• Le déni des #persécutions génocidaires des « #Nomades »

    Le dernier interné « nomade » des #camps français a été libéré il y a presque 80 ans. Pourtant, il n’existe pas de décompte exact des victimes « nomades » de la #Seconde_Guerre_mondiale en France, ni de #mémorial nominatif exhaustif. Le site internet collaboratif NOMadeS, mis en ligne le 6 décembre 2024, se donne pour mission de combler cette lacune. Pourquoi aura-t-il fallu attendre huit décennies avant qu’une telle initiative ne soit lancée ?
    Les « Nomades » étaient, selon la loi du 16 juillet 1912, « des “#roulottiers” n’ayant ni domicile, ni résidence, ni patrie, la plupart #vagabonds, présentant le caractère ethnique particulier aux #romanichels, #bohémiens, #tziganes, #gitanos[1] ».

    Cette #loi_raciale contraignait les #Roms, les #Manouches, les #Sinti, les #Gitans, les #Yéniches et les #Voyageurs à détenir un #carnet_anthropométrique devant être visé à chaque départ et arrivée dans un lieu. Entre 1939 et 1946, les personnes que l’administration française fit entrer dans la catégorie de « Nomades » furent interdites de circulation, assignées à résidence, internées dans des camps, et certaines d’entre elles furent déportées.

    Avant même l’occupation de la France par les nazis, le dernier gouvernement de la Troisième République décréta le 6 avril 1940 l’#assignation_à_résidence des « Nomades » : ces derniers furent contraints de rejoindre une #résidence_forcée ou un camp. Prétextant que ces « Nomades » représentaient un danger pour la sécurité du pays, la #Troisième_République en état de guerre leur appliqua des mesures qui n’auraient jamais été prises en temps de paix, mais qui s’inscrivaient parfaitement dans la continuité des politiques anti-nomades d’avant-guerre.

    Le 4 octobre 1940, les Allemands ordonnèrent l’internement des « #Zigeuner [tsiganes] » en France. L’administration française traduisit « Zigeuner » par « Nomades » et appliqua aux « Nomades » les lois raciales nazies. Les personnes classées comme « Nomades » furent alors regroupées dans une soixantaine de camps sur l’ensemble du territoire métropolitain, tant en zone libre qu’en zone occupée.

    À la fin de la guerre, la Libération ne signifia pas la liberté pour les « Nomades » : ils demeurèrent en effet assignés à résidence et internés jusqu’en juillet 1946, date à laquelle la #liberté_de_circulation leur fut rendue sous condition. Ils devaient toujours être munis de leur carnet anthropométrique. La loi de 1912, au titre de laquelle les persécutions génocidaires de la Seconde Guerre mondiale furent commises sur le territoire français, ne fut pas abrogée, mais appliquée avec sévérité jusqu’en janvier 1969. La catégorie administrative de « Nomades » céda alors la place à celle de « #gens_du_voyage » et de nouvelles mesures discriminatoires furent adoptées à leur encontre.

    L’occultation de la persécution des « Nomades » (1944-1970)

    En 1948, le ministère de la Santé publique et de la Population mena une vaste enquête sur les « Nomades ». Les résultats montrent que plus d’un tiers des services départementaux interrogés savaient assez précisément ce qu’avaient subi les « Nomades » de leur département pendant la guerre : il fut question des #camps_d’internement, des conditions dramatiques de l’assignation à résidence, de #massacres et d’engagement dans la résistance. Ces enquêtes font également état de l’#antitsiganisme de beaucoup de hauts fonctionnaires de l’époque : on y lit entre autres que les mesures anti-nomades de la guerre n’étaient pas indignes, mais qu’au contraire, elles avaient permis d’expérimenter des mesures de #socialisation.

    Cette enquête de 1948 permet de comprendre que ces persécutions n’ont pas été « oubliées », mais qu’elles ont été délibérément occultées par l’administration française. Lorsqu’en 1949 est créée une Commission interministérielle pour l’étude des populations d’origine nomade, ses membres ne furent pas choisis au hasard : il s’agissait de personnes qui avaient déjà été en charge des questions relatives aux « Nomades », pour certaines d’entre elles pendant la guerre. Ainsi y retrouve-t-on #Georges_Romieu, ancien sous-directeur de la Police nationale à Vichy, qui avait été chargé de la création des camps d’internement pour « Nomades » en zone libre.

    Il n’est donc pas très étonnant que les survivants des persécutions aient eu beaucoup de mal à faire reconnaître ce qu’ils venaient de subir. Alors même qu’en 1948, deux lois établirent le cadre juridique des #réparations des #préjudices subis par les victimes de la Seconde Guerre mondiale, le régime d’#indemnisation mis en place posa de nombreux problèmes aux victimes « nomades ». L’obstacle principal résidait dans le fait qu’une reconnaissance des persécutions des « Nomades » comme victimes de #persécutions_raciales remettait en cause l’idée que la catégorie « Nomade » n’était qu’un #classement_administratif des populations itinérantes et non une catégorie raciale discriminante. Le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre ne voulait pas que l’internement des « Nomades » puisse être considéré comme un internement sur critères raciaux.

    Ainsi, entre 1948 et 1955, les premiers dossiers de « Nomades » présentés au ministère des Anciens Combattants ne furent pas ceux des internés des camps français, encore moins des assignés à résidence, mais ceux des rescapés de la déportation afin d’obtenir le titre de « #déporté_politique ». Même pour ces derniers, l’administration manifesta un antitsiganisme explicite. Dans le dossier d’une femme rom française pourtant décédée dans les camps nazis, on peut y lire l’avis défavorable suivant : « Laissé à l’avis de la commission nationale, la matérialité de la déportation à Auschwitz n’étant pas établie. Les témoins (gitans comme le demandeur) signent tout ce qu’on leur présente. »

    Dans les années 1960, quelques dizaines d’anciens internés « Nomades » demandèrent l’obtention du statut d’interné politique. Les premiers dossiers furent rejetés : l’administration refusait de reconnaître que les camps dans lesquels les « Nomades » avaient été internés étaient des camps d’internement. Pour ceux qui arrivaient à prouver qu’ils avaient bel et bien été internés dans des camps reconnus comme tels, par exemple celui de #Rivesaltes, l’administration rejetait leur demande en arguant que leur état de santé ne pouvait pas être imputé au mauvais traitement dans les camps mais à leur mauvaise hygiène de vie.

    Devant ces refus systématiques de reconnaître la persécution des « Nomades », certaines personnes s’insurgèrent : les premiers concernés d’abord sans n’être aucunement entendus, puis des personnalités issues de l’action sociale comme, par exemple le #père_Fleury. Ce dernier avait été un témoin direct de l’internement et de la déportation depuis le camp de Poitiers où il avait exercé la fonction d’aumônier. Il contacta à plusieurs reprises le ministère des Anciens Combattants pour se plaindre du fait que les attestations qu’il rédigeait pour les anciens internés dans le but d’obtenir une reconnaissance n’étaient pas prises en compte. En 1963, les fonctionnaires de ce ministère lui répondirent que les demandes d’obtention du #statut d’interné politique faites par des « Nomades » n’aboutissaient pas faute d’archives et qu’il fallait qu’une enquête soit menée sur les conditions de vie des « Nomades » pendant la guerre.

    Le père Fleury mit alors en place une équipe qui aurait dû recenser, partout en France, les victimes et les lieux de persécution. Mais le président de la Commission interministérielle pour l’étude des populations d’origine nomade, le conseiller d’État Pierre Join-Lambert s’opposa à l’entreprise. C’est à peu près au même moment que celui-ci répondit également à l’ambassadeur d’Allemagne fédéral qu’il n’y avait pas lieu d’indemniser les « #Tziganes_français ». La position de Join-Lambert était claire : aucune #persécution_raciale n’avait eu lieu en France où les « Tsiganes » étaient demeurés libres.

    Cependant, à la fin des années 1960, devant la profusion des demandes d’obtention du statut d’internés politique de la part de « Nomades », le ministère des Anciens Combattants mena une enquête auprès des préfectures pour savoir si elles possédaient de la documentation sur « les conditions d’incarcération des Tsiganes et Gitans arrêtés sous l’Occupation ». Si certaines préfectures renvoyèrent des archives très parcellaires, certaines donnèrent sciemment de fausses informations. Le préfet du Loiret écrivit ainsi que, dans le camp de #Jargeau (l’un des plus grands camps d’internement de « Nomades » sur le territoire métropolitain), « les nomades internés pouvaient bénéficier d’une certaine liberté grâce à la clémence et à la compréhension de l’autorité administrative française ». En fait, les internés étaient forcés de travailler à l’extérieur des camps.

    Premières #commémorations, premières recherches universitaires (1980-2000)

    Pour répondre à l’occultation publique de leurs persécutions, des survivants roms, manouches, sinti, yéniches, gitans et voyageurs s’organisèrent pour rappeler leur histoire.

    À partir des années 1980, plusieurs associations et collectifs d’internés se formèrent dans le but de faire reconnaître ce qui doit être nommé par son nom, un génocide : on peut citer l’association nationale des victimes et des familles de victimes tziganes de France, présidée par un ancien interné, #Jean-Louis_Bauer, ou encore le Comité de recherche pour la mémoire du génocide des Tsiganes français avec à sa tête #Pierre_Young. Quelques manifestations eurent lieu : on peut rappeler celle qui eut lieu sur le pont de l’Alma à Paris, en 1980, lors de laquelle plusieurs dizaines de Roms et survivants de la déportation manifestèrent avec des pancartes : « 47 membres de ma famille sont morts en camps nazis pour eux je porte le Z ». Mais aucune action n’eut l’ampleur de celles du mouvement rom et sinti allemand qui enchaîna, à la même époque, grèves de la faim et occupation des bâtiments pour demander la reconnaissance du génocide des Roms et des Sinti.

    Cependant, la création de ces associations françaises coïncida avec le début des recherches historiques sur l’internement des « Nomades » en France, qui ne furent pas le fait d’historiens universitaires mais d’historiens locaux et d’étudiants. Jacques Sigot, instituteur à Montreuil-Bellay, se donna pour mission de faire l’histoire du camp de cette ville où avaient été internés plus de 1800 « Nomades » pendant la guerre. Rapidement, il fut rejoint dans ses recherches par d’anciens internés qui appartenaient, pour certains, à des associations mémorielles. Ainsi, paru en 1983, Un camp pour les Tsiganes et les autres… #Montreuil-Bellay 1940-1945. Plusieurs mémoires d’étudiants firent suite à cette publication pionnière : en 1984 sur le camp de #Saliers, en 1986 sur le camp de #Rennes et en 1988 sur le camp de #Jargeau.

    Les premières #plaques_commémoratives furent posées dans un rapport d’opposition à des autorités locales peu soucieuses de réparation. En 1985, Jean-Louis Bauer, ancien interné « nomade » et #Félicia_Combaud, ancienne internée juive réunirent leurs forces pour que soit inauguré une #stèle sur le site du camp de #Poitiers où ils avaient été privés de liberté. En 1988, le même Jean-Louis Bauer accompagné de l’instituteur Jacques Sigot et d’autres survivants imposèrent à la mairie de Montreuil-Bellay une stèle sur le site du camp. En 1991, grâce aux efforts et à la persévérance de Jean-Louis Bauer et après quatre années d’opposition, le conseil municipal de la commune accepta la pose d’une plaque sur le site de l’ancien camp de Jargeau.

    En 1992, sous cette pression, le Secrétariat d’État aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le Secrétariat général de l’Intégration et la Fondation pour la Mémoire de la Déportation demandèrent à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) de mener une recherche intitulée : « Les Tsiganes de France 1939-1946. Contrôle et exclusion ». L’historien Denis Peschanski en fut nommé le responsable scientifique et, sous sa direction parut deux ans plus tard un rapport de 120 pages.

    Ce rapport apportait la preuve formelle de l’internement des « Nomades », mais certaines de ses conclusions étaient à l’opposé de ce dont témoignaient les survivants : il concluait en effet que la politique que les Allemands avaient mise en œuvre en France à l’égard des « Nomades » ne répondait pas à une volonté exterminatrice, en d’autres termes que les persécutions françaises n’étaient pas de nature génocidaire. De plus, le rapport ne dénombrait que 3 000 internés « tsiganes » dans les camps français : un chiffre bas qui ne manqua pas de rassurer les pouvoirs publics et de rendre encore les survivants encore plus méfiants vis-à-vis de l’histoire officielle.

    Popularisation de l’histoire des « Nomades » et premières reconnaissances nationales (2000-2020)

    Au début du XXIe siècle, les anciens internés « nomades » qui étaient adultes au moment de la guerre n’étaient plus très nombreux. La question de la préservation de leur mémoire se posait, alors même que les universitaires n’avaient pas cherché à collecter leurs paroles et les survivants n’avaient pas toujours trouvé les moyens de laisser de témoignages pérennes derrière eux.

    Les initiatives visant à préserver cette mémoire furent d’abord le fait de rencontres entre journalistes, artistes et survivants : en 2001, le photographe Mathieu Pernot documenta l’internement dans le camp de Saliers ; en 2003 et 2009, Raphaël Pillosio réalisa deux documentaires sur la persécution des « Nomades » ; en 2011, la journaliste Isabelle Ligner publia le témoignage de #Raymond_Gurême, interné avec sa famille successivement dans les camps de #Darnétal et de #Linas-Monthléry, dont il s’évada avant de rejoindre la Résistance.

    Les années 2000 popularisèrent l’histoire des « Nomades » à travers des bandes dessinées, des films ou, encore, des romans. Le 18 juillet 2010, Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants, mentionna pour la première fois l’internement des « Tsiganes » dans un discours officiel. Cette reconnaissance partielle fut aussitôt anéantie par des propos du président de la République, Nicolas Sarkozy associant les « gens du voyage » et les « Roms » à des délinquants. L’été 2010 vient rappeler que la reconnaissance des persécutions passées était épineuse tant que des discriminations avaient encore cours.

    En 2016, alors que la plupart des descendants d’internés et d’assignés à résidence « Nomades » étaient toujours soumis à un régime administratif de ségrégation, celui de la loi du 3 janvier 1969 les classant comme « gens du voyage », il fut décidé que le président de la République, François Hollande, se rendrait sur le site du camp de Montreuil-Bellay. Une cérémonie, qui eut lieu le 29 octobre 2016, fut préparée dans le plus grand secret : jusqu’au dernier moment, la présence du résident fut incertaine. Les survivants et leurs enfants invités étaient moins nombreux que les travailleurs sociaux et les membres d’associations ayant vocation à s’occuper des « gens du voyage » et aucun survivant ne témoigna. François Hollande déclara : « La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa #responsabilité est grande dans ce drame. » La souffrance ne fut pas qualifiée et la question du #génocide soigneusement évitée.

    Le Conseil d’État rejeta en septembre 2020 la demande de deux associations de Voyageurs et de forains d’ouvrir le régime d’indemnisation des victimes de spoliation du fait des lois antisémites aux victimes des lois antitsiganes. Il déclara que les « Tsiganes » n’avaient pas « fait l’objet d’une politique d’extermination systématique ». Si le Parlement européen a reconnu le génocide des Roms et des Sinti en 2015 et a invité les États membres à faire de même, la France de 2024 n’a toujours pas suivi cette recommandation.
    Résistances et liste mémorielle

    À partir de 2014, les descendants de « Nomades » et des Roms et Sinti persécutés par les nazis et les régimes collaborateurs changèrent de stratégie : ce n’était pas seulement en tant que victimes qu’ils voulaient se faire reconnaître, mais aussi en tant que résistants. Le mouvement européen du 16 mai (#romaniresistance), rappelant l’insurrection des internés du Zigeunerlager [camp de Tsiganes] d’Auschwitz-Birkenau quand des SS vinrent pour les conduire aux chambres à gaz, se propagea. Il réunit tous les ans la jeunesse romani et voyageuse européenne à l’appel de l’ancien interné français Raymond Gurême : « Jamais à genoux, toujours debout ! »

    La base de données « NOMadeS : Mur des noms des internés et assignés à résidence en tant que “Nomades” en France (1939-1946) » propose d’établir collaborativement une #liste aussi exhaustive que possible des internés et des assignés à résidence en tant que « Nomades » en France entre 1939 et 1946. Soutenue par plusieurs associations de descendants d’internés, elle servira d’appui à de nouvelles revendications mémorielles. Peut-être aussi à une demande de reconnaissance par la France du génocide des Manouches, des Roms, des Voyageurs, des Gitans, des Sinti et des Yéniches.

    https://aoc.media/analyse/2024/12/18/le-deni-des-persecutions-genocidaires-des-nomades

    #persécution #encampement #France #histoire #déni #internement #déportation #travail_forcé #reconnaissance

    • Mémorial des Nomades et Forains de France

      Le Mémorial des Nomades de France, sous le parrainage de Niki Lorier, œuvre pour une reconnaissance pleine et entière par la France de sa responsabilité dans l’internement et la déportation des Nomades de France entre 1914 et 1946,

      Il collecte les témoignages des survivants.

      Il propose des interventions en milieu scolaire et du matériel pédagogique sur le CNRD.

      Il réalise des partenariats avec des institutions mémorielles (Mémorial de la Shoah, Mémorial du camp d’Argelès, Mémorial du Camp de Rivesaltes) et des associations dans la réalisation d’expositions, de sites internets…

      Un comité scientifique a été mis en place en 2018.

      Il dispose d’un fond documentaire, et d’archives privées.

      –-

      #Manifeste :

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE a été crée en 2016 en réaction à l’annonce par la Dihal que le discours du président de la République sur le site du camp de Montreuil-Bellay constituerait une reconnaissance officielle de la France. Pour nous, cette démarche est trompeuse et purement déclarative. Nous souhaitons que la reconnaissance des persécutions contre le monde du Voyage par les différents gouvernements entre 1912 et 1969 passe par la voie législative, sur le modèle de la journée de commémoration nationale de la Shoah votée par le parlement en 2000, suivie le 10 mai 2001, par l’adoption de la « loi Taubira », qui reconnaît la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Rappelons que depuis 2015, le Parlement européen a fixé par un vote solennel au 2 août la date de la « Journée européenne de commémoration du génocide des Roms », journée non appliquée en France.

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE demande l’application pleine et entière de la loi Gayssot de 1990, notamment dans l’Éducation Nationale. Sur tous les manuels d’histoires utilisés en France, seulement 5 mentionnent le génocide des Zigeuner par les Nazis, pas un ne fait mention des persécutions subies du fait des autorités françaises sous les différents gouvernements de la Troisième République, de « Vichy », du GPRF, ou de la IVe République. Nous sommes parfaitement conscients de la difficulté pour l’État, de reconnaître une situation encore en vigueur aujourd’hui par un procédé d’encampement généralisé de la catégorie administrative des dits « gens du voyage » dans le cadre des « lois Besson » de 1990 et 2000.

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE, demande que l’habitat caravane soit reconnu comme un logement de plein droit, ouvrant un accès aux droits communs qui leurs sont déniés aux Voyageurs et Voyageuses, l’État se mettant enfin en conformité avec l’article premier de la Constitution de 1958.

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE demande la dissolution de la Commission Nationale des Gens du Voyage, dernier organisme post-colonial d’État, qui organise la ségrégation territoriale des différents ethnies constituant le monde du Voyage en France, par le biais de l’application des lois Besson et l’abandon de celle-ci, garantissant la liberté de circulation pour tous et son corollaire, le droit de stationnement, dans des lieux décents, ne mettant pas en danger la santé et la sécurité des intéressés. Les textes existent, il suffit de s’y conformer. Le Conseil constitutionnel considère que la liberté de circulation est protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 (il l’a notamment rappelé dans la décision du 5 août 2021). A ce titre la loi Égalité et Citoyenneté de 2017 a abrogé les carnets de circulation. Nous considérons que l’application de l’avis du Conseil Constitutionnel est incomplète, les dites « aires d’accueil » ou « de grands passages » servant justement à contrôler la circulation des Voyageurs sur le territoire métropolitain. C’est le seul moyen de mettre fin au dernier racisme systémique d’État.

      ▼ Le travail de recherche et de restitution historique du MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE tend en ce sens.

      https://memorialdesnomadesdefrance.fr

  • Nouvelles technologies : Des réseaux bien peu sociaux - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/12/societe-nouvelles-technologies-des-reseaux-bien-peu-sociaux

    L’une des promesses du web était de faire interagir des communautés du monde entier. Mais, à l’heure où l’on fait défiler des suites infinies de vidéos sur Instagram, Facebook ou TikTok, en quoi le temps passé en ligne a-t-il une fonction sociale ?
    Benjamin Tainturier • 18 décembre 2024 abonné·es
    Article paru
    dans l’hebdo N° 1841-1843

    Au début des années 1930, la ville autrichienne de Marienthal, dans la banlieue viennoise, est frappée par une grave crise causant un chômage endémique. Paul Lazarsfeld, Marie Jahoda et Hans Zeisel décrivent, dans une étude célèbre sur les chômeurs de Marienthal, l’état de déréliction dans lequel sont poussés ces ouvriers sans travail.

    N’ayant plus rien à faire de leurs journées, ils perdent le goût des loisirs et du lien social – ils désertent les clubs de sport, s’absentent des réunions syndicales et ne lisent plus. Ou si peu : beaucoup délaissent l’Arbeiterzeitung, journal de débats et d’analyses, pour s’adonner à la lecture du Kleines Blatt, tissu de faits divers et d’articles à la petite semaine.

    Quiconque aujourd’hui s’est déjà égaré le long d’un fil ininterrompu de stories Instagram ou de vidéos TikTok sait dans quel puits sans fond on se trouve alors précipité. Ces contenus, criards et parfois obscènes, composent un vrai musée du temps perdu. Ils ont bien plus à voir avec les bêtises du Kleines Blatt qu’avec l’Arbeiterzeitung. La consommation banalisée de tels contenus est-elle le symptôme d’une vie atone, comme celle des chômeurs de Marienthal, ou le temps passé sur les réseaux numériques est-il au contraire un véritable moment social ?

    Il y eut une période où les technologies numériques ­faisaient croire à l’avènement d’un « cerveau planétaire ». Fred Turner, dans Aux sources de l’utopie numérique, le rappelle. À la fin des années 1960, les hippies rêveurs de la contre-culture et les ingénieurs technophiles issus de la cyberculture célébraient ensemble les promesses des technologies numériques. Internet venait de naître et avec lui l’espoir que ce réseau des réseaux puisse un jour héberger toutes les idées, partout au monde, que les humains voudraient bien y consigner.

    Le numérique deviendrait le support d’une couche pensante sur Terre – ce que le philosophe Pierre Teilhard de Chardin nommait « noosphère » – où se rencontreraient toutes les pensées vagabondes sur un réseau où on ne se sentirait jamais seul. Cette aspiration doit beaucoup aux informaticiens des campus états-uniens, porteurs d’une culture universitaire louant le partage et la décentralisation du pouvoir et de l’autorité.

    Elle a pour corollaire une conception très libérale du sujet qui trouve dans les technologies numériques de nouveaux moyens pour s’exprimer. Comme le LSD, disait-on dans les années 1960, ouvre les portes de la perception, le numérique décuple la faculté de connaître et l’agir individuel, les hackers représentant le modèle le plus abouti de cet « empuissantement » technique individuel.

    La promesse du collectif

    Bien des années plus tard, espaces numériques et réseaux sociaux ont hérité de chacune de ces deux lignées – culture participative et culture de soi – mais on se demande si l’une n’aurait pas éteint l’autre. Dans les années 2000, le web était affaire de forums, d’instances, de réseaux pair à pair, de chats, déclinant en autant de lieux de rencontre toutes les formes possibles de l’agora. Aujourd’hui, on ne parle plus que de profils, de pages personnelles, de « bio ». Il existe bien entendu des formes intermédiaires, des Slack et des Discord, faits pour la délibération collective ou la conversation.

    Mais il semble qu’avec Instagram, TikTok ou Twitch, les espaces publics participatifs aient cédé la place à un web archipélisé, grouillant de communautés rassemblées autour de personnalités influentes. C’est cette forme que prend le social des réseaux dits sociaux. Nuançons. Tous ces petits rituels par lesquels on s’affiche sur son profil Instagram, par lesquels nous jouons une performance en ligne, nous incluent dans quelque chose de plus grand que nous.

    La sociologie interactionniste a largement établi combien ces rituels de mise en scène de soi nous aident à donner sens au monde et à nos échanges, à signifier notre adhésion à des normes communes et à donner, ainsi, réalité à ces normes. On s’en convaincra en se rappelant notre embarras devant certains profils Instagram ou Facebook transgressant les normes numériques : leurs images de profils sont louches, leurs messages écrits en majuscules, manquant de ponctuation ou, au contraire, abusant des points de suspension.

    Ces profils sont ceux d’individus pas tout à fait à leur place, parfois même des exclus du numérique qui portent leurs fautes de goût comme autant de stigmates. Si nous savons qu’on ne veut pas leur parler, c’est parce qu’ils transgressent les normes auxquelles nous-mêmes et la majorité des autres internautes souscrivons.

    Le temps passé sur le web n’est jamais gratuit, offert, indemne. Il n’est jamais l’exercice d’une forme positive de liberté.

    Dans un ouvrage magnifique, Asiles, Erving Goffman a bien montré que ces rites de présentation de soi, dirigés vers autrui, ratifient notre inclusion dans un collectif de normes où l’on se sait soi-même reconnu. La présentation à autrui constitue l’assise même de l’individu, de l’identité, du « moi ». Si le temps libre passé sur les réseaux est un temps cosmétique, où l’on raffermit son image, il est aussi social au sens où l’on est toujours soi à travers l’assentiment des autres.

    Mais nous oublions le troisième acteur de l’équation. Entre soi-même et les autres s’étale tout un continuum d’infra­structures numériques. Celles-ci génèrent des revenus en nous extorquant une partie de la richesse que nos données représentent. Nous sommes donc mis au travail malgré nous sur les réseaux sociaux, rendus agents de ce qu’on nomme digital labor. Le terme qualifie « la réduction de nos ‘liaisons numériques’ à un moment du rapport de production, la subsomption du social sous le marchand dans le contexte de nos usages technologiques (1) ».
    1

    Voir la définition donnée par Dominique Cardon et Antonio Casilli dans « Qu’est-ce que le digital labor ? », La Revue des médias, 7 septembre 2015.

    Le temps passé sur les réseaux sociaux est-il véritablement libre ? Il est libre comme l’est le temps de quiconque n’est pas occupé – définition négative de la liberté, où elle est définie par ce qu’elle n’est pas. Mais le temps passé sur le web n’est jamais gratuit, offert, indemne. En ce sens, il n’est jamais l’exercice d’une forme positive de liberté.
    Par Benjamin Tainturier

    #Culture_numérique #Personnalisation #Médias_sociaux #Fred_Turner

  • L’#extractivisme, des marges amazoniennes au militantisme anticapitaliste

    Créée pour décrire l’économie de #cueillette constitutive des marges amazoniennes, la notion d’extractivisme a beaucoup évolué en un siècle : elle est devenue un mot-clef du militantisme, un condensé de critiques et d’impensés. Synonyme d’appropriation, d’exploitation… elle finit par ne plus dire ce qu’elle dénonce exactement et n’est plus appréciée que pour sa charge critique. Il est temps d’interroger les limites d’un concept à la dérive.

    Le suffixe -isme, en français, revêt diverses significations. Il peut désigner un système de pensée, que ce soit le communisme ou le libéralisme, une religion, le christianisme comme le bouddhisme, une activité, comme le journalisme et l’alpinisme, un comportement, que ce soit l’égoïsme ou l’autisme, une situation, comme l’analphabétisme ou l’anachronisme… Cette présentation n’est pas exhaustive ; l’-isme est particulièrement labile.

    Néanmoins, d’un mot à l’autre, d’un contexte à l’autre, l’ambiguïté n’est pas de mise. À chaque fois, on en comprend le sens. Pourtant, lorsqu’on interroge la notion d’extractivisme, dont l’usage actuel va croissant, on peine un peu à en saisir la connotation. Faut-il y voir simplement une pratique, une économie qui serait fondée sur l’extraction ? Ou bien une pensée, une doctrine qui légitimerait l’industrie extractive, voire l’encouragerait ?

    Le mot, rappelons-le, est originaire du Brésil : extrativismo en portugais. Son usage semble remonter à la fin des années 1930 – peut-être est-il antérieur. Il s’appliquait alors aux marges amazoniennes, là où on récoltait le #caoutchouc (#borracha), la #gomme_de_Balata (#balata), le #baume_d’Amazonie (#copaíba), la #noix_du_Brésil (#castenha), la #fève_tonka (#cumaru), diverses espèces de #bois… C’était avant tout une #économie_de_cueillette.

    Le mot portugais dérive lui-même d’une #catégorisation économique qui remonte au XIXe siècle, et plus précisément d’une proposition avancée en 1842 par #Charles_Dunoyer dans le Journal des économistes : « On a voulu aussi les assimiler à l’#industrie_agricole ; mais encore le moyen de confondre avec l’art de la culture celui de la pêche, de la chasse ou de l’exploitation des mines ? Toutes les industries de la classe dont il s’agit ici remplissent une fonction qui leur est propre, et qui se distingue nettement de celles accomplies par les trois autres grandes classes : elles extraient mécaniquement du sein des eaux, des bois, de l’air, de la terre, sans leur faire subir d’ailleurs aucune façon déterminée, des matériaux innombrables, qui servent ensuite à l’exercice d’une multitude d’arts. Je demande la permission de les désigner par un nom pris de la fonction même qu’elles remplissent, et d’en former, sous le nom d’industries extractives, une classe tout à fait séparée »[1] – industrie étant ici à entendre au sens ancien et général d’activité économique. C’est ainsi que, dans les années 1930, le ministère de l’Agriculture brésilien comportait un département consacré spécialement aux « plantes extractives et industrielles » (Secção de Plantas Extrativas e Industriais).

    La question est donc légitime de savoir ce qui distinguerait l’extractivisme de l’#économie_extractive en général, ou de comprendre la connotation apportée par le mot extrativismo.

    Or peu d’auteurs, pour ne pas dire aucun, ont pris le temps, au milieu du XXe siècle, de définir ce qu’était l’extractivisme. Son usage s’est imposé comme une évidence lorsqu’il s’est agi de parler de l’activité de cueillette dans les provinces amazoniennes du #Brésil. De fait, on peut penser que le sens du mot était précisément là pour désigner une économie primaire, exclusivement extractive et non productive.

    En cela, le terme n’était peut-être pas dénué de connotation péjorative, soulignée parfois par l’ajout de l’adjectif « pur » : #puro_extrativismo, comme dans ce discours du président brésilien #Gaspar_Dutra en mars 1947 : « La nécessité d’une solution adéquate aux immenses problèmes de l’Amazonie me semble d’autant plus urgente qu’il est certain que ses conditions de vie difficiles s’aggravent de jour en jour. Les habitants travailleurs de cette région lointaine sont confrontés à des difficultés sans précédent, qui découlent d’une multitude de facteurs négatifs, tels que, entre autres, la pénurie démographique, l’immensité du territoire, l’éloignement des principaux centres de production et de consommation du pays, une économie primaire de pur extractivisme forestier [puro extrativismo florestal], une structure économique et sociale à la merci des fluctuations des prix de ses matières premières essentielles[2]. »

    L’extractivisme est, fondamentalement, une activité économique des #marges_forestières du Brésil. Il n’y a nulle idéologie dans le mot, mais un simple constat, une manière de désigner une forme de sous-développement économique, précaire et nomade, qu’on oppose à l’#agriculture, « seule manière de fixer l’homme à la terre », ou à la #sylviculture, qui permettrait une exploitation moins destructrice.

    En 1982, #Alfredo_Homma avait introduit une distinction entre « #extractivisme_de_collecte » (#extrativismo_de_coleta), qui préserve – plus ou moins – les ressources, et « extractivisme par #annihilation ou #déprédation » (extrativismo por aniquilamento ou depreção), qui les détruit, immédiatement ou à court terme[3]. L’extractivisme pouvait-il être une économie durable ? En un sens, cela a été le combat des #seringueiros durant les années 1980. Ils cherchaient à maintenir leur activité face à une #déforestation croissante. La figure la plus connue de cette résistance est #Chico_Mendes, qui a été assassiné en 1988. Il avait créé le #Conselho_Nacional_dos_Seringueiros dont la revendication principale était la création de zones forestières, pour des motifs à la fois environnementaux, économiques, sociaux et culturels. Ces #réserves_extractivistes (reservas extractivistas) devaient permettre de préserver un espace naturel et un mode d’exploitation considéré comme non prédateur.

    Quatre grandes réserves extractivistes furent créées en 1990 dans le cadre du programme national pour l’environnement, puis d’autres, de moindre importance, dans les années qui ont suivi. Cela correspondait parfaitement à la logique de développement durable qui venait d’être formulée dans le #rapport_Brundtland de 1987 et qui fut reprise par la #déclaration_de_Rio sur le développement et l’environnement en 1992. Ainsi, l’extractivisme amazonien était la version acceptable d’une #exploitation dont on commençait à dénoncer les excès, voire la solution à la déforestation. Pour Florence Pinton et Catherine Aubertin, « la réputation écologique de l’extractivisme s’est construite à partir du repoussoir que représentent les désastres enregistrés par les différents programmes d’occupation de l’Amazonie »[4].

    Mais depuis une vingtaine d’années, le terme a connu une évolution notable dans ses usages. Il s’est chargé d’une forte valeur critique, à la fois décoloniale et environnementale.

    Dès le départ, l’extractivisme implique que l’activité de transformation se fasse ailleurs. Il y a une logique spatiale, et coloniale. Les ressources sont collectées afin d’être acheminées vers des centres de production, au Brésil, en Amérique du Sud, voire dans les centres industriels d’Amérique du Nord ou d’Europe. C’est vrai pour le latex, mais aussi pour l’or ou d’autres ressources car l’extractivisme peut être végétal, animal ou bien minier. L’Amazonie est ainsi devenue un territoire menacé par l’#exploitation_pétrolière[5]. Mais les exemples sont multiples, au Niger, au Cameroun, au Groenland…

    Le dernier livre de Justine Augier, Personne morale, dans lequel elle fait le récit des errances de l’entreprise Lafarge, prête aux pires compromissions pour garantir l’extraction de pétrole en Syrie au moment de la montée en puissance de Daech, ne serait qu’un exemple parmi tant d’autres des errances d’un système où le profit semble pouvoir tout justifier, au détriment des populations locales. Les exactions commises par les soldats chargés de protéger le site gazier de Total au Mozambique montrent bien la violence d’un capitalisme dont les activités extractives constituent la base.

    L’extractivisme, en ce sens, est devenu synonyme d’#appropriation et a été employé dans des domaines pour le moins éloignés du contexte initial. Pascal Marichalar considère, par exemple, que l’installation de télescopes sur des montagnes du Chili ou de Hawaï, sur des terres prises aux populations locales dans des contextes coloniaux, justifie l’expression d’« #extractivisme_scientifique ». Stricto sensu, il n’y a évidemment aucune extraction, mais une #dépossession de #montagnes qui avaient souvent une valeur – non marchande – pour les populations autochtones. Autre exemple : sur la base du rapport rédigé par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, en 2018, sur la restitution du patrimoine culturel africain, Aksel Kozan n’hésite pas à parler d’« #extractivisme_patrimonial »[6].

    Que les #conquêtes_coloniales aient été l’occasion de multiples #spoliations patrimoniales ne fait pas question, qu’on parle d’extractivisme, en revanche, interroge car cela réduirait les objets pillés à de simples ressources, à des #matières_premières, alors que leur intérêt tient précisément à leur valeur culturelle.

    Parallèlement à cette évolution, le terme d’extractivisme a été pensé comme une forme d’extraction à outrance, une #exploitation_intensive. On pourrait presque se demander si certains auteurs, par extractivisme, n’entendent pas quelque chose comme #extractivissime, autrement dit, s’ils ne font pas du suffixe -isme une sorte de superlatif. Mais peut-être est-ce surinterpréter.

    En tout cas, la notion semble comprise comme désignant une #idéologie qui justifierait l’extraction, « quelque chose comme un “goût pour l’extraction” », écrit Anna Bednik[7]. En ce sens, l’extractivisme serait l’envers du #productivisme. Sauf que les deux mots n’ont pas la même histoire ni la même connotation. Productivisme a été forgé en France par Ernest Solvay à la toute fin du XIXe siècle. Produire plus était un objectif souhaitable afin d’apporter la prospérité au plus grand nombre. Or, on l’a vu, ce n’est pas le cas de l’extractivisme, dont l’extraction n’est pas un but en soi. C’est même plutôt un contresens. Les activités extractives ne font qu’alimenter le système productif, elles en sont la conséquence, non la cause. Attaquer l’extractivisme ne détournerait-il pas la critique de sa cible principale : le productivisme, voire le capitalisme lui-même, si tant est que le productivisme serait le propre du capitalisme, ce qu’on pourrait discuter.

    Le mot est mobilisé pour désigner des situations extractives qui ne situent plus uniquement dans des territoires autrefois colonisés, mais qui seraient aussi dans des pays du Nord. Les récents projets miniers en France peuvent-ils être considérés comme de l’extractivisme ? Qu’en est-il des activités extractives menées par la Chine sur son propre territoire ? Il ne s’agit absolument pas de justifier les dégradations environnementales provoquées par nombre de ces exploitations, mais d’interroger les limites d’un concept qui semble parfois à la dérive. Quand passerait-on de l’extraction à l’extractivisme ? Existe-t-il une forme acceptable d’activité extractive ? À se focaliser uniquement sur les lieux d’extraction, le risque est non nul de céder à des logiques de NIMBY, « not in my back yard » [pas dans mon jardin, ndlr]. Peut-il y avoir production sans extraction ? Les questions sont multiples, et la prudence peut-être pas inutile.

    Personne ne peut se prétendre berger des mots, mais on peut parfois s’interroger sur certains effets de mode. En à peine un siècle, extractivisme a beaucoup évolué : il est devenu un mot-clé, un condensé de critiques et un raccourci d’impensés. Synonyme d’appropriation, d’exploitation, de déprédation, il finit par ne plus dire ce qu’il dénonce exactement et semble surtout être apprécié pour la charge dénonciatrice qu’il porterait, un mot neuf pour une critique ancienne. Le géographe allemand Ernst Friedrich, en 1904, avait un mot pour dire tout cela : die #Raubwirtschaft, l’#économie_de_pillage[8] !

    Car le constat d’une économie déprédatrice n’est pas nouveau. Qu’on m’excuse de terminer par une très longue citation, empruntée à Franz Schrader, géographe français, cousin d’Élisée Reclus. Elle est extraite de l’introduction à l’Atlas de géographie moderne, paru en 1889 chez Hachette, un livre a priori plutôt neutre, destiné à un public assez large. En une page, toute la violence de l’exploitation du système industriel européen à l’échelle de la planète y est décrite et dénoncée, avec ses conséquences en termes d’extraction. Mais Franz Schrader ne s’y trompe pas. C’est bien la question de la production à outrance qui est soulevée, d’une production considérée comme un objectif en soi et non comme un moyen.

    « Depuis le commencement de ce siècle, une partie de l’humanité a brusquement transformé ses rapports avec la planète. L’homme blanc, devenu pour ainsi dire un être nouveau, s’est créé une organisation factice qui bouleverse les conditions de sa vie traditionnelle, révolution dont il n’a pas encore mesuré toute l’importance et dont il nous est impossible de prévoir les résultats ultimes.

    « Depuis ce jour où, par l’invention du feu et des premiers outils, l’homme s’est nettement différencié des autres êtres vivants et a cessé d’être l’esclave de la Terre pour tendre à en devenir le maître, une élite intellectuelle a parcouru des étapes successives de culture, entraînant avec elle ou laissant en arrière diverses fractions de l’espèce humaine. À l’outil, qui complétait ou corrigeait les organes humains, a succédé la machine, qui les aide et leur prête sa force. Jusqu’au dix-neuvième siècle, l’homme a surtout demandé secours aux forces naturelles en pleine activité, au vent, à l’eau courante. Il se bornait à utiliser un mouvement déjà produit par le jeu de la vie planétaire. Au dix-neuvième, une fraction de l’humanité imagine de se faire non plus aider, mais remplacer. De substances inertes, houille, métaux, acides, eau surchauffée, etc., elle apprend à dégager des forces latentes, à les discipliner, à les obliger à l’action. Dès lors, tous les organes moteurs ou mécaniques de l’homme se transforment, se décuplent ou se centuplent. Sa puissance de locomotion s’accroît jusqu’aux vapeurs transocéaniques et jusqu’aux chemins de fer transcontinentaux. La portée de sa parole n’a plus de limites, le télégraphe la transporte autour du monde ; la vapeur, les substances explosibles donnent à son bras une force incalculable. Ce n’est plus l’homme des siècles passés, c’est un nouvel être, qui n’admet plus aucune résistance. Plus de limites à l’ambition de l’homme blanc, doublé de ses organes de métal, de sa vapeur, de son électricité. Ses télégraphes enserrent le globe, ses navires à vapeur raccourcissent les océans, ses rails veulent se poser partout ; qui n’en veut pas devra se soumettre, qui résiste sera brisé. Et l’Indien, le Nègre, l’Australien, le Chinois se voient avec terreur envahis, débordés par cette humanité nouvelle, avide, violente, inexorable, toujours plus pressée, haletante comme ses machines.

    « En effet, tandis que le moteur mécanique, sans cesse perfectionné, aide, déplace ou remplace le travailleur, change incessamment les conditions du travail, un appel se produit sur tous les points du globe, et la race blanche s’y précipite, transportant avec elle les mêmes besoins, la même activité, les mêmes machines, la même surexcitation cérébrale. […]

    « Un tel état de choses ne peut pas se développer indéfiniment. D’abord, la civilisation industrielle n’est pas un but, mais un moyen. Le jour où elle aura atteint le résultat qu’en attendent les esprits élevés, et donné à tout homme sa part de secours matériel, lui permettant ainsi de vivre d’une vie plus morale et plus intellectuelle, elle devra se borner, précisément pour ne pas détruire son œuvre. En outre, on ne fabrique que pour des besoins, et la capacité de consommation de l’humanité est forcément limitée. La force mécanique à l’œuvre sur le globe est déjà égale à celle d’un milliard d’hommes (1889), et elle ne cesse de s’accroitre. Amenât-on la population entière de la sphère terrestre à l’état de tributaire ou d’acheteur momentané, il est évident que cette force n’est pas appliquée dans des conditions normales. La civilisation industrielle dont nous admirons l’épanouissement n’est donc qu’une étape et devra prochainement se transformer.

    « Une loi inexorable, du reste, ne tardera pas à l’y obliger. Elle exploite trop avidement la terre, ne songe qu’à l’avenir immédiat, et arriverait à ruiner la planète elle-même.

    « Dans cette fièvre de fabrication ou d’utilisation à outrance, en effet, on demande de toutes parts au sol des produits rapides et immédiatement vendables, et on détruit sans réflexion toute production spontanée, naturelle, surtout la végétation forestière, trop lente à se renouveler.

    « C’est ainsi que presque toute la surface de la Terre va se dénudant avec une effrayante rapidité. Comme conséquence, le sol se délite, les montagnes se désagrègent, les sources tarissent, les fleuves s’appauvrissent ou débordent, le climat lui-même, privé des influences adoucissantes des vastes régions boisées, se détériore et se déséquilibre. En outre, les pays nouvellement ouverts à la culture tirent d’abord d’un sol vierge des récoltes abondantes, ruineuses par leur bon marché pour les pays de vieille culture. Mais bientôt ce sol auquel on a trop demandé s’appauvrit, tandis que des terres nouvelles se mettent en valeur à leur tour.

    « Chaque jour l’intensité du mouvement, l’activité de l’exploitation s’accroît ; par cela même approche le moment où l’homme, voyant son avidité le mener à des désastres irrémédiables, sera obligé de se rapprocher de la nature et de demander à la science, non plus la richesse immédiate, mais le salut. […]

    « Le remède, par bonheur, est à côté du mal. Les progrès de l’industrie ne sont que le résultat premier, matériel, du progrès général de la science ; ce progrès même doit amener une équilibration. L’homme use en ce moment de ses nouvelles forces comme un enfant qui dissipe son bien, le croyant inépuisable. L’âge de raison viendra, et l’humanité pensera alors à régler le présent de façon à sauvegarder l’avenir. Dans ce travail de régularisation, l’étude de la Terre aura la plus large place, car c’est de la Terre que tout vient, c’est à elle que tout retourne. Sans l’homme scientifiquement équilibré ne pourra pas lui rendre les alluvions descendues à la mer, ni ressusciter les peuples disparus, qui vraisemblablement leur place marquée dans l’harmonie de l’humanité ; et c’est un genre humain appauvri qui sera chargé de réparer sur une Terre appauvrie les fautes de notre imprévoyante génération[9]. »

    Où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous ne sommes pas sortis de l’ère industrielle, la population humaine depuis la fin du XIXe siècle est passée d’environ 1,5 milliards d’habitants à plus de 8 milliards et nos besoins en matières premières ne cessent de croître. Le dernier rapport publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur les ressources planétaires dresse un tableau très cru. L’extraction mondiale annuelle de matériaux est passée de 30,9 milliards de tonnes en 1970 à 95,1 milliards de tonnes en 2020 et devrait atteindre 106,6 milliards de tonnes en 2024. On l’estime à 160 milliards de tonnes au milieu du siècle. La moyenne mondiale de la demande de matériaux était de 8,4 tonnes par habitant en 1970, de 13,2 tonnes en 2024.

    Les minéraux non métalliques (dont le sable, le gravier, l’argile) sont devenus la catégorie la plus importante, avec 48 %, en 2024, contre 31 % en 1970, « signe d’une transition d’un métabolisme agraire basé sur la biomasse vers un métabolisme industriel basé sur les minéraux »[10]. Or la solution scientiste et techniciste n’est sans doute qu’une illusion. La dénoncer, inversement, ne doit pas nourrir un discours antiscientifique qui nivellerait opinions et savoirs. L’objectif défini par le PNUE est le découplage du bien-être humain de l’utilisation de ressources. Cela passe aussi par une meilleure répartition de ces ressources. La question environnementale et la question sociale sont inextricablement liées, et ce à l’intérieur d’un cadre plus général qui est celui des rapports de pouvoir et de domination.

    https://aoc.media/opinion/2024/12/11/lextractivisme-des-marges-amazoniennes-au-militantisme-anticapitaliste
    #Amazonie

  • Les héroïnes sont de moins en moins clichées
    https://news.dayfr.com/divertissement/4062661.html

    Interview de Fanny Lignon.

    Longtemps considéré comme un bastion masculin imprenable, l’univers du jeu vidéo fait enfin sa révolution, à commencer par ses personnages. Les gars et les filles pixélisés ressemblent de moins en moins à Ken en mode Rambo et à Barbie en fond d’écran. Mais le chemin vers des représentations plus réalistes reste long, note la chercheuse Fanny Lignon.

    Dans un ouvrage consacré aux entités qui peuplent le jeu vidéo, l’enseignant en cinéma audiovisuel de l’Université Lyon 1 dresse un bilan nuancé. Entretien.


    https://cfeditions.com/recits-videoludiques

    FEMINA Les personnages féminins ont-ils évolué au cours de la dernière décennie ?
    Fanny Lignon On voit que certains sont aujourd’hui plus riches et plus complexes. Nous vivons une phase de changement résultant de l’évolution de notre société, mais aussi de la demande des joueurs. La grande majorité des joueurs sont heureux de voir des personnages féminins plus impliqués et plus intéressants, même si la majorité des entités évoluant dans les jeux restent des hommes. On peut identifier des personnages féminins aux corps plus réalistes, habillés simplement, par exemple avec un jean et un t-shirt, et accédant plus fréquemment au cœur de l’action du jeu.

    Le dernier Zelda est ainsi dédié à la princesse du même nom qui, pour la première fois, en est l’héroïne principale et n’est pas seulement une amoureuse à sauver. Pareil avec Princesse Peach : Showtime !où pour la première fois Peach devient un personnage que l’on incarne et où le célèbre Mario est absent. La princesse mène l’action et se bat, ce qui est une révolution, car généralement elle se fait kidnapper. Mais ce progrès se fait réellement par petites touches impressionnistes.

    C’est à dire ?
    Les vieux réflexes restent courants et on retombe vite dans les clichés. Lame stellairebien que sorti en 2023, met en scène une jeune femme correspondant au canon de la bimbo, modelée par ailleurs d’après le corps d’un mannequin sud-coréen. Certes, ce personnage est très actif dans le jeu, mais ses tenues et son apparence ne sont pas compatibles avec tout ce qu’on lui demande de faire. De plus, cette héroïne est représentée dans des positions très sexualisées et avec des angles de vue suggestifs.

    Et d’autres aspects prouvent encore que le sexisme est bien résistant dans le Monde du jeu vidéo. Dans Horizon Zéro Aubecertains joueurs ont critiqué la pilosité de l’héroïne, pourtant réaliste… On voit aussi que les rôles de femmes fortes sont majoritairement présents dans les jeux aux univers postapocalyptiques, comme si ces profils ne pouvaient exister dans un monde normal.

    Des différences subsistent dans le comportement des personnages selon leur sexe, notamment dans leur manière de mourir : alors que les hommes ont tendance à mourir avec un râle bref et viril, tombant dans une position dramatique, les femmes rendent souvent l’âme avec un cri plus orgasmique. , adoptez une posture esthétique et perdez beaucoup moins de sang.

    Les personnages offrent-ils plus de diversité ?
    Ce n’est que depuis les années 2000 que l’on peut parfois décider de l’orientation sexuelle des personnages. Ce que nous appelons le jeu de fenêtre gay vous permet de jouer des personnages LGBTQ+. C’est une véritable avancée, mais elle reste facultative. En effet, il existe encore peu de jeux où l’éditeur choisit d’imposer un caractère homosexuel ou transgenre aux joueurs.

    Nous identifions encore La vie est étrangeoù Alex est ouvertement bisexuel et entre en relation avec une héroïne, mais aussi Dis-moi pourquoiqui met en scène un personnage transgenre dénué de clichés. D’une manière générale, l’homosexualité masculine est plus taboue. Néanmoins, de nombreux progrès restent à faire en termes de diversité, car la plupart des personnages de jeux vidéo sont jeunes, blancs et hétérosexuels.

    Que disent les jeux vidéo de notre société ?
    Concernant le cinéma, on dit que les films historiques parlent principalement de l’époque à laquelle ils sont réalisés. Je pense de la même manière que les jeux disent quelque chose sur nous. Nous pensons que beaucoup reflètent une certaine anxiété face à l’avenir, car il existe de nombreux scénarios qui se déroulent dans un contexte post-apocalyptique.

    De plus en plus de créations ont également un angle écologique. On voit que les histoires qui plaisent correspondent souvent à une manière de conjurer un avenir terrifiant et contribuent à conjurer cette peur. Le goût prononcé actuel pour les dystopies reflète sans doute la peur de voir disparaître notre monde tel que nous le connaissons.

    La plateforme Twitch, qui permet aux gamers de se montrer en train de jouer en live stream, a-t-elle contribué à promouvoir les femmes aux commandes ?
    Oui, d’une certaine manière, cela a apporté de la visibilité et a montré aux hommes, s’il fallait le prouver, que les femmes jouent aussi bien qu’eux. Mais cette exposition des joueuses a aussi eu l’effet inverse en générant des torrents de commentaires sexistes, par exemple sur les tenues des joueuses. Même si le monde du jeu vidéo a progressé, on reçoit souvent ce type de réaction. Beaucoup de choses très troublantes sont encore dites par les hommes sur Twitch.

    Le monde du jeu vidéo, longtemps considéré comme une chasse gardée des hommes, est-il donc incapable de freiner le sexisme ?
    Nous progressons, mais les choses restent compliquées. Il y a encore beaucoup d’hommes qui font preuve d’une misogynie agressive, mais il y a aussi beaucoup de sexisme dont on ne se rend pas vraiment compte, qui opère par réflexe. Nous essayons également de faire avancer les choses du côté des éditeurs, qui se posent actuellement beaucoup de questions sur la manière de construire leurs jeux pour sortir des stéréotypes.

    L’idéal serait peut-être que les joueurs puissent d’abord façonner leur personnage selon leurs souhaits, puis l’intégrer dans le jeu de leur choix. Mais cela nécessite de révolutionner la conception des personnages et des histoires, et c’est techniquement un défi…

    Mais la possibilité de personnaliser votre personnage, comme dans Sims, héritage de Poudlard ou Monde de Warcraftest-ce la garantie de plus de diversité ?
    D’une certaine manière oui, mais nous voyons des limites à l’exercice. Quand on regarde les personnages créés avec l’éditeur de petits jeux Mii de la console Nintendo, qui permet de personnaliser pas mal les héros et héroïnes, on voit que les gamers font des personnages masculins très masculins, et des personnages féminins très féminins… Il y a finalement assez peu de personnages androgynes ou indéterminés. Changer les représentations prendra encore du - !

    « Histoires de jeux vidéo : Le personnage réinventé », Fanny Lignon, C&F Éditions, 256 p.

    #Fanny_Lignon #Jeux_Vidéo #Personnages

  • "Le travail de mémoire est une étape fondamentale dans la reconstruction de soi."

    Renée Dickason, professeure en civilisation et histoire contemporaine à l’Université Rennes 2, porte le projet aLPHa, lauréat en février 2023 de l’appel émergence TISSAGE. Ce financement va permettre de franchir une première étape dans l’impulsion d’un projet de création de #Mémorial vivant virtuel des survivant·es de viol(ence)s, sous le patronage du Pr. Dr. #Denis_Mukwege, prix Nobel de la Paix et Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2.

    Votre projet, aLPHa, est lauréat de l’appel émergence TISSAGE (https://www.univ-rennes.fr/saps-tissage). C’est le premier jalon d’un projet plus vaste de création de « Mémorial vivant virtuel des survivant·es de viol(ence)s », sous le patronage du Pr. Dr. Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix. De quoi s’agit-il précisément ?

    Renée Dickason. Notre projet porte sur une réalité sociale lourde : les viols et les #violences faites aux femmes, aux enfants, aux vulnérables, abordés à travers les #témoignages de survivant·e·s (terme de Denis Mukwege) dans des situations de #guerres, de #conflits et de #paix.

    Face à ce problème de société prégnant, aux enjeux multiples, nous avons souhaité développer un agir collectif qui fasse société en nous concentrant sur la #libération_des_paroles, le #recueil des #mots substantialisant les #maux et la nécessaire #mise_en_mémoire de ces témoignages dans l’écriture d’une histoire singulière, plurielle et tout à la fois universelle.

    C’est dans ce cadre que nous avons déposé une réponse à l’appel à projets « émergence » de recherches participatives TISSAGE (Triptyque Science Société pour Agir Ensemble) : le projet aLPHa, qui a été retenu par le jury. Suite à la signature d’une convention bipartite, il est prévu que nous bénéficions d’un accompagnement financier d’amorçage d’un montant de 3 000 euros.

    aLPHa s’inscrit dans une dynamique globale autour de la lutte contre les #violences_genrées, en particulier celles à l’encontre des femmes, quel que soit le contexte culturel, géopolitique, social ou sociétal considéré, le phénomène étant universel.

    aLPHa a été imaginé comme un laboratoire co-partenarial d’expérimentations à ciel ouvert, qui constitue, en effet, un premier jalon, assez modeste car naissant, mais utile pour impulser un projet d’une envergure plus large qui nécessitera des financements pérennes, celui de la création progressive d’un Mémorial vivant virtuel des survivant·e·s de viol(ence)s, sous le patronage du Pr. Dr. Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix et Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2 (octobre 2022).

    Dans le cadre du projet aLPHa, nous espérons tisser des liens, recueillir des soutiens et ouvrir nos collaborations à des acteurs locaux et régionaux de la société civile, à des associations sur les droits humains et/ou qui interviennent à différents stades de la #réparation, de la #reconstruction ou de l’#accompagnement des #victimes / survivant·e·s de viol(ence)s, ou encore à des entreprises responsables et sincères, des responsables du secteur privé sur le territoire breton et des élus locaux…

    Phénomènes malheureusement universels, les violences sexuelles sont des expériences banalisées et souvent réduites au silence. Elles présentent des similarités malgré la pluralité des contextes où elles ont lieu. Dans le cadre d’aLPHa, nous allons entamer une série d’entretiens de survivant·e·s, réfugié·e·s, exilé·e·s, migrant·e·s, accompagné·e·s et suivi·e·s dans différentes structures, à Rennes. Nous allons aussi organiser, avec plusieurs membres fondateurs de notre projet, un « atelier témoignages » avec des survivant·e·s congolaises et certain·e·s de celles et ceux qui les aident et les accompagnent.

    En prolongement, et dans un autre périmètre que celui du projet aLPHa, le recueil de témoignages se fera aussi sur les lieux des exactions ou dans des zones de tension ou dans des structures de prise en soins, de formation ou de réinsertion, dans un but cathartique individuel et collectif, et avec une visée de reconstruction personnelle et/ou historique des faits. Tous ces aspects sont à l’étude avec des collègues médecins et psychologues, dont l’expertise permettra de se prémunir des risques (non souhaités, à l’évidence) de re-traumatisations des victimes.

    Colliger des témoignages de survivant·e·s déplacé·e·s dans leur pays, des survivant·e·s ayant vécu ou vivant dans des camps et/ou recueilli·e·s dans des centres d’accueil ou de réinsertion nécessite des partenariats multiples, qui vont s’engager en parallèle et dans la poursuite d’aLPHa. Nous avons, à cet égard, commencé à établir des conventions de recherche entre l’Université Rennes 2 et des centres en République Démocratique du Congo et au Kenya. Cette dimension du projet est soutenue et sera cofinancée par plusieurs laboratoires de l’Université Rennes 2 (ACE, ERIMIT, LIDILE, LP3C, Tempora).
    Pourquoi est-il important de mettre en mémoire la parole des survivant·es ? Comment cette mémorialisation se construit-elle ?

    R. D. Pour les victimes, les survivant·e·s de violences sexuelles (excision, viol, esclavage…), celles qui font face à des contextes de conflits notamment, il s’agit de chercher à s’échapper en s’engageant sur les chemins de l’exil et à s’extraire du trauma(tisme) ; ceci alors que viennent s’entretisser plusieurs trajectoires de violences et de vulnérabilités. Le poids du trauma(tisme) est alourdi par la souffrance psychique surajoutée qui découle de prises en soins parcellaires, de handicaps cumulés, ou encore du déracinement, de l’arrachement, voire de l’errance culturels… une pluralité de facteurs renforçant le silence, l’impossible communicabilité autour des expériences vécues.

    Il nous est apparu, après plusieurs échanges avec des personnes ayant subi des violences sexuelles et après plusieurs rencontres et discussions avec le Professeur Docteur Denis Mukwege, que le travail de mémoire est une étape fondamentale dans la reconstruction de soi, que ce soit de manière individuelle ou collective.

    Mettre en mémoire la #parole des survivant·e·s est donc une étape nécessaire qui s’ajoute à d’autres mécanismes et préoccupations qui caractérisent, par exemple, la #justice_transitionnelle et les initiatives déployées dans la quête d’une #vérité_réparatrice, le plus souvent essentiellement basée sur la reconnaissance des exactions, des violations des #droits_humains.

    La #mémorialisation se construit en plusieurs phases : dévoilement, collecte, partage, puis analyse des témoignages.

    Étape indispensable pour contribuer à la fabrique de l’Histoire face aux omerta multiples, la mise en mots des maux, la « re-visibilisation » d’une histoire invisibilisée, occultée, la libération d’une parole enfouie, cachée, parfois interdite, prolongent un cheminement personnel thérapeutique.

    Vous l’avez compris, une partie de notre projet global réside dans la collecte mais aussi dans la création d’« archives vivantes », où les témoignages de rescapé·e·s, de survivant·e·s (toujours en vie, et c’est un point d’importance !) auront une place centrale. Quatre mots-clés sous-tendent toutes leurs trajectoires : trauma(tisme), réparation, reconstruction, mémoire.

    La mise en mémoire, la mémorialisation des expériences vécues des victimes, survivant·e·s de violences sexuelles dans le contexte d’une histoire « en train de s’écrire » seront croisées avec le regard des chercheurs impliqués.

    En révélant leur #vérité_subjective, les victimes qui témoignent seront actives dans leur processus de reconstruction et dans la mise en récit d’une histoire à la fois intime, personnelle et commune. Livrant leur #vécu et celui de leurs semblables, ces #personnes-histoires-témoins contribueront, ipso facto, outre à reprendre #confiance en elles-mêmes, à faire évoluer les mentalités et les regards portés sur les survivant·e·s et les violences. Ceci d’autant que ces témoignages auront vocation à être accessibles, à terme, à un public élargi, à travers le Mémorial vivant virtuel des survivant·e·s de viol(ence)s.

    Pouvez-vous nous expliquer en quoi votre recherche est interdisciplinaire et participative ?

    R. D. Nous sommes un groupe d’universitaires, de psychologues et de médecins, venant de divers horizons disciplinaires et de différents secteurs. Nos travaux, par essence, interdisciplinaires (histoire et civilisation, anthropologie, littérature, psychologie, traductologie, médecine…) ont une finalité réflexive et éducative. Notre but est de contribuer à assurer la transmission, la bascule vers une dynamique collective de mise en partage et en expression des #expériences_vécues, afin de construire une #transition_sociale pleinement partagée, vertueuse et inclusive.

    Nos intérêts communs convergent autour d’objectifs à visée transformationnelle, des objectifs de responsabilité sociale et de développement durable tels qu’identifiés par l’ONU, des objectifs centrés sur le respect de la dignité et des droits humains, la lutte contre les violences genrées, la bonne santé et le bien-être, l’égalité de traitement et de prises en soins, une éducation de qualité, une paix responsable et pérenne.

    La nature de nos objets de recherche nous amène à nous pencher sur les interactions entre sciences et société et sur les interactions avec le tissu socio-économique et culturel, la société civile, tant pour essaimer les résultats de nos travaux que pour éveiller à certaines réalités troublantes et nécessitant une prise de conscience citoyenne, première étape dans la résolution des problèmes. Cette dimension participative est, d’ailleurs, centrale au projet aLPHa.

    Soucieux de faire évoluer les regards, les comportements et les mentalités relatifs aux questions complexes des violences sexuelles, conformément aux termes de la Charte des sciences et recherches participatives en France, nous sommes toujours sensibles à la possibilité d’ouvrir de nouveaux horizons réflexifs, de développer diverses formes de production de connaissances scientifiques, que ce soit par le truchement des arts ou par le relai d’espaces de paroles ponctuels et/ou de rencontres plus systématiques ou grâce à des collaborations entre la communauté scientifique et la société civile, telles que définies par l’UNESCO ou par le Comité économique et social européen.

    Autre précision, nos travaux sont régis par une charte éthique. Les données personnelles collectées nécessitent, en effet, une vigilance particulière du fait de leur caractère sensible, voire intime, afin de protéger la vie privée des survivant·e·s et de recueillir leur consentement et leur accord informé.

    Dans ce projet de recueil et de mise en lumière de témoignages de survivant·es – qui n’est pas sans évoquer le travail journalistique –, qu’est-ce que l’expertise des chercheur·ses vient apporter ?

    R. D. Question vaste et très intéressante qui soulève une réflexion complexe quant à la porosité des apports du travail des journalistes d’investigation, ici, face à celui des chercheurs toutes disciplines confondues… Outre le fait que les missions des uns et des autres évoluent, les attentes que l’on peut avoir d’un article rédigé par un journaliste diffèrent de celles que suscite la contribution d’un chercheur… le dialogue entre le journaliste et le chercheur enrichit indéniablement les débats et aide à faire avancer nos pensées… Le travail journalistique peut ainsi venir en complément de celui du chercheur et surtout aider à la diffusion des résultats.

    Au gré des registres abordés, de la maïeutique discursive mobilisée, des mots à appréhender, de la finesse des ressentis exprimés et de la nature des maux à guérir, la recherche au sens large du terme est protéiforme. Le travail journalistique permet, en somme de « prendre le pouls » des sujets porteurs de sens, investis par les chercheurs et/ou la société civile, de donner à voir et de questionner la diversité des perspectives dans la modalité du traitement des sujets.

    Pour faire simple, et de manière générale, dans ce type de problématique sanitaire, humanitaire, humaniste, sociétale, des correspondances peuvent se faire jour entre travail journalistique d’investigation et travail de recherche. Cela passe, par exemple, par des méthodes d’observation, de recueil de données, de conduite d’enquêtes... Par contre, les modalités d’analyse et de diffusion diffèrent. Sensibiliser, documenter, analyser, informer, alerter font certes partie du travail du chercheur, mais sa focale n’est pas la même que celle du journaliste. Ceci d’autant que la posture du chercheur, son approche, ne sont pas les mêmes selon le champ d’expertise. L’ampleur des dispositifs mis en œuvre est aussi à souligner car si le chercheur peut travailler seul, généralement, ses résultats sont ceux d’un travail d’équipe et le travail mené s’inscrit dans le temps long. Ce temps long de la recherche est, à l’évidence, un marqueur de nos réflexions de recherche autour de la mémorialisation.

    Dans une démarche de recueil et de mise en lumière de témoignages de survivant·e·s, victimes de trauma(tisme)s, des précautions s’imposent. Il s’agit pour nous de conduire des entretiens en équipe interdisciplinaire comprenant la présence de médecins et de psychologues. Au-delà de la transmission d’informations, d’analyses et de connaissances, les recherches, se nourrissant de croisements disciplinaires multiples, peuvent ouvrir des horizons et être vecteurs d’innovation grâce aux propositions/préconisations émergeant du travail mené.

    Enfin, le travail de recherche se nourrit de la confrontation à l’expertise d’autres chercheurs, d’autres cadres analytiques. Dans cette perspective, les échanges lors de divers types de manifestations scientifiques (séminaires, colloques...) ainsi que la mise en dialogue par écrits interposés (publication d’articles, de monographies) contribuent à nourrir le perfectionnement des outils d’analyse et à renouveler les questionnements. Un autre niveau est celui des productions à destination d’un public élargi (vulgarisation, « traduction » du travail de recherche par les journalistes) qui, par les allers-et-retours générés, viennent alimenter la réflexion sur la pertinence, la justesse de la démarche de recherche.
    Au-delà de sa dimension de recherche, votre projet ambitionne de proposer à l’avenir une formation aux survivant·es de violences. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

    R. D. Notre projet global, au-delà d’aLPHa donc et en complément du Mémorial, ambitionne de proposer à l’avenir une formation aux survivant·e·s de violences, une formation à visée holistique (la perspective holistique est, d’ailleurs, au cœur du modèle Panzi

    de Denis Mukwege). Selon les financements que nous pourrons réunir, il nous semble important de donner à ces victimes, ces témoins, ces survivant·e·s, des outils pratiques pouvant les aider à évoluer dans leur parcours personnel, à différents stades, dans leur cheminement, leur reconstruction et leur permettre de se prendre en charge, de faire entendre leur voix, de co-construire leur histoire individuelle et collective, d’écrire une histoire des survivant·e·s de violences, de faire évoluer les mentalités et les comportements…

    En d’autres termes, l’idée ici est d’encourager et d’outiller les survivant·e·s, de leur donner des clés pour développer un empowerment et un leadership au féminin.

    Face à l’empire du silence, il s’agirait de leur donner la chance, que certains ont voulu briser…

    … de se relever

    … de reprendre confiance en elles/eux

    … de s’émanciper

    … de faire entendre leur voix

    … d’affirmer leur place dans la société

    … de devenir des leaders de demain

    …et ainsi pour citer Denis Mukwege, « de changer le cours de l’Histoire ».

    https://nouvelles.univ-rennes2.fr/article/travail-memoire-est-etape-fondamentale-dans-reconstruction-so
    #viols #violence #survivants #VSS

    ping @karine4 @_kg_ @cede

  • 🪙 Chaque année l’Afnic reverse à la Fondation Afnic pour la solidarité numérique 1,3 million d’euros issus de ses revenus liés à la gestion des noms de domaine en .fr.

    💡 Lumière sur 4 appli pour la santé et la protection des personnes vulnérables lauréats de la Fondation :

    ✅ Keep A Breast Foundation Europe ,

    ✅ Kolibri par Association Marion La Main Tendue,

    ✅ Roseapp par RoseUp Association

    ✅ StreetNav par StreetCo

    🫶 Découvrez ces applications avec Isabel Toutaud, Déléguée générale de la Fondation Afnic sur https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/papier-expert/fondation-afnic-lumiere-sur-4-appli-pour-la-sante-et-la-protection-des-personn

    #Santé #Solidarité #Numérique #PointFR #SolNum #Handicap #Accessibilité #PersonnesVulnérables

  • La salute non è assenza di malattia: appunti per costruire il mondo di tutt
    https://radioblackout.org/2024/11/la-salute-non-e-assenza-di-malattia-appunti-per-costruire-il-mondo-di

    Che cosa significa in questo mondo avere una problematica di salute? Come questo modifica il nostro accesso ai diritti fondamentali: diritto al lavoro, diritto alla casa, diritto all’istruzione? Diamo voce in questa puntata alla storia di Silvia, che dal 2017 ha una disabilità acquisita e quindi è stata declassata in questo sistema da cittadina di […]

    #L'informazione_di_Blackout ##persone_con_disabilità ##salute_e_malattia ##semenella
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/11/Silvia.mp3

  • Au Liban, la guerre plonge dans l’effroi des migrants vulnérables
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/31/au-liban-la-guerre-plonge-dans-l-effroi-des-migrants-vulnerables_6369167_321

    Au Liban, la guerre plonge dans l’effroi des migrants vulnérables
    Par Laure Stephan (Beyrouth, correspondance)
    Des migrants venus des Philippines, du Sri Lanka, du Soudan du Sud ou de la Sierra Leone ont été contraints de fuir leur logement dans des zones exposées, ou abandonnés par leurs employeurs. Ils ont peu de solutions pour se mettre à l’abri ou quitter le Liban.
    Des cris d’enfants résonnent dans les étages au-dessus de l’église Saint-Joseph, dans le quartier d’Achrafiyé, à Beyrouth. Dans une salle, des matelas sont installés au sol. Le bâtiment, qui appartient aux jésuites, est devenu un refuge pour des migrants pris au piège de l’offensive israélienne lancée sur le Liban, le 23 septembre, après un an de guerre de basse intensité, à la frontière, entre le Hezbollah et l’armée de l’Etat hébreu.
    Quelque 160 000 migrants, dont 65 % de femmes, ont été répertoriés au Liban, en 2023, par l’Office international des migrations des Nations unies. Ils vivaient soit dans les maisons de leurs employeurs, dans un système de dépendance (la kafala), soit de leur côté, en ayant souvent perdu leur statut légal, dans des quartiers pauvres. Les faubourgs de la banlieue sud de Beyrouth – vaste zone résidentielle et fief du Hezbollah –, lourdement pilonnée, offraient avant la guerre un logement peu coûteux. Une partie de ces travailleurs étrangers ont été contraints de fuir leur domicile dans les zones exposées, ou ont été abandonnés par leurs employeurs. Le quotidien a été bouleversé, de façon fulgurante.
    Du jour au lendemain, les jésuites ont vu affluer des migrants en quête de sécurité. Plus de soixante-dix hommes et femmes – dont des familles avec enfants –, originaires d’Afrique et d’Asie, sont accueillis dans la bâtisse. « J’aimais notre vie à Nabatiyé, dans le Sud. La guerre a tout brisé. Nous avons fui des bombardements effrayants. J’ai si peur pour l’enfant que je porte », murmure Malaz (qui, comme la plupart des personnes citées, n’a pas souhaité donner son nom), une Soudanaise de 28 ans, enceinte de huit mois.
    Les larmes coulent sur son visage. Le son épuisant d’un drone israélien – les engins de surveillance ne lâchent pas le ciel de Beyrouth – déchire le silence. « J’avais mon propre logement, dans la banlieue sud. Là-bas, c’est peur et danger. Je travaillais comme nounou et femme de ménage chez une famille en journée, mais eux aussi sont déplacés à cause des bombardements. Je n’ai plus de travail. Je n’ai qu’ici où rester », décrit Patimat, Sri-Lankaise de 50 ans, qui s’exprime dans un mauvais arabe.
    « D’ordinaire, la communauté migrante – venue des Philippines, du Sri Lanka, du Soudan du Sud… – trouve un espace dans notre paroisse, le dimanche. Nous avons ouvert un abri d’urgence [pour ces travailleurs étrangers], parce qu’ils ne sont pas inclus dans la réponse du gouvernement aux déplacés », explique Michael Petro, directeur de projet au Service jésuite des réfugiés (JRS). Les autorités privilégient les Libanais dans les écoles publiques transformées en abri, saturées. Selon Beyrouth, la guerre a fait 1,2 million de déplacés.
    Michael Petro a vu arriver, parmi les migrants en fuite, « une famille soudanaise dont le père travaille à Nabatiyé. Son employeur lui a dit : “Je vais en Syrie, reste ici !” Les bombes tombaient. Tout le monde fuyait. Sa femme était sur le point d’accoucher. Le bébé est né, et ils sont venus ici. D’autres femmes ont été abandonnées dans la rue par leur employeur en fuite. L’abandon, c’est une réalité ». Un second abri tenu par le JRS, tenu secret, a été ouvert pour des femmes en grande vulnérabilité.
    L’avenir est devenu flou. « Avec mon mari, Abdelaziz [également originaire de Khartoum], qui travaillait comme concierge, nous ne pouvons pas rentrer au Soudan : c’est la guerre aussi là-bas », s’inquiète Malaz. « Je voudrais repartir au Sri-Lanka, mais je n’ai pas d’argent », s’émeut Patimat, mère de deux jeunes adultes qui ont grandi sans elle. Elle n’a plus de papiers en règle au Liban. « Je veux rentrer chez moi, en Sierra Leone. Mes enfants m’appellent, ils pleurent, ils savent qu’il y a la guerre au Liban. Pourvu que quelqu’un m’aide à voyager ! », dit en écho Elizabeth, 31 ans. Elle s’est réfugiée dans un tout autre endroit : un hangar décati, à Hazmieh, une localité attenante à Beyrouth, préservée mais proche de la banlieue sud. Une poignée de jeunes Libanais se sont fait prêter cet espace et l’ont aménagé, grâce à des donations. Quelque 150 femmes, des Sierra-Léonaises, s’y abritent. L’électricité a été branchée, une cuisine installée, les toilettes réparées. « On réagit, parce que personne ne le fait, et que si on ne le fait pas, ces femmes sont à la rue ! », s’exclame Dea Hage-Chahine, l’une des volontaires, en blâmant les agences de l’ONU. Elle a entamé des démarches pour faciliter le rapatriement des migrantes désireuses de rentrer dans leur pays.
    Dans le principal espace de vie, une femme tresse les cheveux d’une amie. Une autre serre une poupée dans ses bras, comme si elle la berçait. Elizabeth, arrivée au Liban il y a seize mois, déroule en anglais le fil des dernières semaines. « Je ne sais pas dans quelle région je vivais, chez mes employeurs, assure-t-elle – ou peut-être ne veut-elle pas le dire. Quand la guerre a commencé, ils m’ont dit qu’ils partaient à Dubaï, que je devais aller chez mes amies – à Jnah [un quartier attenant à la banlieue sud]. Mais là-bas, il y avait les bombardements. On s’est toutes enfuies. »
    Dans le coin cuisine, des déplacées s’affairent devant des marmites. Un petit groupe de femmes portant l’uniforme gris d’une société de nettoyage rentre de leur journée de travail vers le hangar, fourbues, et se servent une assiette. Fatima, 27 ans, mère de deux enfants en Sierra Leone, a perdu soudainement son lieu de vie et son précédent emploi dans un restaurant, sur la côte, au nord de Beyrouth. « Le patron a préféré fermer de crainte que la situation n’empire, même si nous étions dans une région calme. Il est parti à Dubaï, m’a dit qu’il me rappellerait quand les choses s’arrangeraient, et m’a trouvé ce nouveau job dans le nettoyage. »
    Fatima a dormi trois nuits sur la plage de Ramlet El-Baïda, en bordure de la capitale, après les violents bombardements israéliens le 27 septembre sur la banlieue sud, qui ont tué Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. « J’avais tellement peur. Je ne suis pas dans mon pays. Cet homme m’a secourue et mise à l’abri ici », dit-elle, en montrant un volontaire, Nasri Sayegh, qui a sillonné Beyrouth pour venir en aide aux déplacés. Sensible au sort des migrantes, « les invisibles », cet artiste et écrivain dit vivre dans la « sidération totale » ces jours de guerre. Fatima n’a pas encore décidé de partir : « J’ai besoin de nourrir mes deux enfants restés au pays. Si la guerre ne s’aggrave pas, je resterai. »

    #Covid-19#migrant#migration#liban#israel#guerre#vulnerabilite#philippines#srilanka#soudansud#sierraleone#sante#femme#personnedeplacee

  • Demand the freedom of Ukrainian socialist and anti-war activist Bogdan Syrotiuk!
    https://www.wsws.org/en/special/pages/freebogdan.html

    On Thursday April 25, Bogdan Syrotiuk – a socialist opponent of the fascistic Zelensky regime and the NATO-instigated Ukraine-Russia war – was arrested by the Security Service of Ukraine, the SBU, in his hometown of Pervomaisk in southern Ukraine.

    Bogdan, who is 25 years old and in poor health, is being held in a prison in Nikolaev under atrocious conditions on fraudulent charges of serving the interests of Russia. In fact, Bogdan is an intransigent opponent of the capitalist Putin regime and its invasion of Ukraine. He fights for the unity of the working class in Ukraine, Russia and throughout the former Soviet Union.

    If found guilty by a kangaroo court of these charges, Bogdan is threatened with a prison sentence of 15 years to life, which is equivalent to a death sentence.

    The arrest of Bogdan is the latest example of the Zelensky’s regime’s brutal repression of left-wing movements, whose opposition to the war is finding a growing response within the Ukrainian working class.

    The International Committee of the Fourth International and the World Socialist Web Site call for a global campaign to demand the immediate release of Bogdan Syrotiuk. The fight for Bogdan’s freedom is an essential component of the struggle against imperialist war, genocide and fascism.

    #Ukraine #gauche #persécution

  • Moderne Personenbeförderung – fairer Wettbewerb, klare Steuerung
    https://www.bmdv.bund.de/SharedDocs/DE/Artikel/StV/personenbefoerderungsgesetz.html

    Ein Nachschlag des Bundesverkehrsministers zur faktischen Abschaffung von Taxis.

    17.7.2024 - Anfang August 2021 sind Änderungen im Personenbeförderungsrecht in Kraft getreten, mit denen eine eigene Rechtsgrundlage für neue digitale Mobilitätsangebote/-dienste und Geschäftsmodelle geschaffen wurde. Bislang wurden diese Verkehre meist auf Grundlage einer Auffangvorschrift bzw. einer Experimentierklausel genehmigt.

    Warum eine Gesetzesänderung, was ist das Problem?

    Neue digitale Mobilitätsdienstleister und Geschäftsmodelle drängen auf den Markt, bzw. sind schon am Markt tätig, z.B. zur Vermittlung von (Sammel-)Fahrten per App- bzw. Smartphone-Steuerung.
    Für diese Dienstleistungen gab es bislang keine eigenen Rechtsgrundlagen.
    Mit der Gesetzesnovelle wird für die Zulassung dieser Mobilitätsangebote ein eigener Rechtsrahmen geschaffen.
    Für die Anbieter bedeutet das eine wirtschaftliche Sicherheit.
    Gleichzeitig befürchtet das Taxigewerbe durch die Gesetzesänderung eine unfaire Wettbewerbssituation.

    Wie wird das durch die Neuregelung gelöst?

    Durch einen ausgewogenen Kompromiss. Das heißt: Zwischen den Beförderungsformen wird ein fairer Ausgleich hergestellt.
    Neue Mobilitätsanbieter wie Uber und plattformbasierte Poolingdienste erhalten einen innovationsfreundlichen Rechtsrahmen, in dem die Anbieter Aufträge annehmen dürfen, die zuvor telefonisch oder per App bestellt wurden.
    Taxen dürfen weiterhin als einzige spontan Fahrgäste aufnehmen (Wink- und Wartemarkt).
    Gleichzeitig erhalten Länder und Kommunen wirksame Steuerungsmöglichkeiten, u.a. um das Zusammenspiel vor Ort mit dem lokalen/regionalen ÖPNV so effizient wie möglich zu gestalten, und um die von den neuen Dienstleistern zu erfüllenden Standards festzulegen.

    Wie ist die Gesetzesnovelle entstanden?

    Das Gesetz zur Modernisierung des Personenbeförderungsrechts vom 16. April 2021 basierte auf der Arbeit der eingerichteten Findungskommission.
    In dieser hatten Vertreter des BMDV, der Koalitionsfraktionen, der Länder und des Verkehrsausschusses des Bundestages am 19.06.2020 mehrheitlich eine inhaltliche Einigung erzielt. Die geeinten Eckpunkte sind Grundlage der Gesetzesnovelle gewesen.
    Anfang März konnte dann nach intensiven fraktionsübergreifenden Verhandlungen ein Kompromiss gefunden werden, der am 05.03.2021 im Bundestag beschlossen wurde und dem der Bundesrat am 26.03.2021 zugestimmt hat.

    Was sind die Ziele?

    Die Verbesserung der Mobilität durch die reguläre Zulassung dieser neuen Mobilitätsangebote für die Menschen in Stadt und Land.
    Geteilte Mobilität: weniger motorisierter Individualverkehr in Städten und urbanen Ballungsräumen – ein maßgeblicher Beitrag zum Klimaschutz.
    Bessere Versorgung der Menschen in ländlichen Räumen mit flexiblen, nachfrageorientierten Mobilitätsangeboten.
    Faire Wettbewerbsbedingungen zwischen den Verkehrsformen, z.B. durch grundsätzliche Beibehaltung der Rückkehrpflicht für Mietwagen zum Schutz des Taxigewerbes.
    Effektive Steuerungsmöglichkeiten durch die Behörden in den Ländern und Kommunen, zum Beispiel durch die Möglichkeit zur Festsetzung von Mindestpreisen im Mietwagenverkehr.

    Was wird genau neu geregelt?

    Plattformbasierte digitale Geschäftsmodelle / Mobilitätsdienstleistungen z.B. über App- bzw. Smartphone-Steuerung. On-Demand- / Pooling-Angebote von Fahrdiensten, bei denen sich mehrere Fahrgäste ein Fahrzeug teilen.
    Am konkreten Bedarf ausgerichtete, flexible, bestellbare Angebote im öffentlichen Personennahverkehr. Davon sollen vor allem die ländlichen Regionen profitieren.

    Wie wird das konkret ausgestaltet?

    Die Angebote „Bedarfsgesteuerte Pooling-Dienste des ÖPNV“ („Linienbedarfsverkehr“) und „Pooling-Dienste außerhalb des ÖPNV“ („gebündelter Bedarfsverkehr“) werden als neue Verkehrsformen mit eigenem Rechtsrahmen definiert.
    Den Kommunen und Genehmigungsbehörden werden Steuerungsmöglichkeiten (insbes. die Festlegung einer Poolingquote) gegeben.
    Bei Mietwagen wird an der Rückkehrpflicht festgehalten. Den Genehmigungsbehörden wird jedoch – um unnötige Verkehre zu vermeiden – erstmals die Möglichkeit eingeräumt, in Gemeinden mit großer Flächenausdehnung bei weiten Entfernungen weitere geeignete Abstellorte festzulegen. Hierfür ist eine Mindestwegstrecke von fünfzehn Kilometern zwischen Betriebssitz und Abstellort oder bei mehreren Abstellorten zwischen diesen zu Grunde zu legen.
    Gleichzeitig werden die Handlungsinstrumente der Genehmigungsbehörde im Mietwagenverkehr erweitert. So kann sie nun den Mietwagenverkehr stärker als bisher regulieren, um einen fairen Wettbewerb sicherzustellen. Dazu zählen die Möglichkeit zur Vorgabe eines Mindestbeförderungsentgelts, aber auch Sozialstandards wie Regelungen zu Arbeitszeiten, Entlohnung und Pausen.
    Eine Pflicht der Unternehmer zur Bereitstellung von Mobilitätsdaten ist im PBefG neu geschaffen worden. Die Pflichten sind gestuft zum 01.09.2021 (statische Daten im Linienverkehr), zum 01.01.2022 (statische Daten im Gelegenheitsverkehr sowie statische Daten im Hinblick auf Zugangsknoten) sowie zum 01.07.2022 im Hinblick auf alle Echtzeitdaten in Kraft getreten.
    Die Datenbereitstellungsverpflichtung gilt auch für Vermittler von Beförderungsdienstleistungen.

    Was ändert sich für Nutzerinnen und Nutzer?

    Das klimafreundliche öffentliche Verkehrsangebot wird im Verhältnis zum Individualverkehr gestärkt. Mit dem Linienbedarfsverkehr können Verkehrsunternehmen neben dem regulären Linienverkehr auch bedarfsorientierte Angebote anbieten, um z.B. bislang schwach ausgelastete Linien effizienter bedienen zu können. Im gebündelten Bedarfsverkehr können Fahrten außerhalb des ÖPNV gebündelt werden, um z.B. Fahraufträge verschiedener Fahrgäste entlang ähnlicher Routen zusammenzulegen.
    Durch Steuerungsinstrumente soll ein fairer Ausgleich (level playing field) zwischen den unterschiedlichen Verkehrsformen gewahrt bleiben, um Taxi und ÖPNV nicht zu schwächen und so die Vielfalt im Angebot zum Vorteil der Nutzerinnen und Nutzer zu erhalten.
    Eine zeitgemäße Regelung für das bargeldlose Zahlen im Linienverkehr ist geschaffen worden.
    Zukünftig muss das Fahrpersonal im Taxen-, Mietwagen- und gebündelten Bedarfsverkehr der unterschiedlichen Verkehrsformen im Gelegenheitsverkehr ein Nachweis seiner Fachkunde vorlegen.
    Die bereitzustellenden Echtzeitdaten verbessern die Übersicht über das öffentliche Verkehrsangebot. Gerade auf dem Land, wo nicht alle 10 Minuten ein Bus oder eine Bahn kommt, ist die Information, ob gerade ein Pooling-Dienst bei mir in der Nähe ist oder nicht, ausschlaggebend dafür, ob ich mich für das eigene Auto oder das öffentliche Verkehrsmittel entscheide. In Ballungsräumen kann die Kenntnis über Echtzeitverkehre die Verkehre effizienter und nachhaltiger steuern als das bislang der Fall ist. Insgesamt unterstützt die Datenbereitstellungspflicht damit unmittelbar die neue Zielbestimmung des § 1a PBefG hinsichtlich Klimaschutz und Nachhaltigkeit.

    Gesetz zur Modernisierung des Personenbeförderungsrechts vom 16.04.2021
    https://dejure.org/BGBl/2021/BGBl._I_S._822

    Gesetz zur Modernisierung des Personenbeförderungsrechts
    https://www.bgbl.de/xaver/bgbl/start.xav#__bgbl__%2F%2F*%5B%40attr_id%3D%27bgbl121s0822.pdf%27%5D__17280349351

    #Recht #PBFG #Personenbeförderungsgesetz

  • Comment les retraités façonnent la structure sociale des villes françaises
    https://metropolitiques.eu/Comment-les-retraites-faconnent-la-structure-sociale-des-villes-fran

    Les recherches sur la ségrégation des villes françaises tiennent rarement compte de la population retraitée, dont le poids démographique est pourtant croissant. En l’intégrant à l’analyse, cette enquête offre une image renouvelée de la ségrégation entre les aires urbaines hexagonales. Le vieillissement est l’une des évolutions démographiques majeures de la population française : les plus de 65 ans représentaient 15 % de la population en 1995, plus de 20 % en 2020 et on estime qu’ils seront près de 30 % à #Terrains

    / #personnes_âgées, #démographie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/gourdon-et-al.pdf

  • Métropole de Grenoble. Apologie du terrorisme : condamnation confirmée pour Mohamed Makni, conseiller municipal d’Échirolles
    Le Dauphiné Libéré - 26 septembre 2024
    https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2024/09/26/apologie-du-terrorisme-condamnation-confirmee-pour-mohamed-makni-conseil

    Le 26 mars dernier, le tribunal correctionnel de Grenoble avait condamné l’ancien conseiller municipal de la Ville d’Échirolles (démis de ses fonctions depuis les faits), Mohamed Makni, à quatre mois de prison avec sursis. Il était reproché à ce dernier d’avoir, reprenant les mots d’un homme politique tunisien, qualifié les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 « d’actes de résistance évidents ».

    Le tribunal n’avait, en revanche, pas prononcé de peine d’inéligibilité à son encontre et avait également ordonné la non-inscription de cette condamnation au bulletin N2 de son casier judiciaire.

    Comme il l’avait annoncé à la sortie de l’audience, évoquant la liberté d’expression, Mohamed Makni avait interjeté appel de cette décision.

    Ce jeudi 26 septembre, après une nouvelle audience, la cour d’appel a cependant confirmé cette condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Elle a, par ailleurs, prononcé une peine de privation obligatoire de son droit à éligibilité pendant deux ans contre Mohamed Makni qui devra, en outre, verser 1200 euros à l’Organisation juive européenne (OJE) ainsi qu’au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

  • Comment partager une #image de façon accessible ?

    On entend souvent dire, sur les réseaux sociaux, qu’il est facile de mettre une alternative à une image pour qu’elle soit accessible. Pourtant, il y a de nombreux types d’images différents (illustrations, photographies, graphiques, textes, infographies…) et la façon de les rendre accessibles peut varier. En effet, selon les besoins d’accessibilité des différents types de handicaps concernés, les solutions ne sont pas toujours les mêmes. On pense souvent aux personnes aveugles qui ne voient pas les images, mais les personnes malvoyantes ou les personnes ayant un handicap cognitif tel que la dyslexie, par exemple, peuvent également être impactées lorsqu’une image contient du texte.

    Nous avons donc rédigé ce guide afin de guider les personnes qui contribuent des contenus : les rédacteurs et rédactrices web dont c’est le métier, mais également toute personne qui publie des contenus (réseaux sociaux, mails, blog, documents Word et PowerPoint…). Les cas présentés sont ceux qu’il est fréquent de rencontrer lorsque l’on contribue des contenus. Ce guide n’aborde pas les points techniques.

    Nous avons choisi de prendre le parti de l’accessibilité réelle et donc d’aller un peu plus loin que ce que demande la conformité aux normes d’accessibilité, notamment en ce qui concerne les images contenant du texte.

    Point de vigilance : une même image peut être concernée par plusieurs cas de figure. Par exemple, elle peut à la fois contenir du texte, être dans un lien et avoir une légende. Il faut donc bien vérifier chaque point et user de réflexion.

    Note : la forme et le fond de cet article ont notamment été inspirés par l’arbre de décision pour les alternatives d’image du W3C nommé « An alt Decision Tree ».

    Sommaire :

    Définition préalable : une alternative d’image doit être courte et concise
    L’image est-elle partagée sur un réseau social qui rend visible l’alternative d’image ?
    L’image contient-elle du texte ?
    L’image est-elle dans un lien ou un bouton qui permet de l’afficher en grand ?
    L’image a-t-elle ou doit-elle avoir une légende ?
    L’image donne-t-elle de l’information ?
    L’image est-elle purement décorative ou sans intérêt pour les personnes ?
    L’image n’est dans aucun des cas présentés ?

    Le reste à lire ici :

    https://www.copsae.fr/partager-image-accessible

    #accessibilité #alt #handicap #personnes_aveugles #cécité #personnes_malvoyantes #handicap_cognitif #dyslexie #guide #manuel

    ping @arno

  • Muhammad Abdallah Kounta suspendu par la Fédération française d’athlétisme après des tweets polémiques
    Publié le 14/08/2024 | franceinfo
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/muhammad-abdallah-kounta-suspendu-par-la-federation-francaise-d-athleti

    « Le président de la Fédération française d’athlétisme m’a confirmé avoir suspendu » Muhammad Abdallah Kounta, annonce mercredi 14 août sur X (ex-Twitter) la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. L’athlète de 29 ans, qui a participé aux relais du 4x400 m masculin et mixte des JO de Paris, est accusé d’avoir posté des tweets incitant à la haine.

    Merci @SwordOfSalomon et @karampatrick pour votre vigilance face aux propos aussi choquants qu’inadmissibles de M.A. Kounta.
    Le Président de la @FFAthletisme m’a confirmé avoir suspendu l’athlète, saisi le Procureur de la République ainsi que la Commission de discipline de la… https://t.co/eCEqMADFBZ
    — Amélie Oudéa-Castéra (@AOC1978) August 14, 2024

    Un internaute a en effet publié sur X des captures d’écrans de messages attribués à l’athlète et, depuis, supprimés. Sur ces images, Muhammad Abdallah Kounta relaye des propos visant notamment Israël. Ces propos ont été jugés « inacceptables » par le conseiller régional d’Île-de-France Patrick Karam, qui réclame sur X des « sanctions lourdes ».
    (...)

    JE SUIS FRANÇAIS, MUSULMAN ET FIER

    Des personnes se sont amusées à fouiller dans mes tweets et à sortir certains de mes propos de leur contexte, en me créant une réputation d’anti-blanc, d’anti-France, d’antisémite, et j’en passe. pic.twitter.com/Ieq96ecc5t
    — Muhammad Abdallah Kounta (@misryyy) August 14, 2024
    https://twitter.com/misryyy/status/1823648677883249048

    Il évoque des tweets sortis, pour certains, « de leur contexte » et regrette que cela conduise à lui créer « une réputation d’anti-blanc, d’anti-France, d’antisémite ». « Je suis contre les génocides et toute forme de racisme ou d’injustice, et je pense ne pas avoir besoin de prouver à quel point j’aime mon pays. Les personnes présentes au Stade de France pourront en témoigner », ajoute l’athlète.

  • Mindesttarif für Uber-Fahrten kommt später
    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1184463.verkehrspolitik-mindesttarif-fuer-uber-fahrten-kommt-spaeter.html

    13.8.2024 von David Rojas Kienzle - Der Berliner Senat plant für über Apps wie Uber und Bolt gebuchte Fahrten Mindesttarife, aber erst für Anfang 2025
    Fahrdienstleister wie Bolt, Uber oder Freenow können in Berlin noch mindestens bis Ende 2024 Kampfpreise anbieten.

    Man muss es Uber, Bolt, Freenow und Co. lassen: Das Angebot, dass die Plattformen machen, ist transparent. Bevor man eine Fahrt bucht, ist klar, wie viel man für die avisierte Strecke zahlt. Und meistens sind die Preise auch günstig. Günstiger zumindest als in klassischen Taxis.

    Dieser Preisvorteil ist aber ein Problem. »Das ist ein ruinöser Dumpingwettbewerb«, sagt etwa der verkehrspolitische Sprecher der Linksfraktion im Abgeordnetenhaus, Kristian Ronneburg. Auch aus der Branche selber kommen kritische Stimmen. Der Geschäftsführer von Freenow hatte in einer Ausschusssitzung im Februar gesagt, dass das Geschäftsmodell legal wirtschaftlich langfristig nicht zu betreiben sei.

    Der Senat plant nun, Mindesttarife für über in Apps gebuchte Fahrten einzuführen. Das ist aber ein langwieriger Prozess. Man strebe an, die Erarbeitung einer beschlussfähigen Anordnung im Wege der Allgemeinverfügung bis Jahresende abzuschließen, schreibt die Senatsverwaltung für Mobilität in der Antwort auf eine schriftliche Anfrage des Linke-Politikers Kristian Ronneburg. Ex-Verkehrssenatorin Manja Schreiner hatte noch im Februar angekündigt, dass dies im Sommer oder Herbst geschehen werde

    Dabei sind die Folgen des Preisdumpings in dem Gewerbe genauso desaströs wie bekannt. Im Wettbewerb um die Beförderung von Personen greifen nicht wenige Mietwagenunternehmen, die für die großen Plattformen ihre Dienste anbieten, zu unlauteren Mitteln. Das für die Zulassung zuständige Landesamt für Bürger- und Ordnungsangelegenheiten hat schon mehr als 1600 Mietwagen wegen fehlender Zulassungen aus dem Verkehr gezogen. Und im Juli hatten Recherchen des RBB ergeben, dass ein Netzwerk von mindestens 61 Unternehmen mit mehr als 1300 Autos systematisch Steuern und Sozialabgaben hinterzogen hat.

    Einer der Punkte, mit dem die Verkehrsverwaltung die Langwierigkeit der Erarbeitung der Verordnung für Mindesttarife begründet, ist, dass im Rahmen der Verhältnismäßigkeitsprüfung auch die Auswirkungen der im Juni eingeführten Festpreisoption auf die Taxinachfrage zu evaluieren seien. Diese neu eingeführte Festpreisoption ermöglicht es Taxiunternehmen seit dem 1. Juli, genau wie Uber und Co, vorab Preise oder Preiskorridore festzulegen. Mit dieser Regelung soll einer der Wettbewerbsnachteile für Taxen beseitigt werden. »Das eine hat mit dem anderen nichts zu tun«, meint hingegen Ronneburg. Das Problem seien nicht nur die Wettbewerbsnachteile für Taxen, sondern vielmehr die Praxis im Mietwagengewerbe mit all ihren Problemen.

    »Gerade bei der Einhaltung des Mindestlohns gibt es in der Branche ein Problem«, sagt Ronneburg. Die Mindesttarife müssten sich an realistische Preisen orientieren. »Wir haben seit drei Jahren eine neues Personenbeförderungsgesetz und seither hat sich noch nichts geändert«, so Ronneburg weiter. Das sei ein Missstand, vor allem da Berlin im Fokus der Branche sei.

    Die Verkehrsverwaltung hingegen verweist auf die juristische Komplexität der rechtlichen Umsetzung preisregulierender Vorgaben. Sowohl nationale als auch europarechtliche Vorgaben seien zu beachten. Auch externe Rechtsexpertise werde herangezogen. »Natürlich betritt man juristisches Neuland«, sagt Ronneburg, »aber dafür, ob man vorankommt, ist der politische Wille entscheidend.« Es habe den Anschein, dass die Verwaltung Klagen gegen die Mindesttarife befürchte.

    Diese Befürchtung ist nicht von der Hand zu weisen. Die Stadt Leipzig hatte 2021 Mindesttarife eingeführt, wogegen ein Mietwagenunternehmer Klage eingereicht hat. Auch der Europäische Gerichtshof hat 2023 Mindesttarife in Barcelona kassiert. Diese könnten nicht mit dem Ziel gerechtfertigt werden, die wirtschaftliche Lebensfähigkeit der Taxidienste zu gewährleisten, so das Gericht. Argumente, um einzugreifen, gibt es aber auch ohne Vergleich mit dem Taxigewerbe genug. Einer der Anbieter, Freenow, hat schon im April angekündigt, sich zurückzuziehen, weil das Unternehmen zu dem Schluss gekommen sei, dass man Gesetze brechen müsse, um über die Runden zu kommen.

    #Berlin #LABO #UBER #Regulierung

    • Dazu:
      #Personenbeförderungsgesetz (#PBefG)
      § 51 Beförderungsentgelte und -bedingungen im Taxenverkehr
      https://www.gesetze-im-internet.de/pbefg/__51.html

      (1) Die Landesregierung wird ermächtigt, durch Rechtsverordnung Beförderungsentgelte und -bedingungen für den Taxenverkehr festzusetzen. Die Rechtsverordnung kann insbesondere Regelungen vorsehen über

      1.
      Grundpreise, Kilometerpreise und Zeitpreise sowie Festpreise für bestimmte Wegstrecken,
      2.
      Zuschläge,
      3.
      Vorauszahlungen,
      4.
      die Abrechnung,
      5.
      die Zahlungsweise und
      6.
      die Zulässigkeit von Sondervereinbarungen für den Pflichtfahrbereich.

      Die Landesregierung kann die Ermächtigung durch Rechtsverordnung übertragen. Für Fahrten auf vorherige Bestellung können Festpreise bestimmt oder Regelungen über Mindest- und Höchstpreise getroffen werden, innerhalb derer das Beförderungsentgelt vor Fahrtantritt frei zu vereinbaren ist.
      (2) Sondervereinbarungen für den Pflichtfahrbereich sind nur zulässig, wenn

      1.
      ein bestimmter Zeitraum, eine Mindestfahrtenzahl oder ein Mindestumsatz im Monat festgelegt wird,
      2.
      eine Ordnung des Verkehrsmarktes nicht gestört wird,
      3.
      die Beförderungsentgelte und -bedingungen schriftlich vereinbart sind und
      4.
      in der Rechtsverordnung eine Pflicht zur Genehmigung oder Anzeige vorgesehen ist.

      (3) Bei der Festsetzung der Beförderungsentgelte und -bedingungen sind § 14 Abs. 2 und 3 sowie § 39 Abs. 2 entsprechend anzuwenden.
      (4) Die ermächtigten Stellen können für einen Bereich, der über den Zuständigkeitsbereich einer die Beförderungsentgelte und -bedingungen festsetzenden Stelle hinausgeht, in gegenseitigem Einvernehmen einheitliche Beförderungsentgelte und -bedingungen vereinbaren.
      (5) Für die Anwendung der Beförderungsentgelte und -bedingungen gilt § 39 Abs. 3 entsprechend.

  • À l’#Inrae, des chercheurs refusent de se mettre « au service du modèle agricole d’avant »

    https://reporterre.net/A-l-Inrae-des-chercheurs-refusent-de-se-mettre-au-service-du-modele-agri

    Le chercheur Simon Fellous et 26 de ses collègues de l’Inrae ont déposé une candidature collective à la présidence de cet institut de recherche agricole. Ils défendent, explique-t-il, un organisme au service de la science et pas de l’agro-industrie.

    Mise à jour le 18 juillet à 14 h 45 avec les réponses de l’Inrae.

    L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’#environnement (#Inrae), principal institut français de recherche agricole, est-il irrémédiablement voué à l’agriculture productiviste ? C’est ce que craint un collectif de 27 #personnels de l’#institut — techniciens, chercheurs, femmes et hommes, travaillant tant du côté des sciences sociales que de la biologie. Fait rare, ils ont décidé de contester la politique de leur institut, qui « échoue visiblement à transformer le système agricole en bout de course ».

    Ils l’écrivent dans une lettre commun, où ils présentent leur candidature collective à la présidence de l’Inrae. Celui-ci doit renouveler le mandat de son PDG, qui arrive à échéance en octobre prochain. Leur initiative est soutenue par le mouvement #Scientifiques_en_rébellion et l’association #Sciences_citoyennes.

    https://reporterre.net/IMG/pdf/declaration_intention_-_candidature_collective_pdg_240718_200212.pdf

  • Des territoires pour tous les âges
    https://metropolitiques.eu/Des-territoires-pour-tous-les-ages.html

    Comme les enfants, les aînés sont souvent perçus à l’aune de leur incapacité et de leur vulnérabilité supposées. Angélique Giacomini invite à repenser les territoires pour favoriser le #vieillissement en bonne santé physique et mentale, et à mieux intégrer la parole et l’expertise des aînés dans leur fabrique. Comme de nombreux pays, la France connaît une révolution démographique. Nous n’avons jamais vieilli autant et aussi longtemps : en nombre, en part et en âges très avancés. Cette situation inédite #Débats

    / #âge, #démographie, vieillissement, #personnes_âgées

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-giacomini.pdf

  • Klare Kante gegen Grundrechte |
    https://www.unsere-zeit.de/klare-kante-gegen-grundrechte-4792242

    La persécution des personnes qui se déclarent solidaires avec la Palestine fait partie des mesures pour la transformation de l’état de droit dans une machine de guerre. La transformation du système politique allemand menera vraisemblablement vers un état bonapartiste qui ressemblera à un système fasciste dans quelques régions. Le temps de la liberté d’expression est terminé. On nous prépare une confiiguration de la société qui empêchera les protestations contre les actes de guerre à venir.

    24.5.2024 von Vincent Cziesla - .Verbote, Razzien und Repression – gemeint sind wir alle

    Es war 6 Uhr morgens, als die Durchsuchungen begannen. Kurz zuvor war die Gruppe „Palästina Solidarität Duisburg“ verboten worden, nun wurden die mutmaßlichen Mitglieder und ihre Familien von der bewaffneten „Staatsräson“ heimgesucht, schikaniert und vorgeführt. Einen Tag lang konnte sich Nordrhein-Westfalens Innenminister Herbert Reul (CDU) dank bundesweiter Berichterstattung im Lichte der eigenen Rechtschaffenheit sonnen. „In vielen Fällen verbirgt sich hinter der Solidarität mit Palästina nichts anderes als Judenhass“, hatte es in seiner Presseerklärung geheißen. Auf Belege dafür wurde verzichtet. Man habe „heute klare Kante gegen Extremismus“ gezeigt, so Reul.

    Es fällt nicht leicht, mit den Verdrehungen in der deutschen Nahost-Politik mitzuhalten. Ausgerechnet im Land der pseudointellektuellen „Faktenchecker“ und „wehrhaften Demokraten“ wird mit aller Macht die dümmste aller Erzählungen durchgesetzt: die Gleichsetzung des Staates Israel mit dem Judentum. Und gerade die, die für die Unterscheidung kämpfen, werden als „Antisemiten“ abgestempelt. Solidarität mit Palästina, Widerstand gegen Besatzungspolitik und Völkermord? „Judenhass!“, tönt es in der bürgerlichen Presse und aus den staatlichen Institutionen. Es ist, als lebe man in einem antideutschen Fiebertraum. Doch dahinter steckt keine kollektive Psychose, sondern ein gezielt vorangetriebener reaktionärer und militaristischer Umbau des bürgerlichen Staates.

    Dass es inzwischen nicht mehr notwendig ist, politischen Aktivisten Gewalt vorzuwerfen, um sie für ihre abweichende Meinung zu verfolgen, hatte schon der erzwungene Abbruch des Palästina-Kongresses in Berlin bewiesen. Solche Aktionen sollen nicht nur einschüchternd auf die Betroffenen wirken, sondern auch die restliche Gesellschaft auf Linie bringen. Ausgrenzung, Jobverluste und die Zerschlagung von Grundrechten sollen hingenommen werden, solange es nur „die Richtigen“ trifft. Wer es wagt zu widersprechen, findet sich schnell selbst auf der „falschen“ Seite wieder. So entsteht ein Klima, in dem Kundgebungen an Universitäten brutal aufgelöst werden können, in dem Menschen für ihre Meinung vor Gericht landen und in dem sich selbsternannte „Journalisten“ berufen fühlen, auf Demonstrantinnen loszugehen.

    Medien und Politiker, die diese Stimmung anheizen, stören sich nicht am offensichtlichen Widersinn ihrer moralisch begründeten Politik. Die „Palästina Solidarität Duisburg“ wurde verboten, weil sie „sich gegen den Gedanken der Völkerverständigung“ gerichtet haben soll, während Vernichtungsfantasien gegen Russland schon fast zum guten Ton gehören. Die Ministerin, die „Russland ruinieren“ will, bleibt ebenso im Amt wie diejenigen, die russische Gebiete mit Marschflugkörpern angreifen wollen. Dabei ist das Gewese, das die Kriegstreiber in den letzten zwei Jahren um die eigene Interpretation des Völkerrechts veranstalteten, etwas leiser geworden – es verträgt sich nicht gut mit der „Staatsräson“.

    Was haben Scholz, Baerbock und Co. wohl gedacht, als zu Wochenbeginn das Porträt Netanjahus auf allen großen Nachrichtenseiten prangte? Erkannten sie sich selbst wieder im Gesicht des hofierten Kriegsverbrechers, gegen den ein internationaler Haftbefehl beantragt wurde? Am Ende des Tages ist das bedeutungslose Küchentischpsychologie. Denn die Bundesregierung hat sich längst entschieden und das eigene Schicksal an die Verteidigung einer untergehenden ausbeuterischen Weltordnung gekettet. Im Streben danach, eine militärische „Führungsmacht“ zu werden, geht sie bewusst über Leichen – ob in Gaza oder in der Ukraine. In Anbetracht dessen erscheint die schrittweise Beseitigung des „Rechtsstaates“ und seiner vermeintlich garantierten Grundrechte als kleines Opfer für die Interessen des deutschen Monopolkapitals. Das werden auch noch diejenigen erfahren, die sich derzeit voller moralischer Entrüstung für den Kriegskurs einsetzen.

    #Allemagne #Palestine #solidarité #persécution #sionisme #fascisme #bonapartie #impérialisme

  • La Fleur de Buriti

    A travers les yeux de sa fille, Patpro va parcourir trois époques de l’histoire de son peuple indigène, au cœur de la #forêt brésilienne. Inlassablement persécutés, mais guidés par leurs rites ancestraux, leur amour de la nature et leur combat pour préserver leur liberté, les #Krahô n’ont de cesse d’inventer de nouvelles formes de #résistance.

    https://www.youtube.com/watch?v=sWDHI-T50c8


    https://www.advitamdistribution.com/films/la-fleur-de-buriti
    #peuples_autochtones #Brésil #film #documentaire #film_documentaire #persécution #massacre_de_Krahô #Amérique_latine

  • The next global tech chokepoints - POLITICO
    https://www.politico.com/newsletters/digital-future-daily/2024/04/17/the-next-global-tech-chokepoints-00152816

    As resilient as some parts of the tech economy are, leaders keep learning the hard way that the world has some pretty big bottlenecks as well — potential chokepoints in global supply chains that are hard to plan around, and very expensive to fix.

    The pandemic exposed one big Achilles’ heel for the global tech industry: its shockingly fragile supply chain for semiconductors. Covid lockdowns shrank chip production, which relies on a few companies in Asia; their depleted inventories could not keep up when stuck-at-home consumers suddenly spiked demand for digital technology. That left people around the world struggling to buy all sorts of electronic devices, from gaming consoles to smartphones to cars.

    Washington reacted with the CHIPS and Science Act, a landmark piece of industrial policy that allocates tens of billions of dollars to prevent future disruptions in a crucial part of the tech trade, and reduce the U.S.’s dangerous overdependence on Asian manufacturing.

    The vast and intertwined nature of modern tech supply chains makes it incredibly challenging to pinpoint the specific technologies or components that may trigger the next major shortfall. But it’s also hugely important in shaping the direction of tech policy.

    So what are the future microchip-style bottlenecks? What do we need to worry about?

    DFD put this question to a range of industry and supply chain specialists, asking them to predict the vulnerabilities that might eventually hold up the tech industry and consumers — and how they’re being addressed, if at all, today.

    Les 4 points suivants sont détaillés

    Rare earth minerals:
    Specialized labor:
    PCBs:
    Infrastructure:

    #Perspectives #Industrie_numerique #Matériel #Economie_numérique

  • Keyser Söze
    https://www.arte.tv/fr/videos/052763-000-A/usual-suspects

    Le chef d’oeuvre qui fait peur. A ne pas manquer. A revoir si vous l’avez regardé à sa sortie en 1995.

    Son message ne commence qu’à se révéler aujourd’hui dans l’ambiance des conjurations omniprésentes. The Usual Suspects bat Fight Club car nous y sommes tous désignés comme les vrais fous. Le mal d’outre mer, en bientôt trente ans nous avons appris à le reconnaître. Dans ce film nous rencontrons sa personification.

    The Usual Suspects
    Interpellé à la suite de l’explosion d’un cargo, Kint se met à table : avec quatre autres gangsters, il s’est vu imposer une mission périlleuse par Keyser Söze, un mystérieux malfrat craint de tous... Un polar paranoïaque tendu, porté par une mise en scène millimétrée signée Bryan Singer et un jeu d’acteurs de haut vol (Gabriel Byrne, Kevin Spacey, Stephen Baldwin et Benicio Del Toro).

    En pleine nuit, une explosion ravage un cargo amarré dans le port de Los Angeles. Deux hommes ont échappé à la mort : un matelot hongrois et « Verbal » Kint, un petit escroc infirme. Interrogé par l’agent des douanes, ce dernier assure qu’il ignore les circonstances du drame. En échange d’une impunité, il commence pourtant à raconter comment, six semaines plus tôt, à New York, soupçonné d’avoir participé à un vol, il a été convoqué par la police. À ses côtés, quatre autres suspects : Dean Keaton, ancien flic ripou reconverti dans la restauration, Todd Hockney, spécialiste des explosifs, Michael McManus, fin tireur aux réactions imprévisibles, et Fred Fenster, son acolyte. Tous ont passé la nuit dans la même cellule, et McManus leur a proposé un coup : faire main basse sur les émeraudes d’un trafiquant escorté par des policiers corrompus. Après un autre braquage, Kobayashi, l’avocat d’un certain Keyser Söze, leur confie une mission…

    Éblouissant
    Qui donc est ce diable de Keyser Söze, insaisissable baron de la drogue et cruel criminel dont le nom revient tel un leitmotiv ? De la côte ouest à la côte est, le réalisateur Bryan Singer alterne scènes d’action et interrogatoires d’un Kevin Spacey au jeu époustouflant. Le cinéaste nous entraîne dans les méandres d’un scénario éblouissant, en multipliant les fausses pistes jusqu’au dénouement. De la première à la dernière minute, un polar tendu à la mise en scène millimétrée.

    Réalisation Bryan Singer
    Scénario Christopher McQuarrie
    Production Polygram Filmed Entertainment, Spelling Entertainment, Blue Parrot, Bad Hat Harry Productions
    Producteurs Bryan Singer, Michael McDonnell
    Image Newton Thomas Sigel
    Montage John Ottman
    Musique John Ottman

    Avec

    Gabriel Byrne (Dean Keaton)
    Stephen Baldwin (Michael McManus)
    Chazz Palminteri (Dave Kujan)
    Kevin Pollak (Todd Hockney)
    Kevin Spacey (Roger « Verbal » Kint)
    Pete Postlethwaite (Kobayashi)
    Benicio Del Toro (Fred Fenster)
    Suzy Amis (Edie Finneran)

    Pays Etats-Unis
    Année 1995

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Keyser_S%C3%B6ze

    The Usual Suspects consists mostly of flashbacks narrated by Roger “Verbal” Kint (Kevin Spacey), a con artist with cerebral palsy. Kint was arrested after an apparent drug-related robbery gone wrong which resulted in the destruction of a freighter ship and the deaths of nearly everyone on board. He has been granted immunity from prosecution provided he assists investigators, including Customs Agent David Kujan (Chazz Palminteri), and reveals all details of his involvement with a group of career criminals who are assumed to be responsible for the bloodbath. While Kint is telling his story, Kujan learns the name Keyser Söze from FBI agent Jack Baer (Giancarlo Esposito) and orders Kint to tell him what he knows.

    Kint states that Söze was believed to be of Turkish origin, but some have said that he was half German through his father.

    According to Kint, Söze began his criminal career as a small-time drug dealer. Horrifically though, one afternoon while Söze is away from home rival Hungarian gangsters attempt to intimidate him by taking his family hostage and raping his wife, then when he returns home, slitting the throat of one of his children right before his eyes. Determined to show these men of will, what will really was, Söze shoots and kills his own family and all but one of the Hungarians, letting the last leave so he can tell his cohorts what happened. Once his family is buried, Söze massacres the Hungarian Mafia, their families, their friends, and even people who owe them money. He goes underground, never again doing business in person, operating instead through oblivious underlings.

    #film.#polar #racket #conjuration #allégorie #personification

  • « Notre travail, c’est du bidouillage » : la #débrouille impossible pour sauver l’#école_publique | #StreetPress

    https://www.streetpress.com/sujet/1712654163-travail-bidouillage-debrouille-impossible-sauver-ecole

    #Profs absents et jamais remplacés
    « On a demandé à des #AESH de repeindre le mur du préau de l’école ! » C’était il y a longtemps, mais Florence s’en souvient très bien. « Ça m’a marquée. » Un exemple qui illustre le #bricolage permanent imposé au #personnel de l’#école. « Dans certains collèges du 93, il n’y a pas assez de #chaises pour les #élèves », lâche Yuna, professeur en école maternelle à Paris. À l’image du collège Travail Langevin à Bagnolet, dont StreetPress racontait récemment les galères. Les #murs des #locaux sont moisis et laissent passer la pluie. Il manque une #infirmière_scolaire et une #assistante_sociale.

    #lucie_inland