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  • LES GUERRES DU YEMEN-(Le Monde Arabe-Sama Mohamed (2018-12-03)

    La présente tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Porté par la vague révolutionnaire du printemps arabe de 2011, le Yémen se trouve depuis en proie à des bouleversements profonds. Bien que la révolution yéménite soit parvenue à mettre fin au régime autocratique du président Ali Abdallah Saleh, le pays n’a pas réussi sa transition politique. Cet échec s’est traduit par une guerre sanglante qui oppose des acteurs locaux, avec l’interposition d’autres acteurs régionaux et internationaux. La dynamique de ce conflit pluriel a fait émerger un véritable « système de guerres » qui rend extrêmement complexe la scène yéménite.

    Au commencement était le printemps yéménite
    Entamé en janvier 2011, un soulèvement de la jeunesse yéménite aux aspirations progressistes et démocratiques va faire tomber le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans. Malgré une terrible répression en mars 2011, la révolution yéménite gagne en force, attirant dans ses rangs les partis politiques majoritaires et plusieurs groupes sociaux. De plus en plus isolé face aux voix qui réclament son départ, Saleh capitule et accepte un plan élaboré par les États-Unis et le Conseil de la Coopération du Golfe. En novembre 2011, il démissionne et transmet ses pouvoirs à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi.

    En février 2012, Hadi, qui vient d’être élu président à la faveur d’un scrutin à candidat unique, forme un gouvernement d’unité nationale. Entre 2013 et 2014, une Conférence de dialogue national est organisée et aboutit à la formation d’une Commission constitutionnelle. En charge d’une nouvelle organisation de la vie politique yéménite, la Commission décide d’une réduction des pouvoirs présidentiels et d’un modèle étatique basé sur une structure fédérale composée de six provinces.

    Les Houthistes à l’offensiveMais cette configuration est rejetée par les Ansar Allah (les partisans de Dieu), communément appelés « les Houthistes ». Il s’agit d’un mouvement contestataire, qui se revendique du chiisme zaydite, établi à Saada, à l’extrême nord-ouest du pays. La région de Saada a été intégrée à la province d’Azal qui s’étend de Sanaa jusqu’au nord du pays. Or, les Ansar Allah exigent que Saada soit considérée comme une province à part entière au sein de l’État fédéral et réclament, en outre, un accès à la Mer rouge. Ce désaccord marque la fin du processus pacifique de transition post-révolutionnaire et plonge le Yémen dans un conflit long et douloureux.

    Craignant que l’histoire se répète et qu’ils deviennent les perdants de la révolution yéménite, les Ansar Allah font le choix de l’affrontement. Le 21 septembre 2014, ils renversent le gouvernement de Hadi et s’emparent de la capitale yéménite, Sanaa. Après cette victoire, les milices d’Abd al-Malik al-Houthi, son dirigeant actuel et, par ailleurs, frère du fondateur du mouvement continuent leur progression vers les autres régions yéménites.

    Avant la fin de l’année 2014, les Houthistes se trouvent à la tête d’une vaste étendue de territoires situés dans le nord du pays. Cette extension territoriale leur a donné accès à des lieux stratégiques, tel le port de Hodeïda, sur la côte Est, par lequel transite la majeure partie des importations yéménites (environ 70 %).

    Face à l’ampleur que prend la rébellion houthiste, l’ancien envoyé spécial de l’ONU, Jamal Ben Omar, tente de jouer les médiateurs. Hadi et les Houthistes signent un accord appelé « Accord sur la Paix et le Partenariat » garantissant une meilleure représentation des rebelles au sein d’un nouveau gouvernement.

    Mais, le 20 janvier 2015, les Houthistes rompent cet accord sous prétexte que certaines de ses clauses n’ont pas été respectées dans le projet constitutionnel qui venait d’être publié par le gouvernement de Hadi. Ils s’emparent du palais présidentiel et poussent Hadi à démissionner. Le 21 février 2015, Hadi, assigné à résidence par les Houthistes, parvient à s’enfuir. Il quitte Sanaa pour la ville portuaire d’Aden, d’où il abroge sa démission et forme une alliance anti-Houthistes. Dès lors, deux gouvernements dirigent le Yémen – l’un établi à Sanaa et l’autre à Aden.

    Une alliance de circonstance avec l’ex-Président Saleh
    À ce stade, les Houthistes, dont le projet politico-territorial est entretenu par des alliances fragiles et incertaines, tentent de resserrer leurs rangs. Dans cette conquête du pouvoir et du territoire, ils jouissent d’un réseau de soutien basé sur les deux pôles du zaydisme au Yémen – religieux et tribal.

    Il s’agit de l’ancienne aristocratie religieuse zaydite (descendants du prophète Mohammed appelés Hachémites ou Sayyids) et des tribus des hauts plateaux yéménites. Ces tribus se situent dans les territoires des alliés historiques de l’imamat zaydite au Yémen, les Hashid et les Bakil. Cependant, il est largement admis que l’ascension rapide des Houthistes n’aurait pu se faire sans l’alliance fondée avec leur ancien ennemi, le président destitué Saleh, l’instigateur des six guerres brutales (appelées les guerres de Saada) dont ils ont été les victimes entre 2004 et 2010.

    Bien que Saleh soit d’origine zaydite, son alliance avec les Houthistes aura été purement stratégique : il s’agit pour lui de revenir sur la scène politique yéménite. De même, les Houthistes ont fait preuve de pragmatisme avec cette alliance qui leur a permis d’accéder à d’importantes ressources militaires. Malgré sa destitution, Saleh a en effet conservé une grande influence sur l’armée nationale, en particulier sur les forces de la garde républicaine et les forces de la sécurité centrale.

    Al-Qaïda, Daech et les sudistes, des obstacles sur la route des Houthistes
    Cependant, la prise de pouvoir des Houthistes n’est pas acceptée par tous au Yémen, loin de là. Des groupes sunnites situés dans la mouvance du salafisme et liés au parti politique Islah (antenne locale des Frères musulmans) forment des poches de résistance dans certains territoires (à Marib, Jawf et Taiz).

    Les Houthistes sont également confrontés aux groupes terroristes d’al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa) et de l’État islamique au Yémen (Daech). Le premier est né, courant 2009, de la fusion entre al-Qaeda au Yémen et al-Qaeda en Arabie saoudite, tandis que le second a émergé dans le pays en 2015. Ces groupes tirent profit du chaos engendré par la guerre pour étendre leur influence. Les multiples attentats commis depuis le début du conflit visent à la fois les Houthistes et les partisans de Hadi, et causent de nombreuses victimes parmi les populations, tant chiites que sunnites.

    « La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite. »

    La fuite de Hadi à Aden en février 2015 a déplacé le centre de gravité du conflit vers les régions du sud, foyer d’un autre groupe qui s’oppose aux Houthistes. Il s’agit des partisans du mouvement séparatiste sudiste appelé al-Harak. Né en 2007, ce mouvement regroupe une large coalition d’acteurs qui proclament, par des manifestations pacifiques, l’indépendance du Yémen du Sud (unifié avec le Nord en 1990). L’avancée des Houthistes vers Aden est très mal perçue par les populations sudistes, largement acquises à la cause séparatiste, et qui considèrent le régime de Sanaa comme un « occupant ». Ce fort sentiment régionaliste est exploité par Hadi et ses alliés pour freiner l’expansion territoriale des Houthistes.

    Face à l’avancée de ces derniers vers Aden en février 2015, Hadi demande en urgence l’intervention militaire de l’Arabie saoudite et se réfugie à Riyad, où il forme un gouvernement en exil. Les Houthistes, de leur côté, cherchent du soutien auprès de l’Iran. Dès lors, la guerre au Yémen entre dans une nouvelle phase, encore plus violente. La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite.

    L’Iran et l’Arabie saoudite entrent en scène
    Pour écarter d’emblée toute ambiguïté, il faut rappeler que le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite). Il s’agit d’une rivalité maritime autour de l’accès aux infrastructures portuaires de la zone qui s’étend du détroit d’Ormuz, dans le Golfe arabo-persique, au détroit de Bab Al-Mandab, dans le Golfe d’Aden.

    Avec la progression des Houthistes vers la ville d’Aden, en février 2015, le détroit de Bab Al-Mandab – par lequel transite 4 % de la demande mondiale en pétrole – risque de tomber entre les mains d’un groupe pro-iranien. Le 26 mars 2015, l’Arabie saoudite lance alors l’opération militaire « Tempête décisive », en s’appuyant sur une coalition de neuf pays arabes et musulmans. Ses objectifs déclarés sont de mettre fin à l’offensive des Houthistes et de rétablir au Yémen le gouvernement de Hadi, reconnu comme légitime sur le plan international.

    Dans le but de constituer un camp anti-Houthistes et de disposer de troupes locales loyales à Hadi, la coalition arabe mise sur les affiliations tribales, religieuses et régionales, qui jouent un rôle crucial dans l’espace politique yéménite.

    « Le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite) »

    D’une part, l’Arabie saoudite s’appuie militairement sur certaines tribus yéménites, notamment les Hashids, qui bénéficient de ses subventions depuis de nombreuses années. Après la révolution de 1962, un comité saoudien doté d’un budget de 3,5 milliards de dollars a ainsi été mis en place pour former un réseau de chefs tribaux yéménites fidèles au Royaume.

    D’autre part, les Émiratis, très investis dans la coalition arabe, instrumentalisent le sentiment régionaliste dans le sud du pays afin d’alimenter la guerre contre les Houthistes. Ils soutiennent, en mai 2017, la formation du « Conseil de transition du Sud » à Aden, qui proclame la sécession du sud du Yémen.

    Du côté de l’État iranien, si le soutien aux Houthistes est avéré, son impact sur le déroulement du conflit au Yémen reste limité. Au cours de la formation de leur mouvement, les Houthistes se sont inspirés des codes et slogans de la Révolution iranienne de 1979. Le mouvement a également connu un processus de renouveau, rapprochant le chiisme zaydite du chiisme duodécimain, doctrine de l’État iranien.

    Toutefois, l’influence la plus significative de l’Iran dans le conflit yéménite se manifeste au niveau militaire avec la fourniture aux Houthistes d’une certaine capacité balistique. Depuis 2015, en effet, ces derniers pilonnent les frontières méridionales de l’Arabie saoudite par des tirs de missiles et frappent des navires civils et militaires (saoudiens et émiratis) dans le Golfe au moyen de missiles anti-navires.

    La lutte antiterroriste, l’autre guerre du Yémen
    Mais la complexité du conflit yéménite va au-delà des clivages internes et des rivalités régionales en raison de la guerre antiterroriste qui se joue en arrière-plan. Les questions sécuritaires liées à la présence de groupes terroristes au Yémen ont donné une dimension internationale à cette guerre.

    Depuis 2011, les frappes ciblées menées par les drones américains contre les camps d’entraînement des groupes terroristes (Aqpa et Daech) au Yémen se sont intensifiées, notamment dans les régions de Marib, Shabwa, Baydha, Hadramaout et Abyan. Le rôle des Américains dans la guerre contre le terrorisme au Yémen remonte aux années 2000, à l’attaque de l’USS Cole dans le port d’Aden et aux attentats du 11 septembre 2001. Dans le conflit actuel, les États-Unis offrent également un soutien logistique aux forces émiraties, cibles de plusieurs attentats terroristes.

    Néanmoins, l’intervention de ces acteurs régionaux et internationaux dans la guerre yéménite n’aura que très peu modifié les lignes sur le champ de bataille. Certes, l’opération « Tempête décisive » a stoppé la progression des Houthistes vers les régions méridionales placées, depuis septembre 2015, sous le contrôle des forces gouvernementales. En revanche, les Houthistes maintiennent toujours leurs positions dans le nord du pays, et cela malgré la rupture de leur alliance avec Saleh, qu’ils ont fait assassiner le 4 novembre 2017.

    Face à l’apocalypse yéménite, des efforts de paix hors de propos
    Aujourd’hui, à l’heure où la guerre fait toujours rage, les appels à la paix se multiplient. Les quatre années du conflit yéménite ont entraîné une crise humanitaire sans précédent. Les chiffres sont effrayants : environ 10 000 victimes (dont 60 % de civils), 50 000 blessés, 3 millions de déplacés (sur une population estimée à 27 millions), 80 % de la population dépendant de l’aide humanitaire, 7 millions de personnes exposées au risque de famine et plusieurs milliers de morts dus au choléra. À cela s’ajoutent les crimes de guerres perpétrés par tous les acteurs du conflit, dont la destruction des infrastructures et du patrimoine matériel, l’enrôlement d’enfants dans les forces armées, etc.

    En outre, la polarisation du conflit yéménite autour des clivages tribaux, régionaux et religieux a accentué les antagonismes dans une société qui est déjà profondément divisée. Ces déchirures compliquent la mise en place du processus de pacification.

    Jusqu’à présent, aucune des parties au conflit au Yémen n’a donné la moindre indication quant à la possibilité d’une solution autre que militaire. Ainsi, aucun des pourparlers engagés par l’ONU depuis 2014 (en Suisse et au Koweït) n’ont abouti à un résultat.

    « Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux »

    Dernièrement, l’affaire Khashoggi a incité les hauts responsables des gouvernements américain, français et britannique à hausser le ton, appelant le Royaume saoudien à mettre un terme à la guerre au Yémen. Depuis, on assiste à certaines avancées dans le dossier yéménite. La coalition arabe vient ainsi d’accepter un cessez-le-feu en stoppant ses offensives sur le port de Hodeïda, assiégé depuis le mois de juin.

    Parallèlement, le nouvel envoyé spécial de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, a relancé le processus de paix en annonçant de nouveaux pourparlers en Suède dans les semaines à venir. Mais cette énième tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux. Toutefois, pour l’heure, seuls les acteurs locaux sont invités à participer aux pourparlers de l’ONU. Pire, la représentation dans ces discussions se limite aux Houthistes et au gouvernement de Hadi. Ils sont pourtant loin d’être les seuls acteurs influents au niveau local.

    Cette configuration de la paix est très réductrice et ne reflète en rien la réalité que les quatre années de conflit ont engendrée sur la scène yéménite en termes de rapports de force. Il est illusoire d’élaborer un plan de paix sans prendre en considération la pluralité des acteurs du conflit yéménite et des enjeux locaux, régionaux et internationaux qui s’y superposent.

  • Chaos in Yemen is changing the way kidnappers do business

    CAIRO, Egypt — Sitting on the sand somewhere in Yemen, shrouded in black, a young French woman calls on French President Francois Hollande and exiled Yemeni president Abd Rabbo Mansour Hadi to bring her back to France.

    http://www.globalpost.com/article/6568582/2015/06/02/fog-war-kidnappings-yemen-are-no-longer-business-usual
    #Yémen

  • Le Yémen au bord de la « guerre civile » selon l’émissaire de l’ONU, les Houthis poursuivent leur progression vers le sud - AFP/Le Point http://www.lepoint.fr/monde/le-yemen-au-bord-de-la-guerre-civile-23-03-2015-1914931_24.php

    L’émissaire de l’ONU s’inquiète alors que la milice chiite des Houthis poursuit sa progression vers le sud de ce pays en pleine déliquescence.

    Le Yémen s’achemine vers « une guerre civile », a averti l’émissaire de l’ONU, au moment où la milice chiite des Houthis poursuivait sa progression vers le sud de ce pays en pleine déliquescence.

    Dans une déclaration unanime à l’issue d’une réunion d’urgence à New York, le Conseil de sécurité a réitéré dimanche soir son soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi, retranché à Aden, et agité une vague menace de sanctions contre les Houthis. Il a également appelé « tous les États membres à s’abstenir de toute ingérence qui attiserait le conflit et aggraverait l’instabilité », une référence apparente, mais implicite à l’Iran accusé de soutenir les Houthis.

    Le président Hadi est pour sa part appuyé par les monarchies sunnites du Golfe, dont l’Arabie saoudite. S’adressant au Conseil par vidéoconférence depuis le Qatar, l’émissaire de l’ONU Jamel Benomar a prévenu que le Yémen s’acheminait vers « une guerre civile » et risquait la « dislocation » avec « une division croissante entre le Nord et le Sud ». Il est « illusoire », a-t-il affirmé, de penser que les Houthis puissent s’emparer de l’ensemble du pays ni que le président Hadi puisse reprendre par la force le contrôle de la situation. Continuer les hostilités mènera « à un scénario libyen ou syrien » et la seule solution est politique, a-t-il ajouté.

    « Une marionnette aux mains des forces du mal »

    Dans une déclaration diffusée à l’issue de la réunion, l’ambassadrice américaine Samantha Power a averti que la population yéménite allait « subir les conséquences » d’une poursuite des hostilités : « Près de 16 millions de personnes, soit 61 % de la population du Yémen, ont déjà grand besoin d’une aide humanitaire. » Sur le terrain, les miliciens chiites progressaient vers le sud du Yémen. Ils se sont emparés de l’aéroport de Taëz, troisième ville du pays située sur la route entre la capitale Sanaa (Nord), où ils ont pris le pouvoir en début d’année, et Aden, la principale ville du sud où est retranché Abd Rabbo Mansour Hadi.

    Dans un discours télévisé, le chef de la milice chiite Abdel Malek al-Houthi a invité « le grand peuple du Yémen (...) à la mobilisation générale » et à s’enrôler dans sa milice, justifiant l’avancée de ses combattants vers le sud au nom de la lutte contre les extrémistes sunnites d’Al-Qaïda et du groupe État islamique (EI). Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), bien implantée dans le sud du Yémen, est considéré comme la branche la plus dangereuse du réseau, mais l’EI a revendiqué vendredi ses premiers attentats au Yémen, des attaques-suicides ayant visé deux mosquées de Sanaa fréquentées par des Houthis et fait 142 morts.

    Abd Rabbo Mansour Hadi a également tiré à boulets rouges sur le président Hadi, l’accusant d’être « une marionnette aux mains des forces du mal, conduites par les États-Unis », et de fomenter un complot « financé par l’Arabie saoudite et le Qatar ». Samedi, Abd Rabbo Mansour Hadi avait appelé l’armée à « refuser toute directive émanant de Sanaa (sous contrôle des Houthis) », et promis de tout faire pour que « le drapeau de la République du Yémen flotte sur les montagnes de Maran (bastion des Houthis dans le nord du pays, NDLR), et non pas le drapeau iranien ». ....

    Aden se prépare

    Forts du soutien de militaires restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh (au pouvoir de 1978 à 2012), les Houthis semblent bien décidés à avancer vers Aden, où est retranché Abd Rabbo Mansour Hadi depuis sa fuite en février de Sanaa. La conquête de Taëz permettrait aussi aux Houthis d’avancer vers le détroit stratégique de Bab al-Mendeb, à l’embouchure du golfe d’Aden et de la mer Rouge, une importante voie maritime pour le commerce international.

    À Taëz, des milliers de personnes sont sorties dans les rues pour protester contre la progression des miliciens Houthis, qui ont tiré à balles réelles, tuant un manifestant et en blessant cinq autres, selon des militants. ....
    Selon des sources de sécurité et militaire, les forces loyales au président Hadi, soutenues par des tribus et des membres des « comités populaires » (supplétifs de l’armée), se sont employées à renforcer les défenses autour de la ville. Ces forces établissaient notamment une ceinture de sécurité à la périphérie de la grande ville du sud, où des soldats, « soutenus par une quarantaine de chars de combat, ont été déployés », a déclaré à l’AFP une source militaire.

  • Yémen : Les houthistes ont dissous le Parlement et installé un conseil présidentiel - Le Monde

    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/02/06/yemen-le-parlement-dissous-les-miliciens-chiites-installent-un-conseil-presi

    Les miliciens chiites qui ont poussé l’exécutif à la démission à la fin de janvier ont annoncé, samedi 7 février, la mise en place d’une haute commission de sécurité, incluant d’anciens ministres, pour s’assurer le contrôle du pays, où leur coup de force suscite des remous.

    Les ministres de la défense et de l’intérieur du dernier gouvernement du président démissionnaire, Abd Rabbo Mansour Hadi, figurent parmi les dix-huit membres de cette commission, ont indiqué les miliciens dans leur premier communiqué, publié après l’annonce, vendredi soir, de la dissolution du Parlement et de la création de nouvelles instances dirigeantes. La commission de sécurité « dirigera les affaires du pays jusqu’à la mise en place d’un conseil présidentiel », précise le texte publié par l’agence de presse officielle Saba, dont les miliciens ont pris le contrôle.
    Ce conseil devra former un gouvernement de compétences nationales pour une période de transition, que la milice a fixée à deux ans. Les houthistes ont également décidé de créer un conseil national de cinq cent cinquante et un membres, qui remplace le Parlement dissous.
    Ces mesures ont été annoncées au lendemain de la suspension, faute d’accord, des négociations entre les différentes formations politiques sur une sortie de crise, parrainées par l’émissaire de l’Organisation des Nations unies au Yémen, Jamal Benomar. Ces négociations devaient reprendre samedi, selon des participants.
    En signe de protestation, des centaines de jeunes ont manifesté vendredi soir à Sanaa et dans d’autres villes du Yémen.

    INFLUENCE ÉTENDUE
    Les houthistes confortent ainsi leur emprise sur le Yémen, privé d’exécutif depuis deux semaines, après la démission du gouvernement et du président Abd Rabbo Mansour Hadi le 22 janvier, sous leur pression.
    Les miliciens chiites, dont le fief se trouve dans le nord du pays, sont en effet entrés dans la capitale, Sanaa, en septembre et ont depuis pris le contrôle de nombreux bâtiments gouvernementaux par la force, notamment le palais présidentiel le 20 janvier, poussant l’exécutif à la démission. Parallèlement, ils ont étendu leur influence vers le centre du pays, se heurtant notamment à des tribus sunnites locales et à des combattants d’Al-Qaida.

    Les USA « inquiets » (soutiennent président Abd Rabbo) espèrent « une forte réaction internationale », comptent sur les dirigeants CCG (AFP)

    Analyses @OrientXXI http://orientxxi.info/magazine/yemen-la-prise-de-pouvoir,0797 et http://orientxxi.info/magazine/la-revanche-inattendue-du,0677

  • Yémen : le président Abd Rabbo Mansour Hadi a démissionné
    http://www.romandie.com/news/Yemen-le-president-Abd-Rabbo-Mansour-Hadi-a-demissionne_RP/557873.rom

    Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi a démissionné, a annoncé jeudi soir l’un de ses conseillers Sultan al-Atwani, alors que le pays traverse une profonde crise politique. Cette démission, confirmée par d’autres conseillers présidentiels, intervient juste après celle du gouvernement de Khaled Bahah et alors que les miliciens chiites ont renforcé leur contrôle de la capitale Sanaa ces derniers jours.

    Un peu plus tôt dans l’après-midi, son premier ministre, Khaled Baha, avait en effet aussi jeté l’éponge. Dans un message publié sur Facebook, il a annoncé la démission du gouvernement tout entier en expliquant que son cabinet ne souhaitait pas se laisser aspirer dans « un dédale politique non constructif qui ne soit pas fondé sur l’état de droit ».