• « C’est vrai qu’il est agaçant Bruno Latour, mais… » Tribune de Paul Guillibert

    https://www.nouvelobs.com/idees/20211025.OBS50251/c-est-vrai-qu-il-est-agacant-bruno-latour-mais.html

    Anticapitalistes contre penseurs écolos : l’économiste Frédéric Lordon a ranimé la controverse en s’attaquant à Bruno Latour, « pleurnicheur du vivant ». Le philosophe Paul Guillibert répond : la question climatique est aussi une question sociale.

    • C’est vrai qu’il est agaçant Latour quand on est marxiste. Prenez Kyoto par exemple. Dans « Politiques de la nature », il s’enthousiasmait de la présence à la même table de grands scientifiques du climat, de dirigeants politiques et d’entrepreneurs capitalistes. Il y avait déjà là de quoi s’inquiéter. 25 ans après, les résultats accomplis par les marchés carbone dans la lutte contre le changement climatique sont catastrophiques. Entre 1995 et 2020, de COP3 en COP24, les émissions de CO2 mondiales ont augmenté de plus de 60 %. Belle réussite. Mais que pouvait-on attendre d’accords passés sans les principaux concernés, les syndicats et les travailleur·se·s ? Latour n’a pas vu que la transition vers une économie bas carbone implique non seulement l’usage de nouvelles techniques mais surtout la transformation radicale des procès de travail, l’abandon des secteurs les plus polluants, la réduction massive de l’extraction et de la production mondiales. Comment tout cela pourrait-il arriver sans celles et ceux qui produisent pour le profit des autres ?

      Latour a donc contribué (parmi d’autres) à vider l’écologie politique contemporaine des relations de travail qui structurent la crise climatique. Il a participé à la création d’un champ académique, artistique et politique où la conflictualité inhérente aux rapports économiques n’existe tout simplement pas. La manière dont les gens vivent, en dépensant une certaine force de travail pour effectuer des tâches - payées ou non - afin d’assurer leur condition de subsistance, n’a plus aucune place. La disparition des classes, de l’économie, du travail et de la production dans la pensée contemporaine est une belle claque à l’histoire du mouvement ouvrier et à la vie quotidienne.

      [...] Il est temps d’abandonner les vieilles oppositions mal construites à « la critique rongeuse des souris ». La reproduction des conditions matérielles de l’existence humaine engage des vivants autres qu’humains.

      #travail #écologie_politique #syndicat #travailleurs #reproduction #communisme #intellectuels

      comme Paul Guillibert cite « Nous ne sommes pas seuls. Politique des soulèvements terrestres » https://seenthis.net/messages/925337, autant évoquer, avec Jason Moore et d’autres, un concept dont il ne fait pas usage, celui de #mise_au_travail_du_vivant

      Pour ceux qui seraient dans le coin, une rencontre avec Paul Guillibert à propos de son livre Terre et Capital. Penser la destruction de la nature à l’âge des catastrophes globales aura lieu à l’invitation du café librairie Michèle Firk à la Parole errante à Montreuil le 20 janvier prochain.

    • Frédéric Lordon au sujet des #Latouriens :

      La destruction capitaliste de la classe ouvrière n’intéressait pas la #bourgeoisie-culturelle, il était donc simple et logique de la passer sous silence. Celle de la planète est plus difficile à évacuer, impossible de ne pas en dire « quelque chose ». Mais quoi — qui ne portera pas trop à conséquence ? Arrivent les latouriens, qui n’ont pas seulement trouvé une manière merveilleusement poétique de reformuler le problème — « où atterrir ? » —, mais en proposent également la réponse qui convient : n’importe où pourvu que ce ne soit pas en le seul lieu où la piste est vilaine et cabossée : la mise en cause du capitalisme. Tous les organes de la #Grande-conscience en frétillent d’aise : frisson de se porter, et surtout d’inviter les autres à se porter en hauteur ; paix de l’âme à être bien certain qu’il ne s’ensuivra aucun dérangement pénible, vis-à-vis ni de leur tutelle publique, ni de leur tutelle capitaliste, ni, et c’est bien le principal, de leur conviction profonde...

      Se retrouver propulsé dans la position très politique de la #pensée-à-la-hauteur-du-péril [ en faisant le jeu politique des institutions médiatiques, culturelles, qui savent très bien ce qu’elles font quand elles élisent qui elles élisent pour ne rien dire d’embêtant — le jeu très politique de la #dépolitisation ], sans jamais prononcer la seule parole politique à la hauteur du péril, sans jamais dire que la Terre est détruite par les capitalistes, et que si nous voulons sauver les humains de l’inhabitabilité terrestre, il faut en finir avec le capitalisme.

      C’est un exploit qui mérite bien une élection. Le jeu de la climatologie concernée auquel invitent les forces de l’ordre symbolique est le jeu de la climatologie sans idée des causes, et surtout sans aucun désir de les trouver : le jeu de la climatologie pleurnicheuse. C’est-à-dire compatible.

      Trouvé sur Wiki :

      En 2001, dans son tout dernier cours au Collège de France, le sociologue Pierre Bourdieu s’associait à son collègue Yves Gingras pour dénoncer la #fausse-radicalité de la tendance de sociologie des sciences illustrée par Bruno Latour et ses collègues, qui selon lui soulèvent avec fracas de faux problèmes et avancent par « une série de ruptures ostentatoires » surtout destinées à promouvoir leurs carrières.

      En novembre 2012, au moment du renouvellement de l’équipe dirigeante de l’Institut d’études politiques de Paris, Bruno Latour défend dans le quotidien Le Monde le bilan et l’ambition de Richard Descoings et de son successeur Hervé Crès au moment où celui-ci est fortement remis en cause par un rapport de la Cour des comptes dénonçant la gestion de l’institut.❞

  • #omicron : Qu’est ce qu’on fait de ce #vaccins contre ce virus

    https://www.youtube.com/watch?v=x5-5P3ugQ_M

    Les pays riches ont moins bien géré cette épidémie que les pays pauvres.

    Une épidémie ne se dirige pas avec des ordinateurs !

    #NDR à chaque fois que quelqu’un commence à rapporter des données qui ne vont pas entièrement dans le sens du courant officiel, il faut censurer ces données, que ce soit par un moyen ou par un autre.

    #OMS #Science #covid-19 #sante #vaccination #coronavirus #santé #capitalisme #bienfaiteurs #multinationales #religion des #vaccins #hydroxychloroquine la #réalité est dominée par l’#objectif #croyance #chloroquine #actualités_française #libéralisme #évidence #censure #pensée_unique

  • #Sri_Lanka
    Les #prix des denrées alimentaires atteignent des sommets https://www.lapresse.ca/international/asie-et-oceanie/2022-01-01/sri-lanka/les-prix-des-denrees-alimentaires-atteignent-des-sommets.php

    L’#économie de l’île, qui dépend du #tourisme, a été frappée de plein fouet par la #pandémie de coronavirus et le gouvernement a été contraint d’imposer une large interdiction d’importer afin de maintenir les réserves de devises étrangères.

    Depuis des mois, les supermarchés rationnent le lait en poudre, le sucre, les lentilles et d’autres produits essentiels, les banques étant à court de dollars pour payer les #importations.

    Cette semaine, le gouvernement a augmenté le prix du lait en poudre de 12,5 %, après une hausse similaire des prix du carburant le mois dernier.

    Le mois dernier, un haut responsable de l’agriculture a mis en garde contre une famine imminente et a demandé au gouvernement de mettre en place un système de rationnement alimentaire ordonné pour éviter un tel scénario. Il a été licencié quelques heures après avoir lancé cet appel.

    Les pénuries alimentaires ont été aggravées par l’interdiction des importations de produits agrochimiques, qui a finalement été levée en novembre après de mauvaises récoltes et d’intenses protestations des agriculteurs.

    #agriculture #pesticides

  • « Le #plan_France_2030 se heurtera inévitablement au mur des pénuries de compétences »

    Le plan annoncé par le président de la République est voué à l’échec s’il omet le problème d’un système éducatif ne parvenant plus à former pour la science et l’industrie, souligne, dans une tribune au « Monde », #Maroun_Eddé, normalien et auteur d’un rapport sur l’éducation.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/22/le-plan-france-2030-se-heurtera-inevitablement-au-mur-des-penuries-de-compet

    #France_2030 #pénurie #compétences #éducation #système_éducatif #formation #réindustrialisation #France #industrie #recherche

  • La puissance politique du sucre, entre délices et dominations
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/24/la-puissance-politique-du-sucre-entre-delices-et-dominations_6107186_3232.ht

    C’est l’un des effets collatéraux de l’épidémie de Covid-19. Entre le début du confinement et la fin du mois de mai 2020, les ventes de sucre ont bondi de 30 % en France, avec une prime au sucre en poudre (+ 56 %) et plus encore au sucre à confiture (+ 80 %). La peur de la pénurie a sans nul doute joué un rôle dans cette ruée. Mais une enquête menée par le Centre des sciences du goût et de l’alimentation, à Dijon, montre aussi que la période a favorisé, notamment chez l’enfant, ce que les auteurs de l’étude appellent le « manger émotionnel ». Dans le huis clos de nos vies confinées, nous avons été nombreux à noyer nos angoisses de fin du monde dans la douceur réconfortante de desserts faits maison.

    Valeur refuge au cœur des crises, ingrédient incontournable des fêtes ou plaisir solitaire et parfois coupable, le sucre raconte, à sa façon, la part intime de l’histoire des hommes et des femmes, de leurs joies et de leurs détresses, de leurs peurs et de leurs espoirs. Il est aussi, aux côtés des céréales, l’un des produits qui, à travers les siècles, décrit le mieux l’histoire des peuples, la violence des empires et la naissance d’une mondialisation dont il est un acteur central.

    Derrière #paywall #sucre #histoire #alimentation

  • Afrique du Sud : comment Le Cap se prépare aux pénuries d’eau
    https://www.lemonde.fr/afrique/video/2021/12/14/afrique-du-sud-comment-le-cap-se-prepare-aux-penuries-d-eau_6106043_3212.htm

    En 2018, la métropole du Cap, en Afrique du Sud, a échappé de peu à la catastrophe. Trois ans de sécheresse avaient vidé les barrages qui alimentent la ville en eau. Pour y faire face, les habitants ont dû drastiquement revoir leur quotidien et réévaluer leur consommation, à la goutte près.

    Les restrictions, graduellement durcies pour limiter la consommation d’eau à 50 litres par jour par personne, ont obligé les Capétoniens à redéfinir radicalement leur rapport à l’eau et la municipalité à se préparer aux futures sécheresses que les experts annoncent plus fréquentes et plus longues.

    En 2020, la ville a revu sa gestion de l’eau avec pour objectif de produire 300 millions de litres d’eau supplémentaires en 2030 et 250 millions en 2040. Des volumes qui s’ajouteront aux 900 millions de litres déjà fournis. Elle entend le faire en diversifiant ses sources d’approvisionnement : dessalement d’eau de mer ; captation d’eaux souterraines ; recyclage direct des eaux usées. Le Monde Afrique est allé à la rencontre des acteurs de cette stratégie pour voir les premiers projets sortis de terre.

    #eau #climat

  • À deux pas d’une école « catho », la boutique de gaufres « quéquettes » fait scandale
    https://www.leparisien.fr/societe/a-deux-pas-dune-ecole-catho-la-boutique-de-gaufres-quequettes-fait-scanda
    Ouverte non loin de l’école du Sacré-Cœur à Angers, une boutique de pancakes en forme de « quéquette » et de « foufoune » fait polémique. Une pétition circule au nom de la protection des mineurs contre la « pornographie ». Les jeunes, eux, applaudissent le concept.


    –—
    Venant de la part de personnes qui confient l’éducation de leurs enfants à un réseau international de viol d’enfants c’est assez cocasse. C’est peut etre pas assez BDSM pour elleux qui ont l’habitude de décoré leur églises de femmes qui se font couper les seins ou des mecs en slip cloué au mur. Peut etre que ce pâtissier devrait ajouté certaines références catholiques à sa carte pour apaisé ces braves gens. Je propose la gaufre " Secrets de la confession " avec des paillettes en crucifix, le parfum " Ceci est mon corps " serait orné à sa base de deux hosties bien blanches, " Laissez venir à lui les petits enfants " aurait un glaçage à l’eau bénite, celle nommée " Dieu merci, il y a prescription " arborerait le bout rouge en hommage à monseigneur Barbarin et pour les fêtes une version revisité de la crèche s’impose. Celle là je l’appellerait " Un papa dans maman pour tous "en hommage à la manif éponyme et ca serait un trio de vèrge Marie et Joseph et un petit Jesus dans son berceau foufoune.
    Ces gaufres sont tout de même problématiques car les vulves n’ont pas de clito.
    #catholicisme #penis #vulves #gaufres

  • Congrès du SPS : être fibromyalgique et patiente-experte
    https://joellepalmieri.org/2021/12/08/congres-du-sps-etre-fibromyalgique-et-patiente-experte

    Dans le cadre du congrès du Syndicat des professionnels du shiatsu, j’intervenais samedi 4 décembre 2021, en visioconférence, sur le rôle de patientes-expertes des personnes atteintes de fibromyalgie. Lors de cette édition, l’occasion m’a été donnée de présenter mon livre « La douleur impensée – Autopsie féministe de la fibromyalgie, une “maladie de femmes” » et en … Continuer de lire Congrès du SPS : être fibromyalgique et patiente-experte

    #Interventions_publiques #Pensée #Santé
    https://joellepalmieri.files.wordpress.com/2021/11/congressps041221.m4a
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  • « Ignorance scientifique, ignorance de genre ? La construction genrée des problèmes de santé publique »
    https://joellepalmieri.org/2021/11/29/ignorance-scientifique-ignorance-de-genre-la-construction-genree-des

    Ce colloque, organisé par Béatrice Damian-Gaillard, Bleuwenn Lechaux, Eugénie Saitta du laboratoire de recherche Arènes, a lieu les 9 et 10 décembre à l’École des hautes études en santé publique (EHESP) à Rennes. J’interviens le jeudi 9 décembre sur l’agnotologie qui disqualifie, en France, la prise en charge médicale de la douleur et plus particulièrement … Continuer de lire « Ignorance scientifique, ignorance de genre ? La construction genrée des problèmes de santé publique »

    #Interventions_publiques #Domination #Féminisme #Pensée #Santé #Violences


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  • #Domination pour tout le monde !
    https://joellepalmieri.org/2021/11/24/domination-pour-tout-le-monde

    Je suis ravie de retrouver le vendredi 3 décembre 2021 à 19h le cycle de conférences du Cercle des savoirs organisé au Moulin à huiles par la médiathèque de La Roquebrussanne dans le Var. Après le genre en 2019, j’interviens cette année sur la domination. On causera violence, pouvoir, force, puissance, obéissance, appropriation, colonialité…. et on … Lire la suite →

    #Interventions_publiques #Colonialité #Féminisme #Pensée #Racisme #Violences


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  • Congrès du SPS : les savoirs des patientes
    https://joellepalmieri.org/2021/11/24/congres-du-sps-les-savoirs-des-patientes

    Le Syndicat des professionnels du shiatsu consacre son congrès annuel du 4 décembre 2021 à la relation praticien/patient. J’ai le plaisir d’intervenir en ligne à 15h20 sur l’importance de la prise en compte des savoirs des patientes dans le soin, une expertise acquise dans l’expérience de la maladie, et sur les moyens pour y parvenir. … Lire la suite →

    #Interventions_publiques #France #Pensée #Santé


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  • La douleur impensée à Paris
    https://joellepalmieri.org/2021/11/20/la-douleur-impensee-a-paris-2

    Le lancement de la « La douleur impensée : autopsie féministe de la fibromyalgie, une “maladie de femmes” », publié chez M Éditeur, à la librairie du Québec à Paris, à été très participatif. L’accueil chaleureux a permis aux présentes d’échanger autour du thème de la maladie, des systèmes médical et institutionnel qui l’entourent, et … Lire la suite →

    #Humeurs #Interventions_publiques #Féminisme #France #Pensée #Santé
    https://joellepalmieri.files.wordpress.com/2021/11/librairiequebec181121.m4a
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  • 10daysforideas : politiser la maladie
    https://joellepalmieri.org/2021/11/17/10daysforideas-politiser-la-maladie

    © Aurélie Villemain Lors de l’événement 10days4ideas, je participais, le 1er septembre 2021 à Bruxelles, à un atelier intitulé « #Covid-19, pour en finir avec la sidération ». L’échange très riche avec les autres invité·es a permis de faire émerger des communs dont l’importance d’établir des stratégies de transformation par la maladie, de révéler l’expertise … Lire la suite →

    #Interventions_publiques #Belgique #Féminisme #Pensée #Santé


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    • #construction_de_l'ignorance = #agnotologie ?

      En lien, cette fin de semaine, à Rennes et à distance, feat. @demeter (j’avais oublié que j’étais arrivé par elle, cf. https://seenthis.net/messages/938490) :

      [Colloque] Ignorance scientifique, ignorance de genre ? La construction genrée des problèmes de santé publique
      https://arenes.eu/events/event/ignorance-scientifique-de-genre
      Jeudi 9 décembre 2021 > Vendredi 10 décembre 2021
      [Rennes] MSH-B - Amphi Robert Castel (site EHESP)
      Orateur(s)
      Sezin Topçu, Ilana Löwy et les intervenant.e.s du colloque

      Le colloque a pour dessein de déployer une réflexion sur la façon dont sont produits et diffusés des savoirs et des ignorances, qu’il s’agit de saisir dans une perspective de genre, au sein des différents espaces sociaux où se trouve livrée une parole sur la santé : espaces scientifique, médiatique et politique.

      Il vise à explorer comment le genre structure les scènes d’énonciation des problèmes de santé, les rhétoriques de légitimation et de délégitimation des problèmes, ainsi que les actions déployées par des acteurs et actrices appartenant à ces différents espaces sociaux, mais aussi les coûts et les ressources qui accompagnent ces actions.

      La participation au colloque est libre et gratuite, avec inscription obligatoire pour les membres en présentiel ou en distanciel [par contre, pas plus d’infos sur comment visionner].

      Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 7 décembre sur https://isigenre.sciencesconf.org

      Le colloque se déroulera en respectant les gestes barrières avec le port du masque ; le pass sanitaire sera exigé à l’ouverture du colloque.

      Coordinatrices du projet : Béatrice Damian-Gaillard, Bleuwenn Lechaux, Eugénie Saitta, Comité d’organisation : Marylène Bercegeay, Gildas Brégain, Annabelle Demy, Sandy Montañola, Brice Noël, Suzanne Quintin.

      PROGRAMME

      Jeudi 9 décembre 2021

      A partir de 9h00 : Accueil des participant.e.s

      9h30-10h : Introduction / Jean-Pierre Le Bourhis, Béatrice Damian-Gaillard, Bleuwenn Lechaux, Eugénie Saitta

      10h00-11h : Conférence : Sezin Topçu : Des incertitudes sur les risques aux ignorances genrées ? Innovation technique, progrès biomédical et santé reproductive

      11h-12h30 : Opérer des tris dans les identités de genre : savoirs et dispositifs « gender blind »
      Président : Gildas Bregain , Discutant : Renaud Crespin

      Sarah Demart et Charlotte Pezeril : La production de l’ignorance des femmes racisées dans le champ du VIH/sida en Belgique
      Sylvain Besle, Emilie Charton et Estelle Vallier : Genre et recherche clinique : une participation inégalitaire aux essais précoces en cancérologie
      Mélanie Lallet et Marion Coville : Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grandes autistes femmes ?

      Pause déjeuner : 12h30-14h30

      14h30-15h30 : Conférence : Ilana Löwy : Corps genres et la production de l’ignorance : anatomie, physiologie, pathologie

      Pause : 15h30-16h00

      16h – 17h30 : Ignorance et genre des producteur·rice·s de savoirs en santé
      Président : Benoit Giry, Discutant : Jean-Noël Jouzel

      Cécile Lavier : « Les femmes, c’est la moitié de la population, mais c’est un sujet de niche ! » La prise en compte du genre comme stratégie au sein des organisations de santé.
      Maureen Sampic : Construction genrée et éducation autour des cancers
      Joëlle Palmieri : Fibromyalgie : une prise en charge médicale empreinte d’une histoire essentialiste de la douleur

      Vendredi 10 décembre 2021

      9h-10h45 : Opérer des tris dans les identités de genre : savoirs et dispositifs essentialisants
      Président : Renaud Hourcade Discutante : Lucile Ruault

      Sarah Perrin : Occultation et stigmatisation du genre féminin dans les recherches et politiques de santé publique liées aux drogues. Enjeux méthodologiques autour de la construction d’un savoir et de la recherche ethnographique sur une population invisibilisée
      Margaux Nève : Ignorances autour des causes de l’endométriose
      Eléonore Crunchant : Production d’ignorance dans l’anticipation de l’infertilité
      Lucile Hervouet : Les violences conjugales sont-elles un problème de femmes ? Construction et angles morts de l’action publique contre les violences intrafamiliales en Polynésie française.

      Pause : 10h45-11h

      11h-12h30 : Reconduire l’ignorance genrée des problèmes de santé
      Président : Marcel Calvez, Discutant : Emmanuel Henry

      Baptiste Schummer : « Le rose fait le poison ». De la pertinence du genre dans l’analyse des controverses relatives au glyphosate : entre rationalité(s), risque et danger.
      Raphaël Perrin : Quand des médecins produisent et reproduisent l’ignorance médicale : le cas de l’avortement et de ses risques
      Laura Verquere : Production de savoirs et reconduction d’ignorance dans le problème public du post-partum

      Pause Déjeuner : 12h30-14h

      14h-15h30 : Combattre l’ignorance genrée des problèmes de santé : savoirs concurrents
      Présidente : Sandy Montañola Discutante : Alice Romerio

      Sarah Roussel : “1er rdv gygy … comment ça se passe ???” : Approche socioreprésentationnelle de la construction des savoirs liés à l’examen gynécologique à partir des médias digitaux
      Carla Robison : De l’ignorance sexuelle au savoir “sans rapport avec les planches anatomiques” : le roman gynécologique ou la connaissance par corps
      Crystale Aounit : L’acné après la pilule. Controverses et expertise profane sur les effets des associations oestroprogestatives.

      cf. également l’ appel à communications :
      https://www.sfsic.org/aac-evenement/ignorance-scientifique-ignorance-de-genre-la-construction-genree-des-probleme
      Lien en pdf : https://www.sfsic.org/wp-inside/uploads/skp-membership/demande_adh/aac_ignorance-scientifique-ignorance-de-genre-la-construction-genree-des-prob

      Début :

      Alors que l’étymologie grecque du terme « ignorance » – ἀγνῶσις / agnôsis – se traduit en français par l’expression « ne pas savoir », les nombreuses études rattachées au domaine scientifique qu’est l’agnotologie étendent les significations couvertes par ce que ce vocable renfermait au préalable en s’attelant, par exemple, à comprendre comment on peut « ignorer ce que l’on sait » (Dedieu & Jouzel, 2015), soit « des situations dans lesquelles des savoirs potentiellement disponibles pour l’action ne sont pas utilisés » (Dedieu & Jouzel 2015 : 106).

  • Néoules : à La Passerelle on dissèque la fibromyalgie
    https://joellepalmieri.org/2021/11/12/neoules-a-la-passerelle-on-disseque-la-fibromyalgie

    Le 24 novembre 2021 à 14h30, j’ai le plaisir d’aller à la rencontre des habitant·es du canton du Val d’Issole (Var) lors d’un échange organisé par la Passerelle, au 7 avenue de Provence à Néoules. Cet échange permettra de présenter mon dernier livre, « La douleur impensée : autopsie féministe de la fibromyalgie, une “maladie … Lire la suite →

    #Interventions_publiques #Féminisme #France #Pensée #Santé


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  • « La douleur impensée » dans Var Matin
    https://joellepalmieri.org/2021/11/14/la-douleur-impensee-dans-var-matin

    L’édition dominicale du 14 novembre 2021 de Var Matin fait la part belle à « La douleur impensée : autopsie féministe de la fibromyalgie, une “maladie de femmes” ». Une pleine page dans la PQR, référencée en Une, de quoi me réjouir et attendre les événements à venir avec impatience !

    #Revue_de_presse #Féminisme #France #Pensée #Santé


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  • « La douleur impensée » à Paris !
    https://joellepalmieri.org/2021/11/10/la-douleur-impensee-a-paris

    La librairie du Québec, distributeur de M Éditeur en Europe, vous invite à une rencontre et à une signature en ma présence autour de mon ouvrage « La douleur impensée – Autopsie féministe de la fibromyalgie, une “maladie de femmes” », le jeudi 18 novembre à 19h (ouverture des portes à 18h30) au 30 rue Gay Lussac, … Lire la suite →

    #Humeurs #Interventions_publiques #Féminisme #France #Pensée #Santé


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  • Shiatsu : une piste de traitement de la fibromyalgie
    https://joellepalmieri.org/2021/11/03/shiatsu-une-piste-de-traitement-de-la-fibromyalgie

    J’intervenais jeudi 28 octobre 2021, en visioconférence, sur le shiatsu comme piste de traitement de la fibromyalgie dans le cadre des Jeudis du SPS organisée par le Syndicat des professionnels du shiatsu. Lors de cette édition, l’occasion m’a été donnée de présenter mon livre « La douleur impensée – Autopsie féministe de la fibromyalgie, une “maladie de … Lire la suite →

    #Interventions_publiques #Pensée #Santé


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  • #Canada Les recherches ne révèlent aucun reste humain sur le site de l’ancien Hôpital Camsell D’après les informations de Stephen David Cook
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1834031/hopital-camsell-edmonton-autochtones-arret-fouilles

    Des fouilles pour trouver des restes humains sur le site de l’ancien Hôpital Camsell, à Edmonton, ont pris fin vendredi après que des équipes n’en ont découvert aucun.

    L’établissement avait accueilli des patients autochtones du nord de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest pendant des dizaines d’années, notamment pour traiter des cas de tuberculose. Le site situé au coin de la 128e Rue et de la 144e Avenue est prévu d’accueillir des propriétés résidentielles.

    L’été dernier, un radar à pénétration de sol avait permis de creuser dans 13 endroits, mais les recherches ont été infructueuses. Jeudi et vendredi, 21 anomalies ont fait l’objet de trous dans la terre, mais seuls des débris ont été remontés à la surface.

    D’autres recherches ne sont pas prévues sur le site.

    Selon le chef de la Première Nation Papaschase, Calvin Bruneau, des préoccupations persistent étant donné que tant de personnes ont déclaré que des gens avaient été enterrés à cet endroit : “Que leur est-il arrivé ? Ont-ils été retirés et enterrés autre part ? ”

    Il dit avoir entendu des témoignages au fil des ans de projets de développement qui ne prenaient pas en compte que des restes humains pouvaient exister à certains endroits.

    “L’ennui, c’est que personne ne veut parler, affirme le chef Bruneau, qu’il s’agit d’anciens employés, d’anciens promoteurs ou de constructeurs [ …] Tout est passé sous silence. ”

    Les recherches sur le site de l’ancien Hôpital Camsell ont été financées par le promoteur immobilier. L’architecte, Gene Dub, dit avoir fait ce geste après avoir été bouleversé par la découverte au printemps des restes de 215 enfants enterrés sur le site d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops, en Colombie-Britannique.

    #peuples_autochtones #histoire #disparitions #fosse_commune #enfants #pensionnat #école #cadavres #vol #viols #peuples_premiers #nations_premières #premières_nations #autochtones #colonialisme #extermination #génocide #tuberculose

  • Jeudis du SPS : fibromyalgie et shiatsu
    https://joellepalmieri.org/2021/10/21/jeudis-du-sps-fibromyalgie-et-shiatsu

    Le Syndicat des professionnels du shiatsu consacre le 28 octobre à 18h30 un de ses rendez-vous mensuels en ligne sur la santé à mon expérience du shiatsu dans la gestion de la fibromyalgie. L’occasion m’est ainsi donnée de présenter mon livre « La douleur impensée – Autopsie féministe de la fibromyalgie, une “maladie de femmes” » sortie … Lire la suite →

    #Humeurs #Interventions_publiques #Pensée #Santé


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  • #Suisse : Le spectre de pénuries d’électricité met la Suisse dans tous ses états Le Temps - Stéphane Bussard

    Un rapport de l’Office fédéral de l’énergie signale que le pays court un vrai risque de black-out en hiver d’ici à 2025. Face à ce constat, le patron d’Economiesuisse appelle à un retour du nucléaire tandis que d’autres, dont le conseiller national Roger Nordmann, saluent un projet de construction d’un réseau de 2000 mini-centrales à gaz


    Image d’illustration. Le réseau entre Rothenburg et Inwil, septembre 2012. — © KEYSTONE/Sigi Tischler

    « C’était une erreur d’interdire au fond la construction de nouvelles centrales nucléaires en Suisse. » Président d’Economiesuisse, Christoph Mäder n’a pas peur de contester, dans la SonntagsZeitung, le résultat de la votation fédérale de 2017 qui avait entériné la sortie du nucléaire dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050. Mais au vu des pénuries d’énergie qui se profilent à l’horizon, et du débat climatique, le retour du nucléaire est dans l’air du temps.

    La suite payante : https://www.letemps.ch/suisse/spectre-penuries-delectricite-met-suisse-etats

    #électricité #énergie #pénurie #juste_à_temps #zero_stock

    • La Confédération peut prendre des mesures en cas de pénurie
      https://www.rts.ch/info/suisse/12571985-des-centrales-a-gaz-pour-pallier-le-risque-dune-penurie-delectricite-li

      La Confédération informe déjà les entreprises suisses sur de possibles mesures en cas de pénurie d’électricité, rapporte aussi la NZZ am Sonntag. Des brochures sont envoyées à quelque 30’000 entreprises.

      Le document les informe qu’en cas de pénurie d’électricité, le Conseil fédéral peut les obliger à réduire leur consommation d’électricité d’un certain pourcentage. Selon la brochure, en cas de pénurie d’électricité, la première étape consiste à appeler la population à réduire sa consommation.

      Dans un second temps, le Conseil fédéral peut interdire l’exploitation des piscines, systèmes de climatisation ou escaliers roulants.

      Ce n’est que lors d’une troisième étape que des quotas d’électricité peuvent être imposés à l’économie.

      C’est pourquoi la brochure invite également les entreprises à réfléchir à la manière dont elles peuvent économiser de l’électricité. Outre la pandémie, le scénario d’une pénurie d’électricité est actuellement considéré comme la plus grande menace pour l’approvisionnement de la Suisse.

  • Is America experiencing an unofficial general strike? | Robert Reich | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/oct/13/american-workers-general-strike-robert-reich

    ‘No one calls it a #general_strike. But in its own disorganized way it’s related to the organized strikes breaking out across the land.’

    Across the country, people are refusing to return to backbreaking or mind-numbing low-wage jobs

    Last Friday’s jobs report from the US Department of Labor elicited a barrage of gloomy headlines. The New York Times emphasized “weak” jobs growth and fretted that “hiring challenges that have bedeviled employers all year won’t be quickly resolved,” and “rising wages could add to concerns about inflation.” For CNN, it was “another disappointment”. For Bloomberg the “September jobs report misses big for a second straight month”.

    The media failed to report the big story, which is actually a very good one: American workers are now flexing their muscles for the first time in decades.

    You might say workers have declared a national general strike until they get better pay and improved working conditions.

    No one calls it a general strike. But in its own disorganized way it’s related to the organized strikes breaking out across the land – Hollywood TV and film crews, John Deere workers, Alabama coal miners, Nabisco workers, Kellogg workers, nurses in California, healthcare workers in Buffalo.

    Disorganized or organized, American workers now have bargaining leverage to do better. After a year and a half of the pandemic, consumers have pent-up demand for all sorts of goods and services.

    But employers are finding it hard to fill positions.

    Last Friday’s jobs report showed the number of job openings at a record high. The share of people working or actively looking for work (the labor force participation rate) has dropped to 61.6%. Participation for people in their prime working years, defined as 25 to 54 years old, is also down.

    Over the past year, job openings have increased 62%. Yet overall hiring has actually declined.

    What gives?

    Another clue: Americans are also quitting their jobs at the highest rate on record. The Department of Labor reported on Tuesday that some 4.3 million people quit their jobs in August. That comes to about 2.9% of the workforce – up from the previous record set in April, of about 4 million people quitting.

    All told, about 4 million American workers have been leaving their jobs every month since the spring.

    These numbers have nothing to do with the Republican bogeyman of extra unemployment benefits supposedly discouraging people from working. Reminder: the extra benefits ran out on Labor Day.

    Renewed fears of the Delta variant of Covid may play some role. But it can’t be the largest factor. With most adults now vaccinated, rates of hospitalizations and deaths are way down.

    My take: workers are reluctant to return to or remain in their old jobs mostly because they’re burned out.

    Some have retired early. Others have found ways to make ends meet other than remain in jobs they abhor. Many just don’t want to return to backbreaking or mind-numbing low-wage shit jobs.

    The media and most economists measure the economy’s success by the number of jobs it creates, while ignoring the quality of those jobs. That’s a huge oversight.

    Years ago, when I was secretary of labor, I kept meeting working people all over the country who had full-time work but complained that their jobs paid too little and had few benefits, or were unsafe, or required lengthy or unpredictable hours. Many said their employers treated them badly, harassed them, and did not respect them.

    Since then, these complaints have only grown louder, according to polls. For many, the pandemic was the last straw. Workers are fed up, wiped out, done-in, and run down. In the wake of so much hardship, illness and death during the past year, they’re not going to take it anymore.

    In order to lure workers back, employers are raising wages and offering other inducements. Average earnings rose 19 cents an hour in September and are up more than $1 an hour – or 4.6% – over the last year.

    Clearly, that’s not enough.

    Corporate America wants to frame this as a “labor shortage.” Wrong. What’s really going on is more accurately described as a living-wage shortage, a hazard pay shortage, a childcare shortage, a paid sick leave shortage, and a healthcare shortage.

    Unless these shortages are rectified, many Americans won’t return to work anytime soon. I say it’s about time.

    Robert Reich, a former US secretary of labor, is professor of public policy at the University of California at Berkeley and the author of Saving Capitalism: For the Many, Not the Few and The Common Good. His new book, The System: Who Rigged It, How We Fix It, is out now. He is a Guardian US columnist. His newsletter is at robertreich.substack.com

    #USA #Travail #grève_rampante #démissions #pénurie_de_main_d'oeuvre

    • #Striketober : les ouvriers plantent leur pancarte sur les réseaux
      https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-des-reseaux-sociaux/striketober-les-ouvriers-plantent-leur-pancarte-sur-les-reseaux

      Un mouvement gréviste d’ampleur inédite secoue les Etats-Unis. Galvanisés par une inversion des rapports de force entre travailleurs et employeurs, les grévistes montent au créneau, et prennent pied sur les réseaux sociaux.

      (...) sur les réseaux sociaux, les commentaires des universitaires et des économistes soulignent aussi une réalité locale : très peu de travailleurs américains peuvent se mettre en grève sans être syndiqués. Or, comme seulement 6,3% des salariés du secteur privé sont affiliés à un syndicat, le mouvement de grève est mécaniquement limité.

    • Striketober : comprendre le retour des grèves aux Etats-Unis
      https://rapportsdeforce.fr/linternationale/striketober-comprendre-le-retour-des-greves-aux-etats-unis-102511461

      Les États-Unis vivent actuellement un mouvement de grève national inédit appelé « Striketober » (contraction de « strike », qui signifie grève, et « october » : octobre). Quelles en sont les causes ? Quelles sont les revendications des grévistes ? Assiste-t-on au retour en grâce des syndicats ? Rapports de Force a épluché pour vous la presse américaine et répond à vos interrogations.

      Avec déjà plus de 100 000 grévistes à travers le pays, ce mois d’octobre 2021 est, en fait, l’étape la plus récente d’un mouvement amorcé depuis plusieurs années. Ainsi, l’année 2018 avait déjà été marquée par une importante grève des enseignants et 2019 avait connu 25 « interruptions de travail majeures » (c’est-à-dire un mouvement de grève d’au moins 1000 salariés). Un record depuis 2001, puisque si la grève n’est pas une nouveauté dans l’histoire du pays (le Bureau du Travail en relevait pas moins de 5 716 pour la seule année 1971) elle avait presque disparu du paysage social américain depuis la répression des années 80.

      Entre la vague de grèves, en majorité sauvages, du début de la crise sanitaire et les actions syndicales d’envergure d’octobre 2021, la grève a été saisie comme outil de lutte par le mouvement Black Lives Matter, et le patronat s’est inquiété de la Great Resignation, ou Big Quit, cette vague de démissions sans précédent qui voit en moyenne 4 millions d’Américains quitter leur emploi chaque mois, depuis avril. La crise sanitaire a donc été un accélérateur de la conflictualité sociale aux États-Unis. Et si le taux d’approbation des syndicats dans la population est cette année au plus haut (68%) depuis 1965, c’est l’aboutissement d’une tendance amorcée dès 2016, selon l’institut Gallup, qui en mesure l’évolution depuis les années 30.

  • Les géants de l’habillement fragilisés par le confinement prolongé du Vietnam
    https://fr.fashionnetwork.com/news/Les-geants-de-l-habillement-fragilises-par-le-confinement-prolong

    Chaussures de sport, sweat-shirts, pantalons de survêtement : le confinement strict et prolongé du Vietnam en raison du coronavirus a provoqué des pénuries de produits chez des marques internationales telles que #Nike et #Gap, devenues de plus en plus dépendantes des fabricants de ce pays d’Asie du Sud-Est.

    Dans son usine de tissus à l’est de Hanoï, Claudia Anselmi, la directrice de Hung Yen Knitting & Dyeing, sous-traitant pour plusieurs géants européens et américains de l’habillement, se demande chaque jour si les machines vont devoir s’arrêter.

    Lorsque la dernière vague de #Covid-19 a frappé le pays au printemps, la production a chuté de 50%, et l’Italienne est confrontée à des problèmes d’approvisionnement.

    « Les restrictions de voyage ont mis en péril toute la logistique d’entrée et de sortie... cela a créé de longs, longs retards » dans la livraison du fil utilisé dans des maillots de bain et des vêtements de sport pour des clients tels que #Nike, #Adidas et Gap, a-t-elle déclaré à l’AFP.

"Nous ne survivons que si nous avons du #stock".

    Ajouter à cela des mesures de #confinement contrôlées de manière stricte qui ont empêché de nombreux vietnamiens de se rendre au travail ou de circuler pendant de longues périodes.

    

Plusieurs chauffeurs du delta du Mékong ont dû attendre trois jours et trois nuits dans leur véhicule avant d’entrer dans Can Tho (sud), a raconté Hamza Harti, le responsable de l’entreprise de logistique FM Logistic lors d’une table ronde à la chambre de commerce française de Hanoï. « Ils étaient sans nourriture, sans rien ».

 

    Accélérées par la guerre commerciale entre Washington et Pékin, les relocalisations d’usines de la #Chine vers l’Asie du Sud-Est se sont amplifiées ces dernières années, particulièrement au bénéfice du Vietnam.


    Risques de rupture d’approvisionnement
    Mais les mesures sanitaires exposent désormais les #multinationales à des risques de rupture d’#approvisionnement.



    L’équipementier Nike, qui produit la moitié de ses chaussures dans le pays communiste, a annoncé des pénuries et a revu ses prévisions de vente à la baisse, déclarant que 80% de ses usines dans le sud du pays ont dû fermer.



    Le japonais Fast Retailing, propriétaire de la marque #Uniqlo, a également mis sur le compte du blocage du Vietnam des retards dans la production de ses vêtements.

    #Adidas a de son côté estimé que la baisse de ses ventes pourrait atteindre jusqu’à 500 millions d’euros d’ici à la fin de l’année.

    

Plusieurs marques dont Nike et Adidas ont annoncé qu’elles envisageaient de produire temporairement ailleurs qu’au Vietnam.


    Dans une lettre adressée au Premier ministre Pham Minh Chinh, plusieurs associations d’entreprises américaines, européennes, sud-coréenne et du sud-est asiatique ont tiré la sonnette d’alarme, avertissant que 20% de leurs membres fabricants avaient déjà quitté le pays.

"Une fois la production déplacée, il est difficile d’y revenir", ont-ils écrit.

    Nguyen Thi Anh Tuyet, directrice générale adjointe de Maxport Vietnam, dont les 6.000 employés fabriquent des vêtements de sport pour des entreprises comme #Lululemon, #Asics et Nike, a déclaré à l’AFP que l’entreprise était « très inquiète » de voir ses clients retirer leurs commandes, même si elle est l’une des rares à avoir traversé ces derniers mois pratiquement indemne.



    Sans clients étrangers, « nos travailleurs se retrouveraient sans emploi », a-t-elle ajouté. La pandémie n’a pas seulement frappé l’industrie textile du pays, elle menace également le café, le Vietnam étant le premier producteur mondial de robusta.


    Les constructeurs automobiles n’y ont pas échappé non plus : #Toyota a réduit sa production pour septembre et octobre, en partie à cause du virus, et a déclaré à l’AFP que « l’impact a été important au Vietnam », ainsi qu’en Malaisie.

    

Les pénuries ont été aggravées par un regain de la demande en Occident, après un effondrement au plus fort de la crise du Covid-19.

Dans son usine textile près de Hanoï, Mme Anselmi pense que les entreprises resteront au Vietnam si le pays parvient à retrouver une certaine normalité en octobre :

    « Si nous pouvons permettre aux usines de travailler, je pense que la confiance (dans le Vietnam) est toujours là ».

    #Textile #Vietnam #Italie #café #vêtements #industrie_textile #conditions_de_travail #exploitation #mode #coronavirus #capitalisme #chaîne_d'approvisionnement #mondialisation #pénuries

  • #Harcèlement et #maltraitance institutionnelle à l’#université

    Le harcèlement est devenu un véritable #fléau dans les universités. Il touche tous les personnels. Les #femmes en sont les premières victimes. En cause un #management de plus en plus délétère, des conditions de travail qui brisent les #solidarités, des mesures de prévention très insuffisantes et des plans d’action pour l’#égalité professionnelle qui restent anémiques.

    L’université va mal. Alors que Frédérique Vidal, dans une conférence de presse de rentrée totalement hors sol, célébrait récemment son bilan sur un air de « Tout va très bien Madame la Marquise », des enquêtes et analyses montrent que cette rentrée universitaire est la plus calamiteuse qui soit : la #précarité_étudiante reste dramatique en l’absence de toute réforme des bourses - promise et oubliée -, les #burnout explosent chez les personnels, eux aussi de plus en plus précaires, et les jeunes docteurs sont nombreux à considérer que « la #France est un pays sans avenir pour les jeunes chercheurs ». Significativement une enquête en 2020 auprès d’un millier de personnels de l’Université de Strasbourg nous apprenait que 46 % des enseignants-chercheurs, enseignants et chercheurs considéraient que les conditions d’exercice de leurs missions étaient mauvaises alors que 49% d’entre eux étaient pessimistes quant à leur avenir professionnel.

    En 2021, avec 30 000 étudiants supplémentaires sans les moyens nécessaires pour les accompagner, les universitaires en sont réduits à gérer la #pénurie et à constater une dégradation inexorable des conditions d’étude et de travail. La crise sanitaire a certes fonctionné comme un démonstrateur et un accélérateur de cette dégradation, mais elle ne saurait masquer la #violence_institutionnelle et la responsabilité historique de l’État lui-même. Depuis 20 ans au moins, les politiques publiques ont méthodiquement saigné, privatisé et précarisé les #services_publics de la santé et du savoir, l’hôpital et la #recherche. L’ironie est cruelle : beaucoup de celles et ceux qui prennent soin de nos corps et de celles et ceux qui fécondent notre esprit sont aujourd’hui en grande souffrance physique et psychique. Si un tel contexte affecte au sein de l’université et de la recherche les personnels de tous statuts, il n’en reste pas moins que les inégalités sont exacerbées et que les salariés les plus touchés sont les précaires et les femmes.

    Les 18 observations qui suivent sont issues d’une expérience de dix années d’accompagnement d’enseignantes et d’enseignants qui sont en difficulté ou en souffrance. De plus en plus souvent en grande souffrance. Elles ne portent que sur des situations de personnels enseignants - mais certaines d’entre elles pourraient aussi être pertinentes pour des personnels Biatss - et ne traitent pas du harcèlement au sein de la communauté étudiante ou entre personnels et étudiants, un sujet tout aussi grave. Cet accompagnement de personnels enseignants est réalisé à titre syndical, mais aussi comme membre d’un CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). J’estime aujourd’hui que la souffrance des personnels a atteint et dépassé les limites de ce qui est humainement et éthiquement admissible. Afin de comprendre la nature de ces limites, je formule une série de réflexions, à partir de notes prises au fil des années. Il me semble qu’elles portent un sens, même si elles ne peuvent être généralisées et n’ont pas une valeur de vérité absolue. Il s’agit ici d’un témoignage reposant sur une expérience, possiblement partageable, certainement partagée par d’autres collègues, une expérience également informée par des échanges avec des représentants de personnels de diverses universités. Ces observations sont suivies d’une brève réflexion sur les plans d’action pour l’égalité femmes-hommes dans les universités, plans dont l’institution se sert trop souvent pour créer un effet de masque sur des pratiques intolérables.

    1. S’il arrive que des hommes soient victimes de situation de présomption de harcèlement ou de pression au travail, je constate que sur 10 dossiers ce sont en moyenne 8 femmes qui sollicitent un accompagnement. Cette moyenne est relativement constante d’une année à l’autre.

    2. Les situations de présomption de harcèlement moral dont les femmes sont victimes comportent souvent une dimension sexiste, si bien que les frontières entre harcèlement moral et harcèlement sexuel sont poreuses.

    3. La difficulté la plus grande pour prouver une situation de harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel, consiste dans le recueil de témoignages qui ne soient pas anonymes.

    4. Quand les personnels sollicitent un accompagnement syndical, ils sont en souffrance depuis de nombreux mois, souvent plus d’un an, parfois plusieurs années. On peut en déduire que les procédures de prévention, d’alerte et de signalement ne fonctionnent pas bien.

    5. Les situations de présomption de harcèlement ou de pression au travail procèdent le plus souvent par « autorité hiérarchique », l’auteur appartenant à une direction de composante, d’institut ou de laboratoire. Ces membres de la direction de structures peuvent, en certains cas, être eux-mêmes victimes de pression au travail, voire de harcèlement. Ils subissent en particulier une pression forte des directions des universités et ont la responsabilité de gérer la pénurie.

    6. On observe depuis la loi LRU et la généralisation des appels à projet et de la concurrence entre les universités, laboratoires et collègues, un exercice de plus en plus bureaucratique, solitaire et autoritaire de la gestion des différentes structures d’enseignement et de recherche : alors que les enseignants-chercheurs et chercheurs en responsabilité sont des pairs élus - et non des supérieurs hiérarchiques directs de leurs collègues -, ils se comportent de plus en plus comme des chefs d’entreprise.

    7. Il est rare qu’une situation de harcèlement implique seulement deux personnes : l’auteur du harcèlement et sa victime. Le harcèlement se développe dans un collectif de travail qui présente des problèmes organisationnels et prospère avec la complicité active des uns et le silence des autres.

    8. Le nombre et la gravité des situations de pression au travail et/ou de harcèlement sont proportionnels au degré de sous-encadrement, de sous-formation des encadrants et de restriction budgétaire que subit une composante.

    9. Les moyens les plus fréquemment utilisés dans le cadre d’un harcèlement d’un.e enseignant.e par voie hiérarchique sont les suivants : le dénigrement et la dévalorisation, parfois en direction des collègues, voire des étudiants, l’imposition d’un service non souhaité, l’imposition de tâches administratives, l’évaluation-sanction, la menace de modulation du service à la hausse pour cause de recherche insuffisante, le refus d’accès à des responsabilités ou à des cours souhaités, le refus de subventions ou de soutien financiers pour la recherche, les menaces de sanctions disciplinaires.

    10. Le harcèlement administratif peut prendre trois formes. Soit un retard ou une incapacité durable de l’administration à résoudre une situation en raison d’un sous-encadrement des services - c’est très fréquent. Soit des erreurs ou des fautes de l’administration qu’elle ne reconnaît pas - c’est régulier. Soit un refus politique de reconnaitre les torts de la hiérarchie, et par conséquent de l’établissement lui-même – c’est systématique.

    11. Le harcèlement d’un personnel peut être organisé avec comme objectif de le faire quitter la faculté ou le laboratoire à des fins de réorganisation des formations ou de la recherche, ou encore pour des raisons de postes.

    12. La saisine des sections disciplinaires pour des fautes ou des comportements déviants qui pouvaient être traités dans le cadre d’une médiation, est de plus en plus fréquente, ce qui témoigne d’une dérive autoritaire des présidents d’université qui n’hésitent plus à utiliser et à abuser des pouvoirs que leur attribue la LRU.

    13. Le traitement des situations de harcèlement conduit le plus souvent les DRH à déplacer la victime dans une autre composante alors que le personnel harcelant est confirmé dans son poste et ses responsabilités. La victime subit alors une triple peine : le changement professionnel qui implique soit un surtravail, soit un désoeuvrement dans le cas d’une placardisation ; l’absence de reconnaissance du préjudice et l’absence de réparation ; l’injustice, la révolte et la souffrance provoquées par le maintien du personnel harceleur dans ses responsabilités.

    14. Les personnels de santé – médecins de prévention, psychologues du travail – avouent leurs difficultés ou même leur impuissance à aider efficacement les victimes. Ils finissent par conseiller à la victime de s’en aller, de démissionner, de changer de poste. Il arrive aussi que des militants syndicaux formulent le même conseil afin de protéger la victime.

    15. L’administration passe plus de temps et d’énergie à construire son irresponsabilité qu’à traiter les situations de souffrance au travail. Elle estime tour à tour que ce sont les directeurs de composantes qui n’aident pas la DRH, que les médecins sont impuissants ou que le CHSCT est responsable de l’enquête en cours et de ses résultats. Tout est fait pour dédouaner les équipes politiques et les directions administratives en place. Chacun pense à se protéger juridiquement avant de protéger la victime.

    16. Au premier rang du travail de déresponsabilisation de l’institution par elle-même, il y a l’imputation presque systématique de la responsabilité de la vie privée du personnel dans la cause de sa souffrance, et en particulier dans les facteurs qui ont déclenché une tentative de suicide ou un suicide.

    17. Les cabinets d’expertise en risques psychosociaux, les formations au management et le développement des pratiques de coaching traitent rarement les causes du harcèlement et de la souffrance au travail : ils ont pour fonction principale de remettre les personnels au travail.

    18. Les « Assises des ressources humaines » et autres procédures participatives qui se mettent en place dans les universités, de même que les proclamations de « bienveillance » qui accompagnement les discours des directions et présidences, constituent les derniers avatars du management néolibéral, principalement destinés à auréoler les DRH des universités d’une vertu éthique et démocratique.

    C’est aussi cette dernière question qui traverse le communiqué de presse du SNESUP-FSU de l’université de Strasbourg sur la politique sociale et la stratégie de cet établissement. A quoi donc peuvent servir des « Assises des Ressources humaines » si le président qui les propose distribue de manière discrétionnaire des primes d’intéressement à 9 professeurs des universités dont 8 hommes et une femme ? Parallèlement, je poserais aussi la question suivante : à quoi donc peuvent servir tous les plans de parité et d’égalité professionnelle qui sont adoptés en ce moment dans les universités si les établissements d’enseignement supérieur sont incapables d’éradiquer en leur sein les multiples pratiques de pression au travail, de dénigrement, de discrimination ou de harcèlement ?

    Ces Plans d’action pour l’égalité professionnelle femmes-hommes dans l’Enseignement supérieur et la recherche existent depuis 2013, ont été relancés en 2018 et inscrits en 2019 dans la loi de Transformation de la fonction publique. Les universités ont donc l’obligation de les adopter. Ces plans d’action, tels qu’ils sont actuellement conçus et mis en œuvre par les institutions, ne doivent pas nous leurrer : même si certains dispositifs sont propres à faire avancer les causes de l’égalité et de la parité – la lutte contre les inégalités salariales en particulier -, ils constituent d’abord les produits d’une communication et d’une politique néolibérale qui ont pour fonction de donner une apparence féministe et humaniste à un management qui reste fondamentalement masculin et autoritaire. Soyons aussi attentif à ceci : il se pourrait que se mette en place un management « diversitaire ». Vous serez managés et « ménagés », certes en fonction des multiples évaluations que vous subissez, mais aussi en fonction de votre genre, de votre statut, de vos orientations et bien sûr de vos conceptions et pratiques des libertés académiques.

    Pour finir, j’insiste sur ceci : le silence doit cesser. Des drames humains se déroulent à bas bruit au sein des universités. Ce silence n’est plus supportable. L’état de mal-être et de souffrance des personnels est tel qu’il est grand temps de tirer le signal d’alarme. Les administrations, en protégeant les harceleurs, font plus que mépriser les victimes : elles légitiment et favorisent toutes les formes de violence au travail, de discrimination et de sexisme. Mais les administrations ne sont pas séparables des agents qui les composent, des enseignants qui sont parfois devenus, malgré eux ou volontairement, des administrateurs à mi-temps et à temps plein. Il n’y aura pas d’amélioration des relations de travail au sein des facultés et laboratoires sans une réflexion collective qui conduise à des amendements dans les comportements individuels, à une promotion et une défense active de la collégialité qui ne peut exister sans le respect de l’intégrité de chaque personne. C’est à ces conditions que l’on pourra faire de la recherche et de l’enseignement l’invention d’un sujet collectif qui ne peut exister sans ce qui est au fondement de l’éthique : être un sujet pour un autre sujet.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/111021/harcelement-et-maltraitance-institutionnelle-l-universite

    #facs #précarisation #privatisation #souffrance #harcèlement_moral #sexisme #harcèlement_sexuel #autorité_hiérarchique #loi_LRU #concurrence #appels_à_projets #silence #sous-encadrement #sous-formation #restrictions_budgétaires #dénigrement #dévalorisation #évaluation-sanction #menace #sections_disciplinaires #médiation #dérive_autoritaire #placardisation #réparation #injustice #silence #irresponsabilité #déresponsabilisation #bienveillance #coaching #management_néolibéral #mal-être

    ping @_kg_

    –-

    ajouté à la métaliste sur le #harcèlement_sexuel à l’université :
    https://seenthis.net/messages/863594
    et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/863594#message863596

  • Le système de santé suisse risque de tomber malade

    La population de la Suisse vieillit, le nombre de cas de maladies complexes augmente. C’est un #défi énorme pour le #système_de_santé du pays, réputé pour sa qualité. Un défi rendu plus sérieux encore par le manque de #professionnels qualifiés : le #personnel_soignant est souvent sous #pression, parfois jusqu’à l’explosion.

    Les coûts augmentent, les plans de réforme échouent et le #personnel_qualifié fait défaut : le système de santé suisse n’est pas au mieux de sa forme. Le personnel soignant avait déjà tiré la sonnette d’alarme avant le coronavirus. Il se plaint de mauvaises conditions de travail et d’un manque de reconnaissance. Après un an et demi de pandémie, il est physiquement et psychiquement à bout de forces (cf. « Revue Suisse » 4/2021). La pression sur les soins continue cependant de croître, car les évolutions démographiques et sociétales ne cessent d’aggraver la situation. D’après les pronostics, le pays manquera d’environ 65 000 infirmières et infirmiers d’ici 2030. Les associations du personnel et les experts mettent en garde contre une pénurie. L’initiative populaire « Pour des soins infirmiers forts » est censée éviter que cela ne se produise. Le peuple votera le 28 novembre 2021.

    Beaucoup jettent l’éponge

    En Suisse, près de 214 200 personnes travaillent dans le secteur des soins, la plupart en hôpitaux (45 %) et en EMS (41 %). 14 % sont employées par des organisations extrahospitalières. Et bon nombre d’entre elles travaillent à temps partiel : un 100 % serait trop lourd, disent-elles. L’état des lieux est le suivant : le travail par équipes se concilie mal avec les intérêts privés et les obligations familiales, le travail est dur physiquement et psychiquement et la pression des économies dans le système de santé fait que les services emploient un minimum de personnel et sont contraints à l’efficacité. Infirmières et infirmiers ont souvent peu de temps pour répondre aux besoins individuels des patients et discuter de choses et d’autres avec eux. Ils souffrent de ne pas pouvoir exercer leur métier comme ils le souhaiteraient. Un grand nombre d’entre eux le quittent avant l’heure. Un tiers de celles et ceux qui jettent l’éponge n’ont même pas 35 ans.
    Les travailleurs étrangers à la rescousse

    Les postes mis au concours sont plus nombreux que jamais dans le secteur des soins en Suisse. Les responsables du personnel ont de la peine à les pourvoir. Ils embauchent donc souvent du personnel étranger. À l’Ostschweizer Kinderspital à Saint-Gall, par exemple, 42 % des médecins sont suisses, 36 % allemands et 8 % autrichiens. Le personnel infirmier diplômé compte quant à lui 86 % de Suisses. Les hôpitaux universitaires de Zurich et de Lausanne emploient en revanche bien davantage de travailleurs étrangers dans le secteur des soins, soit respectivement environ 60 % et 50 %. Les ménages privés engagent eux aussi de plus en plus de soignantes d’Allemagne et d’Europe de l’Est. Ces femmes sont en service presque 24 h/24, ont des salaires inférieurs et rentrent dans leur pays après quelques mois.

    Le fait de compenser les #sous-effectifs par de la #main-d’œuvre_étrangère est problématique pour des raisons éthiques : la Suisse compte sur des personnes qui ont été formées à l’étranger et dont l’étranger a besoin. À l’avenir, il pourrait être plus difficile de recruter hors de nos frontières, car les pays d’origine de ces travailleurs font davantage d’efforts pour les retenir. En même temps, les besoins en personnel continueront d’augmenter fortement en Suisse, notamment en raison du vieillissement de la population.

    Grand savoir-faire, peu d’autonomie

    Si l’on observe le nombre d’#infirmières et d’#infirmiers pour 1000 habitants, la Suisse s’en sort bien par rapport à d’autres pays. Mais il serait faux d’en conclure que la situation du métier est plus confortable qu’ailleurs, souligne Rebecca Spirig, professeure à l’Institut des sciences infirmières de l’université de Bâle : « Il faut considérer toutes les personnes qui sont prises en compte dans ce chiffre et comment elles sont employées. » En Allemagne, par exemple, le traitement des plaies ne fait partie du secteur des soins que depuis quelques années. En Suisse, la pratique des injections et la pose de perfusions sont comprises dans la formation de base. Aux États-Unis, ce sont des nurse practitioners qui prodiguent les premiers soins à la population. Et la Hollande a mis en place le modèle buurtzorg (aide à domicile) avec des équipes de soins à l’organisation très autonome, qui consultent, décident, traitent, coordonnent et font appel, si nécessaire, à d’autres professionnels.

    Les médecins ont un rôle prépondérant

    « La Suisse n’est pas une pionnière », relève Rebecca Spirig. Son #système_de_soins repose largement sur l’#expertise_médicale : « Les infirmières et infirmiers ont un grand savoir-faire, mais prennent peu de décisions. » En effet, même des mesures élémentaires comme le port de bas de contention requièrent une ordonnance médicale. À cela s’ajoute un certain flou : les personnes ayant besoin de soins et vivant chez elles ont souvent affaire à plusieurs prestataires de soins. Le personnel d’aide et soins à domicile fournit de l’aide pour l’hygiène corporelle quotidienne, change les pansements et soigne les plaies ; les médecins posent des diagnostics, traitent et prescrivent des thérapies ; les physiothérapeutes et les ergothérapeutes les conduisent. « Les soins ambulatoires manquent de structures et de processus homogènes », note Ursula Meider, de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW). La concertation est souvent insuffisante, ce qui peut entraîner des doublons, des lacunes et des traitements inadéquats.

    De grands écarts de #qualité

    Comme de nombreux autres domaines du quotidien, le système de santé suisse possède une organisation fédéraliste. La Confédération fixe les grands axes et les cantons les mettent en œuvre, délégant à leur tour certaine tâches aux communes. Celles-ci sont responsables d’une partie des soins de longue durée et des soins ambulatoires prodigués aux personnes âgées. Ainsi, les services médicaux et sociaux et la manière dont ils collaborent diffèrent fortement d’un endroit à l’autre.

    On note des efforts visant à améliorer le réseau des soins de base et à le rendre plus efficace. Des cabinets communs apparaissent, surtout dans les campagnes, regroupant plusieurs groupes de métiers. Il existe aussi des modèles avec des structures extrahospitalières fortes et des transferts fluides vers les soins stationnaires, qui sont partiellement soutenus par les pouvoirs publics. « Nous avons évalué de bons exemples », souligne l’experte en soins infirmiers Rebecca Spirig. Mais il n’y a pas de volonté politique de les promouvoir et de les mettre en place à l’échelle suisse. La chercheuse de la ZHAW, Ursula Meidert, a la même impression : « De nombreuses autorités n’agissent que quand il n’est plus possible de faire autrement. »

    Certains acteurs défendent leurs propres intérêts

    La complexité du système fait qu’il est difficile d’établir des connexions et d’initier des réformes profondes à long terme. La politique nationale rechigne à prendre des décisions : elle se perd souvent dans des débats de principe et s’avère peu apte à trouver des compromis. Des idées d’amélioration ont déjà échoué plusieurs fois au seuil des Chambres fédérales, où des acteurs de poids – notamment le corps médical, les caisses-maladie et l’industrie pharmaceutique – ont une influence considérable. Mais le peuple aussi est souvent critique vis-à-vis des plans de réforme. En 2012, par exemple, il a rejeté un projet tendant à améliorer la coordination et la qualité des soins de base.

    Les adversaires de l’innovation agitent toujours la menace d’une hausse des coûts et se font ainsi l’écho d’une préoccupation largement répandue. Des études montrent toutefois que des structures homogènes et des processus efficaces aident à couvrir les coûts. Quand la collaboration entre les différents groupes de métiers s’améliore, les employés sont en outre plus satisfaits et restent plus longtemps dans le système de santé. Rebecca Spirig, qui fait partie du comité d’initiative, espère que celle-ci stimulera aussi une coopération accrue : « Un oui permettrait de lancer des réformes non seulement dans les soins, mais aussi dans tout le système de santé ».

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/le-systeme-de-sante-suisse-risque-de-tomber-malade
    #pénurie #santé #travail #Suisse

  • Chine : les coupures de courant étranglent l’atelier du monde fashionnetwork
    https://fr.fashionnetwork.com/news/Chine-les-coupures-de-courant-etranglent-l-atelier-du-monde,13397

    Usines au ralenti, ouvriers qui « ne peuvent plus assurer une production normale », machines à l’arrêt : dans les usines du sud de la Chine, les coupures de courant menacent la croissance et affectent les chaînes d’approvisionnement.
Les suspensions d’approvisionnement en électricité ont déjà frappé ces derniers mois quelque 20 provinces à des degrés divers.


    L’entrée d’un site industriel à Houjie, dans la province du Guangdong, une zone touchée par les coupures d’électricité, le 30 septembre 2021 - AFP

    Les raisons ? Elles sont multiples mais principalement liées à la forte dépendance du géant asiatique au charbon, lequel assure 60% de sa production électrique. Le prix de ce charbon atteint aujourd’hui des niveaux record. Les autorités effectuent également des rationnements préventifs afin d’atteindre les objectifs environnementaux en matière de limitation des émissions polluantes. Principale victime jusqu’à présent : l’industrie. Dans la province du Guangdong (sud), parfois surnommée « l’atelier du monde » en raison de ses milliers d’usines de produits électroniques ou de textile, les coupures sont durement ressenties.

    Des machines sont mises à l’arrêt et des ouvriers doivent réduire leur heures de travail ou travailler uniquement la nuit — lorsque les restrictions sont plus souples.
     "On demande à nos sous-traitants d’avoir recours au travail de nuit ou de faire tourner leurs groupes électrogènes pour assurer la production", déclare à l’AFP Sherman Chan, directeur général adjoint d’Express Luck, un fabricant de téléviseurs basé à Shenzhen. « Mais étant donné qu’ils doivent investir des capitaux supplémentaires, nos coûts augmentent aussi. »

    Moins 40%
    Ces frais en hausse mettent à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement, déjà sous pression avec des carnets de commande qui débordent en raison de la reprise économique en Occident. Résultat : du géant des snacks Toly Bread, jusqu’aux fournisseurs du constructeur automobile Tesla, nombre d’entreprises ont déjà annoncé des retards de production.

A Dongguan, tentaculaire ville-usine où travaillent des millions d’ouvriers, beaucoup d’employés ont dû revoir leur emploi du temps. « Hier, on a dû travailler la nuit. Et c’est pareil aujourd’hui », déplore M. Cui, manutentionnaire dans une usine de chaussures contrainte de limiter sa production. « Bien sûr qu’on n’est pas contents. Mais on s’adapte aux horaires », explique-t-il, tout en refusant de révéler son nom complet.

Dans une usine de tuyaux, Mme Xu, une employée, estime que les pannes de courant ont fait chuter la production d’environ 40% en septembre, notamment car les machines ont besoin de plusieurs heures après l’allumage avant d’être opérationnelles.
"On ne peut plus assurer une production normale", déclare-t-elle à l’AFP. Les autorités tentent de désamorcer le mécontentement populaire.

Le fournisseur public d’électricité s’est engagé mardi à garantir l’approvisionnement des zones d’habitation, une mission qualifiée de « tâche politique prioritaire ».

    Spectacle annulé 
Les autorités de Pékin ont elles présenté des coupures d’électricité dans certains petits quartiers résidentiels de la capitale comme de la « maintenance ». Et à Shanghai, la mairie a annulé le traditionnel grand spectacle son et lumière prévu jeudi soir à la veille de la fête nationale, officiellement pour des raisons de « sécurité ».

Ces coupures arrivent alors que la demande énergétique de la Chine, où l’économie a largement repris depuis le printemps 2020, dépasse désormais les niveaux pré-pandémie. Les restrictions imposées par Pékin sur les importations de charbon australien, sur fond de brouille diplomatique avec Canberra, n’aident pas.

"Les principaux coupables, c’est la pénurie mondiale d’énergie et le contrôle des prix de l’électricité par l’Etat en Chine", estime dans une note Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics. « Les prix du charbon et du gaz naturel se sont envolés partout en raison des conditions météorologiques et des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement », souligne-t-il.

La Chine contrôle les prix de l’électricité pour les usagers, afin qu’ils ne soient pas trop élevés. La hausse du coût du charbon se répercute donc principalement sur les opérateurs des centrales électriques. Les coupures ont atteint un niveau tel qu’elles menacent désormais la croissance du pays.

Plusieurs banques internationales comme Goldman Sachs ou Nomura ont ainsi abaissé cette semaine leurs prévisions de croissance annuelle du PIB chinois.

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