• #Sénégal - #Mauritanie : un #accord_migratoire pour harmoniser les flux de populations entre les deux pays

    Les ministres sénégalais et mauritanien des Affaires étrangères ont signé lundi 2 juin deux accords migratoires, l’un sur la lutte contre l’immigration clandestine, l’autre sur les conditions de séjour. Parmi les points très attendus : des mesures pour faciliter l’installation des Sénégalais en Mauritanie.

    Le Sénégal et la Mauritanie se sont donc entendues pour permettre des flux de population plus harmonieux entre les deux pays. Pour tout séjour au-delà de trois mois, les Sénégalais comme les Mauritaniens ont désormais l’obligation de demander une #carte_de_séjour. Mais cette carte pourra être accordée même en l’absence de contrat de travail ou de justificatif de revenu pour une durée d’un an. Ensuite, seulement, il faudra justifier de revenus pour la renouveler.

    Cet accord, qui remplace celui qui datait de 1972, était très attendu, notamment après la vague d’#expulsions qualifiée d’"indigne" par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall, en février dernier. Elle avait parlé de « traitements inhumains » subies par les personnes expulsées.

    « Lever les obstacles à la #libre_circulation »

    Dans le texte signé ce lundi 2 juin, le Sénégal et la Mauritanie s’engagent « à lever tout obstacle à la libre circulation des ressortissants » de chacun des deux pays. Pour les milliers de #pêcheurs sénégalais qui travaillent en Mauritanie, c’est une bonne nouvelle.

    La ministre des Affaires étrangères sénégalaise, Yassine Fall, s’est réjouie de cet accord. « C’est un pas très important parce que ça reflète d’abord l’engagement de nos chefs d’État. Ces deux accords nous permettent de faire en sorte que les populations soient en mesure de se déplacer et de contribuer au développement ».

    Enfin, un deuxième accord sur la lutte contre la migration clandestine doit permettre de mieux coordonner les efforts de la Mauritanie et du Sénégal, pour éviter les départs clandestins.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64933/senegalmauritanie--un-accord-migratoire-pour-harmoniser-les-flux-de-po
    #migrations #réfugiés #accord

    ping @6donie

  • #Sénégal : sur le quai de #Kayar, des candidats à l’immigration prêts à tout

    Kayar fait partie des principaux quais de #pêche artisanale au Sénégal. Il y a quelques années, c’était un des points de départ importants des embarcations pour l’immigration clandestine. Après plusieurs drames, les autorités ont lancé des #campagnes de #sensibilisation pour dissuader les jeunes. Des initiatives qui, si elles ont contribué à baisser les départs à partir de Kayar, ne dissuadent pas totalement les candidats à l’immigration.

    Seynabou Sarr, la cinquantaine, vendeuse de poissons depuis plus de 20 ans, seau à la main, vient de s’approvisionner auprès des pêcheurs. Elle ne cache pas son amertume : « Notre souhait est que nos enfants restent ici avec nous pour développer notre commune, mais ce n’est pas le cas. D’ailleurs, vous voyez, l’essentiel des jeunes qui travaillent sur ce quai ne sont même pas natifs de Kayar. Ils viennent d’autres régions. »

    Ces jeunes dont elle parle sont des #saisonniers. La pêche en mer, parfois sur plusieurs jours d’affilée, constitue pour eux une sorte d’entraînement pour le grand voyage. Des rangées de #pirogues peintes en jaune, rouge et bleu tapissent le long du quai, attendant les prochains à la recherche du poisson. Un peu à l’écart, un groupe d’adolescents discute dans l’une de ces embarcations. Bassirou Mballo, 17 ans, utilise la #pirogue de son père. Même si le but affiché est la pêche, il ne perd pas de vue son objectif réel : quitter le Sénégal pour l’Europe. « On a laissé nos parents à la maison. J’ai prévenu que si j’arrête la pêche, j’irai prendre la pirogue pour aller en Espagne. Je n’ai pas peur parce que depuis quatre ans, je pêche. Je vais partir en Espagne », affirme-t-il.

    Ahmed Faye a déjà tenté l’aventure en 2007, en passant par la Gambie et le Maroc. Il avait même pu, selon ses dires, atteindre les côtes espagnoles avant d’être intercepté et refoulé par la police des mers. Même s’il a vu des camarades mourir, il est tenté par une nouvelle aventure : « Dès qu’une occasion se présentera, je repartirai sans réfléchir. Qui ne tente rien n’a rien. Mon travail ici est très pénible et j’espère avoir mieux de l’autre côté. »

    Des rêves d’ailleurs nourris par la #précarité

    Depuis des dizaines d’années, Seynabou Sarr, de son côté, fréquente le quai de pêche, elle a vu les quantités de poissons diminuer au fil du temps. Et pour elle, il n’y a pas de doute, cela fait partie des raisons qui poussent les jeunes à partir : « C’est vraiment désolant. Tout à l’heure, j’ai acheté ce seau de poissons à 6 000 FCFA, je l’ai revendu à 6 500 ; celui qui l’a porté pour moi, je l’ai payé 200 FCFA et il ne me reste que 300 FCFA comme bénéfice. Ce n’est rien du tout et c’est pénible. C’est ce qui fait que les jeunes partent ailleurs clandestinement, parce que nous n’avons plus rien ici. Ils n’ont pas le choix, et nous ne pouvons pas les retenir. »

    Comment les retenir quand ils voient pousser de terre de grosses villas appartenant à ceux qui ont pu arriver en Europe ? Ces maisons sont de plus en plus nombreuses, au point que la commune s’est agrandie avec un nouveau quartier appelé #Kayar_Extension.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64763/senegal--sur-le-quai-de-kayar-des-candidats-a-limmigration-prets-a-tou
    #migrations #réfugiés #route_atlantique #dissuasion
    ping @6donie

  • Sénégal : sur le quai de Kayar, des candidats à l’immigration prêts à tout - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64763/senegal--sur-le-quai-de-kayar-des-candidats-a-limmigration-prets-a-tou

    Sénégal : sur le quai de Kayar, des candidats à l’immigration prêts à tout
    Par RFI Publié le : 26/05/2025
    Kayar fait partie des principaux quais de pêche artisanale au Sénégal. Il y a quelques années, c’était un des points de départ importants des embarcations pour l’immigration clandestine. Après plusieurs drames, les autorités ont lancé des campagnes de sensibilisation pour dissuader les jeunes. Des initiatives qui, si elles ont contribué à baisser les départs à partir de Kayar, ne dissuadent pas totalement les candidats à l’immigration.
    Seynabou Sarr, la cinquantaine, vendeuse de poissons depuis plus de 20 ans, seau à la main, vient de s’approvisionner auprès des pêcheurs. Elle ne cache pas son amertume : « Notre souhait est que nos enfants restent ici avec nous pour développer notre commune, mais ce n’est pas le cas. D’ailleurs, vous voyez, l’essentiel des jeunes qui travaillent sur ce quai ne sont même pas natifs de Kayar. Ils viennent d’autres régions. »
    Ces jeunes dont elle parle sont des saisonniers. La pêche en mer, parfois sur plusieurs jours d’affilée, constitue pour eux une sorte d’entraînement pour le grand voyage. Des rangées de pirogues peintes en jaune, rouge et bleu tapissent le long du quai, attendant les prochains à la recherche du poisson. Un peu à l’écart, un groupe d’adolescents discute dans l’une de ces embarcations. Bassirou Mballo, 17 ans, utilise la pirogue de son père. Même si le but affiché est la pêche, il ne perd pas de vue son objectif réel : quitter le Sénégal pour l’Europe. « On a laissé nos parents à la maison. J’ai prévenu que si j’arrête la pêche, j’irai prendre la pirogue pour aller en Espagne. Je n’ai pas peur parce que depuis quatre ans, je pêche. Je vais partir en Espagne », affirme-t-il.
    Ahmed Faye a déjà tenté l’aventure en 2007, en passant par la Gambie et le Maroc. Il avait même pu, selon ses dires, atteindre les côtes espagnoles avant d’être intercepté et refoulé par la police des mers. Même s’il a vu des camarades mourir, il est tenté par une nouvelle aventure : « Dès qu’une occasion se présentera, je repartirai sans réfléchir. Qui ne tente rien n’a rien. Mon travail ici est très pénible et j’espère avoir mieux de l’autre côté. »
    Depuis des dizaines d’années, Seynabou Sarr, de son côté, fréquente le quai de pêche, elle a vu les quantités de poissons diminuer au fil du temps. Et pour elle, il n’y a pas de doute, cela fait partie des raisons qui poussent les jeunes à partir : « C’est vraiment désolant. Tout à l’heure, j’ai acheté ce seau de poissons à 6 000 FCFA, je l’ai revendu à 6 500 ; celui qui l’a porté pour moi, je l’ai payé 200 FCFA et il ne me reste que 300 FCFA comme bénéfice. Ce n’est rien du tout et c’est pénible. C’est ce qui fait que les jeunes partent ailleurs clandestinement, parce que nous n’avons plus rien ici. Ils n’ont pas le choix, et nous ne pouvons pas les retenir. » Comment les retenir quand ils voient pousser de terre de grosses villas appartenant à ceux qui ont pu arriver en Europe ? Ces maisons sont de plus en plus nombreuses, au point que la commune s’est agrandie avec un nouveau quartier appelé Kayar Extension

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#kayar#peche#jeunesse#migrationirrreguliere#enconomie#sante

  • À #Kobané, l’#eau et la #nature au cœur de la #guerre en #Syrie

    Dix ans après les combats contre l’État islamique, la ville kurde de Kobané tente difficilement de se reconstruire. L’agriculture est à la peine, et une partie de l’eau reste captée par le #conflit.

    Un chant s’élève dans l’immensité bleue de l’#Euphrate, bordée de #montagnes arides. Sur sa barque de pêcheur, Armanj, jeune lycéen kurde de 17 ans, chante une romance désespérée entre deux amants séparés par la guerre, au rythme du clapotis des rames. Avec son cousin Mohammad, il #pêche dans le #fleuve mythique depuis son enfance, afin de s’assurer un revenu. Mais la #guerre_civile syrienne et le #réchauffement_climatique ont chamboulé le quotidien de #Boraz, leur paisible village syrien bordé de champs, d’arbres fruitiers et de fleurs situé à une heure de Kobané.

    « J’ai perdu mon père, mon frère et ma mère à la guerre ; il ne me reste que ma sœur. Je pêche pour qu’on puisse survivre », témoigne Mohammad, 17 ans lui aussi, en montrant ses prises du jour. « Le problème, c’est que le niveau de l’#eau a tellement baissé que les #poissons locaux, comme les #carpes, sont devenus rares ou ont été remplacés par de nouvelles espèces étranges », soupire Armanj.

    L’Euphrate contrôlée

    Les autorités et habitants du nord-est syrien, le #Rojava, accusent la #Turquie de faire de la rétention avec leurs #barrages construits en amont, dans le cadre de leur guerre contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), à majorité kurde.

    « La Turquie retient beaucoup l’eau de l’Euphrate. D’une part pour sa propre #agriculture, qui souffre aussi de la #sécheresse, mais aussi pour essayer d’étouffer l’#économie_agricole dans les parties de la Syrie contrôlées par les Kurdes », explique Peter Schwartzstein, journaliste et chercheur au Centre pour la sécurité et le climat.

    « On se sent comme des pions dans un jeu politique. On a peur, on vit sous les bombardements et les menaces des forces proturques, qui peuvent nous tirer dessus depuis l’autre côté de la rivière », témoigne Armanj. L’#Armée_nationale_syrienne (#ANS), une milice affiliée à Ankara, la capitale turque, a pris le contrôle de la rive ouest de l’Euphrate fin décembre lors d’une offensive surprise contre les FDS à Manbij, plus à l’ouest.

    Depuis treize ans, la guerre civile syrienne a considérablement affecté cette vaste plaine agricole, le grenier du Moyen-Orient et lieu de naissance de l’agriculture dans le Croissant fertile, il y a plus de 10 000 ans. « À cause des substances toxiques causées par les #bombardements et les #munitions, je vois comment la nature change, les plantes faiblissent et les rendements diminuent », soupire Najah Hussein Abroush, agricultrice à Boraz.

    Elle prend une poignée de terre, asséchée, qui s’effrite entre ses doigts. « Avant, le #blé m’arrivait jusqu’à la taille en cette saison, maintenant, il n’y a que des pousses de quelques centimètres. On récolte deux fois moins de fruits qu’avant dans les #vergers, et sommes devenus dépendants des #pesticides et des #graines_hybrides de mauvaise qualité », ajoute-t-elle.

    Comme les stations de pompage d’eau sur les berges de l’Euphrate ont été bombardées pendant la guerre, Najah doit utiliser l’#eau_saline des #puits_souterrains. Et en raison des combats récents aux abords de l’Euphrate, la région est assiégée et elle ne peut plus acheter de #semences ou de matériel à l’extérieur.

    À l’unisson avec les autres agriculteurs interrogés à Boraz, elle peint l’image d’un paradis terrestre déchu, poussant nombre d’habitants à abandonner leurs champs et à fuir.

    Kobané, ville martyre de nouveau assiégée

    C’est que Kobané et sa périphérie ont été en première ligne de nombreuses batailles. Assiégée par l’État islamique (EI) entre septembre 2014 et janvier 2015, la ville porte toujours les stigmates de cette bataille féroce, durant laquelles des centaines de soldats et habitants kurdes sont morts. Afin de la reconstruire, d’importants projets immobiliers et environnementaux ont vu le jour, menés par l’Administration autonomique et démocratique du nord-est syrien (#Daanes) et la société civile.

    « L’#environnement de Kobané a été extrêmement affecté par la guerre, nous essayons de soutenir nos agriculteurs et de restaurer la #biodiversité en reboisant des forêts, des parcs et en installant des pépinières, par exemple », explique Aref Bali, coprésident de l’autorité environnementale de Kobané, lui-même originaire de Boraz.

    Las, ces projets ont été mis en pause à cause des bombardements turcs. « Ils ont systématiquement attaqué nos infrastructures publiques, même quand nous ne faisions que planter de la verdure sur un rond-point », commente-t-il.

    Reporterre a pu visiter une #pépinière municipale, dont le but est de fournir agriculteurs et espaces publics de plantes et de semences. Des avions de chasse et un drone turc passaient alors au-dessus de la ville, créant une sensation d’étouffement et de #siège.

    Pire encore : à cause d’une frappe turque sur le #barrage_hydroélectrique de #Tichrine, situé à une heure de Kobané, toute la région a été plongée dans le noir depuis octobre 2023 — l’électricité était revenue quelques jours avant notre visite. « Pendant ce temps, les habitants ont dû utiliser des générateurs à diesel extrêmement polluants, affectant la santé publique », ajoute Aref Bali. De nombreux #générateurs restent en place malgré le retour de l’électricité, crachant une fumée noire toxique.

    Le barrage de Tichrine, nerf de la guerre

    Le barrage de Tichrine, tenu par les FDS depuis 2013, est devenu la dernière ligne de front de la guerre syrienne. Lors de l’offensive surprise de l’ANS, les troupes proturques ont été repoussées. Menacé d’une attaque aérienne, le barrage a vu affluer des centaines de civils kurdes venus protester. Des #drones ont bombardé leur convoi en janvier dernier, tuant une vingtaine de personnes, un acte que Human Rights Watch qualifie de crime de guerre attribué à la Turquie.

    Quand Reporterre s’est rendu au barrage fin avril, les voitures calcinées par les bombes côtoyaient encore des graffitis célébrant la résistance populaire kurde et les combattants des YPG (Unités de protection du peuple kurde) tombés dans les combats.

    Des centaines de civils s’y trouvaient encore, dont un groupe de femmes venues de Girke Lege, une ville kurde à 400 km. « Nous sommes venues volontairement, malgré le danger, pour s’opposer à la guerre. Pour résister pacifiquement et aussi empêcher la Turquie de détruire encore une fois le barrage et l’Euphrate, qui est l’artère vitale de tous les peuples de la région », a témoigné Sharifa, fonctionnaire de 51 ans, avant d’entonner avec ses amies des chansons de résistance kurdes et arabes.

    Depuis, un accord a été trouvé entre le nouveau gouvernement syrien d’Ahmed al-Charaa, l’ASN et les FDS, permettant aux civils de rentrer chez eux et de stationner des troupes gouvernementales et étasuniennes aux abords du barrage. De quoi stabiliser un peu la région.

    « Le barrage de Tichrine et l’Euphrate sont un pilier de l’économie syrienne, autant pour l’#irrigation de l’agriculture que pour l’électricité. Il faut un accord sérieux pour permettre aux agriculteurs de rebâtir le secteur et le ramener au niveau d’avant-guerre, commente Peter Schwartzstein. Il faudrait des investissements énormes et une vraie volonté de respecter l’accord. Mais à ce stade, il pourrait s’agir d’un vœu pieux. » Les habitants de la région restent également méfiants, habitués aux sales coups du destin.

    https://reporterre.net/A-Kobane-l-eau-et-la-nature-au-coeur-de-la-guerre-en-Syrie

  • #Sénégal : à la rencontre de #pêcheurs désespérés de plus en plus tentés par la migration illégale

    Un rapport de l’Environmental Justice Foundation (EJF) rappelle qu’au Sénégal, la #surpêche ainsi que la #pêche_illégale provoquent une forte diminution des quantités de poissons dans l’eau. Les pêcheurs, qui ont donc moins de #travail, sont de plus en plus tentés par l’immigration irrégulière vers l’archipel espagnol des #Canaries. Témoignages.

    Sur le quai de #Ngor, en ce début d’après-midi, Moustapha Mbengue, pêcheur de 56 ans, ne cache pas sa colère. « Les jeunes sont découragés ! Tu vois les #pirogues là, elles sont toutes là. Il n’y en a qu’une qui est partie », souffle-t-il.

    Celle qui est partie rentre quasiment sans poisson. La faute, selon Moustapha, aux navires étrangers, principalement chinois et européens, qui viennent pêcher dans les eaux sénégalaises.

    « Dans les années 1970-1980, il y avait beaucoup de #poissons. Mais depuis que ces bateaux sont arrivés ici, il n’y a plus rien du tout, ils ont tout cassé. Parce que les gros bateaux qui sont là, ils ramassent tous les poissons. Si tu pars travailler en mer, tu dépenses 20 000 francs CFA [environ 30 euros, ndlr] et tu ne gagnes même pas 5 000 francs CFA [environ 7 euros, ndlr], c’est catastrophique ».

    Résultat : faute de pouvoir vivre de la pêche, certains Sénégalais préfèrent tenter leur chance ailleurs, en prenant une pirogue vers l’archipel espagnol des Canaries. C’est ce que rappelle l’Environmental Justice Foundation (EJF) dans un rapport publié mardi 13 mai intitulé « ’La mer a été vendue’ : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une migration forcée vers l’Europe ».

    Rencontré sur une autre plage, au nord de Dakar, Faroua a déjà tenté deux fois de rejoindre l’Europe par la mer. Malgré les risques, ce pêcheur de 32 ans estime ne pas avoir le choix. « Ça nous inquiète, mais on part comme ça. Si on est morts, on est morts. Si on vit, on vit. C’est à gagner ou à perdre. Parce qu’au Sénégal, même si tu travailles, tu ne gagnes pas bien ta vie. C’est pour cela qu’on tente d’aller en Europe : pour gagner notre vie. »

    Selon l’ONG espagnole Caminando fronteras, au moins 9 757 personnes sont mortes en voulant gagner les îles Canaries par l’océan Atlantique l’année dernière.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64523/senegal--a-la-rencontre-de-pecheurs-desesperes-de-plus-en-plus-tentes-
    #route_atlantique #migrations #émigration #réfugiés #mort #vie #îles_Canaries
    ping @6donie

    • « La mer a été vendue » : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une #migration_forcée vers l’Europe


      https://www.youtube.com/watch?v=TPJZocqsp-s

      Un nouveau rapport (https://ejfoundation.org/reports/the-deadly-route-to-europe) ainsi qu’un film de l’#Environmental_Justice_Foundation (EJF) révèlent les impacts directs et profonds de la surpêche et de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) sur le secteur de la pêche au Sénégal. Le déclin des populations de poissons qui en résulte entraîne une augmentation des migrations forcées vers l’Europe par la plus meurtrière des routes migratoires de la planète, qui a fait plus de 3 000 morts rien qu’en 2023.

      Se basant sur des recherches approfondies et des entretiens menés par EJF au Sénégal ainsi qu’aux îles Canaries, l’enquête met en lumière les impacts environnementaux et socio-économiques croissants de l’augmentation de la pêche industrielle par les flottes étrangères. Ce rapport met en lumière les défis auxquels une nation dont l’économie et la sécurité alimentaire dépendent de la pêche artisanale, déclare EJF.

      Le secteur de la pêche au Sénégal emploie environ 3 % de la main-d’œuvre du pays et constitue une source essentielle de protéines (7,9 % de l’apport total de la population). Les pêcheurs artisanaux sont confrontés à des menaces croissantes, en particulier des méthodes de pêche destructrices telles que le chalutage de fond. La situation s’est gravement détériorée en raison de la surpêche et de la pêche illégale perpétrées par les flottes industrielles européennes et chinoises. Ces flottes, qui opèrent souvent dans le cadre d’accords de coentreprise opaques, épuisent les populations de poissons et contribuent à l’insécurité alimentaire.

      Le poisson capturé par les flottes industrielles est essentiellement exporté vers les marchés étrangers, principalement l’Union européenne, mais aussi de plus en plus vers la Chine. Cette situation a gravement affecté les moyens de subsistance des communautés côtières et contribué à l’augmentation de la pauvreté, faisant de la migration une des seules solutions de survie pour de nombreuses familles.

      En 2024, 63 970 personnes en migration sont entrées en Espagne de manière irrégulière, soit plus du double du chiffre de 2022. Une grande partie d’entre elles ont atteint les îles Canaries, où cette proportion a augmenté de 200 % entre 2022 et 2024.

      Steve Trent, PDG et fondateur de l’Environmental Justice Foundation, a déclaré : « Ce secteur essentiel, qui constitue l’épine dorsale socio-économique des communautés côtières du Sénégal, est en crise. Les petits pêcheurs sont confrontés à la concurrence écrasante des navires industriels, ce qui entraîne une détérioration des conditions de vie, une diminution de la sécurité alimentaire et la perte des moyens de subsistance. Les conséquences sont considérables et contribuent à l’augmentation alarmante du nombre de décès de personnes migrantes en mer. Les autorités européennes peuvent et doivent mettre fin à cette situation dès maintenant et rendre les pêcheries sénégalaises au peuple sénégalais. »

      Le film d’EJF retrace l’histoire d’un jeune pêcheur sénégalais contraint d’entreprendre le périlleux voyage vers Tenerife et de son père, resté de l’autre côté de l’Atlantique, dans leur communauté de pêcheurs. Derrière chaque vie perdue en mer lors de ce voyage se cache une histoire semblable à celle d’Abdou. Dans le film, il raconte : « Certaines personnes avaient le même rêve et le même but que moi, mais elles ne sont jamais arrivées. »

      Alors que les conditions au Sénégal continuent de se détériorer et que les emplois sur lesquels les gens comptent depuis des générations disparaissent de façon alarmante, on s’attend à ce que de plus en plus de Sénégalais risquent ce dangereux voyage à la recherche de meilleures opportunités.

      Karim Sall, président d’AGIRE, une organisation sénégalaise opérant dans l’aire marine protégée de Joal-Fadiouth, a déclaré : « Je suis très en colère lorsque [les pays étrangers] se plaignent de l’immigration, car ce sont eux les vrais pirates, ce qu’ils ont fait est pire que l’immigration clandestine. Nous risquons notre vie pour partir, mais eux ils viennent ici pour voler notre poisson. C’est du vol. Ils pillent nos ressources pour nourrir leurs propres habitants pendant que nous souffrons. »

      Le rapport présente des recommandations clés pour mettre fin à la crise de la pêche au Sénégal et réduire la nécessité d’émigrer. Ces recommandations s’adressent au gouvernement sénégalais, à l’Union européenne ainsi qu’aux entités de pêche industrielle opérant dans les eaux sénégalaises, en les exhortant à renforcer la gouvernance et la transparence afin de soutenir les pêcheries nationales et les communautés qui en dépendent.

      https://ejfoundation.org/news-media/la-mer-a-%C3%A9t%C3%A9-vendue-la-crise-de-la-p%C3%AAche-au-s%C3%A9n%C3
      #film #vidéo

  • #Anouk_Grinberg : “Les hommes rigolent derrière l’enceinte de l’#impunité. Ça suffit.”

    Avec “#Respect”, Anouk Grinberg fait face au système qui a tenté de la détruire. D’une voix forte et claire, elle analyse les mécanismes qui permettent aux #violences_sexuelles et psychologiques de se produire et de se reproduire.

    Dans un monde qui compte sur le silence des victimes pour faire perpétuer sa violence, prendre la parole est un acte politique. La comédienne Anouk Grinberg signe Respect, un texte court, incisif, qui décrit avec une grande clarté la manière dont s’organise l’omerta. Partant de son propre vécu, elle raconte ce que cela fait, dans la tête et dans la chair, lorsque l’on a porté atteinte à notre intimité.

    “Je pense que sans le mouvement #MeToo, je ne me serais jamais réveillée de cette espèce d’insensibilisation que je me suis imposée pour survivre aux agressions qui ont jalonné ou percé ma vie. Il y a un mouvement très vertueux et assez fantastique qui se passe en ce moment autour des femmes et des relations entre hommes et femmes. J’avais l’impression que mon histoire pouvait apporter une bûche au feu. Ce feu n’est pas dévastateur, au contraire, il est là pour réparer.”

    “Je raconte mon histoire, mais je sais qu’en racontant mon histoire, je parle d’un « nous ». Je parle de millions de femmes, si ce n’est de milliards, qui sont agressées plus ou moins violemment, parfois très violemment, et qui, à la suite de ça, sont brisées à jamais, et se terrent dans un silence qui est le propre des crimes sexuels.”

    Elle poursuit : “C’est ce que je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’il y a avec ce putain de crime ? Comment ça se fait que les victimes sont coupables et que les coupables sont innocents ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et qui, évidemment, est le travail inconscient de la société ou des familles qui fabriquent le déni, qui fabriquent l’omerta. Quels que soient les viols ou les violences par lesquels on est passé, c’est à la femme d’avoir honte, c’est à la femme de se taire, c’est à la femme de ravaler son envie de mourir. Il faut que les hommes comprennent que quand ils nous touchent de force, quand ils nous violent, ils nous tuent. On a beau être vivant encore, on a beau marcher dans les rues, travailler, avoir des maris, des enfants, quelque chose est mort en nous. Et eux ils rigolent. Ils rigolent derrière l’enceinte de l’impunité. Et ça suffit.”

    A travers le récit de cette trajectoire individuelle intrinsèquement liée à la violence, elle fait le portrait d’une société impuissante à regarder en face sa propre brutalité. Prenant l’exemple du cinéma de Bertrand Blier, dont elle fût l’un des visages dans les années 90, Anouk Grinberg dénonce l’hypocrisie qui consiste à refuser de voir qu’en fait et place d’art subversif ce que nous avons célébré - et continuons parfois de défendre - est l’expression d’une jouissance à abimer les femmes.

    “Si des gens regardent « Mon homme », je voudrais qu’ils sachent que c’est un film de torture. Je ne voulais pas le faire. Blier, quand je l’ai connu, je ne connaissais rien de son cinéma, je n’avais jamais vu ses films. Il m’a accueillie dans son monde avec un tel enthousiasme que j’ai cru que c’était de l’amour. En fait, c’était un ogre. Très vite, je suis devenue sa chose, sa muse. Être la muse, c’est être l’objet des délires d’un homme. C’est être encerclé par le regard d’un homme qui fait de vous son fantasme. Et vous n’avez rien le droit d’être d’autre que ça.”

    “Blier était très fier de balancer sa misogynie au monde. Il a fait de l’humiliation des femmes un divertissement [...] C’est fou que la société entière ait applaudi ça. C’est dire à quel point il y a quelque chose de si archaïque, si ancien et si profond dans le dysfonctionnement des rapports entre les hommes et les femmes.”

    La suite est à écouter.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/anouk-grinberg-respect-8017184
    #VSS #viols #violences_psychologiques #livre #inceste #emprise #hantise #traumatisme #violence #honte #sidération #respect #pierre #amour #trahison #péché #silence #violences_conjugales #domination #soumise #agressions #identité #déni #omerta #hystérie #nausée #souvenir #mémoire #rage #mort #souffrance #mépris #cinéma #Bertrand_Blier #tragédie

    #podcast #audio

    • Anouk Grinberg : « Je suis un soleil plus fort que ce qu’on m’a fait »

      La comédienne révèle, pour la première fois, les violences sexuelles qu’elle a subies depuis l’enfance jusqu’à sa relation avec le réalisateur Bertrand Blier, décédé en janvier. Dans un livre à paraître jeudi, elle dépeint les dommages, irréparables, et l’espoir suscité par #MeToo.

      Anouk Grinberg est une voix qui porte, et qui compte. La comédienne soutient depuis des mois les plaignantes face à Gérard Depardieu. Elle était dans la salle d’audience lors du procès pour agressions sexuelles de l’acteur. Cette fois, c’est d’elle qu’elle parle.

      Dans un livre nerveux, sobrement intitulé Respect (Julliard, 2025), l’actrice et peintre révèle une vie marquée par les violences sexuelles. Pendant l’enfance d’abord, avec un viol à l’âge de 7 ans commis, dit-elle, par un beau-père de substitution qu’elle « adorait », avant un inceste à 12 ans. Cela ne s’est plus vraiment arrêté ensuite, à l’exception de ces dernières années – elle partage aujourd’hui sa vie avec le mathématicien Michel Broué.

      Anouk Grinberg raconte un #continuum_de_violences sur les plateaux de cinéma ou de théâtre, quasi quotidiennes. Elle évoque surtout, pour la première fois publiquement, sa relation pendant plusieurs années, durant les années 1980 et 1990, avec le réalisateur Bertrand Blier, décédé au mois de janvier. Elle l’accuse de violences conjugales, d’emprise, dans la vie privée comme au cinéma.

      Le constat est accablant, et lui ne peut plus répondre. Seuls les livres de Blier et ses films sont encore là, souvent empreints de scènes violentes et de propos sexistes.

      L’actrice a longuement hésité avant de parler. Elle a eu besoin de temps. #MeToo,« le travail des journalistes et notamment de Mediapart », les témoignages d’autres femmes, l’ont aidée à mettre les mots. À comprendre que ce n’était « pas de [s]a faute ». L’an dernier, elle est tombée malade, « un cancer grave » ; elle a voulu tout dire.

      Mediapart a alors entamé une série d’entretiens avec Anouk Grinberg. « Vous m’avez proposé de réfléchir sur la période Blier, et pourquoi j’avais consenti à ma propre destruction et mon #humiliation pendant toutes ces années », raconte Anouk Grinberg. Mais la comédienne n’était pas encore prête : « Je vivais encore sous le régime de l’omerta qu’on m’avait imposé depuis tant d’années, celle du milieu du cinéma, celle de ma famille. » Et puis, elle avait besoin de mettre ses mots à elle, de reprendre le contrôle de sa vie, de ce qu’on lui avait volé petite. Anouk Grinberg a écrit un livre.

      « Si ce que moi j’ai dû traverser peut permettre à d’autres de mieux résister, tant mieux », nous confie-t-elle. Avant de dire, d’un ton bravache : « Je m’attends à des calomnies, à des agressions verbales et, en même temps, je suis dans une position confortable. Car moi, je dis la #vérité. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/020425/anouk-grinberg-je-suis-un-soleil-plus-fort-que-ce-qu-m-fait
      #sexisme #terreur #violences_conjugales #solidarité #sororité #vérité #guérison #réparation #survivante #mensonge #soleil

  • #Sénégal : le #maire de #Dionewar poursuivi pour participation à un réseau de passeurs de migrants

    Le scandale fait grand bruit au Sénégal : arrêté samedi 15 mars à la suite de l’interception de 241 migrants au large des côtes sénégalaises, #Lansana_Sarr a été déféré mardi 18 mars devant le pool judiciaire financier de Dakar. Le maire de la commune de Dionewar est soupçonné d’avoir été un membre actif d’un vaste réseau de passeurs.

    Arrêté samedi 15 mars à la suite de l’interception de 241 migrants au large des côtes sénégalaises qui tentaient de rejoindre les îles Canaries, selon la presse sénégalaise, Lansana Sarr, le maire de Dionewar, une île du #Sine_Saloum, est poursuivi pour #association_de_malfaiteurs, #trafic_de_migrants, #mise_en_danger_de_la_vie d’autrui et #escroquerie.

    Six complices présumés sont entendus avec lui au pool judiciaire financier de Dakar : maçons, #pêcheurs ou ouvriers, eux aussi auraient participé à l’organisation des départs pendant plusieurs années.

    Alors que Lansana Sarr est suspecté d’avoir reçu 2 millions de Franc CFA d’un convoyeur, chacun des candidats à l’émigration lui aurait également versé entre 300 000 et 400 000 Franc CFA - l’équivalent d’environ 600 euros - pour la traversée. L’enquête devra déterminer s’il était ou non à la tête du réseau, ou simplement l’un de ses acteurs.

    De son côté, l’édile se défend en expliquant que les sommes reçues des migrants étaient destinées à leur chercher des avocats si leur voyage se soldait par un échec.

    Dans la commune et aux alentours, beaucoup d’habitants sont très surpris car il s’agit d’une première : jamais encore une autorité locale n’avait été impliquée dans ce genre d’affaire, bien que la région soit un lieu de départ massif pour les embarcations à destination des #Canaries. En 2024, près de 10 000 personnes ont disparu en mer en essayant de gagner l’archipel espagnol.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63467/senegal--le-maire-de-dionewar-poursuivi-pour-participation-a-un-reseau
    #migrations #réfugiés #passeurs #route_atlantique

    ping @6donie

  • Il Senegal rompe l’accordo di pesca con l’Unione Europea

    Intervista a #Moustapha_Dieng, segretario generale del Syndicat national autonome des pécheurs du Sénégal (Snaps).

    Da domenica 17 novembre si è chiuso l’Accordo di pesca dell’UE con la Repubblica del Senegal: nessuna nave industriale battente bandiera europea potrà più pescare nelle acque senegalesi.

    Il governo di Bassirou Diomaye Faye, eletto nel marzo scorso dichiara di aver rinunciato a questo protocollo nel quadro di una politica di riappropriazione delle risorse del paese 1. Queste dichiarazioni smentiscono le parole di Jean-Marc Pisani, ambasciatore dell’UE in Senegal, che aveva giustificato il mancato rinnovo del protocollo a causa dei “fallimenti” del Senegal nella lotta contro la pesca illegale.

    È stato il Senegal a decidere di sospendere gli accordi di pesca con l’Unione Europea, con l’intento di tutelare le proprie risorse, e non il contrario.
    Questo protocollo ha rappresentato un contributo europeo di 8,5 milioni di euro in cinque anni, ossia più di 5,5 miliardi di CFAF.

    Per comprendere questa importante notizia abbiamo chiesto un commento a Moustapha Dieng, segretario generale del Syndicat national autonome des pécheurs du Sénégal (Snaps). Il tema del saccheggio delle risorse ittiche nella acque senegalesi, a seguito dell’accordo di partenariato con l’UE, era stato al centro di un episodio di Radio Melting Pot del 2022, in cui avevamo intervistato anche il sindacalista che vive a Saint-Louis, la più antica città coloniale francese dell’Africa occidentale 2.

    Situata nel nord del paese, su un’isola alla foce del fiume Senegal, a 250 km dalla capitale Dakar, la città capitale dell’omonima regione, anche chiamata la “Venezia d’Africa”, si trova su una barriera naturale, la Langue de Barbarie.
    I suoi abitanti, pescatori da secoli, vivono una delle regioni più vulnerabili ai cambiamenti climatici 3. L’innalzamento del livello del mare e l’erosione delle coste hanno costretto più di mille persone a lasciare le loro case, la loro terra, a volte le loro famiglie o la loro attività economica, la pesca 4.

    Puoi commentare questa notizia e spiegarci cosa comporta questa decisione per i pescatori senegalesi che hanno vissuto per anni una situazione di vero e proprio saccheggio delle proprie acque territoriali?

    Il Senegal ha deciso di mettere fine agli accordi di partenariato di pesca che permettevano all’Unione Europea, dal 2014, di essere presente con 38 navi industriali e poi altre 45 nella zona economica esclusiva del Senegal. Questi accordi hanno dato all’Unione Europea il diritto di pescare ogni anno fino a 10.000 tonnellate di tonno e 3.000 tonnellate di nasello a livello sperimentale.

    Inoltre, questi accordi permettevano delle prese accessorie del 5% di crostacei, 15% di cefalopodi e 20% per tutte le altre specie.

    Questi sono, per riassumere, gli accordi che hanno permesso lo sviluppo di una concorrenza pericolosissima per la pesca artigianale in Senegal. Perché il Senegal, è noto, è un paese dell’Africa occidentale con 718 chilometri di coste, con comunità di pescatori che operano lungo questi 718 chilometri di coste.

    Questi pescatori praticano la pesca in maniera artigianale, una pesca di sussistenza che non crea pregiudizio alla riproduzione delle specie, con 23.000 imbarcazioni, piccole piroghe, e questa pesca assicura ai senegalesi più del 70% delle proteine animali di cui hanno bisogno, oltre a far lavorare circa 2 milioni di senegalesi sui 18 milioni.

    Quindi dal 2014 i pescatori, avendo sentito questa concorrenza pericolosa, hanno iniziato ad alzare la voce, a mobilitarsi, a battersi contro questa decisione di Macky Sall (Presidente del paese dal 2 aprile 2012 al 2 aprile 2024 e, precedentemente, anche Primo ministro dal 2004 al 2007. ndr).

    Perché già prima di questa decisione, dal 2010 al 2012, c’erano state 11 navi russe che pescavano qui, ma i pescatori senegalesi si sono battuti contro la presenza di queste navi russe e Macky Sall si è impegnato perché se ne andassero. Effettivamente, quando ha preso il potere nel 2012, Macky Sall ha allontanato queste navi, ma di fatto ha iniziato a rimpiazzarle con navi europee.

    Ed è questo che noi non abbiamo capito, perché per i pescatori non sono né pro-russi, né pro-europei, né pro-americani, i pescatori sono pro-oceani. Vivono dell’oceano, è l’oceano che li fa vivere. E quello che vogliono è che le sue risorse siano preservate.

    Purtroppo non è stato così con Macky Sall. Oggi, con il nuovo governo in carica, si potrà godere dei 718 chilometri di costa. Tutta la popolazione è fiduciosa ed è disposta a immaginare un avvenire diverso.

    Pensiamo che questa campagna di pesca che stiamo portando avanti sarà di gran lunga migliore dei dieci anni che abbiamo vissuto. Sono questi dieci anni che hanno spinto i nostri figli verso le Isole Canarie, sono queste dieci anni che hanno fatto sì che i nostri bambini abbandonassero il lavoro che i loro padri avevano trasmesso loro per diventare, in Spagna, degli operai agricoli. E questo è degradante per i pescatori, non lo vogliamo, vogliamo che tutto questo finisca.

    Credi che questa decisione ridurrà i rischi per i pescatori artigianali che non saranno più costretti a fare viaggi lunghi e pericolosi per raggiungere le acque della Mauritania, del Gambia e di Bissau-Guinea?

    Bene, è vero che i senegalesi continueranno ad andare in Mauritania. Andranno in Guinea-Bissau, in Guinea Conakry andranno in Gambia. Perché? Perché il Senegal era un grande paese di pescatori.

    Il Senegal era un grande paese di pescatori, mentre i nostri vicini a nord e a sud sono paesi dove c’è il pesce, ma non sono paesi di pescatori, è molto diverso.

    Quindi, per noi, le nostre risorse non sono sufficienti. Siamo obbligati ad andare a cercarle nei paesi vicini. È per questo che ho sempre detto che gli accordi di pesca con l’Unione Europea violavano la Convenzione internazionale sul diritto del mare, che dice che un Paese che non ha eccedenze, non ha il diritto di vendere le sue risorse.

    Noi non abbiamo eccedenze, non abbiamo mai avuto eccedenze. Quindi, quando firmiamo gli accordi e specifichiamo in questi accordi che questi si basano sulle eccedenze di nasello e di tonno, parliamo di pesca non vera. Diventa pesca non vera.

    Perché è molto lontano dalla verità. Abbiamo continuato, nonostante la fine di questi accordi; ad esempio la Mauritania ci concede ogni anno 500 licenze per andare a pescare nelle sue acque territoriali 50.000 tonnellate di pesci pelagici. Continueremo a chiedere queste licenze.

    Compriamo le licenze in Guinea-Bissau. Continueremo a comprare le licenze a Guinea-Bissau. Perché la nostra flotta è così.

    La nostra popolazione è una popolazione di pescatori. Siamo obbligati ad andare nei paesi vicini a cercare il pesce. È per questo che non possiamo fermarci.

    A Saint-Louis, dove tu vivi, l’impatto dei cambiamenti climatici ha già provocato migliaia di rifugiati e ogni anno, secondo alcuni rapporti, vengono persi circa cinque metri di costa.
    Sulla barriera naturale della Langue de Barbarie, vivono 80mila persone. Sono pescatori da secoli. Qual’è la situazione in questi ultimi anni?

    Effettivamente la Langue de Barbarie è popolata da comunità di pescatori. Nella Langue de Barbarie siamo obbligati ad abituarci, perché per noi il cambiamento climatico, anche se ora è aumentato, non è un fenomeno nuovo. Già durante la colonizzazione, negli anni ‘27 e ‘28, il governo francese è stato obbligato ad erigere un muro di protezione per la Langue de Barbarie.

    Questo muro di protezione si è mantenuto fino agli anni 67-68, e nel ‘68 il governo senegalese ha creato un altro muro per rinforzare la protezione della Langue de Barbarie. Oggi ci sono ancora momenti difficili, ma fortunatamente l’avanzamento del mare è periodico. Dopo le grandi mareggiate che abbiamo subito, fortunatamente ci sono stati momenti di calma e durante questi momenti il mare si è ritirato.

    Oggi, quando venite a Saint-Louis, il mare si è ritirato di circa 200 metri. Per le popolazioni che vivono sulla costa, è come se non fossero mai esistiti i problemi di erosione costiera.

    È come se non avessero mai avuto problemi di erosione costiera. E questo continuerà per un po’, passerà ancora qualche anno prima che il mare torni ad avanzare.

    Siamo appena tornate dalle isole Canarie e abbiamo potuto conoscere la forte presenza di persone che arrivano dal Senegal e affrontano un viaggio in mare lungo e pericoloso per arrivare su queste isole spagnole. Quali sono le maggiori cause che spingono le persone a spostarsi?

    L’abbandono della pesca per andare verso le isole Canarie ha una sola ragione: la ragione è economica. E cosa è la causa? È la rarefazione delle risorse legate alla pesca. Il pescatore non trova più pesci, lì dove andava la sera e rientrava il mattino con la piroga piena di pesci. Oggi, bisogna fare viaggi di 3, 4, 5 giorni in mare per non tornare a mani vuote senza pesce. E se tu vivi unicamente di pesca, e in tutta la Langue de Barbarie le 80.000 persone che ci vivono dipendono solamente dall’oceano, non c’è un’altra soluzione. Non c’è altra soluzione che prendere la piroga e andare verso le isole Canarie e sperare di trovare lavoro in Europa. È la sola ragione.

    Se oggi la situazione si rovesciasse, dopo la partenza delle navi europee, se il governo prendesse misure idonee per riorganizzare la pesca, perché i pesci tornino, vedreste viaggi in senso opposto: dei pesciatori che sono in Spagna a lavorare come operai agricoli o altro, che fanno altri lavori, abbandonerebbero ciò che fanno lì per tornare e ricominciare a pescare. È chiaro: se sono partiti è perché non ci sono pesci. Il giorno in cui sentiranno che ci sono i pesci, torneranno. Non hanno mai avuto bisogno di nessuno. Non hanno mai avuto bisogno di qualcuno che gli tendesse la mano. I pescatori non hanno mai avuto bisogno nemmeno del governo.

    La prova è che quando venite in altri quartieri, vedete migliaia di bambini che non sono mai andati a scuola. E che sono cresciuti nel quartiere, che si sono formati alla scuola coranica e dopo la scuola coranica hanno imparato il mestiere dei loro padri. Nel quartiere dei loro padri. Sono diventati pescatori e vivono decentemente di questo lavoro. Fino al giorno in cui è iniziata questa concorrenza sleale. Quindi siamo categorici: il giorno in cui il pesce tornerà, i bambini torneranno. Questo è chiaro.

    1. Fin des accords de peche : bon vent !, Oumou Wane – Seneplus (15 novembre 2024) ↩︎
    2. Saint-Louis su Wikipedia ↩︎
    3. In Senegal il mare sta cancellando Saint-Louis, Altreconomia (settembre 2022) ↩︎
    4. Declaration de Saint-Louis pour la justice climatique (novembre 2024) ↩︎

    https://www.meltingpot.org/2024/12/il-senegal-rompe-laccordo-di-pesca-con-lunione-europea
    #Sénégal #pêche #accord #accord_de_pêche #rupture #UE #union_européenne

  • #Sénégal : fin des #accords_de_pêche avec l’UE, un soulagement pour les pêcheurs locaux

    Parmi les promesses de campagne du parti PASTEF lors de la présidentielle figurait celle de revoir les accords de pêche avec l’#Union_européenne, jugés défavorables aux pêcheurs sénégalais. Mais l’#UE a anticipé le Sénégal en annonçant, hier, la fin de ces accords. À partir de dimanche minuit, les navires de pêche européens quitteront les #eaux_sénégalaises, une décision qui est accueillie avec soulagement par une population longtemps mécontente.

    https://www.france24.com/fr/vid%C3%A9o/20241114-s%C3%A9n%C3%A9gal-fin-des-accords-de-p%C3%AAche-avec-l-ue-un-soul
    #the_end #fin #pêche #mer

  • Trafic vers l’Espagne : deux capitaines risquent un an de prison pour une traversée clandestine
    https://www.dakaractu.com/Trafic-vers-l-Espagne-deux-capitaines-risquent-un-an-de-prison-pour-une-t

    Trafic vers l’Espagne : deux capitaines risquent un an de prison pour une traversée clandestine
    Moussa Sy et Abdou Salam Ndao, deux jeunes pêcheurs, voient leur rêve d’un avenir meilleur s’effondrer sous le poids de la justice sénégalaise. Le 3 novembre dernier, leur pirogue chargée de 163 migrants en route pour l’Espagne a été interceptée par la marine nationale, mettant fin à un voyage risqué et lourd de conséquences. Jugés ce 8 novembre, ils risquent une peine d’un an de prison ferme et une amende de 4 millions de FCFA chacun.
    Malgré leurs tentatives de se présenter comme de simples “candidats à l’émigration”, affirmant même avoir payé leur place, les deux hommes sont confrontés à des accusations de participation active. Selon Les Echos , Moussa Sy, de nationalité gambienne, a nié être capitaine, affirmant qu’il avait déboursé 400 000 FCFA pour embarquer, tandis qu’Abdou Salam Ndao a déclaré avoir remis son argent à un contact à Mbour pour se joindre au voyage.
    Cependant, le ministère public ne semble pas croire à cette version. Le procureur a requis deux ans de prison, dont un an ferme, soulignant que leur rôle en tant que capitaines ne fait aucun doute et que leur responsabilité dans l’organisation de cette traversée illégale est établie. “Ils ne sont pas de simples passagers mais les instigateurs de cette opération”, a soutenu le représentant du parquet, rappelant que cette activité ne peut être tolérée.
    Sans avocat pour assurer leur défense, les deux jeunes hommes attendront le verdict le 5 décembre prochain. Un jugement qui pourrait marquer un point de non-retour dans leur quête d’un avenir qu’ils espéraient trouver en Espagne mais qu’ils devront peut-être affronter derrière les barreaux au Sénégal.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#traversee#routemigratoire#pirogue#mbour#droit#sante#marinenationale#pecheur

  • Persistance de l’immigration irrégulière : « c’est un problème assez global dont une part importante revient au secteur de la pêche » (ministre Dr Fatou Diouf)
    https://www.dakaractu.com/Persistance-de-l-immigration-irreguliere-c-est-un-probleme-assez-global-d

    Persistance de l’immigration irrégulière : « c’est un problème assez global dont une part importante revient au secteur de la pêche » (ministre Dr Fatou Diouf)
    La question liée à l’immigration irrégulière est au cœur des préoccupations du ministre des Pêches, des Infrastructures Maritimes et Portuaires, Dr Fatou Diouf qui a effectué, ce 05 août, une visite aux différentes quais de pêche de Hann et de Thiaroye. D’après l’autorité, c’est un phénomène auquel il faut davantage faire face pour des réponses concrètes.
    « L’immigration irrégulière a été affiliée à la pêche parce que les ambarcations utilisées sont des pirogues. Dans le fond, on y voit des femmes, des enfants, des pêcheurs... C’est un problème assez global dont une part importante revient au secteur de la pêche. Nous menons un travail de sensibilisation pour contraindre les jeunes à partir. Nous avons été à la DER/FJ pour les soutenir dans les financements afin qu’ils puissent disposer de pirogues en fibres. Un message important leur a été délivré pour leur demander de rester au Sénégal parce qu’il n’y a pas plus important que de vivre auprès de ses proches. Je crois que c’est un manque de compréhension et il n’y a pas meilleur que de rester chez soi et d’y travailler », a expliqué Dr Fatou Diouf qui a saisi l’occasion pour rappeler la volonté de l’Etat à trouver une solution face au phénomène.
    « Le président de la République, son excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son premier ministre, Ousmane Sonko ont demandé aux jeunes de rester et c’est ce qu’ils veulent pour travailler ensemble. Quand ils sont arrivés, ils ont trouvé beaucoup de difficultés. La première chose à faire dans ce cas, c’est apporter des solutions à ces difficultés avant de se propulser vers le développement. Ils sont dans cette logique. », a indiqué le Ministre des Pêches, des Infrastructures Maritimes et Portuaires lors de sa visite. Dr Fatou Diouf a annoncé, à l’occasion, l’inauguration prochaine du complexe frigorifique de Hann, projet dont les travaux sont achevés à presque 97%. L’infrastructure comporte 3 chambres froides de 900 tonnes, 2 unités de production de glace de 20 tonnes, une salle de traitement et de conservation, un parking, des toilettes entre autres commodités.

    #Covid-19#migration#migrant#migrationirreguliere#senegal#peche#economie#sante

  • « Les jeunes préfèrent mourir en mer que mourir socialement au Sénégal »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/05/les-jeunes-preferent-mourir-en-mer-que-mourir-socialement-au-senegal_6268891

    « Les jeunes préfèrent mourir en mer que mourir socialement au Sénégal »
    Propos recueillis par Célia Cuordifede (Dakar, correspondance)
    Publié le 05 août 2024 à 19h00, modifié le 06 août 2024 à 07h26
    Le long des côtes sénégalaises, sur les flots périlleux de l’Atlantique, un combat se joue entre la marine nationale et les pirogues chargées de plusieurs dizaines, voire centaines de personnes en direction de l’Europe. Vendredi 26 juillet, une embarcation avec à son bord 200 migrants a été interceptée au large de Saint-Louis. La dernière en date d’une longue série ces dernières semaines.
    Au Sénégal, où 75 % de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage se maintient autour de 20 % depuis près de dix ans, les jeunes sont de plus en plus nombreux à fuir la pauvreté et, en dépit des périls, à prendre le chemin de l’émigration clandestine. Pour Le Monde Afrique, Abdoulaye Ngom, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Assane-Seck de Ziguinchor, décrypte cette recrudescence des départs et leurs conséquences.
    Ces dernières semaines, on observe une recrudescence des interceptions de pirogues au large du Sénégal. Comment l’expliquez-vous ?
    La hausse du nombre de départs de bateaux irréguliers s’explique d’abord par des conditions climatiques favorables pour voyager en mer. Chaque année, pendant la période estivale, nous assistons au même phénomène.
    – Néanmoins, durant mes récentes enquêtes de terrain auprès des migrants, j’ai constaté que la politique de déguerpissement des marchands ambulants mise en place par les nouvelles autorités ces derniers mois, notamment à Dakar, a créé un appel d’air. Ces gens, qui pour la plupart n’avaient pour vivre que cette activité sur le marché informel, choisissent souvent de tenter leur chance en mer. Ces dernières semaines, ils sont surreprésentés parmi les candidats au départ. D’après le président de l’association nationale des marchands ambulants, 83 d’entre eux seraient décédés en mer au cours des trois derniers mois. Enfin, il y a une certaine désillusion de la jeunesse par rapport aux promesses faites par les nouvelles autorités, notamment en ce qui concerne l’emploi [le taux de chômage était de 23,2 % au premier trimestre, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie]. Depuis l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, début avril, elle ne voit pas d’amélioration.
    N’est-ce pas un peu tôt pour accuser le nouveau président d’inertie ?
    –Oui, il est encore tôt pour le dire. Mais les jeunes qui ont accompagné et soutenu le projet du Pastef [le parti du président Bassirou Diomaye Faye et de son premier ministre, Ousmane Sonko] pensaient que les choses pourraient changer du jour au lendemain.
    En outre, si le phénomène de migration irrégulière est hypermédiatisé au Sénégal, on ne peut que constater le manque d’intérêt des autorités politiques, passées comme actuelles, pour cette question. C’est pourtant un dossier urgent. Des centaines de personnes sont déjà mortes ou portées disparues depuis le début de l’année.
    Les causes de départ sont-elles les mêmes aujourd’hui qu’en 2006, lors des premières vagues de départ ?
    –Le désespoir des jeunes s’est profondément accentué. En 2006, beaucoup de jeunes partaient, mais lorsqu’ils revenaient, rescapés d’un naufrage ou refoulés aux portes de l’Europe, ils ne retentaient pas ou peu la traversée, du moins de façon clandestine. Ces dernières années, 99 % des jeunes que j’ai interrogés disent qu’ils sont conscients du danger du voyage mais préfèrent mourir en mer plutôt que mourir socialement au Sénégal. Lorsqu’ils échouent à gagner l’Europe, ils retentent leur chance.En outre, depuis les années 2015, les réseaux de passeurs se sont largement développés au Sénégal, de Dakar à la Casamance [sud]. Aujourd’hui, il existe des personnes appelées les « intermédiaires », qui vont recruter les candidats à la migration. Ils vont démarcher dans les villages les plus reculés, dans les marchés, dans les ateliers de menuiserie et à tous les points de rencontre des jeunes, comme les terrains de foot…Depuis le début de l’année 2024, nous observons une multiplication des lieux de départ des pirogues le long des côtes sénégalaises. Jusqu’à présent, ceux-ci se concentraient dans les régions de Dakar, Saint-Louis [nord] et en Casamance. Désormais, il n’est plus rare de voir des embarcations partir de Djiffer, depuis le Sine Saloum [ouest], et plus largement dans la région de Fatick. C’est en grande partie lié au fait que les réseaux de passeurs organisés cherchent à déjouer la surveillance mise en place par les gardes-côtes, qui s’est renforcée notamment grâce à l’acquisition récente par la marine de trois patrouilleurs.
    Quel est le profil des candidats à l’émigration ?
    –Les personnes sans emploi et les travailleurs du secteur informel sont surreprésentés. De nombreux pêcheurs, touchés par la raréfaction des ressources halieutiques liée à la surpêche et qui ont vu leurs revenus baisser ces dernières années, font également partie des candidats au départ. D’autant plus que leur connaissance de l’océan est sollicitée par les réseaux de passeurs pour emmener des pirogues vers les îles Canaries, aux portes de l’Europe.Il faut toutefois préciser que depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, des avancées ont été faites, puisqu’il y a eu des renégociations de contrats annoncées avec les bateaux étrangers qui viennent pêcher dans les eaux sénégalaises. La situation pourrait donc favorablement évoluer pour les pêcheurs dans les prochains mois.
    Mais désormais, de plus en plus de personnes qui ont un emploi stable prennent la route de l’exil, car elles considèrent que leur salaire ne leur permet pas de « bien vivre » et qu’elles n’ont pas « réussi leur vie ». Ces deux notions sont très importantes aujourd’hui.
    Quelles sont les conséquences de ces départs sur ceux qui restent ?
    –Nous n’arrivons pas encore à les mesurer de façon précise, mais elles existent et sont de plus en plus visibles. Par exemple, en Casamance, on observe de plus en plus de champs laissés à l’abandon par leurs propriétaires qui ont émigré. Le Sénégal étant un pays d’agriculture, cela risque de poser des problèmes dans les années à venir. Dans beaucoup de villages, les hommes sont partis en masse. Restent alors les femmes, qui doivent gérer seule la charge de leurs enfants, de leur famille et de leur belle-famille. D’autre part, ceux qui restent, comme ceux qui partent, subissent des conséquences psychologiques, jusqu’ici très peu prises en charge au Sénégal. Dans les années à venir, l’un de nos défis sera de mesurer les conséquences de cette émigration.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#famille#emigration#jeune#peche#casamance#pauvrete#sante#santementale

  • [Docu - 1e partie] Sur les traces du migrant clandestin : Entre l’enfer du trajet et l’horreur de la réalité
    https://www.seneweb.com/news/Reportage/sur-les-traces-du-migrant-clandestin-ent_n_439776.html

    Docu - 1e partie] Sur les traces du migrant clandestin : Entre l’enfer du trajet et l’horreur de la réalité
    Par : Marie Louise Ndiaye et Médoune Fall - Seneweb.com | 06 mai, 2024 à 10:05:14 | Lu 12988 Fois | 33 Commentaires
    Ils ont tous un parcours. Une histoire à raconter. Partis du Sénégal, du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso, du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la Tunisie, du Maroc entre autres pays, ces populations, à la recherche d’un avenir meilleur, prennent des risques énormes, au péril de leur vie. En pirogue, ils bravent la mer pour se rendre en Europe. Marie Louise Ndiaye, réalisatrice de ce documentaire, retrace le parcours du migrant. Du Sénégal en France en passant par les îles Canaries et l’Italie.
    Même dans son plus profond sommeil, Bargny rêve de ses enfants, disparus en mer. Située sur la côte Sud de la presqu’île du Cap-Vert, 30 kilomètres la séparent de Dakar, la capitale du Sénégal. Avec une population de 60. 898 habitants, 92% sont des lébous, répartis entre Bargny Guedj, Ngoude, Miname, Mboth, Médinatoul Mounawara. Leur activité principale est la pêche. Ce dimanche 04 février 2024, rien d’exceptionnel à Bargny Guedj. Une dizaine de petites pirogues tanguent au rythme du vent matinal. Toutes reviennent de haute mer. Parmi les pêcheurs, Omar. Artiste et animateur culturel, il a promis de nous mettre en rapport avec des jeunes, candidats malheureux à l’émigration irrégulière en Espagne. Beaucoup rechignent à parler.
    7 heures 30 du matin. Omar a encore du mal à convaincre ces pêcheurs, dans leur pirogue, flottant au large. Après plusieurs navettes, Mamadou Diop, 35 ans, et Etienne Kadam, 23 ans, acceptent de raconter leur histoire. Seulement, il faudra patienter. Les jeunes, qui viennent juste de débarquer, déchargent leur pêche du jour dans une charrette. Une pêche pas du tout fructueuse. De petits poissons (Youss en Wolofs), utilisés pour la fabrication de bouillons. Ils n’ont eu que ça. Et s’en contenteront. « Des passagers ont perdu la raison. Dans leur délire, ils disent vouloir prendre une voiture et rentrer. D’autres, que leur maman les appelle. »
    A 9 heures, Etienne et Mamadou, au bord de la pirogue d’Omar, retracent le film de leur mésaventure. Au large de cette mer agitée, les vagues giflent la pirogue qui tangue. Avec cette eau déchaînée, il faudra garder l’équilibre pour ne pas faire basculer la petite embarcation. Les deux pêcheurs ont l’habitude. Comme s’ils étaient en terre ferme, ils confient leur rêve brisé. Etienne commence. Il y a trois mois, il avait tenté de parcourir 1600 kilomètres en pirogue pour se rendre dans les îles Canaries. « Si j’ai décidé de partir d’ici, c’est parce que notre activité de pêche ne nous rapporte plus rien. On ne cherche qu’à avoir un avenir meilleur. Le jour du voyage, l’embarquement des passagers a commencé à 15 heures. Avant 20 heures, les réglages étaient bouclés et on est parti. » Un voyage qui ne se passera pas comme prévu. « Je ne peux pas tout dire. Je ne voudrais pas décourager les autres candidats qui vont penser que ce que nous avons vécu se passe dans toutes les pirogues, car dans la nôtre les gens déliraient et racontaient des choses irréelles. Ce sont des personnes qui ne savent rien de la mer et se retrouver là-bas durant des jours est un choc. Certains disaient vouloir prendre une voiture et rentrer chez eux alors qu’ils sont dans la pirogue. »
    A ce malaise, s’est invité le mauvais temps. Un caprice de la nature qui les rattrape, 3 jours après leur départ. Certains proposaient de continuer, d’autres voulaient rentrer. « Des passagers ont perdu la raison, d’autres sont tombés malades et s’affalaient dans la pirogue. A la fin, le retour s’imposait. Même étant des pêcheurs, face à ces gens qui pleurent, qui crient, on avait aussi paniqué. A un certain moment, je ne croyais plus que j’allais revenir en terre ferme. » Le capitaine aussi n’en pouvait plus. En Mauritanie, il coupe son moteur. C’est la fin du voyage pour Etienne et ses compagnons de trajet. « Voir la maman de la petite, qui n’avait même pas un an, étreindre son bébé mort, m’a brisé » Mamadou Diop a connu le même sort qu’Etienne. Mais son voyage a été plus tragique. « Je fais partie des passagers de la pirogue de Bargny qui avait chaviré en Mauritanie. Il y a eu des morts. » Comme Etienne, il n’a pas payé de ticket de voyage. « Nous sommes de Bargny, on sait quand les pirogues partent. Parfois, les capitaines demandent aux pêcheurs qui veulent se rendre en Espagne d’embarquer avec eux car on maitrise la mer. On a voyagé avec des Maliens, des Gambiens, des Guinéens entre autres. On était devenu une famille. En sept (7) jours, on a scellé des relations comme si on était des frères et sœurs. On prie pour les morts… » Dans cette pirogue, ils étaient presque cent (100) passagers. « Le jour du naufrage en Mauritanie, on a fait le tour du pont pour nous rediriger, une vague nous a frappés et la pirogue a basculé. Ceux qui savent nager se sont sauvés. Les autres se sont débrouillés pour sortir de l’eau. Le militaire nous a parlé de 13 morts. Devant nous, les corps ont été transportés. Mais, à notre retour de Bargny, on nous a dit que d’autres corps ont été repêchés… Parmi les morts, je connaissais deux femmes de même père et même mère. J’avais appris qu’une autre personne, leur frère, en faisait aussi partie. Une petite aussi est morte dans cette tragédie. J’étais la dernière personne à l’avoir porté. Sa mère habite à Bargny. Des Maliens, des Gambiens sont aussi morts. » Une épreuve douloureuse que Mamadou n’oublie pas. « Beaucoup d’habitants de Bargny ont de la peine pour moi. Ils savent que cette tragédie m’a marqué. J’ai pu sauver des vies mais si je pouvais en sauver plus, je l’aurais fait. »
    Le matin, quand l’heure du rapatriement est arrivée, Mamadou a failli craquer : « Voir la maman de la petite, qui n’avait même pas un an étreindre son bébé mort, m’a brisé » Les mots de la dame résonne toujours dans sa tête. « Elle m’a dit : Ta chérie est morte. Je pense que tu es le dernier à l’avoir tenu dans tes bras. A chaque fois que je vois sa mère, je pense à la petite. On avait 3 enfants dans l’embarcation. Le plus petit avait 4 mois. » On part en Espagne pour travailler et non pour voler. Ce message est pour ceux qui nous dénigrent »
    Un échec qui ne décourage pas pour autant ces deux pêcheurs. A la prochaine occasion, Etienne dit qu’il se lancera encore. « Si c’était à refaire, je le referais. On manque d’espoir au Sénégal. On présente nos condoléances à tous ceux qui ont perdu la vie en mer et prie pour tous les disparus. La pirogue de Bargny qui a disparu, plusieurs membres d’une même famille en font partie. Trois personnes de même père et même mère entre autres exemple. Si l’espoir était encore permis dans ce pays, jamais on ne prendrait de tels risques. » Etienne est catégorique : « La jeunesse sénégalaise a longtemps été dans la galère. On travaille sans pouvoir épargner le moindre sou. On a même du mal à satisfaire nos besoins. 90 % de la jeunesse de Bargny sont partis. Toute personne qui prend la mer c’est pour un avenir meilleur. On part en Espagne pour travailler et non pour voler. Ce message est pour ceux-là qui nous dénigrent. Avant de le faire, les tenants du pouvoir devraient se rapprocher de la population pour connaître leur quotidien. Il arrive que trois frères partagent la même chambre. Si quelqu’un se marie, les autres vont dormir chez leurs amis. Vous imaginez, travailler 10 ans sans ne rien avoir en poche. » Mamadou aussi projette de partir si une nouvelle occasion se présente. « On savait en prenant la pirogue que nous pouvions perdre la vie, s’arrêter en Mauritanie ou arriver à bord. On pouvait aussi atterrir en prison. Peut-être que les autres vont hésiter mais nous sommes des pêcheurs. A chaque fois que le temps sera bon et que l’occasion se présentera, on se lancera. »
    « En 1978, j’avais 10 ans, les pêcheurs déversaient les poissons ici. Il y en avait tellement que l’on ne savait même pas quoi en faire. En moins de 40 ans, on a tout perdu. »
    Le cœur déchargé mais encore lourd de ressentis, Etienne et Mamadou reprennent le train-train quotidien de leur vie. Entre la pêche et les activités du quartier, ils scrutent sans cesse une lueur d’espoir qui éclairera leur existence incertaine. Une incertitude qui leur fait prendre de tels risques. Au péril de leur vie ! Qu’est-ce qui peut pousser des pêcheurs de l’âge d’Etienne et Mamadou à voyager dans de telles conditions ? Youssou Dionne de l’Ong Amjob de Bargny a la réponse : « En 1978, j’avais 10 ans, les pêcheurs déversaient les poissons ici. Il y en avait tellement que l’on ne savait pas quoi en faire. En moins de 40 ans, on a tout perdu. Durant l’année, on a des poissons que durant deux mois. Les jeunes sont obligés de pêcher dans d’autres villes. A Bargny, ils ne trouvent plus grand-chose. »
    Bargny fait partie des zones les plus touchées par l’émigration irrégulière. La pirogue, transportant le plus grand nombre de migrants, arrivée en Espagne, le 03 octobre 2023, est partie de Bargny. Ici, les populations parlent de 320 passagers. Mais officiellement, le nombre avancé est de 278 migrants dont 10 mineurs. Ils étaient tous vivants. Le capitaine, qui est revenu au Sénégal, a failli se confier à nous. A la dernière minute, il s’est rétracté. L’homme est recherché par les forces de l’ordre, nous souffle la source. Et ne voudrait pas se jeter dans la gueule du loup. On ne saura pas le nombre de personnes qu’il a personnellement fait traverser. Youssou Dionne nous donnera le nombre de départ à Bargny. « Des statistiques sont en train d’être réalisées au niveau national avec le Forum mondial dirigé par Mignane Diouf. Mais au niveau local, la première simulation faite nous a permis de retenir que 2500 personnes sont parties de Bargny. Parmi eux, des enfants, des adolescents et des jeunes. On a beaucoup perdu. On avait pour projet d’accompagner les jeunes de Bargny à partir de 12 ans afin de suivre leur éducation, avec un programme d’accompagnement jusqu’au Bac mais à quoi bon maintenant ? On ne voit plus l’impact. A Bargny, des jeunes qui ont des licences et Masters traînent comme les autres. Ils n’ont plus espoir, donc partent. Si le climat était encore favorable, d’autres s’en iront. Rien ne les retient. Ce pays a besoin d’une refonte totale. En commençant par moi. Si ceux-là qui étaient craints sont, aujourd’hui, accusés de corruption et se retrouvent comme sujet de débat sur Tiktok, qu’est-ce que l’on fait ici ? On est arrivé à un niveau où chacun doute de la crédibilité de l’autre. Dans un pays comme ça, on devrait voir comment le rebâtir. On ne dira à aucun jeune de ne pas partir. Ceux qui devaient être les donneurs de leçon ne peuvent plus le faire car la population n’a plus confiance en eux. La population qui reçoit de l’argent du politique est consciente que l’argent est détourné, mais elle encaisse. Si des croyants arrivent à un tel niveau de réflexion, une remise en question s’impose. Oui, si le temps était favorable, les jeunes et les femmes qui transforment le poisson à Khelcom, partiront encore. Qu’ils dorment dans la rue. Entre la rue d’Europe et une chambre pleine de moustiques en Afrique, le choix est vite fait. » (....)

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#jeunesse#peche#migrationirreguliere#bargny#espagne#routemigratoire#sante

  • Die Made
    https://www.instagram.com/p/C7y-JqpsVMB

    von Heinz Erhardt

    Hinter eines Baumes Rinde
    wohnt die Made mit dem Kinde.
    Sie ist Witwe, denn der Gatte,
    den sie hatte, fiel vom Blatte.
    Diente so auf diese Weise
    einer Ameise als Speise.

    Eines Morgens sprach die Made:
    „Liebes Kind, ich sehe grade,
    drüben gibt es frischen Kohl,
    den ich hol’. So leb denn wohl.
    Halt! Noch eins, denk, was geschah,
    geh nicht aus, denk an Papa!“

    Also sprach sie und entwich. —
    Made junior jedoch schlich
    hinterdrein, und das war schlecht,
    denn schon kam ein bunter Specht
    und verschlang die kleine fade
    Made ohne Gnade. — Schade.

    Hinter eines Baumes Rinde
    ruft die Made nach dem Kinde.

    https://www.youtube.com/watch?v=ojA0NAjLQt0

    Heinz Erhard
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Heinz_Erhardt#cite_ref-26

    Sein Humor war bisweilen hintergründig. Manche seiner Gedichte kreisen auf subtile Weise um die Themen Vergeblichkeit, Vergänglichkeit und Tod, sodass man sie auch dem Genre des Schwarzen Humors zurechnen kann.

    #Berlin #Wedding #pêche #infrastructure

  • Victoire citoyenne contre le plus grand chalutier pélagique du monde - BLOOM Association
    https://bloomassociation.org/victoire-citoyenne-contre-le-plus-grand-chalutier-pelagique-du-mon

    Victoire citoyenne : la mobilisation a eu raison du plus grand chalutier pélagique du monde. Depuis janvier dernier, BLOOM, soutenue par des centaines de milliers de citoyens et des dizaines d’associations et d’élus, n’a pas desserré l’étau sur le dossier sulfureux de l’exploitation par une société française, la Compagnie des pêches de Saint-Malo, de l’Annelies Ilena, un navire gigantesque de 145 mètres, rebaptisé « navire de l’enfer » en Mauritanie, dont il a été chassé pour ses abus multiples. Le projet de la Compagnie des pêches d’installer une usine de surimi à bord du navire reposait sur un transfert de quotas vers la Pologne, où l’Annelies Ilena est pavillonné.

    BLOOM a révélé que le transfert de quotas que le gouvernement français s’apprêtait à autoriser allait renforcer le monopole en cours de constitution par le consortium industriel néerlandais Parlevliet & Van der Plas qui fait main basse sur les quotas des États membres de l’UE. BLOOM a également mis en lumière que le transfert de quotas était illégal au regard du droit européen. Ces arguments massue ont eu raison de la détermination du gouvernement à voler au secours de la pêche industrielle : le 24 mai, Hervé Berville a annoncé que le transfert de quotas vers la Pologne était annulé.

    BLOOM souhaite encore obtenir des éclaircissements sur les contreparties qui ont été consenties à la Compagnie des pêches en échange de ce projet avorté et adresse aujourd’hui un courrier au ministère de la transition écologique.

    #surpêche #pêche_industrielle

  • L’#anguille française victime d’un vaste #trafic_international
    https://reporterre.net/L-anguille-francaise-victime-d-un-vaste-trafic-international

    Très prisée en #Asie, l’anguille fait l’objet d’un vaste #trafic international. Chaque année, des millions d’#alevins sont #pêchés illégalement dans nos cours d’eau. Une menace de plus pour cette espèce au bord de l’#extinction.

    Vous lisez la seconde partie de l’enquête « L’anguille, énigme du vivant menacée d’extinction ». Elle est publiée en partenariat avec la #Revue_Salamandre. La première partie, sur le mode de vie étonnant de ce #poisson_migrateur, est disponible ici.

  • Reportages : InfoMigrants à la rencontre des Sénégalais tentés par le rêve européen

    InfoMigrants est allé au Sénégal, en banlieue de Dakar, à la rencontre de jeunes - et moins jeunes - tentés par un départ vers l’Europe. En cause : l’inflation, la crise du Covid et de la pêche... Certains sont restés mais ont aussi perdu un proche dans la traversée de l’Atlantique vers les Canaries espagnoles. D’autres encore sont rentrés après l’échec de leur rêve européen. Retrouvez tous nos reportages.

    La situation économique du Sénégal pousse de plus en plus d’hommes et de femmes à prendre la mer en direction des îles Canaries, distantes d’environ 1 500 km. Les Sénégalais fuient généralement une vie sans perspective, aggravée par les changements climatiques.

    https://www.youtube.com/watch?v=ZuLD1UbvL5Y&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    À l’été 2023, les départs se sont notamment succédé vers l’archipel espagnol depuis les côtes sénégalaises. Sur l’ensemble de l’année 2023, plus de 37 000 personnes ont tenté de rejoindre le pays européen, du jamais vu.

    https://www.youtube.com/watch?v=4N-_aCjoA-c&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    Beaucoup prennent la mer sans en mesurer les dangers. Selon l’ONG espagnole Caminando fronteras, plus de 6 000 migrants sont morts en mer l’année dernière. Ce chiffre, qui a pratiquement triplé (+177%) par rapport à celui de 2022, est « le plus élevé » comptabilisé par l’ONG depuis le début de ses recensements.

    https://www.youtube.com/watch?v=QMMuxSFfSS4&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    Dans le même temps, des Sénégalais, déçus par leur exil, sont aussi rentrés au pays après des années passées en Europe. Souvent, ils reviennent avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le soutien financier de l’Union européenne. Mais en rentrant « les mains vides », ils doivent faire face à la déception de leurs proches.

    https://www.youtube.com/watch?v=LsbHTBTn3fY&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    À Dakar, on croise aussi des Centrafricains, des Congolais, des Sierra-léonais, des Ivoiriens… Certains sont réfugiés, d’autres sont en transit, d’autres encore sont « bloqués » au Sénégal et attendent de pouvoir rejoindre rentrer chez eux.

    https://www.youtube.com/watch?v=apA6oKCDlOE&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    Enfin, il y a ceux qui refusent de risquer leur vie et s’échinent à demander un visa pour atteindre l’Europe, malgré les refus successifs et le coût de la procédure. Comme partout, des trafiquants profitent de la situation et organisent des trafics de rendez-vous en ambassades. Des mafias prennent ainsi tous les créneaux sur internet et les revendent à prix d’or à des Sénégalais désespérés.

    https://www.youtube.com/watch?v=IgyUa9priPY&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    https://www.infomigrants.net/fr/post/54517/reportages--infomigrants-a-la-rencontre-des-senegalais-tentes-par-le-r

    #Sénégal #asile #migrations #réfugiés #reportage #vidéo #jeunes #jeunesse #Dakar #facteurs_push #push-factors #inflation #pêche #route_atlantique #Canaries #îles_Canaries #perpectives #climat #changement_climatique #décès #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #Caminando_fronteras #OIM #réintégration #retour #IOM #visas

  • New research harnesses AI and satellite imagery to reveal the expanding footprint of human activity at sea
    https://globalfishingwatch.org/press-release/new-research-harnesses-ai-and-satellite-imagery-to-reveal-the-ex

    L"exploitation des océans est catatrophique. Avec 75% des flottes de la pêche industrielle invisible les conventions pour la protection de la faune marine sont caduques tant qu’il n’y a pas de mécanisme pour éliminer cette pêche au noir. Et il n’y a pas que la pêche.

    Press Release / By Global Fishing Watch / January 3, 2024 / 5 minutes of reading
    Study reveals 75 percent of the world’s industrial fishing vessels are hidden from public view

    WASHINGTON, D.C. – A new study published today in the journal Nature offers an unprecedented view of previously unmapped industrial use of the ocean and how it is changing.

    The groundbreaking study, led by Global Fishing Watch, uses machine learning and satellite imagery to create the first global map of large vessel traffic and offshore infrastructure, finding a remarkable amount of activity that was previously “dark” to public monitoring systems.
    Global Fishing Watch uses AI and satellite imagery to map vessel traffic and offshore infrastructure to provide an unprecedented view of previously unmapped industrial use of the ocean, as seen here in the North Sea. ⓒ 2023 Global Fishing Watch

    “A new industrial revolution has been emerging in our seas undetected—until now,” said David Kroodsma, director of research and innovation at Global Fishing Watch and co-lead author of the study. “On land, we have detailed maps of almost every road and building on the planet. In contrast, growth in our ocean has been largely hidden from public view. This study helps eliminate the blind spots and shed light on the breadth and intensity of human activity at sea.”

    Researchers from Global Fishing Watch, the University of Wisconsin-Madison, Duke University, UC Santa Barbara and SkyTruth analyzed 2 million gigabytes of satellite imagery spanning 2017-2021 to detect vessels and offshore infrastructure in coastal waters across six continents where more than three-quarters of industrial activity is concentrated.

    By synthesizing GPS data with five years of radar and optical imagery, the researchers were able to identify vessels that failed to broadcast their positions. Using machine learning, they then concluded which of those vessels were likely engaged in fishing activity.

    “Historically, vessel activity has been poorly documented, limiting our understanding of how the world’s largest public resource—the ocean—is being used,” said co-lead author Fernando Paolo, senior machine learning engineer at Global Fishing Watch. “By combining space technology with state-of-the-art machine learning, we mapped undisclosed industrial activity at sea on a scale never done before.”

    While not all boats are legally required to broadcast their position, vessels absent from public monitoring systems, often termed “dark fleets,” pose major challenges for protecting and managing natural resources. Researchers found numerous dark fishing vessels inside many marine protected areas, and a high concentration of vessels in many countries’ waters that previously showed little-to-no vessel activity by public monitoring systems.

    “Publicly available data wrongly suggests that Asia and Europe have similar amounts of fishing within their borders, but our mapping reveals that Asia dominates—for every 10 fishing vessels we found on the water, seven were in Asia while only one was in Europe,” said co-author Jennifer Raynor, assistant professor of natural resource economics at the University of Wisconsin-Madison. “By revealing dark vessels, we have created the most comprehensive public picture of global industrial fishing available.”

    The study also shows how human activity in the ocean is changing. Coinciding with the COVID-19 pandemic, fishing activity dropped globally by about 12 percent, with an 8 percent decline in China and a 14 percent drop elsewhere. In contrast, transport and energy vessel activity remained stable.

    Offshore energy development surged during the study period. Oil structures increased by 16 percent, while wind turbines more than doubled. By 2021, turbines outnumbered oil platforms. China’s offshore wind energy had the most striking growth, increasing ninefold from 2017 to 2021.
    Two million gigabytes of satellite imagery from 2017-2021 were analyzed to detect offshore infrastructure in coastal waters across six continents where more than three-quarters of industrial activity is concentrated. ⓒ 2023 Global Fishing Watch

    “The footprint of the Anthropocene is no longer limited to terra firma,” said co-author Patrick Halpin, professor of marine geospatial ecology at Duke University. “Having a more complete view of ocean industrialization allows us to see new growth in offshore wind, aquaculture and mining that is rapidly being added to established industrial fishing, shipping and oil and gas activities. Our work reveals that the global ocean is a busy, crowded and complex industrial workspace of the growing blue economy.”

    The study highlights the potential of this new technology to tackle climate change. Mapping all vessel traffic will improve estimates of greenhouse gas emissions at sea, while maps of infrastructure can inform wind development or aid in tracking marine degradation caused by oil exploration.

    “Identifying offshore infrastructure is critical for understanding offshore energy development impacts and trends, and is crucial data for our work to detect marine pollution events and hold responsible parties to account,” said co-author Christian Thomas, a geospatial engineer at SkyTruth.

    The open data and technology used in the study can help governments, researchers and civil society to identify hotspots of potentially illegal activity, determine where industrial fishing vessels may be encroaching on artisanal fishing grounds, or simply better understand vessel traffic in their waters.

    “Previously, this type of satellite monitoring was only available to those who could pay for it. Now it is freely available to all nations,” concluded Kroodsma. “This study marks the beginning of a new era in ocean management and transparency.”

    The study was made possible thanks to the generous support of Bloomberg Philanthropies, National Geographic Pristine Seas and Oceankind, and our technology partner, Google. As an awardee of The Audacious Project, a collaborative funding initiative that is catalyzing social impact on a grand scale, Global Fishing Watch is able to further the application of this innovative work.

    Heise online : Dank Satellitenbildern und KI : Bislang unbekannte Fischereiflotten entdeckt
    https://www.heise.de/news/Dank-Satellitenbildern-und-KI-Bislang-unbekannte-Fischereiflotten-entdeckt-958

    #pêche #océans #environnement

  • Émigration irrégulière : les arrivées de migrants aux Canaries ont battu un record
    https://www.seneweb.com/news/Societe/emigration-irreguliere-les-arrivees-de-m_n_429838.html

    Émigration irrégulière : les arrivées de migrants aux Canaries ont battu un record
    Par : Seneneb-News - SenewebNews-RP | 06 janvier, 2024 à
    Un nombre record de 39 910 migrants ont débarqué aux îles Canaries au cours de l’année 2023, soit une hausse de 154,5 % par rapport à 2022, rapporte Les Échos dans son édition de ce samedi 6 janvier. « La plupart des migrants étaient originaires du Maroc ou du Sénégal. Cette hausse s’explique par un certain nombre de facteurs notamment la pauvreté tandis que certains jeunes ont déclaré s’ennuyer simplement », note un rapport du journal Lefigaro parcouru par la source. Moustapha Ndiaye, président de l’association des pêcheurs de ville portuaire sénégalaise de Mbour, a ajouté que les licences de pêche délivrées par l’État du Sénégal étaient parmi les facteurs qui poussent les jeunes à tenter l’aventure au péril de leur vie.
    Si vous mourez de faim, vous finissez toujours par trouver quelque chose à manger ailleurs », a déclaré un jeune migrant dans le rapport susmentionné. « Que vous viviez ici ou mouriez ici, c’est pareil…Il n’y a pas de travail ici, pas d’argent. La seule solution, c’est l’Espagne », a renchéri un autre. L’ONG espagnole Caminando Fronteras indique que du fait du blocage de la route terrestre vers l’Afrique du Nord imposé par les contrôles du gouvernement du Niger, les jeunes traversent l’Atlantique vers les îles Canaries à bord de petits bateaux ou pirogues. Cette route dangereuse a fait des milliers de morts. « Entre 2028 et 2022, 7800 personnes sont mortes ou portées disparues », estime l’ONG. Le nombre total de migrants arrivés en Espagne, en 2023, s’élève à 56 852, soit une hausse de 82,1 % par rapport à 2022. Au moins 4000 migrants ont été interceptés par le patrouilleur sénégalais Walo

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#canaries#espagne#traversee#pauvretee#peche#jeunesse#routemigratoire#morbidite#sante

  • Nos chats sont-ils des terreurs écologiques ?

    “Les chats sont une #catastrophe pour la #biodiversité. Les chiens sont une catastrophe pour le climat” a affirmé le 13 décembre, sur TF1, le chercheur médiatique #François_Gemenne, ancien membre du GIEC et enseignant à Science Po Paris. En disant cela, il a admis lui-même aborder un sujet sensible, susceptible de déclencher la colère des téléspectateurs. Et cela n’a pas loupé : la séquence a été largement commentée sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens – y compris d’autres écologistes – rappelant qu’il y avait beaucoup à faire, par exemple s’en prendre aux grands bourgeois et leur train de vie délirant, avant de s’intéresser à l’impact de nos chats et de nos chiens sur la biodiversité et le #climat. Oui mais ne serions-nous pas des défenseurs de la planète en carton-pâte si nous ne considérions pas honnêtement la #responsabilité des animaux les plus populaires et les plus mignons sur ce qu’il nous arrive ?

    1 – La destruction de la biodiversité a plusieurs causes

    Quand on pense à l’écologie, on pense d’abord au sujet du réchauffement climatique dû à l’impact des activités humaines carbonés. Mais il y a d’autres sujets à prendre en compte parmi lesquels la baisse très rapide de la biodiversité (quantité d’espèces différentes sur la planète). Elle est en chute libre car de nombreux êtres vivants disparaissent du fait de la transformation, par les activités humaines, de leur environnement. C’est pourquoi on parle d’une “#sixième_extinction_de_masse” : une grande partie des espèces qui peuplent la terre pourrait disparaître prochainement. Selon l’Office Français de la Biodiversité, un établissement public créé récemment pour promouvoir la sauvegarde de ces espèces, 68 % des populations de vertébrés (mammifères, poissons, oiseaux, reptiles et amphibiens) ont disparu entre 1970 et 2016, soit en moins de 50 ans. Et rien qu’en 15 ans, 30% des oiseaux des champs ont disparu, ainsi que 38% des chauves-souris. Si jamais on s’en fout royalement de ces animaux, on peut se rappeler que tout est lié et que ces disparitions ont des conséquences sur nos vies, car chacune de ces espèces jouent un rôle au sein d’un #écosystème, et que certaines peuvent ensuite prendre le dessus et devenir envahissantes…

    La France a un rôle particulier à jouer car elle est le 6e pays du monde à héberger des espèces menacées. Qu’est-ce qui, chez nous, contribue à cette #extinction_de_masse ? Comme partout, le #changement_climatique joue un rôle important en déstabilisant la vie et la reproduction de nombre d’espèces. Ensuite, la pollution de l’air, de l’eau et du sol est considérée par l’ONG WWF comme la première cause de perte de biodiversité dans le monde. On peut également citer la transformation de l’usage des #sols, avec le développement de l’agriculture intensive et l’étalement urbain : le premier transforme la végétation, par exemple en détruisant les #haies pour augmenter les surfaces cultivables par des engins de plus en plus gros, ce qui dégomme des lieux de vie pour nombres d’espèces, en particulier les insectes et les rongeurs, dont la disparition affecte ensuite les oiseaux.

    Il faut aussi mentionner la surexploitation des animaux, via la #pêche_intensive mais aussi la #chasse, bien que sur cette dernière activité, le débat fasse rage dans le cas de la France : les défenseurs de la chasse estiment qu’elle contribue à préserver la biodiversité, puisque les chasseurs “régulent” certaines espèces potentiellement envahissantes et relâchent dans la nature des animaux qu’ils élèvent le reste de l’année. Les lobbies de chasseurs dépensent beaucoup d’argent et de temps pour imposer cette réalité dans le débat public, allant jusqu’à dire que les chasseurs sont “les premiers écologistes de France”, mais les faits sont têtus : seuls 10% des oiseaux relâchés par leurs soins survivent car ils sont désorientés, incapables de se nourrir correctement et pas autonome. Quiconque vit en zone rurale connaît le spectacle navrant de ces faisans et autres bécasses qui errent au bord des routes, attirés par la présence humaine, en quête de nourriture… Quant à la “régulation” des #espèces_invasives, il semble que cela soit en grande partie une légende urbaine : “La grande majorité des animaux tués à la chasse, approximativement 90 ou 95 % n’ont pas besoin d’être régulés” explique le biologiste Pierre Rigaud au Média Vert.

    2 – Les espèces invasives, produits du #capitalisme mondialisé

    Mais dans la liste des causes de la baisse de la biodiversité, il faut mentionner l’impact très important des espèces invasives introduites par l’homme dans la nature – on arrive à nos chatons. Dans son dernier rapport, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, qui représente 130 gouvernements et publie des rapports réguliers) établit que la “présence cumulative d’#espèces_exotiques s’est accrue de 40% depuis 1980, et est associée à l’intensification des échange commerciaux ainsi qu’à la dynamique et aux tendances démographiques”. Parce que la “#mondialisation” est passée par là, ou, pour le dire clairement, que la #colonisation et la mise sous régime capitaliste du monde entier a eu lieu au cours du XXe siècle, des espèces circulent d’un continent à l’autre et parviennent dans des endroits où elles commettent de gros dégâts sur les espèces endémiques (“endémique” : qui vit dans un lieu donné. S’oppose à “exotique”).

    Le cas du #frelon_asiatique est très symptomatique : cette espèce a débarqué en France, vraisemblablement dans un conteneur venu de Chine, il y a 20 ans et nuit depuis largement à la biodiversité, notamment aux abeilles. 2004, c’est le début de l’intensification des #échanges_commerciaux avec l’Asie du fait de la délocalisation de toute une partie de la production industrielle en Chine, au grand bonheur des entreprises européennes et de leurs profits. Au passage, ils nous ont ramené le frelon.

    Mais nos animaux préférés seraient aussi en cause : les chats sont des mangeurs d’#oiseaux et ont effectivement, comme le dit François Gemenne, une part de responsabilité dans la baisse de la biodiversité… Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’ils provoquent autant de mortalité en France et en Belgique que… nos #fenêtres, contre lesquelles les oiseaux se cognent et meurent… Selon le Muséum d’Histoire Naturelle, interrogé par France Info, les chats ne sont pas les principaux responsables de la disparition des oiseaux car ”Leur raréfaction tient avant tout à la disparition des #insectes et la perte d’habitat. Le chat représente toutefois une pression supplémentaire importante sur une population fragilisée.” Ce serait en #ville et sur les #îles que l’impact des chats serait important, et non dans les campagnes, où il est “un prédateur parmi d’autres”.

    3 – Accuser les chats pour préserver les capitalistes ?

    Lorsque l’on regarde les principaux facteurs de chute de la biodiversité dans le monde, on constate que tout à avoir des décisions humaines. Quel type d’#agriculture développons-nous ? Comment construisons-nous nos villes ? A quelle fréquence faisons-nous circuler les marchandises et les animaux entre les différentes parties du monde ? Quelles activités polluantes décidons-nous de réduire et lesquelles nous choisissons de garder ? On est donc très loin d’une simple équation scientifique : face à un problème comme la sixième extinction de masse, ce sont des décisions collectives potentiellement très conflictuelles que nous devons prendre. Qui arrête son activité ? Qui la poursuit ? Qui va continuer à gagner de l’argent ? Qui va devoir perdre une activité très rentable ?

    Puisque le pouvoir, en France comme dans le monde, appartient aux défenseurs du capitalisme, la décision est pour l’instant la suivante : ce qui génère du profit doit continuer à pouvoir générer plus de profit. L’#agriculture_intensive doit donc continuer et se développer. C’est pourquoi, depuis 50 ans, 70% des haies et des #bocages, refuges de biodiversité, ont disparu, et le phénomène s’accélère. Car les lobbies de l’#agriculture_industrielle ont sévi et, encore récemment, ont obtenu de pouvoir continuer leur jeu de massacre. La #pollution des sols et de l’air ? Elle continue. Le #glyphosate, cet #herbicide qui dégomme les insectes et rend les animaux malades, a été autorisé pour 10 années de plus par l’Union Européenne, pour continuer à produire davantage sur le plan agricole, une production qui sera en grande partie exportée et qui contribuera au grand jeu des profits de l’#agroalimentaire

    Les villes et les villages peuvent continuer de s’étendre et c’est flagrant en zone rurale : puisque le marché du logement est dérégulé et qu’il est plus profitable de construire sur terrain nu que de réhabiliter de l’ancien dans les centre-bourgs, les périphéries des petites villes s’étendent tandis que les centres se meurent… L’#étalement_urbain, qui fait reculer la biodiversité, s’étend sous la pression du #marché_immobilier. Là encore, c’est un choix en faveur du capitalisme et au détriment de la biodiversité… Et inutile de parler du réchauffement climatique : la COP 28, dont la délégation française comprenait Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, s’est soldée par un “accord pitoyable”, pour reprendre les mots de Clément Sénéchal, spécialiste du climat, dans Politis. Mais François Gemenne, lui, s’en est réjoui avec enthousiasme.

    Le consensus des dirigeants du monde entier est donc le suivant : il ne faut donner aucune véritable contrainte aux marchés qui prospèrent sur la destruction des espèces vivantes sur cette planète. Et en France, puissance agricole, ce constat est encore plus flagrant.

    Alors, que nous reste-t-il ? Les #décisions_individuelles. Ce pis-aller de l’#écologie_bourgeoise qui consiste finalement à dire : “bon, on a tranché, on ne va pas toucher au train-train du capitalisme qui nous plaît tant mais par contre on va vous demander à vous, citoyens, de faire des efforts pour la planète”. Mais attention : sans trop mentionner la consommation de #viande, le seul “#petit_geste” qui a un impact très significatif parce que la consommation de viande est en moyenne la troisième source d’émission carbone des Français (avant l’avion). Les industriels de la viande veillent au grain et ne veulent surtout pas qu’on se penche là-dessus.

    Parler des animaux domestiques s’inscrit dans cette veine-là. Bien sûr que, dans l’absolu, les chats et les chiens ont un impact sur la biodiversité et sur le climat. Car tout a un #impact. Mais d’une part cet impact reste marginal et d’autre part il est non systémique. Certes, le capitalisme a trouvé un bon filon pour faire du profit sur le dos de nos amours pour ces animaux qui apportent de la joie et du bonheur chez de nombreuses personnes, il suffit d’entrer dans une animalerie pour cela : la diversité des aliments, des jouets, des accessoires, le tout dans des couleurs chatoyantes pour appâter le maître bien plus que le chien… Mais lorsque l’on parle des chats qui mangent des oiseaux, on ne parle pas du capitalisme. Pire, on en profite pour masquer l’impact bien plus significatif de certaines activités. Les chasseurs, qui dépensent de lourds moyens pour influencer le débat public et ne reculent devant aucun argument ne s’y sont pas trompés : #Willy_Schraen, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) a tenté d’orienter, en 2020, l’attention du public sur l’impact des chats, qu’il accuse, ironie du sort, de trop chasser et qu’il a appelé à piéger. Aucune solidarité dans la profession !

    4 – Sortir du discours écolo bourgeois : un mode d’emploi

    Les chats sont bel et bien des chasseurs mais il existe des solutions pour limiter leur impact sur la biodiversité : stériliser le plus souvent possible pour éviter leur prolifération, les faire sortir uniquement à certaines heures de la journée ou… jouer davantage avec eux durant la journée. Pas sûr que les mêmes solutions fonctionnent pour réduire l’impact de la FNSEA, de TotalEnergies, de Lactalis, de la CMA CGM et de tous les milliardaires français : le patrimoine de 63 d’entre eux, en France, émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population française.

    Pour amuser vos petites boules de poils, la rédaction de Frustration recommande l’arbre à chat. Pour amuser vos petits milliardaires on recommande la visite de l’épave du Titanic dans un sous-marin peu étanche

    Comment utiliser efficacement son temps d’antenne quand on est un scientifique médiatique comme #François_Gemenne ? On peut se faire mousser en se payant un petit bad buzz par la #culpabilisation des individus possédant un chat. Ou bien on peut prioriser les sujets, étant entendu que dans l’absolu, oui, toutes les activités humaines polluent et ont un impact sur la biodiversité. Comment procéder ?

    - Aller du plus systémique au moins systémique : critiquer le capitalisme (ou ses sous-catégories : marché immobilier, #agro-industrie, industrie pétrolière etc.), qui conduit les entreprises et les individus à chercher la production permanente et l’exploitation permanente dans un monde aux ressources finies, plutôt que les chats, qui se contentent de vivre et de paresser sans chercher à performer ou faire preuve de leur respect de la “valeur travail”.
    - Aller du plus impactant au moins impactant : oui, la nourriture des chiens pollue, mais l’industrie de la viande dans le monde est une bombe climatique. Mais peut-être est-il moins gênant de vexer Frolic et Royal Canin que Fleury Michon et Fabien Roussel ?
    – Aller du plus superflu au moins superflu : dans l’ordre, commencer à interdire les yachts et les vols en jet privé avant de s’en prendre à la voiture individuelle serait une bonne chose. Sans quoi, personne ne comprend la demande d’un effort à forte conséquence sur son mode de vie quand, pour d’autres, ce sont les loisirs qui seraient visés.

    Ensuite, puisqu’il faut trancher, que ces choix se fassent démocratiquement. Pour préserver la biodiversité, préfère-t-on interdire la chasse ou limiter le nombre de chats par personne ? Veut-on sortir du modèle agricole productiviste orienté vers la production de viande ou interdire les chiens ? Et si on rappelait au passage que les #animaux_de_compagnie sont parfois la seule famille des personnes seules et fragilisées, notamment parmi les personnes pauvres, et qu’ils fournissent des services à la population, non quantifiable sur le plan financier ?

    Bref, préférez-vous en finir avec les chatons ou avec la bourgeoisie ? De notre côté, la réponse est toute trouvée.

    https://www.frustrationmagazine.fr/chats-ecologie

    #chats #chat #écologie #animaux_domestiques #industrie_agro-alimentaire #priorité #à_lire

  • BLOOM Association Les mensonges gouvernementaux sur les chalutiers géants - BLOOM Association
    https://bloomassociation.org/le-mensonge-ehonte-du-secretaire-detat-a-la-mer-devant-les-francai

    Le 28 novembre dernier, une digue de plus a lâché.

    Sur le plateau de l’émission « Les super-pouvoirs de l’océan » présentée par Léa Salamé et Hugo Clément, le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville a menti aux Françaises et Français de façon répétée et délibérée.

    Il a osé affirmer plusieurs fois que les navires-usines géants et les chalutiers étaient interdits dans les aires marines protégées (AMP) ! Alors qu’il est lui-même l’artisan de cette réalité française aberrante : NON, les engins de pêche destructeurs et la pêche industrielle ne sont pas interdits dans les aires marines protégées.

    Fact-checking d’une parole gouvernementale qui a perdu attache avec la forme la plus élémentaire d’intégrité.

    • Reçu de Bloom, par mail :
      Les lobbies ont gagné
      Oui, le temps d’une manche, les lobbies de la pêche industrielle ont gagné.
      Les temps leur sont particulièrement favorables, on ne va pas se raconter d’histoires, mais ce gouvernement est loin d’être le premier à obéir fidèlement au diktat des lobbies industriels, notamment bretons. La différence aujourd’hui, c’est qu’on est justement en 2023 et que la société tout entière parle de transition, mais la pêche industrielle a réussi à obtenir un passe-droit de l’Élysée lui évitant de remettre en cause ses pratiques destructrices. Deux jours avant le début de la COP28, c’est ce qu’Emmanuel Macron a confirmé à un parterre d’industriels exultant de joie.

      Le Noël des industriels

      Le 28 novembre, c’était Noël avant l’heure pour les partisans des pêches destructrices : alors que le soir, le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville protégeait les chalutiers géants en mentant en toute impunité sur les plateaux de télévision, le Président de la République en personne s’adressait l’après-midi même à Nantes aux ardents défenseurs du chalut et de l’économie maritime extractive.
      Dans un discours-fleuve de plus d’une heure aux « Assises de l’économie de la mer », Emmanuel Macron a tenu aux industriels et aux élus le discours de leurs rêves. En substance, il leur a garanti que rien ne changerait jamais, que la recette du désastre pourrait se poursuivre ad vitam aeternam, que les aides au gasoil continueraient à pleuvoir, que le secteur de la pêche industrielle n’aurait jamais à se remettre en question et que la « transition » ne serait ni écologique, ni sociale.
      En somme, le chef de l’État a assuré qu’il n’était nul besoin de remettre en cause le modèle industriel dès lors que celui-ci résumait sa « transition » à la seule décarbonation. Le discours d’Emmanuel Macron était surréaliste. Chez BLOOM, on a dû se pincer pour y croire.
      Aucune mention de la mauvaise santé des écosystèmes marins, de l’extinction de masse des espèces vivantes, de l’impact à proprement parler délirant des pêches industrielles sur la biodiversité (les chaluts sont responsables à 93% de l’ensemble des animaux rejetés morts à la mer par les navires de pêche chaque année en Europe), de la nécessité de restaurer les habitats, de laisser repousser les forêts sous-marines composées de coraux, d’algues corallifères, d’éponges et d’organismes calcaires menacés par l’acidification et le labour des chaluts.
      Aucune mention, cela va sans dire, de la resuspension du carbone stocké dans les sédiments marins par le passage constant des bulldozers sous-marins que sont les chalutiers ni de l’absolue, incontournable, urgentissime nécessité de maintenir les fonctions de régulateur climatique de l’océan.

      Ce que l’Élysée défend : l’importation du poisson par avion

      De justice sociale aussi, nulle mention. Même si en pulvérisant les écosystèmes marins, les pêches industrielles conduisent inévitablement à la ruine sociale et économique.
      Il faut avoir à l’esprit l’histoire récente pour prendre la mesure du modèle que le pouvoir défend : après avoir anéanti les populations de poissons proches des côtes, les chalutiers industriels sont allés plus au large. Ayant fait péricliter les poissons au large, ils sont allés les chercher dans les eaux distantes d’Afrique. Simultanément, ils ont aussi « enfoncé » leurs filets jusqu’à 2000 mètres de profondeur. Ils ont massacré des écosystèmes de coraux d’eau froide aussi vieux que les pyramides d’Égypte et des animaux profonds à la longévité extrême qui avaient jusque-là toujours été épargnés par les filets géants des chalutiers. Ils ont pillé les ressources des pêches vivrières du continent africain et mis en péril des pans indispensables de la sécurité alimentaire du Sud.
      Les pêches industrielles reposent sur une surexploitation séquentielle : la logique financière qui préside à leur modèle impose d’aller chercher toujours plus loin, plus profond, de nouvelles espèces à commercialiser, peu importe le chaos social, peu importe la destruction de masse du vivant et la déforestation sous-marine à grande échelle.
      La pêche industrielle est irresponsable, vorace et immorale. Osons le mot.
      Voyez ce que le port de Lorient s’apprête à faire pour comprendre que le drame ne prendra fin qu’avec la disparition de la pêche industrielle.
      Lorient, premier port industriel de France, premier responsable de la ruine des pêcheurs artisans français et du siphonnage des eaux de l’Atlantique Nord-Est, est en train d’investir au Sultanat d’Oman dans la construction d’un port immense pour piller les eaux encore intactes de la Mer d’Arabie et importer à terme du poisson… par avion !
      Voilà le modèle ahurissant que soutient notre gouvernement.
      Il arrive que les lobbies gagnent la bataille, mais ils doivent perdre la guerre

      Le 10 décembre 2013, il y a exactement dix ans, lors d’un vote cataclysmique à Bruxelles, le Parlement européen se prononçait en faveur de la destruction des océans profonds. Toutes les magouilles avaient été déployées contre la mobilisation citoyenne et scientifique orchestrée par BLOOM en vue d’interdire le chalutage en eaux profondes. L’ordre de vote avait été changé à la dernière minute, certains députés s’étaient sincèrement trompés, d’autres avaient fait semblant de se tromper pour être fidèles aux lobbies…
      Après quatre ans de campagne contre l’aberration du chalutage en eaux profondes, nous perdions le vote à neuf voix près. C’était un coup terrible.
      On aurait pu s’avouer vaincus. C’était très mal engagé, les lobbies avaient rallié à leur cause les États membres et le Parlement européen, l’horizon était bouché. Mais ce n’était pas juste. Ce n’était pas acceptable. Si nous jetions l’éponge, alors qui allait défendre les écosystèmes profonds ? Qui allait dénoncer ce modèle de ravages et de ruines de la pêche industrielle ? Qui se battrait pour l’intégrité physique et biologique de l’océan face au changement climatique et à la disparition des espèces ?
      La raison disait « c’est impossible à gagner ». Le cœur disait « plutôt mourir que d’abandonner ».
      Nous avons poursuivi le combat. Avec vous à nos côtés. Vous avez mis une telle pression à Intermarché, dont les flottes étaient les acteurs dominants de la pêche profonde, que nous avons fini par gagner. Il a fallu trois ans de plus, mais en juillet 2016, le chalutage en eaux profondes était interdit dans toutes les eaux de l’Union européenne.
      Voilà ce que nous devons recommencer. Gagner coûte que coûte.
      C’est notre persévérance à toute épreuve et votre mobilisation indéfectible à nos côtés qui peuvent et qui DOIVENT façonner le monde pour nous protéger des dégâts irréparables causés par une poignée d’individus et de corporations sans foi ni loi.

  • Canaries : au moins 280 migrants débarqués dans les ports de l’archipel - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/53449/canaries--au-moins-280-migrants-debarques-dans-les-ports-de-larchipel

    Depuis le début de l’année, plus de 32 000 migrants ont débarqué aux Canaries. Crédit : Reuters
    Canaries : au moins 280 migrants débarqués dans les ports de l’archipel
    Par La rédaction Publié le : 24/11/2023
    Les sauveteurs espagnols ont porté assistance à 110 personnes jeudi, au large des îles El Hierro et Tenerife. Plusieurs heures auparavant, près de 170 exilés avaient été également secourus et débarqués sur les autres îles de l’archipel, Grande Canarie et Fuerteventura.Cent-dix personnes ont débarqué sur les îles de Tenerife et El Hierro, à bord de deux canots, jeudi 23 novembre, avec l’aide du Salvamento Marítimo, la société étatique de sauvetage en mer espagnole.Le premier canot avait été détecté à environ huit milles (une douzaine de kilomètres) du port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro, retrace l’agence de presse EFE. Le navire de sauvetage Salvamar Adhara est intervenu afin de transférer à son bord les 50 occupants. Parmi eux, neuf enfants. Tous ont pu être débarqués au port de La Restinga et pris en charge.Le deuxième canot avait été localisé par un bateau d’excursion touristique, non loin du port de Los Cristianos, sur l’île de Tenerife. Une soixantaine de migrants était à bord. Cette fois, le navire de sauvetage Salvamar Alpheratz a escorté le canot pneumatique, sans faire monter à bord les exilés, jusqu’à atteindre le port.
    Peu après minuit jeudi également, le Salvamento Marítimo a secouru 169 migrants d’origine subsaharienne, dont trois enfants, rapporte EFE. Les exilés étaient répartis sur deux canots pneumatiques, situés à une centaine de kilomètres des îles Canaries.Dans le premier bateau, repéré par un hélicoptère de sauvetage, se tenaient 87 personnes, dont 12 femmes et un enfant, détaille l’agence de presse espagnole. Le navire Guardamar Calíope est intervenu sur zone, à 93 km au sud de Grande Canarie.
    Les rescapés ont été débarqués au port d’Arguineguín, au sud de l’île, vers 2h20 du matin.
    Quelques heures plus tard, un autre navire de sauvetage, le Salvamar Ízar, a secouru les passagers d’un second canot, localisé à 120 km au sud-est de Fuerteventura par un porte-conteneurs qui passait à proximité.Quatre-vingt-deux personnes se trouvaient à bord, dont 11 femmes et deux enfants. Les rescapés ont pu être débarqués au port de Gran Tarajal, sur la côte est de Fuerteventura, vers 7h.La veille, mercredi 22 novembre, vers 19h30, 43 hommes d’origine subsaharienne sont parvenus sur leur propre canot à atteindre le port d’Arguineguín (Grande Canarie), escortés par le Guardamar Calíope.
    Au total, entre le 1er janvier et le 15 novembre, 32 436 migrants ont débarqué dans l’archipel espagnol, d’après le bilan du ministère de l’Intérieur publié le 16 novembre. Soit 118% de plus qu’en 2022.
    Alors que l’année n’est pas tout à fait terminée, ces statistiques dépassent déjà le record établi en 2006, année dite de la « crise des cayucos », lorsque 31 678 personnes avaient débarqué aux Canaries.Madrid a ouvert, depuis mi-novembre, 11 000 places d’hébergement supplémentaires dans des casernes militaires désaffectées, hôtels et foyers d’accueil. En visite sur l’île d’El Hierro le 19 octobre, le ministre des Migrations José Luis Escriva avait aussi promis que les transferts des exilés vers l’Espagne continentale seraient plus fréquent.Parmi ceux qui tentent la traversée depuis les côtes ouest-africaines, environ 60% sont originaires du Sénégal. La situation économique sur place, avec l’inflation et la raréfaction des ressources halieutiques (issues de la pêche), poussent de nombreux jeunes au départ vers l’archipel espagnol, distant d’environ 1 500 kilomètres.
    Mais pour tous ces candidats à la traversée, cette route maritime des Canaries reste extrêmement dangereuse. Selon l’ONG Caminando Fronteras, qui s’appuie sur des appels d’urgence des exilés en mer ou de leurs proches, 778 migrants sont morts au premier semestre 2023 sur cette route.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#canaries#ElHierro#Tenerife#migrationirreguliere#peche#economie#sante#routemigratoire#mortalite#traversee

  • Rufisque/ Lutte contre l’émigration irrégulière et la délinquance : les imams et dignitaires lebou de Diokoul haussent le ton !
    https://www.dakaractu.com/Rufisque-Lutte-contre-l-emigration-irreguliere-et-la-delinquance-les-imam

    Rufisque/ Lutte contre l’émigration irrégulière et la délinquance : les imams et dignitaires lebou de Diokoul haussent le ton !
    La place publique de Diokoul Ndiayene a accueilli ce dimanche l’ensemble des dignitaires lebou, des chefs de quartiers environnants ainsi que des autorités étatiques de la ville de Rufisque autour d’une cérémonie pour trouver des solutions aux problèmes qui hantent le sommeil des riverains. Lors, de la cérémonie les responsables qui ont pris la parole à tour de rôle ont ensemble dénoncé la délinquance notée dans ce quartier traditionnel (Diokoul) qui est aujourd’hui qualifié comme le siège des malfrats à cause des jeunes qui s’adonnent à des pratiques illicites. Le phénomène de l’émigration qui a fortement touché la ville de Rufisque était aussi au menu de la rencontre qui a enregistré la présence du maire de Rufisque Ouest, Alioune Mar qui souligne que cette rencontre est un moment de concertation qui permet de communier avec les jeunes et les parents pour dire en face ce qui ne va pas. "Nous en tant que populations côtières, tous les habitants Diokoul sont adossés à la mer. Par conséquent, nous sommes beaucoup plus assujettis à prendre des embarcations. Nous avons expliqué pour dire que ce n’est plus l’Eldorado l’Europe. Depuis plus de 10 ans ce qui sont partis en Europe ne parviennent plus à envoyer quelque chose ou sont revenus avec quelque chose", a-t-il fait savoir, invitant le ministre de la pêche à convoquer l’ensemble des acteurs pour montrer de façon transparente quel est l’impact des licences de pêche qui seraient la cause dans la rareté des poissons qui sert de prétexte pour les jeunes d’embarquer dans cette voie périlleuse.
    “La cause la plus fréquente de ces délinquances et tentatives de voyages en mer, est que nous avons beaucoup de jeunes qui n’ont pas une bonne éducation mais aussi le manque d’infrastructures scolaires” c’est du moins la conviction de Imam Birane Sarr président de l’association j’aime Diokoul. "Et pour cela parmi les solutions proposées on a initié le projet du lycée de Rufisque Ouest pour lequel nous avons déjà identifié un site qui fait presque deux hectares et nous avons fait toutes les démarches administratives", dit-il en sollicitant clémence de l’État et des autorités judiciaires pour la libération de leurs fils interpellés pour diverses infractions.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#economie#peche#emigration#migrationirreguliere#rufisque#imam#lebou#traversee#mortalite#sante