• Professeure des écoles. Entre fierté et désarroi (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/01/20012016Article635888708853431535.aspx

    Parce que j’ai de moins en moins de temps pour réfléchir à mes pratiques pédagogiques alors que j’ai envie de faire réussir mes élèves. Je me sens isolée avec peu de temps pour un travail collectif avec mes collègues. […]

    Surtout on est étouffés par les taches administratives. Si je veux faire venir un intervenant dans ma classe je suis obligé de rédiger tout un projet pour le soumettre par la voie hiérarchique. C’est la même chose pour les activités pédagogiques complémentaires (APC). On nous demande de rédiger des projets détaillés. On passe tellement de temps là dessus qu’on a moins de temps pour réfléchir à ce qui pourrait faire réussir les enfants. Ca contribue aussi à notre isolement.

    #éducation #école #primaire #souffrance_au_travail #doutes #tout_pareil

  • Manuel #Valls est-il un algorithme ?
    https://reflets.info/manuel-valls-est-il-un-algorithme

    La question de la parole et de l’action #Politique se pose crûment après les récentes déclarations du Premier ministre lors de la commémoration de l’attaque contre l’Hypercasher. La phrase clef, que Kitetoa dénonce ici, est désormais connue : « Expliquer le djihadisme, c’est déjà l’excuser un peu ». Cette phrase est reliée au concept récent de gouvernance […]

    #France #expliquer_le_djihadisme #gouvernance_algorithmique #pensée_algorithmique #politique_algorithmique

  • Le PS et la #pensée : rupture consommée
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110116/le-ps-et-la-pensee-rupture-consommee

    Une #pétition appelant à une « grande primaire des gauches et des écologistes » signée par d’anciens soutiens #intellectuels des socialistes. Une phrase du premier ministre confondant sciences sociales et « #excuses_sociologiques. » Alors que l’Elysée avait voulu remettre en scène, depuis un an, le retour des intellectuels dans son giron, le fossé se creuse.

    #Culture-Idées #Elysée #explications #François_Hollande #gauche #idées #Manuel_Valls #socialisme #Sociologie

  • #pastiche
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/01/05/pastiche

    PASTICHE tente d´entreprendre une réflexion aussi #critique que concise concernant le milieu militant, autonome et libertaire. C´est dans les entrailles de la radicalité présomptueuse que se sont figés un certain nombre de ces constats. Au vu de la concurence réactionnaire … Continue reading →

    #JOURNAL #LUTTES #milieu_autonome #militantisme #pensée_critique

    • Notre force n’est pas dans la manière dont on occupe l’#espace_public, notre #force elle est dans les #liens qu’on a entre nous , dans la sincérité de nos liens, dans la manière dont on vit et ce qu’on peut construire entre nous en termes de réseaux de #solidarité (...), si ils nous assignaient tous à résidence, ça continuerait, on trouverait des moyens d’entrer en contact les uns avec les autres, de la même manière que les gens arrivent à communiquer d’une cellule de prison à une autre, on trouverait des moyens ou on désobéirait, ils n’arriveront jamais à empêcher ça (...) Notre résistance a mille formes et ils arriveront jamais à l’étouffer...

      Bien des propos intéressants, structurés, ce bobino vaut le coup.
      Il offre aussi matière à interrogations... Parler de « pensée sans obstacle » me parait de l’ordre de l’autosatisfaction à bas prix, compensation sans doute utile lorsqu’on est coincé...
      Ces propos fournissent aussi un exemple de ce pli de l’emploi du #possessif, des pronoms personnels et possessifs (nos luttes, ici « mes valeurs »), dont bien des tracts, textes, articles sont grevés. Voir, pour citer un exemple dont je reste proche, comment cette manière d’être emprisonné dans une langue sans invention n’est pas spécifique à l’entretien cité ici, comment malgré, dans le cas qui suit, des efforts répétés pour ne pas, cette manie du possessif prend si souvent le dessus
      http://www.cip-idf.org
      Dire « nos luttes », conduit, du côté de la réception, à du « je veux en être » (est-ce certain ? comment ?) et, surtout, lorsque peu de ponts sont praticables, à du « allez y les gars et les filles », forme de délégation débilitante. Extériorité.
      La privatisation générale n’est que mal déjouée, peu contredite par de tels usages linguistiques, mécaniquement à l’oeuvre, la généralité appartiendrait au capital, une #subjectivité impersonnelle serait hors de portée, la capacité à s’approprier un dire, des arguments, passerait par le détour d’une inclusion, et/ou du choix d’une forme de vie, comme cela se dit tant et plus. L’érection de frontières, d’identités transpire partout. Autant de barrières micropolitiques. Séparation. Angst

      #vidéo #témoignage #analyse #état_d'urgence #assignation_à_résidence #liberté_d'aller_et_venir #pensée #obstacles

  • Et respirer, on a le droit ?
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/11/26/et-respirer-on-a-le-droit

    par Olivier Cyran26 novembre Deux jours après une manifestation parisienne hors-la-loi en soutien aux migrants et contre l’état d’urgence, convocations et gardes à vue se mettaient à pleuvoir sur ses participants présumés. Le message est limpide : on ne se moque … Continue reading →

    #ACAB #état_d'urgence #flics #interdiction_de_manifester #olivier_cyran #pensée_critique #répression

  • Les tribulations d’un petit Zèbre » Difficultés à faire reconnaître le haut potentiel intellectuel de son enfant à l’école ?
    http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2012/06/09/difficultes-a-faire-reconnaitre-le-haut-potentiel-

    De nombreuses familles sont mal reçues par les équipes enseignantes lorsqu’elles viennent parler précocité intellectuelle.
    Si certains enseignants sont connaisseurs des caractéristiques du surdouement (souvent pour des raisons personnelles d’ailleurs), la grande majorité n’est pas du tout au fait de cette spécificité (& on ne peut pas le leur reprocher, puisque rien n’est mis en place dans leur formation pour palier à ce problème :( ). Les réactions peuvent alors aller de l’indifférence la plus complète à la remise en cause du diagnostic établi par le psychologue. Les idées reçues vont bon train & il est souvent épuisant pour des parents de parvenir à les faire tomber.

    Quand toute sa scolarité, on vous dit que s’il s’ennuie on va lui fournir du travail en plus, et que si cela vous valorise, vous pouvez toujours croire qu’il est HQI. Et puis, de jours en jours, le gamin dépérit, et on se met tout ça sur le dos. Même si vous commencez à vous demander si tout cette indifférence des enseignants n’est pas qu’une sacré saloperie d’injustice vous n’osez pas passer au delà. Et puis, au désespoir, un jour vous lui faites passer les tests à reculons, et là, paf, dans ta gueule, le légume au fond de son lit qui veut tout arrêter est un HQI non détecté qui angoisse totalement.

    @heautontimoroumenos

    #douance #HQI #école #gachis #nivellement_par_le_bas

    • Jeanne Siaud-Facchin :« Un QI élevé peut cacher une fragilité » | La Recherche
      http://www.larecherche.fr/savoirs/psychologie/jeanne-siaud-facchin-qi-eleve-peut-cacher-fragilite-01-12-2004-70219

      Une étude, réalisée en 2002 par Muriel Lailheugue-Escribe au CHU de Toulouse avec une centaine de surdoués de 10 à 15 ans ayant un QI de 130, montre un pourcentage élevé de dépressifs chez ces adolescents : il y en aurait 55 %, bien qu’aucun d’entre eux n’était suivi en consultation au moment du test. Cette prévalence est beaucoup plus élevée que celle observée dans la population générale, seulement 2 % à 3 %.

    • Les surdoués ordinaires
      http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-les-surdoues-ordinaires

      Les enfants surdoués sont mal adaptés, trop intelligents pour une vie simple et épanouie. Beaucoup échouent à l’école, sombrent dans la dépression, ou développent une image d’eux-mêmes dévalorisante. Sensibles et pleins d’humour, passionnés et logiques, ils utilisent leur cerveau démesuré pour résoudre des problèmes insolubles au commun des mortels. Tout cela, parents et enseignants, ou simplement utilisateurs d’Internet et lecteurs des sites d’informations psychologiques, nous le « savons » bien, ce sont même des lieux communs… mais est-ce pour autant la vérité ? Pour y répondre, Nicolas Gauvrit a passé en revue une série d’idées reçues sur les enfants précoces qui se révèlent parfois justes et parfois totalement fausses. Nous faisons aujourd’hui le point sur les études scientifiques menées sur les surdoués.

      #zèbre

    • En même temps il n’y a pas que les surdoués qui s’emmerdent à l’école. J’ai tendance à penser que le problème c’est l’école en générale qui n’est adaptée pour plus personne, sauf à formater des gamins à l’usine.

    • Oui @odilon, bien sur que le système est à revoir. Les surdoués sont justes des personnes encore moins adaptés que les autres, et qui souffrent de troubles d’anxiété élevée une fois sur deux, plus encore à force d’intégrer le faux-self et de s’automutiler intellectuellement pour rester dans la norme.

      Le problème avec les surdoués c’est que personne ne veut particulièrement qu’ils le soient, le plus souvent ils passent à la trappe si ils ne sont pas repérés et il y a peu d’études sur eux donc très peu de structures d’accueil, en bref, si l’école ne les méprise pas ouvertement, elle les ignore. Le système sur lequel l’école évolue est celui de l’égalité (pour la liberté repasser dans xxxxx ans) c’est à dire que tous les enfants sont mis au même niveau quelque soit leurs difficultés, quelque soit leur ressenti. Il me semble que le corps enseignant comprend facilement qu’il est souhaitable d’aider un enfant dans une position d’infériorisé, que celle-ci soit sociale, de genre ou de handicap physique ou mental, je ne dis pas que cela se fasse ou que ce soit simple pour ces enfants, juste que le handicap mental des surdoués est très particulier, parce que personne ne considère qu’ils leur manquent quelque chose, ou ne supporte l’idée de leur douance particulière comme si il y a avait un au-dessus de quelque chose qu’on leur reproche, pourtant ils n’ont rien de dominants et beaucoup sont en souffrance. C’est une très grande incompréhension de part et d’autres. Est-ce parce que ce système validiste a besoin de normes dans cette fameuse égalité, ou de rassurer ces principes de charité où les êtres humains sont hiérarchisés ? Comment aider quelqu’un qui est au-dessus de soi ? Et justement, les surdoués gênent puisque personne ne comprend qu’ils échouent.

    • Un site super documenté. Merci @touti.

      Dans ma carrière, j’ai eu plusieurs fois à m’occuper d’enfants précoces. Ce n’est pas tant le travail scolaire qui les intéressent mais plutôt l’accès à des documents écrits pour satisfaire leur insatiable curiosité.
      Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’avoir accès à des ressources pour bien m’occuper d’eux.
      Quand en plus les parents pourtant demandeur de saut de classe (2 ans d’avance pour l’un d’entre eux direct en CE2 après un trimestre en CP, le gamin savait lire dès la moyenne section de maternelle) viennent te casser les pieds parce que leur enfant écrit comme un cochon ...
      Je me souviens aussi de la maman qui interdisait à son fiston de jouer avec des « duplo » (ces cochonneries de jeux débiles en plastique) à la halte garderie associative du coin. Elle préférait lui faire apprendre des poèmes de Verlaine à 4 ans ... Je sais que la valeur n’attend pas le nombre des années mais un enfant a quand même un droit imprescriptible, celui d’avoir droit à l’enfance justement ... Tout ça pour dire que certaines familles non plus ne sont pas claires et confondent souvent « enfant surdoué » avec « singe savant ».

  • Une analyse #anarchiste de la Théorie du #privilège
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/11/05/une-analyse-anarchiste-de-la-theorie-du-privilege

    Une analyse anarchiste et de lutte des classes de la Théorie du Privilège Par l’assemblée de femmes de la Fédération Anarchiste Traduction : groupe #regard_noir texte original : http://www.afed.org.uk/blog/state/327-a-class-struggle-anarchist-analysis-of-privilege-theory–from-the-womens . But et définitions Le but de ce texte est de présenter une … Continue reading →

    #ANTICOLONIALISME #ANTIFASCISME #CAPITALISME #FEMINISME #GENRE #LIBERATION_ANIMALE #LUTTES #anarchie #antifa #fa #feminisme #luttes_de_classes #pensé_critique #racisme #sexisme

  • http://www.regards.fr/web/article/emancipation-et-pensee-du-complexe

    La dialectique, vous connaissez ? Vous savez, ce vieux truc tiré de la philosophie d’#Hegel et remis à jour par Karl #Marx censé nous aider à comprendre le monde. Ringard ! Balayé par les certitudes des néolibéraux et de la seule politique possible, le fameux #TINA [1].

    Oui, mais voilà que depuis plus de quarante ans, de nombreuses disciplines scientifiques sont révolutionnées par des concepts qui rompent avec la logique déterministe qui caractérisait le #cartésianisme et les sciences dites exactes. Chaos, fractales, intelligence artificielle, structures dissipatives, systèmes dynamiques non linéaires, bifurcation, boucles de rétroaction, systémique, théorie des catastrophes, théorie des niveaux sont les nouveaux outils des scientifiques qui leur permettent désormais d’appréhender le monde non pas tel qu’il se doit d’être, mais tel qu’il est.

    La #révolution_du_complexe
    Ancienne élève de l’École normale supérieure, Janine #Guespin-Michel nous propose avec Émancipation et pensée du complexe un parcours audacieux, tout en étant très compréhensible, dans l’univers des nouveaux concepts scientifiques. Chaque système doit être appréhendé avec un grand nombre d’éléments, lesquels ont de nombreuses interactions entre eux, le tout inséré dans un environnement qui n’est pas lui-même sans incidence sur celui-ci. L’usage intensif de l’ordinateur n’est pas pour rien dans cette révolution que l’auteure a choisi d’appeler la révolution du complexe.

    « La #pensée_du_complexe à elle seule ne permettra pas d’accélérer la transformation sociale. La pensée du complexe étant une forme, une méthode de pensée, ce n’est ni une doctrine, ni une conception du monde, et elle peut servir, elle a servi, à soutenir de multiples positions politiques. Si son déni favorise l’idéologie dominante, son utilisation ne peut en aucun cas tenir à elle seule lieu d’objectif politique », rappelle fort justement l’auteure. En effet, cette pensée du complexe ne s’affranchit nullement du débat sur la contextualisation de la recherche qui, si elle se doit d’être impartiale, n’en est pas neutre pour autant. Au service de quels intérêts une recherche doit-elle être menée ?

    Voilà qui nous relie à l’interférence entre recherche et #démocratie. Après avoir pointé, au sein des sciences complexes, les impasses de l’auto-organisation – impuissante à elle seule pour penser la transformation – et de l’incertitude – qui favorise un pragmatisme qui mène tout droit au refus de tout changement –, elle pointe les effets pervers du dualisme qui oppose, sans aucun espoir de transcendance, deux contraires.

    Penser la #transformation_sociale
    L’auteure avance que « face à un phénomène politique donné, la pensée dominante analytique et linéaire nous pousse à l’isoler, puis à le découper en parties qu’on analysera séparément en les confrontant deux à deux. La pensée du complexe nous conduit au contraire à l’envisager comme constituant d’un – voire de plusieurs – système(s) et à rechercher les interactions entre les parties. » Voilà qui met à bas toute pensée réductionniste et linéaire en politique.

    L’auteure prend, entre autres, comme illustration l’approche politicienne des guerres américaines en Irak destinées à éradiquer le "mal". Une approche raisonnable et plus "scientifique" nous aurait au contraire laissé entrevoir les boucles de rétroaction qui ont succédé aux interventions armées. Mais l’impérialisme le souhaitait-t-il ? De même, ne sommes-nous pas, à gauche, souvent tributaires de cette pensée linéaire qui, au final, favorise l’idéologie dominante ? Voilà en quoi la dialectique serait, selon Janine Guespin-Michel, un indispensable complément de ce renouveau du complexe : « La pensée du complexe ne sait pas dépasser une contradiction antagonique. Elle est donc insuffisante pour penser le dépassement du capitalisme. Pour la pensée dialectique, ce qui aide à comprendre une situation dynamique, ce sont les contradictions, qu’elles soient antagoniques ou non. »

    Voilà un ouvrage stimulant qui nous amène à nous interroger sur nos pratiques, notre façon de penser la transformation sociale qui ne peut plus se concevoir d’une façon déterministe, mais doit prendre en compte les interactions multiples des classes et groupes sociaux ainsi que de leurs relations à l’environnement. Un appel vivant à un renouveau de la pensée dialectique.

  • Quand un mentalisme fausse nos prises de décision (Rémi Larrousse)
    https://www.youtube.com/watch?v=3rVfx3ZXLAo

    Quand un mentaliste nous demande de faire un choix, il nous demande de prendre une décision. Il lève ici un coin du voile sur la manière dont il influence notre décision en utilisant les pièges de la pensée.

    Diplômé de Sciences Po Paris, Rémi Larrousse mène une double carrière de consultant en entreprise et de mentaliste. Reconnu comme un innovateur dans ce domaine, il a reçu le Mandrake d’Or récompensant les meilleurs artistes illusionnistes. Passionné par la distorsion de la perception et les automatismes de pensée, il utilise l’illusionnisme et le mentalisme comme outil de communication et de formation.

    #Cerveau_humain #Décision #Mentalisme_(illusionnisme) #Pensée #Psychologie

  • Souleymane Bachir Diagne : « La transmission de la philosophie antique fut aussi une affaire africaine »

    La pensée africaine a longtemps été niée par la philosophie européenne. Pourtant, les échanges commerciaux et intellectuels transsahariens ont permis la transmission des connaissances grecques et latines antiques. Lors d’une conférence au Festival Philosophia à Saint-Emilion, le 30 mai dernier, le philosophe Souleymane Bachir Diagne a rappelé le rôle de centres culturels comme Tombouctou au Mali dans l’histoire de la philosophie.

    http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/la-transmission-de-la-philosophie-antique-fut-aussi-une-affaire-

    Peut-on parler de philosophie africaine au singulier ?

    Au singulier, « philosophie africaine » possède un aspect très général et essentialiste qui ne convient pas. Quand on pense à la philosophie africaine, on cherche le prolongement de l’entreprise ethnologique d’approche d’une société sans écriture. Pourtant, le cas de Tombouctou indique bien qu’il y a une tradition écrite. « Philosophies en Afrique » signifie aussi l’enseignement de textes de logique aristotélicienne à Tombouctou ou à Djenné, également au Mali. Je ne suis pas totalement hostile à l’expression de philosophies africaines, à condition qu’on l’utilise au pluriel. Il existe plusieurs aspects de l’histoire intellectuelle sur le continent africain. Les traditions d’érudition écrite en font partie. La Translatio studii, c’est-à-dire le transfert de la philosophie antique, n’est pas simplement une affaire européenne. Elle a aussi été une affaire africaine.

    Comment s’est opérée cette Translatio studii ?

    Il y a d’abord eu une Translatio studii du monde grec et romain au monde arabo-musulman. Celui-ci a développé un certain nombre de centres intellectuels. Plusieurs pratiques disciplinaires se sont répandues. Tombouctou était un point d’aboutissement des voies caravanières et des routes transsahariennes. L’idée même d’un isolement physique et intellectuel de l’Ouest africain est une idée fausse. Il faut le rappeler : le Sahara n’est pas un mur. Au contraire : cet espace a toujours été traversé de tous les côtés par des populations, des biens, des idées, des manuscrits... En regardant ainsi, on voit très bien la continuité spatiale entre une Afrique de l’Ouest dite subsaharienne et une Afrique du Nord elle-même en connexion avec le sud de l’Espagne, le Soudan, l’Égypte et la Péninsule arabique.

    Après l’indépendance, de nombreux régimes africains autoritaires se sont servis de cette expression de « philosophie africaine » pour renforcer un pouvoir holistique, à visée globale.

    Il est intéressant d’observer les usages politiques de cette expression. Les pouvoirs africains ont créé de toute pièce l’idée que la philosophie africaine, expression de la culture africaine, mettait davantage l’accent sur la collectivité et les droits qui lui appartiennent. Le collectif devait être représenté par un parti unique, dirigé par un chef, tel un patriarche, dont on ne questionne pas les directions ni le pouvoir. Cette notion de philosophie africaine a été utilisée par les régimes les plus autoritaires et les plus despotiques, pour justifier que le collectif soit tout et que l’individu ne soit rien. Les dissensions étaient considérées comme un crime contre un consensus qu’on estimait être la marque des cultures africaines.

    #Afrique #Mali #Tombouctou #Translatio_studii #Antiquité_classique #philosophie #pensée #savoirs #culture #histoire #Souleymane_Bachir_Diagne #dip

  • Sur le post-modernisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article760

    #Jordi_Vidal a abordé un sujet mal connu du grand public mais d’une importance capitale, puisqu’il s’agit de l’idéologie dominante de la société mondialisée du XXI° siècle, le #postmodernisme, un courant qui ne se caractérise pas tant par ce qu’il revendique que par ce qu’il dénigre.

    Nous sommes, désormais, de plain-pied dans l’époque de la falsification. Non pas que tout soit faux, mais tout n’étant donné que comme discours et interprétation, le vrai n’existerait pas ; c’est ce qui confirmerait qu’il n’y a pas de vérité absolue.

    Partant d’un tel sophisme, l’idéologie postmoderne a beau jeu de relativiser à outrance et de permettre l’émergence de toutes les idées farfelues, mais aussi de faciliter le retour d’idées beaucoup moins anodines et aux effets bien plus dramatiques. Le retour de l’obscurantisme religieux [1], le fatalisme de la misère économique et sociale sur fond de crise, le plébiscite de l’esprit sécuritariste avec la reprise des affaires militaro-industrielles, le retour des lois scélérates… nous en apportent des preuves tous les jours. Cette série de falsifications est portée par ce que J. Vidal nomme « un flux médiatique constant » où l’émoi provoqué par la dernière information reçue s’efface pour, aussitôt, être remplacé par l’émotion suivante ; tout cela dans le flux exalté d’une image qui chasse l’autre. Ce flux a pour vocation d’empêcher toute prise de recul et, de ce fait, il échappe à la raison logique. Cette trame de l’aliénation contribue à une démission généralisée au sein d’une société dorénavant mondialisée. Le flux médiatique remplace la connaissance ; et ce qui en tient lieu méconnaît que c’est l’ignorance de masse qui se développe et que celle-ci est l’arme véritable du pouvoir temporel.

    Le postmodernisme, comme idéologie dominante de nos sociétés, fait la part belle aux révisionnismes et a même réussi à contaminer les milieux libertaires avec une assez grande facilité. Cette idéologie pseudo-critique s’est substituée à la critique radicale afin de mieux évincer ce qui en était le centre ; à savoir la démocratie et l’égalité.

    Pour illustrer son propos, J. Vidal prend comme exemple la question du féminisme tant elle est significative des dérives postmodernes. Il avance que quand on pose la question du «  genre  » en lieu et place du «  sujet homme  » et du «  sujet femme  », on soustrait du champ du réel ce qui en fait son objet, c’est-à-dire la domination de l’un sur l’autre. Le féminisme s’est, en effet, construit sur une critique de la domination masculine et, non pas, sur une prétendue domination hétérosexuelle. Le glissement sémantique que le postmodernisme a opéré en déplaçant la domination masculine vers la domination hétérosexuelle, fixe l’identité sexuelle comme un préalable à toute réflexion critique et évacue, du même coup, un siècle de luttes féministes.

    Cet exemple montre que le but de cette pseudo-critique est le détournement de l’histoire, qui est celle des luttes contre l’oppression et l’exploitation, en procédant à une révision sémantique et systématique pour effacer de la mémoire des hommes et des femmes toute trace des combats émancipateurs du passé. A l’inverse, elle tente toujours de développer le culte d’un passé victimiste.

    #Art, #représentation & #pensée_critique

    Pour J. Vidal, l’art est indissociable et indispensable à la pensée critique et il n’y aura pas un « réveil » de la raison sans une ré-appropriation de la représentation, qui est la raison d’être de l’art lui-même ; pas de révolution sans la représentation d’une perspective révolutionnaire et sans la pensée critique créatrice. Cette dernière n’est pas abstraite, car cela la ferait tomber dans le travers de l’idéologie dominante ; elle ne peut, donc, être que pratique, c’est-à-dire fondée sur les faits et leur réalité. Elle s’oppose aux déclarations abstracto-stériles des agents du postmodernisme qui, en déclarant qu’il n’y a pas de vérité absolue, oublient de rappeler que les faits sont là et qu’ils sont les seuls à pouvoir fournir la substance de notre réflexion. C’est, donc, à partir de la question de l’art et de la représentation, ainsi que de la pensée critique, que doit se faire l’analyse et la critique du postmodernisme.

    L’essentiel est d’envisager tout examen dans un rapport dialectique sous peine de tomber dans la complaisance ou dans une description indulgente qui révélerait la négation d’une autocritique. Si nous ne produisons pas nous-mêmes notre pensée critique et nos propres images et représentations, d’autres le font à notre place, et c’est comme cela que notre avenir, mais aussi notre présent, nous est confisqué.

    La présence de l’art dans le champ révolutionnaire n’est pas affective mais, rationnelle et pragmatique, elle nous sert de «  guide  ». C’est à ce titre qu’il convient de nous poser la question de ce qui nous représente et de comment on peut se représenter, de ce que l’on peut donner à voir de nous, de ce que nous sommes ; et surtout, de comment nous pouvons le communiquer à l’autre.

    Aucune théorie critique ne peut exister si elle ne pose pas le préalable de la représentation car, d’un point de vue politique, cette représentation fournit un certain nombre de clefs. Au-delà, il y a des représentations plastiques, de formes, qui sont la manifestation d’un inconscient d’époque et du comment une époque se pense elle-même - la représentation télévisuelle par exemple (le flux et la façon dont celui-ci interagit avec nous). universalisme.

    Contre la démocratie directe, meilleure forme rationnelle d’organisation des êtres humains, les médias plébiscitent l’idéologie pseudo-critique de substitution (le postmodernisme), rejetant toute solution rationnelle qui partirait du terrain de l’expérimentation. On comprend pourquoi le postmodernisme fait de la pensée des Lumières, qui s’épanouit dans le champ du concret, son principal ennemi. L’universalisme abstrait, dont se revendiquent dirigeants et intellectuels aux ordres, est une trahison car il se pose comme la nouvelle forme religieuse où le fétichisme marchand transcende et règne sans partage, mais sans jamais résoudre aucun conflit ; restant du même coup une vue de l’esprit sans aucune «  prise  » sur le réel.

    Le concept de laïcité permet d’illustrer ce propos. A l’instar du féminisme, le concept de «  laïcité  » tel qu’il est diffusé par le pouvoir est une coquille vide. Il n’est qu’un leurre de plus. Cette nouvelle laïcité, sans jamais se remettre en cause, se limite à reconduire des signifiants qui font la guerre pour leur propre compte sans jamais se rapporter à un signifié, sans jamais tenir compte de la liberté, pour l’individu, d’avoir la possibilité de faire ses propres choix en connaissance de cause. En effet, elle ne part plus du préalable qui est le sien, celui de la réalité formelle et pratique de ce qu’est une éducation, de ce qu’est la liberté éducative et des formes rationnelles qu’elle doit prendre ; elle ne fait que cautionner l’endoctrinement et l’aveuglement.

    #Critique_sociale et #critique_de_la_vie_quotidienne

    C’est avec un regard lucide que J. Vidal aborde un autre aspect de la question en faisant une critique du mouvement libertaire espagnol de 1936-39 (sans nier le bien-fondé de son legs) en soulignant son incapacité à se détacher d’une abstraction critique au profit d’une vraie critique de la vie quotidienne - le cas de « mujeres libres » (Femmes libres) illustre cette incapacité puisqu’elles restèrent très minoritaires dans les milieux libertaires espagnols de l’époque.

    Cette réflexion le conduit à nous rappeler que la critique sociale du monde, sans une critique de la vie quotidienne, enlève toute sa force à une théorie critique.

    C’est à cette conclusion que l’amena sa rencontre avec le courant artistique surréaliste et son prolongement situationniste ; celui d’un nécessaire retour de la pensée théorique et de la pensée critique. En effet, quand une pensée critique synthétise le ressenti subjectif et formule, en même temps et avec un nouvel appareillage critique, le réel dans lequel l’individu se trouve, ce dernier subit un changement complet de son rapport au réel et au monde.

    En termes de représentation, il rappelle ce qui se disait à la fin des années soixante : «  Que nous importe un monde où la certitude de ne plus mourir de faim s’échange contre celle de mourir d’ennui  ». Cette formule décisive a bercé toute une génération. J.Vidal affirme le lien entre IS (Internationale situationniste) et sensibilité surréaliste. Il n’oublie, cependant, pas de rappeler que l’IS n’était pas un mouvement libertaire, mais était, malgré certains apports intéressants, un courant politique autoritaire et sectaire d’où furent exclus, en premier lieu, des artistes. Si certaines conclusions des analyses situationnistes ne sont plus d’actualité, «  la société du spectacle n’est plus, elle s’est métamorphosée en société du chaos  » ; d’autres restent encore, en partie, valables. Guy Debord écrivait : «  Dans le monde du faux, le vrai n’est qu’un moment du faux  », posant ainsi et de façon pertinente, le préalable d’un monde du faux, mais aussi celui d’un monde du vrai. Pour les postmodernes, en revanche, la validation (ou non) d’une information, de sa véracité, n’a strictement plus aucune importance puisque ce qui importe aujourd’hui, c’est le flux médiatique dont la vitesse de rotation agit par atomisation. Cet état décalé, de «  non-conscience  », permet à la post-logique de faire accepter l’impensable, du plus farfelu au plus barbare, sans plus établir de priorité.

    Cela entraîne une fragmentation par juxtaposition de courants aux intérêts incompatibles et concurrents qui élargissent le spectre des contestations multiples, toujours minoritaires. Elles entretiennent la mise en scène, mais empêchent, pour l’heure, d’organiser efficacement une résistance critique et théorique. Cette fragmentation détermine, aussi, un processus de dé-réalisation puisque dès que l’on s’écarte du discours, on se retrouve hors-sujet et exclu. Cette dépendance très forte vis-à-vis du cadre imposé (communautaire, littéraire, méthodologique, ou autre) dissimule mal le côté autoritaire et totalitaire de la société du chaos qui, tout en semblant laisser une liberté de choix, ne laisse au final, et en désespoir de cause, aucun autre choix que de se soumettre à l’ordre établi.

    La partie la plus subtile de la classe dirigeante (et la plus attachée à une «  bonne  » transmission du pouvoir) semble s’apercevoir de l’impasse puisqu’elle commence à prendre des mesures pour éviter de ne pas pouvoir reproduire ses propres élites (ce qui dans son esprit représente l’élite !). Brièvement, nous rapporterons que dans la Silicon Valley, «  l’élite  » en revient, pour sa progéniture en tout cas, à des méthodes d’éducation excluant les écrans et réhabilitant des moyens moins sophistiqués.

    Réintroduire de la cohérence & de la logique

    L’axe central du postmodernisme nous semble se situer au niveau du langage, de la narration. En tant que support des idées, ils font l’objet d’un travail de sape permanent par les agents-relais du postmodernisme qui visent, tour à tour, à diluer, à parasiter ou à brouiller l’information et à vider tous les discours subversifs de leur substance. Dans cette époque où l’on ne peut plus rien nommer – ce qui produit une autocensure qui est, en toute certitude, l’obstacle d’envergure à la liberté d’expression – il nous faut maintenant, réintroduire de la cohérence et de la logique.

    [1] Alors que la critique de la religion semblait chose achevée en Mai-68, le retour de l’obscurantisme doit nous rappeler qu’aucune victoire n’est jamais acquise.

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Michel Onfray, la haine des universitaires
    http://www.humanite.fr/michel-onfray-la-haine-des-universitaires-576715

    On voit à quel niveau de bassesse, d’injures et d’ignorance notre philosophe «  hédoniste  » est capable de descendre. N’en déplaise à M. Onfray, le découvreur de ces «  fragments  », ce n’est pas Adeline Baldacchino (qui d’ailleurs avoue ne pas lire l’arabe), mais Dimitri Gutas, qui est professeur de langue et littérature arabe à l’université de Yale. Sans ce «  fonctionnaire de la recherche  », cet «  abstinent sexuel  », ce fouilleur de «  poubelles  », mais pas encore en retraite (système américain oblige), M. Onfray n’aurait jamais eu connaissance de ces «  fragments  ».

    Sachant que Diogène fait partie du panthéon philosophique de M. Onfray, qui cherche justement à porter la philosophie au niveau du peuple, pourquoi celui-ci n’a-t-il donc pas traduit lui-même ou fait traduire ces textes arabes ? Ses bouffées de haine s’expliquent par le fait que, depuis presque un quart de siècle, notre philosophe est passé à côté de cet ouvrage, alors qu’il se veut un spécialiste de Diogène et du cynisme. C’est très vexant. Au lieu de s’en prendre à lui-même, il préfère attaquer ceux qui ne sont pourtant pour rien dans son manque de méthode, infligeant ainsi une gifle, non pas aux universitaires, mais à lui-même.

  • Quels #médias pour les #classes populaires ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/article4693.html

    La force des «  idées reçues  »

    Les médias commerciaux n’ont pas cette contrainte, leur objectif étant au contraire de maximiser leur audience quitte à recourir aux #stéréotypes et aux raccourcis cognitifs les plus élémentaires – le propre des « idées reçues  » étant de ne pas trop remettre en cause les routines de #pensée des récepteurs. L’habileté de TF1, M6, RMC, du Parisien et de quelques autres est de s’appuyer sur le sens commun et de cultiver l’ambiguïté pour répondre aux besoins psychologiques et sociaux présentés rapidement plus haut sans mettre réellement en discussion publique les interprétations possibles des #représentations et discours qu’ils produisent. Comme dans tout espace de production de biens culturels, les acteurs du champ médiatique sont en lutte pour définir les événements dignes d’être traités, leur #hiérarchie, les mots légitimes pour en rendre compte, etc. Dans ce processus commun et conflictuel, se construisent les règles qui permettent l’autonomie, au moins relative, du champ. Or, la participation des journalistes des rédactions commerciales à ce conflit de définition n’est plus explicite, ni reliée à des normes professionnelles plus ou moins partagées, mais indirecte, dans la mesure où ils se situent non plus dans le registre de l’#information (dont le but est d’être discutée politiquement) mais du « #spectacle  », entendu au sens de Guy Debord, comme représentation indépendante qui « échappe à l’activité des hommes, à la reconsidération et à la correction de leurs œuvres » [3]. L’objectif des rédactions des médias commerciaux est de faire écho à ce fonds inconscient (et néanmoins historicisé) qui serait donné en partage à tout individu, réalisant ainsi en pratique la formule de Adorno  : « Tout le bruit silencieux qui résonne depuis toujours dans nos rêves, les gros titres des journaux lui font écho quand nous sommes éveillés » [4].

  • Géographie des émotions : présentation power-point de l’introduction au séminaire Géographie des émotions

    http://www.geographie.ens.fr/IMG/file/Géo%20des%20émotions/Geo-emotions_intro.pdf

    Qu’est ce qui fait qu’un espace nous attire, nous effraie ou bien encore nous attriste ? Pourquoi tels espaces sont associés au plaisir, à la peur, au dégoût, à la tristesse, etc. ? Dans le cadre de ce séminaire, nous nous demanderons ce que les émotions permettent, au géographe, de comprendre à la manière dont on pratique et on se représente les espaces et nous envisagerons, en retour, ce que la géographie et les géographes peuvent avoir à dire sur les émotions. Comment le géographe peut-il rendre compte de ses émotions et de celles des autres ? Les émotions sont-elles un simple biais des enquêtes de terrain qui seraient certes à prendre en compte mais toujours en vue de les dépasser ou constituent-elles, au contraire, un objet d’étude géographique à part entière ? Ce séminaire vise à poser les bases d’une géographie (française ?) des émotions.

    Toutes les présentations et le calendrier du séminaire : http://www.geographie.ens.fr/Presentation,687.html

    #Géographie_des_Émotions #Émotions #Géographie #Emotional_Geography #Emotional_Turn #Tournant_Émotionnel #Penser_l_Espace #Géographie_de_la_Peur #Géographie_de_la_Colère #Géographie_du_Plaisir

  • Aurélien Berlan, Autonomie et délivrance, 2014
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/05/24/berlan-autonomie

    Penser l’émancipation implique deux choses : d’une part, analyser les pouvoirs qui nous oppressent et les manières dont ils exercent leur emprise sur nos vies ; d’autre part, penser la manière dont il faudrait organiser nos vies pour ne plus avoir à se soumettre à eux. Car l’émancipation, comme l’étymologie du terme nous l’indique, est un processus supposant la sortie d’une tutelle (ex-mancipare) et, corrélativement, l’accès à la liberté, à l’autonomie. Penser l’émancipation, c’est penser les deux termes de ce processus : les nouvelles formes de la domination et, conjointement, celles de la liberté.

    C’est ce que je vous propose de faire aujourd’hui, en nous concentrant sur le second moment de la réflexion, sur les formes de liberté. Pourquoi ? D’une part, parce que le premier moment, l’analyse de la domination, me semble avoir jusqu’ici plus retenu l’attention de la pensée critique que le second, abandonné de ce fait aux idéologues du libéralisme. D’autre part, parce que je suis persuadé que l’impasse historique dans laquelle nous nous trouvons, et notre impuissance à en sortir, sont intimement liées à cette absence de réflexion critique sur la liberté. Enfin, parce que tout montre que le sens de la liberté s’est grandement modifié, et même obscurci, ces dernières décennies – c’est du moins ce que suggère « l’affaire Snowden » et le peu de réactions qu’elle a provoquées, comparé avec celles suscitées en France par le simple projet « Safari » de croisement des fichiers dans les années 1970.

    #penser_l'émancipation #Aurélien_Berlan #philosophie #autonomie #émancipation #liberté #domination #Snowden

  • DU PASSÉ, ILS FONT TABLE RASE !
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/04/23/du-passe-ils-font-table-rase

    Depuis l’annonce de la loi pour la croissance et l’activité, la loi #macron, une véritable opération de désinformation s’est mise en place. Toutes les professions réglementées affectées par cette loi ont confisqué le débat en l’orientant sur leurs cas particuliers. … Continue reading →

    #CAPITALISME #droit_du_travail #pensé_critique #répression #salaire #salariat

  • Le 18 mai pour #zyed et #bouna, Appel à #mobilisation nationale
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/04/23/le-18-mai-pour-zyed-et-bouna-appel-a-mobilisation-nation

    Le 27 octobre 2005 à Clichy-Sous-Bois, une dizaine d’adolescents qui sortent du foot sont interpellés par la police et prennent la fuite par peur d’un contrôle. Pris en chasse par plusieurs voitures de la BAC, Zyed, Bouna et Muhittin se … Continue reading →

    #EVENEMENT #LUTTES #REPRESSION #SOLIDARITE #ACAB #assassins #flics #france #luttes #manifestation #occupation_policière #pensé_critique #porcs #solidarité

  • Feu la gauche et l’infini planétaire / revue Exemple
    http://lesilencequiparle.unblog.fr/2015/04/03/feu-la-gauche-et-linfini-planetaire-revue-exemple

    (...) Parce que la gauche est incapable de se référer à un point – au moins un point – révolutionnaire. Ce point #révolutionnaire a conditionné le discours et les pratiques de ce qu’on pourrait nommer la gauche officielle. Par gauche officielle, entendons celle qui, croyant aux vertus de la représentation, et cherchant l’accès au pouvoir par des moyens formellement démocratiques, considérait que l’élan révolutionnaire devait être freiné pour être réalisé. Ce frein a porté le nom de réforme. Là où la #pensée révolutionnaire visait la vitesse infinie d’un changement absolu de la réalité sociale, la pensée réformiste de la gauche officielle consistait à modifier le régime de vitesse du changement et son ampleur. Ne devait être sujet à la transformation sociale non la société tout entière, mais seulement tel ou tel de ses aspects (le domaine de la santé, celui du droit du travail, etc.).

    Or une fois le point révolutionnaire abandonné, le #contrôle #politique de la vitesse organisé par la #gauche officielle change d’objet. Au lieu de ralentir la révolution, l’enjeu devient : ralentir les effets destructeurs du capitalisme. Non pas le capitalisme lui-même (les privatisations, la financiarisation de la vie, l’extraction destructrice des ressources énergétiques, etc.), qui devient l’incarnation du changement à vitesse infinie que la gauche relaie sans frottements et souvent initie, mais ses soi-disant dommages collatéraux (la pollution, la désaffection psychique et sociale, etc.). Les réformes ne consistent plus à différer la révolution, mais la catastrophe. Ces réformes se transforment dès lors en normes temporaires, par exemple diminuer la vitesse sur les routes en cas de « pics » de pollution – en ne voyant pas que la baisse tendancielle de la vitesse a pour horizon une immobilisation des voitures qui ne modifierait en rien les causes structurelles de l’asphyxie écologique.

    Cette situation a longtemps été délicate pour la gauche officieuse qui avait su garder un goût pour la justice. Elle ne croyait certes pas à quelque révolution, mais elle refusait de s’en tenir au seul traitement normatif des dégâts du capitalisme ; elle votait à reculons pour la gauche officielle, et finissait parfois par s’abstenir – à reculons. Mais à la faveur de la dissolution du point révolutionnaire, un autre aspect de la réalité sociale a pris lentement corps, jusqu’à devenir prédominant, et nourrir l’hégémonie discursive des droites extrêmes : les questions identitaires. Ces questions ont pris un tournant dramatique après les massacres de janvier. Lors des journées qui ont suivi ces massacres ont eu lieu de grands rassemblements de deuil qui n’étaient pas forcément politiques ; et certains ont eu raison d’en indiquer le caractère anthropologique et affectif. Mais l’on n’est pas maître de la destinée politique d’un moment anthropologique : la nature empirique de ces rassemblements massifs – près de 4 millions de personne le 11 janvier – s’est cristallisée en socle transcendantal, donnant l’assise à des transformations de la psychè collective française dont on ne peut pas encore mesurer tous les aspects. A cette sanglante occasion, la gauche officieuse semble s’être débarrassée du fantôme de la réforme qui était encore hantée par le fantôme de la révolution. Désormais, le combat est devenu clair : sauver l’identité française. Sa république, sa laïcité, ses traditions ; son impertinence sans limite, son nationalisme goguenard, sa franche cécité citoyenne aux gens de couleur.

    Désormais, l’ennemi n’est plus le #capitalisme, mais l’islam – un #islam toujours sur le point de s’ajouter un -isme. Contre celui-ci, il faut la république indivisible, identique à elle-même, ancrée dans son passé – une #identité nationale, courageusement patriotique, purement de souche, que le monde entier nous jalouse. Nous, républicains français, nationaux égaux entre nous, sauront sauver les hommes et les femmes de couleur de leurs traditions oppressives. Tradition contre tradition. Identité contre identité.(...)

    Revue #Exemple
    http://www.editions-nous.com/exemple/index.html

    • Rancière : « Les idéaux républicains sont devenus des armes de discrimination et de mépris »
      http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20150403.OBS6427/jacques-ranciere-les-ideaux-republicains-sont-devenus-des-armes-

      la liberté d’expression est un principe qui régit les rapports entre les individus et l’Etat en interdisant à ce dernier d’empêcher l’expression des opinions qui lui sont contraires.

      Or, ce qui a été bafoué le 7 janvier à « Charlie », c’est un tout autre principe : le principe qu’on ne tire pas sur quelqu’un parce qu’on n’aime pas ce qu’il dit, le principe qui règle la manière dont individus et groupes vivent ensemble et apprennent à se respecter mutuellement.

      Mais on ne s’est pas intéressé à cette dimension et on a choisi de se polariser sur le principe de la liberté d’expression. Ce faisant, on a ajouté un nouveau chapitre à la campagne qui, depuis des années, utilise les grandes #valeurs_universelles pour mieux disqualifier une partie de la #population, en opposant les « bons Français », partisans de la République, de la laïcité ou de la liberté d’expression, aux immigrés, forcément communautaristes, islamistes, intolérants, sexistes et arriérés. (...)

      On nous dit que le Front national s’est « dédiabolisé ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il a mis de côté les gens trop ouvertement racistes ? Oui. Mais surtout que la différence même entre les idées du FN et les idées considérées comme respectables et appartenant à l’héritage républicain s’est évaporée.

      #Jacques_Rancière #disqualification #universalisme_confisqué_et_manipulé #intellectuels #gauche #FN

    • Euh, bon, pourquoi pas, rien n’oblige à une lecture bienveillante. Il me semble quand même que dire comme le fait Exemple que l’on passe de l’empirie au transcendantal, du phénomène anthropologique à l’institution d’une forme de pensée normative, à une loi du groupe, de la société, ce n’est pas tout à fait rien, et pas tout à fait inutile pour comprendre les surenchères administratives, policières judiciaires et sociels sur « l’apologie de terrorisme », par exemple.
      Il n’est pas tout à fait périmé non plus de prendre la gauche telle quelle se donne, axée sur des questions #identitaires.