person:adam lanza

  • « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/14/la-majorite-des-tueries-de-masse-sont-le-fait-d-hommes-auteurs-de-violences-

    Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écœurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

    Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

    Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

    Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.
    Une terreur désespérée

    Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

    Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui...

    #paywall #violence_masculine #male_entitlment
    (si quelqu’une ou quelqu’un dispose de l’article complet je veux bien le lire. )

    • La tribune entière :

      « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »

      Mieux soigner les auteurs de violences domestiques pourrait renforcer la sécurité publique, explique la juriste Deborah Epstein dans « Le Monde ».

      Tribune. Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écoeurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

      Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

      Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

      Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.

      Une terreur désespérée

      Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

      Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui a tiré plusieurs fois sur sa mère avant de faire 25 morts à l’école primaire de Sandy Hook, dans le Connecticut, en 2012 ; et Cho Seungh Hui, qui a massacré 32 personnes à l’université Virginia Tech, en avril 2007.

      Comment comprendre ce lien ? Les hommes (et ce sont généralement des hommes) qui commettent des violences domestiques se servent souvent de la violence pour créer un climat de peur pour la femme qui vit avec eux. Un tueur de masse fait la même chose : il crée une terreur immédiate, désespérée, chez ses victimes sur les lieux du crime et, dans une bien plus large mesure, un climat de peur secondaire pour le public qui lit dans les médias des informations sur le massacre ou regarde des vidéos de l’attaque.

      Il ne s’agit pas, bien sûr, de dire que tous ceux qui commettent des violences domestiques risquent de devenir des tueurs de masse ; seule une petite partie des individus capables de s’en prendre à un cercle limité d’intimes sont également capables de menacer les vies d’une multitude d’êtres humains lors d’un événement unique qui sera relayé par tous les médias. Le lien entre les deux est néanmoins crucial. Et le fait est que les spécialistes qui étudient les violences domestiques qualifient ce type de relations de « terrorisme intime ».

      L’Etat islamique aussi

      Quand la violence domestique prend la forme de terrorisme intime, l’auteur de cette violence met en place un système de contrôle de sa victime - de ses finances, de ses contacts sociaux, des vêtements qu’elle porte, de l’heure à laquelle elle rentre du travail. La violence est à la fois un moyen de mettre en place ce contrôle et une punition pour toute tentative d’y résister.

      Un lien similaire semble également exister entre les facteurs de risque de la violence domestique et ceux du terrorisme international. Quantité d’auteurs de violences domestiques se servent de la violence pour maintenir et renforcer une forme de hiérarchie traditionnelle fondée sur les stéréotypes de genres. Au début des années 2000, une étude a été réalisée pour explorer les corrélations entre la violence au foyer et une impression de masculinité diminuée.

      L’Etat islamique promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls

      Elle s’est penchée sur un groupe d’hommes qui étaient au chômage malgré leur volonté de travailler, qui gagnaient moins que leur conjointe ou qui occupaient des postes dominés par les femmes (comme des emplois d’infirmier ou de secrétaire). Ces hommes avaient tendance à dire que leur vie professionnelle sapait leur masculinité et ils étaient bien plus susceptibles que les autres de se montrer violents à la maison. Le terrorisme intime est profondément lié à un besoin masculin de contrôler les femmes. Et la violence surgit quand l’homme pense que son contrôle est menacé.

      L’Etat islamique repose lui aussi sur une panoplie de stéréotypes sur les genres. Il lance de grands appels pour réaffirmer la domination et le contrôle masculins alors qu’il tente d’enrôler de nouveaux apôtres de la terreur religieuse. Il promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls.

      Colère avec des mots

      Bref, que nous disent ces liens entre la violence domestique et les tueries de masse ? Déjà, nous devons investir bien plus de ressources dans l’intervention précoce auprès de ceux qui risquent un jour de commettre des violences domestiques - avant que des violences graves ne se produisent ou que des armes ne soient utilisées. Nous savons que les enfants qui grandissent dans des foyers violents ont bien plus de risques de devenir eux-mêmes des bourreaux.

      Dès leur plus jeune âge, ils apprennent à réagir par la violence quand ils ressentent de la frustration, de l’insécurité ou une menace pour leur masculinité. Nous devons mettre en place des formes d’intervention plus sophistiquées pour les aider à apprendre de nouvelles manières de réagir à ces situations. Un des éléments clés pour ce faire serait de mieux enseigner aux jeunes garçons à exprimer leur colère avec des mots, plutôt que de se tourner vers la pression, l’intimidation, les poings ou les armes à feu. La société américaine a choisi de réagir à la violence domestique avant tout par la justice pénale. Or les arrestations, les poursuites judiciaires et les peines de prison sont souvent trop rares, et elles arrivent trop tard.

      Si nous voulons vraiment empêcher de nouveaux massacres sur le sol américain, nous devons commencer à prendre au sérieux les liens entre la violence domestique et les fusillades. Il arrive aussi, bien sûr, que des personnes déséquilibrées n’ayant jamais levé la main sur leur partenaire accomplissent de tels carnages. Mais il y a davantage de tueurs de masse qui commencent leur parcours destructeur en défoulant leur rage à la maison.

      En considérant la violence domestique comme la grave menace qu’elle représente réellement pour la sécurité publique, nous pouvons contribuer à identifier et à soigner ces hommes malades qui risquent de tomber dans la violence armée avant qu’ils ne déchargent leur colère sur des inconnus innocents avec un fusil AR-15.

      (Traduit de l’anglais par Valentine Morizot)

  • America’s Mass Shooting Problem Is a Domestic Violence Problem
    https://www.villagevoice.com/2017/11/08/americas-mass-shooting-problem-is-a-domestic-violence-problem

    Devin P. Kelley, the 26-year-old man who killed 26 people in a Texas church on Sunday, had a long and documented history of intimate violence. In 2012, Kelley was charged with assault and eventually received a “bad conduct” discharge from the Air Force after he kicked, beat, and choked his first wife. The charges against him included allegations he had pointed a loaded gun at his wife multiple times. Kelley also fractured his toddler stepson’s skull by hitting him with what was described in Air Force records as “a force likely to produce death or grievous bodily harm.”

    Over the course of the next two years, Kelley was investigated for violence against other women, including, according to a New York Times report, charges that he sexually assaulted and raped someone. He also brutally attacked his dog, hitting the animal repeatedly in the head.

    Kelley is emblematic of a strikingly consistent pattern: Most mass killers have histories of domestic violence that went unaddressed. He joins a long list, including Omar Mateen, the Orlando Pulse nightclub killer; Tamerlan Tsarnaev, accused in the bombing of the Boston Marathon; Adam Lanza, who killed his mother before walking into Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, and killing 26 people; Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, who plowed a van through a crowd in Nice, France; and Khalid Masood, who did the same in Westminster, London.

  • Tufts Magazine / fall 2013

    http://emerald.tufts.edu/alumni/magazine/fall2013/features/up-in-arms.html

    Up in Arms
    THE BATTLE LINES OF TODAY’S DEBATES OVER GUN CONTROL, STAND-YOUR-GROUND LAWS, AND OTHER VIOLENCE-RELATED ISSUES WERE DRAWN CENTURIES AGO BY AMERICA’S EARLY SETTLERS
    BY COLIN WOODARD, A91
    ILLUSTRATION BY BRIAN STAUFFER

    Last December, when Adam Lanza stormed into the Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, with a rifle and killed twenty children and six adult staff members, the United States found itself immersed in debates about gun control. Another flash point occurred this July, when George Zimmerman, who saw himself as a guardian of his community, was exonerated in the killing of an unarmed black teenager, Trayvon Martin, in Florida. That time, talk turned to stand-your-ground laws and the proper use of deadly force. The gun debate was refreshed in September by the shooting deaths of twelve people at the Washington Navy Yard, apparently at the hands of an IT contractor who was mentally ill.

    #armement #armes #états-unis #amérique_du_nord

  • L’absence de compte Facebook devient un facteur de meurtre potentiel | {niKo[piK]}
    http://www.nikopik.com/2012/12/labsence-de-compte-facebook-devient-un-facteur-de-meurtre.html

    Il semble que cela va devenir la nouvelle lubie de la presse qui ne creuse pas très profondément pour pondre des articles…
    L’absence de compte Facebook du tueur de Newtown est régulièrement mise en avant dans les médias, comme si cela pouvait représenter une tare ! 
    « Socialement, Adam Lanza était donc un être étrange. A l’inverse de la plupart des jeunes de sa génération, il n’avait apparemment pas de page Facebook. »
    L’article de L’Express à propos de la tragédie qui vient de se dérouler aux Etats-Unis arrive à mettre en avant le fait que ne pas avoir de compte sur Facebook serait un facteur social étrange, pouvant expliquer la solitude du jeune homme.
    De là à classer à risque les gens ne souhaitant pas étaler leur vie privée en public (oui car le journaliste a écrit ici qu’il n’avait apparemment pas de page Facebook. Donc il n’en sait rien, il a juste fait une recherche sur Facebook, n’a pas trouvé de profil public et n’a pas creusé plus loin…) ou ne voulant pas être inscrit à un service revendant avec une voracité peu commune nos données personnelles et imposant de constants changements dans les conditions d’utilisation, il n’y a qu’un pas…
    Lors de précédentes tueries, le même genre de raccourci débile avait déjà été émis. Comme si cette idée s’ancrait de plus en plus profondément dans les moeurs : une personne sans compte Facebook est forcément anormale.
    Devenez tous fichés pour ne pas être considérés comme suspect…

    #Facebook #Antisocial

  • Fusillade de Newtown : étrange ! il n’avait pas de page Facebook ???
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/fusillade-de-newtown-que-sait-on-d-adam-lanza-le-tueur-du-connecticut_11996

    Socialement, Adam Lanza était donc un être étrange. A l’inverse de la plupart des jeunes de sa génération, il n’avait apparemment pas de page Facebook. « C’était un enfant socialement bizarre », a confié une voisine, Beth Israel. « Il était solitaire. Je ne sais pas qui étaient ses amis ». Sa fille Alex a décrit le jeune homme comme « incapable de rester en place » et « mal à l’aise si vous le regardiez ».