fonde sur une approche sensible. La privatisation néolibérale serait « l’ennemie d’un monde regardé en commun », dont il s’agit de prendre soin : le souffle de Bach tiendrait secrètement dans ce geste théologique. Peut-être est-ce son Art de la fugue qui l’inspire, depuis, pour affronter les polémiques.

  • Le Bon, les brutes et le truand | via Mediapart | 22.03.23

    qu’on lise dans le détail Gustave Le Bon, [on y verrait qu’il] rappelait aussi dans son ouvrage que « quand l’édifice d’une civilisation est vermoulu, les foules en amènent l’écroulement. C’est alors qu’apparaît leur rôle. Pour un instant, la force aveugle du nombre devient la seule philosophie de l’histoire ».

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/220323/macron-la-foule-et-la-faute

  • Le Service d’Ordre de la CGT protège le MEDEF a coups de bâtons - Marseille Infos Autonomes
    https://mars-infos.org/le-service-d-ordre-de-la-cgt-6904

    Ce jeudi 16 mars, après le rassemblement devant la préfecture, le cortège s’est mis en marche. Une fois arrivé devant la porte du MEDEF, au niveau du carroussel du Vieux-Port, un groupe de quatre personnes a tenté de la forcer. Pas besoin de chercher bien loin pourquoi le MEDEF constitue l’ennemi direct de ce mouvement. Pas de vigiles, pas de flicaille. A la hauteur de leur réputation de gros bras ecervelés, c’est une vingtaine de membre du SO de la CGT, poussés par leur directeur local Olivier Mateux, qui s’est empressé de faire rentrer dans le rang les quelques aventureux qui n’ont pas demandé l’autorisation des organisations croulantes. Il n’y a eu aucun échange, aucun préalable juste des coups et le passage à tabac d’une camarade à six contre une.

    Ca n’était pas une première pour Olivier Mateux et ses nervis. 2016 et les passages à tabac de toute personne tentant de dépasser le cadre, puis le passage à tabac d’un camarade s’étant rendu à leur local.

    Matraquage, tabassage au sol, voilà ce que la direction de la CGT marseillaise a à dire à celles et ceux qui entendent véritablement porter des coups aux responsables du désastre anthropologique qu’est le capitalisme. Ca y’est on a vraiment les crocs, plus de retraite à 64, ni 62 ni 60, on ne veut plus travailler, on ne veut plus de ce monde.

    Heureusement, une centaine de mètres plus loin la CGT a tenté de dissoudre le rassemblement sous les huées de la foule, qui une fois débarrassée des nervis autoritaires, a pu prendre le chemin de la rue Saint-Féréol et la dégommer comme il se doit, comme elle devrait l’être tous les jours.

    #SO #CGT #Olivier_Mateu

    • LA HAINE
      Mouvement contre la réforme des retraites : tentative d’état des lieux
      https://lundi.am/La-Haine

      L’intersyndicale garde cette ligne. Elle s’est ainsi refusée à s’engouffrer dans la brèche du 49.3, repoussant son retour dans la rue à la semaine suivante. Elle a renoncé à intensifier les blocages le lendemain et à remettre une pièce dans l’appel à la grève - malgré les 150 millions d’euros de caisse de grève que planque au chaud la CFDT. Il ne sert à rien de s’acharner sur ce vieil éléphant mourant qu’est l’intersyndicale, il suffit de l’écouter, ces derniers jours, assumer son rôle pacificateur :

      « Je condamne fermement toutes les atteintes aux personnes et les actes violents et symboliquement violents. Ce qui s’est passé à Dijon est inacceptable », Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. [ Des mannequins à l’effigie de Macron, Borne, Véran et Dussopt sont brûlés place de la République à #Dijon par des syndicalistes #CFDT]

      « Attention ! Il faut bien faire la distinction entre les débordements hier soir, que nous dénonçons tous au sein de l’intersyndicale, et les actions de blocage organisées depuis ce vendredi matin », Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires. [alors qu’aujourd’hui même des cheminots ont mis hors d’usage des freins de trains à Versailles pour les bloquer]

      « On combat la radicalisation des mouvements », Frédéric Ben, chargé du gaz à la CGT Energie.

      « Nous voulons réaliser des actions visibles pour faire monter la pression jusqu’au 23 mars, date de la neuvième journée de mobilisation. La violence, nous devons la canaliser », un secrétaire confédéral de la CGT.

      SPECTRES BIS

      Les bâtards le savent bien, ce qu’ils ont craint dans la quasi insurrection de 2018, ce n’est pas tant un sujet social - quoiqu’en dise la plus mauvaise sociologie gauchiste - ni même un package de pratiques. Ce fut une ingouvernabilité, assez déterminée et assez diffuse. Une déferlante de détestation de l’univers néo-libéral. Trop imprévisible, trop audacieuse, trop remontée : trop alien à ce monde-ci.

      Ce potentiel n’appartient à personne. Ceux et celles qui étaient ces dernières nuits dans la rue l’ont touché du doigt. On ne ressuscite pas une insurrection ratée. Mais on peut se ressaisir de certains réflexes d’alors (comme celui de viser les lieux de pouvoir, ou encore de faire fi des parcours déclarés), assumer certaines conclusions stratégiques. (...)

      #retraites #syndicat #démocratie #ingouvernables #lieux_de_pouvoir

  • [On arrête et on se casse] Le large spectre des grèves et des #retraites - Yves Citton
    https://aoc.media/opinion/2023/03/01/le-large-spectre-des-greves-et-des-retraites

    Prendre sa retraite de la folie compétitive exacerbée par le capitalisme néolibéral, c’est bien. Faire la grève pour interrompre la folie productiviste de l’extractivisme écocidaire, c’est bien aussi. Mais #déserter les boulots qui ne contribuent à gonfler la croissance du PIB qu’en désertifiant nos milieux de vie, c’est encore mieux.

    Un spectre hante l’Europe : en Angleterre, en Allemagne, en France, des #grèves paralysent tour à tour tel ou tel secteur de l’économie nationale, avec quelques avant-goûts épisodiques de grève générale. Ce spectre n’est certes pas nouveau même si une certaine démobilisation des forces traditionnelles de revendication semble avoir caractérisé les décennies passées en Europe de l’Ouest. Davantage que le spectre-fantôme, c’est toutefois la largeur du spectre des revendications (explicites ou latentes) qui mérite de nous intéresser.

    C’est aujourd’hui un lieu commun de relever qu’il y va de bien autre chose que du seul âge légal de la retraite dans les mouvements sociaux actuellement en cours en royaume de Macronie. On l’avait déjà souligné pour les Gilets Jaunes, dont les occupations de ronds-points excédaient largement la question de la taxe carbone, pour remettre en cause l’ensemble d’un « système » à la fois politique, économique, financier, urbanistique, médiatique et épistémique. Derrière les questions relatives à la retraite, c’est l’ensemble du « rapport au #travail » qui est en train de subir une mutation de grande ampleur, nous dit-on (avec raison). Essayons de préciser sommairement cinq échelles (temporelles, sociales, idéologiques, macroéconomiques, écologiques) sur lesquelles mérite de se décliner cet élargissement nécessaire du compas avec lequel mesurer le spectre de ce qui se joue en ce début 2023.

    La forêt de l’injustice sociale

    Au cours des dernières semaines, on n’a pas assez souligné le parallélisme profond entre le moment existentiel de la retraite et le geste de la grève : dans les deux cas, on sort d’une routine scandée par la contrainte salariale qui structure le capitalisme (tu bosses ou tu crèves). Dans les deux cas, on arrête. Et suivant la façon dont on arrête, quelque chose s’interrompt. Le capitalisme écocidaire, survitaminé à la spéculation financière, s’enorgueillit de sa capacité de disruption (qui constitue l’envers de la sacro-sainte innovation). À la suite des anarchistes du XIXe siècle, nos amis de Tarnac et de Lundi matin soulignent depuis des années la radicalité politique du geste d’interruption des flux de cette...

    #paywall

    • Dans l’analyse qu’en propose Yann Moulier Boutang, https://seenthis.net/messages/993740 cette perte de sens des emplois salariés résulte d’au moins cinq facteurs de causalité : 1° la taylorisation des activités tertiaires ; 2° une numérisation qui intensifie encore ce contrôle tayloriste ; 3° l’injonction contradictoire d’être à la fois soumis à la discipline tayloriste et perpétuellement inventif, « créatif », émancipé de la boîte à pensées préformatées ; 4° la conscience de plus en plus vive d’un insoutenable décalage entre les injonctions de l’économie (le boulot) et les évidences de l’#écologie (la planète) ; 5° une « mutation du #capitalisme où l’activité de pollinisation cognitive devient beaucoup plus productive (comprenons qu’elle produit bien plus de sur-valeur) que la prestation individualisée du travail salarié[5] ».
      Sous le quintuple effet de ces facteurs de désaffection et de détachement face à nos emplois salariés, la retraite et la grève n’apparaissent plus seulement comme un « repos bien mérité » pour la première, et comme un « levier pour l’amélioration des droits sociaux » pour la seconde. Elles sont plutôt à interpréter comme des gestes de fuite et de rejet face à un système productif dont la logique d’ensemble est devenue proprement insupportable : les manifestant·es réuni·es dans les rues en quantités inédites signalent (encore calmement) qu’ielles ne peuvent ni continuer à endurer ce qui leur est imposé, ni continuer à cautionner la pseudo-rationalité économique au nom de laquelle de nouveaux « sacrifices » leur sont imposés avec le report de l’âge légal de la retraite. C’est bien plutôt la logique d’ensemble de ce système insoutenable qu’ils demandent (calmement, raisonnablement) de sacrifier.

      #grève #travail #emploi #retraites

  • DIRECT. Réforme des retraites : le gouvernement décide d’utiliser la procédure du « vote bloqué » au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce « un aveu de faiblesse »
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/direct-reforme-des-retraites-le-senat-adopte-l-article-8-sur-les-carrie

    Au huitième jour des débats sur la réforme des retraites au Sénat, le gouvernement a décidé vendredi 10 mars d’utiliser l’article 44.3 de la Constitution. Ce dernier permet à l’exécutif, via la procédure dite du « vote bloqué », d’accélérer la procédure parlementaire et de faire voter les sénateurs sur la totalité du texte. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a demandé « un vote unique » en prenant en compte certains amendements.

    Le gouvernement enchaîne les coups de force au Sénat. C’est totalement délirant.

  • L’arrêt du remboursement d’un équipement de pointe pour le traitement des AVC suscite la colère des hôpitaux
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/06/l-arret-du-remboursement-d-un-equipement-de-pointe-pour-le-traitement-des-av

    « Deux semaines plus tôt, [le ministre de la santé] assurait qu’il était temps de tourner le dos à la logique comptable ! », s’agace Julien Gottsmann, directeur général de l’hôpital Fondation Rothschild à Paris.

    […]

    Certes, les neuroradiologues pourront toujours remplacer l’utilisation des cathéters de thrombo-aspiration par des stents retriever, bien que cela « représente une régression qualitative importante », note M. Gottsmann. Bénéficiant toujours d’un remboursement, ces derniers n’impacteront pas les finances des hôpitaux, [mais] ils alourdiront la facture actuelle pour l’Assurance-maladie, le coût moyen d’un stent retriever s’établissant à 2200 euros. Soit 700 euros de plus que pour un cathéter de thrombo-aspiration ».

    #paywall

    #mensonges #incompétence #santé

  • La nouvelle vie sous surveillance de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/02/la-nouvelle-vie-sous-surveillance-de-l-avocat-franco-palestinien-salah-hamou

    Au début du mois de février, Olivier Pareja, un ingénieur habitant la banlieue parisienne, reçoit un appel téléphonique d’un genre un peu particulier. A l’autre bout de la ligne, un agent du Service central du renseignement territorial, le successeur des RG, lui pose « une question à quitte ou double » : « Salah Hamouri va-t-il venir » à la réunion publique organisée le 9 février, à Versailles, par l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS), dont M. Pareja est l’un des responsables dans les Yvelines ? Le policier ne fait pas mystère de ses intentions : si l’avocat franco-palestinien, expulsé en décembre 2022 de Jérusalem par les autorités israéliennes, est invité à l’événement, celui-ci sera interdit.

    L’organisateur a répondu par la négative. La réunion de l’AFPS, consacrée à la présentation du rapport d’Amnesty International qualifiant le régime auquel sont soumis les Palestiniens d’« apartheid », s’est déroulée sans entrave. Mais cet épisode en dit long sur les pressions auxquelles est soumis M. Hamouri, 37 ans, depuis son arrivée en France. Cet employé d’une ONG de défense des prisonniers palestiniens a passé près de dix années derrière les barreaux israéliens, victime d’un harcèlement politico-administratif dénoncé par les grandes organisations de défense des droits humains.

    Mais dans une partie des organisations juives, à l’Assemblée nationale et au sein même de l’exécutif, le natif de Jérusalem est présenté comme un agitateur potentiellement dangereux. Ces attaques ont mené à l’annulation de plusieurs conférences auxquelles il devait participer, dont l’une organisée par la mairie de Lyon, début février, consacrée aux trente ans des accords de paix d’Oslo. « Le gouvernement tolère ma présence sur le sol français mais il ne veut pas que je parle de ma cause », déplore Salah Hamouri, dont la mère est française et le père palestinien.

    « Pas légitime à parler du conflit »

    La campagne qui le vise repose sur deux éléments : sa condamnation, en 2008, par un tribunal militaire israélien, pour participation à un obscur complot visant à assassiner (...)

    #Paywall
    #Salah_Hamouri

    • La campagne qui le vise repose sur deux éléments : sa condamnation, en 2008, par un tribunal militaire israélien, pour participation à un obscur complot visant à assassiner le rabbin Ovadia Yossef, chef du parti séfarade Shass ; et son affiliation supposée au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée terroriste par l’Union européenne. « Un terroriste condamné pour activité terroriste n’est pas légitime à parler du conflit », martèle Simon Seroussi, le porte-parole de l’ambassade israélienne en France.

      L’appartenance de M. Hamouri à ce parti n’a, cependant, pas été démontrée par les autorités israéliennes. Quant aux aveux qu’il a faits à son procès, la seule pièce à charge figurant dans le dossier, ils résultent d’une procédure de plaider-coupable : sept ans de prison s’il admettait sa participation audit complot, quatorze ans s’il persistait à la nier. Dans un courrier daté de 2011, Alain Juppé, alors chef de la diplomatie française, soulignait que « les aveux faits à l’audience n’ont été corroborés par aucun élément de preuve ».

      Dans l’affaire de la conférence de Lyon, ces détails ont été passés à la trappe. Confronté aux protestations des représentants de la communauté juive locale, le maire, Grégory Doucet (Europe Ecologie-Les Verts), a déprogrammé l’événement. Dans la foulée, l’université Lyon-III a préféré désinviter le trentenaire d’une seconde conférence, prévue le 22 février.
      « Mon problème, c’est l’occupation israélienne, ça n’a rien à voir avec les juifs, rétorque l’ex-résident de Jérusalem. Il faut que cela soit clair une fois pour toutes. » « Les Israéliens voudraient qu’il y ait une peine supplémentaire, que Salah soit condamné au silence », s’insurge Elsa Lefort, son épouse française, interdite de séjour en Israël et en Palestine depuis 2016.

      La nouveauté, comme l’a montré le coup de téléphone de la police à l’AFPS, c’est que la crispation à son sujet est bien réelle Place Beauvau. Début février, en réponse à une question du député Renaissance du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre, désignant Salah Hamouri comme un « sinistre personnage », le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, l’a qualifié de « triste personnalité ». Il a ajouté que si le maire de Lyon n’avait pas fait machine arrière, la préfecture de la région aurait interdit la conférence pour menace à l’ordre public.

      Peu avant l’atterrissage de son mari à Paris, le 18 décembre 2022, Elsa Lefort avait contacté la police aux frontières de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, pour discuter des modalités de son accueil. Elle avait été choquée de s’entendre répondre que le débarquement de Salah devait être « discret », sans journalistes ni militants propalestiniens dans le terminal. Des dizaines de fidèles, dont des élus de La France insoumise et du Parti communiste, l’attendaient néanmoins à sa sortie de l’avion et l’ont applaudi.

      Crispation

      « Il est très dangereux d’essayer de faire de Salah Hamouri une rockstar au moment où l’antisémitisme se cache derrière un antisionisme très virulent, dont il est le symbole », argue Mathieu Lefèvre, président du groupe d’études sur l’antisémitisme au Palais-Bourbon. Tout en reconnaissant que le Franco-Palestinien « a droit à un procès équitable », ce qui sous-entend que celui de 2008 ne l’était pas, le parlementaire, comme nombre de ses collègues de droite, reprend les accusations israéliennes, dont l’appartenance au FPLP, « une évidence » selon lui.

      Pour le Quai d’Orsay, ces liens n’ont pourtant rien d’évident. La diplomatie française, qui s’est opposée à l’expulsion de M. Hamouri de Jérusalem, réclamant qu’il vive libre et en famille dans la Ville sainte, ne considère pas que l’avocat soit membre de la formation marxisante. Ce positionnement supposait qu’il n’y aurait pas d’entrave à sa liberté de mouvements et de parole une fois arrivé en France. La Place Beauvau n’a pas donné suite aux questions du Monde sur cette divergence d’appréciation.

      Dans cette affaire, la crispation du ministère de l’intérieur reflète celle d’une partie des organisations juives françaises, farouchement hostiles à l’entrée du terme « apartheid » dans le lexique du conflit israélo-palestinien. Pour tenir sa réunion de Versailles, organisée dans un tiers lieu, l’AFPS a dû s’y reprendre à trois fois.
      « Il y a un revirement dans la politique du gouvernement qui est inadmissible, s’inquiète Jean-Claude Samouiller, le président de la branche française d’Amnesty International. On ne peut pas abdiquer devant les pressions, d’où qu’elles viennent. La liberté d’expression ne doit pas seulement être tolérée, elle doit être protégée. »

  • « S’il fallait ajouter une raison d’être vent debout contre Macron et le gouvernement, en voici une de poids. »

    SNU au lycée, généralisation ou obligation ? - SNES-FSU
    https://www.snes.edu/article/snu-au-lycee-generalisation-ou-obligation

    Si les annonces officielles sur le service national universel ont été reportées, le projet porté par le président de la République reste entier. Lors d’un échange avec la FSU, la secrétaire d’Etat à la jeunesse et au #SNU a confirmé toutes les craintes d’une généralisation du dispositif, conçue comme une obligation, avec les élèves de Seconde en ligne de mire.

    Silence dans les rangs ! Voilà le mot d’ordre passé à tous les rectorats dont dépendent les départements où le SNU deviendrait obligatoire pour les élèves de Seconde à partir de janvier 2024. Les départements du Cher, des Hautes Alpes, des Vosges, le Finistère, la Dordogne et le Var seraient les (mal-)heureux élus. D’autres départements ont été envisagés mais compte tenu des difficultés organisationnelles, le ministère ira difficilement au-delà cette année mais on imagine que cette liste peut être encore modifiée.

    Tous les lycées de ces départements « expérimentateurs » auraient à organiser le départ des élèves pour deux semaines en « séjours de cohésion » vers des centres de SNU, et ce, sur le temps scolaire. En 2025, cela concernerait 20 départements avant la généralisation totale en 2026, soit 800 000 élèves. Le président de la République aurait écarté une autre hypothèse, celle d’un SNU concentré pendant les vacances scolaires.

    Le ministère de l’Education nationale envisage donc le plus sérieusement du monde de supprimer deux semaines de cours en seconde...