Projet de loi sur le régime du Waqf (Habous) - Un Etat religieux dans l’Etat civil
▻http://www.lapresse.tn/13112013/74891/un-etat-religieux-dans-letat-civil%C2%A0.html
Une nouvelle critique du projet de restauration du régime juridique des biens habous en Tunisie, proposé par les députés d’Al Nahda
« On jette les bases de l’Etat religieux avant de passer à son édification »
Pour quelles raisons, le gouvernement démissionnaire de Ali Laârayedh et l’ANC réduite à sa majorité tiennent-ils à passer un projet d’une telle envergure et de si peu d’acuité en ce moment particulier d’impasse politique et de crise économique ? Selon l’économiste, universitaire et homme politique Hassine Dimassi, l’objectif du gouvernement, de l’ANC et des architectes de ce projet de loi est de préparer les bases matérielles et infrastructurelles d’un Etat religieux à inclure dans une première étape dans l’Etat civil. Dans une première étape, la restauration du Waqf donnera lieu à un Etat dans l’Etat.
Diversion ? « Le projet sonne plutôt comme une affaire du plus grand sérieux et de la plus haute importance. Il s’inscrit dans la stratégie mondiale d’islamisation progressive des pays arabes. Il s’agit d’une toute première étape : on crée un Etat dans l’Etat ; on jette les bases de l’Etat religieux avant de passer à l’étape de son édification ».
Ce qui s’est passé lundi à l’ANC lui donne raison. La séance a été rehaussée par la présence exceptionnelle du rapporteur général de la constitution, Habib Khédher et d’un groupe d’experts : un professeur à la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis, un enseignant à l’université Ezzitouna, un conseiller auprès de la cour des comptes, un conservateur de la propriété foncière qui ont en commun la référence islamiste. En parfait accord avec les députés de la majorité membres des deux commissions, ils décrètent que « le projet salvateur a juste besoin d’être dépoussiéré et réformé après les dérives dont il était l’objet dans le passé ». En l’absence des députés de l’opposition, ce furent trois heures de discussions sereines, de cohésion et d’unanimité.