person:émile henry

  • l’histgeobox: Chansons anarchistes 2/4: «La java des bons enfants»
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2017/11/chansons-anarchistes-24-la-java-des.html

    En août 1892, les mineurs de Carmaux engagent une grève contre la société des mines. L’élection à la mairie de Jean-Baptiste Calvignac, ajusteur et secrétaire du syndicat des mineurs, se trouve à l’origine du conflit. La Société des mines le renvoie le 2 août 1892, après avoir refusé de lui donner du temps pour remplir ses obligations de premier magistrat. Les articles de Jaurès dans la presse donnent une audience nationale à cette grève. Mais, après trois mois de lutte, les mineurs capitulent le 3 novembre 1892.
    Les évènements marquent durablement les anarchistes, en particulier Emile Henry. Scandalisé par la la répression brutale qui s’abat sur le mouvement ouvrier, le jeune homme revendique « une haine profonde, chaque jour avivée par le spectacle révoltant de cette société [...] où tout est une entrave à l’épanchement des passions humaines, aux tendances généreuses du cœur, au libre essor de la pensée ». Henry fustige au passage « les grands papes du socialisme », comme Jaurès, dont il considère les méthodes comme vaines.
    Le 8 novembre 1892, Henry dépose une marmite remplie de dynamite devant la porte des bureaux du siège parisien de la Société des mines de Carmaux, 11 avenue de l’Opéra. Faute de détonateur convenable, il élabore une « bombe à renversement » qui explosera si on la retourne ou la secoue. Rapidement découverte, la marmite suspecte est transportée au commissariat du Palais Royal, rue des Bons-Enfants ; elle y explose, entraînant la mort de cinq personnes.

  • Olivier Roy : « La mort fait partie du projet djihadiste »

    Les jeunes radicalisés appartiennent à une nouvelle génération de djihadistes fascinés par la violence et le nihilisme, estime le directeur de recherche au CNRS.

    Directeur de recherche au CNRS, Olivier Roy enseigne à l’Institut universitaire européen de Florence, il vient de publier Le Djihad et la mort, ouvrage dans lequel il explique la nouveauté du terrorisme globalisé par « la quête délibérée de la mort » par les jeunes djihadistes. Auteur d’une oeuvre internationalement reconnue et largement débattue, il revient sur les origines et les moyens de résister à ce « Viva la muerte » mondialisé.

    Le djihadisme n’est-il qu’un nihilisme ou bien également un islamisme ?

    Le projet islamiste au sens strict (c’est-à-dire celui des Frères musulmans) est de construire un Etat islamique d’abord dans un pays donné, en obtenant le maximum de soutien populaire. Du Hamas palestinien au PJD [Parti de la justice et du développement] marocain, en passant par le Ennahda tunisien, les résultats sont variés, mais dans tous les cas le nationalisme l’a emporté sur l’islamisme. Les djihadistes, en revanche, s’inscrivent d’emblée dans la défense de l’oummah [communauté des croyants musulmans] globale et ne s’intéressent pas à la mise en place d’une société stable dans un pays donné. Le nihilisme n’est pas leur projet initial, bien sûr, mais devant l’échec de leur tentative de djihad mondial, ils se replient de plus en plus sur une vision apocalyptique et désespérée, qui, elle, est nihiliste. Et c’est cela qui attire des jeunes sans lien avec les conflits locaux, mais qui sont fascinés par le destin de martyr qui leur est soudain offert.

    Comment expliquer les causes de cette violence « no future » qui s’arrime à la religion musulmane ?

    Sans ignorer la longue généalogie du djihad dans le monde musulman, il faut bien constater que les formes de radicalité que l’on trouve dans le terrorisme et le djihadisme aujourd’hui sont profondément modernes. De Khaled Kelkal aux frères Kouachi, on retrouve les mêmes constantes, toutes très nouvelles : des radicaux venus d’Occident (en gros 60% de seconde génération et 25% de convertis), tous jeunes, tous en rupture générationnelle, tous « born again » ou convertis, tous s’identifiant à un djihad global qui se développe bien au-delà des formes de mobilisation classique (soutien aux luttes de libération nationale). La moitié d’entre eux ont, en France, un passé de petits délinquants. Et surtout, tous se font exploser ou se laissent rattraper par la police et meurent les armes à la main. Bref, pour presque tous, la mort fait partie de leur projet. Ce comportement n’est ni islamiste ni salafiste (pour les salafistes, seul Dieu décide de la mort).

    S’agit-il d’une variante, islamisée, d’un « Viva la muerte » globalisé ?

    Si on adopte une vision transversale (comprendre la radicalisation des jeunes djihadistes en parallèle avec les autres formes de radicalisation nihiliste) au lieu d’adopter une lecture verticale (que dit le Coran sur le djihad), on voit à quel point le nihilisme du terroriste islamique s’inscrit dans un modèle répandu, comme ces jeunes qui commettent des massacres de masse de type Columbine (deux lycéens américains retournent dans leur collège à Columbine en1999 pour massacrer leurs camarades et leurs professeurs), on trouve des analogies frappantes : annonce du massacre à l’avance sur Internet, mise en scène de soi-même avant et pendant (on se filme), référence apocalyptique (satanisme pour Columbine) et enfin suicide. Beaucoup d’observateurs ont remarqué à quel point le prestige de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] vient de sa maîtrise d’une certaine culture jeune (jeux vidéo, Call of Duty, mise en scène gore) ; Daech permet de se construire en héros négatif, qui occupera la « une » des journaux. Le nihilisme va de pair avec un narcissisme exacerbé : on s’assure, comme Amedy Coulibaly, que les télévisions sont bien là, on se filme en train de tuer, comme l’assassin du père Hamel et celui des policiers de Magnanville. Les décapitations lentement filmées, précédées de l’interrogatoire des prisonniers, suivies de leur dissémination sur Internet, est une technique mise au point par les « narcos » mexicains bien avant Daech. L’esthétique de la violence (que l’on trouve par exemple dans le film de Pasolini, Salo ) est une dimension importante de cette culture gore.

    Est-ce également un mouvement générationnel ?

    En plus de la fascination pour la mort, la dimension générationnelle est fondamentale chez les radicaux. Dans pratiquement toutes les cellules, on trouve au moins une fratrie (et des couples de frères pour le réseau Bataclan-Bruxelles). C’est énorme et inédit, aussi bien dans les groupes d’extrême gauche que dans la tradition radicale islamiste. Et quand ces jeunes ont des enfants, ils les abandonnent à l’organisation, comme s’ils ne pouvaient pas engendrer pour eux-mêmes, comme s’ils refusaient de s’inscrire dans la durée.

    D’où viennent cette haine générationnelle et cet iconoclasme culturel ?

    Les révolutions de jeunes ont été inaugurées par la Révolution culturelle chinoise. Si les révolutions attirent les jeunes, elles prétendent détruire un ordre ancien mais pas les anciens en tant que tels. Or la Révolution culturelle chinoise a visé non pas une classe sociale, mais la génération des parents : un rite d’appartenance était de dénoncer ses propres parents. La haine de la génération des parents va de pair avec l’iconoclasme : on détruit temples, statues et mémoire. Les Khmers rouges sont une parfaite illustration de cette révolution générationnelle. Mais la multiplication récente d’armées d’enfants-soldats (comme peut-être ce que prépare Daech s’ils en ont le temps) est aussi un signe de cette instrumentalisation d’une guerre de génération (ici manipulée, car les enfants ne choisissent pas). Les radicaux ne se révoltent pas au nom de leurs parents : ils dénoncent l’islam, ou plutôt le mauvais islam de leurs parents.

    Comment peut-on lutter contre la propagande de Daech ?

    On commet un contresens total sur la radicalisation djihadiste en pensant qu’elle est la conséquence d’un mauvais choix théologique : ces jeunes attirés par l’islam auraient, entend-on, mal compris le message et auraient suivi une fausse interprétation de l’islam. Bref, il suffirait de leur enseigner un « bon » islam pour les déradicaliser. Mais ils sont justement fascinés par la radicalité, pas par l’islam en tant que tel. Ils suivent le djihadisme parce qu’ils y trouvent ce qu’ils cherchent - la radicalité et la violence -, pas parce qu’ils se seraient malencontreusement trompés d’école. On ne guérit pas un joueur de poker en lui apprenant la belote.

    Ce qu’on appelle la « déradicalisation » n’est pas la solution, expliquez-vous, car « les djihadistes sont des militants ». Mais par quoi faudrait-il la remplacer, et quelles instances pourraient les faire parler ?

    Lors des procès aux assises des anarchistes autour de 1900 (comme celui d’Emile Henry en1894), on avait un forum de débat : le militant défendait ses idées (bien sûr, cela se terminait par la guillotine, mais on le prenait au sérieux). Or aujourd’hui, on fait tout pour médicaliser ou infantiliser le radical (et surtout la radicale : la djihadiste en burqa paraît incompréhensible). Je crois qu’il faut leur accorder la responsabilité, et donc, bien sûr, les punir, mais les pousser à parler politique au lieu de s’enfermer dans la secte.

    L’essor du salafisme, même dans sa version non violente, ne fournit-il pas malgré tout un cadre idéologique favorable au djihadisme ?

    En regardant de plus près, on voit que l’islam des radicaux et de Daech n’est pas vraiment salafiste, car ils ne sont guère obsédés par l’orthopraxie (le strict respect des règles) qui est la marque du salafisme. Mais le salafisme a une responsabilité non pas tant dans la radicalisation terroriste que dans la légitimation d’une sorte de séparatisme, celui de la communauté des croyants par rapport au reste de la société. La conséquence, c’est que le salafisme ne sait pas quoi répondre quand les jeunes radicaux poussent la logique de la rupture jusqu’au bout, car il n’a pas d’argument en faveur du « vivre-ensemble ». Et là il faut mettre les prédicateurs salafistes devant leur responsabilité qui est ici plus sociale que théologique.

    Pourquoi la recherche sur le djihadisme est-elle aussi divergente et divisée ?

    Il y a des enjeux intellectuels, voire idéologiques certains. La recherche en sciences humaines n’est pas une science exacte ; on s’identifie à son terrain, on peut aussi parfois le prendre en haine. Le chercheur fait partie de sa propre recherche. La réponse, c’est le débat dans le cadre assez normé de la rigueur universitaire. Mais le problème est que cette rigueur se trouve bousculée aujourd’hui par les exigences du marché. Il y a un marché de la recherche, à la fois structurel (répondre à des appels d’offres) et occasionnel, la vague de terrorisme a soudainement ouvert les vannes d’un financement dans l’urgence. Le premier qui présente un projet de recherche répondant aux attentes, ou plutôt aux angoisses, des autorités gagne le marché. D’où la tentation de délégitimer la concurrence.

    Comment résister à la terreur que veut répandre Daech ?

    Daech vit de la peur qu’il inspire. Car Daech n’est pas une menace stratégique. Le « califat » s’effondrera tôt ou tard et les attentats, aussi meurtriers soient-ils, ne touchent l’économie qu’à la marge et renforcent la détermination sécuritaire (l’Europe de l’Ouest qui doucement s’enfonçait dans un processus de désarmement y met fin). La crainte d’une guerre civile reste un fantasme, car Daech ne touche de jeunes musulmans qu’à la marge et ne fait rien pour gagner la population musulmane à sa cause (un tiers des victimes de l’attentat de Nice sont des musulmans). Il faut travailler avec les classes moyennes d’origine musulmane en ascension sociale, favoriser l’émergence non pas d’un islam français mais de musulmans français, en cessant de s’appuyer sur des pays étrangers, et en normalisant la pratique religieuse publique, c’est-à-dire en jouant la carte de la liberté religieuse, au lieu de s’enfermer dans une laïcité idéologique et décalée.

    Propos recueillis par Nicolas Truong

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/10/11/la-mort-fait-partie-du-projet-djihadiste_5011917_3232.html

    #OlivierRoy
    #Jihadisme

  • A propos de "lois scélérates"

    En 1893 et 1894, le gouvernement exploite la panique provoquée par quelques attentats d’anarchistes « individualistes » qui mettent en pratique la « propagande par le fait ». Ces actes, admis par une partie des militants anarchistes ne visent pas les personnes – du moins jusqu’à l’attentat d’Émile Henry, du 12 février 1894, et ses victimes anonymes.

    Sous le prétexte de défendre l’ordre social et la sécurité publique, le pouvoir puise alors dans le « magasin aux accessoires légaux » et initie des lois d’exception accompagnées de peines plus que draconiennes.

    Dans l’incapacité d’apporter une réponse à la question sociale, il va « réinvestir le crime de telle sorte qu’il puisse unir la population autour du régime. » ( Cf Karelle Vincent : Le régicide en République http://chs.revues.org/index891.html )

    Le manifeste sur les « lois scélérates » fut rédigé par Francis de Pressensé, un juriste (Léon Blum) et Émile Pouget. Paru en brochure en 1899, il réunit trois textes publiés antérieurement par ces auteurs dans la Revue blanche en 1898 et 1899 accompagnés du texte des trois lois incriminées.
    http://www.vendemiaire.fr/lois-scelerates/index.html

    #Lois-scélérates

  • Inverser les inversions
    http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-sur-la-toile-inverser-les-inversions-2013-

    S’il y a une chose que j’ai comprise à vous écouter aujourd’hui, c’est combien toutes les questions que je pouvais me poser au début du conflit syrien, sur les marges de liberté de la société civile contestant le pouvoir, sur le degré de #surveillance de la population, sur la censure etc. que toute cette dimension, informationnelle, de la violence d’Etat, a été balayée par la violence de la guerre tout court.

    #Snowden #LPM #droit #secret

    http://www.dailymotion.com/video/x18uc4d_les-voeux-de-noel-d-edward-snowden_news

    Le « contre-espionnage démocratique » sera développé dans le chantier #espionnage du prochain numéro de @vacarme, intitulé « SPY MANIA » (cc @artemis1 @xporte @osezkarl). Cf. http://seenthis.net/messages/216741

    Et via @Histhom, la citation complète de l’archive du Ministère de l’Intérieur (F7 / 13053) extraite d’une brochure d’A. Moreau, commissaire spécial, qui date de... 1897 ! :

    En réalité, les vraiment dangereux sont peu nombreux et ne seront probablement jamais parmi ceux qui sont toujours en évidence, parmi les trop connus de l’anarchie. Les plus à craindre sont ceux qui savent ne pas se faire connaître, ceux qui passent inaperçus, les « solitaires » qui ne se révèlent que par un crime et écrivent leur profession de foi avec des bombes comme Emile Henry ou avec un poignard comme Caserio.

    Le dangereux, ce n’est plus aujourd’hui la collectivité du #complot, c’est le solitaire : celui qui ne parle point, qui ne s’agite pas, qui s’exalte dans l’ombre, sans que personne, même parmi ses compagnons, puisse jamais soupçonner quelle est son idée fixe, sa hantise, sont but, son dessein.
    Le solitaire est un passant quelconque, d’aspect pacifique, à allures mornes, qui n’excite aucun intérêt, aucune méfiance et qui cependant s’est érigé en justicier. Comment pénétrer sa pensée ? Il afficha, peut-être, jadis, des tendances subversives, mais actuellement, il ne connaît aucun acte délictueux, il semble s’être rangé, il est discret, il est inoffensif et un beau jour, il est meurtrier.

    • À cause de @thibnton je me mets à écouter France Culture en podcast :) Cela dit, je n’ai pas compris en quoi cette idée d’inversion de la surveillance se différenciait de la notion de sous-veillance.

      Il me semble que la question à se poser pour celles et ceux qui souhaitent s’opposer au flicage généralisé, c’est plutôt « qu’est-ce qui permet la surveillance ? », que ce soit des concepts, des dispositifs politiques, sociaux ou techniques.

      Par exemple, qu’est-ce qui permet à ce commissaire en 1897 de se sentir la responsabilité de devoir surveiller l’ensemble de la population (quand bien même elle ne serait pas d’accord) pour garantir sa sécurité face aux actions d’une minorité ? (note : dans ce cas précis, c’était plutôt la sécurité des députés et des présidents :D)

    • Que dit Vinton Cerf (avec Robert Kahn) ? (cité à la fin du podcast) : http://www.nytimes.com/2013/12/31/science/viewing-where-the-internet-goes.html?pagewanted=all

      Is there a solution to challenges of #privacy and #security?
      In the 1990s when I was on the National Internet Infrastructure Advisory Committee, Al Gore showed up as vice president, and he made an impassioned pitch for Clipper chip [an early government surveillance system]. He said, “We need to be very aware of the needs of national security and law enforcement.” Even though the private sector was arguing for tight encryption, the federal government needed [to be able to conduct surveillance]. It never went, and it’s not anywhere today. I think it’s probably easier to solve the Israeli-Palestinian problem than it is to solve this.

      Et la citation sur la #sécurité à mettre en regard du magnifique texte de Giorgio Agamben dans le @mdiplo de janvier (#paywall) :

      Comment l’obsession sécuritaire fait muter la #démocratie
      http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/AGAMBEN/49997

      Mais on ne saurait oublier que l’alignement de l’#identité sociale sur l’identité corporelle a commencé avec le souci d’identifier les criminels récidivistes et les individus dangereux. Il n’est donc guère étonnant que les citoyens, traités comme des criminels, finissent par accepter comme allant de soi que le rapport normal entretenu avec eux par l’Etat soit le soupçon, le fichage et le contrôle. L’axiome tacite, qu’il faut bien prendre ici le risque d’énoncer, est : « Tout citoyen — en tant qu’il est un être vivant — est un terroriste potentiel. » Mais qu’est-ce qu’un Etat, qu’est-ce qu’une société régis par un tel axiome ? Peuvent-ils encore être définis comme démocratiques, ou même comme politiques ?

  • Émile Henry : ELLE finira par vous tuer (Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur)
    http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob/2012/05/emile-henry-elle-finira-par-vous-tuer

    Je suis anarchiste depuis peu de temps. Ce n’est guère que vers le milieu de l’année 1891 que je me suis lancé dans le mouvement révolutionnaire. Auparavant, j’avais vécu dans des milieux totalement imbus de la morale actuelle. J’avais été habitué à respecter et même à aimer les principes de patrie, de famille, d’autorité et de propriété. Mais les éducateurs de la génération actuelle oublient trop fréquemment une chose, c’est que la vie, avec ses luttes et ses déboires, avec ses injustices et ses iniquités, se charge bien, l’indiscrète, de dessiller les yeux des ignorants et de les ouvrir à la réalité. C’est ce qui m’arriva, comme il arrive à tous. On m’avait dit que cette vie était facile et largement ouverte aux intelligents et aux énergiques, et l’expérience me montra que seuls les cyniques et les rampants peuvent se faire une place au banquet. On m’avait dit que (...) Source : Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur