Le gouvernement réduit la distance de tir de LBD de 10 mètres à 3 mètres
▻https://www.lavoixdunord.fr/1390002/article/2023-10-27/les-tirs-de-lbd-autorises-sur-des-personnes-situees-seulement-trois-met
Le nombre de personnes tuées par un tir des #forces_de_l’ordre a doublé depuis 2020
Année après année, la liste des tués par les forces de l’ordre ne cesse d’augmenter. Trop souvent, la thèse de la légitime défense ou du refus d’obtempérer ne supporte pas l’analyse des faits. Basta ! en tient le terrible mais nécessaire décompte.
« Je vais te tirer une balle dans la tête », lance le « gardien de la paix », braquant son arme sur la vitre de la voiture à l’arrêt, avant que son collègue ne crie « Shoote- le ». Au volant, Nahel, un mineur de 17 ans qui conduit sans permis, démarre malgré tout. Le gardien de la paix met sa menace à exécution, tuant à bout portant l’adolescent. La scène se déroule ce 27 juin à Nanterre. Les agents ont plaidé la légitime défense arguant que le véhicule fonçait sur eux, ce que dément la vidéo de la scène. L’auteur du coup de feu mortel est placé en garde à vue. La famille de la victime s’apprête à déposer deux plaintes, l’une pour « homicide volontaire et complicité d’homicide », l’autre pour « faux en écriture publique ».
Le drame déclenche la révolte des habitants du quartier d’où est originaire la victime. Deux semaines plus tôt c’est Alhoussein Camara qui est tué d’une balle dans le thorax par un policier, dans des conditions similaires près d’Angoulême. En 2022, on dénombrait treize morts lors de « refus d’obtempérer » par l’ouverture du feu des forces de l’ordre. Au delà des nouveaux drames de Nanterre et d’Angoulême, combien de personnes ont-elles été tuées par les forces de l’ordre, et dans quelles circonstances ?
Les décès dus à une ouverture du feu des forces de l’ordre ont considérablement augmenté, avec respectivement 18 et 26 personnes abattues en 2021 et 2022, soit plus du double que lors de la décennie précédente. Cette augmentation amplifie la tendance constatée depuis 2015, lorsque le nombre de tués par balle a franchi le seuil de la dizaine par an. À l’époque, le contexte lié aux attaques terroristes islamistes a évidemment pesé, avec cinq terroristes abattus en 2015 et 2016 par les forces de sécurité.
Le risque terroriste n’explique cependant pas l’augmentation des décès par balle en 2021 et 2022. Un seul terroriste potentiel a été tué en 2021 – Jamel Gorchene, après avoir mortellement poignardé une fonctionnaire administrative de police devant le commissariat de Rambouillet (Yvelines), le 23 avril 2021, et dont l’adhésion à l’idéologie islamiste radicale serait « peu contestable » selon le procureur chargé de l’enquête. Aucun terroriste ne figure parmi les 26 tués de 2022. Dans quelles circonstances ces tirs ont-ils été déclenchés ?
Tirs mortels face à des personnes munis d’armes à feu
Sur les 44 personnes tuées par balles en deux ans, un peu plus de la moitié (26 personnes) étaient armées, dont dix d’une arme à feu. Parmi elles, sept l’ont utilisée, provoquant un tir de riposte ou de défense des forces de l’ordre. Plusieurs de ces échanges de tirs se sont déroulés avec des personnes « retranchées » à leur domicile. L’affaire la plus médiatisée implique Mathieu Darbon. Le 20 juillet 2022, dans l’Ain, ce jeune homme de 22 ans assassine à l’arme blanche son père, sa belle-mère, sa sœur, sa demi-sœur et son demi-frère. Le GIGN intervient, tente de négocier puis se résout à l’abattre. En janvier 2021, dans une petite station au-dessus de Chambéry, un homme souffrant de troubles psychiatriques s’enferme chez lui, armé d’un fusil, en compagnie de sa mère, après avoir menacé une voisine. Arrivé sur place, le GIGN essuie des tirs, et riposte. Scénario relativement similaire quelques mois plus tard dans les Hautes-Alpes, au-dessus de Gap. Après une nuit de négociation, le « forcené », Nicolas Chastan est tué par le GIGN après avoir « épaulé un fusil 22 LR [une carabine de chasse, ndlr] et pointé son arme en direction des gendarmes », selon le procureur. L’affaire est classée sans suite pour légitime défense.
Au premier trimestre 2021, le GIGN a été sollicité deux à trois fois plus souvent que les années précédentes sur ce type d’intervention, sans forcément que cela se termine par un assaut ou des tirs, relevait TF1. Le GIGN n’intervient pas qu’en cas de « forcené » armé. Le 16 avril 2021, l’unité spéciale accompagne des gendarmes venus interpeller des suspects sur un terrain habité par des voyageurs. Un cinquantenaire qui, selon les gendarmes, aurait pointé son fusil dans leur direction est tué.
Arme à feu contre suspects munis d’arme blanche
Parmi les 44 personnes tuées par arme à feu en 2021 et 2022, 16 étaient munis d’une arme blanche (couteau, cutter, barre de fer). Une dizaine d’entre elles auraient menacé ou attaqué les agents avant d’être tuées. Au mois de mars 2021, un policier parisien tire sur un homme qui l’attaque au couteau, pendant qu’il surveillait les vélos de ses collègues.
La mort d’un pompier de Colombes (Hauts-de-Seine) rend également perplexes ses voisins. En état d’ébriété, il jette une bouteille vers des agents en train de réaliser un contrôle, puis se serait approché d’eux, muni d’un couteau « en criant Allah Akbar ». Il est tué de cinq balles par les agents. L’affaire est classée sans suite, la riposte étant jugée « nécessaire et proportionnée ». L’été dernier à Dreux, une policière ouvre mortellement le feu sur un homme armé d’un sabre et jugé menaçant. L’homme était par ailleurs soupçonné de violence conjugale.
Dans ces situations, la légitime défense est la plupart du temps invoquée par les autorités. Cela pose cependant question lorsque la « dangerosité » de la personne décédée apparaît équivoque, comme l’illustre le cas de David Sabot, tué par des gendarmes le 2 avril 2022. Ses parents, inquiets de l’agressivité de leur fils, alcoolisé, alertent la gendarmerie de Vizille (Isère). Les gendarmes interviennent et tirent neuf balles sur David. Selon les gendarmes, il se serait jeté sur eux. Selon ses parents, il marchait les bras ballants au moment des tirs. « On n’a pas appelé les gendarmes pour tuer notre enfant », s’indignent-ils dans Le Dauphiné.
Juridiquement, le fait que la personne soit armée ne légitime pas forcément l’ouverture du feu par les forces de l’ordre. Selon l’Article 122-5 du Code pénal, une personne se défendant d’un danger n’est pas pénalement responsable si sa riposte réunit trois conditions : immédiateté, nécessité, proportionnalité. « La question va se poser, s’il n’y avait pas moyen de le neutraliser autrement », indique à Var Matin « une source proche du dossier », à propos du décès d’un sans-abri, Garry Régis-Luce, tué par des policiers au sein de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, en août dernier. Sur une vidéo de la scène publiée par Mediapart, le sans-abri armé d’un couteau fait face à cinq policiers qui reculent avant de lui tirer mortellement dans l’abdomen. Sa mère a porté plainte pour homicide volontaire.
De plus en plus de profils en détresse psychologique
Plusieurs affaires interrogent sur la manière de réagir face à des personnes en détresse psychologique, certes potentiellement dangereuses pour elle-même ou pour autrui, et sur la formation des policiers, souvent amenés à intervenir en premier sur ce type de situation [1].
Le 21 avril 2022, à Blois, des policiers sont alertés pour un risque suicidaire d’un étudiant en école de commerce, Zakaria Mennouni, qui déambule dans la rue, pieds nus et couteau en main. Selon le procureur de Blois, l’homme se serait avancé avec son couteau vers les policiers avant que l’un d’eux tire au taser puis au LBD. Son collègue ouvre également le feu à quatre reprises. Touché de trois balles à l’estomac, Zakaria succombe à l’hôpital. La « légitime défense » est donc invoquée. « Comment sept policiers n’ont-ils pas réussi à maîtriser un jeune sans avoir recours à leur arme à feu », s’interroge la personne qui a alerté la police. Une plainte contre X est déposée par les proches de l’étudiant, de nationalité marocaine. Sur Twitter, leur avocat dénonce une « enquête enterrée ».
Près de Saint-Étienne, en août 2021, des policiers interviennent dans un appartement où Lassise, sorti la veille d’un hôpital psychiatrique, mais visiblement en décompression, a été confiné par ses proches, avant que sa compagne n’appelle police secours. Ce bénévole dans une association humanitaire, d’origine togolaise, aurait tenté d’agresser les policiers avec un couteau de boucher, avant que l’un d’eux n’ouvre le feu.
Pourquoi, dans ce genre de situation, les policiers interviennent-ils seuls, sans professionnels en psychiatrie ? Plusieurs études canadiennes démontrent le lien entre le désinvestissement dans les services de soins et la fréquence des interventions des forces de l’ordre auprès de profils atteintes de troubles psychiatriques. Une logique sécuritaire qui inquiète plusieurs soignants du secteur, notamment à la suite de l’homicide en mars dernier d’un patient par la police dans un hôpital belge.
Le nombre de personnes non armées tuées par balles a triplé
Le nombre de personnes sans arme tombées sous les balles des forces de l’ordre a lui aussi bondi en deux ans (5 en 2021, 13 en 2022). C’est plus du triple que la moyenne de la décennie précédente. Cette hausse est principalement liée à des tirs sur des véhicules en fuite beaucoup plus fréquents, comme l’illustre le nouveau drame, ce 27 juin à Nanterre où, un adolescent de 17 ans est tué par un policier lors d’un contrôle routier par un tir à bout portant d’un agent.
Outre le drame de Nanterre ce 27 juin, l’une des précédentes affaires les plus médiatisées se déroule le 4 juin 2022 à Paris, dans le 18e arrondissement. Les fonctionnaires tirent neuf balles avec leur arme de service sur un véhicule qui aurait refusé de s’arrêter. La passagère, 18 ans, est atteinte d’une balle dans la tête, et tuée. Le conducteur, touché au thorax, est grièvement blessé. Dans divers témoignages, les deux autres personnes à bord du véhicule réfutent que la voiture ait foncé sur les forces de l’ordre. Le soir du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril, deux frères, Boubacar et Fadjigui sont tués en plein centre de Paris sur le Pont-Neuf. Selon la police, ces tirs auraient suivi le refus d’un contrôle. La voiture aurait alors « foncé » vers un membre des forces de l’ordre qui se serait écarté avant que son collègue, 24 ans et encore stagiaire, ne tire dix cartouches de HK G36, un fusil d’assaut.
Comme nous le révélions il y a un an, les policiers ont tué quatre fois plus de personnes pour refus d’obtempérer en cinq ans que lors des vingt années précédentes. En cause : la loi de 2017 venue assouplir les règles d’ouverture de feu des policiers avec la création de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure . « Avec cet article, les policiers se sont sentis davantage autorisés à faire usage de leur arme », estime un commandant de police interrogé par Mediapart en septembre dernier. À cela « vous rajoutez un niveau de recrutement qui est très bas et un manque de formation, et vous avez le résultat dramatique que l’on constate depuis quelques années : des policiers qui ne savent pas se retenir et qui ne sont pas suffisamment encadrés ou contrôlés. Certains policiers veulent en découdre sans aucun discernement. »
« Jamais une poursuite ni une verbalisation ne justifieront de briser une vie »
Au point que les gendarmes s’inquiètent très officiellement de la réponse adéquate à apporter face aux refus d’obtempérer, quitte à bannir le recours immédiat à l’ouverture du feu (voir ici). « L’interception immédiate, pouvant s’avérer accidentogène, n’est plus la règle, d’autant plus si les conditions de l’intervention et le cadre légal permettent une action différée, préparée et renforcée. Donc, on jalonne en sécurité, on lâche prise si ça devient dangereux, et surtout on renseigne. Tout refus d’obtempérer doit être enregistré avec un minimum de renseignements pour ensuite pouvoir s’attacher à retrouver l’auteur par une double enquête administrative et judiciaire », expliquait la commandante de gendarmerie Céline Morin. « Pour reprendre une phrase du directeur général de la gendarmerie : “Jamais une poursuite ni une verbalisation ne justifieront de briser une vie.” Il importe donc à chacun de nous de se préparer intellectuellement en amont à une tactique et à des actions alternatives face aux refus dangereux d’obtempérer. » On est loin du discours de surenchère tenu par certains syndicats de policiers.
« Pas d’échappatoire » vs « personne n’était en danger »
Pour justifier leur geste, les agents invoquent la dangerosité pour eux-mêmes ou pour autrui, considérant souvent le véhicule comme « arme par destination ». Hormis la neutralisation du conducteur du véhicule, ils n’auraient pour certains « pas d’échappatoire » comme l’affirmait le membre de la BAC qui a tué un jeune homme de 23 ans à Neuville-en-Ferrain (Nord), le 30 août 2022, qui aurait démarré son véhicule au moment où les agents ouvraient la portière.
Des policiers qui se seraient « vus mourir » tirent sur Amine B, le 14 octobre, à Paris. Coincé dans une contre-allée, le conducteur aurait redémarré son véhicule en direction des fonctionnaires qui ont ouvert le feu. Plusieurs témoins affirment que ce ressortissant algérien, diplômé d’ingénierie civile, roulait « doucement » sans se diriger vers eux ni mettre personne en danger. Et Amine est mort d’une balle dans le dos. La famille a lancé un appel à témoins pour connaître les circonstances exactes du drame. Rares sont ces affaires où le récit policier n’est pas contredit par les éléments de l’enquête ou des témoins.
Au nom de la légitime défense, des gendarmes de Haute-Savoie ont tiré neuf fois le 5 juillet 2021 sur un fuyard suspecté de vol. Le conducteur de la camionnette, Aziz, n’a pas survécu à la balle logée dans son torse. « Personne n’était en danger », affirme pour sa part un proche, présent sur lieux. D’après son témoignage recueilli par Le Média, les militaires « étaient à 4 ou 5 mètres » du fourgon. Une reconstitution des faits a été effectuée sans la présence de ce témoin, au grand dam de la famille qui a porté plainte pour « homicide volontaire ».
Pour Zied B. le 7 septembre à Nice abattu par un policier adjoint, comme pour Jean-Paul Benjamin, tué par la BAC le 26 mars à Aulnay-sous-Bois alors que, en conflit avec son employeur (Amazon), il était parti avec l’un des véhicules de l’entreprise, ce sont les vidéos filmant la scène qui mettent à mal la version policière des faits [2]. Et dans le cas de Souheil El Khalfaoui, 19 ans, tué d’une balle dans le cœur à Marseille lors d’un contrôle routier (voir notre encadré plus haut), les images de vidéosurveillance filmant la scène, et en mesure de corroborer ou de contredire la version des policiers, n’ont toujours pas pu être visionnées par la famille qui a porté plainte. Près de deux ans après le drame...
Si 2021 et 2022 ont été particulièrement marquées par les morts par balles lors d’interventions policières, qu’en sera-t-il en 2023 ? À notre connaissance, #Nahel est au moins la huitième personne abattue par des agents assermentés depuis janvier dernier.
►https://basta.media/Refus-d-obtemperer-le-nombre-de-personnes-tuees-par-un-tir-des-forces-de-l-
#statistiques #chiffres #décès #violences_policières #légitime_défense #refus_d'obtempérer #Nanterre #armes_à_feu #tires_mortels #GIGN
–-
signalé aussi par @fredlm
▻https://seenthis.net/messages/1007961
Un homme tué et un autre grièvement blessé par des tirs de policiers après un refus d’obtempérer à #Vénissieux
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/19/un-homme-tue-et-un-autre-grievement-blesse-par-des-tirs-de-policiers-apres-u
Deux enquêtes ont été ouvertes après cet incident (...)
En visite en Corse, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a apporté son « soutien a priori » à « tous les policiers et gendarmes de France qui font face tous les jours à des refus d’obtempérer puisqu’il y en a un toutes les demi-heures dans notre pays ». Selon lui, il y a eu à Vénissieux « une agression claire manifestement contre ces policiers qui faisaient ce contrôle » et « ils ont donc ouvert le feu ».
« Nous avons, depuis de nombreuses années (…), de plus en plus de refus d’obtempérer (…). La loi a été modifiée pour renforcer les pouvoirs des policiers et des gendarmes et condamner ces personnes. Je ne doute pas du travail de la police », a-t-il également déclaré.
#police #violences_policières #tirs_policiers #permis_de_tuer
]]>« Gilets jaunes » : Un niveau jamais atteint de violences policières | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/040119/gilets-jaunes-le-gouvernement-est-determine-en-finir
Un niveau jamais atteint de violences policières
L’usage de la force comme le niveau, jamais atteint jusqu’alors, des violences policières sont parfaitement assumés par le pouvoir. Selon les chiffres officiels, 1 407 manifestants ont été blessés, dont 46 grièvement, de la mi-novembre à la mi-décembre. 717 policiers, gendarmes et pompiers ont aussi souffert de violences durant cette période. Des dizaines de personnes ont été gravement blessées, mutilées parfois, par des tirs de flashball (ou LBD40) et de grenades GLI-F4 contenant de l’explosif.
Dans un rapport publié le 17 décembre, Amnesty International dénonce une telle escalade de violence et « de nombreux cas de recours excessifs à la force par des policiers ».
« Les forces de l’ordre ont utilisé des flashball, des grenades de désencerclement et des gaz lacrymogènes contre des manifestants majoritairement pacifiques », ajoute l’ONG, qui demande des « enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces ». Amnesty avait déjà enquêté, en 2017 et en 2015, sur les nombreuses restrictions apportées au droit de manifester et sur l’augmentation de violences policières. « L’application de l’état d’urgence et un usage disproportionné de la force ont restreint ce droit fondamental de manière préoccupante dans ce pays », notait l’organisation.
capture-d-e-cran-2019-01-04-a-17-54-53
Une autre association, l’ACAT (Association chrétienne contre la torture et la peine de mort), a rappelé qu’elle alertait depuis 2017 « les autorités françaises sur la dangerosité des armes dont elle se dote et sur le caractère contre-productif et possiblement contraire au droit international du recours à ces armes ». « Notre police est surarmée. Ces armes sont-elles vraiment adaptées au maintien de l’ordre lors de manifestations ? Sont-elles indispensables ? »
À l’occasion des manifestations des gilets jaunes, l’association a rappelé ses recommandations et publié le catalogue des armes aujourd’hui utilisées en maintien de l’ordre (à voir ici) :
la création d’un organe d’enquête indépendant ;
l’interdiction des lanceurs de balles de défense ;
la publication annuelle de chiffres relatifs à l’usage de la force par les policiers et gendarmes : sur les utilisations d’armes, les sanctions disciplinaires pour des faits de violences et le nombre de personnes blessées ou tuées dans le cadre d’opérations de police ou de gendarmerie.
Les ONG ne sont pas seules à s’inquiéter de la violence disproportionnée des forces de l’ordre. Le Défenseur des droits, autorité indépendante présidée par Jacques Toubon, a choisi d’ouvrir plusieurs enquêtes sur des cas de violences (en particulier les interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie en décembre). L’autorité rappelle, elle aussi, qu’elle demande depuis 2017 :
le retrait des lanceurs de balles de défense de la dotation des forces chargées du maintien de l’ordre au cours des manifestations ;
la réalisation d’une expertise sur les armes dites de force intermédiaire, notamment la GLI-F4, visant à mieux encadrer leur usage ;
le renforcement de la communication et du dialogue dans la gestion de l’ordre public, avant et pendant le déroulement des manifestations ;
la conduite d’une étude sur la mise en œuvre en France de la doctrine dite de la « désescalade de la violence ».
L’arme qui suscite les plus vives critiques est le LDB40, qui a succédé en 2015 au Flash-Ball. Interrogé par Le Parisien, son fabricant Jean-Verney Carron reconnaît que cette arme tire des balles en caoutchouc « d’un calibre de 40 mm… c’est beaucoup plus dangereux que le Flash-ball. C’est un calibre de guerre ». Sur de courtes distances, le risque existe de traumatismes graves, voire de décès dans des cas exceptionnels.
Car le fameux maintien de l’ordre « à la française » est de plus en plus critiqué. « Il est largement perçu comme contre-productif. Bien loin d’apaiser les tensions et de maintenir l’ordre, le recours conséquent à la force publique génère une escalade de la violence. Une autre approche, basée sur le dialogue et la désescalade, se développe chez nos voisins européens », note Aline Daillère, l’une des responsables de l’ACAT (texte à lire ici).
Dès le mois de mai 2016, deux des meilleurs spécialistes universitaires des stratégies de maintien de l’ordre, Fabien Jobard et Olivier Fillieule, notaient « le splendide isolement » de la France. « En Allemagne, en Suède, en Suisse, l’interaction entre police et manifestants se distingue par la maîtrise et le dialogue. La police française résiste aux nouveaux modèles de maintien de l’ordre, articulés autour de la notion de désescalade », écrivent-ils dans ce texte.
Autre spécialiste de la police et du maintien de l’ordre, Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, notait récemment que dans le contexte du mouvement des gilets jaunes, « la moindre des choses semble d’essayer d’apaiser la colère plutôt que de l’exacerber ». « Le pouvoir politique, ajoute-t-il, serait bien avisé de donner à ses forces de maintien de l’ordre les mêmes consignes claires de retenue et de stratégie de désescalade que celles qu’il a manifestement données aux forces locales de police et de gendarmerie par le biais des préfectures. »
Le journaliste David Dufresne, auteur du livre Maintien de l’ordre, tient depuis le 4 décembre une chronique méticuleuse de ces violences policières sur Twitter et sur Seenthis. Les vidéos, témoignages et situations décrites sont accablantes pour le pouvoir et le ministre de l’intérieur, qui n’a à aucun moment rappelé aux forces de sécurité les règles basiques de déontologie, d’engagement et de proportionnalité des réponses.
Les « factieux », selon Castaner, les « insurrectionnels », selon Griveaux, mettent aujourd’hui en tête de leurs revendications le respect du droit de manifester, l’arrêt des violences et de l’impunité policière. « La répression que vous menez sans aucune retenue sur l’ensemble des lanceurs d’alerte et des citoyens de ce pays est une déclaration de guerre sans cesse renouvelée », écrivent les auteurs des « vœux » au chef de l’État. L’escalade est en route. Le gouvernement le sait et mise à nouveau sur cette stratégie du pire pour tenter d’en finir avec les gilets jaunes.
]]>Mort de Rémi Fraisse : les juges confirment le non-lieu, les questions demeurent
▻https://reporterre.net/Mort-de-Remi-Fraisse-les-juges-confirment-le-non-lieu-les-questions-deme
Concernant le délit d’homicide involontaire, qui concernait cette fois la responsabilité de la hiérarchie, de manière beaucoup plus laconique, les juges soutiennent que « la chaîne de commandement n’a commis aucune faute caractérisée » et réfute les arguments des parties civiles, non sans quelques contradictions. Car, d’une part les juges soutiennent qu’il n’est pas de leur ressort de juger du bien-fondé de la décision administrative de garder un terrain vide. En même temps, elles assurent plus loin que le désengagement des gendarmes de la zone était une solution plus périlleuse que le maintien des troupes sur place. Enfin, concernant les contradictions dans les consignes données aux forces de maintien de l’ordre, les juges considèrent qu’elles ont été levées au vu des différentes auditions. En conclusion, « il ne résulte pas de charges suffisantes contre quiconque » pour le crime de violences ayant entraîné la mort comme du délit d’homicide involontaire.
Voir aussi l’article mis à jour de mediapart : « Les juges délivrent un non-lieu : l’affaire Rémi Fraisse est enterrée »
►https://www.mediapart.fr/journal/france/090118/les-juges-delivrent-un-non-lieu-l-affaire-remi-fraisse-est-enterree
#Sivens #Testet #GPII #Remi_Fraisse #Violences_Policières #Impunité #permis_de_tuer
]]>Encore un tué par la police.
Une video tournée cet après-midi à #Montargis est apparue sur les réseaux sociaux. Pas de détail sur le contexte pour l’instant.
dit "AlertesInfos sur leur blue bird.
On voit une dizaine de policiers qui, après avoir essayé d’interpeller, sans succès...
tirent une vingtaine de fois contre une tentative de fuite alors qu’aucun keuf n’était menacé... L’#impunité_policière, eux, ils n’en doutent pas. La vidéo montre une séance collective de ball-trap au sol sur la caisse à une distance de quelques mètres...
►https://twitter.com/AlertesInfos/status/899022772487303174
puis, parait ensuite :
L’homme armé d’un couteau et menaçant a été abattu à Chalette-sur-Loing près de #Montargis. Il aurait blessé des policiers. (BFMTV)
C p’têtre un terroriste, un voyou, force doit rester à la loi !, se disent-ils. Désarmer ? Viser les pneus ? Noway #éxécutionextrajudiciaire
]]>L’Assemblée approuve le projet de loi controversé de sécurité publique
▻http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/02/08/l-assemblee-approuve-le-projet-de-loi-controverse-de-securite-publique_50767
Dans un contexte tendu après l’affaire d’Aulnay-sous-Bois, l’Assemblée a approuvé, mercredi 8 février, le projet de loi de sécurité publique présenté comme une réponse aux manifestations policières de l’automne, mais que des avocats et magistrats jugent inutile, voire dangereux.
Ce texte, déjà voté au Sénat en janvier, assouplit les règles de légitime défense pour les policiers, durcit les peines pour outrage aux forces de l’ordre et autorise l’anonymat des enquêteurs. Il a été approuvé à l’issue des débats à l’unanimité de la quinzaine de députés PS, LR et FN présents. Seul le Front de gauche avait annoncé son intention de s’abstenir.
La majorité, de gauche, de l’Assemblée et celle, de droite, du Sénat vont maintenant surmonter leurs faibles divergences, qui concernent principalement l’extension de ce régime de légitime défense à la police municipale, pour que le texte soit définitivement adopté d’ici la fin des travaux parlementaires, dans deux semaines.
Faisant suite aux graves incidents de Viry-Châtillon (Essonne) en octobre 2016, où des policiers avaient été attaqués au cocktail molotov, le projet de loi aligne les règles de légitime défense des policiers sur celles des gendarmes, qui disposent d’une plus grande marge de manœuvre.
« Périple meurtrier »
Le texte liste cinq situations où les forces de l’ordre – ainsi que les douaniers et les militaires de l’opération Sentinelle – pourront utiliser leurs armes :
face à la menace de personnes armées ;
lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent ;
lorsqu’une personne cherche à échapper à leur garde, qu’ils ne peuvent l’arrêter autrement et qu’elle présente une menace ;
lorsqu’ils ne peuvent arrêter autrement un véhicule présentant une menace ;
et enfin dans le but d’empêcher un « périple meurtrier ».
Lors de la discussion de cet article mardi soir, Marc Dolez (Front de gauche) et Pouria Amirshahi (non-inscrit) ont relayé l’argument du Défenseur des droits, Jacques Toubon, selon lequel le projet de loi risque de donner le « sentiment d’une plus grande liberté pour les forces de l’ordre alors que les cas prévus sont déjà couverts ».
]]>M. Wauquiez multiplie par... 40 les subventions aux chasseurs
▻https://reporterre.net/M-Wauquiez-multiplie-par-40-les-subventions-aux-chasseurs
The Purge Begins In Turkey
On Saturday, Turkish soldiers and police—those who had remained loyal to President Recep Tayyip Erdoğan during the uncertain hours of the previous day—were rounding up their enemies across the security services, reportedly arresting thousands. There will be thousands more. In the high-stakes world of Turkish politics—nominally democratic but played with authoritarian ferocity—justice for the losers will be swift and brutal.
▻http://www.newyorker.com/news/news-desk/the-purge-begins-in-turkey
#Turquie #répression #coup2016 #purge
À Bobigny, une balle dans le dos et un acquittement
▻http://www.liberation.fr/france/2016/01/15/a-bobigny-une-balle-dans-le-dos-et-un-acquittement_1426816
Le policier qui a tué un braqueur d’une balle dans le dos est acquitté
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/150116/le-policier-qui-tue-un-braqueur-dune-balle-dans-le-dos-est-acquitte
L’avocat général avait requis cinq années de prison avec sursis. Mais la Cour d’assises de Bobigny a choisi d’acquitter Damien Saboudjian, ce policier qui avait tué un malfaiteur en fuite d’une balle dans le dos en avril 2012. Au nom d’une #légitime_défense qui avait pourtant été mise à mal pendant le procès. Récit.
]]>Netanyahou déclare que les propos de Wallström sont « scandaleux et injustes » | i24news - Voir plus loin
▻http://www.i24news.tv/fr/actu/israel/99161-160114-netanyahou-declare-que-les-propos-de-wallstrom-sont-scandaleux-
Benyamin Netanyahou, s’est adressé aux journalistes lors d’un événement annuel organisé pour le Nouvel An du Bureau de presse du gouvernement (GPO) à Jérusalem, où il a déclaré que les commentaires de la ministre étaient « scandaleux, injustes et tout simplement faux ».
« Je pense que ce qu’a dit la ministre suédoise des Affaires étrangères est scandaleux, je pense que c’est immoral, que c’est injuste et que c’est tout bonnement faux », a dit M. Netanyahou à la presse.
"L’autre jour à Paris, un terroriste brandissant un couteau a été abattu, est-ce que ça, c’était une exécution extra-judiciaire ?
OUI !
]]>A la Goutte d’Or, ni « Allah Akbar », ni ceinture d’explosifs, mais des questions...
The Prairie, le 8 janvier 2016
▻http://www.theprairie.fr/video-a-la-goutte-dor-ni-allah-akbar-ni-ceinture-dexplosifs-mais-des-ques
A quand la déchéance de nationalité française à titre posthume, et une nouvelle loi pour que la police ait le droit de tirer à balles réelles et sans sommation sur tout "binational d’apparence", même s’il a les mains en l’air...
#Violence_policière #Etat_d'Urgence #erreur_judiciaire #exécution_extrajudiciaire #permis_de_tuer #présomption_d'innocence #rétablissement_de_la #Peine_de_mort #Selon_la_police #terrorisme #ou_pas #légitime_défense #ou_pas
]]>Femmes de flics violents, sacrifiées au nom de la réputation de l’institution
►https://blogs.mediapart.fr/cecilie-cordier/blog/251115/femmes-de-flics-violents-sacrifiees-au-nom-de-la-reputation-de-l-ins
La violence conjugale concerne quinze fois plus les femmes de flics que la population générale. Pour elles, partir est un défi car leurs conjoints ont les moyens de tout savoir. Pire : ces agresseurs ont beaucoup moins de risques que les autres d’être inquiétés. Alex Roslin, dans ’Police Wife’ (une enquête réalisée sur 12 ans, outre-Atlantique), brise ce tabou édifiant des flics intimes bourreaux.
#ACAB #permis_de_tuer #feminicide #police_partout_justice_nullepart
]]>Oscar Pistorius est sorti de prison | Courrier international
▻http://www.courrierinternational.com/depeche/oscar-pistorius-libere-et-assigne-residence-apres-un-de-priso
L’ex-champion paralympique Oscar Pistorius, condamné en 2014 à cinq ans de prison pour l’homicide involontaire de sa petite amie est sorti de prison lundi soir de façon anticipée, après seulement un an de détention et sera assigné à résidence, selon les services pénitentiaires.
Je pense que pour le meurtre d’une chaton la réprimande aurais été plus forte.
#feminicide #gynocide #violence_par_conjoint #permis_de_tuer
Des familles inquiètes du permis de tuer exigé par certains syndicats de police
▻http://paris-luttes.info/des-familles-inquietes-du-permis-3919
Face à l’appel des syndicats de police à une remise en cause du cadre légal de la légitime défense ce mercredi 14 octobre, le collectif de familles de personnes décédées dans le cadre d’une intervention policière Urgence Notre Police Assassine met en garde contre la délivrance d’un permis de tuer à des (...) — 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, COLLECTIF URGENCE NOTRE POLICE ASSASSINE, ►http://www.bastamag.net/Homicides-accidents-malaises, ▻http://www.liberation.fr/societe/2015/01/21/mort-d-un-homme-a-clermont-ferrand-la-mise-en-examen-d-un-policier-annule, ▻http://atouteslesvictimes.samizdat.net/?p=1482, ▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/02/11/affaire-ajimi-la-condamnation-des-trois-policiers-confirmee-en-appel_1830256, (...)
]]>Jérusalem : il crie « Allah Akbar » et est immédiatement abattu par la sécurité | Ça devient gravement n’importe quoi.
▻http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/jerusalem-il-crie-allah-akbar-et-est-immediatement-abattu-par-la-securite_1
Un visiteur « pour une raison inconnue, a crié Allah Akbar (Dieu est le plus grand, en arabe) », a précisé le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. « Un garde de sécurité a dégainé son arme et tiré à plusieurs reprises sur le suspect, qui est décédé de ses blessures ».
]]>22 nov. : Manif Journée internationale de lutte contre les violences policières / Toulouse 31000
►http://toulouse.demosphere.eu/rv/9573
Attendu qu’à Toulouse comme ailleurs, la guerre contre le peuple est déclarée ;
Attendu qu’il ne faut rien espérer de la Justice, plus encline à punir ceux que le meurtre de #Rémi_Fraisse révolte plutôt que ceux qui en portent la lourde responsabilité ;
Attendu que la classe politique fait corps autour de sa #police, dans une orgie de #mensonge dont la violence symbolique n’a d’égale que l’indécence ;
Attendu que l’assassinat de Rémi Fraisse « n’est pas une bavure » (dixit B. Cazeneuve, ministre de l’intérieur), mais l’application régulière d’une procédure inhumaine, l’aboutissement d’une logique d’intimidation et de marginalisation du peuple, l’énième fait d’arme d’une délinquance assermentée ;
Attendu que mourir pour des idées nous semble moins « stupide » que de tuer par intérêt ;
Attendu que les forces de l’ordre - leur ordre - disposent de boucliers, matraques, tenues ignifugées, LBD (lanceurs de balles de défense), #flash-ball, grenades lacrymogènes, lanceurs de #grenades lacrymogènes, grenades assourdissantes, grenades de désencerclement, hélicoptères, camions anti-émeute, canons à eau, prisons,… mais qui leur manque la liberté qui nous anime ;
Attendu qu’à Sivens comme partout l’État viole ses propres lois, contre l’intérêt général, contre notre avenir, contre nous ;
Attendu que nous ne les laisserons pas aménager nos vies et transformer notre monde en désert ;
Attendu qu’il n’existe qu’une sinistre continuité entre l’abattage d’une forêt et celle d’un homme ;
Attendu que tout gouvernement quel qu’il soit repose ultimement sur la violence ; que pour protéger ses Grands Projets Inutiles le bras armé de l’Etat s’est vu offrir un #permis_de_tuer ;
Attendu qu’aucun abribus cassé, poubelle renversée, banque saccagée ou flic amoché n’égalera jamais la violence dont l’#Etat fait preuve à notre endroit ;
Attendu que la #solidarité est notre plus belle arme ; que l’opposition fallacieuse que veulent nous imposer les médias entre bons et mauvais manifestants ne trouve aucun écho dans un mouvement qui tire sa force de la pluralité des modes d’action ;
Attendu que le meurtre d’État se banalise et n’entraîne plus, comme ce fut le cas en 1986, ni démission de ministre ni retrait du projet contesté ; que la « gauche » d’aujourd’hui réussit à montrer moins d’humanité que la droite d’hier ; que ceux qui prétendent nous diriger ne prennent la parole que pour souiller la mémoire du camarade qui n’est plus là pour se défendre ;
Attendu qu’interdire nos rassemblements, selon un principe que seul un flic peut ne pas comprendre, ne fait que grossir nos rangs ;
Attendu qu’un camarade est mort ; que nous n’oublierons pas ; que nous ne pardonnerons pas ;
Nous appelons tout.e.s les toulousain.e.s à faire du 22 novembre la journée internationale de lutte contre les violences policières.
A crier leur rage jusqu’à ce que la peur change de camp.
]]>