• #Permis_miniers délivrés en #Bretagne : pour quoi faire ?

    C’est un projet qui commence à faire pas mal de bruit en Bretagne : un projet d’#exploration_minière qui concerne au total 22 communes bretonnes, 4 du côté d’#Hennebont et 18 dans le pays de #Redon (+ 2 communes du 44)./ Des demandes de permis d’exploration minière ont été déposés par une société canadienne. Elle veut explorer le sous-sol en espérant y trouver des #métaux_rares très recherchés actuellement. Communes et habitants se mobilisent, car l’État devrait rendre sa décision fin 2025. illustration dans le #Pays_de_Redon visé par l’un de ces permis de recherche

    https://www.youtube.com/watch?v=aMT7BwVU5dc


    #mines #extractivisme #France #Canada #résistance #sous-sol #métaux_rares #projet_taranis #stop_taranis #taranis #Breizh_Ressources (https://www.breizh-ressources.bzh) #Aurania_Resources #Fruta_del_Norte #or #mines_d'or #eau #eau_potable

    signalé aussi par @simplicissimus ici :
    https://seenthis.net/messages/1103635

  • Appel à mobilisation - Vannes, Paris, Nice le 24 mai 2025 : Contre la pédocriminalité, pour la protection des enfants
    Communiqué interassociatif - Violences sexuelles : La faillite et la dangerosité de l’ordre des médecins sont confirmées : retirons-lui tout pouvoir

    Nous, associations, collectifs, organisations syndicales, militant·es féministes et enfantistes, appelons à une mobilisation à Vannes, à Paris et à Nice le 24 mai 2025 à 14h, alors que se tient à Vannes depuis le 24 février le procès Le Scouarnec, jugé pour des faits pédocriminels sur 299 personnes.

    Loin d’être un fait divers, cette affaire n’est que le reflet de la problématique systémique des violences sexuelles, et en particulier celles faites aux enfants.

    Nos enfants peuvent être victimes partout : chez elle·ux, dans les foyers de l’ASE, dans les établissements scolaires ou périscolaires (sport, écoles, IME, centres de loisir, etc.), dans les institutions religieuses et même dans les établissements de soins.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/21/appel-a-mobilisation-vannes-paris-nice-le-24-m

    #enfant #pedocriminalité

  • Transforming urban energy: developments and challenges in photovoltaic integration
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2025.1584917

    As urban areas expand and the global focus on sustainability intensifies, integrating solar energy into urban systems has become a critical area of research and application. According to the United Nation Dept. of Economics and Social Affairs, in 2022, more than half of the world’s population already resided in urban areas, increasing the global electricity demand to approximately 30,000 terawatt-hours (TWh). At the same time, predictions indicate that by 2050, about 2/3-rd of the global population will live in urban areas, adding there around 2.5 billion people. In this light, providing a sustainable and reliable electric power supply is becoming a major challenge for city planning bodies, governments, and power utility companies. Utilization of architectural surfaces and components (...)

    #Perspective

  • Invisibles

    Invisibles raconte des métiers mal connus, des parcours ignorés, des corps et des esprits abîmés. Des métiers dits « essentiels » et pourtant, les moins valorisés socialement et économiquement. À travers des récits intimes, cette série documentaire sonore met en lumière ce que certaines formes de travail font à nos vies et interroge nos responsabilités collectives. À qui profite cette #invisibilisation ? Qu’est-ce que ces récits racontent de notre système ?

    https://www.blast-info.fr/podcasts/invisibles-X4cDgcbvSW6qbsX-wTW3aA
    #travail #invisibilisation #récits #responsabilité
    #audio #podcast #sans-papiers #travailleurs_sans-papiers #égoutiers #métiers #pénibilité #retraite #BTP #métiers_en_tension #régularisation #stigmatisation

    ping @karine4

  • #Scandale des #eaux_minérales de Nestlé : le rapport des sénateurs pointe la #responsabilité de l’État

    Le 19 mai, le sénat a rendu public le rapport de sa #commission_d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille. Outre les pratiques frauduleuses de Nestlé, les sénateurs pointent la responsabilité « du sommet de l’État » et de ses représentants, intervenus pour couvrir la multinationale.

    « La présidence de la République savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années. » Elle avait connaissance des pratiques interdites auxquelles Nestlé avait recours pour désinfecter ses eaux minérales dites naturelles, régulièrement contaminées par des bactéries d’origine fécale et des pesticides. En définitive, les sénateurs constatent que le pouvoir exécutif a préféré changer la législation en vigueur en faveur de Nestlé, privilégiant les intérêts privés au détriment des intérêts sanitaires et écologiques.

    Ainsi qu’ils le soulèvent, le gouvernement a fait le choix d’autoriser Nestlé à demeurer « hors des clous » en changeant même la réglementation en sa faveur. Et, compte tenu du refus de l’ancien secrétaire général à l’Élysée, Alexis Kohler, d’être auditionné le 8 avril, dans le cadre de cette commission présidée par le sénateur Les Républicains (LR) Laurent Burgoa, les parlementaires ont tenu, dans les conclusions de leur rapport rendu public le 19 mai, à questionner de nouveau l’Élysée :

    « Pourquoi avoir donné tant de place à Nestlé ? » Ou encore : « Pourquoi personne au sein de l’exécutif, et surtout pas la présidence, ne prend-il ce dossier à bras-le-corps pour en dégager le véritable enjeu : protéger nos ressources en eaux minérales naturelles ? »

    L’Élysée et Nestlé, en étroite relation

    Les documents transmis par l’Élysée et rendus publics par les sénateurs dans leur rapport montrent comment Alexis Kohler et les conseillers de la présidence se sont mis au service de la multinationale non seulement en adoptant ses éléments de langage mais aussi en recherchant toutes les failles dans l’arsenal réglementaire, en particulier européen, pour autoriser les traitements interdits de microfiltration (en deçà de 0,8 micromètre) ainsi que l’exigeait Nestlé.

    Dès août 2021, au cours d’un entretien confidentiel avec le cabinet de l’ancienne ministre de l’industrie Agnès Pannier-Runacher, Nestlé reconnaissait avoir recours à des pratiques illégales, enjoignant au pouvoir exécutif de modifier la réglementation en sa faveur.

    Selon les documents transmis aux sénateurs, le 11 juillet 2022, Alexis Kohler et Victor Blonde, conseiller à Matignon et à l’Élysée, rencontrent Mark Schneider, directeur général de Nestlé, dans le cadre du sommet Choose France à Versailles. Outre l’affaire Buitoni, ils abordent les contaminations des eaux et les traitements illégaux auxquels Nestlé a recours, ainsi que les enquêtes alors en cours qui visent l’industriel, notamment de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGGCRF).

    En vue de préparer un entretien prévu entre la présidence et Nestlé le 29 septembre, une note rédigée par les ministères de l’industrie et de la santé propose d’autoriser Nestlé à recourir à des traitements illégaux et d’exploiter une source, Essar, souvent contaminée par des bactéries fécales et utilisée pour Hépar.

    Y est minimisée la fraude de la multinationale, présentée comme « des manquements mineurs à la réglementation ». Et, alors même que seules les déclarations de Nestlé le garantissent, tout risque sanitaire est écarté. Ainsi que nous l’avions documenté, les éléments de langage de la multinationale sont repris mot pour mot par les conseillers des cabinets ministériels, qui affirment que « les traitements renforcent la sécurité sanitaire ».

    On y apprend même que Nestlé a été informé par l’exécutif du signalement que l’agence régionale de santé Grand Est s’apprêtait à faire auprès de la justice, une procédure dont l’agence « ne p[ouvait] s’affranchir ».

    Ainsi, tout en soutenant l’industriel, l’État tente de sauver les apparences et se livre à une communication mensongère. Dans une note datée de 1er février 2024, Victor Blonde transmet à l’Élysée les éléments de langage à adopter en réponse aux révélations du scandale par les médias. Il rappelle la saisine de la justice par l’ARS Grand Est, un parapluie pour affirmer que « l’État n’a d’aucune façon couvert les pratiques de l’entreprise comme le prouve l’enchaînement des faits et des contrôles, ainsi que la saisine de la justice ».

    Les rencontres et échanges entre l’Élysée et Nestlé se sont poursuivis au moins jusqu’en janvier 2025. Au fil des échanges, Alexis Kohler fournit même au nouveau PDG de Nestlé, Laurent Freixe, « les bons contacts » au sein des ministères, tandis que, plus récemment, se pose le problème des eaux contaminées de #Perrier dans le Gard et la présence de virus dans certaines sources. Mais là encore, les intérêts économiques balaient les questions sanitaires.

    Cette intervention de l’Élysée en soutien à Nestlé n’a évidemment pas été sans conséquences. Comme nous l’avions révélé, dans les Vosges, où sont commercialisées les eaux Contrex, Hépar et Vittel, l’agence régionale de santé a très vite et sans preuve écarté tout risque sanitaire. Dans un rapport daté du 1er juillet 2022, l’ARS, qui vient de découvrir l’étendue de la fraude, semble néanmoins, se soucier principalement des desiderata de la multinationale : « Pour chaque traitement, il sera précisé le devenir souhaité par l’exploitant : arrêt de l’utilisation et date effective de cet arrêt ou maintien. »

    Parmi les mesures envisagées, aucune ne porte sur l’arrêt immédiat de l’exploitation des sources, l’ARS laissant ainsi un délai, négocié par Nestlé, pour faire cesser la fraude. Quelques mois plus tard, l’ARS dénoncera bien la fraude à la justice, un signalement dans lequel, sans preuve, elle prendra soin d’écarter tout risque sanitaire.
    La stratégie de dissimulation des représentants de l’État

    Du côté du Gard où sont produites les eaux Perrier, le directeur de l’ARS, Didier Jaffre, et le préfet, Jérôme Bonet, ont également participé à « la stratégie de dissimulation » de la fraude, ainsi que l’ont documenté les sénateurs dans leur rapport sous le titre éloquent des « liaisons dangereuses » entre l’État et Nestlé, ou comment édulcorer un rapport officiel à la demande d’un industriel.

    Les faits remontent à la mi-décembre 2023. Compte tenu de l’état de deux de ses sources, Nestlé ne peut se passer de plusieurs traitements pour les désinfecter et fait donc la demande de les reconvertir en « eaux de boisson aromatisées », pour lesquelles, et contrairement aux eaux minérales naturelles, ces procédés sont autorisés.

    Sa demande doit être soumise au conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), présidé par le préfet et composé de représentant·es des collectivités territoriales et de membres d’associations, notamment de défense de l’environnement.

    C’est sur la base d’un rapport de l’ARS que les avis doivent être donnés. La présidente de Nestlé Waters, Muriel Lienau, sollicite, le 29 novembre 2023, un rendez-vous avec le directeur général de l’ARS Occitanie, Didier Jaffre, qui, dans un premier temps, refuse d’y donner suite.

    L’industriel passe donc par le cabinet de la ministre déléguée à l’industrie, ainsi que par celui de la ministre de la santé qui, par la voix d’un de ses conseillers, Pierre Breton, explique à Didier Jaffre « qu’il y a un sujet sur un document qui doit être communiqué au Coderst ». Autrement dit, le rapport fait état de résultats de contamination que l’entreprise ne souhaite pas y voir figurer.

    À cela, le directeur de l’ARS répond qu’il « analyse [la] demande de modification » indirectement formulée par la directrice de Nestlé Waters. Après différents échanges de mails, l’ARS rassure le cabinet de la ministre : le projet de rapport va bien être modifié.

    Dans un autre mail, le directeur de l’ARS du Gard, Guillaume Dubois, rapporte à son supérieur Didier Jaffre, responsable au niveau de la région, « avoir eu le préfet au téléphone ». « Le point sur lequel il a insisté lourdement, précise-t-il, est le dernier, à savoir les éléments antérieurs portant atteinte à l’image de Perrier. […] Si [la nouvelle version] ne convient pas au préfet, il faudra que tu l’appelles, il a dû avoir les dirigeants du groupe au téléphone et je crains qu’il ait pris des engagements un peu à la va-vite. »

    Le directeur industriel de Nestlé Waters, Ronan le Fanic, va lui aussi transmettre une série de modifications aux autorités, dissimulant toutes les contaminations des eaux. On ne trouve plus nulle trace de la présence de bactéries d’origine fécale, de pesticides ou d’herbicides (parfois interdits depuis des années).

    Au lieu des taux de contamination, sont présentés les pourcentages de « conformité » des eaux. Une tout autre lecture des résultats bien plus positive, mensongère, que n’a pas accepté de signer l’un des fonctionnaires chargés de la rédaction du rapport. Dans un courrier adressé le 4 décembre 2023 à la direction de l’ARS, ce fonctionnaire regrette que cet avis « ne corresponde plus vraiment aux éléments rapportés dans le dossier ». En conséquence de quoi il « souhaite retirer [s]a signature du rapport ».

    Le rapport modifié sera cependant présenté au Coderst, à la satisfaction des représentants de l’État. Le directeur de l’ARS Occitanie, Didier Jaffre, s’en félicitera auprès du conseiller Pierre Breton à la suite de la réunion : « Encore une étape de franchie pour Perrier. »

    « Tous les dysfonctionnements décrits dans ce rapport sont présents, concluent les sénateurs : pression de l’industriel, porosité du cabinet ministériel à ses exigences, faiblesse de la direction du cabinet, qui a minima laisse faire, absence de résistance de l’État local. »

    Pour autant, peu de recommandations sont faites par la commission pour éviter de nouveau un tel dévoiement des institutions à l’avenir. Parmi les vingt-huit suggestions que les sénateurs formulent, ils proposent que soit contrôlé l’ensemble des 104 sites minéraliers afin de vérifier l’absence des traitements interdits. Ils préconisent aussi que soient mieux préservées les ressources en imposant des restrictions d’usage, notamment de pesticides, autour des forages. Et invitent à ce que soient davantage surveillés les PFAS et microplastiques dans les eaux. Les sénateurs annoncent également une proposition de loi en gestation afin de renforcer les pouvoirs de la commission d’enquête pour que nul ne puisse plus se défiler quand il est convoqué.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/190525/scandale-des-eaux-minerales-de-nestle-le-rapport-des-senateurs-pointe-la-r
    #Nestlé #eau_en_bouteille #eau_minérale #France #contamination #bactéries #santé_publique #Alexis_Kohler #microfiltration #Mark_Schneider #Victor_Blonde #Essar #bactéries_fécales #Hépar #fraude #réglementation #éléments_de_langage #Laurent_Freixe #risque_sanitaire #dissimulation #liaisons_dangereuses #Muriel_Lienau #Nestlé_Waters #Ronan_le_Fanic #pesticides #herbicides #contamination

  • Des collectifs d’habitants perturbent l’assemblée d’actionnaires d’une multinationale minière

    Des collectifs des quatre coins de la France se sont rassemblés à Paris contre les projets d’une multinationale minière française, #Imerys. De la Bretagne à la Dordogne, tous sont impactés par l’extraction, poussée au nom de la #transition_écologique.

    « Les nouveautés 2025 ! Profitez du réchauffement : venez vous ressourcer au Parc Imeryx ! » lancent à la volée une vingtaine de personnes venues du Cantal, de Bretagne, de Dordogne et de l’Allier. Ils et elles se sont retrouvés ce 13 mai dans un quartier chic de la capitale, au quai de Grenelle, où se tient l’Assemblée générale des actionnaires d’Imerys, une multinationale minière française.

    Ces collectifs d’habitants sont tous engagés, chacun dans leur département, contre quatre projets d’#extraction_minière sur le territoire français. Ils profitent de l’assemblée des actionnaires pour alerter les investisseurs sur l’#impact_environnemental de l’entreprise, distribuant des tracts humoristiques aux nombreux hommes vêtus de costumes noirs qui entrent dans les locaux.

    Imerys extrait et transforme des #minéraux, pour les secteurs des biens de consommation, l’industrie et la construction. Implantée dans 46 pays, la multinationale possède plus de 200 sites dans le monde et 28 en France, regroupant #mines, carrières et usines. Et compte accroître son activité extractive en France.

    « L’entreprise projette d’ouvrir une quatrième fosse d’extraction à #Glomel, dans les Côtes-d’Armor, située sur une zone considérée comme le château d’eau de la Bretagne », dénonce un membre du collectif #Mines_de_Rien. Imerys y exploite depuis plus de 50 ans une carrière d’#andalousite – un minerai utilisé dans la #sidérurgie – et une usine d’extraction.

    Un autre projet d’Imerys a fait parler de lui récemment. Dans l’#Allier, à #Échassière et à #Saint-Victor, la multinationale compte exploiter une mine de #lithium ainsi qu’une usine de transformation du minerai pour produire la matière première pour 700 000 #batteries de voiture par an.

    Face cachée de la transition

    Sur le parvis où sont distribués les tracts, l’un des responsables du projet d’Imerys dans l’Allier, sort à la rencontre des militants. Le projet doit « réduire la dépendance française et européenne à l’importation de lithium », explique l’homme, « stimuler l’économie locale » et « relever le défi de la transition énergétique ». « C’est un projet stratégique pour la #décarbonation ! », lance-t-il.

    Le gouvernement a reconnu le projet d’Imerys dans l’Allier comme étant d’intérêt national majeur, promettant de faire de la France le premier producteur de lithium européen. Et l’État y investit directement à hauteur de 100 millions d’euros d’argent public. Étienne, du collectif Stop Mines 03, n’est pas convaincu. « Si le lithium extrait sert à construire des SUV et détruire la planète, ça n’a aucun sens de parler de décarbonation ! » répond-il au représentant de l’entreprise.

    L’appel à un débat sur les usages

    En avril dernier, Imerys a organisé un séminaire sur l’usage du lithium au cours duquel des SUV de la marque BMW ont d’ailleurs été présentés... Autre argument sur la question de l’usage : « On ne peut pas se passer de cette ressource si on veut la transition, mais on peut pas l’utiliser pour fabriquer des maillots de bain connectés qui vous indique quand remettre de la crème solaire », ironise Étienne alors que l’AG se poursuit à l’intérieur.

    « Nous, citoyens, demandons un débat public sur les usages de nos minéraux », réclame l’un des membres des collectifs au responsable d’Imerys.« On ne va pas, nous, Imerys, mener un débat public », répond le responsable, avant de repasser la porte du grand bâtiment où sont réunis les actionnaires. Le dialogue est clos. Mais dehors, l’action se poursuit.

    Des territoires sinistrés

    « Imerys exploite nos terres et s’étend telle une pieuvre dévorante », déplore au micro Nathalie, de l’association #Sauvegardons_Razac_et_le_Bassin_de_la_Cole, en Dordogne. La multinationale prévoit d’y étendre son extraction de #quartz sur 40 hectares. Le minerai est notamment utilisé dans les domaines de l’électricité et du numérique.

    À #Nouvialle, dans le Cantal, Imerys souhaite extraire de la #diatomite, minerai utilisé dans l’#industrie_agroalimentaire pour ses propriétés filtrantes. « Les 400 hectares concernés sont au centre d’un fragile équilibre, régulent naturellement le cycle de l’eau, c’est une ressource fourragère pour les agriculteurs, et ils abritent 142 espèces protégées », dénonce Chantal du #Collectif_pour_la_narse_de_Nouvialle, une #zone_humide.

    À Glomel, là où se trouve la carrière d’andalousite, les #landes, #tourbières et prairies humides laissent la place à des #bassins_de_décantation remplis d’eau acide. Imerys y raffine sa production d’andalousite. Comme le révélait le média breton Splann ! l’année dernière, des taux anormalement élevés de #nickel, #cobalt, #arsenic et autres #métaux_toxiques ont été retrouvés dans un ruisseau où la multinationale rejette chaque année 1,5 million de mètres cubes d’#eaux_usées. « On a l’impression d’être une population et un territoire sacrifié au nom du profit et de l’andalousite », se désole l’un des membre de Mines de Rien.

    Alors que le collectif de Glomel clôt sa prise de parole, une longue silhouette colorée apparaît de l’autre côté de la rue. Drapé d’une chemise bleue recouvrant ses tentacules jaunes, vertes et rouges, une grande marionnette prend place sur le parvis du bâtiment accueillant l’AG. Nommée Pelletassou, elle porte une pancarte « Imerys » et ses bras sont en forme de pelleteuse. Ce monstre carnavalesque inspiré de la culture occitane représente « la grande machine extractiviste ». « #Pelletassou a été jugé par un tribunal populaire. Demain il sera au Parlement Européen, pour sensibiliser les dirigeants à la réalité que nos riverains vivent », explique François, l’un des militants, en souriant. Sur d’autres sites de production, ailleurs dans le monde, Imery est régulièrement accusé de générer des pollutions, comme à Barcarena, aux portes de l’Amazonie brésilienne.

    https://basta.media/Des-collectifs-perturbent-assemblee-d-actionnaires-multinationale-miniere-I

    #résistance #extractivisme

  • Le #décrochage_scolaire : un #coût humain et social sous-estimé

    #Apprentis_d’Auteuil alerte sur le coût du décrochage scolaire pour les #jeunes et pour la société. Ce 19 mai, la fondation publie un rapport sur les jeunes qui quittent l’école sans diplôme ni qualification, et sur le coût que représente le décrochage scolaire pour toute la société. Ce rapport montre combien il est urgent de redonner le goût d’apprendre à ces jeunes dans leur intérêt et celui de la collectivité. Exemple au collège Nouvelle Chance d’Apprentis d’Auteuil au Mans.

    Aujourd’hui, en France, plus de 75 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme ni qualification. Ces décrocheurs accèdent difficilement à l’emploi, sont plus touchés par le #chômage que les autres jeunes et risquent l’#exclusion. À ce drame humain s’ajoute un surcoût pour la société : accompagner un décrocheur coûte cher à la collectivité.
    Selon les chiffres de l’Éducation nationale, le décrochage scolaire a décru : en 2023, 7,6% des 18-24 ans étaient en dehors du système scolaire contre 11% en 2006. « Trop de jeunes décrochent encore ! constate Jean-Baptiste de Chatillon, directeur général d’Apprentis d’Auteuil. Et les plus vulnérables sont les premiers concernés. Nous refusons de nous y habituer car il existe des solutions. »

    Les plus vulnérables ? Des garçons et des filles en difficulté scolaire, qui ne trouvent pas de sens à l’école, peinent à acquérir les fondamentaux, sont mal orientés, freinés par une santé mentale fragile, victimes de harcèlement scolaire, etc.
    Ces adolescents vivent souvent des difficultés socio-économiques au sein d’un environnement marqué par la précarité ou le chômage. Les difficultés peuvent également être d’ordre familial (ruptures, événement particulier, problèmes d’acculturation, de langue, lien famille-école distendu) ou personnel (liées à la santé, à la mésentente avec les enseignants, à la quête de l’argent facile...)

    « Tous ces facteurs ont des conséquences sur le jeune, sa santé mentale et physique, son comportement en classe, ses résultats scolaires, sa motivation, sa projection dans l’avenir, souligne Julien Pautot, chef de projet au Pôle prévention du décrochage scolaire à Apprentis d’Auteuil. Les difficultés scolaires résultent de difficultés plus larges. Raison pour laquelle les décrocheurs ont besoin d’être accompagnés et suivis individuellement pour retrouver, avant toute chose, confiance en soi et estime de soi. »

    L’innovation du #collège_Nouvelle_Chance au Mans

    En proposant un #accompagnement_renforcé et des #pédagogies_innovantes en matière de #prévention et de #remédiation, Apprentis d’Auteuil démontre que le décrochage scolaire n’est pas une fatalité.
    Au Mans, par exemple, le collège Nouvelle Chance ouvert en 2014, accueille des élèves âgés de 13 à 16 ans qui n’ont plus le goût d’aller à l’école, sont déscolarisés ou en cours de #déscolarisation. Il leur propose, en plus d’un parcours scolaire personnalisé établi en concertation avec le jeune, sa famille et une équipe pédagogique et éducative pluridisciplinaire, un apprentissage de la vie en société et de la #citoyenneté.

    « L’objectif du collège Nouvelle Chance est de révéler le meilleur de chaque jeune, de faire germer et grandir en lui ses capacités, ses compétences, ses talents et ses envies, résume Emmanuelle Barsot, directrice. Pour que chacun reprenne confiance en soi mais aussi dans l’institution scolaire et s’autorise à rêver. Bien souvent, ce sont des jeunes extraordinaires qui ont une histoire de vie compliquée. À nous de changer notre regard sur eux, de leur faire confiance et de leur donner les moyens de s’épanouir et de réussir. Un simple « Tu vois, tu y arrives » peut changer beaucoup de choses. »

    Depuis le mois de janvier, Shelly, 15 ans, vient tous les jours au collège Nouvelle Chance. Une grande victoire pour elle après plus de trois mois de déscolarisation, et une énorme satisfaction pour les enseignants chaque jour à ses côtés. « En 5e, je ne pouvais plus aller au collège, se souvient-elle. J’avais peur de l’école, j’en vomissais. Je ne voulais pas que ma mère me voie dans cet état. Tout cela à cause d’élèves qui ne faisaient pas attention à ce qu’ils disaient. J’en ai parlé à beaucoup d’adultes, mais rien n’a changé. Un jour, j’ai dit à l’ancien directeur : "Je ne peux pas rester là. Sinon, je risque de faire une grosse bêtise." Il a appelé ma mère et nous a proposé le collège Nouvelle Chance. Ici, je n’ai plus peur. »

    Un parcours scolaire personnalisé

    Faire différemment pour ces jeunes loin de l’école, tel est le leitmotiv du collège Nouvelle Chance, qui accueille 30 élèves décrocheurs ou exclus d’établissements scolaires de la Sarthe. Pour chacun, un projet personnalisé et attractif destiné à le raccrocher aux apprentissages. « À un moment de l’année scolaire, les collèges des jeunes se trouvent un peu démunis. Ils ont tout tenté pour les raccrocher à l’école, en vain, explique Emmanuelle Barsot. En nous confiant ces adolescents pour un an, exceptionnellement deux, ils espèrent leur donner une nouvelle chance. »

    Dans des classes à petits effectifs de 6 à 8 élèves, les jeunes suivent des cours de trois-quarts d’heure (avec pauses de quinze minutes) le matin. À leurs côtés, deux enseignants dont l’un fait cours et l’autre apporte des compléments d’information. Au déjeuner, jeunes et adultes se retrouvent à la même table pour un temps d’échange informel. L’après-midi, en compagnie de professeurs et d’éducateurs, les collégiens participent à des activités susceptibles de les aider dans leur orientation scolaire ou professionnelle. Des projets artistiques ou sportifs individuels ou collectifs, des rencontres intergénérationnelles, des stages, des découvertes métiers leur sont proposés. Des emplois du temps à la carte sont même créés pour les jeunes qui ont décroché depuis plusieurs mois voire années.

    « L’essentiel est que les décrocheurs viennent de plus en plus souvent au collège Nouvelle Chance et retrouvent le goût et l’envie d’apprendre et de progresser via un projet personnalisé, conclut Emmanuelle Barsot. Et ce, en lien étroit avec les familles. Aucun décrocheur n’est livré avec un mode d’emploi. Chacun a sa façon de fonctionner. À nous de lui faire confiance et de l’aider au mieux. Tous en valent vraiment la peine ! »

    https://www.apprentis-auteuil.org/actualites/plaidoyer/le-decrochage-scolaire-un-cout-humain-et-social-sous-estime
    #France #rapport #école #éducation #statistiques #chiffres

  • #Productivité en hausse, #motivation en baisse : la gueule de bois de l’#IA au #travail

    Les individus épaulés par l’intelligence artificielle produisent des résultats généralement plus qualitatifs. Mais cette collaboration s’accompagne de lourds coûts psychologiques.

    Depuis le lancement retentissant de #ChatGPT fin 2022, l’IA générative s’est rapidement imposée sur un nombre croissant de plateformes et d’appareils technologiques. À l’instar de nombreuses innovations majeures, son essor fulgurant a devancé la mise en place de cadres assurant une utilisation sûre et responsable.

    Les enseignants, par exemple, doivent désormais composer avec le fait que nombre (voire la totalité) de leurs élèves utilisent des outils d’IA générative comme ChatGPT et Gemini pour réaliser leurs devoirs.

    De même, les chefs d’entreprise sont aujourd’hui confrontés au défi de gérer une main-d’œuvre utilisant l’#IA_générative. Et de s’assurer que cette technologie facilite, plutôt qu’elle ne freine, la #performance des employés. Les leaders de la tech ont tendance à affirmer que l’IA générative améliorera la #créativité et le #bien-être humains. Mais la réalité est beaucoup moins claire.

    Une étude publiée par Harvard Business Review révèle que l’IA générative sur le lieu de travail est une arme à double tranchant : elle peut améliorer la productivité des employés, mais aussi éroder le #sens et l’#engagement au travail.

    La gueule de bois de l’IA

    L’étude a suivi 3 500 sujets humains pendant qu’ils effectuaient diverses tâches, allant du brainstorming d’idées à la rédaction d’e-mails. Certaines de ces tâches ont été réalisées avec l’aide de l’IA générative. D’autres non.

    Les chercheurs ont constaté que les résultats des travailleurs assistés par l’IA étaient généralement de meilleure #qualité. Les e-mails rédigés avec l’aide de l’IA, par exemple, étaient jugés plus encourageants et amicaux.

    Cependant, les sujets ayant initialement utilisé l’IA ont souffert psychologiquement lorsqu’ils ont été contraints de passer à une autre tâche qu’ils devaient accomplir seuls. Chez ces travailleur la motivation intrinsèque a chuté en moyenne de 11 % et l’ennui a grimpé en flèche de 20 % en moyenne après la perte de l’aide de l’IA. En revanche, ceux qui ont travaillé systématiquement sans IA n’ont signalé aucun changement émotionnel significatif.

    #Autonomie perdue, motivation en berne

    Le résultat est que les avantages de l’utilisation de l’IA générative sur le lieu de travail produisent souvent une sorte de #gueule_de_bois.

    « Bien que l’utilisation d’outils d’IA puisse sembler productive, elle peut laisser les travailleurs moins engagés lorsqu’ils passent à des tâches qui n’impliquent pas le support de l’IA - une réalité courante dans les flux de travail où toutes les tâches ne peuvent pas ou ne doivent pas être assistées par l’IA », indique le rapport.

    Selon l’étude, le #fardeau_psychologique ressenti par les employés ayant initialement utilisé l’IA trouve son origine dans un sentiment d’autonomie et de contrôle – ou plutôt dans leur absence. Le travail confié à l’IA pour chaque tâche tend à concerner les aspects les plus exigeants sur le plan cognitif, qui sont aussi généralement les plus gratifiants.
    « Les travailleurs retrouvent leur autonomie mais se sentent moins inspirés et moins stimulés », note le rapport.

    Cette nouvelle recherche peut aider les chefs d’entreprise à élaborer une feuille de route pour l’utilisation de l’IA par les employés.

    Une feuille de route pour un usage réfléchi

    Plutôt que de recommander l’interdiction de l’IA générative en milieu professionnel, les chercheurs de Harvard recommandent aux employeurs de maximiser les avantages de cette technologie tout en en limitant les coûts.

    Cela peut se faire, par exemple, en utilisant l’IA dès les premières étapes d’un projet – par exemple, la rédaction des grandes lignes d’une évaluation de performance – avant de passer à une créativité humaine sans IA. De plus, les employés qui viennent de terminer une tâche assistée par IA devraient immédiatement passer à une tâche non automatisée qui requiert un esprit critique pour maintenir leur capacité d’action et leur engagement.

    Selon les chercheurs, l’éducation devrait également être une priorité. Plutôt que d’espérer aveuglément que les individus et les équipes puissent intégrer l’IA générative à leurs flux de travail de manière bénéfique pour l’ensemble, les employeurs devraient lancer des initiatives de formation, des ateliers et des actions de communication qui clarifient les avantages et les inconvénients de cette technologie.

    https://www.zdnet.fr/actualites/productivite-en-hausse-motivation-en-baisse-les-effets-ambivalents-de-lia-au-t
    #AI #intelligence_artificielle #enseignement

    • Research: Gen AI Makes People More Productive—and Less Motivated

      The integration of generative AI into the workplace represents a tremendous opportunity to enhance productivity, creativity, and innovation. But new research shows that it can have a downside: a study of over 3,500 people found that using AI tools led to performance gains, but also made employees less motivated and more bored when they had to work on other tasks, without the use of AI. The researchers examine their findings to offer ways that leaders can redesign workflows and preserve the elements of work that drive intrinsic motivation. By doing so, companies can unlock the full potential of both AI and their workforce.

      https://hbr.org/2025/05/research-gen-ai-makes-people-more-productive-and-less-motivated

  • À l’ombre d’Istanbul : les transformations territoriales de la « province » turque
    https://metropolitiques.eu/A-l-ombre-d-Istanbul-les-transformations-territoriales-de-la-provinc

    Vue de France, la #Turquie est souvent réduite à la mégapole d’Istanbul. En s’intéressant à la « province » turque, le dossier met en lumière la diversité des processus de #métropolisation dans ce pays, entre centralisation étatique, initiatives locales et inscription dans des réseaux transnationaux. ▼ Voir le sommaire du dossier ▼ « Il existe une autre Turquie au-delà d’Istanbul et d’Ankara, une Turquie qui n’est pas aussi sous-développée qu’on le suppose souvent. Elle reste assez fragmentée et, bien qu’il y #Dossiers

    / À la Une, #Empire_ottoman, Turquie, #capitalisme, #néolibéralisme, métropolisation, #territoire, #périphérie, (...)

    #mobilité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_intro_dossier_turquie.pdf

  • La #colère pour s’affirmer ?
    https://www.youtube.com/watch?v=edN_QLbJrYU

    La colère est un sentiment que l’on attribue plus volontiers aux hommes. Chez les femmes, elle passe souvent pour de l’#hystérie, un manque de sang-froid ou la marque d’une #personnalité_difficile. Pourtant, elles auraient tellement de raisons de se fâcher : domination, discrimination, injustice, etc. « Twist » rencontre des artistes qui transforment leur colère en #énergie_créatrice.

    Égérie des #Femen, l’activiste ukrainienne #Inna_Shevchenko a trouvé en Paris une terre d’accueil il y a dix ans. Au péril de sa vie, elle lutte pour les droits des femmes et la liberté d’expression, bravant les condamnations et les persécutions. Dans son nouveau livre, elle donne une voix aux femmes ukrainiennes.

    #Tara-Louise_Wittwer, autrice et productrice de vidéos, combat le machisme à grand renfort d’humour. La Berlinoise compte des centaines de milliers de followers sur TikTok.

    Celles qui expriment publiquement leur colère doivent s’attendre à des réactions virulentes. Le collectif de tagueuses LGBTQI #PMS_Ultras en sait quelque chose. Armées de bombes de peinture, ces activistes s’approprient le paysage urbain berlinois et défendent les minorités contre le patriarcat et les idées d’extrême droite.

    L’artiste #Joséphine_Sagna lutte contre le stéréotype de la « femme noire agressive » avec des œuvres aussi colorées qu’expressives. La Germano-Sénégalaise dénonce le racisme quotidien et les préjugés à travers son art.

    Originaire de Hambourg, la rappeuse #Finna est membre du collectif hip-hop #Fe*Male_Treasure. Celle qui se décrit comme une « mère queer translesbienne body-positive » a la rage au ventre. C’est là qu’elle puise la force de hurler ses textes politiques en public.

    #rage #femmes #féminisme #colère_féminine #art #art_et_politique #solidarité #vidéo #female_rage #misogynie #ironie #sarcasme #espace_public #art_de_rue #street-art #rage_féministe

  • À #Kobané, l’#eau et la #nature au cœur de la #guerre en #Syrie

    Dix ans après les combats contre l’État islamique, la ville kurde de Kobané tente difficilement de se reconstruire. L’agriculture est à la peine, et une partie de l’eau reste captée par le #conflit.

    Un chant s’élève dans l’immensité bleue de l’#Euphrate, bordée de #montagnes arides. Sur sa barque de pêcheur, Armanj, jeune lycéen kurde de 17 ans, chante une romance désespérée entre deux amants séparés par la guerre, au rythme du clapotis des rames. Avec son cousin Mohammad, il #pêche dans le #fleuve mythique depuis son enfance, afin de s’assurer un revenu. Mais la #guerre_civile syrienne et le #réchauffement_climatique ont chamboulé le quotidien de #Boraz, leur paisible village syrien bordé de champs, d’arbres fruitiers et de fleurs situé à une heure de Kobané.

    « J’ai perdu mon père, mon frère et ma mère à la guerre ; il ne me reste que ma sœur. Je pêche pour qu’on puisse survivre », témoigne Mohammad, 17 ans lui aussi, en montrant ses prises du jour. « Le problème, c’est que le niveau de l’#eau a tellement baissé que les #poissons locaux, comme les #carpes, sont devenus rares ou ont été remplacés par de nouvelles espèces étranges », soupire Armanj.

    L’Euphrate contrôlée

    Les autorités et habitants du nord-est syrien, le #Rojava, accusent la #Turquie de faire de la rétention avec leurs #barrages construits en amont, dans le cadre de leur guerre contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), à majorité kurde.

    « La Turquie retient beaucoup l’eau de l’Euphrate. D’une part pour sa propre #agriculture, qui souffre aussi de la #sécheresse, mais aussi pour essayer d’étouffer l’#économie_agricole dans les parties de la Syrie contrôlées par les Kurdes », explique Peter Schwartzstein, journaliste et chercheur au Centre pour la sécurité et le climat.

    « On se sent comme des pions dans un jeu politique. On a peur, on vit sous les bombardements et les menaces des forces proturques, qui peuvent nous tirer dessus depuis l’autre côté de la rivière », témoigne Armanj. L’#Armée_nationale_syrienne (#ANS), une milice affiliée à Ankara, la capitale turque, a pris le contrôle de la rive ouest de l’Euphrate fin décembre lors d’une offensive surprise contre les FDS à Manbij, plus à l’ouest.

    Depuis treize ans, la guerre civile syrienne a considérablement affecté cette vaste plaine agricole, le grenier du Moyen-Orient et lieu de naissance de l’agriculture dans le Croissant fertile, il y a plus de 10 000 ans. « À cause des substances toxiques causées par les #bombardements et les #munitions, je vois comment la nature change, les plantes faiblissent et les rendements diminuent », soupire Najah Hussein Abroush, agricultrice à Boraz.

    Elle prend une poignée de terre, asséchée, qui s’effrite entre ses doigts. « Avant, le #blé m’arrivait jusqu’à la taille en cette saison, maintenant, il n’y a que des pousses de quelques centimètres. On récolte deux fois moins de fruits qu’avant dans les #vergers, et sommes devenus dépendants des #pesticides et des #graines_hybrides de mauvaise qualité », ajoute-t-elle.

    Comme les stations de pompage d’eau sur les berges de l’Euphrate ont été bombardées pendant la guerre, Najah doit utiliser l’#eau_saline des #puits_souterrains. Et en raison des combats récents aux abords de l’Euphrate, la région est assiégée et elle ne peut plus acheter de #semences ou de matériel à l’extérieur.

    À l’unisson avec les autres agriculteurs interrogés à Boraz, elle peint l’image d’un paradis terrestre déchu, poussant nombre d’habitants à abandonner leurs champs et à fuir.

    Kobané, ville martyre de nouveau assiégée

    C’est que Kobané et sa périphérie ont été en première ligne de nombreuses batailles. Assiégée par l’État islamique (EI) entre septembre 2014 et janvier 2015, la ville porte toujours les stigmates de cette bataille féroce, durant laquelles des centaines de soldats et habitants kurdes sont morts. Afin de la reconstruire, d’importants projets immobiliers et environnementaux ont vu le jour, menés par l’Administration autonomique et démocratique du nord-est syrien (#Daanes) et la société civile.

    « L’#environnement de Kobané a été extrêmement affecté par la guerre, nous essayons de soutenir nos agriculteurs et de restaurer la #biodiversité en reboisant des forêts, des parcs et en installant des pépinières, par exemple », explique Aref Bali, coprésident de l’autorité environnementale de Kobané, lui-même originaire de Boraz.

    Las, ces projets ont été mis en pause à cause des bombardements turcs. « Ils ont systématiquement attaqué nos infrastructures publiques, même quand nous ne faisions que planter de la verdure sur un rond-point », commente-t-il.

    Reporterre a pu visiter une #pépinière municipale, dont le but est de fournir agriculteurs et espaces publics de plantes et de semences. Des avions de chasse et un drone turc passaient alors au-dessus de la ville, créant une sensation d’étouffement et de #siège.

    Pire encore : à cause d’une frappe turque sur le #barrage_hydroélectrique de #Tichrine, situé à une heure de Kobané, toute la région a été plongée dans le noir depuis octobre 2023 — l’électricité était revenue quelques jours avant notre visite. « Pendant ce temps, les habitants ont dû utiliser des générateurs à diesel extrêmement polluants, affectant la santé publique », ajoute Aref Bali. De nombreux #générateurs restent en place malgré le retour de l’électricité, crachant une fumée noire toxique.

    Le barrage de Tichrine, nerf de la guerre

    Le barrage de Tichrine, tenu par les FDS depuis 2013, est devenu la dernière ligne de front de la guerre syrienne. Lors de l’offensive surprise de l’ANS, les troupes proturques ont été repoussées. Menacé d’une attaque aérienne, le barrage a vu affluer des centaines de civils kurdes venus protester. Des #drones ont bombardé leur convoi en janvier dernier, tuant une vingtaine de personnes, un acte que Human Rights Watch qualifie de crime de guerre attribué à la Turquie.

    Quand Reporterre s’est rendu au barrage fin avril, les voitures calcinées par les bombes côtoyaient encore des graffitis célébrant la résistance populaire kurde et les combattants des YPG (Unités de protection du peuple kurde) tombés dans les combats.

    Des centaines de civils s’y trouvaient encore, dont un groupe de femmes venues de Girke Lege, une ville kurde à 400 km. « Nous sommes venues volontairement, malgré le danger, pour s’opposer à la guerre. Pour résister pacifiquement et aussi empêcher la Turquie de détruire encore une fois le barrage et l’Euphrate, qui est l’artère vitale de tous les peuples de la région », a témoigné Sharifa, fonctionnaire de 51 ans, avant d’entonner avec ses amies des chansons de résistance kurdes et arabes.

    Depuis, un accord a été trouvé entre le nouveau gouvernement syrien d’Ahmed al-Charaa, l’ASN et les FDS, permettant aux civils de rentrer chez eux et de stationner des troupes gouvernementales et étasuniennes aux abords du barrage. De quoi stabiliser un peu la région.

    « Le barrage de Tichrine et l’Euphrate sont un pilier de l’économie syrienne, autant pour l’#irrigation de l’agriculture que pour l’électricité. Il faut un accord sérieux pour permettre aux agriculteurs de rebâtir le secteur et le ramener au niveau d’avant-guerre, commente Peter Schwartzstein. Il faudrait des investissements énormes et une vraie volonté de respecter l’accord. Mais à ce stade, il pourrait s’agir d’un vœu pieux. » Les habitants de la région restent également méfiants, habitués aux sales coups du destin.

    https://reporterre.net/A-Kobane-l-eau-et-la-nature-au-coeur-de-la-guerre-en-Syrie

  • La #Suède annonce allouer plus de 9 millions d’euros pour accélérer les #retours de migrants dans leur pays d’origine

    Dans un communiqué du 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) afin d’augmenter les retours des migrants présents dans le pays mais aussi dans l’Union européenne. Plus de 9 millions d’euros vont être alloués par la Suède à l’agence onusienne.

    Le sujet de l’immigration irrégulière occupe de nouveaux le devant de la scène en Suède. Mardi 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en lui allouant 9,2 millions d’euros pour accélérer les retours de migrants présents sur son territoire mais aussi au sein de l’Union européenne (UE).

    Cette #aide_financière doit contribuer à "lutter contre la migration irrégulière depuis l’#Irak, la #Somalie, l’#Ouzbékistan et la #Tunisie" renseigne le communiqué.

    Une autre partie de la somme servira à "renforcer les conditions de retour vers la #Syrie et lutter contre la traite des êtres humains en #Ukraine", précise le document. Le ministre des Migrations, #Johan_Forssell, a réaffirmé le soutien de Stockholm à l’Ukraine et a précisé que l’argent permettra également de "contrer et fournir de l’aide à ceux qui ont été victimes de la traite des êtres humains pendant l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie".

    Ces programmes d’"#aide_au_retour_volontaire" (#AVR) sont mis en place et soutenus par l’OIM dans plus de 100 pays. L’agence onusienne "ne facilite ni ne met en œuvre les expulsions (et) n’intervient qu’une fois qu’une personne a donné son #consentement_éclairé pour recevoir de l’aide", assure-t-elle dans un communiqué daté du 12 mai.

    Une myriade de mesures pour réduire l’immigration

    Cette nouvelle annonce n’est qu’une énième mesure du gouvernement, désireux de freiner l’immigration dans le pays. Depuis une dizaine d’années, les restrictions adoptées par les autorités suédoises à l’encontre des personnes exilées et étrangères sur le territoire scandinave sont de plus en plus sévères.

    Pour inciter les migrants à regagner leur pays d’origine, elles avaient annoncé le 12 septembre 2024 vouloir tripler le montant de l’aide au retour “volontaire”. Actuellement de 10 000 couronnes (environ 920 euros), celle-ci devrait grimper à 350 000 couronnes (30 000 euros) pour un adulte. Très critiquée, la mesure doit malgré tout entrer en vigueur en 2026. D’autres pays européens proposent également une #aide_financière_au_retour : de plus de 13 000 euros au #Danemark, d’environ 1 300 euros en #Norvège et jusqu’à 2 500 euros en #France.

    En avril dernier, les autorités avaient fait part de leur volonté d’introduire dans la législation un critère de "#conduite_honnête" aux migrants, sous peine de voir révoquer ou refuser leur titre de séjour. Déjà, un projet de loi annoncé en janvier proposait de conditionner l’obtention de la #citoyenneté suédoise à une “#bonne_conduite”, une durée de séjour plus longue (huit ans contre cinq actuellement) et à la réussite d’un test de connaissances de la société et des #valeurs suédoises ainsi qu’un examen de #langue.

    Dans cette même logique de durcissement des conditions d’accès des étrangers pour obtenir des #titres_de_séjours, le gouvernement défendait en décembre dernier un projet pour limiter la possibilité des demandeurs d’asile déboutés de déposer une nouvelle demande, sans avoir auparavant quitté le pays.

    Une autre proposition avait suscité un tollé dans le pays en mai 2024 : la coalition au pouvoir avait proposé une loi visant à obliger les travailleurs du secteur public à dénoncer aux autorités les personnes #sans-papiers avec lesquelles ils sont en contact. La mesure, jugée raciste et discriminatoire, s’était cependant heurtée à une très forte opposition au sein des services publics, qui avait appelé à la "désobéissance civile".

    Souhaitant privilégier l’immigration d’une “main-d’œuvre étrangère qualifiée et hautement qualifiée” comme le déclarait l’ancienne ministre des Migrations en février 2024, Stockholm souhaite également relever le plafond de #salaire_minimum requis pour les travailleurs non-européens dans l’obtention d’un #visa_de_travail. Ils devront désormais prouver qu’ils gagnent plus de 34 200 couronnes (3 000 euros) contre 27 360 couronnes (2 400 euros) actuellement.

    La Suède ferme ses portes aux immigrés

    Réputée accueillante pour les demandeurs d’asile depuis les années 1990, la Suède a permis à un grand nombre de personnes en provenance de régions en proie à des conflits, notamment d’ex-Yougoslavie, de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie, d’Iran et d’Irak, de vivre sur son territoire. En 2015, le pays connaît un afflux de #réfugiés_syriens fuyant le régime d’Assad. Sur cette seule année, la Suède a accueilli plus 160 000 demandeurs d’asile, soit le taux d’accueil le plus élevé par habitant dans l’Union européenne.

    Mais ces arrivées massives marquent aussi un tournant. Le gouvernement social-démocrate de l’époque déclare alors qu’il n’est plus en mesure de poursuivre sa "politique de la porte ouverte". Depuis, les gouvernements successifs s’emploient à freiner les arrivées de migrants dans le pays.

    L’arrivée au pouvoir en 2022 d’un bloc qui regroupe modérés, conservateurs et obtient le soutien du parti d’extrême droite anti-immigration, les Démocrates de Suède, opère un virage radical dans la politique migratoire suédoise. "Il est temps de faire passer la Suède d’abord", déclarait à cette période Jimmie Akesson, le leader des Démocrates de Suède.

    Devenue l’une des nations européennes les plus strictes en la matière, la Suède peine à intégrer un grand nombre des nouveaux arrivants. En 2024, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile en Suède a atteint le niveau le plus bas depuis 40 ans. L’an dernier, un peu plus de 6 000 permis de séjour pour l’asile ont été accordés dans le pays scandinave.

    "Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un #permis_de_séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles", a déclaré le ministre Johan Forssell.

    La Suède a ainsi été l’un des premiers pays à annoncer la suspension des demandes d’asile pour les Syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64546/la-suede-annonce-allouer-plus-de-9-millions-deuros-pour-accelerer-les-
    #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #IOM #traite_d'êtres_humains #retours_volontaires #naturalisation #réfugiés_syriens

    ping @karine4 @reka

  • Le président de l’#UGA #censure des œuvres artistiques suite à une pétition de l’UNI

    Énoncé des faits :

    À la suite d’une pétition initiée par l’UNI, #Yassine_Lakhnech a décidé de retirer plusieurs inscriptions artistiques apposées sur les parois vitrées de la galerie des amphithéâtres, dans le bâtiment Pierre Mendès France.

    Ces inscriptions, réalisées dans le cadre du « #Mois_de_l’égalité » organisé en mars, font partie d’un projet artistique mobilisant étudiants et personnels de l’université contre le racisme et les discriminations. L’artiste « #Petite_Poissone », une Grenobloise de 42 ans, a encadré les ateliers au cours desquels ces messages ont été créés. Environ quarante messages engagés ont été affichés dans la galerie.

    L’UNI a vivement dénoncé ces œuvres, les qualifiant de « propagande anti-blancs ». Le délégué national du syndicat, Yvenn Le Coz, a estimé que ces messages « encouragent un racisme à l’encontre des personnes blanches et diffusent une idéologie ‘woke’ selon laquelle notre société serait structurellement raciste », réclamant leur retrait auprès de l’administration universitaire.

    Le président s’est alors exécuté suivant les injonctions de l’UNI. Il a déclaré au journal Le FIGARO (https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-universite-de-grenoble-retire-en-urgence-des-oeuvres-d-art-conspuant-les-) et dans un communiqué de presse : « Le contenu des messages a été élaboré lors d’ateliers artistiques par des personnels et des étudiants. Leur contenu n’est pas à l’initiative de l’établissement. Malheureusement, certains messages ont échappé à la vigilance de l’Université et sont incompatibles avec les #valeurs et les #principes républicains que l’université incarne ».

    Dans le même temps la page wikipedia de « Petite Poissone » a fait l’objet de modifications insultantes.
    Notre analyse

    Cette attaque de l’UNI contre les libertés académiques et artistiques est organisée minutieusement. Elle concerne ces dernières semaines de nombreuses universités en France et présente dans sa forme et les thématiques ciblées, des similitudes avec les actions de l’extrême droite américaine contre les universités. Rappelons qu’à Grenoble, le représentant de l’UNI a été aux législatives de 2024, candidat suppléant pour le RN.

    Le président de l’université en acceptant la demande de l’UNI a fait une double faute.

    - En premier lieu, il a pris la décision seul sans en référer à aucune des instances de l’université (Directoire, CA, CaC). Cela pose un problème grave. Soit les messages en question tombent sous le coup de la loi et il se doit de porter l’affaire devant les instances judiciaires et disciplinaires compétentes, soit ce n’est pas le cas et il porte atteinte à la liberté artistique, composante majeure de la liberté d’expression, d’autant plus qu’il s’agissait d’un travail collectif des personnels et des étudiants de l’UGA.
    – En cas de doute sur les messages inscrits, le président aurait dû à minima porter l’affaire devant le comité d’éthique de l’UGA pour statuer sur ce cas. Il aurait également pu prendre les avis du directoire et du CA. Cela illustre parfaitement la conception du pouvoir qu’à Yassine Lakhnech, autoritaire, solitaire et autocratique. Dans le cas présent, l’urgence de la décision ne pouvait être caractérisée puisqu’il semble que ces œuvres étaient affichées depuis 2 mois.

    Le président montre une fois encore son traitement asymétrique des questions éthiques à l’université. Les exemples des conférences récentes de Rima Hassan, Alain Bauer et Hanane Mansouri où le président a été plus que complaisant avec des personnalités controversées et d’extrême droite alors qu’il a demandé des conditions restrictives à la conférence de Rima Hassan est particulièrement parlant.

    En conclusion

    Nous constatons — et l’avons déjà souligné à plusieurs reprises — une dérive vers l’extrême droite du président et de tout ou partie de l’équipe présidentielle, ainsi qu’un mépris caractérisé pour les instances collectives de l’université.

    En agissant ainsi, le président de l’université — élu grâce à la voix de l’UNI au CA — se rend complice des attaques contre les libertés artistiques et académiques que mène l’extrême droite trumpiste partout dans le monde. Il alimente le climat délétère qu’entretient sa composante française, dont l’UNI fait partie, désinhibée par les politiques fascistes de l’administration américaine.

    En retirant, sans discussion, des œuvres d’art élaborées par des membres du personnel et des étudiants, il montre son mépris pour le travail des membres de la communauté universitaire.

    UGA en commun dénonce fermement le mode de prise de décision autocratique du président et sa participation de fait à l’entreprise de destruction des libertés académiques, artistiques et plus largement de la liberté d’expression.

    UGA en commun souligne de plus la responsabilité de la VP à l’égalité des chances et du VP culture et culture scientifique forcément concernés par ce dossier et qui à l’heure actuelle ne se sont pas désolidarisés de la décision du président.

    UGA en commun exprime par ailleurs son soutien à « Petite Poissone » attaquée par des mentions insultantes sur sa fiche wikipedia.

    Quant au fond des messages qui, selon le président, posaient problème, nous renvoyons les lecteurs aux nombreuses références académiques sérieuses qui soulignent actuellement l’asymétrie de traitement par les institutions des diverses catégories de population. Provoquer sur ces questions – un des rôles de l’art contemporain – pour susciter du débat est sans doute salutaire.

    Par cette action, l’UGA est bien loin d’incarner les valeurs et principes républicains tels que revendiqués par le président.

    https://ugaencommun.fr/le-president-de-luga-censure-des-oeuvres-artistiques-suite-a-une-petitio
    #université_grenoble_alpes #féminisme #mois_de_l'égalité

  • #Sénégal : à la rencontre de #pêcheurs désespérés de plus en plus tentés par la migration illégale

    Un rapport de l’Environmental Justice Foundation (EJF) rappelle qu’au Sénégal, la #surpêche ainsi que la #pêche_illégale provoquent une forte diminution des quantités de poissons dans l’eau. Les pêcheurs, qui ont donc moins de #travail, sont de plus en plus tentés par l’immigration irrégulière vers l’archipel espagnol des #Canaries. Témoignages.

    Sur le quai de #Ngor, en ce début d’après-midi, Moustapha Mbengue, pêcheur de 56 ans, ne cache pas sa colère. « Les jeunes sont découragés ! Tu vois les #pirogues là, elles sont toutes là. Il n’y en a qu’une qui est partie », souffle-t-il.

    Celle qui est partie rentre quasiment sans poisson. La faute, selon Moustapha, aux navires étrangers, principalement chinois et européens, qui viennent pêcher dans les eaux sénégalaises.

    « Dans les années 1970-1980, il y avait beaucoup de #poissons. Mais depuis que ces bateaux sont arrivés ici, il n’y a plus rien du tout, ils ont tout cassé. Parce que les gros bateaux qui sont là, ils ramassent tous les poissons. Si tu pars travailler en mer, tu dépenses 20 000 francs CFA [environ 30 euros, ndlr] et tu ne gagnes même pas 5 000 francs CFA [environ 7 euros, ndlr], c’est catastrophique ».

    Résultat : faute de pouvoir vivre de la pêche, certains Sénégalais préfèrent tenter leur chance ailleurs, en prenant une pirogue vers l’archipel espagnol des Canaries. C’est ce que rappelle l’Environmental Justice Foundation (EJF) dans un rapport publié mardi 13 mai intitulé « ’La mer a été vendue’ : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une migration forcée vers l’Europe ».

    Rencontré sur une autre plage, au nord de Dakar, Faroua a déjà tenté deux fois de rejoindre l’Europe par la mer. Malgré les risques, ce pêcheur de 32 ans estime ne pas avoir le choix. « Ça nous inquiète, mais on part comme ça. Si on est morts, on est morts. Si on vit, on vit. C’est à gagner ou à perdre. Parce qu’au Sénégal, même si tu travailles, tu ne gagnes pas bien ta vie. C’est pour cela qu’on tente d’aller en Europe : pour gagner notre vie. »

    Selon l’ONG espagnole Caminando fronteras, au moins 9 757 personnes sont mortes en voulant gagner les îles Canaries par l’océan Atlantique l’année dernière.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64523/senegal--a-la-rencontre-de-pecheurs-desesperes-de-plus-en-plus-tentes-
    #route_atlantique #migrations #émigration #réfugiés #mort #vie #îles_Canaries
    ping @6donie

    • « La mer a été vendue » : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une #migration_forcée vers l’Europe


      https://www.youtube.com/watch?v=TPJZocqsp-s

      Un nouveau rapport (https://ejfoundation.org/reports/the-deadly-route-to-europe) ainsi qu’un film de l’#Environmental_Justice_Foundation (EJF) révèlent les impacts directs et profonds de la surpêche et de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) sur le secteur de la pêche au Sénégal. Le déclin des populations de poissons qui en résulte entraîne une augmentation des migrations forcées vers l’Europe par la plus meurtrière des routes migratoires de la planète, qui a fait plus de 3 000 morts rien qu’en 2023.

      Se basant sur des recherches approfondies et des entretiens menés par EJF au Sénégal ainsi qu’aux îles Canaries, l’enquête met en lumière les impacts environnementaux et socio-économiques croissants de l’augmentation de la pêche industrielle par les flottes étrangères. Ce rapport met en lumière les défis auxquels une nation dont l’économie et la sécurité alimentaire dépendent de la pêche artisanale, déclare EJF.

      Le secteur de la pêche au Sénégal emploie environ 3 % de la main-d’œuvre du pays et constitue une source essentielle de protéines (7,9 % de l’apport total de la population). Les pêcheurs artisanaux sont confrontés à des menaces croissantes, en particulier des méthodes de pêche destructrices telles que le chalutage de fond. La situation s’est gravement détériorée en raison de la surpêche et de la pêche illégale perpétrées par les flottes industrielles européennes et chinoises. Ces flottes, qui opèrent souvent dans le cadre d’accords de coentreprise opaques, épuisent les populations de poissons et contribuent à l’insécurité alimentaire.

      Le poisson capturé par les flottes industrielles est essentiellement exporté vers les marchés étrangers, principalement l’Union européenne, mais aussi de plus en plus vers la Chine. Cette situation a gravement affecté les moyens de subsistance des communautés côtières et contribué à l’augmentation de la pauvreté, faisant de la migration une des seules solutions de survie pour de nombreuses familles.

      En 2024, 63 970 personnes en migration sont entrées en Espagne de manière irrégulière, soit plus du double du chiffre de 2022. Une grande partie d’entre elles ont atteint les îles Canaries, où cette proportion a augmenté de 200 % entre 2022 et 2024.

      Steve Trent, PDG et fondateur de l’Environmental Justice Foundation, a déclaré : « Ce secteur essentiel, qui constitue l’épine dorsale socio-économique des communautés côtières du Sénégal, est en crise. Les petits pêcheurs sont confrontés à la concurrence écrasante des navires industriels, ce qui entraîne une détérioration des conditions de vie, une diminution de la sécurité alimentaire et la perte des moyens de subsistance. Les conséquences sont considérables et contribuent à l’augmentation alarmante du nombre de décès de personnes migrantes en mer. Les autorités européennes peuvent et doivent mettre fin à cette situation dès maintenant et rendre les pêcheries sénégalaises au peuple sénégalais. »

      Le film d’EJF retrace l’histoire d’un jeune pêcheur sénégalais contraint d’entreprendre le périlleux voyage vers Tenerife et de son père, resté de l’autre côté de l’Atlantique, dans leur communauté de pêcheurs. Derrière chaque vie perdue en mer lors de ce voyage se cache une histoire semblable à celle d’Abdou. Dans le film, il raconte : « Certaines personnes avaient le même rêve et le même but que moi, mais elles ne sont jamais arrivées. »

      Alors que les conditions au Sénégal continuent de se détériorer et que les emplois sur lesquels les gens comptent depuis des générations disparaissent de façon alarmante, on s’attend à ce que de plus en plus de Sénégalais risquent ce dangereux voyage à la recherche de meilleures opportunités.

      Karim Sall, président d’AGIRE, une organisation sénégalaise opérant dans l’aire marine protégée de Joal-Fadiouth, a déclaré : « Je suis très en colère lorsque [les pays étrangers] se plaignent de l’immigration, car ce sont eux les vrais pirates, ce qu’ils ont fait est pire que l’immigration clandestine. Nous risquons notre vie pour partir, mais eux ils viennent ici pour voler notre poisson. C’est du vol. Ils pillent nos ressources pour nourrir leurs propres habitants pendant que nous souffrons. »

      Le rapport présente des recommandations clés pour mettre fin à la crise de la pêche au Sénégal et réduire la nécessité d’émigrer. Ces recommandations s’adressent au gouvernement sénégalais, à l’Union européenne ainsi qu’aux entités de pêche industrielle opérant dans les eaux sénégalaises, en les exhortant à renforcer la gouvernance et la transparence afin de soutenir les pêcheries nationales et les communautés qui en dépendent.

      https://ejfoundation.org/news-media/la-mer-a-%C3%A9t%C3%A9-vendue-la-crise-de-la-p%C3%AAche-au-s%C3%A9n%C3
      #film #vidéo

  • Collectif contre l’#islamophobie en Europe : des salariés français en garde à vue - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2025/05/societe-collectif-contre-lislamophobie-en-europe-des-salaries-francais-en-ga

    D’après nos informations, plusieurs salariés du CCIE, et le compagnon de l’une d’elle, ont été placés en garde à vue, après que leur domicile a été #perquisitionné tôt ce mardi 13 mai. Une #répression qui intervient deux jours après la marche contre l’islamophobie.

  • Le #Suriname construit les bases de sa dépendance aux #Pétrodollars
    https://lvsl.fr/le-suriname-construit-les-bases-de-sa-dependance-aux-petrodollars

    Le Suriname, nouvel eldorado pétrolier du sous-continent, engage un programme dénommé « Royalties pour tous ». Il prévoit d’offrir une épargne de 750 dollars à chaque citoyen assortie d’un rendement annuel de 7%, financés par les revenus du gisement offshore de TotalEnergies. Cette libéralité apparente (à la veille de la présidentielle de mai 2025) est […]

    #International #énergie_fossile #FMI #pétrole

  • Keir Starmer promet de réduire « significativement » la migration légale au Royaume-Uni
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/12/immigration-keir-starmer-promet-de-reprendre-le-controle-des-frontieres-brit
    https://img.lemde.fr/2025/05/11/1/0/6559/4372/1440/960/60/0/4116834_ftp-import-images-1-ayyms81ejvhu-abcc3139baf64fa3b7b1b9cb627640b6-

    Keir Starmer promet de réduire « significativement » la migration légale au Royaume-Uni
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
    « Reprendre le contrôle des frontières. » Keir Starmer est le dernier dirigeant britannique en date à formuler cette promesse, l’une des principales du Brexit, mais qu’aucun de ses prédécesseurs – Theresa May, Boris Johnson, Liz Truss ou Rishi Sunak – n’a réussi à tenir. Lundi 12 mai, lors d’une conférence de presse à Downing Street, le premier ministre (travailliste) a, à son tour, assuré vouloir réduire « significativement » la migration légale au Royaume-Uni, tranchant avec la ligne traditionnelle de la gauche britannique.
    Un Livre blanc, publié ce même jour par son gouvernement, recommande la limitation drastique des délivrances de visas, un parcours bien plus ardu pour prétendre à la nationalité britannique et la facilitation des expulsions pour toute personne condamnée.
    Pour Downing Street, il s’agit d’en finir avec un marché du travail très dépendant des travailleurs étrangers et d’encourager les employeurs à recruter des Britanniques. Dans les secteurs de la santé (le fameux National Health Service, NHS) et de l’assistance aux personnes dépendantes, près de 100 000 visas ont été délivrés à des assistants, à des infirmiers ou à des médecins étrangers en 2023, davantage qu’à tout moment de l’histoire récente du pays. Toujours en 2023, près d’un million d’arrivées nettes de personnes disposant de visas ont été enregistrées, là encore un niveau record.
    « Cela n’a rien à voir avec un contrôle [des frontières], c’est le chaos », a jugé Keir Starmer, qui a promis d’en finir avec cette « expérimentation d’ouverture des frontières » des précédents gouvernements conservateurs. Son coup de volant à droite est aussi une réponse à la montée apparemment inexorable du parti d’extrême droite Reform UK, qui a réussi une percée historique aux élections locales du jeudi 1er mai, en prenant le contrôle de dix collectivités locales, et en ravissant deux postes de maire et un poste de député. La formation, dirigée par le très charismatique Nigel Farage, se nourrit d’un discours antimigrants et, dans un dernier sondage, publié jeudi 8 mai par l’institut Find Out Now, elle devance le Labour de 13 points (et les conservateurs de 17 points).
    Le gouvernement Starmer veut restreindre la délivrance de visas de travail aux personnes détenant un diplôme universitaire. Des visas pour des emplois moins qualifiés pourront toujours être émis, à condition que les secteurs concernés souffrent de forts déficits de main-d’œuvre et que les employeurs s’engagent en parallèle à augmenter les recrutements de nationaux.
    D’ici à 2028, les recrutements de personnels étrangers dans les maisons de retraite ne seront plus permis. Les détenteurs d’un visa devront par ailleurs patienter dix ans (et non plus cinq) pour réclamer un droit de séjour permanent. Les étudiants étrangers ne pourront plus rester que dix-huit mois au Royaume-Uni après avoir décroché leur diplôme. Enfin, le gouvernement veut pouvoir expulser, non seulement, les personnes ayant été condamnées à au moins un an de prison, mais toutes celles qui se sont rendues coupables d’un crime ou même d’une infraction.
    L’équation du Labour semble simple : plus de 20 % des 16-64 ans sont inactifs au Royaume-Uni, il s’agit de recruter davantage dans ce réservoir de main-d’œuvre. La réalité est bien plus complexe : des dizaines de milliers de personnes ne travaillent pas à cause de problèmes de santé et ne parviennent pas à se faire soigner car le NHS croule sous les demandes. Bien d’autres sont découragées par des emplois précaires, mal payés et peu considérés (notamment dans l’assistance aux personnes âgées).
    Les mesures préconisées par le gouvernement Starmer tranchent avec des années de présupposé travailliste selon lequel l’immigration autorisée est bonne pour la croissance. « La théorie selon laquelle une augmentation de la migration entraîne nécessairement une croissance plus forte a été mise à l’épreuve ces quatre dernières années. Nous avons enregistré des soldes migratoires records quand les précédents gouvernements ont perdu le contrôle, mais la croissance a stagné. Ce lien [entre migration et croissance] ne tient donc pas la route », a objecté Keir Starmer.
    Le Royaume-Uni risque de devenir une « île [peuplée] d’étrangers » sans contrôle migratoire, a ajouté le dirigeant, un ex-avocat des droits humains. Des propos que n’auraient pas reniés ses prédécesseurs conservateurs et qui ont fait bondir : Steve Smith, le directeur de l’association d’aide aux migrants Care4Calais, les a jugés « dangereux » sur la BBC, ajoutant : « Le premier ministre a-t-il oublié les émeutes de l’extrême droite, l’été dernier ? »
    En août 2024, le pays a été secoué par dix jours de manifestations violentes, alimentées par de fausses rumeurs sur l’identité du coupable de la tuerie de Southport, soupçonné d’être un migrant. La rhétorique du premier ministre « imite les excès de l’extrême droite » a dénoncé la députée Labour Nadia Whittome. Elle risque aussi d’augmenter le malaise chez les travaillistes : de nombreux élus ne se reconnaissent plus dans les choix gouvernementaux et selon les médias britanniques, 80 députés Labour seraient prêts à voter contre des coupes prévues par Downing Street dans l’aide aux handicapés, lors d’un scrutin prévu en juin au Parlement.
    « Le jour où Keir Starmer tente de réagir à Reform UK, 250 jeunes hommes ont déjà traversé le channel à 8 heures du matin. Combien parmi eux sont des terroristes iraniens ? », s’est interrogé Nigel Farage, lundi, sur le réseau social X, confondant sans vergogne migration légale et illégale. Il est vrai que sur ce deuxième front, plus de 10 000 personnes ont déjà traversé la Manche en « small boats » depuis début 2025, en hausse de 40 % par rapport à la même période en 2024. Et Reform UK affûte probablement déjà ses flèches en prévision du premier sommet entre le Royaume-Uni et l’Union européenne depuis le Brexit, le 19 mai, à Londres. Londres pourrait y céder à une demande pressante de Bruxelles d’autoriser un programme de mobilité des étudiants européens au Royaume-Uni, en échange d’un partenariat dans la défense et la sécurité.

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