person:agnès buzyn

  • Emmanuel Macron, ou l’oligarchie au pouvoir (2) - Le blog de Bernard Gensane
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2017/10/emmanuel-macron-ou-l-oligarchie-au-pouvoir-2.html

    Au diable la flexi-sécurité à la sauce danoise ! Le peuple français va plonger vers une véritable #flexi-pauvreté, un peu comme celle qu’avait connue l’Allemagne après les « réformes » du marché du travail de 2003 à 2005 qui avaient, certes, fait reculer le taux de chômage, mais qui avaient également créé treize millions de nouveaux pauvres avant de produire des millions de retraités à 1 200 euros par mois. Les lobbies financiers vont donc prendre directement le pouvoir économique, avec l’aide des grands médias, propriétés de ce que le communiste Georges Marchais appelait en son temps « le grand capital ». Economique, le projet de Macron est également civilisationnel. La République française doit devenir une start-up nation, sa vie politique étant complètement managérialisée, à l’image du développement de son parti En Marche, la formation la moins démocratique depuis l’après Deuxième Guerre mondiale. Il faudra faire vite car l’adhésion des Français au macronisme ne concerne guère plus de 10% de l’électorat. Selon un sondage Opinionway, Macron (dont la cote de popularité personnelle ne cesse de chuter depuis trois mois) n’a recueilli que 55% d’adhésion directe parmi ses électeurs, 45% l’ayant choisi comme « vote utile » pour éviter un second tour Le Pen-Fillon.

    • Lorsqu’il a pensé ses équipes de direction, son management de la France, Emmanuel Macron a joliment brouillé les cartes en s’adjoignant des personnalités du secteur public et surtout de l’entreprise privée, sans vraiment s’embarrasser de conflits d’intérêts. L’assureur et financier Gilles de Margerie a été nommé directeur de cabinet de la ministre de la Santé. Il saura « réformer » les retraites dans le bon sens et articuler le rôle de l’Assurance-maladie et des assureurs privés. Dans cette optique, le profil de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ne manque pas d’intérêt. Brillante professeur de médecine âgée de 55 ans, belle-fille de Simone Veil, elle est proche de grands laboratoires pharmaceutiques qui l’ont rémunérée. Comme par hasard, elle a décidé d’augmenter de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants. Son mari dirige l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), dont la cotutelle politique est le ministère de la Santé. Le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe compte de nombreuses personnalités issues de ce qu’on appelle désormais la « société civile » (on disait autrefois « la population active »). Parmi elles, le très médiatisé militant écologiste et animateur de télévision Nicolas Hulot – qui avait flirté un temps avec les équipes de Jean-Luc Mélenchon avant de voter Hamon au premier tour de la Présidentielle – comme ministre de la Transition écologique et solidaire. Le ministre de l’Education nationale est Jean-Michel Blanquer, ancien directeur de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), première école de commerce française à s’associer aux grandes entreprises pour créer des chaires d’entreprise. Le jeune entrepreneur Mounir Mahjoubi (exemple remarquable de l’intégration réussie d’un immigré de deuxième génération) est nommé secrétaire d’Etat chargé du numérique. Il a rejoint le mouvement de Macron en janvier 2017 après avoir été proche de Ségolène Royal puis de François Hollande. Antoine Foucher symbolise, à lui seul, la pénétration du ministère du Travail par les patrons : il fut directeur général adjoint du Medef, avant de rejoindre Schneider Electric. Il est désormais directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Il lui reviendra la tâche de piloter les contre-réformes hostiles aux travailleurs. Muriel Pénicaud, fut elle-même directrice des ressources humaines de Danone puis de Dassault Systèmes. Chez Danone, elle organisa, malgré des bénéfices pour l’entreprise de près de deux milliards d’euros, un licenciement massif qui fit grimper le cours de ses propres stock-options. Dans les milieux patronaux et syndicaux, elle est connue comme une spécialiste du lean management, la gestion sans graisse, au plus juste, qui vise à accroître les marges au détriment de l’emploi et des conditions de travail.

      Macron rime avec clarification

      Quoi qu’il lui arrive, Macron aura été très utile à la France. En précipitant la fin d’un parti socialiste acquis depuis des décennies aux lois d’airain du capitalisme financiarisé, il aura opéré une vraie clarification du spectre politique français. Il aura ouvert, peut-être pas un boulevard, mais en tout cas une belle avenue à la gauche de gauche : la France insoumise, les communistes, et tous ceux pour qui le combat écologique est forcément articulé à une vraie transformation économique et sociale. Et il aura offert la preuve que les banques dirigent effectivement le pays, sans la caution, sans l’intermédiaire, des deux grandes formations politiques traditionnelles.

  • Le gouvernement ferme la plus petite maternité de France - Basta !
    https://www.bastamag.net/Le-gouvernement-ferme-la-plus-petite-maternite-de-France

    Le couperet est tombé. La maternité de Die, commune de 4500 habitants dans la Drôme, fermera définitivement ses portes le 31 décembre. La ministre de la Santé a annoncé la nouvelle aux élus du Diois le 24 novembre. Le préfet de la Drôme et de la directeur de l’Agence régionale de la santé (ARS) ont proposé en lieu et place un centre de périnatalité, dédié aux consultations avant et après l’accouchement. L’ARS prévoit également la construction dans les prochaines années d’un nouvel hôpital à Die et la restructuration du service des urgences. En revanche, le service chirurgie va lui-aussi fermer.

    De fait, à partir du 1er janvier 2018, les femmes enceintes résidant à Die devront parcourir plus d’une heure de route pour accoucher à la maternité de Valence. Si la maternité de Die est symbolique – c’est la plus petite de France, avec 117 accouchements en 2016 – elle est cependant loin d’être un cas isolé. En quinze ans, un tiers des maternités ont été fermées pour des raisons d’économies budgétaires en France. Avec pour conséquences un risque accru sur le bon déroulement des accouchements à cause de la distance de plus en plus élevée pour s’y rendre, des frais de déplacement et de logement, un stress supplémentaire pour les parents.

    – Lire notre enquête à ce sujet : Comment la fermeture des petites maternités menace la santé des mères et de leurs enfants

    Une pétition vient d’être lancée par le Collectif de défense de l’hôpital de Die. « Vous venez de décider arbitrairement de la fermeture de la maternité et de la chirurgie à Die au 31 décembre 2017, écrit le collectif à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé, et Jean-Yves Grall, directeur de l’Agence Régionale de Santé. Aucune solution alternative communiquée par vos services ne garantit un niveau de sécurité équivalent à la situation actuelle. Votre décision met en danger leur vie et celles des enfants. (...) Elle condamne un territoire tout entier. »

    Le collectif demande que soient immédiatement délivrées les autorisations de fonctionnement de la maternité et de la chirurgie pour cinq ans. Une manifestation dans les rues de Die est également prévue le 2 décembre.

    – Plus d’informations sur le blog du collectif de défense de l’hôpital de Die : http://www.collectifhopitaldie.org/blog

    #violences_faites_aux_femmes #inégalités #discrimination #sexisme #fric #santé #en_marche #Agnès_Buzyn #Yves_Grall #politique #maternité

  • Dix syndicats de retraités se mobilisent « pour une vie digne en Ehpad » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/dix-syndicats-de-retraites-se-mobilisent-pour-une-vie-digne-en-ehpad-645858

    Depuis la grève de 117 jours des soignantes de l’Ehpad les Opalines de Foucherans (Jura), la situation parfois dramatique des Ehpad ne fait plus mystère pour personne. Une étude parlementaire est à l’ordre du jour faisant suite à la mission « flash » mise en place par la Commission des affaires socialesde l’Assemblée nationale, cet été. Elle a abouti au même constat que celui dénoncé par les aides soignantes du Jura : des séjours bien trop chers pour les résidents et leurs familles qui doivent assumer 75% du coût de l’hébergement. Une prise en charge fleuretant avec la maltraitance en raison notamment des sous-effectifs chroniques de personnels soignants.

    Les dix syndicats (CGT retraités, UCR FO, CFDT retraités, CFE CGC, la FSU, Solidaires retraités, les retraités de la Fonction publique, Loisirs Solidarités retraités (LSR) et Ensemble & Solidaires – UNRPA), enfoncent le clou. « Afin que les séjours en EHPAD soient de qualité et qu’ils respectent la dignité des résidents », ils demandent que le financement de la prise en charge en Ehpad soit repensé de manière « solidaire, pérenne de la perte d’autonomie et reposant sur la sécurité sociale dans le cadre de la solidarité nationale ». Les dix organisations exigent également le recrutement de personnels qualifiés et l’application du ratio d’encadrement d’un emploi par résident inscrit dans le plan solidarité grand âge de 2006.

    La nouvelle tarification des établissements est également dans le viseur des retraités. La convergence des tarifs dépendance et soins entraîne une baisse des recettes des Ehpad de 20%. Les plus touchés étant les établissements publics. La ministre de la santé et des affaires sociales, Agnès Buzyn, qui rencontrait la presse, ce mardi, a confirmé cette information et indiqué qu’en 2018 une aide de 28 millions, répartis dans les établissements par les Agences régionales de santé (ARS), leur est destinée.

    #vieux #EHPAD #retraités #maltraitance #soin

  • Œil pour œil, journal dune chômeuse, Episode 205
    http://journaldemonchom.blogspot.com/2017/11/episode-205-il-pour-il.html

    Après l’histoire des Bahamas, v’là-t-y pas que la ministre de la Santé Agnès Buzyn vient d’expliquer au petit peuple « qu’on n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde ou des verres antireflets qui filtrent la lumière bleue ».
    Heu, chère madame Agnès, comment te dire les choses sans être un peu vulgaire...
    Déjà commençons par le commencement. Pour avoir des lunettes, faut avoir eu un rendez-vous chez l’ophtalmo. Ici, à Nevers, faut compter trois ou quatre mois d’attente, au bas mot. Et même en cas d’urgence, si tu pètes tes carreaux, vaut mieux prendre des cours de comédie pour faire fléchir la secrétaire médicale qui voudra te filer une consultation en 2022.
    Ensuite, munie d’une ordonnance, tout ce qu’il y a de plus légale, viendra le moment fatidique d’acheter les nouvelles lunettes. Dans mon cas, atteinte de vieillerie avancée, il me faut depuis dix ans des verres progressifs. Et même en tirant sur la qualité, ma note globale (avant remboursement) atteint les 700 euros. La sécu prenant en charge 14 euros et ma mutuelle, grosso modo, 300.

    #chômeuse #Agnès-Buzyn

  • « On n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde ou des verres antireflet qui filtrent la lumière bleue ».

    La ministre de la Santé est revenue sur la promesse d’Emmanuel Macron de prendre en charge à 100% les lunettes.
    « On n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde ou des verres antireflet qui filtrent la lumière bleue, a précisé Agnès Buzyn ministre de la santé, le but est de se mettre d’accord sur un panier de soins nécessaires, et que tout le monde puisse y avoir accès. »
    Dessin de Deligne pour Urtikan.net

    http://www.urtikan.net/dessin-du-jour/lunettes-remboursees-a-100
    #Agnès_Buzyn #santé #lunettes

    Cette déclaration de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, invitée mardi 21 novembre de l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), a suscité des commentaires indignés – ce qui est le moins – mais pas toujours précis.

    On a parlé sur les dits « réseaux sociaux » de « mépris de classe ».

    Or, comme on dit chez les Tontons flingueurs : « Y’en a ! » Mais pas seulement…

    La réaction de la ministre manifeste davantage que du mépris pour les pauvres, préoccupés de chétives marchandises. C’est une véritable haine de classe qui ressurgit là.

    Non seulement les pauvres sont ridicules (ils prétendent porter les même lunettes que moi), mais quand on leur propose « ça », ils veulent s’emparer de « ÇA ».

    Les pauvres ne veulent jamais se contenter de la place qui leur est légitimement – en vertu de l’ordre naturel des choses capitalistes – attribuée. Relâchez votre attention une seconde, et ils en profitent pour remettre en cause la hiérarchie des conditions.

    Il est extrêmement risqué de parler aux pauvres de leurs « droits » (déjà, ça sonne un peu ridicule, non ?) parce que cela les entraîne irrésistiblement à se croire vos égaux en droit. De là à remettre en cause la répartition naturelle des richesses, il n’y a qu’un pas…

    Les pauvres sont dangereux, ils ignorent la modestie et la gratitude. Ajoutez le bruit et l’odeur, vous reconnaîtrez que les pauvres sont haïssables.

    https://lignesdeforce.wordpress.com/2017/11/22/optique-et-haine-de-classe
    #Optique_et_haine_de_classe

  • La suppression du pécule des enfants placés, un grave recul ! | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201711090830/la-suppression-du-pecule-des-enfants-places-un-grave-recul

    TRIBUNE Ce mercredi 8 novembre, un amendement a été adopté en commission des affaires sociales au Sénat : il supprime le pécule, voté en mars 2016, en faveur des enfants placés par l’aide sociale à l’enfance. Une décision que juge scandaleuse, Lyes Louffok, lui-même ancien enfant placé et membre du Conseil national de Protection de l’Enfance.

    Les ennuis des enfants placés ne s’arrêtent pas avec la fin de prise en charge de l’Aide Sociale à l’Enfance. Ce qui pourrait ressembler à une émancipation, l’accès à la majorité et à l’âge adulte, ne l’est pas en réalité car être libre, lorsqu’on a rien, sauf sa peur au ventre, ça n’aide pas. Pour entrer dans notre nouvelle vie, nous manquons du minimum : nous n’avons ni famille, ni soutien, ni appartement, ni même diplômes. Et de l’espoir, encore moins. Alors nous n’avons d’autre choix que de compter sur l’État, les élus et leur mission républicaine d’égalité des chances afin qu’ils nous aident à devenir des citoyens comme les autres.

    Depuis la loi du 14 mars 2016, un pécule pour l’autonomie des jeunes placés une fois majeurs

    Depuis des années, nous nous battons pour qu’ils nous entendent et que l’avenir des 300 000 enfants placés en France ne soit pas condamné. À défaut d’obtenir une multiplication des Contrats Jeunes Majeurs, un dispositif d’accompagnement des jeunes de 18 à 21 ans les plus en difficulté, nous avons gagné dans la loi du 14 mars 2016, portée par l’ancienne ministre de la Famille, des droits de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol, une disposition intitulée “pécule jeune majeur“. Elle est officiellement mise en oeuvre depuis la rentrée 2016. Elle permet, une fois notre majorité atteinte, de toucher les fonds d’allocation de rentrée scolaire (ARS), reçus et conservés au fil des années par la Caisse des Dépôts et Consignations. Précisons qu’avant cette loi, l’ARS était versée à nos familles d’origine, lesquelles ne nous en faisaient pas bénéficier la plupart du temps. Je n’ai, pour ma part, aucun souvenir que ma mère m’ait acheté un stylo ou un cahier ou quoi que ce soit d’utile à ma scolarité avec cette somme (de 363€ à 396,29€ par an).

    Cette mesure, qui constitue un progrès considérable pour la cause des enfants placés, a tout simplement été supprimée ce matin au Sénat, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. À l’initiative de cette suppression, Elisabeth Doineau, une sénatrice centriste (UDI). L’élue est pourtant une familière de ces questions : elle est membre du Conseil National de la Protection de l’Enfance depuis le 30 novembre 2016 et également vice-présidente de la Commission des affaires sociales au Sénat.

    Une décision scandaleuse sans concertation et un grave recul pour l’autonomie des jeunes placés

    Elisabeth Doineau, réélue sénatrice en septembre 2017, avait déjà fait part de son refus de voir ce pécule confié à la Caisse des Dépôts et Consignations : elle avait plaidé, en février 2016, lors des débats sur l’amendement, en faveur d’une gestion de ce budget par les départements. Un autre mandat d’Elisabeth Doineau permet de mieux comprendre ce positionnement : la sénatrice est aussi vice-présidente du Conseil départementale de la Mayenne. Elle s’est, à différentes reprises, émue des difficultés budgétaires de son département, s’agissant du financement des obligations pour l’aide sociale à l’enfance. Sur Twitter, elle ne s’en est d’ailleurs pas cachée.

    Donnons plus de moyens aux départements pour l’accompagnement des contrats jeunes majeurs ‼️ https://t.co/CbqiZTivNL

    — Elisabeth Doineau (@E_Doineau) November 8, 2017

    Malheureusement, aucune discussion, aucune concertation n’a eu lieu au préalable de cette suppression scandaleuse. Pire, aucune réflexion n’a été menée pour savoir par quel dispositif remplacer le pécule. L’amendement, voté ce matin, ne peut se justifier par un souci d’économie : les allocations de rentrée scolaire dont les enfants placés ont le droit comme n’importe quels autres enfants continueront à être versés. En réalité, le motif probable est le suivant : redonner la main aux départements sur cet argent. Une raison peu assumée qui n’a pourtant rien à voir avec les intérêts des enfants de l’aide sociale. Faut-il rappeler qu’un quart des personnes sans domicile fixe est passé par l’aide sociale à l’enfance, une proportion qui atteint les 40 % s’agissant des jeunes SDF ? Cette réalité effrayante risque de s’aggraver encore si le Sénat confirme cette suppression lors de l’examen et du vote du budget par l’assemblée basse du 13 au 21 novembre. Il faut soit rétablir le dispositif soit une alternative mais la suppression pure et simple est inacceptable. Je demande au Conseil National de la Protection de l’Enfance dont je suis membre, de rendre un avis sur ce qui constitue un grave et cruel recul pour l’avenir d’enfants déjà fragiles.

    En attendant, signez la pétition adressée à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour éviter que soit définitivement votée cette mesure intolérable.

    Lyes LOUFFOK, ancien enfant placé, membre du Conseil National de la Protection de l’Enfance

    Pathétique !

    #enfance #ASE

  • Santé. L’obligation du tiers payant généralisé sera supprimée au 30 novembre
    https://www.ouest-france.fr/politique/institutions/assemblee-nationale/l-obligation-du-tiers-payant-generalise-sera-supprime-au-30-novembre-53

    L’Assemblée nationale a voté dans la nuit de vendredi à samedi la suppression de l’obligation de généraliser le tiers payant au 30 novembre, et la remise prochaine d’un rapport, malgré les critiques de la gauche qui craint une disparition pure et simple.

    Peu après, les députés ont achevé l’examen en première lecture du projet de budget de la Sécu, à l’issue de quatre journées de débats dont une dernière de plus de 15 heures au total. L’ensemble du projet de loi fera l’objet d’un vote solennel mardi.

    Au sujet de ce dernier amendement clé du gouvernement qui a été adopté, la ministre de la Santé a dit souhaiter « changer de méthode » : « il s’agit d’abord de mettre en place les outils » en vue d’un tiers payant « généralisable » mais pas « obligatoire », selon Agnès Buzyn.

    Les socialistes, qui avaient voté cette dispense d’avance de frais au 30 novembre dans le cadre de la loi Santé de Marisol Touraine, ont vivement protesté. C’était « vraiment un progrès social » et « il y a de temps en temps des mesures qui nécessitent du courage », a lancé Joël Aviragnet (Nouvelle Gauche).

    L’Insoumis Adrien Quatennens a déploré la disparition d’ « un des très rares acquis sociaux du quinquennat Hollande » et évoqué « un amendement clientéliste » à l’égard des médecins qui en nombre ne voulaient pas du tiers payant généralisé, synonyme selon eux de lourdeurs administratives.

    « À l’heure de la télémédecine, c’est d’une simplicité biblique » pourtant, a ironisé le communiste Pierre Dharréville, après le vote d’autres mesures dites « d’innovation » dans le cadre de ce projet de budget.

  • Suppressions de postes, manque de matériel et de médicaments : le personnel de l’hôpital de Bastia en grève de la faim
    http://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/suppressions-de-postes-manque-de-materiel-et-de-medicaments-le-personne

    Les personnels du centre hospitalier de Bastia (Haute-Corse) ont lancé lundi 30 octobre une grève de la faim, a rapporté France Bleu RCFM. Les employés dénoncent notamment les suppressions de postes et le manque de matériel et de médicaments.

    De nombreuses banderoles, des tables et des chaises ont été installées dans le hall d’accueil de l’hôpital. Les blouses blanches et bleues, présentes en signe de solidarité, se sont comptées par dizaines. Les personnels de l’établissement avaient annoncé la semaine dernière leur action de grève de la faim, à l’initiative de la CGT.

    Un déficit de 50 millions d’euros

    « Nous sommes conscients que l’État n’aura rien à faire de notre grève de la faim », a confié au micro de France Bleu RCFM Josette Risterucci, l’une des déléguées de la CGT. « D’un autre côté, on ne veut pas bloquer le fonctionnement de l’établissement. De toute façon, dans un mouvement de grève, le personnel est assigné au travail, ce qui est logique. »

    Le syndicat ne sait pas encore jusqu’à quand il poursuivra cette action. Il espère surtout convaincre le ministère du bien-fondé de ses revendications, à savoir la prise en charge par l’État du lourd déficit du centre hospitalier : 50 millions d’euros au total, dont 29 millions d’euros de dettes aux fournisseurs, précise France Bleu RCFM.❞

    Il aura fallut des années de suicides au/du travail pour que la #grève_de_la_faim, forme de lutte employées par sans paiera et prisonniers intègre le répertoire des #luttes_ouvrières dans un contexte où simpose (?) une continuité du travail...
    #hôpital

  • Comment Matignon tente de sortir la ministre Agnès Buzyn d’un embarrassant conflit d’intérêts
    https://www.marianne.net/politique/comment-matignon-tente-de-sortir-la-ministre-agnes-buzyn-d-un-embarrassant

    Toujours est-il qu’avec son numéro d’équilibriste, Matignon désavoue sa ministre sans entrer dans le problème du conflit d’intérêts. Car si la décision n’a officiellement pas encore été prise, Agnès Buzyn n’a pas tranché pour son mari. CQFD, le conflit d’intérêts s’est envolé ! Une stratégie qui tombe doublement à pic, au moment où les arguments d’Agnès Buzyn pour justifier sa position en faveur de l’Inserm commençaient à craqueler… Ce lundi 16 octobre, APMNews a en effet révélé que par exemple, le rapport de l’Igas cité par le cabinet de la ministre pour appuyer sa décision… ne recommande pas la suppression de la personnalité morale des IHU. Il se borne simplement à constater des tensions autour de cette question : « D’aucuns se sont même interrogés sur la nécessité d’accorder aux IHU une autonomie juridique, qui reste l’un des points de tension et de questionnement pour plusieurs interlocuteurs rencontrés pendant la mission, lesquels y voient un risque de multiplication des structures ».

    La séquence laisse l’impression d’un malaise au plus haut sommet de l’Etat. Il aurait sans doute été plus simple pour la ministre de se déporter de ce dossier, comme le décret du 29 mai l’y encourageait. Sauf qu’Agnès Buzyn n’a pas interprété la situation sous cet angle, fait savoir son ministère. « Le dossier des IHU est plus large que celui de l’Inserm, et la ministre de la Santé était forcément impliquée », a ainsi estimé son cabinet auprès du Canard enchaîné. Décidément, cela fait beaucoup de textes aux interprétations flottantes.

    #EnMarche

  • Gouvernement Philippe — Le grand oral d’Agnès Buzyn
    http://www.lemonde.fr/gouvernement-philippe/article/2017/10/24/le-grand-oral-d-agnes-buzyn_5205042_5129180.html

    « Demandez-lui ce qu’elle écoute comme musique », a fini par souffler Chantal Bélorgey, la directrice de l’évaluation médicale de la Haute Autorité de santé (HAS), après avoir énuméré, comme tant d’autres, les qualités d’Agnès Buzyn, son ancienne patronne. La ministre des solidarités et de la santé a souri à notre question, quelques jours plus tard. « J’ai fait vingt ans de piano, joué Chopin, Mozart, mais j’écoute aussi du metal, j’adore Linkin Park [un groupe californien]. Du hard rock aussi. Rien ne m’effraie. »

    Le Monde en #thuriféraire

    thuriféraire – sarasvatiweb
    https://sarasvatiweb.wordpress.com/2016/10/23/thuriferaire

    Il ne faut pas confondre le thuriféraire avec le naviculaire qui lui est le servant d’autel dont le rôle est de porter la navette (la navette est un petit vase de cuivre ou d’ argent où l’on met l’ encens qu’ on brûle à l’ église). Le naviculaire suit le thuriféraire en permanence.

    Je ne suis pas sûr de souhaiter lire la suite des louanges malheureusement bloquées par le #paywall

    • Et de raconter l’été de ses 16 ans où elle fréquentait les salles de metal à New York avec ses cousins musiciens, et traversait bruyamment la ville à l’arrière de choppers, ces puissantes motos américaines.
      Voilà qui donne un peu de fantaisie à une femme à l’allure sage, toujours décrite comme brillante, bosseuse, empathique. Peu connue des Français, qui l’ont pour le moment surtout entendue parler vaccins obligatoires, ancienne et nouvelle formule du Levothyrox, Agnès Buzyn va devoir défendre, à partir du mardi 24 octobre, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’Assemblée. Le texte, copieux, qui concrétise plusieurs promesses sociales d’Emmanuel Macron, est porté par une technicienne novice en politique, et dont on dit qu’elle déteste les conflits.
      Lire aussi : La ministre de la santé dévoile ses pistes pour réduire le déficit global de la « Sécu »
      Son poste au gouvernement coiffe la santé, la famille, les jeunes, les pauvres, les personnes âgées. Cette hématologue de 54 ans, qui a « toujours voté à gauche », mais vient d’adhérer à La république en marche, assure n’avoir jamais songé à entrer en politique. Elle rabroue d’ailleurs sa mère lorsque celle-ci émet l’idée, mi-mai, que sa fille aînée pourrait être la prochaine ministre de la santé. Elle a déjà la tête en Corse, dans ce petit village de Balagne où elle s’apprête à partir quelques jours. Edouard Philippe appelle le lendemain. C’est le patron de l’Assurance-maladie, Nicolas Revel, secrétaire général adjoint de l’Elysée sous François Hollande, qui a notamment glissé son nom.
      « Quand on a passé toute sa vie à s’intéresser à la qualité des soins, c’est une chance », dit-elle. « Aux responsabilités que j’ai occupées, j’ai été bloquée par des choix très peu courageux. J’ai milité pour une hausse du prix du tabac, j’ai obtenu péniblement dix centimes… » Bannir la cigarette est, chez elle, une obsession. « Voir des jeunes fumeuses me rend malade physiquement. » Dans sa vie d’avant, elle les abordait même dans la rue, sous le regard moqueur de ses fils. Le paquet à 10 euros (d’ici à 2020) est l’une de ses premières victoires.
      Il y a encore cinq mois, Emmanuel Macron était pour elle un quasi inconnu. Cet homme, elle ne l’avait croisé qu’une seule fois, trois ans plus tôt. C’était à l’Elysée. Ils étaient vingt autour d’une table pour les derniers arbitrages du plan cancer. Le soir du débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle, elle le regarde, anxieuse, affronter Marine le Pen, espérant « un match par K.-O. ».
      Poids de l’héritage familial
      Agnès Buzyn, qui vit toujours dans le quartier de son enfance, le Paris intello du 5e, à deux pas du jardin du Luxembourg, n’a pas participé à la campagne, mais elle coche toutes les cases pour s’installer avenue de Ségur, où le président souhaite un médecin. Elle a non seulement mené une carrière exemplaire comme spécialiste de la greffe de moelle, mais, grâce à son passage à la tête de trois institutions sanitaires – l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en plein accident de Fukushima, l’Institut national du cancer (INCa) où elle a porté le troisième plan cancer, puis la Haute Autorité de santé –, elle connaît aussi les arcanes du système de santé français.
      Lire aussi : La médecin Agnès Buzyn nommée ministre des solidarités et de la santé
      A 14 h 56, mercredi 17 mai, Agnès Buzyn, d’un SMS, invite ses parents à regarder l’annonce du gouvernement à la télévision. « Aie une pensée pour mon oncle Perel, ta grand-mère et Simone Veil », lui répond son père quelques minutes plus tard. Tout le poids de l’héritage familial est là, dans ces quelques mots. Son père, Elie Buzyn, chirurgien orthopédiste, déporté à Auschwitz, est le seul survivant de sa famille. C’est son oncle, médecin, qui l’a recueilli à Paris. La mère d’Agnès Buzyn, Etty, psychanalyste aux origines juives polonaises, fut une enfant cachée pendant la guerre.
      Quant à Simone Veil, elle aussi rescapée des camps et emblématique ministre de la santé, aujourd’hui promise au Panthéon, elle fut sa belle-mère pendant huit ans. En juin 1985, à 22 ans, Agnès Buzyn épouse son fils Pierre-François – rencontré dans la salle d’attente d’un dentiste –, avec qui elle aura deux garçons. Elle dit avoir vécu son entrée au ministère « comme un passage de relais ».

      La pertinence des soins
      Agnès Buzyn est l’aînée de trois. Son frère est designer automobile à Los Angeles ; sa sœur, photoreporter, suit aussi bien Thomas Pesquet à l’entraînement que les forces kurdes engagées dans la bataille de Rakka. Avec deux ans d’avance, au sortir du cocon de l’Ecole alsacienne, la jeune fille, abonnée à La Recherche depuis ses 13 ans, choisit médecine, comme son père. Les jeudis après-midi passés avec lui au bloc opératoire à défaut d’aller voir le film ou l’expo promise – « J’étais souvent rappelé pour une urgence », confesse-t-il – ont certainement joué. Avec le recul, elle se demande si le destin de sa camarade morte d’une leucémie au CP ne l’a pas aussi influencée. « Comme si j’avais internalisé la leucémie comme l’emblème de la maladie mortelle, l’emblème de l’horreur. »
      Le père a ses maximes – « Les soins doivent être accessibles à tous », « Le bon chirurgien est le chirurgien qui n’opère pas » –, qu’on entend en écho quand sa fille dit vouloir revenir à un mode de financement de l’hôpital dont le critère ne sera plus seulement le nombre d’actes réalisés, mais qui prendra davantage en compte « la pertinence des soins ». Sur l’hôpital, il ne faut pas la chercher. Un député communiste en a fait les frais, fin septembre, lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Il l’invitait à venir découvrir « l’accablant quotidien des hospitaliers ». La réponse fuse. « M. le député Jumel, contrairement à vous, je n’ai pas besoin d’aller visiter les hôpitaux, j’y ai passé vingt-cinq ans de ma vie ! »
      Ces années-là, c’était douze heures par jour (8 heures-20 heures) à Necker, une ou deux gardes par semaine, un week-end sur trois. Elle ne rentre pas pour les devoirs des enfants, parfois trop tard pour dîner. Le pronostic des patients dont elle s’occupe, atteints de leucémie myéloïde chronique, est catastrophique. Aucun ne survit plus de cinq ans. « Nous nous sommes attaqués à une maladie dont beaucoup disaient que c’était un combat perdu, que les malades ne guériraient pas », précise Norbert Ifrah, l’actuel président de l’INCa.

      Un petit clan d’« hématos », dix ultra-spécialistes, part en guerre contre ce mal qui frappe au hasard. Agnès Buzyn en est longtemps la plus jeune. Il y a deux fronts. D’un côté, les patients. C’est lourd. Parfois insoutenable. On les soutient, on leur assure une disponibilité de chaque instant, puis on s’effondre lorsqu’ils quittent la pièce. Il arrive qu’on pleure avec eux. « La mère du petit Nathan…, se souvient la ministre. Je devais l’hospitaliser dans les douze heures. Avant de venir, elle m’a demandé de lui laisser endormir son fils une dernière fois. Elle est morte le lendemain. » « Et ces mères qui ont donné leur dernier biberon dans mon bureau… »

      « Nécessaire » lien avec l’industrie
      Les patients, et puis la recherche. Après la visite du matin, il y a ces heures passées au laboratoire à mettre des cellules en culture. La greffe de moelle a longtemps été la seule arme des hématologues, mais un patient sur deux mourait dans les trois mois. L’arrivée du médicament Gleevec, « la nouvelle munition dans la guerre contre le cancer », annonce la « une » du Time, le 28 mai 2001, est une révolution.

      C’est l’époque où elle travaille avec l’industrie. « C’était nécessaire », répond-elle à ceux qui lui reprochent aujourd’hui ses liens avec Bristol-Myers Squibb et Novartis. « C’était le premier médicament qui évitait la greffe de moelle. » Mais elle assure que l’argent touché pour ces essais cliniques est reversé « à l’association Robert-Debré à laquelle adhèrent 100 % des professeurs des hôpitaux de Paris. Certains sont allés au resto. Moi, je n’ai jamais utilisé un centime pour financer autre chose que l’achat de matériel, ou des congrès aux infirmières ». Après sa nomination à l’INCa, elle dit ne plus avoir accepté un seul café de l’industrie. « Et depuis dix ans, en congrès, je sors acheter mon jambon-beurre. »
      Sa vie organisée entre l’hôpital et la recherche lui convenait parfaitement, mais la succession de son chef de service à Necker tourne mal. « J’ai été victime de harcèlement moral. J’allais mourir, j’aurais pu me suicider », dit-elle. On change ses prescriptions, elle ne le supporte pas. « Les directeurs d’hôpitaux et ministres » alertés de la situation « ont tous brillé par leur courage ». La présidence du conseil d’administration de I’IRSN, en 2008, aura des airs de porte de sortie.

      Des idées bien arrêtées
      Est-ce la misogynie et le machisme des mandarins dont elle a souffert – elle a expliqué au Journal du dimanche avoir « eu affaire à des comportements très déplacés » au cours de sa carrière – son éducation, le fait d’être mère de trois garçons, l’influence de Simone Veil, ou un peu de tout cela à la fois, qui la poussent à être particulièrement vigilante à la place des femmes dans la société ? Elle ne brandit pas son féminisme en étendard, mais refuse d’intervenir dans un colloque si le programme annonce moins d’un tiers d’oratrices. Lorsqu’elle arrive à la Haute Autorité de santé, en 2016, elle s’attelle à féminiser un collège exclusivement masculin.

      Lire aussi : Agnès Buzyn dénonce le harcèlement sexuel qu’elle a subi lorsqu’elle était médecin

      Agnès Buzyn ne comprend en revanche pas que l’on évoque un possible conflit d’intérêts avec son mari, Yves Lévy, père de son dernier fils et actuel patron de l’Inserm, l’Institut de la recherche médicale. Jusqu’au 29 mai, l’organisme avait pour cotutelle le ministère de la santé et celui de la recherche. Depuis, c’est Matignon qui gère pour la santé. « Je ne décide ni du budget de l’Inserm ni du salaire de mon mari », s’agace-t-elle. La question de la démission de son époux s’est-elle toutefois posée au moment d’accepter d’entrer au gouvernement ? « [Si cela avait dû être le cas], je n’aurais pas pris le poste. »
      Agnès Buzyn a parfois des idées bien arrêtées – comme sur l’intérêt d’élargir le nombre de vaccins obligatoires –, mais elle revendique un changement de méthode par rapport à sa prédécesseure. « J’écoute les gens, je pense éviter le dogmatisme au maximum. » Le monde de la santé est sous le charme. « Elle a renoué le dialogue avec les médecins libéraux », note Jean-Paul Ortiz, le président du premier syndicat du secteur, la CSMF. « C’est le jour et la nuit par rapport à Marisol Touraine », confirme Catherine Mojaïsky, la présidente de l’un des deux syndicats de dentistes.
      Le jour de sa nomination, la ministre s’est tout de même demandé si, comme à l’INCa et à la HAS, elle ne garderait pas une consultation. « Je ne me voyais pas abandonner mes malades. Et puis, j’adorais mon métier. » Le président n’y était visiblement pas opposé, mais elle y a renoncé par peur de manquer à la règle qu’elle s’est toujours fixée : les malades sont prioritaires. Par crainte, aussi, qu’une erreur médicale nuise au gouvernement. Son ancienne vie s’est brutalement rappelée à elle, cet été, lors d’une visite à l’hôpital Trousseau, à Paris. Elle a entendu les bruits, senti les odeurs si caractéristiques d’un service de réanimation… « Ce que je fais est utile, mais cela me manque », confie-t-elle, très émue. La veille de la présentation du PLFSS, fin septembre, elle était encore plongée dans un article de The New England Journal of Medicine.

      Ben je l’ai demandé. Le seul argument potable c’est de refuser la mesure de performance au nombre d’actes. On verra peut-être comment la logique comptable se perfectionne en abandonnant ces critères inéficients pour ses propres objectfs...
      Sinon, y a pas de «conflit d’intérêt» (comme ils disent alors que l’entente est bien plus fondamentale que cela), elle mange des jambons beurre. Et elle aime les patients et la recherche. Moi, leur argument hard rock métal, y z’ont beau citer Dolto et Auschwitz ailleurs, ça renforce ma méfiance en tout cas.

      #PLFSS #gauchededroite #santé #industrie

  • Le tiers payant généralisé repoussé sine die
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/10/23/le-tiers-payant-generalise-repousse-sine-die_5204775_1651302.html

    C’est l’épilogue du long conflit qui a opposé les médecins libéraux au gouvernement pendant une partie du quinquennat de François Hollande. Invoquant des obstacles « techniques », la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé, dimanche 22 octobre, dans un entretien au Journal du dimanche, que le tiers payant obligatoire ne serait pas généralisé à partir du 30 novembre, comme le prévoit la loi santé votée en décembre 2015.

    « Il n’est pas faisable, donc ça ne sert à rien de parler d’une obligation », a-t-elle répété au « Grand Jury »-RTL-LCI, en s’appuyant sur les conclusions d’un rapport de l’inspection générale des affaires sociales qui devait être rendu public lundi 23 octobre. Critiquant sans la nommer sa prédécesseure au ministère de la santé, Mme Buzyn a regretté « qu’on vote des lois sans se préoccuper de savoir si c’est faisable ».
    […]

    Le tiers payant généralisé est-il pour autant enterré ? « Généralisable » signifie que « toutes les personnes qui en ont besoin puissent y accéder », a fait valoir Mme Buzyn dimanche, sans pour autant fixer de nouveau calendrier pour cet objectif. Pour Claude Pigement, qui avait introduit la mesure dans le programme santé de François Hollande en 2012, le dispositif est désormais « renvoyé aux #calendes_grecques  ». « Après l’abandon de l’ISF, celui du tiers payant généralisé, il y a une cohérence dans ces abandons », tacle l’ancien responsable santé du PS.

    lever de boucliers des médecins -> #obstacles_techniques

  • "Comment nous allons sauver la Sécurité sociale", Agnès Buzyn, ministre de la santé
    http://www.lejdd.fr/politique/agnes-buzyn-au-jdd-comment-nous-aller-sauver-la-securite-sociale-3470834

    Le traditionnel discours du "sauvetage" (cf Unedic) lorsqu’il s’agit de jeter par dessus bord une part de la population.

    L’article n’est pas en accès libre, contrairement à celui ci
    Santé : Agnès Buzyn, l’atout social d’Emmanuel Macron (sic)
    http://www.lejdd.fr/politique/sante-agnes-buzyn-latout-social-demmanuel-macron-3471269
    Une sociale killeuse, en fait : "Le burn out n’est pas une maladie professionnelle", dit-elle
    http://lelab.europe1.fr/le-multiplex-du-dimanche-22-octobre-avec-bayrou-buzyn-ciotti-et-le-mai

    Un résumé du plan d’économie : La ministre de la santé dévoile ses pistes pour réduire le déficit global de la « Sécu »
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/10/22/la-ministre-de-la-sante-devoile-ses-pistes-pour-reduire-le-deficit-global-de

    La chasse aux économies est lancée. Dans Le Journal du dimanche (Le JDD) du 22 octobre, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, évalue à 30 % les dépenses de l’Assurance-maladie qui ne sont « pas pertinentes » et elle explique comment elle entend traquer les actes « inutiles » dans les hôpitaux.

    Pour réduire de 3 milliards d’euros le déficit global de la Sécurité sociale en 2018, « il y a une marge de manœuvre énorme sans toucher à l’égalité des chances », argue-t-elle. Alors que l’Assemblée nationale doit engager la semaine prochaine l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale (#PLFSS), Mme Buzyn détaille quelques axes d’économies et de meilleure utilisation des ressources.

    Cela commencera par « favoriser l’ambulatoire [hospitalisation de courte durée] » : « En chirurgie, par exemple, l’objectif est qu’en 2022, sept patients sur dix qui entrent à l’hôpital le matin en sortent le soir, contre cinq aujourd’hui, explique la ministre. Nous allons fermer les lits qui ne servent à rien ou les réorienter vers de nouveaux besoins et lutter contre les opérations inutiles ou les actes réalisés deux fois. »

    Mutualiser certaines dépenses

    Mme Buzyn estime que les hôpitaux pourraient en outre « économiser 1 milliard d’euros en mutualisant certaines dépenses, comme les achats de médicaments ». Enfin, elle met en avant sa méthode pour réformer le financement des hôpitaux en créant des « modes de tarification centrés sur la pertinence des soins », par exemple en octroyant « un bonus, un intéressement dès lors qu’ils répondront aux objectifs de qualité, de pertinence et d’efficience ».

    Parallèlement, la ministre entend renforcer la lutte contre les fraudes à l’Assurance-maladie. « Il faut cesser d’être laxiste avec ceux qui abusent d’un système généreux », dit-elle, évoquant notamment la hausse des arrêts de travail : « Jusqu’à quand l’Assurance-maladie palliera-t-elle les défaillances du management au travail ? »

    La Sécurité sociale « multiplie les contrôles en croisant les fichiers informatiques », et en 2016, la fraude relative aux cotisations et aux prestations « s’est élevée à 1,2 milliard d’euros, et le chiffre ne cesse de croître », avance-t-elle. En 2017, le déficit cumulé du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse doit atteindre 5,2 milliards d’euros. La branche maladie resterait déficitaire de 800 millions d’euros.

    Le cas du tiers payant

    Autre point abordé par la ministre, le tiers payant. Celui-ci « fonctionne » pour les patients remboursés à 100 % par l’Assurance-maladie – bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), femmes enceintes et patients atteints d’affections de longue durée –, mais « nous ne sommes pas prêts techniquement à l’étendre », dit Mme Buzyn.

    "L’égalité des chances" de ne pas pouvoir se soigner progresserait. Fermer des lits, c’est la politique qui a été applique à la psychiatrie depuis plus de trois décennies. Mais bon, tanqué sur un brancard avant d’être lourdé au plus vite, c’est déjà bien.

    Elle a travaillé pour les labos :
    https://seenthis.net/messages/599748
    Son dircab est... assureur :
    https://seenthis.net/messages/599963

    #santé #fermer_des lits #arrêts de travail #contrôle #austérité

  • EPHAD. Le cri d’alarme inédit des salariés et directeurs de maisons de retraite, Gaëlle Dupont
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/20/le-cri-d-alarme-inedit-des-salaries-et-directeurs-de-maisons-de-retraite_520

    Le cri d’alarme inédit des salariés et directeurs de maisons de retraite
    Les professionnels des Ehpad ont lancé un appel au secours commun à Emmanuel Macron pour en finir avec les mauvaises conditions d’accueil.

    « Faites un test : levez-vous le matin, faites votre toilette, votre lit, mettez-vous à petit-déjeuner, chronométrez-vous, vous verrez que vous ne tiendrez pas en quinze minutes. Et pourtant vous êtes en bonne santé. » Le défi est lancé par Anne-Sophie Pelletier, membre de la CGT, ancienne porte-parole des aides-soignantes en grève de la maison de retraite Les Opalines, à Foucherans (Jura). Quinze minutes, c’est le temps dont ces professionnelles disposent pour accompagner dans ces tâches les personnes âgées dépendantes hébergées dans l’établissement où elle travaille. A Foucherans, la grève a duré d’avril à juillet, deux postes supplémentaires ont été obtenus, « mais le sous-effectif perdure ». Comme dans tous les Ehpad de France.

    C’est ce qu’ont dénoncé, dans une lettre ouverte au président de la République rendue publique jeudi 19 octobre, cinq syndicats de salariés du secteur médico-social (CGT, FO, UNSA, CFDT, CFTC) et l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). La démarche est inédite. Parce que l’heure est grave, selon les auteurs de l’appel.

    « Terrible angoisse »

    « Malgré les évolutions du secteur (…), la situation reste extrêmement tendue au regard des besoins et attentes des personnes âgées, écrivent-ils. Ces dernières entrent en établissement avec des handicaps physiques et psychiques de plus en plus importants, auxquels s’ajoutent parfois des pathologies psychiatriques pour lesquelles les personnels ne sont pas préparés ; les personnes âgées sont insuffisamment accompagnées dans les actes de la vie quotidienne, les familles s’épuisent et les professionnels sont au bord de la rupture. »

    Des statistiques de la Caisse nationale d’assurance-maladie montrent une fréquence des accidents du travail trois fois supérieure à la moyenne dans ce secteur d’activité. « La qualité de vie au travail des salariés a une influence directe sur la qualité de séjour des personnes, observe Jean-Claude Stutz, secrétaire national adjoint de l’UNSA Santé-sociaux. Quand on sait que certains directeurs ont pour objectif que leurs résidents aient à manger une fois par jour, c’est inacceptable. »

    « On est dans un soin technique, renchérit Anne-Sophie Pelletier. Comment attirer des jeunes avec des conditions de travail pareilles ? » Elle dénonce également un « glissement de tâches » : « On envoie du personnel de ménage non formé distribuer des médicaments. »

    Les syndicats de salariés et l’association des directeurs d’établissement (qui rassemble secteurs public, associatif et privé) réclament à l’unisson une augmentation du taux d’encadrement obligatoire dans les Ehpad, même si l’objectif final ne fait pas l’unanimité. Les syndicats veulent dix soignants pour dix personnes âgées hébergées, l’AD-PA huit pour dix. Aujourd’hui, ce taux est de 5 pour 10. « C’est une moyenne, rappelle Pascal Champvert, le président de l’AD-PA. Dans certains cas, on peut avoir un aide-soignant pour 50 résidents la nuit, un pour 20 l’après-midi. »

    Sous-dotation

    Une enquête en ligne lancée en mars par la CFDT Santé à destination des personnels paramédicaux, à laquelle 2 587 ont répondu, a montré une charge de travail particulièrement lourde. Les personnes interrogées déclaraient avoir eu la charge de 28 patients en Ehpad dans la journée, et 35 patients en Ehpad avec unité Alzheimer, un record. « La sécurité et la dignité des patients ne sont pas assurées, affirme Nathalie Canieux, secrétaire générale de la CFDT Santé-sociaux. Une terrible angoisse monte de ces établissements. »

    Les salariés font état d’amplitudes horaires considérables, et d’une frustration importante. « Nous ne sommes pas suffisamment pour bien s’occuper des résidents, relate une salariée anonyme. La plupart du temps, ils nous demandent de rester un peu plus longtemps, ils aimeraient parler, mais nous n’avons pas le temps pour cela. Et même les soins comme les toilettes, parfois nous les faisons vite, trop vite. »

    Lire aussi : Les députés s’alarment des conditions de travail dans les maisons de retraite
    http://lemonde.fr/societe/article/2017/09/14/ehpad-les-deputes-s-alarment-des-conditions-de-travail_5185588_3224.html

    Les signataires de l’appel dénoncent la sous-dotation financière du secteur et appellent à suspendre une réforme visant à harmoniser les ressources entre les établissements. « Il s’agit de prendre aux moins pauvres que d’autres pour donner aux plus pauvres, décrit Luc Delrue, secrétaire fédéral de FO Santé. Nous contestons cette logique de fonctionnement au sein d’une enveloppe financière constante. D’autant que les départements, qui financent également les Ehpad par l’allocation personnalisée d’autonomie, sont eux-mêmes étranglés par la baisse des dotations de l’Etat. » Le reste à charge pour les personnes âgées et leurs familles demeure, lui, très élevé. Ce sont elles qui financent 60 % du fonctionnement des établissements.

    Les signataires dénoncent en outre la baisse des contrats aidés, nombreux dans les maisons de retraite. Ils réclament une réorganisation du financement de l’aide à domicile et un renforcement de la formation des personnels du secteur. « Si l’Etat ne nous donne pas de signe sérieux, il faudra poser le problème de l’organisation d’une grève dans toute la France », prévient Luc Delrue.

    « On ne les met pas au lit, on les jette » : enquête sur le quotidien d’une maison de retraite, Florence Aubenas, 18.07.2017

    Une dizaine d’aides-soignantes de la maison de retraite Les Opalines, à Foucherans, ne travaillent plus depuis 100 jours, dans le silence national absolu.

    C’était un matin comme les autres. Il était 7 heures en salle de relève, le début du service, les filles se tenaient prêtes dans leur uniforme blanc. Quelqu’un croit se souvenir que l’une pleurait déjà, mais pas très fort. Personne n’y faisait attention, l’habitude. La question rituelle est tombée : « Est-ce que vous êtes au complet ? »

    La réponse, elles la connaissent toutes aux Opalines, un Ehpad – un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – à Foucherans, dans le Jura. Chaque jour ou presque, les équipes d’aides-soignantes tournent en sous-effectif, pas de remplacement, ni des absentes ni des malades. Et toutes savent comment ça se passe dans ces cas-là derrière les portes fermées des chambres, ce qu’il leur faudra faire pour boucler le service à temps.

    Une deuxième fille s’est mise à pleurer. C’était un matin comme les autres aux Opalines, mais peut-être le matin de trop. Depuis le 3 avril, une dizaine d’aides-soignantes mènent la grève la plus longue de France dans un silence national absolu.

    Aux Opalines de Foucherans, 77 résidents, il faut savoir où on est. Certains ont vendu leur maison pour entrer ici. « Maman a élevé huit enfants seule, on voulait le mieux pour elle. On a attendu une place deux ans », raconte une fonctionnaire.

    Dans cet établissement privé, les prix surplombent ceux de la région : 2 500 euros par mois contre 1 800 euros en moyenne, notamment dans le public. Le bâtiment a belle allure ; il a été inauguré il y a cinq ans, compte un jardin et de vastes chambres. Dans la salle à manger – on ne dit pas le réfectoire –, le personnel porte nœud papillon et chemise blanche, on sert du vin en carafe et l’apéritif le dimanche.
    Salaires planchers

    Le personnel en grève dénonce des conditions de travail incompatibles avec le respect de la dignité des patients et une absence de dialogue avec la direction.

    « Quand papa est arrivé, il était ébloui. Il répétait : “C’est plus beau qu’un hôtel !”, dit un fils. Lui se souvient pourtant d’impressions fugitives, des sonnettes appelant dans le vide, un lit resté souillé, le pas-le-temps, le pas-toujours-très-net. Mais dans ces endroits-là, on ne pose pas vraiment de questions et on n’a pas vraiment de réponses. Chacun regarde ailleurs, espérant se convaincre qu’on ne pourrait pas mieux faire. »

    A Foucherans, aucun mauvais traitement n’a d’ailleurs été signalé, ni rien d’exceptionnel. Le tragique est là, d’une certaine façon : c’est la vie quotidienne dans un Ehpad qu’une poignée de filles à bout de souffle vient soudain de mettre à nu.

    Sur le parking de l’établissement, un vent brûlant secoue la tente des grévistes. On dit « les filles » bien qu’il y ait aussi un garçon, tant le métier est estampillé « boulot de femme », avec son lot d’ingratitudes et ses salaires au plancher : 1 250 euros net à Foucherans, pour des journées de dix heures et deux week-ends travaillés.

    « Les filles », donc, s’efforcent de paraître vaillantes, mais on les sent à cran à plus de trois mois de grève, balançant de l’euphorie au désespoir. A ce stade d’épuisement, elles se sont mises à raconter ce qu’on ne partage pas d’habitude, ou alors seulement entre soi, et encore pas toujours.

    L’une commence, tout doux : « Le matin, on les lève sans leur demander leur avis. On sait déjà qu’on n’aura pas le temps : quinze minutes pour la toilette, l’habillement, le petit déjeuner, les médicaments. Alors, il faut choisir. Est-ce qu’on lave les cheveux ? Ou les dents ? La douche hebdomadaire, c’est rare qu’on la tienne. »
    Certains résidents sont nourris à la cuillère, des plats mixés. « Il m’arrive d’en avoir cinq ou six en même temps », dit une grande brune. Elle tend les bras, mimant le buste qui pivote à toute allure. « J’ai l’impression de faire du gavage. »

    Cadences infernales

    Et d’un coup, le piquet de grève ressemble à un confessionnal dans la fumée des cigarettes. « Quand je rentre à la maison, je suis une pile électrique, explique une autre. Je me sens mal d’avoir dit à celui-là : “Dépêchez-vous !” Comment il peut faire, il a 90 ans ! On cautionne. Je culpabilise. »

    Soudain, les images se mettent à défiler sous la tente des grévistes, les couches qu’on change alors que le résident est debout, en train d’avaler son goûter. Tenir la cadence, toujours. Une autre raconte l’angoisse qui monte à mesure que le soir tombe dans les chambres des Opalines.

    « Vous serez là demain ? », demande un homme à l’aide-soignante. Il est dans les choses graves, il veut raconter. La « fille » répond : « Je reviens tout de suite. » Bien sûr, elle ne revient pas. « On ne fait que leur mentir. » Temps du coucher : 3 min 41. « On ne les met pas au lit, on les jette. » Il faut trouver la bonne distance, ne pas s’attacher, recommandent les formateurs. « C’est difficile. On vit dans leur intimité, on leur lave le sexe », dit l’une. Elle se souvient de l’enterrement d’un résident, où elle en avait appris davantage sur lui que pendant ses années à l’Ehpad.

    Il serait rassurant de voir Foucherans comme une exception. Pas du tout. Il se situe dans la moyenne nationale, avec environ 55 professionnels pour 100 résidents. Pas suffisant. Tout le monde sait qu’il en faut au moins 80. C’est le cas en Allemagne ; la Suisse ou les pays nordiques en sont à 1 pour 1. La France, en revanche, n’a entériné aucune norme – question de budget –, et le secteur compte plus d’accidents et de maladies professionnels que le BTP. Sous la tente des grévistes, une dame dépose en solidarité un sac de courses, pris au supermarché en face. Depuis trois mois, « les filles » vivent de collectes et de colis alimentaires. Elles ont de 20 à 50 ans.

    A Foucherans, des résidents appellent les aides-soignantes « les courants d’air ». Des surnoms circulent, « la libellule » ou « la danseuse étoile ». « Vous avez vu comme elles sont fatiguées ? C’est à cause de nous. J’ai honte », dit madame Z., 91 ans. Parfois, elle voudrait qu’on la conduise aux toilettes : « Je vois qu’elles n’en peuvent plus. Alors je fais dans ma couche. »

    Mais surtout, ne rien dire aux enfants. Ne pas les inquiéter. Monsieur D., 83 ans, est le seul à pousser le déambulateur jusqu’au piquet de grève. « On sait que vous allez les voir », lui aurait glissé l’encadrement. Lui se récrie : « C’est mon droit. » Certains auraient été convoqués pour avoir témoigné. « A table, personne n’en parle, on n’a pas de voix là-dedans », dit monsieur D.

    Questions de principes

    Et à leur tour, les résidents évoquent les histoires terribles et minuscules, qui forment ici leur univers. « Ceux dont les proches rouspètent arrivent à se faire entendre. Mais quand on est tout seul, sans visite, sans famille, on n’existe pas », dit l’une.
    Pour l’inauguration de l’Ehpad, en 2012, « les huiles du département avaient été invitées à boire le champagne. Nous, on était parqués au premier étage sans une cacahuète. Rien de grave, bien sûr, mais ça donne une idée de notre place ici », raconte un autre.

    Un grand soir, pourtant, reste dans les mémoires : « la révolte des raviolis ». Deux repas de suite, des raviolis avaient été servis, « et en petite quantité », se souvient une dame. Toute la salle à manger avait posé la fourchette. « On était fières d’eux », dit une aide-soignante. Pour pallier le débrayage, des vacataires ont été réquisitionnés et quatorze résidents transférés provisoirement.

    Au-delà des Opalines, « c’est le système entier qui génère des formes de maltraitance, une situation totalement niée par notre société, explique Pascal Champvert, de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Je ne vous dirai pas le nombre de politiques qui m’ont expliqué : “Je ne veux pas le voir, ça me fait trop peur.” »

    En 2012, une proposition avait fait scandale : Jean-Marie Delarue, alors contrôleur des lieux de privation de liberté, revendiquait d’inspecter les Ehpad, comme les prisons ou les hôpitaux psychiatriques. « Un risque important existe d’atteintes aux droits fondamentaux, y compris involontaires », plaide Delarue aujourd’hui encore. Refus du gouvernement.

    Dans le bureau de Véronique Steff, directrice de Foucherans, on entend gazouiller les oiseaux dans la volière et la télé dans le salon. La directrice est à cran. Elle reconnaît « un planning tendu » depuis des mois, « une fatigue des salariées ».

    Deux postes d’aides-soignantes ont été créés pour tenter d’apaiser la grève, grâce à Pierre Pribile, directeur général de l’Agence régionale de santé, qui finance le volet médical des Ehpad, y compris privés.
    De leur côté, « les filles » ont abandonné une revendication : 100 euros d’augmentation par mois. Les pourparlers buttent encore sur la prime du dimanche, fixée à 23 euros, même pas de quoi faire garder les enfants. Les grévistes demandent qu’elle soit doublée. « Ce n’est pas grand-chose », laisse tomber Philippe Gevrey, directeur général de la SGMR-Opalines, dans une interview au Progrès (il n’a pas répondu au Monde). Mais il y voit une affaire de principe.

    Huitième groupe privé français, la SGMR a prévu des négociations globales pour ses 46 Ehpad à l’automne : pas question de lâcher quoi que ce soit avant. Un accord sur une « indemnité exceptionnelle » pourrait débloquer la situation. « Les grévistes y sont d’autant plus attachées qu’elles veulent la reconnaissance par la direction qu’elles en ont bavé », explique la préfecture. Les filles demandent 600 euros. La SGMR bloque : ce sera 375 euros ou rien du tout.

    « Vocation »

    « On ne se bat plus seulement pour les sous, mais pour la dignité », dit Anne-Sophie Pelletier, porte-parole du mouvement. Longtemps, aux Opalines, les filles ne se plaignaient même pas entre elles, par peur d’un conseil disciplinaire.

    Quand elles ont osé le mot « grève », au printemps, « la coordinatrice a posé son stylo et elle a rigolé », se souvient l’une. Puis un cadre leur a lancé : « Vous n’aurez rien, ni aujourd’hui ni demain ni jamais. » Anne-Sophie Pelletier reprend : « On ne s’est pas senties écoutées. » Les autres la regardent comme si elle avait traversé la ligne de feu : « Anne-Sophie est cramée. Qu’est-ce qui lui arrivera après la grève ? Et à nous toutes ? »

    Ici, on se souvient de Melissa, une employée modèle, virée en 2015, alors qu’elle comptait monter une section CGT. « J’ai pas pleuré devant eux, j’ai attendu d’être dans la voiture », dit cette dernière.
    A Foucherans, seules des salariées en contrat à durée indéterminée (CDI) font grève, mais aucune parmi la dizaine en contrat à durée déterminée (CDD). Cynthia ne se le serait pas permis non plus, à l’époque où elle bossait là.

    D’août 2012 à février 2015, elle a enchaîné 79 contrats précaires. Sans permis, sans diplôme, elle ne disait jamais non. Elle a même fini sa vacation le jour de son licenciement, pour une histoire de planning. « Il faut s’écraser. On est des pions », dit-elle. Les prud’hommes lui ont donné raison ; à Melissa aussi. D’autres Ehpad ont déjà fait grève, sans fédérer de revendications nationales. A Foucherans, la CGT et la CFDT ont apporté leur soutien.

    Sous la tente, « les filles » parlent de vocation. « On aime notre travail. » Et puis, il y a les crédits de la maison, de la voiture. « Ailleurs, il faudrait repartir en CDD, ça fait peur. » La grève vient de passer les cent jours, leurs familles en ont pris un coup. Les filles ont envoyé un SOS à la préfecture. « Qu’est-ce qu’il faudrait faire, maintenant ? Qu’une de nous se suicide sur le parking ? »

    #soins #personnes_âgées #Ephad #grève passée, grève à venir

    • #Ephad : Chez Orpea, la fin de vie se paye au prix fort, Mathilde Goanec, Mediapart, 29/1/18

      Le groupe Orpea est un poids lourd de la prise en charge des personnes âgées. Dans son établissement de Neuilly, familles, résidents et salariés dénoncent de graves dysfonctionnements, malgré des prix exorbitants. À Agen, dans une autre résidence du groupe, une femme est décédée sous les coups d’une autre, posant la question de la prise en charge psychiatrique en Ehpad.

      L’habit ne fait pas le moine, et c’est encore plus vrai pour les maisons de retraite. Dans l’établissement Les Bords de Seine du groupe Orpea de la très chic ville de Neuilly, près de Paris, les codes du luxe sont posés dès l’entrée. Moquette moelleuse partout au sol, de grands bouquets de fleurs fraîches sur des tables d’appoint, d’élégants fauteuils capitonnés dans la magnifique salle à manger. L’ambiance feutrée masque pourtant un cocktail de défaillances classique des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en France. Le sous-effectif chronique, combiné à des économies de bouts de chandelle, finit par produire souffrance au travail pour les salariés et maltraitance pour les résidents.

      Neuilly n’est pas une anomalie, c’est tout un secteur qui est à bout : le 30 janvier 2018, une grève nationale rassemble de manière inédite les syndicats du secteur (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et Sud), un mouvement soutenu par l’AD-PA (l’association des directeurs au service des personnes âgées), ainsi que la Fédération hospitalière de France. Une pétition, rédigée en soutien par trois médecins à cette occasion, a déjà dépassé les 300 000 signatures.

      Aux Bords de Seine, où la chambre est tarifée autour de 10 000 euros, prix qui peut flirter tout compris autour des 15 000 euros mensuels, le contraste entre l’affichage et le récit des gens qui y vivent ou travaillent est saisissant. « La vitrine est luxueuse mais lorsque l’on gratte, ce n’est pas joli-joli », affirme Yveline Chabot-Canville, la fille d’une ancienne résidente. « On a déjà retrouvé ma mère à 15 heures, toujours en chemise de nuit, qui baignait dans sa couche trempée. Les draps aussi étaient trempés par l’urine. » D’après des témoignages de salariés que nous avons pu recueillir, ce cas n’est pas isolé. Poches urinaires prêtes à craquer, draps souillés par les excréments, pyjamas pleins des urines de la nuit… Les matins peuvent être difficiles. « Ils jouent la carte du haut de gamme, très bien ! Mais si c’est pour donner de l’argent aux fleuristes, je préfère qu’on supprime les orchidées », grogne le fils d’un résident.

      Interrogé sur cette situation, le groupe Orpea concède « des difficultés inhérentes à la prestation de services 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 », sans répondre précisément à nos questions (dans l’onglet Prolonger, nous reproduisons les échanges et notre liste d’interrogations). Mais pour le groupe, deuxième gestionnaire d’Ehpad en France, les problèmes font partie du passé : « L’établissement des Bords de Seine a pu y être confronté sur une période donnée ; mais grâce à nos audits réguliers et indicateurs de suivi, nous avons mis en place les actions nécessaires, avec l’ensemble de l’équipe, pour y remédier de manière réactive. » Quant à l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, chargée du contrôle de ce type d’établissement, elle confirme avoir effectivement été destinataire de réclamations en 2016. « Toutes ont été examinées et plusieurs rencontres ont été organisées entre la direction de l’établissement, l’ARS et le conseil départemental. L’établissement a fait preuve d’une attitude positive et constructive et s’est engagé à mettre en œuvre des mesures en vue d’améliorer ses pratiques. » L’ARS assure n’avoir pas reçu de nouvelles réclamations en 2017.

      Ce qui va suivre, issu de témoignages récents, ressemble pourtant à une mauvaise liste à la Prévert. Les familles se plaignent que l’établissement rogne sur les produits les plus élémentaires, comme les protections urinaires ou le papier toilette : « Il y a régulièrement des ruptures de stock pour les protections, il faut sans cesse réclamer, ou alors elles ne sont pas adaptées pour les femmes donc ça déborde, raconte une proche d’un résident. Et on ne change les personnes dépendantes que deux fois par jour. Imaginez un bébé, pensez-vous que le changer deux fois par jour soit suffisant ? »
      Les économies ne sont pas réservées aux personnes âgées, elles touchent également le matériel mis à la disposition des soignants. « Nous manquons de gants, et ceux qui nous sont fournis sont de mauvaise qualité et se déchirent, se plaint une salariée, qui souhaite rester anonyme. On nous dit de prendre du papier pour essuyer les fesses. Ou les draps, les taies d’oreiller. » Une autre soulève la difficulté de faire face aux proches, logiquement ulcérés par ce type de traitement. « Voir son père ou sa mère, qu’on a tant aimé, être traité comme ça, c’est horrible », souffle l’aide-soignante. « On sait bien qu’on n’habille pas bien, qu’on ne lave pas bien. Faire face aux familles sachant ça, c’est dur », confirme sa collègue.

      Difficile cependant pour les salariés de protester trop frontalement. Le groupe Orpea est régulièrement mis en cause pour son climat syndical, et Mediapart a eu connaissance d’au moins une élection professionnelle invalidée par la justice, ainsi que d’une tentative de licenciement d’un délégué syndical également retoquée par le ministère du travail. En 2015, Mediapart révélait également que le groupe avait fait espionner ses salariés, en particulier des représentants syndicaux. Alors que la CGT portait l’affaire devant la justice, l’entreprise lui avait proposé un « deal » secret à 4 millions d’euros en échange du retrait de sa plainte, ce que le syndicat avait refusé.

      Aux Bords de Seine, 80 personnes âgées sont logées, réparties par groupes de 23 résidents par étage, à l’exception de l’unité protégée où vivent les personnes présentant des troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer. Pour chaque étage, deux aides-soignantes qui disposent de dix minutes environ par chambre pour laver et habiller des personnes parfois très dépendantes. « La règle de trois, vous la connaissez ? C’est un code chez certaines, raconte, amère, l’une d’entre elles. Visage, aisselles et sexe. Mais la peau s’écaille comme du poisson si elle n’est pas lavée… » Dans un texte diffusé à l’occasion de la mobilisation, le syndicat Force ouvrière rappelait ce sinistre acronyme que nombre de salariés connaissent pour qualifier les toilettes express : la « VMC », pour « visage, mains, cul ».

      Malgré un « personnel formé, qui sert les repas à l’assiette dans notre salle de restaurant lumineuse, décorée et très parisienne », selon la brochure publicitaire de la résidence, la nourriture semble ne pas non plus être à la hauteur, à tel point que des cas de dénutrition ont été dénoncés à plusieurs reprises, en interne et auprès de l’ARS. « La plupart des résidents dans la salle à manger mangent “mixé” et quand on mange avec eux, on comprend pourquoi, témoigne la fille d’un résident. Ils ne peuvent pas avaler la viande, elle est beaucoup trop dure. » Alertée à maintes reprises, la direction a répondu que les couteaux allaient être changés, témoigne la famille d’une résidente, choquée. Une vieille femme vivant dans l’établissement témoigne de son désarroi : « Je ne descends plus le soir, c’est immangeable. Je mange un peu de pain et de fromage, dans ma chambre. »

      Viande trop cuite et de mauvaise qualité, des fruits « aussi durs qu’une boule de pétanque », des sauces sans saveur… Guillaume Gobet, délégué syndical CGT et chef de restauration dans un autre établissement du groupe, rappelle la gageure de cuisiner en se fondant sur le coût total de denrées par résident accordé par Orpea : moins de cinq euros par jour. Un ancien directeur d’établissement Orpea dans le sud de la France nous a confirmé ce chiffre. Et la qualité n’est pas la seule cause de dénutrition. Faute de personnel, les personnes trop dépendantes pour manger seules ne sont pas toujours suffisamment accompagnées. « Le plateau repart avec le bol plein. Moi, je me suis vue faire manger les personnes à la table de Maman, parce que leur fauteuil les éloigne trop de la table. Entre l’assiette et la bouche, ça atterrit entre les deux », témoigne Yveline Chabot-Canville.

      Si des familles concèdent des efforts récents de la direction pour améliorer les repas, la déshydratation reste un problème régulièrement convoqué, que ce soit par les salariés ou les résidents. « Nous avons toujours de très gros problèmes de déshydratation et donc d’infections urinaires, s’agace une famille. Ce n’est pas en donnant un verre d’eau à chaque repas que l’on va s’en sortir. » Dans un courrier de résident envoyé en août 2017 à la direction, le manque d’eau est écrit noir sur blanc.

      « Faut pas mourir le samedi ici, ni la nuit »

      « Orpea vend du rêve, rapporte une aide-soignante. Sonnez, il y a toujours quelqu’un derrière la porte. » En effet, l’entreprise ne ménage pas ses efforts pour soigner sa communication. Leader européen, Orpea revendique plus de 80 000 lits dans le monde pour combler les besoins de la « dépendance ». « Soyez assurés que nos équipes pluridisciplinaires, composées de professionnels formés à l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie, proposent une prise en charge sécurisée par des procédures et protocoles rigoureux, afin de veiller au quotidien au confort des résidents », assure le groupe sur son site internet.

      La réalité, faute de personnel, est tout autre, même dans une maison haut de gamme. Selon Guillaume Gobet à la CGT, le ratio en personnel chez Orpea est de 0,47 personne par résident (comprenant l’ensemble du personnel, du pôle administratif à la restauration, en passant par l’animation et le soin), quand les différents rapports publics sur le grand âge préconisent plutôt 0,66 et que la moyenne nationale s’établit à 0,55.

      « Ces numéros de téléphone sur la feuille, là, près de mon lit, ne servent à rien, c’est ce que me répond le directeur lorsque je lui dis que j’appelle sans réponse », témoigne l’une des résidentes. Les sonnettes d’urgence sonnent souvent dans le vide, elles aussi. Que se passe-t-il alors quand quelqu’un tombe ? Selon plusieurs études, une personne âgée qui reste une heure au sol voit s’accroître considérablement le risque de décéder dans les six mois. « J’ai déjà relevé moi-même des personnes qui étaient tombées chez Orpea, ce n’est pas normal », note Yveline Chabot-Canville.

      Maurice, un résident âgé de 95 ans, se souvient de la visite affolée d’une de ses voisines, vivant en couple à son étage : « Son mari était par terre. J’ai cherché une infirmière, une aide-soignante, j’ai mis trois quarts d’heure pour trouver quelqu’un. » Maurice lui-même a passé près d’une heure au sol après une chute la nuit. L’une des résidentes ayant accepté de nous parler livre également un récit qui oscille entre l’incompréhension et la peur de « déranger ». « Faut pas mourir le samedi ici, ni la nuit. J’ai été malade et personne n’est venu me voir et ma famille n’a pas été prévenue. Je suis tombée, mais comme je tombe tout le temps… Je n’ose pas demander de l’aide. Ma famille me dit d’appuyer sur la sonnette et d’attendre. Mais là, j’étais par terre… » Les familles que nous avons rencontrées font tous les mêmes récits et des alertes ont été posées à maintes reprises par les instances internes de l’établissement sur cette question.

      Le problème survient la nuit, confirment les salariés, quand les employés se font plus rares encore. « Récemment, un résident a fait une chute, raconte une aide-soignante. La personne en charge cette nuit-là avait deux étages de plus de vingt résidents, seule. Parfois, on retrouve des gens de l’unité protégée, le matin, au milieu de la salle commune. Ils n’ont pas dormi dans leur lit ! » Une situation que confirment les proches des personnes placées dans ladite unité protégée. La solitude pèse parfois autant que le risque physique : « Un homme comme moi, qui ne souffre pas de quelque chose, on ne lui répond pas. On ne s’occupe pas de moi. Il y a un grand couloir, et je n’y vois personne », se désole Maurice.

      « La composition de notre équipe dépasse historiquement les exigences fixées par la convention tripartite signée avec les autorités de tutelle ; et tous les postes sont effectivement pourvus, répond Orpea. Nous mettons également à la disposition de l’ensemble des collaborateurs (soignants ou non) de nombreux outils pour les aider à accomplir leurs missions quotidiennes, telles que des formations régulières, des protocoles et procédures, ainsi que tous les équipements nécessaires à la bonne prise en charge des résidents. »

      La direction de la maison Les Bords de Seine a bien une solution, calibrée pour sa riche clientèle. Elle conseille aux familles de prendre une “dame de compagnie”. Ceux qui le peuvent n’hésitent pas à sauter le pas et font venir dans la résidence, pour certains quotidiennement, du personnel chargé de distraire ou d’occuper leurs proches vieillissants, même si cela alourdit encore la facture. Rebecca (son prénom a été modifié) était l’une d’entre elles, chargée d’un vieux monsieur aujourd’hui décédé. « Les gens dans cette maison passent leur vie à attendre, tout le temps, que quelqu’un passe. C’est triste. » Il y a pourtant des animations l’après-midi, de qualité, selon les avis presque unanimes, insuffisantes cependant pour rompre la monotonie des journées. « À notre étage, vu qu’il n’y a que des vacataires, nous sommes obligés d’avoir une dame de compagnie, explique le fils d’un résident. Avant cela, je ne compte plus le nombre de fois où nous arrivions et où les trois aides-soignantes étaient en vacances. Ils se foutaient éperdument de la situation, cela ressemblait à un mouroir. »

      Les dames de compagnie ne sont pas censées soigner, nourrir, ou laver les résidents, tâche normalement réservée au personnel soignant qualifié. « Quand je voyais que la toilette n’était pas bien faite, j’appelais, se souvient Rebecca. Mais le personnel est toujours débordé. Et encore, moi j’étais là pour surveiller… Que se passe-t-il pour ceux qui n’ont pas de visite ? » Selon les salariés et les familles, Orpea utilise, pour boucher les trous, une pratique bien connue dans les Ehpad. Si un aide-soignant est absent, malade ou en congé, un ASH (agent des services hospitaliers) peut le remplacer. Sauf que le rôle de l’ASH se borne, selon la loi, au ménage et à la distribution des repas. À l’Ehpad des Bords de Seine, des salariés rapportent qu’ils distribuent même parfois les médicaments, une tâche habituellement réservée à l’infirmier, parfois à l’aide-soignant. Alertée à ce sujet, l’agence régionale de santé d’Île-de-France renvoie sur le code de l’action sociale et des familles : « Lorsque les personnes ne disposent pas d’une autonomie suffisante pour prendre seules le traitement prescrit par un médecin à l’exclusion de tout autre, l’aide à la prise de ce traitement constitue une modalité d’accompagnement de la personne dans les actes de sa vie courante. »

      Les vacataires sont également légion, souvent non formés. Ils font alors « office de », selon le jargon. « Nous avons beaucoup d’escarres dans l’établissement, et pas de personnes formées pour les soigner. Nous sommes censés apprendre les gestes aux nouveaux, en plus de notre travail, mais nous n’avons pas le temps ! Résultat, oui, il y a de la maltraitance passive, et des gens qui s’en foutent de leur travail. » L’aide-soignante qui s’exprime blâme la politique de bas salaires d’Orpea, qui génère un gros turn-over. « On gagne même pas 1 400 euros par mois, qui veut faire ce travail correctement à ce prix-là ? » De fait, vu la faiblesse des salaires, ils sont nombreux à cumuler un temps plein chez Orpea et un autre contrat ailleurs, ou des vacations dans d’autres établissements. « La nuit, certaines s’endorment », confirme le proche d’un résident.

      À Agen, une résidente en unité protégée a roué de coups une autre pensionnaire

      Un ancien directeur d’Orpea, dans le sud de la France, ayant passé de longues années dans le groupe, confirme le tableau qui a été décrit à Mediapart. L’Ehpad des Bords de Seine n’est pas une exception. « Je ne reconnais plus le groupe que j’ai connu. Nous devons appliquer rigoureusement les procédures du siège sans prendre en considération le client, explique cet ex-employé, scandalisé. Il n’y a plus d’humanité. » Comme tous les acteurs privés, Orpea reçoit de l’ARS une enveloppe pour payer son personnel, l’État prenant en charge à 70 % la paye des aides-soignantes et à 100 % celle des infirmières et des médecins. « Pour tout ce qui reste du coût direct, l’hôtellerie, la restauration, le ménage, etc., on nous demande de faire toujours mieux avec moins, poursuit l’ancien directeur. La marge bénéficiaire, elle se fait là, sur le personnel que vous payez, pas sur celui qui est subventionné ! » La pression mise sur la hiérarchie pour tenir les budgets n’est pas sans conséquence. À Neuilly, depuis la création de l’Ehpad en 2010, au moins cinq directeurs se sont succédé.

      Les salariés des Bords de Seine assurent que des postes financés par l’ARS, comme les aides-soignantes diplômées, sont parfois remplacés par une ou deux personnes à temps partiel, sans diplôme, donc moins bien rémunérées. L’ex-directeur interrogé confirme qu’il ne faut « jamais dépasser » l’enveloppe ARS chez Orpea, quoi qu’il en coûte. « L’ARS va nous attribuer de l’argent pour 25 postes, mais si par malheur les salaires localement sont un peu plus hauts, pour cause de rareté par exemple, on aura 22 postes et puis c’est tout. Si au cours de l’année le nombre de résidents augmente, tant pis, c’est aussi au directeur de se débrouiller. » La rigueur est payante. En 2016, le chiffre d’affaires du groupe s’élevait à près de 2,9 milliards, générant un bénéfice net de 257 millions d’euros, avec un nouveau “record” de rentabilité en 2017. En deux ans, les bénéfices ont doublé.

      Pour maintenir sa progression, Orpea s’impose comme ses concurrents un impératif, remplir ses établissements. Avec le risque d’accueillir dans ses murs des résidents qui relèvent davantage de la psychiatrie que d’un Ehpad. Fin décembre 2016, une maison Orpea à Agen en a fait la cruelle expérience. Une résidente âgée de 86 ans, en proie à de graves troubles de la santé mentale, a brutalement attaqué une autre pensionnaire du même âge, la rouant de coups. La victime de l’agression est décédée quelques heures plus tard, après avoir été emmenée aux urgences.

      « La personne qui a fait ça était agressive, on l’avait mise en zone Alzheimer de l’unité protégée en pensant que ça la canaliserait. Mais elle avait de vrais moments de folie. Celle qu’elle a agressée s’est présentée en chemise de nuit dans le salon, et cela a suffi à la mettre hors d’elle, au point de la tabasser à mort », raconte, toujours choqué, un salarié de l’Ehpad d’Agen. « Aujourd’hui, on prend n’importe qui dans nos Ehpad, des gens qui n’ont rien à y faire, qui peuvent être dangereux pour eux-mêmes, pour les autres, pour le personnel », poursuit le salarié. La famille de la victime a, selon nos informations, porté plainte contre Orpea. Depuis, la direction a ajouté un salarié aux personnes chargées la nuit de veiller sur les 85 résidents que compte la résidence. Le groupe précise par ailleurs que « toute demande d’admission fait l’objet d’un avis médical pour veiller notamment à la compatibilité de l’état de santé de la personne à accueillir avec les capacités de soins de l’institution ». « On manque de personnel, c’est clair, persiste le salarié d’Agen. Dans l’unité protégée, il y a une aide-soignante et une ASH, ce n’est pas assez. » Et pourtant, pour vanter l’unité protégée, spécialisée dans l’accueil des personnes désorientées ou atteintes de la maladie d’Alzheimer de l’Ehpad d’Agen, Orpea insiste sur la « prise en charge individualisée », appuyée par « un personnel formé à l’accompagnement des personnes atteintes de maladies neurodégénératives ».

      À Neuilly aussi les salariés craignent l’accident. « Aujourd’hui, nous avons des cas qui relèvent de la psychiatrie pure. Ils demandent beaucoup d’attention. Or la soignante de l’unité protégée a la même fiche de poste que les autres et elle est amenée à quitter l’étage. Parfois elle arrive le matin, la fille de nuit est déjà partie, les résidents sont restés livrés à eux-mêmes ! » Une photo prise à l’unité protégée montre une porte bloquée par un drap, signe de l’impuissance du personnel à trouver une autre solution. « Les salariés nous disent qu’être deux avec 13 ou 14 patients atteints de troubles cognitifs, qui déambulent, posent 50 fois la même question, souvent ne veulent pas manger, c’est très compliqué », constate une famille.

      Si certains salariés ont tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme, les résidents aussi. Ainsi, Maurice a démissionné du conseil de la vie sociale (obligatoire dans chaque Ehpad, le CVS est formé de résidents, de proches de résidents et de salariés ; il doit être consulté par la direction sur la vie de l’établissement) pour marquer son désaccord. Les proches ne sont pas en reste. Des familles, en désespoir de cause, se sont ainsi carrément introduites au débotté dans une réunion des directeurs régionaux d’Orpea en septembre 2016. « Nous sommes arrivés, tels des syndicalistes, pour perturber leurs discussions et nous faire entendre. Panique à bord, surtout dans une maison de retraite à Neuilly… »

      Mais les directions peinent à satisfaire les demandes : « Souvent, ce sont des commerciaux purs et durs, explique une proche concernée. Certains au contraire sont pleins d’empathie, mais on a l’impression qu’ils se heurtent à un plafond de verre, leurs responsabilités sont assez limitées. C’est au-dessus que ça se passe. »

      Dans un rapport d’expertise réalisé à la suite d’un droit d’alerte en 2016 dans un autre établissement du groupe, et que Mediapart a pu consulter, se retrouvent les mêmes éléments qui taraudent les familles et salariés de Neuilly. Il y est écrit que « l’intensification du travail fragilise la réalisation du travail et le vécu » des employés de l’établissement Orpea. Une « usure » qui « fait le lit des actes d’agressivité envers les résidents comme envers les collègues » et qui fait « que l’on brusque le patient ou qu’on le néglige jusqu’aux violences verbales et physiques ».

      Ce saut du mal-être au travail à la maltraitance passive, voire active, à l’égard de personnes âgées très en demande est une constante de la vie dans les Ehpad. Ainsi, la député Monique Iborra (LREM), dans le rapport rédigé à l’issue d’une mission sur le secteur en septembre 2017, ne peut que constater l’ampleur du problème : « L’organisation du travail est en tension et peut être la source de dégradation importante des conditions d’exercice des métiers de soignants. Dans certains Ehpad, on parle de maltraitance institutionnelle. » Lisa (prénom d’emprunt), une infirmière ayant travaillé quelques années dans deux Ehpad de la région parisienne, est arrivée à la même conclusion, avant de quitter le secteur pour rejoindre l’hôpital : « Tu ne peux pas bien faire ton travail. Par exemple, certains pansements, tu n’as pas le temps de les changer alors que tu devrais le faire, les hydratations, pareil. Je ne m’attendais pas à ça, je savais qu’il y avait des problèmes de personnel, mais pas à courir autant, et tous les jours. Et pourtant, les gens payaient leur chambre 2 000 à 3 000 euros par mois ! » Manifestement, même en triplant le tarif, le service n’y est toujours pas.

    • Les Ehpad, premières victimes de l’austérité budgétaire, Romaric Godin, Mediapart, 28/1/18

      La grève du personnel des établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ce mardi 30 janvier, est une première. Elle traduit une sous-budgétisation continuelle depuis 2010, alors même que les besoins grandissent. Un décalage que les coups de pouce de l’exécutif ne modifieront pas.

      La grève nationale des agents des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), mardi 30 janvier, constitue une première dans le secteur. Elle est révélatrice d’une impasse dans laquelle s’engage depuis plusieurs années la gestion du vieillissement de la population en France, comme dans la plupart des pays développés. Derrière la contestation officielle de la réforme du financement de ces établissements, s’accumule un “ras-le-bol” général concernant les conditions de travail et l’environnement général.

      L’intersyndicale n’hésite pas à employer des mots forts et lourds de sens : les agents « n’en peuvent plus » et sont victimes d’une « souffrance au quotidien ». Le reportage de Mathilde Goanec sur la situation dans un Ehpad des “beaux quartiers” témoigne d’une situation que l’intersyndicale juge « à ce point dégradée que l’on peut parler d’urgence nationale sur un sujet de société ».

      La réponse du gouvernement à cette crise profonde et structurelle est très significative : dans les colonnes du Parisien, la ministre de la santé Agnès Buzyn a maintenu la réforme contestée du financement, tout en rajoutant 50 millions aux 100 millions d’euros déjà ajoutés en fin d’année. Des sommes destinées à calmer le mécontentement, mais qui évidemment ne sauraient répondre aux problèmes fondamentaux du secteur. Pour le reste, on est dans les méthodes dilatoires : on promet des évaluations « au cas par cas » et on affiche d’ambitieux objectifs, sans préciser les moyens qui y seront consacrés. Bref, on tente désespérément de faire retrouver aux agents (et aux familles) de la patience.

      Mais cette patience sera inutile. La dégradation de la situation provient en effet de l’approche fondamentalement comptable de ce sujet, qui est pourtant appelé à devenir de plus en plus central dans les prochaines décennies. Le vieillissement de la population est déjà une réalité et la part des personnes très âgées et dépendantes ne cessera d’augmenter. La conséquence est connue : c’est une augmentation continue des besoins de dépenses liées à la dépendance.

      Or l’État, dans sa volonté de “maîtrise de la dépense publique”, mais aussi dans sa stratégie d’allégement des cotisations sociales, refuse d’assurer ce besoin. S’ensuit un écart entre la tendance “naturelle” des dépenses et l’augmentation des moyens mis à la disposition des établissements. Ainsi, en 2018, les dépenses de l’État liées aux Ehpad devraient, selon la commission des comptes de la Sécurité sociale, progresser de 4,5 %. L’objectif de croissance de ces dépenses a été fixé par la loi de financement de la Sécurité sociale à 2,6 %.


      Évolution des plus de 60 et 80 ans dans la population française. © CNSA

      Cette réalité est bien celle d’un secteur soumis à l’austérité. Contrairement à ce que l’on entend souvent, l’augmentation visible des dépenses ou le creusement d’un déficit (ce qui, ici, n’est pas le cas, car les déficits sociaux se résorbent vite) ne constituent pas une “preuve” qu’il n’existe pas d’austérité. Lorsque les besoins croissent et que les moyens croissent moins vite, il faut faire des économies et rogner sur les prestations et les services. Or là encore, contrairement au discours souvent entendu, la France respecte ses objectifs de croissance des dépenses de santé.

      L’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) est respecté et a permis de contenir depuis 2010 la croissance des dépenses autour de + 2 %, loin des évolutions de la première décennie du millénaire où les dépenses progressaient entre 3 % et 7 % par an. Les défenseurs des équilibres budgétaires, comme la Cour des comptes, estiment que c’est insuffisant. Mais le prix à payer pour cet effort a été une divergence encore plus forte avec les besoins de la population, qui se traduit par la crise ouverte dans les Ehpad aujourd’hui ; laquelle, rappelons-le, n’est que la partie émergée de l’iceberg des misères hospitalières.

      La prise en charge des personnes âgées a d’ailleurs été en première ligne dans l’effort d’économie. L’objectif général des dépenses des établissements médico-sociaux (comprenant à 80 % les Ehpad) a été inférieur à celui de l’Ondam en 2015 et 2016. Deux années au cours desquelles les révisions budgétaires ont encore coupé dans les moyens, alors même que la surconsommation par rapport à l’objectif se réduisait. La situation a été corrigée en 2017 mais, en 2018, l’actuel exécutif a encore ralenti la croissance de l’Ondam médico-social de 2,9 % à 2,6 %. En définitive, compte tenu de la croissance “naturelle” des besoins, et malgré la croissance nominale des dépenses, il paraît difficile d’affirmer avec Agnès Buzyn que « l’État aussi fait son travail » concernant les Ehpad.


      Évolution de l’objectif global des dépenses pour la prise en charge des personnes âgées dépendantes. © CNSA

      La réforme du financement engagée en 2017 a pour vocation de renforcer encore la maîtrise des dépenses. Elle prévoit non seulement une réforme de la tarification, mais aussi des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) sur cinq ans qui visent à rationaliser les coûts au niveau d’un département et sur plusieurs années. Rien d’étonnant, compte tenu du passé récent que l’on vient de décrire, à ce que les syndicats y voient un moyen supplémentaire de comprimer les dépenses. Et leurs inquiétudes ne sont évidemment pas infondées.

      L’actuel exécutif rejette toute hausse d’impôt et promet même de nouvelles baisses. Il a créé un “bouclier fiscal” pour les revenus du capital qui protège ces derniers de la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG). Or, comme l’avait rappelé la commission des comptes de la Sécurité sociale, les diverses exonérations coûtent déjà 30 milliards d’euros à l’État. Plus les impôts baissent, plus l’ajustement se fera par les dépenses. Et les dépenses sociales, à commencer par celles liées au vieillissement, seront en première ligne. Un coup d’œil à la trajectoire budgétaire du gouvernement le confirme : les comptes sociaux et les collectivités locales devront dégager des excédents considérables pour satisfaire à la marche dictée par le gouvernement. In fine, compte tenu de la dynamique des besoins, on ne peut aller que vers une nouvelle dégradation de la qualité des prestations.

      Mais l’on ne sera pas quitte avec cette dégradation. Car si l’État ne veut pas assumer pleinement le coût du vieillissement, la charge se reportera vers les familles, qui peinent déjà à assumer les coûts, et vers le secteur privé qui gère déjà un quart des Ehpad. Dans les deux cas, cette solution semble très périlleuse. Le coût de la dépendance est déjà très lourd pour les classes moyennes et ceux qui ne disposent pas de patrimoine. L’alourdir encore conduira à affaiblir la situation financière de ces ménages et leur sentiment de déclassement.

      Quant au secteur privé, l’exemple d’Orpea présenté dans Mediapart le prouve : il n’est nullement un gage de qualité. Les trois grands du secteur sont soit cotés en Bourse, soit propriété d’un fonds d’investissement. C’est un gage de rentabilité, sans doute, mais nullement de qualité de la prise en charge. Dès lors, l’objectif de ces entreprises ne peut être que l’accroissement de la rentabilité par la “maîtrise” des coûts, ce qui, dans ce secteur, conduit souvent à une dégradation de fait de la qualité du service rendu. Les familles paient donc cher pour un service médiocre.
      Or plus l’écart entre les effets du vieillissement et la compression des dépenses publiques sera élevé, plus le secteur privé prendra de l’importance. Et dès lors, la gestion de la dépendance des personnes âgées sera soumise à deux pressions complémentaires qui s’exercent déjà : la maîtrise des dépenses publiques et l’exigence de rentabilité du secteur privé. Un cocktail qui ne peut que dégrader la prise en charge des personnes âgées.

      La logique de la gestion actuelle de la vieillesse est donc intenable. Penser qu’une réforme du financement dans le même cadre d’une pression continue sur les dépenses pourra assurer la soutenabilité à long terme du secteur est un leurre. De ce point de vue, la crise actuelle et l’appel à la responsabilité des agents qui sont en première ligne doivent agir comme un électrochoc et conduire à s’interroger sur la gestion purement comptable de la dépendance d’êtres humains qui n’ont que le tort d’être trop âgés.

      #austérité

  • Projet de suppression des AF pour les ménages les plus aisés : une mesure d’économie budgétaire et en même temps une façon de contrecarrer les critiques sur le président des riches…
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2017/10/projet-de-suppression-des-af-pour-les.html

    La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, souhaite entamer avec le Parlement et l’ensemble des acteurs une réflexion sur la politique familiale en général. De son côté, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a fait savoir qu’il n’était pas fermé à l’idée de mettre fin à l’attribution des #allocations_familiales pour les plus riches, sous le regard bienveillant du président de la République qui ne semble pas opposé à une telle mesure... Avec ce projet de suppression des allocations familiales (AF) pour les hauts revenus, Emmanuel Macron tente, comme son prédécesseur, de réaliser des #économies budgétaires avant tout. François Hollande, avait déjà « réformer » les modalités de versement des allocations familiales en introduisant une modulation de leur #montant en fonction des ressources (...)

    #année #enfant

  • La #vaccination, un progrès médical majeur, remis en cause au nom de la liberté de choix | Le mensuel Lutte de classe (de Lutte Ouvrière)
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/09/17/la-vaccination-un-progres-medical-majeur-remis-en-cause-au-n

    Le projet de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de rendre obligatoires, début 2018, onze vaccins au lieu des trois actuels pour les enfants de moins de deux ans, a relancé la polémique sur la vaccination. Les opposants se font entendre dans les médias et sur Internet, tandis que les institutions de santé peinent à convaincre de la nécessité de cette mesure.

  • À propos de l’émission « Dans le ventre de l’hôpital » diffusée ce soir sur ARTE et dont le résumé figure ci dessous :

    A l’Hôpital Saint-Louis, à Paris, le bloc opératoire regroupant les activités chirurgicales fonctionne à la chaîne : quatorze salles en ligne ayant pour objectif de pratiquer chacune quotidiennement huit à dix interventions. L’organisation du travail, hyper-sophistiquée, est devenue pathogène. Stress chronique, burn-out et risques psychosociaux gangrènent l’hôpital. Consciente de ce problème, l’administration a commandé un audit sur l’organisation du travail afin de tenter de désamorcer le début d’incendie. L’objectif de ce film est de plonger au coeur du travail et de ses excès, quand l’embrasement menace. Après deux ans de recherche, le cinéaste, en collaboration avec Pascal Chabot, auteur de « Global Burn-out », a choisi de s’immerger dans cette situation particulière.

    à lire ou relire le livre de Pascal Chabot, « Global Burn Out » qui a inspiré cette investigation.
    https://lectures.revues.org/11524

    1« La philosophie est une réflexion pour qui toute matière étrangère est bonne et nous dirions volontiers pour qui toute bonne matière doit être étrangère » écrivait G. Canguilhem1. L’ouvrage de Pascal Chabot, par conséquent, porte son regard philosophique sur cet objet étrange et étranger à la philosophie : le burn-out. L’enjeu est de comprendre ce phénomène et de le situer « dans une époque excessive » (p. 12). En effet, le burn-out dépasse le cadre de la pathologie de l’individu, il est pathologie de relation : relation de l’individu à la société. En d’autres termes, l’épuisement professionnel n’interroge pas seulement l’homme ou la société, mais leurs rapports, c’est une « pathologie de civilisation ». Qu’est-ce qui caractérise le burn-out ? Quels sont les mécanismes conduisant à l’augmentation de sa fréquence d’apparition ? Pourquoi est-ce une pathologie de civilisation ? Et comment prévenir et lutter contre ce mal ? Autant de questions que l’auteur aborde afin d’établir de quoi le burn-out est-il le nom.

    On en parle ici aussi : http://www.philomag.com/les-livres/lessai-du-mois/global-burn-out-6754

    Le travail brûle. Aux racines philosophiques du burn-out, la course au « trop » qui consume jusqu’aux plus motivés. Radiographie sensible d’un mal de civilisation.

    Un #burn_out, c’est plus qu’une simple #dépression mais on préfère juger le malade plutôt que de combattre les vraies causes de la maladie.

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/634331

    • « Le burn out n’est pas une maladie professionnelle », dixit Agnès Buzyn, sinistre de la santé qui vient d’annoncer une série de catastrophes destinées à limiter les dépenses
      http://lelab.europe1.fr/le-multiplex-du-dimanche-22-octobre-avec-bayrou-buzyn-ciotti-et-le-mai

      « S’il y a une chose que je connais bien, c’est le burn-out des équipes médicales, notamment dans les hôpitaux », estime Agnès Buzyn, interrogée sur les conditions de travail des personnels hospitaliers. Pour autant, la ministre de la Santé explique que le burn-out ne sera pas reconnu comme une maladie professionnelle. Elle développe :"C’est un sujet que j’ai eu à traiter quand je présidais la Haute autorité de santé puisque j’avais été saisie par la ministre pour faire un rapport sur le burn-out. Aujourd’hui, il s’avère que ce n’est pas une maladie. C’est un ensemble de symptômes et donc, c’est très difficile, c’est très difficile aujourd’hui de décider que c’est une maladie professionnelle." On comprend donc que le burn-out ne sera pas reconnu comme une maladie professionnelle. « En tout cas, la Haute autorité de santé, à l’époque, avait rendu un avis défavorable », ajoute-t-elle. Haute autorité, elle venait de le dire, qu’elle présidait, donc.

      Il y a des tueries qui ont droit à un bel emballage
      Santé : Agnès Buzyn, l’atout social d’Emmanuel Macron
      http://www.lejdd.fr/politique/sante-agnes-buzyn-latout-social-demmanuel-macron-3471269

      #santé #déni #économie #guerre_aux_pauvres

    • Le 10 juin 2016, un décret a été publié permettant de faciliter la reconnaissance des pathologies mentales comme maladies professionnelles. Mais attention, sur la page du site Service- Public.fr, on est prévenu d’emblée : "Cet article est ancien, l’information n’est peut-être plus exacte. Vous pouvez néanmoins consulter cette page" .
      https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A10687

      Et là, en cliquant sur le lien de l’article « plus vraiment d’actualité », on apprend que :

      Depuis le 10 juin 2016, les pathologies psychiques peuvent être plus facilement reconnues comme des maladies professionnelles. Toutes les affections psychiques sont concernées et notamment le syndrome d’épuisement professionnel, communément appelé « burn-out ».

      En effet, le décret du 7 juin 2016 vient de mettre en place des mesures permettant de renforcer l’expertise médicale pour la reconnaissance des pathologies psychiques : ainsi, il sera possible de faire appel à l’expertise d’un médecin psychiatre à tous les stades de la procédure de reconnaissance d’une affection psychique. Ce décret comprend par ailleurs plusieurs mesures de simplification de la procédure d’instruction qui faciliteront à terme la reconnaissance de l’ensemble des maladies professionnelles, notamment celle des affections psychiques.

      Le texte s’applique à tous les assurés du régime général de sécurité sociale et du régime des salariés et des non-salariés agricoles.

      Ce décret permet l’application de l’article 27 de la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi (dite « loi Rebsamen ») qui avait consacré au niveau de la loi, la reconnaissance des pathologies psychiques comme maladies professionnelles.

      N’ayant aucune expertise en #droit_du_travail, ni en droit « tout court », je m’autorise néanmoins à la ramener en disant que :
      – Ce réajustement juridique n’est qu’un simple détricotage des avancées promises (car à ce stade, pour moi, ce n’étaient que promesses) par le précédent gouvernement.
      – il n’est même pas étonnant qu’Agnès Buzyn monte au créneau car elle est dans la logique d’action de la république en mode « marche ou crève » : elle sécurise et renforce le #management_toxique de ses ami·e·s les entrepreneur·euse·s et les #DRH.
      Les épuisé·e·s professionnellement apprécieront ...

  • La CGT réagit : Sécurité Sociale 2018 : une priorité à l’austérité confirmée - Les communistes de Pierre Bénite et leurs amis !
    http://fdgpierrebe.over-blog.com/2017/09/la-cgt-reagit-securite-sociale-2018-une-priorite-a-l-austerit

    Lors de la réunion de la Commission des comptes de la Sécurité sociale ce 28 septembre, les ministres Gérald Darmanin et Agnès Buzyn ont confirmé ce …

  • Le dernier combat d’Anne Bert

    http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/09/18/euthanasie-je-n-ai-pas-envie-de-me-planquer-je-veux-que-ce-soit-un-droit_518

    Rencontre avec l’écrivaine, atteinte de la maladie de Charcot, qui a médiatisé son choix d’aller mourir prochainement en Belgique

    Matinales radio, pleines pages dans les magazines et les journaux nationaux… En ce début d’automne, Anne Bert est partout. Difficile d’ignorer la décision de cette écrivaine de 59 ans d’aller prochainement mourir en Belgique pour mettre un terme à sa descente aux enfers. Atteinte de sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de « maladie de Charcot », une pathologie neurodégénérative évolutive et incurable qui, petit à petit, la « momifie » et l’« emmure » vivante, elle a choisi de médiatiser sa décision dans l’espoir de faire évoluer la loi française interdisant l’euthanasie et le suicide assisté.

    Dans son bureau baigné d’une douce lumière, au premier étage d’une petite maison aux murs blancs nichée à Fontcouverte, à côté de Saintes, en Charente-Maritime, Anne Bert se tient droite sur la chaise, derrière sa table de travail. Elégante et lumineuse, la parole fluide, elle déroule avec aisance son histoire, expose ses arguments, enchaîne les formules percutantes. A quelques jours de l’échéance, elle donne encore largement le change.

    Et pourtant. Ses bras décharnés restent collés le long de son buste, l’obligeant à basculer tout son corps pour saisir quelque chose avec la bouche. Ses jambes tout aussi frêles ne la portent désormais pas plus loin que le jardin… Dissimulée par un foulard, une minerve lui maintient la tête. Elle ne boit plus qu’à l’aide d’une paille. « Je ne peux plus me nourrir ou me coucher seule, je n’arrive parfois plus à avaler, je vis comme un animal », lance-t-elle, confessant avoir perdu 15 kg en un an, accusant ce « corps cannibale » qui « divorce » d’elle, coupable de ce « désastre ».

    « L’émotion, c’est stérile »

    En quelques semaines, d’interviews en portraits, celle qui se dit « simple adhérente » de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), et qui assure ne pas être une « militante dans l’âme », a forcé sa nature « secrète » et s’est muée en porte-parole des partisans du droit à décider de sa mort. Une démarche pratiquement sans équivalent, les précédents exemples de départs en Suisse ou en Belgique ayant été médiatisés après la mort de la personne. « Je ne veux pas susciter l’émotion, ça ne m’intéresse pas, commente Anne Bert. Je veux susciter le débat, la prise de conscience. L’émotion, c’est stérile. »

    Elle désigne du menton la pile des lettres reçues ces derniers mois. Chaque jour, près d’une centaine de témoignages lui arrivent, par mail ou par courrier, écrits par des malades ou des familles de malades. Des lettres « magnifiques et bouleversantes » auxquelles elle dit regretter de ne plus avoir ni le temps ni la force de répondre. « J’aimerais pouvoir les réunir toutes et les publier », soupire l’ancienne directrice de collection.

    Cet été, elle a pu dicter un ultime livre. Dans Le Tout Dernier Eté (Fayard), qui sortira le 4 octobre, probablement après sa mort, l’auteure de textes érotiques et intimes chronique avec mélancolie son adieu au monde et à ses proches. Elle y égrène notamment tous ces moments, petits ou grands, qu’elle vit pour la dernière fois. « Pour moi, il n’y aura plus d’autre printemps (…), plus de chaleur écrasante et de vrombissements d’abeilles. De dîners au jardin jusqu’à plus d’heure, écrit-elle. Je vais descendre du manège enchanteur des saisons qui ne tournera plus pour moi. »

    En ce début septembre, le compte à rebours est entré dans sa phase finale. « Je suis en train de basculer vers l’écroulement, j’ai dépassé mes limites d’acceptation », dit-elle. Pour elle, la loi Claeys-Leonetti adoptée en décembre 2015 et autorisant depuis août 2016, sous certaines conditions, une « sédation profonde et continue » pour les malades en fin de vie n’est que de la « poudre aux yeux ». « Les malades comme moi sont abandonnés, c’est d’un mépris absolu de dire que la loi règle tous les cas. »

    « Honte que la France se déleste sur les autres pays »

    Dans la maison, son mari et sa fille s’affairent en silence au salon, au rez-de-chaussée. D’ici quelques jours, c’est avec eux et quelques proches qu’Anne Bert se rendra une dernière fois en Belgique, où un médecin généraliste et un neurologue ont accepté de la suivre. A l’issue d’une semaine d’hospitalisation dans un service de soins palliatifs, elle recevra une injection létale. « On ne précipite rien, on atermoie un peu », confie-t-elle, disant ne pas s’être lancée un « défi ». « Je me laisse la grande liberté, jusqu’à la dernière minute, de changer d’avis. »

    Comme le prévoit la loi belge, elle a réitéré à trois reprises son souhait depuis décembre. « Je suis apaisée de savoir qu’une équipe m’attend, dit-elle. Mais je suis en colère que ce soient des motifs religieux qui empêchent de voter une telle loi chez nous. J’ai honte que la France se déleste de ça sur les autres pays. C’est comme quand elle fermait les yeux sur les avortements en Angleterre ou sur les faiseuses d’anges. »

    A-t-elle envisagé de demander à des médecins de l’aider à mourir en France, en toute discrétion, comme cela se pratique parfois ? « J’aurais pu le faire, mais je ne veux pas que mes amis se retrouvent au tribunal, je n’ai pas envie de me planquer, je veux que ce soit un droit. » Elle a également refusé de se rendre en Suisse pour bénéficier d’une aide active à mourir. « Je ne comprends pas qu’il faille dépenser près de 6 000 euros pour cela, dit-elle. Pour moi, ça s’assimile à du business, je ne veux pas cautionner ce que je réprouve. »

    Nouveau texte d’ici deux ou trois ans

    Parvenue au terme de son marathon médiatique, Anne Bert continue de garder un œil sur la façon dont celui-ci est reçu sur le Web. Elle s’aventure ainsi à lire les commentaires – parfois violents et hostiles – de lecteurs sous les articles qui lui sont consacrés. A l’aide de son logiciel de dictée, elle interpelle même parfois directement sur Twitter ceux qui critiquent sa décision. « Culture de mort… ça veut dire quoi dans un pays soumis au tabou de la mort ? Non c’est la culture de la vie, et la mort en fait partie », a-t-elle par exemple répondu à quelqu’un qui l’accusait de la propager.

    Déçue par ce qu’elle estime être une promesse non tenue de François Hollande, elle a interpellé au printemps les principaux candidats à l’élection présidentielle. Elle s’est entretenue longuement cet été au téléphone avec la ministre de la santé, Agnès Buzyn. « Elle m’a affirmé n’avoir jamais été confrontée, en tant que médecin, à une demande de patient pour abréger ses souffrances. Soit elle est de très mauvaise foi, soit je ne sais pas dans quel monde elle vit », soupire-t-elle. Malgré l’extrême prudence d’Emmanuel Macron sur le sujet, Anne Bert est convaincue qu’un nouveau texte de loi sera voté d’ici deux ou trois ans. « Parce que, à un moment donné, la France va avoir ce courage. »

  • Bayer cesse la commercialisation des implants contraceptifs #Essure en Europe
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/09/18/bayer-cesse-la-commercialisation-des-implants-contraceptifs-essure-en-europe

    Les laboratoires pharmaceutiques Bayer vont arrêter de commercialiser les implants contraceptifs définitifs Essure « dans tous les pays sauf aux Etats-Unis », a annoncé l’entreprise lundi 18 septembre, tout en affirmant dans un communiqué que cette décision « était prise pour une raison commerciale. »

    Les laboratoires ne demanderont pas de renouvellement « du marquage CE (...) pour les pays européens, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. » En août dernier, l’Union européenne a en effet suspendu ce tampon, qui a valeur d’autorisation de mise sur le marché, les implants étant soupçonnés de provoquer des effets indésirables sévères.

    L’Agence nationale de sécurité du médicament avait préconisé « par mesure de précaution de ne plus implanter » Essure et demandait aux laboratoires de « procéder au rappel des produits en stock ». En cause : 1 087 femmes victimes d’un dysfonctionnement ou d’effets indésirables entre 2003 et 2017.

    Bayer a fait savoir lundi que « cette décision n’est pas liée à un problème de sécurité ou de qualité du produit. » Les laboratoires ont répété qu’il s’agissait d’un problème de « baisse continue de la demande en France ».

    Disponible depuis 2002 et remboursé par la Sécurité sociale depuis 2005 (il coûte 700 euros, et sa pose 600 euros en moyenne), Essure est prescrit en première intention en France aux femmes demandeuses d’une contraception définitive et irréversible. Il se présente sous forme de ressorts en fibres de polyéthylène, #nickel, titane et acier inoxydable dont la pose par les voies naturelles – en principe sans anesthésie générale – provoque une cicatrisation qui obstrue les trompes de Fallope.

    #tout_va_bien, c’est un bon produit injustement délaissé par les patientes…

    • Article remanié, en fait complètement réécrit (et, accessoirement, passé sous #paywall…)

      La nouvelle version développe la version de Bayer qui

      […] regrette néanmoins qu’un « environnement défavorable » à la prescription de la « solution innovante en matière contraceptive » que constitue Essure entraîne depuis plusieurs mois « une baisse continue de la demande en France ».

      (comme quoi, je ne caricaturais pas du tout, …)
      et surtout détaille les #effets_indésirables et donne la parole à l’association des patientes…

      Le Monde | 18.09.2017 à 20h44 • Mis à jour le 19.09.2017 à 09h07 | Par Patricia Jolly

      Selon l’entreprise, cette décision n’est « pas liée » à un problème de sécurité. Mais le produit est soupçonné de graves effets secondaires.

      Un implant contraceptif.
      Le laboratoire pharmaceutique allemand Bayer HealthCare a annoncé, lundi 18 septembre dans la soirée, qu’il mettait fin à la commercialisation des implants contraceptifs définitifs Essure « dans tous les pays, sauf aux Etats-Unis », pour une raison « commerciale ».

      Dans un communiqué, la multinationale explique que cette mesure n’est « pas liée » à une question de sécurité ou de dangerosité du dispositif médical – dont le profil bénéfice-risque positif « reste inchangé » –, mais qu’il s’agit d’« élargir » la décision prise fin mai de stopper sa mise à disposition « dans la plupart des pays ». Elle regrette néanmoins qu’un « environnement défavorable » à la prescription de la « solution innovante en matière contraceptive » que constitue Essure entraîne depuis plusieurs mois « une baisse continue de la demande en France ».

      Une action de groupe aux Etats-Unis
      Disponible depuis 2002 et remboursé par la Sécurité sociale depuis 2005 (il coûte 700 euros, et sa pose 600 euros en moyenne), Essure était jusqu’ici prescrit en première intention en France aux femmes en quête d’une contraception définitive et irréversible. Implantés par les voies naturelles – en principe sans anesthésie générale –, ses ressorts en fibres de polyéthylène, nickel, titane et acier inoxydable provoquent une cicatrisation qui obstrue les trompes de Fallope.

      Selon Bayer, un million de dispositifs Essure ont été vendus dans le monde, dont 140 000 en France depuis 2011, où l’on en a implanté jusqu’à 28 000 en 2015. Mais le produit qui a d’emblée connu un franc succès est soupçonné depuis quelques années d’être à l’origine de graves effets neurologiques, musculaires, hémorragiques et allergiques. Et, en cas d’échec ou de complications, son retrait impose rien moins que l’ablation des trompes, voire de l’utérus, ce qui lui vaut légitimement d’être controversé dans de nombreux pays.

      Aux Etats-Unis, qui constituent – devant la France – le marché principal de Bayer HealthCare pour la distribution d’Essure, le laboratoire et ses implants font l’objet d’une action de groupe. Cette procédure collective qui permet aux consommateurs s’estimant victimes d’un même préjudice de la part d’un professionnel d’agir conjointement en justice, rassemble, outre-Atlantique, des milliers de plaignantes sous la houlette d’Erin Brockovich, consultante juridique connue pour avoir révélé une affaire de pollution des eaux en Californie.

      Au printemps, Bayer HealthCare a annoncé le retrait d’Essure des marchés finlandais, britannique, néerlandais et canadien. Officiellement, en raison du « déclin des ventes ». Le 3 août, l’organisme chargé de renouveler le certificat de commercialisation du dispositif en a suspendu la vente pour trois mois dans toute l’Union européenne. Il sollicitait des informations complémentaires concernant Essure pour répondre à « toutes les questions en suspens ».

      Au moins 1 087 signalements à l’ANSM
      Dès le lendemain, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommandait « par mesure de précaution de ne plus implanter » Essure, et enjoignait au laboratoire de procéder au « rappel des produits en stock » dans les établissements français. L’agence assurait cependant ne pas remettre en cause « à ce stade » les conclusions rassurantes rendues en avril par un comité d’experts indépendants. Et elle persiste aujourd’hui dans la mesure où Bayer présente la cessation de la distribution d’Essure en Europe comme une « décision commerciale », explique un porte-parole, lundi soir.

      A partir d’une étude épidémiologique concernant plus de 100 000 femmes, réalisée à partir de données de l’Assurance-maladie, et comparant les effets d’Essure à ceux de la ligature des trompes, le comité scientifique – nommé par l’ANSM, début avril, en raison de la multiplication des signalements d’effets indésirables – avait conclu quelques jours plus tard qu’il n’était « pas nécessaire » de modifier la réglementation concernant le dispositif. Il avait toutefois recommandé de mieux informer les femmes des « risques » et des « possibilités d’échec », « afin de permettre une décision éclairée ».

      Selon l’ANSM, 1 087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif ou à la survenue d’effets indésirables entre 2003 et début février 2017. Mais l’agence a reconnu que ce chiffre est probablement « sous-estimé » car uniquement fondé sur les événements qui lui sont spontanément signalés.

      Créée en France en juin 2016 et forte de 1 200 membres pour la plupart porteuses ou anciennes porteuses d’Essure, l’association Réseau d’entraide, soutien et informations sur la stérilisation tubaire (Resist) estime que bien davantage de femmes souffrent d’effets indésirables liés à ces implants contraceptifs définitifs.

      Vertigineuse chute des ventes
      Reçues à plusieurs reprises par les autorités de santé depuis décembre 2016, les représentantes de Resist n’ont jamais obtenu la suspension du dispositif qu’elles réclamaient sur le territoire français « au nom du principe de précaution ». Mais leur puissante mobilisation n’est probablement pas étrangère à la chute vertigineuse des ventes des implants Essure dans l’Hexagone. Contre 28 000 exemplaires en 2015, 21 538 ont été vendus en 2016, et seulement 2 494 pour les quatre premiers mois de 2017.

      Lundi, Marielle Klein, 39 ans, fondatrice et présidente de Resist, a accueilli la nouvelle de l’arrêt de la commercialisation d’Essure en Europe avec soulagement. « Ça va contribuer à limiter le nombre de nouvelles victimes, déclare-t-elle, mais il est regrettable que les autorités de santé françaises ne se soient jamais positionnées sur un produit autour duquel règnent autant de zones d’ombres. »

      La « priorité absolue », selon Resist, est la mise en place d’un « protocole de retrait national [des implants Essure] commun à tous les gynécologues » afin de « limiter » les risques de casses et la multiplication des interventions chirurgicales en cas d’explantation.

      Mère de 5 enfants et victime d’invivables effets secondaires après avoir opté en 2012 pour le dispositif Essure, Marielle Klein n’a recouvré la santé qu’après s’en être débarrassée. Au prix d’une ablation de l’utérus et des trompes. Elle juge aujourd’hui « inacceptable » que le « profit d’un géant pharmaceutique » prime sur « la santé des femmes ». Resist « continuera d’agir en justice » pour faire la lumière sur le « défaut de sécurité » lié à l’utilisation d’Essure et le « défaut d’information » qui a entouré sa commercialisation, prévient-elle.

      Une action de groupe annoncée en France
      A la fin du mois, à l’instar de ses « sœurs américaines », l’association française engagera une action de groupe. Ce recours viendra en renfort d’une procédure de demande d’indemnisation déjà déposée par trois anciennes porteuses d’Essure – dont Mme Klein – en décembre 2016 contre Bayer devant le tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny qui traîne en longueur. « L’objectif de l’action de groupe est de faire constater la responsabilité du laboratoire en un seul et même jugement, et d’obtenir pour mes clientes des indemnisations individuelles », explique Me Charles Joseph-Oudin qui représente plus de 550 femmes porteuses ou anciennes porteuses d’Essure en France.

      Pour l’avocat, les victimes présumées d’Essure « ne peuvent se satisfaire des motifs économiques invoqués par Bayer pour son retrait en Europe ». Il attend de la part des autorités de santé des « éclaircissements » sur les conditions dans lesquelles le certificat de commercialisation du dispositif a été suspendu début août.

      Il réclame par ailleurs une « juste prise en charge des victimes des Essure » sollicitant de la part de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, la création d’un « dispositif spécifique d’indemnisation centralisé à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) ». La seule manière, selon cet habitué des dossiers de santé publique au long cours – qui défend également les victimes du Mediator et de la Dépakine –, de « traiter dans des délais raisonnables l’importance et le volume du contentieux » lié au dispositif médical Essure. Lundi soir, la direction générale de la santé du ministère n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

      pfff ! que de guillemets !

  • Agnès Buzyn lance lundi une grande concertation sur la politique de santé
    http://www.ouest-france.fr/sante/agnes-buzyn-lance-lundi-une-grande-concertation-sur-la-politique-de-san

    Agnès Buzyn présentera lors d’une conférence de presse « les axes de travail sur lesquels sa stratégie nationale de santé s’appuiera », explique le ministère.

    Cette stratégie sera ensuite soumise à une concertation, puis formellement lancée « à la fin de l’année 2017 ».La ministre a déjà déclaré vouloir donner plus d’importance à la prévention, sur des sujets comme l’alimentation, les maladies infectieuses ou encore la lutte contre les addictions.

    Sur ce volet, elle a déjà annoncé l’extension du nombre de vaccins obligatoires pour les jeunes enfants, une décision qui fait polémique.

    Elle a également promis un plan de lutte contre les déserts médicaux, baptisé « lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès aux soins ».

    Lundi, elle devrait dévoiler les autres axes prioritaires de son action et donner des précisions sur les contours et le calendrier de la concertation.

    On ne change pas une « méthode » qui gagne : on décide d’abord, on lance la concertation ensuite pour enfin, pouvoir #faire_œuvre_de_pédagogie

  • L’incroyable inflation des prix des médicaments
    http://lemonde.fr/economie/article/2017/09/07/l-incroyable-inflation-des-prix-des-medicaments_5182328_3234.html

    La commercialisation prochaine, aux Etats-Unis, d’un anticancéreux au prix de 475 000 dollars relance le débat sur le prix des médicaments.

    LE MONDE ECONOMIE | 07.09.2017, Chloé Hecketsweiler

    En annonçant un prix de 475 000 dollars (398 570 euros) pour le dernier-né de ses anticancéreux, le géant pharmaceutique suisse Novartis place la barre très haut. Depuis plusieurs années payeurs, médecins et patients s’affolent de l’envolée des prix des traitements, avec un ticket d’entrée à plus de 100 000 dollars pour les nouvelles « immunothérapies ». Ce nouveau record relance la polémique. Approuvé le 30 août par la FDA, l’agence américaine du médicament, le Kymriah consiste à reprogrammer les cellules immunitaires du malade – les lymphocytes T – pour attaquer les cellules cancéreuses. Baptisées « CAR T-cells » dans le jargon, ces cellules ne sont pas des médicaments comme les autres : chaque lot doit être fabriqué sur mesure pour chaque patient, à un coût astronomique.

    Aux Etats-Unis, le Center for Biomedical Innovation du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dénombre plus de 600 thérapies géniques et cellulaires en développement. Celles qui atteindront le marché devraient être lancées avec un prix du même ordre que celui du Kymriah de Novartis. Au-delà du coût de fabrication, les laboratoires avancent différentes explications pour justifier leur positionnement. Dans la mesure où elles ciblent des cellules bien précises, le nombre de patients « répondeurs » définit un marché très limité. Leur mode d’action – une modification durable du système immunitaire – est une autre variable dans cette équation complexe. « Avec les médicaments classiques, dans le cadre d’une maladie chronique, la dépense est lissée sur plusieurs années. Là, elle est immédiate », explique John Glasspool, qui pilote au MIT une réflexion sur les modes de financement et de remboursement de ces médicaments innovants.

    POUR MIEUX FAIRE PASSER LA PILULE, NOVARTIS S’ENGAGE À NE PAS FACTURER LE TRAITEMENT EN CAS D’ÉCHEC.
    Pour mieux faire passer la pilule, Novartis s’engage à ne pas facturer le traitement en cas d’échec. Ce principe de « satisfait ou remboursé » est une « bonne façon d’avancer », juge M. Glasspool « car il tient compte de la valeur du médicament pour le patient et pas seulement du coût de la recherche et développement ou de la production ». Il reste cependant de nombreux points d’interrogation concernant ce système testé par différents laboratoires. « Recueillir des données en vie réelle est déterminant pour apprécier l’efficacité d’un médicament au-delà des études cliniques », souligne l’expert du MIT.

    « Fictions négociables »

    La question se pose pour tous les nouveaux anticancéreux. Premier à commercialiser un traitement par CAR-T cells, le laboratoire suisse a été devancé sur ce créneau très lucratif des immunothérapies, par les américains Bristol-Myers Squibb et Merck. Appartenant à une autre classe de médicaments – appelés couramment « anti-PD1 » –, leurs produits respectifs, Opdivo et Keytruda, avaient donné le ton : un an de traitement coûte aux Américains jusqu’à 150 000 dollars par an. Prescrits aux patients atteints de cancer de la peau ou du poumon très agressifs, leur effet peut être spectaculaire chez certaines personnes, mais se révèle limité pour la majorité des patients.

    Dans ce contexte, « les prix sont aujourd’hui largement des fictions négociables visant à exploiter au maximum les capacités de paiement d’acheteurs dispersés, mal informés et sous pression sociale », estime Francis Megerlin, professeur à l’université de Strasbourg, qui étudie l’impact des médicaments innovants sur les systèmes de santé.

    Le Kymriah n’est pas encore approuvé en Europe, mais Novartis devrait déposer une demande d’ici à la fin de l’année. D’autres laboratoires sont dans les starting-blocks. S’ils se félicitent de l’arrivée de ces nouvelles options thérapeutiques, les médecins s’interrogent sur les éventuels arbitrages qu’il faudra faire pour les financer.

    « Les coûts d’administration de ces traitements sont faramineux : aux 475 000 dollars payés pour le médicament lui-même, il faudra ajouter 150 000 à 200 000 dollars pour la prise en charge du malade. On nous demande de faire des économies, mais tout ce que l’on peut faire est dérisoire face à de tels montants, estime le Pr Christian Chabannon, responsable du centre de thérapie cellulaire de l’Institut Paoli-Calmettes, à Marseille. A ce niveau-là, la toxicité pour les systèmes de santé devient aiguë. »

    Possible « remise en cause du principe d’égalité d’accès aux soins »

    L’Institut Curie, l’un des plus grands centres français de lutte contre le cancer, publie, jeudi 7 septembre, un sondage sur la perception qu’ont les Français des coûts des traitements. « Ils n’en ont aucune idée, mais ont bien en tête que l’inflation des prix pourrait remettre en cause le principe d’égalité d’accès aux soins », souligne le docteur Thierry Philip, président de l’Institut Curie. Selon les données recueillies, « seuls 3 % des Français donnent un prix en phase avec la réalité, entre 80 000 et 116 000 euros pour un traitement type immunothérapie (…), 21 % imaginent même un coût en dessous de 500 euros ».

    Les dépenses de l’Assurance-maladie dans le cancer (16,7 milliards d’euros au total en 2015) restent principalement liées aux hospitalisations et aux traitements « classiques » (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie avec des molécules anciennes), mais l’essentiel de la hausse des dépenses vient de ces médicaments onéreux, avec un surcoût qui pourrait atteindre 1 à 1,2 milliard d’euros par an dans les prochaines années, selon une estimation d’Agnès Buzyn, la ministre de la santé, publiée, en février 2017, dans le rapport « Prix et accès aux traitements médicamenteux innovants » du Conseil économique, social et environnemental.

    #santé #médicaments #immunothérapies #laboratoires #thérapies_géniques

  • La prime d’activité ne sera revalorisée que dans un an
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/010216685672-la-prime-dactivite-ne-sera-revalorisee-que-dans-un-an-2112208.

    Augmenter de 50% la prime d’activité, ce complément de revenu ciblant les travailleurs pauvres et modestes. Cette promesse du candidat Macron ne sera pas mise en oeuvre tout de suite, du fait des contraintes budgétaires. (...)

    Emmanuel Macron souhaite à terme mettre en place un « versement social unique », inspiré du « Universal credit » anglais. Il inclurait les allocations logement.

    Un « très gros chantier opérationnel et technique », explique-t-on au sein du gouvernement, qui s’appuiera sur la montée en charge de la déclaration sociale nominative et sur la mise en oeuvre du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, à horizon 2019-2020.

    Vers une fusion des minima sociaux ?

    L’objectif du gouvernement est de lutter contre le non-recours aux droits, et de mener des politiques sociales plus cohérentes. « Idéalement, les aides doivent être vues du bénéficiaire, explique-t-on au ministère des Solidarités. Le RSA, la prime d’activité, les aides au logement ne sont aujourd’hui pas versées au même moment, dans les mêmes conditions, par la même administration. » Cela devra changer.

    Mais il n’y aura pas forcément une fusion des minima sociaux, même si cette idée n’est pas écartée. Avant toute réforme structurante, l’équipe d’Agnès Buzyn, la ministre des Affaires sociales, compte étudier des foyers-types, pour voir comment se combinent les aides, et comment les muscler dans les moments critiques, lorsque surviennent les accidents de la vie.

  • #Levothyrox  : au moins 1500 cas d’effets indésirables graves depuis deux mois
    http://sante.lefigaro.fr/article/levothyrox-au-moins-1-500-cas-d-effets-indesirables-graves-depuis-deu

    Les déclarations d’effets indésirables liés au Levothyrox s’empilent. Et elles ne concernent pas que des pertes de cheveux, une grande fatigue ou des crampes musculaires : « Certaines patientes ont des troubles très sérieux comme des vertiges avec chute et des troubles du rythme cardiaque », observe un pharmacovigilant. Selon nos informations, au moins 1500 cas graves ont déjà été enregistrés depuis deux mois.

    Comment une bonne idée a-t-elle pu, par insuffisance administrative, négligence, mépris des patients et manque d’anticipation, générer un fiasco et une psychose d’ampleur nationale rarement atteinte dans un pays pourtant cumulard en matière de scandales sanitaires ? Car, au départ, l’objectif - garantir une stabilité plus importante de la teneur en substance active d’une hormone thyroïdienne, la lévothyroxine, tout au long de la durée de conservation du médicament - était évidemment louable. Mais c’était compter sans une gestion défaillante du changement de formule par l’Agence du médicament.

    Euh, je résume : la super #bonne_idée de l’industriel (allemand…, son nom, #Merck_Serono, est cité pour la première fois juste après ce passage) devient un #fiasco par la #négligence_administrative de l’#ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé)

    Mais alors, le reproche repris ici, c’est à qui qu’il faut l’adresser ?

    L’ancien député PS, Gérard Bapt, spécialiste des questions de santé et ancien membre du conseil d’administration de l’ANSM, a écrit à la ministre pour lui faire part de sa « préoccupation » concernant la crise actuelle. Il n’a pas reçu de réponse.« C’est dégueulasse de changer la formule d’un médicament dans un pays où il n’y a pas d’alternative. »

    • Là où ça se corse, c’est, qu’à l’occasion, on voit pour une fois pointer dans un MSM un #léger_doute sur les #effets_indésirables qu’induirait l’extension du champ de la #vaccination_obligatoire.

      C’est marrant (ou pas…) ça va encore être la faute de l’ANSM…

      Le tableau ne serait pas complet sans la mention que la direction de l’ANSM - qui n’a pas répondu à nos questions - entend diminuer le nombre de centres de pharmacovigilance en France. Un expert conclut : « L’ANSM veut la peau du réseau des centres de pharmacovigilance. Mais, en pleine tempête, est-ce vraiment le meilleur moment pour débarquer les marins du bord ? Quand les 11 vaccins seront obligatoires pour les enfants, il ne manquera pas, sur la masse de patients concernés, d’y avoir des effets indésirables et de nombreuses déclarations. La ministre de la Santé aura-t-elle tiré les leçons de la gestion calamiteuse du Levothyrox ? Si elle ne l’a pas fait, alors la crise actuelle n’est rien à côté de celle qui l’attend. » Agnès Buzyn et son conseiller Lionel Collet, proche d’Emmanuel Macron, ont reconduit cet été Dominique Martin à la tête de l’agence.

      Euh, j’ai bien lu ?
      Sur la masse des patients concernés, les 11 vaccins obligatoires ne manqueront pas d’avoir des effets indésirables.

      Donc l’ANSM s’effondre quand on modifie la formule d’un médicament pris par quelques (dizaines de ?) milliers de patients, qu’est-ce que ça va être lorsqu’on va imposer les formules multivalentes à des millions d’enfants ?

    • Les années passant et ma connaissance du système médical français s’accroissant j’ai réduit ma consommation de médicaments à quasiment rien. Quand j’ai un problème je cherche systématiquement du côté de la médecine non allopathique. Et je n’étais pas forcément prédisposée à ça. Il est impossible de faire confiance à ces fous dangereux !
      Je plains sincèrement les patients contraints de prendre des traitements médicamenteux sur une longue durée, ils sont pieds et poings liés.
      Concernant la vaccination, là où c’est dingue c’est que les vaccins subissent des contrôles moins nombreux parce qu’ils bénéficient d’un statut particulier n’étant pas considérés comme des médicaments.

    • Par les Décodeurs du Monde

      Pourquoi le médicament Levothyrox fait-il polémique ?
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/09/07/pourquoi-le-medicament-levothyrox-fait-il-polemique_5182477_4355770.html

      En France, cette hormone de synthèse est prescrite à 3 millions de patients, dont 80 % de femmes. Le traitement est quotidien et doit être pris à vie par les personnes ayant subi une ablation de la thyroïde – 40 000 opérations sont réalisées chaque année, selon l’Assurance maladie.
      […]
      En dépit de la polémique et des pétitions, le fabriquant du Levothyrox a confirmé qu’il n’était « pas du tout question de revenir à l’ancienne formule ». « Nous comprenons la détresse des patients, mais il n’y a pas de solution miracle. Il faut voir avec son médecin s’il y a un besoin de nouveau dosage, et si ce n’est pas le cas, il faut attendre que le corps s’habitue », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une porte-parole de Merck, qui rappelle que le changement avait été réalisé à l’initiative de l’ANSM et « dans l’intérêt du patient ».
      « A ce stade, il n’y a aucun effet indésirable dont la cause est liée au médicament. Les symptômes relatés sont classiques d’un dysfonctionnement thyroïdien, lié à une quantité de principe actif moins importante »
      […]
      Reconnaissant que « certains patients ont ressenti des effets secondaires indésirables et très gênants », la ministre a assuré que ces symptômes devraient « s’estomper avec le temps » et qu’il n’y avait « pas de mise en danger de la vie des gens ».
      Pour la ministre de la santé, « ce n’est pas un scandale sanitaire, c’est une crise. Il n’y a pas de faute, il n’y a pas de fraude (…). L’enjeu, c’est l’information. » Un paramètre qui n’a sans doute pas suffisamment été pris en compte dès le départ.

      Superbe communication !
      #Tout_va_bien #Ça_va_passer
      #C'est_pour_votre_bien
      #Il_faudra_bien_que_vous_vous_y_habituiez
      #Y_a_pas_mort_d'homme
      #D'ailleurs_il_ne_s'est_RIEN_passé

      bizarre, il manque (mais on sent bien que le cœur y est)
      #il_faut_faire_œuvre_de_pédagogie

    • Levothyrox. 9 000 signalements pour des effets indésirables, selon Agnès Buzyn
      http://www.ouest-france.fr/sante/levothyrox-9-000-signalements-pour-des-effets-indesirables-selon-agnes-

      La nouvelle formule a été mise sur le marché fin mars. L’Agence du médicament l’avait réclamée au laboratoire dès 2012 afin, selon elle, de rendre le produit plus stable.

      Au début de l’article :

      « Si l’on regarde les enquêtes de pharmacovigilance et ce qui remonte du terrain, nous sommes à 9 000 signalements sur les trois millions de personnes » qui prennent en France du Levothyrox, a […] déclaré [la ministre de la Santé Agnès Buzyn] lundi sur RTL.

      0,3% (ou 3‰) qu’est-ce que vous allez m’embêter avec ce chiffre ridicule, alors qu’il y a eu 10 enfants (oui DIX, deux fois cinq) enfants morts de rubéole en 10 ans !

    • L’ancienne version du Levothyrox sera accessible dans quinze jours
      http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/09/15/l-ancienne-version-du-levothyrox-sera-accessible-dans-quinze-jours_5185960_1

      A la suite de la polémique qui enfle depuis plusieurs semaines au sujet du médicament pour les troubles de la thyroïde, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé vendredi 15 septembre que l’ancienne formule du Levothyrox serait « accessible » dans quinze jours. Des « alternatives » à ce médicament, l’un des plus prescrits en France, seront également disponibles « dans un mois », a ajouté la ministre.

      « Nous avons fait en sorte (…) que l’ancien Levothyrox soit accessible de façon à ce que ceux qui le réclament puissent le prendre (…), a-t-elle déclaré au micro de France Inter. Et dans un mois nous aurons des alternatives, c’est-à-dire d’autres marques, d’autres médicaments, qui permettront progressivement aux patients de pouvoir choisir le médicament qui leur convient le mieux ».

  • #PMA : l’ouverture à toutes les femmes renvoyée en 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110717/pma-l-ouverture-toutes-les-femmes-renvoyee-en-2018

    La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn a renvoyé à fin 2018 (révision de la loi de bioéthique) l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de #lesbiennes et aux femmes seules. La voie est libre pour la mobilisation des opposants, redoutent les associations féministes et LGBT.

    #France #AMP #droit_des_femmes #enfant

  • Vers une forte hausse des prix du tabac en 2018
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13730-vers-une-forte-hausse-des-prix-du-tabac-en-2018

    Le comportement du gouvernement en matière de tabac est totalement schyzophrénique, d’un coté ils augmentent les prix et vous disent que ce n’est pas bien, et de l’autre ils comptent bien sur le tabac pour que vous mourriez d’un cancer, et qu’ils économisent sur votre retraite ...à laquelle vous aurrez pourtant cotisé... Sans pouvoir la toucher, puisque vous serrez.... Mort...., vous ne me croyez pas ? Regarder ce reportage de Cash Investigation...

    Aujourd’hui, le paquet coûte 7 euros environ aujourd’hui. - Crédits photo : LOIC VENANCE/AFP

    Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, plaide pour que le seuil symbolique du paquet à 10 euros soit atteint.

    Bien décidée à obtenir des résultats dans la lutte contre le tabagisme, Agnès Buzyn souhaite augmenter « rapidement et (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises