• Biodiversité : « Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont été anticipés par les scientifiques »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/12/biodiversite-ni-l-ampleur-ni-la-rapidite-ni-le-caractere-systemique-de-l-ecr

    En Europe, l’abondance d’insectes pourrait avoir chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies, mais il est très probable que nos sociétés soient incapables d’infléchir la course au désastre, explique, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

    L’écroulement des populations d’insectes, à peu près partout en Europe, est la composante la plus terrifiante de la crise écologique en cours. Non seulement parce que le problème est d’une gravité inouïe, mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’il demeure complètement absent du débat public et de l’horizon politique de nos décideurs – il est d’ailleurs probable que la majorité d’entre eux n’en sachent à peu près rien. Le problème est immense, pressant, et nécessiterait des mesures d’urgence, mais la majorité d’entre nous ignorent jusqu’à son existence.

    Le livre qu’il faut donc lire, et faire lire ces jours-ci, est celui de Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex (Terre silencieuse. Empêcher l’extinction des insectes, éditions du Rouergue, trad. Ariane Bataille, 400 pages, 23,80 euros). Ce spécialiste mondialement réputé de la biologie et de l’écologie des insectes pollinisateurs y décrit à la fois l’ampleur de la catastrophe et la variété de ses causes, mais il offre aussi, en fin d’ouvrage, un catalogue des mesures ou des politiques publiques susceptibles de l’enrayer. Ce n’est pas encore une oraison funèbre, mais plutôt une déclaration d’amour du biologiste à ces animaux fascinants qu’il a passé sa vie à étudier, et une invite à la prise de conscience, pour sauver ce qui peut l’être.

    C’est non seulement un devoir moral, mais aussi une question vitale – les insectes sont, comme le dit Dave Goulson, « le carburant de la vie ». Une multitude d’organismes ne pourraient survivre à leur absence, qu’ils s’en nourrissent (oiseaux, chauve-souris, poissons d’eau douce, amphibiens, reptiles, etc.) ou qu’ils soient pollinisés par eux, comme la majorité des plantes à fleurs. On comprend bien, aussi, comment l’agriculture aurait toutes les peines du monde à se passer de ces êtres, qui outre la pollinisation, participent à la régulation des ravageurs des cultures, au maintien de la qualité des sols, etc. Si les insectes disparaissent, bien d’autres choses disparaîtront avec eux. En Europe, leur abondance pourrait avoir déjà chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies.

    Dégâts irréversibles

    La probabilité est pourtant forte que nos sociétés soient incapables d’infléchir cette course au désastre. D’abord parce que celui-ci est graduel et invisible. En cela, il partage un point commun avec le changement climatique, mais ce dernier se rappelle régulièrement à nous par le biais de phénomènes destructeurs et spectaculaires. L’effondrement des insectes, lui, pourra se poursuivre sans jamais se signaler en tant que tel, sans jamais scander l’actualité comme le fait parfois le réchauffement lors des grandes canicules, des sécheresses, des inondations monstres ou des saisons d’incendies.

    Avec la fin des insectes, c’est l’augmentation du prix des fruits et légumes qui sera discutée, plutôt que le défaut de pollinisation ; ce sont les restrictions d’usages de l’eau qui feront les gros titres, plutôt que la détérioration des sols entravant la recharge des nappes phréatiques…

    Le problème est aussi rendu invisible par les choix de cadrage de l’expertise internationale. Autant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a fini par imposer la thématique climatique à l’agenda du monde, autant son jumeau traitant de l’état de la nature a échoué à faire de la biodiversité un sujet d’égale importance. En traitant de front toutes les questions liées à la biodiversité, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) n’en incarne finalement aucune, et certainement pas celle de l’effondrement des insectes.

    Une dernière raison de s’inquiéter de la situation est de nature épistémologique, c’est-à-dire qu’elle a à voir avec la manière dont nos sociétés construisent et consolident la connaissance. Les grands problèmes environnementaux globaux (le réchauffement climatique, l’amincissement de la couche d’ozone, les pluies acides) ont été anticipés par la communauté scientifique ou ont été détectés et compris suffisamment tôt pour pouvoir être gérés avant de produire des effets irréversibles. Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont au contraire été anticipés par les scientifiques. Ils mesurent, stupéfaits, des dégâts irréversibles déjà commis.

    Sentiment de contrôle rassurant

    En 2017, à la publication de la célèbre étude de la Krefeld Entomological Society évaluant à quelque 80 % la chute de biomasse des insectes volants dans une soixantaine de zones protégées allemandes depuis le début des années 1990, le biologiste Bernard Vaissière (Inrae), spécialiste des abeilles sauvages, confiait au Monde : « On m’aurait dit cela il y a dix ans, je ne l’aurais pas du tout cru. » Les autres estimations qui s’accumulent, et qui corroborent largement ce chiffre, suscitent toujours une sorte de sidération chez nombre de spécialistes.

    Cette situation signale une faille profonde et inquiétante dans la connaissance que nous croyons avoir des impacts de nos activités sur le monde naturel, c’est-à-dire sur nous-mêmes. Les administrations qui encadrent et régulent les aménagements du territoire, les développements industriels, les systèmes alimentaires et agricoles procurent à la société un sentiment de contrôle rassurant. C’est en particulier le cas pour les centaines de pesticides autorisés – cause majeure du déclin de l’entomofaune sous nos latitudes – dont les usages sont strictement régulés pour ne produire, en théorie, que des dégâts sanitaires et environnementaux à la fois localisés, acceptables et contrôlables. L’effondrement des insectes nous renvoie à cette cruelle réalité : en vérité, nous ne contrôlons rien du tout.

    Stéphane Foucart

    #Insectes #Pesticides #Perturbateurs_endocriniens

    • En fait, les gens qui ont vu la catastrophe arriver ont été taxés d’alarmistes, voire d’illuminés ou de rétrogrades.

      Et on continue à organiser des manifs pour pouvoir continuer à répandre des produits toxiques sans retenue.

      Le problème est la désinformation/confusion utilisée de manière systémique pour protéger les intérêts des monstres capitalistes.

      Chaque semaine, on découvre que telle ou telle méga-industrie savait depuis le début quelles étaient précisément les conséquences de ses actes et a choisi délibérément de planquer cette vérité pour continuer à engranger des bénéfices colossaux.

      Quand je dis industrie, c’est par commodité, derrière se planquent des hommes et des femmes qui ont pris des décisions en pleine connaissance de cause et qui se savent intouchables.

      Cette impunité nous tue.

    • L’arbre décisionnel est aussi un bon moyen de planquer sa responsabilité. Parce que l’ANS a décrété que « blabla », alors la mairie de Toulouse se fout totalement de balancer des polluants en conseillant de ne pas manger les fruits de nos potagers parce qu’il y a eu deux cas de dengue. Et donc cet été, #parce_que_ce_sont_les_ordres (cf #nazis) mon quartier a été aspergé deux nuits de suite d’antimoustiques, depuis je n’ai pas revu d’abeilles dans les jardins et il y a moins d’insectes et toujours plus de moustiques, qui eux savent muter rapidement.
      Tant que nous serons et accepterons de vivre dans une pression continuelle à répondre aux ordres, parce que sinon tu ne peux plus te nourrir et te loger, alors nous poursuivons la catastrophe. C’est amha là où le libéralisme prospère sur les dominations systémiques mises en place : travail-exploitation-retraite/sexisme/destruction environnemental) et qu’il faut déconstruire.

  • Installation d’une dictature au Pérou : rencontre avec Jaime Borda (Red Muqui).

    Date : Dimanche 19 février
    Lieu : Local de Solidaires (31 rue de la Grange-aux-Belles,75010 Paris)
    Heure : 16h
    Depuis le 7 décembre et la destitution du président d’origine autochtone Pedro Castillo, avec le gouvernement de Dina Boluarte, le Pérou s’enfonce à toute allure dans une dictature civile et militaire. Plus de 60 morts en deux mois, des centaines de blessé·es, des détentions arbitraires à la pelle qui se soldent par des peines pour terrorisme et appartenance à des organisations criminelles, une persécution brutale des opposant·es politique… Ce que l’extrême droite mafieuse péruvienne (liée au Parti et intérêts de l’ancien dictateur Alberto Fujimori) n’a pas réussi à gagner dans les urnes, elle est en train de le prendre par la force.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/31/perou-face-a-la-mobilisation-du-peuple-andin-qui-perdure-la-droite-entonne-sa-guerre-autres-textes/#comment-55363

    #international #perou

  • 🛑 ✨ #antireligion #anticléricalisme #rationalisme #émancipation... #Anarchisme !

    ⛔️ #religions #sectes #mythologies #superstitions #crédulité #tabous #surnaturel #irrationnel #bigoterie #culsbénits #bondieuserie #cléricalismes #domination #soumission #vénération #barbarie #guerressainte #Inquisition #théocratie #fascismereligieux #autodafé #charia #Djihad #persécution #obscurantisme #réactionnaire... ...

    ★ L’ANARCHISME ET LES FAITS RELIGIEUX - Socialisme libertaire

    « Appelez cela Dieu, l’Absolu, si cela vous amuse, que m’importe. »

    Il y a peu de temps encore tout rapprochement ou toute confrontation entre anarchisme et religion aurait pu sembler incongrue. Mais c’était avant que la situation et les débats actuels ne lui redonnent tout à coup une actualité brûlante ; avant qu’aux côtés des ennemis les plus constants de l’anarchisme - le Capital et l’État – le XXIe siècle ne réactualise l’urgence d’un autre combat, d’une dénonciation libertaire de l’idée de Dieu, et plus particulièrement du Dieu monothéiste ; cette « troisième puissance » dont parle Proudhon ; cette clé de voûte logique et imaginaire de l’ordre autoritaire ; cet analogue et cette justification suprême du Capital et de l’État.
    Lumineuse et acérée dans son affirmation première, mais rouillée faute d’usage, et depuis tant d’années, la critique libertaire contemporaine des faits religieux oscille entre trois positions assez nettement différentes : l’une, la plus récente, que l’on peut qualifier de « marxisante » ; une autre, plus ancienne et apparemment contraire à la première, que l’on peut qualifier de « laïque » et de « républicaine » ; et enfin une troisième position, spécifiquement anarchiste cette fois, mais en partie oubliée après le long éclipse de la pensée libertaire (...)

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    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/04/l-anarchisme-et-les-faits-religieux.html

  • On Peripheralisation
    https://urbanpolitical.podigee.io/60-peripherialisation

    How do “peripheries” form? And how does urbanization generate processes of peripheralization? Today, urban research is increasingly confronted with processes of extended urbanization that unfold far beyond cities and agglomerations: novel patterns of urbanization are crystallizing in agricultural areas and in remote landscapes, challenging inherited conceptions of the urban as a bounded and dense settlement type. While certain territories of extended urbanisation experience growth, others are affected by peripheralisation, experiencing deep socio-economic and ecological restructuring, marginalisation and inequality, and the re-articulation of power and privilege. These observations advocate for a radical reconceptualization of the experience of periphery at various spatial scales.

    In (...)

    #Perpherialisation,Peripherialization,Extended_Urbanization
    https://audio.podigee-cdn.net/1015757-m-5a975988c66da0f0bc0507bc849f9910.m4a?source=feed

  • 🛑 ✨ #antireligion #anticléricalisme #rationalisme #émancipation !

    ⛔️ #religions #sectes #aliénation #mythologies #superstitions #crédulité #tabous #surnaturel #irrationnel #bigoterie #culsbénits #bondieuserie #cléricalismes #domination #soumission #vénération #barbarie #guerressainte #Inquisition #théocratie #fascismereligieux #autodafé #charia #Djihad #persécution #obscurantisme #réactionnaire... ...

    🛑 J’ACCUSE…

    « J’accuse la religion, toutes les religions, de diviser les peuples et de les dresser les uns contre les autres, en tenant le discours hypocrite de la fraternité universelle.

    J’accuse la religion d’enchaîner les hommes, sous prétexte de les émanciper. J’accuse la religion de nous gaver d’idées prémâchées, au lieu de nous encourager à penser par nous-mêmes. Le pape Clément VIII, au lendemain de l’édit de Nantes, déclarait que cet acte était le plus mauvais qui se pouvait imaginer ; permettant la liberté de conscience à tout un chacun qui est la pire chose au monde.

    J’accuse les zélateurs, les prophètes, les prosélytes, les prédicants et les prédicateurs de se croire les seuls porteurs de la vraie parole. Ils ne cessent de condamner, de mortifier, d’excommunier, de prêcher carnages sur carnages, massacres sur massacres, dragonnades sur dragonnade. Je les accuse d’user, après coup, d’une facile absolution pour se laver de leurs crimes.

    J’accuse les missionnaires, bottés ou non, d’avoir, par le cimeterre ou par la croix, anéanti des civilisations entières au nom de leur foi obscure, et d’avoir privé l’humanité de connaissances sacrifiées à jamais (...) »

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/08/j-accuse.html

  • #anarchisme #Liberté #autogestion #émancipation #écologie #antimilitarisme #anticléricalisme #fédéralisme_libertaire #feminisme #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme #internationalisme...

    ⛔️ #religions #sectes #mythologies #superstitions #crédulité #tabous #surnaturel #irrationnel #bigoterie #culsbénits #bondieuserie #cléricalismes #domination #soumission #vénération #barbarie #guerressainte #Inquisition #théocratie #fascismereligieux #autodafé #charia #Djihad #persécution #obscurantisme #réactionnaire... ...

    ★ DE LA RELIGION...

    « La critique de l’aliénation religieuse : un élément fondamental de l’anarchisme.

    Si l’anarchisme est incompatible avec une vision religieuse du monde, c’est pour trois raisons : philosophiques, éthiques et politiques.

    Une démission de la raison.

    Pour les anarchistes, la liberté de pensée doit être totale. Pour connaître le monde, nous ne disposons que de trois instruments : nos sens, notre sensibilité et notre raison. De ce fait, toute vérité ne peut être que partielle et provisoire. Or les religions imposent des dogmes qui se présentent comme des vérités absolues, au-dessus de toute critique. Quels sont ces dogmes ? Des idées délirantes. Le concept de création divine est une absurdité injustifiable. Croire que l’univers a été créé ex nihilo par une ou plusieurs entités relève de la pure fiction. Cette affirmation ne se présente pas comme une hypothèse susceptible de vérification, mais est assénée comme une révélation indiscutable. Comment peut-on, après Spinoza et Darwin, affirmer que l’humanité a été créée de toutes pièces, qu’elle est le sommet de la création et que la nature a une fin ? Pour le faire, il faut avoir renoncé à faire usage de sa raison.

    Une morale normative.

    Une religion ne se résume pas à un ensemble de croyances portant sur l’origine et les fins de l’univers. Elle édicte des normes, des commandements et des interdits qui émaneraient d’une entité supérieure et s’imposeraient à l’humanité sous peine de châtiments. Cette entité définirait, dans l’absolu, la différence entre le Bien et le Mal. Quoi de plus étranger aux principes de l’anarchisme ? Pour les libertaires, le Bien et le Mal ne sont pas des normes transcendantes. C’est l’humanité qui doit définir ses principes éthiques de façon non contraignante, en les fondant sur l’intérêt bien compris. On trouve un exemple intéressant de cette démarche dans la Morale anarchiste de Pierre Kropotkine.

    Au service de la domination.

    Les religions ont contribué et contribuent encore à perpétuer les systèmes de domination et d’exploitation et ceci sous des formes différentes. Le procédé le plus brutal consiste à instaurer un État théocratique, où le gouvernement tire son autorité de Dieu. Aujourd’hui, l’État iranien en fournit un exemple. Cependant, même lorsqu’elles ne portent pas directement les religieux au pouvoir, les religions ont pour constante de prôner la soumission et le renoncement. On connaît la célèbre Épître aux Romains de l’apôtre Paul : « Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux-mêmes condamner (...) »

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2021/09/de-la-religion.html

  • Déclaration de solidarité à l’égard des Péruviennes et Péruviens
    Carlos Noriega : « Quand une configuration institutionnelle fait face aux mobilisations de la majorité indigène. Armée et police aux aguets »
    Carlos Noriega : Le peuple toujours dans les rues. Le Congrès ne réagit pas. L’autoritarisme s’affirme
    Le peuple exige la liberté et la démocratie au Pérou

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/06/declaration-de-solidarite-a-legard-des-peruvie

    #international #perou

  • Les écrans : un désastre comportemental, intellectuel & cognitif.

    Une journée (le 6 février) sans téléphone portable, c’est bien (pour les malades que nous sommes).

    Entre 2 et 8 ans un enfant « moyen » consacre aux écrans récréatifs l’équivalent de 7 années scolaires complètes ou 460 jours de vie éveillée (1,25 année), ou encore l’exacte quantité du temps de travail personnel requis pour devenir un solide violoniste.

    Mais il faudrait aussi (365 jours sur 365) la suppression stricte, intégrale, immédiate et en tout lieux (y compris à l’école) des écrans pour tous les enfants de moins de 6 ans. Et la réduction à 30 mn à 1 h (tous usages cumulés) par jour pour tous les moins de 16 ans.

    Michel Desmurget le démontre dans son bouquin : sans quoi les jeunes générations d’aujourd’hui ne donneront que des crétins.

    Quelques extraits tirés au fil de ma lecture :

    « Selon les termes d’une étude récente, « seulement 3 % du temps consacré par les #enfants et #adolescents aux #médias_digitaux est utilisé à la création de contenus » (tenir un blog, écrire des programmes informatiques, créer des vidéos ou autres contenus « artistiques », etc.).

    .. Plus de 80 % des ados et préados déclarent ne « jamais » ou « quasiment jamais » utiliser leurs #outils_numériques pour faire œuvre créative. »

    « Croire que les #digital_natives sont des ténors du bit, c’est prendre ma charrette à pédale pr une roquette interstellaire ; croire que le simple fait de maîtriser une app informatique permet à l’utilisateur de comprendre quoi que ce soit aux éléments physiques & logiciels engagés »

    De « l’effarante débilité de cette triste fiction » des DigitalNatives… comme « un groupe mutant à la fois dynamique, impatient, zappeur, multitâche, créatif, friand d’expérimentations, doué pour le travail collaboratif, etc. Mais qui dit mutant dit différent…

    .. Dès lors, ce qui transparaît implicitement ici, c’est aussi l’image d’une génération précédente misérablement amorphe, lente, patiente, monotâche, dépourvue de #créativité, inapte à l’expérimentation, réfractaire au #travail_collectif, etc.

    .. Drôle de tableau qui, a minima, dessine deux axes de réflexion. Le premier interroge les efforts déployés pour redéfinir positivement toutes sortes d’attributs psychiques dont on sait depuis longtemps qu’ils sont fortement délétères pour la #performance_intellectuelle : #dispersion, #zapping, #multitasking, impulsivité, impatience, etc. Le second questionne l’ubuesque acharnement mis en œuvre pour caricaturer et ringardiser les #générations_prédigitales. »

    « Les changements anatomiques [chez les gamers] dont se gaussent certains médias pourraient très bien poser, non les jalons d’un avenir intellectuel radieux, mais les bases d’un #désastre_comportemental à venir. »

    « les digital natives ou autres membres de je ne sais quelle confrérie des X, Y, Z, lol, zappiens ou C, n’existent pas. L’enfant mutant du numérique, que son aptitude à taquiner le #smartphone aurait transformé en omnipraticien génial des nouvelles technologies les + complexes que #Google Search aurait rendu infiniment plus curieux, agile et compétent que n’importe lequel de ses enseignants prédigitaux ; qui grâce aux jeux vidéo aurait vu son cerveau prendre force et volume ; qui grâce aux filtres de Snapchat ou Instagram aurait élevé sa créativité jusqu’aux + hauts sommets ; etc. ; cet enfant n’est qu’une légende. Il n’est nulle part dans la littérature scientifique. […] Ce qui est extraordinaire, c’est qu’une telle absurdité perdure contre vents et marées, &, en plus, contribue à orienter nos politiques publiques notamment dans le domaine éducatif. Car au-delà de ses aspects folkloriques, ce mythe n’est évidemment pas dénué d’arrière-pensées. Sur le plan domestique, d’abord, il rassure les parents en leur faisant croire que leurs rejetons sont de véritables génies du numérique et de la pensée complexe, même si, dans les faits, ces derniers ne savent utiliser que quelques (coûteuses) applications triviales.

    .. Sur le plan scolaire, ensuite, il permet, pour le plus grand bonheur d’une industrie florissante, de soutenir la numérisation forcenée du système et ce, malgré des performances pour le moins inquiétantes. »

    « Plus globalement, si un observateur ose s’alarmer du temps passé par les enfants devant les écrans de ttes sortes, la triste légion des tartufes conspue sans délai le fâcheux, arguant qu’il s’agit là d’une position « sexiste », représentant fondamentalement « un nouvel outil de #culpabilisation des mères » […] « pr nos néosuffragettes du droit à l’abrutissement, suggérer que les enfants passent bien trop de temps avec leurs écrans signifie juste, en dernière analyse, que « ns n’aimons pas les innovations qui rendent + faciles la vie des mères ».

    « Quand les adultes ont constamment le nez scotché sur leur mobile, les #interactions_précoces essentielles au #développement_de_l’enfant sont altérées. »

    « Une étude vous déplaît, trouvez-la alarmiste, idiote, dogmatique, moralisatrice, exagérée, excessive, biaisée, absurde, culpabilisante ou sexiste. Affirmez vaguement qu’on pourrait trouver d’autres recherches contradictoires tout aussi convaincantes (évidemment sans les citer).

    .. Criez aux heures noires de la prohibition, évoquez la censure, dénoncez les stratégies de la peur, beuglez votre haine de l’oppression culturelle. En désespoir de cause, caricaturez l’auteur, raillez sa #bêtise, faites-le passer pour un #crétin, un demeuré, un réactionnaire un triste sermonnaire ou un sombre élitiste. Tronquez, trompez, truquez. Mais, surtout, ne regardez jamais les faits, ne considérez jamais le cœur du travail discuté. Ce n’est pas si difficile. Avec un peu d’habitude, vous apprendrez aisément à masquer l’absolue vacuité de vos propos sous l’ombrage d’un humanisme paisible et rassurant. Une fois acquises les bases du job, vous parviendrez en quelques mots, avec la dextérité du virtuose illusionniste, à transformer la plus solide recherche en affligeante pitrerie. »

    L’explication de cette limite apparemment arbitraire des 3 ans ? « Cet âge semble constituer le seuil optimal à partir duquel inscrire efficacement dans les neurones des gosses la trace de la grenouille Budweiser, de la virgule Nike, de l’estampille Coca-Cola, du clown McDonald ou du mâle viril forcément fumeur. Selon une enquête du gpe Lagardère Publicité, dès 4 ans, + de 75 % des demandes d’achat émises par les enfants sont consécutives à une exposition publicitaire, pour un taux d’acceptation parental supérieur à 85 %. »

    « En disant, pas de télé avant 3 ans, on affiche sa bonne foi, sa probité et son indépendance. [et] en proscrivant la télé avant 3 ans, ce que l’on exprime vraiment, in fine, c’est l’idée selon laquelle l’exposition devient possible au-delà de cet âge »…

    « Avant 3 ans, petit humain n’est guère intéressant. Ce n’est qu’autour de cet âge qu’il devient une cible publicitaire pertinente et, de ce fait, une potentielle source de revenus pour les opérateurs. Peu importe alors que la télé ampute son développement. »

    « L’#industrie_audiovisuelle ne fut pas longue à réaliser le profit qu’elle pourrait tirer de cette césure. Elle accepta sans états d’âme d’abandonner le secondaire pr préserver l’essentiel. À travers ses relais experts & médiatiques elle opéra alors selon 2 axes complémentaires 1) en soutenant diligemment la condamnation des usages précoces (ce qui ne lui coûtait rien). 2) en se lançant dans une subtile (et efficace) campagne d’attiédissement des restrictions tardives. Ainsi, on ne parla plus d’une à 2 h par jour max, mais d’usages « excessifs ». »

    « La dernière étude en date montre, sans la moindre ambiguïté, que l’usage d’une #tablette « interactive » non seulement ne développe pas, mais altère lourdement le développement de la motricité manuelle fine chez des enfants d’âge préscolaire. »

    « Les recherches montrent que la tablette est, la plupart du temps, pour le jeune enfant, un écran « passif » servant à consommer des contenus audiovisuels dont on nous dit précisément qu’ils sont déconseillés (dessins animés, films, clips, etc.). »

    « Au-delà des variations de protocoles, de populations, d’approches et de méthodologies, le résultat n’a jamais varié : les contenus violents favorisent à court et long terme l’émergence de comportements agressifs chez l’enfant et l’adulte. »

    « Le lien empirique [entre contenus violents et agression] n’est donc plus à démontrer aujourd’hui, quoi qu’en disent les gamers et quelques démago-geeks qui caressent l’industrie du jeu violent dans le sens du poil. »

    « Les médias présentent souvent “les deux côtés” du débat associant violence médiatique et agression en appariant un chercheur avec un expert ou un porte-parole de l’industrie ou même un contradicteur universitaire, ce qui crée une fausse équivalence et la perception erronée que les travaux de recherches et le consensus scientifique font défaut. » Pourtant : « ds le NYT, le secr. géné. de l’Association de #psychologie déclarait que « les preuves sont écrasantes. Les contester revient à contester l’existence de la gravité ».

    Ce qui n’empêche pas « les bons petits soldats du numérique [de continuer], sous couvert d’expertise, à emplir l’espace collectif de leur affligeante #propagande. »

    « Les études qui ont mesuré l’exposition durant la petite enfance (avec ou sans analyse de contenus) ont démontré de manière constante que regarder la télévision est associé à des conséquences développementales négatives. Cela est observé pour l’attention, les performances éducatives, les fonctions exécutives et les productions langagières ». Autrement dit, pour les jeunes enfants, l’impact de la télévision n’est nullement complexe. Il est immuablement néfaste. Point. »

    « Prenez le lien entre #consommation_audiovisuelle précoce et déficits cognitifs tardifs. Même avec la meilleure volonté du monde, il semble diantrement difficile de rejeter l’hypothèse de causalité sachant, par exemple, que : (1) la présence d’une télé dans une maison effondre la fréquence, la durée et la qualité des interactions intrafamiliales ; (2) ces interactions sont fondamentales pour le #développement_cognitif du jeune enfant ; (3) certains outils statistiques reposant sur des protocoles dits « longitudinaux » ont permis d’établir la nature causale du lien observé, chez le jeune enfant, entre l’accroissement du temps d’écrans et l’émergence de retards développementaux. »

    « Il est aujourd’hui solidement établi que les écrans ont, sur la durée et la qualité de nos nuits, un impact profondément délétère. Certaines influences se révèlent relativement directes ; par ex, quand le sommeil est altéré, la mémorisation, les facultés d’apprentissage et le fonctionnement intellectuel diurne sont perturbés, ce qui érode mécaniquement la #performance_scolaire. Certaines influences s’avèrent plus indirectes ; par ex, quand le sommeil est altéré, le système immunitaire est affaibli, l’enfant risque davantage d’être malade et donc absent, ce qui contribue à augmenter les difficultés scolaires. Certaines influences émergent avec retard ; par ex, quand le sommeil est altéré, la maturation cérébrale est affectée, ce qui, à long terme, restreint le potentiel individuel (en particulier cognitif) et donc mécaniquement, le rendement scolaire. […] La plupart des influences sont multiples et il est évident que l’impact négatif des #écrans récréatifs sur la #réussite_scolaire ne repose pas exclusivement sur la détérioration du #sommeil. Ce dernier levier opère ses méfaits en synergie avec d’autres agents dont – nous y reviendrons largement – la baisse du temps consacré aux devoirs ou l’effondrement des #capacités_langagières et attentionnelles. Dans le même temps, cependant, il est clair aussi que l’influence négative des écrans récréatifs sur le sommeil agit bien au-delà du seul champ scolaire. Dormir convenablement se révèle essentiel pour abaisser le risque d’accident, réguler l’humeur et les émotions, sauvegarder la #santé, protéger le cerveau d’un #vieillissement_prématuré, etc. »

    « Ce qui ne s’est pas mis en place durant les âges précoces du développement en termes de langage, de #coordination_motrice, de prérequis mathématiques, d’#habitus_sociaux, de #gestion_émotionnelle, etc., s’avère de + en + coûteux à acquérir au fur et à mesure que le temps passe. »

    Les moins de 2 ans : « Les enfants de moins de deux ans consacrent, en moyenne, chaque jour, une cinquantaine de minutes aux écrans. […] La valeur paraît sans doute raisonnable de prime abord… elle ne l’est pas. Elle représente presque 10 % de la durée de veille de l’#enfant ; et 15 % de son temps « libre », c’est-à-dire du temps disponible une fois que l’on a retiré les activités « contraintes » telles que manger (sept fois par jour en moyenne avant 2 ans), s’habiller, se laver ou changer de couche. […] Cumulées sur 24 mois, ces minutes représentent plus de 600 heures. Cela équivaut à peu près aux trois quarts d’une année de maternelle ; ou, en matière de #langage, à 200 000 énoncés perdus, soit à peu près 850 000 mots non entendus. […] Pour le seul sous-groupe des usagers quotidiens, la moyenne de consommation s’établit à presque 90 mn. Autrement dit, plus d’1/3 des enfants de moins d’1 an ingurgitent 1 h 30 d’écrans par jour — […] principalement dans les milieux socioculturels les moins favorisés. […]

    .. En fonction des groupes étudiés, entre 1 h 30 et 3 h 30 d’usage journalier. Principale raison avancée par les #parents pour expliquer cette incroyable orgie : faire tenir les gamins tranquilles dans les lieux publics (65 %), pendant les courses (70 %) et/ou lors des tâches ménagères (58 %). Chaque jour, près de 90 % des enfants défavorisés regardent la #télévision ; 65 % utilisent des outils mobiles ; 15 % sont exposés à des consoles de jeux vidéo. En 4 ans, la proportion de bambins de - de 12 mois utilisant des écrans mobiles est passée de 40 à 92 %. »

    « La consommation numérique [Du 2-8 ans] : entre 2 et 4 ans, 2 h 45 par jour. […] Sur la dernière décennie, elles ont augmenté de plus de 30 %. Elles représentent quasiment 1/4 du temps normal de veille de l’enfant. Sur une année, leur poids cumulé dépasse allègrement 1 000 h. Cela veut dire qu’entre 2 et 8 ans un enfant « moyen » consacre aux écrans récréatifs l’équivalent de 7 années scolaires complètes ou 460 jours de vie éveillée (1,25 année), ou encore l’exacte quantité du temps de travail personnel requis pour devenir un solide violoniste. »

    « Durant la préadolescence [entre 8 et 12 ans], les enfants voient leur besoin de sommeil diminuer sensiblement. Chaque jour, ils gagnent naturellement entre 1 h 30 et 1 h 45 d’éveil. Cette « conquête », dans sa quasi-totalité, ils l’offrent à leurs babioles numériques.

    .. Ainsi, entre 8 et 12 ans, le temps d’écrans journalier grimpe à presque 4 h 40, contre 3 heures précédemment. […] Cumulé sur 1 an, cela fait 1 700 h, l’équivalent de deux années scolaires ou, si vous préférez, d’un an d’emploi salarié à plein-temps. »

    « Les préados issus de milieux défavorisés consacrent chaque jour presque 2 h de + aux écrans que leurs homologues + privilégiés. Pr sa + gde partie, cet écart provient d’un usage accru d’une part des contenus audiovisuels (+ 1h15) et d’autre part des réseaux sociaux (+ 30 mn). »

    « « Il existe une corrélation négative entre le bien-être socio-émotionnel et le temps consacré aux écrans ». Autrement dit, les préados & ados qui passent le moins de temps dans le monde merveilleux du cyber-divertissement sont aussi ceux qui se portent le mieux ! »

    .. Conclusion : nos gamins peuvent très bien se passer d’écrans ; cette abstinence ne compromet ni leur équilibre émotionnel ni leur intégration sociale. Bien au contraire ! »

    Les ados [13-18 ans] : « La consommation quotidienne de numérique atteint alors 6 h 40. […] Il équivaut à un quart de journée et 40 % du temps normal de veille. Cumulé sur un an, cela représente plus de 2 400 heures, 100 jours, 2,5 années scolaires ou encore la totalité du temps consacré de la sixième à la terminale, pour un élève de filière scientifique, à l’enseignement du français, des mathématiques et des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT).

    .. Autrement dit, sur une simple année, les écrans absorbent autant de tps qu’il y a d’heures cumulées d’enseignement du français, des maths et des SVT durant tt le secondaire. Mais cela n’empêche pas les sempiternelles ruminations sur l’emploi du tps trop chargé des écoliers. »

    « Si vs voulez exalter l’exposition de votre progéniture au numérique, assurez-vs que le petit possède en propre smartphone/tablette et équipez sa chambre en tv/console. Cette attention pourrira son sommeil, sa santé et ses résultats scolaires, mais au moins vous aurez la paix. »

    « Pr être pleinement efficace à long terme, le cadre restrictif ne doit pas être perçu comme une punition arbitraire, mais comme une exigence positive. Il est important que l’enfant adhère à la démarche et en intériorise les bénéfices. Quand il demande pourquoi il n’a « pas le droit » alors que ses copains font « ce qu’ils veulent », il faut lui expliquer que les parents de ses copains n’ont peut-être pas suffisamment étudié la question ; lui dire que les écrans ont sur son cerveau, son intelligence, sa concentration, ses résultats scolaires sa santé, etc., des influences lourdement négatives ; et il faut lui préciser pourquoi : moins de sommeil ; moins de temps passé à des activités plus nourrissantes, dont lire, jouer d’un instrument de musique, faire du sport ou parler avec les autres ; moins de temps passé à faire ses devoirs ; etc. Mais tout cela, évidemment, n’est crédible que si l’on n’est pas soi-même constamment le nez sur un écran récréatif.

    .. Au pire, il faut alors essayer d’expliquer à l’enfant que ce qui est mauvais pour lui ne l’est pas forcément pour un adulte, parce que le cerveau de ce dernier est « achevé » alors que celui de l’enfant est encore « en train de se construire ». »

    « ÉTABLIR DES RÈGLES, ÇA MARCHE ! […] Et que se passe-t-il si l’on retire la télé ? Eh bien, même s’il déteste ça, l’enfant va se mettre à lire. Trop beau pour être vrai ? Même pas ! Plusieurs études récentes ont en effet montré que notre brave cerveau supportait très mal le désœuvrement. Il a ainsi été observé, par exemple, que 20 minutes passées à ne rien faire entraînaient un niveau de fatigue mental plus important que 20 minutes passées à réaliser une tâche complexe de manipulation des nombres. Dès lors, plutôt que de s’ennuyer, la majorité des gens préfère sauter sur la première occupation venue même si celle-ci s’avère a priori rébarbative ou, pire, consiste à s’infliger une série de chocs électriques douloureux. Cette puissance prescriptive du vide, la journaliste américaine Susan Maushart l’a observée de première main, le jour où elle a décidé de déconnecter ses trois zombies adolescents169. Privés de leurs gadgets électroniques, nos heureux élus commencèrent par se cabrer avant progressivement, de s’adapter et de se (re)mettre à lire, à jouer du saxo, à sortir le chien sur la plage, à faire la cuisine, à manger en famille, à parler avec maman, à dormir davantage, etc. ; bref, avant de se (re)mettre à vivre. »
    « Si les neurones se voient proposer une « nourriture » inadéquate en qualité et/ou quantité, ils ne peuvent « apprendre » de manière optimale ; et plus la carence s’étire dans le temps, plus elle devient difficile à combler. »

    « Les expériences précoces sont d’une importance primordiale. Cela ne veut pas dire que tt se joue avant 6 ans, comme le claironne abusivement le titre français d’un best-seller américain des années 1970. Mais cela signifie certainement que ce qui se joue entre 0 et 6 ans influence profondément la vie future de l’enfant. Au fond, dire cela, c’est affirmer un truisme. C’est stipuler que l’apprentissage ne sort pas du néant. Il procède de manière graduelle par transformation, combinaison et enrichissement des compétences déjà acquises. Dès lors, fragiliser l’établissement des armatures précoces, notamment durant les « périodes sensibles », c’est compromettre l’ensemble des déploiements tardifs. »

    PAS D’ÉCRAN AVANT (AU MOINS) 6 ANS ! « En 6 ans, au-delà d’un monceau de conventions sociales et abstraction faite des activités « facultatives » comme la danse, le tennis ou le violon, le petit humain apprend à s’asseoir à se tenir debout, à marcher, à courir, à maîtriser ses excrétions, à manger seul, à contrôler et coordonner ses mains (pour dessiner, faire ses lacets ou manipuler les objets), à parler, à penser, à maîtriser les bases de la numération et du code écrit, à discipliner ses déchaînements d’émotions & pulsions, etc. Ds ce contexte, chaque minute compte. […] Cela signifie “juste” qu’il faut le placer ds un environnement incitatif, où la “nourriture” nécessaire est généreusement accessible. Or, les écrans ne font pas partie de cet environnement. […] Plusieurs études, sur lesquelles nous reviendrons également, ont ainsi montré qu’il suffisait, chez le jeune enfant, d’une exposition quotidienne moyenne de 10 à 30 minutes pour provoquer des atteintes significatives dans les domaines sanitaire et intellectuel. […] Ce dont a besoin notre descendance pr bien grandir, ce n’est donc ni d’Apple, ni de Teletubbies ; c d’humain. Elle a besoin de mots, de sourires, de câlins. Elle a besoin d’expérimenter, de mobiliser son corps, de courir, de sauter, de toucher, de manipuler des formes riches. Elle a besoin de dormir, de rêver, de s’ennuyer, de jouer à « faire semblant ». Elle a besoin de regarder le monde qui l’entoure, d’interagir avec d’autres enfants. Elle a besoin d’apprendre à lire, à écrire, à compter, à penser. Au coeur de ce bouillonnement, les écrans sont un courant glaciaire. Non seulement ils volent au développement un temps précieux & posent les fondations des hyperusages ultérieurs, mais en + ils déstructurent nombre d’apprentissages fondamentaux liés, par ex., à l’attention. »

    « En compilant les résultats obtenus, on observe que nombre de problèmes émergent dès la première heure quotidienne. En d’autres termes, pour tous les âges postérieurs à la prime enfance, les écrans récréatifs (de toutes natures : télé, jeux vidéo, tablettes, etc.) ont des impacts nuisibles mesurables dès 60 minutes d’usage journalier. Sont concernés, par exemple, les relations intrafamiliales, la réussite scolaire, la concentration, l’obésité, le sommeil, le développement du système cardio-vasculaire ou l’espérance de vie. […] Au-delà de la prime enfance, toute consommation d’écrans récréatifs supérieure à une heure quotidienne entraîne des préjudices quantitativement détectables et peut donc être considérée comme excessive. »

    De l’importance primordiale, autrement dit, de « maintenir en deçà de 30 (borne prudente) à 60 (borne tolérante) minutes l’exposition quotidienne aux écrans récréatifs des individus de 6 ans et plus.

    .. Précisons […] : un enfant qui ne consommerait aucun écran récréatif les jours d’école et regarderait un dessin animé ou jouerait aux jeux vidéo pendant 90 minutes les mercredis et samedis resterait largement dans les clous… »

    « Les écrans sapent l’intelligence, perturbent le développement du cerveau, abîment la santé, favorisent l’obésité, désagrègent le sommeil, etc. […] À partir de la littérature scientifique disponible, on peut formuler deux recommandations formelles :

    .. (1) pas d’écrans récréatifs avant 6 ans (voire 7 ans si l’on inclut l’année charnière de cours préparatoire) ; (2) au-delà de 6 ans, pas plus de 60 minutes quotidiennes, tous usages cumulés (voire 30 minutes si l’on privilégie une lecture prudente des données disponibles). »

    « Des heures passées principalement à consommer des flux audiovisuels (films, #séries, clips, etc.), à jouer aux jeux vidéo et, pour les plus grands, à palabrer sur les réseaux sociaux à coups de lol, like, tweet, yolo, post et selfies. Des heures arides, dépourvues de fertilité développementale. Des heures anéanties qui ne se rattraperont plus une fois refermées les grandes périodes de plasticité cérébrale propres à l’enfance et à l’adolescence. »

    « La #littérature_scientifique démontre de façon claire et convergente un effet délétère significatif des écrans domestiques sur la réussite scolaire : indépendamment du sexe, de l’âge, du milieu d’origine et/ou des protocoles d’analyses, la durée de consommation se révèle associée de manière négative à la #performance_académique. »

    « Le smartphone (littéralement « téléphone intelligent ») nous suit partout, sans faiblesse ni répit. Il est le graal des suceurs de cerveaux, l’ultime cheval de Troie de notre décérébration. Plus ses applications deviennent « intelligentes », plus elles se substituent à notre réflexion et plus elles nous permettent de devenir idiots. Déjà elles choisissent nos restaurants, trient les informations qui nous sont accessibles, sélectionnent les publicités qui nous sont envoyées, déterminent les routes qu’il nous faut emprunter, proposent des réponses automatiques à certaines de nos interrogations verbales et aux courriels qui nous sont envoyés, domestiquent nos enfants dès le plus jeune âge, etc. Encore un effort et elles finiront par vraiment penser à notre place. »

    « L’impact négatif de l’usage du smartphone s’exprime avec clarté sur la réussite scolaire : plus la consommation augmente, plus les résultats chutent. »

    Y compris en « filières d’excellence. Les études de médecine en offrent une bonne illustration. En France, le concours d’entrée admet, en moyenne, 18 candidats sur 100. À ce niveau d’exigence le smartphone devient rapidement un #handicap insurmontable. Prenez, par exemple, un étudiant non équipé qui se classerait 240e sur 2 000 et réussirait son concours. 2 h quotidiennes de smartphone le conduiraient à une 400e place éliminatoire. »

    Même chose s’agissant des réseaux sociaux : « Là encore, les résultats sont aussi cohérents qu’opiniâtrement négatifs. Plus les élèves (#adolescents et #étudiants principalement) consacrent de temps à ces outils, plus les performances scolaires s’étiolent. »

    Et les usages numériques à l’école : « En pratique, évidemment, personne ne conteste le fait que certains outils numériques peuvent faciliter le travail de l’élève. Ceux qui ont connu les temps anciens de la recherche scientifique, savent mieux que quiconque l’apport “technique” de la récente révolution digitale. Mais, justement, par définition, les outils et logiciels qui nous rendent la vie plus facile retirent de facto au cerveau une partie de ses substrats nourriciers. Plus nous abandonnons à la machine une part importante de nos activités cognitives et moins nos neurones trouvent matière à se structurer, s’organiser et se câbler. Dans ce contexte, il devient essentiel de séparer l’expert et l’apprenant au sens où ce qui est utile au premier peut s’avérer nocif pour le second. »

    « « Malgré des investissements considérables en ordinateurs, connexions internet et logiciels éducatifs, il y a peu de preuves solides montrant qu’un usage accru des ordinateurs par les élèves conduit à de meilleurs scores en #mathématiques et #lecture. » En parcourant le texte, on apprend que, après prise en compte des disparités économiques entre États & du niveau de performance initiale des élèves, “les pays qui ont moins investi dans l’introduction des ordinateurs à l’école ont progressé + vite, en moyenne, que les pays ayant investi davantage”. »

    Des chercheurs « se sont demandés si l’usage de logiciels éducatifs à l’école primaire (lecture, mathématiques) avait un effet sur la performance des élèves. Résultat : bien que tous les enseignants aient été formés à l’utilisation de ces logiciels, de manière satisfaisante selon leurs propres dires, aucune influence positive sur les élèves ne put être détectée. »

    « #Bill_Joy, cofondateur de #Sun_Microsystem et programmeur de génie, concluant comme suit une discussion sur les vertus pédagogiques du numérique : « Tout cela […] ressemble à une gigantesque perte de temps…

    .. Si j’étais en compétition avec les États-Unis, j’adorerais que les étudiants avec lesquels je suis en compétition passent leur temps avec ce genre de merde. »

    « L’introduction du #numérique dans les classes est avant tout une source de distraction pour les élèves. »

    « Dans une recherche réalisée à l’université du Vermont (États-Unis), pour un cours de 1 h 15, le temps volé par les activités distractives atteignait 42 %. »

    « Les résultats se révélèrent sans appel : tout dérivatif numérique (SMS, #réseaux_sociaux, #courriels, etc.) se traduit par une baisse significative du niveau de compréhension et de mémorisation des éléments présentés. »

    « De manière intéressante, une étude comparable avait précédemment montré que l’usage de l’ordinateur se révélait délétère même lorsqu’il servait à accéder à des contenus académiques liés à la leçon en cours. »

    « Bien sûr, ce qui est vrai pour l’#ordinateur l’est aussi pour le smartphone. Ainsi, dans un autre travail représentatif de la littérature existante, les auteurs ont établi que les étudiants qui échangeaient des SMS pendant un cours comprenaient et retenaient moins bien le contenu de ce dernier. Soumis à un test final, ils affichaient 60 % de bonnes réponses, contre 80 % pour les sujets d’un groupe contrôle non distrait. Une étude antérieure avait d’ailleurs indiqué qu’il n’était même pas nécessaire de répondre aux messages reçus pour être perturbé. Il suffit, pour altérer la prise d’information, qu’un #téléphone sonne dans la salle (ou vibre dans notre poche). »

    "Pourquoi une telle frénésie ? Pourquoi une telle ardeur à vouloir digitaliser le système scolaire, depuis la maternelle jusqu’à l’université, alors que les résultats s’affirment aussi peu convaincants ? [… Parce que] « si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement ». C’est exactement ce qui se passe avec l’actuelle numérisation du système scolaire. En effet, alors que les premieres études n’avaient globalement montré aucune influence probante de cette dernière sur la réussite des élèves, les données les plus récentes, issues notamment du #programme_PISA, révèlent un fort impact négatif. Curieusement, rien n’est fait pour stopper ou ralentir le processus, bien au contraire. Il n’existe qu’une explication rationnelle à cette absurdité. Elle est d’ordre économique : en substituant, de manière plus ou moins partielle, le numérique à l’humain il est possible, à terme, d’envisager une belle réduction des coûts d’enseignement. […] "« Le monde ne possède qu’une fraction des enseignants dont il a besoin ». Car le cœur du problème est bien là. Avec la massification de l’enseignement, trouver des professeurs qualifiés se révèle de plus en plus compliqué, surtout si l’on considère les questions de rémunération. Pour résoudre l’équation, difficile d’envisager meilleure solution que la fameuse « révolution numérique ». […] Le « professeur » devient alors une sorte de passe-plat anthropomorphe dont l’activité se résume, pour l’essentiel, à indiquer aux élèves leur programme numérique quotidien tout en s’assurant que nos braves digital natives restent à peu près tranquilles sur leurs sièges. Il est évidemment facile de continuer à nommer « enseignants » de simples « gardes-chiourmes 2.0 », sous-qualifiés et sous-payés ; et ce faisant, d’abaisser les coûts de fonctionnement sans risquer une révolution parentale. […] [en Floride], les autorités administratives se sont révélées incapables de recruter suffisamment d’enseignants pour répondre à une contrainte législative limitant le nombre d’élèves par classe (vingt-cinq au #lycée). Elles ont donc décidé de créer des classes digitales, sans professeurs. Ds ce cadre, les élèves apprennent seuls, face à un ordinateur, avec pour unique support humain un « facilitateur » dont le rôle se limite à régler les petits problèmes techniques et à s’assurer que les élèves travaillent effectivement. Une approche « criminelle » selon un enseignant, mais une approche « nécessaire » aux dires des autorités scolaires. […] 95 % du budget de l’Éducation nationale passe en salaires ! »

    Conclusion :

    1) « Plus les élèves regardent la télévision, plus ils jouent aux jeux vidéo, plus ils utilisent leur smartphone, plus ils sont actifs sur les réseaux sociaux & plus leurs notes s’effondrent. Même l’ordinateur domestique, dont on nous vante sans fin la puissance éducative, n’exerce aucune action positive sur la performance scolaire.

    2) Plus les États investissent dans les « technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement » (les fameuses TICE), plus la performance des élèves chute. En parallèle, plus les élèves passent de temps avec ces technologies et plus leurs notes baissent.

    3) le numérique est avant tout un moyen de résorber l’ampleur des dépenses éducatives. […]

    4) Pour faire passer la pilule et éviter les fureurs parentales, il faut habiller l’affaire d’un élégant verbiage pédagogiste. Il faut transformer le cautère digital en une « révolution éducative », un « tsunami didactique » réalisé, évidemment, aux seuls profits des élèves. Il faut camoufler la paupérisation intellectuelle du corps enseignant et encenser la mutation des vieux dinosaures prédigitaux en pétillants (au choix !) guides, médiateurs, facilitateurs, metteurs en scène ou passeurs de savoir. Il faut masquer l’impact catastrophique de cette « révolution » sur la perpétuation et le creusement des inégalités sociales. Enfin, il faut éluder la réalité des usages essentiellement distractifs que les élèves font de ces outils. »

    « Si l’usage des écrans affecte aussi lourdement la réussite scolaire, c évidemment parce que leur action s’étend bien au-delà de la simple sphère académique. Les notes sont alors le symptôme d’une meurtrissure + large, aveuglément infligée aux piliers cardinaux de notre dévéloppement. Ce qui est ici frappé, c’est l’essence même de l’édifice humain en développement : langage + #concentration + #mémoire + QI + #sociabilité + #contrôle_des_émotions. Une agression silencieuse menée sans états d’âme ni tempérance, pr le profit de qqs-uns au détriment de presque tous. »

    « Le #cerveau_humain s’avère, quel que soit son âge, bien moins sensible à une représentation vidéo qu’à une présence humaine effective. C’est pr cette raison, notamment, que la puissance pédagogique d’un être de chair et d’os surpasse aussi irrévocablement celle de la machine. »

    « Pr favoriser le développement d’un enfant, mieux vaut accorder du tps aux interactions humaines : [...] l’une des méthodes les + efficaces pr améliorer le dév. de l’enfant passe par les interactions de haute qualité entre l’adulte et l’enfant, sans la distraction des écrans. »

    « Le temps total d’interaction volé par 60 mn quotidiennes de télé sur les 12 premières années de vie d’un enfant s’élève à 2 500 heures. Cela représente 156 journées de veille, presque 3 années scolaires et 18 mois d’emploi salarié à temps complet...

    .. Pas vraiment une paille, surtout si l’on rapporte ces données à des consommations non plus de une, mais de 2 ou 3 heures quotidiennes. Et, à ce désastre, il faut encore ajouter l’altération relationnelle engendrée par les expositions d’arrière-plan. »

    « La consommation d’écrans interfère fortement avec le développement du langage. Par ex., chez des enfants de 18 mois, il a été montré que chaque 1/2 h quotidienne supplémentaire passée avec un appareil mobile multipliait par 2,5 la probabilité d’observer des retards de langage. De la même manière, chez des enfants de 24 à 30 mois, il a été rapporté que le risque de #déficit_langagier augmentait proportionnellement à la durée d’exposition télévisuelle. Ainsi, par rapport aux petits consommateurs (moins de 1 heure par jour), les usagers modérés (1 à 2 heures par jour), moyens (2 à 3 heures par jour) et importants (plus de 3 heures par jour) multipliaient leur probabilité de retard dans l’acquisition du langage respectivement par 1,45, 2,75 et 3,05. [...] Le risque de déficit était quadruplé, chez des enfants de 15 à 48 mois, qd la consommation dépassait 2 h quotidiennes. Ce quadruplement se transformait même en sextuplement lorsque ces enfants avaient été initiés aux joies du petit écran avant 12 mois (sans considération de durée). »

    Plus augmente la consommation d’écrans et plus l’#intelligence_langagière diminue. « Notons que le lien alors identifié était comparable, par son ampleur, à l’association observée entre niveau d’intoxication au plomb (un puissant perturbateur endocrinien) et QI verbal [...] si vous détestez [le] marmot de vos horribles voisins & que vous rêvez de lui pourrir la vie [...], inutile de mettre du plomb ds sa gourde. Offrez-lui plutôt une télé/tablette/console de jeux. L’impact cognitif sera tout aussi dévastateur pr un risque judiciaire nul. »

    « Le jour où l’on substituera le numérique à l’humain, ce n’est plus 30 mois (comme actuellement) mais 10 ans qu’il faudra à nos enfants pour atteindre un volume lexical de 750 à 1 000 mots. »

    « Au-delà d’un socle fondamental, oralement construit au cours des premiers âges de la vie, c’est dans les livres et seulement dans les livres que l’enfant va pouvoir enrichir et développer pleinement son langage. »

    .. [...] « Chaque heure quotidienne de jeux vidéo entraînait un affaissement de 30 % du temps passé à lire seul. Des éléments qui expliquent, au moins pour partie, l’impact négatif des écrans récréatifs sur l’acquisition du code écrit ; impact qui compromet lui-même, en retour le déploiement du langage. Tout est alors en place pr que se développe une boucle pernicieuse auto-entretenue : comme il est moins confronté à l’écrit, l’enfant a + de mal à apprendre à lire ; comme il a + de mal à lire, il a tendance à éviter l’écrit et donc à lire moins ; comme il lit moins, ses compétences langagières ne se développent pas au niveau escompté et il a de plus en plus de mal à affronter les attendus de son âge. Remarquable illustration du célèbre "#effet_Matthieu". »

    Attention – « Chaque heure quotidienne passée devant le petit écran lorsque l’enfant était à l’école primaire augmente de presque 50 % la probabilité d’apparition de troubles majeurs de l’attention au collège. Un résultat identique fut rapporté dans un travail subséquent montrant que le fait de passer quotidiennement entre 1 et 3 heures devant la télévision à 14 ans multipliait par 1,4 le risque d’observer des difficultés attentionnelles à 16 ans. Au-delà de 3 heures, on atteignait un quasi-triplement. Des chiffres inquiétants au regard d’un résultat complémentaire montrant que l’existence de troubles de l’attention à 16 ans quadruplait presque le risque d’échec scolaire à 22 ans. »

    Un travail « du service marketing de #Microsoft, curieusement rendu public, [explique] que les capacités d’attention de notre belle humanité n’ont cessé de se dégrader depuis 15 ans [pour atteindre] aujourd’hui un plus bas historique : inférieures à celles du… poisson rouge. Cette altération serait directement liée au développement des technologies numériques. Ainsi, selon les termes du document, "les modes de vie digitaux affectent la capacité à rester concentré sur des périodes de temps prolongées". »

    « Sean Parker, ancien président de Facebook, admettait d’ailleurs que les réseaux sociaux avaient été pensés, en toute lucidité, pour "exploiter une vulnérabilité de la psychologie humaine". Pour notre homme, "le truc qui motive les gens qui ont créé ces réseaux c’est : “Comment consommer le maximum de votre temps et de vos capacités d’attention” ?" Ds ce contexte, pour vous garder captif, "il faut vous libérer un peu de dopamine, de façon suffisamment régulière. D’où le like ou le commentaire que vous recevez sur une photo, une publication. Cela va vous pousser à contribuer de plus en plus et donc à recevoir de plus en plus de commentaires et de likes, etc. C’est une forme de boucle sans fin de jugement par le nombre". Un discours que l’on retrouve quasiment mot pour mot chez Chamath Palihapitiya, ancien vice-président de Facebook (questions de croissance & d’audience). La conclusion de ce cadre repenti (qui déclare se sentir "immensément coupable") est sans appel : "Je peux contrôler ce que font mes enfants, et ils ne sont pas autorisés à utiliser cette merde !" »

    Conclusion – « Les écrans sapent les trois piliers les plus essentiels du développement de l’enfant.
    – 1) les interactions humaines. [...] Pour le développement, l’écran est une fournaise quand l’humain est une forge.

    – 2) le langage. [...] en altérant le volume et la qualité des échanges verbaux précoces. Ensuite, en entravant l’entrée dans le monde de l’écrit.

    – 3) la concentration. [...] Ds qqs dizaines ou centaines de milliers d’années, les choses auront peut-être changé, si notre brillante espèce n’a pas, d’ici là, disparu de la planète. En attendant, c’est à un véritable #saccage_intellectuel que nous sommes en train d’assister. »
    « La liste des champs touchés paraît sans fin : #obésité, #comportement_alimentaire (#anorexie/#boulimie), #tabagisme, #alcoolisme, #toxicomanie, #violence, #sexualité non protégée, dépression, sédentarité, etc. [...] : les écrans sont parmi les pires faiseurs de maladies de notre temps »

    Manque de sommeil : « c’est l’intégrité de l’individu tout entier qui se trouve ébranlée dans ses dimensions cognitives, émotionnelles et sanitaires les plus cardinales. Au fond, le message porté par l’énorme champ de recherches disponible sur le sujet peut se résumer de manière assez simple : un humain (enfant, adolescent ou adulte) qui ne dort pas bien et/ou pas assez ne peut fonctionner correctement. »
    « Le sommeil est la clé de voûte de notre intégrité émotionnelle, sanitaire et cognitive. C’est particulièrement vrai chez l’enfant et l’adolescent, lorsque le corps et le cerveau se développent activement. »

    Il est possible d’améliorer (ou de dégrader) « très significativement [le fonctionnement de l’individu] en allongeant (ou en raccourcissant) de 30 à 60 mn les nuits de notre progéniture. »

    « L’organisme peut se passer d’#Instagram, #Facebook, #Netflix ou GTA ; il ne peut pas se priver d’un sommeil optimal, ou tt du moins pas sans csquences majeures. Perturber une fonction aussi vitale pr satisfaire des distractions à ce point subalternes relève de la folie furieuse. »

    « Aux États-Unis, l’#espérance_de_vie augmenterait de presque un an et demi si la consommation télévisuelle moyenne passait sous la barre des 2 h quotidiennes. Un résultat comparable fut rapporté par une équipe australienne, mais à rebours. Les auteurs montrèrent en effet que la sédentarité télévisuelle amputait de quasiment deux ans l’espérance de vie des habitants de ce pays. Formulé différemment, cela veut dire "[qu’]en moyenne, chaque heure passée à regarder la télévision après 25 ans réduit l’espérance de vie du spectateur de 21,8 mn". En d’autres termes, publicité comprise, chaque épisode de Mad Men, Dr House ou Game of Thrones enlève presque 22 minutes à votre existence. »

    Conclusion | « La consommation d’#écran_récréatif a un impact très négatif sur la santé de nos enfants et adolescents. Trois leviers se révèlent alors particulièrement délétères.
    – 1) les écrans affectent lourdement le sommeil – pilier essentiel, pour ne pas dire vital, du développement.

    – 2) Les écrans augmentent fortement le degré de sédentarité tt en diminuant significativement le niveau d’#activité_physique. Or, pr évoluer de manière optimale et pour rester en bonne santé, l’organisme a besoin d’être abondamment & activement sollicité. Rester assis nous tue !

    – 3) Les contenus dits « à risque » (sexuels, tabagiques, alcooliques, alimentaires, violents, etc.) saturent l’espace numérique. Aucun support n’est épargné. Or, pour l’enfant et l’adolescent, ces contenus sont d’importants prescripteurs de normes (souvent inconsciemment). »

    « Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle. 
    7 règles essentielles :

    1) AVANT 6 ANS, pas d’écrans (du tout)
    2) APRÈS 6 ANS, pas + de 30 mn à 1 h par jour (tout compris)
    3) pas dans la chambre
    4) pas de contenus inadaptés
    5) pas le matin avant l’école
    6) pas le soir avant de dormir
    7) une chose à la fois.

    #éducation_nationale

  • Lisieux : les personnes âgées en perte d’autonomie privées de pain Jean-Yves Gelebart
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/calvados/lisieux/des-personnes-agees-privees-de-pain-2707238.html

    À Lisieux (14), le CCAS a décidé de supprimer le pain des plateaux-repas livrés chaque jour aux personnes âgées en perte d’autonomie, qui en bénéficient quatre fois par semaine. Une décision prise pour maintenir le prix du plateau-repas sans répercuter la hausse des matières premières.

    La mesure fait grincer des dents du côté de Lisieux (14). Le Conseil d’administration du Centre communal d’action sociale (CCAS) a pris la décision de supprimer le pain des plateaux-repas livrés aux personnes âgées en perte d’autonomie. 65 personnes bénéficient de ce service quatre fois par semaine. Une décision motivée par la direction du CCAS qui explique ne pas vouloir répercuter l’inflation et la hausse des coûts alimentaires.

    Si nous avions appliqué cette hausse, on aurait dû porter le prix du plateau-repas à 7,15 euros. Après réflexion, nous avons décidé de plafonner le prix à 6 euros, mais de retirer le pain, tout en gardant la qualité des repas.
    Jean-Michel Le Conte Directeur du CCAS de Lisieux

    La disparition du pain des plateaux-repas a fait réagir l’association Lisieux à venir. « Qu’un service social, municipal, puisse retirer le pain d’un plateau-repas, quand on connaît le prix de ce morceau de pain, c’est scandaleux » s’indigne son président Alain Le Renard.

    Les bénéficiaires s’adaptent
    Quant aux bénéficiaires, des personnes âgées en perte d’autonomie, qui reçoivent à domicile, quatre fois par semaine, ces plateaux-repas, ils s’adaptent. Certains achètent leur pain pour la semaine et le conservent au congélateur, d’autres n’ont pas cette possibilité.

    J’ai du pain de mie, je le fais griller et je le mange. Pour moi ça va, mais pour les personnes bloquées au lit, comment voulez-vous qu’elles fassent ?
    Jean 104 ans

    Une pincée d’optimisme dans ce menu sans pain. La décision du CCAS de Lisieux de ne pas répercuter l’inflation représente une économie annuelle de 365 euros pour les bénéficiaires. 

    #inflation #pauvreté #économies #personnes_âgées #société #Lisieux #prix #pain

  • LES GILETS JAUNES PÉRUVIENS AFFRONTENT LA DICTATURE ! - Romain Migus
    Le Pérou a vécu en décembre le renversement de son président démocratiquement élu et qui incarnait les espoirs des classes populaires péruviennes. Ce coup d’État institutionnel, salué par la communauté internationale, a fait naître une contestation populaire qui est réprimé dans le sang par le régime au pouvoir. Romain Migus, journaliste indépendant, est depuis deux mois au coeur des événements. Entretien.
    https://www.youtube.com/watch?v=EiF8V7jQjcE


    #Pérou

  • BALLAST • Coup d’État au Pérou : grève générale face à l’extrême droite
    https://www.revue-ballast.fr/coup-detat-au-perou-greve-generale-face-a-lextreme-droite

    Depuis le mois de décembre, le Pérou s’en­fonce dans une dic­ta­ture civique et mili­taire. L’extrême droite et l’ar­mée ont confis­qué le pou­voir au pré­sident socia­liste Pedro Castillo, démo­cra­ti­que­ment élu, après que ce der­nier a sou­hai­té dis­soudre le Parlement pour enga­ger un nou­veau pro­ces­sus consti­tuant. Sa vice-pré­si­dente Dina Boluarte a pris sa place le 7 décembre 2022. Depuis, la répres­sion à l’é­gard des par­ti­sans de Castillo, majo­ri­tai­re­ment issus des popu­la­tions indi­gènes et pay­sannes du pays, est san­glante : on compte une soixan­taine de morts. La mobi­li­sa­tion popu­laire exige la tenue immé­diate d’é­lec­tions, la démis­sion de Boluarte et la convo­ca­tion d’une Assemblée consti­tuante. Les élec­tions, déjà avan­cées de 2026 à 2024, pour­raient se dérou­ler à la fin de l’an­née : trop tard, estiment les mani­fes­tants, les insur­gés et la gauche de l’Assemblée. C’est main­te­nant qu’elles doivent se tenir. L’heure est donc à la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. ☰ Par Caroline Weill

    #Pérou #extrême_droite #dictature #néolibéralisme

  • #Anarchisme
    #religions #sectes #mythologies #superstitions #crédulité #tabous #surnaturel #irrationnel #bigoterie #culsbénits #bondieuserie #cléricalismes #domination #soumission #vénération #barbarie #guerressainte #Inquisition #théocratie #fascismereligieux #autodafé #charia #Djihad #persécution #obscurantisme #réactionnaire...

    #antireligion #anticléricalisme #rationalisme #émancipation 🏴

    ★ NI DIEU, NI MAÎTRE !...

    « Les anarchistes sont contre toutes les religions et pour la rationalité. Pour autant, chacun est libre de croire ce qu’il veut. Il n’y a pas de contradiction avec notre opposition aux religions en ce qui nous concerne et notre refus qu’elles dirigent la société. Il ne s’agit pas de tolérance, l’autre n’a pas besoin de notre permission pour exister. Il s’agit de la liberté de conscience, de liberté individuelle. Nous n’allons pas surveiller les gens pour savoir s’ils croisent les doigts ou évitent de passer sous une échelle pour exorciser des peurs irrationnelles. Nous n’allons pas instituer de police de la pensée.
    Il y a à différencier la religion comme institution, et la croyance de chacun avec ses raisons qui lui sont propres, conscientes et inconscientes. On peut alors critiquer l’église avec son pouvoir, son argent, son obscurantisme, son fanatisme criminel, son dogme et sa morale hypocrite, la soumission à une soi-disant transcendance, le destin qu’elle impose à toute existence, son règne d’un pseudo-idéal contre l’être réel, son asservissement de la personne, sa haine de la vie et de la liberté.
    La religion est souvent liée dans l’histoire à l’état dont elle a le même caractère de négation de l’individu. Croyant ou citoyen, le sujet n’existe que comme partie d’un tout, identifié à une catégorie. Au contrôle physique s’ajoute celui de la pensée et du psychisme.
    L’argent et le capital sont les symboles phalliques d’un système totalitaire qu’ils régentent. Le capitalisme repose sur une adhésion irrationnelle et tient son emprise tant sur le corps que sur les esprits.
    Tout un chacun peut, avec l’état, dieu ou l’argent, y projeter un fantasme de toute-puissance qui serait à sa disposition en échange de son assujettissement (...)
     »

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/02/ni-dieu-ni-maitre.html

  • Pérou. (nouveaux textes)

    Carlos Noriega : Pérou. Face à la mobilisation du peuple andin qui perdure, la droite entonne sa guerre
    Lettre des élu.es du Parlement Européen et des élu.es des états d’Europe
    Carlos Noriega : Le CNDDHH documente la politique étatique, raciste, de répression
    L’exécutif national du PSOL déclare : « Soutien total au peuple péruvien ! »
    Carlos Noriega : « Une politique gouvernementale qui mène à la militarisation du pays »
    Carlos Noriega : A Lima, la police tue un manifestant. La droite protège la présidente. La droite et une partie de la gauche bloquent une sortie institutionnelle momentanée

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/31/perou-face-a-la-mobilisation-du-peuple-andin-q

    #international #perou

  • Lecture de : La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, de Guillaume Pitron

    Une perspective nationaliste navrante, mais une somme d’informations capitales.

    Extraits :

    « Le monde a de plus en plus besoin de terres rares, de « #métaux rares », pour son #développement_numérique, et donc pour ttes les #technologies_de_l’information_et_de_la_communication. Les #voitures_électriques et #voitures_hybrides en nécessitent deux fois plus que les voitures à essence, etc. »

    « Nos aïeux du XIXe siècle connaissaient l’importance du #charbon, & l’honnête homme du XXe siècle n’ignorait rien de la nécessité du pétrole. Au XXIe siècle, nous ne savons même pas qu’un monde + durable dépend en très grande partie de substances rocheuses nommées métaux rares. »

    « #Terres_rares, #graphite, #vanadium, #germanium, #platinoïdes, #tungstène, #antimoine, #béryllium, #fluorine, #rhénium, #prométhium… un sous-ensemble cohérent d’une trentaine de #matières_premières dont le point commun est d’être souvent associées ds la nature aux métaux les + abondants »

    « C’est là la clé du « #capitalisme_vert » : [remplacer] des #ressources qui rejettent des millions de milliards de tonnes de #gaz_carbonique par d’autres qui ne brûlent pas – et ne génèrent donc pas le moindre gramme de CO2. »

    « Avec des réserves d’or noir en déclin, les stratèges doivent anticiper la guerre sans #pétrole. […] ne plus dépendre des énergies fossiles d’ici à 2040. […] En recourant notamment aux #énergies_renouvelables & en levant des légions de robots alimentés à l’électricité. »

    « La Grande-Bretagne a dominé le XIXe s. grâce à son hégémonie sur la production mondiale de charbon ; une grande partie des événements du XXe s. peuvent se lire à travers le prisme de l’ascendant pris par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sur la production et la sécurisation des routes du pétrole ; .. au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domina routes du pétrole ; au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domination sur l’exportation et la consommation des métaux rares. Cet État, c’est la Chine. »

    La Chine « détient le #monopole d’une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone & numérique, ces 2 piliers de la transition énergétique. Il est le fournisseur unique du + stratégique : terres rares — sans substitut connu & dont personne ne peut se passer. »

    « Notre quête d’un modèle de #croissance + écologique a plutôt conduit à l’exploitation intensifiée de l’écorce terrestre pr en extraire le principe actif, à savoir les métaux rares, avec des #impacts_environnementaux encore + importants que cx générés par l’#extraction_pétrolière »

    « Soutenir le changement de notre #modèle_énergétique exige déjà un doublement de la production de métaux rares tous les 15 ans environ, et nécessitera au cours des trente prochaines années d’extraire davantage de minerais que ce que l’humanité a prélevé depuis 70 000 ans. » (25)

    « En voulant nous émanciper des #énergies_fossiles, en basculant d’un ordre ancien vers un monde nouveau, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance, plus forte encore. #Robotique, #intelligence_artificielle, #hôpital_numérique, #cybersécurité, #biotechnologies_médicale, objets connectés, nanoélectronique, voitures sans chauffeur… Tous les pans les + stratégiques des économies du futur, toutes les technologies qui décupleront nos capacités de calcul et moderniseront notre façon de consommer de l’énergie, le moindre de nos gestes quotidien… et même nos grands choix collectifs vont se révéler totalement tributaires des métaux rares. Ces ressources vont devenir le socle élémentaire, tangible, palpable, du XXIe siècle. » (26)

    #Metaux_Rares Derrière l’#extraction et le « #raffinage », une immense #catastrophe_écologique : « D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien en #Chine n’a été fait selon les standards écologiques & sanitaires les plus élémentaires. En même temps qu’ils devenaient omniprésents ds les technologies vertes & numériques les + enthousiasmantes qui soient, les métaux rares ont imprégné de leurs scories hautement toxiques l’eau, la terre, l’atmosphère & jusqu’aux flammes des hauts-fourneaux – les 4 éléments nécessaires à la vie »

    « C’est ici que bat le cœur de la transition énergétique & numérique. Sidérés, ns restons une bonne h à observer immensités lunaires & paysages désagrégés. Mais il vaut mieux déguerpir avant que la maréchaussée alertée par les caméras ne débarque »

    « Nous avons effectué des tests, et notre village a été surnommé “le village du cancer”. Nous savons que nous respirons un air toxique et que nous n’en avons plus pour longtemps à vivre. »

    « La seule production d’un #panneau_solaire, compte tenu en particulier du silicium qu’il contient, génère, avance-t-il, plus de 70 kilos de CO2. Or, avec un nombre de panneaux photovoltaïques qui va augmenter de 23 % par an dans les années à venir, cela signifie que les installations solaires produiront chaque année dix gigawatts d’électricité supplémentaires. Cela représente 2,7 milliards de tonnes de carbone rejetées dans l’atmosphère, soit l’équivalent de la #pollution générée pendant un an par l’activité de près de 600 000 automobiles.

    « Ces mêmes énergies – [dites] « renouvelables » – se fondent sur l’exploitation de matières premières qui, elles, ne sont pas renouvelables. »

    « Ces énergies – [dites] « vertes » ou « décarbonées » – reposent en réalité sur des activités génératrices de #gaz_à_effet_de_serre . »

    « N’y a-t-il pas une ironie tragique à ce que la pollution qui n’est plus émise dans les agglomérations grâce aux voitures électriques soit simplement déplacée dans les zones minières où l’on extrait les ressources indispensables à la fabrication de ces dernières ?

    .. En ce sens, la transition énergétique et numérique est une transition pour les classes les plus aisées : elle dépollue les centres-villes, plus huppés, pour mieux lester de ses impacts réels les zones plus miséreuses et éloignées des regards. »

    « Certaines technologies vertes sur lesquelles se fonde notre idéal de sobriété énergétique nécessitent en réalité, pour leur fabrication, davantage de matières premières que des technologies plus anciennes. »

    .. « Un futur fondé sur les technologies vertes suppose la consommation de beaucoup de matières, et, faute d’une gestion adéquate, celui-ci pourrait ruiner […] les objectifs de développement durable. » (The World Bank Group, juin 2017.)

    « Le #recyclage dont dépend notre monde + vert n’est pas aussi écologique qu’on le dit. Son bilan environnemental risque même de s’alourdir à mesure que nos sociétés produiront des alliages + variés, composés d’un nombre + élevé de matières, ds des proportions tjrs + importantes »

    « Dans le monde des matières premières, ces observations relèvent le + souvent de l’évidence ; pr l’immense majorité d’entre nous, en revanche, elles sont tellement contre-intuitives qu’il va certainement nous falloir de longues années avant de bien les appréhender & faire admettre. Peut-être [dans 30 ans] nous dirons-nous aussi que les énergies nucléaires sont finalement moins néfastes que les technologies que nous avons voulu leur substituer et qu’il est difficile d’en faire l’économie dans nos mix énergétiques. »

    « Devenue productrice prépondérante de certains métaux rares, la Chine [a] désormais l’opportunité inédite d’en refuser l’exportation vers les États qui en [ont] le plus besoin. […] Pékin produit 44 % de l’#indium consommé dans le monde, 55 % du vanadium, près de 65 % du #spath_fluor et du #graphite naturel, 71 % du germanium et 77 % de l’antimoine. La Commission européenne tient sa propre liste et abonde dans le même sens : la Chine produit 61 % du silicium et 67 % du germanium. Les taux atteignent 84 % pour le tungstène et 95 % pour les terres rares. Sobre conclusion de Bruxelles : « La Chine est le pays le plus influent en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en maintes matières premières critiques ». »

    « La République démocratique du Congo produit ainsi 64 % du #cobalt, l’Afrique du Sud fournit 83 % du platine, de l’iridium et du #ruthénium, et le Brésil exploite 90 % du #niobium. L’Europe est également dépendante des États-Unis, qui produisent plus de 90 % du #béryllium . »

    « Les 14 pays membres de l’OPEP, capables depuis des décennies d’influencer fortement les cours du baril, ne totalisent « que » 41 % de la prod. mondiale d’or noir… La Chine, elle, s’arroge jusqu’à 99 % de la prod. mondiale de terres rares, le + convoité des métaux rares ! »

    Aimants — « Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les 3/4 de la production mondiale ! Bref, par le jeu du chantage « technologies contre ressources », le monopole chinois de la production des minerais s’est transposé à l’échelon de leur transformation. La Chine n’a pas trusté une, mais deux étapes de la chaîne industrielle. C’est ce que confirme la Chinoise Vivian Wu : « Je pense même que, dans un avenir proche, la Chine se sera dotée d’une industrie de terres rares totalement intégrée d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. » Vœu déjà en partie réalisé. Il a surtout pris racine dans la ville de #Baotou, en #Mongolie-Intérieure . »

    « Baotou produit chaque année 30 000 tonnes d’aimants de terres rares, soit le tiers de la production mondiale. »

    « Nos besoins en métaux rares se diversifient et s’accroissent de façon exponentielle. […] D’ici à 2040, nous devrons extraire trois fois plus de terres rares, cinq fois plus de tellure, douze fois plus de cobalt et seize fois plus de #lithium qu’aujourd’hui. […] la croissance de ce marché va exiger, d’ici à 2050, « 3 200 millions de tonnes d’acier, 310 millions de tonnes d’aluminium et 40 millions de tonnes de #cuivre 5 », car les éoliennes engloutissent davantage de matières premières que les technologies antérieures.

    .. « À capacité [de production électrique] équivalente, les infrastructures […] éoliennes nécessitent jusqu’à quinze fois davantage de #béton, quatre-vingt-dix fois plus d’aluminium et cinquante fois plus de fer, de cuivre et de verre » que les installations utilisant des #combustibles traditionnels, indique M. Vidal. Selon la Banque mondiale, qui a conduit sa propre étude en 2017, cela vaut également pour le solaire et pour l’hydrogène. […] La conclusion d’ensemble est aberrante : puisque la consommation mondiale de métaux croît à un rythme de 3 à 5 % par an, « pour satisfaire les besoins mondiaux d’ici à 2050, nous devrons extraire du sous-sol plus de métaux que l’humanité n’en a extrait depuis son origine ».

    .. Que le lecteur nous pardonne d’insister : nous allons consommer davantage de #minerais durant la prochaine génération qu’au cours des 70 000 dernières années, c’est-à-dire des cinq cents générations qui nous ont précédés. Nos 7,5 milliards de contemporains vont absorber plus de #ressources_minérales que les 108 milliards d’humains que la Terre a portés jusqu’à ce jour. » (211-214)

    Sans parler des « immenses quantités d’eau consommées par l’industrie minière, [des] rejets de gaz carbonique causés par le transport, [du] #stockage et [de] l’utilisation de l’énergie, [de] l’impact, encore mal connu, du recyclage des technologies vertes [de] toutes les autres formes de pollution des #écosystèmes générées par l’ensemble de ces activités [et] des multiples incidences sur la biodiversité. » (215)

    « D’un côté, les avocats de la transition énergétique nous ont promis que nous pourrions puiser à l’infini aux intarissables sources d’énergie que constituent les marées, les vents et les rayons solaires pour faire fonctionner nos technologies vertes. Mais, de l’autre, les chasseurs de métaux rares nous préviennent que nous allons bientôt manquer d’un nombre considérable de matières premières. Nous avions déjà des listes d’espèces animales et végétales menacées ; nous établirons bientôt des listes rouges de métaux en voie de disparition. » (216)

    « Au rythme actuel de production, les #réserves rentables d’une quinzaine de métaux de base et de métaux rares seront épuisées en moins de cinquante ans ; pour cinq métaux supplémentaires (y compris le fer, pourtant très abondant), ce sera avant la fin de ce siècle. Nous nous dirigeons aussi, à court ou moyen terme, vers une pénurie de vanadium, de #dysprosium, de #terbium, d’#europium & de #néodyme. Le #titane et l’indium sont également en tension, de même que le cobalt. « La prochaine pénurie va concerner ce métal, Personne n’a vu le problème venir. »

    « La #révolution_verte, plus lente qu’espéré, sera emmenée par la Chine, l’un des rares pays à s’être dotés d’une stratégie d’approvisionnement adéquate. Et Pékin ne va pas accroître exagérément sa production de métaux rares pour étancher la soif du reste du monde. Non seulement parce que sa politique commerciale lui permet d’asphyxier les États occidentaux, mais parce qu’il craint à son tour que ses ressources ne s’amenuisent trop rapidement. Le marché noir des terres rares, qui représente un tiers de la demande officielle, accélère l’appauvrissement des mines, et, à ce rythme, certaines réserves pourraient être épuisées dès 2027. »

    De la question « du #taux_de_retour_énergétique (#TRE), c’est-à-dire le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer. […] C’est une fuite en avant dont nous pressentons l’absurdité. Notre modèle de production sera-t-il encore sensé le jour où un baril permettra tt juste de remplir un autre baril ? […] Les limites de notre système productiviste se dessinent aujourd’hui plus nettement : elles seront atteintes le jour où il nous faudra dépenser davantage d’énergie que nous ne pourrons en produire. »

    « Plusieurs vagues de #nationalisme minier ont déjà placé les États importateurs à la merci de pays fournisseurs prtant bien moins puissants qu’eux. En fait de mines, le client ne sera donc plus (toujours) roi. La géopolitique des métaux rares pourrait faire émerger de nouveaux acteurs prépondérants, souvent issus du monde en développement : le #Chili, le #Pérou et la #Bolivie, grâce à leurs fabuleuses réserves de lithium et de cuivre ; l’#Inde, riche de son titane, de son #acier et de son #fer ; la #Guinée et l’#Afrique_australe, dont les sous-sols regorgent de bauxite, de chrome, de manganèse et de platine ; le Brésil, où le bauxite et le fer abondent ; la Nouvelle-Calédonie, grâce à ses prodigieux gisements de #nickel. » (226-227)

    « En engageant l’humanité ds la quête de métaux rares, la transition énergétique & numérique va assurément aggraver dissensions & discordes. Loin de mettre un terme à la géopol. de l’énergie, elle va au contraire l’exacerber. Et la Chine entend façonner ce nouveau monde à sa main. »

    « Les #ONG écologistes font la preuve d’une certaine incohérence, puisqu’elles dénoncent les effets du nouveau monde plus durable qu’elles ont elles-mêmes appelé de leurs vœux. Elles n’admettent pas que la transition énergétique et numérique est aussi une transition des champs de pétrole vers les gisements de métaux rares, et que la lutte contre le réchauffement climatique appelle une réponse minière qu’il faut bien assumer. » (234-235)

    « La bataille des terres rares (et de la transition énergétique et numérique) est bel et bien en train de gagner le fond des mers. Une nouvelle ruée minière se profile. […] La #France est particulièrement bien positionnée dans cette nouvelle course. Paris a en effet mené avec succès, ces dernières années, une politique d’extension de son territoire maritime. […] L’ensemble du #domaine_maritime français [est] le deuxième plus grand au monde après celui des #États-Unis. […] Résumons : alors que, pendant des milliers d’années, 71 % de la surface du globe n’ont appartenu à personne, au cours des six dernières décennies 40 % de la surface des océans ont été rattachés à un pays, et 10 % supplémentaires font l’objet d’une demande d’extension du plateau continental. À terme, les États pourvus d’une côte exerceront leur juridiction sur 57 % des fonds marins. Attirés, en particulier par le pactole des métaux rares, nous avons mené, en un tps record, la + vaste entreprise d’#appropriation_de_territoires de l’histoire. »

    « Le projet, entonné en chœur par tous les avocats de la #transition_énergétique et numérique, de réduire l’impact de l’homme sur les écosystèmes a en réalité conduit à accroître notre mainmise sur la #biodiversité. » (248)

    « N’est-il pas absurde de conduire une mutation écologique qui pourrait tous nous empoisonner aux métaux lourds avant même que nous l’ayons menée à bien ? Peut-on sérieusement prôner l’harmonie confucéenne par le bien-être matériel si c’est pour engendrer de nouveaux maux sanitaires et un #chaos_écologique – soit son exact contraire ? » (252)

    Métaux rares, transition énergétique et capitalisme vert https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/metaux-rares-transition-energetique-et-capitalisme-vert_4727 (Lutte de classe, 10 janvier 2023)

    #écologie #capitalisme #impérialisme

  • Pérou : nous demandons l’intervention des mécanismes de protection des droits humains de l’ONU (+ autres textes)

    Pérou : nous demandons l’intervention des mécanismes de protection des droits humains de l’ONU
    Une mobilisation à la croisée des chemins. La menace du camp militariste. La détermination populaire. Entretien avec Hernando Cevallos
    Carlos Noriega : Une intervention policière dans l’Université San Marcos : une action plus vue depuis la dictature d’Alberto Fujimori
    Carlos Noriega : Dans la foulée de Lima, les « marches nationales » se propagent au sud
    Carlos Noriega :« Boluarte dit que nous sommes des paysans ignorants, nous ne sommes pas ignorants, elle est ignorante, elle ne comprend pas ce pour quoi nous nous battons »
    Communiqué de solidarité à l’égard des Péruviennes et Péruviens et de la communauté universitaire de San Marcos
    CGT – Note de l’espace international – Amériques : Mobilisations au Pérou : soutien au peuple Péruvien face à la répression sanglante
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/26/perou-nous-demandons-lintervention-des-mecanis

    #international #perou

  • « Système de violence et de soumission » et « politique de dénigrement généralisé » à #France_Culture : démission de #Sandrine_Treiner, directrice de la station publique. #bon_débarras

    En annonçant ainsi sa démission, Sandrine Treiner devance les résultats attendus la semaine prochaine d’une #mission_d’enquête et d’écoute auprès des salariés de France Culture, menée par le cabinet spécialisé Alcens. Cette procédure, ouverte par #Radio_France à la suite de l’enquête de Libé, a déclenché un afflux de témoignages, « bien plus d’une centaine » selon une source syndicale. A tel point qu’il a fallu allonger le calendrier de plusieurs semaines. « C’est au-delà de ce que l’on pouvait imaginer, commente la même source. Même si certains y ont sûrement participé pour dire tout le bien qu’ils pensaient de la direction. Quand on se trouve avec une telle enquête, cela dit l’ampleur du problème. »

    #radio_publique #pervers_narcissique #gestion_de_personnel #management_brutal #gestion_toxique

  • Blizzard Manager Departs In Protest of Employee Ranking System - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-01-23/blizzard-manager-departs-in-protest-of-employee-ranking-system

    A manager at video game developer Blizzard Entertainment said he was ousted after refusing to give a low evaluation to an employee that he felt didn’t deserve it in order to fill a quota.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ressources_humaines #activision_blizzard #blizzard_entertainment #évaluation #performance #jeu_vidéo_wow #jeu_vidéo_world_of_warcraft

  • Solidarité féministe avec les peuples du Pérou et du Brésil (+ textes sur le Pérou)

    La Marche mondiale des Femmes (MMF) embrasse les peuples péruvien et brésilien et réitère notre solidarité féministe et de classe.

    Au Pérou, nous voyons une fois de plus comment les oligarchies, les classes dirigeantes, les pouvoirs économiques nationaux et transnationaux s’attaquent aux décisions du peuple, lorsque les gouvernements ne leur sont pas serviles. (Plus d’informations ici)

    Le 7 décembre dernier, le coup d’État contre le président paysan et syndicaliste Pedro Castillo a finalement eu lieu. Pendant l’année du gouvernement du professeur Castillo, il y a eu des tentatives constantes de le renverser, on ne l’a jamais laissé gouverner. Depuis lors, le peuple péruvien est dans les rues pour exiger le rétablissement de son président, dénonçant l’usurpation et l’instauration d’une dictature. À ce jour, on dénombre plus de 45 victimes de la répression de la dictature de Boluarte.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/21/solidarite-feministe-avec-les-peuples-du-perou

    #international #brésil #pérou

  • La guerre des chiffres ça saoule. Au doigt mouillé il y avait, à Paris, vraiment beaucoup de monde : une partie du cortège était encore au point de départ quand l’autre arrivait au point d’arrivée, signe qu’il s’agissait d’une manif de grande ampleur. Pour mettre tout le monde d’accord il faut continuer. Grève générale !


    Brassard du jour.

  • Lancement de l’auto-école autogérée de St-é ! - Le Numéro Zéro
    https://lenumerozero.info/Lancement-de-l-auto-ecole-autogeree-de-St-e-6024

    Lancement de l’auto-école autogérée de St-é !

    On est une asso qui a pour but de permettre de conduire avec des potes sans dépenser trop de thune, et à la fin de passer l’exam en candidat libre. Pour des infos plus complètes, tu peux lire la brochure de la tauto de lyon.

    On a enfin tout ce qu’il faut pour rouler ! Alors si tu es intéressé-e par la conduite (pour apprendre ou pour former), c’est le moment de venir :)

    #autogestion #permis #conduire #voiture

  • Pérou : état d’urgence, manifestations contre la présidente, blocages... Quelle est la situation dans le pays, qui traverse une crise depuis plus d’un mois ?
    https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/perou-etat-d-urgence-manifestations-contre-la-presidente-blocages-quell

    Le gouvernement péruvien a décrété samedi l’état d’urgence à Lima et plusieurs autres régions. Une décision motivée par les rassemblements contre la cheffe de l’Etat, Dina Boluarte, qui ont fait plus d’une quarantaine de morts depuis la mi-décembre.

    Les bombardements en Ukraine ont plus de succès dans les journaux télévisés.

    Et je suis épaté comme les putschistes sont préservés dans la survenue des évènements actuels. Limite les péruviens sont traités comme les premiers gilets jaunes venus, tout juste bons à être réprimés par la première justice de classe versaillaise venue.

    Parce que oui, le Pérou dispose d’une Cheffe de l’état légitime, quand tu lis en diagonale nos journaux, un petit peu comme en Bolivie il y a quelques mois, où ça s’est mal fini pour elle, les versaillais de là-bas s’étant fait mettre dehors aux élections suivantes.

    J’ai un petit peu l’impression qu’au Pérou, ils vont éviter les élections, arguant de l’état d’urgence pour justifier d’attendre avant de rendre le pouvoir. Ce ne sont pas 40 morts qui vont remettre en cause la stabilité du pouvoir légitime des classes possédantes.

    • les rassemblements contre la cheffe [...] ont fait plus d’une quarantaine de morts depuis la mi-décembre.

      ah ben oui, c’est les rassemblements qui ont fait les morts ; pas la répression :-)

    • https://alencontre.org/ameriques/amelat/perou/perou-une-protestation-fondamentalement-andine-et-paysanne.html

      La prise de contrôle de Lima

      Depuis les Andes, où les mobilisations contre le gouvernement sont quotidiennes, les communautés paysannes et les citadins annoncent « la prise de Lima ». Autrement dit, une marche massive vers la capitale afin d’intensifier et d’élargir la contestation dans le centre politique et économique du pays. Ils ont déjà commencé à se diriger vers Lima depuis différentes régions. Craignant que les manifestations massives à Lima ne constituent le dernier moment d’un gouvernement qui fait étalage de la force répressive mais d’une grande faiblesse populaire et politique, les autorités ont menacé de ne pas les laisser atteindre Lima, où la population de la capitale se mobilise déjà pour exiger la démission de Boluarte. Selon une enquête de l’Instituto de Estudios Peruanos (IEP), la présidente a un taux de rejet de 71% et seulement 19% d’approbation. Le Congrès, qui la soutient et qui fait également l’objet de protestations, a un taux de rejet de 88% et seulement 9% d’approbation.

    • Et un article de swissinfo.ch en langue espagnole daté du 8 décembre 2022 :

      https://www.swissinfo.ch/spa/afp/protestas-en-per%C3%BA-piden-liberar-a-castillo-tras-fallido-autogolpe/48118322

      Des manifestants péruviens réclament la libération de M. Castillo après l’échec de l’auto-coup d’État.

      08 décembre 2022 - 07:55
      (AFP)

      Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes péruviennes jeudi pour réclamer de nouvelles élections et la libération de l’ancien président Pedro Castillo, détenu pour rébellion et conspiration par les procureurs péruviens après l’échec d’un auto-coup d’État.
      Les manifestations semblaient prendre de l’ampleur 24 heures après que le Congrès, dominé par la droite, a évincé le gauchiste Castillo mercredi et que la vice-présidente Dina Boluarte a pris la direction du pays.
      Castillo tente de dissoudre le corps législatif et d’instaurer l’état d’urgence pour gouverner par décret, mais ses ordres sont défiés par le Congrès et les forces armées.
      Les manifestants demandent également la démission du nouveau président - la première femme à diriger le Pérou, un pays à la forte culture machiste - que certains gauchistes qualifient de « traître » pour avoir pris ses fonctions.
      La manifestation a été maîtrisée par les forces de sécurité tard dans la nuit après que les manifestants aient mis le feu à certaines barrières de contrôle de la circulation.
      Cette marche était la plus importante manifestation pro-Castillo à Lima au cours des dernières 24 heures.
      « Je marche pour défendre mon président Pedro Castillo, qui a été injustement démis de ses fonctions. Ils ont fait l’impossible pour écarter Castillo, à partir du moment où il est arrivé, ils ne l’ont pas laissé travailler », a déclaré Mery Colque à l’AFP.
      À Lima, une manifestation d’environ un millier de personnes s’est dirigée vers le parlement, où elle a été dispersée par la police à l’aide de gaz lacrymogènes et au moins trois manifestants ont été arrêtés, a rapporté l’AFP.
      « Pedro Castillo, le Pérou est avec toi ! » et « S’il n’y a pas de libération, il y aura la révolution ! » ont été scandés lors de la marche de dix blocs dans le centre historique de la capitale, qui était gardée par les autorités.
      « Nous vivons un coup d’État décrété par le Congrès putschiste. Il n’est pas possible qu’un petit groupe de 100 personnes puisse destituer un président élu par des millions de personnes », a interrogé Ana Zevallos.
      Des manifestations ont également été signalées dans plusieurs départements et villes de l’intérieur du Pérou, comme Chota (Cajamarca, lieu de naissance de Castillo), Trujillo, Puno, Ayacucho, Huancavelica et Moquegua.
      Les manifestations ont commencé mercredi soir, lorsque des centaines de partisans et d’opposants de M. Castillo se sont rassemblés devant la préfecture de Lima, où il a été placé en détention avant d’être transféré à la base des forces spéciales de la police, située à l’est de Lima.
      « Fermez le Congrès, nid de rats », pouvait-on lire sur une banderole en faveur du président déchu.
      A quelques mètres de là, un autre groupe brûlait des T-shirts à l’effigie de Castillo.

      – Détention pendant sept jours -

      Jeudi, une haute cour péruvienne a ordonné que Castillo soit maintenu en détention pendant sept jours.
      « La Cour suprême d’enquête préparatoire, dirigée par le juge Juan Carlos Checkley, a ordonné sept jours de détention provisoire à l’encontre de l’ancien président Pedro Castillo, enquêté pour le crime de rébellion (alternativement conspiration) », a tweeté le pouvoir judiciaire.
      Dans la journée, l’ancien président, un enseignant rural de 53 ans sans contact avec les élites péruviennes, a reçu la visite de quelques parlementaires du bloc de gauche.
      A l’audience, il avait l’air accablé et son visage était déséquilibré. Il portait la même veste bleue que celle qu’il portait lors de son arrestation.
      Visiblement nerveux, M. Castillo a refusé de faire usage de son droit de défense pour répondre aux accusations, donnant la parole à ses avocats.
      « Il est clair que le crime de rébellion n’a pas été commis ici » car il ne s’est pas matérialisé, ont fait valoir les avocats de Castillo.
      S’il est reconnu coupable, Castillo risque entre 10 et 20 ans de prison.

      – Un président sans gouvernement

      Entre-temps, le premier jour de son entrée en fonction, Dina Boluarte a reçu les dirigeants des bancs de droite du Congrès à la recherche d’un consensus pour former un nouveau gouvernement.
      Le Pérou est sans cabinet depuis deux jours, tous les ministres de Castillo ayant démissionné en cascade pour rejeter ce qu’ils considèrent comme un auto-coup d’État.
      Mme Boluarte, une avocate âgée de 60 ans, a déclaré qu’elle prévoyait de gouverner jusqu’à la fin de son mandat en juillet 2026, bien qu’elle n’ait pas complètement exclu de convoquer des élections générales dans un contexte d’incertitude quant à l’avenir du pays.
      Ses premières décisions seront déterminantes pour savoir si elle atteindra cet objectif ou si elle devra se résigner à se retirer et à convoquer des élections générales anticipées.
      « Certaines voix suggèrent une élection anticipée, je crois que prendre le pouvoir, c’est réorienter ce qui se passe dans le pays. Plus tard, en coordination avec d’autres organisations, nous examinerons les alternatives pour réorienter au mieux le destin du pays », a-t-elle déclaré à la presse jeudi, lorsqu’on lui a demandé si elle envisageait de convoquer des élections à court terme.

      – Préoccupation internationale

      Depuis son entrée en fonction en juillet 2021, M. Castillo est assiégé par le Congrès et le ministère public, qui l’accuse de diriger une prétendue « organisation criminelle » qui distribue des marchés publics en échange d’argent.
      Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé jeudi sa « préoccupation » concernant la situation politique au Pérou et a condamné « toute tentative de subversion de l’ordre démocratique », selon un communiqué.
      Les États-Unis ont fait l’éloge des institutions péruviennes qui assurent la « stabilité démocratique » et se sont engagés à travailler avec la nouvelle présidente.
      Pendant la série d’événements qui ont conduit à l’éviction du gauchiste, les pays de la région et l’Espagne ont appelé au respect de l’État de droit et de la démocratie au Pérou.
      Cependant, les présidents du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, du Venezuela, Nicolás Maduro, et de la Colombie, Gustavo Petro, ont reproché aux élites péruviennes d’avoir, selon ces derniers, « acculé » M. Castillo depuis son arrivée au pouvoir.
      L’Union européenne (UE) a exprimé son soutien à la « solution politique, démocratique et pacifique adoptée par les institutions péruviennes », et a appelé « tous les secteurs à s’engager dans le dialogue pour assurer la stabilité ».

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

      Bon évidemment, tentative de récupération « libertarienne » de la part de cet organe de presse :

      Los manifestantes exigen además la renuncia de la flamante presidenta - la primera mujer en dirigir a Perú, un país de fuerte cultura machista- , a quien algunos izquierdistas tildan de «traidora» por haber asumido el cargo.