• Mantic uttaïr; ou, Le langage des oiseaux, poëme de philosophie religieuse. Traduit du Persan : Ar, Fard al-Dn, d. ca. 1230
    https://archive.org/details/manticuttaroul00arfauoft


    https://archive.org/services/img/manticuttaroul00arfauoft

    Mantic uttaïr ; ou, Le langage des oiseaux, poëme de philosophie religieuse. Traduit du Persan

    The Conference Of The Birds : Masani R. P.
    https://archive.org/details/dli.ernet.470151


    https://archive.org/services/img/dli.ernet.470151

    by Masani R. P.
    Publication date 1924
    Topics Literature, Allama Iqbal Library, University of Kashmir, DLI Top-Up
    Publisher Humphrey Milford, Oxford University Press, London.
    Collection digitallibraryindia; JaiGyan
    Language English

    SIMORḠ – Encyclopaedia Iranica
    https://www.iranicaonline.org/articles/simorg

    IMORḠ (Persian), Sēnmurw (Pahlavi), Sīna-Mrū (Pāzand), a fabulous, mythical bird. The name derives from Avestan mərəγō saēnō ‘the bird Saēna’, originally a raptor, either eagle or falcon, as can be deduced from the etymologically identical Sanskrit śyená. Saēna is also attested as a personal name which is derived from the bird name.

    In the Avestan Yašt 14.41 Vərəθraγna, the deity of victory, wraps xᵛarnah, fortune, round the house of the worshipper, for wealth in cattle, like the great bird Saēna, and as the watery clouds cover the great mountains, which means that Saēna will bring rain. In Yašt 12.17 Saēna’s tree stands in the middle of the sea Vourukaša, it has good and potent medicine, is called all-healing, and the seeds of all plants are deposited on it. This scanty information is supplemented by the Pahlavi texts. In the Mēnōg ī Xrad (ed. Anklesaria, 61.37-41) the Sēnmurw’s nest is on the “tree without evil and of many seeds.” When the bird rises, a thousand shoots grow from the tree, and when he (or she) alights, he breaks a thousand shoots and lets the seeds drop from them. The bird Cīnāmrōš (Camrōš) collects the seeds and disperses them where Tištar (Sirius) will seize the water with the seeds and rain them down on the earth. While here the bird breaks the branches with his weight, in Bundahišn 16.4 (tr. Anklesaria) he makes the tree wither, which seems to connect him with the scorching sun. An abbreviated form of this description is found in Zādspram 3.39; a gloss on the Pahlavi translation of Yašt 14.41 confuses the tree of many seeds with the tree of the White Hōm. Two birds are involved in the scattering of the seeds also in the New Persian Rivāyat of Dārāb Hormazyār (tr. Dhabhar, p. 99), here called Amrōš and Camrōš, Amrōš taking the place of Sēnmurw; these names derive from Avestan amru and camru, personal names taken from bird names.

    Joseph Héliodore Garcin de Tassy — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_H%C3%A9liodore_Garcin_de_Tassy

    Joseph Héliodore Sagesse Vertu Garcin de Tassy, né à Marseille le 1er pluviôse an II (25 janvier 1794) et mort à Marseille le 2 septembre 1878, est un orientaliste et indianiste français.

    #mythologie #Perse #Phénix #littérature

  • "Réfugiés", « migrants », « exilés » ou « demandeur d’asile » : à chaque mot sa fiction, et son ombre portée

    Alors que les violences policières contre un campement éphémère de personnes exilées font scandale, comment faut-il nommer ceux dont les tentes ont été déchiquetées ?

    Nombreuses et largement unanimes, les réactions qui ont suivi l’intervention de la police, lundi 23 novembre au soir, place de la République à Paris, condamnent la violence des forces de l’ordre. De fait, après cette intervention pour déloger le campement éphémère installé en plein Paris dans le but de donner de l’écho à l’évacuation récente d’un vaste camp de réfugiés sur les contreforts du périphérique, les images montrent les tentes qui valsent, les coups qui pleuvent, des matraques qui cognent en cadence, et de nombreux soutiens nassés en pleine nuit ainsi que la presse. Survenu en plein débat sur la loi de sécurité globale, et après de longs mois d’un travail tous azimuts pour poser la question des violences policières, l’épisode a quelque chose d’emblématique, qui remet au passage l’enjeu de l’accueil migratoire à la Une des médias.

    Une occasion utile pour regarder et penser la façon dont on nomme ceux qui, notamment, vivent ici dans ces tentes-là. Durant toute la soirée de lundi, la réponse policière à leur présence sur la place de la République a été amplement commentée, en direct sur les réseaux sociaux d’abord, puis sur les sites de nombreux médias. Si certains utilisaient le mot “migrants” désormais ordinaire chez les journalistes, il était frappant de voir que d’autres termes prenaient une place rare à la faveur de l’événement à chaud. Et en particulier, les mots “réfugiés” et “exilés”.

    En ligne, Utopia56, le collectif à l’origine de l’opération, parle de “personnes exilées”. Chez Caritas France (ex-Secours catholique), c’est aussi l’expression qu’utilise par exemple, sur la brève bio de son compte twitter, la salariée de l’humanitaire en charge des projets “solidarité et défense des droits des personnes exilées”. Ce lexique n’a rien de rare dans le monde associatif : la Cimade parle aussi de longue date de “personnes exilées”, la Fédération des acteurs de solidarités qui chapeaute 870 associations de même, et chez chez Act up par exemple, on ne dit pas non plus “migrants” mais “exilés”. Dans la classe politique, la nuit de violences policières a donné lieu à des déclarations de protestation où il n’était pas inintéressant d’observer l’usage des mots choisis dans le feu de l’action, et sous le projecteur des médias : plutôt “exilés” chez les écologistes, via le compte twitter “groupeecoloParis”, tandis qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris, parlait quant à elle de “réfugiés”.

    Du côté des médias, le terme poussé par le monde associatif n’a sans doute jamais aussi bien pris qu’à chaud, dans l’épisode de lundi soir : sur son compte Twitter, CNews oscillait par exemple entre “migrants” et “personnes exilées”... au point de se faire tacler par ses abonnés - il faudrait plutôt dire “clandestins”. Edwy Plenel panachait pour sa part le lexique, le co-fondateur de Médiapart dénonçant au petit matin la violence dont avaient fait l’objet les “migrants exilés”.

    Peu suspect de gauchisme lexical, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, affirmait de son côté saisir l’IGPN pour une enquête sur cette évacuation d’un “campement de migrants”, tandis que le mot s’affichait aussi sur la plupart des pages d’accueil des sites de médias. Comme si le terme “migrants” était devenu un terme générique pour dire cette foule anonyme de l’immigration - sans que, le plus souvent, on interroge en vertu de quels critères ? Cet épisode de l’évacuation violente de la place de la République est en fait l’occasion idéale pour regarder la façon dont le mot “migrants” s’est disséminé, et remonter le film pour comprendre comment il a été forgé. Car ce que montre la sociologue Karen Akoka dans un livre qui vient justement de paraître mi-novembre (à La Découverte) c’est que cette catégorie est avant tout une construction dont la sociogenèse éclaire non seulement notre façon de dire et de penser, mais surtout des politiques publiques largement restées dans l’ombre.
    Les mots de l’asile, ces constructions politiques

    L’Asile et l’exil, ce livre formidable tiré de sa thèse, est à mettre entre toutes les mains car précisément il décortique en quoi ces mots de l’immigration sont d’abord le fruit d’un travail politique et d’une construction historique (tout aussi politique). Les acteurs de cette histoire appartiennent non seulement à la classe politique, mais aussi aux effectifs des officiers qui sont recrutés pour instruire les demandes. En centrant son travail de doctorat sur une sociohistoire de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, créé en 1952, la chercheuse rappelle qu’il n’est pas équivalent de parler d’exil et d’asile, d’exilés, de demandeurs d’asile, de migrants ou de réfugiés. Mais l’ensemble de sa démonstration éclaire en outre toute la part d’artifice que peut receler ce raffinage lexical qui a permis à l’Etat de construire des catégories d’aspirants à l’exil comme on labelliserait des candidats plus ou moins désirables. Face aux "réfugiés", légitimes et acceptables depuis ce qu’on a construit comme une forme de consensus humaniste, les "migrants" seraient d’abord là par émigration économique - et moins éligibles. Tout son livre consiste au fond en une déconstruction méthodique de la figure du réfugié désirable.

    Les tout premiers mots de l’introduction de ce livre (qu’il faut lire en entier) remontent à 2015 : cette année-là, Al-Jazeera annonçait que désormais, celles et ceux qui traversent la Méditerranée seront pour de bon des “réfugiés”. Et pas des “migrants”, contrairement à l’usage qui était alors en train de s’installer dans le lexique journalistique à ce moment d’explosion des tentatives migratoires par la mer. Le média qatari précisait que “migrants” s’apparentait à ses yeux à un “outil de deshumanisation”. On comprenait en fait que “réfugié” était non seulement plus positif, mais aussi plus légitime que “migrant”.

    En droit, c’est la Convention de Genève qui fait les “réfugiés” selon une définition que vous pouvez consulter ici. Avant ce texte qui remonte à 1951, on accueillait aussi des réfugiés, quand se négociait, au cas par cas et sous les auspices de la Société des nations, la reconnaissance de groupes éligibles. Mais le flou demeure largement, notamment sur ce qui, en pratique, départirait le “réfugié” de “l’étranger”. A partir de 1952, ces réfugiés répondent à une définition, mais surtout à des procédures, qui sont principalement confiées à l’Ofpra, créé dans l’année qui suit la Convention de Genève. L’autrice rappelle qu’à cette époque où l’Ofpra passe d’abord pour une sorte de “consulat des régimes disparus”, il y a consensus pour considérer que l’institution doit elle-même employer des réfugiés chargés de décider du sort de nouveaux candidats à l’asile. A l’époque, ces procédures et ces arbitrages n’intéressent que très peu de hauts fonctionnaires. Ca change progressivement à mesure que l’asile se politise, et la décennie 1980 est une bonne période pour observer l’asile en train de se faire. C’est-à-dire, en train de se fabriquer.

    La construction du "réfugié militant"

    Sur fond d’anticommunisme et d’intérêt à relever la tête après la guerre coloniale perdue, la France décidait ainsi au début des années 80 d’accueillir 130 000 personnes parmi celles qui avaient fui l’un des trois pays de l’ex-Indochine (et en particulier, le Vietnam). On s’en souvient encore comme des “boat people”. Ils deviendront massivement des “réfugiés”, alors que le mot, du point de vue juridique, renvoie aux critères de la Convention de Genève, et à l’idée de persécutions avérées. Or Karen Akoka rappelle que, bien souvent, ces procédures ont en réalité fait l’objet d’un traitement de gros. C’est-à-dire, qu’on n’a pas toujours documenté, dans le détail, et à l’échelle individuelle, les expériences vécues et la position des uns et des autres. Au point de ne pas trop chercher à savoir par exemple si l’on avait plutôt affaire à des victimes ou à des bourreaux ? Alors que le génocide khmer rouge commençait à être largement connu, l’idée que ces boat people massivement arrivés par avion camperaient pour de bon la figure du “bon réfugié” avait cristallisé. La chercheuse montre aussi que ceux qui sont par exemple arrivés du Vietnam avaient fait l’objet d’un double tri : par les autorités françaises d’une part, mais par le régime vietnamien d’autre part… et qu’il avait été explicitement convenu qu’on exclurait les militants politiques.

    Or dans l’imaginaire collectif comme dans le discours politique, cette représentation du réfugié persécuté politiquement est toujours très active. Elle continue souvent de faire écran à une lecture plus attentive aux tris opérés sur le terrain. Et empêche par exemple de voir en quoi on a fini par se représenter certaines origines comme plus désirables, par exemple parce qu’il s’agirait d’une main-d’œuvre réputée plus docile. Aujourd’hui, cette image très puissante du "réfugié militant" reste arrimée à l’idée d’une histoire personnelle légitime, qui justifierait l’étiquetage de certains “réfugiés” plutôt que d’autres. C’est pour cela qu’on continue aujourd’hui de réclamer aux demandeurs d’asile de faire la preuve des persécutions dont ils auraient fait l’objet.

    Cette enquête approfondie s’attèle à détricoter ce mirage du "bon réfugié" en montrant par exemple que, loin de répondre à des critères objectifs, cette catégorie est éminemment ancrée dans la Guerre froide et dans le contexte post-colonial. Et qu’elle échappe largement à une approche empirique rigoureuse, et critique. Karen Akoka nous dépeint la Convention de Genève comme un cadre qui se révèle finalement assez flou, ou lâche, pour avoir permis des lectures et des usages oscillatoires au gré de l’agenda diplomatique ou politique. On le comprend par exemple en regardant le sort de dossiers qu’on peut apparenter à une migration économique. Sur le papier, c’est incompatible avec le label de “réfugié”. Or dans la pratique, la ligne de partage entre asile d’un côté, et immigration de l’autre, ne semble plus si étanche lorsqu’on regarde de près qui a pu obtenir le statut dans les années 1970. On le comprend mieux lorsqu’on accède aux logiques de traitement dans les années 70 et 80 : elles n’ont pas toujours été les mêmes, ni été armées du même zèle, selon l’origine géographique des candidats. Edifiant et très pédagogique, le sixième chapitre du livre d’Akoka s’intitule d’ailleurs “L’Asile à deux vitesses”.

    L’autrice accorde par exemple une attention particulière à la question des fraudes. Pas seulement à leur nombre, ou à leur nature, mais aussi au statut que les institutions ont pu donner à ces fraudes. Ainsi, Karen Akoka montre l’intérêt qu’a pu avoir l’Etat français, à révéler à grand bruit l’existence de “filières zaïroises” à une époque où la France cherchait à endiguer l’immigration d’origine africaine autant qu’à sceller une alliance avec le Zaïre de Mobutu. En miroir, les entretiens qu’elle a menés avec d’anciens fonctionnaires de l’Ofpra dévoilent qu’on a, au contraire, cherché à dissimuler des montages frauduleux impliquant d’ex-Indochinois.

    Les "vrais réfugiés"... et les faux

    Entre 1970 et 1990, les chances de se voir reconnaître “réfugié” par l’Ofpra ont fondu plus vite que la banquise : on est passé de 90% à la fin des années 70 à 15% en 1990. Aujourd’hui, ce taux est remonté (de l’ordre de 30% en 2018), mais on continue de lire que c’est le profil des demandeurs d’asile qui aurait muté au point d’expliquer que le taux d’échec explose. Ou que la démarche serait en quelque sorte détournée par de “faux demandeurs d’asile”, assez habiles pour instrumentaliser les rouages de l’Ofpra en espérant passer entre les gouttes… au détriment de “vrais réfugiés” qu’on continue de penser comme tels. Karen Akoka montre qu’en réalité, c’est plutôt la manière dont on instruit ces demandes en les plaçant sous l’égide de politiques migratoires plus restrictives, mais aussi l’histoire propre de ceux qui les instruisent, qui expliquent bien plus efficacement cette chute. Entre 1950 et 1980 par exemple, nombre d’officiers instructeurs étaient issus des mêmes pays que les requérants. C’était l’époque où l’Ofpra faisait davantage figure de “consulat des pays disparus”, et où, par leur trajectoire personnelle, les instructeurs se trouvaient être eux-mêmes des réfugiés, ou les enfants de réfugiés. Aujourd’hui ce sont massivement des agents français, fonctionnaires, qui traitent les dossiers à une époque où l’on ne subordonne plus les choix au Rideau de fer, mais plutôt sous la houlette d’une politique migratoire et de ce qui a sédimenté dans les politiques publiques comme “le problème islamiste”.

    Rassemblé ici au pas de course mais très dense, le travail de Karen Akoka est un exemple vibrant de la façon dont l’histoire, et donc une approche pluridisciplinaire qui fait la part belle aux archives et à une enquête d’histoire orale, enrichit dans toute son épaisseur un travail entamé comme sociologue. Du fait de la trajectoire de l’autrice, il est aussi un exemple lumineux de tout ce que peut apporter une démarche réflexive. Ca vaut pour la façon dont on choisit un mot plutôt qu’un autre. Mais ça vaut aussi pour la manière dont on peut déconstruire des façons de penser, ou des habitudes sur son lieu de travail, par exemple. En effet, avant de soutenir sa thèse en 2012, Karen Akoka a travaillé durant cinq ans pour le HCR, le Haut commissariat aux réfugiés des Nations-Unies. On comprend très bien, à la lire, combien elle a pu d’abord croire, et même nourrir, certaines fausses évidences. Jusqu’à être “mal à l’aise” avec ces images et ces chimères qu’elle entretenait, depuis son travail - qui, en fait, consistait à “fabriquer des réfugiés”. Pour en éliminer d’autres.

    https://www.franceculture.fr/societe/refugies-migrants-exiles-ou-demandeur-dasile-a-chaque-mot-sa-fiction-e

    #asile #migrations #réfugiés #catégorisation #catégories #mots #terminologie #vocabulaire #Ofpra #France #histoire #légitimité #migrants_économiques #réfugié_désirable #déshumanisation #Convention_de_Genève #politisation #réfugié_militant #Indochine #boat_people #bon_réfugié #Vietnam #militants #imaginaire #discours #persécution #persécution_politique #preuves #guerre_froide #immigration #fraudes #abus #Zaïre #filières_zaïroises #Mobutu #vrais_réfugiés #faux_réfugiés #procédure_d'asile #consulat_des_pays_disparus #politique_migratoire
    #Karen_Akoka
    ping @isskein @karine4 @sinehebdo @_kg_

    • ...même jour que l’envoi de ce post on a discuté en cours Licence Géo le séjour d’Ahmed publié en forme de carte par Karen Akoka dans l’atlas migreurop - hasard ! Et à la fin de son exposé un étudiant proposait par rapport aux catégories : Wie wäre es mit « Mensch » ? L’exemple du campement à Paris - des pistes ici pour approfondir !

    • Ce qui fait un réfugié

      Il y aurait d’un côté des réfugiés et de l’autre des migrants économiques. La réalité des migrations s’avère autrement complexe souligne la politiste #Karen_Akoka qui examine en détail comment ces catégories sont historiquement, socialement et politiquement construites.

      L’asile est une notion juridique précieuse. Depuis le milieu du XXe siècle, elle permet, à certaines conditions, de protéger des individus qui fuient leur pays d’origine en les qualifiant de réfugiés. Mais l’asile est aussi, à certains égards, une notion dangereuse, qui permet paradoxalement de justifier le fait de ne pas accueillir d’autres individus, les rejetant vers un autre statut, celui de migrant économique. L’asile devenant alors ce qui permet la mise en œuvre d’une politique migratoire de fermeture. Mais comment faire la différence entre un réfugié et un migrant économique ? La seule manière d’y prétendre consiste à s’intéresser non pas aux caractéristiques des personnes, qu’elles soient rangées dans la catégorie de réfugié ou de migrant, mais bien plutôt au travail qui consiste à les ranger dans l’une ou l’autre de ces deux catégories. C’est le grand mérite de « #L’Asile_et_l’exil », le livre important de Karen Akoka que de proposer ce renversement de perspective. Elle est cette semaine l’invitée de La Suite dans Les Idées.

      Et c’est la metteuse en scène Judith Depaule qui nous rejoint en seconde partie, pour évoquer « Je passe » un spectacle qui aborde le sujet des migrations mais aussi pour présenter l’Atelier des artistes en exil, qu’elle dirige.

      https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/ce-qui-fait-un-refugie

      #livre #catégorisation #catégories #distinction #hiérarchisation #histoire #ofpra #tri #subordination_politique #politique_étrangère #guerre_froide #politique_migratoire #diplomatie

    • La fabrique du demandeur d’asile

      « Il y a les réfugiés politiques, et c’est l’honneur de la France que de respecter le droit d’asile : toutes les communes de France en prennent leur part. Il y a enfin ceux qui sont entrés illégalement sur le territoire : ceux-là ne sont pas des réfugiés, mais des clandestins qui doivent retourner dans leur pays », disait déjà Gerald Darmanin en 2015. Mais pourquoi risquer de mourir de faim serait-il moins grave que risquer de mourir en prison ? Pourquoi serait-il moins « politique » d’être victime de programmes d’ajustement structurels que d’être victime de censure ?

      Dans son livre L’asile et l’exil, une histoire de la distinction réfugiés migrants (La découverte, 2020), Karen Akoka revient sur la construction très idéologique de cette hiérarchisation, qui est liée à la définition du réfugié telle qu’elle a été décidée lors de la Convention de Genève de 1951, à l’issue d’âpres négociations.

      Cette dichotomie réfugié politique/migrant économique paraît d’autant plus artificielle que, jusqu’aux années 1970, il suffisait d’être russe, hongrois, tchécoslovaque – et un peu plus tard de venir d’Asie du Sud-Est, du Cambodge, du Laos ou du Vietnam – pour décrocher le statut de réfugié, l’objectif premier de la France étant de discréditer les régimes communistes. Nul besoin, à l’époque, de montrer qu’on avait été individuellement persécuté ni de nier la dimension économique de l’exil.

      Aujourd’hui, la vaste majorité des demandes d’asile sont rejetées. Qu’est ce qui a changé dans les années 1980 ? D’où sort l’obsession actuelle des agents de l’OFPRA (l’Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour la fraude et les « faux » demandeurs d’asile ?

      Plutôt que de sonder en vain les identités et les trajectoires des « demandeurs d’asile » à la recherche d’une introuvable essence de migrant ou de réfugié, Karen Akoka déplace le regard vers « l’offre » d’asile. Avec la conviction que les étiquettes en disent moins sur les exilés que sur ceux qui les décernent.

      https://www.youtube.com/watch?v=bvcc0v7h2_w&feature=emb_logo

      https://www.hors-serie.net/Aux-Ressources/2020-12-19/La-fabrique-du-demandeur-d-asile-id426

    • « Il n’est pas possible d’avoir un système d’asile juste sans politique d’immigration ouverte »

      La chercheuse Karen Akoka a retracé l’histoire du droit d’asile en France. Elle montre que l’attribution de ce statut a toujours reposé sur des intérêts politiques et diplomatiques. Et que la distinction entre les « vrais » et les « faux » réfugiés est donc discutable.

      Qui étaient les personnes qui ont été violemment évacuées du camp de la place de la République, il y a quatre semaines ? Ceux qui les aident et les défendent utilisent le mot « exilés », pour décrire une condition qui transcende les statuts administratifs : que l’on soit demandeur d’asile, sans-papiers, ou sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, les difficultés restent sensiblement les mêmes. D’autres préfèrent le mot « illégaux », utilisé pour distinguer ces étrangers venus pour des raisons économiques du seul groupe que la France aurait la volonté et les moyens d’accueillir : les réfugiés protégés par le droit d’asile. Accordé par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) depuis 1952, ce statut permet aujourd’hui de travailler et de vivre en France à celles et ceux qui peuvent prouver une persécution ou une menace dans leur pays d’origine. Pour les autres, le retour s’impose. Mais qui décide de l’attribution du statut, et selon quels critères ?

      Pour le savoir, Karen Akoka a retracé l’histoire de l’Ofpra. Dressant une galerie de portraits des membres de l’institution, retraçant le regard porté sur les Espagnols, les Yougoslaves, les boat-people ou encore les Zaïrois, elle montre dans l’Asile et l’Exil (La Découverte) que l’asile a toujours été accordé en fonction de considérations politiques et diplomatiques. Elle remet ainsi en cause l’idée que les réfugiés seraient « objectivement » différents des autres exilés, et seuls légitimes à être dignement accueillis. De quoi prendre conscience (s’il en était encore besoin) qu’une autre politique d’accueil est possible.
      Comment interprétez-vous les images de l’évacuation du camp de la place de la République ?

      Quand on ne connaît pas la situation des personnes exilées en France, cela peut confirmer l’idée que nous serions en situation de saturation. Il y aurait trop de migrants, la preuve, ils sont dans la rue. Ce n’est pas vrai : si ces personnes sont dans cette situation, c’est à cause de choix politiques qui empêchent toute forme d’intégration au tissu social. Depuis les années 90, on ne peut plus légalement travailler quand on est demandeur d’asile. On est donc dépendant de l’aide publique. Avec le règlement européen de Dublin, on ne peut demander l’asile que dans le premier pays de l’Union européenne dans lequel on s’enregistre. Tout cela produit des illégaux, qui se trouvent par ailleurs enfermés dans des statuts divers et complexes. Place de la République, il y avait à la fois des demandeurs d’asile, des déboutés du droit d’asile, des « dublinés », etc.
      Y a-t-il encore des groupes ou des nationalités qui incarnent la figure du « bon réfugié » ?

      Aujourd’hui, il n’y a pas de figure archétypale du bon réfugié au même titre que le dissident soviétique des années 50-60 ou le boat-people des années 80. Il y a tout de même une hiérarchie des nationalités qui fait que les Syriens sont perçus le plus positivement. Mais avec une différence majeure : alors qu’on acheminait en France les boat-people, les Syriens (comme beaucoup d’autres) doivent traverser des mers, franchir des murs… On fait tout pour les empêcher d’arriver, et une fois qu’ils sont sur place, on les reconnaît à 90 %. Il y a là quelque chose de particulièrement cynique.
      Vos travaux reviennent à la création de l’Ofpra en 1952. Pourquoi avoir repris cette histoire déjà lointaine ?

      Jusqu’aux années 80, l’Ofpra accordait le statut de réfugié à 80 % des demandeurs. Depuis les années 90, environ 20 % l’obtiennent. Cette inversion du pourcentage peut amener à la conclusion qu’entre les années 50 et 80, les demandeurs d’asile étaient tous de « vrais » réfugiés, et que depuis, ce sont majoritairement des « faux ». Il était donc important d’étudier cette période, parce qu’elle détermine notre perception actuelle selon laquelle l’asile aurait été dénaturé. Or il apparaît que cette catégorie de réfugié a sans cesse été mobilisée en fonction de considérations diplomatiques et politiques.

      La question de l’asile n’a jamais été neutre. En contexte de guerre froide, le statut de réfugié est attribué presque automatiquement aux personnes fuyant des régimes communistes que l’on cherche à décrédibiliser. Lorsqu’on est russe, hongrois ou roumain, ou plus tard vietnamien, cambodgien ou laotien, on est automatiquement reconnu réfugié sans qu’il soit nécessaire de prouver que l’on risque d’être persécuté ou de cacher ses motivations économiques. Ce qui apparaît comme de la générosité est un calcul politique et diplomatique. Les 80 % d’accords de l’époque sont autant pétris de considérations politiques que les 80 % de rejets aujourd’hui.
      Ces considérations conduisent alors à rejeter les demandes émanant de certaines nationalités, même dans le cas de régimes communistes et/ou autoritaires.

      Il y a en effet d’importantes différences de traitement, qui s’expliquent principalement par l’état des relations diplomatiques. La France est réticente à accorder l’asile aux Yougoslaves ou aux Portugais, car les relations avec Tito ou Salazar sont bonnes. Il n’y a d’ailleurs même pas de section portugaise à l’Ofpra ! Mais au lieu de les rejeter massivement, on les dirige vers les procédures d’immigration. La France passe des accords de main- d’œuvre avec Belgrade, qui permettent d’orienter les Yougoslaves vers la régularisation par le travail et de faire baisser le nombre de demandeurs d’asile.

      Grâce aux politiques d’immigration ouvertes on pouvait donc diriger vers la régularisation par le travail les nationalités rendues « indésirables » en tant que réfugiés en raison des relations diplomatiques. On pouvait prendre en compte les questions de politique étrangère, sans que cela ne nuise aux exilés. Aujourd’hui, on ne peut plus procéder comme cela, puisque la régularisation par le travail a été bloquée. Les rejets ont donc augmenté et la question du « vrai-faux » est devenu le paradigme dominant. Comme il faut bien justifier les rejets, on déplace la cause des refus sur les demandeurs en disséquant de plus en plus les biographies pour scruter si elles correspondent ou non à la fiction d’une identité de réfugié supposée neutre et objective.

      Cela montre qu’il n’est pas possible d’avoir un système d’asile juste sans politique d’immigration ouverte, d’abord parce que les catégories de réfugiés et de migrants sont poreuses et ne reflètent qu’imparfaitement la complexité des parcours migratoires, ensuite parce qu’elles sont largement façonnées par des considérations politiques.
      Vous identifiez les années 80 comme le moment où change la politique d’asile. Comment se déroule cette évolution ?

      Les changements de cette période sont liés à trois grands facteurs : la construction de l’immigration comme un problème qui arrime la politique d’asile à l’impératif de réduction des flux migratoires ; la fin de la guerre froide qui diminue l’intérêt politique à l’attribution du statut ; et la construction d’une crise de l’Etat social, dépeint comme trop dépensier et inefficace, ce qui justifie l’austérité budgétaire et la rigueur juridique dans les institutions en charge des étrangers (et plus généralement des pauvres). L’Ofpra va alors passer d’un régime des réfugiés, marqué par un fort taux d’attribution du statut, des critères souples, une activité tournée vers l’accompagnement des réfugiés en vue de leur intégration, à un régime des demandeurs d’asile orienté vers une sélection stricte et la production de rejets qui s’appuient sur des exigences nouvelles. Désormais, les demandeurs doivent montrer qu’ils risquent d’être individuellement persécutés, que leurs motivations sont purement politiques et sans aucune considération économique. Ils doivent aussi fournir toujours plus de preuves.
      Dans les années 80, ce n’était pas le cas ?

      La particularité de la décennie 80 est qu’elle voit coexister ces deux régimes, en fonction des nationalités. Les boat-people du Laos, du Cambodge et du Vietnam reçoivent automatiquement le statut de réfugié sur la seule base de leur nationalité. Et pour cause, non seulement on retrouve les questions de guerre froide, mais s’ajoutent des enjeux postcoloniaux : il faut que la figure de l’oppresseur soit incarnée par les anciens colonisés et non plus par la France. Et n’oublions pas les besoins de main- d’œuvre, toujours forts malgré les restrictions de l’immigration de travail mises en place dès les années 70. L’arrivée de ces travailleurs potentiels apparaît comme une opportunité, d’autant qu’on les présume dociles par stéréotype. Au même moment, les Zaïrois, qui fuient le régime du général Mobutu, sont massivement rejetés.
      Pourquoi ?

      Après les indépendances, la France s’efforce de maintenir une influence forte en Afrique, notamment au Zaïre car c’est un pays francophone où la France ne porte pas la responsabilité de la colonisation. C’est également un pays riche en matières premières, qui fait figure de rempart face aux Etats communistes qui l’entourent. Les Zaïrois qui demandent l’asile doivent donc montrer qu’ils sont individuellement recherchés, là où prévalait auparavant une gestion par nationalité. L’Ofpra surmédiatise les fraudes des Zaïrois, alors qu’il étouffe celles des boat-people. On a donc au même moment deux figures absolument inversées. Dans les années 90, la gestion de l’asile bascule pour tous dans le système appliqué aux Zaïrois. Cette rigidification entraîne une augmentation des fraudes, qui justifie une nouvelle surenchère d’exigences et de contrôles dans un cercle vicieux qui perdure jusqu’aujourd’hui.
      Il faut ajouter le fait que l’Ofpra devient un laboratoire des logiques de management.

      L’Ofpra est longtemps resté une institution faible. Il était peu considéré par les pouvoirs publics, en particulier par sa tutelle, les Affaires étrangères, et dirigé par les diplomates les plus relégués de ce ministère. Au début des années 90, avec la construction de l’asile comme « problème », des sommes importantes sont injectées dans l’Ofpra qui s’ennoblit mais sert en retour de lieu d’expérimentation des stratégies de management issues du secteur privé. Les agents sont soumis à des exigences de productivité, de standardisation, et à la segmentation de leur travail. On leur demande notamment de prendre un certain nombre de décisions par jour (deux à trois aujourd’hui), faute de quoi ils sont sanctionnés.

      Cette exigence de rapidité s’accompagne de l’injonction à justifier longuement les décisions positives, tandis qu’auparavant c’était davantage les rejets qui devaient être motivés. Cette organisation productiviste est un facteur d’explication du nombre grandissant de rejets. La division du travail produit une dilution du sentiment de responsabilité qui facilite cette production des rejets. Ce n’est pas que les agents de l’Ofpra fassent mal leur travail. Mais les techniques managériales influent sur leurs pratiques et elles contribuent aux 80 % de refus actuels.
      Quelle est l’influence de la question religieuse sur l’asile ?

      Pour aborder cette question, je suis partie d’un constat : depuis la fin des années 90, un nouveau groupe, composé de femmes potentiellement victimes d’excision ou de mariage forcé et de personnes homosexuelles, a accès au statut de réfugié. Comment expliquer cette ouverture à un moment où la politique menée est de plus en plus restrictive ? On pense bien sûr au changement des « mentalités », mais cette idée, si elle est vraie, me semble insuffisante. Mon hypothèse est que c’est aussi parce que nous sommes passés du problème communiste au problème islamiste comme soubassement idéologique de l’attribution du statut. Par ces nouvelles modalités d’inclusion se rejoue la dichotomie entre un Occident tolérant, ouvert, et un Sud global homophobe, masculiniste, sexiste.

      Cette dichotomie a été réactualisée avec le 11 septembre 2001, qui a donné un succès aux thèses sur le choc des civilisations. On retrouve cette vision binaire dans la façon dont on se représente les guerres en Afrique. Ce seraient des conflits ethniques, flous, irrationnels, où tout le monde tire sur tout le monde, par opposition aux conflits politiques de la guerre froide. Cette mise en opposition permet de sous-tendre l’idée selon laquelle il y avait bien par le passé de vrais réfugiés qui arrivaient de pays avec des problèmes clairs, ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui. Cette vision culturaliste des conflits africains permet également de dépolitiser les mouvements migratoires auxquels ils donnent lieu, et donc de délégitimer les demandes d’asile.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/12/20/il-n-est-pas-possible-d-avoir-un-systeme-d-asile-juste-sans-politique-d-i

    • Le tri aux frontières

      En retraçant l’histoire de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, Karen Akoka montre que l’accueil des migrants en France relève d’une distinction non assumée entre « bons » réfugiés politiques et « mauvais » migrants économiques.
      « Pourquoi serait-il plus légitime de fuir des persécutions individuelles que des violences collectives ? Pourquoi serait-il plus grave de mourir en prison que de mourir de faim ? Pourquoi l’absence de perspectives socio-économiques serait-elle moins problématique que l’absence de liberté politique ? »

      (p. 324)

      Karen Akoka, maîtresse de conférences en sciences politique à l’Université Paris Nanterre et associée à l’Institut des sciences sociales du politique, pose dans cet ouvrage des questions essentielles sur les fondements moraux de notre société, à la lumière du traitement réservé aux étrangers demandant une forme de protection sur le territoire français. Les institutions publiques concernées – principalement le ministère des Affaires Étrangères, l’ Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), le ministère de l’Intérieur – attribuent depuis toujours aux requérants un degré variable de légitimité : ce dernier, longtemps lié à la nationalité d’origine, s’incarne en des catégories (réfugié, boat people, demandeur d’asile, migrant…) qui sont censées les distinguer et les classer, et dont le sens, les usages, et les effets en termes d’accès aux droits évoluent dans le temps. Cet ouvrage a le grand mérite de dévoiler les processus organisationnels, les rapports de force, les intérêts politiques, et les principes moraux qui sous-tendent ces évolutions de sens et d’usage des catégories de l’asile.

      Ce dévoilement procède d’une entreprise socio-historique autour de la naissance et du fonctionnement de l’Ofpra, entre les années 1950 et les années 2010, et notamment des pratiques de ses agents. Dans une approche résolument constructiviste, la figure du « réfugié » (et en creux de celui qui n’est pas considéré « réfugié ») émerge comme étant le produit d’un étiquetage dont sont responsables, certes, les institutions, mais qui est finalement délégué aux agents chargés de la mise en œuvre des règles et orientations politiques.

      Comment est-on passé d’une reconnaissance presque automatique du statut de réfugié pour des communautés entières de Russes, Géorgiens, Hongrois dans les années 1960 et 1970, à des taux de rejets très élevés à partir des années 1990 ? À quel moment et pourquoi la preuve d’un risque individuel (et non plus d’une persécution collective) est devenue un requis ? À rebours d’une explication qui suggérerait un changement de profil des requérants, l’auteure nous invite à rentrer dans les rouages de la fabrique du « réfugié » et de ses alter ego : le « demandeur d’asile » et le « migrant économique ». Pour comprendre à quoi cela tient, elle se penche sur le travail des agents qui sont appelés à les ranger dans une de ces multiples catégories, et sur les éléments (moraux, organisationnels, économiques, et politiques) qui influencent leurs arbitrages.
      Un voyage dans le temps au sein de l’OFPRA

      En s’appuyant à la fois sur les archives ouvertes et sur de nombreux entretiens, son livre propose un éclairage sur l’évolution des décisions prises au sein de l’Ofpra, au plus près des profils et des expériences des hommes et femmes à qui cette responsabilité a été déléguée : les agents.

      Karen Akoka propose une reconstruction chronologique des événements et des logiques qui ont régi l’octroi de l’asile en France à partir de l’entre-deux-guerres (chapitre 1), en s’attardant sur la « fausse rupture » que représente la création de l’Ofpra en 1952, à la suite de la ratification de la Convention de Genève (chapitre 2). Elle montre en effet que, loin de représenter un réel changement avec le passé, la protection des réfugiés après la naissance de cette institution continue d’être un enjeu diplomatique et de politique étrangère pendant plusieurs décennies.

      Les chapitres suivants s’attachent à montrer, de façon documentée et parfois à rebours d’une littérature scientifique jusque-là peu discutée (voir Gérard Noiriel, Réfugiés et sans-papiers, Paris, Hachette, 1998), que la création de l’Ofpra n’est pas exemplaire d’un contrôle « purement français » de l’asile : le profil des agents de l’Ofpra compte, et se révèle déterminant pour la compréhension de l’évolution des pourcentages de refus et d’acceptation des demandes. En effet, entre 1952 et la fin des années 1970, des réfugiés et des enfants de réfugiés occupent largement la place d’instructeurs de demandes de leurs compatriotes, dans une période de guerre froide où les ressortissants russes, géorgiens, hongrois sont reconnus comme réfugiés sur la simple base de leur nationalité. Les contre-exemples sont heuristiques et ils montrent les intérêts français en politique étrangère : les Yougoslaves, considérés comme étant des ressortissants d’un régime qui s’était désolidarisé de l’URSS, et les Portugais, dont le président Salazar entretenait d’excellents rapports diplomatiques avec la France, étaient pour la plupart déboutés de leur demande ; y répondre positivement aurait été considéré comme un « acte inamical » vis-à-vis de leurs dirigeants.

      Les années 1980 sont une décennie de transition, pendant laquelle on passe d’un « régime des réfugiés » à un « régime des demandeurs d’asile », où la recherche d’une crainte individuelle de persécution émerge dans les pratiques des agents. Mais toujours pas vis-à-vis de l’ensemble des requérants : des traitements différenciés continuent d’exister, avec d’évidentes préférences nationales, comme pour les Indochinois ou boat people, et des postures de méfiance pour d’autres ressortissants, tels les Zaïrois. Ce traitement discriminatoire découle encore des profils des agents chargés d’instruire les demandes : ils sont indochinois pour les Indochinois, et français pour les Zaïrois. La rhétorique de la fraude, pourtant bien documentée pour les ressortissants indochinois aussi, est largement mobilisée à charge des requérants africains. Elle occupe une place centrale dans le registre gouvernemental dans les années 1990, afin de légitimer des politiques migratoires visant à réduire les flux.

      L’entrée par le profil sociologique des agents de l’Ofpra et par les changements organisationnels internes à cet organisme est éclairante : la proximité culturelle et linguistique avec les publics n’est plus valorisée ; on recherche des agents neutres, distanciés. À partir des années 1990, l’institution fait évoluer les procédures d’instruction des demandes de façon à segmenter les compétences des agents, à déléguer aux experts (juristes et documentaristes), à réduire le contact avec les requérants ; l’organisation introduit progressivement des primes au rendement selon le nombre de dossiers traités, et des sanctions en cas de non remplissage des objectifs ; des modalités informelles de stigmatisation touchent les agents qui accordent trop de statuts de réfugié ; le recrutement d’agents contractuels permet aux cadres de l’Ofpra d’orienter davantage leur façon de travailler. Il apparaît alors qu’agir sur le profil des recrutés et sur leurs conditions de travail est une manière de les « contrôler sans contrôle officiel ».

      L’approche socio-historique, faisant place à différents types de données tels les mémoires, le dépouillement d’archives, et les entretiens, a l’avantage de décrire finement les continuités et les ruptures macro, et de les faire résonner avec les expériences plus micro des agents dans un temps long. Aussi, l’auteure montre que leurs marges de manœuvre sont largement influencées par, d’un côté, les équilibres politiques internationaux, et de l’autre, par l’impact du new public management sur cette organisation.

      Le retour réflexif de l’auteure sur sa propre expérience au sein du HCR, où elle a travaillé entre 1999 et 2004, est aussi le gage d’une enquête où le sens accordé par les interlocuteurs à leurs pratiques est pris au sérieux, sans pour autant qu’elles fassent l’objet d’un jugement moral. Les dilemmes moraux qui parfois traversent les choix et les hésitations des enquêté.e.s éclairent le continuum qui existe entre l’adhésion et la résistance à l’institution. Mobiliser à la fois des extraits d’entretiens de « résistants » et d’« adhérents », restituer la puissance des coûts de la dissidence en termes de réputation auprès des collègues, faire de la place aux bruits de couloirs : voilà les ingrédients d’une enquête socio-historique se rapprochant de la démarche ethnographique.
      Pour en finir avec la dichotomie réfugié/migrant et la morale du vrai/faux

      Une des contributions essentielles de l’ouvrage consiste à déconstruire l’édifice moral de l’asile, jusqu’à faire émerger les paradoxes de l’argument qui consisterait à dire que protéger l’asile aujourd’hui implique de lutter contre les fraudeurs et de limiter l’attribution du statut aux plus méritants. Karen Akoka aborde au fond des enjeux politiques cruciaux pour notre société, en nous obligeant, si encore il en était besoin, à questionner la légitimité de distinctions (entre réfugié et migrant) qui ne sont pas sociologiquement fondées, mais qui servent en revanche des intérêts et des logiques politiques des plus dangereuses, que ce soit pour maquiller d’humanitarisme la volonté cynique de davantage sélectionner les candidats à l’immigration, ou pour affirmer des objectifs populistes et/ou xénophobes de réduction des entrées d’étrangers sur le territoire sous prétexte d’une prétendue trop grande diversité culturelle ou encore d’une faible rentabilité économique.

      Ce livre est une prise de position salutaire contre la rhétorique des « vrais et faux réfugiés », contre la posture de « autrefois c’était différent » (p. 27), et invite à arrêter de porter un regard moralisateur sur les mensonges éventuels des demandeurs : ces mensonges sont la conséquence du rétrécissement des cases de la protection, de la surenchère des horreurs exigées pour avoir une chance de l’obtenir, de la réduction des recours suspensifs à l’éloignement du territoire en cas de refus de l’Ofpra… La portée politique d’une sociohistoire critique des étiquetages est en ce sens évidente, et l’épilogue de Karen Akoka monte en généralité en mettant en perspective la dichotomie réfugié/migrant avec d’autres populations faisant l’objet de tri : le parallèle avec les pauvres et les guichetiers étudiés par Vincent Dubois (La vie au guichet. Relation administrative et traitement de la misère, Paris, Economica, 2003) permet de décloisonner le cas des étrangers pour montrer comment le système justifie la (non)protection des (in)désirables en la présentant comme nécessaire ou inévitable.

      https://www.icmigrations.cnrs.fr/2021/05/25/defacto-026-08

    • Karen Akoka : « Le statut de réfugié en dit plus sur ceux qui l’attribuent que sur ceux qu’il désigne »

      Alors que l’accueil d’exilés afghans divise les pays de l’Union européenne, l’interprétation par la France du droit d’asile n’a pas toujours été aussi restrictive qu’aujourd’hui, explique, dans un entretien au « Monde », la sociologue spécialiste des questions migratoires.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/30/karen-akoka-le-statut-de-refugie-en-dit-plus-sur-ceux-qui-l-attribuent-que-s

  • EZLN : trente-sept ans de dignité et d’autonomie

    Raúl Zibechi

    https://lavoiedujaguar.net/EZLN-trente-sept-ans-de-dignite-et-d-autonomie

    En ces temps féroces, il y a peu à célébrer. Tandis que l’obscurité du système devient routinière, lorsque ceux d’en haut nous dépossèdent par la mort et la violence, les lumières d’en bas brillent de tout leur éclat, déchirant la nuit, illuminant les chemins et les pentes. Le trente-septième anniversaire de l’Armée zapatiste de libération nationale est certainement la lumière la plus puissante du firmament latino-américain.

    L’EZLN fête son trente-septième anniversaire en faisant face à l’une des plus grandes offensives militaires depuis longtemps, encouragée par le gouvernement progressiste d’Andrés Manuel López Obrador, par le gouvernement du Chiapas et plusieurs municipalités de ce État, qui ont lancé une guerre d’usure contre les territoires autonomes, pour dépouiller et détruire l’EZLN et ses bases de soutien.

    Mais que célébrons-nous dans les faits ? La continuité et la persévérance d’un mouvement révolutionnaire différent de tout ce qui l’a précédé, quelque chose que nous devons considérer dans toute sa transcendance. Non seulement ils n’ont pas capitulé, ne se sont pas vendus et n’ont pas trahi, mais ils n’ont pas répété le schéma avant-gardiste qui, en transformant leurs dirigeants en nouvelles élites, reproduit la culture dominante. (...)

    #Raúl_Zibechi #Mexique #EZLN #zapatistes #autonomie #dignité #persévérance #Chili #Argentine #Colombie #Pérou

  • #Conférence_de_presse conjointe sur la réponse européenne à la #menace_terroriste

    Une conférence de presse a eu lieu hier à Paris, avec #Sebastian_Kurz (chancelier autrichien), #Angela_Merkel, #Mark_Rutte (Pays Bas) ainsi qu’avec le président du Conseil européen, #Charles_Michel, et la présidente de la Commission européenne, #Ursula_Von_der_Leyen.

    La conférence de presse complète est visible ici : https://www.youtube.com/watch?v=zL6_Ewwy8dE&feature=youtu.be

    Message reçu via la mailing-list Migreurop, 11.11.2020 (que j’anonymise et modifie légèrement) :

    Lors de cette conférence ont été tenu des propos potentiellement inquiétants par Emmanuel #Macron. Dans sa prise de parole officielle, il a déclaré : « Il ne faut en rien confondre la lutte contre l’#immigration_clandestine et le terrorisme, mais il nous faut regarder lucidement les #liens qui existent entre ces deux phénomènes. » (à 4mn52sec.)
    Parfaite illustration de l’utilisation rhétorique de la litote !
    En résumé tout ce qui est dit avant le « mais » ne compte pas…

    Plus tard dans la conférence de presse, une journaliste lui pose la question du respect du #droit_d’asile, et il répond ceci : « Tout particulièrement, et c’est un sujet dont nous devons nous emparer collectivement, nous constatons dans tous nos pays à un dévoiement de ce qui est le droit d’asile. Le droit d’asile est fait pour les #combattants_de_la_paix, pour ceux qui prennent un #risque dans leur choix politique dans leur pays. Et nous voyons de plus en plus aujourd’hui de personnes qui viennent demander le droit d’asile en Europe et qui viennent de pays qui ne sont pas en #guerre, auxquels nous donnons des centaines de milliers de #visas chaque année. Donc il y a un dévoiement, qui est utilisé chaque année par des trafiquants, par des réseaux qui sont bien identifiés. » (à 35mn20sec.)

    Ces mots sont inquiétants…
    D’abord parce que Macron, quand il parle du droit d’asile sous cette forme, ne parle pas du droit d’asile au sens de la #convention_de_Genève, mais bien uniquement de l’asile sous sa forme constitutionnelle française.
    #Asile_constitutionnel : "toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la #liberté" (alinéa 4 du préambule de la Constitution de 1946)
    L’OFPRA le détaille comme ceci :
    "existence d’une #persécution_effective (et donc pas seulement d’une #crainte_de_persécution)
    les auteurs des persécutions peuvent être déterminés ou non, organisés ou non
    le demandeur a fait preuve d’un engagement actif en faveur de l’instauration d’un régime démocratique ou des valeurs qui s’y attachent (liberté d’expression, liberté d’association, liberté syndicale...)
    l’engagement du demandeur doit être dicté par des considérations d’#intérêt_général (et non d’ordre personnel)"

    Cette forme est bien plus restrictive que l’asile au sens de la Convention :
    Article 1, A, 2 :
    « toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. ».

    Quand Emmanuel Macron déclare que c’est un sujet dont les pays européens doivent s’emparer collectivement, est-ce qu’il ne faut pas craindre que des discussions au sein des Etats-membres s’engagent sur une #restriction des #critères d’attribution de l’asile ? Voire une #remise_en_cause de l’asile conventionnel ?
    Ce vendredi doit se tenir une réunion du Conseil Européen, avec tous les ministres de l’intérieur européens. Il faut rappeler que Gérald Darmanin aurait évoqué une remise en cause du droit d’asile, le 18 octobre. Sujet qui n’aurait « pas été à l’ordre du jour » du conseil de défense, contrairement à son souhait.
    https://blogs.mediapart.fr/david-t/blog/191020/itineraire-dune-info-gatee

    Ce #glissement _émantique de la France, qui je l’espère ne va pas déteindre sur les autres Etats-membres.

    #extrémisme_violent #terrorisme #asile #migrations #réfugiés

    ping @isskein @karine4

  • Asylum Based on Sexual Orientation and Gender Identity Persecution: The Political Discourse in Switzerland

    For nearly three decades, Swiss officials have registered asylum claims based on persecution due to sexual orientation and gender identity. Initially, a predominantly administrative act, the issue is now present and debated in the political space. In these lines, I describe how the issue has developed into an ideologically debated concern.

    At least since 1993, the Swiss authorities have been assessing asylum claims based on persecution due to sexual orientation and gender identity (SOGI). (Bertschi 2007) A legal framework was developed, and the issue gradually reached legal and administrative consciousness. Given the topical intersection between the disputed policy fields of asylum and sexuality, it is somehow surprising that the issue emerged only recently in political debates and is still of low salience. In what follows, I will discuss how the debate on SOGI-related asylum claims evolved from a technocratic and subsequently left-wing issue into a subject of ideologically debated concern.

    An Issue Owned by the Left

    The Green party brought the issue to the fore by arguing that sexual orientation- and gender identity-based persecution was widespread and that the estimated acceptance rate of related cases was relatively low. They highlighted a need for action. (Grüne 2009)

    In 2009, a motion demanding to include SOGI explicitly into the asylum law was filed by Prelicz-Huber (Greens). However, the Federal Council concluded that the current categorization of “specific social group” was inclusive enough. The National Council shared this evaluation and rejected the request by 125 to 64 votes, signaling a clear verdict that mirrored a clear political division. (Curia Vista 2009a)

    The Green and the Social Democratic fractions of the National Council unanimously supported the claim, while the others rejected it. In a statement for a newspaper, a member of the Swiss People’s Party (SVP), Mr Fehr highlighted an enhanced risk of abuse of the system, as a motive for rejecting the claim. He further stated that such an adaptation of the asylum law would lead to “hundreds of thousands of new refugees.” (Pomper 2010)

    Up until 2018, sexual orientation- and gender identity-based asylum were on the National Council’s agenda for at least nine times. The interpellations covered, among other aspects, practices of decision-making and adequate accommodation. The Federal Council deemed street-level bureaucrats’ training as appropriate and assessed the current practices as sufficient. Only one interpellation did not originate from the left-wing. (Curia Vista 2009b; 2013a&b; 2014a, b&c; 2017; 2018)

    Local Politics and Fundamental Debates

    By 2017, the topic had reached the sub-national level. Authorities in Basel-Stadt, Bern and Zürich responded to related interpellations and motions, mostly originating from the left. The executives demonstrated awareness of the concerns, even though the willingness for a national commitment was partly found wanting. The authorities of Zürich reinforced their aim of being a role model and Bern included the issue of accommodations for LGBT-asylum seekers in their Action Plan for Equality 2019-2022. The executive of Basel-Stadt, though, questioned the appropriateness of uniform rules of accommodations and prioritized instead recommendations and individual solutions. (Zürich 2017a&b; Basel-Stadt 2019; Bern 2019 & 2020)

    Zürich’s case was, however, the most revelatory one. By autumn 2017, the 14 known cases were already accommodated in individualized solutions. A postulate by Sangines and Denoth (Social Democrats) to institutionalize this practice of individual accommodations was clearly accepted. However, the request sparked a vigorous discussion, that is, within 45 minutes, differing priorities and worldviews were displayed. (Zürich 2017a&b)

    A Debate With No Holds Barred

    The postulate demanding the institutionalization of individual accommodations was supported by an alliance of the left parties and the Christian-Democrats. The Liberals and Green Liberals abstained, and the SVP opposed it. The arguments of the proponents focused on the protection of the people concerned. In regular accommodations, according to the argument, an outing might result in mobbing or other forms of violence. Proven as functional in other cases, separated solutions were described as simple and effective.

    The opponents argued in favor of punishing the offenders rather than protecting the potential victims of mobbing. Individual accommodations were further laid-out as ostracism. While stressing the low number of cases, they accused the left of ignoring the alleged problem of non-acceptance of liberal Swiss values by some immigrants.

    The debate took a brisk turn and led to highly controversial statements. Members of the SVP were blamed for standing up for LGBTs only due to opportunistic and nationalist motives. By contrast, a representative of the SVP accused the supporters of pursuing higher budgets for the social system. Furthermore, he stated that supporting the claim was inhuman and antisocial, as it would entrap humans and question the dignity of the people in Africa [sic]. (Zürich 2017b)

    A New Discourse?

    Following the debate, two members of the SVP handed in an interpellation, focusing on whether the necessity of separated accommodations would reveal a failure of the integration offices. It was, moreover, argued that the progressive Swiss culture would demand elucidation rather than exclusion of LGBT asylum seekers in separate accommodations. (Zürich 2018)

    As shown, the matter of SOGI-based asylum claims has entered the political space, originally occupied by the left-wing parties. Later, the political right became involved as well. (e.g. GaySVP 2018) However, the debate in Zürich exposed fundamentally differing priorities, that is, the right-wing parties stressed the potential misuse, found potential threats to the supposedly liberal Swiss values, and labeled intolerance as a problem of immigrants. Meanwhile, the left-wing parties argued in favor of the protection and adequate treatment of the concerned people, as well as for uniform solutions concerning the accommodations. (Junge Grüne)

    As a subject of both policy-fields of asylum and sexuality, the topic has a high potential of inherent conflict. Over the past years, although there has been an increase in the number of actors involved, the Swiss practice is still considered inadequate and at times incoherent with the UNHCR guidelines. But it is also apparent that the issue is becoming increasingly prominent, both at the institutional and political levels. (Flüchtlingshilfe 2019; SEM 2019; Basel-Stadt 2020) It remains to be seen whether its salience will increase and whether the issue will spark more debate. Regardless of its topicality, SOGI-based asylum is more than a mere administrative act, as the political discourse exposes deeply rooted conflict lines.

    Mathis Schnell is a PhD-candidate and teaching assistant (quantitative methods) at the Laboratoire d’études des processus sociaux (LAPS) at the University of Neuchâtel. He holds a master’s degree in political science from the University of Zurich.

    Bibliography

    – Pomper, Désirée (2010). Schweiz: Asyl für Homosexuelle? 20 Minuten 03.03.2010, 3.
    – Bertschi, Martin (2007): Ausländer- und Flüchtlingsrecht. In: Ziegler, Andreas; Bertschi, Martin; Curchod, Alexandre; Herz, Nadja and Montini, Michel (editors). Rechte der Lesben und Schwulen in der Schweiz. Eingetragene Partnerschaft, faktische Lebensgemeinschaft, Rechtsfragen zur Homosexualität. 321-348.
    – Basel-Stadt (2019): Schriftliche Anfrage Zürcher. [12.07.2020].
    – Basel-Stadt (2020): Anzug Bertschi und Konsorten. [12.07.2020].
    – Bern (2019): Geschäftdetails Interpellation Rai. [12.07.2020].
    – Bern (2020): Geschäftdetails Postulat Rai. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2009a): Motion 09.3561. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2009b): Interpellation 09.3562. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2013a): Frage 13.5496. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2013b): Interpellation 13.4211. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2014a): Interpellation 14.3378. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2014b): Interpellation 14.3373. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2014c): Interpellation 14.3374. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2017): Interpellation 17.3588. [12.07.2020].
    – Curia Vista (2018): Interpellation 18.4014. 3 [12.07.2020].
    – Flüchtlingshilfe (2019): Asylgesuche von LGBTQI-Personen müssen nach besonderen Grundsätzen geprüft werden. [11.11.2020].
    – GaySVP (2018): Wer wir sind. [12.07.2020].
    – Grüne (2009): Homosexuelle Flüchtlinge brauchen Schutz. [12.07.2020].
    – Junge Grüne: Positionspapier Queer. [12.07.2020].
    – Staatssekretariat für Migration SEM (2019): Geschlechtsspezifische Verfolgung. [11.11.2020].
    – Zürich (2017a): Interpellation Hadi Huber und Brander. [12.07.2020].
    – Zürich (2017b): Postulat Sangines und Denoth. [12.07.2020].
    – Zürich (2018): Schriftliche Anfrage Iten und Widmer. [12.07.2020].

    https://blog.nccr-onthemove.ch/asylum-based-on-sexual-orientation-and-gender-identity-persecution-the-political-discourse-in-switzerland/?lang=fr

    #LGBT #homosexualité #asile #migrations #réfugiés #persécution #identité_de_genre #genre #Suisse

    ping @isskein @karine4

  • La #preuve dans les demandes d’#asile en raison de l’#orientation_sexuelle


    https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/rapport_cersa.pdf

    Terrain effectué par #Manuela_Salcedo_Robledo :

    Recherches en cours :
    « Droit d’asile pour les minorités sexuelles : comment construire la preuve de l’intime ? » financé par le Défenseur des droits et le CNRS, dirigé par Daniel Borrillo (Paris 10- LEGS).
    « Les interprètes-médiateurs en contexte migratoire » au sein du projet UPL, « Genre, Sexualité en migration ».

    https://legs.cnrs.fr/lequipe/membres/manuela-salcedo-robledo

    #migrations #réfugiés #LGBT #homosexualité #France #procédure_d'asile #persécution #rapport

  • Calais : maintien de l’interdiction de distribuer de la nourriture aux migrants

    Le tribunal administratif de Lille a rejeté mardi la demande de 13 associations et ONG de suspendre l’arrêté préfectoral leur interdisant de distribuer de la nourriture et des boissons aux migrants dans le centre de Calais. Leur avocat a annoncé vouloir faire appel.

    Les associations d’aide aux migrants de Calais essuient un nouveau revers. Dans une ordonnance rendue mardi 22 septembre, le tribunal administratif de Lille a rejeté une demande - faite par treize ONG et associations - de suspension d’un arrêté interdisant la distribution gratuite de nourriture et de boissons aux migrants dans certains endroits de Calais.

    La situation des migrants dans cette ville « ne [caractérise] pas des conditions de vie indignes de nature à justifier la suspension en urgence de la mesure prise par le préfet du Pas-de-Calais », peut-on lire dans le résumé de l’ordonnance.

    Selon ladite mesure, toute distribution gratuite par des associations non-mandatées par l’État est interdite jusqu’à fin septembre dans une vingtaine de rues, quais et places du centre-ville. Les autorités ont justifié cette interdiction par les « nuisances » causées par les distributions, les risques sanitaires liés au Covid-19 et le souci de salubrité publique.

    Une semaine après l’entrée en vigueur de cet arrêté, un groupement d’organisations, dont Médecins du Monde, l’Auberge des migrants, le Secours catholique et Emmaüs France, ont saisi le tribunal administratif de Lille le 16 septembre pour demander sa suspension. Selon elles, ce texte est « attentatoire au droit à la dignité, au principe de fraternité, à la possibilité d’aider autrui ».
    « Seul effet de l’interdiction : déplacer les lieux des distributions de quelques centaines de mètres »

    Pour le tribunal toutefois, les arguments des associations ne sont pas suffisamment solides, et la situation n’est d’ailleurs pas si problématique. ’"Le tribunal a constaté qu’une association mandatée par l’État [La Vie Active, NDLR] mettait à disposition d’une population de migrants estimée aujourd’hui à environ mille personnes (...) de l’eau sur la base d’une moyenne de 5,14 litres par personne et par jour et des repas au nombre de 2 402 par jour", est-il écrit dans le résumé de l’ordonnance de ce mardi.

    La Vie Active est en effet présente à Calais, à proximité d’un camp situé près du rond-point de Virval, surnommé l’’’Hospital’’. Mais les associations pointent non seulement le fait que ce lieu se trouve à une heure de marche du centre-ville - où sont contraints de dormir des migrants chassés par les démantèlements - mais aussi que cette association n’est pas, à elle seule, en mesure de s’occuper de tous les migrants de la ville - au nombre de 1 500, selon les militants.

    https://twitter.com/caritasfrance/status/1306878006153994240

    Le tribunal a également minimisé l’impact de cette interdiction sur le travail des humanitaires, estimant que « les associations requérantes continuaient à distribuer des repas et des boissons à proximité du centre-ville ». « L’interdiction édictée [a] eu pour seul effet de déplacer les lieux des distributions qu’elles assurent de quelques centaines de mètres seulement », peut-on lire dans le résumé de l’ordonnance.
    « Une limitation insupportable du droit des associations »

    À la suite de l’interdiction, les associations avaient de leur côté expliqué en être réduites à devoir se cacher pour apporter des vivres à cette population vulnérable. Pire, au moins deux associations, l’Auberge des migrants et Salam, ont assuré avoir été l’objet de ’’harcèlement policier’’ et même de contraventions alors qu’elles menaient des distributions en dehors du périmètre interdit par les autorités.

    Conséquence : ces nouvelles règles assorties à ces ’’entraves aux distributions’’ ont ’’un effet de dissuasion immense sur la solidarité’’, estime Juliette Delaplace, chargée de mission auprès des personnes exilées sur le littoral nord auprès du Secours Catholique, contactée par InfoMigrants. ’’Plein de personnes et de bénévoles ne sont pas à l’aise avec l’idée de se faire contrôler de manière répétée par les forces de l’ordre, cela se comprend’’, explique-t-elle, assurant que le collectif ’’va évidemment faire appel’’ de cette décision.

    « C’est une occasion manquée », a de son côté déploré à l’AFP l’avocat des ONG et associations d’aide aux migrants, Me Patrice Spinosi. Cet arrêté représente « une limitation insupportable du droit des associations à aider les personnes les plus vulnérables », a-t-il fustigé, quelques jours après avoir invoqué le principe de fraternité à l’audience.

    Selon l’avocat, un appel devrait être déposé devant le Conseil d’État pour obtenir un vrai débat sur le fond.

    Dans des observations présentées au tribunal, que l’AFP s’est procurées, la défenseure des Droits Claire Hédon a quant à elle estimé qu’"en privant les exilés de l’accès à un bien - la distribution de repas -, la mesure de police contestée est constitutive d’une discrimination fondée sur la nationalité". Une pratique prohibée par la loi.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/27466/calais-maintien-de-l-interdiction-de-distribuer-de-la-nourriture-aux-m

    #Darmanin #Calais #repas #solidarité #distribution #nourriture #migrations #asile #réfugiés

    –—

    voir fil de discussion ici, commencé par @loutre :
    https://seenthis.net/messages/875665

  • #Santé_mentale des #migrants : des #blessures invisibles

    Une prévalence élevée du trouble de stress post-traumatique et de la #dépression

    Les #migrations, les migrants et leur #santé ne peuvent être compris indépendamment du contexte historique et politique dans lequel les mouvements de population se déroulent, et, ces dernières décennies, les migrations vers l’#Europe ont changé. L’#immigration de travail s’est restreinte, et la majorité des étrangers qui arrivent en #France doivent surmonter des obstacles de plus en plus difficiles, semés de #violence et de #mort, au fur et à mesure que les #frontières de l’Europe se ferment. Ils arrivent dans des pays où l’#hostilité envers les migrants croît et doivent s’engager dans un processus hasardeux de #demande_d’asile. Ce contexte a de lourds effets sur la santé mentale des migrants. Ces migrants peuvent être des adultes ou des enfants, accompagnés ou non d’un parent – on parle dans ce dernier cas de mineur non accompagné*. S’il n’existe pas de pathologie psychiatrique spécifique de la migration1 et que tous les troubles mentaux peuvent être rencontrés, il n’en reste pas moins que certaines pathologies sont d’une grande fréquence comme le trouble de stress post-traumatique et la dépression.

    Facteurs de risque

    Pour approcher la vie psychique des migrants et les difficultés auxquelles ils font face, nous distinguerons quatre facteurs à l’origine de difficultés : le vécu prémigratoire, le voyage, le vécu post-migratoire, et les aspects transculturels.

    Vécu prémigratoire

    Avant le départ, de nombreux migrants ont vécu des événements adverses et traumatiques : #persécution, #guerre, #violence_physique, #torture, violence liée au #genre (#mutilations, #viols), #deuils de proches dans des contextes de #meurtre ou de guerre, #emprisonnement, famine, exposition à des scènes horribles, etc. Les violences ont fréquemment été dirigées contre un groupe, amenant une dislocation des liens communautaires, en même temps que des liens familiaux. Ces traumatismes ont un caractère interhumain et intentionnel, et une dimension collective, témoignant d’une situation de violence organisée, c’est-à-dire d’une relation de violence exercée par un groupe sur un autre.2, 3 Cette situation de traumatismes multiples et intentionnels est fréquemment à l’origine d’une forme particulière de troubles appelée trouble de stress post-traumatique complexe. Les nombreuses pertes, deuils et pertes symboliques fragilisent vis-à-vis du risque dépressif.

    Départ et #voyage

    La migration est en elle-même un événement de vie particulièrement intense, obligeant à des renoncements parfois douloureux, déstabilisante par tous les remaniements qu’elle implique. Ce risque est pris par ceux qui partent avec un #projet_migratoire élaboré. En revanche, l’exil dans une situation critique est plus souvent une fuite, sans projet, sans espoir de retour, bien plus difficile à élaborer.1 Vers une Europe dont les frontières se sont fermées, les routes migratoires sont d’une dangerosité extrême. Nous connaissons tous le drame de la Méditerranée, ses morts en mer innombrables.4 Les adolescents venant seuls d’Afghanistan, par exemple, peuvent mettre plusieurs années à arriver en Europe, après des avancées, des retours en arrière, des phases d’incarcération ou de #prostitution. Durant ce long voyage, tous sont exposés à de nouvelles violences, de nouveaux traumatismes et à la traite des êtres humains, surtout les femmes et les enfants.

    Vécu post-migratoire

    Une fois dans le pays hôte, les migrants se retrouvent coincés entre un discours idéal sur l’asile, la réalité d’une opinion publique souvent hostile et des politiques migratoires contraignantes qui les forcent sans cesse à prouver qu’ils ne sont pas des fraudeurs ou des criminels.5 Les réfugiés qui ont vécu un traumatisme dans le pays d’origine vivent donc un nouveau traumatisme : le déni de leur vécu par le pays d’accueil. Ce déni, qui est pathogène, prend de multiples aspects, mais il s’agit d’être cru : par les agents de l’Office de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) qui délivre le statut de réfugié, par les conseils départementaux, qui décident, avec un certain arbitraire, de la crédibilité de la minorité des jeunes non accompagnés. L’obtention d’un statut protecteur dans un cas, l’obligation de quitter le territoire dans l’autre. Mais raconter en détail des événements traumatiques que l’on n’a parfois jamais pu verbaliser est difficile, parfois impossible. Lorsque des troubles de la mémoire ou des reviviscences traumatiques les empêchent de donner des détails précis, on leur répond...

    #migration #mental_health #trauma #depression #violence

    https://www.larevuedupraticien.fr/article/sante-mentale-des-migrants-des-blessures-invisibles

  • La rivoluzione dei gelsomini

    A soli otto anni Takoua ha dovuto lasciare il paese in cui è nata per raggiungere il padre, rifugiato politico in Italia. Solo molto più tardi, dopo la Rivolta dei Gelsomini che abbatte la dittatura di Ben Ali, quella giovane donna cresciuta parlando con l’accento romano è potuta tornare in Tunisia per rimettere assieme i pezzi della sua storia familiare, per smascherare il funzionamento della macchina repressiva e testimoniare di come le
    donne – le grandi protagoniste di questa storia – ne fossero oggetto.

    Ed è ripercorrendo al contrario quel viaggio, che l’ha portata dalle porte del deserto del Sahara alla periferia di Roma, che conosciamo la storia di Takoua: la storia di una delle tante bambine che, nate o cresciute in Italia da genitori non italiani, molti si ostinano ancora a definire straniere.

    http://www.beccogiallo.it/prodotto/la-rivoluzione-dei-gelsomini
    #BD #livre #bande_dessinée
    #Tunisie #torture #prisonniers_politiques #viol #violence_sexuelle #persécution #femmes #résistance #solidarité_féminine #celles_qui_restent #autobiographie #voile #Takoua_Ben_Mohamed #révolution_tunisienne #révolution #révolution_de_jasmin #printemps_arabes #printemps_arabe #celleux_qui_restent

  • Archiv zur NS-Verfolgung | Arolsen Archives
    https://arolsen-archives.org/suchen-erkunden


    Les

    Sie suchen Informationen über in der NS-Zeit verfolgte Angehörige? Sie forschen über nationalsozialistische Verfolgung oder planen ein Bildungsprojekt dazu? Die Arolsen Archives haben die größte Sammlung zu NS-Opfern, mit Schwerpunkten auf Dokumenten zu Konzentrationslagern, Zwangsarbeit und Displaced Persons. Drei Wege führen zu diesem Archiv: Die Suche im Online-Archiv, eine Anfrage oder ein Besuch vor Ort.

    Arolsen Archives

    International Center
    on Nazi Persecution

    Große Allee 5-9
    34454 Bad Arolsen
    Deutschland

    T +49 5691 629-0
    F +49 5691 629-501
    info@arolsen-archives.org

    #histoire #holocaust #shoa #persécution #archives #nazis #Allemagne

  • Une #enfance à l’#extrême_droite

    « Seuls les lâches abandonnent. » "Mon père entrait en claquant des talons." Élevés dans la peur et la haine de « l’étranger », le culte de la persévérance et de la discipline, petits-enfants de nazis ou issus d’une famille d’extrême droite, ils témoignent dans ce documentaire. Ils ont grandi avec l’injonction permanente d’être forts et de ne montrer aucune faiblesse. Certains, comme #Alexander_Lingner, ont pris de la distance par rapport à l’idéologie de leurs parents et grands-parents. D’autres, comme #Götz_Kubitschek et #Ellen_Kositza (mariés, sept enfants), deux figures de la Nouvelle Droite allemande, idéalisent leur jeunesse, qu’ils définissent comme « encadrée » et « tournée vers la foi chrétienne ». Nourri aussi de reportages sur la droite populiste allemande et d’interventions de chercheurs, ce documentaire comporte de nombreuses séquences d’animation, inspirées des témoignages recueillis, notamment celui d’Elsa, qui, après une jeunesse endoctrinée, a reproduit cette éducation avec ses propres enfants, avant de rompre définitivement avec l’extrême droite.


    https://www.senscritique.com/film/Une_enfance_a_l_extreme_droite/40689154
    #film #film_documentaire
    #Allemagne #Pegida #néo-nazis #religion #islamophobie #xénophobie #endoctrinement #endurcissement_des_enfants #identité #camps_de_vacance #HDJ #disposition_à_l'effort #persévérance #culture_germanique #partage_des_tâches #discrétion #idéologie #identitaires #Autriche #patriotisme #Ring_Nationaler_Frauen (#RNF) #femmes #éducation #darwinisme #Exit_Deutschland #discipline #école #entraînement_militaire #rectitude #travail #discipline #pantalons #jupe #humiliation #peur

  • Die Mossadegh-Legende | Telepolis
    https://www.heise.de/tp/features/Die-Mossadegh-Legende-4593236.html

    Der Putsch von 1953 gegen Irans demokratischen Premier Mohammad Mossadegh. Eine kommentierende Analyse

    22. November 2019 Behrouz Khosrozadeh

    Im August 1953 haben die CIA und der MI6 (Britischer Auslandsgeheimdienst) in einer verdeckten Aktion die Regierung von Premier Mohammad Mossadegh im Iran zum Sturz gebracht. Der Coup wird als eines der wichtigsten Ereignisse des Nahen Ostens im 20. Jahrhundert bezeichnet.

    Nach der Iranischen Revolution vom Februar 1979 veränderte sich das Gesamtbild des Nahen Ostens radikal und der amerikanisch-iranische Konflikt, insbesondere mit Hinblick auf den Nuklearstreit, löste den israelisch-palästinensischen Konflikt als bedeutendsten, größten und gefährlichsten Konflikt ab.

    Im Lichte dieses eskalierenden Streits greifen Politiker, Politikwissenschaftler und Journalisten auf die Historie zurück, um diese scheinbar konstitutive Feindschaft zwischen den beiden Ländern zu erklären. Der Coup von 1953 dient etlichen Historikern, Politikern, Sozialwissenschaftlern und Journalisten als ein zentrales Teil des Puzzles, das zur Deutung des aktuellen Disputs zwischen den USA und Iran herangezogen wird.

    #Iran #Perse #histoire #CIA #MI5 #putsch

  • Adobe cancels all user accounts in Venezuela to comply with Trump order | Ars Technica
    https://arstechnica.com/tech-policy/2019/10/adobe-cancels-all-user-accounts-in-venezuela-to-comply-with-trump-order

    Adobe is deactivating all user accounts in Venezuela, saying that the action is necessary to comply with an executive order issued by President Donald Trump. The action affects both free and paid accounts.

    In an FAQ titled “Adobe compliance with US Executive Order,” the company explained yesterday why it is canceling its Venezuela-based customers’ subscriptions:

    The US Government issued Executive Order 13884, the practical effect of which is to prohibit almost all transactions and services between US companies, entities, and individuals in Venezuela. To remain compliant with this order, Adobe is deactivating all accounts in Venezuela.

    Adobe appears to be interpreting the executive order more broadly than other companies. Microsoft’s Office 365 and other cloud services are still available in Venezuela, for example. The executive order itself says the US action is targeted at the Venezuelan government and people who provide material support to the regime.

    #Venezuela mais aussi #Hong-Kong

    https://www.rt.com/news/470578-apple-cancels-app-track-police
    Apple removes app that Hong Kong protesters used to track police movements following vandalism, attacks on officers

  • Eritrea: 150 cristiani arrestati da giugno. Si teme la chiusura delle scuole cattoliche
    https://www.cathkathcatt.ch/i/wp-content/uploads/sites/4/2019/08/eritrea-800x450.jpeg

    In Eritrea proseguono le persecuzioni governative anticristiane, dopo la confisca delle strutture sanitare cattoliche avvenute tra giugno e luglio, almeno 150 cristiani sono stati arrestati negli ultimi due mesi in diverse città. A darne notizia è il sito dell’osservatorio cristiano Wolrd Watch Monitor secondo cui l’ultimo episodio risale al 18 agosto, quando sono stati arrestati 80 cristiani da Godayef, un’area vicino all’aeroporto della capitale, Asmara.

    Chiesta la rinuncia al cristianesimo

    Il 16 agosto, sei cristiani, dipendenti pubblici del governo sono stati arrestati e portati davanti a un tribunale ad Asmara. Il giudice ha intimato ai sei fedeli di rinunciare al cristianesimo e davanti al loro rifiuto si è riservato di prendere eventuali future decisioni.

    70 cristiani condotti nei tunnel sotterranei

    Il 23 giugno altri 70 cristiani appartenenti alla Faith Mission Church of Christ erano stati arrestati a Keren, la seconda città più grande dell’Eritrea. I membri di questo gruppo, tra cui 35 donne e 10 bambini, sono stati portati nella prigione di Ashufera, che è composta da un vasto sistema di tunnel sotterranei in condizioni estremamente degradate.

    Arrestati cinque preti ortodossi

    Sempre lo scorso giugno sono stati arrestati anche cinque sacerdoti ortodossi, un atto che spinse l’osservatore delle Nazioni Unite per i diritti umani in Eritrea, Daniela Kravetz, a chiedere il rilascio di tutti coloro che sono stati imprigionati per il loro credo religioso.

    Don Zerai: perseguitate tutte le religioni

    “Il governo tollera le religioni che ha trovato già radicate nel Paese; le nuove religioni di minoranza – nel caso degli arresti riguardanti i gruppi pentecostali, battisti – sono dichiarate illegali nel Paese già dal 2001”, così a Vatican News il sacerdote eritreo don Mussie Zerai, presidente dell’agenzia Abeshia, spiega i motivi di questa ennesima ondata repressiva. Don Zerai conferma inoltre l’esistenza di carceri eritree sotterranee e racconta di persone detenute all’interno di un container senza poter vedere la luce del sole.

    Dopo gli ospedali si teme per le scuole

    Il sacerdote parla anche della confisca degli ospedali cattolici: “Tra giugno e luglio sono state chiuse in totale 29 strutture tra ospedali, cliniche e presidi medici, gestiti dalla chiesa cattolica rifacendosi a questa legge. Non solo ha fatto chiudere queste strutture ma ne ha confiscato fisicamente la proprietà”. “Il timore è che questo toccherà anche alle scuole che la Chiesa cattolica gestisce – afferma ancora Don Zerai – 50 scuole tra elementari, medie e superiori e oltre cento asili nidi in tutto il territorio nazionale. Sarà un danno enorme soprattutto per la popolazione, perché sia le cliniche che le scuole si trovavano anche in zone sperdute, rurali, dove non c’è nessun’altra presenza tranne quella della Chiesa cattolica”.

    https://www.catt.ch/newsi/eritrea-150-cristiani-arrestati-da-giugno-si-teme-la-chiusura-delle-scuole-catt
    #chrétiens #Erythrée #COI #répression #arrestation #écoles_catholiques #christianisme #catholicisme #religion #persécution #Eglise_catholique

  • Leaked FBI Documents Reveal Bureau’s Priorities Under Trump - TYT.com
    https://tyt.com/stories/4vZLCHuQrYE4uKagy0oyMA/mnzAKMpdtiZ7AcYLd5cRR

    ... although the FBI last month reportedly assured Senate Democrats that it had dropped the term “Black Identity Extremist” in favor of one that isn’t race-specific, the documents suggest that this was misleading. Despite changing the name, the Bureau retained much of the original definition and still targeted black people.

    So grave did the Bureau consider the threat of black extremists that from 2019 to 2020, using new designations, it listed the threat at the very top of its counterterrorism priorities — above even terror groups like Al Qaeda.

    #racisme #persécution #etats-unis

  • 28.06.2019: Haftstrafe für türkischen Sozialisten (Tageszeitung junge Welt)
    https://www.jungewelt.de/artikel/357670.verurteilung-nach-folterberichten-haftstrafe-f%C3%BCr-t%C3%BCrkisch

    Hamburger Gericht verurteilt Erdal Gökoglu in 129-b-Verfahren. Richter überbieten Staatsanwaltschaft
    Von Martin Dolzer (17.6.2016)

    Nach einem mehr als einjährigen Prozess wurde am Donnerstag der türkische Aktivist Erdal Gökoglu vom Oberlandesgericht Hamburg gemäß Paragraph 129 b zu fünf Jahren Haft verurteilt. Ihm wird vorgeworfen, dass er zwischen 2002 und 2013 Gebietsverantwortlicher der DHKP-C (Revolutionäre Volksbefreiungspartei-Front) in Hamburg und Berlin gewesen sein soll (siehe jW vom 31.8.2018). Die Staatsanwaltschaft hatte lediglich drei Jahre und neun Monate Haft gefordert, mit Verweis auf die traumatisierenden Erfahrungen des Beschuldigten. Konkrete Straftaten wurden Gökoglu nicht vorgeworfen. Sein »Vergehen«: Er sei auf Veranstaltungen der DHKP-C aufgetreten und habe über seine Erfahrungen und den Widerstand in türkischen Gefängnissen Ende der 1990er Jahre berichtet. Nach Paragraph 129 b des deutschen Strafgesetzbuches werden Personen wegen Mitgliedschaft oder Werbung für »terroristische Vereinigungen im Ausland« verfolgt.

    Zwischen 1995 und 2001 war ­Gökoglu in der Türkei in Haft und wurde dort mehrfach gefoltert. Seit einem Hungerstreik gegen die Isolationshaft in den türkischen F-Typ-Gefängnissen im Jahr 2000 und einer folgenden Zwangsbehandlung in einem Krankenhaus leidet Gökoglu am Wernicke-Korsakoff-Syndrom. Mehrmals musste der Hamburger Prozess, der am 7. Juni 2018 begann, aufgrund seines schlechten Gesundheitszustands unterbrochen werden. In der Türkei war er 2001 für haftunfähig erklärt worden und floh nach seiner Entlassung nach Belgien. 2017 wurde er von dort auf Ersuchen der Bundesanwaltschaft in die BRD ausgeliefert.

    In mehreren Erklärungen beschrieb der 47jährige während des Verfahrens die von ihm erlebte Folter, Übergriffe sowie den Widerstand in türkischen Gefängnissen. Er erklärte zudem, eine sozialistische Welt anzustreben, in der Menschen respektvoll und ohne Unterdrückung zusammenleben. Insbesondere wurde deutlich, wie wichtig es für ihn ist, über seine Traumatisierung zu sprechen. So verlas er folgende Sätze: »Sie können das nicht verstehen, aber jedes Mal, wenn ich aufstehe, einen Schritt mache, in den Spiegel schaue, bei jedem Bissen, den ich runterschlucke, setze ich mich mit den Toten, die ich gesehen habe, und dem Unrecht auseinander. Ein Freund von mir, dem Ähnliches geschehen ist, ging nach seiner Entlassung zu seiner Familie und hat nie mehr über seine Erlebnisse gesprochen – und sich dann umgebracht.« Seine Verteidigerin Britta Eder hatte im Plädoyer den Psychotherapeuten Michael Brune zitiert, um zu verdeutlichen, wie wichtig für von Folter Betroffene das Sprechen über widerfahrene Traumata und deren politische und gesellschaftliche Einordnung ist, um ihnen überhaupt ein Überleben zu ermöglichen.

    Rund ein halbes Jahr wurde sich in dem Verfahren mit Alaatin Ates, dem Kronzeugen fast sämtlicher DHKP-C Prozesse, beschäftigt. Bisher wurde davon ausgegangen, dass Ates die Organisation lediglich für den BND als V-Mann ausforschte und zwei V-Mann-Führer hatte. Nun stellte sich heraus, dass Cihan Abi, einer der V-Mann-Führer, dem Ates fast täglich berichtete, laut im Prozess verlesenen Schreiben des BND kein Mitarbeiter des deutschen Nachrichtendienstes ist. Daher liegt die Vermutung nahe, dass Abi für den türkischen Geheimdienst arbeitet. Somit könnten große Teile der in mehreren Prozessen verwerteten »Beweise« unbrauchbar sein. Auf diesen Aspekt wollten die Richter aber erst in der schriftlichen Urteilsbegründung eingehen.

    Deren gesamte mündliche Darlegung wirkte wie das Zitieren von Satzbausteinen zur Einordnung der DHKP-C als Rückfront einer terroristischen Vereinigung im Ausland. Den Gesundheitszustand und die Erklärungen Gökoglus würdigten die Richter im Gegensatz zur Staatsanwaltschaft kaum. Nach Prozessende kritisierten mehrere Redner auf einer spontanen Kundgebung am Donnerstag das Verfahren als einen Schauprozess, in dem das Urteil für die Richter offensichtlich von vornherein feststand.

    #Allemagne #Turquie #persécution_politique

  • Be faithful even if it means death – Forthright Magazine
    http://forthright.net/2019/06/14/faithful-death

    Most who are Christians, at least in the Western World, have never suffered persecution as the Christians did in the first century. Although we may be aware that this is always a possibility in a changing and volatile world, in our minds any persecution that might come would be from someone we don’t know, from someone who does not even acknowledge God.

    #persecution #faithfulness

  • God works good out of bad – Forthright Magazine
    http://forthright.net/2019/06/07/god-works-good-out-of-bad

    Perhaps it is ironic that one of the first persecutors was Paul himself, known as Saul of Tarsus. The persecutor became a proclaimer of what he had persecuted, and was then persecuted himself! The Jews wanted Paul dead. They had stoned him once and made plans to eliminate him several times. Perhaps they hated Paul intensely because, in their minds, he had switched sides and because they could not answer his arguments about Jesus from their own scriptures.

    #persecution #providence #Bible

  • Pour le #TAF, s’opposer aux talibans n’est pas une #opinion_politique : asile refusé

    Parce qu’il refuse de commettre des violences pour le compte des talibans, « Qassim » est détenu et torturé. Il s’échappe et demande l’asile en Suisse. Son état de santé psychique atteste de son vécu traumatique mais le SEM rejette sa demande. Pour le TAF, le récit de « Qassim » est crédible et le risque de #persécution est vraisemblable, mais ne constitue pas un #motif_d’asile. « Qassim » se voit donc refuser l’asile et obtient une #admission_provisoire.

    https://odae-romand.ch/fiche/pour-le-taf-sopposer-aux-talibans-nest-pas-une-opinion-politique-asile-r
    #réfugiés_afghans #Afghanistan #Suisse #asile #migrations #réfugiés #talibans #torture #vraisemblance #statut_de_réfugié #droit_d'asile

  • #Huang_Qi, Online Dissident and Rights Advocate in China, Faces Trial

    One of China’s most prominent human rights activists, the blogger Huang Qi, went on trial on Monday on charges of leaking state secrets, and American diplomats seeking to attend the proceedings said they had been denied access.

    The trial has drawn intense international attention, in part because Mr. Huang, 55, has nephritis, a potentially fatal kidney disease. In addition, Mr. Huang’s 85-year-old mother recently traveled from their home in Sichuan Province to Beijing to ask foreign embassies there for help in obtaining his release, but she was reportedly beaten and is now detained in a hospital.


    https://www.nytimes.com/2019/01/14/world/asia/china-trial-huang-qi.html?rref=collection%2Fsectioncollection%2Fworld&actio
    #Chine #répression #procès #persécution #droits_humains

  • #CPI : l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo acquitté de crimes contre l’humanité
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/15/cpi-l-ancien-president-ivoirien-laurent-gbagbo-acquitte-de-crimes-contre-l-h

    Les deux hommes étaient jugés depuis 2016 à La Haye pour #crimes_contre_l’humanité et #crimes_de_guerre, notamment #meurtres, #viols et #persécution, au cours des violences postélectorales en Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011, lorsque Laurent Gbagbo avait refusé d’accepter sa défaite face à son rival Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois.

    #impunité #Laurent_Gbagbo #Charles_Blé_Goudé

  • #Black_sites Turkey

    In a near-repeat of the CIA’s ‘#extraordinary_renditions’, the regime of Turkish president Erdoğan is kidnapping dozens of members of the Gülen movement from around the world. Victims are now raising a serious accusation: secret torture sites are part of the repression. A team of nine media organizations from eight countries, coordinated by CORRECTIV, investigates.


    https://correctiv.org/en/top-stories-en/2018/12/06/black-sites
    #Turquie #torture #prisons_secrètes #répression #enlèvement #persécution #extradition #CIA
    cc @isskein @fil

    • Angriffe, Empörung, Schadenfreude – Die Reaktionen auf unsere Recherche #BlackSitesTurkey

      Unsere Recherche über das weltweite Entführungsprogramm des türkischen Geheimdiensts schlägt hohe Wellen: die türkische Regierungspresse rückt uns in die Nähe von angeblichen Terroristen, viele deutsche Politiker äußern sich empört. Auch in Saudi-Arabien wird die Recherche #BlackSitesTurkey aufmerksam verfolgt: viele sind erleichtert, dass sich nach dem Mord an dem saudischen Journalisten Jamal Khashoggi in Istanbul internationale Medien mit den Verbrechen der Regierung von Präsident Recep Tayyip Erdoğan beschäftigen.

      Neun von CORRECTIV koordinierte internationale Medien enthüllten in dieser Woche das ganze Ausmaß des staatlichen Entführungsprogramms der Türkei: der türkische Geheimdienst entführt aus Ländern wie dem Kosovo oder Malaysia Anhänger der Gülen-Bewegung. Dutzende Opfer sind so bereits in türkischen Gefängnissen gelandet. Einige von ihnen warten noch Monate später auf eine Anklage. Zugleich deckten wir ernstzunehmende Hinweise auf einen zweiten, bisher unbekannten Teil der Unterdrückungsmaschinerie auf: einige Opfer berichten, dass sie in der Türkei in geheime Folterstätten verschleppt und dort monatelang misshandelt worden seien.

      Unsere Fragen zu diesen Vorwürfen ließ die türkische Regierung unbeantwortet. Die Reaktion folgte einen Tag nach der Veröffentlichung. Die pro-ErdoğanZeitung Yeni Şafak titelte am Mittwoch: „Sie sind zum Angriff übergegangen“.
      Angriff auf die Förderer

      Es folgt ein krudes Pamphlet, in dem CORRECTIV Nähe zur PKK und zur Gülen-Bewegung vorgeworfen wird. Auch dass CORRECTIV Projektfinanzierung von der Open Society Foundations von George Soros erhalten hat, ist für die Zeitung ein Vorwurf. Auch die Brost Stiftung sowie die Konrad-Adenauer-Stiftung hält die Zeitung als Förderer von CORRECTIV für erwähnenswert.

      Am Donnerstag legte die Zeitung noch einmal nach: CORRECTIV sei auch vom „tiefen Staat“ in Deutschland finanziert.

      Auch die Tageszeitung Avrupa Sabah widmete ihre Titelseite am Mittwoch der Recherche #BlackSitesTurkey. Die Recherche sei eine von Can Dündar gesteuerte Schmierenkampagne. Dündar ist Chefredakteur von #ÖZGÜRÜZ, der türkischen Schwesterredaktion von CORRECTIV. Dündar musste wegen seiner Recherchen die Türkei verlassen. Weder an der Recherche noch an der Veröffentlichung von #BlackSitesTurkey waren Dündar und die Redaktion von #ÖZGÜRÜZ beteiligt.
      Screenshot Zeitung Sabah

      Sonst griffen türkische Medien die Recherche nicht auf. Allerdings übersetzte der türkische Dienst des Fernsehsenders Euronews sie ins Türkische. Die Öffentlichkeit in der Türkei, der kaum noch unabhängige Medien zur Verfügung stehen, kann sich damit über die Recherche informieren.

      Auch in der deutschen Politik fand die Recherche erhebliches Echo. Der Grünen-Abgeordnete Omid Nouripour sagte, dass es früher bereits Geheimgefängnisse in der Türkei gegeben habe. „Wenn es jetzt wieder welche gibt, dann ist das ein Riesen-Skandal und gehört auf die Tagesordnung der internationalen Gemeinschaft,“sagte der Politiker. Auch die Europaabgeordnete Eva Sommer von der EVP-Fraktion kritisierte das Entführungsprogramm der Türkei. „Das ist etwas, was wirklich untragbar ist.“

      Unsere Kollegen von Frontal21 haben diese und weitere Stimmen aus der deutschen Politik zusammen getragen. Das ZDF-Magazin war einer von insgesamt neun Medienpartnern der Recherche, zu denen unter anderem auch die Zeitungen Le Monde, El Pais und Haaretz zählten.
      Freude in Saudi-Arabien

      In Schweden, wo die Nachrichtenagentur TT zu den Recherchepartnern von #BlackSitesTurkey zählte, reagierte die größte Tageszeitung des Landes mit einem deutlichen Kommentar.

      Der Autor verurteilte die Verfolgung von Kritikern der Erdoğan-Regierung. „Die Ermordung eines Journalisten in Istanbul durch Saudi-Arabien wurde richtiger Weise von Erdoğan verurteilt. Aber seine eigene Bilanz bei Menschenrechten ist zum Haare sträuben.“

      Damit bezieht sich die Zeitung auf Jamal Khashoggi. Der saudische Dissident und Journalist wurde im Oktober im saudischen Konsulat in Istanbul auf brutale Weise ermordet. Mitglieder des US-Senats sagten nach einer Vorstellung von CIA-Erkenntnissen über den Mord, dass der saudische Kronprinz Mohammed bin Salman, kurz MBS, tief in den Mord vertrickt gewesen sei.

      Der türkische Präsident Erdoğanhatte die Ermordung Khashoggis geschickt für seine Außenpolitik genutzt und Saudi-Arabien sowie den Kronprinz MBS stark unter Druck gesetzt.

      Anhänger der saudischen Königsfamilie reagierten daher erfreut über die Recherche #BlackSitesTurkey, die die Aufmerksamkeit wieder auf die Menschenrechtsverletzungen in der Türkei richtet.

      Ein Twitter-Nutzer versah ein Video, in dem unser Chefredakteur Oliver Schröm über die Recherche spricht, mit arabischen Untertiteln und fügte zudem unseren Trailer zur Recherche hinzu. Das so gestaltete Video wurde über 50.000 Mal aufgerufen.

      https://correctiv.org/aktuelles/2018/12/13/angriffe-empoerung-schadenfreude-die-reaktionen-auf-unsere-recherche-blac