person:émile

  • @raspa Encore de la socio vulgarisée, avec de vrais morceaux de Durkheim. C’est un thésard qui travaille sur les auteurs de BD, et qui là parle de la division du travail.

    Emile, on bande ? : Ma thèse vue par... Émile Durkheim
    http://socio-bd.blogspot.com/2017/08/ma-these-vue-par-emile-durkheim.html

  • Et parfois pas grand-chose
    À retenir des rêves
    Ma montre s’est arrêtée

    Plus de trois mois
    Qu’elle ne t’a pas envoyé un message
    Et tu regardes encore ton téléphone !

    Temps couvert
    J’ai eu froid cette nuit
    Le plus dur c’est de s’y mettre

    Énième café
    En jouant aux échecs avec Émile
    Très belle partie nulle (Émile fier)

    Le plus dur c’est de s’y mettre
    Pourtant du plaisir à enfiler
    Les vieux habits (odorants)

    (A-t-on le droit
    D’utiliser des parenthèses
    Dans un poème en trois lignes ?)

    D’après mes calculs, à la fin de l’été
    Mon Oiseau bleu comptera 200 pages
    Et moi je (ne) pèserai (plus que) 125 kilogrammes

    Rouge basque
    Rouge basque
    Rouge basque

    De temps en temps
    Le rouge basque donne un répit
    Au cœur brisé (d’après Ryôkan)

    De temps en temps
    Le rouge basque détourne l’esprit
    Du souvenir de ses seins

    Je n’avais pas prévu
    De tant parler d’elle
    Dans mes poèmes

    Je n’avais pas prévu
    De tant penser à elle
    Dans les Cévennes

    La Cézarenque
    Produit et vend
    Des spéculoos !

    Cette maladie
    De vouloir et tenter
    De tout retenir

    Et quand cesse
    Cette maladie
    Que reste-t-il à vivre ?

    Ces sous-bois
    Que je ne photographie plus
    Je les vois pour la première fois

    Mes enfants
    Que je photographie moins
    Je les regarde vraiment ?

    Temps couvert
    C’est le jour de retrouver
    Les lieux devenus courus

    Mon voisin m’offre un plein panier
    De son romarin, à peu près autant
    Que j’en consomme en dix ans

    Pommes de terre sautées
    À l’ail, et au romarin donc
    Gaspacho aux cœurs de bœuf

    Concert pour harpe et grillons
    Ces derniers plus soucieux
    De rigueur métrique

    Tout un village réuni
    Dans son église pour écouter
    Du piano à bretelles

    Tout le monde dans l’église
    Avec le piano à bretelles
    Sauf Valérie et moi, papotant dehors

    Il manquera toujours aux Cévennes
    Une salle de concert
    Comme le Tracé provisoire

    Route du retour de Sénéchas
    Deux renards, un hibou, un chevreuil
    Une laie et ses marcassins, un lézard vert

    Note tes poèmes du soir
    Va te coucher
    N’y pense pas, plus

    Nuit noire
    De temps en temps trouée
    Par des éclairs très lointains

    Par la fenêtre je peux distinguer
    Que cela barde sur la Margeride lointaine
    Nous en recevons la lumière sans le son

    Au milieu de la nuit
    Le vacarme subit
    D’une averse soudaine

    #mon_oiseau_bleu

  • Matin paisible
    Je colle aux draps
    Monte l’odeur du chocolat d’Émile

    J’ai oublié d’acheter des citrons
    C’est le retour, en force
    De mes flatulences de personne âgée

    Je note quatre rêves brefs
    Que je croyais sans mystère
    En les notant je découvre leur labyrinthe

    Je note mes rêves
    Comme si mon psychanalyste
    M’avait donné des devoirs de vacances

    1/ Un ancien collègue m’offre
    Une montre qui tombe souvent en panne
    Et qui ne s’accorde pas avec la montre offerte par B.

    2/ Dans l’ open space , un distributeur
    De boissons gazeuses historiques
    Je rebois du Montain Dew

    3/ Visite d’un musée nocturne avec J.
    Visite passionnante mais qui suscite la peur
    Nous échafaudons un complot pour y passer la nuit

    4/ Retour en autocar au travers une ville comme Lyon
    Je filme au format carré, succession de plans réussis
    Il y a eu un problème avec nos bagages, rien de grave

    Le vent de la veille a chassé
    Les nuages de la vallée, vent du Nord
    Pun , j’en connais un que cela va réjouir

    La grosse boule que dessine ma couette
    Représente un massif rocheux alpin
    Comme dans un de mes rêves

    Je retarde le moment de descendre
    Je retarde le plaisir du café
    Et le moment de se mettre au travail

    Ce matin je tape mes poèmes
    Sans la moindre faute de frappe
    Je crois que j’ai bien dormi !

    De temps en temps
    Je m’autorise
    Un point d’exclamation !

    Plus rarement
    Un point
    D’interrogation ?

    Je me change pour travailler
    Tel vieux t-shirt retrouvé
    Ses tâches de peinture, son odeur

    Le vieux jean, l’ancien t-shirt
    Les couleurs que je porte
    Sont celles d’un moi tellement jeune !

    Gratter
    Poncer
    Peindre

    Y trouver un certain réconfort
    Le plus dur c’est de s’y mettre
    Mais quel excellent dérivatif !

    Travaillant à cet entretien de la maison
    Le sentiment de faire les travaux
    Pratiques de la psychanalyse en cours

    Passer dans les traces anciennes
    De mon père, dans sa maison
    Et penser, ému, à ma mère

    Les comprendre
    Enfin
    L’une et l’autre

    J’ai mangé de la saucisse aux herbes
    Pendant quarante ans
    Je n’en mange plus !

    Faire la paix avec son corps
    Faire la paix avec ses peurs
    Faire la paix avec soi

    Y rechigner un peu, naturellement
    Mais établir un rétro planning des tâches
    A produire cet été, comme dans un open space ?

    Devoir de vacances, problème de maths
    Il faut une demi-journée pour laquer le portail
    Calculer la surface de tous les volets restants

    Ne pas consulter son téléphone
    De toute une journée
    Et du coup manquer le texte de Valérie

    Sieste
    Mon sexe est inerte
    Comme s’il flairait un piège

    Douche après la sieste
    Mon reflet dans le petit miroir ovale
    J’ai vieilli, mais j’ai maigri

    Mon reflet dans le petit miroir ovale
    On dirait une photographie
    De John Coplans

    Tel John Coplans
    Gros ventre
    Et sexe usé

    L’une des plus belles parties
    D’échecs qui soit avec Émile
    Et pas une fois la pensée d’elle

    Je peux donc l’oublier
    Si j’ai autre chose, de plus urgent
    À penser, je vois ce qu’il me reste à faire

    Faire une liste de dérivatifs
    Efficaces et en parsemer
    Les journées

    Jouer aux échecs, repeindre les volets
    Ecrire, lire, nager, cuisiner, réparer le robinet
    Déboucher la cuvette, nettoyer les toilettes

    Nettoyer les toilettes
    Fera naître mille pensées
    Dont je ferai des poèmes

    Nager me donnera faim et me fera cuisiner
    Je trouverai le repos de repeindre les volets
    Dans la lecture

    Pour réparer le robinet
    Il faudra d’abord
    Que je débouche la cuvette

    Et
    Ainsi
    De suite

    Fais attention au monsieur
    Je connaissais déjà
    Fais attention au vieux monsieur

    Fais attention au vieux monsieur
    Qui nage
    , ça c’est nouveau
    Adressé à des enfants qui plongent

    Adressé à des enfants qui plongent
    Depuis le rocher duquel
    Je plongeais moi-même enfant

    Je plongeais moi-même enfant
    Depuis ce rocher
    C’était hier

    C’était hier
    Et aujourd’hui
    Je suis le vieux monsieur

    Je suis le vieux monsieur
    Auquel
    Il faut faire attention

    Quand Émile a des questionnements
    Qui sont parfaitement de son âge
    Que j’ai connus moi-même au même âge

    Quand la dernière séance de psychanalyse
    Avant les vacances est d’un précieux secours
    Pour cerner les questionnements d’Émile

    Je ne veux plus de cette place
    En bout de table
    Cette place de patriarche

    A cette place
    Je finis même
    Par pontifier

    Et depuis cette place
    Vous finissez même
    Par m’écouter

    Et je cède cette place
    A la plus jeune de mes enfants
    Zoé, une fille

    Fête votive
    De Sénéchas
    Émile danse

    Et pendant qu’il danse
    J’ai trouvé un muret de pierres
    Sur lequel, assis, je lis

    Lisant sur un petit muret de pierres
    En marge de la fête votive
    Pas sûr que je me fasse des amis

    Lisant sur un petit muret de pierres
    En marge de la fête votive
    Pas sûr que cela attire une jolie brune

    La lecture d’Éric Chevillard
    Se mâtine d’une musique inédite
    Et de paroles surprenantes

    Émile s’amuse beaucoup
    Il danse comme un fou
    Et je lis Éric Chevillard

    Le besoin de discuter
    D’Emile sur le chemin du retour
    Est contrarié par la conduite sur route inconnue

    Il est possible que je ne sois plus allé
    À Sénéchas depuis plus de trente ans,
    Peut-être même quarante

    #mon_oiseau_bleu

  • Nouveau manuel complet de #typographie : historique, composition, règles orthographiques, imposition, travaux de ville, journaux, tableaux, algèbre, langues étrangères, musique et plainchant, machines, papier, stéréotypie, illustration / par Émile Leclerc,... ; préface de M. Paul Bluysen,... | Gallica
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6336729h/f9.image
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6336729h/f9.medres

  • http://www.desordre.net/musique/surnatural_orchestra.mp3

    Des photographies d’elle plein les kiosques
    On me confie le supplice au fer rouge d’une amie
    Le Surnatural donne un concert sous-marin

    Les trois rêves de cette nuit
    Notés avec précision au saut du lit
    La volonté d’aller mieux

    1/ Elle va donner un concert
    Dans une grande formation
    On ne parle que d’elle

    On dit d’elle
    Qu’elle est l’ambassadrice
    D’une nouvelle génération de musiciens

    C’est bien elle sur les photographies
    Mais je ne retrouve pas dans ces images
    Ce qui me plaisait tant chez elle

    2/ On m’a confié de surveiller le chauffage à blanc
    D’une grande plaque de fonte sur laquelle
    Sont dessinés des idéogrammes chinois

    On va m’amener une amie
    Que je vais devoir tatouer
    Avec ce fer rouge

    Je suis fasciné par les variations de couleurs
    Blanches et vermillon du métal
    Mais j’ai terriblement peur

    Je dois tout faire pour la trouver
    Et la garantir d’un péril épouvantable
    Ou raisonner ses amis

    Je les trouve justement dans une pièce voisine
    Chantant ses louanges selon une cérémonie
    Où il est question de son rôle sur seenthis !

    Je parviens à la détourner
    Du supplice tout en lui montrant
    À quoi elle a échappé

    Bien que la plaque se soit éteinte
    (Je manque de preuves)
    Elle me fait confiance, dit-elle

    Elle m’étreint, me remercie
    Me dit qu’elle ne sait jamais
    Si elle peut me faire confiance

    Mais
    Maintenant
    Si

    Dans une autre pièce
    Une performance se prépare
    J’ai peur de m’y ennuyer

    Je regrette en effet
    De n’être pas allé
    À son concert à elle

    Le Surnatural Orchestra
    En très grande forme
    Joue dans un réservoir d’eau glacée

    La musique n’est pas affectée
    Les instruments ne rouillent pas
    Je suis tellement heureux

    Je note mes trois rêves
    Je lui envoie un mail
    Je me pèse

    Je me pèse
    Je déjeune avec Émile
    Nous sommes silencieux

    Il pleut, il fait gris, il fait moche
    Mes rêves me rendent heureux
    Je pars dans les Cévennes

    La suite
    Au prochain
    Numéro

    Je pars avec Sarah et Émile
    Comme du temps
    Où Zoé n’était pas encore née

    Et comble de ressemblance
    Nous partons avec la petite
    Voiture des grands, telle l’ AX

    Sarah et Émile
    Ont tellement
    Grandi !

    J’ai à mon bord dorénavant
    Une jeune bachelière
    Et un apprenti jardinier

    A quoi tu penses ?
    Devant la centrale nucléaire de Neuvy
    À ses seins

    La route tellement familière
    Même Emile a ses repères
    Et quel répertoire de pique-niques !

    De fait, un chemin de terre
    Juste après la grande montée de Brioude
    Lumière de fin de jour, mes deux grands

    À quoi tu penses ?
    En passant devant le Fouga de Loudes
    À mon père, à mes parents

    Quand mon père était officier de réserve
    Mes parents descendaient en 2 CV
    À Salon-de-Provence pour deux jours

    Mon père faisait ses heures de vol
    Sur Fouga donc, deux photos de moi
    En bord de piste

    J’aime, comme aucun son,
    La déchirure de l’air
    Par un réacteur

    J’ai le souvenir d’un poème
    Écrit enfant, une ode aux Cévennes
    Que j’aime, ce genre de rimes

    Le barrage de Villefort
    A été construit en 1964
    1964, c’est bien le jour pour un tel rappel

    Comme chaque fois je cède à Sarah
    Et je prends la route du bas, de la Lauze
    Elle ne demande même plus

    Accueillis par les premières étoiles
    Je monte en hâte la tente d’Emile
    Dans les phares de la voiture

    Je suis accueilli
    Par mes grands enfants
    Dans ma propre maison

    Je retrouve quelques petits signaux
    Que je m’étais laissés l’été dernier
    Les tenailles sur une page du Diplo

    Travailler et lire
    Mais surtout travailler
    Qu’en penserait Alice ?

    Mon lit est fait
    Je n’ai plus qu’à m’y vautrer
    Mais avant cela, écrire un peu

    À ma table, en face du Mont-Lozère
    Dans la nuit, enfin, des lignes
    Et des lignes, encore et encore

    C’est comme si
    N’avaient jamais existé
    Les sièges à cinq roulettes

    Tel le vieil homme
    Que je suis devenu
    Je branche mon respirateur

    Hâte de boire mon café
    Demain matin
    Les fesses sur la margelle froide

    #mon_oiseau_bleu

  • Ce matin, de bonne heure
    De retour de la boulangerie
    Je croise un homme aux longs cheveux verts

    Premier poème du jour
    Un homme aux longs cheveux verts, visage de céruse
    Chemise rouge, portant un arc et un carquois

    Arrivé matinale de Clément, Juliette, Julia et Sara
    Qui passent prendre Zoé
    Et les clefs de la maison des Cévennes

    J’ai acheté une montagne de croissants
    J’ai préparé du thé, du café et du chocolat
    On n’arrête pas de rire, pas tous réveillés

    Chargement épique de la voiture
    Une certaine petite passagère
    Transporte plusieurs fois son poids en bagages

    Faux départ
    Téléphone de poche
    Ils ont oublié les papiers

    Sur le marché, plus qu’un autre dimanche
    Je résiste à trop acheter, nous partons mercredi
    Je fais un demi-marché

    Retour du marché
    Sur la table de la cuisine
    Les clefs de la maison des Cévennes

    Deuxième faux départ,
    Vous êtes où ? À Milly ?
    J’arrive avant midi

    Je m’insère dans une circulation
    De voitures pleines de bagages
    Mais moi, je ne suis pas en vacances

    http://desordre.net/musique/sainte_colombe.mp3

    Sur France Musique
    Programme baroque
    A faire pleurer de sensualité

    Rendez-vous sur l’aire de péage
    Pour la première fois je m’arrête
    Pour voir sa grande fresque

    Une heure plus tard
    Voyage de retour
    Mes vacances sont finies

    Salade de macaroni
    Tomates cœur de bœuf
    Pèches blanches

    Sieste tendue
    Dans la pensée d’elle
    Qui ne veut pas me laisser dormir

    Recette d’hier
    Pour sieste frustrante
    Réveil avec Lou Reed

    http://www.desordre.net/musique/lou_reed.mp3

    The past keeps knock knockin’ at my door
    But I don’t wanna hear it anymore

    Chicago, janvier ’89, peine de coeur déjà

    Bon t’as rien d’autre à faire
    Que d’écrire des poèmes
    Vaisselle, linge, ménage, hop !

    Pleasure
    As a lifestyle.
    Viagra is the best choice.

    Échange de messages
    Avec les enfants, je réalise après-coup
    Que je suis un monstre parfois, pardon

    Au moment de sortir, plutôt
    Que de prendre l’appareil-photo
    J’emporte un livre. J’ai changé !

    Émile qui se juche en trois mouvements vifs
    Au sommet d’une immense araignée
    Et me regarde de tout en haut

    Émile tout en haut
    Regarde et rêvasse
    Devient un homme

    Au square des Épivans
    Longue discussion avec Émile
    Émile devient un homme

    De retour de promenade avec Émile
    Je retrouve la bouteille d’huile
    Et des miettes sur la table, désordre !

    Et si ces petits désordres
    N’étaient pas le signe
    Du retour du chaleureux

    Ne chasse pas trop vite
    De tels signes
    Ils sont ta meilleure part

    Non cela ne fait pas trente ans
    Que je suis allé aux Etats-Unis
    Pour la première fois !

    http://www.desordre.net/musique/weather_report.mp3

    Je me souviens avoir appris
    Dans le journal, à New York
    La mort de Jaco Pastorius

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/davis_wight.mp3

    Quatre ans plus tard, retour de Chicago
    J’apprenais, dans le journal aussi,
    En arrivant, la mort de Miles Davis

    Non,
    Cela ne fait pas
    Trente ans !

    Non, cela ne fait pas trente ans
    Cela ne fera jamais trente ans
    Et puis c’était hier, la preuve !

    Genre Sarah elle croit vraiment
    Que l’inscription à la fac
    Genre ça se fait tout seul, genre

    Sur le bureau, un petit fichier
    De rien du tout porte son nom.txt
    Je clique doublement

    Vous avez trop d’avance,
    Dans le hall de gare
    Votre téléphone de poche vibre

    Un petit informaticien
    De rien de tout
    Vous envoie des haïkus

    Votre instrument à vos pieds
    Vous pianotez
    Votre téléphone de poche

    Ayant combattu son côté fleur bleue
    Le petit informaticien
    vous en aura conté de belles hier soir.

    Mais rassurez-vous, jolie dame
    Dans le hall de gare
    Il ne sera pas question de cunnilingus

    Juste
    Vous dire
    Mes pensées

    Et mes pensées
    Sont douces
    Et elles sont amoureuses

    Je repense
    A votre histoire
    De gynécologue

    J’aime
    Que vous soyez douée
    Pour la vie, si vous l’êtes

    J’aime
    Que vous soyez
    Gourmande, pas qu’un peu

    J’aime
    que parfois
    Vous trébuchiez, ça arrive

    Vous
    Etes
    Drôle, ça !

    Vous
    Me
    Touchez, ca !

    J’ai envie
    De vous prendre
    Dans mes bras, ça

    J’ai d’autres envies aussi
    Mais vous êtes
    Dans un hall de gare.

    Et dans les halls de gare
    On ne parle pas
    De cunnilingus.

    Je
    Vous
    Embrasse

    Un jour peut-être
    J’aurais le courage
    D’éradiquer de telles traces

    La lecture du soir, Alain Spiess
    M’emmène sur d’autres rivages
    Et c’est tant mieux

    Décrire le réseau d’eau
    De la maison des Cévennes
    Au téléphone : ils sont arrivés

    Dehors
    La nuit et la pluie
    Tombent en même temps

    L’orage du dimanche soir
    Un orage silencieux
    Mais pas calme

    Cette nuit
    Je dormirai dans la fraîcheur
    Et, peut-être, le calme

    Tentative d’enregistrement
    De l’orage silencieux
    Sans bonnette

    Faux départs
    Fausse sieste
    Faux poèmes

    #mon_oiseau_bleu

  • Walter, Andrew, Antoine,
    David, George, Jason
    M’ont écrit cette nuit

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/fred_frith_yard_with_lunatics.mp3

    Fred Frith
    Three days in fuckin paradise
    Disque écouté avec elle, disque poison

    Disque écouté, sans elle, sur l’autoradio
    Je l’avais déposée à l’aéroport, nous venions
    De faire l’amour, la première fois

    Quand je me baignerai
    Dans les eaux froides de la Cèze
    Est-ce que je penserai toujours à elle

    Tentative
    De douche froide
    Négatif chef !

    Page 111 of 111
    Words 16501
    mon_oiseau_bleu.rtf

    http://desordre.net/invites/daniel_van_de_velde/index.htm

    Je me replonge
    Dans le recueil de poèmes visuel
    De Daniel. C’est beau !

    Daniel, l’ami, mais aussi
    Cette source d’inspiration
    Souterraine en moi

    J’emmène mi carette à l’carwash
    Elle ressort aussi propre
    Que les voitures qui y entrent

    Les caresses de ces hommes
    À leurs voitures au carwash
    Sont-ils aussi doux avec leurs compagnes ?

    Je crois que c’est la première fois
    Que je vais dans un carwash
    Un samedi matin

    Rendez-moi mon café
    Et mon free jazz
    Du samedi matin

    Vous payez plus
    De 2 500 euros
    D’impôts ?

    http://www.desordre.net/musique/lou_reed_sex.mp3

    Lou Reed, fin de sieste, réveil difficile
    Guitares saturées, grosse artillerie
    Pourtant ça fait du bien par où ça passe

    À la piscine
    Mon signe distinctif ?
    L’absence de tatouage

    En faisant mes longueurs
    Je n’ai toujours pas trouvé la commande
    D’enregistrement de mes poèmes de piscine

    Visite impromptue
    Chez Laurent et Marie
    Je leur raconte Sayonara

    Visite impromtue chez L.&M.
    Demain ils passeront sous mes fenêtres
    De Portsmouth, dans London Road

    Visite impromptue chez L.&M.
    Émile reçoit un cours particulier
    De skate board

    Dessins des persiennes
    Sur les murs ombragés de la chambre
    Me remettrais-je un jour à la photo ?

    Blue
    Pills
    Easy-ordering

    Perdez du poids
    À votre rythme
    Avec cet incroyable accessoire

    Je vois bien, je sens bien
    Que je pense à elle
    Tout le temps

    Burn over 9lbs
    Of fat by Tuesday
    With this fruit

    Retour de Zoé
    A la maison
    Retour de la joie

    Retour de Zoé
    A la maison
    Retour du rire

    Nouilles
    Sautées
    Aux cajous

    L’habitude est prise avec Émile
    Promenade digestive
    Dans les rues de Fontenay

    Dans une valise je range les livres
    Que je vais lire dans les Cévennes
    Ces livres seront bien lus, et très abimés

    Que j’aime la caresse
    De cette goutte de sueur
    Dans ma salière gauche

    Les Cévennes bientôt
    Mais adieu le Tracé provisoire
    Et adieu le Keaton

     ? Tu descends papa ?
     ? Oui. ? Qu’est-ce que tu vas faire ?
     ? Écrire de la poésie ! Tête de Zoé !

    La nuit tombe tard
    Lecture sur soir
    Installation d’Alain Spiess

    Carwash le matin
    Promenade et lecture le soir
    Et c’est toute la journée, pensée d’elle

    #mon_oiseau_bleu

  • Goualantes des gnoufs, des rades et des guinches | Dans l’herbe tendre
    http://www.canalsud.net/?Herbe-Tendre-Juillet-goualantes

    Entretien avec Philippe Mortimer, préfacier de l’ouvrage « Goualantes de La Vilette et d’ailleurs », éditions l’Insomniaque. Émile Chautard, ouvrier typographe et grand connaisseur des bistrots, nous guide en chanson dans le Paris de la dèche et de la pègre, entre la guerre de 1870 et celle de 1914-1918. Les goualantes qu’il a recueillies au cours de ses pérégrinations dans les faubourgs furent écrites comme elles furent chantées, non par des artistes en vogue mais par des marlous et des gisquettes. Autant de témoignages pour servir à l’histoire des classes dangereuses. Durée : 1h21. Source : Canal Sud

    http://www.canalsud.net/IMG/mp3/itw_philippe_2.mp3

  • http://md1.libe.com/photo/880461-baiserjpg.jpg?modified_at=1464548383

    Je ne trouve pas les toilettes
    Je me perds dans une station-service
    La cabine téléphonique ne fonctionne pas

    Je n’ai pas le bon numéro
    Je n’entends pas la mère de Chris
    Je ne trouve pas les mots en anglais

    Encore un rêve, qui ne devrait pas
    Donner trop de mal à mon psychanalyste
    Je suis frustré

    C’est souvent
    Que je tape le mot mort
    À la place du mot mot

    C’est souvent
    Que je lise le mot artiste
    À la place du mot autiste

    La finance
    A-t-elle vraiment appris
    Du choc Lehman ?

    Trust
    The instincts !
    Buy Viagra Soft.

    Mention
    Très
    Bien !

    Papa
    Tu
    Pleures ?

    Non,
    Penses-tu
    Ma fille !

    Si !
    Tu
    Pleures !

    O
    U
    I !

    Je perds toute mesure
    J’embrasse la prof de philo
    Qui n’en demandait pas tant peut-être !

    Ce sont toujours
    Les bonnes nouvelles
    Qui me fauchent le plus

    Au restaurant japonais
    Je commande deux flûtes
    Sushis et champagne, étrange !

    Longueurs à la piscine
    Avec Émile, je dépasse
    Plusieurs fois de jeunes quadragénaires

    Emile tu peux en choisir deux, ça et ça
    Ces pâtisseries orientales
    Portent peut-être d’autres noms ?

    Dans le jardin du psychologue d’Émile
    Je m’assoupis
    Sieste sauvage

    Le rêve que je fais
    En m’assoupissant, piscine,
    Dans le jardin du psychologue d’Émile

    Echoué sur la table
    Dans le jardin du psychologue d’Émile
    Un médiator de guitare

    Fin de journée, la chaleur retombe
    Pensée pour les lumières
    De fin de jour dans les Cévennes, bientôt

    Demain t’attend une grosse journée
    De travail en open space
    Effacée par les nouvelles du jour

    Un coucou, un avion qui passé, un bébé qui pleure
    Une portière qui claque, une passante au téléphone,
    Le vent dans le cerisier, le coucou reprend

    14,297 men amazed
    By this penis
    Growth system

    These photos
    Force Megyn Kellys
    Resignation

    What Will Happen
    When Your Home Systems
    Break Down this Summer ?

    Strive
    For greater
    Viagra Professional

    Perturbateurs
    Endocriniens :
    La France capitule

    La mort par asphyxie
    D’Adama Traoré confirmée
    Par une contre-expertise

    Tête-à-tête
    Avec Émile
    Pas toujours réussi

    Une journée réussie
    A besoin d’un petit écueil
    Pour devenir une journée réussie

    Couché avec les poules
    J’entame la lecture de l’Origine du monde
    De Liv Strömquist

    Mention très bien
    Longueurs aquatiques avec Émile
    Couché avec les poules

    #mon_oiseau_bleu

  • (L.L. de Mars)

    Macron
    Les moins que rien
    T’emmerdent !

    Charlotte Gainsbourg :
    Pourquoi elle a renoncé
    À la chirurgie esthétique

    Les confidences sexuelles
    De Jean-Marie Bigard et sa femme Lola Marois
    Créent le malaise

    Céline Dion
    A bien changé
    Depuis la mort de son mari

    Blue
    Vitamins
    Via Internet

    L’étreinte d’Émile
    Quand je l’aide à monter sur son skate
    Pour la première fois

    Les roulements à billes du second millénaire
    Sont passablement ringardisés
    Par ceux du troisième. Le progrès est là.

    Émile, son courage, sa ténacité
    Ses peurs, souvent vaincues
    Ce n’est pas rien

    Émile mon gars
    Plus grand que moi maintenant
    Ce n’est pas rien

    Émile, mon grand gars
    Nos discussions en l’absence des filles
    Ce n’est pas rien

    Émile, avec qui je discute
    Qui me bat aux échecs
    Ce n’est pas rien

    Émile qui donne de l’espoir
    À une mère d’enfant autiste
    Ce n’est pas rien

    Émile et son t-shirt fétiche
    Émile et ses vidéos de rap
    Ce n’est pas rien

    Émile qui voudrait bien
    Qui ne peut pas toujours
    Ce n’est pas rien

    Émile, un peu agité certains soirs
    D’autres soirs plus calme
    Ce n’est pas rien

    Émile qui fera jardinage
    À la rentrée
    Ce n’est pas rien

    Émile qui plus tard
    Sera jardinier
    Ce n’est pas rien

    Émile qui plus tard
    Comptera sur ses quatre frère et sœurs
    Ce n’est pas rien

    Émile
    Qui ment
    Ce n’est pas rien

    Émile qui fume
    Des cigarettes en cachette
    Ce n’est pas rien

    Émile avec qui je regarde
    Un film ce soir, entre gars
    Ce n’est pas rien

    Émile qui m’aide
    A porter un truc lourd
    Ce n’est pas rien

    Émile qui prépare notre dîner de ce soir
    Des pâtes au pesto
    Ce n’est pas rien

    Émile
    Mon tout
    Ce n’est pas rien

    Et j’emmerde
    Macron,
    Moins que rien

    Et dire que je boudais
    Aujourd’hui
    Manquant d’inspiration

    Émile
    Qui m’inspire tant
    Ce n’est pas rien

    Les gens qui ne sont rien pour toi
    Sont tout pour moi
    Et toi tu ne vaux pas grand-chose

    Sans dents, sans Roleix
    Sans rien
    Et dans ton cul !

    La violence
    Des gens qui ne sont rien
    Appelle la violence, juste

    Macron
    Je ne suis rien pour toi
    J’ai déjà vécu dix vies comme la tienne

    Drop 30 in 30,
    Without going
    To the gym

    Geri Allen
    Charlie Haden
    Paul Motian

    Ce qu’il faut retenir
    Des annonces de Macron
    Devant le Congrès

    Balade digestive
    Avec Émile
    Soir d’été élégiaque

    Nous croisons des voisins parents
    D’un enfant autiste
    Palabres devant leur seuil

    Ils mentionnent un examen médical récent
    Ne sont pas d’accord, il y a deux ou trois ans ?
    Leur fils les met d’accord, le 14 avril 2015 !

    Charlotte Gainsbourg et la chirurgie esthétique
    Émile s’essaye au skate
    Je ne décolère pas contre Macron

    #mon_oiseau_bleu

  • Ca
    Me
    Va

    Elle répond
    Toujours
    En trois mots

    Comment une femme
    Qui t’a tant donné d’elle-même
    Peut être aussi avare de mots ?

    Nouvelle
    Nuit
    De faille

    Tu es
    À bout
    De force

    Tu
    Te
    Fais peur !

    Tu joues aux échecs avec ton fils
    Pour tenter de penser à autre chose
    C’est un échec

    Tu as des amis
    Sûrs
    Tu as bien de la chance !

    Ils
    Surveillent
    La bête !

    Sur l’écran de contrôle
    De l’ophtalmologue
    L’œil droit de Sarah

    Puis l’œil gauche
    Tous les deux
    Myopes.

    Ma grande et belle
    Sarah
    Est myope !

    Déjeuner avec Marilou
    Merveilleuse jeune femme
    Qui me parle de la mort

    Hier soir j’ai vu
    Que son décolleté était hâlé
    Elle revenait de la campagne

    Je l’ai appelée
    J’avais besoin
    Qu’elle me le dise

    J’avais besoin qu’elle me dise
    Et elle m’a dit
    Que c’était fini

    Elle m’a dit que c’était fini
    J’ai été surpris :
    Je n’étais plus triste

    « L’espoir
    Est un poison »
    Hannah Baumgarten

    Je ne reverrai
    Plus jamais
    Ses seins

    Je lis Ruine d’Alain Spiess
    Dans le jardin
    Du psychanalyste d’Émile

    Dans les mains
    Du psychanalyste d’Émile
    Une framboise, pour moi ?

    Aujourd’hui
    J’ai eu sur le bout de la langue
    Le goût d’une framboise !

    Je suis incurable
    J’aurais préféré
    Le goût de son sexe

    Son sexe à elle
    Pas celui
    Du psychanalyste d’Émile !

    Je lève les yeux au ciel
    Vol et piaillement de perruches
    Réchauffement climatique

    Les perruches dans le ciel
    De nos latitudes, ce sont elles
    Mes oiseaux bleus

    Jardin
    Mal entretenu
    Jardinier déprimé

    Les fleurs du laurier
    Sont d’un carmin
    Foncé !

    Mon rosier se bat
    Contre ma taille
    Incompétente, survivra-t-il ?

    Finalement j’aime
    La fatigue du soir qui suit
    Une nuit de faille

    Tu ne suis pas toujours
    Les conseils de Sarah
    Qui te dit d’écrire MOINS

    Le soir, échecs avec Émile
    Discussion avec Sarah
    Câlin avec Zoé, dans cet ordre

    Les jolis yeux myopes de ta fille
    La jeune femme et la mort
    Au téléphone, c’est vraiment fini

    #mon_oiseau_bleu

  • Échange de mails acrimonieux
    Café trop fort
    Musique à trop fort volume

    Tu n’as pas le temps
    De noter tes rêves, enfuis
    Par leur trou d’anguilles visqueuses

    Si un jour tu devais explorer
    Le trou d’anguilles derrière les livres
    Y trouverais-tu le récit de tes rêves passés ?

    En relisant ton tapuscrit
    Tu t’amuses à couper
    Certains passages en haïkus

    Les choses auxquelles on pense
    Tandis que vos proches
    Vous regardent au fond de la tombe

    Une correction dans un sens
    À la relecture suivante, correction
    De la correction. S’arrêter ?

    De temps en temps je décroche
    Ma concentration baisse
    Je remets un disque et ça repart

    http://www.desordre.net/bloc/urusla/2014/sons/20140924_jacques_demierre002.mp3

    Jacques Démierre
    Axel Dörner
    Jonas Kocher

    La scie circulaire
    D’un chantier voisin
    S’invite à faire le bœuf

    Jacques Demierre
    En quatuor
    Avec scie

    Les bruits produits
    En faisant à déjeuner
    Et qui se mêlent à la musique

    Parfois l’attention baisse
    Il suffit de mettre de l’eau à chauffer
    Brève et efficace interruption

    Parfois l’attention baisse
    Et il suffit d’écrire un ou deux poèmes
    Dans les marges de mon tapuscrit

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/arthrose/sons/ffffffpoc.mp3

    Le pocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpoc
    À la fin du disque
    Fin parfaite

    Écrire une fiction c’est mentir
    La relire c’est tenir
    La comptabilité du mensonge

    L’étrange plaisir
    Que tu ressens
    En biffant tout un passage

    En fait le plus grand plaisir
    De mon existence, c’est écrire
    En écoutant de vieux vinyles (qui craquent)

    http://www.desordre.net/musique/bartok_celesta.mp3

    Musique pour cordes,
    Percussions, célesta
    Et craquements

    Marilou, les mains pleines de peinture
    M’embrasse !
    Jeunesse !

    J’emmène Zoé faire des emplettes
    De vêtements, elle a grandi !
    Et elle sait ce qu’elle veut !

    L’orthophoniste d’Émile
    Va te faire pleurer, Émile donne
    De l’espoir à des parents plus jeunes !

    Faute de pâte à lasagne
    Pasta al forno
    Epinards et chèvre

    One drop will end
    Your ears
    From ringing

    EPR de Flamanville :
    Une décision inaudible
    de l’Autorité de Sureté du Nucléaire

    Ma fille Zoé qui rit à gorge déployée
    À l’humour noir de Grand Froid
    Je ne suis pas fier

    Anguilles visqueuses
    Émile porteur d’espoir
    Zoé et l’humour noir

    #mon_oiseau_bleu

  • Night or day
    Viagra® Super Active
    is your way !

    Le Bundestag réhabilite
    Les homosexuels allemands
    Condamnés après-guerre

    Rêves inintéressants
    Pain rassis, café amer
    Temps couvert, encore une belle journée

    Encore
    Une belle journée
    Sans elle

    Tu renvoies ta biographie
    À ton éditeur. Étourdi, tu avais
    Oublié ta date de décès

    Tu avais oublié d’inscrire
    Dans ta biographie, ta date de décès
    2064, par suicide

    Je reviens du café
    You have no new message
    Ça valait bien la peine

    We know how to
    Increase
    your penis size

    Déjeuner
    Avec Julien
    Dématérialisations

    Déjeuner avec Julien
    Dématérialisations
    Et premiers pas

    Déjeuner avec Julien
    Idée pour une version html
    De Mon Oiseau bleu

    En France,
    On meurt
    Parce qu’on est une femme

    Choisir de ne pas traiter
    Ces féminicides,
    C’est choisir une vision du monde

    Tu lis un article sur les féminicides
    Tu ressens douloureusement
    Son départ

    Lisant cet article sur les féminicides
    Tu interroges ta déception
    Tu ne l’aurais pas tuée ? quand même pas ?

    Non,
    Tu n’as pas cessé
    De l’aimer

    Mais c’est curieux
    Ce que la lecture de cet article
    Fait surgir de doutes en toi

    Émile si tu oublies une fois encore
    Ton rendez-vous, je te coupe un doigt
    Quand même pas ? Non, quand même pas

    Émile, je vais te couper la tête
    La recoller et la recouper !
    Quand même pas ? Non, quand même pas

    Progression dans la compréhension d’Émile
    Entre l’implicite et l’explicite
    Finalement, je ne vais pas lui couper la tête

    Mon ami Franck, dentiste, peut soulager
    Ma rage de dent
    Mais pas ma peine de cœur

    Ma rage de dent distrait
    Ma peine de cœur
    Soignant ma dent, il va me faire mal au cœur

    À mon tout premier rendez-vous chez Franck
    Je lui avais dit, en me retirant une dent
    Tu m’as retiré une épine du pied.

    Mon ami Franck, dentiste, ne trouve
    Pas de foyer infectieux, tu somatises,
    Diagnostique-t-il, je ne suis pas guéri

    Je cumule rage de dent
    Et peine de cœur
    L’une foyer de l’autre

    Quand, miraculeusement, perdu,
    Tu retrouves ton chemin en reconnaissant
    Une rue, où tu n’es plus venu depuis 1995

    La rue
    D’Odessa
    À Bobigny

    Du coup je passe devant une maison
    Dans laquelle il y a des clous, des vis
    Et du parquet montés par moi

    Daniel, Lola
    Vous n’imaginez pas
    Comme Bobigny a changé

    Au retour je passe
    Devant l’ancienne gare de Drancy
    Pensée pour Hélène Gaudy

    Deux heures d’embouteillage
    Discussions sereines
    Avec Émile. Père & fils

    C’est l’été
    Tes voisins dans leurs jardins
    Toi, au fond de ton garage

    Dans mon garage
    J’oppose à la rumeur joyeuse
    Des voisin un free jazz hargneux

    Les hirondelles
    Et quelques perruches
    Paraissent approuver le free jazz

    Encore une belle journée sans elle
    Rage d’amour et peine de dent à Odessa
    Free jazz du soir

    #mon_oiseau_bleu

  • Lettre à Adrien Genoudet
    Count Basie
    Daphna et le cidre !

    L’opposition existera-t-elle
    A l’Assemblée nationale
    Face à Macron ?

    http://www.desordre.net/musique/basie.mp3

    Assis sur la lunette des chiottes
    Je rêvasse matinalement
    En écoutant Count Basie

    Mes rêves, en ce moment, semblent
    Avoir retrouvé le trou d’anguilles
    Par lequel ils ont toujours disparu

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/arthrose/sons/ffffffpoc.mp3

    pocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpoc Fait le disque de Count Basie
    Pendant que j’écris mon dernier poème

    krkrkrkrkrkrkrkrkrkrkrkrkrkrkrkrkr Fait la cafetière
    Pendant que je fignole un poème

    Indescriptible le bruit
    De la benne à ordure
    Pensée pour son sexe offert

    Je pense à lécher son sexe
    Chaque fois que j’entends
    La benne à ordure

    Surtout
    Le samedi
    Matin

    A la fin du disque j’écoute, avec attention
    pocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpoc J’écoute trop de musique improvisée

    En juin
    Je voudrais qu’il soit entre 7 et 8 heures
    Toute la journée

    http://www.desordre.net/musique/mjq.mp3

    Et c’est le piano
    De John Lewis
    Qui remet la journée d’aplomb

    Te préparant un nouveau café
    Tu remarques
    Que la coriandre a pourri sur pied

    Tu n’as toujours pas
    Passé l’éponge
    Sur la table de ton déjeuner

    Rendez-vous raté chez le psy d’Emile
    Envoi d’un message textuel d’excuse
    Sa réponse, pleine d’ironie, cite Lacan

    Ne pouvant plus attendre de message d’elle
    Tu attends, avec impatience, la réponse
    D’un jeune homme, Adrien Genoudet

    Mes voisins aiment-ils
    La musique que j’écoute
    Fenêtres ouvertes ?

    On ne peut pas relire
    Son roman à l’écran
    Mais des poèmes, on peut, je crois

    Relire
    Soft City de Pushwagner
    A plat-ventre

    Your penis
    Will never
    Let you down again

    Dans le jardin
    Du psychologue d’Émile
    Sa guitare abandonnée

    Dans le jardin
    Du psychologue d’Émile
    Des framboises, toutes petites

    Dans le jardin
    Du psychologue d’Émile
    Tu lis Alain Spiess, Reniement

    Il fait chaud
    Tellement chaud
    Tu écris nu

    À la piscine,
    En maillot de bain,
    Pas un poème qui ne vienne

    Change donc
    Un de disque
    Et fais le ménage !

    C’est Sarah qui a raison
    Cinq minutes de ménage et je dois
    M’arrêter pour écrire des poèmes

    Quand je pense qu’il faut encore moins
    De matériel pour écrire un poème
    Qu’il n’en faut pour prendre une photographie

    Je ne prends plus de photographies
    J’écris des poèmes
    Les premières remplacées par les derniers ?

    Tu écoutes des fadaises (pour le ménage)
    Jealousy de Queen
    Tu fonds en larmes, jalousie

    Ce soir
    Tu voudrais être son instrument
    Pas son jouet, plus jamais

    Pas une note
    De contrebasse
    De la journée !

    Je dépense
    Tout mon argent de poche
    En bandes dessinées

    Je dépense tout mon argent de poche
    En bandes dessinés
    Hoochie Coochie

    L.L. de Mars,
    Loïc Largier
    Jean-Pierre Marquet !

    Dans le métro
    Je pouffe de rire
    En lisant la nouvelle d’Alexandre Balcaen

    Une blague interminable
    A propos du disque
    Good Night Good Morning

    Je m’offre un verre de blanc
    En lisant Alain Spiess
    En attendant le concert

    Conversation avec Antonin Rayon
    Hanno, Nicolas Stéphane
    Et même Asha Griffith, qui m’étreindra

    Les concertinos
    Se succèdent
    A moins de cent mètres de mon bureau

    Tu raccompagnes
    Hanno
    Comme autrefois

    Adrien Genoudet
    M’a répondu
    Pas elle

    Quel écrivain
    Cet Adrien
    Genoudet !

    pocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpocffffffpoc
    Bandes dessinées et concerts
    Adrien a répondu

    #mon_oiseau_bleu

  • https://www.franceculture.fr/emissions/poesie-et-ainsi-de-suite/poesie-et-chair

    Aujourd’hui, je cause dans le poste, sur France Culture, à 15 heures, dans l’émission La Poésie et ainsi de suite de Manou Farine. sont également invités à cette émission, Francçoise Decquiert et vincent Labaume, autour des deux expositions de Michel Journiac.

    Je repasserai en fin d’après-midi pour donner le lien du poadcast (notamment pour @monolecte qui préfère 17 heures, le moment où la journée bascule).

    #shameless_autopromo
    #une_fuite_en_egypte

    • Bon alors pour @monolecte qui préfère après 17H :

      https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14487-19.05.2017-ITEMA_21329596-0.mp3

      Et sinon un extrait d’ Une journée réussie , qui est un texte qui décrit les coulisses de cette journée exceptionnelle :

      Il faudrait que je relise l’ Essai sur la journée réussie de Peter Handke pour me rappeler si, oui ou non, un désagrément, même un seul, même léger, est une manière d’ingrédient nécessaire pour qu’une journée réussie soit effectivement complète, j’ai le souvenir que oui, j’ai l’intuition que oui.

      Le désagrément mineur est advenu dans les couloirs du métropolitain pour rejoindre Mille pages à Vincennes, où, le soir-même, je devais rencontrer des lecteurs, lire des extraits d’ Une Fuite en Egypte , dédicacer et répondre aux questions sagaces de Pascal Thuot, l’excellent libraire et, last but not least , boire un coup et déguster des excellents fromages de la crèmerie de Vincennes, selon la plus pure tradition des rencontres de la librairie. Je venais de passer le portillon, une contrôleuse me demande mon billet, je le lui tends, elle me demande ma carte de famille nombreuse pour justifier de la réduction du prix du billet, ma carte, comme on le sait à la lecture de Le Rapport sexuel n’existe pas (autre texte en cours, ndlr), est expirée et j’ai fait œuvre d’une procrastination hors de propos ces derniers temps, ce que je tente d’expliquer, patiemment, à cette préposée, pas tant la procrastination coupable, mais la lenteur du renouvellement, tout en lui fournissant des preuves manifestes, irréfutables même, du fait que je suis effectivement un père de famille nombreuse. Attestation de sécurité sociale et de mutuelle, sur lesquelles les enfants sont dûment enregistrés, n’adoucissent pas son inflexibilité, je lui fais également remarquer que parmi les enfants en question, elle peut remarquer que l’un d’eux, Émile, est handicapé, non que je cherche à l’apitoyer, mais simplement à lui suggérer que je peux faire face à des contingences un peu extraordinaires qui font passer en arrière-plan le caractère administratif de l’existence, j’exprime vraiment les choses de cette manière, un peu comme un type qui sortirait d’un studio d’enregistrement de la maison de la radio pour une émission littéraire sur France Culture, mais l’inflexibilité demeure, la préposée m’annonce qu’elle ne peut pas prendre, seule, LA décision de la clémence et m’aiguille vers son chef, un homme supérieurement cadastré, qui ne cesse de répéter que son travail est strictement borné à la constatation des infractions et, qu’en la matière, il y a, positivement, infraction constatable, infraction, dont je tente, en vain, de lui faire remarquer qu’elle est, tout de même, limitée à 70 cents ― là aussi je fais l’effort, mal récompensé, de dire soixante-dix cents et non septante cents ―, je tente également de faire valoir que mon existence connait, en dehors de cette écrasante déception amoureuse dont je suis, malgré tout, en train de me remettre, mais dont je ne parle, tout de même pas, au contrôleur retors, auquel, en revanche, je détaille, malgré tout, donc, quelques-unes des vicissitudes irréfragables que connaît mon existence, mais tout cela en vain, je m’en rends bien compte, la sentence tombe, en dépit de tout, trente-cinq euros tout de suite ou quatre-vingt-cinq euros à réception postale de l’amende forfaitaire ! J’oppose à mon locuteur du moment, inutilement je le sais, mais pour le plaisir désormais, et lui montrer que je suis très fort en calcul mental, que la sanction est cinquante fois supérieure au préjudice subi par la Régie Autonome des Transports Parisiens, préjudice par ailleurs virtuel, puisque j’ai véritablement, dans l’absolu, droit au tarif de famille nombreuse. Je pousse un peu plus outre le raisonnement en maintenant tonalité de voix et niveau de langage soutenu du type qui sort de la maison de la radio, et continue de discourir avec la componction de rigueur en pareil cadre, et l’invite, je suis lancé, à une relecture prochaine de Stanley Milgram, et je fais même l’effort d’un peu de vulgarisation, signalant à son intention, que lesdites expériences de Milgram sont au cœur d’un film de fiction célèbre, I comme Icare d’Henri Verneuil, qu’il a peut-être vu à la télévision, ou encore d’ Expérimenter de Michael Almereyda sorti l’année dernière au cinéma, si je continue d’en rabattre comme cela je vais finir par être invité sur France Inter plutôt que sur France Culture, et pendant que je tente de lui expliquer avec ma plus belle voix d’intervenant radiophonique que son entêtement, le mot est lâché, contribue à rendre notre société inhumaine, le raisonnement des conducteurs des trains vers les camps de la mort n’est plus très loin, je sens monter en moi une vague puissante d’un calme inédit, là même où devrait s’enclencher des réflexes de forcené, mais voilà, les bénéfices de trois psychanalyses ― je savais que cela allait resservir ― et des échanges de fond de court avec le John McEnroe de la psychanalyse ce matin, au cours desquels nous sommes gaillardement remontés jusqu’aux origines de mon sentiment d’injustice, me détournent de ma colère ou encore de la tentation, tout lecteur de Stanley Milgram, et tout invité d’émission littéraire sur France Culture que je sois, d’abaisser mon centre de gravité, comme on dit dans les manuels de rugby ― je savais que le rugby allait resservir ― de le raffuter, sans violence excessive ― encore qu’il y ait une différence de masse manifeste entre le contrôleur et moi ― et d’aller prendre ma rame dont j’entends l’approche, mais, est-ce de la sorte qu’on agit en sortant de la maison de la radio, qu’on a devisé à propos des sources mêmes de son écriture, qu’on a écouté Françoise Decquiert et Vincent Labaume parler à propos de Michel Journiac ? Non, sans doute pas. Je paye donc mon amende, non sans ironiser auprès du contrôleur obtus que le montant qui vient de m’être extorqué par la Régie Autonome des Transports Parisiens ― un vrai rapt à la RATP ― dont il est l’agent, et donc, en bon milgramien , la personnalité agentique par excellence, correspond, à cinquante cents près, à celui d’une séance d’orthophonie pour mon fils Émile. Mais je suis un peu déçu, il faut bien l’avouer, de constater que le contrôleur ne m’écoute plus et que je suis en train d’échouer à le convaincre de la nécessité, pour lui, prochainement, de lire Stanley Milgram, dont je me fais la réflexion que je devrais TOUJOURS avoir sur moi un exemplaire de Son Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité , quand je pense au poids exorbitant de nombre des accessoires photographiques que je transporte quotidiennement, dans ma besace de photographe, et qui ne servent pas tous, pas tous les jours en tout cas, le poids de ce petit livre serait marginal dans la lourde besace et autrement utile dans la vie de tous les jours. Et je perds toute mesure, l’esprit de Michel Journiac souffle violemment sur moi, je me prends à imaginer une manière de performance qui consisterait à faire des lectures publiques d’ Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité , à quelques encablures seulement, de ces barrages filtrants de contrôles de validité des billets. Je conclus finalement l’échange avec cette personnalité agentique obtuse, au point d’être étroite, en lui faisant remarquer qu’avec lui j’avais surtout eu le droit de me taire et encore qu’on pouvait me l’enlever. Je crois que là, je l’ai vraiment perdu. Et j’en viens même à me demander si je n’ai pas commis l’irréparable, le concernant, en lui inoculant un des vers qui me rongent depuis des dizaines d’années, bousillant prochainement son sommeil et le poussant probablement à la boisson, l’acculant peut-être même au suicide, tentant le soir, en revenant de son travail, si mal considéré, ce dont il porte une responsabilité individuelle et agissante, de comprendre le caractère fondamentalement paradoxal d’une parole, voulue comme une plaisanterie, mais désormais de la dernière toxicité, il n’est pas toujours prudent de guérir des personnalités agentiques contre leur gré, en somme, et sans le nécessaire étayage d’une véritable prise en charge psychanalytique. Quant à moi est-ce que je ne devrais pas borner mes opérations de transfert sauvage dans le cadre strictement identifié des séances de psychanalyse ?

      Et si, pour cette scène, on me demande une archive , comme ils disent à la maison ronde, ce ne sera pas difficile : pendant toute cette scène, dans un couloir voisin, un jeune gars chantait, excellemment, en s’accompagnant à la guitare, I’m Beginning To See The Light du Velvet Underground ― enfin, tel que ce thème ellingtonien est chanté par le Velvet.

      Et dire qu’à l’aller, en taxi, avec Tiffanie, je lui parlais des films de Mariano Cohn et Gastón Duprat, notamment de Citoyen d’honneur et de l’Homme d’à côté comme étant des chefs d’œuvres, s’attachant à la narration de non-rencontres entre des protagonistes équipés d’échelles de valeurs, opposées au point de ne plus pouvoir débattre, et que le camp que choisissent Cohn et Duprat était, souvent, à raison, celui de la dénonciation de la morgue intellectuelle.

      Et sinon aussi, dans l’émission, ils ont quand même pas mal coupé Coltrane, dont voici le morceau complet : Crescent donc

      http://www.desordre.net/musique/coltrane.mp3

      Et l’incroyable interprétation déconstruite de Summertime par Duke Ellington

      http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/duke_ellington_summertime.mp3

    • J’ai décidé de t’écouter en live, faisant une entorse à mes habitudes et tu venais juste de commencer à parler que mon père appelle pour me faire un caca nerveux parce qu’Orange lui plante sa ligne fixe depuis 10 jours et n’ont pas l’air très pressés de rétablir le téléphone à un vieil homme seul de 85 ans…

      C’est moi ou rien ne marche plus depuis un ou deux mois ?

    • Oh, mais @philippe_de_jonckheere nous avons un peu vécu la même chose et presque en même temps :/
      Sauf que je n’ai pas ta verve pour sublimer la rencontre avec ces atroces contrôleurs, véritables robots si fiers de leur soumission au grand capitale RATPesque. J’ai évoqué l’inhumanité aussi, (et j’avoue qu’ils ont eu droit à la comparaison avec les SS lorsque la seule réponse a été qu’il obéissait aux ordres) Bref, le 17 mai à 23h venue à paris par avion puis le bus d’orly pour l’enterrement d’un ami, ils ont bloqué les portes et verbalisé la moitié du bus. J’ai beau avoir spécifier que j’étais troublée, que oui je n’avais pas composté mon ticket pour cette raison, ils n’ont rien voulu savoir. Arf, dégoutée, vraiment
      Quand je pense en plus qu’avec ce pote disparu on organisait des actions pour la gratuité des transports avec un groupe qui se nommait le RATP (Réseau pour l’Abolition des Transports Payants) ça m’a pas fait rire
      Bon allez, la fin est plus drôle, en me baladant dans paname, je devais tirer des sous, et voila que quelqu’un avait oublié ses billets et avait disparu, le mauvais sort a été dissous immédiatement dans l’argent.

  • Francis Heaulme nous impose une épreuve de réalité - Délinquance, justice et autres questions de société
    http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2017/05/17/Francis-Heaulme-nous-impose-une-epreuve-de-realite

    Dessin_francis_heaulme.jpgAu cours des années 1980 et surtout à partir des années 1990, plusieurs affaires de meurtres sériels (Marcel Barbeault, Thierry Paulin, Guy Georges, Emile Louis, Patrice Alègre, etc.) occupent l’espace médiatique et consacrent l’apparition en France du phénomène tueurs en série dont Francis Heaulme fut une figure centrale. Malgré cette surmédiatisation, la catégorie de tueur en série français n’a pas connu le succès populaire de son homologue américain le serial killer mais il a de tout même contribué à imposer plusieurs thèmes centraux. Le procès de Francis Heaulme est l’occasion dans le contexte actuel de ne pas les oublier.

  • « Bourbon aux Bourbonniens ! »

    http://7lameslamer.net/deux-sous-de-campagne.html

    « Distribution de secours, indulgence sans borne pour les contraventions, dégrèvements d’impôts », pistons et en prime : « #Bourbon aux Bourbonniens »... Voilà ce que dénonce un rapport #confidentiel rédigé en 1887 par le #gouverneur en place, Emile Richaud, et transmis au Ministre de la marine et des colonies. Un mois plus tard, Richaud n’est plus Gouverneur... Ce rapport confidentiel de 34 pages est un véritable brûlot contre les pratiques en cours dans l’île, notamment en période électorale...

    #LaReunion #creole #election #pauvrete

  • [AUDIO] Histoire du mouvement ouvrier, acte 3 : 1900-1922

    http://www.b-a-m.org/2017/04/audio-histoire-du-mouvement-ouvrier-acte-3

    De janvier à juin, Christian nous relate l’histoire du mouvement ouvrier en France de 1830 à nos jours. Le 15 mars 2017, il nous a fait un jus sur la période 1900-1922.

    Il nous raconte la période de 1900 à 1914, marquée par le développement de l’industrie (naissance de l’industrie automobile) et par l’esprit revanchard contre l’Allemagne qui amène au réarmement puis à la guerre. Cette période est également celle de l’expansion de la CGT (Confédération générale du travail) grâce, notamment, à l’intégration des bourses du travail et de l’unification du mouvement socialiste qui donna naissance à la SFIO (Section française de l’internationale ouvrière). Christian nous raconte les grèves de Limoges (1905) et de Villeneuve-Saint-Georges (1908) en s’inspirant des travaux d’Anne Steiner. Puis, clin d’œil de l’histoire, il nous présente Émile Pataud, son homonyme, secrétaire de la fédération de l’éclairage qui organisa des coupures sauvages de courant.

    La période de 1914-1918 se résumerait presque à « maudite soit la guerre » sans la Révolution russe (1917). Cette guerre fut la grande défaite de l’internationalisme du mouvement ouvrier.

    De 1918 à 1922, le peuple panse ses plaies et pleure ses morts. C’est aussi le temps de la division du mouvement ouvrier suite à la création du Komintern : création de la SFIC (Section français de l’internationale communiste, le futur PCF – Parti communiste français), et la scission de la CGT (naissance de la CGT-U, U pour unifiée, syndicat inféodé au Parti).

    #audio #histoire #ouvrier #CGT #révolution #syndicats #SFIO #Anne_Seiner #PCF #anarchiste #internationale #communiste #anarchisme #communisme

  • Orwell, Pasolini, Gramsci : halte au pillage !
    http://www.revue-ballast.fr/orwell-pasolini-gramsci-halte-pillage

    Ils se plaisent à faire les poches aux morts. Ils paradent dans les ruines, par trop heureux de s’emparer des armes de ceux qui les auraient combattus en leur temps. Chasseurs de trophées, détrousseurs d’idées ; ils s’agitent et se répandent, soucieux d’insoumission à peu de frais. L’absence de cohérence ? Silence, on triche ! On sait Proudhon loué par les nationalistes du siècle dernier ; on sait Jaurès brandi par le Front national : on assiste, depuis quelques années, au détournement intellectuel d’un trio d’auteurs engagés dans la lutte sociale et révolutionnaire — George Orwell, Pier Paolo Pasolini et Antonio Gramsci. Dernière rapine en date : la création, la semaine passée, d’une web-tv du nom d’Orwell par une éditorialiste du Figaro … ☰ Par Émile Carme

    • « vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

      « Orwell intégra les rangs du Parti ouvrier d’unification marxiste, en 1936, afin d’ouvrir le feu sur les franquistes — tout en confiant qu’il eût préféré prêter main forte aux anarchistes. »

      « Pasolini qualifiait l’anticommunisme de "haine sinistre" et faisait du colonialisme et du racisme les principaux "problèmes" à résoudre. »

      L’époque est cul par-dessus tête. Le zapping s’est emparé des mots après avoir englouti les images. Les idées remuent sur les étals, éparses, et chacun d’y piocher selon son bon plaisir : un nom qui sonne, une citation sans souci du restant, la satisfaction narcissique de l’éclectisme ou de l’hors-cadres. Les longues durées, les attaches, le noyau dur des mémoires, les grands récits irréductibles et les fractures à jamais ouvertes ? Connaît plus. « Si l’on reconnaît les crises historiques à leur puissance de brouillage et à leur pouvoir de déstabilisation — des croyances et des clivages établis —, nul doute que nous y sommes. Nous vivons l’époque de toutes les confusions », assure le philosophe et économiste hétérodoxe Frédéric Lordon, avant de poursuivre : « Or on ne survit au trouble captieux de la confusion qu’en étant sûr de ce qu’on pense, en sachant où on est, et en tenant la ligne avec une rigueur de fer . » De la rigueur, oui. Natacha Polony rapporte, dans Ce pays qu’on abat, qu’il conviendrait de « faire taire » ces « pelés, ces galeux » qui, comme elle, auraient l’audace de réfléchir par-delà les clivages et d’appeler à quelque « dialogue en forme de dialectique » : personne, ici, ne tient à les réduire au silence ; on aimerait seulement qu’ils se contentent de parler en leur nom.

  • Le répertoire théâtral français du domaine public — Enseigner avec le numérique
    http://eduscol.education.fr/numerique/tout-le-numerique/veille-education-numerique/mars_2017/lrepertoire-theatral-francais-domaine-public

    Le site Libre Théâtre met en ligne un ensemble d’œuvres théâtrales du domaine public téléchargeables gratuitement au format PDF. On retrouve bien sûr les pièces de théâtre les plus célèbres du répertoire français, « mais aussi des œuvres originales moins connues mais remarquables par leur empreinte dans l’histoire du théâtre, par les thématiques évoquées, leur esthétique ou leur dramaturgie ». La sélection comporte 125 auteurs français, de Alphonse Allais à Émile Zola. La liste des œuvres est également directement accessible : le texte intégral de chaque pièce est retraité par Libre Théâtre ou être consulté via des éditions numérisées (Gallica, Archives.org, Wikisource).

    #oeuvres_théâtres_ #domaine_public

  • Merci #DECODEX… – RussEurope
    https://russeurope.hypotheses.org/5692

    Je dois ici confesser une erreur. Et je le fais en toute humilité. L’application « Decodex » lancée à sons de trompes par Le Monde n’était pas une opération d’auto-promotion de ce journal. J’avais pu me laisser induire en erreur par le fait qu’apparaissaient en vert, donc en lectures réputées comestibles, toutes les publications associées au Monde. J’avais pu penser qu’il s’agissait d’une attaque hystérique contre le pluralisme de la pensée, d’une tentative aussi sotte que grossière pour « certifier » la vérité, comme si cette dernière pouvait tomber sous copyright. Bref, j’avais pu dire des choses peu agréables pour les auteurs de cette opération, comme dans l’interview réalisé par RT (en anglais) : https://www.rt.com/viral/376488-fake-news-crackdown-facebook-google 

    En réalité, il s’agissait d’une opération visant à renforcer le pluralisme de la presse en assurant une promotion gratuite aux sites classés « orange » (come c’est le cas pour RussEurope) ou en « rouge », comme c’est scandaleusement le cas pour le blog d’Olivier Berruyer Les Crises – à qui j’apporte mon soutien dans cette nouvelle forme de censure . Je m’en suis rendu compte en regardant les statistiques de mon carnet.

    • Des journalistes bas-de-gamme bien formatés comme Samuel Laurent (maîtrise bidon de com’, « master » de journalisme) osent juger péremptoirement des professeurs d’université du niveau de Jacques Sapir... ce serait un peu comme un troufion de 2ème classe qui se croirait en mesure de donner des ordres à un général.

      L’un des effets majeurs du déclassement scolaire, du pédagogisme foireux et de l’inflation des diplômes, est d’avoir créé une multitudes de foutriquets qui se prennent pour Jacqueline de Romilly, Émile Durkheim ou Jacques Monod. Sans compter ceux qui, sans même se donner la peine, existent médiatiquement en exhibant leur titre de « fils-de » (Huchon) et même maintenant de « petits-fils-de » (Mendès-France)...

      C’est dire l’état de délabrement, de népotisme et de reproduction consanguine conforme de la caste mérdiatique... La descente a été graduelle, insensible depuis les années 1990. Ils sont, en plus, passés idéologiquement du libertaire eu libéral et du permissif au répressif. Cela s’est fait comme sur un anneau de Moebius : ils sont restés sur la même face mais sont pourtant passés de l’autre côté. C’est pourquoi ils ont toujours la sincère impression d’être les dignes successeurs de ce qu’étaient Le Monde et le Libé il y a 40 ans... et regardent ceux qui sont de l’autre côté comme étant les « fachos ».

    • oui en effet pour Samuel Laurent, c’est un troll de chez troll trop fier de lui et narcissique du haut de son univers indigent. Il a 20 ans de retard. C’est un peu la honte pour Le Monde, mais il est bien accompagné avec Leparmentier et Fénoglio. je me demande comment c’est possible qu’un journal comme le Monde ait pu tomber entre des mains aussi médiocres, surtout quand on se souvient des plumes d’antan. Cela it Je ne suis pas sur que Sapir soit trop fréquentable non plus si je me réfère à ses récentespositions plus que zarbi en particulier sur l’Euro et sur le FN.

      ps @rodolphe on s’est rencontré à Saint-Dié, n’est-ce pas, après une de mes confs ou la conf collective sur la géographie radicale ?

  • J-91 : Voilà typiquement comment se passe le travail d’équipe quand j’écris un roman. Je sais travail d’équipe pour écrire un roman cela jure un peu, mais je m’en voudrais que certaines contributions, majeures, soient ignorées.

    D’abord j’écris tout seul dans mon coin. C’est classique, je n’invente rien. Je lis, je relis ce que j’ai écrit, je le transforme, j’ajoute, je retire, je modifie, j’enlève l’excédent de gras, en général j’en ajoute ailleurs, je ne peux pas me retenir, en fait j’imprime le texte, et à force de corrections j’en produis une nouvelle version que j’imprime, et je recommence corrections, suppressions et rajouts, je réimprime et je recommence. Je fais cela une douzaine de fois. Dans les dernières fois je refais des passes avec une thématique, une passe pour la concordance des temps un de mes écueils. Une passe pour la ponctuation. Un autre de mes écueils. Une passe, très acrobatique, pour tenter d’endiguer le flux important de mes phrases qui ont ni queue ni tête, qui, à force de digressions, de précisions et de parenthèses et autres incises entre tirets cadratins, en ont perdu jusqu’au verbe. Et puis arrive un moment, plus ou moins à la douzième passe, je me dis que cela commence à tenir la route, c’est alors que je l’envoie à deux amis très sûrs, Sarah et Julien.

    Et là, cela ne rigole pas.

    Pour vous donner une idée, Sarah s’est penchée sur Une Fuite en Egypte ce qu’elle a accepté de faire en me demandant de supprimer les dix premières pages du livre, beaucoup trop sauvages, dures, on n’a pas le droit d’agresser pareillement les lecteurs, et ensuite le vrai travail a commencé. Ce sont donc trois ou quatre relectures avec pléthore de corrections qui ont été apportées au texte, toutes, ou presque, qui avaient le souci de veiller à sa fluidité.

    Et j’étais loin de me douter qu’une fois tout ce travail fait en amont, quand le texte a finalement été accepté chez l’éditeur, il y a eu encore plusieurs relectures, celle de l’éditeur qui m’a demandé la suppression de deux passages — dont l’un, c’est vrai, qui m’avait été signalé par Sarah comme tendancieux et inutile, j’aurais dû l’écouter — lesquelles suppressions m’ont demandé trois relectures pour m’assurer que les rustines que j’avais produites pour masquer ces deux suppressions étaient étanches et ne généraient pas de potentielles incompréhensions par la suite, ou en amont, nouvelle relecture de l’éditeur avant que le texte ne parte en composition et corrections et là je ne sais pas combien de fois une certaine Mathilde a de nouveau relu le texte pour y dénicher une bonne vingtaine de corrections à faire parmi lesquelles un travail de déminage de mes doubles négatives.

    On doit dépasser les vingt relectures.

    C’est Julien qui s’est collé à Raffut.

    Julien a un style de relecture très différent de celui de Sarah. Là où Sarah avait commencé par le gros œuvre, l’ablation des dix premières pages, Julien a commencé par les travaux de réparation, ou comment quelques virgules redistribuées aux bons endroits permettent à certaines de mes phrases au long cours de tenir la route. Et une fois que tout a été remis d’aplomb, Julien a eu cette vision d’ensemble que je n’aurais pu avoir : il fallait reprendre la ponctuation d’une partie molle du récit, celle de l’articulation entre ses deux parties, celle des suites immédiates de l’agression et celle de la comparution immédiate au tribunal. Et le conseil fort judicieux de Julien tient en une seule phrase, ponctuer à l’inverse des deux parties, donner par la ponctuation un nerf que ne peut pas avoir cette articulation entre les deux parties.

    Le lendemain. C’était mercredi. Et je pourrais presque en dire qu’il ne s’y est rien passé. Aucun fait saillant. Si ce n’est qu’en fin d’après-midi j’ai reçu un appel du gardien de police Untel qui m’a informé que l’agresseur d’Émile passerait en comparution immédiate au tribunal de Créteil à la ixième chambre. M’indiquant par ailleurs que si je le souhaitais je pouvais encore me constituer partie civile. Et, en tout état de cause, assister à cette audience de comparution immédiate. Sur le coup je me suis demandé si je ne devrais pas appeler mon avocate pour lui demander conseil. Nous constituer partie civile. L’idée ne me plaisait pas beaucoup. Et ce qui a achevé de me convaincre de ne pas appeler mon conseil c’est que j’étais à peu près assuré que j’allais me faire engueuler par elle. Qui me trouve toujours trop libéral et qui s’emploie à chaque fois à me démontrer que mon comportement est illogique. Ou encore que je suis trop bon. Et je vois bien que dans sa bouche cela veut souvent dire trop con. Et je n’exclus même pas que ce soit le cas d’ailleurs. Mes parents m’avaient proposé de prendre Émile chez eux. De telle sorte que je puisse me rendre à la comparution immédiate. Sans le souci, soit d’y être accompagné par Émile, dont j’anticipais que les enjeux de la situation lui échapperaient pour une bonne part, peut-être à tort, ou soit encore que son comportement ne serait pas entièrement adéquat au caractère cérémonieux que je prêtais à une audience au tribunal d’instance. Je me posais toutes sortes de questions à ce sujet. J’en débattais avec les uns et les autres au téléphone. Nul n’était vraiment capable de beaucoup m’aider. J’avais laissé un message sur la messagerie du téléphone de poche de la mère d’Émile. Je n’avais pas de réponse. Je n’en attendais aucune d’ailleurs. Je n’avais eu aucune réponse aux trois messages laissés la veille sur la même messagerie pour la tenir au courant des différentes évolutions de la situation. La nécessité d’aller déposer. La nécessité d’aller au service médico-légal de l’hôpital de Créteil. Et le fait d’en être revenus, entre autres choses, avec des nouvelles plutôt rassurantes sur la santé d’Émile. J’aurais été surpris qu’elle vienne au tribunal. D’autant, qu’à vrai dire, je n’avais aucune idée de là même où elle se trouvait ces derniers temps. Non, je comprenais bien que je devais apprécier cette situation seul. D’un côté je craignais qu’en plus d’être difficilement compréhensible par lui, la comparution au tribunal puisse être inquiétante pour Émile. Sans compter qu’il serait confronté, au moins du regard, à son agresseur. Mais alors je me posais la question de savoir si ce n’était pas précisément un des buts permis par le tribunal. Que l’agresseur et la victime puissent être réunis de nouveau. Mais cette fois dans un périmètre qui devait garantir la victime. Voire la réparer. Émile était-il capable de comprendre tout cela ? Émile était-il capable de se comporter d’une façon qui ne soit pas parasite ou une distraction malvenue en pleine audience ? Dans l’absolu je me faisais la réflexion que le combat que je menais, quasiment au quotidien, pour la bonne intégration d’Émile dans notre société, singulièrement à l’école, cette lutte passait peut-être justement par d’autres épreuves que celles du quotidien. Que non seulement il bénéficierait en apprentissage d’une telle scène. Mais que toutes les personnes présentes au tribunal également. C’est-à-dire que la singularité d’Émile permettrait de gommer ce qu’il y aurait nécessairement de générique dans la description des faits mais aussi d’Émile lui-même. Que ce serait une occasion qu’il ne soit pas seulement décrit comme personne handicapée mentale. Mais qu’il soit là. Présent de corps. Avec sa grosse voix trébuchante et ses airs patauds si l’on devait lui poser une question. J’y songeais. Mais je pensais aussi que ces contextes n’étaient pas les plus faciles. Ou encore que l’affaire ne gagnerait pas en clarté si tout d’un coup Émile décidait de s’entretenir avec le juge de sa passion pour les requins ou les serpents, ou même encore de rugby. Ce qui sans doute ne manquerait pas de poésie mais est-ce que la poésie, celle-là en tout cas, ne risquait pas de nuire à la clarté de ce dont le tribunal aurait à décider et à trancher. Et, de ce fait, est-ce que de telles incursions dans l’illogisme ou la poésie ne troubleraient pas la sérénité du juge et donc son impartialité ? Et j’ai vraiment gambergé la chose dans cette polarité non résolue et qui ne risquait pas de l’être. Avant que je ne cède à une voix qui à défaut d’être celle de la raison serait celle de la plus grande facilité pour moi. Émile chez mes parents m’apporterait un peu de calme. Sans compter que le gardien de police en me donnant le lieu et l’heure de la comparution avait eu la précaution de m’expliquer que l’ordre de passage des affaires était à la discrétion du juge. Que la première affaire serait examinée à quatorze heures. Mais qu’il y en aurait d’autres. C’était là une perspective peu engageante. Celle de faire attendre Émile pendant possiblement plusieurs heures d’affilée. J’imaginais par ailleurs que notre affaire n’étant pas l’affaire du siècle. D’autres affaires si elles passaient avant la nôtre mangeraient beaucoup de temps et entameraient sérieusement les capacités de patience d’Émile. Et je souriais un peu à l’idée qu’au moment de l’appel des affaires, je lève la main et précise au juge, en brandissant la carte d’invalidité d’Émile, que de ce dernier, en vertu de son handicap, avait le droit, le droit donc, de passer avant tout le monde. Et je me posais sincèrement la question : c’était effectivement un droit d’Émile, mais quand bien même nous nous trouverions dans un tribunal, c’est-à-dire dans une manière de temple du droit, est-ce que ce droit lui était vraiment garanti ? Est-ce que ce droit minuscule avait la moindre chance d’être pris en considération si par ailleurs le tribunal étudiait au moins une affaire dans laquelle il n’y aurait pas nécessairement mort d’homme mais au moins quelque enjeu d’importance au regard duquel le droit d’Émile à couper les files d’attente serait jugé, jugé donc, comme négligeable. Et d’ailleurs la question se posait. Est-ce que dans le cas où nous ne nous présentions pas comme partie civile ce droit d’Émile était opérant ? Et alors, pour en avoir le cœur net, j’imagine qu’il faudrait que j’appelle mon avocate. Et je l’entends déjà me dire mais comment cela vous ne vous constituez pas partie civile ? J’ai une peur bleue de mon avocate. Qui est par ailleurs une femme charmante, intelligente et très cultivée. Donc la balance penchait plutôt pour ne pas y aller avec Émile. Mais les questions que l’on se pose parfois.

    Je ne pouvais pas prédire que l’affaire de l’agresseur d’Émile passerait en tout premier.

    Émile était donc chez mes parents. J’avais donc tranché. Incertain que ce ne fut pas d’ailleurs par facilité. Le jeudi matin j’avais déposé les filles à leur école en face du zoo de Vincennes, en face de son rocher. J’étais parti travailler. Mon patron m’avait demandé des nouvelles d’Émile. Je profitais de la question pour lui répondre qu’Émile allait bien. Qu’il était bien remis. Que pour le moment il était chez mes parents. Que cela me permettait de souffler. Mais que là, cet après-midi, il faudrait que j’aille au tribunal. Parce que l’agresseur d’Émile passait en comparution immédiate. Il m’a répondu que bien sûr. Qu’en tant que partie civile, il était impératif que j’y sois. Je n’ai rien répondu. J’ai juste précisé que je partirai vers treize heures. Mais que je ne savais pas si j’aurais la possibilité de revenir après. Détaillant qu’on savait à quelle heure était étudiée la première affaire parmi plusieurs, mais que nul ne pouvait savoir à quelle heure passait une affaire en particulier. Et je me suis salement interrogé sur ce mensonge par omission. Pourquoi n’avais-je pas répondu à mon patron que non seulement je ne m’étais pas porté partie civile mais que de surcroît j’allais surtout au tribunal dans l’idée qu’il serait sans doute utile à l’agresseur d’Émile que je puisse offrir quelques éclairages. Notamment à propos de la personnalité d’Émile. De telle sorte que ne soit, par exemple, pas retenue contre son agresseur la circonstance aggravante du handicap d’Émile ? Pourquoi n’avais-je pas détrompé mon patron sur le fait que je ne me portais pas partie civile ? Et pourquoi ne prenais-je pas la peine de lui expliquer qu’au contraire je ne souhaitais pas alourdir cette procédure. Dont j’avais déjà jugé pour moi-même qu’elle relevait de la dispute entre deux jeunes gens sans grave conséquence. Et que d’une certaine manière ce qui me motivait le plus à me rendre au tribunal était que je voulais m’assurer que cet éclairage soit celui qui finisse par tomber sur la scène de cette agression. Et que les choses reprennent leur juste place. Je pouvais facilement anticiper que mon patron, dont je sais qu’il est tout à fait conservateur dans ses vues, notamment politiques, ne serait pas du tout d’accord avec cette façon de voir les choses. Et d’agir. Mais était-ce une raison pour ne pas, justement, argumenter ? Peut-être même gagner un peu de terrain sur le conservatisme ? Au moins celui de mon patron ? Ou pensais-je qu’il était inutile d’argumenter dans ce sens ? Que c’était peine perdue ? Et quelles étaient les conséquences de ce mensonge aussi infime soit-il ? Pour commencer, comme pour tout mensonge, il faudrait que j’en garde la comptabilité. Que je me souvienne que ce matin du 7 février 2014, vers 8 heures 15, je n’avais pas contredit mon patron lorsqu’il avait compris que je me portais partie civile. Mais surtout je voyais bien que cela participait d’une propension plus ample de ma part qui consistait à fuir les aspérités des récits. À omettre ce qui ne participait pas d’un éclairage unique. Parce que j’avais le sentiment que les disparités remettaient trop en question les récits, dont je pensais bien pour moi-même qu’ils n’étaient pas indemnes d’un certain fourmillement et d’une grande variété de facettes et d’éclairages. Mais c’était comme si je ne parvenais pas à faire entièrement confiance à mon interlocuteur d’être pareillement à même de faire la part des choses. Aussi je lui épargnais ce qui faisait exception. Ce qui ne participait pas, avec une même force, à la règle. À la direction générale et à la compréhension globale d’une situation. Et combien de fois m’étais-je retrouvé dans des situations où j’avais oublié du tout au tout que j’avais omis, ou tordu, tel détail dans ce but de simplification et d’aplanissement ? Et alors je déclenchais, je m’en rendais bien compte, chez mon interlocuteur qui se souvenait bien que je ne lui avais peut-être pas dit exactement comment les choses s’étaient produites, je déclenchais chez lui des mécanismes inévitables de méfiance et de contradictions. Sans compter qu’il n’était jamais tout à fait exclu que pour contrecarrer les interrogations qui désormais pleuvaient sur moi, toutes trempées dans la méfiance, j’en vinsse à inventer et monter de véritables fictions pour expliquer approximations et simplifications, ouvrant alors des comptes multiples à mes interlocuteurs pour cette fameuse comptabilité du mensonge, dont les taux d’intérêt devenaient très variables, et j’aurais aussi bien fait de capituler, de reconnaître qu’ayant eu peur que l’on ne me croisse pas, j’avais, un peu, un tout petit peu, travesti la vérité, le récit, plutôt que de le défigurer désormais tout à fait. Les choses auxquelles on pense en étant au bureau. Tâchant de se rendre utile autant qu’on le peut. Le nez dans une feuille de calcul fautive. Et dont, justement, on traque l’erreur. Tandis qu’on a l’esprit encombré à l’extrême par la pensée prégnante de l’agression de son fils. Et de la comparution immédiate de son agresseur l’après-midi même.

    Et d’ailleurs une nouvelle fois cet agresseur était au centre de mes pensées. Où était-il ? Où en était-il ? Les quarante-huit premières heures de garde à vue avaient vraisemblablement eu lieu au commissariat de police de Vincennes. En soit cela ne devait pas être un moment très agréable. Une expérience proche de la torture. J’exagère à peine. Le manque de sommeil. Des repas s’il y en avait. Oui. Quand même. Qui ne devaient pas être très roboratifs. Des conversations bâclées avec un avocat commis d’office. Ne vous inquiétez pas. Oui, j’ai parlé à vos parents. Bien sûr ils m’ont dit qu’ils viendraient à l’audience. J’imaginais même que l’avocat prenait les mesures de son client pour lui acheter un costume pour le jour de l’audience. Bref toutes sortes de choses auxquelles on pense. Et pour lesquelles on dispose d’un ample réservoir de références de fictions. Et avec lesquelles on finit par tisser un récit. Qui n’a, en fait, aucune prise avec la réalité. Ainsi le centre médico-légal de l’hôpital de Créteil dispose sans doute d’une salle d’autopsie. Mais ce n’est sans doute pas l’endroit qui sert le plus. Au contraire de la petite salle d’attente. Son téléviseur avec magnétoscope intégré. Qui donne sur les jardins ouvriers sur les bords de la Marne. De même le cabinet du médecin légiste. Cabinet médical qui ne dépareille pas de tous les cabinets médicaux auxquels nous sommes tous habitués. De tels lieux, bien réels, auraient peiné pour devenir un décor crédible de fiction cinématographique. Même d’un très mauvais film policier. En fiction, singulièrement cinématographique, l’intrigue avance avec des bottes de sept lieux. Quand les faits réels, eux, bien souvent se développent à une vitesse qui n’est pas perceptible à l’œil nu. Non, le plus vraisemblable était encore que l’avocat de Youssef soit passé en coup de vent au commissariat de Vincennes. Ait écouté ce que Youssef aurait tenté de dire pour sa défense. Ait lu en diagonale la déposition de Youssef. Et peut-être même celles d’Émile et des éventuels témoins de l’agression. Et lui ait rapidement donné quelques conseils. Que Youssef n’aurait sans doute pas tous compris. Et sans doute pas tous su mettre en œuvre pendant le reste de sa garde à vue. Qu’en un mot il ait fait le strict minimum. Qu’il ait agi avec détachement. L’esprit ailleurs. Peut-être même captif des lacets d’une affaire à la fois plus complexe. Plus intéressante et, peut-être même aussi, plus fructueuse. Et que les deux nuits que Youssef avaient passées au commissariat aient été, pour l’avocat, la première, l’occasion d’une bonne soirée télévision, la chaîne Arte entamait un cycle à propos du cinéaste Otto Preminger, avec ce soir donc, Autopsie d’un meurtre avec James Stewart et la musique de Duke Ellington, c’était le film préféré de tous les avocats et celui de Youssef ne dérogeait pas, et la deuxième, d’un dîner, le mardi soir donc, chez des amis, lui est avocat aussi et elle, organisatrice de séminaires dans le monde des affaires, oui, un mardi on s’excuse mais avec l’emploi du temps de ses messieurs on ne va pas reporter le dîner aux calendres grecques, là aussi le cinéma, surtout lui, nous offre une très vaste palette des tranches de vie que l’on prête aux avocats, notamment une vie sociale riche et intense en même temps que simultanée des affaires complexes, nécessairement complexes, qu’ils ont à traiter et qui peuplent leur esprit jusqu’à un encombrement qui les empêche de profiter pleinement de cette vie sociale enviable seulement en apparence. Décidément on ferait bien de s’interroger de cette prégnance du cinéma de fiction à brosser d’aimables tableaux d’une certaine catégorie sociale, en plus d’un cinéma tout acquis aux œuvres policières. Oui, pendant que je mentais par omission à mon patron et m’interrogeais abondamment sur les conséquences de cette minuscule anicroche faite au réel, il ne faisait pas de doute que Youssef affrontait sa condition d’emprisonné dans une solitude terrifiante. Dans des conditions spartiates de confort. De même il devait se tenir une réflexion apeurée à propos de son avenir proche. De son entrée dans l’âge adulte dont il avait pensé, hâtivement et à tort, que ce serait surtout une libération. Qu’il allait pouvoir passer son permis. Qui sait même, envisageait-il de voter aux prochaines élections. Et même l’année prochaine projetait-il de commencer à chercher du travail. Et toutes sortes de petits mouvements qui tous concourent, souvent trop lentement à leur goût, à l’émancipation des jeunes gens. Entrée dans un monde d’adultes qui s’était soudain lestée de responsabilités écrasantes. Et qui prenaient surtout l’apparence d’ennuis et de tracas hors de proportions. Aucun qui aille dans le sens de davantage de liberté. Au contraire. Bien au contraire. Tout trempait désormais dans le mercure. Encore que ce n’était certainement pas de cette manière que Youssef se représentait les choses. Mais vous vous doutez bien que pour les décrire je fasse appel à toutes sortes de souvenirs personnels au même âge, parmi lesquels il y avait justement celui-ci, celui d’une impression de pesanteur extrême qui figeait chacun de mes pas, rendant ma progression laborieuse et insupportablement lente.

    Au restaurant d’entreprise de la Très Grande Entreprise dont je suis l’employé, j’ai pris une petite entrée de crudités, le couscous du jeudi et une pomme. Non. Deux finalement. Que j’ai remisées tout de suite dans mon sac pour plus tard. J’avais beau accompagner du mieux que je le pouvais, en pensées empathiques, une personne que je n’avais jamais vue de ma vie, je n’en perdais pas l’appétit pour autant. Surtout un jeudi. Jour de couscous. La plupart des tables étaient libres. Sur le créneau de 11h30 il n’y a pas grand monde. J’ai déjeuné seul près de la baie vitrée qui donne sur un jardin irréprochablement entretenu. Mais pas très chaleureux. Sans doute du fait de son absence absolue de désordre. À l’ombre des grandes barres d’immeubles qui abritent les bureaux de la Très Grande Entreprise dont je suis l’employé. Et donc, aussi, le client du restaurant d’entreprise. J’ai pris le temps d’un café. J’avais pensé à prendre un jeton en composant mon plateau-repas. Et, le café bu, je suis descendu au deuxième sous-sol. Où j’ai trouvé ma voiture qui, en démarrant, a libéré, plein pot, des myriades et des myriades de notes de piano affolées. Keith Jarrett au piano. Gary Peacock à la contrebasse. Et Jack DeJohnette à la batterie. La fin de l’album Tales Of Another . Une merveille mais dans laquelle il n’était pas facile de prendre pied, comme cela, au beau milieu du disque et d’un morceau. Sans compter que je crois qu’on s’en moque un peu du disque que j’écoutais dans la voiture en allant au tribunal. Qu’était-il plus important de noter et de révéler ? Que j’avais pris le couscous du jeudi ? Ou que j’écoutais Tales Of Another ce jour-là dans ma voiture ? Et il doit y en avoir comme cela un certain nombre d’indications que je peux donner depuis le début de ce récit dont je ne suis pas certain de la pertinence. Il va y avoir un gros travail de relecture. Je le sens d’ici. J’ai navigué sans aucune difficulté jusqu’au grand immeuble qui accueille en son sein les différentes cours du palais de justice du Val-de-Marne à Créteil. De même j’ai trouvé à me garer en un rien de temps, quasiment dans l’ombre pluvieuse de cette grande tour.

    #qui_ca

  • Délices de la vie conjugale
    http://www.laviedesidees.fr/Delices-de-la-vie-conjugale.html

    L’amour ne se réduit ni à la conjugalité ni à la passion : en l’abordant comme un ensemble de gestes et de #pratiques, Michel Bozon montre qu’il s’agit de se donner et parfois de s’abandonner soi-même. C’est alors l’épuisement plus que la haine qui menace dans cette vision apaisée des relations amoureuses.

    #Revue

    / #amour, pratiques, #confiance, #violence

    • Émile Durkheim avait montré, dans ce classique des classiques qu’est son étude sur le suicide, que la monogamie borne l’horizon des femmes, « ferme toutes les issues, interdit toutes les espérances même légitimes », alors que les mœurs accordent aux hommes « certains privilèges qui [leur] permettent d’atténuer, dans une certaine mesure, la rigueur du régime » [2]. Les hommes, selon Durkheim, à la différence des femmes, cherchaient dans le mariage autre chose que la satisfaction sexuelle. Pour Georg Simmel aussi l’amour dépasse sa simple manifestation sexuelle ; il implique la totalité de la vie [3]. Comme Simmel, Michel Bozon dissocie partiellement l’amour de la sexualité. Quand le couple se stabilise, l’affectivité semble déterminante. Cela ne signifie pas que la sexualité soit absente. Elle est domestiquée, prévisible, procure sans doute moins d’excitation mais, semble-t-il, davantage de plaisir, car chacun connaît la sensibilité de l’autre. La sexualité est donc un élément de ce domaine commun qui se construit dans la vie conjugale et où les tâches à accomplir sont réparties de façon de plus en plus inégales, alimentant les frustrations et l’amertume.

    • L’amour c’est le moyen par lequel les hommes font nettoyer leurs sanitaire gratuitement. C’est par amour que 80% des taches domestiques sont faites par les femmes en 2017 en France. C’est par amour que les femmes silencient les violences que les hommes qui les aiment leur infligent. C’est par amour que les femmes perdent leur nom, leur identité. C’est par amour aussi que les femmes mettent entre parenthèse leur profession, tandis que par amour les hommes ne le font pas.

      C’est pour l’amour hétéro-conjugale que les filles et les femmes s’affament, se torturent le poile, se recouvrent le visage de produits toxiques. C’est par amour que les femmes se détruisent la santé à coup de contraceptif hormonaux pour que monsieur qui les aiment n’ai pas à se prendre le chou avec les effets secondaire de sa sexualité pénétrative.

      L’amour conjugale, l’amour hétérosexuel du couples monogame, c’est l’outil moderne que le patriarcat a trouvé pour renforcer la domination masculine. Le bouquin fait comme si l’égalité était déjà là (c’est ce qu’indique la ccl du résumé), il est hétérocentré et invisibilise les violences faites aux femmes dans la conjugalité et ceci est à mes yeux du déni de patriarcat et un renforcement de la domination masculine. Prétendre que les hommes se donnent aussi totalement que les femmes dans l’amour conjugale, c’est un mensonge (toutes les statistiques le montrent, tâches domestiques, violences viols conjugaux, demandes de divorces, inceste...). Voila ca que je voulais dire par mes tags.

      Si la force éruptive de l’Éros est largement absente du livre de Michel Bozon, la violence physique mais aussi symbolique qui règne trop souvent dans les couples n’est mentionnée que de façon marginale.

      Sur l’amour conjugale hétéro je conseil plutot Paola Tabet et les échanges économico-sexuels :
      https://seenthis.net/messages/554501

      Le mariage est, et surtout a été, l’endroit de la reproduction. L’échange économico-sexuel n’est pas un choix : c’est ce qui est donné par une structure sociale dans laquelle le mari gagne plus, a plus de biens, de pouvoir, de prestige… La preuve, ce sont les situations plus ou moins catastrophiques lors d’une séparation. Aux États-Unis (et ailleurs) une grande majorité des hommes divorcés ne paient plus un an après, la pension alimentaire fixée par le juge, même s’il y a des enfants. Comment ne pas voir le mariage comme le terrain de l’échange ? Plus d’échange, plus d’argent. Et, de fait, celles qui sont pénalisées (souvent lourdement pénalisées) dans les séparations ce sont les femmes qui se retrouvent avec moins d’argent et les enfants sur le dos.

    • Oui @monolecte, @aude_v,@mad_meg, en ce moment sur france culture, « le corps des femmes en marche » avec Adèle Van Reeth et Geneviève Fraisse (philosophe, Historienne de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS ) pour qui également la question de la symétrie est primordiale pour l’égalité.

    • PAYE TON COUPLE
      https://payetoncouple.tumblr.com

      Témoignages de sexisme et de violence verbale dans toute relation amoureuse ou sexuelle, y compris au sein du couple. Ce tumblr est ouvert à tous les témoignages et ne se veut pas cis/hétéro-centré.
      Attention, la majorité des témoignages décrivent des propos ou des situations très violentes. Certains d’entre eux font mention de violence sexuelle. Nous mettons donc ici un TW général pour toute la page.
      TW : viol, violence sexuelle, transphobie, violence verbale et psychologique, violence physique

      Gros gros TW, effectivement... Terrible.

      #hétérosexualité surtout, quand même

      (déjà signalé par @vanderling, dans un fil concernant les tumblr « paye ta/ton... » : https://seenthis.net/messages/535585#message559369)

    • Je ne comprends pas. Il y a quelqu’un qui a lu le livre dans cette discussion ?

      Mais si le point de départ c’est la symétrie des femmes et des hommes dans l’amour, ça ne va pas aller loin

      Pas du tout. Sur plusieurs aspects Bozon met en lumière les inégalités hommes femmes.
      Mais c’est vrai que si vous y cherchez un argumentaire contre les violences conjugales ce n’est pas là que vous allez le trouver vu que ce n’est pas le propos du livre et de toute façon sur ce sujet lisez les auteures femmes.
      Ici c’est super intéressant d’analyser les positionnements des protagonistes du couple au cœur même des sentiments, le don/contre don, les tactiques (différentes pour les femmes comme pour les hommes forcément).
      C’est un livre très court, qui se lit rapidement alors il ne développe pas précisément ce qu’il énumère mais je trouve que c’est une bonne entrée. Et il n’enjoint absolument pas les femmes à s’oublier. D’ailleurs il n’enjoint personne à quoi que ce soit c’est peut-être ça qui vous gêne. Je n’attends pas d’un homme qu’il écrive un livre sur l’aliénation des femmes, ce n’est pas son rôle. On est assez grandes pour ça. Par contre il ne la nie pas.
      À rapprocher du livre de Chaumier, La déliaison amoureuse qui lui, est beaucoup, beaucoup, plus dense et dont le propos est plus de déconstruire l’idéal romantique du couple.

    • On discute à partir de ce que le résumé dit du bouquin @ninachani . Il semble qu’il n’y ai que toi qui ai lu ce livre ici. Ce résumé indique que le bouquin pose des problèmes important du point de vue des femmes et ta defense du livre ne dit pas le contraire non plus. Personnellement un bouquin sur l’amour conjugale qui fait comme si les échanges étaient réciproques ca m’interesse pas et je trouve qu’il renforce la domination des hommes sur les femmes.

    • Quelle position d’autorité ? Je vous trouve très susceptibles.
      Je n’avais pas compris que personne n’avait lu le livre. Je ne comprends pas les attaques contre cet ouvrage qui, s’il n’est pas le livre féministe de l’année (et comme je le disais je n’attends pas qu’un livre écrit par un homme le soit) ne mérite pas ce que vous en dites :

      Personnellement un bouquin sur l’amour conjugale qui fait comme si les échanges étaient réciproques ça m’interesse pas.

      C’est totalement faux. Bozon ne fait pas comme si les échanges étaient réciproques. Il signale plusieurs fois que ce n’est pas le cas, même si comme je le disais, il ne s’y attarde pas parce que ce n’est pas son propos. Mais il est clair là-dessus.

      Je ne suis pas d’accord avec la critique du livre qui est mise en lien. Dès le départ, il est indiqué :

      Michel Bozon montre qu’il s’agit de se donner et parfois de s’abandonner soi-même.

      Dans cette phrase on a l’impression que Bozon dit aux lecteurs-trices que c’est ce qu’il faut faire dans une relation mais ce n’est pas le cas. Il analyse les différentes phases d’une relation amoureuse à travers (entre autres) ce que les protagonistes donnent (ou pas) à l’autre par exemple.
      C’est un livre concis mais intéressant pour voir ce qu’il se passe au cœur même de ce qu’on appelle le sentiment amoureux. Moi j’y ai trouvé matière à réfléchir aux confrontations à l’intérieur du couple, et c’est déjà beaucoup.
      Je vous fais une citation (p73) :

      Le fait pour un partenaire masculin de limiter autant que possible ce qu’il remet de lui et de rester sur son quant-à-soi manifeste moins un trait psychologique spécifique des hommes qu’il n’exprime une composante de la domination masculine, la volonté de rester hors d’atteinte, le rejet de l’interdépendance, voire de la dépendance à l’égard d’un partenaire

      On a quand même fait plus sexiste, non ?

  • http://desordre.net/bloc/ursula/2017/videos/047.htm

    J – 109 : Concert au Triton du trio Da da da , Emile Parisien, saxophone, Roberto Negro, piano, et Michele Rabbia, percussions, découverte des deux premiers, jeunes gens très talentueux et inventifs, Roberto Negro puise dans un demie queue ouvert toutes sortes de sonorités pas toutes probables de la part d’un piano, et surtout met admirablement en lumière le jeu envoutant de son saxophoniste, Emile Parisien véritable pile électrique, qui combine l’art du saxophone avec celui d’une danse de Saint-Guy très impressionnante, son jeu de jambes étant le soulignement gracieux des mélopées de son saxophone.

    Et je ne vous présente plus Michele Rabbia, très en forme ce soir-là, dans un entre deux de ce qu’il est capable de faire en jouant avec Dominique Pifarély c’est-à-dire un jeu surtout sur la couleur, et ce qu’il joue, plus percussif, plus batteur, plus énergique, plus en force avec le quartet de Régis Huby. Son set s’est augmenté de quelques instruments très métalliques dont il tire des sonorités tellement subtiles, même dans les passages très free et très énergiques de ce concert, y laissant une énergie qui ferait presque peur quant à sa santé tant il se démultiplie dans le jeu. Était-ce, en revanche l’inspiration d’un soir de faire ainsi, une déficience technique, telles qu’elles se produisent parfois à l’insu du public, heureusement, mais il m’a semblé que Michele ce soir-là était en deçà de ce qu’il produit habituellement en termes de retraitement numérique de ses sons.

    À la réflexion ce n’est pas tous les soirs que l’on écoute un jazz aussi inventif, aussi aventurier, et, oui, adventice, un jazz qui remet sur le tapis ses fondamentaux mêmes, ses bases, celles rythmiques et celles formelles, un jazz qui ne fait pas que s’appuyer sur la déconstruction free pour se renouveler, un jazz qui littéralement pose des bases pour des possibles, un jazz qui louche du côté de la musique sérielle, un peu, mais aussi du côté des grands compositeurs de la fin du XXème, Ligeti notamment. Donc pas le petit concert, un soir au club pour plagier le titre d’un roman de Christian Gailly.

    Et du coup je m’interroge sur cette capacité invraisemblable qu’a Michele se de démultiplier, de s’inventer de nouvelles formes de soi dans toutes ses aventures musicales, en fin d’année, il jouait, un seul soir, ce dont il était très fier, et il peut, le peu que j’en ai entendu, cela avait l’air de sérieusement casser la baraque, avec Roscoe Mitchell, solo, il joue sur d’infimes subtilités de couleurs notamment, ce qu’il fait également avec Dominique, en d’autres occasions, on lui demande presque de faire le batteur de hard rock , peut-être pas, de jazz rock de la fin des années septante oui, contre-emploi dans lequel il tire malgré tout son épingle du jeu, et à chaque fois il apporte sa couleur, son génie, son talent, sa générosité à ces collectifs qui reçoivent en retour de lui des trésors vraiment. Et cette trace est magique, il faut tendre l’oreille pour la déceler dans un enregistrement et pourtant elle est là, bien là, c’est même elle qui fait fonctionner l’ensemble, modestement. Et sans parler de la gentillesse.

    Vivement le 7 février (à 20 Heures pétantes, c’est mal dit) à Suresnes, à la médiathèque, avec Dominique. Franchement vous auriez quoi de mieux à faire que de venir écouter (gratuitement) Dominique Pifarély et Michele Rabbia donner une musique tellement belle à mes images silencieuses ? Présence obligatoire, moi je dis.

    #qui_ca

  • Émile Zola interviewé sur l’interview | Retronews
    http://www.retronews.fr/actualite/%C3%A9mile-zola-interview%C3%A9-sur-linterview

    « — C’est une chose excessivement grave qui, pour être bien faite, exige d’énormes connaissances. Il faut avoir l’usage de la vie, savoir où l’on va, connaître – au moins par ses œuvres – l’homme chez qui l’on se rend, approfondir la question qu’on doit lui soumettre, savoir écouter, prendre tout ce que l’on vous dit, mais dans le sens où on le dit, interpréter avec sagacité et ne pas se contenter de reproduire textuellement. […] Non, l’interviewer ne doit pas être un vulgaire perroquet, il lui faut tout rétablir, le milieu, les circonstances, la physionomie de son interlocuteur, enfin faire œuvre d’homme de talent, tout en respectant la pensée d’autrui. »

    #journalisme

    http://zinc.mondediplo.net/messages/48128 via BoOz