person:agnès buzyn

  • À bout de nerfs, les personnels des hôpitaux à nouveau mobilisés (L’Express)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16113-a-bout-de-nerfs-les-personnels-des-hopitaux-a-nouveau-mobilises-l-e

    Effectivement comme cela m’est arrivé il y a deux mois, il serait bien qu’Agnès Buzyn fasse un petit stage d’une journée ou d’une nuit aux urgences d’un hôpital, elle constaterait ainsi à quel point ils fonctionnent en flux tendus et n’ont pas assez d’effectifs, les récents décès dans des services des urgences de certains hôpitaux ne semblent pas l’alarmer, aussi si les Français ne sont pas solidaires des urgentistes on va droit à la catastrophe, moi j’ai passé 9h aux urgences avant d’être pris en charge pour ma transfusion, et je peux vous dire qu’ils ne chômaient pas, le stress y est aussi incroyable vous avez des gens qui arrivent avec des pathologies, possiblement virale et contagieuse dont lequel vous ne savez rien, sauf qu’ils sont aux portes de la mort, des AVC, des accidents et des trucs incroyables, (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Crise nationale aux urgences : « Agnès Buzyn est en train de tuer l’hôpital public »
    https://www.europe1.fr/sante/crise-nationale-aux-urgences-agnes-buzyn-est-en-train-de-tuer-lhopital-publi

    Le porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme, dénonce sur Europe 1 « les propos scandaleux » d’Agnès Buzyn, qui a évoqué mardi le « dévoiement » des arrêts maladie par les urgentistes de l’hôpital Lariboisière de Paris, mobilisés pour alerter sur l’état de leurs conditions de travail.
    INTERVIEW

    C’est un mouvement social qui prend de l’ampleur : depuis mi-mars, plusieurs dizaines de services d’urgences sont en grève pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Ces derniers jours, un palier a été franchi avec une recrudescence d’arrêts maladie dans plusieurs établissements, comme à Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, et à Lons-le-Saunier, dans le Jura. Dans la nuit de lundi à mardi, c’est l’équipe de nuit des urgences de l’hôpital Lariboisière, à Paris, qui s’est mise en arrêt maladie et ne s’est pas présentée au travail.

    Aux urgences, des personnels « détruits »

    « Les personnels sont en arrêt parce qu’ils veulent se protéger. Psychologiquement, ils sont détruits », alerte sur Europe 1 Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France. « Les conditions de travail, quand on sait que les patients sont potentiellement en danger, [mettent le personnel dans] un stress permanent. »

    >> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

    Dans le viseur du médecin urgentiste à l’hôpital Avicennes de Bobigny et des personnels mobilisés se trouve Agnès Buzyn. Mardi, la ministre de la Santé a déclaré sur France Inter qu’utiliser les arrêts maladie pour protester revenait à « dévoyer » ce système, avec « une surcharge de travail pour les autres ».

    « Agnès Buzyn met les patients en danger »

    « Les propos tenus par Madame Buzyn sont proprement scandaleux », s’emporte Christophe Prudhomme sur notre antenne. « Madame Buzyn est aujourd’hui en train de tuer l’hôpital public, elle met les patients en danger. Son rôle, en tant que ministre, est d’assurer la sécurité des patients en permettant aux professionnels de santé de travailler en sécurité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. »

    Plus globalement, l’urgentiste dénonce l’attitude « méprisante » du gouvernement dans ce dossier : « Elle [Agnès Buzyn, NDLR] ne travaille pas avec nous. Il y a un collectif et des syndicats qui ont déposé des préavis de grève, nous n’avons pas été reçu jusqu’à présent. » Selon lui, « la ministre ment » lorsqu’elle dit qu’elle « cherche des solutions » et qu’elle « travaille avec les urgentistes ».
    De nouvelles actions envisagées

    « Quand Emmanuel Macron dit qu’il ne fermera aucun hôpital, aujourd’hui, on ferme des services, des maternités et des malades attendent sur des brancards pendant des heures parce qu’on n’a plus assez de lits », poursuit l’urgentiste. « C’est ça la réalité des urgences aujourd’hui. Les politiques, aujourd’hui, mentent honteusement, alors que notre système de santé est en grande difficulté et que les professionnels souffrent douloureusement. On n’a même pas la bienveillance de nos directions locales, qui ne pensent qu’à équilibrer le budget à la fin de l’année. »

    >> LIRE AUSSI - On a passé une soirée aux urgences de Lyon

    Le conflit entre le gouvernement et les services d’urgence ne semble donc pas prêt de s’arrêter. Va-t-il s’étendre avec de nouvelles actions les nuits prochaines ? « Si la ministre persiste dans son refus de recevoir les représentants des salariés, le collectif Inter-urgences, avec les syndicats, oui (cela va s’étendre), parce que le personnel soignant n’est pas le seul à utiliser ce mode de protestation : il y a quelques mois, c’est une compagnie de CRS entière qui s’est mise en arrêt maladie », rappelle Christophe Prudhomme, alors qu’une manifestation du secteur des urgences doit avoir lieu jeudi.

    N’oublions pas Martin Hirsch directeur des Hôpitaux, soit la cheville ouvrière de cette situation.

  • Grève aux urgences : le mouvement prend une ampleur inédite, certains soignants réquisitionnés de force - Sud Ouest.fr
    https://www.sudouest.fr/2019/06/04/greve-aux-urgences-le-mouvement-prend-une-ampleur-inedite-des-soignants-req

    Une crise inédite frappe les services d’urgences depuis plus de deux mois, mais les réponses de la ministre Agnès Buzyn se font attendre

    Le mouvement de grève aux urgences dure depuis plus de deux mois et ne faiblit pas, signe d’un profond malaise. Une manifestation est prévue jeudi à Paris, en plein congrès des urgentistes, où Agnès Buzyn n’a pas encore confirmé sa venue.

    La poussée printanière a pris racine : entamée mi-mars dans un hôpital parisien, la grève des services d’urgences a essaimé dans des dizaines d’établissements partout en France, notamment dans le Sud-Ouest. Au départ, il y a eu l’agression de trop, qui a poussé les infirmiers et les aides-soignants de Saint-Antoine, dans l’est de la capitale, à se mobiliser.

    L’initiative a fait tâche d’huile, d’abord au sein des Hôpitaux de Paris (AP-HP), où les soignants ont créé le collectif Inter-Urgences, qui n’a cessé de s’étendre depuis.

    « On en est à 80 services », a déclaré mardi Candice Lafarge, aide-soignante à Saint-Antoine et membre de ce collectif. À l’AP-HP, après plus de dix semaines de grève, le « taux global de mobilisation » prenant en compte les personnels absents et assignés se maintenait lundi « en-deça de 30% » dans les 25 services concernés, selon la direction.

    Le mouvement, soutenu et encadré par les principaux syndicats hospitaliers (CGT, SUD, FO), s’est cristallisé autour des revendications traditionnelles sur l’augmentation des salaires et des effectifs. Mais derrière l’effervescence, « le malaise est profond et général », observe François Braun, chef de service au CHR de Metz-Thionville et président de Samu-Urgences de France.

    >>> Lire aussi : « En fait, on craque » : paroles d’urgentistes au bord de la crise de nerfs

    L’association avait appelé à un débrayage symbolique de 5 minutes le 28 mai à midi. « Plus de 150 services ont répondu », photos à l’appui, assure-t-il. Soit près du quart des 640 établissements dotés d’une structure d’urgences.

    Ce praticien chevronné confie n’avoir « jamais vu un malaise de cette ampleur » et s’inquiète d’une « démobilisation complète » de professionnels pourtant « très attachés au service public ».
    Un niveau de malaise jamais atteint

    Un nouveau palier a été franchi ces derniers jours, avec une recrudescence d’arrêts maladie chez les soignants. À Lons-le-Saunier (Jura), « des mesures de réquisition de personnels ont dû être prises par le préfet », indiquait la semaine dernière l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté. En clair, pour obliger les soignants à se remettre au travail, l’ARS a fait appel aux forces de l’ordre, gendarmes ou policiers, qui viennent déloger les grévistes chez eux.

    Une infirmière, seule à son domicile avec ses enfants, raconte à Médiapart comment elle a été réveillée par les gendarmes en pleine nuit mercredi dernier.

    « Mes enfants ont été réveillés (…) J’étais en larmes, paniquée, en colère. La journée de travail a été terrible : le matin, il y avait une vingtaine de patients en attente d’un lit, pas de médecins, des internes désemparés. J’ai fini la journée en pleurs. Je travaille depuis 11 ans aux urgences, je n’ai jamais été dans cet état. Je suis nerveusement épuisée. Je suis à mon tour allée voir mon médecin pour me faire arrêter. Et en rentrant chez moi, j’ai trouvé les gendarmes, avec une nouvelle réquisition pour le lendemain matin. »

    De son côté, l’ARS pointe simplement un « absentéisme soudain dans un contexte de mouvement social », avant d’en appeler à « la déontologie médicale et (au) sens des responsabilités ».

    À Paris, l’équipe de nuit des urgences de l’hôpital Lariboisière s’est à son tour mise en arrêt maladie et ne s’est pas présentée dans la nuit de lundi à mardi. Pour pallier leur absence, les équipes de jour ont été réquisitionnées et forcées de travailler 18 heures d’affilée. « C’est un tournant historique dans le conflit social. Les personnels en ont tellement marre que, d’un coup, ils renoncent », explique Patrick Pelloux, président emblématique de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf).
    Agnès Buzyn déplore le mouvement de grève

    Mais Agnès Buzyn n’en tire pas la même analyse : « C’est dévoyer ce qu’est un arrêt maladie. Je pense que ce n’est pas bien, ça entraîne une surcharge de travail pour les autres », a-t-elle réagi mardi matin sur France Inter.

    Déjà, la semaine dernière, elle avait affirmé qu’il n’y avait « pas de solution miracle tant que nous n’avons pas plus d’urgentistes formés dans notre pays », tout en demandant « un effort considérable dans les hôpitaux pour mieux organiser les urgences ».

    Pour le Dr Braun, « la question des effectifs est un faux problème », car « beaucoup de gens qui se présentent aux urgences devraient être pris en charge ailleurs », soit par les médecins libéraux, soit dans d’autres services hospitaliers.

    « Le diagnostic, on l’a déjà, le traitement on le connaît. On demande qu’on nous décharge la barque »

    La ministre de la Santé est comme chaque année attendue au congrès organisé par Samu-Urgences de France et la Société française de médecine d’urgence, qui débutera mercredi à Paris. Mais l’événement ne figure pas à son agenda diffusé mardi matin. En revanche, une « manifestation nationale » à l’appel du collectif Inter-Urgences partira de Montparnasse vers 13h30, en direction du ministère.

  • Avortement : Le Sénat vote l’allongement de 12 à 14 semaines du délai de l’IVG
    https://www.20minutes.fr/politique/2535819-20190607-igv-senat-vote-allongement-deux-semaines-delais-ivg

    Quelques minutes avant la fin de l’examen au Sénat du projet de loi santé, ce vendredi, Laurence Rossignol, l’ancienne ministre des Droits des femmes, a réussi à faire adopter, à la faveur d’un hémicycle peu rempli, un allongement de deux semaines du délai légal de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

    Alors que le dernier article venait d’être voté, après une semaine d’examen en première lecture, quelques amendements restaient à examiner pour la vingtaine de sénateurs encore présents.
    « Je n’en reviens pas »

    L’amendement défendu par Laurence Rossignol, qui porte jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse le délai légal pour avorter, a été adopté par un vote par « assis-debout », le comptage du vote à main levée n’étant pas suffisamment clair. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, de même que le président de la commission des Affaires sociales, Alain Milon (LR), avaient exprimé un avis défavorable.

    « Je n’en reviens pas », a déclaré la sénatrice, soulignant que « c’est une revendication du Planning familial ». C’est « un vrai plus » pour les femmes, face à la désertification médicale et aux difficultés d’accès à l’IVG, a-t-elle ajouté.

    L’amendement sur la clause de conscience rejeté

    Après ce vote inattendu dans un Sénat à majorité de droite, l’ex-ministre des Droits des femmes a encore défendu un amendement pour supprimer la clause de conscience spécifique, dont peuvent se prévaloir les médecins pour refuser de pratiquer une IVG. Mais cette fois Alain Milon a réclamé un scrutin public. Le vote a été sans appel : l’amendement a été rejeté par 247 voix contre 92.

    Le Sénat a achevé l’examen des articles et se prononcera sur l’ensemble du texte mardi par un vote solennel. Députés et sénateurs tenteront ensuite de se mettre d’accord sur une version commune.
    « Nous comptons sur le progressisme des LREM »

    Dans un communiqué, Alain Millon a affirmé que si l’article augmentant le délai d’accès à l’IVG « devait subsister, ce serait très clairement un motif d’échec de la commission mixte paritaire prévue le 20 juin ». « Ce n’est pas en toute fin de texte, au détour d’un article additionnel et avec une majorité de circonstance, que l’on réforme le délai d’accès à l’IVG », a-t-il souligné.

    Le groupe socialiste s’est, lui, félicité de son adoption, estimant qu’« il revient désormais à l’Assemblée nationale et à sa majorité de confirmer cette avancée pour le droit des femmes ». « Nous comptons sur le progressisme des LREM », a tweeté le sénateur PS Rachid Temal.

    #IVG

  • Pourquoi la France est en pénurie de cortisone - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/sante/pourquoi-la-france-est-en-penurie-de-cortisone-23-05-2019-8078436.php

    Comment s’explique cette pénurie ? L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) reconnaît « des tensions d’approvisionnement ces dernières semaines ». Les industriels du secteur pharmaceutique, qui ont été convoqués le 9 mai, évoquent, eux, « des retards pris dans la production des spécialités ». Certains observateurs estiment que les laboratoires traînent des pieds pour les délivrer, les marges sur ces #médicaments étant insuffisantes à leurs yeux.

    #voilà_voilà #cortisone #big_pharma #santé

  • Urgences : la hiérarchie médicale snobe les paramédicaux en grève
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070619/urgences-la-hierarchie-medicale-snobe-les-paramedicaux-en-greve

    Depuis deux mois, les paramédicaux des urgences animent un mouvement social inédit. Pour leur répondre, Agnès Buzyn a fait quelques annonces… devant les médecins urgentistes, satisfaits par les annonces. Le vieux système du paternalisme médical perdure. Les paramédicaux, eux, pensent n’avoir rien obtenu, et appellent à durcir le mouvement.

    #Santé #système_de_santé,_médecins,_personnel_soignant,_Agnès_Buzyn,_urgences,_grève,_hopital

  • #Hôpitaux : « Il faut que l’État décrète l’état d’urgence » réclament les sénateurs communistes | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/hopitaux-il-faut-que-l-etat-decrete-l-etat-d-urgence-reclament-les-senat

    « Nous ne faisons plus de qualité, mais de l’abattage. » La phrase est symptomatique des services de #santé sous tension. C’est l’un des nombreux témoignages recueillis par les parlementaires communistes, au cours de leur « tour de France » des hôpitaux et des #Ehpad. Au total, 120 établissements visités pendant 15 mois, pour prendre le pouls d’une profession « en souffrance ».

    À cinq jours du début de l’examen dans l’hémicycle du Sénat du projet de loi de réorganisation du système de santé, porté par la ministre Agnès Buzyn, le groupe communiste promet de batailler contre les orientations de la réforme. « La philosophie de ce texte est de dire que ce n’est pas tant une histoire de moyens, mais de réorganisation », regrette la sénatrice du Val-de-Marne, Laurence Cohen. Cheffe de file de son groupe dans l’examen de ce projet de loi, elle dénonce « un refus politique d’accorder des moyens à la politique de santé ».

  • Fichage des gilets jaunes blessés, le Canard Enchaîné enfonce le clou - Next INpact
    https://www.nextinpact.com/brief/fichage-des-gilets-jaunes-blesses--le-canard-enchaine-enfonce-le-clou-84

    Selon le Canard Enchaîné, et malgré les dénégations de Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), les services hospitaliers ont bien reçu la consigne d’inscrire dans un fichier les nom des gilets jaunes blessés à l’occasion de certaines des manifestations.

    Une mesure confirmant plusieurs informations révélées préalablement par des professionnels du secteur ou Mediapart. « Il est indispensable de saisir les identités des victimes en temps réel dans SI-VIC » écrit l’administrateur de garde, dans une capture réalisée par nos confrères.

    Le fichier SI-VIC avait été initié à la suite d’une délibération de la CNIL du 7 juillet 2016. Il autorisait à l’origine le ministère de la Santé à mettre en œuvre un traitement automatisé « ayant pour finalité l’établissement d’une liste unique des victimes d’attentats pour l’information de leurs proches par la cellule interministérielle d’aide aux victimes ».

    Une solution présentée par le gouvernement comme « provisoire, dans l’attente du développement d’un outil interministériel destiné au suivi des victimes d’attentats dont les modalités restent à définir et qui fera l’objet de formalités propres auprès de la Commission ».

    Plus d’un an plus tard, le gouvernement publiait un décret pour ouvrir l’accès à ces données au ministère de l’intérieur, passé sans grande difficulté devant la CNIL. La présidente d’alors, Isabelle Falque-Pierrotin relevait tout de même que désormais, « les catégories de données relatives aux utilisateurs finaux du système d’information ne sont pas mentionnées ». Elle recommandait que le projet soit complété sur ce point.

    Si le gouvernement a pu ouvrir les vannes de SI-VIC, c’est tout simplement parce que la loi du 23 décembre 2016 qui encadre ce traitement évoque des cas de situations exceptionnelles, pas seulement des actes de terrorisme.

    • version gentillette du Monde où la réponse à la question est du genre, Non, ou alors, juste un peu et ça porte pas à conséquence.

      Et c’est temporaire, parce que bientôt, la loi obligera d’informer le patient arrivant aux Urgences (en état de choc ?) qu’il a un droit d’opt-out pour l’inscription nominative au fichier civique…

      Y a-t-il eu fichage des « gilets jaunes » blessés lors des manifestations ?
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/20/y-a-t-il-eu-fichage-des-gilets-jaunes-blesses-lors-des-manifestations_545277

      Les personnes qui ont été blessées lors des manifestations de « gilets jaunes » ont-elles fait l’objet d’un « fichage » par les personnels des services d’urgences, via un dispositif d’identification – appelé Si-Vic – créé après les attentats de 2015 pour gérer les « situations sanitaires exceptionnelles » ?

      Si les autorités compétentes ont toujours reconnu avoir ponctuellement recours à ce système d’information afin de « consolider le nombre de victimes prises en charge », elles ont également toujours démenti toute possibilité d’un usage abusif, garantissant notamment que le ministère de l’intérieur n’avait accès ni aux données ni à l’outil, sauf en situation d’attentat. Le dispositif ne « comporte pas de données médicales », assurent-elles.

      « Jamais je ne demanderai aux soignants de ficher leurs malades », avait écrit sur Twitter la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, en février. « Connaître le nombre de personnes hospitalisées qui seraient soit des “gilets jaunes”, soit des forces de l’ordre, ça n’est pas comme ça que fonctionnent les hôpitaux, et heureusement ! », avait-elle lancé sur Europe 1.

      Il y a quelques jours, c’était au tour de Martin Hirsch, le patron de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), de certifier que cette procédure permettait de « répondre au mieux aux enjeux sanitaires, pas de violer le secret ». Il dénonçait une « agitation de mauvaise foi » après la publication par Le Canard enchaîné le 17 avril d’un message interne au groupe hospitalier demandant aux personnels de « saisir les identités » des blessés.

      Des propos qui n’ont visiblement pas suffi à rassurer le Conseil national de l’ordre des médecins. « Alerté par des médecins, notamment responsables de départements d’information médicale ou de services d’urgences », l’ordre a annoncé, vendredi 19 avril, avoir saisi la direction générale de la santé (DGS), au ministère de la santé, pour qu’elle lui apporte « toutes précisions utiles » au sujet du déploiement du dispositif. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a également été saisie « afin de recueillir son avis sur l’extension du système qu’elle avait autorisé pour faire face à des situations sanitaires exceptionnelles, dans un contexte qui paraît être bien différent ».

      Le même jour, une plainte a été déposée au tribunal de grande instance de Paris par une personne blessée à la main par un tir de grenade, lors d’une manifestation de « gilets jaunes » le 9 février, et soignée à l’hôpital européen Georges-Pompidou (15e arrondissement de Paris). Au motif, notamment, de « collecte illicite de données à caractère personnel » et « violation du secret professionnel ». Arié Alimi, son avocat, dénonce un « fichage discriminatoire à raison de l’appartenance politique ».

      A la DGS, on assure que le dispositif Si-Vic a déjà été activé « plus d’une centaine de fois » depuis sa création, lors d’attentats ou lors d’événements avec de nombreuses victimes. Selon la DGS, le système n’a par ailleurs été activé lors des manifestations de « gilets jaunes » sur l’ensemble du territoire national « que les 8 et 15 décembre 2018. Il a ensuite été activé ponctuellement selon la situation locale par les agences régionales de santé ou les SAMU ».

      Sous couvert d’anonymat, un médecin urgentiste de l’AP-HP raconte au Monde avoir trouvé « très gênant » la demande de la direction de remplir Si-Vic, notamment parce que « les patients n’étaient pas informés qu’ils étaient inscrits dans ce fichier ». Il explique avoir choisi à titre personnel de ne pas remplir les noms des patients, « sauf en cas d’attentat ».
      Interrogée par le Monde sur cette absence de communication aux principaux concernés, la DGS assure que « ce système d’information transitoire sera remplacé dans les prochains mois par un système d’information pérenne qui comprendra une fonctionnalité permettant de délivrer à la personne une information sur ses droits ».

    • « Gilets jaunes » : l’AP-HP reconnaît un usage « inapproprié » d’un fichier recensant les blessés
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/24/gilets-jaunes-l-ap-hp-reconnait-un-usage-inapproprie-d-un-fichier-recensant-

      Après avoir, dans un premier temps, dénoncé une « agitation de mauvaise foi », la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a finalement reconnu avoir parfois utilisé « de manière inappropriée » un fichier nominatif recensant les blessés pris en charge lors de grands événements, notamment lors des manifestations de « gilets jaunes ».
      Selon Le Canard enchaîné du mercredi 24 avril, qui a eu accès à des données issues de ce fichier, certaines des fiches concernées comportent, à la case « commentaire », des précisions sur le type de blessure, comme « tir flash-ball : plaie arcade » ou « problème au poignet, suite coup de matraque selon le patient ».

      Le fichier, appelé Si-Vic (système d’information pour le suivi des victimes), mis en place après les attentats de 2015 pour faciliter l’identification et la prise en charge des victimes, ne comporte, sur sa « page principale », « aucune ligne qui aurait pour objet ou pour effet de recueillir des informations médicales », a rappelé, dans un communiqué, la direction de l’AP-HP.
      […]
      Une telle pratique, « inadéquate », a été observée pour « plus d’une dizaine de patients » lors des trois samedis de 2019 où le dispositif a été déployé, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) François Crémieux, le directeur général adjoint de l’AP-HP. De telles données médicales « n’avaient rien à faire » dans ce fichier, a insisté ce responsable.

    • Le Monde ne semble pas remarquer que la seule chose que regrette la direction de l’AP-HP est la présence d’éléments médicaux. Le contexte (flash-ball, coup de matraque,…) ne comprend pas de données médicales et ne poseraient donc pas de problème ?…

      « Cette précision, qui avait été mentionnée dans un souci de bonne prise en charge des patients, n’aurait pas dû apparaître ; au contraire, il aurait dû être rappelé qu’aucune information médicale ne devait être saisie », souligne la direction, qui dit avoir donné des « instructions » pour « corriger ces éléments ».

  • Violences faites aux femmes dans les Outre-Mer : elles disent « stop »
    https://www.journaldesfemmes.fr/societe/combats-de-femmes/2513089-violences-conjugales-dom-com-assises ?

    Elles sont 19% en Nouvelle-Calédonie a avoir été victimes d’agressions par leur (ex)conjoint. Dans les territoires d’Outre-Mer, les violences faites aux femmes sont plus importantes qu’en métropole. Les 5, 6 et 7 avril 2019 ont lieu les premières Assises Nationales des violences faites aux femmes à Paris, pour faire bouger les lignes.

    Quand 2,3% des femmes sont victimes d’agressions physiques par leur (ex)conjoint dans l’Hexagone, elles sont 17% en Polynésie française. Au cours des douze derniers mois, 7,2% des habitantes de Nouvelle-Calédonie ont été victimes d’agressions sexuelles par leur conjoint contre 0,8% en métropole, selon une étude du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) datant de 2017. Un constat alarmant qui pousse les femmes d’Outre-mer à faire entendre leur voix et à trouver des solutions pour contrer la montée des violences envers les femmes dans les DOM-COM. 
    Du 5 au 7 avril 2019 inclus, le collectif Figures de Femmes Totem des Outre-Mer (FFTOM) organise trois journées de rencontres, de débats et de questionnements autour des violences conjugales sous le marrainage de l’ancienne Garde des Sceaux,Christiane Taubira et de Victoire Jasmin, sénatrice de Guadeloupe et de Thérèse Baillif, Présidente du Collectif pour l’élimination des violences intra-familiales (CEVIF). Au Musée de l’Homme, tables rondes, ateliers-débats et performances artistiques viendront ponctuer les prises de paroles et témoignages des uns et des autres.
    Violences faites aux femmes dans les DOM-COM : les premières Assises Nationales ouvrent le débat

    Pourquoi les femmes vivant dans les collectivités et territoires d’Outre-Mer sont plus nombreuses à être victimes d’agressions qu’en métropole ? Cette question, le public, les associations et invités vont tenter d’y répondre et de trouver des solutions pour remédier aux violences domestiques et conjugales, trop importantes en Outre-mer. La source du problème est-elle sociale ? Par le dialogue, la prise de parole, des témoignages et des chiffres, le collectif Figures de Femmes Totem des Outre-Mer (FFTOM) veut mettre des mots sur ce mal.
    Pour graver ses Premières Assises Nationales dans les mémoires, un Livre Blanc sera mis à disposition durant les 3 jours, afin que chacun puisse donner son avis, son ressenti sur la question. Le Livre Blanc sera ensuite adressé à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Annick Girardin, ministre des Outre-Mer et Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité hommes-femmes.
    L’art au service du dialogue autour des violences

    Lors de ces trois jours d’Assises, plusieurs formes artistiques seront appelées pour permettre la bonne compréhension du problème des violences conjugales. La « Compagnie sans sommeil » qui a réadapté Violences conjugales, un recueil de 9 témoignages, se produira le 7 avril au Musée de l’Homme pour ensuite débattre avec les comédiennes.
    La danse sera également au rendez-vous grâce à la présence de Dakota et Nadia, deux danseurs révélés au grand public lors de l’émission La France a un Incroyable Talent, avec leur chorégraphie sur la violence au sein du couple. Ils présenteront leur toute nouvelle chorégraphie, intitulée « Ne me quitte pas ! », portant sur le même sujet.

    Les Premières Assises Nationales des Violences faites aux jeunes Jeunes Filles et aux Femmes dans les Outre-Mer, du 5 au 7 avril 2019 au Musée de l’Homme.

  • Madame la ministre de la Santé, libérez l’avortement
    https://www.liberation.fr/debats/2019/04/04/madame-la-ministre-de-la-sante-liberez-l-avortement_1719150

    Face à la menace de « grève des IVG » lancée par certains gynécologues pour faire pression sur le gouvernement, un collectif demande à Agnès Buzyn de saisir le conseil de l’ordre et de supprimer la clause de conscience relative à l’avortement.

    Nous sommes de ces femmes qui ont vu, le 13 mars, leurs droits pris en otage par le Syndicat des gynécologues et obstétriciens français (Syngof). Nous sommes de ces femmes qui ont vécu cette menace de « grève des IVG » comme l’ultime provocation de médecins dont les dérives ne datent pas d’hier. Nous sommes de ces femmes qui ont subi, années après années des violences gynécologiques et obstétricales. Aujourd’hui, dénoncer l’inacceptable ne suffit plus.

    Vous avez, madame la ministre, condamné le procédé des docteurs Marty, de Rochambeau et Paganelli, soulignant dans un communiqué, « le caractère inadmissible de ces menaces ». Vous avez insisté sur le fait qu’en « aucun cas une telle prise en otage des femmes ne peut servir de levier de négociation ou de médiatisation ». Pourquoi ne pas aller plus loin ? D’après l’article R4126-1 du code de la santé publique, « l’action disciplinaire contre un médecin […] peut être introduite devant la chambre disciplinaire de première instance » par « le ministre chargé de la Santé ». Nous vous demandons, madame la ministre, de saisir la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins.
    Mettre fin aux pressions médicales sur les femmes

    Vous n’êtes pas sans savoir, madame la ministre, que cet appel à la grève, diffusé massivement auprès de 1 600 médecins par le premier syndicat de gynécologues de France constitue une incitation au délit d’entrave à l’IVG. Cette injonction a nécessairement pour objectif d’exercer des pressions sur les femmes qui souhaiteraient recourir à l’IVG et qui se trouvent confrontées à la peur qu’un praticien leur refuse ce soin et leur impose ses opinions.
    Renforcer la loi sur l’avortement en abrogeant la clause de conscience spécifique à l’IVG

    Nous réitérons ici, la demande récurrente des collectifs féministes et du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) de supprimer la clause de conscience spécifique à l’IVG. Concédée en 1975 pour faire passer la loi Veil, cette clause est aujourd’hui un instrument mis à la disposition des anti-IVG pour contrer la loi sur l’avortement et remettre en cause un droit durement acquis par le combat acharné des femmes et des féministes. En la détournant de son usage, le Syngof a prouvé que cette clause spécifique est le symbole d’un pouvoir médical qui continue à se mobiliser pour contrôler le corps des femmes.
    Autoriser les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental

    Afin d’enrayer le problème récurrent d’accès à l’avortement, nous réclamons que la loi autorise les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental. Vous avez rappelé à juste titre que c’est un acte chirurgical à faible risque. L’IVG n’est pas un acte relevant de la pathologie gynécologique. Il relève donc de la compétence des sages-femmes déjà autorisées à pratiquer l’avortement médicamenteux depuis 2016. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé préconise l’intervention autonome des sages-femmes dans l’IVG instrumentale au premier trimestre de la grossesse.

    Nous refusons d’être victimes de médecins qui nient nos droits, jugent nos choix, et violentent nos corps.

    Madame la ministre, libérez l’avortement ! Libérez les femmes des abus de pouvoir médical !

    Parmi les signataires :

    Avortement en Europe : les femmes décident collectif composé de 105 associations et organisations, Rebecca Amsellem fondatrice de la newsletter les Glorieuses, Isabelle Attard ex-députée écologiste, Clémentine Autain députée La France insoumise, Lauren Bastide journaliste, podcast la Poudre, Julien Bayou porte-parole national EE-LV, Fatima Benomar porte-parole des Efronté-e-s, Chantal Birman sage-femme, Sonia Bisch porte-parole collectif Toutes contre les violences obstétricales et gynécologiques, Laura Berlingo gynécologue obstétricienne, Jacques Boutault maire écologiste du IIe arrondissement de Paris, Francine Caumel sage-femme, Laurence Cohen sénatrice du Val-de-Marne, Mélanie Déchalotte journaliste, Monique Dental présidente du Réseau féministe Ruptures, Mounia El Kotni chercheuse en anthropologie de la santé, Emma bédéaste, Camille Froidevaux-Metterie, professeure de science politique et chargée de mission égalité-diversité à l’Université de Reims, Christian Gaudray président de l’Union des Familles Laïques – UFAL, Cécilia Gondard secrétaire nationale du Parti socialiste à l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations, Marie Laguerre ingénieure, Marie-Hélène Lahaye juriste, Ophélie Latil fondatrice Georgette Sand, Anaïs Leleux militante féministe, Michèle LOUP présidente de l’association Du côté des femmes (DCDF), Raphaëlle Rémy-Leleu porte-parole d’Osez le féminisme !, Claire Monod coordinatrice nationale de Génération.s, Raquel Rico Berrocal anthropologue et sage-femme, Muriel Robin comédienne, Suzy Rojtman porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, Laurence Rossignol sénatrice, vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes, Bruno Sanches comédien, Elise Thiébaut essayiste, Martin Winckler médecin, écrivain, éthicien.

  • Delevoye prêt à claquer la porte si l’âge de départ à la retraite est reculé
    https://www.latribune.fr/economie/france/delevoye-pret-a-claquer-la-porte-si-l-age-de-depart-a-la-retraite-est-recu

    L’âge de 62 ans pour le départ à la retraite sera-t-il maintenu, conformément aux promesses de campagne d’Emmanuel Macron ? La communication du gouvernement semble patiner avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui évoquait le 17 mars, à titre personnel, la possibilité de reculer l’âge de départ à la retraite avant que le gouvernement ne fasse marche arrière.

    Le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, est prêt à démissionner si l’exécutif décale l’âge de départ à la retraite, qui est pour l’heure de 62 ans, indique-t-on mardi dans son entourage, confirmant une information de presse.

    La ministre de la Santé Agnès Buzyn avait évoqué le 17 mars, à titre personnel, une possibilité de report de l’âge de départ à la retraite dans le cadre de la réforme en cours de négociation entre le gouvernement et les syndicats, avant que le gouvernement ne fasse marche arrière.

    Selon Le Canard enchaîné, à paraître mercredi, le Haut-commissaire, en cas de remise en cause de l’âge permettant de partir à la retraite dans le cadre de la réforme en cours de discussion, pourrait démissionner « dès la fin de cette semaine ».

    Il aurait déclaré : « Plutôt partir que faire ça » à propos de ceux qui souhaitent un report de l’âge de départ dans les cercles du pouvoir, selon l’hebdomadaire satirique.

  • Lycée Saint-Cyr, un an après : « Finalement, rien de rien n’a changé » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/27/lycee-saint-cyr-un-an-apres-finalement-rien-de-rien-n-a-change_1717821

    Mardi 29 janvier 2019, 22 heures environ. Un étudiant de première année de la prépa scientifique du lycée militaire de Saint-Cyr écrit devant le bâtiment 40 de l’établissement les lettres « SLG » sur la neige qui est tombée sur les Yvelines ce jour-là. « SLG », c’est l’acronyme de « sopo les grosses », expression issue de ce jargon particulier à l’école et qui signifie « les filles sont chiantes ». Autour du « G » - lettre qui désigne les filles « juste bonnes à être engrossées » - quatre flèches sont tournées vers l’intérieur : le symbole ultime de dénigrement selon les codes saint-cyriens (si les flèches partent vers l’extérieur, c’est un signe de glorification). Le « SLG » de ce jour-là est la partie émergée d’un iceberg : depuis quelques semaines, l’étudiant et ses amis s’échangent des photos de ces mêmes trois lettres, inscrites dans un jardin ou à la montagne. Graver le slogan misogyne est devenu leur défi entre potes, leur signe de ralliement. Contre leurs camarades féminines, une fois de plus.

    Le 23 mars 2018, Libération révélait le système de harcèlement moral orchestré en toute impunité par une poignée d’étudiants ultraconservateurs pour gâcher la vie des autres, principalement les filles, au sein des classes préparatoires du lycée militaire de Saint-Cyr (245 élèves, dont 58 filles). Plus d’une quinzaine de témoins avaient raconté le calvaire imposé par cette minorité puissante de garçons appelés « tradis » pour détruire psychologiquement les jeunes femmes et les voir ainsi abandonner le concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtquidan. Notre enquête avait conduit la ministre des Armées, Florence Parly, à ordonner la sanction de vingt élèves (sept jeunes hommes avaient été exclus définitivement de l’établissement, treize autres de manière temporaire) et le départ de la direction de l’établissement (le colonel Assonion a été remplacé par le colonel Eon Duval). Un plan « d’excellence comportementale » dans les lycées de la défense avait également vu le jour.

    Où en est-on un an après ? L’épisode « SLG » de janvier est considéré en interne comme le symbole d’une continuité inacceptable avec les années passées. Selon nos informations, l’auteur des faits a été puni le 8 février de sept jours d’exclusion avec sursis, après la découverte du sigle par des étudiantes et le rapport qui s’en est suivi auprès de l’autorité militaire. « Après les révélations de l’an dernier, notre ministre avait exigé que les officiers soient intraitables sur les affaires de misogynie. Foutaises, ils n’ont même pas fait rater un jour de cours à l’élève puni… » se désole un témoin auprès deLibération. La légèreté de la sanction passe d’autant plus mal que le jeune homme aurait avoué faire partie du clan des tradis. « C’est une blague ! » commente Bastien Lachaud, député (LFI) de Seine-Saint-Denis, membre de la commission de la défense et coauteur du rapport parlementaire présenté mercredi sur la discrimination dans les armées. « On ne peut pas affirmer la tolérance zéro et sanctionner comme ça un tel acte. C’est honteux, l’élève aurait dû être viré », poursuit-il. Du côté du ministère, on rétorque que « le sursis a été assorti car il s’agissait d’un élève qui n’avait pas été sanctionné et dont le comportement à l’égard de ses camarades féminines était jusque-là exemplaire. Sept jours d’exclusion, c’est une sanction lourde. Notre rôle est aussi d’éduquer les jeunes confiés à notre responsabilité ».

    Urine

    Les personnes rencontrées par Libération sont amères. Elles racontent qu’à rebours des annonces, l’ambiance au sein du lycée n’a pas évolué. Bien sûr, certains étudiants passent entre les gouttes et vivent une année de prépa normale - en tout cas sans heurts. Mais pour les élèves prises pour cible, le travail de sape psychologique et autres humiliations perdurent. Jusqu’à briser, dans certains cas, la volonté d’intégrer l’armée de terre. Selon plusieurs témoins, « l’indifférence courtoise » qui consiste à ne jamais adresser la parole aux filles est toujours pratiquée par certains élèves tradis. Dans les couloirs de l’établissement, les étudiantes sont toujours interpellées par des interjections argotiques type « cuissssss » - dès qu’une fille est en couple et donc soupçonnée d’avoir des relations - ou « bzittttt » pour signifier qu’elles ne sont que des moins que rien. Début 2019, les cuvettes de toilettes et les poubelles des sanitaires des filles ont été souillées d’urine. L’affaire n’a pas eu de suite. « Malheureusement, et malgré les efforts de l’encadrement, il n’est pas possible d’en identifier les auteurs, d’autant que garçons et filles partagent le même internat », justifie le ministère auprès de Libération. Au sein du lycée, on doute de la persévérance du corps militaire pour trouver les responsables : « Les filles attendaient une sanction exemplaire, il n’y a rien eu de tout ça. »

    Marque visible de l’emprise toxique de quelques-uns sur l’ensemble des élèves : les inscriptions « TRADI » fleurissent dans les classes, gravées en capitales sur les tables de cette école deux fois centenaire. En toute impunité. En interne, on observe, fataliste : « Tout est décomplexé : la misogynie et, de manière plus générale, l’intolérance à tout ce qui n’est pas dans le milieu tradi. »

    Ce clan de jeunes hommes continue donc à imposer sa vision du monde en général et de l’armée en particulier. Nostalgiques de la France des colonies, ils adorent Jeanne d’Arc et les maréchaux de Napoléon, s’affichent proches du mouvement catholique lefebvriste, manifestent ouvertement leur position contre l’avortement. D’année en année, sur les photos qu’ils aiment à partager entre eux sur les réseaux sociaux, ils arborent parfois des bretelles aux couleurs du drapeau confédéré - symbole mondial du suprémacisme blanc - ou le drapeau des Croisades en arrière-plan. Lors du « bal des cadets » organisé le 23 mars dernier, ils se sont présentés « youlés » comme jamais : la coiffure de la « youle », qui consiste à ne garder qu’une longue mèche sur le haut du crâne, est arborée uniquement par le clan des tradis. « Tout le monde l’a vécu comme une provocation ultime mais la direction n’a pas dit un mot sur cet épisode, raconte un témoin. Le règlement intérieur n’autorise que les coiffures équilibrées et sans fantaisies. Ne pas interdire la youle alors qu’elle est l’emblème des tradis, c’est de la pure hypocrisie. »
    Mainmise

    S’il est très difficile de recueillir des témoignages d’élèves ciblées, une autre source résume : « Finalement, rien de rien n’a changé. » A une nouveauté près : la chape de plomb posée par les autorités du lycée pour « que rien ne sorte », selon les mots d’un haut gradé. La menace est claire. Si quelqu’un parle « à l’extérieur », explique l’une de nos sources, si un nouvel article de ces « gauchistes de Libé » venait à paraître, la conséquence serait « la fermeture » du lycée. « On pourrait presque parler d’un lavage de cerveaux, déplore une ancienne élève. Les jeunes filles sont un peu tétanisées. Je dirais même que certaines ont fait le choix de la loyauté envers les autorités car elles ont intériorisé leurs discours alarmistes. »

    Illustration parfaite de cette ère post-crise : l’accueil fait aux deux députés de la mission d’information parlementaire. A Saint-Cyr-l’Ecole, ils n’ont pu rencontrer que les professeurs de sciences et non ceux de lettres et d’économie, comme ils l’avaient pourtant demandé. Bastien Lachaud : « On nous a dit qu’ils étaient indisponibles. » Ce qui est faux : les professeurs des autres sections n’ont même pas été prévenus de la visite des élus. La mainmise s’est poursuivie jusqu’aux tables rondes, où le commandement a décidé de rester au moment des discussions avec les élèves. Contrairement aux autres établissements visités.
    Guillaume Lecaplain , Anaïs Moran dessins Sandrine Martin

    #sexisme #misogynie #discrimination #fraternité #travail #femmes #domination_masculine #sexisme_d'état #armée #culture_du_viol

    • les cuvettes de toilettes et les poubelles des sanitaires des
      filles ont été souillées d’urine. L’affaire n’a pas eu de suite.
      « Malheureusement, et malgré les efforts de l’encadrement, il n’est pas possible d’en identifier les auteurs

      Les tests ADN sont sans doutes inaccessibles à l’encadrement de l’armée !

  • Maternités Agnès Buzyn met les sages-femmes en première ligne | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

    Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres.

    Pendant qu’on y est on peut aussi proposer aux sages-femmes de vivre en camping car tout équipé pour sillonner les campagnes et faire accoucher les femmes chez elles ????
    #maternité #femmes #accouchement #santé

  • L’Assemblée vote la création d’un « #espace_numérique_de_santé » pour chaque usager
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/l-assemblee-vote-la-creation-d-un-espace-numerique-de-sante-pour-chaque-us

    L’Assemblée nationale a voté vendredi soir la création d’un « espace numérique de santé », un compte personnel en ligne pour accéder notamment au dossier médical partagé (sorte de carnet de santé numérique), à des « applications » ou « informations de santé ».

    L’Assemblée nationale a voté vendredi soir la création d’un « espace numérique de santé », un compte personnel en ligne pour accéder notamment au dossier médical partagé (sorte de carnet de santé numérique), à des « applications » ou « informations de santé ».

    Conformément à l’article adopté dans le cadre de l’examen en première lecture du projet de loi santé, tous les patients pourront ouvrir leur propre « espace numérique de santé » au plus tard le 1er janvier 2022. Pour les personnes nées à compter de cette date, les députés ont prévu via un amendement MoDem que l’espace numérique sera automatiquement ouvert, sauf en cas d’opposition.

    Gratuit et personnalisable, l’espace numérique va « permettre de réunir sur la même plateforme tous les services existants », dont le #dossier_médical_partagé (DMP) qui en sera « la pierre angulaire », a expliqué le rapporteur Thomas Mesnier (LREM).

    Le DMP, confié en 2016 à l’Assurance maladie et dont la généralisation a été lancée en novembre, peut contenir des comptes-rendus hospitaliers, résultats d’analyses, ou encore les médicaments prescrits. Mi-février, 4,1 million de DMP avaient été ouverts, selon des données du rapporteur, et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) en prévoit 10 millions d’ici fin 2019, 40 millions d’ici 2022.

    Outre le DMP, l’espace numérique permettra aussi à l’usager de fournir des renseignements sur la personne de confiance, des données relatives au don d’organe, voire des constantes de santé produites par des applications (rythme cardiaque, activité physique...). Il permettra aussi d’accéder aux données relatives au remboursement de ses dépenses de santé, grâce à l’intégration du service Améli.fr.

    L’objectif « c’est vraiment de remettre l’usager au coeur du dispositif, de le rendre acteur », a affirmé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, pour qui cela doit notamment « améliorer le parcours de soins ».

    Affirmant que la France est « en retard » en la matière, elle a jugé la mesure « nécessaire » au risque de voir arriver "des flopées de propositions d’espaces numériques" moins sécurisés.

    La mesure a globalement fait consensus, malgré des inquiétudes formulées à gauche sur la confidentialité des données. Un amendement des députés communistes a précisé que les données de l’espace numérique ne pourront être exigées lors de la conclusion d’un contrat de complémentaire santé. Un amendement LREM entend aussi permettre aux professionnels de santé au travail d’accéder au DMP pour y déposer des documents. Le coût de la mise en oeuvre de l’espace numérique de santé est estimé à 50 millions d’euros pour la période 2019-2022.

    • Vu le forcing déjà mis en place à la #sécurité_sociale #pour_ton_bien. Tu attends debout plus d’une heure devant d’immenses panneaux qui te vantent la rapidité du DMP en 2 minutes. Devant moi, une jeune femme venue pour toute autre chose s’est fait forcer la main pour s’y faire inscrire, on se croirait au supermarché.

      Le DMP est un gouffre depuis des années mais nourrit plus que grassement les industries françaises du business médical, le dernier rempart saute ici sans que ça ne fasse sourciller. Ça se bat au portillon depuis longtemps pour le numérique médical de nos données qui sont censées (des fois qu’on l’ait oublié) être confidentielles.

      Un vrai cadeau aux banques et aux assureurs.

      #scandale_numérique #données_médicales #big_pharma #lobbying

  • Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/le-nombre-de-femmes-qui-vivent-a-plus-de-45-mn-d-une-maternite-a-double-en-v

    La mobilisation des élus et d’une partie de la population n’y a rien changé. Après Die (Drôme), Creil (Oise), Saint-Claude (Jura), Le Blanc (Indre), la maternité de Bernay (Eure) a à son tour dû définitivement fermer ses portes, lundi 11 mars, obligeant les femmes enceintes qui devaient y accoucher à se rendre à Lisieux (Calvados), à trente minutes de route, ou à Evreux (Eure) à cinquante minutes.En un peu plus de vingt ans, entre le 1er janvier 1997 et le 11 mars 2019, la France a perdu 338 maternités (413 fermetures et 73 ouvertures) sur 835. A l’issue de cette colossale refonte de la carte sanitaire, le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de quarante-cinq minutes d’une maternité a plus que doublé, passant de 290 000 à 716 000, soit 430 000 de plus. Le nombre de celles se trouvant à plus de trente minutes a, lui, augmenté de près de deux millions, passant de 1,9 million en 1997 à 3,7 millions en 2019.

    • MATERNITÉS AGNÈS BUZYN MET LES SAGES-FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE, Sylvie Ducatteau
      https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

      La ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité »,
      Interrogée jeudi sur BFMTV et RTL, la ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité », alors que 35 de ces établissements ont été fermés récemment ou sont menacés de disparaître au prétexte de pénurie de pédiatres et d’obstétriciens. Agnès Buzyn a promis qu’il y aura « en permanence une sage-femme pour accompagner les femmes enceintes » et les « sécuriser ». Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres. S. D.

      suite de : Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans et compléments (Le Monde)

      Ces chiffres inédits, issus d’une étude réalisée pour Le Monde par le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, et qui diffèrent des données produites par la Drees, le service statistiques du ministère de la santé, ne manqueront pas d’alimenter le débat autour des hôpitaux de proximité, l’une des mesures-phares de la loi santé dont l’examen a débuté dans l’Hémicycle le 18 mars. Ces établissements – au nombre de 500 à 600 – ne compteront ni chirurgie ni maternité. Couplée à une réforme des activités de soins et d’équipements lourds, la loi devrait donc à terme entraîner de nouvelles fermetures ces prochaines années.

      « On continue à fermer et à concentrer, on a l’impression que ça ne finira jamais », déplore Rosine Leverrier, la vice-présidente des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à la veille des états généraux des maternités de proximité qui se tiendront les 22 et 23 mars au Blanc.

      Les autorités sanitaires, elles, mettent en avant la sécurité des femmes pour justifier ces fermetures, invoquant un manque de médecins spécialistes et des « trous » dans les listes de garde. Une position qui a récemment reçu le soutien d’une vingtaine de syndicats de médecins et de collèges professionnels. « La proximité n’est pas gage de sécurité », avaient-ils fait valoir lundi 25 février, jugeant que la fermeture de certaines maternités est une « nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis
      « Il y a quelques endroits où l’éloignement devient trop grand pour être supportable, ce qui condamne les territoires à des morts lentes », juge Emmanuel Vigneron. Pour le géographe, « il faudrait définir une architecture d’ensemble et fixer dans la loi vingt ou trente exceptions territoriales sur la base de critères objectifs, de manière à rendre les fermetures plus acceptables ».
      ___________________
      Note méthodologique

      Avec 716 000 femmes en âge de procréer habitant à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche, le géographe Emmanuel Vigneron donne un résultat différent de celui de la direction des études statistiques du ministère de la santé (Drees), qui nous indique un effectif de 326 000. Le rapport 2016 de l’enquête nationale périnatale, cosigné de l’Inserm et de la Drees, indique pour sa part que 7,2 % des femmes ayant participé à l’enquête ont mis 45 minutes ou plus, ce qui correspondrait à un million de femmes. A l’appui de ses calculs, M. Vigneron a utilisé les données de l’Insee, en prenant compte des maternités fermées jusqu’au 11 mars 2019 et des modifications communales survenues entre 1997 et aujourd’hui.

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      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis , Frédéric Potet, 30 juin 2018
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/30/au-blanc-dans-l-indre-maternite-en-sursis_5323586_3232.html

      Dans sa chronique, notre journaliste Frédéric Potet revient sur l’obligation faite à la maternité de la ville du Blanc, dans l’Indre, de fermer l’été, obligeant les parturientes à aller accoucher à plus d’une heure de chez elles.

      Chronique. Le glas a sonné, mercredi 27 juin, à 18 heures précises, au clocher de l’église Saint-Génitour, au Blanc, dans l’Indre. Au même moment, la sirène de la mairie retentissait à l’unisson, cependant que les compagnies d’ambulance jouaient du klaxon de leur côté. Pareil tintamarre n’est pas habituel dans cette petite cité de 6 500 habitants, située loin de tout centre urbain. Mais il fallait cela pour protester devant l’obligation, pour le moins insolite, faite à la maternité de la ville : suspendre toute activité pendant juillet et août.
      Un peu plus tôt dans la journée, un enfant naissait au Blanc : Ryan, 3,570 kg. La population redoute que celui-ci soit le dernier à voir le jour en ville ; que la maternité, en clair, ne rouvre jamais. A 18 h 30, une chaîne et un cadenas étaient posés par la direction de l’hôpital sur la porte de la salle d’accouchement. La photo de ce verrouillage symboliquement mis en scène n’allait pas tarder à enflammer les réseaux sociaux.


      À 18 h 30, mercredi 27 juin 2018, une chaîne et un cadenas étaient posés sur la porte de la salle d’accouchement par la direction de l’hôpital du Blanc (Indre), en raison de la suspension de toute activité de la maternité pendant juillet et août.

      Si elle n’est pas une première en France, cette fermeture estivale est l’ultime épisode d’un feuilleton qui agite, depuis sept ans, ce coin reculé du Berry. La décision a été prise par l’hôpital de Châteauroux – qui gère celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 –, au regard des plannings des praticiens. Une modification du système de gardes a fait apparaître des trous dans les tableaux du personnel, composé en partie d’intérimaires. Estimant que la sécurité n’était pas suffisamment assurée, la direction a décrété une suspension temporaire, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS).

      Si l’inquiétude est grande, parmi les habitants, de voir l’interruption se prolonger après l’été, toute aussi vive est la colère provoquée par la méthode mise en œuvre : « Une stratégie fallacieuse de démolition, dénonce la maire de la commune, Annick Gombert (PS). Les autorités de tutelle ne cessent de laisser entendre, depuis des années, que la maternité va fermer. Comment voulez-vous que des praticiens viennent s’installer durablement chez nous face à une telle menace ? »

      Les premières « attaques » remontent à 2011. L’ARS avait alors voulu supprimer l’activité de chirurgie de l’hôpital pour des raisons budgétaires, ce qui aurait entraîné de facto la fermeture de la maternité. Un moratoire avait alors été obtenu par les élus auprès du ministère de la santé, à la suite d’une forte mobilisation de la population.

      « Tous les arguments possibles ont été avancés, au fil des années, pour justifier une fermeture : les finances au début, le nombre insuffisant d’accouchements par la suite – environ 270 par an –, aujourd’hui la sécurité. Il est difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », estime l’ancien maire et député Jean-Paul Chanteguet (PS), partie prenante d’un comité de défense au côté d’un ex-adversaire politique de droite, Jean-Michel Mols.

      L’ARS a beau insister sur le caractère « temporaire » de la suspension, précisant qu’un nouveau point sur les plannings sera effectué en août, le doute s’est installé : « Cette fermeture pendant l’été est un moyen de nous préparer psychologiquement à une fermeture définitive », est persuadée Annick Gombert.

      Les parturientes, en attendant, font grise mine devant les temps de trajet nécessaires pour rejoindre les maternités les plus proches, à Châtellerault (52 km) dans la Vienne, Châteauroux (59 km) et Poitiers (61 km). Toutes étaient situées, « jusque-là », à plus ou moins une heure de route… Elles seront encore un peu plus distantes avec la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, effective à partir du dimanche 1er juillet.

      Une heure de transport imposée

      Si le code de la santé publique se garde bien de fixer un temps légal maximal pour accéder à une maternité, les professionnels évaluent généralement à quarante-cinq minutes la limite à ne pas dépasser. Cette heure de transport imposée aux habitantes du Blanc passe mal : « C’est une violence faite aux femmes », dénonce la maire de la ville, pour qui l’ARS aurait dû trouver des praticiens remplaçants au lieu de mettre les patientes devant le fait accompli.

      Un malheur n’arrivant jamais seul, la ville doit faire face, en parallèle, à une autre menace de fermeture : celle d’une classe de primaire. Tout comme pour la maternité, une mesure « suspensive » a été prise à l’encontre de l’école Jules-Ferry qui devra, à la rentrée prochaine, s’assurer de compter 175 élèves dans ses effectifs. En deçà, une des sept classes de l’établissement sera condamnée. La commune paierait alors le prix d’une démographie en baisse régulière, et aurait une occasion supplémentaire de fustiger la déliquescence des services publics en milieu rural.

      Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie »
      Le Blanc en connaît long sur le sujet depuis 1953, année qui vit sa gare accueillir son dernier train de voyageurs. Ces deux dernières décennies ont été particulièrement douloureuses avec l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle Emploi. L’hôtel des impôts a, lui, diminué drastiquement ses horaires d’ouverture, alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés.

      Une cessation de la maternité porterait un coup violent à ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val-de-Loire. Elle entraînerait dans son sillage la disparition de l’institut de formation en soins infirmiers, la seule formation post-bac de la ville, redoutent les élus et les collectifs de défense.

      Ceux-ci font assaut d’initiatives pour mobiliser l’opinion : dépôt d’une requête en référé au tribunal administratif de Limoges, « appel citoyen » (le 18 juin) devant la sous-préfecture sur l’air de La Marseillaise, mise en scène d’un faux accouchement sur le pont qui enjambe la Creuse, envoi d’une pétition signée par 43 maires au premier ministre… Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie ». Elle est signée d’un « groupe de femmes en colère » ayant accouché au Blanc. Ou qui espéraient le faire.

      A Saint-Claude, dans le Jura, un premier hiver sans la maternité, François Béguin, 12 février 2019

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-saint-claude-dans-le-jura-un-premier-hiver-sans-la-maternite_5422296_82344

      « Quand l’Etat s’en va » 2/5. La maternité de Saint-Claude, dans le Jura, a fermé en avril 2018, à cause de la désaffection des patients et les difficultés de recrutement.

      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier.
      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR

      [Alors que, à l’écart des grandes métropoles, monte chez les Français un sentiment d’abandon fortement mis en avant dans le cadre du grand débat, Le Monde propose une série sur ces lieux qui souffrent de la fermeture des services publics, transports, écoles, perceptions ou hôpitaux.]

      La neige est tombée drue la nuit précédente sur le Haut-Jura. Installée dans un café à l’entrée de Saint-Claude, Doriane Gardel, 37 ans, le ventre arrondi par cinq mois de grossesse, fait défiler sur l’écran de son portable les photos de la petite route en lacets sur laquelle elle a dû rouler « au pas » quelques heures plus tôt pour se rendre au travail.

      A cause du vent qui a « soufflé » la neige sur la chaussée, les quelques kilomètres qui séparent Septmoncel – la commune de 700 habitants où elle vit – de Saint-Claude lui ont pris cinquante minutes, soit plus du double du temps habituel. Si elle avait dû ensuite rejoindre la maternité d’Oyonnax (Ain), où elle doit accoucher début juin, cela lui aurait demandé dans ces conditions une heure de plus.

      Elle a beau savoir que les routes seront dégagées le jour « J », au printemps, elle n’est pas sereine depuis la fermeture, en avril 2018, de la maternité de l’hôpital Louis-Jaillon, à Saint-Claude. C’est là qu’elle est née en 1981 et c’est là qu’elle a eu son premier enfant en 2014. « J’en ai eu des contractions de stress, je n’arrêtais pas de penser que je pouvais accoucher au bord de la route, explique-t-elle. Après l’annonce de la fermeture, je me suis même posé la question d’un deuxième enfant. Je me suis demandé jusqu’à quand je pouvais le concevoir pour être sûre qu’il n’arrive pas en hiver. »
      Ce raisonnement, Doriane Gardel n’est pas la seule à le faire dans cette région vallonnée, où les temps de transport (quarante minutes de route pour Oyonnax), peuvent très vite s’allonger l’hiver. « On avait convenu avec mon mari que si je n’étais pas tombée enceinte en novembre-décembre, on arrêtait tout », assure Estelle Villaldea Martin, 39 ans, qui vit dans un petit village à côté de Saint-Laurent-Grand-Vaux, à quarante-cinq minutes de la maternité de Lons-le-Saunier, « quand les routes sont bonnes ». Le terme de sa sixième grossesse est prévu en juillet. « Partir à la maternité sur une route enneigée, ce serait un stress énorme », dit-elle.
      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier.


      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « Mépris » du gouvernement

      Dans cette région enclavée du Jura, où l’on vit de l’industrie, du tourisme et de la proximité avec la Suisse, la décision prise à l’été 2018 par l’agence régionale de santé (ARS) de fermer la maternité, la pédiatrie et la chirurgie conventionnelle (nécessitant une hospitalisation) pour des raisons de sécurité ne passe toujours pas.

      « Au ministère de la santé, à Paris, ils ont une réflexion d’urbain, ils n’arrivent pas à se rendre compte de ce que c’est ici après une chute de neige, avec l’hélicoptère qui ne peut pas venir à cause de la tempête, c’est cette France qu’on oublie », lance Jean-Louis Millet, le maire (divers droite) de Saint-Claude, en conduisant sa voiture sur le plateau enneigé des Rousses, au milieu des forêts et des pistes de ski de fond, quasi désertes à cette saison.

      Depuis deux ans, l’élu ne ménage pas sa peine pour empêcher la fermeture de l’établissement où 342 enfants étaient nés en 2016. Trois recours ont été déposés devant la justice administrative. « J’en suis à quatre-vingts courriers à Buzyn, Hulot, Schiappa, Le Maire… Pas un ne m’a répondu sur le fond », déplore M. Millet.

      Pour protester contre ce « mépris » du gouvernement, il a décidé de boycotter le grand débat national. Une « mascarade », selon lui. Au second tour de l’élection présidentielle, en 2017, M. Millet, qui se présente comme un « villiériste de la première heure », avait publiquement demandé : « Faut-il voter [Marine] Le Pen pour sauver l’hôpital ? », après avoir constaté qu’en réponse à ses courriers, seule la candidate du Front national s’était prononcée en faveur du maintien de la maternité.

      « Ras-le-bol de cette médecine à deux [combien ?! ndc] vitesses »

      Une interrogation qui n’a pas empêché sur ce dossier l’union sacrée des élus municipaux. Dès les premières menaces, M. Millet a reçu le soutien de son opposant historique, l’ancien maire communiste Francis Lahaut qui s’était battu en 1995 pour le maintien des urgences. « Sur cette terre de résistance, il y a une unité absolue autour de la maternité », assure l’hôtelier André Jannet, le président du comité de défense de l’hôpital.

      En lieu et place du grand débat, le comité a organisé, les 26 et 27 janvier, un « référendum d’initiative populaire » dans trente et une communes du Haut-Jura. Plus de 6 000 personnes se sont déplacées pour dire leur attachement à leur hôpital, soit davantage encore que les 5 000 qui avaient manifesté dans les rues de Saint-Claude en mai 2017 à l’appel du comité. « On craignait qu’il y ait une usure mais le soutien de la population ne se dément pas », se félicite M. Millet.

      Dans des « cahiers de doléances et de propositions citoyennes » installés à côté des urnes, des dizaines d’habitants ont couché leur inquiétude et leur colère sur les inégalités d’accès aux soins. « Est-ce que notre santé vaut moins que celle des citadins ? », interroge une femme. « Ras-le-bol de cette médecine à deux vitesses, nous voulons pouvoir bénéficier de soins sans nous poser la question de savoir comment nous rendre dans un hôpital », écrit une autre.

      A Saint-Claude, on sait qu’à travers l’hôpital, c’est une part de l’attractivité de la sous-préfecture du Jura qui se joue. En 2017, les quarante principaux employeurs industriels du bassin, représentant 2 800 emplois, avaient tous signé un texte pour dire leur « inquiétude » et s’opposer aux fermetures.

      « On joue notre survie économique »

      « Quelle absurdité de dégrader ce qui existe », se désole Olivier Jeantet depuis les locaux de son usine de pièces de caoutchouc installée dans le centre-ville depuis plus d’un siècle. « On joue notre survie économique en permanence, on se bat pour ne pas délocaliser nos productions et pendant ce temps, l’Etat détricote les services publics. Si on veut sinistrer la région, continuons comme ça », lance-t-il.

      A en croire le maire, après avoir subi de plein fouet la crise de 2008, l’industrie locale (fonderie, plasturgie) tournerait aujourd’hui à plein régime. « Les carnets de commandes sont pleins et les entreprises ont de gros soucis de recrutement, assure M. Millet. Cet été, certaines ont dû refuser des commandes parce qu’elles n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre. » Sous couvert d’anonymat, un responsable d’usine estime pour sa part qu’« il y a plein de choses qui font que les gens ne veulent pas venir à Saint-Claude : le centre-ville pas animé, la difficulté pour trouver un logement… Alors l’hôpital qui ferme, ça en rajoute une couche… »

      A la direction de l’hôpital, un vaste bâtiment posé en fond de vallée de cette ville construite sur plusieurs étages, on rappelle les raisons qui ont poussé à la fermeture. En octobre 2017, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté soulignait une « perte de confiance » de la population dans cet établissement et d’« importants taux de fuite » vers d’autres sites, plus de 40 % des jeunes mères du bassin de vie couvert par le centre hospitalier ayant choisi, en 2016, d’accoucher ailleurs. « Comme il y avait un fort turnover de remplaçants, les femmes se sont lassées de ne pas avoir d’interlocuteur fixe, et la rumeur de la fermeture a fait fuir beaucoup de monde », décrypte un ancien salarié de l’hôpital.

      C’est donc pour des raisons de sécurité liée à la démographie médicale que la maternité s’est vue retirer son autorisation. « Nous avions un problème sanitaire, nous n’avions plus les praticiens nécessaires, explique Guillaume Ducolomb qui dirige les hôpitaux de Saint-Claude et de Lons-le-Saunier depuis mai 2018. On a fonctionné avec un gynécologue à temps plein alors qu’il en fallait six, idem pour les anesthésistes. A la fin, on tournait à 100 % avec des intérimaires. Comment fait-on pour recruter des médecins ? Nous n’avons aucun moyen de contraintes. Quand vous n’avez pas de candidat, vous n’avez pas de candidat. »


      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier.
      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « On est dans la phase d’après »

      Aujourd’hui, M. Ducolomb assure avoir « tourné la page » de la maternité. « On est dans la phase d’après », dit-il, alors qu’une IRM devrait être installée d’ici à quelques mois à l’hôpital et qu’un projet de traitements de pathologies cancéreuses par chimiothérapie est en discussion pour la fin 2019-2020. « Je ne suis pas là pour fermer l’hôpital mais pour le faire évoluer », assure-t-il.

      Dans la région, tout le monde scrute avec attention comment se passe ce premier hiver sans maternité. Deux accouchements ont eu lieu en catastrophe ces derniers mois, l’un aux urgences, l’autre dans le véhicule du SAMU, sur le bord de la route, le 24 septembre. « Il y a des accouchements inopinés au cœur de Paris », fait remarquer M. Ducolomb, qui vient d’installer une chambre à la maternité de Lons-le-Saunier pour garder les parturientes dont le travail a commencé.
      Céline Champagne, 41 ans, une ex-sage-femme de la maternité de Saint-Claude, installée depuis novembre 2016 en libérale sur le plateau entre Septmoncel et Lamoura, était à la manœuvre le 24 septembre. Elle-même pompier volontaire, elle a formé depuis un an les pompiers « d’une bonne dizaine de casernes » aux accouchements inopinés. « Il faut arrêter d’entretenir cette phobie autour de la fermeture des petites structures », juge-t-elle, appelant à « une réorganisation complète de la répartition des médecins en milieu rural ».
      A la mairie, M. Millet ne désespère pas d’un revirement de l’ARS ou d’une décision favorable du tribunal administratif. Prudemment, il a tout de même mis un « deuxième fer au feu ». Après avoir démarché plusieurs cliniques privées, il espère que l’une d’elles fasse des propositions concrètes sur la chirurgie et l’obstétrique à l’ARS d’ici à la fin du mois.

      #WeDoNotCare

  • «Gilets jaunes»: Des hôpitaux fichent-ils les manifestants blessés venus aux urgences?
    https://www.20minutes.fr/societe/2479227-20190322-gilets-jaunes-hopitaux-fichent-manifestants-blesses-venus

    Ce médecin urgentiste cite notamment un antécédent remarqué, mis en place un mois après le début de la mobilisation des « gilets jaunes » : « Lors de la manifestation du 8 décembre, du fait des risques potentiels, le SIVIC a été activé. C’est une procédure prévue en cas d’attentat ou d’évènement grave comme un accident d’avion, qui permet de répondre aux proches demandant des nouvelles des victimes. Le milieu urgentiste s’en était ému puisque ces données sont accessibles par le ministère de l’Intérieur, et il avait obtenu un recul [de la Direction générale de la santé] : depuis, il n’a plus été utilisé. »
    « Je ne demanderai jamais aux soignants de ficher les malades qui arrivent »

    Début février, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’était défendue de toute dérive sur Europe 1 : « Je ne demanderai jamais aux soignants de ficher les malades qui arrivent. Un médecin qui soigne un malade, et notamment un urgentiste, y va pour une blessure. Il va connaître sa blessure mais ne va pas identifier si c’est un membre des forces de l’ordre, un “gilet jaune”, ou même un passant qui a couru et s’est blessé. Et heureusement ! »

  • La clause de conscience des médecins relative à l’IVG fait débat à l’Assemblée
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/03/23/la-clause-de-conscience-des-medecins-relative-a-l-ivg-fait-debat-a-l-assembl

    La clause de conscience, dont les médecins peuvent se prévaloir pour refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG), a fait débat dans la soirée du vendredi 22 mars à l’Assemblée nationale.

    Des députées du Parti socialiste (PS) et de La France insoumise (LFI) ont défendu, avec le soutien du Parti communiste (PCF) plaidant pour « envoyer un signal fort », des amendements au projet de loi santé pour supprimer la clause spécifique à l’IVG, qui s’ajoute à la clause de conscience pour l’ensemble des actes médicaux.

    Sylvie Tolmont (PS) a fait valoir que cette clause était « superfétatoire » et confortait l’idée que l’IVG était « un acte à part ». Pour Caroline Fiat (LFI), « cette double clause de conscience » mise « à l’époque pour faire passer la loi » Veil de 1975, qui encadre la dépénalisation de l’avortement, n’a « plus lieu d’exister ». La supprimer, « c’est une belle occasion 44 ans après de prolonger la belle œuvre de Mme Veil », a-t-elle ajouté.

    La ministre de la santé, Agnès Buzyn, leur a rétorqué que la mesure était « une fausse bonne idée ». Elle a jugé que cela allait « compliquer le parcours des femmes », et que cela « n’améliorera pas l’accès à l’IVG ».

    « Ce n’est pas génial, je suis d’accord »

    « La clause de conscience permet d’afficher quelque part clairement les intentions », a-t-elle fait valoir :

    « Donc ça va éviter aux femmes de prendre rendez-vous avec des médecins qui éventuellement peuvent leur faire perdre du temps s’ils sont contre l’IVG et qu’ils ne sont pas dans la clause de conscience avec l’obligation de trouver un médecin [prêt à la pratiquer]. »

    « Ils peuvent dire : “je réfléchis, revenez la semaine prochaine…” Tout cela va ajouter des parcours erratiques pour les femmes », a argumenté Mme Buzyn.

    « La clause de conscience, elle affiche la couleur. Ce n’est pas génial, je suis d’accord, mais je pense que pour les femmes en situation de détresse, ça apporte beaucoup plus de garanties d’un parcours simple », a-t-elle insisté, se disant « fondamentalement contre la suppression ».

    Les médecins qui ne veulent pas pratiquer une IVG doivent « informer, sans délai » l’intéressée de leur refus et « communiquer immédiatement le nom de praticiens ou de sages-femmes susceptibles de réaliser cette intervention ». Le nombre d’IVG est stable depuis 15 ans en France. En 2017, 216 700 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées dans l’Hexagone, quasiment le même nombre qu’en 2001.

    Faudrait surtout les forcer à inscrir en gros que c’est de gynecos pro-grossesses forcées. Qu’illes fassent proctologue ou urologues et arrêtent de violer les femmes par des accouchements imposées de force. Les gynécos misogynes ca suffit et il est urgent aussi de dissoudre le SNYGOF - syndicat des gynécos cæcotrophes.

  • Quand un syndicat de gynécologues menace le droit à l’IVG
    https://www.francetvinfo.fr/sante/grossesse/quand-un-syndicat-de-gynecologues-menace-le-droit-a-livg_3231505.html

    Jean Mart : « Nous voulons manipuler la menace d’une grève à l’IVG pour être entendus »
    avatar

    « Préparez-vous à ce que le syndicat vous donne l’ordre d’arrêter les IVG si la ministre de la Santé refuse de nous recevoir », a déclaré le Syndicat des gynécologues et obstétriciens français (Syngof) dans un mail envoyé à ses 1.600 adhérents le 12 mars. Pourquoi cet avertissement ? Pour des raisons purement financières. Depuis des années, le syndicat demande à ce que le fonds de garantie de la profession couvre les sinistres déclarés entre 2002 et 2012. Actuellement, ce ne serait pas le cas. Le Syngof souhaite donc être reçu par Agnès Buzyn, et a même proposé un amendement au projet de loi Santé. En attendant, le syndicat entend créer le scandale pour faire parler de lui.
    « Nous voulons manipuler la menace d’une grève à l’IVG pour être entendus »

    C’est Jean Marty, ancien président du Syngof, qui a eu l’idée de ce chantage. « Notre société a un problème avec l’IVG. […] La profession, dans son écrasante majorité, trouve normal de pratiquer des IVG, mais c’est un sujet ultra sensible, donc nous voulons manipuler la menace d’une grève à l’IVG pour être entendus » a expliqué le praticien au journal Causette.

    Ces propos ont aussitôt déclenché la colère des défenseurs des droits des femmes et de plusieurs professionnels de santé. La ministre de la Santé a « condamné » une menace « inadmissible », tandis qu le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a « condamné fermement, au nom de la déontologie, l’expression d’une telle menace mettant en cause les droits des femmes et portant atteinte à l’indépendance des professionnels, qu’aucun conflit avec les autorités ne saurait justifier » dans un communiqué publié le 13 mars. Le Cnom juge qualifie ainsi l’arrêt des IVG « d’acte inexplicable et injustifiable, aux conséquences potentiellement dramatiques ». Osez le féminisme et France Assos Santé, entre autres, ont également réagi.

    J’espère que ce syndicat ne sera pas reçu et que leurs demandes serons rejetés. Les gynecos et obstericien·nes qui appliquent ces menaces devraient êtres radiés de l’ordre des médecins pour mise en danger de la vie des femmes. Ce syndicat devrait être dissout et ses membres enregistrés comme personnes dangereuses car utilisé le chantage sur la vie de ses patientes pour racketter les assurances pour couvrir leurs erreurs médicales ca mérite d’être surveillé de très près.
    #misogynie #IVG #chantage #racket #violence_gynecologique #sexisme #culture_du_viol (car imposer une grossesse c’est du viol) #cupidité #violence_médicale

    • Mise à jour

      L’Ordre des médecins a fermement rappelé à l’ordre le Syngof dans un communiqué dénonçant une « contravention claire aux obligations déontologiques » des gyncologues.

      https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-2309/le-syngof-prend-en-otage-les-femmes-qui-ont-besoin-da-une-ivga.html

      Si « la contravention est claire aux obligations déontologiques », je ne comprend pas que l’ordre ne prenne pas des mesures plus strictes. Les gynecos et obstertricien·nes qui suivent le mot d’ordre du Syngof devraient être prevenus qu’illes serons radié·es. Il serait juste aussi d’augmenter les frais d’assurance vu le nombre d’erreurs commises par cette corportation et de réduire les indemnités en cas d’erreur médicale pour les adhérent·es de ce syndicat. Pas de seconde Tesla ni de vacances prolongées à Courchevel pour les membres du syndicat des erreurs médicales.

  • Le #Syngof (le 1er syndicat des #gynécologues obstétriciens avec plus de 4000 membres) appelle à la grève de l’#IVG !

    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10215182554337813&set=a.1631126818667&type=3&permPage=1

    Voici le courrier envoyé à leurs membres hier.

    Il s’agit d’un appel au #délit d’entrave à l’IVG et au non respect de la #loi sur l’IVG.

    Il est inadmissible que des gynécologues obstétriciens exercent un #chantage aux droits des #femmes et une menace de plus à l’accès à l’IVG, pour défendre des positions corporatrices.

    Le SYNGOF est habitué aux prises de positions hostiles à l’IVG, comme je le détaillais ici : http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2018/09/13/quand-les-representants-des-gynecologues-sont-hostiles-

    Quand l’Ordre des Médecins et la Ministre de la #Santé agiront pour radier de la profession ces gynécologues manifestement hostiles aux femmes ? Quand virera-t-on les #anti-IVG de la profession de gynécologue obstétricien, notamment en abrogeant la clause de conscience spécifique à l’IVG dont ils abusent ?

    https://twitter.com/Marianntoinette/status/1105563859094511616

    • Le Conseil national de l’Ordre des médecins condamne fermement la menace du Syngof de demander à ses adhérents d’arrêter la pratique des IVG.

      L’Ordre des médecins a été alerté via les réseaux sociaux au sujet d’une newsletter du Syndicat national des Gynécologues et Obstétriciens de France, dans laquelle ce syndicat se dit prêt à « donner l’ordre » à ses adhérents « d’arrêter la pratique de l’IVG » si la ministre des Solidarités et de la Santé refusait de les recevoir.

      Le Conseil national de l’Ordre des médecins condamne fermement, au nom de la déontologie, l’expression d’une telle menace mettant en cause les droits des femmes et portant atteinte à l’indépendance des professionnels, qu’aucun conflit avec les autorités ne saurait justifier.

      Quelle que soit les revendications des médecins adhérents au Syngof quant à leur couverture assurantielle, ils ne sauraient à ce seul motif mettre en difficulté des femmes, en se retirant de soins auxquels la loi leur donne accès.

      Menaçant de priver des femmes de l’accès à l’IVG, une telle attitude serait en contravention claire avec les obligations déontologiques. Cela serait un acte inexplicable et injustifiable, aux conséquences potentiellement dramatiques.

      https://www.conseil-national.medecin.fr/node/3160

    • Faudrait pensé à radier ces 4000 gyneco misogynes du Syngof
      Aucune femme ne mérite d’étre soigné par des gens qui mettent la vie des femmes en danger pour se garentire du fric en cas d’erreur médicale.

      A l’origine de la « provocation » du Syngof, la demande que le fonds de garantie de la profession (FAPDS) couvre mieux les praticiens condamnés pour des erreurs médicales. Une quinzaine d’entre eux, condamnés entre 2002 et 2012, sont particulièrement concernés, car le fonds était, à cette époque, plafonné à hauteur de 3 à 6 millions d’euros, pour des condamnations pouvant dépasser 10 à 12 millions d’euros. « On a l’impression que ce fonds est un leurre, car il ne fonctionne pas avec les douze premiers cas », déplore Jean Marty. L’ancien président du Syngof se dit, par ailleurs, « inquiet du bon fonctionnement pour les cas à venir, aucune de la trentaine de demandes déposées depuis 2012 n’ayant été accordées ».

      #feminicie #violence_gynecologique #violence_médicale #misogynie #sexisme

    • Tu sais quoi, ça me fait penser à la drastique interdiction des mutuelles d’entraide pour couvrir les amendes dans les transports (inscrite dans la loi et que tu retrouves dans l’amende qu’on t’a remise, parce qu’aller à un enterrement d’un être cher n’est pas suffisant pour avoir oublié de composter, et si tu es au sol car tu as fait un malaise les voyageurs t’enjambent comme leur a dit de faire le contrôleur, donc on te remet l’amende et c’est bien marqué dessus dans la loi l’entraide coorganisée est interdite si t’avais pas bien compris)

      Mais pour ces pourritures de gynécos du syndicat des misogynes, tout va bien, ils réclament que leurs erreurs médicales soient toujours et encore mieux subventionnées par l’état. Ils sont subventionné·es pour marcher sur la tête ?

      A l’origine de la « provocation » du Syngof, la demande que le fonds de garantie de la profession (FAPDS) couvre mieux les praticiens condamnés pour des erreurs médicales.

      #erreurs_médicales #corporatisme #pourritures #Syngof

    • On peu s’entraider qu’entre dominants @touti
      Du coup je leur ai envoyé un mail fraternel.
      syngof@syngof.fr

      Messieurs Bernard de ROCHAMBEAU, Jean Marty et Yves VERHAEGHE,
      Je vous félicite pour le respect que vous exprimez vis à vis des femmes qui sont vos patientes. Bravo à vous pour cette mise au point de vos priorités et de celles de vos adhérents. Ceux ci ne manquerons pas de vous remercier pour la seconde Tesla qu’ils vont pouvoir s’offrir contre cette prise d’otage des femmes les plus vulnérables. En effet que vaut une grossesse forcée face à l’urgence de rentabiliser les erreurs médicales afin d’enrichir les plus négligeant d’entre vous ? Heureusement, pour vous, la question ne se pose plus ! Vous faites honneur au serrement que vous avez prêter en voulant prolongé les vacances d’hivers de vos épisiotomistes les plus acharnés. Vos actions d’éclat rejaillissant sur toute votre corporation, j’espère qu’elle sera vous en donner la rétribution qui vous reviens. Vous devriez toutefois vous rebaptiser car vous êtes plutôt une organisation mafieuse de bouchers misogynes et engrosseurs de force, qu’un syndicat de médecins.
      Cordialement,

    • Le syngof à supprimer ses e-mail, les deux messages que je leur ai envoyé me sont revenus.

      Pour mémoire voici les propos tenus par Jean Marty au sujet du « point du mari » une mutilation du sexe des femmes qui vise au confort sexuel des hommes hétéro.

      Pour Jean Marty, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof), le « point du mari », c’est surtout « dans la tête des femmes » que cela se passe. « Vous avez des femmes qui ont été victimes, incontestablement », reconnaît-il. « La chirurgie est du domaine de l’art, on peut penser que certains médecins ont eu l’idée qu’en modifiant un peu leur façon de suturer, ils amélioreraient un peu la sexualité, et ça, ça ne nous choque pas », tente-t-il d’expliquer, soulignant néanmoins le caractère anecdotique, voire fantasmatique de cette pratique.

      « On est dans l’absurde, le fantasme, c’est un sujet qui réveille l’excitation », et dont il ne faudrait pas trop parler – conseil d’accoucheur expérimenté – pour ne pas provoquer un peu plus la somatisation vaginale, ou l’expression physique d’un problème psychique, selon lui très fréquente chez les femmes. « Vous avez aussi des femmes qui sont bien dans la victimologie, qui se retrouvent dans une forme de souffrance parce qu’elles arrivent à susciter l’intérêt », estime-t-il.

      Une théorie qu’il a étayée pendant ses études, en écrivant sa thèse sur la qualité des relations sexuelles après une intervention chirurgicale dans la zone périnéale. Selon ses recherches, le plus souvent, les douleurs ne viennent pas d’un problème anatomique – la flexibilité du vagin s’adapte au fur et à mesure de la reprise des relations sexuelles – mais sont liées à l’acceptation psychologique de sa vie sexuelle. Une sexualité épanouie, ce « n’est pas un cadeau que la nature donne à tout le monde », conclut-il, citant une vieille chanson de Georges Brassens, La Femme s’emmerde en baisant.

      https://www.lemonde.fr/sante/article/2014/04/18/derriere-le-point-du-mari-le-traumatisme-de-l-episiotomie_4403470_1651302.ht

    • Grève des IVG : sanctions réclamées contre les gynécologues
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/greve-des-ivg-sanctions-reclamees-contre-les-gynecologues-20190318

      Une vingtaine de militantes féministes ont envahi aujourd’hui le siège de l’Ordre des médecins pour réclamer des sanctions disciplinaires contre les responsables du syndicat des gynécologues Syngof, qui a brandi la semaine dernière la menace d’une grève des avortements, ont constaté des journalistes de l’AFP.

      Une partie des militantes - et également quelques militants - avaient symboliquement revêtu des blouses blanches, tachées de faux sang, pour dénoncer la « prise en otages » des femmes par le Syngof. « Libérez nos IVG », scandaient les manifestantes, qui portaient des pancartes proclamant « Respecte mes droits, ou gare à toi ! », « Simone n’est plus là mais nous on veille », ou encore « Un conseil, mettez de l’ordre ».

      Le Syngof avait provoqué un tollé mercredi dernier, lorsqu’il avait invité ses 1.600 adhérents à « être prêts à arrêter la pratique des IVG » pour pousser le gouvernement à régler le cas de 15 médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale. Le syndicat avait fait machine arrière le lendemain, en affirmant qu’il ne comptait pas « arrêter la pratique » des IVG. Mais son initiative avait suscité de vives réactions, y compris de l’Ordre des médecins qui avait « fermement » condamné une menace « totalement contraire à la déontologie médicale », et pointé les « conséquences potentiellement dramatiques » d’un passage à l’acte. Toutefois, pour les manifestants mobilisés lundi, une telle prise de position ne suffit pas. En plus de condamner, l’ordre des médecins « doit sanctionner les manquements à la déontologie », a dit aux journalistes la militante féministe Anaïs Leleux.

      Selon cette militante, près de 12.000 personnes ont d’ailleurs envoyé un mail à l’Ordre des médecins, via un formulaire en ligne, pour demander « les sanctions qui s’imposent », selon elle, notamment contre le président du Syngof, le Dr Bertrand de Rochambeau, déjà à l’origine d’une vive polémique en septembre lorsqu’il avait assimilé l’IVG à un « homicide ». Après avoir fait irruption de manière un peu mouvementée au siège parisien de l’Ordre des médecins, les manifestants ont eu un temps d’échange dans un couloir avec le secrétaire général de l’Ordre, le Dr Walter Vorhauer. « Vous vous trompez de cible », leur a dit ce responsable. Le communiqué du Syngof « est scandaleux, je ne peux pas vous dire plus ! Vous voulez des sanctions, mais les sanctions, ça ne se décrète pas comme ça », a-t-il ajouté. M. Vorhauer a souligné que le Conseil national de l’Ordre ne pouvait pas « s’auto-saisir », mais qu’il devait respecter les règles en la matière : en l’occurrence, il revient d’abord aux instances départementales de l’Ordre d’examiner d’éventuelles plaintes contre des praticiens.

    • wawawa le beau corporatisme que voila M. Vorhauer
      et donc pour déposer plainte ce sera individuellement et auprès d’une instance départementale pour avoir subi un préjudice personnel de la part d’un praticien nommément accusé et dont il faudra prouver la faute devant l’ordre, qui n’aura aucun mal à débouter les plaignantes dans ce cas là puisque c’est LE syndicat qu’il faudrait pouvoir dissoudre. Le serpent de l’ordre des médecins, vous croyez qu’il a été choisi pour quoi à part se mordre la queue ?

      Il faudrait se procurer pour la publier la liste des gynécologues inscrits au SYNGOF pour lancer le boycott.

    • Droit à l’IVG : Indignons-nous !
      https://egalitaria.fr/2019/03/16/droit-a-livg-indignons-nous

      Puisque des professionnel.lle.s de santé peuvent apparemment exercer leur métier à la carte, et selon leurs desiderata, on attend donc avec impatience la grève des transplantations cardiaques, la grève des prises de sang, la grève des IRM et la grève des consultations de médecins généralistes.

      Mais… OH, attendez ! Ce pourrait-il que le droit des femmes à disposer de leur propre corps soit le cœur même de cette sinistre affaire ? Pourquoi ne pas avoir plutôt réclamé une grève des frottis ou une grève des accouchements ?

      La réponse est simple : parce que l’IVG est encore et toujours le diable des actes médicaux, et qu’il n’est toujours pas considéré comme un droit « comme les autres », un droit « qui va de soi », mais plutôt comme une largesse concédée aux femmes, soumise à conditions et surtout à la bonne volonté de celui ou celle qui le pratique.

      Une ambivalence légitimée par l’existence de la clause de conscience, qui permet aux médecins de refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse (tout en contribuant à diaboliser cet acte médical pourtant « ordinaire »). N’y a t-il pas là une contradiction dérangeante ? Un droit fondamental peut-il être révoqué par la seule volonté d’un individu ? Par ailleurs, si un.e gynécologue répugne à pratiquer des IVG de par ses « convictions », ne devrait-il/elle pas plutôt se diriger vers l’expertise-comptable ? Il paraît qu’on y fait également de très belles carrières.

      *

      Les mecs – je dis « les mecs » parce qu’il y a apparemment peu de femmes dans votre petit cénacle, ce qui est un peu ironique sachant qu’elles sont les premières concernées… mais vous nous direz quand on sera autorisées à prendre des décisions sur nos propres corps, hein ! –, sachez qu’aucun mot ne pourra jamais exprimer la force et l’intensité de mon mépris. Allez, du balai ! Il est temps que cette médecine de l’ancien monde disparaisse pour laisser enfin place à des professionnel.lle.s de santé dignes et engagé.e.s, qui ont à cœur de soigner et aider les femmes qui en ont besoin, et qui surtout ne voient pas dans leur profession l’opportunité d’occuper une position de pouvoir qui répond à leurs vieux fantasmes merdiques de domination.

      Parce qu’il y en a assez.

      Assez que les hommes aient la mainmise sur les corps des femmes.

      Assez que le droit à l’IVG soit manipulé comme un vulgaire épouvantail. Un droit (durement) acquis n’a pas à être remis en cause, ni soumis à conditions.

      Assez que des professionnels de santé décident des tâches qu’ils veulent bien accomplir dans le cadre de leur travail, comme si celui-ci était à la carte.

      Assez que les femmes subissent jusque dans leur chair la misogynie crasse et la volonté de domination de certains hommes.

      Assez que les décisions qui concernent le corps des femmes soient majoritairement prises par des hommes (âgés et – souvent – réactionnaires, pour ne rien arranger). Cette ingérence est aussi ridicule qu’insupportable.

      Assez que les lieux où s’exerce le pouvoir et où se prennent les décisions ne laissent entrer que les femmes au compte-goutte, alors que celles-ci représentent 52% de la population mondiale.

      Assez.

      A l’heure où j’écris cet article, l’Ordre des médecins a fermement rappelé à l’ordre le Syngof dans un communiqué dénonçant une « contravention claire aux obligations déontologiques » des gynécologues. « Quelles que soient les revendications des médecins adhérents au Syngof quant à leur couverture assurantielle, ils ne sauraient à ce seul motif mettre en difficulté des femmes, en se retirant de soins auxquels la loi leur donne accès », précise-t-il.

      La ministre de la santé Agnès Buzyn a quant à elle dénoncé le « caractère inadmissible de ces menaces ».

      Et s’il n’est pas question de jeter le discrédit sur toute une profession, je ne saurais que trop vous encourager à consulter des sages-femmes, qui sont, rappelons-le, aptes à s’occuper du suivi gynécologique des femmes en bonne santé (dépistage, frottis, information sur la contraception, etc).

      → Une militante du Groupe F, Anaïs Leleux, a également conçu un formulaire qui permet d’envoyer un mail automatique enjoignant l’Ordre des médecins à prendre des mesures vis-à-vis des Dr Marty, de Rochambeau et de la Secrétaire générale du syndicat, Elisabeth Paganelli. À vos claviers !

      Egalitaria (Caroline)

    • Deux communiqués suite aux déclarations du président du Syngof | Entre les lignes entre les mots
      https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/03/14/deux-communiques-suite-aux-declarations-du-president-du

      Communiqué de presse des effronté-es / 13 mars 2019

      Le SYNGOF joue avec la santé et les droits des femmes !

      Les effronté-es sont profondément choquées et indignées par l’action du Syngof, 1er syndicat des gynécologues obstétricien-nes qui compte plus de 1 600 membres. Il les a en effet appelé par courrier à la grève de l’IVG pour obtenir un amendement à la loi Santé auprès des parlementaires.

      On ne joue pas avec les destins des femmes !

      Les femmes ont déjà assez de mal à faire appliquer leur droit à l’avortement dans de bonnes conditions, du fait des nombreuses fermetures de centres d’IVG et des délais légaux pour avorter. Il est inadmissible, irresponsable voire dangereux que des gynécologues obstétricien-nes exercent un tel chantage et prennent en otage les femmes désirant mettre fin à une grossesse.

      Pour les effronté-es, il s’agit bien d’une forme de délit d’entrave organisé à l’IVG !

      On ne peut absolument pas arguer qu’il s’agit ici de faire valoir un droit individuel de chaque praticien-ne à sa clause de conscience. Il s’agit en l’occurrence d’organiser de façon concertée une entrave massive à l’IVG dans le but d’établir un rapport de force politique. La clause de conscience relève du droit de certain-es professionnel-les de ne pas accomplir un acte contraire à leurs convictions pour des raisons éthiques. Ce n’est absolument pas le cas ici, puisque ce droit est instrumentalisé pour empêcher de façon massive d’accéder à l’IVG afin de négocier quelque chose qui n’a rien à voir auprès du pouvoir.

      Nous dénonçons plus globalement l’attitude de ce syndicat dont le Président, M. Bertrand de Rochembaud déclarait encore, en septembre 2018 : « Les choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus. Nous ne sommes pas là pour retirer des vies », provoquant un tollé bien mérité.

      Les effronté-es appellent la Ministre de la Santé Agnès Buzyn à condamner sans équivoque l’organisation coupable de telles actions dont les conséquences peuvent être désastreuses pour les femmes concernées. Nous réclamons aussi l’abrogation de la clause de conscience spécifique à l’IVG qui n’a aucun sens ni aucune utilité, puisqu’il existe déjà une clause de conscience générale qui ne stigmatise pas spécifiquement la pratique d’un avortement !

      Contact presse : Fatima Benomar : 06 75 86 61 31

      Le Syngoff multiplie les provocations

      Communiqué de presse du
      Collectif National pour les Droits des Femmes

      Le principal syndicat des gynécologues est contre l’avortement.

      Son président, Bertrand de Rochambeau, l’avait déjà exprimé le 28 septembre dernier en déclarant : « Les choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus. Nous ne sommes pas là pour retirer des vies ». Et il arrête de pratiquer des avortements….

      Mais voilà que ce même syndicat récidive aujourd’hui en menaçant d’appeler ses adhérent.e.s à ne plus pratiquer d’IVG s’il n’est pas reçu par la ministre de la santé sur une revendication concernant une assurance.

      Le Syngoff manie avec brio la provocation. Il sait pertinemment qu’il est possible à un médecin de refuser de pratiquer l’avortement, la clause de conscience spécifique en matière d’avortement l’y autorise (Article L2212-8 du Code de la Santé Publique). Il sait aussi que le délit d’entrave à l’avortement ne s’applique pas puisqu’il concerne l’obstruction de l’accès aux centres pratiquant l’IVG, les pressions exercées sur les femmes voulant avorter, les fausses informations sur l’IVG dispensées par voie électronique.

      Le Syngoff sait très bien qu’il va provoquer un tollé général et c’est ce qu’il recherche. Mais est-il normal qu’en 2019 le principal syndicat des gynécologues en France soit ainsi opposé à l’avortement ? Ne serait-il pas temps que ses adhérent-e-s le désertent afin de marquer leur franche opposition à des positions sentant autant la France rance et la réaction ? Et que la clause de conscience spécifique concernant l’avortement soit enfin abrogée ?

    • Merci @odilon, et pour que cette liste de la honte ne se perde pas, je la recopie ici. Que les gynécologues qui se désolidarisent de ce syndicat misogyne et criminel n’hésitent pas à le signaler ici même, je me ferai un plaisir de retirer leur nom. En attendant que les sœurs évitent de prendre rendez-vous avec les personnes suivantes :

      https://syngof.fr/le-syngof/les-delegues-regionaux

      ♦ AUVERGNE – RHÔNE-ALPES

      Docteur Jean-Valère DEFFARGES
      Clinique de la Châtaigneraie – 63110 BEAUMONT

      Docteur Jean-Michel DREYFUS
      25 rue Garibaldi – LYON

      Docteur Emmanuel PEIGNÉ
      Polyclinique du Beaujolais – 69400 – ARNAS
      ♦ BOURGOGNE – FRANCHE COMTÉ

      Docteur Philippe MIRONNEAU
      16 cours du Général de Gaulle – 21000 DIJON
      ♦ BRETAGNE

      Docteur Catherine GUERIN
      13 boulevard des Rochers – 35500 VITRÉ

      Docteur Pascale LE PORS-LEMOINE
      Centre Hospitalier de St Malo – 35400 ST MALO

      Docteur Jacques RIVOALLAN
      6 rue Saint Marc – 29000 QUIMPER
      ♦ CENTRE – VAL DE LOIRE

      Docteur Gérard LONLAS
      6 rue du Brésil – 45000 ORLEANS

      Docteur Elisabeth PAGANELLI
      54 rue Louis Bézard- 37540 SAINT CYR SUR LOIRE
      ♦ CORSE

      Docteur Harold JELEN
      Polyclinique la résidence – 20200 BASTIA
      ♦ GRAND EST

      Docteur Georges-Fabrice BLUM
      10 rue du Rhône – 68100 MULHOUSE

      Docteur Marc BOHL
      1-3 avenue Carnot – 54130 SAINT MAX
      ♦ HAUTS DE FRANCE

      Docteur François BOYER de LATOUR
      1 boulevard Schweitzer – 02100 SAINT QUENTIN

      Docteur Benoit GARRIOT
      7 rue J J Bernard – 60200 COMPIEGNE
      ♦ ILE-DE-FRANCE

      Docteur Mireille BONNEAU
      2 boulevard du Roy – 93320 LES PAVILLONS SOUS BOIS

      Docteur Jean-Alain CACAULT
      71 boulevard Commandant Charcot – 92200 NEUILLY/SEINE

      Docteur Olivier CAMAGNA
      1 rue Velpeau – 92160 ANTONY

      Docteur Franklin DARMON
      18 rue des Remises – 94100 ST MAUR DES FOSSÉS

      Docteur Pascal de BIEVRE
      Centre Hospitalier – 77100 MEAUX

      Docteur Bertrand de ROCHAMBEAU
      Hôpital Privé Marne Chantereine – 77177 BROU sur CHANTEREINE

      Docteur Arnaud GRISEY
      21 rue de Moxouris – 78150 LE CHESNAY

      Docteur Nelly HOMASSON
      5 Ter rue de la Bergère – 94550 CHEVILLY-LARUE

      Docteur Joëlle ROBION
      11 Quai Alsace Lorraine – 77000 MELUN
      ♦ NORMANDIE

      Docteur Béatrice GUIGUES
      2 bis av. du Canada – 14000 CAEN
      ♦ NOUVELLE AQUITAINE

      Docteur Marianne COICAUD
      45 bd George V – 33000 BORDEAUX

      Docteur Antoine GRAVIER
      Clinique Saint Germain – 19100 BRIVE

      Professeur Jacques HOROVITZ
      Hôpital Pellegrin – 33076 BORDEAUX

      Docteur Jean-Pierre LAPLACE
      Maternité Bordeaux Nord – 33300 BORDEAUX
      ♦ OCCITANIE

      Docteur Regis DENJEAN
      Centre Gynécologie Obstétrique des Tuileries – 34500 BEZIERS

      Docteur Jacques FAIDHERBE
      CHU Arnaud de Villeneuve – 34090 MONTPELLIER

      Docteur Jean MARTY
      Clinique Claude Bernard – 81000 ALBI

      Docteur Olivier THIEBAUGEORGES
      Clinique Sarrus Teinturiers – 31000 TOULOUSE
      ♦ OUTRE-MER

      Docteur Bernard SEGUY
      CMCK av. L. Heder – 97387 KOUROU
      ♦ PAYS-DE-LOIRE

      Docteur Olivier TEFFAUD
      Polyclinique de l’Atlantique – 44819 SAINT-HERBLAIN
      ♦ PACA

      Docteur Jean-Marc BASTIAN
      Polyclinique Saint Jean – 06800 CAGNES SUR MER

      Docteur Philippe GERAUDIE
      26 Boulevard Dubouchage – 06000 NICE

      Docteur Alexandre LAZARD
      6 rue Rocca – 13008 MARSEILLE

      Docteur Daniel LEGRAND
      Clinique Santa Maria – 06000 NICE

      https://syngof.fr/le-syngof/les-membres-du-ca

      Docteur Jean Marc BASTIAN
      VENCE
      Docteur Georges-Fabrice BLUM
      MULHOUSE
      Docteur Marc BOHL
      SAINT MAX
      Docteur Mireille BONNEAU
      LES PAVILLONS SOUS BOIS
      Docteur François-Xavier BOYER de LATOUR
      SAINT QUENTIN
      Docteur Jean-Alain CACAULT
      NEUILLY
      Docteur Olivier CAMAGNA
      ANTONY
      Docteur Franklin DARMON
      SAINT MAUR DES FOSSES
      Docteur Pascal DE BIEVRE
      MEAUX
      Docteur Bertrand de ROCHAMBEAU
      BROU sur CHANTEREINE
      Docteur Jean-Valère DEFFARGES
      CLERMONT-FERRAND
      Docteur Régis DENJEAN
      BEZIERS
      Docteur Jean-Michel DREYFUS
      LYON
      Docteur Jacques FAIDHERBE
      MONTPELLIER
      Docteur Antoine GRAVIER
      BRIVE
      Docteur Arnaud GRISEY
      PARIS
      Docteur Catherine GUERIN
      VITRÉ
      Docteur Béatrice GUIGUES
      CAEN
      Docteur Nelly HOMASSON
      PARIS
      Docteur Jacques HOROVITZ
      BORDEAUX
      Docteur Harold JELEN
      BASTIA
      Docteur Jean-Pierre LAPLACE
      BORDEAUX
      Docteur Alexandre LAZARD
      MARSEILLE
      Docteur Pascale LE PORS-LEMOINE
      SAINT MALO
      Docteur Daniel LEGRAND
      NICE
      Docteur Gérard LONLAS
      ORLEANS
      Docteur Jean MARTY
      ALBI
      Docteur Philippe MIRONNEAU
      DIJON
      Docteur Elisabeth PAGANELLI
      TOURS
      Docteur Emmanuel PEIGNÉ
      ARNAS
      Docteur Jacques RIVOALLAN
      QUIMPER
      Docteur Joëlle ROBION
      MELUN
      Docteur Olivier TEFFAUD
      SAINT HERBLAIN
      Docteur Olivier THIEBAUGEORGES
      TOULOUSE

      Membres du Bureau
      https://syngof.fr/le-syngof/administrateurs

      ♦ Président
      Docteur Bertrand de ROCHAMBEAU
      06 48 20 16 77

      ♦ Présidents d’honneur
      Professeur Jean-Robert GIRAUD
      Docteur Guy-Marie COUSIN
      Docteur Marc-Alain ROZAN

      ♦ Vice-Présidents

      Pôle GYN OBS

      Docteur François BOYER DE LATOUR

      Docteur Jean-Pierre LAPLACE

      Pôle GYN MED

      Docteur Catherine GUERIN

      Docteur Nelly HOMASSON

      Pôle Praticien Hospitalier

      Docteur Jacques FAIDHERBE

      Docteur Pascale LE PORS-LEMOINE

      ♦ Secrétaire Générale
      Docteur Elisabeth PAGANELLI

      ♦ Secrétaire Général Adjoint
      Docteur Jacques RIVOALLAN

      ♦ Trésorier
      Docteur Antoine GRAVIER

    • @touti

      Il faudrait se procurer pour la publier la liste des gynécologues inscrits au SYNGOF pour lancer le boycott.

      C’est probablement illégale de publié une telle liste. Ces gynecos-obstericiens sont probablement les plus nuisibles de la corporation. Ca fait des années que les positions de ce syndicat sont les plus réactionnaires et y adhéré en 2019 c’est un choix qui indique qu’on a un interet supérieur pour le fric qu’on peu tiré d’épisiotomies à la chaines et de pratiques médicales dangereuses que pour l’intégrité physique et morale de ses patientes. Plutôt que d’avoir une liste, ou d’attendre que l’Ordre se bouge les prostates, un courrier à des gynecos au hasard (mais surtout les hommes vu que ce syndicat est largement masculinisé), pour leur dire que si ils sont au syngof ils sont complices de chantage, et de racket.

    • @mad_meg j’attends de me faire mettre en prison si c’est illégal, je vous préviendrai, pour le moment quand une liste a été publiée elle est légalement recopiable, je n’ai rien inventé et j’en ai assez des maltraitances médicales, c’est à eux d’avoir peur maintenant. [EDIT] Ok avec toi @mad_meg je retire le lien vers la page des témoignages hallucinants de patientes sur une gyneco, ce site est fourni pour éviter les gynécos maltraitants grâce aux témoignages nombreux : https://www.choisirunmedecin.com

      #boycott_des_maltraitances

    • Le 11 septembre dernier le président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), un certain Bertrand de Rochambeau, s’est permis de qualifier l’avortement d’homicide. Dans cette intervention il résume à lui seul, les pires extrémismes et intégrismes. Il étale sa conception violente, machiste et dominatrice de la santé des femmes.

      Les plus anciennes se souviennent des huées, des insultes et des calomnies dont Madame Simone Veil, qui savait la valeur de la vie, avait fait l’objet au sein de l’hémicycle lors de la présentation de sa loi autorisant l’IVG en France.

      La bataille de l’avortement est loin d’être terminée de par le monde comme en France. En Irlande ça avance, en Espagne ça recule, reste que sur notre planète toutes les 9 minutes, une femme meurt d’un avortement clandestin. Un féminicide ?

      Devant un individu pareil, j’en viendrais presque à regretter le temps où les IVG se pratiquaient clandestinement et en toute sécurité dans une atmosphère d’une grande humanité. Il est grand temps que les femmes reprennent en main la façon dont elles veulent aimer et donner naissance ou non à des enfants. La décision d’avorter doit appartenir à la femme, et aucune d’elle ne doit subir de pressions.

      Dernière minute : le pape François a comparé ce mercredi 10 octobre l’avortement au recours à un « tueur à gages ». Président du Syngof et Pape même combat contre la moitié de la population mondiale…

      https://pratiques.fr/Avortement

  • Préoccupation majeure des Français, la santé s’impose dans le grand débat, François Béguin
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/27/la-france-malade-de-ses-deserts-medicaux_5428733_3224.html
    Banderole protestant contre la fermeture du centre hospitalier Louis-Jaillon de Saint-Claude (Jura), à Chassal, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE

    Alors que la santé ne figurait pas parmi les thèmes choisis par Emmanuel Macron, la question de l’#accès_aux_soins s’est imposée dans le grand débat national.

    Aucune des trente-cinq questions posées par le chef de l’Etat aux Français dans sa lettre publiée le 13 janvier n’abordait le sujet. Aucun des quatre principaux thèmes fixés par le gouvernement pour cadrer le grand débat ne le mentionnait explicitement. Et pourtant… De réunion publique en réunion publique, la question du juste accès au système de #santé est apparue ces dernières semaines comme une préoccupation majeure des Français.

    « L’une des constantes des remontées, c’est le besoin exprimé par nos concitoyens d’une plus grande présence dans les territoires de certains de nos services publics, en premier lieu la question de l’école, de la santé et des mobilités », a déclaré, mercredi 20 février, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

    Patients sans médecin traitant, délais d’attente pour accéder à certains spécialistes, urgences débordées… Les situations décrites sont venues conforter la plupart des diagnostics – sévères – récemment portés sur l’état du système de soins français.

    Sentiment de relégation

    Celui-ci traverserait une « crise » d’une « extrême gravité », selon la commission d’enquête sur l’égal accès aux soins des Français menée par des députés en 2018. Son « explosion » serait même « programmée », selon le titre du livre publié en 2018 aux Editions de l’Observatoire par le docteur Patrick Bouet, président de l’Ordre des médecins.

    Une situation qui contribue à alimenter un sentiment de relégation.

    Dans une étude réalisée en mars 2017 pour Le Monde, le géographe de la santé Emmanuel Vigneron avait établi que 3,9 millions de Français vivaient dans des territoires à la situation alarmante en matière d’accès à des professionnels de santé et que 4,8 millions se trouvaient dans des territoires délaissés.

    Facteur aggravant, « les difficultés en termes de densité médicale viennent le plus souvent s’agréger à d’autres facteurs de fragilité territoriale », a souligné l’Ordre des médecins, lors de la parution de son atlas de la démographie médicale en décembre 2018. « Ces territoires sont souvent les territoires ne bénéficiant que partiellement d’une couverture Internet mobile, ou encore ceux dont les habitants souffrent d’un accès difficile aux équipements de la gamme intermédiaire (collèges, supermarchés, stations-service…). »

    « Surenchère entre les territoires »

    Une France à « deux vitesses » dont les débats locaux se sont fait l’écho. « Deux à trois fois par mois, je suis interpellé par des habitants dont les parents âgés sont sans médecin traitant et qui me demandent ce que je fais pour y remédier », a raconté Henri Valès, le maire (divers gauche) de La Charité-sur-Loire (Nièvre), lors d’un débat à la salle des fêtes de sa commune, vendredi 15 février, en présence de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, et de la ministre de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault.

    « On a construit une maison de santé et, malgré tous nos efforts, les médecins ne viennent pas. On a pu en faire venir un sur les quatre prévus. Résultat : c’est la surenchère entre les territoires, c’est à qui déroulera le meilleur tapis rouge, c’est totalement ubuesque », a lancé l’élu sous les applaudissements.

    Dans cette France périphérique des « déserts médicaux » où les installations de jeunes médecins sont loin de compenser les départs à la retraite (avec 6 460 généralistes de moins en France entre 2010 et 2018), les médecins hospitaliers manquent également à l’appel.
    Les taux de vacance de postes à l’hôpital public sont proches de 30 % en moyenne. Pour faire face, les directeurs doivent recourir à des médecins titulaires de diplômes étrangers. A l’hôpital de Nevers, par exemple, en mai 2017, plus de la moitié (55 %) des 143 praticiens en poste étaient nés et avaient passé leur diplôme initial de médecine hors de France.

    Médecins intérimaires à prix d’or

    Les établissements de santé doivent aussi se résoudre à recourir à des médecins intérimaires payés à prix d’or, parfois de manière quasi exclusive. Un recours excessif qui peut conduire les agences régionales de santé à fermer pour des raisons de sécurité certains services et maternités, comme cela a été récemment le cas au Blanc (Indre) ou à Saint-Claude (Jura).

    Conséquence : l’incompréhension, l’inquiétude et la colère des populations concernées, qui font valoir que « la proximité est la première des sécurités ». Selon la direction statistiques du ministère de la santé (Drees), 326 000 femmes en âge de procréer vivent aujourd’hui à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche.
    « Vous avez déjà fermé notre maternité, vous allez fermer la chirurgie conventionnelle à partir du 1er juillet. Où allez-vous arrêter la fermeture de ces services publics ? », a demandé, le 15 février, un habitant de Decize, une petite ville de la Nièvre. « On assiste à un démantèlement des services publics, je suis extrêmement inquiète », a ajouté Justine Guyot, la maire de la commune.

    « Il n’y a pas une solution toute faite qui permettrait demain de résorber les déserts qui vont nécessairement se creuser pendant dix ans », a récemment déclaré Olivier Véran, député LRM

    Point commun à toutes ces situations : le manque de médecins, dont un nombre insuffisant a été formé entre 1990 et 2005. Même si – paradoxalement – la France n’a jamais compté autant de médecins en activité (226 000 au 1er janvier 2018), en termes de démographie médicale, la période la plus critique est attendue entre 2021 et 2025.
    « Il n’y a pas de martingale, il n’y a pas une solution toute faite qui permettrait demain de résorber les déserts qui vont nécessairement se creuser pendant dix ans », a récemment déclaré Olivier Véran, député (La République en marche, LRM) de l’Isère et rapporteur général de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. « On a dix années extrêmement compliquées à tenir », a souligné Mme Buzyn à La Charité-sur-Loire.

    Cette question des déserts médicaux est pourtant sur la table depuis longtemps. « Dans nos petites villes, nous commençons à être confrontés au manque de généralistes et de spécialistes. Dans l’agglomération cherbourgeoise, nous n’arrivons plus à recruter », alertait, dès 2001, dans Le Monde le docteur Frédéric Bastian, alors président de SOS-Médecins. « Dans la Manche, le pire est à venir », prédisait le docteur Jean-Claude Lemoine, alors député (RPR) de Saint-Lô. Il assurait : « Régionaliser le numerus clausus ne suffira pas, il faut le repenser. »

    « Casser le lobby médical »

    Dix-huit ans plus tard, où en est-on ? Les nombreuses propositions de loi portées par des parlementaires ruraux visant à contraindre ou à réguler l’installation des médecins ont échoué les unes après les autres. « Arrêtez de faire croire que la coercition marche, on vous fait croire des sornettes, ça ne marche pas, c’est de la démagogie pure et simple », a lancé Agnès Buzyn le 15 février aux élus nivernais qui lui réclamaient de « casser le lobby médical » et d’instaurer un « minimum de contraintes » pour les futurs médecins.

    Les ministres de la santé de gauche comme de droite ont donc opté pour la méthode douce. Ils ont multiplié les dispositifs incitatifs et les statuts avantageux : prime à l’installation de 50 000 euros, dispositifs garantissant un certain niveau de revenus, etc. Ils ont aussi beaucoup misé sur le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles.

    Des moyens importants qui n’ont pas donné des résultats à la hauteur des attentes.

    Signe que la question du juste accès aux soins de proximité est désormais devenue cruciale, c’est le chef de l’Etat lui-même, qui, en septembre 2018, a lancé depuis l’Elysée une vaste réforme du système de santé. Ce plan ambitieux, qui ne figurait pourtant pas en tant que tel dans son programme de campagne, a pour l’instant été plutôt bien accueilli par les différents représentants du monde de la santé. Il prévoit notamment un fort desserrement du numerus clausus, qui devrait d’ici à dix ans permettre de former 20 % de médecins supplémentaires. Il prévoit également que les médecins libéraux s’organisent à l’échelle d’un territoire pour mieux répondre aux besoins de la population.

    « Non à l’abattage en médecine générale »

    Les projets du gouvernement suscitent toutefois quelques inquiétudes. Alors que l’examen du projet de loi santé doit démarrer le 12 mars à l’Assemblée nationale, des maires de petites villes ont fait part de leur crainte de voir leur hôpital être contraint de fermer leur service de chirurgie ou d’obstétrique. « Ce sont les hôpitaux qui choisiront, chaque hôpital verra ce qu’il veut garder comme activité », a promis Mme Buzyn le 15 février.

    Les médecins libéraux, eux, s’inquiètent des contreparties demandées par l’Assurance-maladie en échange du financement de 4 000 assistants médicaux, destinés à leur libérer du temps médical. « Non à l’abattage en médecine générale », ont demandé des généralistes dans une pétition – signée par plus de 8 000 médecins mercredi 27 février en fin de matinée –, après avoir compris que la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) leur demandait de voir six patients par heure pour pouvoir prétendre à un assistant.

    Reste désormais à savoir si d’éventuelles propositions en matière d’accès aux soins issues du grand débat pourront venir compléter une réforme déjà bien engagée.

    • Les grands débats des précaires, l’envie d’une société plus solidaire et durable , Isabelle Rey-Lefebvre
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/04/les-grands-debats-des-precaires-l-envie-d-une-societe-plus-solidaire-et-dura

      Ces rencontres, organisées dans toute la France par des associations caritatives, ont suscité une affluence inattendue.

      Le grand débat lancé par le président de la République est l’occasion, pour plusieurs associations dont le Secours catholique, le Samusocial de Paris ou Emmaüs Solidarité, d’organiser des rencontres et faire aussi entendre la voix des pauvres, des précaires.

      « Ils ont beaucoup de choses à dire et nous avons été surpris par l’affluence, 3 000 participants aux 150 réunions que nous avons organisées, dans toute la France, entre janvier et mi-février, raconte Véronique Fayet, présidente du Secours catholique. Ils vont beaucoup plus loin que les politiques, jusqu’à avancer des solutions ambitieuses et généreuses sur les questions de surconsommation, de transition écologique, d’égalité fiscale. Cela pousse notre association à réfléchir sur ces sujets que nous traitions peu auparavant. »

      Emmaüs Solidarité a dû, à Paris, pousser les murs pour accueillir, le 28 février, au débat annoncé à peine quelques jours auparavant, les 400 participants, dont la moitié de migrants, venus de centres d’hébergement et d’accueil de jour ou rencontrés au cours des maraudes : « Chez les migrants, il y a un fort désir de prendre la parole pour affirmer que, contrairement à ce qu’ils entendent dans certains discours politiques ou au guichet des préfectures, ils ne sont pas là pour profiter de quoi que ce soit, de la protection sociale ou de la solidarité nationale, et qu’ils veulent travailler, contribuer à la vie de la société », rapporte Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité.

      La fracture numérique

      Le Secours catholique a tenu le registre de ses débats, 800 pages de témoignages spontanés qui racontent l’état d’esprit des #pauvres, en France. Des personnes dans la #précarité ont expliqué dans le détail leurs fins de mois difficiles, le poids des dépenses contraintes qui oblige à des sacrifices et des choix impossibles entre se nourrir, se chauffer, se déplacer ou se soigner. Paroles entendues : « Mon fils dort sur un matelas gonflable », « je ne me chauffe pas, je ne chauffe que la chambre des petits ». Des seniors aux retraites comptées regrettent de ne plus aller voir leurs enfants, car le transport revient trop cher.

      Chez les actifs, c’est l’emploi morcelé, précaire, intérimaire qui est dénoncé : « Ma fille est auxiliaire de vie, ses frais de déplacement augmentent mais ne sont pas compensés », « mes enfants travaillent mais ne s’en sortent pas », « l’emploi stable n’existe plus », « notre grand malheur, c’est que tout est retombé dans la finance », « on est des numéros, les actionnaires sont les patrons », « ce sont les multinationales qui dirigent le monde, pas le gouvernement », « ce ne sont pas nos représentants qui décident mais des sociétés privées », « la République a été vendue. »

      Les services publics ne sont plus perçus comme « au service du public » : « Dans les bureaux, il n’y a plus personne pour nous écouter », « les dossiers ne sont jamais complets et quand ils perdent les dossiers, c’est nous qui perdons nos droits », « il y a de la maltraitance administrative ». La dématérialisation des démarches est en cause : « Si tu sais pas faire sur Internet, tu peux aller te faire cuire un œuf. »

      Véronique Fayet le reconnaît : « Nous avons pris conscience de l’ampleur de la fracture numérique. Ce n’est pas qu’une question de zones mal desservies ou de compétence en informatique : posséder un ordinateur connecté à Internet coûte cher. Les pouvoirs publics ont prétendu que le numérique permettrait de dégager du temps pour les travailleurs sociaux et les administrations afin d’être plus à l’écoute, mais c’est l’inverse qui se produit : les administrations sont de plus en plus inhumaines », juge-t-elle.

      Petites phrases du président

      Les participants au débat pointent aussi un Etat qui se désengage au profit du privé, en prenant l’exemple des autoroutes, des Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et des transports collectifs : « Il n’y a plus de bus pour amener les enfants à l’école », « on est à la campagne, j’ai une vieille voiture : si elle lâche, je ne sais pas ce que je vais faire ».

      L’accès à la santé est source d’angoisse : « Les médecins ne se déplacent plus », « pour me faire soigner, il faut que je fasse de l’auto-stop ». Bruno Morel confirme : « Parmi les migrants, beaucoup de bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat se heurtent au refus de médecins, de dentistes de leur accorder un rendez-vous. »

      Certaines petites phrases du président de la République ont fait mal : « Nous, retraités, on a l’impression de manger le pain de ceux qui travaillent », « aujourd’hui, les gens qui ont peu de moyens ne sont pas respectés », « on nous prend pour des idiots », « c’est la “richocratie” : un riche, élu par les riches », résume un participant.
      A noter : alors que la liberté de sujets était totale, aucun débat, aucune prise de parole n’a porté sur l’immigration, la laïcité ou la réforme institutionnelle.

      « C’est un regard pessimiste, commente Véronique Fayet, mais lorsqu’on aborde les solutions, on entend un appel à une société plus fraternelle et généreuse, à sortir de l’hyperconsommation, à lutter contre le gaspillage, prôner le recyclage, le réemploi, le covoiturage, à combattre la précarité énergétique et à remettre l’Etat au service de tous, dans un esprit de justice sociale. ». « La confiance dans les associations nous oblige à porter cette parole », affirme Bruno Morel. « Tout ce qui a été dit doit remonter », appuie Mme Fayet qui s’apprête à remettre les 800 pages de doléances et de propositions au premier ministre.

  • Haemonetics : Pierre Laurent interpelle Agnès Buzyn
    https://lemediapresse.fr/actualites/haemonetics-pierre-laurent-interpelle-agnes-buzyn

    Le sénateur communiste Pierre Laurent a interpelé Agnès Buzyn, ministre des Solidarité et de la santé, au sujet de Haemonetics, ce 18 février 2019. Pour rappel, le fabricant américain de matériel médical est au cœur d’un probable nouveau scandale de sang contaminé. M. Pierre Laurent attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la […]

  • Aides sociales : « Ne luttons pas davantage contre les pauvres que contre la pauvreté », Axelle Brodiez-Dolino, chercheuse au Centre Norbert-Elias (EHESS, universités d’Avignon et d’Aix-Marseille)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/19/aides-sociales-ne-luttons-pas-davantage-contre-les-pauvres-que-contre-la-pau

    L’historienne Axelle Brodiez-Dolino revient aux racines du discours, récemment remis en avant par Edouard Philippe, sur la « contrepartie » aux aides sociales.

    Tribune. Alors que les « gilets jaunes » focalisent l’attention sur les couches populaires laborieuses, le premier ministre vient de faire diversion, dans le cadre du grand débat national, le vendredi 15 février, en exhumant l’idée de contreparties aux aides sociales. Flattant implicitement ceux qui n’y recourent pas, tout en répondant à son électorat. S’il reconnaît le sujet comme « explosif », c’est qu’il fait référence au concept du #workfare anglo-américain, rarement loué comme un modèle enviable ; et que, (re)lancé en 2011 par Laurent Wauquiez puis Nicolas Sarkozy, puis adopté dans le Haut-Rhin, il a suscité des levées de boucliers.

    Car il englobe deux préoccupations. L’une, économique : faire que chacun, surtout s’il reçoit de la collectivité plus qu’il ne semble apporter, contribue ostensiblement. L’autre, morale : imposer le maintien d’une saine occupation, contre l’oisiveté et les activités illicites suspectées chez les #allocataires.

    Loin d’être nouvelle, l’idée était déjà soulevée par le Comité de mendicité en 1790 : « Si celui qui existe a le droit de dire à la société “Faites-moi vivre”, la société a également le droit de lui répondre “Donne-moi ton travail”. » Elle était au cœur du « grand renfermement », dans les « hôpitaux généraux » (XVIIe-XVIIIe siècles) puis les « dépôts de mendicité » (XVIIIe-XIXe siècles), ainsi qu’en Angleterre et aux Etats-Unis dans les workhouses. Le pauvre « valide », en âge et en état de travailler, bénéficiait, si l’on ose dire, du gîte et du couvert au sein d’un système #disciplinaire carcéral fondé sur la #mise_au_travail. Ce système, que les pouvoirs publics se sont maintes fois évertués à réactiver, a de l’avis général (contemporains de l’époque comme historiens d’aujourd’hui), fait la preuve de sa totale inefficacité. Au point qu’il a fini par être, au début du XXe siècle, discrètement abandonné.

    Un principe récusé par les lois sociales

    Hors son échec historique, ce principe est discutable. Il ne relève pas du hasard que sa disparition coïncide avec l’apparition des lois sociales : en forgeant des #droits, la IIIe République a récusé la #contrepartie. Elle a, avec le solidarisme, renversé l’idée de dette, qui n’était plus celle de l’individu envers la société, mais de la société envers l’individu pour lui assurer sa subsistance.

    « Le “devoir de travailler” n’a de sens qu’avec son corolaire, le “droit d’obtenir un emploi” »

    Du début du XXe siècle à 1988, un droit a donc été un pur droit. Les préambules des Constitutions des IVe et Ve Républiques ont toutefois été prudents : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi (…). Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »

    C’est ce qui a légitimé, dans la loi de 1988 sur le #RMI, l’imposition d’une contrepartie : le contrat d’insertion. Lequel puisait à la pratique alors novatrice d’ATD Quart monde de rééquilibrer le rapport d’assistance en mettant sur un pied d’égalité les contractants. Le « contrat-projet » du rapport Wresinski s’est mué en contrat d’insertion du RMI.

    Mais c’est aussi là qu’il a été dévoyé, vidé des deux grandes caractéristiques du contrat : librement consenti, et équilibré entre les deux parties. On ajoutera que le « devoir de travailler » n’a de sens qu’avec son corolaire, le « droit d’obtenir un emploi » – qui n’existe toujours pas aujourd’hui.

    Déséquilibre entre offre et demande d’emploi

    Car le problème français n’est pas d’occuper les #chômeurs. Il est celui d’un déséquilibre abyssal entre offre et demande d’#emploi : au minimum, un ratio de 1 à 10 ; et qui serait plutôt situé entre 1 à 17 et 1 à 42 (selon le rapport 2017 du Secours catholique). On peut toujours « traverser la rue », selon la formule d’Emmanuel Macron, mais la demande reste très supérieure à l’offre. La France recourt en outre largement à l’emploi précaire et aux contrats très courts, paupérisants, désincitatifs et coûteux (transports, gardes d’enfants, etc.). S’y ajoutent la désadéquation entre formations et emplois disponibles, ainsi qu’entre lieux d’emplois et lieux de vie. Si, comme le dit le premier ministre, « on veut qu’il y ait un avantage objectif à retourner à l’activité », mieux vaudrait aborder le problème sous ces angles-là.
    Mettre en regard, de façon simpliste, chômage et emplois non pourvus, c’est faire fi de ces chantiers politiques et imputer le paradoxe à des chômeurs qui feraient la fine bouche devant les emplois proposés ; donc rendre les plus démunis responsables. Car fondamentalement, le recours aux aides sociales découle du découragement face aux échecs répétés à s’insérer de façon durable et décente sur le marché du travail.

    La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn veut inscrire la « stratégie pauvreté » annoncée en septembre 2018 « dans la fidélité aux valeurs profondes qui ont construit notre république sociale ». Mais ne choisissons pas la filiation de la Ire République, qui luttait davantage contre les pauvres que contre la pauvreté, mais celle des républiques suivantes. Le slogan de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron est beau : « Faire plus pour ceux qui ont moins. » Ne le dévoyons pas, à peine engendré, en « demandant plus à ceux qui ont moins ».

    #guerre_aux_pauvres

  • Bébés sans bras : la lanceuse d’alerte a reçu sa lettre de licenciement - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/bebes-sans-bras-la-lanceuse-d-alerte-a-recu-sa-lettre-de-licenciement-28-

    Dimanche dernier, la ministre de la Santé avait affirmé qu’il était « hors de question d’arrêter la subvention des registres », sans pour autant s’exprimer sur le cas d’Emmanuelle Amar. Santé publique France, un autre co-financeur, a annoncé récemment qu’elle pourrait les prolonger… mais avec une autre équipe, ce qui complique encore la situation. Agnès Buzyn avait par ailleurs déclaré vouloir « relancer une enquête » avec l’Anses et Santé publique France pour avoir des « regards croisés » de médecins et d’experts de l’environnement.